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#41 FÉVRIER 2020 // 41 Planète L’UNIVERSITÉ ET LA VILLE DOSSIER DOSSIER ZꝃM SUR RACONTE-MOI TA THÈSE EN 18O SECONDES Jérôme Chenal & Armel Kemajou

Jérôme Chenal & Armel Kemajou ZOOM SUR · 2020. 2. 24. · C’est avec plaisir que je signe ici mon premier édito du magazine Planète AUF en qualité de Recteur de l’Agence

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41 Planète

L’UNIVERSITÉ ET LA VILLEDOSSIERDOSSIER

ZOOM SUR RACONTE-MOI TA THÈSE EN 18O SECONDES

Jérôme Chenal & Armel Kemajou

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ÉDITO

SOMMAIREFÉVRIER 2020

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ZOOM SUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Raconte-moi ta thèse en 180 secondes

DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10L’université et la ville

ACTUALITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

CONTACTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

C’est avec plaisir que je signe ici mon premier édito du magazine Planète AUF en qualité de Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie. La jeunesse francophone et le rôle de l’université dans la ville durable sont au cœur de ce numéro.

La jeunesse francophone mobilisée

La jeunesse francophone s’est mise en scène au grand théâtre national de Dakar au Sénégal en septembre dernier. 18 jeunes doctorants, d’autant de pays, ont présenté leurs travaux de recherche en 3 minutes avec un seul objectif : le faire comprendre au plus grand nombre. C’est le challenge que leur propose depuis 6 ans le Concours « Ma thèse en 180 secondes » (MT180) dans lequel l’AUF n’a cessé de s’impliquer depuis 5 ans. Grâce à ses 59 implantations dans le monde, l’Agence permet à tous les jeunes doctorants de tenter leur chance en coorganisant des finales nationales dans le monde. 19 pays étaient concernés pour cette 6ème édition.

L’intérêt de la jeunesse pour ce concours reste fort. La 7ème édition du Concours sera prochainement lancée avec pour point d’orgue la finale internationale qui se déroulera à Paris en octobre 2020.

L’université et la ville durable

Après avoir accueilli le concours MT180, le Sénégal a ouvert ses portes au colloque annuel 2019 de l’AUF qui a rassemblé, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, plus de cent universitaires et professionnels spécialisés dans l’urbanisme. Une question fut au cœur des débats : comment les établissements d’enseignement supérieur et de recherche de l’espace francophone peuvent-ils promouvoir la ville durable et l’évolution des mobilités urbaines ? Quarante experts de vingt pays du secteur de l’urbanisme et de la gestion de la ville ont animé cette conférence et adopté une déclaration commune, point de démarrage d’une action collective.

Je suis heureux d’être aujourd’hui le Recteur du plus grand réseau d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche. 990 universités, grands écoles, réseaux universitaires et centres scientifiques dans 118 pays réunis par un projet commun : faire grandir la francophonie universitaire pour offrir aux jeunes un avenir ambitieux partout dans le monde.

Slim Khalbous Recteur de l’AUF

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Raconte-moi ta thèse en 180 secondes

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« Il était une fois » … ça ressemble à un conte mais c’est son sujet de recherche que Natacha a dévoilé au Grand Théâtre National de Dakar, au Sénégal, le jeudi 26 octobre 2019 . Doctorante à l’Université de Liège (Belgique), elle a su captiver son auditoire en le faisant voyager pendant 3 minutes dans un monde « d’anguille, de virus et de luciole » . Elle a remporté le premier prix du Jury . « Ce concours est un très beau challenge lors d’une thèse mais c’est surtout l’opportunité de partager ce projet qui me passionne avec le grand public » .

ZOOM SURNatacha DELREZ, de Université de Liège, en Belgique, lauréate de la finale internationale 2019 présentant son sujet de thèse : « Infection of European eel (Anguilla anguilla) by Anguillid herpesvirus 1 : from basic research to conservation programs – Il était une fois l’anguille, le virus et la luciole. © Denis Billote, CUSO

17 autres doctorants venus de plusieurs continents ont brillamment relevé le défi du concours Ma thèse en 180 secondes (MT180) : apprendre l’art de la synthèse, celui de l’éloquence, travailler sa présence et présenter son projet de recherche en 180 secondes devant un public non initié à l’aide d’une seule diapositive.

L’objectif : faire comprendre son sujet de recherche au plus grand nombre . Il faut être clair, ludique et convaincant . Un défi mais aussi un moment de rencontres et de partages pour ces jeunes chercheurs du monde entier .

Planète AUF • ZOOM SUR «RACONTE-MOI TA THÈSE EN 180 SECONDES»

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Aux côtés de Natacha Delrez, trois autres jeunes chercheurs ont été primés :

• Tantely Andriamampianina, de l’Universitéde Mahajanga (Madagascar), qui a présentéle potentiel anti-inflammatoire d’une plantemalgache endémique,

• Tom Mebarki, de l’Université Aix-MarseilleProvence Méditerranée (France), qui a expliquéau public les points communs entre les tubes deLady Gaga et l’œuvre de Rossini,

• Catherine Penda Mbaye, de l’Université AliouneDiop de Bambey (Sénégal), qui a abordé le sujetde « la modélisation des processus de pilotagedans les organisations culturelles » . Cette dernièrequi, comme elle l’a souligné « jouait à domicile »,a reçu le prix du Public .

« La recherche, c’est pour moi quelque chose qui ne doit pas être égoïste, hermétique, elle doit se partager. Si je suis à la recherche de quelque chose c’est avant tout pour pouvoir le transmettre, l’enseigner » .

Tom Mebarki, avec humour, a ainsi démontré, les ressemblances entre le chanteur Rossini (grand compositeur, notamment d’Opéra, du XIXe siècle comme Le barbier de Séville) et des artistes populaires contemporains comme Lady Gaga . « Le projet de ma thèse », a-t-il expliqué, « est de montrer que l’histoire n’est pas ce couloir étroit qui est fait de présents successifs mais plutôt une sorte de labyrinthe où le passé et le futur peuvent se rencontrer »

La passion est un mot partagé par ces jeunes chercheurs engagés dans leur recherche . « Passion, travail et Patience » comme le souligne Geneviève Zabré, lauréate de l’édition 2018 du concours organisé à Lausanne (Suisse) . Doctorante à l’Université de Ouaga

I Pr Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso), Géneviève a su séduire son auditoire en expliquant comment réduire dans l’atmosphère les rejets de méthane produits par la digestion des ovins .

« Dans la panse du mouton, comme chez tous les ruminants, sont logées des bactéries méthanogènes à l’origine d’un gaz qui se libère dans l’atmosphère lorsque le mouton rote. Une véritable bombe à retardement pour notre planète. Alors peut-on empêcher le mouton de roter ? Pas évident ! Une solution existe : éliminer ces bactéries en utilisant nos plantes médicinales » . C’est avec le sourire que le public a accueilli cette prestation pleine d’énergie .

Marielle Yasmine Agbahoungbata, doctorante à l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin) et lauréate de la finale internationale 2017 à Liège (Belgique), a expliqué avoir beaucoup appris lors de sa participation au concours . Cela lui a permis d’appréhender différemment son sujet, de l’approfondir davantage .

Les 4 lauréats de l’édition 2019 du concours MT180 © Denis Billote, CUSO

Les 18 doctorants participants à cette 6ème finale internationale du Concours MT180, le 26 septembre 2019 à Dakar, ont ainsi déployé tout leur talent pour rendre accessible leur projet aux 1 800 spectateurs du Grand théâtre National de Dakar et au Jury international composé d’universitaires et de journalistes.

Geneviève Zabré, lauréate de l’édition 2018 du concours organisé à Lausanne (Suisse). Doctorante à l’Université de Ouaga I Pr joseph Ki-

Zerbo (Burkina Faso).

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« Le fait de chercher des outils pour l’expliquer, le fait de la reprendre tout le temps. Je me suis vraiment appropriée cette thématique beaucoup plus qu’avant. »

Elle a également amélioré ses compétences de communicante, un savoir-faire, selon elle, indispensable pour convaincre et pourquoi pas trouver des financements : « Nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans faire ce qui est primordial, c’est-à-dire expliquer à ceux qui doivent nous soutenir ce que nous faisons, son intérêt pour la communauté tout entière et les convaincre de l’importance de leur soutien. Les soutiens ne viendront pas au scientifique, au chercheur parce qu’il est mignon, mais plutôt parce qu’il sait vendre ce qu’il fait. Et le moyen le plus efficace pour atteindre cet objectif est de communiquer sur ses travaux. »

Mais avant d’accéder aux premières marches du podium, Natacha, Geneviève, Marielle et tous les participants aux finales internationales ont dû passer le barrage des finales nationales organisées dans leur pays . Chaque année, ces finales sont organisées dans une vingtaine de pays francophones dans le monde .

Depuis le lancement du concours en 2014, leur nombre n’a cessé de croître .

Marielle Yasmine Agbahoungbata, doctorante à l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin) et lauréate de la finale internationale 2017 à Liège, Belgique

Seulement quatre pays étaient impliqués en 2014 . Les finales nationales sont aujourd’hui organisées dans 18 pays : Bénin, Belgique, Bulgarie, Burkina Faso, Canada-Québec, Cameroun, Côte d’Ivoire, Égypte, France, Gabon, Liban, Madagascar, Maroc, République démocratique du Congo, Roumanie, Sénégal, Suisse, Tunisie .

La présence des pays du Sud s’est renforcée en 2015 lorsque l’AUF a rejoint le comité international du Concours . Ses 60 implantations localisées sur tous les continents lui permettent en effet d’organiser les finales nationales dans de nombreux pays et de déployer ainsi le concours sur plusieurs continents .

En 2019, elle a coorganisé 13 des 18 finales nationales.

Ce sont ainsi des centaines de doctorant .e .s qui se sont engagé .e .s depuis le lancement du concours dans ce défi proposé par Ma thèse en 180 secondes (MT180) . Pour les années 2017 à 2019, plus de 450 doctorants ont participé aux finales nationales co organisées par l’AUF à travers le monde . Les lauréats de ces finales nationales se retrouvent pour l’épreuve ultime : la finale internationale .

Chaque année cette finale est organisée par l’un des organismes membres du comité sur son territoire .

Planète AUF • ZOOM SUR «RACONTE-MOI TA THÈSE EN 180 SECONDES»

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Le Comité est composé des institutions suivantes :

• Belgique : Université de Liège, Université de Namur, Université catholique de Louvain, Université Libre deBruxelles, Université de Mons, Université Saint-Louis

• Canada (Québec) : Association francophone pour le savoir – Acfas

• France : Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Conférence des présidents d’université (CPU)

• Maroc : Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST), Université Mohammed V deRabat

• Suisse : Conférence universitaire de Suisse occidentale (CUSO)

• Bénin, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Égypte, Gabon, Liban, Madagascar, Républiquedémocratique du Congo, Roumanie, Sénégal, Tunisie : Agence universitaire de la Francophonie (AUF)

Le Canada-Québec, la France, le Maroc, la Belgique et la Suisse ont ainsi accueilli les finales de 2014 à 2018 .

L’édition 2019 a voyagé vers le continent africain.

Co-organisée par l’AUF et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sénégalais elle s‘est tenue au Sénégal, à Dakar, le 26 septembre 2019 .

Les 18 candidats ont bénéficié d’un séjour d’une semaine au pays de la Teranga (Hospitalité en wolof, langue majoritaire au Sénégal) . Ils ont été accueillis dans des laboratoires de recherche de l’Université Cheik Anta Diop de Dakar et découvert l’histoire du Sénégal grâce à des visites à l’Ile de Gorée et au Musée des Civilisations noires . Cette semaine de découverte et de partage a été complétée par un coaching avant le jour J . Derniers instants de répétitions avant de monter sur scène pour raconter sa thèse et séduire le public et le jury en 180 secondes .

Les quatre lauréats ont été récompensés par des prix allant de 700 à 1500 euros . Des primes qui peuvent être précieuses pour les doctorants . Elles peuvent notamment leur permettre de financer de nouvelles publications ou de participer à des colloques internationaux . Un levier pour aller plus loin .

La 8ème édition du concours est déjà en route dans certains pays avec l’ouverture des appels à candidatures pour participer aux finales nationales . Les finalistes se retrouveront pour la finale internationale à Paris (France) en octobre 2020 . Un seul mot d’ordre «Mettre la science à la portée de tous .»

Les 18 candidats de l’édition 2019 du Concours à Dakar (Sénégal) © Denis Billote, CUSO

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Le concours « Ma thèse en 180 secondes » a été créé par l’Association francophone pour le savoir (Acfas), au Québec, en 2012 . Il est inspiré du concours Three minute thesis (3MTMD) qui a eu lieu pour la première fois en 2008 à l’Université du Queensland, en Australie .

En 2014, l’Acfas a mené une collaboration avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et la Conférence des présidents d’université (CPU), en France, avec le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique (CNRST) au Maroc et avec l’Université de Liège, en Belgique, afin que ces institutions organisent le concours sur leur territoire . Ces collaborations ont permis la tenue de la première finale internationale du Concours en septembre 2014 à Montréal (Canada) .

En 2015, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) a rejoint le comité international puis la Suisse en 2016, avec la Conférence universitaire de Suisse occidentale (CUSO) .

L’HISTOIREDU CONCOURS

Planète AUF • ZOOM SUR «RACONTE-MOI TA THÈSE EN 180 SECONDES»

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En 2014 à Montréal (Canada-Québec)Organisateurs : Association francophone pour le savoir (Acfas) Participants : 12 candidats de 4 pays : Belgique, Canada-Québec, France, Maroc

En 2015 à Paris (France)Organisateurs : Conférence des présidents d’université (CPU) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français . Participants : 16 doctorants de 8 pays : Belgique, Burkina Faso, Cameroun, Canada-Québec, France, Maroc, Sénégal, Tunisie

En 2016 à Rabat (Maroc)Organisateurs : Université Mohammed V de Rabat et le Centre National de Recherche Scientifique et Technique (CNRST, Maroc) Participants : 20 doctorants de 10 pays : Belgique, Bénin, Cameroun, Canada-Québec, Indonésie, France, Maroc, Sénégal, Suisse et Tunisie

2017 à Liège (Belgique)Organisateurs : Université de Liège Participants : 20 doctorants de 15 pays : Belgique, Bénin, Cameroun, Canada-Québec, Côte d’Ivoire, Etats-Unis, France, Indonésie, Liban, Maroc, RD Congo, Roumanie, Sénégal, Suisse, Tunisie .

2018 à Lausanne (Suisse)Organisateurs : Université de Lausanne et la Conférence Universitaire de Suisse Occidentale (CUSO) Participants : 18 doctorants de 18 pays : Belgique, Bénin, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Canada-Québec, Côte d’Ivoire, Égypte, France, Gabon, Liban, Madagascar, Maroc, RD Congo, Roumanie, Sénégal, Suisse, Tunisie .

Lauréats : France : Noémie Mermet, Université d’Auvergne, Clermont-Ferrand France : Marie-Charlotte Morin, Université de Strasbourg Canada : Renaud Manuguerra-Gagné, Université de Montréal

Lauréats : Belgique : Adrien Deliège, Université de Liège France : Alexandre Artaud, Université Grenoble Alpes Maroc : Abdelkader Meni Mahzoum, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Lauréats : Suisse : Désirée Koening, Université de Fribourg Canada : Maud Gratuze, Université Laval France : Nicolas Urruty, Université confédérale Léonard de Vinci Maroc : Chaimae Samtal, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Lauréats : Bénin : Marielle Yasmine Agbahoungbata, Université d’Abomey-Calavi , Cotonou Canada (Québec) : Damien Mathis, Université Laval Suisse : Sarah Olivier, Université de Genève Belgique : Alexis Darras, Université de Liège

Lauréats : Burkina Faso : Geneviève Zabré, Université de Ouaga I Pr joseph Ki-Zerbo, Ouagadougou France (2e prix du Jury et prix du Public) : Philippe Le Bouteiller, Communauté Université Grenoble Alpes Roumanie : Veronica Hagi, Université « Ovidius» de Constanta

LES FINALES INTERNATIONALESDU COUCOURS MT180

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L’université et la ville

Plus de 90 % des données produites dans le monde l’ont été dans les deux dernières années . La décennie qui s’achève et la précédente ont vu naître et s’intensifier un engouement pour les données numériques . Au départ à des fins publicitaires, donc économiques, la massification des données a fini par profondément bouleverser les manières de produire l’information et de décider . Cela est encore plus vrai dans la gestion urbaine, champ qu’a complètement révolutionné la numérisation de la production de la connaissance territoriale .

Dr Jérôme Chenal Directeur de la CEAT (Communauté d’étude en Aménagement du territoire) et de Excellence in Africa, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse)

Armel Kemajou Doctorant à la CEAT (Communauté d’étude en Aménagement du territoire), Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse)

DOSSIER

Les villes sont au cœur de ces enjeux, avec la course au smart sans ligne d’arrivée, des citoyens toujours plus connectés à des technologies présentes jusque dans nos lits .

Ce sont des quantités de données inimaginables (big urban data) qui sont générées, offrant potentiellement aux urbanistes de nouvelles perspectives sur les pratiques spatiales et sociales, elles-mêmes transformées par le numérique .

Seulement, les urbanistes d’aujourd’hui sont-ils bien outillés pour en saisir tout le potentiel, si potentiel il y a ? Et qu’en est-il des urbanistes de demain ?

Ces questionnements sont encore plus forts en Afrique urbaine, notamment en Afrique subsaharienne .

Dans les deux prochaines décennies, le continent va subir une très forte poussée démographique, de l’ordre de 860 millions de nouveaux urbains . Les villes vont ainsi voir leur population et peut-être leur territoire doubler en une génération .

10 Planète AUF • DOSSIER «L’UNIVERSITÉ ET LA VILLE»

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L’enjeu est majeur à tout point de vue . Si le mouvement d’urbanisation et de technologisation est mondial, on le sait, c’est sur le continent africain que les défis seront les plus grands .

Le paradoxe est que ces enjeux interviennent dans un contexte où les professionnels sont faiblement structurés, peu formés et peu nombreux, n’arrivant déjà pas à répondre aux défis actuels .

Le tournant numérique en cours multiplie les raisons d’être inquiet, voire de s’alarmer . La ville, l’un des principaux moteurs du dynamisme économique mondial, est peut-être prise au dépourvu . Elle manque cruellement de réflexion, de professionnels, d’outils, d’innovation dans les pratiques de planification urbaine .

Au rythme où se font les transformations liées au numérique, l’urbanisme « classique » sera vite dépassé, et un besoin de réinvention est nécessaire (désiré ou pas d’ailleurs) .

En attendant, comme la nature a horreur du vide, de multiples nouveaux métiers émergent, réduisant de plus en plus l’urbaniste à sa portion congrue dans la réflexion sur la ville .

C’est pour répondre à ces questions, et à bien d’autres que les 21 et 22 octobre 2019, le colloque annuel de l’AUF a rassemblé plus de 100 universitaires et professionnels spécialisés dans l’urbanisme à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) .

Ce colloque était le lieu d’une réflexion sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur et de recherche de l’espace francophone dans la promotion de la ville durable et l’évolution des mobilités urbaines sur la ville, dans la perspective plus large du lien ville-université .

L’université a bel et bien une responsabilité à ce sujet, une quadruple responsabilité en fait .

• Premièrement, parce qu’elle forme des urbanistes, ingénieurs, architectes, géographes, économistes, juristes, logisticiens, toutes compétences qu’elle met à disposition de la ville, contribuant à l’animer et à alimenter la production de la connaissance urbaine .

• Deuxièmement, l’université est une réalité territoriale, c’est-à-dire qu’elle fait partie du tissu bâti de la ville, ses bâtiments, ses espaces publics, et ses réseaux . Elle lui est consubstantielle dans ce sens .

• L’université est troisièmement un excellent laboratoire d’observation et d’expérimentation des transformations socio-spatiales des pratiques citoyennes . Cette dernière responsabilité est de plus en plus difficile à assumer, puisque l’université tend à être dépouillée de la diversité de ses modèles par le jeu des rankings internationaux . De plus en plus hors-sol, elle s’engage sur une trajectoire unique dictée par des journaux, au détriment d’un réel ancrage local .

• La quatrième responsabilité est partagée entre ville et université, celle de profiter des flux l’une de l’autre à travers divers effets catalytiques . Du marketing territorial 3 .0 .

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QUE PEUT FAIRE L’UNIVERSITÉ FACE À CELA ? À QUOI SERT-ELLE DANS LA VILLE ?

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Il faut former les professionnels de la ville, les former aux métiers de demain, c’est tout l’enjeu d’aujourd’hui .

Le problème principal réside tout de même dans le fait que la révolution numérique rend incertains les métiers de demain . Lesquels seront-ils ? Sans doute que la majorité des emplois disponibles dans l’urbanisme le seront dans des spécialités qui n’existent pas encore .

L’informaticien va-t-il remplacer l’urbaniste ?

Si oui, il deviendrait urgent de former l’informaticien à l’urbanisme, ou d’apprendre à coder à l’urbaniste .

La pénétration de nos métiers par la technologie semble de toute façon inéluctable, et face à cela, grande est la tentation de laisser mourir l’urbanisme « avec dignité » .

Ce serait une erreur ! Il faut au contraire être capable de réagir en transformant nos formations, en proposant de nouveaux curricula, et donc en faisant évoluer les pratiques .

De cette manière, l’urbanisme de demain pourrait répondre aux impératifs de décloisonnement et transdisciplinarité nécessaires à une réelle compréhension des problématiques contemporaines .

Mais en plus de former intelligemment, il faut aussi former suffisamment, c’est-à-dire en bon nombre .

Et si le Nord arrive tant bien que mal à pourvoir l’essentiel des compétences nécessaires au bon fonctionnement de ses villes, c’est dans une situation de pénurie que se trouve le continent africain .

En 1976, une excellente école d’architecture et d’urbanisme a été créée à Lomé par et pour une quinzaine de pays d’Afrique . Elle a formé à ce jour un peu plus d’un millier de professionnels, animant à leur manière ces métiers dans leurs villes respectives .

L’impact de cette belle initiative reste malheureusement faible, une goutte d’eau dans un océan de besoins .

C’est par dizaines, voire plus, que devraient naître de tels projets, au risque de rester complètement désarmé, comme c’est déjà le cas, face à l’urbanisation la plus rapide du monde .

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FORMER À LA BONNE ÉCHELLE DANS LA BONNE DISCIPLINE

Planète AUF • DOSSIER «L’UNIVERSITÉ ET LA VILLE»

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L’université est en soi une partie de la ville . Elle se localise souvent sur des dizaines d’hectares, voire des centaines . Traditionnellement au cœur de la ville, elle faisait un contre-pouvoir à l’État et à l’Église, eux aussi au cœur de la ville .

Ce n’est que récemment, voire très récemment dans l’histoire urbaine, que Mai 68 a bouleversé la donne . Il n’est pas si surprenant que les événements de cette date aient poussé à repenser la place de l’université dans la ville . Après réflexion, en France, mais aussi dans presque tous les pays francophones, les projets de nouveaux campus universitaires se sont vu reléguer hors-les-murs . Il fallait mettre les étudiants à distance et, pendant cinquante ans, les universités ont été construites principalement hors des villes .

Cet état de fait est certainement aussi motivé par des raisons de disponibilité et de coûts fonciers . En disconvenir serait naïf, notamment dans les villes africaines où les systèmes fonciers peuvent être très flous .

Finalement, une telle mise à distance engendre des déplacements quotidiens par centaines de milliers, auxquels il faut réfléchir plus intelligemment, et aujourd’hui durablement . La question de l’accessibilité spatiale des campus se pose aujourd’hui non seulement d’un point de vue technique, mais aussi économique et environnemental .

On se rend compte fort heureusement que cinquante ans plus tard, les villes ont fini par rejoindre les universités, à la faveur des transports publics . L’étalement urbain aura au moins cela de bien que d’avoir remis les campus dans les villes .

La ville devrait être le laboratoire à l’échelle 1/1 de l’université . Elle pourrait ainsi, jour après jour et en toute intelligence, se saisir des innovations académiques produites en matière de gestion urbaine . Il n’est pas rare que l’on mandate des laboratoires pour quelques expertises ciblées, c’est un constat réjouissant . Mais il l’est moins de voir de la recherche appliquée en lien direct avec le territoire autour de l’université .

Parfois le campus devient lui-même objet de recherche et d’expérimentation, dans le domaine de la durabilité particulièrement (c’est le plus à la mode) . On sort encore rarement des murs de l’université .

L’un des freins à cela réside dans le fait que l’université ne dépend pas toujours de la collectivité locale, mais d’un échelon supérieur .

Son territoire peut ne pas être géré par le même niveau de prise de décision que celui de l’université, en fonction des configurations administratives, ce qui rend difficile de mettre en place ce type de Living Lab .

Il y a des différences d’échelle, et des différences de langage . En effet, une seconde difficulté se trouve, d’une part, au niveau des universitaires, travaillant en vase clos, et ayant du mal à projeter leurs travaux en dehors de leurs écrans d’ordinateurs et, d’autre part, au niveau des politiques ne comprenant pas au premier abord la plus-value des travaux académiques dans leurs pratiques quotidiennes .

Apparaît ici la nécessité de parler un langage commun, de projeter ensemble l’avenir des territoires, d’animer des plateformes d’échange et de partage d’expériences, afin que l’université assume sa responsabilité d’acteur territorial à part entière .

L’université, par sa présence dans une ville, peut contribuer à son développement . Elle peut même lui attribuer une spécialisation territoriale, du fait de ses effets économiques à l’exemple bien connu du MIT à Boston .

Des diplômés de haut niveau, animant un parc scientifique et d’entreprises de pointe . La réciproque est tout aussi pertinente, l’université se nourrissant de la puissance des flux urbains et territoriaux .

Que serait UCL sans Londres, le MIT sans Boston, l’X sans Paris, McGill sans Montréal ? Les universités qui excellent au plus haut niveau aujourd’hui (selon les fameux rankings) ne sont-elles pas celles ancrées dans une grande entité urbaine dynamique ? Leur notoriété contribue et s’appuie à la fois sur l’attractivité de leurs territoires .

C’est du donnant-donnant, un marketing territorial basé sur l’université, et une université portée par une ville dynamique, prenant au sérieux les impératifs du développement durable .

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LE RÔLE DE L’UNIVERSITÉ DANS LA VILLE

VERS DE NOUVEAUX LIVING LABS.

LE RÔLE DE LA VILLE DANS L’UNIVERSITÉ

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Discuter du lien université-ville est une chose, discuter du lien université-ville durable en est une autre . La perspective de la durabilité introduit nécessairement des paramètres complémentaires à considérer .

Les ressources humaines mises à disposition par l’université à la ville devraient être formées dans ce moule, non comme un saupoudrage des cursus de base, mais dans une considération profonde des enjeux d’équité environnementale, économique, sociale, et sociétale .

D’ici là, pour faire advenir la ville durable, nous commençons par plaider pour le retour d’un certain bon sens dans la gestion et la planification urbaines .

Le bon sens à lui seul pourrait clore bon nombre de débats actuels autour de la durabilité, inviter à impliquer les bons acteurs, à déployer les bons outils, aider à définir les priorités et échelonner les actions .

Le bon sens appellerait urgemment à changer de logiciel, afin de voir émerger une intelligence territoriale renouvelée qui orienterait les politiques, car comme dit une sagesse africaine : « quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d’un clou ».

Dire ensuite qu’une ville est durable, c’est poser la question de la mesure de cette durabilité .

Quels en sont les indicateurs ? Comment les mesure-t-on ? Restent-ils pertinents d’un contexte à l’autre, d’une échelle à une autre ?

Les multiples rankings existants mobilisent des indicateurs faisant difficilement l’unanimité, surtout qu’ils mènent toujours et presqu’étonnamment au classement des villes du Sud dans la catégorie des moins performantes .

Une durabilité urbaine nivelée à l’international ne saurait être crédible, aussi promue soit-elle .

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LA VILLE OUI, MAIS LA VILLE DURABLE ?

Planète AUF • DOSSIER «L’UNIVERSITÉ ET LA VILLE»

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Elle ne peut en effet faire l’économie d’une adaptation intelligente aux contextes géographique, culturel et économique . Helsinki et Djibouti ne sauraient être durables selon les mêmes critères . De la même manière, une durabilité à petite échelle n’est pas suffisante, puisque la somme des durabilités individuelles ou partielles ne résulte pas forcément en une durabilité collective .

La villa écologique est plus ou moins durable si l’on considère uniquement le périmètre de la construction, à quelques centimètres de la façade . Si on intègre au calcul toute la parcelle, les deux voitures diesel garées devant, ainsi que les multiples voyages en easyjet des occupants dans l’année, la durabilité de l’ensemble peut être mise en doute .

L’aller-retour permanent entre différentes échelles paraît nécessaire à la compréhension systémique des enjeux . Que vaut une ville labélisée durable si des millions de touristes y débarquent par vols long courrier au quotidien ?

Entre la ville et l’université, le lien existant a des allures de rendez-vous manqué, tant les possibilités d’innovation demeurent peu explorées . L’université porte en son sein un fort potentiel de fécondation des territoires, dont la valorisation est une condition à la mise en place de la ville durable . Pourtant on forme insuffisamment aux métiers de l’urbain, en qualité et en quantité, l’université tourne le dos à la ville et la ville fait de même .

À quand une véritable réconciliation, un ancrage de l’un sur l’autre, une synergie porteuse d’effets catalytiques phénoménaux aux plans culturel, économique, social, environnemental ? La ville en deviendra (plus) durable, et l’université aussi .

Point n’est besoin de rappeler que le bon sens reste une jauge crédible dans l’élaboration des politiques territoriales, à porter – pourquoi pas – comme projet pédagogique, en attendant la pleine capacitation de l’université .

Ce serait un projet pédagogique à part entière, à la fois innovant et urgent, à l’heure de la smart city, de la voiture autonome, d’un monde fait de batterie lithium, gouverné par des algorithmes et des graphiques .

Le bon sens vernaculaire comme fondement des villes durables de demain, tout un programme !

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EN GUISE DE CONCLUSION

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16 Planète AUF • DOSSIER «L’UNIVERSITÉ ET LA VILLE»

COLLOQUE ANNUEL DE L’AUF 2019 : UN ENGAGEMENT EN FAVEUR DE LA VILLE DURABLE ET DE L’ÉVOLUTION DES MOBILITÉS URBAINES

Les 21 et 22 octobre 2019, le colloque annuel de l’AUF a rassemblé plus de 100 universitaires et professionnels spécialisés dans l’urbanisme à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) .

Ce colloque a permis aux participants de mener une réflexion commune sur le rôle susceptible d’être joué par les établissements d’enseignement supérieur et de recherche de l’espace francophone dans la promotion de la ville durable et l’évolution des mobilités urbaines . Une déclaration commune a été adoptée .

Plus de 40 experts de 20 pays du secteur de l’urbanisme et de la gestion de la ville ont animé des conférences, des tables rondes et des débats .

Les participants ont échangé autour des solutions que les établissements d’enseignement supérieur et de recherche francophones peuvent apporter, à la fois par leurs compétences académiques permettant de mieux comprendre le phénomène urbain et en tant qu’acteurs urbains directs, et sur les collaborations à mettre en place avec les professionnels et les responsables des politiques urbaines, notamment les maires .

Le colloque s’est conclu avec l’adoption d’une déclaration commune traduisant la volonté des représentants d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche, des acteurs, des partenaires et décideurs dans le secteur de l’urbanisme et de la gestion des villes de l’espace francophone de travailler ensemble pour relever les grands défis de l’urbanisme qui sont au cœur des préoccupations de leurs sociétés .

http://colloqueannuel .auf .org

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ACTUALITÉS

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Slim Khalbous est professeur des universités en sciences de gestion . Il a été Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en Tunisie entre août 2016 et décembre 2019 et a dirigé en parallèle et par intérim le Ministère de l’Éducation (études primaire & secondaire) pendant cinq mois en 2018 . Il enseigne depuis 1995 dans les universités tunisiennes, et en tant que professeur-invité dans plusieurs universités en France, au Maroc et au Liban . Il a été directeur général – Doyen élu de HEC Tunis – Université de Carthage de 2011 à 2016 . Il est titulaire d’un Doctorat en sciences de gestion (2000), d’un DEA en gestion d’entreprise de l’Université de Toulouse (1994) et d’un DEA en science politique de l’Institut d’Études Politiques de Toulouse (1996) .

Le Professeur Slim Khalbous a publié́ plusieurs articles dans le domaine du management interculturel, de l’esprit d’entreprise et de la communication marketing . Il est par ailleurs militant dans plusieurs associations scientifiques et de la société́ civile . Il a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de la Revue Tunisienne du Marketing . De plus, Slim Khalbous est un entrepreneur et le fondateur de deux entreprises dans le domaine du développement stratégique, des études de marché, de la communication et des TIC .

Il succède à Jean-Paul de Gaudemar, professeur agrégé de sciences économiques, en poste à la direction de l’AUF de 2015 à 2019 .

Slim Khalbous est le Recteur de l’AUF depuis le 8 décembre 2019 . Élu par le Conseil d’administration de l’AUF pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, le Professeur Slim Khalbous assurera la direction générale exécutive de l’Agence .

SLIM KHALBOUS, RECTEUR DE L’AUF DEPUIS LE 8 DÉCEMBRE 2019

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18 Planète AUF • «ACTUALITÉS»

Serge Jaumain, Professeur d’Histoire contemporaine au Département d’Histoire, Arts et Archéologie à l’Université de Bruxelles (Belgique), a été élu Président du Conseil scientifique de l’AUF le 3 décembre 2019 a l’occasion de la tenue des instances de l’AUF .

Il est membre effectif du Conseil scientifique de l’AUF, membre suppléant de son Conseil d’administration et président de la Commission régionale d’experts de l’AUF en Europe de l’Ouest depuis fin novembre 2019 .

Diplômé de l’Université d’Ottawa et de l’Université libre de Bruxelles (ULB), Serge Jaumain est professeur ordinaire d’Histoire contemporaine à l’Université libre de Bruxelles où il codirige Americas (le Centre interdisciplinaire d’étude des Amériques) et préside le Brussels Studies Institute .

Il poursuit des recherches sur l’histoire de l’immigration francophone en Amérique du Nord comme co-chercheur dans le cadre du projet « Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord (1640-1940) » financé par le Conseil de la Recherche en Sciences humaines du Canada (CRSH) . Ses autres études portent sur l’évolution de la grande distribution en Europe et sur l’étude des guides touristiques comme nouvel objet d’histoire .

Le Conseil scientifique réunit des personnalités choisies pour leurs compétences en matière de culture, de science et de technologie . Il définit la politique d’évaluation des activités de l’AUF et est garant de leur qualité académique .

Il se compose de vingt membres au plus désignés par les seize représentants universitaires du Conseil d’administration sur proposition des universités pour seize membres et des réseaux universitaires pour quatre membres . La désignation est effectuée en fonction des champs disciplinaires, des régions concernées, de l’équilibre entre hommes et femmes et des objectifs universitaires en Francophonie .

A l’occasion de la réunion de ses instances tenues en décembre 2019, l’AUF a validé l’adhésion de 47 nouveaux membres . Son réseau international est ainsi composé aujourd’hui de 990 établissements membres dans 118 pays .

Deux nouveaux pays non encore représentés dans le réseau de membres de I’AUF rejoignent les 116 pays déjà représentés : le Myanmar et le Qatar .

Les 990 membres sont répartis régionalement de la façon suivante : Afrique centrale et des Grands Lacs : 99 ; Afrique de l’Ouest : 87 ; Amériques : 81 ; Asie-Pacifique : 85 ; Caraïbe : 24 ; Europe centrale et orientale : 146 ; Europe de l’Ouest : 219 ; Maghreb : 118 ; Moyen-Orient : 87 ; Océan Indien : 44 .

Pour adhérer à l’AUF

Les établissements d’enseignement supérieur, les réseaux universitaires et les centres de recherche désireux de devenir membres de l’AUF sont invités à effectuer leur demande d’adhésion en ligne . Ces demandes sont examinées par les instances de l’AUF à raison de deux fois par an (mai et novembre) .

Pour en savoir plus : https://www .auf .org/les_membres/devenir-membre/

4 membres du Conseil scientifique ont été nommés au bureau du Conseil scientifique dans le cadre de la tenue des instances de l’AUF en décembre 2019 :

• M . AOUNI Mahjoub, Président de l’Université virtuellede Tunis (Tunisie), spécialité Numérique

• M . ETAME Jacques, Professeur titulaire à l’Universitéde Douala (Cameroun), spécialité Géochimie dessurfaces continentales

• Mme GUIHUR Izold, Vice-doyenne de la Facultéd’administration de l’Université de Moncton (Canada), spécialité Management

• Mme NGUYEN Thi Cuc Phuong, Vice-rectriceresponsable du patrimoine, des affaires internes et dela communication de l’Université de Hanoi (Vietnam),spécialité Psychopédagogie

47 NOUVEAUX MEMBRES À L’AUF : LE RÉSEAU INTERNATIONAL UNIVERSITAIRE COMPTE DÉSORMAIS 990 MEMBRES DANS 118 PAYS

SERGE JAUMAIN, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE DE L’AUF

4 MEMBRES DU CONSEIL SCIENTIFIQUE NOMMÉS AU BUREAU DU CONSEIL SCIENTIFIQUE DE L’AUF

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Les servicescentraux4 place de la Sorbonne75005 Paris - FranceTél . + 33 (0)1 44 41 18 18

3034, Boul . Edouard-MontpetitMontréal (Québec)H3T 1J7 - CanadaTél . + (1) 514 343 66 30

Les directions régionales de l’AUF

AMÉRIQUES • Montréal, Québec - Canada

ameriques@auf .org http://ameriques .auf .org

MOYEN-ORIENT • Beyrouth - Liban

moyen-orient@auf .org http://moyen-orient .auf .org

OCÉAN INDIEN • Antananarivo - Madagascar

ocean-indien@auf .org http://ocean-indien .auf .org

MAGHREB • Rabat - Maroc

maghreb@auf .org http://maghreb .auf .org

EUROPE DE L’OUEST • Bruxelles - Belgique

europe-ouest@auf .org http://europe-ouest .auf .org

ASIE-PACIFIQUE • Hanoi - Vietnam

asie-pacifique@auf .org http://asie-pacifique .auf .org

AFRIQUE CENTRALE ET GRANDS LACS • Yaoundé - Cameroun

afrique-centrale@auf .org http://afrique-centrale .auf .org

AFRIQUE DE L’OUEST • Dakar - Sénégal

afrique-ouest@auf .org http://afrique-ouest .auf .org

CARAÏBE • Port-au-Prince - Haïti

caraibe@auf .org http://caraibe .auf .org

EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE • Bucarest - Roumanie

europe-centrale-orientale@auf .org http://europe-centrale .auf .org

Photos droits réservés : https://stock.adobe.com/fr/ ; AUF ; Denis Billote, CUSO • Régie et réalisation : FRANCE EDITION – Tél. 00 334 68 66 94 75Les membres de l’AUF qui souhaitent soumettre des informations à insérer dans cette revue sont invités à écrire à l’adresse suivante : [email protected]

CONTACTS

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