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DOSSIER Face aux tensions économiques actuelles, le conseil régional agit pour la préservation de l’emploi en misant sur l’innovation, d’une part, pour rendre les entreprises plus compétitives et créer des emplois durables ; sur la formation, d’autre part, pour fixer les compétences dans les territoires et mieux préparer les Aquitains aux mutations économiques. Pages 3 à 7 ACTUALITÉS Les Régions Aquitaine et Midi-Pyrénées lancent la marque Sud Ouest France pour promouvoir leurs produits gastronomiques. Du cassoulet à l’axoa en passant par la lamproie à la bordelaise, tout le quart Sud-Ouest est quadrillé ! Par cette bannière commune, les deux Régions bénéficient désormais d’une force de frappe plus importante pour valoriser partout dans le monde leur patrimoine gastronomique commun ainsi que leur industrie agroalimentaire. Page 11 BIEN VIVRE ACTUA- LITÉS SALLES NUMÉRIQUES Le cinéma au coin de la rue. Page 13 2012, UN BUDGET ÉQUILIBRÉ ET AMBITIEUX Le budget 2012 fait la part belle aux investissements. Page 8 DANS L’ATELIER DES CRÉATEURS DE BANDES DESSINÉES Pour l’agence Écla, le cèlèbre Max Cabanes ouvre les portes de son atelier. Page 14 SUIVEZ L’INFO SUR AQUITAINE.FR LA BATAILLE DE L’EMPLOI Dans les ateliers de Repetto à Saint-Médard-d’Excideuil en Dordogne. N° 44 _ HIVER 2012 _ LE JOURNAL D’INFORMATION DU CONSEIL RÉGIONAL D’AQUITAINE

Journal n°44

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Journal d'information du conseil régional d'aquitaine hiver 2012

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Page 1: Journal n°44

DOSSIER Face aux tensions économiques actuelles, le conseil régionalagit pour la préservation de l’emploi en misant sur l’innovation, d’unepart, pour rendre les entreprises plus compétitives et créer des emplois

durables; sur la formation, d’autre part, pour fixer les compétences dans les territoires et mieux préparer les Aquitains aux mutationséconomiques. Pages 3 à 7

ACTUALITÉS Les Régions Aquitaine et Midi-Pyrénées lancent la marqueSud Ouest France pour promouvoir leurs produits gastronomiques. Ducassoulet à l’axoa en passant par la lamproie à la bordelaise, tout le quartSud-Ouest est quadrillé ! Par cette bannière commune, les deux Régionsbénéficient désormais d’une force de frappe plus importante pourvaloriser partout dans le monde leur patrimoine gastronomiquecommun ainsi que leur industrie agroalimentaire. Page 11

BIENVIVRE

ACTUA-LITÉS

SALLES NUMÉRIQUESLe cinéma au coin de la rue. Page 13

2012, UN BUDGET ÉQUILIBRÉ ET AMBITIEUXLe budget 2012 fait la part belle auxinvestissements. Page 8

DANS L’ATELIER DES CRÉATEURS DE BANDES DESSINÉESPour l’agence Écla, le cèlèbre Max Cabanes ouvre les portes de son atelier. Page 14

SUIVEZ L’INFO SUR AQUITAINE.FR

LA BATAILLE DE L’EMPLOI Dans les ateliers de Repetto à

Saint-Médard-d’Excideuil en Dordogne.

N° 44 _ HIVER 2012 _ LE JOURNAL D’INFORMATION DU CONSEIL RÉGIONAL D’AQUITAINE

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SOMMAIRE

L’ Aquitaine, le journal d’information du conseil régional d’Aquitaine. Hôtel de Région, direction de la communication, 14, rue François-de-Sourdis 33000 Bordeaux – Tél. : 05 57 57 80 00.Directeur de la publication : Alain Rousset. Codirecteur de la publication : Philippe Buisson – Directeur de la communication : Corinne Descours – Rédacteur en chef : Benjamin Barets –Responsable d’édition : Sébastien Blanquet-Rivière – Rédaction : Benjamin Barets, Anne Chaput, Karine Lesfauries, Guillaume Marsal, Valérie Hourdry, Martial Peyrouny, Rémi Rivière,Christiane Wanaverbecq – Conception graphique et réalisation :A noir, [email protected] – Photos une :Paul Robin– Photographes :Guillaume Bonnaud, Alban Gilbert, Marie-FrançoiseJay, Hervé Lefebvre, Paul Robin, Jean-Pierre Bost– Impression : Lenglet – N°ISSN: 1634-2917. Journal imprimé sur du papier 57 g recyclé fabriqué à partir de pâte blanchie sans chlore issu de forêtsgérées durablement. L’usine est certifiée: IMPRIM’VERT et ISO 9001-2000

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À LA UNE PAGES 2 À 7

DOSSIER EMPLOI Le pari de l’innovation et de la formation

Les filières innovantes créent les emplois de demain • L’Aquitaine mise sur les énergies renouvelables • Le laser, un vivier d’entreprises• L’e-santé, une filière en plein essor• Aides à l’export : mode d’emploi

Maintenir l’emploi grâce à la formation • École Repetto : une formation sur mesure• Renforcer les compétences des salariés pour préparer l’avenir• De la blouse au bleu de travail• Économie sociale et solidaire : l’emploi autrement• Insertion par l’activité économique : un nouveau plan régional• Aquitaine Cap Métiers : vous avez un projet de formation?

ACTUALITÉS PAGES 8 À 12

INVESTISSEMENTS RÉGIONAUX2012, un budget équilibré et ambitieux

Aquitaine + Euskadi = Eurorégion!

Lascaux à Cap Sciences

EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL• Solidarité : une nouvelle coopération avec le Sénégal• Libéralisation des droits de plantation : les viticulteurs dans l’incertitude• Une nouvelle agence pour l’innovation et l’industrie• LGV, le tracé retenu des deux nouvelles lignes

L’Aquitaine et Midi-Pyrénées créent Sud Ouest France

LA PAROLE AUX ÉLUS

BIEN VIVRE PAGES 13 À 15

CINÉMA• L’Aquitaine en tournage• Salles numériques : le cinéma au coin de la rue

LIVRES• Dans l’atelier des créateurs de bandes dessinées• L’Escale du livre souffle ses 10 bougies!

LANGUES RÉGIONALES• Aquitània ajuda a la reconeissença de la lenga occitana

• Xiru, sorkuntza kurritzen

PORTRAIT D’AQUITAINE PAGE 16

JEAN HARAMBATEncré dans les Landes

SOMMAIRE

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LA LETTRE AUX AQUITAINSAlain Rousset,président du conseil régional d’Aquitaine

LA FABRIQUE DE L’EMPLOINotre pays possède de grands groupes,solidement implantés sur le marchéintérieur et actifs à l’export, mais il manqued’entreprises de taille intermédiaire, les ETI,et de PME à même de s’imposer à l’export.Comment « doper» ces entreprises,restaurer durablement la compétitivité et préserver l’emploi ? La réponse tient en deux mots : innovation et formation. L’innovation en Aquitaine est au cœur de la reconquête industrielle.Elle se décline : créer un produit, améliorerun outil de fabrication, perfectionner un circuit de distribution. Mais il ne faut pas s’en tenir à cela. La notion d’innovation est plus large. Elle inclut le social. Lorsqu’une coopérative, par exemple,propose d’accompagner les premiers pas d’entrepreneurs débutants –en mettant à leur disposition des locaux,des experts…– c’est également de l’innovation. Ces convictions guident l’action de la RégionAquitaine, qui fait du soutien à l’innovationle moteur de son action économique. En témoigne la tenue récente dans les locauxdu conseil régional des Rencontres del’innovation. Par le nombre des participantset la qualité des échanges ce fut un succèsincontestable. L’expérience ne demande qu’àêtre renouvelée. Lorsque le groupe japonaisToray annonce l’implantation sur le site de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques,d’une nouvelle unité où sera fabriquée unefibre de carbone révolutionnaire, j’y voiségalement la preuve que le soutien à

l’innovation porte ses fruits. Je suis également attentif au bien-être au travail, une notion qui forcément renvoie à la formation des salariés. C’est une des clés–trop souvent oubliée– de la compétitivitédes entreprises. La Région en fait l’un des points forts de sa politique. Lorsquenous aidons au recrutement et à laformation de salariés chez Repetto, un fabricant de chaussures haut de gammeimplanté en Dordogne ; chez FAI, unéquipementier automobile successeur de Ford à Blanquefort en Gironde, ou chezl’avionneur Potez Aéronautique, dans lesLandes, la Région Aquitaine est dans son rôleou mieux dans sa mission : consolider le tissu industriel aquitain, accompagnerdans leur développement des entreprisesinstallées sur des créneaux porteurs,sécuriser l’emploi des Aquitains.

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LE PARI DE L’INNOVATION ET DE LA FORMATION

3À LA UNE

I l fut un temps où tout le mondevoyait dans le secteur des services etautres biens immatériels – le ter-tiaire– la seule planche de salut pos-

sible. Fabriques et manufactures n’étaientplus les faiseuses d’emploi et de crois-sance, les locomotives de l’économie ; pis,elles étaient devenues encombrantes, ilfallait délocaliser. Aujourd’hui, c’est leconstat inverse qui fait consensus : il estabsolument nécessaire de redynamiserl’industrie et de la réimplanter au cœur denos territoires. De l’innovation, du savoir-faire, des compétences et des entreprises :autant d’éléments constitutifs d’unechaîne de valeur vertueuse pour la préser-vation de l’emploi.

Un nouvel écosystème industrielEn Aquitaine comme partout en France,le tissu d’entreprises présente un dés-équilibre : il y a d’un côté les grandsgroupes, de l’autre des PME pas assezgrandes pour affronter les difficultés éco-nomiques. Et au milieu, trop peu d’entre-prises de taille intermédiaire (ETI, 250 à5000 salariés), seules capables d’irriguerles territoires d’emplois durables et deprendre part à la compétition mondiale.Un club rassemblant les ETI a donc été

créé par le conseil régional, afin de tra-vailler à la consolidation du maillage éco-nomique de l’Aquitaine.

Parallèlement, la nouvelle agence ré-gionale de l’innovation et du développe-ment industriel (voir article p. 10) aide lesentreprises aquitaines à se positionnerdans des filières à haute valeur ajoutée.Elle s’inscrit dans une stratégie globale vi-sant à faire émerger un nouvel écosys-tème, fondé sur l’anticipation et le dia-logue entre les acteurs économiques,industriels et scientifiques.

Innovation de « rupture »C’est dans ce cadre que se joue la muta-tion des bassins d’emploi les plus exposés,à l’instar de Lacq dans les Pyrénées-Atlan-tiques – l’arrêt de la production de gazcommercial est en effet prévu pour la fin2013. Un espoir cependant : le japonaisToray a confirmé en début d’année l’im-plantation d’une nouvelle usine. L’indus-triel élabore une molécule servant à la fa-brication de la fibre de carbone, unmatériau utilisé notamment dans l’aéro-nautique.

Ce serait une aubaine pour l’économiebéarnaise –65 emplois directs à la clé– quitourne une page de son histoire. Désor-

mais, les industriels, les scientifiques etles acteurs publics s’assemblent pour enécrire une nouvelle : Composite Valley,Lacq Cluster Chimie 2030, autant degrands projets qui partent du constat quel’innovation technologique constitue lameilleure manière aujourd’hui de main-tenir l’emploi sur les territoires. Une in-novation de rupture permettant de trans-former la matière grise en entreprises eten emplois.

Booster l’exportBien sûr, l’innovation n’est pas une fin ensoi. Pour transformer l’essai, il est impor-tant que les entreprises d’Aquitaine, dansun contexte économique mondialisé etplus que jamais concurrentiel, trouventdes débouchés et gagnent des parts demarchés. Une nécessité qui a poussé leconseil régional à renforcer sa politiquede soutien aux entreprises, notammenten matière d’export (voir page 5).

Les premières concernées sont lesPME indépendantes, qui souvent neconnaissent pas les rouages de l’export oun’en ont pas les moyens (elles ne réalisentque 8% des exportations régionales).Diagnostic, formation, accompagnementpersonnalisé ou encore suivi commercial,

autant de dispositifs mis en place pour in-citer les acteurs de l’économie régionaleà s’ouvrir à l’international, créer de la ri-chesse et faire rayonner le savoir-faireaquitain.

Des compétences ancrées dans les territoiresLe savoir-faire des entreprises aquitainesse perpétue par les salariés, en premièreligne durant les périodes de crise. Se poseinévitablement la question de la forma-tion professionnelle : sur un bassin d’em-ploi ou un secteur en tension, l’acquisi-tion de compétences par les salariés estvitale; elle permet d’améliorer leur em-ployabilité et de faciliter leur reconversionéventuelle. Bref, de sécuriser les parcoursprofessionnels et de maintenir durable-ment l’emploi sur les territoires.

Qu’il s’agisse de l’école Repetto enDordogne, une formation pour les salariésunique en France (voir article p. 6), de laformation en alternance à l’AérocampusAquitaine, ou bien encore l’insertion parl’activité économique pour favoriser le re-tour à l’emploi, les initiatives régionalesne manquent pas. Sans doute portent-elles la conviction que le chômage est uneinjustice, pas une fatalité. �

EMPLOI Dans un contexte de crise économique et de chômage de masse, quelle est la marge de manœuvre et quels sont les outils pour dynamiser l’emploi dans les territoires d’Aquitaine ? Éléments de réponse.

130LABORATOIRES DE RECHERCHE QUI EMPLOIENT PLUS DE 12000 CHERCHEURS

32400ENTREPRISES CRÉÉES EN AQUITAINE EN 2010

20PÔLES ET CLUSTERS QUI DÉVELOPPENT DES PROJETS INNOVANTS ASSOCIANT ACTEURS DE LA RECHERCHE, DE L’INDUSTRIE ET DE LA FORMATION

CHIFFRES CLÉS

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La compétitivité desentreprises passe aussi par

la formation des salariés.

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4 ACTUALITÉS XXXXXXXXXXXX

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4 À LA UNE DOSSIER EMPLOI

LES FILIÈRES INNOVANTESCRÉENT LES EMPLOIS DE DEMAIN RECHERCHE & TRANSFERT DE TECHNOLOGIE La priorité donnée à l’innovation doit permettre aux acteurs économiques de l’Aquitaine de se positionner sur les filières industrielles d’avenir, telles que les énergies renouvelables, l’e-santé ou l’optique-laser. À la clé : des emplois durables et des entreprises compétitives.

L’AQUITAINE MISE SUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

La succession de durcissementsréglementaires dans l’éolienpuis dans le solaire a ébranléles entreprises. Elles cherchentun nouveau souffle au seind’une filière mieux structurée.

Les difficultés de la filière solaire enFrance, qui a perdu 40% de ses emploisen 2011, n’ont pas changé la ligne deconduite. L’Aquitaine continue de misersur les énergies renouvelables pour créerde la valeur ajoutée et des emplois. Cettepolitique s’appuie sur un texte fondateuradopté en décembre dernier par lesconseillers régionaux d’Aquitaine. Le planrégional en faveur de la sobriété énergé-tique et des énergies renouvelables affir -me la volonté en Aquitaine de consom-mer de l’énergie «mieux et plus propre».D’où l’enjeu de trouver d’autres façons dela fabriquer et les acteurs.

Pour pouvoir développer une filière, ilfaut des marchés locaux, des zones detests et un accompagnement plus cibléqui permettent aux entreprises de déve-

lopper leur technologie et de gagner desmarchés à l’export. Dans le solaire et l’éo-lien, universitaires, collectivités et entre-prises travaillent désormais ensembledans ce sens.

Le cluster Sysolia Grâce à la mutualisation des moyens ausein du cluster Sysolia (Cluster systèmessolaire industriels en Aquitaine), le lot-et-garonnais Fonroche Énergie a pu répon-dre à un appel d’offres pour cons truire àPorto-Rico une centrale solaire de 44 mé-gawatts (MW) sur 65 hectares. Il s’est as-socié au fabricant de trackers solairesExosun à Martillac pour capter ce marchéqui représente un investissement de115 millions de dollars. Preuve que si lesolaire a pris un mauvais virage enFrance, il explose à l’étranger.

Adossé au pôle de compétitivité Routedes lasers, Sysolia regroupe une trentained’acteurs (fabricants de panneaux ou decellules solaires, installateurs, cher-cheurs…) qui œuvrent à la structuration

de la filière. Outre la recherche de mar-chés à l’export, ils montent des projets deR&D. Par exemple, les lasers trouvent denombreuses applications dans la fabri-cation de cellules de silicium ou de pan-neaux solaires à couches minces. Leurutilisation se répand aujourd’hui dans cesnouveaux marchés.

La filière éolienne Pour l’éolien, la même démarche de re-cherche de chaînes de valeur industriellesprévaut. La stratégie consiste, par exem-ple, à attirer sur le territoire des turbiniersen mettant en avant le foncier disponibleet la proximité d’infrastructures portuairesindispensables pour transporter des ma-chines et des pièces qui peuvent mesurerjusqu’à 80 mètres.

Même si les appels nationaux ont misen évidence le potentiel de l’éolien off -shore, il existe encore des développementssur terre, notamment dans des zones iso-lées et cycloniques, ou pour répondre àdes problématiques de vents modérés.

Le cluster éolien, qui regroupe une ving-taine d’acteurs, dont Valorem à Bègles–quatrième développeur éolien français–travaille d’ailleurs sur cette thématique.

Le biocarburant À ces deux énergies phares s’ajoutent lebiocarburant, le bois-énergie, la géother-mie… En matière de biocarburants,l’Aqui taine compte déjà sur son territoiredeux fabricants de biocarburants : Aben-goa sur le bassin de Lacq qui fabrique dubioéthanol à partir du sucre, et Saipol-Diester à Bassens qui produit du biodié-sel à partir d’huiles végétales. L’enjeu au-jourd’hui est de valoriser la totalité de laplante (lignocellulose). Fermentalg à Li-bourne s’y est lancée en essayant de va-loriser les micro-algues pour en faire unesource d’énergie.

Le stockage de l’énergieL’usage des énergies renouvelables, parnature intermittentes, et de technologiestoujours plus mobiles, supposent enfin demaîtriser le stockage de l’énergie. Aussila Région Aquitaine prévoit-elle le lance-ment cette année d’un appel à manifesta-tion d’intérêt (AMI), pour faire émergerdes solutions de stockage pérennes, etfaire des énergies renouvelables LA solu-tion d’avenir. �

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XXXXXXXXXXXXXXXXXX ACTUALITÉS 5DOSSIER EMPLOI À LA UNE 5en savoir +

1 - PASS’EXPORT Vous êtes une entreprise réalisant moins de 10% de votre chiffre d’affaires à l’export.La Région vous accompagne pour réussirvotre premier parcours à l’export. Du diagnostic export au premier contrat enpassant par un plan de prospection ciblésur un marché, vous bénéficiez d’un conseilpersonnalisé. Aide régionale: maximum 10000 € (80% d’aide).

2 - STRATÉGIE EXPORT Vous êtes une entreprise qui cherche à se repositionner à l’international ou à conquérir de nouveaux marchés, ou vous avez bénéficié de l’aide aux primoexportateurs, la Région vous aide dans votre stratégie de développement. Du plan d’action export au suivicommercial à moyen/long terme, en passant par un programme de prospection d’un à deux ans, vous consolidez votre projet. Aide régionale: 100000 € (taux de 50% ou 80% pour entreprisesinnovantes. 3 - CADRE EXPORT Vous êtes une entreprise présentant unestratégie de développement à l’international,la Région vous aide à optimiser l’organisationde votre service export international par lerecrutement en CDI d’un cadre salarié(responsable de zone, chargé de missionpays, responsable commercial export).Aide régionale: 50% de la première annéede salaire brut chargé.

4 - INTÉGRATION D’UN VOLONTARIAT INTERNATIONAL EN ENTREPRISE (VIE)Si vous êtes une entreprise présentant unestratégie de développement à l’internationalet souhaitez vous implanter sur un marchéétranger, la Région vous aide dans le recrutement d’un VIE.Aide régionale: 50% des indemnités du VIE.

5 - PROGRAMME ANNUEL D’ACTIONS COLLECTIVES DEPROSPECTION À L’INTERNATIONAL Les actions collectives de prospection àl’international sont désormais définiesannuellement en partenariat avec CCIInternational et les différentes filièresindustrielles sous le pilotage de la Région Aquitaine.

Plus d’infos : Pôle développement économique et emploiService export et actions [email protected] ou 05 57 57 80 07 - 05 57 57 82 81

La Région Aquitaine renforce sa politique de développementinternational des entreprises industrielles et de service à l’industrie.L’export s’impose en effet comme un relais de croissance pour les entreprises. Passage en revue de tous les dispositifs.

La santé en Aquitaine, ce sont plus d’un mil-lier d’emplois et des sièges sociaux degrandes entreprises implantés dans notrerégion. Les producteurs de médicaments,BMS et Sanofi qui représentent à eux deuxprès de 4000 emplois en font partie. Le sec-teur se caractérise par des entreprises quiinterviennent comme sous-traitants degroupes pour la formulation des médica-ments, mais aussi par des fabricants de ma-tériel médical (lits, tables d’opération, pro-thèses, etc.). Enfin, la médecine nécessitedes outils informatiques sophistiqués pourgérer les services et la mise en commun desdonnées (documents cliniques, résumémédical), par exemple. La question desdon nées médicales numérisées est ainsi undes défis technologique et social de demainet cela à deux niveaux: pour une meilleuretransmission entre professionnels et pourdévelopper l’imagerie dans les technolo-gies médicales. L’Aquitaine a pour cette rai-son créé en 2011 un cluster TIC santé aveccomme membres fondateurs des poids

lourds du secteur: Agfa Healthcare France,McKesson France, l’Inria et l’université deBordeaux. Une étude a montré tout le po-tentiel de la région en matière de TIC ap-pliquées à la santé. Elle représente 46% deseffectifs nationaux et 45% du chiffre d’af-faires de la filière. Autre exemple sur lequel travaille

l’Aquitaine. Les universités, le centre hos-pi talier de Bordeaux, les collectivités, lachambre de commerce et d’industrie et unconsortium d’entreprises privées ont crééen mars 2011 un GIE dans le domaine de lapharmacie, le dispositif médical et la nu-trition. Compte tenu de la tendance desmajors à externaliser de plus en plus leurR&D, ces différents partenaires ont crééla structure pour proposer une plate-formecommune pour réaliser des tests cliniques.Il s’agit en définitive de présenter aux don-neurs d’ordres et aux clients un guichetunique. C’est aussi une réponse pour aug-menter la mise au point de médicamentsexpérimentaux. �

PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ

LE LASER, UN VIVIER D’ENTREPRISES L’ambition du pôle de compétitivité Route deslasersest de s’affirmer comme la référencedans le développement et la diffusion destechnologies innovantes de l’optique etdes lasers. Côté recherche, il s’appuie na-turelle ment sur les nombreux labora-toires d’excellence qui se sont développéset multipliés depuis le lancement du pro-gramme de Laser Mégajoule, en 1996. Le tout ne représente pas moins de

600 cher cheurs ! Côté formation, il béné-ficie de toute l’infrastructure régionale à la-quelle s’ajoutera bientôt le grand Centre op-tique. Côté industrie, le pôle regroupe unformidable vivier d’entreprises, plus de 70au total. Elles se répartissent sur la route quiva de Bordeaux à Arcachon, en passant parLe Barp, site qui accueille le fameux LaserMégajoule. Environ un tiers d’entre ellesproduisent des biens intermédiaires d’op-tique à proprement parler. Les deux tiersrestants sont des équipe mentiers ou dessystémiers qui intègrent les sources ou lescomposants optiques dans leurs produits.La grande force du tissu aquitain du secteurde l’optique tient à ce qu’il comprend une

grande variété d’entre prises. Des PME in-novantes qui opèrent dans les technologiesde pointe (Amplitude Systèmes, I2S, EoliteSystems…) d’une part, des grandes entre-prises leaders sur le marché (EADS Astrium,Thales, Cilas, Snecma…) d’autre part. Enfin, des groupements de PME justi-

fiés par la nécessité de faire face à la mon-dialisation des marchés. Trois groupementssont ainsi apparus récemment : Globaqréunit cinq sociétés expertes de la main-tenance de systèmes complexes (SEIVAquitaine, CMA-Cermeca, Aqmo, Saca etDuffau). Elles se sont positionnées ensem-ble sur la maintenance de la Ligne d’inté-gration laser, prototype du Laser Mégajoule.AIG (Aquitaine Inter Groupe) rassemble lesentreprises I2S, Coverplant, ECI, Micro-contrôle, Novalase, autour de la réalisationde bancs de tests et de contrôles. Enfin, Eolite Systems, Amplitude Sys-

tèmes, Novalase et I2S se sont associéessur le thème de la fabrication et ducontrôle qualité de cellules solaires entechnologie silicium cristallin et couchesminces. �

TIC SANTÉ

L’e-SANTÉ: UNE FILIÈRE EN PLEIN ESSOR

AIDES À L’EXPORT : MODE D’EMPLOI

© HERVÉ LEFEBVRE

© A. B

OCQ

UEL

Port autonome de Bordeaux.

DATES SECTEUR ACTION LIEU ORGANISATEUR

22-27 mai AéronautiqueSystèmes de drones

Missions d’affaires en marge du salon

Expo Aero

Brésil (São Paulo et SanJosé dos Campos)

CCI International (partenaire :

Aerospace Valley)

Juillet Électronique/numérique

Mission d’affairesSilicon Valley

États-UnisSan Francisco CCI International

10-12 septembre Glisse Salon Surf Expo États-Unis Orlando CCI International

6-9 octobre Éco-activités Salon Pollutec MarocCasablanca CCI International

Octobre Santé Mission d’affaires CanadaToronto CCI International

22-26 octobre Transports Intelligents Congrès ITS Autriche Vienne Cluster TOPOS

2 -7 novembre Développementurbain durable Mission d’affaires Chine

Wuhan Bureau Aquitaine de

Wuhan

14-17 novembre Laser pour la santé Mission en marge dusalon MEDICA

Allemagne Düsseldorf

Pôle de compétitivitéALPHA

Prochaines missions industriellesbénéficiant du soutien régional

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6 ACTUALITÉS XXXXXXXXXXXX

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6 À LA UNE DOSSIER EMPLOI

MAINTENIR L’EMPLOI GRÂCE À LA F LE DÉVELOPPEMENT ET LE MAINTIEN DE L’EMPLOI Dans un contexte de mutations économiques importantes, la formation est sans doute la meilleure façon de valoriser les salariés des entreprises aquitaines : elle permet de sécuriser les parcoursprofessionnels en maintenant, en adaptant et en élevant le niveau de compétence des actifs. Retours d’expériences.

Voilà une marque qui, en soixante-cinq ans,n’a pas pris une ride. Bien au contraire, Re-pet to a su prendre, au cours des années2000, un tournant «fashion» qui a fait mou -che au point d’inciter son usine de Dordo -gne à doubler ses effectifs! L’an dernier, Re-petto a entrepris de grands travaux pouragrandir son usine de Saint-Médard-d’Exci -deuil, en Dordogne, et s’est lancé, avec l’ap- pui du conseil régional d’Aquitaine, du con -seil général de la Dordogne et de la com mu-nauté de communes du Pays de Lanouaille,dans une campagne de formation et de re-crutement de demandeurs d’emploi.

150 embauchesLa Région a également accompagnéRepetto dans la recherche d’un lieu de for-mation en mobilisant le lycée profession-nel de Chardeuil avec l’ambition, à terme,de créer dans ce lycée un Pôle des métiersdu cuir et du luxe. Objectif : 150 embau chesdans les prochaines années. Certains de ces«nouveaux» passent entre les mains ex-pertes d’Annie Roussely, salariée depuisplus de quarante ans chez Repetto, entre-prise qui con tinue de la faire rêver : «C’esttrès agréable de travailler pour une marque

associée à une image de luxe et de raffine-ment, qui se renouvelle sans cesse et lanceprès de 80 modèles différents par saison.»Annie forme actuellement un groupe à latechnique spécifique du montage de bal-lerines, mais au terme de leur apprentis-sage de sept semaines les futurs employésseront polyvalents «pour pouvoir changerde poste régulièrement, ce qui évitera aussibien la routine que les courbatures liées àdes gestes trop répétitifs». Ce programmede formation est «le plus pointu» qu’Annieait jamais mené: «On prend le temps, ondétaille précisément toutes les étapes de laproduction.» Les futurs employés décou-vrent le «cousu retourné» propre aux mo-dè les phares de la marque, les chaussonsde danse, mais aussi les ballerines lancéespar Brigitte Bardot et les célèbres «Zizi» po-pularisées par Serge Gainsbourg dans lesannées 1970. «À cette époque, j’étais enposte à l’échantillonnage, se souvient An-nie, j’en ai fabriqué quelques-unes pourlui !» Avant de partir à la retraite prochai-nement, elle se réjouit «de passer le flam- beau à des personnes motivées qui peu ventespérer trouver là un emploi dura ble ».Repetto n’a pas dit son dernier mot.�

Après de nombreux aléasqui leur ont fait re-douter la perte de leur emploi, les 1100 sa-la riés de Ford Blanquefort – rebap tisé FirstAquitaine Industries (FAI)– sont entrésdans une nouvelle dynamique grâce à unprogramme de formation. Depuis la fin desa production de boîtes de vitesses auto-matiques destinées au marché nord-amé-ricain, FAI tourne au ralenti mais de nou-veaux projets industriels sont en route: laproduction de racks (modules de transportsde moteurs) desti nés aux usines Ford deCologne et de Valence et le traitement ther-mique de pièces métal li ques pour l’usinevoisine de Getrag, des activités qui mobi-lisent actuellement 200 salariés.

Vers une qualification professionnelleD’autres projets sont lancés, comme la fa-brication d’une nouvelle boîte automatique6 vitesses impliquant de former les ouvriersà la conduite des nouveaux équipementsindustriels dont l’usine sera bientôt dotée.FAI envisage également de produire le«front cover» (la face avant) en aluminiumd’un moteur de petite cylindrée, ainsi quedes transmissions à double embrayage.Pour préparer le terrain, un plan de forma-

tion très complexe a été mis en place quivise, selon son responsable, Francis Maury,trois objectifs: «Apporter les connaissancesnécessaires au lancement des nouveauxprojets, bien sûr, mais aussi maintenir unedynamique pendant cette période de sous-activité et permettre à un maximum de sa-lariés d’obtenir une qualification profes-sionnelle.»

En effet, nombre d’entre eux, entrésdans l’entreprise il y a des années sans di-plô me spécifique, peuvent aujourd’hui fairereconnaître leur savoir-faire par le biaisd’une VAE (validation des acquis de l’expé-rience). «Au-delà de ses visées profession-na lisantes, souligne Francis Maury, la for-mation, souvent collective, a un effet socialet psychologique bénéfique, en renforçantl’entraide entre les salariés et en leur per-met tant de prendre du recul, de réduire leuranxiété par rapport à la situation de l’entre -prise, très compliquée ces cinq dernièresannées.» Le programme, entamé en sep-tem bre dernier, va prendre de l’ampleur etnécessiter un financement conséquent en2012 : 1710000 euros de coûts pédago-giques dont le conseil régional s’est engagéà prendre en charge plus de 17%. �

DORDOGNE/LYCÉE DE CHARDEUIL

ÉCOLE REPETTO: UNE FORMATION SUR MESURE

GIRONDE/BLANQUEFORT

RENFORCER LES COMPÉTENCES DESSALARIÉS POUR PRÉPARER L’AVENIR

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Annie forme actuellement un groupe à latechnique spécifique du montage de ballerines,mais au terme de leur apprentissage les futurs employés seront polyvalents.

En mai dernier, 77 salariés de FAI ont obtenu un diplôme de l’éducation nationale, un titre professionnel ou encore un certificatde qualification paritaire de la métallurgie.

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XXXXXXXXXXXXXXXXXX ACTUALITÉS 7DOSSIER EMPLOI À LA UNE 7

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A FORMATION LANDES/AIRE-SUR-L’ADOUR

DE LA BLOUSE AU BLEU DE TRAVAILAncienne salariée de Capdevielle pendantvingt-trois ans, Pierrette Nots a bénéficiéd’un programme de reconversion après laliquidation de l’entreprise en 2010. Elle suitactuellement une formation chez l’avion-neur Potez Aéronautique. «J’ai longtempsgarni des canapés, mais je ne me voyais pasgaver des canards ! sourit Pierrette, sansvouloir vexer personne.» Cette Landaise de47 ans, titulaire d’un CAP d’électroméca-nique, a « toujours été une bricoleuse»,aussi a-t-elle été séduite quand Pôle emploil’a aiguillée sur l’entreprise Potez en quêtede nouvelles recrues.

Après une phase de découverte del’usine et de ses différents métiers, elle estdésormais en contrat de professionnali-sation pour un an, au poste d’ajustagequ’elle a choisi, avec l’espoir d’une em-bauche ferme à la clé. Son travail consisteà assembler les différentes pièces d’alumi-nium d’un tronçon de Falcon 2000 –«l’avion du Président de la République!»–sous la houlette de Philippe, son tuteur, trèssatisfait de son évolution. Contrairementaux préjugés sur le milieu aéronautique,

Pierrette est loin d’être la seule femme enbleu de travail, Potez étant soucieux de fa-voriser la mixité dans la chaîne de produc-tion. Qualités requises, d’après la directiondes ressources humaines : «Rigueur, mi-nutie et sens des responsabilités.»

Ne pas quitter ses Landes natalesPour venir jusqu’au site d’Aire-sur-l’Adour,Pierrette doit faire quotidiennement unecentaine de kilomètres aller-retour, sansque cela ne la contrarie: «Ce n’est pas gravequand on part travailler avec plaisir, et puison fait du covoiturage à cinq, on n’a pas letemps de s’ennuyer ! » L’important, pourelle, était avant tout de ne pas quitter sesLandes natales. Pierrette apprécie l’am-biance qui règne dans l’entreprise où elle adécouvert «une grande entraide entre lessalariés». Elle aime également son cadre detravail : «De grands bâtiments aérés, bienéclairés, où le bruit est tout à fait raison-nable.» Actuellement, 19 personnes béné-ficient, comme elle, de ce processus de for-mation professionnelle avec le concoursfinancier du conseil régional d’Aquitaine.�

Pierrette Nots suitactuellement une formationchez l’avionneur PotezAéronautique, après laliquidation de son ancienneentreprise en 2010.

en savoir +

AQUITAINE CAP MÉTIERS

VOUS AVEZ UN PROJETDE FORMATION?

Le Plan d’appui régional à l’insertion par l’activitééconomique (PARIE) vientd’être lancé par la RégionAquitaine. Il repose sur 7 orientations phares et 20 fiches-mesures, dont12 nouveautés, allant dusoutien au développementéconomique des structuresd’insertion, leurprofessionnalisation, l’appuià leur créativité, à l’usage de nouvelles pratiques

mutualisées et éco-responsables, au développement d’une commande publique socio-responsable et au renforcement des liensavec les entreprises.Le secteur de l’Insertion parl’activité économiquereprésente en Aquitaine 198 structures et emploie10389 salariés en parcoursd’insertion professionnelleainsi que 850 salariés

permanents. L’aide duconseil régional participe au développementéconomique de cesstructures conventionnées,en les soutenant dans les phases clés de leurévolution afin de renforcerl’offre territoriale d’insertionprofessionnelle et d’agir enfaveur du retour à l’emploi.Plus d’info sur l’Insertion par l’activité économique :www.iae-aquitaine.org

Quels que soient votre âge,votre situation et votreniveau de qualification, vouspouvez suivre une formationpour acquérir de nouvellescompétences. Aquitaine CapMétiers vous accueille sur saplate-forme régionaleCapInfo pour touteinformation sur la formationen Aquitaine (stages deformation, législation,dispositifs de financement,VAE, professionnalisationdes acteurs…), ou relaie vosdemandes vers les acteurs dela formation, de l’orientation,de l’insertion et de l’emploi.La plate-forme CapInfo est à votre écoute au :n° Azur 0 811 06 06 10Plus d’infos sur : www.aquitaine-cap-metiers.fr

INSERTION PAR L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

UN NOUVEAU PLAN RÉGIONAL

Basée à Tarnos, dans lesLandes, la SCIC* IntersticesSud Aquitaine façonnel’emploi et les compétencesau plus près des réalitéssocio-économiques du territoire. On y «couve» son projet d’entreprise ou d’emploi, à l’abri durisque lié à tout démarraged’activité. Pas de levée defonds ni d’immatriculation,juste l’envie de faire. Chaqueannée, une trentaine deporteurs de projet signent uncontrat d’accompagnementau projet d’entreprise avecInterstices, qui lesaccompagne sur le planjuridique et comptable. Cette période est un test ensituation réelle pendantlaquelle ils lancent leuractivité – dans des domainesallant de la coiffure àdomicile aux technologiesnumériques – et génèrentmême un chiffre d’affairesleur permettant de se rémunérer. La phase de test prend fin lorsque l’activité connaîtune montée en chargesignificative, ou lorsque le

projet n’aboutit pas. Cela ne veut pas dire pour autant que tout s’arrête. «Nous avons eu le cas d’uneinfographiste, raconte le directeur StéphaneMontuzet, pour laquelle la phase de test a fait paraîtrela nécessité d’améliorer ses compétences; elle s’estdonc repositionnée vers une formation qualifiante.» Historiquement, Intersticesest la première coopératived’activité et d’emploifrançaise sous forme deSCIC, créée en août 2002 par

le Comité de bassin d’emploidu Seignanx et le foyer dejeunes travailleurs de Tarnos.«Ce statut, explique ledirecteur, permet auxporteurs de projet d’être des membres à part entière de la structure, au mêmetitre que les salariés ou les autres membressociétaires. Une façon de leur conférer plus de responsabilité et l’entièremaîtrise de leur projet.»Comme l’illustre l’activitéd’Interstices, qui se solde parplus de 70% de sorties enemplois, l’économie socialeet solidaire (ESS) constitueun outil pertinent pourdynamiser les territoires. À ce titre, la RégionAquitaine est en train demettre en œuvre un schémarégional de l’ESS pourdonner plus de visibilité etde moyens à ces acteurséconomiques pas commeles autres.* Société coopérative d’intérêt collectif. scic-interstices.com. Retrouvez les entretiens de l’ESSsur tv.aquitaine.fr/solidarite

ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

L’EMPLOI AUTREMENT

Stéphane Montuzet, directeurd’Interstices Sud Aquitaine.

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233 M€DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, RECHERCHE

500 M€ DOTATIONS DE L’ÉTAT

145 M€CONSTRUCTION ET ÉQUIPEMENT DES LYCÉES

177 M€FISCALITÉ DIRECTE

(Cotisation valeur ajoutée des entreprises

et impositions forfaitaires sur les entreprises

de réseau)

22 MۃQUIPEMENTS

ROUTIERS, PORTUAIRES ET AÉROPORTUAIRES

228899 M€M€FORMATION

PROFESSIONNELLE

1199 M€M€FONDS DE COMPENSATION VERSÉ PAR L’ÉTAT EN REMBOURSEMENT D'UNE PARTIE DE LA TVA (FCTVA) ACQUITTÉE PAR LA RÉGION SUR SES INVESTISSEMENTS

194 MۃDUCATION, CULTURE,

SPORT, JEUNESSE ET SOLIDARITÉS

30 M€FONDS EUROPÉENS

246 M€EMPRUNT

46 M€FONDS NATIONAL DE GARANTIE INDIVIDUELLE DE RESSOURCES (FNGIR)

10 M€PROMOTION DE LA RÉGION

20M€PARTICIPATIONS DES COLLECTIVITÉS LOCALES ET CONCOURS DIVERS

84 M€FONCTIONNEMENT DE L'INSTITUTION

8 M€ RECETTES DIVERSES

56 M€ANNUITÉ DE LA DETTE

319 M€AMÉNAGEMENT DURABLE DU TERRITOIRE

306 M€FISCALITÉ INDIRECTE

(cartes grises et TIPP)

■ CHIFFRES 2012

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94 M€, CULTURE,

OLIDARITÉS, ,

SPORT, JEUNESSE ET SOLIDARITÉS

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GARANTIE INDIVIDUELDE RESSOURCES (FNGIR

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RECETTES DIVERSES

TÉ INDIRECTE grises et TIPP)

■ CHHIFFRES 2HIFF 2012 2012

MONTANT DU BUDGET 2012 : 1 352 MILLIONS D’EUROS

25,20€ vont à l’aménagement durable des territoires et à la défense des équilibres écologiques.

21,36€ vont à la formation professionnelle et à l’apprentissage.

17,27€ vont au développement économique, à l’enseignement supérieur et à la recherche.

6,98€ vont au fonctionnement et à la promotion de l’institution.

4,14€ vont au remboursement de la dette.

22,62€ proviennent de la fiscalité régionale indirecte (cartes grises, TIPP).

18,19€ proviennent de l’emprunt.

13,10€ proviennent de la fiscalité directe régionale (cotisation valeur ajoutée des entreprises et impositions forfaitaires entreprises de réseau).3,42€ proviennent du Fonds national de garantie individuelle de ressources (FNGIR).

1,51€ proviennent des participations des collectivités locales et concours divers.1,37€ provient du remboursement d’une partie de la TVA acquittée par la Région sur ses investissements.0,57€ proviennent des recettes diverses.

37€ proviennent des dotations de l’État.

■ D’OÙ VIENNENT LES RECETTES (SUR 100 €).

■ OÙ VONT LES DÉPENSES ? (SUR 100 €).

25,05€ vont à l’éducation, la jeunesse, la culture, le sportet les solidarités.

2,22€ proviennent des fonds européens.

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OÙ VONT LES DÉPENSES ? (SUR 100 €).

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D’OÙ VIENNENT LES RECETTES (SUR 100 €).

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Avec 398M€ dévolus à l’emploi, àl’innovation et à la formation pro-fessionnelle, la Région Aquitainedémontre son engagement au-

près des entreprises, avec cette année lamise en place de la politique régionale departenariat avec les ETI (entreprises detaille intermédiaire), et la création d’unnouveau dispo sitif de soutien aux entre-prises in dus trielles à l’export. L’accès à l’em-ploi à travers la sécurisation des parcoursprofes sionnels reste l’une des ambitionspremiè res du conseil régional. En 2012, l’ef-fort aquitain se traduit par une augmenta-tion de 138% de la rémunération des sta-giaires de la formation professionnelle âgésde 16 à 18 ans, soit un reve nu social de for-mation qui passe de 130€ à 310€ par mois.Trois nouveaux projets sont également lan-cés cette année: les formations LGV Emploien vue de la construction de la ligne à

grande vitesse entre Bordeaux et Hendaye,le centre de formation et de perfectionne-ment Aérocampus dans le domaine de lamaintenance aéronauti que, et le dévelop-pement de Cap Métiers, l’agence pourl’orientation, la formation et l’emploi.

Une région innovanteEn matière d’innovation et de recherche,près de 145M€ sont affectés au finance-ment d’opé rations d’envergure tel le Neu-ro campus (60M€), qui doit positionnerl’Aquitaine au premier rang de la rechercheen ma tière de neurosciences, le double-ment de l’IEP de Bordeaux (27M€), et lacons truction du Centre optique, le pôle deforma tion recherche et développementtechnologique organisé autour de l’écoled’in génieurs Sup’ Optique (46,6M€). Desactions sont également mises en œuvrepour le développement technologique, no-

tamment par la création d’un fonds de ma-turation technologique ainsi que, dans lesdomaines du numérique et des matériaux,par la création de deux centres techno lo-giques. Dans le domaine des infrastruc turesde transport, la Région investit 278M€ etpoursuit en 2012 les poli tiques déjà enga-gées en faveur du ferroviaire. Les travauxpour la réali sation de la LGV Tours-Bor-deaux vont pren dre toute leur ampleur tan-dis que s’achèvent les études techniquespour la réouverture de la ligne Oloron-Sainte-Ma rie/Bedous sur l’axe Pau-Can-franc/Sara gosse. Enfin, toujours danscette enveloppe, l’investissement régio-nal pour faciliter les déplacements quoti-diens des Aqui tains avec le Ter Aquitaineest de 178M€.

Un cadre budgétaire contraintMais si la Région continue d’investir mas-

sivement elle voit ses marges de ma-nœuvre diminuer : très faible progressiondes recettes fiscales, gel des dotations del’État jusqu’en 2014 et raréfaction des cré-dits bancaires. En outre, depuis l’appli-cation de la réforme fiscale qui a vu lasuppression de la taxe professionnelle etde la part régionale des taxes foncièressur les propriétés bâties et non bâties, larégion ne dispose plus que d’une facultélimitée de fixation de ses ressources. Ellesont été remplacées par la CVAE (cotisa-tions sur la valeur ajoutée des entre-prises), les IFER (impositions forfaitairesdes entreprises de réseau) et un méca-nisme de garantie assimilable à une do-tation. Des contraintes toujours plusnombreuses qui n’empêchent pas la Ré-gion de poursuivre son désendettementet de se classer en tête des régions lesmoins endettées de France. �

INVESTISSEMENTS RÉGIONAUX

2012, UN BUDGET ÉQUILIBRÉ ET AMBITIEUXAvec 1 352 M€, en augmentation de 1,8 % par rapport à 2011, le budget 2012 fait la part belle aux investissements en matière de développement économique, d’innovation, d’enseignement supérieur, de recherche et de formation professionnelle. L’Aquitaine maintient ses priorités et investit en 2012 plus de 600 M€, soit 45 % de son budget contre 37,47 % dans les autres régions françaises, pour soutenir l’activité économique et préserverl’emploi aquitain. Un budget de gestion rigoureux alors que l’Aquitaine est la région la moins endettée de France.

ACTUALITÉ

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ACTUALITÉS 9

LASCAUX À CAP SCIENCESAvant de parcourir les mers du globe, l’exposition itinérante sur la grotte de Lascaux fait une première escale à Cap Sciences.

L e 15 octobre 2012, c’est Cap Scien -ces à Bordeaux qui aura la primeurde l’exposition itinérante sur lagrotte de Lascaux à Montignac

(Dor dogne). Ce sera sa seule halte enFrance. En janvier 2013, elle traverseral’Atlan tique pour s’arrêter au Field Museumà Chicago. Une dizaine d’autres musées auxÉtats-Unis, au Canada, en Australie et enAsie ont déjà réservé pour l’accueillir. Cinqreproductions grandeur nature (4,5m dehaut et 7m de long) de l’intégralité de lagrotte constituent l’élément le plus remar-quable de l’exposition qui se construit sousle contrôle d’un comité de pilotage artis-tique et scientifique composé, notamment,d’Yves Coppens, professeur honoraire aucollège de France, et de Jean-Michel Ge-neste, directeur du centre national de Pré-

histoire. Réalisées sur des panneaux mo-biles en voile de pierre, elles représententdes peintures jamais montrées au public.Les scénographes de l’agence parisienneDu&Ma ont conçu un campement autourdesquels s’agencent différents modulespermettant de jouer sur la superficie del’exposition qui peut aller de 650 à 800m2.«Autour de ces fac-similés, nous avonsimaginé un parcours interactif, multimé-dia et immersif. Il présentera les plus bellesimages, les plus beaux dessins, les plusbeaux films et les travaux scientifiques lesplus remarquables réalisés sur la grotte.Pour la première fois, on réunira toute lacollection iconographique dans un en-semble cohérent», détaille Olivier Retout,chargé de mission au conseil général dela Dordogne. L’ensemble, baptisé Lascaux

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Ça y est, c’est officiel : la Région Aquitaine et la Communauté autonome du Pays Basque enEspagne se sont dit oui. Le couple forme désormais une Eurorégion, qui consacre plusieursannées de coopération fructueuse.

Groupement européen de coopé-ration territoriale «EurorégionAquitaine-Euskadi»: c’est désor-mais sous les auspices de cette

nouvelle structure que les deux Régionsvont travailler. Bien qu’il ait toujours existéune communauté de cœur et d’action en-tre l’Aquitaine et Euskadi, il a fallu la ren-con tre de deux volontés pour que le pro-jet aboutisse. Au lendemain de son électionen mars 2009, le lehendakari (président enbasque, ndlr) Patxi López Álvarez a réservésa première visite «diplomatique» au pré-sident du conseil régional d’Aquitaine. Une

venue hautement symbolique qui sonnaitl’heure d’une nouvelle coopération. Plu-sieurs séquences de travail et d’échangeavec les gouvernements français et espa-gnols ont été nécessaires aux deux Régionspour définir les termes et les projets de cettecoopération. Et des projets, il y en a.

Eurorégion : la bonne échelle de gouvernanceL’Aquitaine et la Communauté autonomeBasque totalisent ensemble près de 5,5 mil-lions d’habitants. D’après les analystes,c’est l’envergure idéale à partir de laquelle

un acteur public peut mener des projetsvéritablement structurants, dans des do-maines tels que le transport, l’environne-ment, l’enseignement supérieur ou le dé-ve loppement économique. Une réalitédont les deux collectivités ont su tirer par-tie en portant ensemble de nombreuses ac-tions au cours des dix dernières années. Undes fruits de cette coopé ration est, parexemple, le soutien apporté à l’associationBizia qui, de Bayonne à Bilbao, travaillepour faciliter l’accès aux soins des per-sonnes en proie à la drogue et préve nir lesrisques infectieux liés à leurs usa ges. Au to-

tal, depuis dix ans, la Région Aquitaine amobi lisé 5 millions d’euros pour financerquel que 600 projets. Cette dynamique apermis l’éclosion de nombreuses initiativespartena riales de part et d’autre de la fron- tière, affirmant encore un peu plus le sen- timent qu’il existe désormais une commu- nauté de destin entre l’Aquitaine et Euskadi.

Laboratoire de la construction européenne À l’heure où l’Union européenne marcheau ralenti (crise de l’euro, absence de co-hésion politique, etc.), la création de l’Eu-rorégion Aquitaine-Euskadi vient rappelerla pertinence d’une Europe des Régions,fondée sur une coopération directe entreles collectivités locales, et une proximitéentre les autorités et les acteurs de terrain.Les deux Régions sont sans doute les mieuxà même de prendre le pouls de ce vaste ter-ritoire traversé par les Pyrénées et bordépar l’Atlantique. C’est d’ailleurs bras des-sus bras dessous qu’elles se rendront àBruxelles pour plaider leurs causes com-munes, comme la LGV Sud Europe Atlan-tique, le transfert du fret vers le rail et lamer, ou encore la valorisation de la langueet de la culture basques. �

Découvrez notre reportage vidéo sur : tv.aquitaine.fr/International/euroregion-aquitaine-euskadi/477 ou flashez ce code.

AQUITAINE+EUSKADI=EURORÉGION!

3, permettra de revenir sur l’histoire de lagrotte: sa découverte en 1940, sa fermetureen 1963, la création du premier exemple defac-similé avec Lascaux 2… Ensuite, le vi-siteur pourra la visiter virtuellement grâceà une vidéo en 3D et décrypter les pein-tures. Il pourra découvrir le travail de re-production des parois ornées, depuis lespremiers calques et dessins jusqu’aux pho-tographies et autres supports. Enfin, ilpourra se comparer aux quatre sculptureshyperréalistes de Cromagnons réaliséespar l’artiste Élisabeth Daynès.

Montrer cette richesse a été une op-portunité que le conseil général de la Dor-

dogne, le conseil régional d’Aquitaine etl’État ont voulu saisir pour donner envieau visiteur de venir dans le Périgord respi-rer le même air que nos ancêtres il y a20000 ans. «L’exposition est un outil depromotion de la grotte de Lascaux qui aune place tout à fait particulière dans no-tre imaginaire. Nous en attendons des re-tombées pour l’Aquitaine. Cela prépareaussi Lascaux 4, le centre d’interprétationde l’art pariétal qui sera créé en 2015 àMontignac, au pied de la colline de Las-caux», conclut Emmanuelle Thuong-Hime, directrice de la culture et du patri-moine à la Région Aquitaine. �

Les membres de la délégation aquitaine venus rencontrer leurs homologues au siège du Gouvernement basque à Vitoria-Gasteiz.

L’une des reproductionsgrandeur nature

de la grotte de Lascaux.

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Le projet de la LGV a franchi une étapedécisive: le comité de pilotage dugrand projet ferroviaire du Sud-Ouest(GPSO) a retenu le tracé final des deuxlignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne. Sousla présidence du préfet de la RégionAquitaine, il réunissait les présidentsdes conseils régionaux d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées, le préfet de la Région Midi-Pyrénées, un représentant du ministère de l’Écologie, du Développementdurable, des Transports et duLogement, ainsi que le président de Réseau ferré de France (RFF). La phase des études de tracé estdésormais terminée. Après une longueconcertation menée avec le public, les instances intercommunales ou encore les associations de riverains, le comité de pilotage a donc retenu417km de lignes nouvelles et 38km en complément de l’aménagementdes lignes existantes. Le projet est à présent soumis à la ministre de l’Écologie, du Développementdurable, des Transports et du Logement pour décision et préparation de la mise en enquête publique.

Un chantier pour 100 ansLa LGV va doter l’Aquitaine d’un équipement structurant pour les décennies à venir. Une foissur les rails, elle profitera à près de 20 millions d’usagers – ils pourrontfaire Paris-Bordeaux en 2h10,Bayonne-Bordeaux en une heure,Toulouse-Bordeaux en une heure ou encore Bilbao-Bordeaux en 1h50–et permettra un développementconséquent du fret. Elle dégagera par ailleurs des sillons pouraugmenter le trafic des Ter Aquitaine,notamment sur les lignes Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Agen.�Plus d’info sur : www.gpso.fr

TRANSPORT

LE TRACÉRETENU DES DEUX NOUVELLESLIGNES

LGV ACTU

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SOLIDARITÉ

UNE NOUVELLE COOPÉRATION AVEC LE SÉNÉGAL

UNE NOUVELLEAGENCE POURL’INNOVATION ET L’INDUSTRIELes agences régionales 2ADI et Innovalisfusionnent. Depuis dix ans, 2ADI prépare les industriels à anticiper les mutations de leurs secteurs d’activité et soutient ceuxen difficul té. En 2005, Innovalis a été crééeafin de soutenir les projets innovants des entreprises. Les deux agences étant complémentaires,elles se sont regroupées par filières et parpôles technologiques en août 2011 pour uneingénierie optimale. Aujourd’hui, la nouvel le agence organise les passerelles entre l’innovation et le développement industriel et travaille à la diversification et l’attractivité des entreprises. Avec une structure de prèsde soixante salariés, elle renforce le développement économique et celui de l’emploi industriel. C’est Jean-Georges Micol, 51 ans, qui a éténommé au poste de directeur général.Professionnel de la communication etspécialiste en marketing et développementdurable, il a une forte expérienceinternationale dans le domaine des hautestechnologies. Expert en pilotage de projets, il est également l’un des membresfondateurs du cluster photovoltaïqueaquitain Sysolia. M. Micol a pris sesfonctions avec pour objectif «d’offrir unservice encore plus efficace en améliorant la compétitivité des PME d’Aquitaine».

LES VITICULTEURSDANSL’INCERTITUDEAu cours de sa dernière assemblée plénière, le conseil régional d’Aquitaine a adopté à l’unanimité un vœu affirmant son opposition à la libéralisation des droitsde plantation vitivinicoles. La réforme de l’organisation commune de marché(OCM) viti vinicole, entrée en application le 1er janvier 2008, prévoit en effet de libéraliser les droits de plantations avantla fin 2015 (prorogeable à 2018 pour les Étatsle souhaitant). Alors que treize Étatsmembres, dont la France, et une majoritéd’eurodéputés se sont prononcés contrecette libéralisation, les élus de la Région, à leur tour, prennent position pour la suppression de cette disposition. La Commission européenne n’a pourtant pasremis en cause cette mesure dans sespropositions pour la future PAC 2014-2020parues le 12 octobre 2011. Les expertss’accordent pour considérer qu’une libé ra- lisation des droits de plantation vitivinicolesaurait des conséquences fortementdéstabilisatrices pour le marché,notamment une baisse de la qualité des vinset des revenus des viticulteurs. L’Aquitaineétant l’une des principales zones deproduction de vins de qualité dans l’UE, elleserait durement touchée par cette réforme.

Dans un esprit de solidarité et de récipro-cité, la Région Aquitaine établit des rela-tions de coopération à l’international avecdes régions d’Afrique, d’Asie et d’Amé-rique du Nord. Elle a mis en place en no-vembre dernier un nouveau partenariatavec une région d’Afrique subsaharienne:Diourbel.

Située à 145 km à l’est de Dakar en pleincœur du Sénégal, elle compte plus d’1,3mil-lion d’habitants. Deuxième région à la foisla plus petite en superficie et la plus den-sément peuplée après celle de Dakar,Diourbel constitue un carrefour majeurd’échanges du pays. Très faiblement in-dustrialisée, elle est particulièrementconfrontée à l’appauvrissement de sesterres agricoles et à un exode rural de sa po-

pulation. L’Aquitaine va accompagner leconseil régional de Diourbel dans la for-mation de son personnel et dans les projetsd’insertion et de formation professionnellede ses jeunes.

Elle va également collaborer au déve-loppement des filières maraîchère et agro-forestière. De plus, cette nouvelle coopéra-tion s’appuiera sur les liens déjà exis tantsentre les lycées aquitains Philadelphe-de-Gerde (Pessac), Beau-de-Rochas et Tou-louse-Lautrec (Bordeaux) et le lycéeCheikh-Ahmadou-Bamba de Diourbel.Une lettre d’intention de coopération a étésignée et un accord entre les deux Régionsest envisagé pour la fin 2012. �Pour en savoir plus: europe-international.aquitaine.fr

Le président de la Région de Diourbel, Sérigne Fallou Mbacké et le président de la Région Aquitaine.

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10 ACTUALITÉS ENDIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL

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EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL ACTUALITÉS 11©DR

Pour la première fois enFrance, deux Régions voi-sines unissent leur volonté etleurs moyens pour promou-voir une identité communeet animer la promotion de

leurs terroirs et filières agroalimentaires.Foie gras du Sud-Ouest, canard gras duSud-Ouest, agneau du Quercy, bœuf deBazas, jambon de Bayonne, pruneaud’Agen, noix du Périgord, melon duQuercy, Roquefort, Ossau-Iraty… Midi-Pyrénées et Aquitaine revendiquent unmême art de vivre tourné vers les produits

L’AQUITAINE ET MIDI-PYRÉNÉESCRÉENT SUD OUEST FRANCEAGROALIMENTAIRE Foie gras, vins, rugby, ferias, Pyrénées : autant d’images qui viennent à l’esprit lorsqu’on évoque le Sud-Ouest. C’est sur la base de cette identité et de cette histoire communes que les Régions Aquitaine et Midi-Pyrénées ont décidé de s’unir, sous la bannière Sud Ouest France, pour promouvoir le secteur économique qui représente leur premier employeur : l’agriculture et l’agroalimentaire.

agricoles de qualité. Les deux régions of-frent à elles deux près de 250 produits soussigne d’identification de la qualité et del’origine (label rouge, AOC –Appellationd’origine con trôlée ou encore IGP– Iden-tification géographique protégée).

Une plus grande force de frappeAu-delà d’un terroir commun, c’est aussila volonté d’accompagner ce secteur éco-nomique majeur qui les a incitées à créerla bannière Sud Ouest France. Avec plusde 100000 emplois dans chacune desdeux branches, l’agriculture et l’agroali-

mentaire constituent le premier em-ployeur du Sud-Ouest.

Authenticité et traçabilitéLe paysage agroalimentaire français estaujourd’hui en pleine évolution : les stra-té gies d’entreprise, les attentes des con -som mateurs, le positionnement des pro-duits sous signes d’identification de laqualité et de l’origine, l’engouement pourle bio, le positionnement des régionsfrançaises.

Dans la grande région Sud-Ouest enparti culier, le marché des produits régio-

naux constitue un enjeu stratégique decroissance. La bannière Sud OuestFrance, à travers une offre commune,soutenue par une plus forte communi-cation, permettra de développer uneidentité porteuse de sens pour les dis-tributeurs et les consommateurs, enquête d’authenticité et de plus en plusexigeants sur la traçabilité. Les produitsregroupés sous cette nouvelle bannièresont élaborés à partir des matières pre-mières issues des deux régions. L’actionde promotion concernera ainsi les en-treprises et les producteurs qui privilé-gient ces matières premières locales.

Le mois dernier, l’Aquitaine et Midi-Pyrénées ont connu leur premier bap-tême du feu avec Sud Ouest France à l’oc-casion de Biofach à Nuremberg –un saloninternational leader dans le domaine desproduits issus de l’agriculture biolo-gique– et au Salon international de l’agri-culture à Paris, pour le lancement officielde la bannière. �

Plus d'info sur le site de l'Associationaquitaine de promotion agroalimentaire:gastronomie.aquitaine.fr

6 millionsC’EST LE NOMBRE D’HABITANTS DES RÉGIONS AQUITAINE ET MIDI-PYRÉNÉES RÉUNIES

93 000EXPLOITATIONS AGRICOLES

4 000EXPLOITATIONS BIO

1 500ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES

210 000EMPLOIS DANS LE SECTEURAGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE

250PRODUITS SOUS SIGNE DE QUALITÉ ET D’ORIGINE

SUD OUEST FRANCEEN QUELQUES CHIFFRES

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12 ACTUALITÉS LA PAROLE AUX ÉLUS

L’ÉTAT IMPULSE ET LARÉGION ACCOMPAGNEL’INNOVATION

Depuis plusieurs années, le gouverne-ment investit dans la recherche etl’innovation pour améliorer la com-

pétitivité des entreprises, orienter la pro-duction vers les secteurs d’avenir, créer desemplois et de la valeur ajoutée. L’innova-tion est le vrai moteur de la croissance.Sans elle, l’économie régresse. Il faut doncinnover pour produire en France, inciterles entreprises à relocaliser. Les dépensespubliques de R&D placent la France enseptième position européenne, au-des-sus de la moyenne des 27 États.De nom-

INNOVER POURL’EMPLOI

La crise dure et s’aggrave. Plus que ja-mais, la question de l’emploi est cen-trale. À la recherche d’un nouvel équi-

libre, contre les lois de la finance et pourles droits des salariés, nous devons dés-ormais faire preuve d’imagination poursoutenir la compétitivité des entreprisestout en sécurisant les parcours profes-sionnels. La Région, aux côtés des entre-prises pour les inciter à créer des emploisdurables, s’attache à développer l’offre deformation, notamment sur les secteursà fort potentiel (industrie, éco-construc-tion, agriculture durable, chantier TGV…)et les territoires sensibles.

Depuis dix ans, l’Aquitaine, engagéedans une politique très volontariste en fa-veur de la recherche et de l’innovation, aparticipé à la consolidation du tissu in-dustriel autour de filières d’excellence(aéronautique, neurosciences, optique et

L’INNOVATION DOITPROFITER À TOUS

L’innovation est la clé pour le dévelop-pement de l’activité économique et lacréation d’emplois. Mais ce consen-

sus apparent masque de profondes diver-gences entre l’approche régionale, et lemodèle de développement que nous, cen- tristes, voudrions mettre en œuvre. L’in-novation n’est pas une fin en soi, mais lemoyen d’apporter développement et pro-duction de richesses à notre région. Cela

LES PARCOURS DE VIEAU CŒUR DE NOSPRÉOCCUPATIONS

L’emploi pour tous est une nécessité. Lesbesoins non satisfaits sont immenses.Chaque femme et chaque homme as-

pirent à participer par leur travail au bien detous. Chacun d’entre nous doit pouvoir bé-néficier d’une formation qualifiante pourpermettre de développer la première ri-chesse de France, le travail humain, c’est-à-

MOINS DE BIENS,PLUS DE LIENS

La sacralisation d’un modèle de déve-loppement basé sur la croissance duPIB, le cours du CAC 40 et le nombre de

A pèse si gravement que chacun peut fi-nir par croire qu’il relève du divin et non dechoix politiques.

D’où la tentation de céder aux sirènesdu repli sur soi et du rejet de l’autre.Les al-ternatives existent qui relèvent d’abordde choix démocratiques, fiscaux, sociauxet économiques, en fait des actes poli-

breux dispositifs nationaux stimulent l’ef-fort de recherche privée : le crédit impôtrecherche mobilise 3 milliards d’euros paran, le statut de jeune entreprise innovantea un impact positif direct sur l’emploi et laproductivité. Le capital-risque, qui financel’innovation, a enregistré un résultat re-cord en 2010 : 1700 entreprises soutenuespour 6,6 milliards d’euros. De même, la dy-namique des pôles de compétitivité reposesur les projets de R&D largement aidés parl’État : plus de 3 milliards d’euros depuis2005. La Région contribue également auxmo yens des quatre pôles aquitains : 30 mil-lions d’euros depuis 2005. Les investisse-ments d’avenir, initiés par l’État pour re-lancer l’économie, financeront, grâce augrand emprunt, 35 milliards d’euros, dontplusieurs projets aquitains de R&D et d’in-novation. Autant d’exemples du partena-riat indispensable entre l’État et la Régionpour le développement industriel et lacroissance des territoires. En Aquitaine,nous souhaitons que la fusion récente desagences 2ADI et Innovalis augmente l’ef-fi cacité de notre politique industrielle, en-jeu majeur d’attractivité de la région.Michel Diefenbacher, président du groupeMajorité présidentielle.> Tél. : 05 57 57 83 [email protected]

GROUPE PS, PRG ET APPARENTÉSSTÉPHANE DELPEYRATPRÉSIDENT

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GROUPE MAJORITÉPRÉSIDENTIELLEMICHEL DIEFENBACHERPRÉSIDENT

dire l’emploi et la qualification des travail-leurs. Il est donc aujourd’hui nécessaire decréer un grand service public régional del’accueil, information et orientation prenanten compte les défis de demain. La formationdes salariés doit permettre, avec les parte-naires sociaux, une démarche d’anticipation,des innovations et des mutations dans degrands secteurs économiques, afin de per-mettre à chaque jeune, chaque salarié d’ac-céder à un niveau de formation le plus élevépossible. L’organisation de la société doit vi-ser un but: l’intérêt général et l’émancipa-tion de chacune et de chacun. Elle doit per-mettre une citoyenneté effective, car il n’y apas de progrès durable sans un développe-ment, qui doit aller de pair avec un plan demises aux normes des productions sociale-ment et écologiquement compatibles avecles exigences d’un nouveau mode de déve-loppement.Alain Baché, président du groupe Front de Gauche. >Tél. : 05 57 57 72 [email protected]

lasers). Aujourd’hui, il nous faut optimi-ser chacune de nos interventions, maisaussi rechercher, au-delà de la seule in-novation technologique, les meilleuresvoies de l’innovation sociale.C’est pour-quoi, après avoir encadré les aides aux en-treprises servant des dividendes, la Ré-gion va renforcer ses critères sociaux etenvironnementaux.

Dans le même temps, nous voulonsdémultiplier le réseau de l’économie so-ciale et solidaire, créatif et porteur d’em-ploi durable. L’innovation passe aussi parl’accompagnement des jeunes qui subis-sent durement la crise (1 sur 4 est au chô-mage), particulièrement ceux qui ontdécroché du système éducatif sans qua- lification. La politique régionale «nouvellechance », assor tie d’un revenu social deformation revalorisé pour les 16-18 ans, estfaite pour eux.

Enfin, pourquoi ne pas lire l’innova-tion sociale dans notre volonté de por-ter la sécurisation des parcours profes-sionnels ? Dans une période difficile, quimalmène les plus vulnérables et quimultiplie les accidents de la vie, il nousparaît en effet essentiel de donner unechance à chacun en préservant la dignitéde tous.Stéphane Delpeyrat, président du groupe PS, PRG et apparentés.Vice-président au sport, à la jeunesse et à la vie associative.> Tél. : 05 57 57 80 [email protected]

GROUPE FORCES AQUITAINEPATRICK BEAUVILLARD CONSEILLER RÉGIONAL

FRONT DE GAUCHEALAIN BACHÉPRÉSIDENT

- Aquitaine L - Aquitaine

A

EUROPE ÉCOLOGIEBÉRÉNICE VINCENT, VICE-PRÉSIDENTE EN CHARGEDE L’INNOVATION SOCIALE ET ÉCONOMIE SOLIDAIRE

tiques.Elles sont porteuses de mieux vivrepour tous, de production de richesses,d’activités et d’emplois, de projets collec-tifs répondant aux besoins (santé, ali-mentation, énergie), de besoin d’entre-prendre, à commencer par ceux qui fontdu lien social. Elles sont au cœur des pro-jets de territoire, des projets de l’économiesociale et solidaire.

Les secteurs où elles peuvent se dé-ployer sont déjà là. Des montages coopé-ratifs astucieux permettent, par exemple,de financer des projets de rénovation éner-gétique de maisons individuelles par desprojets éoliens. Misons sur la sobriété, l’ef-ficacité des équipements énergétiques etle recours aux énergies renouvelables, maisaussi sur la reconversion d’une agricultureconventionnelle en une agriculture pay-sanne pour créer de nombreux emploisdans une Aquitaine innovante et inventive.Bérénice Vincent, vice-présidente en charge de l’innovation sociale et économie solidaire.> Tél. : 05 57 57 80 [email protected]

exige d’orienter l’effort pour que chaqueterritoire aquitain puisse en récolter lesfruits. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Lesmoyens sont essentiellement centrés surl’innovation tech nologique. S’il profite àl’Aquitaine, ce choix aggrave les écarts derichesse entre les territoires.C’est une er-reur politique.

Pour la corriger, nous proposons deuxchangements majeurs : 1. Élargir le concept d’innovation au com-merce, au marketing, au design, au packa-ging… L’innovation peut aussi être agricole,sociale ou managériale. Des moyens orien-tés plus largement profiteraient à tous lesterritoires.2. Décentraliser; mettre les acteurs de l’in-novation au cœur des territoires pour ren-forcer leur lien localement. Notre devoir est de donner à tous les terri-toires aquitains une chance de dessiner leuravenir.Joan Taris et les élus du groupe Forces Aquitaine. Tél. : 05 57 57 80 [email protected]

LUSaux La parole

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13BIEN VIVRE

L’AQUITAINE EN TOURNAGECINÉMA ET AUDIOVISUEL Forte de paysages grandioses et du soutien du conseil régional à la production cinématographique et audiovisuelle, l’Aquitaine s’offre une belle tranchede succès chaque fois que cinéma et télévision la mettent en scène.

Silence, moteur, ça tourne ! Le ci-néma aime l’Aquitaine. Près de70 tournages en 2010 (téléfilms ouséries télévisées, courts-métrages

et longs-métrages de cinéma), des succèsen salle à rendre jaloux Hollywood; alorsméfions-nous! Une star se cache peut-êtreau coin de la rue! Ou peut-être sur le seuild’une belle demeure en bordure du bassind’Arcachon? Si l’on en doutait, c’estconfirmé. L’Aquitaine attire les caméras et,pour notre plus grande joie, il ne s’agit pasde faits divers mais de belles images de fic-tions. Quand Audrey Tautou joue à Mala-gar pour Thérèse D., nouvelle adaptationde l’œuvre de François Mauriac, sous l’œilvigilant et la caméra précise de Claude Mil-ler, c’est du sérieux! Quand Sandrine Bon-

naire joue une mère en rupture face à desévénements de la vie, lourds à porter, c’estBordeaux, le Cap-Ferret, Soulac et Mon-talivet qui accueillent l’actrice et toutel’équipe de La Ballade de Lucie, un téléfilmtourné à l’automne avec une diffusion surFrance2 prévue en 2012. Quant à SandrineKiberlain, dans cette belle œuvre, l’Oiseau,d’Yves Caumon, que les salles de notre ré-gion nous offrirons en début d’année pro-chaine, qui l’accueille? Notre capitale derégion bien sûr! Car Bordeaux a su séduireavec douceur le réalisateur dont la sé-lection de la dernière Mostra de Venisea reconnu la délicatesse du propos,marque d’un bel hommage. Les imagesparlent donc d’elles-mêmes: l’Aquitaineest une région de cinéma. Sous l’angle éco-

nomique, l’impact du septième art n’estcertainement pas à négliger d’autant quela filière professionnelle du secteur marquele territoire par sa présence et la qualité deses intervenants. Si bien que les équipes deproduction, très souvent parisiennes, ontprogressivement recours aux technicienslocaux. Un relais que le conseil régionals’emploie à valoriser, notamment grâce àun bureau d’accueil de tournages. Preuveen est le constat du CNC (Centre nationalde la cinématographie et de l’image ani-mée) qui relève que le réseau des profes-sionnels de la filière cinématographique etaudiovisuelle figure parmi les cinq pre-miers, hors Île-de-France. Encourageant etsalutaire pour une région où les talentsn’attendent pas pour s’exprimer. �

L’ASSOCIATION DES CINÉMAS DE PROXIMITÉ(ACPA) : VOIR ETFAIRE VOIR SURUN TERRITOIREENTRETIEN AVEC SON PRÉSIDENT, RAPHAËL MAESTRO

Un cinéma de proximité : qu’est-ce que c’est ?Pour que tout le monde comprenne bien, je dirais qu’il s’agit d’un cinéma proche des gens, qui donne accès à des filmsdifférents et qui brasse des publicsdifférents. Finalement chaque salle se ressemblant, c’est la personne qui tientla salle qui lui donnera sa couleur en proposant un choix de films suivant son public fidèle.

Pourquoi une association commel’ACPA existe-t-elle ?Pour sa dimension sociale avant toutechose. Homme de réseau, je considère quela particularité des exploitants de sallesindépendantes tient dans leur singularité,ce qui n’enlève rien au fait que, par notremétier, nous poursuivons un projetcommun: donner à voir un film ensemble.Avec deux millions de spectateurs recensés en 2011 dans notre réseau de 76 établissements en Aquitaine, je croispouvoir dire que le bilan est plutôt positif.

Et l’actualité de l’ACPA, qu’en est-il ?Une expérimentation récente unique enson genre : le Clap. Il s’agissait de projeter,avant chaque film, de courts contenus de création (10 minutes) dans 23 salles de la région dotées d’équipementnumérique. C’était réellement unepremière puisque ce dispositif s’appuie surune innovation technologique qui permetla livraison directe aux exploitants decontenus dématérialisés, ceci grâce à unréseau de communication privé (Avgrid). Adieu les bobines !

Plus d'info sur acpaquitaine.com

SALLES NUMÉRIQUES : LE CINÉMA AU COIN DE LA RUE

Un cinéma au milieu des champs?Et pourquoi pas? Loisir accessi-ble, le cinéma n’a pas vocation àdemeurer confiné en centre-ville

quand la télévision rendrait triste et isoléun habitant d’une commune rurale. Allerau cinéma? Tous les jours si je veux! Mais sid’aventure l’envie vous prend, qu’en est-ilde la proximité et des séances proposées?Encore un mois de retard sur la sortie na-tionale! Le dernier James Bond programmédans deux des trois salles de mon cinéma?Soyons rassurés, ce scénario catastropheperd progressivement de sa réalité. Et si lesauveur s’appelait «cinéma numérique»?

La question se pose et, au-delà, elle trouvemême des applications concrètes. Des filmsrécents, un confort visuel de qualité grâceà une technologie évoluée, une populationétablie localement qui en a pour son argent.

Sur les cinq départements que comptela Région aquitaine, 69 salles de cinémaen activité ont pu bénéficier de l’aide duconseil régional afin de procéder à laconversion de leur équipement au nu-mérique. Ce bilan d’étape est encoura-geant au regard du véritable défi queconstitue la numérisation des salles de ci-néma sur un territoire qui connaît une of-fre disparate. Avant d’en arriver là, une

première expérimentation a permisd’équiper, dès 2009, six établissements in-dépendants : le Lux au Buisson-de-Ca-douin (Dordogne), la Brèche à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), Ciné-Jalles à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), le Renoir àBiscarrosse (Landes), le Plaza, à Mar-mande (Lot-et-Garonne) et l’Atalante/l’Autre Cinéma à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques).

Alors le numérique: un vœu pieu? Pasvraiment. Le cinéma en sortira gagnant etles cinéphiles trouveront la proximité etle confort ouaté d’une salle qui n’attendraqu’eux pour les rendre accros !�

ÉQUIPEMENT La conversion des salles de cinéma à la technologie numérique entendrépondre à une nécessaire offre de proximité.

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Tournage de « la Permission de minuit »,

de Delphine Gleize avec VincentLindon et Emmanuelle Devos.

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14 BIEN VIVRE LIVRES

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DANS L’ATELIER DES CRÉATEURS DE BANDES DESSINÉESRENCONTRE Quel amateur de BD n’a jamais rêvé de se pencher au-dessus de l’épaule d’undessinateur afin de l’observer en pleine action, jetant sur le papier les traits qui composentpeu à peu une planche? Pour l’agence Écla, le célèbre Max Cabanes s’est prêté au jeu.

A u début de l’Harmonie du ha-sard, le documentaire qui lui estconsacré, on le voit couper dubois derrière sa maison de La

Brède, en Gironde, se préparer un petitcafé et griffonner un scénario sur du pa-pier avant de s’attabler dans son atelier oùil va se mettre à dessiner sous nos yeux : si

Max Cabanes a accepté de dévoiler ainsison univers de création, c’est parce qu’ilcroit à « la pédagogie par l’exemple» dontil a lui-même bénéficié enfant, ayant ap-pris son art «à l’école de la rue, loin de toutparcours académique». Pari réussi pourle réalisateur, Lucas Vernier, qui voulait« filmer une balade dans la tête de Max».

On s’y croirait, en effet, avec une vue plon-geante sur la tablette graphique où le des-sinateur esquisse les personnages de sondernier opus, crayonne les dialogues, re-cadre d’un clic de souris, peaufine lemoindre élément de décor, la moindre ex-pression avec une patience infinie et unevirtuosité à couper le souffle. Aux pre-mières loges des interrogations, des en-vies, des tâtonnements de l’artiste quiprend le risque de penser à haute voix, lespectateur découvre les longues heures detravail que nécessite la moindre case oùrien n’est finalement – et malgré ce quesuggère le titre du film– laissé au hasard. Ce documentaire de 35 minutes est lecinquième numéro d’une série imaginéepar l’agence Écla sur « les Petits Universde la BD en Aquitaine », des outils desti-nés aux professionnels du livre et del’éducation bénéficiant d’une large dif-fusion dans les bibliothèques, média-thèques, CDI de collèges, lycées et autrescentres de formation.

«En réalité, Max aurait dû faire l’objetdu tout premier DVD», explique LucieBraud, responsable du projet à Écla. «C’estde nos discussions qu’est né le concept des“Petits Univers”, il y a quel ques années,alors que nous réfléchis sions à un moyende promouvoir la bande dessinée en Aqui-taine. » Finalement, l’auteur de la sérieDans les villages étant accaparé par diffé-

L’ESCALE DU LIVRE SOUFFLE SES 10 BOUGIES!ÉVÉNEMENT Figurant parmi les dix plus grandes manifestations littéraires nationales, l’Escaledu livre a fait son nid et est aujourd’hui un moment incontournable de la vie littéraireaquitaine. Du 30 mars au 1er avril, faites escale pour un week-end très littéraire. Et très festif.

Pour cette édition anniversaire, laprogrammation de l’Escale seraplus que jamais foisonnante, avecnotamment, les Grands Débats,

qui associent écrivains, journalistes etpenseurs autour de thèmes d’actualité ; lesGrands Entretiens, avec des figures de lalittérature contemporaine ; des lectures,des performances, des cafés littéraires – ily aura même un cabaret littéraire ! – et denombreux temps forts.

« L'originalité de l'Escale du livre estd'être devenue en quelques années un vé-ritable festival culturel, explique son di-recteur Laurent Flutto. Notre manifesta-

tion rend hommage au livre sous toutesses formes. L’objectif est de dépasser lesfrontières par la littérature, en faisant dia-loguer romanciers, musiciens, comédiens,plasticiens ou chorégraphes. »

Pour tous les goûtsOn l’aura compris, l’Escale du livre 2012sera très éclectique. Vous y rencontrerezdes grandes pointures (Daniel Pennac,Michel Onfray, le prix Nobel de littératureHerta Muller ou encore Alexis Jenni, prixGoncourt 2011) comme des auteursmoins connus mais tout aussi promet-teurs. Vous pourrez y parler littérature bien

sûr, mais aussi politique (avec un café dela controverse sur «Le vote est-il encoreutile ? ») ou historique, à l’occasion d’unGrand Débat sur les 50 ans de l’indépen-dance de l’Algérie.

Si vous êtes amateur de bande dessi-née, vous trouverez votre bonheur sous unchapiteau entièrement dédié où serontprésents de nombreux auteurs.

Enfin, l’Escale fera la part belle à la lit-térature jeunesse, avec notamment descontes, des ateliers participatifs et desspectacles.�Le programme complet et les infos pratiquessur : www.escaledulivre.com

LES ARTISTES S’ÉPANOUISSENT AVEC ÉCLADepuis 2009, Écla fédère en Aquitainetoutes les agences régionalespréexistantes ayant trait à l’écrit, au cinéma, au livre et à l’audiovisuel.Parmi ses multiples missionsd’éducation artistique, de valorisation du patrimoine culturel et de soutien à la création, Écla accorde une attentiontoute particulière aux auteurs de bandes dessinées, une profession en pleine mutation, avec l’arrivée du numérique et l’explosion des publications, qui, paradoxalement, ne permet qu’à bien peu de vivre de leurmétier. Parmi les actions phares del’agence : l’organisation, depuis cinqans, d’une résidence de création enpartenariat avec la ville de Québec (un auteur aquitain part là-bas pendant deux mois tandis qu’Éclaaccueille un auteur québécois). Cette année, l’heureux élu en Aquitaine est Nicolas Dumontheuil,créateur notamment du personnage du Landais Volant.

Plus d'info sur ecla.aquitaine.fr

rents projets (il s’est lancé dans l’adapta-tion des polars de Jean-Patrick Manchette),quatre autres artistes le précéderont – Al-fred, Emmanuel Moynot, Jean-Denis Pen-danx et Sandrine Revel– chacun jouant lejeu à sa façon, tous apportant leur petitepierre à un édifice pédagogique propre àéveiller l’imaginaire et, pourquoi pas, sus-citer des vocations.�

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Emb sos milierats de locutors,actius coma passius, e d’enfantsque l’aprenen a l’escòla l’occitandemòra auei l’una de las mai

belas minoritats linguisticas d’Euròpa. Màs lo desvelopament de l’ensenhament,la creacion literària coma artistica el’investissament de mai en mai fòrt de lascollectivitats localas dins lo bilinguismeinstitucionau necessitan la creacion d’un organisme que siá una referença per l’ensemble dau territòri. Qu’es perquò qui qu’en 2009 las regions Aquitània,Miegjorn Pireneus, Lengadòc-Rosselhon,Ròse-Aups e lo sindic de Val d’Aran coma de las associacions representativasbotèren en plàça l’APORLOC,l’associacion prefigurativa de l’organismede regulacion de la lenga occitana. La tòca n’era de crear un organisme de regulacion de la lenga perfin de respondre ad una demanda enfrotjada demest los usatgiers e losinstitucionaus. Tres ans aprèp, sontotjorns quelas collectivitats que donanuna legitimitat oficiala a la creacion de la «Conferença permanenta de lalenga occitana». Ad ela, aura, de farjar los utils linguistics dont lo public amestier. Son trabalh scientific en totvalorisar l’unitat de la lenga se farà dins lo respect de la pluridialectalitat. E per çò

qu’es de son fonccionament, se vòuflexiu, pragmatic e federatiu. Luenh devoler bastir un occitan estandard,l’organisme noveu favorisarà la praticapopulària dins sa representaciongeografica la mai larja. Dempuei aura loschantiers son nombrós. Lo prumiertrabalh vai èsser la creacion d’undiccionari francés-occitan de referenciadisponibla en linha. Vendràn aprepd’autres utils per ajudar la lenga a ganharen difusion e en coeréncia. D’aici pauc, la Conferença devrà venir un interlocutorprivilegiat daus organismes oficiaus e economics coma daus usatgers per totçò que toca a la lenga d’òc.

L’Aquitaine aide à la reconnaissancede la langue occitaneAujourd’hui la langue d’oc demeure l’unedes plus grandes minorités linguistiquesd’Europe. Mais malgré une forte demandede la part des institutionnels comme des usagers, il n’existe toujours pasd’organisme de référence qui puisserépondre aux enjeux posés par la présencedu plus en plus impor tante de l’occitandans la vie publique.Pour remédier à ce manque, quatre régionsoccitanophones, dont l’Aquitaine, avecl’aide du Val d’Aran, ont financé la mise en place d’un organisme chargé de créer

tous les outils nécessaires pour tous ceux,publics comme privés, qui utilisent auquotidien la langue d’oc. Cette «Conférencepermanente de la langue occitane»

va ainsi pallier un manque criant etpermettre de remplir des vides juridiquesqui freinent la reconnaissance comme le développement de l’occitan.

Gotaine Irabarne, xiberotar herrittipia, Xiru festibalaren hogoitahirugarren edizioari harreraeskaintzera prestatzen ari da

2012ko martxoaren 30, 31 eta 32an.Arraileria bazterrera utzirik, apirilaren1eko txantxa saihestezinei lekurik ezuzteko, gertatu beharreko bestakdesmartxa biziki seriosa gordetzen du,euskal nortasuna, kultura eta ohiturakgaldezkatuz. Mixel Etxekopar, egitasmohonen abiatzailea den Xirula jole famatu

eta diziplina anitzeko artistak ez du baterehonen erronkak minimizatzeko asmorikez eta literatura, zinema, antzerkia,eskultura, margolaritza, kantua etasorkuntza hobeki aireztatzeko festibalaknehoiz hesten ez duen ate batean oraindiksar daitekeen guzia nahasten den olerkibaten zerbitzuko hiru egunetaramurrizteko ere. Pirinioar musiken hitz-ordu gisaasmaturik, Xiru festibala laster «hertsiturik » sentitu da titulu honen pean,

oroitzen da Mixel Etxekopar, bridatuabere berritasun, esperimentu garaikidedesioetan, eta edizio eta topaketakgertatu ahala sorkuntza botere batezoharturik. Hala ere, sorkuntzak ez dioatea hesten ohiturari. Alderantziz, MixelEtxekoparren aburuz, honetaz elikatzenda eta ikerketa artistiko honi esker kulturohiturak orainaldian jokatzen dira. « Ezda geldirik gelditzen den kulturarik, hilakdirenak salbu » dio. Xiruk generoakbirbisitatzen ditu eta errezeta zaharrakgaurko saltsei egokitzen, neholakohelburu intelektualik gabe bainanortasun bat orainaldian biziz. « Kurrituzentseatzen gara » erraten du, hip hoparinaturalki bere tokia eskaintzen dionmaskarada honen gisara. Urteak pasa ahala, Xiru abangoardiakokultur tradizionala su apaleanegosarazten duen laborategi hau bilakatuda. Bidezkoa da beraz hogoita hirugarrenedizio hau irekitzen bazaio euskalerresistentziaren kulturari eta NestorBasterretxea, Oteiza, Chillida, ez dok

amairu kolektiboa, eta JosebaSarrionandiaren bizi baten obralaudatzen badu.

Xiru, en résistance de créationUne culture de combat, un hommage à larésistance culturelle basque. C’est ainsi ques’annonce la vingt-troisième édition dufestival Xiru, le dernier week-end de marsdans le petit village souletin de Gotein-Libarrenx. Pas une escapade, mais unefenêtre logique qui s’ouvre dans un festivalmêlant depuis toujours la création et lestraditions. Un mariage logique selon MixelEtxekopar, maître d’œuvre de ce rendez-vouspluridisciplinaire, qui estime que « aucunetradition ne reste immobile, sauf celles quisont mortes ». Les pionniers du renouveau dela culture basque, qui seront célébrés en Soulecette année, s’appellent Oteiza, Chillida,Basterretxea, Laboa, Lete ou JosebaSarrionandia. Confrontées au grand soufflede la création, au hip-hop ou aux rythmesberbères de l’affiche, leurs œuvres ne perdrontrien de leur impertinente modernité.

BASQUE

OCCITAN

AQUITÀNIA AJUDA A LA RECONEISSENÇA DE LA LENGA OCCITANA

XIRU, SORKUNTZA KURRITZEN

LANGUES RÉGIONALES Le journal l’Aquitaine consacre une page aux langues régionales. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan pluriannuel 2011-2014 de promotion des langues occitane et basque au sein de l’institution régionale.

Afin que cette page soit accessible aux non-bascophones et non-occitanophones, l’article s’accompagne d’une synthèse en français.

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_ hiver 2012 _ n°44

À l’issue de la plénière de l’Amassada, David Grosclaude, conseiller régional délégué aux langues et cultures régionales, en présence de représentants des Régions Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes et du ministère de la Culture et de la Communication, a officiellement lancé le nouvelorganisme de régulation de l’occitan : « lo Congrès permanent de la lenga occitana».

La compagnie Par-allelesse présente au Festival

Xiru fin mars 2012.

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16 PORTRAIT D’AQUITAINE

I l était le seul Aquitain sélectionnéau festival d’Angoulême cette an-née, mais ce n’est certainement paslui qui vous le fera remarquer. Pasle genre de Jean Harambat, aussimodeste que doué, qui se réjouit

d’avoir été lu par le président du jury, ArtSpiegelman, mais «doute un peu que cetimmense dessinateur new-yorkais, titu-laire du prix Pulitzer, soit très sensible à lapoésie du rugby!» Qui sait? Peut-être l’au-teur du titanesque Maus a-t-il été happépar la vivacité, l’entrain du trait de Jean etla douce mélancolie de sa BD, En mêmetemps que la jeunesse, une compilation desouvenirs glanés sur les terrains de rugbyde ses Landes natales, d’Argentine oud’Australie? «J’en ai fait parvenir un exem-plaire à Marc Lièvremont», sourit le jeunehomme de 35 ans, adepte du grand écartentre sport, littérature et histoire, aussi épa-noui dans la description de son époqueque dans le récit d’une légende gasconneou l’adaptation d’un roman de Stevenson.

On comprend mieux l’éclectisme de cetinsatiable curieux en jetant un coup d’œilà son curriculum : bac scientifique, prépalittéraire, école de commerce, DEA dephilo, voyages à gogo! Ce fils d’agriculteurs

devenu globe-trotter partira même untemps au Liberia comme logisticien pourl’ONG Action contre la faim. Et le dessindans tout ça? Appris sur le tas, forcément,pas le temps de faire une école, ce qu’ilavoue regretter par moments, en quête desbonnes proportions ou intimidé à l’idée dese lancer dans la couleur. On devine pour-tant que cette absence d’académisme anourri son style à part, une plume nerveuseet acérée qui tapera notamment dans l’œild’Yves Harté, grand nom du journal Sud-Ouest. «C’est l’un des premiers à m’avoirencouragé à en faire mon métier», se sou-vient Jean. « J’ai toujours dessiné, depuisque je suis tout petit. Mais de là à imaginerpouvoir en vivre…»

Des trips aux comic stripsLe déclic s’opère donc dans le quotidienrégional, où il se met à illustrer des chro-niques. Puis les expériences se multi-plient : une affiche de cinéma, un repor-tage publié dans la revue XXI, un autredans Géo, ses planches sur le rugby re-prises par l’Équipe Mag… Et des albums,bien sûr, à commencer par les Invisiblesqui décroche le prix de la Bande dessinéehistorique, en 2009, aux Rendez-vous del’Histoire de Blois. Biberonné aux voyages,Jean a tout de même fini par lever le pied.Il s’est établi au bord de l’Adour, près deMont-de-Marsan, où sa compagne Tifenna mis au monde leur premier enfant. Au-jourd’hui Irène a trois ans, elle dessine descyclopes en guettant l’arrivée imminente

d’une petite sœur, pendant que papasonge à se lancer dans un album jeunesse.Dans l’atelier de Jean, justement, traîneun livre pour enfants signé Quentin Blake,un illustrateur qu’il admire pour « lagrande liberté qu’il s’accorde». Plus loin,sur un chevalet, trône un ouvrage de GusBofa, «un dessinateur un peu oublié del’entre-deux-guerres ». Jean cite aussiBlutch ou l’incontournable Sempé, desauteurs qui affichent une forte expressi-vité, des lignes parfois folles, qui trem-blent ou s’envolent, voire se brouillent,comme recouvertes de buée.

« Je ne suis pas un adepte du dessinbien fignolé», confirme Jean, devant unetable d’architecte, une plume Sergent-Ma-jor à la main. «On cherche toujours l’outilmagique, c’est une quête sans fin. En cemoment je travaille avec une plume et de

l’encre de Chine, ça donne une irrégularitéintéressante.» Ne lui parlez pas de tablettegraphique, il trouve ça «trop froid», préfèrela sensualité du grattement sur le papier,le glissement du pinceau, «et tant pis si çadérape, s’il faut tout recommencer». Seuleconcession faite à l’ordinateur : les cou-leurs de ses bandes dessinées, confiées àIsabelle Merlet qui sait leur donner «de latexture, de la matière».

BD et dérivésJean dessine vite, dans une forme d’impa-tience, mais sans jamais chercher à se fa-ciliter la vie, capable de reprendre dix foisla même case jusqu’à ce qu’elle le séduise.Pour réussir des chevaux lancés au galopdans sa BD Hermiston, il avoue en avoir,au début, un peu bavé : «Le plus difficile,c’est cette partie juste au-dessus du sabot.

C’est pour ça que certains dessinateursfont toujours courir leurs chevaux dansles herbes hautes !» Magicien du trait, Jeann’est pas avare de ses secrets. Il montre vo-lontiers sa petite cuisine, les crayonnés surfeuille A3 qu’il agrandit à la photocopieuseavant de les reproduire sur un format rai-sin. Côté dialogues, l’intello avoue se lais-ser aller, parfois, à trop de bavardages. Ti-fenn, prof de français, se permet de le luifaire remarquer: «Il n’est pas susceptible.»

Pour l’avenir, Jean a plein de projets.Depuis son retour d’une résidence decréation en Grèce, il confie qu’Ulysse luitrotte dans la tête. Il compte aussi conti-nuer de travailler pour la presse, histoirede « sortir de temps en temps de la BDpure qui peut s’avérer asphyxiante ». Ensomme, ce n’est pas l’inspiration quirisque de lui manquer. �

JEAN HARAMBAT*a parcouru le monde avant de revenir se poser à deux pas du village de son enfance, près de Mont-de-Marsan. Portrait d’un dessinateur autodidacte promis à une belle carrière.

ENCRÉ DANS LES LANDES

**JEAN HARAMBAT1976 Naissance à Mont-de-Marsan

2000 Départ pourl’Argentine,premiervoyage d’unelongue série

2003 Retour du Liberia et installationdans les Landes

2008 Publication de sa premièreBD, les Invisibles,chezFuturopolis

2012 En mêmetemps que la jeunesse(Actes Sud),sélectionné au festivald’Angoulême

«JE NE SUIS PAS UN ADEPTEDU DESSIN BIEN FIGNOLÉ.ON CHERCHE TOUJOURSL’OUTIL MAGIQUE. C’EST UNEQUÊTE SANS FIN.»

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