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EHESS Judaïsme et politique Le Messianisme by David Banon; Durkheim and the Jews of France by Ivan Strenski; Marxismus und Zionismus by Shlomo Na'aman; Manès Sperber. Un parcours dans le siècle Review by: Michael Löwy Archives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 106 (Apr. - Jun., 1999), pp. 25-29 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30131989 . Accessed: 18/06/2014 02:30 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.143 on Wed, 18 Jun 2014 02:30:46 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Judaïsme et politique

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EHESS

Judaïsme et politiqueLe Messianisme by David Banon; Durkheim and the Jews of France by Ivan Strenski;Marxismus und Zionismus by Shlomo Na'aman; Manès Sperber. Un parcours dans le siècleReview by: Michael LöwyArchives de sciences sociales des religions, 44e Année, No. 106 (Apr. - Jun., 1999), pp. 25-29Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30131989 .

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Arch. de Sc. soc. des Rel., 1999, 106 (avril-juin) 25-29 Michael LOWY

JUDAISME ET POLITIQUE

Apropos de :

BANON (David), Le Messianisme. Paris, PUF, 1998, 125 p., (coll. << Que sais-je ? >>). STRENSKI (Ivan), Durkheim and the Jews of France. Chicago, The University of Chicago Press, 1997, 215 p. NA'AMAN (Shlomo), Marxismus und Zionismus. Ger- lingen, Bleicher Verlag, 1997, 259 p. (coll. << Schriften- reihe des Instituts fir Deutsche Geschichte der Universitit Tel Aviv >>). Manks Sperber. Un parcours dans le sikcle. Paris, Edi- tions du Nadir de l'Alliance Israelite Universelle, 1998, 156 p. (prdface d'Elie Wiesel), (coll. << Voix ).

Le rapport entre le juda'sme et la politique peut &tre envisagd de diffdrentes fagons, mais il existe deux p81es qui jouent un r81e essentiel dans cette configuration : le messianisme et la sdcularisation. Les avatars sdculiers - et politiques - du messia- nisme montrent qu'il serait vain de les considdrer comme mutuellement exclusifs.

La religion juive ne peut pas 8tre rdduite au messianisme : des tendances anti- messianiques, ou des tentatives de <<neutraliser >> cette dimension, ont toujours existd dans le juda'sme. Il n'empeche qu'il s'agit d'un des moments les plus importants et les plus ddterminants dans l'histoire de la spiritualitd juive, et dans le rapport des juifs h la sphire politique.

Comme le monte D.B. dans son << Que sais-je ? >> - une synthise cohdrente et trbs lisible - le messianisme est, le plus souvent, la rdponse h un dchec historique : exil, expulsion, persdcution. II apparait dans la conscience collective comme la promesse utopique destinde i compenser le malheur actuel. Dbs l'origine, les visions eschato- logiques des prophites d'Isradl surgissent sur le fond d'une sdrie de catastrophes. Exigence d'absolu qui vise toujours <<au-deld de ce qui existe >>, le messianisme contient h la fois une tendance restauratrice et une tendance utopique. Selon G. Scholem, dont l' auteur s'inspire souvent, la particularitd du messianisme juif est qu'il

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s'accomplit sur la scene publique, et ne peut pas &tre r6duit au salut des ames individuelles.

C'est dans les textes des prophites bibliques qu'apparaissent pour la premibre fois les iddes messianiques. (Malheureusement, cette partie de l'histoire du messianisme est traitde de fagon beaucoup trop rapide - moins de quatre pages - dans ce petit livre). Si le messianisme rationaliste de Mai'monide n'est pas sans avoir une dimension historique - la fin de l'oppression des nations - c'est avec Don Isaac Abravanel, qu'on trouve, suite i l'expulsion des juifs d'Espagne (1492) un o messianisme politique >>, le rave d'un royaume messianique sans roi qui prendrait la suite des quatre empires d6crits dans la proph6tie de Daniel. Politique est aussi la tentative de deux 6tonnants personnages messianiques du XVIP sidcle, David Reuveni et Shlomo Molcho, qui proposent au Pape Cl1ment VII une alliance de la chretiente avec les juifs pour la reconquete de l'Orient.

Mais le XVF sidcle voit aussi l'apparition, toujours en rnaction a l'expulsion des juifs d'Espagne, d'un messianisme mystique :la Kabbale lourianique - de Isaac Louria Ashkenazi (1534-1572), auteur d'une doctrine du salut complexe et subtile, autour des concepts de shevirat hakelim - la brisure des vases qui contenaient la lumibre divine originaire - et de tikkoun, la reparation cosmique, la reconduction de chaque 616ment de la Cr6ation a sa place primordiale. Sans effacer la dimension politico-historique, la Kabbale de Louria ne met pas moins l'accent sur le moment spirituel de la rddemption : le rassemblement des 6tincelles de la saintet6, enfouies au fond de la rdalit6.

C'est a partir de ces doctrines - mais aussi de certains 6v6nements historiques, comme les pers6cutions des juifs en Ukraine au XVIIe sidcle - que va naitre le plus grand mouvement messianique-mystique de l'histoire du judai'sme, le sabbatai'sme. L'A. suit ici de prbs les indications de G. Scholem dans son magistral ouvrage sur Sabbatai Sevi, notamment sur le r81e capital du th6ologien et prophbre Nathan de Gaza, et sur la dynamique antinomienne >> du mouvement. Un sibcle plus tard, un autre mouvement mystique, le hassidisme, se d6veloppe dans les communaut6s juives, mais cette fois le messianisme est <<neutralis6 >> au profit d'une perspective de r6demption spirituelle individuelle.

Sous le titre o messianisme s6culier >> D.B. examine surtout les rapports - souvent conflictuels - entre traditionalisme religieux et sionisme. Tandis que les orthodoxes de l'Agudat Israel d6noncent le sionisme comme un pseudo-messianisme qui pr6tend se substituer a Dieu, le Ray Kook - premier grand rabbin ashkdnaze en Palestine, sous le mandat britannique - voit dans l'entreprise de colonisation sioniste une oeuvre messianique, dans laquelle les pionniers o socialistes athdes >> sont les instruments de la providence divine. Son fils deviendra un des id6ologues du Gush Emunim, mouve- ment messianique-nationaliste expansionniste qui se mobilise pour la colonisation du <(Grand Israel >>, et dans lequel le moment spatial - la sacralisation de la terre - remplace le moment temporel caract6ristique de la tradition messianique juive. C'est en opposition a ce genre de d6rive nationaliste que des penseurs comme G. Scholem ou Y. Leibowitz ont insist6 sur le caractbre sdculier et non messianique de l'entreprise sioniste.

Curieusement, l'A. - qui met en exergue de son premier chapitre une citation de Walter Benjamin - ne mentionne pas du tout, dans sa section sur le messianisme sdculier, les grands penseurs juifs messianiques-utopiques comme W. Benjamin

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lui-m~me ou Ernst Bloch. De m~me, il est 6tonnant qu'il ne s'intdresse pas i la dimension messianique des grands penseurs juifs modernes comme Martin Buber, Franz Rosenzweig ou Emmanuel Levinas. Mais son Que sais-je ? a reste une trbs utile introduction g6ndrale.

Si la pens6e utopico-r6volutionnaire pr6sente des <affinit6s l61ectives> avec le messianisme, les penseurs juifs sdcularis6s qui se situent du c8t6 de l'ordre social 6tabli - et du progris mesurd - sont plut8t hostiles i la tradition messianique. Un bon exemple pour illustrer cette hypothbse est l'oeuvre d'Emile Durkheim, repr6sentant 6minent d'une couche d'intellectuels juifs frangais assimil6s et laFques. Le livre d'I.S. s'int6- resse moins aux << sources juivesa de Durkheim qu'aux liens entre la Science du judai'sme frangaise, bien repr6sentde dans la Ve section de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes par des enseignants comme Sylvain L6vi, pr6sident de l'Alliance Isradlite Universelle, et les disciplines ou collaborateurs de Durkheim, comme Marcel Mauss ou Henri Hubert. Il montre ainsi que les conceptions des durkheimiens sur la religion comme fait social doivent beaucoup aux travaux des chercheurs juifs actifs dans la Soci6t6 des itudes Juives.

En ce qui concerne l'auteur des Formes dldmentaires de la vie religieuse, I.S. s'inspire des travaux d'Alex Derczanski sur la famille de Durkheim. L'dducation de son phre, Moise Durkheim, dans l'esprit anti-mystique et anti-messianique du ju- dai'sme talmudique de l'Ecole de Troyes, aurait contribu6 au rigorisme moral, au puritanisme et a l'hostilit6 d'Emile Durkheim aux r6volutions sociales et aux utopies socialistes plus radicales. Peut-on expliquer le <socidtarisme> de Durkheim, son intdr&t passionn6 pour les faits sociaux, par son origine juive ? Oui et non. Selon I'A., on pourrait expliquer ce soci6tarisme par le nationalisme, I'ultra-patriotisme de Durkheim, typique de tant de juifs frangais - et encore plus alsaciens - a la fin du XIXe -ddbut du XXe sidcle. Ce nationalisme frangais radical - en partie une r6action a l'antis6mitisme - serait une des raisons du rejet, par Durkheim, de la d6marche individualiste en politique et dans les sciences sociales. Une lacune surprenante dans ce livre est l'absence de toute discussion sur l'attitude de Durkheim face au grand 6v6nement concernant les juifs frangais de son 6poque : l'affaire Dreyfus. I.S. men- tionne en passant que Durkheim a soutenu la cause du capitaine, mais il n'apporte pratiquement aucune pr6cision sur le contenu, la port6e ou les limites de cette prise de position.

Si l'on passe de la France a l'Allemagne, et de la sociologie positiviste au socialisme scientifique, c'est-a-dire d'Emile Durkheim a Karl Marx, on trouvera une configuration politico-culturelle d'un type bien diff6rent. Les deux ont tris peu en commun, si ce n'est d'&tre des intellectuels juifs assimilds, r6solument lai'ques et d6tach6s de la tradition religieuse juive.

On a souvent interpr6t6 le socialisme marxien comme un avatar s6cularis6 du messianisme juif. Sans rdpondre directement a la question, le livre de S.N. sur le marxisme et le sionisme s'inscrit plutat en faux contre cette hypothbse, en montrant l'absence de toute culture juive dans l'dducation du jeune Marx. Son phre, Heinrich Marx, s'dtait fait baptiser pour pouvoir exercer sa profession d'avocat, mais 6tait essentiellement un esprit des Lumibres sans croyance religieuse (tout au plus ddiste). De par sa formation intellectuelle et culturelle, le jeune Marx 6tait plut8t hostile a l'h6ritage jud6o-chr6tien, et admirait le monde palen de la Grbce antique. Si son article de 1844 sur oLa question juivea, ne peut pas, selon S.N., &tre consid6r6 comme

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antisdmite, dans la mesure oit il ddfend le droit des juifs i l'dmancipation, il n'en t6moigne pas moins d'une attitude tout i fait ndgative envers le juda'sme, identifid i l'argent et au commerce.

Le livre de S.N. est surtout un historique, assez bien documentd, des d6bats sur la question juive au sein du mouvement ouvrier d'inspiration marxiste, et du conflit grandissant entre celui-ci et le sionisme. L'auteur - ancien professeur i l'Universit6 de Tel-Aviv - examine attentivement les prises de position de Marx, Engels, Bernstein, Kautsky, Mehring, ainsi que celles des diffdrents courants socialistes juifs, du Bund au Poalei Zion. La dimension religieuse est plut6t absente de son travail, mais en analysant la confrontation entre le communisme et le sionisme socialiste aprbs 1917, il suggtre qu'il s'agit du combat entre deux messianismes, celui de la rdvolution et celui de la terre promise. Les deux ont ceci de paradoxal qu'ils sont portds par des matdrialistes radicaux. C'est une hypothdse intdressante, mais malheureusement elle n'est pas d6veloppde par l'A. et reste A l'dtat de suggestion.

Si l'on peut peut-8tre parler d'un messianisme implicite dans la culture des juifs engag6s dans les mouvements rdvolutionnaires, c'est parmi les intellectuels juifs d'Europe centrale qu'on trouve une filiation assumde et revendiqude entre la tradition messianique des ancttres et l'utopie sociale moderne. Un exemple particulibrement frappant est l'6crivain Mands Sperber, auquel est dddid un fort int6ressant recueil d'essais publid par l'Alliance Isral61ite Universelle.

Nd au d6but du sidcle dans un shtetl de Galicie (Zablotow), 6duqud i Vienne et Berlin, militant communiste jusqu'en 1938, et psychologue disciple d'Alfred Adler, Mands Sperber - qui a vdcu en France i partir des anndes trente - est connu surtout pour son oeuvre littdraire de l'aprds-guerre : la trilogie romanesque Et le buisson devint centre et sa superbe auto-biographie, dgalement en trois volumes, Ces temps-lci.

Plusieurs essais, par Ady Steg, Jean Blot, St6phane Mosds, Olivier Mannoni, Anne-Marie Corbin Schuffels, Gerald Stieg, dvoquent diffdrents aspects de la vie et de l'oeuvre de l'6crivain, en particulier, son rapport i la religion et A la culture juives. Comme le rappelle Michael de Saint-Chiron, le judai'sme athde de Sperber est d'es- sence prophdtique et 6thique, mais non rabbinique. Hdrdtique, il ne craignait pas d'affirmer que la destruction du Deuxitme Temple de Jdrusalem a sauv6 le juda'sme, parce qu'il n'dtait d6sormais lid i aucun lieu, aucune institution. Fidtle i l'hdritage juif, il n'en refusait pas moins tout juddo-centrisme - tendance qu'il reprochait A son ami Elie Wiesel.

Dans un texte remarquable, Pierre Bouretz esquisse, dans ses grands traits, la philosophie de l'histoire de Sperber, qui se situe sur le terrain du otemps bris6 de l'espdrance >, produit par les affinitds l61ectives entre messianismes religieux et poli- tique. Refusant la vision hdgdlienne de l'histoire comme rdconciliation avec la rdalitd, Sperber s'efforce de construire un pont entre l'univers de l'ancienne espdrance messianique et la religion de l'avenir de la conscience rdvolutionnaire. Ddqu par le faux messie stalinien - en fait, un anti-messie - sorte de version moderne de la tentation du sabbata'sme, il va rompre avec I'U.R.S.S., sans abandonner pour autant I'espdrance utopique. Jusqu'i sa mort, il a voulu prdserver l'horizon d'une promesse, l'horizon du tikkoun comme rdparation universelle : oce monde ne peut rester tel qu'il est, il doit devenir totalement diff6rent et il le deviendra >>.

Plus discutable me semble la tentative de Wolfgang Kraus d'esquisser un paralldle entre shtetl - pr6sentd comme un univers d'introversion collective, de discipline

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s6vire, de rituels rigoureux et de quadrillage total, bref une espbce de civitas Dei juive - et le communisme stalinien, sorte de thdocratie sans Dieu, de caricature diabolique de la civitas Dei terreste et profane. L'itindraire de Sperber aurait done dt6 une transition de la << soci6t6 ferme >> (au sens que donne h ce terme Karl Popper) du shtetl hassidique t la << socidtd fermde >> du communisme dirig6 par Moscou. Le parallble me semble assez forc6, et la prdsentation aussi bien de l'univers culturel du shtetl que de celui du communisme centre-europden des anndes vingt assez caricaturale. Sans parler de la parfaite inad6quation du concept augustinien de civitas Dei aussi bien t l'un qu'h l'autre ph6nomine.

On regrette que ce beau volume ne comporte ni une pr6sentation des auteurs, ni une bio-bibliographie de Manes Sperber. En conclusion: aussi bien l'anti-messia- nisme de Durkheim, que l'athdisme militant de Marx et le messianisme utopique de Manks Sperber sont des figures juives de la modernitd, et d'un rapport entre judaisme et politique qui passe par la mddiation d6cisive de la s6cularisation.

Michael LOWY CNRS

Centre d'Etudes Interdisciplinaires des Faits Religieux

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