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Climb in Savoie and in the Dolomites. Interview with JB Tribout, the boss of Altissimo Marseille
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Il y a les cartes postales, les cartes Orange, les cartes mémoire ; les cartes de visite, les cartes de vœux, les cartes des vins ; le dessous des cartes, le carton-pâte, les châteaux de cartes ; les cartes Bleue, les cartes sur table, les cartes du ciel ; les cartes de séjour, les cartes marines, les cartes à jouer… Et puis il y a les cartes géographiques.
Dans la géographie mentale de tout grimpeur, les lieux incontournables se déterminent aisément. Buoux, Céüse, les Calanques, Fontainebleau, le Verdon… : autant de points de passages obligés dont la seule évocation suffit à éveiller une foule de souvenirs à jamais cristallisés ou à alimenter les rêveries à venir.
À côté de ces spots bien réels, se déploie, à l’extrême bout du paysage, toute une série de représentations imaginaires qu’on peinerait à répertorier. Qui songerait à chercher sur un Atlas le Mont Continuité, le gouffre Taquet ou l’impétueux Fleuve Lactates ? Qui serait assez fou pour viser les coordonnées GPS de la Roche-St-Plomb, de St-Lolotte-sur-Pof ou de Bourg-en-Zippette ?
Pourtant, libre à chacun d’inventer la topographie fantasmatique qui sied à ses aventures verticales, ce qui revient un peu à déplier une carte du Pays de Tendre ou à dérouler le bon vieux parchemin de l’Île au Trésor. Le doigt sur la carte, on suit l’itinéraire logique qui mène jusqu’à la croix. Attention toutefois à ne pas mélanger les univers !
Car il y a cartographie et cartographie. Le pirate Long John Silver, un perroquet sur l’épaule, répugne à voguer sur les eaux calmes du Fleuve Inclinaison ; et pour rejoindre Tendre-sur-Estime, les Précieuses du XVIIe siècle goûtent peu le crochet par Rhum-Canaille : elles passent toujours par le hameau de Billet-Doux ! Bref…
Ce mois-ci dans EscaladeMag, les destinations n’ont rien d’allégorique. Nul Lac d’Indifférence, nulle Île de la Tortue, nul repos à St-Dülfer-en-Somme. Nous vous proposons des coins qui existent : Les Dolomites et l’Avant-Pays Savoyard ! De sages pérégrinations qui ne doivent pas vous empêcher de laisser libre cours à votre imagination, avec ou sans plans. Carte blanche…
Laurence Guyon
est édité par PRESS’EVASION.Imprimé en France – Dépôt légal : septembre 2011
ESCALADEMAG – N°44 septembre 2011SARL Press’Evasion – 184 rue des Candisons Lot. Carrière vieille 30190 St Chaptes
E-mail : [email protected] 483 803 441 00037Code APE : 5814Z ISSN : 1777-3865
Directeur de publication : Philippe [email protected]
Rédactrice en chef : Laurence [email protected]
Graphiste : Benjamin [email protected]
Assistante commerciale : Julie [email protected]
Rédacteurs/Photographes : S. Bié, O. Broussouloux
Ont collaboré à ce numéro : S. Chollat, M. Dallongeville, D. Duhaut, E. Duret, P. Franceschi, B. Gimenez, A. Guérin, F. Kalern, D. Laurent, A. Lysoe, Cl. Remy, M. Souchay, M. Troussier et l’incorruptible Nain Pact !
4 - Expresso Actu en bref
6 - Abécédaire Les mots de la grimpe
8 - Téléscopage Une image, une citation
10 - Crashtest Click up
12 - Focus événement Arco
14 - Interview Hervé Laillé et Jibé Tribout
18 - Entrée libre Avant Pays savoyard
30 - D’Antan Loretan
32 - Carnet de voyage Dolomites
38 - Fashion climbing Rentrée
40 - Vos shops spécialisés Annuaire des magasins
42 - Vos points de chutes Annuaire campings
« Debout vous qui dormez ! Car celui qui m’envoie en avant, c’est l’ange Liberté, c’est le géant Lumière ! C’est qu’on en deviendrait presque lyrique, devant une si belle image des Dolomites… Mais rassurez-vous, nul besoin d’avoir lu les œuvres intégrales de Victor Hugo pour se noyer dans le bleu du ciel. »
Philippe Brass dans la 5e longueur de Colatoïo nero, 5c, 350m, Dolomites © Sam Bié
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24 heures
Une compétition hors norme aura lieu à Oloron St-Marie, dans les Pyrénées atlan-tiques, les 24 et 25 septembre prochains. Les 24 heures du Mur, c’est 24 heures de grimpe non-stop pour les amateurs ou les champions, 70 voies du 5b au 8c ouvertes pour l’occasion et plein d’animations. Pour sa 6e édition, la mani-festation devient la seule compétition pro-motionnelle française inscrite au calendrier international des compétitions (IFSC). Plus d’infos sur www.lemuroloron.com
En partenariat avec le Conseil Général de l’Eure, la LPO et le Conservatoire des Sites Naturels de Haute Normandie, le CD 27 FFME vous propose, le 17 sep-tembre prochain, de découvrir les richesses faunis-tique et floristique
des coteaux calcaires du bord de Seine. Vous participerez à la réalisation d’un mini chantier afin de mieux comprendre les moyens de préservation de la biodiversité. Puis, vous prendrez de la hauteur jusqu’au sommet des falaises afin de mieux observer les oiseaux qui y vivent. Renseignements et réservations au 06 14 14 67 25
• Le grimpeur suisse Giovanni Quirici s’est tué mi août dans la Face Nord de l’Eiger
• Une expérience a été lancée pour réduire la production de déchets dans 50 entreprises témoins
• Alex Puccio a signé avec Fila, marque spécialisée dans les vêtements de sport haut de gamme
• Le célèbre site de Red Rock, près de Las Vegas, est menacé par un vaste projet immobilier
• Le CIO a retenu l’escalade dans la short list des disciplines candidates au programme des JO 2020
• Une quinzaine en souvenir de la grimpeuse belge Chloé Graftiaux a eu lieu du 21 au 31 août
• Le prochain Petzl Roc Trip aura lieu en Chine du 26 au 30 octobre
• EB organise une tournée dans les salles à l’automne, EB on ze road
• On compte 687 bornes de recharges pour véhicules électriques à Lisbonne, contre 84 à Paris
• Shawn Raboutou, 13 ans, vient de réaliser son 1er 8c, à Rodellar : Welcome to Tijuana
• Les émissions de CO2 ont augmenté de près de 4 % aux Etats-Unis en 2010
• Le français Manu Romain s’est classé 2e lors de l’étape de Coupe du Monde de Briançon
• 1 tonne de plastique PET recyclé permet d’économiser 1 à 1,2 tonne de pétrole
• Guillaume Glairon-Mondet se place 3e au classement final de la Coupe du Monde de bloc 2011
À la bonne Eure
Grimpe à CholetUn nouveau topo vient de paraître : Escalade autour de Cholet, Pays du Haut Bocage ven-déen et des Mauges. Ce topo est le fruit d’un travail réalisé par les CD FFME 49 et 85, et l’association Sport Adapté ESA. Imprimé sur papier recyclé, ce guide de 76 pages présente 150 voies
et 250 passages de bloc répartis sur plusieurs petits sites développés dernièrement. Il fournit en outre des renseignements relatifs à l’acces-sibilité des secteurs aux personnes à mobilité réduite. Plus d’infos sur www.ffme-paysdelaloire.fr
EcovolontariatPour la 3e année consécu-tive, l’Association Païolive et le WWF ont organisé une campagne de sensibilisa-tion à la protection de l’en-vironnement dans le Bois de Païolive, en Ardèche. Durant tout l’été, des bénévoles se sont ainsi relayés pour aller à la rencontre du public, en
insistant sur la richesse écologique et cultu-relle de cette forêt remarquable. Bien connu des grimpeurs, le bois de Païolive n’est pas seule-ment un spot de bloc : c’est une zone riche en biodiversité qui abrite plus de 10000 espèces différentes. Plus d’infos sur www.wwf.fr
1,2,3 soleil !Retombez en enfance et participez au plus grand et au plus verti-cal des 1,2,3 soleil. Le mercredi 7 et le samedi 17 septembre se tien-dront les portes ou-vertes de la salle d’es-calade Urban Evasion, à Epinay sur Seine, en banlieue parisienne. Au programme : jeux, speed climbing et initiations à l’escalade. L’évé-nement est ouvert aux petits (à partir de 4 ans) mais aussi aux grands, grimpeurs forts ou débutants. Evénement 100% gratuit. Plus d’infos sur www.urban-evasion.fr
FriedrichshafenLe 18e salon OutDoor s’est tenu du 14 au 17 juillet sur les bords du Lac de Constance. Comme chaque année, les fabricants de matériel de montagne et de sports de plein air y présentaient leurs nouveautés produits pour l’année à venir. La tendance pour
2012 reste globalement la recherche de la légèreté. Par ailleurs, le salon a établi cet été de nouveaux records en terme de fréquentation : Friedrichshafen a ainsi accueilli 890 exposants et 21 520 visi-teurs professionnels issus de 91 pays différents. Plus d’infos sur : www.outdoor-show.com
Embellie à Presles ?Suite à des conflits entre grim-peurs et propriétaires, le Parc Naturel Régional du Vercors a réalisé des aménagements sur le secteur d’escalade du Charmeil, à Presles. Un parking situé peu avant la ferme Adrien a été créé. Cet emplacement, qui appartient à Dominique et Bernard Gravier, a fait l’objet d’une convention afin de permettre aux grimpeurs de stationner officiellement leurs véhicules. En face du parking, le PNRV a également installé un panneau d’informations ainsi que des toilettes sèches. Plus d’infos sur www.promo-grimpe.com
PyrénicimesLa 3e édition du Festival Pyrénicimes se tiendra du 28 septembre au 1er octobre, à Pibrac (20 km de Toulouse). Le but de cette manifes-tation est de promouvoir les activités Montagne et Escalade, au travers d’ani-mations, d’un village par-tenaire, d’expos photos, de projection de films suivis de débats... Cette année, parmi les invités, seront présents le trailer international Dawa Dashhiri Sherpa, l’alpiniste touche à tout Sam Beaugey et le vidéaste grimpeur Lau-rent Triay. Plus d’infos sur : www.pyrenicimes.free.fr
Nograd
vous présente l’actu de la grimpe
On peut comparer l’instant décisif en escalade au moment intense que le
base jumper ressent en faisant cet ultime pas qui le fait passer de la terre à la suspen-sion dans l’air. Le mouvement décisif en es-calade est l’instant magique où réunissant toute sa volonté et son énergie, le grimpeur réalise enfin l’unité parfaite entre le corps et l’esprit et ainsi se transcende. Il aban-donne un instant toutes les pesanteurs qui peuvent l’enchaîner à l’enchaînement. Les chaînes du doute ne le retiennent pas, les mouvements sont fluides, arrivé au crux il découvre la soudaine légèreté de son corps sans entrave.
L’instant décisif est un peu comme un instinct décisif. Il n’est plus question de
réfléchir mais simplement d’agir. Combien de fois le grimpeur ressent-il le doute à la place de la motivation et de la confiance ? Combien de fois traîne-t-il dans son cerveau un boulet dont il ne peut se défaire ? Combien de fois son corps lui semble un étranger dont il ne peut commander ni les neurones ni les muscles ? Souvent ! Pour échapper à ces pesanteurs, le grimpeur sait bien qu’il doit devenir une volonté et ne pen-ser qu’aux gestes.
L e répertoire gestuel est historique-ment daté. L’apparition de certains
mouvements peut se lire dans les voies d’escalade qui ont marqué l’histoire. Il n’est pas rare que le changement de répertoire gestuel soit le fait d’une nouvelle géné-ration. Confrontés à de nouveaux défis et ne disposant pour tout instrument que de leur corps, les grimpeurs doivent de temps en temps mettre en œuvre de nouvelles solutions. Arrêtons-nous un instant sur une révolution gestuelle qui a marqué les esprits.
L’apparition de la « Lolotte »
Il faut bien comprendre que les inventions gestuelles ont toujours pour but d’écono-
miser de l’énergie. La précision, la fluidité, la souplesse sont essentielles au même titre que la force pure ou la résistance. Survient la bande des Parisiens (Laurent Jacob, les frères Lemenestrel, Jibé Tribout, Alain Ghersen et quelques autres). Le pro-gramme de cette bande de malfaiteurs est très simple. Attaquer la banque (l’escalade canonique), prendre l’oseille (le leadership de l’escalade française) et se tirer avec la caisse (ramasser la caillasse et le pouvoir).
N ouvelle génération, nouvelles voies, nouvelles techniques. On avait rêvé de
prises de plus en plus petites, on va main-tenant rêver de gros dévers et de prises éloignées. Pour rapprocher le bassin de la paroi et gagner en allonge, il faut une nou-velle solution.
La bande rend hommage à Laurent Jacob qui fait office de mentor et d’aîné. Laurent possède à l’époque un gabarit hors norme. Son poids est un handicap, son allonge un joker. Pour compenser ces mensurations, il prend l’habitude de grimper de côté, sur la carre externe d’un chausson, le bord interne de l’autre pied poussant sur les grattons. C’est en hommage à sa grande technicité que le mouvement reste dans les annales sous le nom de « Lolotte ».
C ’est ensuite le jeune prodige Robert Cortijo qui pousse le jeu encore plus loin dans sa grotte bien-aimée de Volx. Les ca-
lages de pieds sont de plus en plus acrobatiques et les ligaments externes et internes du genou commencent à se distendre. Le pied monte au-dessus des oreilles et un mouvement de torsion permet une stabilité relative. Inconvénient, la lolotte demande une mise en place et une tenue qui sont parfois coûteuses en énergie.
Liberté pour les ours
A u début était l’escalade, sous catégorie de l’alpinisme, puis vint le free climbing. Ce vocable fut traduit en français par
« escalade libre ». Traduction littérale qui trahit un peu l’esprit des fondateurs. Ce qu’il y avait de free dans l’escalade californienne c’est peut être plus l’esprit de ceux qui la pratiquait que l’escalade elle-même. Il n’y a de libre en escalade, que la liberté que l’on veut y introduire.
U ne chose est sûre, une foultitude de règles prescrivent des comportements dans et hors de la pratique. L’escalade libre
n’est donc que la définition du mot que l’on s’autorise. Les pra-tiques de l’escalade sont aujourd’hui multiples et plus proches de la gymnastique, dans des espaces plus ou moins domestiqués. De la résine aux grandes voies d’artif, à chacun sa liberté. Libre d’être libre ? Oui, mais parfois, enchaîné à l’enchaînement.
Que l’importance soit dans ton regard, non dans la chose regardEeAndre Gide, Les Nourritures terrestres
Manu Flores dans Pepe le pou, 8b, quelque part en Argentine© Bernardo Gimenez
Petit, avec des picto-grammes clairs pour la mise en place ; ça a bien débuté : même mon cou-sin qui pourtant n’est pas dégourdi a réussi du pre-mier coup ! (Sur ce point, il faut noter que même si on le monte à l’envers, il reste possible d’enrayer une chute).Le maniement de la
corde est ensuite évident et le blocage efficace et rapide. Bien sûr, comme pour tous les appareils d’assurage, il est essentiel de toujours tenir la corde du bas ! J’ai par contre un peu de mal à débloquer le Click up ou à régler la vitesse de descente : il faut dire que mon cousin est beaucoup plus lourd que moi !
C’est cependant un bon système d’assurage ; et si certains esprits chagrins pourraient lui reprocher son manque de polyvalence, qu’ils se rassurent : mon petit doigt me dit que l’évolution du Click up est déjà dans les tuyaux !
~CHRIS SHARMA
>Mickael Souchay Étudiant en psychologie Niveau 8a après travail
Agréable à regarder, léger, ayant l’air facile à utiliser : mes premières impressions lorsque j’ai découvert le Click Up ont été bonnes. Cela s’est confirmé par la suite : la mise en place, puis le maniement sont très proches de ce que j’ai l’habitude de faire avec un descendeur en huit ou une plaquette. La corde coulisse très bien (petit bémol tout de même pour des diamètres supérieurs à 10 mm), et je l’ai donc particulièrement apprécié lorsque j’assurais mon partenaire en moulinette. Assurer un grimpeur en tête a été facile, la conception du Click up lui conférant de la fluidité ; attention lors des chutes en tête : l’appareil ne fonctionne pleinement que si l’assureur maintient fermement la corde du bas (et dynamise alors la chute en se laissant un peu entraîner vers le haut).
>Morgan Dallongeville Vendeur équipement montagne-escalade Niveau 8a après travail
Si la prise en main n’est pas immédiate (donner du mou au grimpeur nécessite un petit temps d’adaptation), une fois que son utilisation est optimisée, le Click up se révèle être un instrument très agréable pour assurer en tête aussi bien qu’en moulinette. De surcroît, une fois le grimpeur parvenu au sommet de la voie, il est facile de trouver le bon angle du Click Up par rapport au mousqueton pour le faire descendre de manière fluide. En bref, c’est un appareil qui m’a séduit : je l’ai adopté et le passe sans crainte aux débutants.
>Alicia Guérin Grimpeuse occasionnelle
J’ai tout d’abord trouvé le look du Click Up sympa ; il m’a paru assez ergonomique, même si j’ai un peu tâtonné pour trouver le bon positionnement sur le pontet. Assurer mon partenaire en moulinette a été très facile. J’ai eu plus de difficultés à assurer en tête, en particulier pour donner très rapidement du mou ; je pense cependant qu’avec de la pratique, on automatise vite les bons gestes.
Grâce à sa connaissance des activités ver-ticales et son investissement sur le volet Recherche & Innovation, Climbing Techno-logy a acquis un incontestable savoir-faire en matière de dispositifs de protection indi-viduelle. Basée en Italie, près de Bergame, la marque accorde une importance particu-lière au processus de tests, en laboratoire puis sur le terrain, afin de proposer aux pra-tiquants les produits les plus performants en matière de sécurité.
• Compacité• Mise en place• Fluidité de l’assurage• Rapport qualité-prix• Mousqueton à vis fourni
• temps de prise en main• difficulté à débloquer la corde quand le grimpeur est lourd
>L’analyse du Nain Pact
Située au nord du Lac de Garde, dans une région riche en falaises, la ville d’Arco ne manquait pas d’atouts pour l’organisation des Championnats du Monde d’escalade : microclimat tempéré, tourisme axé sur la grimpe, expérience des compétitions, infrastructures au top... Sa candidature n’a donc pas vraiment surpris les instances internationales et surtout, elle n’a pas fait un pli ! Restait à transformer l’essai : c’est chose faite depuis cet été.
Originalité cette année, et l’initiative mérite d’être saluée, une grande place était faite au handicap, avec le premier Championnat Paraclimbing au Monde, organisé en vitesse et en difficulté (pas moins de 9 catégories, selon les déficiences). Les épreuves étaient intégrées au calendrier du Championnat du Monde, un choix judicieux qui a permis aux grimpeurs valides de venir encourager leurs copains handicapés, montrant ainsi que face à une voie ou à un challenge, il n’y a pas de différence.
En marge des Championnats du Monde, avait également lieu la cérémonie des Arco Rock Legends, un événement promotionnel dont le but est de récompenser le meilleur grimpeur et le meilleur compétiteur de l’année. Un jury composé des rédacteurs en chef des principaux magazines d’escalade internationaux décerne les prix. EscaladeMag, seul média français représenté, était bien sûr très fier d’avoir été choisi pour participer aux débats.
Arco, les vainqueurs BlocDmitry Sharafutdinov (RUS) / Anna Stöhr (AUT)
VitesseQixin Zhong (CHI) / Maria Krasavina (RUS)
Handigrimpe (catégorie malvoyants)Matteo Stefani (ITA)/ Rakhmanknlova Dilyara (RUS)
DifficultéRamon Julian Puigblanque Ramón (ESP) /
Angela Eiter (AUT)
Résultats complets sur www.arco2011.it et sur www.ifsc-climbing.org
Du 15 au 24 juillet, les épreuves se sont succédées tout près du centre ville, sur l’immense structure extérieure nichée entre la rivière Sarca et les falaises du Monte Colodri. Bloc, vitesse, difficulté : il y en a eu pour tous les goûts, dans un cadre sympathique et une ambiance relaxe. Car regarder grimper les meilleurs mondiaux en dégustant une glace couché sur la pelouse, il n’y a guère qu’à Arco qu’on peut faire ça et, franchement, il y a plus désagréable !
Cette année, le jury était présidé par Giorgio Balducci, réalisateur de films documentaires pour la RAI, chaîne de télévision italienne. Après force discussions, le Salewa Rock Award a été attribué à Adam Ondra, pour ses performances exceptionnelles en falaise et le La Sortiva Competition Award à Ramon Julian Puigblanque, pour l’intégralité de sa saison.La soirée était également placée sous le signe de la célébration des 25 ans du Master d’Arco. Pour marquer le coup, plusieurs anciens vainqueurs étaient présents, des légendes vivantes telles que Lynn Hill, François Legrand ou Yuji Hirayama. Ils ont évoqué leurs souvenirs de l’événement et ont su partager leurs émotions avec le public. Un bon moment ! On attend avec impatience la 26e édition…
Retrouvez le récit des épreuves sur www.escalademag.com
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Dans quel état d’esprit avez-vous imaginé et pensé cette salle ?Marseille ne possédant pas d’espace esca-lade à cordes, privé, nous avons avant tout pensé au grand public, sans pour autant omettre la culture escalade locale et le ni-veau moyen des grimpeurs du cru !
Nous avons fait de vrais choix pour satis-faire l’ensemble des grimpeurs. Nous avons créé un espace initiation de sorte que les néo pratiquants puissent pratiquer, sans pour autant fermer la porte aux grimpeurs confirmés (qui sont légion dans la région),
« Notre volonté est d’offrir aux grimpeurs la salle de leur rêve »
notamment en proposant un dévers de 10,5 m d’avancée pour un développé (longueur maximum d’une voie) de 22 m.Le choix de créer un dévers peut paraître « contre économique » puisque cela nous a fait perdre de la surface grimpable et a entraîné un coût financier supplémentaire,
mais là encore, Marseille et l’escalade sont indissociables et notre culture « grimpe » nous imposait de proposer un tel profil aux grimpeurs. Comme dans la plupart des salles Altissimo, ce profil signifie escalade en tête.
(Jibé)
Quelle a été la genèse du projet de construction d’une salle à cordes privée sur Marseille ?Cela fait quelques années que nous avions ce projet en tête et deux facteurs princi-paux nous ont permis de partir dans cette aventure : en premier lieu, nous sommes grimpeurs depuis plusieurs années et regrettions que Marseille ne possède pas d’espace escalade à cordes, privée, digne de son rang.En second lieu, notre activité profession-nelle principale ( ndlr : Hervé et jibé sont à la tête de XXL, société qui distribue Prana, Five Ten et Arc’teryx en France ) connaît un fonctionnement « routinier » - même s’il faut toujours beaucoup travailler – et nous avions envie de nouveaux projets. Et comme nous aimons le goût piquant et exaltant du challenge, se lancer dans un projet de cette envergure est de nature à nous motiver. Qui plus est, mener à bien ce projet, une pre-mière sur Marseille et en rapport direct avec notre passion, est pour nous un réel moteur.Enfin, nos enfants (ndlr : Alex et Adrien Tribout ; Arthur et Quentin Laillé) sont des grimpeurs et nous avions envie de leur « offrir » une telle salle pour leur pratique.
Pourquoi choisir Altissimo ?Construire un salle d’escalade de ce type induit une multitude de compétences. Si vous vous lancez seul dans ce type de pro-jet, il vous faut : rédiger un appel d’offre, ce qui signifie étudier 2 ou 3 propositions, faire les plans, choisir les corps de métier cor-respondant et compétents, assurer le suivi de chantier... Un ensemble d’éléments que nous n’étions pas en mesure d’assumer sans délaisser notre activité principale.De plus, vu l’envergure du projet, un soutien des banques était nécessaire... Altissimo possède un nom, du poids, un savoir-faire global avéré et réunit l’ensemble des compétences requises pour un tel projet. Lors d’un salon professionnel, nous avons rencontré Bertrand Ulmann (animateur du réseau des espaces escalade Altissimo). De fil en aiguille, nous nous sommes aperçus que nous avions des points en commun et décelé une réelle opportunité.Nous sommes entrés en contact avec Olivier Marinx (pdg d’Altissimo) pour lui faire part de notre projet, l’écoute fut très professionnelle et la confiance immédiate, elle ne fait que croitre depuis deux ans que nous collaborons. Forts de ces éléments, la question ne se posait plus, nous étions sûrs qu’en nous appuyant sur Altissimo, notre projet serait à la mesure de nos ambitions... Et nous ne sommes pas déçus !
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Autre volonté de notre part (pour ne pas par-ler de pré-requis), proposer aux grimpeurs de découvrir un maximum de sensations et de préhensions. Ainsi, outre les prises Altissimo, nos voies sont ouvertes avec des prises d’autres fabricants. De plus, notre espace escalade nous offre l’opportunité de créer 22 relais supplémentaires (soit environ 70 voies) et un espace « bloc » conséquent à l’orée 2012. Pour résumer notre souhait est de proposer un espace escalade global qui satisfasse l’ensemble des grimpeurs.
Et pour les espaces de vie ?Cet espace prône la convivialité et non la communauté. Autrement dit, pas besoin de « faire partie de » pour se sentir à l’aise dans notre salle. Pour vivre la convivialité, nous souhaitons que chacun puisse laisser son identité au vestiaire en arrivant et ainsi ne soit pas « catalogué », ou encore puisse sortir de son bureau en costume cravate et se changer sans risque de se voir blanchi de magnésie. Le sens de circulation a été pensé ainsi. De même, les vestiaires et les sanitaires ont été l’objet de toute notre attention quant à leur praticité, leur qualité et leurs propretés.
Nous pensons sincèrement que notre espace Altissimo Marseille est un vrai lieu de vie, ainsi, nous mettrons à disposition un baby foot, une table de ping-pong, plusieurs canapés pour qui accompagne mais ne pra-tique pas et/ou pour tous ceux qui, en récup active, font le choix de pousser la baballe.Un dernier élément de notre état d’esprit d’ouverture était la constitution de l’équipe ! Nous avons opté pour une équipe 100 % non marseillaise. La encore, nous avons échangé avec Altissimo. La responsable de la salle est Emilie Tubery. Son profession-nalisme et sa connaissance du réseau et du fonctionnement des espaces escalade Altissimo sont un réel atout... Et son sou-rire et son amabilité, un réel plus pour nos clients. Thibaut et Julien complètent l’équipe.
Pour revenir directement à Altissimo Mar-seille, quelle est la chose dont vous êtes le plus fier et quelle a été votre plus grosse difficulté ?Le surplomb de 10,5 m d’avancée, il en impose et offre une escalade de haute en-volée. Notre plus grosse difficulté a été la constitution de l’équipe et, là encore le sou-tien d’Altissimo a été déterminant.
« Chacun laisse son identité au vestiaire en arrivant »
(Hervé)
En chiffres> 39 lignes de cordes, soit environ 120 voies
> 1200 m2 grimpable
> 10 000 prises
> Hauteur des voies : 15,9 m
> Avancée du surplomb : 10,5 m
> Développé max : 22 m
Infos pratiques> Adresse : 27, bd Gay Lussac / 13014 Marseille Tel : 04 91 470 470 Email : [email protected]
> Accès : autoroute A7 , sortie Arnavaux / Vieux port Accès en bus : ligne 38, arrêt Gay Lussac
>Horaires : du lundi au vendredi 12h-22h ; samedi, dimanche et jours fériés : 14h00-20h00
> Tarifs : séance 12,5 ! ; abonnement annuel 415 !
Texte L. GuyonPhotos O. Broussouloux
C’est en Avant-Pays Savoyard, tout près du Lac d’Aiguebelette, que commence notre périple sur les terres du célèbre brigand du 18e siècle. Librement imaginé, ce voyage devrait nous conduire en douce du Col de l’Épine jusqu’au Col du Sapenay, en passant par moult paysages vallonnés fournis en petits spots propices à l’initiation et à l’escalade plaisir.Nous ne sommes évidemment ni des voleurs ni des contrebandiers. Inutiles donc de se visualiser en bandits de grand chemin, dépouillant les riches crapules, défiant la maréchaussée, échappant à la collecte de la gabelle par les fermiers généraux… Mais l’escalade dans ce coin de la Savoie, par sa sauvagerie et son caractère préservé, a tout pour vous faire sentir l’âme d’un Robin des bois !
Petits sites retirés, falaises planquées sous les futaies, l’Avant-Pays Savoyard est un vrai repaire pour les amoureux de la tranquillité et les adeptes de l’escalade sans entraves, au frais, même au plein cœur de l’été et jusque pendant les belles journées d’automne. À la croisée du Jura et des Alpes, le secteur est idéal pour les familles, à la fois rapidement accessible depuis Lyon ou Grenoble, et relativement à l’écart de la cohue des spots à la mode. Que demander de plus ?
L’Épine du jeuUn premier contact avec la région pourra se faire au Col de l’Épine, situé à 987m d’altitude, entre Chambéry et Novalaise. Ce micro secteur charmant est parfait pour l’initiation, avec des voies très sécurisantes. Il offre l’immense avantage d’être complètement coupé de la route, avec une marche d’approche ridicule d’environ 3 minutes chrono, sur une piste à plat en sous bois.
Les itinéraires, de faciles à extrêmement faciles, sont parfaits pour découvrir l’activité et faire grimper les tout petits : des voies en 3, 4 et 5, à l’ombre et en altitude, avec un équipement rapproché et une abondance de gros bacs ! Bref, de quoi ravir la petite famille, avant d’aller piquer une tête dans le Lac d’Aiguebelette, dont les eaux couleur d’émeraude peuvent atteindre les 28° à la belle saison…
Ma langue au ChatPour une escalade un peu plus fatigante, mais toujours en altitude et à l’ombre des grands arbres, c’est au Col du Chat qu’il faut se rendre. Le secteur, développé par David Laurent et Stéphane Chollat, fait cohabiter une quarantaine d’itinéraires, plus ou moins longs, dans des niveaux de difficultés très variés (du 6a au 8b !), sur un calcaire compact, le tout avec vue sur le Lac du Bourget et une marche d’approche là encore minimaliste.
Toutes les voies portent des noms inspirés des félins, thème imposé ! Ceux qui recherchent les voies en 6 se régaleront avec Souris, le persan t’observe (6a+), Adédélechat (6b+) ou À toi l’ami des chats (6c). Et si le 7 vous tente, de belles lignes de continuité parcourent l’extrême gauche de la falaise, comme Chat Kra (7a), Chat ouille moi (7a+) ou Chat pelle au col (7b+) !
« Toutes les voies portent des noms inspirés des félins, thème imposé ! »
L’œil sur les chevelusEn redescendant du Col du Chat, côté Yenne, on aperçoit les lacs de St Jean de Chevelu bordés de roselières, les doux paysages de vignobles près de Billième, et même la prochaine étape de notre trip de grimpe, des dalles inclinées à souhait. Quelle quiétude ! Le peintre Balthus ne s’y est d’ailleurs pas trompé, lui qui a immortalisé cette scène en 1941, avec Le paysage de Champrovent …
Éric DuretOriginaire de Lyon, Éric Duret est installé en Savoie depuis de nombreuses années maintenant. Père de deux enfants, il travaille comme BE escalade et en travaux accros. Équipeur très actif, il a œuvré au développement des falaises classiques de la région d’Aix-les-Bains, comme Cessens ou La Chambotte, en compagnie de l’inévitable Philippe Mussatto et des ouvreurs historiques du cru : David Laurent, Stéphane Chollat, Benoît Robert, etc... Et il a toujours un nouveau chantier d’équipement en cours !
Et on arrive en maraude jusqu’à notre destination : les dalles couchées du Haut Somont, près de Yenne, l’endroit parfait pour faire grimper les enfants. On y trouve une quarantaine de voies, du 3 au 7b, avec une dominante dans le 5 sup. Beau rocher sculpté, beaucoup de longueurs faciles et un équipement qui rassure, notamment au secteur central Bébé mutant.
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David Laurent
Plus connu sous le surnom de Lez (comme Lézard), David Laurent est un grimpeur discret, qui séduit par sa gentillesse et sa modestie. Quand il n’encadre pas au club Chambé escalade, on le trouve généralement en falaise, en train de défricher une nouvelle ligne ou de grimper, tout simplement. Ouvreur efficace, il a à son actif plus de 300 voies dans la région. Animé par un esprit de partage, il met en ligne les topos des nouvelles falaises qu’il développe sur son blog, Mordu de caillasse ! Bon esprit…
Passage clandestinSi l’Avant-Pays Savoyard est un véritable paradis pour passer des vacances et grimper en détente, rien n’empêche de pousser un peu plus loin jusqu’en Chautagne, au nord du Lac du Bourget. Vous y trouverez des falaises ultra classiques, comme la Chambotte, qui malgré sa réputation de spot difficile, compte également beaucoup de lignes abordables, rééquipées ces dernières années.
Et un secteur entier, en plein développement actuellement, pourrait bien vous donner envie de prendre définitivement le maquis, pour prolonger conséquemment les vacances : le Col du Sapenay, près de la falaise de Cessens. L’équipement a démarré en mai 2010, à l’initiative d’Éric Duret, Jean-Louis Martin, Pierre Franceschi et Stéphane Leguelaff. L’immense barre a vu l’éclosion d’une centaine de voies (du 5 au 7c+), grâce au travail acharné de débroussaillage et de nettoyage de cette petite équipe. Et manifestement, ce n’est pas fini ! Affaire à suivre…
Que faire de 5 à 7 ?
Patrice Jacquin
Vigneron à Jongieux et maire de son village, Patrice Jacquin est aussi impliqué dans l’activité touristique avec un gîte et trois chambres d’hôtes. Président de la Chambre d’Agriculture depuis 2007, il œuvre à l’amélioration des vins produits sur le Coteau de Marestel, dont il a relancé l’exploitation il y a une quinzaine d’années. L’objectif est clair : augmenter la qualité des produits en apportant une valeur ajoutée par le biais de l’environnement : agriculture raisonnée et engazonnement pour éviter le ruissellement dans ces vignobles très escarpés…
Venir en Avant-Pays savoyardEn voiture
Depuis Grenoble, autoroute A41 direction Chambéry, puis A43 direction Lyon sortie n°12 Lac d’AiguebeletteDepuis Lyon, autoroute A43 direction Annecy-Chambéry, sortie n°12 Lac d’Aiguebelette (55 min de Lyon)
En train
TGV tous les jours en gare de Chambéry et d’Aix-les-Bains et correspondances gares locales
ToposEscalades autour du Lac du Bourget, Ph. Mussatto, juin 2008, 27!
Nombreux topos téléchargeables gratuitement sur le site de David Laurent :Mordu de caillasse, http://david.laurent13.free.fr
Topo du Sapenay disponible en pdf sur :www.atelierrocabilo.com, rubrique Topos
Dans les bras de MorphéeAu pied de la Dent du Chat :Camping des Lacs, 73170 Saint-Jean-de-Chevelu, Tél : 04 79 36 72 21/06 62 48 37 38
Gîtes des Lacs, accueil paysanLe Clos, 73170 Saint-Jean-de-Chevelu, Tél : 04 79 36 92 83
Près du Lac d’Aiguebelette :Camping Le Sougey, 73610 Saint-Alban-de-Montbel, Tél 04 79 36 01 44www.camping-sougey.com
Les amis de GargantuaLes Aigles, Relais du Chat, beau point de vue et possibilité de stationner en camping carTél 04 79 85 54 66 / 06 72 04 67 31
Pizzaiolina, à l’entrée du bourg de Yenne, Le Praz FerraTél 04 79 72 66 62
Autres plaisirs minusculesRandonnées, VTT, sports aériens, baignades… et nombreuses visites dans la région. Plus d’infos : www.avant-pays-savoyard-tourisme.com
Les LyonnaisUne scène du prochain film d’Olivier Marchal, Les Lyonnais, a été tournée sur les rives du Lac d’Aiguebelette, non loin des falaises que nous vous présentons ce mois-ci. Le film, qui sort en salles le 30 novembre, est l’histoire d’un voyou qui est rattrapé par son passé. Construit par flashs-back, il retrace, à travers le destin de cet homme, toute l’histoire du Gang des Lyonnais.
De sa jeunesse passée dans la misère d’un camp de gitans, Edmond Vidal, dit Momon (Gérard Lanvin), a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille et la fierté de ses origines. Il a surtout conservé l’amitié de Serge Suttel (Tchéky Karyo), l’ami d’enfance avec lequel il a découvert la prison à cause du vol d’un cageot de cerises.
Avec lui, inexorablement il a plongé dans le grand banditisme et connu l’apogée du Gang des Lyonnais. L’équipe qu’ils ont formée ensemble a fait d’eux les plus célèbres braqueurs du début des années soixante dix. Leur irrésistible ascension prend fin en 1974, lors d’une arrestation spectaculaire…
Par L. Guyon
Bivouac Ultra légerTente MINIMATente MINIMA
La tente qui fait baver les escargots
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Moûtiers
Bourg-Saint-Maurice
ALBERVILLE
SAINT-JEAN-DE-MAURIENNE
CHAMBERY
Haute - Savoie
Ain
Isère
Hautes-Alpes
ITALIEA.43
A.43
LAC D’AIGUEBELETTE
Infos pratiquesTryo-Sport510, Avenue des JouquesZI Les Paluds13 685 AUBAGNE04 42 70 01 [email protected]
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Crédits photos : Snap.
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Sensabloc salle de pan dans le vaucluse, proche de Carpentras.
Pouvez vous nous présenter votre espace bloc en quelques mots (surface grimpable, profil, fréquentation,...) ?Notre salle de bloc possède une surface grimpable d’environ 150 m2, avec des profils variés (dont notre «escalier-reta» particulier!)La hauteur maximale est de 4m50, et la chute est amortie par d’épais tapis de réception répondant aux normes actuelles. Elle est surtout fréquentée par des jeunes à partir de 4 ans, jusqu’aux adultes, mais les grimpeurs du coin ou de passage viennent également y grimper de temps en temps !
A mieux observer la configuration de votre salle nous nous interrogeons sur la méthode et les matériaux choisis pour votre surface de réception ?Nous avons opté pour des tapis «fixes» reliés entre eux par des bavettes de liaison qui leur assurent un maintien efficace ! Les tapis sont constitués de mousse de Polyuré-thane (qualité d’absorption et d’enfoncement progressif). Les découpes périphériques s’adapte parfaitement aux contours de la structure.
C’est la société Tryo Sport, société française, qui a réalisé cet ouvrage précis. Pourquoi les avoir choisi ?Parmi les réponses que nous avons obte-nues des différentes sociétés, ils ont été de loin les plus réactifs et les plus compétitifs !!!
A quelle étape de réflexion de cette surface de réception Tryo Sport est elle intervenu, outre la fabrication bien sûr ?Bernard Pellard, de la société Tryo Sport est venu voir la salle, prendre les mesures, et nous a proposé une solution adaptée à nos besoins ! C’est d’ailleurs le seul à s’être déplacé, et à nous avoir rencontré!
Comment qualifieriez vous leur savoir faire ?Nous sommes très satisfait de leur produit et de leur professionalisme (écoute, conseils, réactivité...). Bref, parfait à nos yeux !
Urban Evasion salle parisienne en délégation de service publique.
Pouvez vous nous présenter votre salle d’escalade en quelques mots (surface grim-pable, profil, fréquentation,...) ?La salle est une belle structure qui est im-plantée dans un centre de loisirs : 150 voies d’escalade du 3 au 8a sont proposées avec des dévers et des dalles, un espace bloc d’une surface de 80 m!.
Un tel espace draine forcément du monde, quelles ont été les contraintes techniques et sécuritaires auxquelles vous avez été confrontées?Nous avons souhaité développer l’activité en garantissant aux utilisateurs une sécurité maximale. Nous avons donc mis en place des matelas de chute en bas des voies. C’est la société Tryo-Sport qui a installé ces matelas de 5cm d’épaisseur qui assurent une protection sur 2m50 de large en cas de chute d’un grimpeur en bas d’une voie. C’est effectivement entre la première et la deu-xième dégaines que les plus nombreuses chutes au sol arrivent. L’assureur doit être très vigilant et réactif à ce moment.
La surface de réception est un élément cen-tral dans la construction d’un tel espace, comment y avez vous réfléchi ?A Urban Evasion, nous avons dû nous adap-ter aux murs existants puisqu’ils étaient là avant nous ! Ça a été compliqué pour prendre les mesures puisque le mur est en arc de cercle avec des formes arrondies qui ressemblent au milieu naturel.
A mieux observer la configuration de votre salle nous nous interrogeons sur la méthode et les matériaux choisis pour votre surface de réception ?Nous souhaitions avoir un revêtement lisse, de qualité durable et des mousses répon-dant aux normes d’amortissement.
C’est la société Tryo Sport, société française, qui a réalisé cet ouvrage précis. Pourquoi les avoir choisi ?ils proposaient la meilleure offre pour cette salle !
A quelle étape de réflexion de cette surface de réception Tryo Sport est elle intervenu, outre la fabrication bien sûr ?Ils sont venus prendre les mesures. Comme la salle et les murs sont très complexes, cela a été très long. La réalisation est parfaite!
Comment qualifieriez vous leur savoir faire ?C’est une très bonne société, dynamique et réactive. Ils ont réalisé un très beau travail !
L’alpiniste et grimpeur suisse Erhard Loretan a trouvé la mort au printemps dernier, en gravissant le Grün-horn, un sommet du Valais, où il a fait une chute de 200 m dans la face nord-ouest. Ce guide et alpiniste de classe internationale avait été le troisième homme à avoir gravi les 14 sommets de 8000 mètres. Il est mort à 52 ans, le jour de son anniversaire.
Erhard Loretan, mort d’une légende
En 1995, Erhard Loretan se dresse au sommet du Kangchenjunga, 8586 m,
terminant l’ascension des quatorze 8000 mètres de la planète, devenant le troisième conquérant du grand chelem himalayen, après le King Reinhold Messner et le regretté polonais Jerzy Kukuczka. C’est l’aboutissement d’une trace de rêve et d’impossible. Cependant Loretan aime mieux faire d’abord et parler ensuite, ce qui explique le relatif peu de publications sur ce « petit homme » devenu un grand alpiniste.
Erhard Loretan est né à Bulle en 1959. Il y passe son enfance et, très tôt, son
attirance pour la montagne se manifeste, d’abord avec son voisin, Michel Guidotti, alpiniste, qui le sensibilise aux hauteurs. En 1970, à l’âge de 11 ans, c’est le choc et la découverte d’un nouveau monde lors d’une excursion au sommet de la Dent de Broc, qui domine le village natal. En 1975, avec Vincent Charrière, fidèle compagnon pour quelques années, il ouvre sa première nouvelle voie sur le même sommet.
Puis Loretan effectue, avec brio, des ascensions et voies nouvelles aux
Gastlosen, véritable berceau de son évolution de grimpeur, ainsi que dans les Alpes. C’est l’époque de la « bricole », du matériel pas toujours fiable, des connaissances limitées, des cotations floues et du 6e degré « trompe-la-mort ». Pierre Morand, son plus fidèle ami des années folles, résume ainsi Erhard : «Lorsque nous autres, ses seconds, nous
avons tout donné, c’est là qu’Erhard commence à s’amuser. Que ce soit dans les pires conditions, de nuit, face à l’impossible, il garde invariablement son sang-froid et, avec une facilité déconcertante, découvre le bon itinéraire et les mouvements justes. Il ne doute de rien, on dirait qu’il est animé par une inépuisable force invincible qui fait de lui un personnage hors norme ».
Son aventure himalayenne débute en 1982, comme dans un rêve, sur une
simple proposition et par l’ascension du Nanga Parbat, 8125 m. C’est le déclic pour un nouveau virus, car là-haut il se sent étonnamment bien ! Il va fouler successivement les plus hautes montagnes du globe et y multiplier les exploits avec une impressionnante efficacité, tel l’enchaînement, resté légendaire, de trois 8000 en dix sept jours de l’été 1983.
Un style est né, qui va s’affirmer lors de la mythique traversée de l’arête
est de l’Annapurna, 8091 m, ou encore pendant la première hivernale de la face est du Dhaulagiri, 8167 m, qu’il effectue en technique légère et rapide. Mais que dire lorsqu’il parcourt l’Everest, 8848 m, aller et retour en quarante-trois heures, en faisant la trace ? Certains mettront des années à accepter cette extraordinaire performance !
Extraordinaire, un mot bien faible pour définir Loretan qui a marqué
l’histoire de l’himalayisme avec un style
propre, autonome, sans oxygène. Là-haut, en traçant dans la neige, il pulvérise les records et laisse parfois loin derrière lui ses compagnons, pourtant parmi l’élite mondiale. Et ceci sans jamais faiblir durant sa fabuleuse carrière alpine. Extraordinaire Erhard car la course aux 8000 ne l’a jamais intéressé, même pour de l’argent, car ce qui a toujours compté pour lui c’étaient ses compagnons.
Extraordinaire Loretan parce que son livre, Les 8000 rugissants, donne
dans son langage bien à lui, savoureux, franc et simple, de véritables leçons de vie, d’amitié, de courage et surtout d’alpinisme. Maniant avec dextérité l’humour sous diverses formes ainsi que l’autodérision, caustique, ironique, il rétablit certaines vérités. Et s’il s’est attiré une si formidable sympathie, c’est que justement discrétion et modestie sont ses grandes qualités. Bouillonnant de vie et de force, il a avoué un truc pour rester en forme : « Je dors peu mais vite ! ».
Carrière brillante mais vie tragique. Le 12 février 2003, il avait été condamné
à 4 mois de prison avec sursis pour avoir causé la mort de son bébé en le secouant trop fort. Un drame qu’il avait commenté avant son jugement : « La peine que vous m’infligerez n’est pas vraiment importante par rapport à ce que je vais subir jusqu’à la fin de mes jours ». Il avait d’ailleurs souhaité que son nom soit publié afin d’attirer l’attention du grand public sur le syndrome du bébé secoué.
« J’aurais fait n’importe quoi pour aller en montagne. D’ailleurs j’ai fait n’importe quoi » E. Loretan
É-NOR-ME !!! C’est le mot qui définirait le mieux les Dolomites : c’est très grand, très haut, très beau et il y a, dans cette région du Nord de l’Italie, des milliers de voies à parcourir ! Comme nous n’avons qu’une seule petite vie, nous limitons notre visite à une seule petite partie du Massif, le groupe de la Civetta, un massif complexe alliant hauteur et verticalité.
C’est Philippe Brass, guide de haute montagne, qui nous conduit dans ces impressionnantes murailles, à l’extraordinaire potentiel de voies de toutes difficultés. Quand il n’est pas en voyage (c’est-à-dire rarement), Philippe habite dans le village de Presles, perdu sur le plateau du Vercors. Pour son métier, il passe depuis une décennie 3 mois de l’année dans les Dolos, au pied de la Torre Trieste dans le massif de la Civetta.
Situé au sud de Cortina d’Ampezzo, le groupe de la Civetta figure parmi les principales zones d’escalade des Dolomites, au même titre que la célèbre Marmolada ou les Tre Cime di Lavaredo. Il est constitué d’une série de tours
verticales compactes qui forment nord sud un y renversé le long duquel s’échelonnent la Torre Coldaï, la Torre d’Alleghe, la Torre di Valgrande, puis au sud de la Civetta les Torre di Venezia, Babele et Trieste.
La réputation de ces parois n’est bien sûr plus à faire, la Civetta (3217 m) est d’ailleurs le premier grand sommet des Dolomites à avoir été gravi en 1855. Les Dolomites font partie intégrante de l’histoire de l’escalade, une histoire extrêmement riche et ancienne… Quand on voit les dates de certaines premières ascensions, fin 19e - début 20e, et les difficultés franchies à l’époque, ça laisse dubitatif !
L’aventure, c’est l’aventure !Tous les grands noms de l’alpinisme se sont illustrés ici, c’est d’ailleurs ce que tout bon grimpeur qui se respecte, si tant est qu’il aime les grandes voies et l’escalade traditionnelle, doit faire au moins un fois dans sa vie : venir grimper dans les Dolomites… Ne serait-ce qu’en hommage aux pionniers de l’alpinisme qui sont venus se frotter à ces parois tout au long du 20e siècle : les Angelo Dibona, Paul Preuss, Hans Dülfer ou plus près de nous Livanos et Messner.
On trouve dans ce massif du Nord-Est de l’Italie, situé tout près de la frontière autrichienne, les plus grandes parois rocheuses des Alpes. Ahurissant contraste entre le vert des alpages et le caractère très spectaculaire du relief. Ici, même une petite voie fait rarement moins de 300 mètres et les plus longues courses dépas-sent allègrement les 1600 mètres de grimpe ! Et l’ensemble des différents massifs couvre une superficie de plus de 3000 km!. Décompte pour le moins confondant !
Les Dolomites, c’est le royaume de l’escalade traditionnelle, plus communément appelée terrain d’aventure, c’est-à-dire qu’à part des pitons plus ou moins récents que vous trou-verez de ci de là et de manière plutôt aléatoire, il vous faudra mettre vos propres protections (coinceurs, sangles…). C’est donc un site qui demande pas mal d’expérience et grimper ici est à considérer avec sérieux et humilité.
Un rocher à mettre entre toutes les mains ?Bien souvent, il s’agit moins d’une simple voie d’escalade que d’une course en montagne ; il faut savoir évoluer en terrain varié, trouver son itinéraire, placer ses protections… Les longues marches d’approche demandent de séjourner en refuge, les horaires d’ascension sont souvent longs, un peu d’altitude et une météo parfois capricieuse rappellent que nous sommes en montagne. Mais quel plaisir de s’enquiller tous ces mètres d’escalade dans cette ambiance grandiose !
Le rocher est de la Dolomie, forcément me direz-vous. Ce minéral a été découvert par le géologue français Dolomieu au 18e siècle dans cette région du Tyrol (d’où son nom). De couleur blanche et d’allure ruiniforme bien que d’assez bonne qualité, il donne les formes assez spécifiques de ce massif du Nord de l’Italie : spigolo (pilier) et camino (cheminée). Il est souvent très vertical, ce qui explique le caractère très spectaculaire des lignes.
« Mais quel plaisir de s’enquiller tous ces mètres d’escalade dans cette ambiance grandiose ! »
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Vous l’aurez compris, les Dolomythiques Dolomites sont une invitation aux grands voyages verticaux, dans des ambiances changeantes et parfois austères, qui ne laissent pas indifférents. Pour exemple, durant l’une de nos escalades sur la Torre di Babele (2310 m), nous avons grillé au soleil par moments, eu froid à d’autres, pris dans la neige et la brume !
L’ampleur des voies et les conditions météorologiques assez aléatoires qui sévissent dans la région requièrent donc une bonne condition physique pour pouvoir grimper vite et profiter ainsi pleinement des lieux. Mais gageons que la beauté du site et la réputation historique des parois dolomitiques sauront vous convaincre de tenter l’aventure !
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