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Actualité du syndicat …p 2 • Réforme de la démocratie sociale. Repères. • Contentieux : Responsabilité civile des médecins du travail. Terrain . . . . . . . . . . . . p 3 • Démarche de GAPEP infirmier en santé travail. Institutions . . . . . . . . . p 4 • Archéologie de la psychosomatique. Plan B . . . . . . . . . . . . p 5 • Rôle des assistants sociaux face à la souffrance au travail Chantier . . . . . . . . . . . p 6 • Les risques psychosociaux : une question d’actualité. • Souffrir au travail, comprendre pour agir. Euréka . . . . . . . . . . . . p 7 • Risques reproductifs : une prise en compte insuffisante. Approche clinique du travail : place de l'équipe médicalisée Par Patrick Bouet et Maryline Blavette Lors du dernier congrès du SNPST, ce thème a été largement discuté dans la salle. Où en sont les expérimentations ? Qu’est-ce qu’on entend par clinique médicale ? Quelle place pour les différents intervenants ? Quels freins à l’avancement de notre projet ? C’est tout l’objet de cet article. POUVOIR D'AGIR Vous trouverez dans une lecture attentive de cet excellent journal, à plusieurs reprises : POUVOIR D'AGIR. Serait-ce le fil rouge de nos métiers de la Santé au Travail, comme il l'est finalement de tous ceux et celles qui travaillent ? ARCHEOLOGIE DE LA PSYCHOSOMATIQUE d'Isabelle LAGNY (note de lecture de Gérard LUCAS) Les poupées russes! Je ne résiste pas à l'envie de vous livrer ma note de lecture de cet article : - Paralysie hystérique - Désorganisation progressive - Relation blanche Ca ne vous rappelle rien ? Et si les acteurs de la Santé au Travail sortaient d'une relation blanche ? LES RISQUES PSYCHO-SOCIAUX de Béatrice LANGER-TAFFENEAU et Chantal BERTIN. Encore et toujours... Mais essayons d'y voir plus clair dans cette auberge espagnole où chacun peut amener son ticket psy ! RISQUES REPRODUCTIFS de Marie- Anne MENGEOT : cet article nous retrace la trop lente émergence des expositions professionnelles dans ces atteintes fondamentales à la vie. Synthèse d'un remarquable travail de la C.E.S. (Confédération Européenne des Syndicats) G.A.P.E.P. INFIRMIER de Marie- Christine CABRERA LIMAME, ROLE DE L'ASSISTANT DE SERVICE SOCIAL FACE A LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL de Julien TORRES et enfin APPROCHE CLINIQUE DU TRAVAIL de Patrick BOUET et Maryline BLAVETTE : l'interdisciplinarité en marche au S.N.P.S.T. ! Défendons plus que jamais notre projet d'équipe médicale coopérative : c'est notre POUVOIR D'AGIR... Hic et nunc. Jean-Claude GUIRAUD ET LA REFORME ? Y a pas le “FEUX” ! Changement de Ministre annonçé. Le Nouveau B. ne va-il pas BOUTER la Réforme Du FEU B. ? Suite au prochain numéro … >> É ditorial >> S ommaire le Journal des professionnels de la Santé au Travail FEVRIER 2009 1 Le Journal des professionnels de la Santé au Travail février 2009 N ° 35 Les préoccupations des congressistes Des infirmières sont aujourd’hui embauchées dans les services inter entreprises mais leurs postes ne sont pas cadrés. Les expérimentations vont de l'abattage et remplissage de cases, à l'entretien professionnel mais pour faire quoi ? Si on interroge des salariés qui ont été reçus par une infirmière dans le cadre de ces entretiens, ils répondent qu'ils n'ont jamais été si bien suivis. Comment analyser cela ? Dans l’approche actuelle, l’aptitude sanctionne l’examen : le médecin du travail a souvent été un alibi qui n'a pas fait progresser la santé au travail. L’arrivée des IPRP a peu amélioré les choses. On reste sur la gestion des risques et non sur la santé au travail. Pourtant l'approche par la clinique médicale du travail est indispensable, il faut la développer. Il faut faire autre chose que des visites médicales, développer les investigations du travail. Avec la pénurie, les médecins ne parviennent pas à faire seuls cette approche médicalisée. Le SNPST a initialisé l'idée d'équipes médicales coopératives. Cependant les expérimentations partent dans tous les sens : on parle de délégation de tâches, d'entretien professionnel et l'aptitude continue de bloquer le fonctionnement d'équipes telle que le SNPST l'imagine. Deux métiers, une clinique ? Existe-t-il une clinique médicale spécifique aux infirmières ou bien y-a-t-il une clinique médicale unique? Il faut se centrer sur la clinique médicale du travail. La clinique, ce sont les investigations qui peuvent être multiples et le champ est celui du travail. Si les références doivent être les mêmes, les métiers sont différents. Travailler à deux, cela marche bien mais les infirmières ont un rôle propre et un entretien infirmier ne sera jamais un entretien médical. Ce sont deux métiers avec un fondement commun. Dans certaines expérimentations, il a été mis en place un dossier infirmier à côté du dossier médical, ce qui est une aberration ! Il doit exister un dossier unique. Les infirmières revendiquent le principe du « care » (prendre soin). Comment travailler ensemble dans cette complémentarité et avec comme objectif : comment faire pour que les salariés se sentent mieux ? Aujourd'hui, il nous faut repenser le métier de médecin du travail avec l'apport des infirmières. Une, deux, trois expérimentations … Si on essaie de faire le point sur les expérimentations actuelles, on s’aperçoit d’abord que l’on a des remontées très inégales. On ne sait pas toujours comment >> suite page 8 >> l’histoire qui tue…l’histoire qui tue…l’histoire qui tue … Demandez vos tickets psy ! Dernière innovation en date sur le marché français du stress business : les bons « spécial divan » … Votre employeur achète un stock de carnets de 5 tickets façon chèques restaurant ou bons cadeaux. En cas de difficulté, le salarié s’adresse au service medico social de l’entreprise : les tickets sont distribués par le médecin, l’infirmière ou l’assistante sociale de la compagnie, afin de garantir la confidentialité. Ils donnent droit à des consultations auprès de psychologues cliniciens expérimentés, aussi bien pour des problèmes professionnels que personnels. La valeur ajoutée de ce dispositif pour l’entreprise ? « La mise en place d’un service d’accompagnement et de soutien psychologique est un signe fort de reconnaissance des salariés qui procure un effet bénéfique sur des facteurs clefs de l’entreprise : équilibre psychique et physique, motivation, initiative, climat social, adhésion, fidélisation des collaborateurs. » On pourrait suggérer aussi : - le ticket oxygène pour les salariés exposés aux poussières fibrosantes, - le ticket chimio pour les salariés exposés aux cancérogènes, - le ticket prothèse audio pour les salariés exposés au bruit... De juteux marchés en perspective ! M.C. Cabrera Limame Pour en savoir plus : www.asp-entreprises.com

JST N 35.QXD:JST N°31 - SNPST

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Actualité du syndicat …p 2

• Réforme de ladémocratie sociale.Repères.

• Contentieux :Responsabilité civiledes médecins dutravail.

Terrain . . . . . . . . . . . . p 3

• Démarche de GAPEPinfirmier en santétravail.

Institutions . . . . . . . . . p 4

• Archéologie de lapsychosomatique.

Plan B . . . . . . . . . . . . p 5

• Rôle des assistantssociaux face à lasouffrance au travail

Chantier . . . . . . . . . . . p 6

• Les risquespsychosociaux : unequestion d’actualité.

• Souffrir au travail,comprendre pour agir.

Euréka . . . . . . . . . . . . p 7

• Risques reproductifs :une prise en compteinsuffisante.

Approche clinique du travail : place de l'équipemédicaliséePar Patrick Bouet et Maryline Blavette

Lors du dernier congrès du SNPST, ce thème a été largement discuté dans la salle. Où ensont les expérimentations ? Qu’est-ce qu’on entend par clinique médicale ? Quelle placepour les différents intervenants ? Quels freins à l’avancement de notre projet ? C’est toutl’objet de cet article.

POUVOIR D'AGIR

Vous trouverez dans une lectureattentive de cet excellent journal, àplusieurs reprises : POUVOIR D'AGIR.Serait-ce le fil rouge de nos métiersde la Santé au Travail, comme il l'estfinalement de tous ceux et celles quitravaillent ?

ARCHEOLOGIE DE LAPSYCHOSOMATIQUE d'IsabelleLAGNY (note de lecture de GérardLUCAS) Les poupées russes! Je nerésiste pas à l'envie de vous livrer manote de lecture de cet article :- Paralysie hystérique- Désorganisation progressive- Relation blanche

Ca ne vous rappelle rien ? Et si lesacteurs de la Santé au Travail sortaientd'une relation blanche ?

LES RISQUES PSYCHO-SOCIAUX deBéatrice LANGER-TAFFENEAU etChantal BERTIN. Encore et toujours...Mais essayons d'y voir plus clair danscette auberge espagnole où chacunpeut amener son ticket psy !

RISQUES REPRODUCTIFS de Marie-Anne MENGEOT : cet article nousretrace la trop lente émergence desexpositions professionnelles dans cesatteintes fondamentales à la vie.Synthèse d'un remarquable travailde la C.E.S. (ConfédérationEuropéenne des Syndicats)

G.A.P.E.P. INFIRMIER de Marie-Christine CABRERA LIMAME, ROLEDE L'ASSISTANT DE SERVICESOCIAL FACE A LA SOUFFRANCEAU TRAVAIL de Julien TORRES etenfin APPROCHE CLINIQUE DUTRAVAIL de Patrick BOUET etMaryline BLAVETTE :l'interdisciplinarité en marche auS.N.P.S.T. !

Défendons plus que jamais notre projetd'équipe médicale coopérative : c'estnotre POUVOIR D'AGIR... Hic et nunc.

Jean-Claude GUIRAUD

ET LA REFORME ?

Y a pas le “FEUX” ! Changement deMinistre annonçé.

Le Nouveau B. ne va-il pas BOUTERla Réforme Du FEU B. ?

Suite au prochain numéro …

>> Éditorial>> Sommaire le Journaldes professionnels

de la Santé au TravailFEVRIER 2009

1Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

N ° 35

Les préoccupations des congressistesDes infirmières sont aujourd’huiembauchées dans les services interentreprises mais leurs postes ne sont pascadrés. Les expérimentations vont del'abattage et remplissage de cases, àl'entretien professionnel mais pour fairequoi ? Si on interroge des salariés qui ontété reçus par une infirmière dans le cadrede ces entretiens, ils répondent qu'ils n'ontjamais été si bien suivis. Comment analysercela ? Dans l’approche actuelle, l’aptitudesanctionne l’examen : le médecin du travaila souvent été un alibi qui n'a pas faitprogresser la santé au travail. L’arrivéedes IPRP a peu amélioré leschoses. On reste sur la gestiondes risques et non sur la santéau travail. Pourtant l'approchepar la clinique médicale dutravail est indispensable, ilfaut la développer. Il fautfaire autre chose que desvisites médicales, développerles investigations du travail.Avec la pénurie, les médecinsne parviennent pas à faireseuls cette approchemédicalisée. Le SNPST ainitialisé l'idée d'équipesmédicales coopératives.Cependant lesexpérimentations partent danstous les sens : on parle dedélégation de tâches,d'entretien professionnel etl'aptitude continue de bloquerle fonctionnement d'équipestelle que le SNPST l'imagine.

Deux métiers, uneclinique ?Existe-t-il une cliniquemédicale spécifique aux

infirmières ou bien y-a-t-il une cliniquemédicale unique? Il faut se centrer sur laclinique médicale du travail. La clinique,ce sont les investigations qui peuvent êtremultiples et le champ est celui du travail.Si les références doivent être les mêmes,les métiers sont différents. Travailler àdeux, cela marche bien mais les infirmièresont un rôle propre et un entretien infirmierne sera jamais un entretien médical. Cesont deux métiers avec un fondementcommun. Dans certaines expérimentations,il a été mis en place un dossier infirmierà côté du dossier médical, ce qui est uneaberration ! Il doit exister un dossier unique.

Les infirmières revendiquent le principedu « care » (prendre soin). Commenttravailler ensemble dans cettecomplémentarité et avec comme objectif :comment faire pour que les salariés sesentent mieux ? Aujourd'hui, il nous fautrepenser le métier de médecin du travailavec l'apport des infirmières.

Une, deux, trois expérimentations …Si on essaie de faire le point sur lesexpérimentations actuelles, on s’aperçoitd’abord que l’on a des remontées trèsinégales. On ne sait pas toujours comment

>> suite page 8 >>

l’histoire qui tue…l’histoire qui tue…l’histoire qui tue …

Demandez vos tickets psy !Dernière innovation en date sur le marché français du stress business : les bons « spécialdivan » … Votre employeur achète un stock de carnets de 5 tickets façon chèques restaurantou bons cadeaux. En cas de difficulté, le salarié s’adresse au service medico social de l’entreprise :les tickets sont distribués par le médecin, l’infirmière ou l’assistante sociale de la compagnie,afin de garantir la confidentialité. Ils donnent droit à des consultations auprès de psychologuescliniciens expérimentés, aussi bien pour des problèmes professionnels que personnels. Lavaleur ajoutée de ce dispositif pour l’entreprise ? « La mise en place d’un service d’accompagnementet de soutien psychologique est un signe fort de reconnaissance des salariés qui procure un effetbénéfique sur des facteurs clefs de l’entreprise : équilibre psychique et physique, motivation,initiative, climat social, adhésion,fidélisation des collaborateurs. »

On pourrait suggérer aussi :- le ticket oxygène pour les salariés

exposés aux poussières fibrosantes,- le ticket chimio pour les salariés

exposés aux cancérogènes,- le ticket prothèse audio pour les

salariés exposés au bruit...

De juteux marchés en perspective !

M.C. Cabrera Limame

Pour en savoir plus : www.asp-entreprises.com

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Par Michel HAMON

A l’occasion du renouvellement des contrats d’assurance Responsabilité civile professionnelle, il est demandéaux médecins du travail de signer un avenant excluant les conséquences pécuniaires de la responsabilitécivile encourue au titre de leurs activités salariées, cette responsabilité devant être assurée par l’établissementemployeur conformément à l’article L.1142-2 du code de santé publique (loi du 4 mars 2002). Cette demandefait suite à un arrêt de la cour de cassation du 12 juillet 2007 qui a reconnu la possibilité pour l’assureurd’un établissement de soins de se retourner contre l’assureur d’un préposé ayant commis une faute. Nousconseillons à nos adhérents médecins de consulter l’analyse et la position du SNPST sur notre site (snpst.org)

2Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

>> Actualité syndicale>>

Contentieux

Responsabilité civile professionnelle des médecins du travail

Réforme de la démocratie sociale : ce qui change...Repères Par Michel HAMON et Gilles ARNAUD

La loi n°2008-789 du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail amodifié de façon importante les règles de la représentativité syndicale et de la démocratie sociale dans l’entreprise.Désormais tous les syndicats doivent faire la preuve de leur représentativité sur la base de leur audience électorale.Sont également modifiées par ce texte les règles de désignation des délégués syndicaux et les critères de validité desaccords collectifs... Nous indiquons ci-dessous quelques repères synthétiques permettant de repérer les modificationsles plus importantes. Pour une analyse plus complète il est nécessaire de se reporter au texte de loi et à la circulaired’application du 13 novembre 2008 ou de solliciter le secrétariat du SNPST.

Règles de représentativitéAvant : Une présomption irréfragable de représentativitéétait accordée à la CGT, FO, la CFDT, la CFTC et laCFE-CGC. Tout syndicat affilié à une organisationsyndicale représentative sur le plan national étaitconsidéré représentatif au niveau de l’entreprise. Toutautre syndicat devait apporter la preuve de sareprésentativité au niveau de l’entreprise ou del’établissement.

Après : A côté des critères généraux (effectifs, cotisations,indépendance, influence, ancienneté, respect des valeursrépublicaines, transparence financière) un nouveaucritère apparaît, celui de l’audience électorale calculéesur le score obtenu au premier tour des électionsprofessionnelles (CE ou DUP ou, à défaut, DP).Au niveau de l’entreprise : le seuil de représentativitéest fixé à 10% des suffrages exprimés au premier tour.La représentativité s’apprécie à chaque nouvelle élection.Au niveau de la branche, le seuil est fixé à 8% et ils’apprécie tous les 4 ans à compter de la première priseen compte de l’audience.

Mesure transitoire : les organisations syndicalesconsidérées comme représentatives au 21 août 2008conservent leur représentativité jusqu’aux prochainesélections professionnelles.

A noter : Pour les organisations syndicales catégoriellesles seuils de représentativité sont calculés uniquementpar rapport aux collèges électoraux concernés (enpratique : collège cadres pour la CFE-CGC). Il est ànoter que le SNPST ne peut pas prétendre à cette exceptionet que son audience électorale sera mesurée sur l’ensembledes collèges.

Elections professionnelles Avant : Seules les organisations syndicales représentativesétaient invitées à négocier le protocole préélectoral etpouvaient présenter des listes au premier tour(organisations représentatives au niveau national oucelles ayant fait la preuve de leur représentativité dansl’entreprise).

Après : Toutes les organisations syndicales satisfaisantaux critères généraux sont invitées à négocier le protocolepréélectoral (convocation par courrier pour les organisationsconsidérées comme représentatives ou ayant constituéune section syndicale, par affichage pour les autres) etpeuvent présenter des listes au premier tour.

A noter : Si le nombre de votants est inférieur à lamoitié des inscrits un second tour doit être organisé.Néanmoins les résultats du premier tour doivent êtredépouillés car ce sont eux qui servent de base au calculde la représentativité.

Délégué syndical et droit syndicalAvant : Dans les entreprises de plus de 50 salariés, lesOS représentatives pouvaient désigner un déléguésyndical. Dans les entreprises de moins de 50 salariésles OS représentatives pouvaient désigner un DP commedélégué syndical (pour la durée de son mandat).

Après : seules les OS représentatives dans l’entreprisepourront désigner un délégué syndical. Le DS devra avoirobtenu au moins 10% des suffrages exprimés (en tant quemembre titulaire ou suppléant) au premier tour des électionsprofessionnelles, mais des exceptions sont possibles.

Mesures transitoires : Les DS en poste avant lapublication de la loi conservent leur mandat jusqu’auxprochaines élections.

A noter : En ce qui concerne le droit syndical lesmodifications apportées par la loi du 20 août concernentaussi la section syndicale, la possibilité de désigner unreprésentant de la section syndicale, la présence d’unreprésentant syndical au CE (se reporter au texte oucontacter le secrétariat du SNPST).

Validité des accords au niveau de l’entrepriseAvant : En l’absence d’accord de branche prévoyantune majorité d’engagement (signature par OS représentantla majorité des salariés), c’est la règle de la non oppositionmajoritaire qui s’appliquait (absence d’opposition desOS représentant la majorité des salariés).

Après : A partir du 1er janvier 2009, signature par uneou plusieurs OS ayant recueilli au moins 30% dessuffrages exprimés au premier tour et absence d’oppositiondes OS ayant recueilli la majorité des suffrages exprimésau premier tour (quel que soit le nombre de votants).

A noter : En l’absence de délégué syndical la loi prévoitla possibilité de signature par des personnes habilitées.

IMPORTANT : Compte tenu des nouvelles règles de représentativité(au niveau des services mais aussi au niveau de labranche interentreprise...) nous demandons àtous nos adhérents d’être vigilants à l’occasiondes prochaines élections professionnelles, de négocierle protocole d’accord préélectoral et de présenterau premier tour, dans chaque collège, deslistes syndicales SNPST.

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>> Terrain>>

En pratique :Nous nous réunissons une journée tous les deux moisà Lyon. Le groupe est volontairement limité afin defavoriser les échanges et la présentation de nosobservations. Pour la première année de fonctionnement,nous avons demandé un accompagnement méthodologiquepar un professionnel ayant déjà expérimenté la démarche.Faute de connaître un infirmier expert dans ce domaine,nous avons fait appel à un médecin du travail qualifiépour nous éclairer sur les concepts de clinique del’activité et nous aider à construire des observationscliniques (monographies) à partir d’entretiens infirmiersréalisés sur nos sites respectifs.

Perte de sens …Lors du tour de table de présentation au cours de lapremière séance, nous avons évoqué la perte de sensde notre spécialité, liée en partie à l’éparpillement denos compétences : nous nous sommes formées energonomie, en psychologie du travail, en hygièneindustrielle. Pourtant, nous ne sommes ni épidémiologistes,ni métrologues, ni toxicologues. Nous rejoignons alorsle questionnement de nos collègues hospitalières etlibérales : plutôt « technique » ou plutôt « relationnel » ?Qu’est-ce qui fait notre spécificité ? Quelle plus-value

apporte une infirmière de santé au travail (IST) à lasanté des salarié(e)s ?

… et retour au « care » !En revenant à notre cœur de métier : la clinique. Enretournant vers les fondamentaux : les concepts et ladémarche de soin infirmier. La clinique est l’ensembledes données obtenues par l’observation des malades.Le mot « clinique » vient de klinicos, dérivé de klinê(lit, salle des malades). Le klinicos était le médecin quise penchait sur le malade, à son chevet. En français, sepencher ne désigne pas seulement une posture physique,c’est aussi porter intérêt, s’occuper de …On peut définirla clinique infirmière à partir de cette notion de sollicitudeattentive de l’IST avec le patient-salarié. « Le regardinfirmier est porté par le care, le souci des autres, l'attentionglobale à l'autre » nous dit Fabienne Bardot, médecindu travail.

La consultation infirmière avant, pendant etaprèsL’entretien infirmier est l’outil privilégié pour aider lesalarié à se réapproprier son histoire à partir des effetsdu travail sur sa santé, en lui redonnant une forme depouvoir d’agir, grâce aux liens qu’il pourra faire entreson vécu, son travail réel qu’il aura verbalisé et débattuavec l’infirmière et sa santé. L’issue d’une consultationinfirmière pourrait ouvrir le chemin à une possibilitéde penser la situation par l’acteur lui-même, le salarié,et par-là même de la transformer. Nous soutenons là lemodèle de santé au travail défendu par Yves Clot etPhilippe Davezies (clinique de la subversion).

A l’infirmerie ou au poste de travail, nous recueillonsde nombreuses données de santé qui, parfois, se limitentà notre mémoire orale ou à une transmission verbale aumédecin du travail. Nous collectons souvent desinformations brutes dans des cahiers de notes, sur despost-it ou dans un dossier informatique. Mais elles sontrarement exploitées parce que difficilement exploitables.Notre démarche, au sein du GAPEP, consiste à organiserces informations à partir de la rédaction écrite del’entretien. Notre fil conducteur consiste en quatrequestions nous évitant de nous éparpiller : tout d’abord,la dimension historique (rechercher la genèse desévènements passés pouvant éclairer la situation présente)ensuite les objets (repérer les objets de la controverse,

c’est-à-dire ce sur quoi repose le conflit au travail) puisfaire émerger la dynamique à l’œuvre autour des objets,et enfin montrer les effets sur la santé. Ce travaild’élaboration est très exigeant : rédiger par écrit unentretien oral, a posteriori, ne pas déformer les proposou la pensée du salarié, tenir compte des non dits, dessilences, alors que nous avons une culture essentiellementorale. Noter les informations transmises par nos sensen cours d’entretiens, les attitudes corporelles de lapersonne, les traces du travail sur le corps, tout celan’est pas simple ! Le travail de rédaction nous amènede nouvelles questions, à poser au salarié ou à l’entourageprofessionnel (médecin du travail, assistante sociale,CHSCT) créant là une dynamique ne se limitant pas àl’écoute compassionnelle. En séance de travail, nousprésentons notre monographie aux pairs et au médecinexpérimenté. Tous ont un œil neuf, extérieur à la situation,à l’entreprise, à l’activité. Ils ne connaissent pas lesalarié et, de ce fait, ne l’enferment pas dans une étiquette,dans un profil figé historiquement et socialement (« râleur »« alcoolique » « psy »). Par leurs interrogations, ils nousamènent à repréciser ou à rechercher des informationscomplémentaires et nous proposent des pistes de réflexionet d’action, contribuant ainsi à la dynamique dequestionnement et de transformation. Il s’agit d’une co-construction entre l’infirmière et le groupe, en gardanttoujours le salarié et sa demande de santé au cœur dela problématique.

Prenons de la hauteurCe travail collectif, par les échanges et le questionnementmutuel, contribue à l’élaboration commune de règlesde métier. Il nous oblige à lever le nez du guidon, à nousinterroger sur nos pratiques quotidiennes enkystées dansla routine. En partant de notre culture infirmière (priseen charge globale de la personne, dans ses dimensionsphysique, psychique et sociale, satisfaction des quatorzebesoins fondamentaux définis par V. Henderson, relationd’aide et écoute compréhensive) notre approche cliniquedécortiquée et approfondie par le GAPEP participe àla construction du métier d’IST. Développer cette démarchene peut que favoriser la coopération avec le médecindu travail, par le travail de recueil et d’analyse desdonnées relatives au lien entre travail et santé et parles allers et retours (transmissions ciblées) entre cesdeux professionnels, aux cultures différentes etcomplémentaires, réunis par le même objectif : « Préserverla santé des salariés ».

Démarche de GAPEP infirmier en santé travail (Groupe d’Analyse des Pratiques Entre Pairs)Par M.C. Cabrera Limame

Les professions de santé souffrent d’un déficit, voire d’une absence d’évaluation de leurs pratiques professionnelles(EPP). La Haute Autorité de Santé (HAS) impulse progressivement cette démarche dans le but d’améliorer la qualitédes soins dispensés. En services de santé au travail, médecins et infirmières mènent de nombreuses actions sans évaluerleur impact, leur efficacité ou leur pertinence. Un groupe de travail infirmier s’est constitué au sein de l’associatione-pairs, organisme agréé par l’HAS. Voici les premiers retours.

3Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e …

Les constats du réseau RNV3P :Le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles regroupe 33 centres de consultations hospitalières de maladies professionnelles. Iljoue un rôle sentinelle d’alerte en recueillant des données de santé en lien avec le travail. Or depuis sa création, ce réseau constate une nette augmentation des maladiespsychiatriques : 15% en 2006 contre 3% en 2001. Chez les travailleuses, ces pathologies constituent la première cause de consultations (29%) avant les problèmesde dermatologie (22%) ou du système respiratoire (17%) et les TMS (13%). Ces données sont à corréler aux milieux où le taux d’emploi féminin est élevé (secteurhospitalier et métiers d’aide à la personne). Pour les hommes, viennent en tête les maladies du système respiratoire (38%) notamment dues à l’amiante. Les cancerssont la deuxième cause d’origine professionnelle (13%) devant les pathologies dermatologiques et osteo-articulaires (respectivement 11 et 10%). Les problèmespsychiatriques représentent 7% des motifs de consultation chez les travailleurs.

Source : Rapport d’activité du RNV3P, octobre 2007, disponible sur Internet.

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Qu'un médecin du travail soit publié par la RevuePsychiatrie Française (Vol XXXVIII n° 5/2007) ne relèvepas que du hasard d'un itinéraire. Cette recherche inciteà l'application d'investigations cliniques en santé autravail pour restituer le pouvoir d'agir.

A travers l'histoire de la psychosomatique au 20ème siècle,l'auteure met en exergue quelques éléments clefs decompréhension.

La dimension symbolique d’un symptôme physique,en l’occurrence la paralysie hystérique, est uneincontestable découverte de la psychanalyse, mais ellene peut rendre compte de l'ensemble des manifestationssomatiques. Elle surviendrait exclusivement chez despersonnes dont le fonctionnement psychique est le plusabouti sur le plan affectif : la structure névrotique (décritepar Freud).

Le travail de l'école de Paris à partir des années 50(dont Pierre Marty est le chef de file) s'élabore dans unaller retour incessant entre l'observation clinique et laréflexion théorique. Ces psychanalystes découvrent ainsichez les personnes atteintes de maladies somatiquesdont l’évolution est spontanément défavorable, uneinsuffisance de fonctionnement mental passager oupermanent assez fréquente, non repérée jusqu’à présentcomme élément significatif par la psychanalyse. Penséeopératoire et dépression essentielle, décrites précisémentensuite par l’école de psychosomatique de Paris,préluderaient le plus souvent aux manifestationssomatiques les plus graves et parfois mortelles tellesque les cancers. Alors que les facteurs exogènes et lesmécanismes physiopathologiques de cancérogénèse sontexplorés par les recherches des sciences expérimentales,les évènements psychiques qui se déroulent en mêmetemps évoquent une déstructuration concomitante decertains processus spécifiques de la pensée associative.Cet évènement complexe à l’œuvre de manière parallèledans la psyché et le soma, est formalisé par l’école deParis par le terme de désorganisation progressive.

Des manifestations somatiques bénignes (spontanément

réversibles) seraient les marques sur le corps d’unprocessus psychique de régression (dans un sens quiest bénéfique), une sorte de retour partiel en arrièrepour mieux repartir. Dans ces dernières circonstances,les psychanalystes de l’école de Paris soutiennent qu’unedimension symbolique du symptôme ne peut être miseen évidence. Ils proposent que le symptôme soit le plussouvent, non pas un retour du refoulé porteur de symbole,mais la conséquence d’un échec ponctuel du travailpsychique et la manifestation sur le corps d’une répressionde motions pulsionnelles insupportables mais qui nesont pas pour autant inconscientes. Les fragilitéssomatiques particulières de chacun liées au terraingénétique et à l’histoire psychique inscrite dans le corps,ceci combiné parfois à des facteurs exogènes (allergènes,virus, activités, …), détermineraient par ailleurs le choixde l’organe.

En conclusion, il arrive souvent que les patients atteintsde pathologies graves, soient en manque de représentationsmentales. Ils verbalisent peu leurs affects avec leursproches comme avec leur analyste. Tout clinicien commetout psychosomaticien, devrait sortir de la relationblanche, inconsistante, pour mobiliser les affects dupatient et restaurer sa capacité à agir pour la protectionde sa santé et de sa vie. La psychologie comportementalistequi se développe aujourd’hui en occident en directiondes entreprises pour la gestion du stress, cultive cetterelation blanche tout en laissant de côté la question descauses des pathologies engendrées par le travail. Pire,elle en retourne la responsabilité sur le travailleur montrécomme quelqu’un qui doit apprendre à maitriser soncorps et ses émotions pour être un bon travailleur enbonne santé. L’abord psychosomatique au contraire,ancré dans la psychanalyse, donne des outils au médecintraitant pour comprendre le phénomène morbide àl’œuvre chez son patient et des pistes pour le traiter.Pour le médecin du travail, l’abord psychosomatiquedes salariés s’articule sans contradiction dans sa pratiqueavec l’analyse psychodynamique du travail.

Isabelle Lagny a bien voulu répondre à la question que

nous lui avons posée suite à cette lecture :

De quelle manière ces connaissances de lapsychosomatique peuvent-elles être mises à profitdans l’examen médicoprofessionnel du salarié àla visite médicale de médecine du travail ?

L’explosion des troubles musculo-squelettiques et deslombalgies en milieu de travail, a conduit certains àproposer de manière systématique une explicationsymbolique aux symptômes physiques présentés : « Ilsen ont plein le dos », a-t-on entendu dire par certainsmédecins du travail. Pourtant d’une manière générale,seul un travail analytique approfondi engageant laparticipation active du patient, permet de mettre enévidence la dimension symbolique ou non de lasymptomatologie somatique et de comprendre commentle symptôme ou la maladie chez chaque patient s’inscritdans l’économie et la dynamique psychiques qui luisont singulières. Toute généralisation est donc a prioriune erreur. Le médecin du travail n’a pas la formationrequise pour effectuer avec le patient-salarié cetteexploration qui nécessite d’être un psychanalysteexpérimenté. Mais cela ne le prive pas pour autantd’accéder un peu aux processus psychiques et somatiquesqui se déploient sous ses yeux et à en noter lescaractéristiques et les corrélations temporelles. Ainsi,les trois grands champs de pathologies somatiquesenvisagées par les psychosomaticiens de l’école de Paris,maladies graves, symptômes ou maladies fonctionnellesou encore symptômes fugaces de l’hystérie, renvoientà trois types distincts de fonctionnement mental (oustructure mentale) que le médecin du travail pourraitapprendre à repérer. Il lui faudrait pour cela modifierun peu son regard sur le patient et en enrichir sa manièrede conduire l’entretien à la visite médicale.

Les décompensations psychosomatiques doivent êtrel'objet d'identifications diagnostiques et d'explorationdu lien au travail par le médecin du travail, pour restaurerau salarié un pouvoir de comprendre et d'agir en regardde sa situation de travail.

>> Institution>>

Archéologie de la psychosomatique par I. Lagnynote de lecture de Gérard Lucas

4Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

annonce…annonce…annonce…

Le SNPST organise uneréunion publique à Lyon le6 mars : les interventions dePhilippe Davezies, enseignantchercheur, de Sylvie Gaude,infirmière de santé au travailet de Fabienne Bardot,médecin du travail,contribueront au débat surla construction de nos métiersrespectifs et sur le travail enéquipe. Venez nombreux !Inscription préalable [email protected]

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Tout d’abord, il me semble important de rappeler quele service social en entreprise a été créé par la loi du28 Juillet 1942 (articles 9 à 14). Ses acteurs interviennentdirectement sur le lieu de travail des salariés et ont pourmission de veiller à leur bien être, tant d’un point devue personnel que professionnel. De ce fait, le servicesocial est légitime pour intervenir dans une situationde souffrance au travail et de mal être au travail. Eneffet, il est reconnu que les dysfonctionnementsprofessionnels ont des répercussions sur la vie privéedes salariés, tout comme des dysfonctionnements d’ordrepersonnel peuvent en avoir dans le cadre professionnel.

Il ressort de mon enquête auprès de différentsprofessionnels ainsi que de mon expérience en servicesocial du personnel que, malheureusement, nous nesommes pas armés pour faire face à ce genre de situations.La prise en charge peut donc varier sensiblement suivantles professionnels mais on peut toutefois dégager troisgrandes phases dans cette prise en charge : l’écoute, lacompréhension et l’orientation. En fonction desprofessionnels, de leur expérience, de leur connaissancede l’entreprise, de leur compréhension de la situation,l’accent mis sur ces trois axes d’interventions n’est pasle même.

L’écouteTout d’abord, il est de notre devoir et de notre éthiqued’apporter aux salariés au moins une écoute, aussi activesoit elle, à leur situation ; d’autant plus si nous nesommes pas en mesure de fournir des réponses. Il estimportant de signifier à l’agent que son message dedétresse, de souffrance, a été entendu. Il est primordialde lui permettre et de l’aider à verbaliser cette souffrance.Par ce biais là, nous lui permettons également d’accéderà une reconnaissance de sa souffrance. Cependant,reconnaître la souffrance de la personne n’équivaut pasà une reconnaissance juridique et donc à une réparation.

Nous nous devons de préciser que seuls les cas deharcèlement moral avérés aux yeux de la loi font l’objetde cette reconnaissance et de réparations.

La compréhensionDans tous les cas, y compris dans les situations deharcèlement moral reconnues, nous devons éviter quele salarié s’enferme dans une condition de victime carà travers cela, il devient passif et donc objet de sasouffrance. Notre rôle, ainsi que celui des autresprofessionnels intervenants auprès de l’agent, est de lerendre actif dans sa souffrance et donc de lui donnerles moyens de la comprendre. La verbalisation de lasituation par le salarié peut permettre d’entrer dansl’étape de compréhension de la situation. Il nous fautdonc l’aider à comprendre quel a pu être le point derupture qui a permis de basculer dans la situation desouffrance au travail et ce qui fait cette souffrance.

L’orientationLe troisième axe de la prise en charge de l’assistantsocial de service de prévention (ASSP) est, comme j’aipu le dire précédemment, celui de l’orientation. De monpoint de vue, elle a un rôle multiple : apporter uneréponse au salarié, apporter des éclairages propres àd’autres professions, mais également à maintenir untissu social autour de la personne. En effet, j’ai puconstater à travers mon enquête que le salarié afréquemment tendance à s’isoler de ses collègues (voirde ses proches) ou dans certaines situations peut êtrerejeté par ces derniers. Pour remédier à cela, nouspouvons proposer différentes pistes de travail et deréflexions car il nous faut tenir compte de la réalité del’entreprise (présence ou absence de syndicats, présencecontinue d’un service social ou non, de même pour lamédecine professionnelle, …) mais également de la

situation géographique (présence dans la ville de serviceshospitaliers spécialisés, d’associations,…) ainsi que dela situation personnelle de l’agent (marié, divorcé,célibataire, présence ou absence de la famille,…). Ilressort de mon enquête que les ASSP interrogés trouventimportant de diversifier les intervenants dans ce genrede situations et mettent notamment l’accent sur uneintervention dans l’entreprise avec des professionnelsqui en connaissent les rouages mais également à l’extérieurde l’entreprise afin de sortir cette souffrance de soncontexte.

La médecine de préventionEn ce qui concerne les relations avec les médecins deprévention, ils jouent bien évidemment un rôle centraldans la prise en charge de la souffrance au travail. C’estvers eux que l’on oriente en premier, tant pour des raisonsmédicales que pour les connaissances qu’ils ont en lamatière. Ils jouent un rôle incontournable et, il me fautbien l’avouer, des fois se considèrent comme tel. Autantles différents interlocuteurs dépositaires d’une parolede souffrance au travail (ASSP, syndicalistes, RRH,…)orientent vers ces médecins de manière systématique,autant l’inverse n’est pas vrai. Visiblement, certainsvont même à considérer que cela ne relève que de leurcompétence.

Les syndicatsPour ce qui est des relations avec les syndicats,malheureusement, à part quelques syndicalistes isolésdans leur entreprise ou administration, la majorité d’entreeux ne font pas un enjeu de la question de la souffranceau travail ou n’en ont qu’une vision très limitée(harcèlement moral,…). Cependant il faut noter queleur appui et leur soutien est parfois essentiel, notammentdans certaines instances.

>> Plan B>>

Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

Rôle de l’assistant de service social face à la souffrance autravailPar Julien Torres

A travers cet article, je vais vous faire part des réflexions qui ont été les miennes pour l’élaboration de mon mémoirede fin d’étude intitulé : La prise en charge du harcèlement moral par un assistant de service social du personnel.Néanmoins, je ne me limiterai pas dans cet article au seul harcèlement moral mais je tâcherai de traiter plus globalementde la souffrance au travail.

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17% des salariés s’estiment victimes de comportements hostiles au travail :En 2003, dans le cadre de l’enquête SUMER, 25 000 salariés ont rempli un auto-questionnaire sur les situations difficiles au travail. Trois types de comportementshostiles émergent : des attitudes perçues comme méprisantes pour 6,5% des salariés, un déni de reconnaissance au travail signalé par 9% des personnes et enfin2% des travailleurs évoquent des atteintes à la dignité à caractère dégradant. Les femmes seraient plus souvent exposées à des comportements méprisants. Lesagents de sécurité mentionnent des atteintes dégradantes de la part du public. Quant au personnel de nettoyage et degardiennage, il souffre d’un déni de reconnaissance. Le poids de la surveillance hiérarchique et des organisations du travailtendues expliquent ces ressentis. On constate un lien entre risques psychosociaux et comportements hostiles : les salariés exposés soulignent une demandepsychologique élevée, un manque de latitude décisionnelle et de soutien social.Enfin, les comportements hostiles sont associés à des troubles de santé : 34% des salariés exposés à des atteintes dégradantesindiquent un mauvais état de santé ; ils sont 22% en cas de déni de reconnaissance et 20% lors de comportementsméprisants. Les arrêts de travail pour maladie sont plus nombreux dans ces populations exposées. Ces personnes signalentégalement une consommation de médicaments, d’alcool et de tabac du fait de leurs soucis professionnels.

Source : Premières Synthèses de la DARES, n°22.2. Mai 2008.

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Serge Volkoff, statisticien, ergonome, directeurdu CREAPTIl s’interroge sur la « nouveauté » de ces risques et meten garde contre les effets de mode qui tendraient à fairecroire qu’on sait très bien de quoi on parle, que ce sontdes risques nouveaux qui remplacent les risquesprécédents et que ce sont des risques passagers. Parlerde « risques psychosociaux » évite d’employer des motscomme : peur, débordement, ennui, insatisfaction,négation des valeurs …, beaucoup moins « tendances »dans l’entreprise. Pour lui, il serait dangereux de penser(quand on connaît l’imbrication entre risques physiques,par exemple les TMS, et risques psycho-sociaux) queles risques d’atteinte physique ont disparu et d’opposerouvriers à salariés du « tertiaire » en pensant que cesderniers ne sont pas exposés à des risques physiques.Ce qui est nouveau, c’est l’irruption des contraintescommerciales dans le monde industriel (adaptation entemps réel de la production à la demande du client), etdes contraintes industrielles dans le domaine commercial(centres d’appel, gestion informatisée, contrôle destemps et des flux …). Il en résulte une perte de la relativestabilité du monde industriel et une perte de la relativefluidité du monde commercial. La densité du travail etson imprévisibilité augmentent dans tous les secteurs.Par ailleurs, Serge Volkoff pense qu’il serait égalementillusoire de considérer cette situation comme temporaire,d’où la nécessité de se pencher sur les possibilités

d’interventions locales contextualisées « en évitant ledéni et la dénégation d’une part et le fatalisme d’autrepart, il y a place pour agir… »

Philippe Davezies, enseignant chercheur enmédecine et santé au travail à l’UniversitéLyon 1L’approche individuelle de la « gestion du stress » amontré son inefficacité, chez Renault en particulier oùni l’observatoire du stress, ni l’analyse de milliers dequestionnaires n’ont permis d’éviter la vague de suicidesau Technocentre. Cette approche est de toute façon déjàdépassée, comme le prouve l’accord sur le stress signé,entre autres, par le MEDEF, la CGPME et l’UPA, quicible clairement l’organisation et les processus de travail.L’approche statistique des risques psychosociaux, trèsdemandée par les services RH des entreprises, est parailleurs surtout utile pour fournir des indicateurs degestion, mais laisse penser que tout serait une questionde variation quantitative (on passerait du physiologiqueau pathologique selon le modèle de l’usure) et que leretour à l’ordre ne serait qu’une question de dosage.Cette approche quantitative a aussi l’inconvénientd’amalgamer dans les méthodes de calcul l’expressionde « ceux qui se plaignent » et de « ceux qui ne seplaignent pas », donc de transformer un phénomènequalitatif en une variable quantitative. Or l’apparition

de pathologies liées à ces risques est issue de ruptures :décompensations liées à un univers de contradictions,de dilemmes, de conflits de logiques pris en chargeindividuellement sans soutien social, choc de visionsqualitativement différentes du résultat à obtenir et desmoyens d’y parvenir. Pour lui, il est nécessaire dereprendre avec les salariés le débat sur ces tensionspour qu’ils retrouvent leur capacité d’expression. Sansla prise en compte des dimensions polémiques desactivités de travail, de ces conflits de forces, il ne peuty avoir d’action sérieuse sur la souffrance au travail.

Yves Clot professeur au CNAM, chaire depsychologie du travailLes notions de collectif et de pouvoir d’agir sont centrales.Parler de l’activité, c’est le moyen de retrouver le collectif,qui est le lieu de la discorde, de la dispute (pour leplaisir) sur ce qu’est le travail bien fait. Cette questionde la qualité du travail, qui provoque la division et lacontroverse, doit être mise en discussion entre les salariéscar c’est une possibilité pour eux de faire à nouveauautorité sur le travail, c'est-à-dire de retrouver le pouvoird’agir.

Pour visionner les interventions : http://www.sante-et-travail.fr/index.php. Cliquer sur « Déjouer lespièges des risques psychosociaux »

Les risques psychosociaux : une question d’actualitéPar Béatrice Langer-Tafforeau et Chantal Bertin

Le 15 octobre dernier s’est tenue à Paris une rencontre organisée par la revue Santé et Travail sur le thème : « Au-delà du business du stress, déjouer les pièges des risques psychosociaux ». Elle avait pour but d’apporter des informationset des pistes de réflexion à l’ensemble des acteurs de la prévention. Les différents intervenants ont particulièrementpointé le développement actuel de solutions qui proposent d’agir sur les individus (formations à la gestion du stress,cellules d’écoute, numéro vert), oubliant soigneusement, dans une approche consensuelle, la recherche des causes,annulant ainsi les possibilités de faire réellement de la prévention. L’approche préconisée par les organisateurs de cecolloque est celle qui passe par la question du travail, ce n’est ni la plus facile, ni la plus rassurante, ni la plus …commerciale ! Voici la synthèse de trois interventions :

6Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

>> Chantier>>

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Budget 2009 : les sénateurs taxent les victimes du travailLe 21 novembre 2008, le Sénat a adopté, contre l’avis de Christine Lagarde, un amendement du sénateur Jégou prévoyant la fiscalisation des indemnités journalièresd’accidents du travail et de maladies professionnelles. Cette imposition constitue une atteinte au principe général de non-fiscalisation des indemnisations de réparationdu préjudice corporel. Ce serait aussi une atteinte supplémentaire au droit à réparation des victimes du travail, lesquelles ne bénéficient toujours que d’une réparationforfaitaire de leurs préjudices contrairement aux autres victimes (accidents de la route, accidents médicaux, …). Cet amendement, s’il était maintenu, conduirait àfiscaliser les indemnités journalières d’une victime de l’amiante, d’un travailleur atteint d’un cancer professionnel, d’un paraplégique en rééducation ! Votant pour cet amendement, Michel Charasse a déclaré que certaines exonérations seraient dues à d’anciens « banquets trop arrosés avec les ministres du travail » …La FNATH invite les sénateurs à plus de sérieux sur cette question qui touche des salariés en grande précarité et vous propose de signer la pétition en ligne contre lafiscalisation des indemnités journalières des victimes du travail sur le site www.fnath.org.Le SNPST s’associe à cette action en dénonçant la casse de la Sécurité sociale dans un communiqué de presse en date du décembre 2008 disponible sur notre site : snpst.org.

La souffrance au travail nous concerne tous. La plupartdu temps, cette souffrance est vécue dans la honte, l’isolementet la culpabilité. Cette souffrance s’accompagne d’uneforme d’isolement. J’ai écrit cet ouvrage, issu de monexpérience de médecin du travail, pour tenter de repérer,comprendre, et agir pour prévenir la souffrance au travail.Elucider également le rôle du travail dans ce qui peutnous malmener si profondément, envahir notre vie affectiveet familiale et en bouleverser nos comportements et affects.Ce livre veut donner à voir et à comprendre ce qui nousmalmène quotidiennement. Cet ouvrage décrit des histoiresindividuelles, des « trajectoires » personnelles qui reflètent

une diversité de situations cliniques. Chacun y retrouvera,j’espère, des similitudes avec sa propre expérience. Cesmonographies individuelles ou collectives sont instruitesde telle façon que les clés pour l’analyse et la compréhensiony sont progressivement abordées. Ce qui est décrit est unepart de la « normalité » des effets actuels du travail surla santé. Ces personnes malmenées, dont je retrace leshistoires, ne sont pas des cas isolés mais des variationssur un thème largement commun à l’ensemble du mondedu travail moderne.

Le renouveau de la profession de médecin du travail passepar une pratique qui place au cœur de son action la

question du travail et de ses effets sur la santé, soninvestigation, et une approche compréhensive qui tientcompte de la parole et de l’expérience unique des salariés.La consultation clinique en est le soubassement. Perdrece rapport clinique individuel, c’est voir disparaître lesfondements de ce métier.

Cet ouvrage – j’espère – permettra à certains, maltraitéspar un travail auquel ils pensaient avoir tant donné, d’enêtre un peu plus acteur. Il faut rompre avec le cercle vicieuxde l’enfermement dans la douleur morale, et des mursqu’elle dresse autour de nous. Ceci, afin de mieuxcomprendre les causes des maux qui nous rongent.

Souffrir au travail, comprendre pour agir par Dominique Huez

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Le drame de la thalidomide Celle-ci, commercialisée comme somnifèreà partir de 1957, avait la réputation d’êtresans danger et sans risque d'overdose,contrairement aux barbituriques. Dès1959, on signale la naissance de bébésgravement déformés, sans bras, sansjambes. Les cas se multiplient et sontobservés un peu partout dans le monde.Le coupable est finalement identifié en1961, à la suite des déductions faitesparallèlement par un pédiatre allemandet un médecin australien. Les médicamentsà base de thalidomide sont retirés dumarché britannique et allemand dèsnovembre 1961. Les États-Unis serontépargnés grâce à la vigilance du docteurFrances Kelsey, employée de la Food andDrug Administration (FDA) Elle seradécorée par le président Kennedy pouravoir épargné à l'Amérique cette tragédie.Aujourd'hui, les médecins et leurspatientes, enceintes, sont plus attentifsà la prise de médicaments pendant lagrossesse. Mais qu'en est-il des produitschimiques présents dans l'environnementou le milieu de travail, parfois à l'insudes populations et des travailleurs ? Pourles chercheurs, les substances chimiquessont susceptibles de causer un largeéventail de handicaps chez les enfants,dont les malformations anatomiques sontseulement les plus évidentes. Certainessubstances peuvent entraîner, par desdommages au cerveau du fœtus, desdéficits neurologiques et comportementaux,de légères diminutions du quotientintellectuel ayant des conséquences surle développement des enfants.

Prise de conscience aux États-UnisDès 1991, un rapport du Sénat américainavait fait état des préoccupationscroissantes concernant les naissances etles grossesses. Ce rapport estimait queces problèmes avaient en communcertaines causes liées à une expositionenvironnementale à des substanceschimiques, exposition parfaitementévitable. Après analyse de la littératurescientifique, le Sénat dressait une listede 30 substances (non comprises lesmédicaments) particulièrementpréoccupantes pour la reproduction et lagrossesse : quasi toutes concernaient lemilieu de travail. Selon ce rapport,l'exposition à certaines de ces substances,avant la conception, pouvait avoir desconséquences sur la fertilité, les faussescouches ou le développement du foetus.Pour l'homme, figuraient toutparticulièrement : le chlordecone, le DBCP,le tabagisme, le chloroprène, le dibromured'éthylène, le plomb, le chlorure de vinyle,l'alcool. Pour la femme, le chlordecone,le mercure, le tabagisme, le disulfure decarbone, l'oxyde d'éthylène, l'alcool. Lerapport dénonçait l'absence de donnéestoxicologiques et épidémiologiques pour

des substances soupçonnées d'être toxiquespour la reproduction et néanmoins d'usagecourant dans des applications médicalesou industrielles. Il regrettait égalementque les agences américaines ayant encharge la santé publique, la sécurité etla santé des travailleurs ne disposent pasde données sur les risques reproductifsde substances ni de limites d'exposition.Il concluait "que la protection de la santépublique, offerte par la réglementationen vigueur vis-à-vis des risquesreproductifs, était au mieux incertaine".En 2006, un premier bilan était dressépar les chercheurs : sur les 84 000substances chimiques présentes sur leslieux de travail, seules 4 000 ont étéévaluées pour leur toxicité reproductive.Une liste des substances à étudier enpriorité est dressée : le dibutyl phthalate,l'acide borique, le tricresyl phosphate, leN,N-dimethyl-fornamide, l'acrylamide,le N-hydroxymethylacrylamide, le 4-chloronitrobenzène, le 2-butoxyethanol,l'acide oxalique, le bisphenol A et l'ethylèneglycol. Depuis, les chercheurs estimentque deux nouveaux champs d'investigationsont apparus : les nanoparticules et lesexpositions multiples.

En Europe, REACH suscitebeaucoup d'espoirsLe département santé-sécurité de l'Institutsyndical européen pour la recherche, laformation et la santé-sécurité de laConfédération européenne des syndicats(CES) estime que la législationcommunautaire est aujourd'hui unensemble incohérent et assez inefficace.La nomenclature européenne dessubstances classées toxiques pour lareproduction est notoirement insuffisante.Ainsi 180 substances ont été classéescomme toxiques pour la reproduction,mais 19 seulement en catégorie 1 dont13 se réfèrent au plomb et à ses dérivés.On n'y trouve ni le mercure, ni le 1.3butadiène. Les perturbateurs endocriniensne font pas l'objet d'une classificationparticulière. La liste des substancestoxiques pour la reproduction devraitinclure l'ensemble des substancescancérogènes. Un nombre croissant derecherches indique que l'exposition desparents aux cancérogènes avant et pendantla grossesse pourrait être à l'origine decertains cancers chez leurs enfants.REACH (enregistrement, évaluation etautorisation des produits chimiques),adopté fin 2006, suscite de nombreuxespoirs. Un premier groupe de 15substances particulièrement préoccupantespour la santé vient d’être rendu public.Dans les entreprises, jusqu'à aujourd'hui,la prévention des risques reproductifs aconcerné essentiellement les femmes eta privilégié l'écartement des travailleusesdes postes de travail dangereux plutôtque l'élimination du risque. Non seulement

cette politique est source de discrimination,mais elle ne prend pas en comptel'exposition des pères et des mères pendanttoute la période qui précède la grossesse.Les travailleurs et leurs représentantsdoivent saisir toutes les opportunitésoffertes par REACH pour améliorer laprévention et éliminer les substanceschimiques et les procédés industriels quis'attaquent aux origines de la vie et à lasanté de leurs enfants.

Pour en savoir plus : Produire et reproduire,quand le travail menace les générationsfutures par M-A Mengeot et L Vogel. 2008.Bochure à commander sur [email protected]

>> Eureka>>

7Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

Risques reproductifs : une prise en compte insuffisante Par Marie-Anne Mengeot, journaliste.

Donner naissance à un enfant malformé, faire une fausse-couche, éprouver des difficultés à avoir des enfants, êtreatteint d'impuissance sont vécus comme des drames personnels dont les causes sont d'abord perçues comme individuelles,parfois familiales ou génétiques. Jusqu'aux années 1960, le dogme de la barrière placentaire protégeant le foetus desatteintes extérieures faisait loi.

Le comité de rédaction du JST et de sa

Revue a contribué lui aussi aux

générations futures : voici

Ewen,

petit fils de

Françoise Blanc

Romane chez

Gilles Arnaud

Raphaël et Léa

chez Marie-

Christine Cabrera

Limame

Emma,

petite fille de

Michel Hamon

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ça fonctionne réellement : à Bordeaux, une infirmièreavec plusieurs médecins, pas de réel cadre, mini entretieninfirmier, mini examen clinique, examens complémentaireset le médecin qui signe l’aptitude. Au suivant ! A Lille,une infirmière, plusieurs médecins, un réel entretienprofessionnel avec des délégations de tâches bien définiesmais le problème réside dans le fait de travailler avecplusieurs médecins. L’expérience d’Orléans paraît plusintéressante : expérience de compagnonnage avec unmédecin et une infirmière. Se pose le problème desprotocoles. On ne peut tout prévoir. Ce serait trop lourd !Il faut qu’une confiance mutuelle s’installe. Pour celail faut apprendre à se connaître, faire des formationsensemble. Il faut également éviter de tomber dans lesprogrammes de santé sur un collectif de salariés quiserait confié aux infirmières, et s’arrêter là. Il estindispensable de définir un cadre juridique à chacun.Il ne peut pas y avoir de développement du rôle et desmissions des infirmières sans lien juridique avec lemédecin. Il faut insister sur la nécessité de faire vivreles commissions medico-techniques afin d'élaborer desprojets d'équipes médicalisées, de faire des retoursd'expériences, de favoriser la pluridisciplinarité dansles services inter.

Mais où est passé notre projet ?Qu'en est-il du projet d’équipes médicales coopérativesde notre syndicat ? On s’aperçoit qu’actuellement aucuneexpérience ne le reprend réellement. D’abord en ce quiconcerne le problème du statut : si le médecin du travaildispose d'un statut protecteur, visant à garantir sonindépendance professionnelle, il n’en est pas de mêmedes autres membres de l’équipe qui doivent pouvoirtravailler et assurer leurs fonctions à l'abri de toutepression des entreprises ou du service de santé au travail.

Pour cela, l'infirmier(e) en santé au travail et l'assistant(e)du médecin doivent être rattaché(e)s hiérarchiquementsur le plan fonctionnel au médecin du travail, garant del’indépendance technique de l’équipe médicalisée. Lacomposition de l'équipe médicale coopérative seraitéquilibrée avec un médecin du travail (MDT) deuxinfirmier(e)s en santé au travail (IST) et deux assistantesmédicales du travail (AMT) Le MDT serait lecoordonnateur de l’équipe. Il garderait la responsabilitédes actions de l’équipe coopérative. L’IST est sous ladépendance hiérarchique du MDT et bénéficie del’autonomie indispensable dans ses actions. Cette dernièreest prévue par la réglementation sous le terme de rôlepropre infirmier. L’AMT intervient selon les protocolesélaborés au sein de l'équipe coopérative, pour desmissions bien définies. Au sein de l'équipe, la formationprofessionnelle initiale ou continue doit être adaptéeaux missions confiées à chacun de ses membres. L'ISTdoit être titulaire du DIUST/licence santé travail ainsique d’une formation en clinique médicale du travail quilui permet d’assurer des consultations infirmières ensanté travail. L'AMT doit avoir bénéficié des formationslui permettant d’exercer pleinement ses missions ausein de l’équipe coopérative. L’activité de ces équipespeut se décliner en actions sur le milieu de travail eten activités cliniques.

Les actions sur le milieu de travail :L’objectif des visites en entreprise est tout d’abord uneconnaissance et une description des conditions de travailet des postes, puis une identification des risques, uneétude critique de l’évaluation des risques et du D.U.élaborés par l'entreprise, ensuite un bilan et un diagnosticen prévention en santé au travail et enfin une contributionà l’élaboration de la fiche d’entreprise. Des actions

ciblées en milieu de travail peuvent être projetées enfonction des problèmes particuliers relevés lors desconsultations réalisées par le MDT ou l'IST ou desconstats effectués à l’occasion des visites d’entreprisesou des études de poste. Ces actions impliquent le MDT,IST, et AMT selon une organisation clairement établie.Les propositions et recommandations sont élaborées soitpar le médecin du travail lui-même, soit par délégationsous sa responsabilité.

L’activité clinique :La mise en place des équipes médicales coopérativesnécessite la suppression de la délivrance de l'aptitudeaprès les consultations. Seules seraient préservées etutilisées les recommandations d'aménagement ou dechangement de poste (article L 241-10-1 du code dutravail) et la prescription d’un retrait du poste de travaildans l’intérêt exclusif de la préservation de la santé dusalarié. L'IST réalise des consultations périodiques selondes protocoles, établis par le MDT, en fonction de donnéesdiscutées et validées par les professionnels qui tiennentcompte des risques professionnels. Elles consistent enun entretien et une information portant sur les risquesdu poste et/ou du métier, des conseils de prévention,l’organisation du suivi professionnel, un examen cliniqueciblé, et une écoute compréhensive du salarié afin derepérer les atteintes à la santé liées au travail. En cequi concerne l’équipe pluridisciplinaire, l’équipe médicales'inscrira dans un projet global de prévention où elleapportera et assumera le point de vue de la cliniquemédicale. Les échanges entre ces acteurs sont de naturedifférente suivant le niveau d’indépendance des IPRPpar rapport à l’employeur, la déontologie et les règlesde métier propres à chaque corps d’IPRP.

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8Le Journal des professionnels de la Santé au Travail • février 2009

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FEVRIER2009

Publication du SNPST (Syndicat Nationaldes Professionnels de la Santé au Travail)

ISSN : 1775-0318

Et mourir de plaisir à la retraite …

La prévention des morts prématurées ? Travailler jusqu’à70 ans ! Bien qu'EVREST ne se soit pas encore penché sur laquestion, l'observation "pragmatique" (tellement à la modeactuellement) révèle que le départ à la retraite génère desmorts prématurées. Perte de l'identité sociale, semble-t-il.A quand d'ailleurs, un MINISTERE DE L'IDENTITESOCIALE ?Ainsi le départ à la retraite à 70 ans n'est qu'une frileusedemi-mesure. Si on veut reculer cette pathologie mortifère,il faudrait avoir le courage d'aller plus loin : 75 ans..... 80ans..... et au-delà, si on veut éviter l'au-delà !Pour ma part, j'ai, aujourdh'ui, honte d'avoir fait valoir mes

droits à la retraite à 63 ans ! J'en suis confus et je sais maintenant que je suis dans la zone à haut risqued'une mort annonçée …

J.C GUIRAUD

fallait le dire…fallait le dire…fallait le dire…fallait le dire …

b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e … b r è v e …

Communiqué de presse du SNPST le 19 décembre 2008 :La chasse à la reconnaissance des maladies professionnelles est ouverte.

En s'attaquant à la modification du tableau n°57 des maladies professionnelles, le gouvernement et le MEDEFveulent casser le thermomètre.

Oui, il y a "explosion" des déclarations du tableau 57. Ce tableau est, certes, révélateur de contraintes physiquesmais aussi et surtout de contraintes organisationnelles du travail. Et c'est ce révélateur de l'aggravation desconditions de travail que l'on veut faire disparaître.

Et ceci alors que les maladies professionnelles sont d'une part sous-déclarées et difficilement reconnues etqu'elles ne sont que la partie émergée de l'iceberg des maladies du travail.

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