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1 Journal réalisé collectivement par les adhérents de SUD-Education et imprimé par eux Numéro de CPPAP : 0313 S 05109 Directrice de publication : F. Tullet Prix : 2€ SUD-Education Hte-Normandie Abonnement: 20€ NUMERO 66 — juin 2011 8 rue Louis Blanc Gratuit pour les adhérents 76100 Rouen Déposé le 08/06/11 Page 1 : Edito Page 2 : RESF Page 3 : EVS / AVS - Laïcité Page 4 : 1er degré : Ensei- gnement spécialisé - Mo- bilisation à la base Page 5 : Second degré - Précaires de l’Éducation nationale Page 6 : Enseignement professionnel argumentaire contre les UFA Page 7 : G8 Page 8 : International Page 9 : Cap au SUD Page 10 : Brèves - Chro- nique du Nain Sectaire - Agenda JUSQU'OÙ S'ARRÊTERONT-ILS ? (*) Une nouvelle année scolaire se termine. Combien de temps pourrons-nous associer ces deux termes : Edu- cation et nationale ? Combien de temps pourra résister l'Ecole publique et laïque à l’arme de destruction mas- sive qu’est le SarkoMédefLand ? Dans le premier degré d'abord, où le nombre de ferme- tures de classes atteint des niveaux record, où la des- truction des R.A.S.E.D condamne nombre d'enfants en difficulté. Premier degré, où l'aide personnalisée, cette aberration, se pérennise au même titre que les évaluations nationales dont les résultats alimenteront le futur Livret Personnel de Compétence, petit bijou de fichage informatique à l'usage des gouvernants, des flics et des patrons. Et dans le second degré, que dire du dispositif CLAIR/ ECLAIR, labora- toire de postes à profil, d'un enseignement dicté par un conseil d'admi- nistration, et fossoyeur, on l'oublie parfois, des 2/3 des ZEP ? Et dans les lycées, que dire des filières purement et simplement suppri- mées, de cet enseignement professionnel qui serait géré par les régions, et bientôt, on peut anticiper, par les entreprises ? C'est vrai qu'un bac pro Total, ça reviendrait moins cher. On en oublie, forcément, tant la liste des méfaits est longue. Alors oui, combien de temps pourra-t-on encore parler d’Éducation nationale avant de lire cette épitaphe fatale : CI-GÎT L'ÉDUCATION NATIONALE Formidable idée qui voulait que la coopération, l'instruction et la cons- cience soient les meilleurs remparts contre la bêtise humaine. Tombée sous les coups du libéralisme sauvage (pléonasme), représen- tant du côté le plus obscur de l'esprit humain : l'individualisme forcené, l'avidité et la soif de pouvoir. Alors, dès la rentrée il faudra reprendre la lutte. Et si comme leitmotiv de campagne pour les élections, on ressortait notre slogan : L'école n'est pas une entreprise, l'Éducation n'est pas une marchandise ! Car finalement, c'est bien de cela qu’il est question ! Bonnes vacances à tous, pour l'instant on y a encore droit. (*) Michel Colucci, dit « Coluche »

JUSQU'OÙ S'ARRÊTERONT-ILS ? (*)sud-education-hautenormandie.org/IMG/pdf/journal_juin_2011.pdf · 2 Famille Kaloian, la mobilisation ne faiblit pas. Fin janvier 2011, la famille

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Journal réalisé collectivement par les adhérents de SUD-Education et imprimé par eux Numéro de CPPAP : 0313 S 05109 Directrice de publication : F. Tullet Prix : 2€ SUD-Education Hte-Normandie Abonnement: 20€ NUMERO 66 — juin 2011 8 rue Louis Blanc Gratuit pour les adhérents 76100 Rouen

Déposé le 08/06/11

● Page 1 : Edito

● Page 2 : RESF

● Page 3 : EVS / AVS - Laïcité

● Page 4 : 1er degré : Ensei-gnement spécialisé - Mo-bilisation à la base

● Page 5 : Second degré - Précaires de l’Éducation nationale

● Page 6 : Enseignement professionnel argumentaire contre les UFA

● Page 7 : G8

● Page 8 : International

● Page 9 : Cap au SUD

● Page 10 : Brèves - Chro-nique du Nain Sectaire - Agenda

JUSQU'OÙ S'ARRÊTERONT-ILS ? (*)

Une nouvelle année scolaire se termine. Combien de temps pourrons-nous associer ces deux termes : Edu-cation et nationale ? Combien de temps pourra résister l'Ecole publique et laïque à l’arme de destruction mas-sive qu’est le SarkoMédefLand ? Dans le premier degré d'abord, où le nombre de ferme-tures de classes atteint des niveaux record, où la des-truction des R.A.S.E.D condamne nombre d'enfants en difficulté. Premier degré, où l'aide personnalisée, cette

aberration, se pérennise au même titre que les évaluations nationales dont les résultats alimenteront le futur Livret Personnel de Compétence, petit bijou de fichage informatique à l'usage des gouvernants, des flics et des patrons. Et dans le second degré, que dire du dispositif CLAIR/ ECLAIR, labora-toire de postes à profil, d'un enseignement dicté par un conseil d'admi-nistration, et fossoyeur, on l'oublie parfois, des 2/3 des ZEP ? Et dans les lycées, que dire des filières purement et simplement suppri-mées, de cet enseignement professionnel qui serait géré par les régions, et bientôt, on peut anticiper, par les entreprises ? C'est vrai qu'un bac pro Total, ça reviendrait moins cher. On en oublie, forcément, tant la liste des méfaits est longue. Alors oui, combien de temps pourra-t-on encore parler d’Éducation nationale avant de lire cette épitaphe fatale :

CI-GÎT L'ÉDUCATION NATIONALE Formidable idée qui voulait que la coopération, l'instruction et la cons-cience soient les meilleurs remparts contre la bêtise humaine. Tombée sous les coups du libéralisme sauvage (pléonasme), représen-tant du côté le plus obscur de l'esprit humain : l'individualisme forcené, l'avidité et la soif de pouvoir. Alors, dès la rentrée il faudra reprendre la lutte. Et si comme leitmotiv de campagne pour les élections, on ressortait notre slogan :

L'école n'est pas une entreprise, l'Éducation n'est pas une marchandise !

Car finalement, c'est bien de cela qu’il est question ! Bonnes vacances à tous, pour l'instant on y a encore droit.

(*) Michel Colucci, dit « Coluche »

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Famille Kaloian, la mobilisation ne faiblit pas. Fin janvier 2011, la famille a reçu une OQTF (Obligation à Quitter le Territoire Français). Aussitôt, plusieurs membres du collège Braque, (dans lequel est scolarisé un des enfants), ont décidé de créer

LE RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERE

EN HAUTE NORMANDIE

RESF Rouen : E-mail : [email protected] tél si urgence: 06 68 63 20 05 Le RESF Rouen se réunit tous les mercredis de 17h à 19h à la Maison des Associations, 22 rue Dumont D’Urville, à Rouen, (près de la fac de droit et de la préfec-ture). Permanence pour accueillir les familles ou les lycéens le pre-mier mercredi de chaque mois de 15h à 17h, au même endroit. RESF Le Havre : Téléphone : 06 64 81 81 70 E-mail : [email protected] Adresse postale : RESF, Maison des Syndicats, 119 Cours de la République, 76600 Le Havre. RESF Dieppe : Téléphone 06 32 27 70 36 Dans l’Eure : Téléphone : 02 32 46 92 84 E - m a i l : c o l l e c t i f [email protected] Adresse postale : Collectif de l’Eure de soutien à Wei-Ying et Ming, aux mineurs et jeunes ma-jeurs scolarisés sans papiers. Local des Associations, Immeu-ble Chèvrefeuille - Appt 255 - 1 rue Rabelais 27 000 Evreux Site Internet : http://collectif.ying-ming.monsite.wanadoo.fr/

Site national RESF : http://www.educationsansfrontieres.org/ On y trouve les coordonnées de tous les groupes RESF, des in-formations juridiques, des appels à soutien pour les situations ur-gentes et beaucoup d’autres in-formations très utiles.

un comité de soutien, avec l’aide de RESF et l’appui de plusieurs élus. Deux concerts ont été donnés (un au Bâteau Ivre et un au centre A.Malraux) avec signatures de pétition. Ensuite, un parrainage civil à la mairie de Rouen a eu lieu le mercredi 23 février, acté de-vant V.Fourneyron, maire de la ville. Régulièrement, par la suite nous avons pris contact avec Me Madeline, avocate de la famille. Mercredi 11 mai 2011, à huit heures, le comité de soutien apprend que la famille a été arrêtée et placée au Centre de Rétention Administrative (CRA) d’Oissel. Nous avons aus-sitôt alerté la presse ainsi que tous les élèves pour qu’ils soient prêts à se mobiliser et som-mes allés voir la famille l’après-midi même au CRA. Là, nous avons parlementé et insisté sur le fait que notre élève était en pleine période d’examen (passage du DELF dont elle avait passé une partie la veille) et que sa petite sœur devait pouvoir elle aussi retourner à l’école. Après appels téléphoniques de la PAF à la préfecture, autorisation nous est don-née de venir chercher la grande sœur le lendemain pour qu’elle passe la deuxième partie de son examen (après avoir bien sûr donné maintes garanties au cas où, je cite, on « ne la ramènerait pas. » et obligation de retour à 17H00). Le soir même, nous apprenons que la famille est convoquée par le juge des libertés et de la détention (JLD), le jeudi 12 mai à 14h au palais de justice de Rouen. Mobilisation générale : une grande partie des élèves, des parents d’élèves et du personnel du collège, se rassemble devant le palais de justice, en présence de la presse. (Panique chez les policiers qui pensent assister à une émeute des Hauts de Rouen). Le juge accepte de changer de salle pour l’audience : environ quarante élèves, dans un calme olympien, assistent à la plaidoirie. A 18 h, verdict : les mesures prises à l’encontre de la famille sont jugées disproportionnées, libération immédiate. Joie … puis de nouveau mobilisation générale : à 16h, vendredi 13 mai, le préfet fait appel de la décision. Petit « plus » : le fils Kaloian est arrêté à Saint-Sever (Rouen) le vendredi soir à 21h et placé en garde à vue, malgré les papiers du tribunal présentés le soir même par le père à la police. Si ce n’est pas de l’acharnement ! Rien à faire, il faudra que trois mem-bres du comité de soutien l’accompagnent samedi matin pour qu’il récupère son fils à 12h. Nouvelle audience lundi 16 mai à 10h30 : de nouveau rassemblement devant le palais de justice (seuls dix élèves sont autorisés à rentrer) et présence de la presse. A 14h, après délibération, à nouveau les mesures prises sont jugées disproportionnées, pas de place-ment en CRA. Dernier épisode : le jeudi 26 mai, convocation de la famille devant la cour d’appel de Douai. Le comité de soutien se mobilise pour trouver un car et financer le voyage, afin d’accompagner la famille.

Avec le Conseil régional de Haute-Normandie, le Conseil général de Seine mari-time et la CREA (communauté de communes de l’agglomération de Rouen) le RESF Rouen co-organise un grand parrainage le samedi 25 juin au Conseil ré-gional à Rouen. Les élus municipaux parraineront les élèves de maternelle et du primaire, les élus départementaux les élèves de collège et les élus régionaux les lycéens et les étudiants. Venez nombreux marquer votre soutien à la lutte pour la régularisation des sans papiers.

Mercredi 6 avril, à 14h, le Collectif de Solidarité de St Etienne-de-Rouvray et le RESF Rouen étaient reçus à la préfecture dans le cadre de réunions mensuelles pour examiner des dossiers individuels de familles et de personnes sans papiers. Au cours de l’étude d’un dossier, après des questions répétées et insistantes, M. Larrey (secrétaire général adjoint) a perdu son sang froid. Il a quitté la salle et menacé de ne plus nous recevoir. Ainsi, sans raisons et sans arguments fondés, la réunion s’est terminée à 14h20. Cette sortie était-elle préméditée ? Un seul dossier sur 16 a été examiné. Collectif Solidarité de St Etienne-de-Rouvray et RESF Rouen. Ce communiqué a été envoyé le soir même. Ce « coup d’éclat » du représentant de l’État montre à quel point les sans-papiers et ceux qui les défendent sont mé-prisés, d’autant que ce zélé fonctionnaire nous répétait à l’envi qu’on lui faisait perdre son temps !

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Un « observatoire de la laïcité sco-laire » s'est créé sur Rouen et sa région. Ses buts sont d'alerter l'opinion sur les restrictions faites dans le public au bénéfice du privé (marchand et confessionnel) et d'interroger les élu-e-s sur leurs choix de financement qui dépassent bien souvent ce qui est prévu par la Loi Debré, déjà très favorable au privé. Nos premières cibles seront le financement des écoles maternelles privées et la disparition de filières dans les lycées professionnels pu-blics, cependant maintenues dans le privé.

Toute personne ou association intéressée par ce travail peut nous rejoindre. La prochaine réunion se tiendra au local de Solidaires, 6 rue Louis Blanc à Rouen le 22 juin 2011 à 18H00.

Les prud'hommes

sanctionnent lourdement l'Éducation Nationale

Le conseil des prud'hommes d'Angers vient de condamner le lycée David d'Angers (qui est l'em-ployeur officiel des EVS) à payer 14000 € à chacun des 28 EVS qui l'avaient poursuivi pour absence de formation au cours de leur contrat. Cela représente environ 450 000 € à la charge de l'Éducation Natio-nale qui, nous l'espérons, ne va pas contraindre le lycée David à payer ces sommes sur ses fonds pro-pres. En effet, la loi instituant les contrats d'avenir (statut sous lequel ont été embauchés la plupart des EVS) prévoyait une obligation de formation pour ces per-sonnels. L'Éducation Nationale, n'ayant pas prévu les financements pour ces formations, s'en était car-rément dispensée. C'est pour cette raison que 28 EVS (dont deux en-core en activité), assistés de leurs avocats, ont saisi le Conseil des Prud'hommes. Au cours de l'audience, l'avocat du lycée a prétendu qu'une formation en interne avait été dispensée à chaque EVS par les directeurs d'école, ce qui est complètement faux. Le conseil des prud'hommes d'Angers n'a évidemment pas suivi les arguments de l'Éducation Nationale et a condamné l'employeur (c'est à dire le lycée David, mais en réalité l'État) à verser à chacun des 28 EVS plaignants 4000 € cha-cun au titre du préjudice pour absence de formation. Il a par ailleurs considéré que le refus de l'em-

ployeur d'honorer les obligations prévues par la loi annulait le Contrat à Durée Déterminée en Contrat d'Avenir. Par conséquent tous les contrats ont été requalifiés en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) et chacun des EVS concernés a obtenu environ : 2500 € pour cette requalification en CDI 6000 € pour licenciement abusif 900 € pour frais d’avocat.

Deux des EVS plaignants, qui sont encore en poste dans une école, voient leur contrat requalifié en CDI (de ce fait elles ne perçoivent évidemment pas d'in-demnité pour licenciement abusif). C'est une première victoire pour les EVS qui se sont battus pour défendre leurs droits et pour les syndi-cats qui ont impulsé, organisé et soutenu ce combat (SNUIPP, CGT, SUD). Nous considérons en effet que l'utilisation par l'État des contrats aidés dans les écoles pour accomplir des tâches devenues indispensables est un vrai scandale. Nous revendiquons la création d'emplois statutaires pour accomplir ces tâches et la transformation en emplois pérennes de tous les contrats aidés embau-chés dans les écoles. Tous les EVS recrutés en Contrat d'Avenir peuvent aujourd'hui prétendre, en s'appuyant sur ce juge-ment à une indemnisation pour défaut de formation et à une requalification de leur contrat en CDI. Il leur suffit de contacter le syndicat.

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L’attaque en règle de l’ensei-

gnement spécialisé Après le démantèlement rigoureux et progressif des RASED ayant réduit à peau de chagrin l’aide pé-dagogique spécifique apportée aux élèves en difficulté au sein des écoles primaires, voici que les postes d’en-seignants exerçant en établissement spécialisé (IME, ITEP, Unités d’Enseignement à l’hôpital,…), relative-ment ignorés jusque-là, se retrouvent eux aussi dans la tourmente de la « maîtrise des dépenses publi-ques consacrées à l’enseignement» qui touche de plein fouet notre académie cette année.

Plus particulièrement, et puisqu’il faut semble-t-il « s’occuper » d’abord de ceux qui ne sont pas en si-tuation de face-à-face avec des élèves (sans doute suspectés d’inactivité débordante), ce sont les postes de coordinateurs pédagogiques qui sont dans l’oeil du cyclone. Le plus souvent professeurs des écoles spé-cialisés, ces enseignants (autrefois appelés directeurs pédagogiques) organisent le fonctionnement des clas-ses, assurent les tâches administratives et participent, auprès des familles et des établissements d’accueil, à la mise en place de la politique d’intégration du handi-cap en milieu ordinaire définie par la fameuse loi de février 2005.

Pour la prochaine rentrée, nombre de ces pos-tes seront donc supprimés dans l’académie de Rouen. Des économies, certes, mais aussi une réduction assu-rée du bon fonctionnement des ces structures qui aura des conséquences inévitables sur la qualité globale de la prise en charge des élèves, le plus souvent handica-pés, malades ou présentant des troubles du comporte-ment.

Si très peu de résistances sur le terrain ont été observées pour s’opposer à ces suppressions, perdues il est vrai dans le lot important des coupes drastiques dans l’ensemble de l’Education Nationale, deux exem-ples montrent tout de même que des mobilisations peuvent encore obtenir gain de cause. Au C.H.U Char-les Nicolle et au C.H.S du Rouvray, les postes de coor-dinateurs (faisant fonction de directeurs de l’ « école à l’hôpital », donc) qui étaient appelés à être supprimés, seront maintenus…pour un an du moins…

Dans l’un et l’autre cas, il faut souligner que l’appui de l’administration hospitalière et des médecins aura été déterminant pour porter la demande auprès des autorités compétentes de l’Inspection Académique. Au C.H.S. du Rouvray, une pétition n’ayant tourné qu’au sein de l’hôpital et dans les écoles partenaires a réuni en deux semaines plus de 500 signatures.

Déjà, des questions se posent pour les prochai-nes années quant à la pertinence de maintenir des pro-fesseurs des écoles spécialisés auprès du public ado-lescent de ces mêmes établissements… Peut-être pourraient-ils être avantageusement remplacés par des vacations d’enseignants du secondaire.

Comme pour les RASED, la spécificité du tra-vail de remédiation adaptée de l’enseignant spécialisé est niée, ou au moins mise en cause. Peu soucieuse de la nature des troubles dont souffrent ces élèves, l’administration semble considérer le travail avec des petits groupes (souvent de 5 à 8 enfants) comme un luxe qu’elle veut de moins en moins nous permettre…Derrière le masque d’une certaine générosité, la loi sur l’intégration du handicap en milieu ordinaire votée en 2005 sert aujourd’hui de paravent pour cacher l’attaque portée à la pédagogie dite spécialisée, dont personne pourtant n’avait contesté l’utilité et l’efficacité.

Un exemple de mobilisation « à la base »

Sur le secteur St Etienne du Rouvray / Sotteville, les mesures de carte scolaire ont été particulièrement mal acceptées. La perte de deux Maîtres E dans un sec-teur qui en a pourtant un besoin vital a fait réagir vive-ment les parents d’élèves. Les réunions de secteur, tenues régulièrement, se sont révélées un outil efficace pour mettre en place les ré-sistances. Les parents et enseignants se sont constitués en « Comité de Défense de l’École Publique de St Etienne et Sotteville ». Une réunion publique d’infor-mation et de débat a eu lieu le vendredi 13 mai, suivie d’un « pique-nique revendicatif » le samedi 28 mai. C’est au cours de ce pique-nique qu’un rassemble-ment devant l’Inspection académique a été décidé pour le mercredi 8 juin.

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La situation de certains établissements de notre académie est tellement dégradée et le ras-le bol des collègues tellement fort que voilà le texte que nous avons reçu et que nous pu-

blions.

WE HAVE A DREAM Au collège *** à ***,

N ous rêvons qu’un jour notre Chef d’éta-blissement trouvera du temps à accorder aux re-présentants syndicaux de SUD Éducation, qui sol-licitent depuis deux mois déjà un nouvel entretien avec elle.

Nous rêvons qu’un jour, Madame le Recteur, répondra aux courriers que lui ont adressé les per-sonnels de notre collège, depuis deux ans déjà, courriers dans lesquels nous signalions notre mal-être au travail.

Nous rêvons qu’un jour les personnels de no-tre établissement n’aient plus de troubles de som-meil, d’anxiété latente, d’état dépressif, liés aux dysfonctionnements, à la manière d’agir de notre direction et au sentiment de mépris et de harcèle-ment.

Nous rêvons qu’un jour notre Chef d’établis-sement respectera les consignes du Ministre de

l’Éducation Nationale visant à nous payer nos heu-res de vie de classe.

Nous rêvons qu’un jour notre Chef d’établisse-ment visera le cahier de CHSCT et répondra systé-matiquement à chacune des interrogations qui y sont mentionnées, comme la loi l’y oblige.

Nous rêvons qu’un jour nous pourrons propo-ser aux élèves de bénéficier de cours de latin, si tel est leur désir, et quel que soit leur nombre.

Nous rêvons qu’un jour les élèves de 5e, qui souhaitent commencer le latin au 3e trimestre, car ils veulent suivre cette option en 4e, puissent être en-tendus par notre direction.

Nous rêvons qu’un jour les IPR de Lettres ré-pondront aux courriers adressés par notre collègue de latin qui leur signale la mort programmée des Lettres Classiques dans notre éta-blissement.

Nous rêvons qu’un jour nous travaillerons dans des conditions propices à la réussite des élèves et à l'épanouissement de tous.

La précarité est la conséquence de la précarisation que nous subissons tous

Le vendredi 13 mai, le collectif Agir contre la Précarisation dans l'Éducation Nationale (A.P.E.N)

organisait une conférence-débat autour des thèmes de la précarité et du processus de précarisation dans l'éducation. Soutenue par la plupart des organisations syndicales cette conférence a réuni environ 80 per-sonnes à la Halle aux Toiles. Trois intervenants ont ainsi pu exposer leurs analyses et expériences de la pré-carité. Évelyne Perrin du réseau « Stop précarité » a rappelé les origines historiques de la dégradation du marché de l'emploi et de la précarisation institutionnalisée jusqu'au sommet de l'État. Forte de son passé et de son présent militants, la sociologue a démontré l'impérieuse nécessité de joindre les luttes (travailleurs sans-papiers, temps partiel imposé...). Thibault Grenier du collectif « Stagiaire impossible » a davantage recentré le débat sur les conditions d'exer-cice des jeunes enseignants, depuis la récente réforme de la stagiarisation. En activité pleine et entière, avec une formation réduite à la portion congrue et sans cadrage national, de nombreux enseignants stagiai-res ont ainsi dû justifier du mal-être ressenti depuis le mois de septembre lorsque le ministère s'échine à dé-montrer qu'au contraire ces mêmes stagiaires sont ravis d'enseigner – parfois dans des conditions très diffici-les – à plein temps et sans formation. Enfin, puisque la conférence devait porter aussi sur le processus de précarisation dans la société, l'ensei-gnant et militant belge Nico Hirtt (Appel Pour une École Démocratique) a élargi le débat sur la logique libé-rale qui anime le marché de l'emploi et justifie la mise en place du livret de compétences. Processus mondial et global, la précarisation de l'emploi ne concerne pas que les pays anglo-saxons. Les militants de l'APEN, tout comme l'assistance nombreuse, ont aussi pu exposer les conséquences des réformes impulsées par le ministère sur les conditions de travail de tous les enseignants du primaire, du se-condaire et du supérieur. Mise en place d'ÉCLAIR, multiplication des statuts, réduction drastique des temps de formation, suppression de postes d'enseignants, d'assistants d'éducation et de filières entières en lycée technologique... sont autant de chantiers sur lesquels il faudra nécessairement mobiliser dès la rentrée pro-chaine. L'APEN s'y attelle d'ores et déjà. L'atomisation des forces militantes est bien la principale force des décideurs. Le rassemblement des précaires et des « précarisables » est la seule réponse que nous devons apporter.

accepter la précarisation de l'école, c'est précariser la société de demain ! Pour joindre l'APEN, témoigner et militer avec nous: http://www.apen76.fr

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Arguments contre l’ouverture d’Unités de Formation par Apprentissage (UFA)

dans les Lycées Professionnels. Questions : Pourquoi le gouvernement et le ministère mettent-ils tant d’énergie et de moyens pour développer aujourd’hui l’ap-prentissage ? A quels besoins cela répond-il ? Pourquoi tous les moyens mis en oeuvre pour développer l’apprentis-sage ne sont pas plutôt mis pour développer et améliorer encore la formation en LP ?

Arguments contre l’ouverture

1. L’ouverture d’une UFA dans le lycée professionnel n’offre pas, comme il est dit, une complémentarité mais ouvre une concurrence déloyale, faussée entre l’apprentissage et le lycée pro ; pourquoi ?

Nos élèves dont les familles sont en difficulté économiques ou qui aspirent en tant que jeunes à une certaine autonomie financière (d’autant plus que dans cette société de consommation les incitations sont fortes) ne « choisiront » pas l’apprentissage, ils y seront soit forcés économiquement, soit aspirés par l’espoir d’un revenu.

Tous les moyens de l’Etat sont mis en œuvre pour développer l’apprentissage, alors que parallèlement on ferme des sections en LP, on supprime (ou l’on ne renouvelle pas) des postes.

2. L’ouverture d’une UFA -et peut-être d’autres qui viendront derrière- nous fragilise dans la mesure où elle nous rend dépendants du marché et des besoins de main d’œuvre des entreprises. Aujourd’hui la durée de vie des entreprises est aléatoire, les concentrations, délocalisations, appels à la main d’œuvre étrangère sont la règle ; les modifications techniques et technologiques des processus de travail et de production sont de plus en plus rapides ; face à ces défis, qui sera le mieux armé, un apprenti salarié chez un patron ou un élève formé en LP ? 3. En LP, les jeunes reçoivent une formation équilibrée qui, tout en leur assurant une formation professionnelle de qualité, leur apporte un enseignement général qui leur permet d’élever leur niveau culturel et donc de choisir dans de meilleures conditions la poursuite d’étude ou l’insertion dans la vie professionnelle et, dans ce cas, leur bagage en enseignement général leur donne de meilleures capacités pour s’adapter au marché de l’emploi. 4. L’enseignement public professionnel est ouvert à tous, sans exclusive ; il garantit aux élèves l’égalité de trai-tement quels que soient leur sexe, leur couleur de peau, etc. Ca n’est pas toujours le cas de l’apprentissage où le sa-larié signe un contrat avec un employeur qui n’a pas forcement les mêmes valeurs ! Et l’on sait que dans les métiers du bâtiment, les préjugés sexistes ont la vie dure ! 5. Le choix de l’apprentissage est souvent proposé comme une remédiation pour des élèves qui ne suivent pas à l’école. Mais les études montrent que les élèves en difficulté au lycée le sont aussi souvent dans l’entreprise et que les ruptures de contrat sont fréquentes (25 % en moyenne, voire 50% dans certains secteurs ! ). L’apprentissage ne risque-t-il pas dans ce cas de devenir un système de relégation ? 6. Les personnels qui ont choisi de passer les concours pour enseigner en LP, l’ont souvent fait parce qu’ils vou-laient travailler dans le public et défendre ses valeurs (laïcité, égalité, gratuité, intérêt général). Même si ces valeurs sont aujourd’hui mises à mal, ils ne sont pas prêts à accepter que le service public devienne « prestataire de ser-vice » (en l’occurrence de formation) pour les entreprises. 7. L’apprentissage est-il moins coûteux ? Avec les incitations financières et les allègements de charges pour les entreprises, cela reste à prouver ! 8. On ne peut pas ne pas mettre en relation le développement à tout va de l’apprentissage et les tentatives pour re-mettre en cause le statut du PLP. La perspective que nous entrevoyons en tant que personnel, c’est une redéfinition de nos services et de nouvelles obligations, notamment celles d’enseigner en apprentissage. Car demain, si des sections ferment, remplacées par d’autres UFA, que deviendra le volontariat ? (Même l’année prochaine, il n’y aura pas de volontariat).

9. Avec la loi d’orientation pour l’école qui affiche 50% d’apprentis en plus, soit 800 000 apprentis d’ici 2015 (déclaration de Nicolas Sarkozy le 1er mars 2011 à Bobigny), ne sommes-nous pas dans une stratégie de substitu-tion de l’enseignement professionnel sous statut scolaire par l’enseignement par apprentissage ? Quand on sait qu’aujourd’hui 95% des personnels de CFA sont des personnels précaires (contractuels et vacataires), on ne peut pas ne pas se poser ces questions et être inquiets pour notre avenir. En effet il s’agit d’augmenter de 5% le nom-bre d’apprentis dans les EPLE qui passeront à 8%.

Nous retrouvons ici encore la cohérence avec une proposition de loi sur l’apprentissage (fin mai 2011) et les vues de l’ARF (Association des Régions de France) qui, main dans la main avec le patronat, veut gérer les bassins d’emploi et produire une main d’œuvre régionale immédiatement employable. SUD Education continuera de se battre pour un enseignement professionnel de qualité comportant un vérita-ble volet de culture générale qui permette une réelle adaptation du jeune à son environnement professionnel.

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Du G8, faisons table rase...

L e sommet de Deauville est termi-né. Le Barnum impérial a replié ses toiles, drones et canonnières sont remisés, et les milliers de

mercenaires sont remontés dans leurs fourgons. Le spectacle est fini, et même la presse la plus complaisante conclut que le bilan en est minable. Alors, tout cela pour si peu ? Bien sûr que non. Car à Deauville, l'enjeu était d'abord symbolique : montrer que les États les plus puissants peuvent se serrer les coudes dès lors qu'il s'agit de préserver l'ordre social mondial. Et puis c'est aussi l'occasion de tester en gran-deur nature les modes les plus actuels de contrôle social, du contrôle policier : milita-risation de toute une région, stratégie de l'affolement, harcèlement des militants comme au camp autogéré du Havre. Et ils ont raison. Car un peu partout, ça com-mence à sentir le roussi. Les uns refusent de payer les dettes contractées par les banques, les autres descendent dans les rues, occupent les places, s'autorisent à discourir, à prétendre que ce vieux monde de l'argent et de la marchandise a fait son temps, qu'il est urgent de construire autre chose... Bien sûr, tout cela est encore confus. Bien sûr, on ne peut savoir ce qui risque d'en sortir. Bien sûr, on peut se dire que le refus des organisations déjà constituées peut être une entrave dans la construction de la mobilisation... Mais en même temps, il y a la parole libérée, les pratiques de démocratie directe, les formes d'auto-organisation, et tout cela peut être l'esquisse d'une dynami-que sociale autonome. Alors on se dit que si, demain, au-delà des méfiances et préventions réci-proques, le mouvement de la jeunesse rencontrait celui des travailleurs et des travailleuses... Nous le savons, c'est possible. Car si le bilan du sommet du G8 n'est guère brillant, celui du contre-sommet est, lui, beaucoup plus intéressant. Les initiatives à Caen, Évreux ou Rouen, comme les manifestations du Havre ont montré que : des formes de mobilisation non conventionnelles peuvent cohabiter avec des pratiques

qui le sont bien davantage ;

des organisations de culture et de tradition différentes peuvent travailler efficacement

ensemble ;

des personnes isolées peuvent rejoindre des militants déjà organisés ;

des intérêts et des préoccupations divers peuvent se fédérer dans une lutte commune.

Nous l'avons vu, des convergences et une globalisation sont possibles. Et, si de ce G8 nous pou-vons faire table rase, rappelons-nous que le contre G8 est pour nous, ici et maintenant, une ex-périmentation dans la construction du nécessaire mouvement social qui posera et résoudra le problème de cette société.

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Ras-l’bol à l’espagnole

24-05-11. Depuis le 15 mai, les places des

principales villes de l’État espagnol sont enva-hies jour et nuit par des centaines de milliers de personnes qui s’appellent elles-mêmes « les indignés ». Elles proclament leur totale indé-pendance des partis politiques et des syndicats institutionnels (Commissions Ouvrières, CCOO, et UGT). Elles affirment que « les priorités de toute société avancée doivent être l’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, l’activité écologiquement durable, et le dévelop-pement, le bien-être et le bonheur des person-nes ». Leur manifeste, « Une vraie démocratie, maintenant », réclame « la participation politique citoyenne par des canaux directs » et « la recherche du plus grand bénéfice pour le gros de la société ». Il dit encore : « nous som-mes anonymes, mais sans nous, rien de tout cela n’existerait, car c’est nous qui faisons fonc-tionner le monde ».

Certains passages de ce manifeste, notam-ment celui qui parle du droit au « libre dévelop-pement personnel » et à « la consommation des biens nécessaires à une vie saine et heureuse », laissent deviner un poids important des classes moyennes dans ce mouvement. Mais c’est là précisément un de ses principaux intérêts.

Durant les « trente glorieuses », le capital

Histoire de sans papiers

Celle-ci se passe sous d’autres latitudes. Une famille salvadorienne, qui ne s’en sort pas

au pays, décide d’aller tenter sa chance aux États Unis. Le temps de trouver quelque chose, ils confient leur fille de 8 ans à la grand-mère. Très peu de temps après, la tristement célèbre bande criminelle Mara Salvatrucha commence à rançonner la grand-mère, menaçant d’enle-ver la petite fille si elle ne paie pas. La grand-mère paie, et prévient les parents. Ceux-ci, pour 7.000 dollars, embauchent un coyote — c’est le nom éloquent qu’on donne aux passeurs — pour qu’il leur ramène leur fille jusqu’à la frontière États-Unis / Mexique. Avant la frontière, le coyote et trois autres hommes violent la petite fille, qui prévient ses parents en les retrouvant. Ceux-ci portent plainte au Mexique. Les quatre violeurs sont arrêtés, mais un seul est poursui-vi, les autres sont libérés. La petite fille est placée dans un centre du Développement Intégral de la Famille — ça ne s’invente pas — où elle n’a pas le droit… de voir sa famille, ni ses pa-rents, ni sa grand-mère qui a fait le voyage, en attendant que soit définie sa situation. L’hypo-thèse la plus vraisemblable est que le Mexique l’expulse vers le Salvador, où l’attendent la Mara Salvatrucha et les trois violeurs libérés… (Source : La Jornada du 14-05-11)

avait pris soin de ménager une partie des salariés, en particulier les ingénieurs et cadres, afin de les mettre de son côté ; cela se tradu-isait aussi bien dans le niveau des salaires que dans le statut social. Avec la furie exploiteuse néolibérale, les seuls qui comptent sont les ac-tionnaires, tous les autres peuvent crever. On l’a vu notamment avec les suicides chez Ren-ault ou chez France Telecom.

Mais, à terme, cela fait passer les classes moyennes du côté des exploités. En Espagne, où la politique de « redressement économi-que » du gouvernement a été particulièrement brutale, c’est en train de se faire ...

JEUNESSE SANS FUTUR, sans maison, sans boulot, sans retraite, sans peur.

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Cap au SUD ! SUD, pas à côté, pas n’importe où (*)

Parce que, pour nous, le travail n’est pas la seule dimension de l’individu, nous refusons une concep-tion de l’éducation alignée sur les contraintes de l’économie, et dans laquelle la personne se confond avec le travailleur.

Contre une conception économique de l’élève, nous refusons : Une évaluation en fonction de compétences définies par l’OCDE conformément aux besoins des

entreprises. La confusion organisée entre l’orientation scolaire et l’orientation professionnelle. L’abandon éducatif des populations jugées non employables (sabordage des RASED, asphyxie

des ZEP).

Parce que l’être humain est un animal social, la guerre de tous contre tous, fondement du libéralisme, nous conduit dans une impasse.

Contre une politique de la méfiance et de la peur, nous refusons : Le traitement sécuritaire des élèves par le dispositif ECLAIR qui organise la ségrégation et l’enferme-ment des cas difficiles au lieu de les aider par des moyens supplémentaires. Le fichage généralisé assurant la traçabilité des futurs travailleurs (Base-élèves, Livret Personnel de Compétences-LPC).

Parce que, en démocratie, ce sont les citoyens qui décident, nous affirmons que l’éducation doit rester une institution de service public indépendante de la logique réductrice du marché.

Contre une gestion économique des personnels, nous refusons : La mise en concurrence des établissements, prélude d’une privatisation rampante. Les pressions exercées sans cesse pour augmenter la productivité des personnels dans le contexte de suppressions des postes (heures supplémentaires, classes surchargées, multiplication des tâches). L’introduction de méthodes managériales (primes au mérite, primes à la tâche, entretiens-évaluations, recrutement local sur mission). La mise sous surveillance des enseignants par le Conseil pédagogique, le préfet des études (dans les bahuts CLAIR) et les EPEP (dans le primaire). L’instauration d’une menace de licenciement des fonctionnaires par la loi mobilité. Le recours systématique aux emplois précaires pour pallier les suppressions de postes. La déréglementation et la casse des statuts (via le programme ECLAIR par exemple).

Pour la reconnaissance d’un métier au service des élèves, nous refusons : La mastérisation et la (non) formation sur le tas des stagiaires. Le saccage de la filière technologique. L’interchangeabilité des enseignants préparée par l’épreuve d’histoire des Arts en collège et les enseignements d’exploration en lycée. Les programmes de 2008 de l'école primaire et les évaluations nationales.

De plus, nous exigeons : La titularisation de tous les précaires, sans conditions.

La création d’un corps unique d’enseignants, de la maternelle à l’Université. Pour tous ceux qui font le même métier :

le même salaire et les mêmes conditions de travail dans le respect du statut de la Fonction publique, seul garant d’un enseignement au service de la collectivité.

(*) Lucien GINZBURG, dit Serge GAINSBOURG, « sous le soleil exactement »

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Samedi 11 juin : manif nationale antinu-cléaire (après Fukushima) à Paris

Mercredi 15 juin 2011 : Ag de SUD EDU-CATION de 9h30 à 12h30 au 4 rue Louis Blanc, Rouen

Mercredi 22 juin 2011 18h : 2ème réunion de l’observatoire de la laïcité scolaire au lo-cal de Solidaires, 6 rue Louis Blanc à Rouen.

PERMANENCES DE SUD-ÉDUCATION HAUTE-NORMANDIE Email: [email protected] Sur la toile : http://www.sud-education-hautenormandie.org/

LE HAVRE 119 Cours de la république Mardi : 10h-12h (Maison des syndicats) Mercredi : 9h-12h & 16h30-18h30 Tel : 02 32 92 18 85 Vendredi : 16h30-18h30

ROUEN Lundi :9h-12h & 13h30-17h 8 rue Louis Blanc Mardi : 9h-12h & 13h30-17h (métro Europe) Mercredi : 9h-12h & 13h30-17h Tel /fax : 02 35 63 20 05 Jeudi : 9h-12h & 13h30-17h mobile 06 68 63 20 05 Vendredi : 9h-12h & 13h30-17h

VIOLENCES DANS LE MONDE

17 mai. Infos sur les radios et chaînes télé. Violence à New-York commentée pendant des heures dans les médias : c’est DSK menotté. Violences au Moyen-Orient commentées pendant quelques minutes (voire secondes) : 20 Palesti-niens tués et des centaines de blessés, par les forces israéliennes. Dans les médias, on sait faire la part des cho-ses…

Oh les belles affiches !

Comme on est contents, à l’école primaire, on a enfin un bon matériel pour enseigner le dévelop-pement durable, la biodiversité, et tout…Ce sont en fait des transfuges de nos vieilles affiches Ros-signol, chères à nos cœurs nostalgiques : « L’école, c’était tellement mieux avant ! » Alors on en prend quand même une pour sa classe, il n’y a pas de raison, c’est gratuit ! Et puis, en l’ac-crochant, on la retourne et on découvre le pot aux roses : le doux nom de Veolia, accroché sur l’éti-quette, vous savez ceux qui voulaient faire inciné-rer 20 000 tonnes de pyralènes (PCB) au Texas, et qui, avec Suez, ont touché 10 Mds d’euros de la part de notre gouvernement pour…couler le service public de l’eau !

CHRONIQUE DU NAIN SECTAIRE

Mortel, l’économie

de marché ! Y a des jours, on a vraiment

envie de tout casser ! L’est pourtant calme, le Nain sectaire, pondé-

ré, équilibré, en un mot : coule. Mais là, franche-ment…

Vendredi 29 avril 2011, journal de huit heures de France Inter : une gamine française, atteinte d’une maladie orpheline, parvient à vivre depuis huit ans grâce à un médicament produit par un labo étasunien, le seul au monde à le fabriquer ; et pour cause, c’est lui qui possède le brevet.

Seulement voilà : dans l’économie de mar-ché, ceux qui commandent, c’est les actionnai-res. Et qu’est-ce qu’y disent, les actionnaires du labo ? Pas rentable, les maladies orphelines, pas assez de clients. Pasque pour eux, c’est pareil que s’ils vendaient des casseroles, des assurances ou du parfum ; y a pas de patients, ils ont que des « clients ». Résultat, en juin pro-chain, sans états d’âme, le labo va arrêter de produire ce médoc.

Et après ça, la mère Parosit ou le Sarkyzo vont vous expliquer que l’économie de marché, c’est ce qu’il y a de plus… sain !

Quand est-ce qu’on va enfin bousculer pour de bon ce système de merde ? Quand est-ce qu’on va enfin imposer que les êtres humains comptent plus que les profits ?

Et Tron ?

Le sauveur de la Gauche, pardon du P.S, rattra-pé par la justice pour ses frasques libidineuses, la mannequin arriviste qui assure la descen-dance du roitelet élyséen. Bah oui, on peut fer-mer des classes, la prochaine campagne prési-dentielle se fera dans Voici et Gala, pas besoin de savoir lire !