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www.educationsante.be 246 Succès contrastés du programme de dépistage du cancer du sein selon les régions Un mensuel au service des intervenants francophones en promotion de la santé Juin 2009 Ne paraît pas en août | Bureau de dépôt:Bruxelles X - ISSN 0776-2623 | Numéro d’agréation:P401139 Editeur responsable : Jean Hermesse, chaussée de Haecht 579 - boîte postale 40 - 1031 Bruxelles. Illustration : Brumammo.

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www.educationsante.be

246

Succès contrastés du programme de dépistage du cancer du sein

selon les régions

Un mensuel au service des intervenants francophones en

promotion de la santé

Juin 2009

Ne paraît pas en août | Bureau de dépôt: Bruxelles X - ISSN 0776-2623 | Numéro d’agréation: P401139Editeur responsable : Jean Hermesse, chaussée de Haecht 579 - boîte postale 40 - 1031 Bruxelles. Illustration : Brumammo.

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Depuis 2001 en Flandre et 2002 en Wallonieet à Bruxelles, le programme national dedépistage du cancer du sein par mammotestoffre à toutes les femmes âgées de 50 à69 ans une mammographie de qualitécontrôlée et gratuite.

ContexteLe but premier du programme est de dimi-nuer la mortalité par cancer du sein en détec-tant les lésions à un stade précoce et parconséquent d’éviter les traitements mutilantset lourds. Outre la qualité à chaque étape dudépistage et du traitement, une conditionindispensable au succès d’un tel programmeest une participation massive des femmes.L’Europe contre le Cancer 1 estime qu’elledevrait être d’au moins 70 %.Annuellement, l’Agence Intermutualiste(AIM) rend compte de l’évolution du pro-gramme depuis son instauration. Elle étudiela participation au programme et son impactsur le dépistage spontané.Dans son sixième rapport, le troisième tourdu programme (période 2005-2006) est com-paré aux tours précédents (périodes 2001-2002 et 2002-2003).Le recul de six années de programme permetaujourd’hui de mieux appréhender le com-portement des femmes face au dépistageorganisé ou opportuniste. Une analyse lon-gitudinale de la population cible permet denuancer les taux de fidélisation et de substi-tution du dépistage opportuniste au pro-gramme organisé et inversement. Parailleurs, certains critères de qualité commele pourcentage d’examens complémentaires,le pourcentage de biopsies et de tumorecto-mies et les délais associés sont égalementdéveloppés dans ce sixième rapport.

Matériel et méthodeLes données proviennent de tous les orga-nismes assureurs et ont été collectées et trai-tées par l’Agence Intermutualiste (AIM).

Depuis juin 2001, un code spécifique de lanomenclature a été prévu pour la mammo-graphie de dépistage ou mammotest enajout à celui de la mammographie classiqueappelée ici mammographie ‘diagnostique’.Étant donné la situation hybride qui existeen Belgique, le rapport désigne par ‘couver-ture par mammotest’ la participation desfemmes au programme de dépistage, par‘couverture par mammographie diagnos-tique’, le pourcentage de femmes ayant réa-lisé un dépistage opportuniste et enfin par‘couverture totale’, le taux de couverture quelque soit le type d’examen utilisé.Dans ce sixième rapport, deux périodes dedeux ans sont analysées.La période du 1er janvier 2003 au 31 décembre2004, appelée ‘deuxième tour’, correspond audeuxième tour complet en Flandre (le pro-gramme y a débuté en juin 2001) et au deuxièmetour partiel en Wallonie et à Bruxelles (le pro-gramme y a débuté en été 2002).La période du 1er janvier 2005 au 31 décembre2006, appelée ‘troisième tour’, correspond autroisième tour complet en Flandre et au troi-sième tour partiel en Wallonie et à Bruxelles.Ces deux périodes sont comparées avec le ‘pre-mier tour’, du 1er janvier 2001 au 31 décembre2002 (cette période correspond approximati-vement au premier tour ‘presque’ complet enFlandre et au premier tour partiel en Wallonieet à Bruxelles).Les trois tours de dépistage organisé sontégalement comparés avec le dépistageopportuniste en 1999-2000.

Résultats

ParticipationAprès une forte progression de 38 % à 50 %au cours du premier tour du programme, lacouverture totale évolue plus lentement àpartir du deuxième tour (56 %) et atteint59 % en 2005-2006. 71 % des femmes se sontpourtant fait examiner entre 2001 et 2006.L’enjeu du programme de dépistage seradonc d’amener les femmes non encore exa-minées à ce jour (29 %) à profiter du pro-

INITIATIVES

Succès contrastés du programme de dépistage du cancer du sein

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gramme. L’analyse plus détaillée de cesfemmes ‘non-répondantes’ au programmepermettra sans doute de mieux cerner lesfreins à la participation au programme orga-nisé.Les résultats confirment une impression rap-portée par le terrain : il semblerait plus faciled’adhérer au programme quand l’habitudede se faire examiner par la filière opportu-niste n’existe pas, plutôt que de changer d’ha-bitude et de méthode d’examen.Comme indiqué plus loin, le programme dedépistage réussit à sensibiliser des femmesqui se soumettaient peu au dépistage oppor-tuniste avant le programme, dont les femmesplus âgées et les femmes défavorisées socia-lement.

CouvertureAvant le programme de dépistage, en 1999-2000 2, 38 % des femmes participaient spon-tanément au dépistage opportuniste. En2005-2006, après 3 tours de programme (6années), 59 % des femmes belges se font àprésent examiner via le programme ou via ledépistage spontané. Toutefois, cette couver-ture totale évolue de plus en plus lentementau fur et à mesure des périodes.La tendance est la même pour le dépistageorganisé : à l’issue du troisième tour, 28 % desfemmes sont dépistées par mammotest,alors qu’elles étaient 24 % en 2003-2004 et14 % en 2001-2002.

Populations nouvelle, régulière et perdue24 % des femmes examinées au troisièmetour ne l’avaient pas été au second et consti-tuent la population nouvelle. Comme ausecond tour, 6 femmes nouvellement exami-nées sur 10 le sont par mammotest. Cetapport de femmes nouvellement examinéesest contrebalancé par les 20 % de femmesperdues, c’est-à-dire les femmes examinéesau second mais plus au troisième tour.Si l’on considère le comportement à l’en-

1 Epidemiological guidelines for quality assurance in breastcancer screening, 2007. 2 Voir le Rapport AIM n°5 sur le site www.nic-ima.be

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contre du dépistage opportuniste ou orga-nisé des femmes éligibles durant les 6 pre-mières années du programme organisé(N=836.697), 29 % d’entre elles ne se sontjamais fait examiner au cours de ces 3 pre-miers tours de dépistage organisé. 22 % desfemmes se sont fait examiner une seule fois,22 % deux fois et 27 % trois fois (à chaquepériode donc).

Participation en fonction de l’âgeAvant le programme, en 1999-2000, la diffé-rence de couverture en mammographie dia-gnostique entre les catégories d’âgeextrêmes était de 17 %. En effet, la participa-tion au dépistage spontané s’élevait à 45 %chez les femmes les plus jeunes (50-54 ans)contre 28 % chez les plus âgées (65-69 ans).Cette différence diminue au cours du tempsmais reste manifeste : au premier tour duprogramme, elle passe à 14 %, au second à11 % et au troisième tour, l’écart de couverturediagnostique entre les catégories d’âgeextrêmes se réduit à 9 %.Par contre, le dépistage par mammotest

touche de la même façon toutes les femmesquel que soit leur âge. L’écart de couvertureentre les tranches d’âges 50-54 ans et 65-69ans reste inférieur à 1 %.En 2005-2006, grâce au mammotest, l’écartde couverture totale entre les catégoriesd’âge extrêmes est réduit à 8 % – contre 16 %en 1999-2000.

Par ailleurs, dans les trois régions, les femmesles plus âgées sont les plus nombreuses àentrer dans le programme et à y être fidèles– 27 % des femmes âgées de 65 à 69 anscontre 22 % des femmes de 50 à 54 ans.

Belgique Région flamande Région Bruxelles-Capitale Région wallonneCouverture totale (en%)1999-2000 38 33 47 452001-2002 50 50 49 492003-2004 56 56 51 562005-2006 59 62 53 57Couverture par mammotest (en%)1999-2000 0 0 0 02001-2002 14 23 0 12003-2004 24 35 5 102005-2006 28 41 8 10Couverture par mammographie diagnostique (en%)1999-2000 38 33 47 452001-2002 35 27 48 482003-2004 31 21 46 462005-2006 32 21 45 48Suivi sur les 3 périodes (en%)N 836 697 499 995 65 181 271 521Pas examinées 29 24 28 39Examinées 1 fois 22 14 18 35Examinées 2 fois 22 29 22 10Examinées 3 fois 27 33 32 16Fidélisation mammotest * (en%) 6 10 0,3 0,1Fidélisation mammographie diagnostique * 13 % 10 28 13

* Pourcentage de femmes ayant eu le même examen les 3 fois.

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Participation en fonction du niveau socio-économiqueEn 1999-2000, la participation au dépistageopportuniste était nettement inférieure chezles femmes bénéficiant du remboursementpréférentiel (BIM). En 2005-2006, la partici-pation au dépistage opportuniste restedépendante du statut socio-économique :33 % des femmes les plus favorisées sociale-ment (non-BIM) sont examinées par mam-mographie diagnostique contre 25 % chez lesplus défavorisées (BIM).Le programme organisé engendre donc uneparticipation au mammotest plus équitablebien qu’il persiste une différence de couver-ture de 6 % entre les femmes plus favoriséessocialement (29 %) et les autres (23 %).À l’instar des périodes précédentes, lesfemmes précarisées sont les plus nom-breuses à entrer dans le programme – 30 %contre 23 % pour les femmes non BIM, maisaussi à y renoncer – 26 % de femmes BIM per-dues contre 23 % pour les femmes non BIM –et ce, dans les trois régions du pays. Notonsqu’elles sont également moins nombreuses

Le programme de dépistage réussit àsensibiliser des femmes qui sesoumettaient peu au dépistage

opportuniste avant le programme,dont les femmes plus âgées et lesfemmes défavorisées socialement.

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à passer de la mammographie diagnostiqueau mammotest – 5 % chez les BIM contre 6 %chez les non-BIM.

DiscussionL’efficacité d’un programme dépend entreautres de la large participation de la popula-tion cible. L’Europe contre le cancer men-tionne comme acceptable une couvertureégale à 70 % et recommande de viser unecouverture supérieure à 75 %. En effet, untaux de participation de 60 % à 100 % devraitentraîner une réduction de mortalité de 20 %à 40 %.En Belgique, la couverture totale avoisineaujourd’hui les 60 %. Elle varie fortementd’une province ou même d’une commune àl’autre 3. La couverture liée au seul dépistageorganisé atteint 28 % des femmes de 50 à 69ans après trois tours de programme.Au cours de la période 2005-2006, le pro-gramme voit sa progression fortement ralen-tie. Le programme recrute moins de nouvellesfemmes en 2005-2006 comparé au premieret second tours (sauf à Bruxelles). De plus, lesfemmes régulièrement examinées rempla-cent moins la mammographie diagnostiquepar le mammotest.Toutefois, en Belgique, le programme s’im-pose et s’organise dans un contexte d’habi-tudes et de pratiques de dépistage quidiffèrent d’une région à l’autre du pays.En Flandre, où les habitudes de dépistageopportuniste étaient moins ancrées, le pro-gramme s’est implanté rapidement en recru-tant de nouvelles femmes et en remplaçantla mammographie diagnostique par le mam-motest. Les femmes se fidélisent au pro-gramme : 75 % des femmes qui ont effectuéun mammotest aux premier et second toursrestent dans le programme au troisième tour.En Wallonie et à Bruxelles, où existaient déjàdes habitudes de dépistage opportuniste, leprogramme de dépistage a du mal à s’impo-ser. En plus des problèmes techniques quiavaient empêché l’invitation de la totalité desfemmes, il semblerait que tant les femmes

que les prescripteurs soient difficiles àconvaincre de l’intérêt de se faire dépisterdans le cadre d’un programme organisé.La couverture totale atteint 57 % en Wallonieet 53 % à Bruxelles. Les femmes régulièrementexaminées abandonnent peu la mammogra-phie diagnostique pour le mammotest, et leprogramme recrute peu de nouvelles femmes.

La Communauté française pourraits’inspirer en partie du mode

d’invitation choisi par la Flandre, oùle programme fonctionne mieux.

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En Wallonie, parmi les femmes qui ont réaliséun mammotest aux deux premiers tours, seu-lement 48 % restent fidèles au programme.À Bruxelles, ce pourcentage monte à 62 %.La population régulière se constitue essen-tiellement de femmes qui conservent la pra-tique de la mammographie diagnostique etgardent leur habitude de dépistage oppor-tuniste d’avant le programme.Le suivi individuel des femmes au cours destrois périodes montre des comportementstrès différents face au dépistage, qu’il soitopportuniste ou organisé. Nous constatonsque la cohorte de femmes examinées n’estpas stable : elles n’adoptent pas chaqueannée la même attitude face au dépistage.Cette attitude est plus marquée en Wallonieque dans les deux autres régions.Enfin, le suivi individuel nous permet d’ob-jectiver une impression rapportée par lesacteurs du terrain : il est difficile de changerles habitudes des femmes qui se faisaientdéjà examiner auparavant. En effet, le suivide 2001 à 2006 nous apprend que, parmi lesfemmes qui ont réalisé une mammographiediagnostique aux premier et second tours, laplupart (75 %) continuent à pratiquer unemammographie diagnostique au troisièmetour et très peu sont recrutées par le pro-gramme (11 %).

Améliorer la participation au programmeAu cours d’un atelier de réflexion organisépar l’Agence intermutualiste le 26 mars der-

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nier, une quarantaine de personnes ont puprendre connaissance de ce 6e rapport d’éva-luation du programme, présenté par ValérieFabri (AIM) et Anne Remacle (AIM) qui per-met un recul très intéressant après 3 tourscomplets (du moins en Flandre).L’intérêt de l’échange résidait aussi dans lapossibilité offerte à certains acteurs-clés duprogramme, en Flandre comme en Wallonieet à Bruxelles, de faire part à l’Agence de leursdesiderata en termes de récolte de donnéesdans le futur, et aussi de suggérer auxmutualités des pistes pour renforcer leursefforts en vue d’améliorer la participation desfemmes (et des professionnels !) au pro-gramme.Sans prétendre que l’idée de génie à laquellepersonne n’a songé jusqu’ici a jailli de la dis-cussion, quelques points d’attention ont étésoulevés, sur lesquels il est possible de tra-vailler :ı le programme est de qualité (certains radio-

logues le reconnaissent eux-mêmes, d’autresdoivent encore en être convaincus...), utile, etgratuit pour les femmes, choses qu’il seraitbon de rappeler plus souvent et avec plusd’emphase;

ı cinq publics méritent un effort de commu-nication tout particulier : les généralistes,les radiologues, les gynécologues, lesfemmes qui n’ont jamais été dépistées etcelles qui restent dans le circuit ‘opportu-niste’ ou qui sont mal suivies;

ı un enjeu important est de connaître les carac-téristiques des femmes qui n’ont jamaisparticipé au dépistage et les raisons de leurattitude. Dans les prochains mois, une étudeIMA s’attachera ce public particulier afin defournir de bonnes bases à l’organisation decampagnes mieux ciblées ainsi qu’un outild’évaluation de ces campagnes;

ı la Communauté française pourrait s’inspi-rer en partie du mode d’invitation choisi parla Flandre, où le programme fonctionnemieux, et qui propose d’emblée un rendez-vous pour effectuer le mammotest, avecune grande souplesse pour en changer sibesoin;

ı si vous êtes née un jour pair, vous serezcontactée une année paire pour le mam-motest, une année impaire pour le cancerde l’intestin, et, bientôt, tantôt une année

3 En Flandre, les communes limbourgeoises de Lommel,Hamont-Achel, Bocholt et Neerpelt et les communes anver-soises de Boechout et Lint ont atteint l’objectif de santéflamand à l’horizon 2012 de 75 % de couverture, avec enprime une écrasante majorité de mammotests.

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paire tantôt une année impaire pour unfrottis : on s’y perd, on risque de faire unimpair ! Peut-être serait-il bon d’avoir uneapproche plus intégrée des ‘standards’ pré-ventifs après 50 ans ?

ı la qualité a un coût en temps nécessaireentre la prise des clichés et la communica-tion du résultat, la plupart du temps‘rassurant’. La généralisation du mammo-test digital doit aller de... pair avec un sérieuxraccourcissement du délai (de l’ordre de 3semaines aujourd’hui, alors que pour unemammographie diagnostique, sansdeuxième lecture, sans assurance de qua-lité, le résultat est connu le jour même...).

Christian De Bock, d’après le rapport de l’AIM,avec l’appui de Valérie Fabri et Anne Remacle

tions. Les projets que mènent les AMO s’ins-crivent donc dans une logique de travail pré-ventif et non curatif.Les AMO ont d’ailleurs dans leurs missionsl’aide préventive des jeunes dans leur milieude vie et dans leurs rapports avec l’environ-nement social. Leur objectif est de leur per-mettre de s’inscrire le plus harmonieusementpossible dans cet environnement, surtoutlorsqu’il est difficile.Les AMO agissent partout où le jeune vit :famille, école, quartier, communauté eth-nique... Elles s’y inscrivent dans un esprit de par-tenariat et de collaboration ainsi que dans lerespect des attributions des autres institutionsqui œuvrent pour le jeune et autour de lui.Tout jeune de moins de 18 ans qui a besoind’aide, de conseils ou d’écoute ou qui éprouvedes difficultés peut faire appel à un Serviced’Aide en Milieu Ouvert, ainsi que toute per-sonne, parent ou familier qui rencontre desdifficultés dans l’éducation ou la relation avecun enfant.L’AMO travaille à la demande, de façon libreet non contraignante. L’aide qu’elle accordeensuite est gratuite, confidentielle et ano-nyme. Aucune information envers une ins-

Vous avez dit AMO ?En Belgique, on compte trois textes législatifsrelatifs à la jeunesse : les lois de 1912 et 1965,et le décret de 1991. Les deux premièresvisaient la protection des mineurs, qu’ilssoient victimes de maltraitance ou coupablesde délits, tandis que le troisième aborde la pro-blématique de la jeunesse en termes d’aidespécialisée, complémentaire à l’aide socialeau sens large, donnant ainsi la priorité à la pré-vention et à l’aide dans le milieu de vie.Le secteur de l’aide à la jeunesse a déterminéune politique de prévention dont l’objectifest double :ı donner le droit à chacun de mener une exis-

tence digne, reconnaître ce droit à l’autre,promouvoir des conditions permettant dene pas avoir recours à la violence;

ı veiller à ce que les réactions des personnesà l’accumulation de micro-violences ne lesamènent pas à des actes répréhensiblescontre les autres ou contre eux-mêmes.

Pour les AMO, tout comme pour les servicesde promotion de la santé, il s’agit de travaillersur les causes et le contexte des difficultésrencontrées par les jeunes et leur famille plu-tôt que de se concentrer sur leurs manifesta-

Au cœur du travail des Services d’Aide en Milieu Ouvert

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tance de décision ne peut être transmise sansl’accord et la demande formelle du jeune.Les Services d’Aide en Milieu Ouvert sont soitprivés et constitués en asbl, soit organismespublics dépendant d’un CPAS. Ils sont subven-tionnés par la Communauté française. Il enexiste environ 80 à Bruxelles et en Wallonie.Les AMO dispensent de l’aide de deux manières.L’aide individuelleIl s’agit d’une aide sociale et éducative visantà favoriser l’épanouissement du jeune dansson environnement social et familial, demanière à prévenir toute rupture ou dégra-dation de situation avec cet entourage et cetenvironnement, ou à éviter toute aggrava-tion de ruptures existantes.C’est un travail d’écoute, d’accompagnementet d’orientation, et une intervention socio-pédagogique pour aider le jeune dans diffé-rents domaines (social, scolaire, familial,économique...). En outre, le service l’accom-pagne dans la mise en œuvre de projets per-sonnels et opère un travail de médiationentre le jeune et sa famille, ainsi qu’un travailde soutien à celle-ci dans l’exercice de ses res-ponsabilités parentales.

La Flandre a choisi 3 'bekende Vlamingen' pour promouvoir le mammotest

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L’action communautaireL’action communautaire vise à améliorer l’en-vironnement social des jeunes, à apporter uneréponse globale à des problèmes individuelset à développer une dynamique de réseau etde communication sociale. Elle se fonde sur :ı l’analyse des demandes d’aide individuelle

et collective ainsi que des diverses problé-matiques soulevées par celles-ci;

ı l’analyse du contexte sociologique, deslogiques d’action et des dynamiques de com-plémentarité des différents intervenantspolitiques, institutionnels, administratifs etassociatifs du territoire géographique d’ac-tion couvert par le service;

ı le constat des difficultés rencontrées généra-lement par les demandeurs dans l’accessibilité,l’utilisation et le fonctionnement des servicessociaux, administratifs ou autres infrastruc-tures existantes.

Le service relaie les demandes et l’expressiondes jeunes auprès des instances politiques,sociales, administratives ou associatives, etinforme ou interpelle ces mêmes instancesdans le cadre de son activité de prévention.

À la rencontre de deux AMO en Province de Liège...

La TeignouseLe travail de La Teignouse s’articule autour de6 axes.Accrochage scolaireL’objectif est de réconcilier les enfants avecles apprentissages par la mise en place d’ac-compagnement scolaire, d’ateliers, d’activi-tés et projets divers, mais aussi par la mise enplace d’une étroite collaboration entreparents, intervenants et acteurs scolaires etla mise en place de remédiation scolaire.Public cible : enfants de 5 à 15 ans.Projet de promotion de la santé et du bien-êtreLe projet « Consommation, dépendance etbien-être, de la recherche de sens à l’élabora-tion de projets » vise à comprendre le sensque donnent les jeunes à certaines de leursconduites, pour pouvoir, avec eux et avec lesadultes qui les entourent, promouvoir desprojets de santé et de bien-être. Dans cecadre, des outils tels que DVD sur « les jeuneset l’alcool », document sur l’inhalation de sol-

vants... ont été créés.Public cible : 12- 18 ans, parents, équipes éducatives.Projet Parentalité« Parole de parents » a pour objectif deréduire le fossé entre familles et écoles via desgroupes de parole, des interviews, des ate-liers de soutien à la parentalité...Ce projet est soutenu par le Conseil d’arron-dissement de l’aide à la jeunesse de Huy etl’Aide à la Jeunesse de la Communauté fran-çaise dans le cadre de la prévention générale.Public cible : parents des différentes communesde la région, soucieux de réfléchir ensembleet/ ou ayant fait appel au service.Prévention en milieu scolaireCet axe de travail comprend la constructionde projets de prévention avec les équipeséducatives (direction, enseignants, PSE,CPMS...), les parents, les enfants et les jeunes.Les projets visent à aborder différentes thé-matiques telles que les consommationsdiverses et les dépendances, la violence, lasanté et le bien-être...Public cible : enfants, jeunes, équipes éducatives,parents.Accompagnement individuelLe service propose au jeune ou à l’enfant un

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accompagnement à un moment de crise, aveclui-même et/ou avec son environnement. Cetaccompagnement doit lui permettre de struc-turer sa démarche, d’être guidé vers des struc-tures aptes à répondre à sa demande.Public cible : jeunes, familles résidant dans unedes communes de la région.Travail de quartierCe travail doit permettre de créer du liensocial et de la convivialité entre les habitants,quel que soit leur âge et leur origine, de par-ticiper à l’amélioration de l’image du quar-tier et de proposer des lieux et projetsaméliorant la socialisation et l’estime de soi.Public cible : enfants, jeunes, parents.En termes d’outils, La Teignouse développedes programmes de prévention à destinationdes écoles primaires et secondaires sur desthématiques telles que l’argent, la publicité,la consommation, la prévention à la violence,la prévention des assuétudes, la sécurité...

Plus concrètement, deux projets...Pas d’conso à gogo10-12 ans, c’est l’âge où les enfants commen-cent à recevoir de l’argent de poche. C’est aussil’âge où ils sont la cible privilégiée des publi-

Forme : asbl agréée par la Communautéfrançaise, secteur Aide à la Jeunesse,membre de la Fédération des institutions etservices d’aide aux adultes et aux jeunes(FISSAAJ) et du Conseil d’arrondissement del’aide à la jeunesse de Huy (CAAJ).Création : 1989.Territoire : région Ourthe-Amblève.Population : mixte de 0 à 18 ans.Mission : aider préventivement le jeune etsa famille.Concepts-clés :Proximité : aller à la rencontre de l’autre, làoù il est. Exemple : l’AIR Bus est un busaménagé en local mobile d’animation et derencontre qui permet d’aller vers lespersonnes résidant en camping et en cité.Humanisme : mettre la personne humainedans sa globalité au centre de l’interventionet de la relation. Lui permettre de prendre

conscience de ses ressources plutôt que deses manques et de s’en servir pour êtreacteur de ses projets. Exemple : création etgestion d’un magasin de seconde main parun groupe de mères.Partenariat : mise en commun desressources d’une région afin d’offrir unservice maximum aux usagers sans créer dedouble emploi, et avec un minimum demoyens. Exemple : participation au travailde coordination du service régional deprévention et à la coordination socialeOurthe-Amblève.Composition : équipe pluridisciplinaire etpolyvalente (logopède, assistantes sociales,éducateur/trice, animateur/trice).Partenariats : avec les services régionaux(CPAS, services d’aide à la jeunesse, servicespsycho- sociaux, services de promotion de lasanté...).

Carte d’identité de la Teignouse

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citaires parce que leur intégration dans ungroupe se mesure à la marque de leur GSM,de leurs mallettes... S’ensuit alors une courseà l’acquisition, au « tout, tout de suite ». Toutcela dans un environnement où le recours aucrédit est banalisé et où l’endettement guetteun nombre croissant de personnes.C’est la période idéale pour amener ces enfantsà réfléchir à l’usage qu’ils font de l’argent.L’heure est venue de les éduquer à la consom-mation, de les aider à discerner leurs besoinsde leurs envies, à gérer leur frustration, à déco-der les stratégies marketing et à poser deschoix responsables dans le but de prévenir lasurconsommation et l’endettement.Dans cette optique, La Teignouse a élaboréun jeu coopératif abordant ces sujets demanière ludique, permettant ainsi à chacunde réfléchir à son propre fonctionnement enmatière de consommation.« Pas d’conso à gogo » est une valisette com-prenant un carnet de bord destiné à aiderl’adulte à trouver des pistes de réflexion, uncarnet de bord pour les enfants destiné à leurrappeler les notions abordées lors des anima-tions et à apprendre par des exercices ludiques.La valisette est en vente au prix de 15 euros.Pour en savoir plus ou pour commander lavalisette, contactez La Teignouse AMO, 17c Clos Nolupré à 4170 Comblain-au-Pont, 04 369 33 30, [email protected] d’ouverture : le lundi de 9 à 16h; du mardiau vendredi, de 9 à 18h et sur rendez-vous.Un formulaire de commande est aussidisponible en ligne : http://www.lateignouseamo.be/commande_consogogo.htmlCe soir on sort, chacun sa fête !Les consommateurs d’alcool sont de plus enplus jeunes, le phénomène du « binge drin-king » 1 augmente, les occasions de faire lafête se multiplient pour les jeunes qui, de plusen plus souvent, adoptent des comporte-ments à risque.La Teignouse a voulu, avec son projet « Ce soiron sort, chacun sa fête !», donner la paroleaux jeunes afin de comprendre le sens de cesconsommations, de provoquer une discus-sion, de confronter les avis. Ainsi, La Teignouses’est adressée aux équipes éducatives dedivers établissements scolaires de sa région,

travaillant avec des jeunes de 15 à 17 ans, âgedes premières sorties.Deux écoles ont souhaité prendre part auprojet. Ce dernier a été présenté à l’ensembledes élèves des deux établissements. Il leur aété proposé de participer à des groupes deparole concernant les sorties et l’alcool.Environ cinquante jeunes volontaires ont étéinterrogés et ont livré leurs impressions surla prévention, ont partagé leurs représenta-tions de la fête, des consommations d’alcoolet des dangers qu’elles peuvent engendrer.Des grandes tendances ont été tirées de cesentretiens, et une première synthèse a étévalidée par les jeunes eux-mêmes.La parole a ensuite été donnée aux parents,souvent mentionnés par les jeunes. Lesréponses apportées et les échanges d’idéesont permis de confronter les représentationsdes jeunes et celles des adultes.C’est suite à cela qu’un document 2 constituéde plusieurs points de vue (y compris celui deprofessionnels de la santé) a été élaboré, dansle but de donner un éclairage sur le phéno-mène de la consommation d’alcool et desconduites à risque des jeunes en milieu fes-tif. Il se veut une base de réflexion et de débat.Outre la confrontation des points de vue, ledocument propose quelques pistes de

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réflexion pour les acteurs de prévention.Par la suite, un DVD a été réalisé grâce auconcours de différents groupes de jeunesayant accepté d’être filmé lors de leurs sor-ties. Ce DVD est un outil utilisé lors de ren-contres, de conférences ou de séancesd’information à destination de groupes dejeunes et/ou d’adultes.Avec ce projet, La Teignouse souhaite, dansun premier temps, proposer un accompagne-ment à la lecture des comportements desjeunes, qui puisse déboucher, dans un secondtemps, sur un travail en amont avec lesadultes et les jeunes, la mise en place de pro-jets pertinents dont l’objectif serait de favo-riser des conditions de bien-être.Ainsi, des séances de sensibilisation à destina-tion des adultes ont été organisées, et dans lesdeux écoles participantes, des actions ont per-mis de valoriser des consommations saines etde basculer les références, comme la mise surpied, avec les jeunes, d’un stand attractif deboissons soft lors d’un bal de rhéto ou Aqua-Fiesta, manifestation organisée à la fin des exa-mens ayant pour objectif de proposer desalternatives à la consommation d’alcool.Le projet n’est pas terminé puisqu’il doitencore être évalué dans les écoles partici-pantes. D’autres actions devraient encoreêtre mises en place.En outre, l’AMO a pour ambition de contac-ter les Maisons de jeunes, mouvements de1 Boire pour boire, uniquement pour atteindre l’ivresse.

2 « Ce soir on sort, chacun sa fête! Consommation, dépen-dances et bien-être : de la recherche de sens à l’élaborationde projet », La Teignouse AMO.

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jeunesse... afin de toucher les différentsmilieux de vie des jeunes. En parallèle à ces différentes actions, LaTeignouse gère une plate-forme régionale surle même thème, regroupant des intervenantsdu monde scolaire, de la santé, du domainesocial et judiciaire...Pour en savoir plus sur ce projet ou pourcommander le recueil de paroles, contactez La Teignouse AMO, 17c Clos Nolupréà 4170 Comblain-au-Pont, 04 369 33 30,[email protected],http://www.lateignouseamo.be. Heuresd’ouverture : le lundi de 9 à 16h; du mardi auvendredi, de 10 à 18h et sur rendez-vous.

Mille Lieux de VieLe travail de Mille Lieux de Vie s’effectue à dif-férents niveaux.L’aide individuelleLe service accompagne les personnes quivivent des difficultés ponctuelles ou récur-rentes, qui perturbent leur équilibre person-nel et/ou familial.Mettre des mots sur une difficulté, êtreécouté, rompre l’isolement constituent pourcertaines personnes qu’il rencontre une aideen soi. Pour d’autres, son intervention consis-tera à les amener à prendre conscience descapacités qu’ils ont à résoudre le problèmevécu et à identifier les ressources existantesdans leur environnement.Les actions communautairesLe service travaille dans des quartiers à habi-tations sociales de communes avoisinantes,en partenariat avec divers organismes locauxet les instances communales. Il aide les habi-tants à découvrir et à exploiter leurs capaci-tés à se mobiliser, à s’unir pour la réalisationde projets communs. Son action vise aussi à relayer et défendre lesintérêts des populations qu’il côtoie. Cettemission d’interpellation vise à permettre àl’individu d’émerger en tant que sujet socialet à augmenter ses potentialités afin qu’ilpuisse participer, en tant que citoyen, auchangement social.Les projets avec la communauté scolaireLe service mène ce type de projets dans le butde prévenir ou enrayer des problématiquesvécues au sein de l’école (violence, toxicoma-nie, racisme...).

Deux projets sous la loupeParticipe présentIl arrive souvent que les jeunes pallient les dif-ficultés de la vie et l’absence de satisfactionpersonnelle par des produits tels que la ciga-rette, l’alcool ou la drogue. L’utilisation de cespsychotropes a pour effet « de supprimer cer-taines expériences désagréables et d’ampli-fier celles qui sont agréables.» Les élèvess’assujettissent alors à l’expérience que leurfont vivre ces substances.À l’heure actuelle, la consommation de ciga-

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rettes, de drogues et d’alcool progressent for-tement parmi les jeunes adolescents.L’asbl Mille Lieux de Vie, considérant l’écolecomme un milieu de vie du jeune, a décidéd’axer son action sur la prévention des assué-tudes en milieu scolaire.Le projet « Participe présent » a été initié en1999 à l’Athénée royal Prince Baudouin deMarchin. Il s’est ensuite développé dansd’autres établissements primaires et secon-daires de la région hutoise.Sa particularité : plutôt que d’aborder le pro-

Forme : asbl subsidiée par la Communautéfrançaise (Aide à la Jeunesse).Création : 1993.Territoire : Huy et les communesavoisinantes.Population : mixte de moins de 20 ans.Missions : aider les jeunes à découvrir leursressources et celles de leur environnement;faire entendre le point de vue des jeunes etde leur famille auprès de différentesinstances (suivi individuel et/ ou familial,accompagnement de projets de groupe,soutien à la création d’actions au niveaud’un quartier, d’une commune).Concepts-clés :Déontologie : ensemble de notions, deprincipes prépondérants dans les actionsdéveloppées par le service et qui reflètent lesvaleurs mises en avant par celui-ci. Lacollaboration entre services s’effectuecompte tenu du rôle, mais aussi descompétences de chacun. Cette coopérationse fait dans le respect du secret professionnelet avec l’accord des personnes concernées, àsavoir le jeune et sa famille. Ce sont d’ailleursles personnes concernées qui donnent le feuvert au service pour qu’il puisse contacter unautre intervenant apte à répondre à leursquestions. Le service est particulièrementattentif au fait de n’autoriser que le passaged’informations indispensables. Il refuse decollaborer, d’être associé aux pratiquesdéveloppées par des dispositifs sécuritaires.Respect de la personne : tout individu quelqu’il soit a des droits, dont celui d’être

différent, il est capable de changement et ila des ressources. Chaque jeune, chaquefamille, chaque communauté que le servicerencontre a un vécu, un fonctionnement,des valeurs et des ressources qui lui sontpropres. Si le personnel de l’AMO a desréférences méthodologiques, il n’a parcontre aucun modèle à faire valoir dans sesinterventions, aucune recette universelle àfournir. Les processus d’accompagnementmis en place avec les intéressés varient doncen fonction de chaque situation, tant auniveau de leur forme que de leur intensité.Esprit d’équipe : l’AMO est un équipage, ungroupe de personnes qui s’associent ets’unissent pour travailler ensemble, dans unmême but, au service d’une « structurecommune ». Le partage de travail est le fruitde discussions en équipe. Chaque membrede l’équipe éducative est garant du suivi desactivités dont il a la charge, compte tenu duprojet pédagogique en application dans leservice. Il doit, dans ce cadre, pouvoir fairepreuve d’initiative et de prise deresponsabilité. Néanmoins chaque projetest discuté en réunion d’équipe pour queces prises d’initiatives et de responsabilitéssoient partagées.Composition : service de 4 personnescomposé d’assistants sociaux etd’éducateurs.Partenariats : services d’aide à la jeunesse,services psycho-médico-sociaux, écoles,centres de planning familial, CPAS, pouvoirspolitiques locaux.

Carte d’identité de Mille Lieux de Vie

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blème sous l’angle de la mise en garde ou dujugement moralisateur, l’association a décidéde privilégier, à partir d’une valise pédagogiquefournie à chaque enseignant, une approchecentrée sur les personnes, de façon à leur offrirun espace de dialogue. Ainsi, plutôt que de s’at-tarder sur les manifestations des assuétudes,c’est l’examen des causes et des contextesd’apparition qui est privilégié. L’objectif n’estdonc pas de diaboliser ces comportementsmais bien d’aider le jeune à poser des choix parlui-même, à identifier de quelles dépendancesil veut se préserver afin de trouver un équilibrequi lui assure un certain bien-être.Le programme comprend 3 axes de travail :ı un module de sensibilisation destiné aux

professeurs désireux de mener des anima-tions au sein de leurs classes. Les animationsont pour but de favoriser le dialogue entreles étudiants et leurs professeurs, amenés àdébattre ensemble des facteurs à prendreen compte dans la prévention des assué-tudes. Une mallette pédagogique contenantles outils nécessaires leur est fournie.

ı une présence active au sein du Conseil deParticipation pour donner un caractère ins-titutionnel au projet et encourager sapérennité. Trois rencontres sont envisagées :une en début d’année afin d’informer lesmembres de l’application du projet au seinde l’école; une en cours d’année pour les sen-sibiliser aux différents facteurs à prendre enconsidération dans la prévention des assué-tudes; et une dernière en fin d’année pourfaire le point sur le déroulement du projet etles perspectives envisageables.

ı un accompagnement à la mise en place d’ungroupe de réflexion et de travail sur la pré-vention des assuétudes, composé dereprésentants de la direction, du corps pro-fessoral, des éducateurs et du CPMS. Cegroupe de travail a en charge la coordinationdes actions entreprises au sein de l’école.

Parallèlement à cela, une rencontre avec lesparents est organisée pour les informer duprojet en cours dans l’école de leur enfant etles sensibiliser au rôle essentiel qu’ils occu-pent dans la prévention des assuétudes.Pour en savoir plus sur ce projet, contactezl’AMO « Mille Lieux de Vie », rue Montmorency 1 à 4500 Huy, 085 24 00 38,[email protected]. Permanences

les lundi, mardi, jeudi de 10 à 12h et de 16 à 18h;les mercredi et vendredi de 12 à 14h.Jeunes d’Amay, Quartier RoriveCe projet a débuté en octobre 2006. Il a pourobjectif de permettre aux adolescents de 12 à 18ans, vivant dans le quartier Rorive et ses alen-tours, de développer leurs capacités à s’exprimeret à vivre en société. Son ambition est de leur fairedécouvrir de nouveaux moyens d’action sur eux-mêmes, afin qu’ils puissent les reproduire dansleur vie quotidienne. En outre, ce projet vise àfavoriser l’expression des demandes et desbesoins des adolescents du quartier.Pour ce faire, c’est le sport qui est utilisécomme levier de changement. En le prati-quant, les jeunes réapprennent à vivre en har-monie avec eux-mêmes et avec la collectivité.Un projet « mini-foot » a été lancé. Normal,les jeunes ont une passion commune pour lefoot. Le « réseau mini-foot » qui a été créépermet à des jeunes qui fréquentent desassociations de la région de se rencontrer.Cette passion les réunit, et leur donne l’enviede construire quelque chose ensemble. Ils se

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retrouvent sur le terrain de sport du quartierdès qu’ils ont du temps libre.Ils se réunissent aussi pour construire leuréquipe de mini-foot et, dans ce cadre, bud-gétisent le projet, réfléchissent à l’achat d’unéquipement et à la création d’un logo.Outre ce projet particulier, tous les mercredisaprès-midi, un animateur est présent dans lequartier, pour discuter avec les jeunes, déve-lopper des activités sportives, culturelles oude détente avec eux.Pour maintenir et développer le contact avecles partenaires locaux déjà présents sur le ter-rain, l’AMO participe à des réunions du groupe« PRISCA » qui ont pour objectif de coordon-ner les actions collectives développées par lesdifférents intervenants socioculturels au seindes quartiers à habitations sociales.Pour en savoir plus, contactez l’AMO « Mille Lieux de Vie » - rue Montmorency 1 à 4500 Huy, 085 24 00 38,[email protected]. Permanencesles lundi, mardi, jeudi de 10 à 12h et de 16 à 18h;les mercredi et vendredi de 12 à 14h.

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En guise de conclusion« Nos sociétés sont de plus en plus ouvertes :la mobilité y devient la norme, les déplace-ments de tous ordres y sont permanents. Lesfrontières s’estompent, les innovations se suc-cèdent à un rythme accéléré, les connaissancesnouvelles s’accumulent de manière exponen-tielle dans tous les secteurs, à tous les niveaux.Mais des sociétés qui ont fait leur quotidien duchangement et de la transformation sont aussides sociétés traversées d’obligations fortes. Lebrassage des références et l’éclatement desmodèles rendent difficile la construction iden-titaire; le renouvellement accéléré des connais-sances rend problématique leur intégration;l’insuffisance de capacités d’adaptation, deflexibilité, d’autonomie conduit à l’exclusion.La force et la vitesse des transformationsapportent ainsi tout à la fois plus d’opportu-nités et plus de contraintes. Face à elles, nos

sociétés ne sont pas devenues plus égalitaires.Trop de nos concitoyens, surtout jeunes, sontréduits à être des objets voire des victimes deces changements. Tantôt ils ne participent aumouvement général que comme consomma-teurs plus ou moins dirigés, tantôt leur désird’individualisation doit se confronter au res-pect de traditions trop rigides.Les déterminismes sociaux et économiquespèsent aussi sur la capacité à être acteur de savie. Pour beaucoup de jeunes, l’avenir ne laisseentrevoir que peu d’ouverture, quand il ne seréduit pas purement et simplement à repro-duire contre soi ou contre d’autres la violenceà laquelle on n’a été que trop exposé, qu’ellesoit visible (comme la maltraitance) ou moinsvisible (comme le rejet ou le mépris).Pour de nombreux jeunes et leurs familles, lesexigences des sociétés contemporaines entraî-nent de lourdes difficultés; elles peuvent com-

Ma santé dans un monde informatisé

Il y avait beaucoup de monde pour assister le25 mars dernier à la matinée de réflexion ‘Masanté dans un monde informatisé’ que nousproposait le Comité consultatif de Bioéthiquede Belgique.Les ‘présents’ avaient bien raison! En effet, ilnous a rarement été donné d’apprécier uneorganisation d’une telle qualité : lieu adé-quat, confortable, très facilement accessible(l'Auditorium du Passage 44, rafraîchi récem-ment); respect scrupuleux de l’horaire prévu;questions intelligentes de la salle; et, bien évi-demment, conférenciers aussi intéressantsque complémentaires, deux Flamands etdeux francophones.Après un bref hommage à l’ancien présidentdu Comité Léon Cassiers, disparu quelquesjours auparavant, il appartenait à un juriste,Stefaan Callens (KUL), de démarrer les travauxen dressant un état des lieux de la législationen matière de secret professionnel et de res-pect de la vie privée ainsi que des droits dupatient, des débuts du XIXe siècle à la touterécente loi du 21 août 2008 relative à l’institu-tion et à l’organisation de la Plate-forme e-

Health.Ségolène Aymé (petite-nièce de Marcel Aymé),généticienne et directrice de recherche àl’INSERM, présenta les principales tendancesdu net en matière d’information médicale,

avec l’exemple impressionnant du siteOrphanet dont elle s’occupe, et qui donne desinformations fiables sur plus de 5.800 mala-dies rares et les médicaments orphelins. Unformidable outil de connaissance, de forma-

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promettre leur développement personnel etleur participation sociale.À l’heure où il est si déterminant de pouvoirêtre le sujet de son existence, les pouvoirspublics doivent soutenir, par des institutionsappropriées, les capacités des moins favorisésà affronter ces nouveaux défis.» 3

Les Services d’Aide en Milieu Ouvert, commeLa Teignouse et Mille Lieux de Vie, font partiede ces institutions et représentent, nousl’avons vu, un capital d’innovations et d’expé-rimentations considérable en Communautéfrançaise!

Carole Feulien

3 Extrait de http://www.aidealajeunesse.cfwb.be/ajss-pro/les-orientationsnbspbrspangenerales-de-laide-a-la-jeunessespan/philosophie-de-laction/

Créé par l’Accord de coopération du 15janvier 1993 signé par l’État fédéral, lesCommunautés et la Commissioncommunautaire commune de la Région deBruxelles-Capitale, le Comité a une missionconsultative et informative dans le domainedes problèmes bioéthiques.Il remet des avis à la demande desprésidents des assemblées parlementaires,des ministres des gouvernements fédéral etcommunautaires, des organismes derecherche, des établissements de soins, etc.Il peut aussi rendre un avis de sa propreinitiative.Il est composé de 35 membres effectifs avec

voix délibérative, et de 8 membres avec voixconsultative.Ses avis sont consultables et téléchargeablessur son site Internet. Il dispose aussi d’uncentre de documentation accessible lesjours ouvrables sur rendez-vous. Lecatalogue de sa bibliothèque est accessiblevia les sites www.vesalius.be ethttp://opac.libis.be.Comité consultatif de Bioéthique de Belgique,rue de l’Autonomie 4, 1070 Bruxelles. Tél.: 02 525 09 11. Courriel : [email protected] : www.health.fgov.be/bioeth

Le Comité consultatif de Bioéthique de Belgique

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tion et d’amélioration de la qualité des soins,déjà accessible en 5 langues, et dont elle nousannonce la disponibilité dans toutes leslangues de l’Union européenne d’ici la fin 2010!Elle souligna aussi les enjeux moraux d’unediffusion efficace de l’information qui per-met aux moins favorisés de constater defaçon cruelle la faible accessibilité à l’échelleplanétaire des prises en charge les plus poin-tues ou onéreuses en matière de santé...Rudy Van de Velde (UZ Brussel), dans unexposé aussi dense que remarquablementillustré nous expliqua les formidables poten-tialités qu’offrent les technologies de l’infor-mation en matière d’amélioration de laqualité des soins. Les TIC imposent aussi dansles faits l’abandon du vieux modèle paterna-liste de la médecine pour un modèle coopé-ratif de la santé.

Pour tempérer quelque peu son enthousiasme,François-André Allaert (Chaire d’évaluationmédicale à l’École supérieure de commerce deDijon) mit quant à lui l’accent sur les risques mul-tiples que la grande dépendance aux technolo-gies de l’information nous fait courir : accidents,erreurs, centralisation maniaque des données,malveillance et criminalité. De quoi frémir!

Semaine de la vaccination 2009 : focus sur la coqueluche

Depuis plusieurs années, la Communautéfrançaise participe à la Semaine européennede la vaccination proposée parl’Organisation mondiale de la santé (OMS)région Europe. Cette année, la promotion dela vaccination contre la coqueluche a fait laune car il y a du neuf pour les adolescents etles jeunes adultes!La coqueluche est une maladie très conta-gieuse, provoquée par une bactérie appeléebacille coquelucheux (Bordetella Pertussis).Elle se transmet par les postillons de saliveémis lorsqu’on tousse et éternue. Elle secaractérise par de violentes quintes de touxqui peuvent entraîner des difficultés respira-toires et des vomissements. C’est une mala-die grave. Pour le jeune enfant, elle peut êtremortelle avant l’âge de 6 mois car les quintesde toux peuvent provoquer des arrêts respi-ratoires ou cardiaques.Des études récentes ont montré que les nour-rissons qui vivent entourés d’adultes bien vac-cinés risquent moins de faire la coqueluche. Lesadolescents et les jeunes adultes qui attrapentla maladie risquent de la transmettre à de trèsjeunes nourrissons, qui ne sont pas encore com-

plètement protégés par la vaccination.C’est pourquoi les experts recommandent lavaccination contre la coqueluche en 4 étapes :chez les nourrissons (administration de 4doses, dès l’âge de 2 mois), chez les enfantsde 5-6 ans et les adolescents de 14-16 ans, unedose de rappel chaque fois et, enfin, la vacci-nation dite « cocoon » à toute personne encontact avec les nourrissons (une dose de rap-pel).Depuis 2001, en Communauté française, lavaccination diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite des nourrissons et des enfantsde 5-6 ans est mise en place. Les vaccinsInfanrix-hexa® et Tetravac® sont disponiblesdans le circuit de distribution de vaccins orga-nisé par la Communauté.La nouveauté, c’est que depuis le 1er avril2009, le vaccin contre la diphtérie, le tétanoset la coqueluche, le Boostrix®, est en partieremboursé par l’INAMI pour ı les adolescents de plus de 16 ans qui n’ont

pas pu bénéficier de la dose de rappelrecommandée entre 14 et 16 ans;

ı les familles avec un projet parental et à l’oc-casion d’une grossesse : les parents ou

futurs parents du nouveau-né qui n’ont pasreçu de rappel à l’âge de 14-16 ans ainsi queles membres de la fratrie entre 16 et 18 ansdont la vaccination n’est pas à jour.

Pour ces personnes, le coût du vaccin est de5,18 € (3,11 € pour les bénéficiaires de l’inter-vention majorée), au lieu de 20,71 €.À la prochaine rentrée scolaire, le programmede vaccination de la Communauté françaiserenforcera son action en faveur de la vaccina-tion contre la coqueluche à 14-16 ans car levaccin (Boostrix®) nécessaire à cette vaccina-tion de rappel sera gratuitement disponiblevia le circuit de distribution des vaccins de laCommunauté française pour tous les élèvesde 4e secondaire.À l’occasion de cette semaine européenne, leprogramme de vaccination a souhaité égale-ment sensibiliser, de façon ludique, le publicdes 14-40 ans à l’importance du bilan vaccinal.Sur le site internet http://www.provac.org, untest simple permet de découvrir les vaccinsconseillés en fonction du profil, du mode de vieet de l’activité professionnelle. Il invite chacunà en discuter avec son médecin.D’après un communiqué de presse de Provac

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Sa démonstration était vivante, illustréed’exemples très parlants, comme ces listingsde données médicales ‘périmées’ qu’onretrouve dans les écoles maternelles pourpermettre aux artistes en herbe de jolis colo-riages : bonjour la confidentialité de donnéessensibles!Pour clôturer en beauté, quatre comédiensimprovisateurs, deux francophones ‘Les indé-sirables’ et deux Flamandes, ‘Inspinazie’,nous proposèrent leur lecture caricaturale,mais aussi pleine de bon sens, des dérivesauxquelles une confiance un peu tropaveugle dans le ‘progrès’ peut nous mener.Une matinée stimulante, et terminée par unesaine rigolade : dommage que ces confé-rences n’aient lieu que tous les deux ans!

Christian De Bock

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Ils étaient là (de gauche à droite Jacques Gennen (PS), Yves Reinkin et Paul Galand (Écolo), Muriel Gerkens(Écolo) absente sur la photo)

Actualiser la promotion de la santéLa parole aux politiques

Fin mars, l’APES-ULg a invité desprofessionnels, des scientifiques, desfonctionnaires et des décideurs politiques àun séminaire au propos ambitieux :actualiser la promotion de la santé à lacroisée des disciplines et pratiques.Vingt-cinq personnes n’ont pas hésité à sacri-fier une partie de leur weekend pour présen-ter un projet ou exprimer des réflexions leurtenant à cœur, dans le cadre très confortableet propice aux débats de la salle des profes-seurs de l’Université de Liège.Au départ d’un bref diagnostic de la situationactuelle de la promotion de la santé enCommunauté française, présenté par ChantalVandoorne (APES-ULg) sur base d’une notetrès pertinente de Gaëtan Absil (APES-ULg),cinq réalisations ont été décrites :ı faire participer les usagers des services de

santé : quels appuis pour les associations etles professionnels (Micky Fierens, Ligue desusagers des services de santé);

ı un programme de promotion de la santécardiovasculaire à la croisée entre concer-tation et planification (Yves Coppieters, Capcœur ULB);

ı une démarche d’auto-évaluation d’un pro-gramme centré sur l’alimentation en mai-sons médicales (Marie-Christine Miermans,Intergroupe liégeois des maisons médi-cales);

ı la dédifférentiation du curatif et du préven-tif dans le champ de la santé mentale(Gaëtan Cerfontaine et Frédéric Schoenars,Centre de recherche et d’interventionssociologiques de l’ULg);

ı enfin une recherche-action dans les consul-tations prénatales de l’ONE : vers undispositif de soutien à la parentalité et deprévention des risques psychosociaux(Gaëtan Absil, APES-ULg).

Nous reviendrons plus en détail sur ces pré-sentations dans les prochains mois.Le moment le plus intéressant de la matinéefut incontestablement l’échange avec quatrepoliticiens, Paul Galand (Écolo), Jacques

Gennen (PS), Muriel Gerkens (Écolo) et YvesReinkin (Écolo).Le premier, président sortant de la CommissionSanté, Matières sociales et Aide à la Jeunessedu Parlement de la Communauté française,rappela d’emblée, à juste titre et sans acrimo-nie, que le secteur non-marchand, si promptà déplorer la méconnaissance voire l’indiffé-rence du monde politique à l’égard de son tra-vail, se limite le plus souvent à des contactsavec l’exécutif qui délie les cordons de labourse. Il aurait pourtant beaucoup à gagnerà des relations plus suivies avec le législatif.Il rappela aussi que les travaux du Parlementsont tout à fait accessibles au public, physi-quement lors des séances ou par Internet.Il souligna également le rôle positif des experts,qui pèsent aujourd’hui plus qu’hier sur les déci-sions d’investissements en santé, sans oublierla régulation de l’allocation des ressources parla ‘vigilance démocratique’ des partis entre euxqui limite les risques d’instrumentalisation poli-ticienne de la santé publique.Par rapport au bilan du Gouvernement sor-tant, il déplora l’échec selon lui du décret PSE,qui, déjà peu ambitieux au départ en matièred’évolution de la médecine scolaire vers lapromotion de la santé, a complètement laissécette dynamique de côté au profit d’une

vision purement gestionnaire des services; ilregretta aussi le cavalier seul tout récent dela Communauté française en matière dedépistage du cancer colorectal.Pour sa part, Jacques Gennen constata queles manques pointés en promotion de lasanté se retrouvent aussi au niveau politique,tels que la faiblesse de la concertation et dessynergies entre niveaux de pouvoir pourtantcomplémentaires.Muriel Gerkens, députée fédérale, présidentede la Commission Santé publique, Environ-nement et Renouveau de la Société, confirmatout l’intérêt des travaux préparatoires auxdébats parlementaires (elle a qualifié ironi-quement ces derniers de ‘jeux de rôle’) etdonc de la possibilité offerte aux experts etporteurs de projets de peser en amont sur leschoix de société que décideront les élus.Elle rappela aussi qu’il n’est pas simple dedévelopper une politique de santé publiqueefficace dans un pays caractérisé par unemédecine libérale et par le poids des ‘piliers’.Parmi les interventions des participants, nousretiendrons celle de Florence Parent (École deSanté publique ULB), qui constate que lamasse critique des soignants libéraux balaieles modestes velléités de développer une poli-tique de prévention, tout en se désolant dans

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Économie de la santéCombien vaut une année de vie passée en bonne santé ?

À l’occasion de la publication de son centièmerapport, le Centre fédéral d’expertise dessoins de santé (KCE) propose un cours accéléréd’économie de la santé. Ce petit manuelrenseigne les décideurs de la politique dessoins de santé au sujet de la pertinence et desécueils des évaluations économiques dans lesprocessus de prise de décision. Le KCE espèreque ce rapport méthodologique contribueraà améliorer la compréhension de conceptséconomiques complexes pour un public nonformé à l’économie de la santé.Le budget des soins de santé étant paressence limité, les autorités doivent prendredes décisions quant à la répartition desmoyens financiers entre les nombreusesinterventions médicales possibles. Les éva-luations économiques peuvent apporter uneaide dans ce choix difficile et délicat.Ces évaluations expriment les résultats obte-nus grâce à une intervention en termes« d’années de vie gagnées » ou « d’années devies gagnées en bonne santé » par le patient.Dans les cas où une nouvelle intervention està la fois moins coûteuse et plus efficace pourle patient, en comparaison avec la pratiquecourante en vigueur, la décision du rembour-sement de cette intervention semble évi-dente. Cependant la plupart du temps, unenouvelle intervention débouche sur des résul-tats plus favorables pour la santé mais à uncoût supérieur à celui du traitement clas-sique. Dans ce cas, se pose une question cru-ciale : combien sommes-nous prêts à payerpour une année de vie gagnée (en bonnesanté)?

En Belgique la manière dont les décideurstraitent les informations fournies par ces éva-luations économiques reste floue. De plus,on n’a jamais fixé le montant (« valeur seuil »)au-delà duquel une intervention serait consi-dérée comme trop coûteuse par rapport auxbénéfices en soins de santé qu’elle génère.Le Royaume-Uni utilise de telles valeurs seuils,exprimées en coût par année de vie gagnéeajustée pour la qualité. Lorsque le coût d’uneintervention, par année de vie gagnée enbonne santé, est inférieur à 20 000 £, le rem-boursement de cette intervention n’est géné-ralement pas mis en question. Entre 20 000et 30 000 £, d’autres éléments d’appréciationdoivent entrer en ligne de compte pour obte-nir le remboursement. Au delà de 30 000 £, ilfaut apporter des arguments très sérieux.La Belgique devrait-elle évoluer vers un sys-tème similaire ?Le KCE a examiné dans quelle mesure desvaleurs seuils pourraient être utilisées enBelgique. La conclusion de son étude est qu’unevaleur seuil unique n’est pas défendable. Eneffet, l’utilisation d’une valeur seuil uniquerepose sur le postulat que le seul but des déci-deurs serait la maximisation de la santé. Or ilressort des interviews menées auprès des déci-deurs que ce n’est pas le cas. Les problèmesd’équité, la lourdeur de la pathologie ou encorel’existence ou non de traitements alternatifssont des préoccupations tout aussi détermi-nantes dans les décisions de remboursement.Néanmoins, le KCE insiste sur l’importanceet sur la nécessité, d’un point de vue éthique,de prendre en compte les arguments écono-

miques. En effet, l’attribution de moyensfinanciers à un programme de santé réduitd’autant l’enveloppe disponible pour lesautres. En outre le KCE recommande plus detransparence dans les évaluations écono-miques ainsi que dans les critères de déci-sions utilisés par les décideurs. En tout étatde cause l’efficience économique devrait sys-tématiquement faire partie de ces critères 1

Cleemput I., Neyt M., Thiry N., De Laet C., LeysM., Valeurs seuil pour le rapport coût-efficacité en soins de santé, Health TechnologyAssessment (HTA). Bruxelles : Centre fédérald’expertise des soins de santé (KCE); 2008. KCEReports 100B (D/2008/10.273/95).Le texte intégral de ces recommandations estdisponible sur le site internet du KCE :www.kce.fgov.be (rubrique « publications »)sous la référence KCE Reports vol 100B.

Communiqué de presse du Centre fédérald’expertise des soins de santé (KCE,14/01/2009)

la foulée de ce que la formation des méde-cins soit au mieux purement cognitive, voiresimplement procédurale, sans que rien nesoit fait pour stimuler leurs compétences auniveau psychosocial.Pour sa part, Hervé Lisoir (Fondation RoiBaudouin) estima que le secteur de la pro-

motion de la santé a un besoin urgent dedévelopper une démarche didactique vers lesdécideurs, qui n’en intègrent pas les principesdans leur action quand bien même ils se sen-tent et disent concernés...Ne croyez pourtant pas à la lecture de ce quiprécède que l’ambiance était morose au

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terme de cette discussion stimulante. Un peude lucidité ne fait jamais de tort, même si,comme le disait Jacques Gennen, le débat dujour ouvrait plus de questions qu’il n’appor-tait de réponses!

Christian De Bock

1 Une première pour le KCE, ce centième rapport a fait l’objetd’une conférence le 16 mars dernier, au cours de laquelle unedizaine d’experts ont eu l’occasion de réagir après une des-cription très didactique du concept par Irina Cleemput.Constatation évidente, l’attention se focalise toujours demanière quasi exclusive sur les traitements, en particuliersur les médicaments. Heureusement pour ceux qui croientencore aux vertus de la prévention, Christian Léonard (KCE)au sein du panel et Myriam De Spiegelaere (Observatoire dela santé et du social de Bruxelles) dans la salle ont réagi à cediscours un peu trop ronronnant. Quant au Dr Raf Mertens(Mutualités chrétiennes), il fit une démonstration par l’ab-surde des dangers du concept quand il donne des argumentsà l’industrie de la santé pour justifier des prix élevés pour sesproduits plutôt que pour permettre une gestion rationnelledes ressources par les pouvoirs publics – une démonstrationque certains dans la salle ont prise au pied de la lettre!

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Ne vous racontez pas d’histoiresUne campagne nationale pour sensibiliser les jeunes aux problèmes d’alcool

« L’alcool au volant, jamais! Avant, je ne dis pas...» (Coluche)

Après la campagne ‘Alcool et autres drogues,le vrai et le faux’ 1 l’an dernier, l’asbl iDA(information sur les Drogues et l’Alcool) aremis le couvert cette année, toujours avecl’appui de la ministre fédérale des Affairessociales et de la Santé publique LauretteOnkelinx, et les moyens – importants – dufonds assuétudes 2.« Quand l’alcool coule à flots, on est vraimentrigolo », avance iDA, l’ASBL réunissant les troisorganisations de coordination sectorielles quis’occupent des problèmes d’alcool et d’autresdrogues en Belgique : FÉDITO wallonne,FÉDITO bruxelloise ainsi que l’asbl flamandeVAD (Vereniging voor Alcohol- en andereDrugproblemen).Et l’asbl iDA de s’empresser d’ajouter : « Nevous racontez pas d’histoires. Boire trop nefinit jamais bien », avant de renseigner lessites/centres d’appels www.infordrogues.be(02 227 52 52) ou www.druglijn.be(078 15 10 20).iDA a fait de son interpellation le leitmotiv desa nouvelle campagne nationale de sensibi-lisation des jeunes aux problèmes d’alcool.Elle tend un miroir aux jeunes et s’insère aucœur même de la vie de son groupe cible autravers de spots télé illustrant des fêtes quidérapent, de bandeaux (vidéo) et de diffusionde messages, par des techniques de marke-ting viral, sur Facebook, MSN, YouTube, diversblogs, etc.La campagne vise également les lieux de ras-semblement des jeunes (universités, hautesécoles, écoles secondaires, maisons de jeunes,lieux de sorties, etc.) par le biais d’affiches etde cartons de bière reprenant notamment lemessage « Passer une tournée, ce serait mau-vais pour l’économie mondiale ».« Nous estimons qu’il est primordial que lesjeunes comprennent ce qui est acceptable entermes de consommation d’alcool et ce qui ne

l’est pas. Nous donnons aux jeunes des infor-mations appropriées et des éléments deréflexion pour discuter du sujet. C’est ainsi quenous pouvons progressivement les amener àadopter une attitude critique à l’égard de l’al-cool », souligne Marijs Geirnaert, directricede la VAD.Ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pasdépend souvent de l’âge des personnesconcernées. Par exemple, en-dessous de 16ans, la consigne est l’abstinence totale. « À cesujet les règles sont actuellement peu claires :les moins de 16 ans ne peuvent pas comman-der une bière au café, mais ils peuvent sansaucun problème aller en acheter une aumagasin du coin. Cette situation crée la confu-sion et les messages envoyés vers les plusjeunes manquent actuellement de clarté. C’estpourquoi l’interdiction de vente aux moins de16 ans sera bientôt élargie à ces situations.»,souligne Laurette Onkelinx.Les limites d’une consommation d’alcoolacceptable dépendent également des situa-tions. « Le caractère problématique d’uneconsommation d’alcool déterminée n’est passeulement lié au développement d’une dépen-dance, il peut viser des situations ou des

moments inappropriés : en conduisant unvéhicule, au travail, pendant une grossesse,etc.», explique le docteur Serge Zombek, pré-sident d’iDA asbl 3.iDA ne se raconte pas d’histoires non plus :une campagne ne suffit pas à faire changerles comportements. « Mais les campagnesouvrent des portes en communiquant, d’unemanière opportune, sur des thèmes actuels,comme la convention collective du travail 100du 1er avril 2009 qui stipule que les entreprisesdu secteur privé doivent mener une politiqueen matière d’alcool et de drogues à l’horizon du1er avril 2010. La nouvelle campagne ne peut querenforcer les initiatives de prévention lancéesdans ce cadre-là », conclut Marijs Geirnaert.

Notre commentairePour toucher les grands adolescents et lesjeunes adultes, le ton est cette fois nettementplus agressif que l’an dernier, les deux spotsTV jouent clairement la provocation. Si l’ob-jectif de dénormaliser la consommationexcessive de boissons alcooliques est tout àfait louable, le moins qu’on puisse dire estque l’agence de communication LDV Unitedn’y a pas été avec le dos de la cuiller.Dans un premier spot, on voit un hommevomir quelques instants avant d’êtreembrassé à pleine bouche par une belleblonde, et, dans le second, un jeune cadre(toujours un homme donc), peloter unecliente, uriner dans une plante, bousculer sonpatron à l’occasion d’un pot bien arrosé.Ça passe ou ça casse!Certains estimeront que les jeunes serontréceptifs à une communication exagérée,voire sordide, dans la ligne des vidéos ‘alcool’postées sur le net et qu’ils plébiscitent.D’autres, plus sensibles à une communica-tion jouant sur la capacité de la ‘cible’ à réflé-chir sur sa consommation, trouveront celaparticulièrement désolant. Un participant à

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3 Nous reviendrons sur l’intervention nuancée de ce dernierdans un prochain numéro.

1 Voir l’article http://www.educationsante.be/es/article.php ?id=992 sur notre site.

2 Pour son travail discret et intelligent sur l’alcoolisme et lesjeunes, l’asbl Univers santé travaille toute l’année avec unbudget dix fois inférieur à celui de cette seule campagne de15 jours. Cherchez l’erreur!

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LOCALE

La dynamique de promotion de la santé mise en place à Liège

La 2e Journée liégeoise de promotion de lasanté représente un moment symboliquepour l’équipe du CLPS puisque nous y avonsfêté notre 10e anniversaire.L’idée d’organiser un événement qui nous ras-semble autour du thème de la promotion dela santé et des inégalités sociales de santévient d’une réflexion qui a émergé tout natu-rellement de ces 10 années de fonctionne-ment. Vous ne me contredirez pas, ce thèmeest d’actualité!

Les missions du CLPSCette 2e journée concrétise une étape d’unprocessus à long terme et s’inscrit dans ladroite ligne de nos missions.Le CLPS est une asbl agréée et subsidiée parla Communauté française. Organisme plura-liste, le CLPS a été constitué le 1er octobre 1998sur base d’un large partenariat : la Provinceet la Ville de Liège, différentes communes,mutuelles, CPAS, associations thématiques...Il est composé d’une équipe pluridisciplinairede 9 personnes (6,8 équivalents temps plein).Il intervient sur l’arrondissement de Liège.Celui-ci comprend 24 communes et compteenviron 600.000 habitants.Au total, 10 centres locaux de promotion de lasanté couvrent l’ensemble du territoire de laCommunauté française, celui de Liège est undes trois actifs sur le territoire provincial, à côtéde ceux de Verviers et de Huy-Waremme.La démarche de promotion de la santé, défi-nie par l’OMS dans la Charte d’Ottawa est lecadre de référence du CLPS. Vu sous cet angle,la prévention, ce n’est pas seulement se pré-

munir contre, se préserver de..., c’est agir posi-tivement sur un certain nombre de facteursdéterminant la santé et susceptibles d’amé-liorer la qualité de vie des individus et des col-lectivités.La promotion de la santé tient compte de l’en-vironnement global de la personne et dugroupe : environnement social, culturel, fami-lial, professionnel et physique. Elle se déve-loppe dans une logique participative et deproximité dépassant les ressources du seulsecteur médical.Les missions du CLPS sont fixées par le décretdu 14 juillet 1997 portant organisation de lapromotion de la santé en Communauté fran-çaise. Il est chargé d’accompagner et de coor-donner les actions de promotion de la santémenées par les professionnels qui sont sou-cieux d’améliorer le bien-être et la qualité devie de leur public.Il s’agit donc d’un organisme de 2e ligne. Il a unemission de relais dans le secteur de la promo-tion de la santé : il transmet les besoins et lesattentes des professionnels vers les décideurset il diffuse la politique de promotion de lasanté vers le terrain. Il suscite également desdynamiques locales qui encouragent le déve-loppement de partenariats et favorisent laconcertation entre les acteurs de terrain.

Un rôle de médiationUn anniversaire, c’est aussi l’heure des bilans;« il est en effet souvent utile et parfois néces-saire de s’arrêter un moment au bord de laroute et de mesurer le chemin parcouru ». Onpourrait dire que progressivement, le CLPS a

pris et occupe une place qu’on qualifierait de« médiateur » sur le territoire liégeois et dansle paysage associatif. Il est plus spécifique-ment devenu un centre de ressources pourles professionnels et pour les décideurs ainsiqu’un pôle de développement local de dyna-miques de promotion de la santé. Il s’appuiesur un réseau de partenaires au sein duquelchacun a un rôle à jouer.La mobilisation et l’investissement de ses par-tenaires dans ses projets et dans le cadre decette journée, ont été suscités par un travail defond préalable. Le défi a été de se positionnerpar rapport aux nombreux réseaux existants,de se faire accepter, de gagner la confiance desinstitutions présentes sur le terrain.Le CLPS a d’abord dû se faire connaître pourensuite se faire reconnaître.Ceci implique notamment une attitude par-ticulière de l’équipe qui relève de l’écoute etdu respect.Cette étape n’est pas négligeable. Il fautaccepter qu’elle prenne du temps et qu’ellesoit toujours à reconstruire.Les stratégies développées par le CLPS sontnombreuses et variées, elles sont le reflet dela diversité des besoins des professionnels :l’accompagnement sur le terrain d’une équipequi veut développer un petit projet a toutautant de pertinence que l’organisation d’évé-nements rassembleurs de grande envergure.Sur l’invitation à la journée de ce 7 octobre,vous avez pu lire qu’un de nos objectifs est deréfléchir à des pistes d’action pour les profes-sionnels mais aussi de rédiger des recomman-dations qui seront adressées aux politiques.

la conférence de presse de lancement de lacampagne, consterné, me confiait : ‘Du vomi,puis du pipi, c’est vraiment de la m...’Détail croustillant, au moment même oùcette campagne ‘anti-alcool’ démarrait, uneautre, radio celle-là, et sur un sujet qui n’a rienà voir (l’Internet gratuit le weekend), s’atta-

chait au contraire à normaliser la consomma-tion d’alcool. Le ‘pitch’ étant que le surf de finde semaine est gratuit dans toutes les villesbelges, un jeune homme demande à unautre mec (toujours les hommes, ils saventsans doute pourquoi...), si cela vaut aussi pourChimay, Grimbergen, Westmalle et Tongerlo

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( je cite les ‘villes’ de mémoire).Les paranoïaques penseront qu’Arnoldus aco-financé la chose pour compenser sonengagement ‘citoyen’ dans les campagnes‘Bob’ de l’IBSR!

Christian De Bock

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Un processus participatif delongue haleineComment en est-on arrivé là ? C’est ce que jevoudrais vous montrer à présent par un brefregard en arrière.Le 18 octobre 2002, le CLPS et ses partenairesorganisaient la « Première Journée liégeoisede promotion de la santé ». Cet événementétait déjà une étape d’une dynamique envi-sagée sur le long terme. Il a réuni plus de 400professionnels, issus de secteurs divers. Lebut était de récolter la parole des acteurs deterrain afin de construire un cadre de réfé-rence commun, destiné à élaborer des axesde développement de la promotion de lasanté sur l’arrondissement de Liège.Cette journée a permis de réaliser un état deslieux de ce que souhaitaient les acteurs deterrain, que je résumerais en 4 points.

Améliorer la communication interne et externe au secteurIl a été souligné qu’une politique active decommunication devait être adoptée sur lesplans interne et externe, dans le but d’amé-liorer la circulation de l’information parmi lespromoteurs de santé (qui fait quoi, comment,avec quel outil...).Mais il s’agissait aussi de construire des repré-sentations communes sur lesquelles se fon-derait ensuite une action concertée.

Créer des espaces de rencontre,d’apprentissage et de réflexionDe très nombreux professionnels ont expriméle souhait de voir se développer des espacesd’échange et de ressourcement où ils pour-raient prendre de la distance par rapport à leurtravail quotidien et ce notamment par rap-port à une mise à mal de leurs pratiques enétant confrontés à une accentuation de lapauvreté à Liège.

Favoriser des représentations communesdes concepts et des stratégies de promotion de la santéLa multiplication et l’extension des conceptsen promotion de la santé représentent pourbeaucoup une source importante de malaise,dans la mesure où leur imprécision paralyseles initiatives ou s’oppose à l’harmonisationdes pratiques.

Parmi les nombreuses questions exprimées,deux thèmes centraux se sont dégagés :ı comment pourrait-on rendre la participa-

tion des citoyens plus effective ?ı comment intégrer les préoccupations de

promotion de la santé dans les politiquesde santé ?

Ou, dit autrement, comment les profession-nels de terrain pourraient-ils faire entendreleur voix et adresser aux politiques un mes-sage clair, réaliste et cohérent ?

Organiser une nouvelle opérationintersectorielleIl a été mis en évidence que la production desgroupes de travail et les échanges stimuléspar le CLPS pourraient être valorisés et parta-gés lors de manifestations de plus grandeenvergure réunissant les différents secteursconcernés.

27 recommandationsAfin de répondre à ces attentes, le CLPS et sespartenaires ont entre autres, mis en place desateliers intitulés « Temps de réflexion » et« Participation », en complémentarité avecles Ateliers Santé Précarité du Relais Santé.Trente-sept intervenants de la région lié-geoise, issus des CPAS, mutualités, université,associations de terrain, maisons médicales,services de soins, Centres PMS, plannings

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familiaux... se sont investis de 2004 à 2007au sein de ces ateliers. La richesse desgroupes a résidé dans la diversité des expé-riences présentées, la qualité des échanges,la volonté de prendre le temps de réfléchir ànos pratiques. Deux documents ont été rédi-gés suite à ces travaux. Ils sont téléchar-geables sur le site www.clps.be.Les participants aux ateliers et les profession-nels que nous rencontrons dans le cadre del’exercice de nos missions ont souhaité à pré-sent partager le fruit de leur travail avec leurspairs mais aussi avec les politiques qui ont unrôle important à jouer pour promouvoir la santéet la qualité de vie des populations précarisées.C’est pourquoi, le CLPS, en partenariat avecl’Ecole de Santé publique de l’ULg, a organisécette Deuxième Journée. Vous l’avez compris,celle-ci n’était pas un but en soi mais unenouvelle étape d’un processus qui vise à déve-lopper une dynamique liégeoise mobilisantles acteurs de terrain et les politiques autourd’un projet collectif de promotion de la santé.Pour préparer cette journée, le CLPS a consti-tué un Comité de pilotage intersectorielchargé de coordonner sa mise en œuvre etson évaluation.Celui-ci a souhaité, au préalable, mettre enplace trois groupes de travail, qui sur base desconstats des ateliers, ont formulé 27 propo-sitions de recommandations à l’attention du

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monde politique, des professionnels et desformateurs des futurs professionnels.Elles ont servi de base aux travaux des ate-liers du 7 octobre dernier et sont développéesdans les Actes de la journée, avec comme filrouge, comme référence unique et principaleencore et surtout l’humain.

Perspectives pour le processusLa réflexion menée à travers cette dynamiqueaboutit aujourd’hui aux prémices d’un réseauqui porte sur la promotion de la santé et lesinégalités sociales de santé.Le but est de construire ensemble une visionplus complète et plus partagée des liensentre la santé des populations précarisées etles réalités sociales de la région liégeoise.Pour favoriser une approche globale et inté-grée, les professionnels impliqués dans leprocessus souhaitent la mise en place d’unlieu dynamique où se rassemblent les tra-vailleurs de terrain qui sont aux côtés despopulations précarisées (les éducateurs derue, les services sociaux, les antennes desCPAS, les différents services publics, les mai-sons médicales, les services PSE, les écoles...)mais aussi les représentants de réseaux, lesprofessionnels de seconde ligne et les respon-sables institutionnels.Les enjeux de la dynamique sont de 3 ordres :

ı soutenir le lien entre professionnels et popu-lations précarisées;

ı adapter le mieux possible le travail des pro-fessionnels aux besoins et attentes despopulations précarisées;

ı faire prendre en compte ces réalités et l’im-pact de toute nouvelle mesure sur celles-ciaux institutions et aux représentants poli-tiques.

La démarche se veut participative parce queles réalités sociales ne sont pas faites que d’élé-

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ments objectifs, quantifiables, observables del’extérieur, mais aussi d’éléments culturels(valeurs, modes de vie, croyances, représenta-tions, peurs, bonheurs...) que les acteurs de ter-rain sont les seuls à connaître parce qu’ilspossèdent des « savoirs d’expériences ». Lesréponses ne pourront être adéquates que sielles sont construites et légitimées par tous lesacteurs concernés. Le processus sera basé surl’échange de savoirs et de pratiques.À ce travail, qui consiste donc à élaborer uneconnaissance partagée des liens entre lasanté des populations précarisées et les réa-lités sociales de l’arrondissement de Liège,sur base des observations et de l’expériencedes acteurs de terrain, il faut ajouter l’enviede tenir compte des données quantitativescomplémentaires.

Chantal Leva, Directrice du Centre liégeois depromotion de la santéCe texte est adapté des Actes de la Deuxièmejournée liégeoise de promotion de la santé quis’est tenue dans la (très belle) Salleacadémique de l’Université de Liège le 7octobre 2008. Ces actes sont disponibles auCLPS, Bd de la Constitution 19, 4020 Liège. Tél.: 04 349 51 44. Fax : 04 349 51 30. Courriel : [email protected]. Internet : www.clps.be

OUTIL

Description de l’outilConçu par et pour des professionnels tra-vaillant avec les collégiens, cet outil construitautour d’un cédérom permet de mettre enœuvre des actions d’éducation pour la santésur les thèmes de l’alimentation et de l’acti-vité physique avec des adolescents de 11 à16 ans.Ces thèmes sont abordés de façon globale, àtravers 6 chapitres :ı qu’est-ce qu’ils mangent ? – rapport des ado-

lescents à leur alimentation; besoinsnutritionnels; mise en pratique des repères

de consommation du PNNS français;ı activité physique, nutrition et santé– rapport

des adolescents à l’activité physique et ausport; liens entre alimentation et activité phy-sique; promotion de l’activité physique;

ı consommateur averti, consommateur citoyen– rapport des adolescents à la consomma-tion et à la citoyenneté; influence de lapublicité; étiquetage alimentaire; transfor-mation des aliments;

ı rythmes alimentaires – repas et répartitiondes prises alimentaires dans la journée desados; points spécifiques sur le petit déjeu-

ner, le goûter et la question du grignotage;ı alimentation et relation aux autres, relation

à soi – dimensions sociales et culturelles del’alimentation (influence des autres, du lieu,etc.); rapport individuel à l’alimentation (les5 sens, les émotions, etc.);

ı le repas de midi – composition de ce repas;zoom sur la restauration scolaire.

Les utilisateurs de cet outil sont amenés àchoisir les activités qu’ils souhaitent mettreen place, en construisant leur propre parcoursd’activités en fonction de leurs besoins et deleurs publics.

Fourchettes & Baskets

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Le dépistage du cancer du seinTableau de bord de la santé en Communauté française

La navigation dans le cédérom permetd’accéder à :ı des parcours types d’activités pour des pro-

grammes éducatifs « clés en main » et unoutil de construction de ses propres par-cours d’activités;

ı des documents d’évaluation avant/après (parchapitre, par parcours et pour un point surl’activité par les élèves et par l’animateur);

ı des ressources bibliographiques et pédago-giques complémentaires.

Ce coffret n’est plus disponible actuellementmais son contenu peut être téléchargégratuitement sur le site de l’INPES :http://www.inpes.sante.fr/. Il est aussidisponible en prêt auprès des Centres locauxde promotion de la santé de Liège et deMons (voir les coordonnées surhttp://www.sante.cfwb.be).Promoteur : Institut national de préventionet d’éducation pour la santé (INPES),boulevard de la Libération 42, 93203 SaintDenis Cedex, France. Tél : +33(0)1 49 33 22 22.Fax : +33(0)1 49 33 23 90. Courriel : [email protected]. Internet : http://www.inpes.sante.fr/.

L’avis de la Cellule d’experts de PIPSaLa cellule d’experts de l’Outilthèque-santé 1

gérée par le service Promotion de la santé del’Union nationale des mutualités socialistes,

a octroyé la mention « coup de cœur » à cetoutil ( juin 2007).

Appréciation globaleAu vu de sa qualité et de son accessibilité(téléchargement gratuit), ce kit pédagogiquevirtuel constitue un « incontournable » desprofessionnels en éducation pour la santé desjeunes sur les thèmes de l’alimentation et del’activité physique. Il fournit un ensembleriche, cohérent et articulé d’informations, depistes pédagogiques et méthodologiques enlien avec le Plan national nutrition santé fran-çais utilisables en milieu scolaire.L’aspect directement opérationnel renforcel’attractivité de l’outil et facilite le travail del’enseignant.La navigation est aisée, conviviale et claire,soutenue par un jeu de couleurs attractif. Lesmultiples entrées (programme scolaire, âgedu public, discipline enseignée), permettent

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à chacun d’opérer ses choix en fonction deson public et de ses priorités.Seul regret : l’interactivité possible grâce à cetype de support n’a pas été assez exploitée.

Objectifs de l’outilSensibiliser les adolescents à leur alimenta-tion et leur activité physique.Développer leurs capacités à faire des choixsains.Les aider à poser un regard critique sur le lienentre leur environnement, l’alimentation etl’activité physique.

Public cible11-16 ans, à l’aise avec l’écrit.

RéservesNon-initié(e) au matériel virtuel, prévoyez untemps de repérage dans l’outil (d’autantqu’aucun sommaire n’est disponible)!

Utilisation conseilléePour susciter la mise en place de milieux favo-rables à la santé au sein des écoles, cet outilpourra être intégré à un projet d’établissement.

DONNÉES

1 Pour une description de l’Outilthèque et du fonctionnementde la cellule d’experts, voir SPIECE C., La Cellule d’experts del’Outilthèque-santé, paru dans Éducation Santé, n° 172, sep-tembre 2002. Lire aussi du même auteur Quels outils enpromotion de la santé ?, Éducation Santé n° 210, mars 2006.L’Outilthèque se trouve exclusivement sur le sitehttp://www.pipsa.org.

2 Les responsables du Registre signalent qu’un risque de sous-estimation des taux de cancer est possible en Régionwallonne et à Bruxelles, les sources de données de ces deuxrégions étant encore incomplètes malgré l’améliorationrécente de leur couverture.

1 Voir ‘Le tableau de bord de la santé en Communauté fran-çaise’, Éducation Santé n° 236, juillet 2008,http://www.educationsante.be/es/article.php ?id=1039

Dans les lignes qui suivent, ÉducationSanté vous livre l’essentiel du chapitreconsacré au dépistage du cancer du seindans le Tableau de bord de la santé enCommunauté française 1.En 2003, la Fondation Registre du Cancer a

recensé 9053 nouveaux cas de cancer du seinféminin, en Belgique. Cela équivaut à un tauxd’incidence de 171/100 000 femmes par an.En Région wallonne, 2 654 cancers du seinféminin ont été enregistrés pour la mêmeannée, soit un taux d’incidence de 142/100000 femmes. Pour la Région bruxelloise, 802cancers du sein ont été dénombrés, soit untaux d’incidence de 149/100 000 femmes 2.

Le cancer du sein représente une priorité pourla Communauté française, non seulementdu fait de son impact sur le plan médical etpsychologique, mais aussi parce que, au

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niveau de la santé publique, il est le plus fré-quent des cancers féminins et qu’il repré-sente la première cause de mortalité parcancer chez la femme.

La mortalitéAinsi, en 1997, 2 416 décès par cancer du seinont été enregistrés en Belgique, ce qui cor-respond à 4,7 % de tous les décès féminins.La même année, en Région wallonne, 818femmes sont décédées d’un cancer du sein,tandis qu’à Bruxelles, on dénombrait 220décès par cancer du sein.Selon certaines estimations, l’espérance devie à la naissance chez les femmes passeraitde 80,5 à 81,2 ans si le cancer du sein étaitcomplètement éliminé des causes de décèsen Belgique.

Évolution de l’incidence dans le tempsLe rapport confirme l’augmentation conti-nuelle de l’incidence du cancer du sein depuisles années 80, dans l’ensemble du monde.Selon de nombreux auteurs, cet accroisse-ment est dû en grande partie au perfection-nement des méthodes diagnostiques et audépistage. Ceux-ci révèlent en effet des petitscancers très faiblement évolutifs qui auraientpu rester méconnus.

Évolution de la mortalité dans le tempsLe risque de décéder d’un cancer du sein restenéanmoins assez stable depuis les années 80dans l’ensemble du monde et diminue mêmedans certaines régions. S’il y a plus de can-cers, ceux-ci n’entraînent pas plus de décès.Cette relative stabilité du taux de mortalitéest à mettre en relation avec l’améliorationdes traitements et la plus grande précocitédu diagnostic.Au milieu des années 80, le taux de mortalitéégalait 35-36 pour 100 000, en Belgique. Depuislors, ce taux reste stable et diminue même unpeu chez les femmes en pré-ménopause.

Les facteurs démographiquesL’âge est un facteur important dans l’appari-tion du cancer du sein car le risque de souf-frir d’un cancer du sein varie au cours del’existence. Plus de 75 % des cas surviennenten effet après 50 ans. En 2003, 22,4 % descancers du sein sont apparus avant l’âge de50 ans. Dans la tranche 50-69 ans, ce sont50,4 % des cancers qui ont été dénombrés.27,2 % des cancers du sein furent enregistrésà partir de 70 ans.De même en ce qui concerne les décès, l’âgeest un facteur important, les taux de morta-lité par cancer du sein augmentant avec l’âge.Ainsi, en 1997, 11,6 % des décès par cancer dusein sont survenus avant l’âge de 50 ans. Entre

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50 et 69 ans, 40,7 % de décès par cancer dusein furent dénombrés. 47,7 % de ces décèsconcernaient les femmes de 70 ans et plus.

Les facteurs socio-économiquesD’une part, le rapport met en évidence le faitque le taux d’incidence du cancer du sein estplus élevé chez les femmes ayant un statutsocio-économique élevé (niveau d’éducationou de revenu). Les raisons de cette différencerelèvent soit d’une augmentation des facteursde risque (grossesse tardive, premières règlesà un âge plus jeune, ménopause à un âge plustardif, consommation d’œstrogènes, obésité,consommation d’alcool, mais aussi diagnos-tic plus fréquent dû à un meilleur accès audépistage), soit d’une diminution des facteursprotecteurs (allaitement moindre, nombred’enfants plus faible).D’autre part, la survie au cancer du sein estpar contre moins bonne chez les femmesdéfavorisées sur le plan socio-économiquepar rapport aux femmes ayant un statut plusélevé. Plusieurs hypothèses sont proposées :un retard de diagnostic, un traitement diffé-rent, une moindre résistance liée à une nutri-tion de moins bonne qualité, à la présence deco-morbidité ou au support social plus faible.Le dépistage est également moins fréquentchez les femmes qui disposent de faiblesrevenus ou qui ont renoncé à des soins pourdes raisons financières.

Les stars qui assurent une partie de leurcorps, voilà un phénomène qui existe depuisbien longtemps. Fred Astaire et Jamie LeeCurtis avaient assuré leurs jambes, BruceSpringsteen sa voix, Keith Richards sa main.Et les seins ? Cela s’est déjà vu aussi. Lacélèbre poitrine de Dolly Parton, parexemple. Aujourd’hui, ‘notre’ Miss Belgique,Zeynep Sever, vient compléter cette liste.Dans la méthode que propose Zeynep pourassurer ses seins, il n’est en rien questiond’image, et encore moins d’argent, mais desanté.En collaboration avec Miss Belgique etBrumammo, le Centre bruxellois de coordina-

tion pour le dépistage du cancer du sein, la cam-pagne a pour objectif d’attirer l’attention desBruxelloises de 50 à 69 ans sur l’importance dudépistage du cancer du sein. Pourquoi ? Parceque les Bruxelloises de cette tranche d’âge neprêtent pas encore suffisamment attention à lasanté de leurs seins. Et elles ne sont pas asseznombreuses à faire le mammotest gratuit.Pour le Ministre bruxellois de la santé BenoîtCerexhe, « les pouvoirs publics doivent mettretout en œuvre pour promouvoir le dépistagedu cancer du sein car, grâce à ce type de pré-vention, la maladie peut être traitée à temps etde façon plus efficace. Certaines femmes ontdéjà contracté la maladie, et l’ignorent. Ce sont

ces femmes que nous souhaitons toucher autravers de la campagne ».En tant que Bruxelloise d’origine turque,Zeynep est le symbole de la diversité cosmo-polite de Bruxelles. « En l’utilisant commefigure de proue, nous espérons toucher lesdifférents groupes de population », expliquel’autre ministre bruxellois de la santé, GuyVanhengel. « Et sa maman va aussi partici-per à la campagne, car ce sont bienévidemment les femmes entre 50 et 69 ansque nous voulons encourager à effectuer unmammotest ».D’après un communiqué par Brumammo le20/04/2009

Une campagne adaptée à la réalité multiculturelle bruxelloise

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Les facteurs socioculturelsLe mode de vie occidental est particulière-ment associé au cancer du sein. À Bruxelles,il a été montré que les femmes d’origine noneuropéenne de plus de 55 ans ont un risqueplus faible de développer un cancer du seinpar rapport aux femmes belges. Le rôle desfacteurs protecteurs (nombre d’enfants, allai-tement) semble jouer un rôle important faceà ce phénomène.Par ailleurs, la culture influence la sensibilisa-tion des femmes à la problématique du can-cer du sein, sensibilisation qui intervientnotamment dans la motivation au dépistageet au diagnostic. Ainsi, l’Enquête de santé parinterview de 2004, indique que le pourcen-tage de femmes de 50-69 ans ayant passé unexamen de dépistage dans les deux ans estde 72 % pour les femmes belges, 71 % pour lesnon-belges ressortissantes de l’Union euro-péenne mais de 14 % seulement pour lesfemmes originaires d’un pays n’appartenantpas à l’Union.Un effort semble donc nécessaire pour favo-riser l’accès au dépistage. Plusieurs obstaclesexistent cependant. Tout d’abord, au niveaude l’accès à l’information : mauvaise compré-hension du français, faible usage des médiasbelges, illettrisme... Ensuite dans le domainedes croyances et des représentations : l’imagedu cancer est tellement négative que le sujetest tabou (en parler, c’est le provoquer). Il y aaussi l’absence d’une culture de la prévention,la peur d’être ‘obligée’ de rencontrer desmédecins masculins, etc.Comme chaque culture possède son langage,ses références et ses résistances, il est doncnécessaire d’adapter les messages. Le rôle dumédecin traitant est particulièrement souli-gné dans ce domaine car il s’agit d’une per-sonne proche, crédible et qui connaît bien sespatientes. Des actions de proximité par lemilieu associatif devraient également êtreprévues.

Les facteurs individuelsLa prédisposition génétique au cancer dusein est clairement démontrée. Parmi lesmutations génétiques associées au cancerdu sein, les gènes BCRA1 et BCRA2 sontconcernés mais de nouveaux gènes suscep-tibles d’être impliqués dans le développe-

ment de cette pathologie sont régulièrementévoqués.L’hérédité : les femmes dont une parente aupremier degré (mère, sœur ou fille) a eu uncancer du sein ont un risque 2 à 3 fois plusimportant de développer cette maladie. Cerisque existe aussi chez les femmes qui ontune parente au second degré touchée par cecancer.Des antécédents personnels, comme le can-cer de l’endomètre ou de l’ovaire ainsi que l’hy-perplasie atypique bénigne du sein, sontassociés à un risque de développer une tumeurmaligne du sein.Les facteurs hormonaux, à savoir l’expositiontotale et cumulative du tissu mammaire auxœstrogènes, semblent le facteur le plusimportant du cancer du sein. Plus il y a decycles menstruels entre la puberté et laménopause, plus le risque de développer uncancer du sein est élevé. Cela entraîne unrisque augmenté chez les femmes qui ontcommencé leurs menstruations à un âge pré-coce (avant 12 ans), chez celles qui atteignenttardivement la ménopause (après 55 ans),chez celles qui n’ont pas eu d’enfant et chezcelles qui ont eu leur premier enfant aprèsl’âge de 30 ans. Par ailleurs, les traitements àbase d’œstrogènes et de progestatifs tels quedonnés à la ménopause sont associés à uneaugmentation du risque de développer uncancer du sein et sont déconseillés après undiagnostic de cancer du sein.L’obésité et surtout la plus grande abondancede tissu adipeux est associée au cancer dusein. C’est surtout un excès de poids en début

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de ménopause qui entraîne une incidenceplus élevée de cancers en postménopause.La consommation excessive d’alcool est aussiun facteur de risque de cancer du sein.Parmi les facteurs protecteurs, citons l’exer-cice physique, l’allaitement prolongé et laconsommation d’aspirine.

Politiques et stratégiesEn juin 2002, le programme de dépistage sys-tématique et gratuit du cancer du seindémarrait en Communauté française.Selon l’Agence Intermutualiste (AIM), en2004-2005, le mammotest concernait prèsde 25 % des femmes de 50 à 69 ans, mais seu-lement 8,8 % des femmes en Région wal-lonne et 6,6 % à Bruxelles. Par contre, 46 %des femmes de 50 à 69 ans en Région wal-lonne et 45 % à Bruxelles ont bénéficié de lacouverture par mammographie en-dehorsdu programme organisé.Si le mammotest présente des lacunes etnécessite un réel investissement de tous lesacteurs pour rendre le projet efficace, le Dr

Pascale Jonckheer, auteur du chapitre consa-cré au dépistage du cancer du sein, expliqueson peu de succès par le fait que « d’une part,les experts et certaines revues scientifiques ontremis en question le mammotest. D’autre part,avant l’arrivée du programme, le dépistage parmammographie couplée à l’échographie étaitdéjà bien implanté en Communauté française.Si, comme ce fut le cas en Flandre, aucuneautre stratégie de dépistage n’avait déjà existéauparavant, le mammotest aurait certaine-ment mieux démarré.»

‘Un mammo quoi ? Un mammotest’, DVDélaboré par l’Observatoire de la Santé duHainaut et réalisé par le Secteur audiovisuelde la Direction générale des affaires cultu-relles de la province, a remporté le premierprix dans la catégorie Information despatients du Festival FILMED d’Amiens.Cette vidéo est composée de 3 courtesséquences présentant un micro-trottoir, destémoignages et une description de l’exa-men. Il donne la parole à des femmes du

Hainaut, mettant en scène de manièreconcrète les freins et leviers à la participa-tion au programme de dépistage, jugéeinsuffisante en Communauté française.Il vise en particulier les femmes de milieuxpopulaires : les dialogues ont été conçus par lesparticipantes aux ateliers d’un Espace citoyencarolorégien, qui jouent leur propre rôle.Observatoire de la Santé du Hainaut. Tél.: 065 87 96 00. Fax : 065 87 96 79.Courriel : [email protected]

Communication

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Colette BarbierGODIN I., De SMET P., FAVRESSE D., MOREAU N.,PARENT F. (eds), Tableau de bord de la santé enCommunauté française de Belgique, Service

communautaire en promotion santé SIPES(ESP-ULB), Bruxelles, 2007.Il peut être téléchargé en PDF aux adressessuivantes : www.sante.cfwb.be (rubrique

VU POUR VOUS

Sur la toile

DépendancesInfor-Drogues a lancé récemment un siteinternet (www.stopouencore.be) permettantà tout un chacun d’évaluer où il en est par rap-port à sa consommation de différents pro-duits. Huit tests faciles et rapides quiconcernent le cannabis, l’alcool, les jeux d’ar-gent, l’ecstasy, la cocaïne, internet, le speedet les somnifères.« Ce qui choque les uns peut sembler parfaite-ment normal aux autres. Là où certains se fontdes angoisses, d’autres ne voient aucun pro-blème. Il arrive à beaucoup de gens de boire uncoup, à d’autres de fumer un petit joint entreamis ou de prendre des ecstas en soirée.Certains sont partants pour une partie depoker ou très souvent branchés sur Internet.Mais, quand parle-t-on d’abus ? Quelles sontles limites à ne pas franchir ?» Voilà en gros ceque l’on peut lire comme introduction à cenouveau service d’Infor-Drogues.« Stop ou encore ?» propose une série de huittests grâce auxquels le public adulte (les testsne sont pas adaptés à des jeunes de moinsde 18 ans) pourra déterminer, en quelquesclics, si sa consommation ou son comporte-ment présente des risques.L’internet permet de faire ces tests de façontotalement anonyme, gratuite et facile d’ac-cès. Ces conditions sont évidemment primor-diales pour les consommateurs. À l’issue dutest, le consommateur reçoit un avis qui luipermet de prévenir ou de réduire les risquesles plus importants de sa consommation. Enfonction du résultat, le consommateur estéventuellement encouragé à poursuivre lecontact avec Infor-Drogues par téléphone oupar courriel. De cette manière, si la personneest intéressée, elle pourra évoquer avec le ser-

vice les possibilités de changement et d’aidespossibles.« Nous avons délibérément élargi le champ destests au-delà des produits illicites auxquels legrand public nous associe », souligne PhilippeBastin le directeur d’Infor-Drogues. « En effet,les phénomènes de dépendances sont beau-coup plus larges et peuvent concerner lesconsommations de somnifères, le surf surinternet ou les jeux d’argent » poursuit-il, « lepari est que ce projet facilite la prise deconscience et les demandes d’information etd’aide de personnes qui ne se sentent, et à rai-son, pas du tout toxicos ».Infor-Drogues espère aussi que le projet« Stop ou encore ?» sera utilisé par de nom-breux intervenants de terrain pour faciliterl’abord des usages/consommations de leurspatients.

Promotion de la santéDepuis sa création en 1998, le Centre local depromotion de la santé de Charleroi-Thuin(CLPS CT) a établi une entente avec l’asblÉduca-Santé pour mettre à la disposition desorganismes et personnes les ressources dis-ponibles en matière de promotion de la santé

et de prévention (documentation, formation,outils d’information, expertise).Afin de renforcer leur visibilité et améliorerl’accès aux ressources utiles aux acteurs dela promotion de la santé et à la population engénéral, un portail de ressources est mainte-nant à votre disposition à l’adresse www.pro-motionsante.info.

Grossesse sans tabacPour accompagner les futurs parents, leService prévention tabac du FARES et ses par-tenaires proposent de faire le point sur laquestion du tabagisme prénatal via des inter-views de professionnels. Gynécologue, sage-femme, pédiatre, tabacologue, psychologueont la parole. Ces vidéos, destinés tant auxprofessionnels de santé qu’au grand publicsont consultables sur le site www.grossesse-sanstabac.be.

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Publications et périodiques, Promotion de lasanté et prévention) etwww.ulb.ac.be/esp/sipes (onglet Publications).

Visitez notre site internet! Nous y avonsstocké en texte intégral plus de 1.000articles parus dans la revue depuis le n° 155 en janvier 2001.Vous pourrez y trouver un texte encherchant par nom d’auteur, par numérode parution, par rubrique, et par motsprésents dans le texte (un ou deux mots,ensemble ou s’excluant l’un l’autre).Simple et efficace...Vous y trouverez aussi le dernier numéroparu au format PDF (vers le 20 du mois en cours) et un agenda mis à jour toutesles semaines.

www.educationsante.be

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CommunicationLiège

9 et 16 juin 2009 ou 20 et 27 août 2009« Et si on communiquait vrai ?»: le planning familialle « 37 » organise 2 journées de formation sur lethème de la communication « vrai ».Afin d’améliorer vos relations aux autres et pour vousaffirmer de façon plus adaptée, le « 37 » vous proposedes outils concrets à découvrir en groupe. À l’aided’exercices interactifs, individuels ou collectifs, et desituations fictives, cet atelier vous aidera à mieuxcommuniquer dans le respect de soi et des autres.Cela se passera de 9h15 à 16h30.Lieu : Planning Familial le « 37 » rue St. Gilles, 29 à4000 Liège. Prix : 35 € pour les 2 journées.L’inscription est indispensable et demande depréférence une rencontre préalable.Renseignements et inscription : tél. 04 223 77 89. Site Internet : www.le37.be.

AlimentationBruxelles

11 juin 2009La lutte contre l’obésité est devenue une priorité desanté publique incontestable. Mais ce traitement a uneffet secondaire : celui de nous amener à aborderl’alimentation essentiellement en termes de nutritionet de diététique (même si la notion de plaisir n’est pasabsente des messages et programmes de prévention).On en viendrait presque à oublier que manger n’est passeulement absorber des nutriments, c’est un actemultidimensionnel, économique, culturel, émotionnel,convivial, social, écologique et même politique.Le colloque ‘L’alimentation : je vous en mets un peu plus ?’propose d’évoquer ces multiples dimensions au coursd’une journée d’échanges. Intervenants : Jean-PierreCorbeau (sociologue), Simone Gerber (psychiatrepédiatrique), Marie-José Mozin (diététicienne) et LilianePlouvier (historienne). Cela promet d’être passionnant...Ce colloque est organisé par Question Santé avec lesoutien de la COCOF. Il aura lieu au Centre culturelde Woluwé-St-Pierre.Programme détaillé et inscriptions au 02 512 41 74 oupar courriel à [email protected].

Approche biographiqueCharleroi

11 juin 2009‘Intervenir par le récit de vie’, un Midi Santéexceptionnel, puisqu’il se passera à Charleroi et nonau Bois d’Havré, et qu’il sera prolongé par deuxateliers (facultatifs).

Les deux invités, Francis Loicq et François Delforge,de l’Association pour l’approche, la recherchebiographique et la réappropriation de son histoire(ARBRH) présenteront le ‘récit de vie’, une méthodede recherche éprouvée en sciences sociales. A quis’adresse-t-il ? A quels individus ? A quels groupes ?Comment entrer dans un récit de vie ? Commentpeut-il accompagner des changements eninstitution ? Quels en sont les bénéfices ?Autant de questions qui seront abordées par les deuxinvités, de 12 à 13h30. Deux ateliers (histoire de vie duprofessionnel de l’aide, des soins et de l’accompagnant;pratiques d’interventions biographiques auprès depersonnes proches de la retraite) suivront de 14 à 17h.L’adresse du jour est le Département Couleurs Santéde la Maison du Hainaut, rue de Marcinelle 10,6000 Charleroi.Renseignements et inscription :[email protected]

Santé mentaleTournai

18 juin 2009Le Centre local de promotion de la santé du Hainautoccidental (CLPS-Ho) organise une matinée derencontre sur le thème « Santé mentale etvieillissement, les réseaux en pratique ».Deux réseaux seront présentés : SAMRAVI (Réseaud'Aide en Santé Mentale pour Personnes Agées enBrabant wallon) et Respects Seniors, la nouvelleAgence wallonne contre la maltraitance despersonnes âgées. Ils amorceront un débat sur despistes de travail susceptibles d'être poursuivies enHainaut occidental.Les partenaires de la rencontre sont : Plate-formepicarde de Concertation en Santé mentale(PfpCSm), Observatoire de la Santé du Hainaut(OSH), Espace Seniors, UCP-Mouvement social desaînés, Agence wallonne de lutte contre lamaltraitance des personnes âgées - Respect Seniors(anciennement CAPAM), Haute Ecole Libre duHainaut Occidental, catégorie paramédicale(HELHO), Direction générale des Affaires sociales dela Province de Hainaut (DGAS).Cela se passera de 9h30 à 12h30, à l'Hôtel de Ville de Tournai (Salle des Mariages), rue St Martin à 7500 Tournai.Pour tout renseignement et inscriptions : CLPS-Ho,rue de Cordes 9, 7500 Tournai. Tél. : +32(0)69 22 15 71.Fax : +32(0)69 23 52 50.Courriel :[email protected] : www.clpsho.be

BRÈVES

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PatientToulouse

17 au 19 septembre 20093e Congrès de la Société d’Éducation ThérapeutiqueEuropéenne (SETE).Renseignements et inscriptions : www.sete2009.org.

Petite enfance1er au 7 octobre 2009

« Papa, maman, bébé & compagnie...», 5e éditionde la Semaine de promotion de la santé dunourrisson et de sa familleL’objectif est de créer un climat général desensibilisation autour du bien-être, de la santé et dela qualité de vie du nourrisson, des futurs etnouveaux parents ainsi que de la famille en général.Pour les acteurs de terrain, la Semaine du nourrissonreprésente un temps privilégié pour aborder lesdifférents conseils de santé, rappeler les grandesrecommandations, mais aussi pour valoriser desservices, des actions originales et peu connues, ouencore pour se donner l’occasion de mettre en placede nouvelles dynamiques, initiatives...Pour les familles, la Semaineoffre l’opportunité derencontrer autrement des professionnels, services etassociations actifs dans le domaine de la petite enfance.« La santé pour tous »Cette année, l’objectif est de promouvoir le bienêtre, la qualité de vie et la santé de toutes lesfamilles, quels que soient leur situation et milieu devie. Une attention sera apportée aux famillesconfrontées à des inégalités sociales de santé.Cela ne signifie pas que les manifestations mises enplace seront tournées uniquement vers ces publicsmais qu’une attention particulière sera portée à laclarté des messages et à la diffusion del’information, à l’accessibilité géographique etfinancière, à la participation des familles, et auxautres facteurs influençant la santé de ces familles.Les thématiques« Papa, maman, bébé & compagnie...», c’est unemultitude d’activités destinées à tous autour dethématiques diverses et variées telles que lapréparation à la naissance, la relaxation,l’alimentation, l’hygiène, l’allaitement maternel, lamort subite du nourrisson, les vaccins, la prise deboissons alcoolisées pendant la grossesse...Dans une vision de la santé pour tous, la Semaine« Papa Maman Bébé & Compagnie...» peutégalement être une opportunité pour faire connaîtreou mettre en place d’autres démarches innovantesqui touchent d’autres facteurs influençant la santé.

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Parmi les nombreuses activités envisagées :ı pour les familles : des journées portes ouvertes,

des stands, des ateliers massage bébé, desmatinées jeu, des cours de chant prénatal, desmanifestations récréatives...

ı pour les professionnels, services, décideurs : desconférences, des tables rondes, des matinéesd’échanges, la mise en valeur des épiceries sociales...

Renseignements : [email protected]

Pauvreté - appel à projetsLe rapport 2007 de l’OCDE fait état de laprogression dans les pays européens de la pauvreté,qui frappe les jeunes familles avec enfants. Dans unpays riche comme la Belgique, plusieurs dizaines demilliers d’enfants subissent le caractère destructeurde la pauvreté sur leur environnement global,chaque jour. La lutte contre la pauvreté est un desaxes prioritaires des actions recommandées par laConvention internationale des droits de l’enfant(CIDE) car, dans la précarité, ces droits sont souventbafoués voire inexistants.A l’occasion de ses 20 ans d’existence, leFondsHoutmanouvre ce thème majeur en 2009 etsoutiendra cette année des actions visant à repérer et àagir sur les facteurs de paupérisation dans l’enfance surlesquels des actions concrètes et positives peuvent êtrepoursuivies, renforcées ou envisagées à court terme.Pour être soutenues, elles devront reposer sur deséquipes compétentes disposant d’une expérienceconvaincante dans la lutte contre la pauvreté.Les projets devront associer les familles et lesenfants comme acteurs tant des travaux que dessolutions à mettre en œuvre. La durée des actionsou recherches-actions ne pourra excéder 24 mois.Les projets peuvent être introduits par toutepersonne ou groupe, service, équipe, association ouinstitution active dans le domaine de la lutte contrela pauvreté ou dans un secteur de l’enfancecontribuant à diminuer la précarité.Les structures d’hébergement et d’accompagnement(maisons d’accueil, appartements supervisés...)feront l’objet d’une attention toute particulière.Les dossiers de candidature et le cahier des charges(disponible sur simple demande au Fonds) doiventparvenir au secrétariat du Fonds Houtman (ONE) auplus tard le 30 octobre.Contact : Fonds Houtman (ONE), chée de Charleroi95, 1060 Bruxelles. Tél.: 02 543 11 72. Fax : 02 543 11 78.Courriel : [email protected] : www.fondshoutman.be

Dépendancesgroupes de parole

L’asbl Le Pélican relance ses groupes de parolesusagers et entourage.Les groupes de parole usagers s’adressent auxpersonnes ayant une consommationproblématique de jeux de hasard / Internet / alcool/ drogues. Max 8 pers/groupe. PAF : 3 €/pers/séance. Info/Inscription : Juliette Vilet02 502 08 61.Les groupes de parole pour l’entourage s’adressentaux conjoints, parents, collègues... de personnesayant une consommation problématique de jeuxde hasard / Internet / alcool / drogues. Max 8 pers/groupe. PAF : 3 €/pers/séance.Info/Inscription : Marc Cruypeninck 02 502 08 61.Lieu : asbl Le Pélican, 230 Bd Emile Bockstael, 1020 Bruxelles.Le Pélican, Service actif en matière de toxicomanie,propose également un suivi psychologiqueindividuel, une guidance psychosociale et unaccompagnement dans le cadre de la réinsertion(soutien pour les difficultés pratiques de la viecourante, notamment surendettement, recherche debénévolat, d’emploi, de formation...).

RevuesSanté conjuguée

Dans sa livraison du premier trimestre 2009, Santéconjuguée revient sur la journée de mobilisation‘Santé, pour tous ?!’ organisée voici quelques moispar la ‘Plate-forme d’action santé et solidarité’. Unejournée foisonnante, comme en témoignent lesnombreuses contributions : rappel du contexte dela ‘célébration’ des 30 ans de la Déclaration d’Alma-Ata sur les soins de santé primaires; relationdétaillée des ateliers ‘inégalités sociales etaccessibilité aux soins de santé’, ‘soins de santéprimaires’, ‘politique du médicament’, ‘conditionsde travail du personnel soignant’ et‘commercialisation et privatisation des soins desanté’...Le tout constitue une trace précieuse d’une journéeà la fois dense et festive, qui n’a peut-être pasmobilisé suffisamment de monde malgré lesefforts remarquables des organisateurs.

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Santé conjuguée n° 47, janvier 2009. Disponible aunuméro (individuel 8,68 €/institutionnel 11,16 € +port), ou par abonnement (individuel 29,75 € /institutionnel 54,54 € - prix pour la Belgique).Fédération des maisons médicales et des collectifs desanté francophones, bd du Midi 25 bte 5, 1000Bruxelles. Courriel : [email protected]. Internet :www.maisonmedicale.org.

Santé publiquePointé dans la livraison de janvier-février 2009 de larevue bimestrielle de la Société française de santépublique, ‘La « bientraitance », exploration duconcept et essai d’utilisation en santé publique, uneexpérience à Fribourg (Suisse), par Bertrand Graz,Fabienne Plancherel, Jean-Pierre Gervasoni etMarie-Claude Hofner.À noter aussi, une ‘Analyse de quatorze actionsnationales pour le déterminant de santé activitésphysiques et sportives en France de 2001 à 2006, parPierre-Henri Bréchat, Thomas Vogel, Marc Berthel,Georges Kaltenbach, Aude Le Divenah, ChristopheSegouin, Roland Rymer et Jean Lonsdorfer.Santé publique, 2 rue du Doyen J. Parisot, BP 7, 54501 Vandœuvre-lès-Nancy. Abonnement pour2008, 90 €. Internet : www.sfsp.fr.

ErratumUne erreur s’est glissée dans les noms des auteursde ‘Contribution des citoyens à l’élaboration desplans de lutte contre la pandémie d’influenza’, parudans Éducation Santé de mars 2009. Il faut lireYanick Farmer, Céline Durand, Marianne Dion-Labrie, Marie-Ève Bouthillier et Hubert Doucet.D’autre part, les auteurs nous signalent aussi queleur recherche a bénéficié d’un financement parGénome Québec (www.genomequebec.com).

DéménagementLe RESO-UCL a quitté le ‘centre faculté’ pour l’Ecole desanté publique, Clos Chapelle-aux-champs 30, 1200Bruxelles. Tél.: 02 764 32 80 (RESO) et 02 764 32 82(RESOdoc).En raison du déménagement, le centre dedocumentation de RESOdoc est fermé du 26 mai au 8juin inclus. Le Centre local de promotion de la santé du Brabantwallon se trouve maintenant chaussée des Collines54 dans le Zoning Nord de Wavre. Tél.: 010 62 17 62.Courriel : [email protected]. Site : www.clps-bw.be.

1 Les associations initiatrices de la plateforme ‘VAP!’ sont :Consoloisirs.be, le Conseil de la jeunesse d’expression fran-çaise (CJEF), Culture et développement, les Équipes populaires,le Groupe socialiste d’action et de réflexion en audiovisuel(GSARA), la Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW),Inter-Environnement Bruxelles (IEB) et Respire asbl.

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SOMMAIRE

InitiativesSuccès contrastés du programme dedépistage du cancer du sein, par Christian DeBock, Valérie Fabri et Anne Remacle 2Au cœur du travail des services d’Aide enMilieu Ouvert, par Carole Feulien 5Ma santé dans un monde informatisé, parChristian De Bock 10Semaine de la vaccination 2009 : focus sur lacoqueluche 11Actualiser la promotion de la santé, la paroleaux politiques, par Christian De Bock 12Économie de la santé : les valeurs-seuils 13Ne vous racontez pas d’histoires : l’alcool etles jeunes, par Christian De Bock 14

LocaleLa dynamique de promotion de la santé miseen place à Liège, par Chantal Leva 15

OutilFourchettes & Baskets 17

DonnéesLe Tableau de bord ‘cancer du sein’, par Colette Barbier 18

Vu pour vousSur la toile 21

Brèves 22

RubriquesQualité de vie - Prévenir le stress au travail

ı Pourquoi et comment le stress au travail estdangereux pour la santé, Dominique Chouanière

ı Réguler les tensions, pour éviter le stress, IsabelleMary-Cheray

ı À l’Office national des forêts, un plan de luttecontre le stress du personnel, Stéphanie Futin,Nathalie Koch

ı « Davantage d’humanité et moins de stress pourles téléopérateurs », Valérie Charmois

ı Prévention du stress en entreprise : les stratégiespour agir, Valérie Langevin

ı Entreprises : développer la prévention, en amont,Colette Ménard, Bernard Siano

ı Accord national contre le stress au travail, ColetteMénard

Internationalı Suisse romande : des éducateurs pour parler

sexualité à l’école, Caroline Jacot-DescombesEnquête

ı Les Français en manque de sommeil, Enguerranddu Roscoät

ı « Le sommeil en compétition avec la télévision etInternet », entretien avec Damien Léger

L’abonnement à La Santé de l’Homme (6 numérospar an) est de 28 € pour la France métropolitaine etde 38 € pour la Belgique.Pour tout renseignement : La Santé de l’Homme,Institut national de prévention et d’éducation pour lasanté, 42 Bd de la Libération, F-93203 Saint-Deniscedex. Tél. 1 49 33 22 22. Fax 1 49 33 23 90. Internet :www.inpes.sante.fr

La Santé de l’homme - no 397

septembre - octobre 2008

Dossier. Comment réduireles inégalités sociales de santé

Introductionı Promouvoir la santé, pour réduire les inégalités,

Marie-José MoquetInégalités sociales de santé : état desconnaissances, aperçu des pratiques

ı Inégalités sociales de santé : des déterminantsmultiples, Marie-José Moquet

ı États-Unis, Bénin, France : des programmesadaptés aux inégalités, Yves Géry

ı Le rôle du politique dans la lutte contre lesinégalités de santé, Pierre Larcher

Recherche et évaluationı Les chercheurs français scrutent les inégalités

sociales de santé, Marie-José Moquetı « La recherche permet de repérer des modes

d’intervention et de prévention », entretien avecAlfred Spira

ı Évaluation des interventions : comment mener àbien un exercice périlleux ? Valéry Ridde, Pierre Blaise

ı Situation socio-économique et consommation desubstances psychoactives : une corrélation avérée,François Beck

Ateliers Santé-Ville et démarche communautaireı Ateliers Santé-Ville : des résultats incontestables,

des moyens fragiles, Laurent El Ghoziı Inégalités sociales de santé et démarche communau-

taire en santé, quels liens ?, Perrine Lebourdaisı Perpignan : des ateliers santé pour la

communauté gitane, Catherine Oustrière, KarineBriot, Martine Kempfer

Prévention et accès aux soinsı Soins et prévention : un levier majeur pour réduire

les inégalités, Pierre Lombrailı Cancer du sein : accompagner les femmes vers le

dépistage, Youcef Mouhoubı Hôpital Avicenne : comment s’adapter aux

patients migrants, Antoine LazarusPour en savoir plus

Olivier Delmer

La revue Education Santé est réalisée avec l’aide du Ministère de la Communauté française

de Belgique Département de la Santé.

Mensuel (11 numéros par an, ne paraît pas en août).Abonnement : gratuit pour la Belgique, Pour l’étranger, nous contacter.Réalisation et diffusion : Infor Santé, Alliance nationale desmutualités chrétiennes, dans le cadre de la Cellule deCoordination intermutualiste ANMC-UNMS.Rédacteur en chef, secrétaire de rédaction : Christian De Bock(02 246 48 50, [email protected]).Secrétaire de rédaction adjoint : Catherine Spièce (02 515 05 85, [email protected]).Collaboratrice : Anne Trappeniers.Journalistes : Colette Barbier, Carole Feulien, Gilles C Jourdan.Documentation : Maryse Van Audenhaege (02 246 48 51, [email protected]).Site internet : Jacques Henkinbrant (design), Maryse Van Audenhaege (animation).Contact abonnés : Maryse Van Audenhaege (02 246 48 51, [email protected])Comité stratégique :Gaëtan Absil, Martine Bantuelle, LucBerghmans, Colette Barbier, Jean-Luc Collignon, BenoîtDadoumont, Christian De Bock, Alain Deccache, CristineDeliens, Carole Feulien, Sophie Fiévet, Fabienne Henry, Pascale

Jonckheer, Roger Lonfils, Karin Rondia, Catherine Spièce,Bernadette Taeymans, Patrick Trefois, Maryse Van Audenhaege.Comité opérationnel : Alain Cherbonnier, Christian De Bock,Jacques Henkinbrant, Thierry Poucet.Editeur responsable : Jean Hermesse, chaussée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles.Maquette et mise en page : Muriel Logist.Impression : Impaprint.Tirage : 2.800 exemplaires.Diffusion : 2.600 exemplaires.ISSN : 0776 - 2623.Les articles publiés par Education Santé n’engagent que leursauteurs. Les articles non signés sont de la rédaction.La revue n’accepte pas de publicité.Les textes parus dans Education Santé peuvent êtrereproduits après accord préalable de la revue et moyennantmention de la source.Pour tous renseignements complémentaires :Education Santé, chée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles. Tél.: 02 246 48 51. Fax : 02 246 49 88 (indiquer ANMC-Education Santé comme destinataire).Internet : www.educationsante.be

Courriel : [email protected] découvrir les outils francophones en promotion de lasanté, une seule adresse : www.pipsa.orgRevue membre de l’A.R.S.C., Association des revuesscientifiques et culturelles – www.arsc.beLes textes de ce numéro seront prochainement disponiblessur notre site www.educationsante.be (sous réserved’acceptation des auteurs). Notre site adhère à la Plate-forme www.promosante.net.Notre sité est certifié HON (Health on the Net - 04/2009)

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