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Par Léo Joseph L’exécutif haïtien, allié incon- testé des anciens hauts fonc- tionnaires épinglés par l’en- quête de la Commission spé- ciale du Sénat sur l’usage du fonds PetroCaribe, ainsi que ces derniers, se bercent d’illu- sion en agissant comme si la communauté internationale ne s’intéresse nullement à ce mé- ga scandale. S’ils ne se Lundi dernier, 26 février, la Cour suprême des États-Unis, ā Wa - shington, n‘a pas entendu la plainte de l’administration Trump lui demandant de trancher par rapport à une décision d’un juge fédéral en Californie qui avait déclaré illégale l’action du président américain de mettre fin au programme dit DACA (Deferr ed Action for Childhood Arrivals) qui accordait protection Par Léo Joseph Après une enquête qui s’est étirée sur près d’une année, afin de vérifier les révélations faites par Guy Philippe, les autorités fédérales se trouvent en position de procéder à des arrestations en Haïti. Réalisant que les encouragements à la résistance aux autorités judi- ciaires américaines que lui ins- piraient ses alliés, amis et col- lègues restés en Haïti n’étaient que bravade, il semble se dire qu’il est condamné à faire la prison tout seul. Aussi a-t-il décidé de dire « toute la vérité » et « rien que toute la vérité » aux enquêteurs fédéraux. Cela vaut bien la peine, car il est passible de voir sa peine de plus de neuf ans de réclusion réduite à seulement quatre ans. En effet, en prison, se retrouvant seul avec ses pen- sées, se déboires et passant mentalement en revue des hommes et femmes dont les activités, privilèges et la fortu- ne se confondaient avec les siens, pendant qu’il se mélan- geait avec des gens, dont la plupart n’ont aucune identité, Guy Philippe s’est rendu compte qu’il a mal joué quand il croyait donner le change aux agents fédéraux qui tentaient de lui tirer les vers du nez. Aussi voulait-il, dans un pre- mier temps, lancer ces derniers sur de mauvaises pistes, esti- mant qu’il avait la responsabi- lité de protéger ses « associés » restés au pays se la coulant douce, tandis qu’il se trouve enfoncé dans une existence humiliante, et obligé d’exécu- ter des ordres déplaisants et à se surveiller constamment pour ne pas contrarier ses geô- liers. Se souvenant sans doute du cas de Jacques Kétant s’in- géniant à fournir des informa- tions inexactes aux agents fédéraux, ce qui lui valait l’exil à une prison éloigné de sa famille qui se trouvait à Mia - mi, en sus d’avoir écopé d’une peine de plus de vingt ans de prison, un brusque revirement s’est opéré chez Philippe. Le réseau de Raynald Saint-Pierre dénoncé Ce qui a peut-être valu à Guy Philippe une sorte de « sympa- thie » des dirigeants fédéraux, c’est le luxe de détails qu’il a révélés au sujet de Raynald Saint-Pierre, un ex-officier de l’Armée démobilisée purgeant sa peine dans une prison fédé- rale, après avoir plaidé cou- pable de trafic de drogue et d’avoir expédié des dizaines de kilogrammes de cocaïne aux États-Unis. Des sources proches des enquêteurs fédéraux ont préci- sé que Philippe a permis à ces derniers de remonter la filière de distribution de drogue qui a résulté à l’identification des acteurs. Aussi, grâce au séna- teur élu de la Grand’Anse (département du sud-ouest) des anciens barons de la drogue n’étaient-ils plus des « illustres anonymes » utilisant tous les artifices imaginables pour dérouter les agents fédé- raux, dont certains de leurs limiers locaux, au sein de la Police nationale (des Forces armées d’Haïti avant celle-ci), faisaient plutôt acte d’allégean- ce aux barons locaux au lieu de dénoncer ces derniers au en - quê t eurs, tel qu’ils étaient gras- sement payés pour le faire. À partir du recoupement des informations obtenues de Philippe, des agents de la Drug Enforcement Administration (DEA) en poste en Haïti, ont réalisé que celui-là a permis d’identifier parfaitement les hommes, en diaspora comme en Haïti, qui étaient engagés dans le commerce illicite de la drogue. Par exemple, à cause de Philippe, il a été possible d’éta- blir le lien qui existait, ou qui existe encore, entre Jacques Kétant et la pègre haïtienne, ou encore entre ce dernier et les groupes musicaux. D’où la possibilité de lier des musi- ciens bombardés députés et sénateurs à Kétant qui conti- nuait à attirer comme un ai - mant des musiciens parmi les mieux côtés des groupes musi- caux, même quand il se trou- vait en prison aux États-Unis. Puisque des artistes logeaient dans des maisons qui apparte- naient à Jacques Kétant et rou- laient ses luxueux véhicules alors qu’il était incarcéré aux États-Unis, loin de son fief, Haïti. D’autres anciens officiers membres des Forces armées d’Haïti (FAdH) faisaient partie du même réseau que Raynald Saint-Pierre, qui s’est montré extrêmement avare d’informa- tions. C’est pourquoi il était im possible d’identifier les associés de ce dernier. Mais, non seulement Guy Philippe à mis les autorités fédérales sur la piste des mem - bres des réseaux Kétant et haiti observateur ENglish PagEs : 11,12 VoL. XXXXVIII, No. 8 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 28 fevrier - 7 mars 2018 Kreyòl : Paj 6 Fondé à New York, cet hebdomadaire est édité par la société Haïti-Observateur Group, Inc. www.haiti-observateur.ca Haïti-Observateur P.O. Box 356237 Briarwood, NY 11435-6235 Tél. (718) 812-2820 [email protected] New York: $1,00 Partout ailleurs : 1,50 $ Haïti: 20 gourdes Tél. (718) 812-2820 Lè manke gid, pèp la gaye ! TRAFICS S ILLICITES, CORRUPTION ET BLANCHIMENT D’ARGENT Les révélations de Guy Philippe vérifiées Plus d’une douzaine de parlementaires pourraient le suivre à Miami.... Le chef de la MINUJUSTH exprime la position des pays tuteurs LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SÉRIEUSEMENT PRÉOCCUPÉE PAR L’AFFAIRE PETROCARIBE Le président Jovenel Moi ̈se. Le Premiker minstre Jacques Guy Lafontant. Les étudiants de Marjory Stoman Douglais lors d'une manifes- tation à Talahassie, capitale de l'État de la Floride. Guy Philippe et Jovenel Moi ̈se, lors de la campagne éectorale à Pestel, dans la Grand'Anse. Suite en page 14 Suite en page 2 Suite en page 9 NOUVELLES BRÈVES Dans le dossier DACA, l’administration Trump a essuyé une rebuffade ā la Cour suprême Journal 28 fevrier - 7 mars 2018:hO 2/27/18 4:46 aM Page 1

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Par Léo Joseph

L’exécutif haïtien, allié incon-testé des anciens hauts fonc-tionnaires épinglés par l’en-quête de la Commission spé-ciale du Sénat sur l’usage dufonds PetroCaribe, ainsi queces derniers, se bercent d’illu-sion en agissant comme si lacommunauté internationale nes’intéresse nullement à ce mé -ga scandale. S’ils ne se

Lundi dernier, 26 février, la Coursuprême des États-Unis, ā Wa -shington, n‘a pas entendu laplainte de l’administrationTrump lui demandant de trancherpar rapport à une décision d’unjuge fédéral en Californie qui

avait déclaré illégale l’action duprésident américain de mettre finau programme dit DACA(Deferr ed Action for ChildhoodArrivals) qui accordait protection

Par Léo Joseph

Après une enquête qui s’estétirée sur près d’une année,afin de vérifier les révélationsfaites par Guy Philippe, lesautorités fédérales se trouventen position de procéder à desarrestations en Haïti. Réalisantque les encouragements à larésistance aux autorités judi-ciaires américaines que lui ins-piraient ses alliés, amis et col-lègues restés en Haïti n’étaientque bravade, il semble se direqu’il est condamné à faire laprison tout seul. Aussi a-t-ildécidé de dire « toute la vérité» et « rien que toute la vérité »aux enquêteurs fédéraux. Celavaut bien la peine, car il estpassible de voir sa peine deplus de neuf ans de réclusionréduite à seulement quatre ans.

En effet, en prison, seretrouvant seul avec ses pen-sées, se déboires et passantmentalement en revue deshommes et femmes dont lesactivités, privilèges et la fortu-ne se confondaient avec lessiens, pendant qu’il se mélan-geait avec des gens, dont laplupart n’ont aucune identité,Guy Philippe s’est renducompte qu’il a mal joué quandil croyait donner le change auxagents fédéraux qui tentaientde lui tirer les vers du nez.Aussi voulait-il, dans un pre-mier temps, lancer ces derniers

sur de mauvaises pistes, esti-mant qu’il avait la responsabi-lité de protéger ses « associés »restés au pays se la coulantdouce, tandis qu’il se trouveenfoncé dans une existencehumiliante, et obligé d’exécu-ter des ordres déplaisants et àse surveiller constamment

pour ne pas contrarier ses geô-liers. Se souvenant sans doutedu cas de Jacques Kétant s’in-géniant à fournir des informa-tions inexactes aux agentsfédéraux, ce qui lui valait l’exilà une prison éloigné de safamille qui se trouvait à Mia -mi, en sus d’avoir écopé d’unepeine de plus de vingt ans deprison, un brusque revirements’est opéré chez Philippe.

Le réseau de RaynaldSaint-Pierre dénoncé

Ce qui a peut-être valu à GuyPhilippe une sorte de « sympa-thie » des dirigeants fédéraux,c’est le luxe de détails qu’il arévélés au sujet de RaynaldSaint-Pierre, un ex-officier del’Armée démobilisée purgeantsa peine dans une prison fédé-rale, après avoir plaidé cou-

pable de trafic de drogue etd’avoir expédié des dizainesde kilogrammes de cocaïneaux États-Unis.

Des sources proches desenquêteurs fédéraux ont préci-sé que Philippe a permis à cesderniers de remonter la filièrede distribution de drogue qui arésulté à l’identification desacteurs. Aussi, grâce au séna-teur élu de la Grand’Anse(département du sud-ouest)des anciens barons de ladrogue n’étaient-ils plus des «

illustres anonymes » utilisanttous les artifices imaginablespour dérouter les agents fédé-raux, dont certains de leurslimiers locaux, au sein de laPolice nationale (des Forcesarmées d’Haïti avant celle-ci),faisaient plutôt acte d’allégean-ce aux barons locaux au lieu dedénoncer ces derniers au en -quê teurs, tel qu’ils étaient gras-sement payés pour le faire.

À partir du recoupementdes informations obtenues dePhilippe, des agents de la DrugEnforcement Administration(DEA) en poste en Haïti, ontréalisé que celui-là a permisd’identifier parfaitement leshommes, en diaspora commeen Haïti, qui étaient engagésdans le commerce illicite de ladrogue.

Par exemple, à cause dePhilippe, il a été possible d’éta-blir le lien qui existait, ou quiexiste encore, entre JacquesKétant et la pègre haïtienne, ouencore entre ce dernier et lesgroupes musicaux. D’où la

possibilité de lier des musi-ciens bombardés députés etsénateurs à Kétant qui conti-nuait à attirer comme un ai -mant des musiciens parmi lesmieux côtés des groupes musi-caux, même quand il se trou-vait en prison aux États-Unis.Puisque des artistes logeaientdans des maisons qui apparte-naient à Jacques Kétant et rou-laient ses luxueux véhiculesalors qu’il était incarcéré auxÉtats-Unis, loin de son fief,Haïti.

D’autres anciens officiersmembres des Forces arméesd’Haïti (FAdH) faisaient partiedu même réseau que RaynaldSaint-Pierre, qui s’est montréextrêmement avare d’informa-tions. C’est pourquoi il étaitim possible d’identifier lesassociés de ce dernier.

Mais, non seulement GuyPhilippe à mis les autoritésfédérales sur la piste des mem -bres des réseaux Kétant et

haiti

observateur

ENglish PagEs : 11,12

VoL. XXXXVIII, No. 8 New York : Tel : (718) 812-2820; • Montréal (514) 321-6434; • Port-au-Prince: (011 509) 223-0785 • Paris (33-1)43-63-28-10 28 fevrier - 7 mars 2018

Kreyòl : Paj 6

Fondé à New York,cet hebdomadaire est édité

par la société Haïti-Observateur Group, Inc.www.haiti-observateur.ca

Haïti-ObservateurP.O. Box 356237

Briarwood, NY 11435-6235Tél. (718) 812-2820

[email protected] York: $1,00

Partout ailleurs : 1,50 $Haïti: 20 gourdes

Tél. (718) 812-2820

Lè manke gid, pèp la gaye !

TRAFICS S ILLICITES, CORRUPTION ET BLANCHIMENT D’ARGENT

Les révélations de Guy Philippe vérifiéesPlus d’une douzaine de parlementaires pourraient le suivre à Miami....

Le chef de la MINUJUSTH exprime la position des pays tuteurs

LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SÉRIEUSEMENTPRÉOCCUPÉE PAR L’AFFAIRE PETROCARIBE

Le president Jovenel Moi se. Le Premiker minstre JacquesGuy Lafontant.

Les etudiants de Marjory Stoman Douglais lors d'une manifes-tation a Talahassie, capitale de l'Etat de la Floride.

Guy Philippe et Jovenel Moise, lors de la campagne eectoralea Pestel, dans la Grand'Anse.

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NOUVELLES BRÈVESDans le dossier DACA, l’administration Trump a essuyéune rebuffade ā la Cour suprême

Journal 28 fevrier - 7 mars 2018:hO 2/27/18 4:46 aM Page 1

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Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 20182

détrompent pas déjà, ils ontintérêt à le faire dans l’immé-diat. Car le message de lacom munauté internationaletransmis par l’intermédiairedu chef de la MINUJUST, eston ne peut plus clair par rap-port à la position des payscommunément appelés « amisd’Haïti ».

En effet, dans un commu-niqué de presse lu sur le sitede l’organisme onusien, datéde la capitale haïtienne, le 25février 2018, Susan D. Page,se faisant l’écho de la com-munauté internationale, dé -clare :

« La Mission des NationsUnies pour l’appui à la justi-ce en Haïti (MINUJUSTH),

dans un communiqué, salue lanomination des juges chargésd’instruire les plaintes con -cer nant le dossier Petro Ca -ribe, déposées par des parti-culiers devant le tribunal depremière instance de Port-au-Prince les 29 janvier et 20février 2018. La mission onu-sienne appelle par ailleurs lesautorités haïtiennes à dési-gner des juges pour enquêtersur les dossiers de Lilavois etde Grand-Ravine.

« Je salue l’initiative et lerôle actif des citoyens haïtienset de la société civile engagésdans la lutte contre la corrup-tion et l’impunité. Leurs ac -

tions démontrent que la popu-lation défend l’obligation derendre des comptes ainsi quela justice », a déclaré la Re -présentante spéciale du Se -cré taire général des NationsUnies (RSSG) et chef de laMINUJUSTH, Susan D.Page.

« La Mission regrette tou-tefois qu’aucun juge d’ins-truction n’ait été chargé d’ -

exa miner les allégations deviolations des droits humainscommises par des unités de laPolice nationale d’Haïti(PNH) à Lilavois le 12 octo -bre 2017, au cours desquellesau moins une personne a ététuée, ainsi qu’à Grand-Ravi -ne le 13 novembre 2017, oùhuit civils auraient été som-mairement exécutés, en plus

des deux officiers de la PNHtués. J’appelle les autoritéscom pétentes à procéder sansplus tarder à l’assignation dejuges d’instruction dans cesdeux affaires, comme le pré-voit la loi ».

Ce dernier communiquéde presse fait suite à une pre-mière déclaration de MmePage dans laquelle elle avaitrappelé à l’administrationMoï se-Lafontant de la décla-ration du chef de l’État danslaquelle il déclarait avoir an -noncé qu’il avait lancé lacampagne contre la corrup-tion. Aussi bien que les pro-pos tenus quelques semaines

plus tard par la chargée d’ Af -faires des États-Unis en Haïti,Robin Dialo. Dans son dis-cours prononcé, dans le cadrede la célébration an nuel le dela Noël par la Chambre decom merce haïtiano-américai-ne, à l’ambassade des États-Unis, à la fin du mois de dé -cem bre 2017, cette dernièreavait encore rappelé au prési-dent Moïse qu’il ne suffit pasde faire des déclarations rela-tives à la corruption, mais queson pays attendait qu’il passede la parole aux actes.

Une attitude de « délinquant »Conformément à ses habitu -des consistant à faire des pro -messes à tout bout de champet à les oublier comme sa pre-mière casaque, Jovenel Moïsene s’est pas gêné à déclarer àla face du monde, lors de savisite aux Nations Unies, àNew York, en septembre2017, dans le cadre de l’as-semblé générale de l’institu-tion, qu’il allait déclarer laguerre contre la corruption.Mais depuis lors, ile ne cessede répéter des actions prou-vant le contraire.

En effet, depuis son retourde Paris, début décem bre2017, Jovenal Moïse n’ajamais raté une seule occasionde rassurer les individus épin-glés dans les rapports Beau -plan et Latortue les ayanttrou vés responsables de dé -tournements de fonds publicsau détriment du front Petro -Caribe, qu’ils n’ont rien às’inquiéter eu égard à d’ -éventuelles poursuites judi-ciaires. Aussi, la phrase « sousmon gouvernement, il n’yaura pas de persécution poli-tique » est-il devenu un leit -mo tiv dont se félicite M.Moï se. Ainsi, la communautéinternationale, qui suit de prèsl’évolution de ce méga scan-dale, ne se fait aucune illusionpar rapport à l’engagement duchef de l’Exécutif haïtien con -tre la corruption. C’est pour-quoi, dans certains milieux di -plomatiques, à Washington,on déclare que Jovenel Moïsea « une attitude de délin-quant». Dès lors, pour l’admi-nistration Trump, qui étaitdéjà très mal disposée à l’é -gard de l’équipe Moïse-La -fon tant, l’espace de collabora-tion entre Washington et Port-au-Prince s’est notammentrétréci, une disposition quidoit s’inscrire dans la politi -que américaine à l’égardd’Haïti.

Cette attitude de l’admi-nistration Bush vis-à-vis durégime tèt kale dirigé par NègBannann nan s’est manifestéelors de la récente tenue, àPort-au-Prince, de la 29e réu -nion intersessionnelle de laConférence des chefs d’Étatet de gouvernement du CARI-COM, sous la présidence duchef d’État haïtien JovenelMoïse.

Siégeant comme observa-teur au sein du CARICOM,les États-Unis ont décidé debouder la récente réunion del’organisme caribéen qui s’esttenue à Port-au-Prince, les 26et 27 février.

En effet, une délégationdirigée par John Sullivan,sous-secrétaire d’État pour lesAffaires caribéennes, était at -tendu à Port-au-Prince, leweek-end dernier. Il était alorsentendu qu’il devait se réuniravec un groupe de députés.Bien que rien n’ait été dit à ceteffet, on pensait que, suivantle protocole établi, il aurait euégalement une rencontre avecle chef de l’État haïtien. Maisle projet de rencontrer ses sé -nateurs a été ajourné sine die.Et on devait apprendre, par lasuite, que M. Sullivan n’allaitplus faire le déplacement à la

capitale haïtienne. En outre,les places réservées à la délé-gation américaine sont restéesvides. Car celle-ci, dont lesmembres avaient été mis enétat de partir pour Haïti, ontfinalement reçu l’ordre que levoyage était annulé.

Interrogé par Haïti-Ob -ser vateur sur ce qui s’est pas -sé avec son voyage, un desmembres de la délégation desÉtats-Unis requérant l’anony-mat a expliqué qu’il était prêtà accompagner ses collèguespour se rendre à la capitalehaïtnenne ensemble avec eux.Mais pour des raisons nonexplicitées, le voyage a été«abandonné ».

Mais, parlant officieuse-ment, ce contact à indiqué quela non participation de la délé-gation américaine à la 29eréunion intersessionnelle deschefs d’État et de gouverne-ment du CARICOM estsymp tomatique de « désagré-ments » existant entre l’admi-nistration Trump et le régimeMoïse-Lafontant.

Toutefois, il a laissé en -tendre que la corruption am -biante sévissant à tous lesniveaux du gouvernementhaï tien, particulièrement l’af-faire PetroCaribe, préoccupeau plus haut point Washing -ton, qui craint qu‘Haïti nedevienne un foyer de banditsau service de trafiquants etd’autres malfrats exogènes àla recherche d’un terrain favo-rable au débit de leurs « mar-chandises ».

Le régime Moïse-Lafontant boulever-sé par l’interventionde la MINUJUSTH

L’intervention de la MINU-JUSTH a grandement boule-versé l’administration Moïse-Lafontant dont la répliques’est révélée totalement mal-adroite. Le Palais national,par le truchement du ministè-re des Affaires étrangères, adonné la réplique en émettant,coup sur coup, deux commu-niqués.

Dans le premier, lesautorités haïtiennes prennentà partie les Nations Uniespour le communiqué diffuséle 25 février par Suzan D.Page, accusant l’ONU d’ingé-rence dans les affaires inter -

nes d’Haïti. Dans le second,encore par le truchement de laChancellerie, elles rappellentson ambassadeur auprès del’organisme mondial, DenisRégis, « pour consultation ».

Dans le communiqué, datédu 27 février en cours, leMAE « condamne le commu-niqué de presse publié par laMINUJUSTH qui porte at -tein te encore une fois à l’ima-ge du pays ».

Le document poursuit endisant : « Cette déclaration dela représente spéciale du se -crétaire général des Na tionsUnies outrepasse le cadre dumandat qui lui est assigné ettraduit une attitude partisanenuisible à la stabilité poli-tique et institutionnelle si chè-rement acquise au cours deces dernières années ».

Et le MAE d’ajouter plusloin : « Le ministère des Af fai -res étrangères est consternéqu’en pleine session de laCon férence des chefs d’État etde gouvernement de la CARI-COM qui se déroule en Haïtile jour même de la signatured’un programme avec le FMI,cette déclaration vienne pol-luer une atmosphère sereineindispensable à l’investisse-ment et au développementéco nomique et social, condi-tion essentielle à la stabilité età la paix ».

La Chancellerie haïtien-ne conclut son communiquépar ces phrases : « Il est sur-prenant, qu’alors que l’ONUa appelé à une retraite delevée de fonds en faveur desvictimes du choléra introduiten Haïti dans les circons-tances que l’on sait, une telle

Le chef de la MINUJUSTH exprime la position des pays tuteursLA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SÉRIEUSEMENT PRÉOCCUPÉE PAR L’AFFAIRE PETROCARIBE

L'ambassadeur d'Haiti a l'ONU Denis Regis.

L'ambassadrice Suzan D. Page.

Le ministre des Affaires etrangeres Antonio Rodrigue.

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By Jim Uttley

The world lost a great man lastweek. A man who impacted thewhole world. As you read thistoday, Dr. Billy Graham’s bodylies in honor (in state) in theRotunda of the United States Ca -

pitol in Washington, D.C. He isone of only a handful of privatecitizens who have received suchan honor. The last one to lie inho nor there was Rosa Parks.

Evangelist Dr. Billy Grahamdied on Wednesday, February 21,2018, at his home in Mon treat,North Caro lina. Dr. Gra ham was

99.For over 60 years, Dr. Gra -

ham and his team known as theBilly Graham Evangelistic Asso -cia tion, ministered in over 185countries, throughout Africa,Asia, Europe, around the world.Even in China, Rus sia, and North

Korea. They also ministered through

radio and television, publications,and books. It has been said thatDr. Graham spoke to ap proxima -tely 215 million in person. Thereis no way to number the peo plewho heard and watched himthrough media.

Throughout those years, Dr.Graham met and became friendswith every American presidentfrom President Harry Truman toPresident Barack Obama. Heserv ed as America’s pastor and aspiritual advisor to her presidents.

Born on a farm near Char lot -te, North Carolina, Billy Grahamgave his life to Jesus at the age of15 through the preaching of ano -ther Evangelist Mordecai Ham.

Dr. Graham also became adear friend of Dr. Martin LutherKing, Jr., after the evangelist in -vit ed him to attend his famousNew York City crusades in thelate 1950s. Because of this friend -ship, Dr. Graham made manyattempts to break the barriers ofsegregation.

He was the first Christian mi -nister to refuse to have any meet-ings unless the audience was inte-grated. He refused invitations tospeak in South Africa until apar -theid was eliminated.

The evangelist was the firstwhite evangelist to invite an Afri -can American evangelist to joinhis evangelistic team. Dr. Gra -ham not only broke the barriersof race, he also broke barriers inmany different levels of society.

This Christian leader wasfriends with those in the enter-tainment industry. Famous mo -vie stars, film studio executives,TV stars, journalists and fa mousau thors.

While a high school studentin Asheville, North Carolina, Ihad the privilege of attending Dr.Gra ham’s home church, Mon -treat Pres byterian Church. OneSun day, my sister (also a studentat my school) and I were privi-leged to meet this world-famousevangelist. We asked him to signour Bibles. A year after I gradu-ated, my sister was invited alongwith other students to the Gra -ham family home for an after-noon tea.

One great regret of mine isthat in all his travels throughoutthe world, Dr. Graham neverheld a crusade in Haiti. It wasn’tthat he didn’t try. Dr. Grahamreceiv ed invitations to come tohold an evangelistic mission inPort-au-Prince but that was notpossible because the Graham

organization insisted that allchurches be invited to participatein the mission. During that peri-od, religious leaders—Protestant

evangelicals re fu s ed to cometogether with other re ligiousgroups, namely the RomanCatholic Church.

Many years later af ter illnessforc ed Dr. Graham into retire-ment, his son Franklin Graham,held an evangelistic crusade inthe football stadium in Port-au-

Prince.When Billy Graham is laid to

rest in the Peace Garden at the li -brary named after him in Char -

lotte, on Friday, March 2, mil-lions will be able to say (manywith tears in their eyes) that thishumble man, changed their livesand did more to change ourworld than anyone in the past100 years.

Rest in peace, Pastor Gra -ham. Adieu!

Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 20183

Goodbye to the world’s pastor

Dr Martin Luther King, Jr. and Billy Graham in Chicago in1962. They discussed racial eauality at key moments in thecivile rights struggle. Copyright BGEA.

Time Magazine put Billy Graham on its Oct 25, 1954, cover.

Billy Graham speaking with with youth in Harlem during the1957 New York City Crusade. Copyright BGEA.

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Journal 28 fevrier - 7 mars 2018:hO 2/27/18 4:46 aM Page 3

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Par Rosie Bourget

Pensez-vous qu’avoir des ensei-gnants armés dans les lycéesserait la solution idéale pourrésoudre le problème de mas-sacre scolaire aux États-Unis ?Lors d’une rencontre mercredidernier à la Maison-Blancheavec des survivants de la fusilla-

de du lycée Marjory StonemanDouglas, à Parkland, en Floride,Donald Trump a repris l’idée dutout puissant dieu américain des

armes à feu, Wayne Lapierre, dela National Rifle Association(NRA), qui, après la tuerie deNewtown, en 2012, dans la -quel le 20 enfants et 6 adultessont morts, avait réclamé desagents armés dans chaque éco -le. Selon le président américain,« Un tueur ne se présentera pasdans une école s’il sait qu’elleest bien gardée ».

Mon œil ! Depuis quand lerôle des enseignants est de« pro téger et servir » ? Qu’il tra-vaille dans l’enseignement pri-maire, secondaire ou supérieur,le rôle d’un enseignant consisteà transmette un ensemble desavoir aux élèves. Ses tâches lesplus importantes consistent àpréparer les cours, et les adapteren fonction des plans d’étudeset du projet pédagogique du dé -partement de l’éducation.

Enseigner c’est amener l’ -élè ve à se servir de sa raison, fa -culté qui lui permet de s’éleverde la particularité à l’universali-té, c’est donc le faire accéder àla discipline que suppose la ci -to yenneté. Ce travail de fairead venir en l’élève le citoyen,qui fait de tout enseignant au

sens propre un instituteur, s’ac-complit par le truchement de ladiscipline qu’il enseigne.

Chaque fois qu’il y a une fu -sillade, de nombreuses voix enAmérique s’élèvent pour que leCongrès agisse en votant deslois interdisant la vente libre d’ -armes automatiques et semi-au -tomatiques. Jusqu’à aujourd’ -hui, rien n’a été fait. Le massa -cre du lycée de Parkland s’ajou-te à la longue liste de tueriescommises dans les établisse-ments scolaires américains. C’ -est aussi l’une des massacres enmilieu scolaire les plus meur-triers de ces vingt dernières an -nées, après les massacres deVir ginia Tech (32 morts en2007), de l’école de SandyHook (27 morts, en 2012), dont20 enfants de moins de 7 ans) etde Columbine (13 morts, en1998).

Face aux témoignages etsug gestions des rescapés de lafusillade, on aurait cru que Do -nald Trump aurait profité de latragédie de Parkland pour forcerles élus à prendre des mesu resdrastiques pour éviter qu’untra gique événement comme ce -lui-ci ne se reproduise. Au con -traire, en plus d’éduquer les élè -ves, le président américain pro-pose que les enseignants doi-vent être formés comme des po -liciers, afin de protéger les étu-diants. Que peut-on espérerlors qu’on a affaire à des politi-ciens qui ont du plomb dans lesoreilles ?

Un peu de respect pour les enseignantsSur la même rubrique, grâce à latache noble des enseignants quidispensent des cours dès la clas-se préscolaire, quand les élèvesarrivent à l’école secondaire, ilsont déjà des idées, des notions etdes façons de raisonner, ce quel’on appelle des représentationsou des conceptions. Ces con -cep tions sont parfois compa-tibles avec les théories scientifi -ques, parfois incompatibles. Lerôle d’un enseignant est aus si defaire émerger ces conceptionsafin de s’appuyer sur elles pourles faire évoluer en vue d’ac-quérir des connaissances scien-tifiques. Plutôt que d’essayer àtout prix d’armer les ensei-gnants, il est préférable de met -tre en place des lois permettantun contrôle strict des armes àfeu, afin de prévenir les fu si l la -des en milieu scolaire. Espé ronsque le mouvement des étudiantscontre les armes « NeverAgain », arrive à destination.

[email protected] (Maitrise en travail social)

4 Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

HAITI-OBSERVATEUR EN LIGNEEn attendant la construction du nouveau site,l’édition hebdomadaire peut être téléchargée :haiti-observateur.ca

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Journal 28 fevrier - 7 mars 2018:hO 2/27/18 4:46 aM Page 4

Page 5: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/02/H-O-28-fev-2018.pdf · 2 Ha ïti-observateur 28 ˇ - 7 a 2018 détrompent pas déjà, ils ont intérêt

5Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

NoTE DE PRESSELA PREMIÈRE ENCYCLoPÉDIE D’HAÏTILAPREMIÈRE ENCYCLoPÉDIE D’HAÏTIVient de sortir des presses des « ÉditionsAupel » (Canada), le TROISIÈMETOME de l’œuvre colossale préparée parl’ancienne Présidente de la Républiqued’Haïti, 1ère femme Juge et magistrat àla Cour Suprême, maître Ertha PascalTrouillot : « « L’ENCYCLOPÉDIEBIO GRAPHIQUE D’HAÏTI » » .

Une mine de renseignements précieux,cet ouvrage unique, à rigueur scienti-fique, fruit de plus de cinquante annéesd’écriture et de recherches ininterrom-pues, plus de deux siècles d’anthologiehumaine, d’illustres personnages, serévèle une réalisation titanesque, issued’une ardeur presque sacerdotale et

d’une ténacitésans faillepour illustrerle passé histo-rique d’Haïtià travers sesa c t e u r s ,témoins ouassistants quiont forgél’idéal de cecoin de terre.Œ u v r epatiemmentélaborée pour

être livrée dans sa forme achevée :

Présentation parfaite — Haut degamme Reluire soignée .. Incrustationsor .. Signet en tissu et tranchefile ..Tranches de tête, de pied et de gout-tière dorées. Plus une édition de luxe.

« L’Encyclopédie Biographiqued’Haïti », vrai travail de bénédictin, col-lige les personnalités d’Haïti oud’ailleurs dont les travaux ou lesprouesses ont influencé le devenir de lasociété haïtienne.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » est le tribut des nuits de veille attar-dée, de quêtes incessantes , de fouillesdans les bibliothèques privées et publi -ques, dans les archives nationales ou defamille ; de renseignements ou témoi-gnages, de consultations, de traitementdes données ; d’inscriptions gravées surles stèles des monuments publics et lieuxde repos ; d’interrogatoires incessantes etvérifiables posées aux descendants ; deréférences photographiques puisées àmême les trésors ancestraux ; de visitedes grandes capitales du monde en quêted’informations éparpillées et inédites,ect.

« L’EncyclopédieBiographique d’Haïti» se veut le recueildes gloires, des peines et misères enre-gistrées dans le tissu social, et illustréespar des personnages hors du commun.

« L’Encyclopédie Biographique d’Haï -ti » n’est pas un ouvrage politique. Com -

me le soutient le préfacier du 3èmetome : « Ce n’est pas un annuaire, ni unlivre d’histoire événementielle. Ce n’estpas un panégyrique ni un Who is Who.N’y cherchez aucune malice, car il n’yen a pas ».

L’ouvrage est sans prétention littéraire. Ilrenseigne, informe, rappelle, instruit,réhabilite, honore et vise un futur histo-rique amélioré et positif. Comme touteœuvre humaine, il appelle à s’améliorer,à s’agrandir dans la continuité, par denouvelles silhouettes, de nouvelles fi gu -res emblématiques, de nouveaux entrantstirés dans la vaste galerie nationale.

Que ceux qui brûlent du désir de renaîtreavec le peuple d’ Haïti et son épopéeviennent s’abreuver à la source fécondedes pages glorieuses de son histoiretoutes scellées du souffle épique et appré-cier en hommage posthume à Ernst et enadmiration reconnaissante à Ertha qui,seule, durant des décennies, a parachevéles quatre (4) volumes livrés aujourd‘huià la délectation des lecteurs.

FAITES VOTRE COMMANDE, TO -MES I ; 2 ; 3 ; 4 ; OFFREZ ENCADEAUX POUR : ANNIVERSAI-RE, FIANÇAI LLES, MARIAGE,NOU VEL AN, GRADUATION, SOU-VENIR DE FA MIL LE, BIBLIO THÈ -QUE PRIVÉE, UNIVERSITAIRE,CON COURS DE TOUT GENRE, PRI -ME D’EXCELLENCE, PRÉSENT ÀUN VIP, COLLECTIONNEUR, CA -DEAU PRÉSIDEN TIEL, DIPLOMA-TIQUE OU CONSULAIRE. En toutesoccasions, OFFREZ OU PROCUREZ-VOUS UN CADEAU DE CLASSE,UN CADEAU ROYAL, appeler : «EN -CY CLO PÉDIE BIOGRAPHIQUE D’ -Haï ti ». Le tome 4, déjà sous presses,sera bientôt disponible.

Voici les voies et moyens :

PHONE : 347 – 697 – 9457

Adresses :a) E – MAIL :

[email protected]

b) Mme Ertha Pascal Trouillot

GLEN OAKS, N Y 11004 - 0309

BESoIN D’UNE AMBULANCE PoURSAUVER DES VIES

La clinique JACQUES VIAU du batey deConsuelito, en République dominicaine, inaugurée le 6mai 2016, commence à fonctionner, avec un équipe-ment trop modeste pour garantir un accueil adéquat dela communauté de façon pérenne.

Il y manque encore un outil important et indispensablepour le transport des malades dont l’état de santé néces-siterait des soins appropriés et urgents. Il est donc d’uneextrême importance que la clinique puisse disposer,dans les meilleurs délais, d’une AMBULANCE

EQUIPEE et digne de cenom. Or, les fonds manquentpour l’acquisition immédiated’un tel équipement qui per-mettrait de garantir le fonc-tionnement, de jour commede nuit et 7 jours sur 7, duservice des urgences de l’éta-blissement.

Actuellement, cette clinique ne dispose que d’unearmoire à pharmacie, de quelques sièges, d’une table deconsultation et d’un dortoir destiné au personnel médi-cal.

La clinique dessert non seulement la communauté dubatey de Consuelito, qui compte une population de24 000 habitants, mais elle est aussi destinée à l’accueildes malades de plus d’une douzaine de bateys avoisi-nants, dans un rayon de quinze kilomètres. Il s’avèredonc indispensable que le service des urgences de la cli-nique puisse disposer d’une ambulance équipée pou-vant assurer, de façon permanente et en toute sécurité,le transport des patients dont l’état de santé nécessiteune prise en charge pour un transport urgent et dans desconditions satisfaisantes.

Dès l’ouverture de la clinique, le personnel médicalassure plus d’une trentaine de consultations par jour auprofit des seuls habitants du batey de Consuelito, quisont en mesure de se présenter à l’accueil par leurspropres moyens. Il va sans dire que ceux qui ne peuventse déplacer restent cloués chez eux, au lit et privés desoins médicaux dont ils auraient besoin de toute urgen-ce.

C’est pour toutes ces raisons que l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT, seule initiatrice de laconstruction de la clinique « JACQUES VIAU » dansle batey de Consuelito, en République dominicaine,lance un appel pressant aux généreux donateurs poten-tiels, aux fins de recueillir les fonds nécessaires pourl’acquisition d’une ambulance équipée, outil indispen-sable pour le fonctionnement adéquat du service desurgences de cet établissement médical.

Je rappelle que l’ASSOCIATION HISPANIOLADEBOUT est reconnue d’intérêt général par les autori-tés françaises et bénéficie du statut d’entreprise huma-nitaire d’utilité publique.

Par conséquent, les donateurs bénéficieront automati-quement, pour leur don, d’une exonération fiscale àhauteur de 60 %, s’il s’agit d’une société, et de 66 %s’agissant de la donation d’un particulier. Les dons peuvent être adressés à : l’ASSOCIATIONHISPANIOLA DEBOUT

Ertha Pascal Trouillot, avocate.

Ertha Encyclopedie Book Picture

Journal 28 fevrier - 7 mars 2018:hO 2/27/18 4:46 aM Page 5

Page 6: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/02/H-O-28-fev-2018.pdf · 2 Ha ïti-observateur 28 ˇ - 7 a 2018 détrompent pas déjà, ils ont intérêt

Men mezanmi, youn peyi kote kigen lwa pou tout bagay enpòtanpou sosyete a, ou konprann yo tagen tan fè lwa pou mete lòd nandezòd zam fann fwa nan mennenpòt ki malandren. Ou ta kwègran konnèsè, senatè ak kongrès-m e n n / k o n g r è s w i m e n n(Congressmen and Congress -women) ta gen tan prepare younlwa pou mete youn kontwòl nankesyon an. Enben, se konnen nou

pa konnen pouvwa lajan nan peyiisit. Se paske nou pa konnen fòsòganizasyon yo rele NRA a (Na -tional Rifle Association) os non ankreyòl Asosyasyon nasyonal fizi.Nou ta ka di ke NRA fè gwotravay ke nou ta ka menm di sekòripsyon. Li grese pat ni repib-liken ni demokrat pou yo pa paseokenn lwa ki pral met restriksyonsou ki zam machann zam yo kavann.

Koute youn lòt bagay. NRAfrape pye l atè, li di non poupwojè lwa ki ta mande pou montelaj jèn moun ki ka achte zam a 21an olye de 18. Yo pa dakò avèk sak rele « background check », sèta-di fè bon tchèk sou mounn ki vinachte zam pou konnen si yo genokenn pwoblèm mantal, si yo pa« fou dou ». Kan ta pou fizi AR-15la, se zam fann fwa ki pi popilèavèk ekip mounn ki nan metye

manyen zam. Se youn zam ki tefèt pou militè, sètadi zam poulagè. Men konpayi k ap fè zam yovin adapte l pou sivil. E selonrechèch nou fè, youn bon AR-15ka koute plis pase mil dola (1000$). E gen sa k monte jouk nan 2mil dola ((2000 $). Fò m di noutou gen sa ki vann pou senk sandola (500 $). Donk se younmachandiz ki pote anpil lajan metnan pòch mesyedam ki nan kon-

mès lanmò a. Epi NRA ranje poul gen mounn enfliyan ak gwokonpayi kòm manm òganizasyonyo a.

Men sitiyasyon an oblijechanje. Pral gen rèl ka Makorèl.Na retounen sou sa pi devan. An -touka, devan fòs NRA, ad mi nis -trasyon demokrat Obama a pa tresi fè sa l te vle fè pou kontwolezam fann fwa. Li pa t janm arivepase youn lwa pou met lòd nandezòd la. Tout lejislatè nanChanm Bas tankou nan Sena a pat pase okenn lwa pou regle kesy-on gwo zam yo. Se younn nanbagay ki te fè prezidan Obama pitris. Li pase uit (8) an opouvwa el pa t janm regle kesyon sa a. Fòkmwen di nou ke NRA mete lajandeyò pou fè pwopagann pou di kemounn ki vle pase lwa pou meterestriksyon sou zam yo se de -zame yo vle dezame pèp ame ri -ken an. Se vyole y ap vyole Kons - titisyon an, paske gen de zyèm(dzièm) Amandman Kons titisyonan ki di tout sitwayen gen dwagen zam pou defann tèt yo. Mensa yo pa di sè ke lè Kons titisyonan te ekri Eta-Zini te youn peyiriral an majorite. Pa t gen pòsPolis toupatou. E zam fann fwa sayo pa t egziste. Pi gwo zammounn andeyò te gen yen se sa yorele « shotgun » (fi zi). Laplipamounn te gen revòl vè. Menkounnye a ke Eta-Zini gen plis vilepi Polis toupatou, y oblije re pan -se kesyon Konstiti syon an.

Si se pa sa, peyi sa a pral tou -nen youn gwo abatwa. Koun nyea, menm prezidan Donal Twonp(Donald Trump), ki te toujou kan -pe menm kote avèk NRA, kou -manse chanje pozisyon l. Oko -ntrè, li di li anfavè mon te laj jènyo a 21 an anvan yo ka achte gwozam. Men sa pa ase. Se gwo zamfann fwa sa yo ki pa fèt pou nanmen sivil, nenpòt ki laj. Prezidanan ap manmòte toujou sou kesy-on « background check » la. Nespere ke li va wè ne sesite pougen bon kontwòl mounn ki pralgen nenpòt ki fizi nan men yo.Alapapòt, « fou dou» pa ladan l.Fò m di nou tou ke prezidan an sekouto fanmasi, l ap woule 2 bò.Men msye di fòk

yo ame pwofesè lekòl pou yoka koresponn ak nenpòt ki an -sasen. Talè li pral di fòk tout pastègen gwo zam fann fwa tou, paskenou sonje kijan le 5 novanm younansasen te touye 26 mounn nanyoun ti legliz batis nan youn ti vilTekzas ki rele Soderlann Springnan (Sutherland Springs). Si noubyen suiv rezònman prezidan an,machann zam yo pral fè plis kòbtoujou. Olye y ap ranje pou mili-tarize tout peyi a yo ta fèt pou ran-fòse sekirite depi nan baryè avèkenstriman elektronik ki ka detek-te mounn k ap rantre ak zam.

Fòk mwen di nou ke prezidanan koumanse pran anpil presyon.Pou la premyè fwa depi ansasenyo ap atake lekòl e mete kantitemounn an dèy, nou tande younpawòl ke n ta ka entèprete kòm«Abraam di sètase » ! Etidyannan lise nan Florid kote ansasenan te touye 17 mounn nan yo pranlari. Yo di « Li lè li tan pou sa sis-pann ! Nou pa kab tounen bèt key ap chase ak kout fizi. Non, Non,nou pa p pran sa ankò. Fòk genlwa ki pase pou kontwole kesyonzam fann fwa sa yo ».

Kounnye a, tèt anpil senatè akkongrèsmenn/kongreswimenncho tankou lanp-a-vè. Yo wèyoun mouvman jèn, ki gen sipòparan yo, ki lage 2 gidon dèyè yo.Si yo pa fè le nesesè pou tout an -sasinay sa yo sispann, yo ka pèdipòs yo nan eleksyon ki pral vinipita nan lane sa a menm. Episi -

tiyasyon an koumanse vin mal-ouk pou NRA, paske gen younbann konpayi ki koupe relasyonavèk òganizasyon ke nou ta karele sitirèz pou ansasen.

M ap ban nou kèk non annangle, paske l ap pi fasil pou sa nap regle a. Premye ki bay siyal lase First National Bank of Omahanan jedi ki te 22 fevriye. Tou swit,menm jou a, 3 konpayi ki nan biz-nis lwe machin deside fè menmjan : Alamo Rent-A-Car, Enter -pri se Rent-A-Car ak Natio nal CarRental. Nan vandredi, 23, Sy -man tec lage sa. Se youn konpayi

ki nan biznis pwogram pou kon-pitè e ki gen youn lòt konpayi likontwole ki rele LifeLock.Menm vandredi a, Hertz, youn lòtkonpayi ki nan lwe machin, dibabay NRA. Epi MetLife, gwokonpayi asirans la, fè menm jan.Se kòm si lòt konpayi pa vle retdèyè. Menm jou a 2 lòt konpyi kinan biznis lwe vwati lage NRA :Avis ak Budget Rent-A-Car. San -ble ke konpayi lwe machin yopran devan vre. Men gen Sim pli -Safe, ki fè sistèm sekirite pouveye kay, ki mete youn ko minikedeyò pou bay NRA do. Toujounan vandredi a, 2 lòt konpayi kinan mouving (transpòte zefè),Allied ak North American, lagesa. Tou 2 sou kontwòl Sirva. Poufineray vandredi a se True Car,youn konpayi ki nan achte vwati,ki met kominike dekyò pou dinan dat 28 fevriye, sètadi jodi amenm, se dènye jou l ak NRA.

Nan samdi, 24 fevriye, 2 kon-payi aeryèn kite sa : Delta AirLines ak United Airlines di yo panan anyen ankò avèk NRA.Menm jou a, Paramount Rx di lipa nan danse kole ak NRA ankò.Konpayi sa a nan biznis preskrip-syon medikaman. Pou fini sen-menn nan, Starkey, youn konpayiki fè enstriman pou mounn soud,di li lage NRA. Li mande pouòganizasyon an wete non l souadrès entènèt yo. Fò m di nou ketout konpayi ki rale kò yo souNRA yo mande menm bagay la.Avantaj manm NRA yo genyen

se diskont yo jwenn swa nan tikèavyon, diskont pou vwati yo lweosnon ristounn lè yo achte nanmen konpayi ki manm NRA.

Jan nou wè l la a, pou la pre-myè fwa NRA devan youn siti -yasyon li pa ka kontwole. Nanyoun kominike òganizasyon an temet deyò depi jedi 22 fevriye a, lite di desizyon konpayi yo «mon-tre kijan se youn bann kapon poli-tik e sivik ». Pale pale w, NRA !Ou panko wè anyen. Se senmennsa a NRA pral konnen kilès yorele Jòj ! M swete ke politisyennan Wachintonn yo ap swivmou-

vman k ap devlope a. Pinga yo rettann 24 mas san yo panko fèkichòy pou yo montre bòn fwa yoepi pou yo di tout etidyan atravèEta-Zini kisa y ap fè. Paskeetidyan toupatou pral fè youn levekanpe nasyonal jou sa a. A wi, sean franse yo di bagay la byen : «C’est pas envoyer dire! »

M espere zòt bò lakay annAyiti ka koumanse konprann.Gen youn jou k ap vini, pa twòlwen m ta vle kwè, kote Abraampral di setase ! Vòlè merite metepou yo mete yo anba kòd, janDon Kato di a. Nou pa ka fin piyepeyi a, envesti nan Marriott aknan Best Western, bati chato mi -lyon bò lanmè, achte kantite kaymenm an Florid, ranje ak Domi -niken twou nan manch pou noubay kontra avèk dizon pou yo bann ristounn, depoze nan bank ale-tranje kote nou kwè tout lajan nouan sekirite, epi pounou lage chayla sou do ti malere ak male rèzavèk pitit yo e menm pitit pitit yopou peye dèt Venezwela a ! Anon, se pa posib. Li lè li tan pounou swiv bon jan egzanp, sa k appase bò isit e lòt kote tou, kote yap rele chalbari dèyè kòriptè,dèyè vòlè. Pinga nou di m pa tavèti nou !

Pawòl youn jou pou chasèyoun jou pou jibye a sou woutpou l akonpli. Alò, ou menm kikonnen ou se bon chasè, mete babou alatranp.Grenn Pwonmennnen

6 Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

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Page 7: Kreyòl : Paj 6 hait i observateurhaiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/02/H-O-28-fev-2018.pdf · 2 Ha ïti-observateur 28 ˇ - 7 a 2018 détrompent pas déjà, ils ont intérêt

Michelle Mevs

Au Venezuela la monnaie pétroremplace le débile bolivar. Lepré sident Nicolas Maduro, auxprises avec le chaos vénézuélien,dote son pays d’une nouvellemonnaie, le pétro, une crypto-mon naie sous dispositif numé-rique ledger blockchain, mais enmême temps entreprise de l’Étatvénézuélien.

Pour plus de précision, il fautsavoir que le ledger blockchainest une page dépendant d’un sys-tème d´enregistrement virtuel etnumérique (non centralisé parune institution) qui permet d’ -émet tre et d‘effectuer des tran-sactions de valeurs, dont la cryp-to monnaie, à travers un proces-sus informatisé complice appelé« miners ».

En effet, le bolivar est « out »et le petro « in » et les termesdéfinis dans le livre blanc véné-zuélien publié à cet effet. Voilà ungrand défi pour les États-Unisd’Amérique de Donald Trump etune contre-offensive lancée con -tre l’opposition par le présidentNicolas Maduro.

Selon les déclarations du pré-sident du Venezuela, mises endoute par la presse américaine :USD 735 millions en devises di -ver ses ont été récoltées la pre-mière journée de l’émission dupetro, le 21 février (au taux deréférence basé sur le prix du brutsur le marché international, ac -tuellement à USD 60 $). Le pa -quet global représente une offremise à la disposition du marchéinternational totalisant USD 100millions de petros, soit USD 6milliards $ par étape, bien enten-du.

Alors que les négociationsentre le gouvernement Maduro etl’opposition vénézuélienne qui sedéroulaient en République domi-nicaine ont récemment échouées,Nicolas Maduro décrète des élec-tions générales pour le 22 avril2018, une joute d’ores et déjàboycottée, en raison de son irres-pect des normes démocratiques,par une majorité d’opposants etde pays de la communauté inter-nationale tels que les États-Uniset l’Espagne, entre autres. Leprix des produits pétroliers ayantsubi une chute vertigineuse, laproduction étant également à labaisse, tout cela, dans une am -biance de corruption généralisée,ont occasionné la dégringoladedu bolivar jusqu’à 90 % de soncours moyen. Alors que l‘hyper-inflation mine l’économie dupays et les produits de premièrenécessité ne peuvent suffire auxbesoins de la population véné-zuélienne rendant éprouvantel’existence des citoyens.

Quelles sont les possibilitésde succès de cette monnaie pourNicolas Maduro ?

En définitif, Nicolas Maduroest en train de faire des levées desfonds en devises contre la volon-té des États-Unis et la critique decertaines institutions et opposi-tion locales à son régime. Trou -ver le financement et la liquiditédont le gouvernement Maduro abesoin pour sa survie, en offrantles pétrodollars en gage, opéra-tion qui rappelle les émissionstraditionnelles de bons du trésor

ou lettres de change, tel est l’ob-jectif actuel. Alors, le pétrodollarpar sa nature même devrait, selonle plan de Maduro, assurer la re -prise des transactions; et donc desexportations de pétrole sur lemarché international.

En butte à l’embargo finan-cier imposé par les États-Unis,

qui empêche la tenue régulièredes transactions et l’obtention dufinancement, il aura fallu à Ma -duro de trouver une échappatoire.Car, pour lui, l‘avantage est clair,puisque cette monnaie, libre ducontrôle bancaire ìnternational età l’abri des sanctions globales,pourrait fournir la liquidité né -ces saire au fonctionnement aujour le jour du pays.

Le principe de l‘opération estsimple : Le petro est garanti parl’im mense réserve pétrolièredont le Venezuela est le plusgrand détenteur mondial. Le prixinternational du pétrole indexéest celui du brut vénézuélien etle prix du pétrodollar, quoiquel’offre et la demande dépendentde facteurs

internes. Il ne manqueraitdonc plus que la confiance pourfaire tourner la machine.

Assurément les applicationsdu blockchain vont créer un para-digme nouveau dans le secteurfinancier et culturel internationalet vénézuélien. Quoique lesconséquences soient encoreinconnues, l’indépendance decette monnaie vénézuélienne dutype bit coin (BTC) des agentsbancaires et institutions de créditprotégés contre les sanctionsfinancières internationales pour-rait bien apporter une boufféed’oxygène à court terme au régi-me bolivarien fortement contes-té.

Pour le moment, le bolivarattend d’être rapatrié par le gou-vernement vénézuélien. Or lebillet de 100 000 bolívares vautmoins qu’USD 0,50 $ au marchéde change parallèle. Il servirait,selon BBC Monde, à s’acquitterdes taxes et impôts et serait offertet vendu sur une plateforme àconcevoir.

Entre-temps, Carlos Vargas,le superintendant des cryptomonnaies, au Vénézuela, souhai-tait, encore selon BBC Monde,attirer les investisseurs du Qatar,de la Turquie du Moyen Orient,d’Europe et des États- Unis, sansaucune restriction.

L’achat du petro offert à tous Nonobstant les avantages hypo-thétiques que pourrait procurer lepetro au régime Maduro, quel -ques spécificités négatives atti-rent l´attention de l’observateur.Par exemple, selon le livre blancsur l’économie digitale vénézué-lienne 55 % des revenus en devi -ses iraient à un fond discrétion-naire souverain vénézuélien. Deplus, toute conversion de petrosera faite en bolivars en fonctiondu prix du brut au moment de latransaction.

Par ailleurs, l’Assembléenationale et la Chambre législati-ve refusent d’avaliser l’accroisse-ment de la dette du pays, puis que,selon elles, l’émission du pétro-dollar va en ce sens. Une foispour toutes, elles ont déclaré lepetro illégal et inconstitutionnel,s’érigeant en opposition par rap-port à la position du Départe mentdu Trésor public vénézuélien,qui renforce l’initiative cryp tomonnaie pétrodollar.

Il est bon de signaler qu’ilexiste des centaines de cryptomon naies, dont l´ethereum depar le monde et dont le plus

fameux est le bit coin BTC. Tan -dis que celui- ci est libre de touterégulation gouvernementale, decontrôle bancaire et de fondsd´investissement, le petro estcentralisé et sujet à certaines dé -cisions politiques et financièresdu gouvernementale bolivarien.

À noter que ce n’est pas leseul pays à recourir au système

numérique. Déjà, Dubaï travaillea adopté le dispositif crypto mon-naie. En Estonie, il sert de baseaux émissions notariales et enre-gistrement du cadastre.

Signalons aussi que le Vene -zuela a annoncé encore lance-ment d’une crypto monnaie ba -sée sur l’or extrait de ses mines.

Entre-temps, lisons certainesréflexions sur le sujet émisesdans l’éditorial du Wall StreetJournal, édition du 22 février2018 : « Les critiques soutiennentque cette initiative constitue une

tentative désespérée de Caracaspour acquérir de la liquidité à unmoment où le Venezuela ne peutrembourser sa dette externe deUSD 150 milliards $ (...) Ledépartement du Trésor des États-Unis a averti qu‘une telle initiati-ve pourrait violer les sanctionsimposées l’année dernière ».

Alors que la presse améri-

caine qualifie cette monnaie de« crypto-con », il est certain quecette décision de Nicolas Maduroconstitue un défi aux institutionsbancaires, ainsi qu’aux décisionsunilatérales des puissances tutri -ces. En revanche, il est bon detenir compte des bienfaits ouméfaits du régime actuel par rap-port à la vie ou la survie dupeuple vénézuélien dont le refu-ge le plus prometteur semble êtreinévitablement l’immigration enterre étrangère. M.M.

7Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

REGARD DE LA FENÊTRE Venezuela : Le petro remplace lebolivar au pays du chaos

Nicolas Maduro lance lacryptomonnaie appelee petro,le 21 fevrier 2018 a Caracas,Venezuela.

La machinerie installee pour la production de petrodollarsvenezueliens sous la supervision de Nicolas Maduro

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8 Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

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contre la déportation aux enfantsen bas âge quand ils étaient arri-vés avec leurs parents qui étaiententrés illégalement aux États-Unis.

Tout a commencé au mois deseptembre de l’année dernièrequand le président DonaldTrump, généralement hostile auximmigrants, avait unilatéralementdécidé de mettre fin au program-me, tout en enjoignant le Congrèsde trouver une solution dans lessix mois en votant une loi visant àsolutionner le problème de cessans papier. Passé le 5 mars (lundiprochain), les protégés de DACAseraient passibles de déportationsans recours. Ils sont quelque septcents mille (700 000) ā bénéficierdu programme institué en 2012par le président Barack Obama.Com me on le sait, le présidentTrump, hostile ā son prédéces-seur, s’engage ā défaire ce qui aété réalisé sous Obama, surtout

dans les domaines de l’immigra-tion et de la santé.

Par cette décision de la Coursuprême, l’administration Trumpse trouve dans l’obligation desuivre le protocole judiciaire éta-bli, c’est-ā-dire d’avoir recours āla Cour d’appel avant de se tour-ner vers la plus haute instancejudiciaire du pays. Puisque laCour d’appel du 9e District, enCalifornie, a la réputation d’êtrede tendance libérale, l’équipeTrump croyait pouvoir s’en pas-ser en allant directement ā la Coursuprême estimée plus favorableenvers le président depuis lanomination, en janvier de l’annéedernière, du juge Neil Gorsuch,qui a été confirmé par le Sénat aumois d’avril. Mais la justice étantvraiment indépendante dans cepays, le président Trump est obli-gé de se courber.

Entre-temps, les bénéficiairesde DACA, connus aussi sousl‘appellation « Dreamers » (lesRêveurs, dans le sens positif) ontun sursis d’au moins un an, tandisque le Congrès sont à l’étuded’une loi leur accordant une pro-tection réelle. Suite ā la décisionde la plus haute cour de ne rienfaire concernant la décision d’unjuge fédéral au niveau d’un tribu-nal de première instance, l’admi-nistration se trouve dans l’obliga-tion de procurer aux « Dreames »tous les avantages procurés parl’original DACA, renouvelabletous les deux ans.

À noter que c’est le jugefédéral William Alsup, de la Courdu district nord de la Californie,qui avait, en tout premier lieu, aumois de janvier, enjoint l’admi-

nistration de continuer le pro-gramme DACA tel quel. Un autrejuge fédéral, Nicholas Ga rau fis, āBrooklyn, N.Y., avait, débutfévrier, abondé dans le mê mesens. Les décisions des ju gesfédéraux de district sont applica -bles partout sur le territoire. Donc,l’administration Trump n’a aucunrecours que de se présenter pardevant deux Cours d’appel ā ten-

dance libérale avant de revenir āla Cour suprême, s’il y a lieu.

*Suite au massacre de lycéensle 14 février ā Parkland, enFloride, l’administrationTrump est sous forte pressionquant ā ses accointances avec laNRA (National Rifle Associa -tion). En effet, les étudiants dulycée Marjory Stone man Dou -glas ā Parkland, avec l’appui deleurs parents, ont en tre pris unmou vement qui prend des pro-portions nationales. Ils ont décla-ré que « jamais plus » ils n’accep-teront d’être massacrés ā causedes politiciens jugés amorauxsoumis aux à l’influences de l’or-ganisation NRA, qui compte desmillions de membres. Celle-cis’oppose ā toute législation vi santā un contrôle rigoureux des armesde guerre utilisées dans de nom-breux massacres, notammentdans des écoles ou même dansdes églises, comme s’est arri vé auTexas, en novembre dernier. Bi -lan: 26 tués. Or, les lycéens decet te petite communauté duCom té de Broward sont traumati-sés suite ā l’attaque contre leurétablissement ayant causé la mortde 17 et 14 blessés. Ainsi ils sesont-il mobilisés faisant le pèleri-nage ā Tallahassee, la capitale del’État de Floride, pour contraindreles législateurs ā se promulguerune loi appelés à contrôler la ven -te et l’usage des armes de guerreā tout venant. Un autre groupe,accompagné de parents, a étéaccueilli même ā la MaisonBlanche par le président Trump.Et le 24 mars prochain, les étu-diants de tous les lycées se don-

nent rendez-vous en vue d’ unemanifestation nationale pour atti-re l’attention sur « l’industrie dela mort » représentant les mar-chands d‘armes de guerre ā l’usa-ge des civils.

Entre-temps, Rick Scott,gouverneur de la Floride, s’estdésolidarisé de la NRA en décla-rant qu’on doit avoir 21 ans révo-lus pour acheter une arme ā feu.Et certains types d’armes commele fusil AR-15 utilisé dans le mas-sacre de Parkland, sont bannis. Ila ajouté qu’il mettra à exécutionun plan de sécurité des écolesdont le coût s’élève ā cinq centsmillions de dollars (500 000000,00 $). Son plan inclut aussiune vérification minutieuse desacheteurs d’armes pour s’assurerde leur état mental. À soulignerque Nikolas Cruz, l’assassin deParkland, âgé de 19 ans, est trèsinstable et a été expulsé du lycéeun an plus tôt.

De son côté, le présidentTrump fait état d’un projet d’ar-mer les enseignants. Ce qui estvivement critiqué par les syndi-cats des enseignantsent. Sansdoute, il faudra aussi armer lespas teurs, car même les églises de -viennent des cibles. Cepen dant, leprojet du chef d’État amé ricainest vivement accueilli par la

NRA, car le marché des armespourrait doubler, sinon tripler. Entout cas, cette question d’armesde guerre sera débattu aux pro-chaines élections cette année.

A noter que plusieurs com-pagnies, et pas des moindres, onttourné le dos ā la NRA, quidénonce « la couardise » de ceuxqui se laissent intimider trop faci-

lement. Du train que vont leschoses, la situation devient deplus en plus intenable pour lesdéfenseurs du « Second Amende -ment » de la Constitution améri-caine quant au droit de tout cito -

yen au port d’arme. Mais, cetamendement était prévu pour unenation plutôt rurale, ā une époqueoù les postes de police étaient dis-tants. Il va sans dire que le « Se -cond Amendement » est ā revoir,car les citadins représentent lamajorité dans ce pays où la policeen général joue son rôle de sécu-riser les citoyens. Même si l’on

devait prendre en considérationque le port d’arme est un droitconstitutionnel, assurément lesarmes de guerre sont destinéesaux soldats déployés sur le champde bataille, et non ā des civils.

9Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

Le superintendant des ecolesde Broward County RobertRuncie au cours d'une ren-contre avec les parents deMarjory Stoneman DouglasHigh School.

Memorial en memoire des 17 personnes tuees a MarjoryStoneman Douglas Highschool, le 22 fevrier 2018.

Etudiants et parents en mditation devant le memorial a MarjoryStoneman Douglas.

Suite de la page 1

Dans le dossier DACA, l’administration Trump a essuyé une rebuffade ā la Cour suprême

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10 Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

ÉDITORIAL

LLe résultat de l’enquête me née par la commissionspéciale du SénatM sousla direction du sénateurEvalière Beauplan, ā la

suite de celle pilotée par l’ex-prési-dent du Grand Corps, le sénateurYouri Latortue, dénonçant plus d’unedouzaine d’anciens hauts fonction-naires de l’État et deux ex-Premierministres, a déclenché un débat ani -mé qui risque de perdurer. Dans lebrouhaha provoqué par ce mégacomplot contre le trésor public, l’ex-président Michel Martelly a avouéavoir pris sa part du « butin », se van-tant même d’avoir investi son magotdans des hôtels qu’il a clairementidentifiés : Marriott et Best Western.Mais deux mois depuis qu’il a faitcette déclaration, aucune mise aupoint de la part de ces deux entre-prises nord-américaines, qui se sontimplantées dans le pays après letremblement de terre du 12 janvier2010!

En déclarant avoir effectué desinvestissements dans ces deux hôtelsaméricains, Martelly fait acte d’ad-mission du crime dont tous les accu-sés s’acharnent à méconnaître, voiremême à dénoncer le rapport et lesconseilleurs qui l’ont rédigé. En cesens, il prend le contre-pied de l’ar-gument des anciens Premier minis -tres, ministres, directeurs généraux etautres individus épinglés dans le rap-port, mais qui se battent afin d’ajour-ner définitivement leur comparutiondevant leur juge naturel pour cecrime de lèse-patrie. Heureusementque le peuple haïtien, dans toutes sescomposantes, se bat comme un seulhomme dénonçant avec véhémencetous les criminels impliqués dans cevaste complot contre le pays et exi-geant que ces derniers soient pour-suivis en justice, qu’ils restituent lesmilliards détournés et reçoivent lesjustes châtiments qu’ils méritent.

En admettant sa participation à cevol, M. Martelly se félicite d’appar-tenir à cette équipe de détrousseursde la nation, faisant de la surenchèrepour annoncer, sans gêne aucune,qu’« il y a eu vol » du fonds Petro -Cari be. Pour avoir été une figurecen trale dans cette déshonoranteopé ration, ses révélations valent leurpesant d’or. Dès lors, les autoritésjudiciaires appelées à traiter ce dos-sier doivent bien tenir compte de telsaveux. Car Michel Martelly parle enconnaissance de cause, car personnene peut prétendre savoir davantageque lui des tournants et aboutissantsde ce scandale. Dans cet ordre d’ -idées, les Laurent Salvador Lamothe,les Jean-Max Bellerive et consortsn’ont qu’à se référer aux propos del’ex-président pour se convaincrequ’il y a eu effectivement vol. Quandce dernier avoue ainsi son crime, iléclabousse immanquablement sescomplices. Dans ce cas, on se de -man de si en cherchant à créer toutessortes d’artifices pour se disculper,les personnes accusées de concus-sion dans les rapports Latortue etBeauplan s’imaginent pouvoir lais-

ser M. Martelly porter tout seul lefardeau du crime.

En tout cas, à la lumière des dé -clarations de l’ex-président, le voileest définitivement levé sur ce scan-dale qui fait couler tant d’encre et desalive. Indéniablement, les détrac-teurs des rapports des deux commis-sions spéciales du Sénat mis en causedans le rapport, ne font que gesticu-ler pour rien, s’ils pensent que lepeu ple va lâcher prise. Car quasi-ment tout le pays est en mode derèglement de comptes, de restitutionet d’emprisonnement des contreve-nants. Nonobstant les démarches desthuriféraires, des journaleux et desmercenaires de la plume en faveurdes ex-hauts fonctionnaires de l’ad-ministration publique cités dans lerapport et recommandés pour êtrejugés, ces derniers affronteront indu-bitablement l’orage.

Les aveux de Michel Martellyattirent l’attention sur une autresituation : l’usage des millions volésdu fonds PetroCaribe. En dénonçantles hôtels Best Western et Marriottcomme secteur de placement dessommes détournées de ce compte,l’ex-président PHTKiste confirme lerôle de ses acolytes dans ce crime. Etle fait de se taire face à ces révéla-tions indique clairement que les res-ponsables de ces entreprises n’osentcontredire l’ancien président. Aussile proverbe « qui ne dit mot consent» s’applique-t-il ici dans toute sarigueur, réunissant toutes les condi-tions contre les dilapidateurs dufonds PetroCaribe.

Certes, Michel Martelly a déclaréouvertement qu’il y a eu vol de mil-lions du compte alimenté par le brutvénézuélien, indiquant du mêmecoup avoir investi sa part dans cesdeux hôtels. En gardant le silence parrapport aux déclarations de l’ex-pré-sident, les responsables de BestWestern et de Marriott sont d’accordqu’ils ont reçu des investissementsde M. Martelly. En fin de compte,tout cela prouve que le crime a étébel et bien perpétré contre le fondsPetroCaribe.

Autre considération à faire dans lecadre de cette affaire. En acceptantles investissements de Michel Mar -tel ly, ces deux hôtels sont complicesdes activités illicites de l’ex-prési-dent. Autrement dit, leurs proprié-taires sont partie prenante du crimetransnational appelé blanchimentd’argent.

En effet, quand bien même cetinvestisseur serait le président de laRépublique d’Haïti, cela ne l’absoutpas d’une telle offense. En tout cas,la loi américaine devrait avoir sonmot à dire dans les relations qui exis-tent entre Martelly et ces deux hôtels.Il faut alors poser des questions auxdirigeants de ces entreprises, notam-ment si l’enquête obligatoire desécurité de l’investisseur a été faiteconformément au protocole établi.Surtout quand il s’agit de déterminerl’origine des fonds devant être pla-cés, particulièrement quand on saitqu’en Haïti la corruption et les trafics

illicites, la corruption, en sus dublanchiment des avoirs, battent leurplein à tous les niveaux de l’adminis-tration publique. Particulièrementdans le cas d’un Martelly dont lesbanques hypothécaires en Florideavaient saisi ses deux maisons pournon paiement de ses emprunts-loge-

ments.On ne sait pour quels motifs l’ex-

président haïtien a fait état de sesinvestissements dans ces hôtels.Mais il semble que, ce faisant, il aitexposé des complices dans la dilapi-dation des fonds PetroCaribe.

Dilapidation du fonds PetroCaribe : MichelMartelly veut-il se faire des complices ?

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TThe results of the inquiryconducted by SenatorEvalière Beauplan’s Sena -te Special Commi ttee,after that led by the former

president of the Senate, SenatorYouri Latortue, have triggered a live-ly debate that will likely continue fora long time. The findings, we shouldnote, point fingers at more than adozen former senior officials of pastand present governments, includingtwo former Prime Ministers. In thebrouhaha of this mega conspiracyagainst the public treasury, ex-Presi -dent Michel Martelly confessed tohaving taken his share of the booty.He even boasted about investingsome of it in hotels that he clearlyidentified: Marriott and Best West -ern. More than a month has elapsedsince he publicly made the state-ment, yet there hasn’t been any pub-lic rebuttal from those two NorthAmerican companies, which settledin Haiti after the January 12, 2010earthquake.

By saying that he invested in thetwo American hotels, former Presi -dent Martelly admits to embezzle-ment. Meanwhile, those who workedfor him are categorically denyingany wrongdoing. That pits Mr. Mar -tel ly against two former Prime Mi -nis ters, Cabinet Ministers, Direc torsGeneral and others fingered in thereports of the Senate’s special com-missions about the heist of the Petro -Caribe Fund. Thus, those who arefighting tooth and nail to permanent-ly postpone their appearance in courthave resorted to a lost cause. Fortu -nately, almost all sectors of Haitiansociety are united in denouncing thecriminals involved in the vast con-spiracy against the country. The peo-ple demand that the guilty be prose-cuted, that the billions of dollarsstolen be reimbursed, and that theybe jailed as punishment.

Admitting his participation in thevast theft, Mr. Martelly seems to beproud about belonging to the team ofshameless robbers. Without any em -barrassment, he declared that “therewas robbery” of the Petro Cari beFund. Having been a central figure inthis shameful operation, Mr. Mar tel -ly’s revelations are worth theirweight in gold. Certainly, the judicialauthorities entrusted to deal with thecase must take his public confessioninto account. After all, who couldpretend to know more about thisscandal than Michel Martelly? Inthat light, the likes of Laurent Salva -dor Lamothe, Jean-Max Belleriveand others targeted in the Senatereports have only to refer to thewords of the former president to con-vince themselves that theft didindeed take place. By admitting hiscrime, Martelly also implicates hisaccomplices. And when the formergovernment officials try by all meansto clear their names, that appears asif they would let Martelly carry theburden of the crime alone.

In any case, by his own state-ments, former President Michel

Martelly has blown open the cover ofthe whole affair which has been thesubject of much chatter and manypublished commentaries. Those whoderogatorily criticize the reports ofthe two special Senate commissionsare wasting their time. On top ofeverything, the majority of Haitianswon’t lose their grip on this affair.The whole country is about bent onsettling score, restitution of stolenfunds and imprisonment of the of fen -ders. Notwithstanding the efforts ofthe eulogists, hired journalists, andother mercenaries of the pen whofavorably paint the former publicofficials! Accused as they are, theymust face the music in a public trial.

Michel Martelly’s confessiondraws attention to another situation:the use made of the stolen millions ofthe PetroCaribe Fund. By saying thathe invested his loot in Best Westernand Marriott, the former bald-headedpresident has identified some of hiscomrades-in-crime. Nearly twomonths after Martelly’s revelations,the companies mentioned have failedto publish rebuttals. As the proverbgoes, “silence means consent.“ Inthe process, the evidence is piling upregarding the squanderers of thePetroCaribe Fund.

Admittedly, Michel Martellysaid “there was theft” of millions ofthe account fueled by Venezuelanpetroleum products. Then he addedthat he invested his share of the lootin Best Western and Marriott.Meanwhile, the officials of the hotelsdon’t contest him. So doing, theyagree that they had indeed receivedinvestment money from Mr. Martel -ly. What better proof is needed that acri me was perpetrated in the Petro -Caribe Fund. There’s another consid-eration to be made in the case. Byaccepting Michel Martelly’s invest-ment, the owners of the two hotelsare complicit in the illicit activities ofthe former president. In other words,they are involved in a transnationalmoney laundering case.

Whether the investor in this casewas the President of the Republic ofHaiti, that doesn‘t absolve him ofsuch an offense. Consequently,American law should be applied toshed light on the relation existingbetween Martelly and the two Ame -rican-owned hotels. Officials of BestWestern and Marriott must answersome questions. In accord withestablished protocol, was there prop-er vetting of the investor to find outthe origin of his money? As isknown, Haiti’s public administrationis deeply involved in corruption,illicit trafficking and money launder-ing. It’s important to note that banksin Florida had seized Martelly’s twohomes for defaulting on his mort-gages. So, where did he get the mil-lions to invest in the Americanhotels?

It is unclear as to why the for-mer Haitian president mentionedpublicly his investments in thosehotels. In doing so, however, he hasexposed some of his accomplices in

the squandering of the PetroCaribe Fund.

11Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

EDITORIAL

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The squandering of the PetroCaribe Fund:Is Michel Martelly looking for accomplices?

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Par Dan Albertini

Là où cendres et poussières d’ar-chives perdues se referment sur-vint un procès. Scellé d’un sceau,ce sceau réputé de « Procès des

timbres » brise le silence, car ilest lui-même brisé. Nous som -mes en 2010, l’histoire suivra soncours tels l’hameçon, le poissonet l’appât. ciné…

Quand survint le tremble-ment de terre sur l’île, c’étaitaprès le séisme de poussières queprovoqua la recherche de JudgeLafleur. Les archives du plus hauttribunal du pays ont dévoilé cequi allait prendre la forme d’unmanuscrit enchaîné. Dessalinesle guidait déjà afin de protégerune mémoire collective impor-tante, c’est ici la croyance popu-laire des adeptes de lemiso. Peuimporte l’édition, rapporte un deces enfants-là, ça ne sera l’œuvred’un homme, mais de la volontédu père fondateur. C’est dans cecontexte que l’on retrouva l’ou-vrage et le manuscrit scellés surla table en laiton, avec la men-tion suivante : « le procès des

timbres ». Me. Cann Achille cro -yait à celui JJ Audubon Oiseau.Petrocaribe y était inscrit sous laloupe de lunettes à double foyerde Diaspo. La filière remontait àl’arrestation de JKB, dit palmis-te.

Si pour l’un c’est le soir del’angélus qui sonne, tandis quepour l’autre c’est la « nuit albi-nos» qui consonne, l’heure tardi-ve avait son « alphabet » particu-lier pour le troisième adepte de laplume qui parle tant l’histoire ré -sonne. Judge Lafleur, ancien jugeJean par son pays de naissance, aune drôle de façon de remettrel’histoire sur la table avec sesparoles d’outre-tombe. Il maîtri-se. Me Donatien devient Dessali -nes qui, dans une trilogie, est aus -si Me Damé et Me Elco. Nouspartons, précisément là, vers unesphère inconnue de la camérasinon vécue d’Avatar plus récent,

de la Matrix antérieurement. Lamachine américaine est effecti-vement de partout. Dans Avatarelle est de guerre, invasive, dansla Matrix elle est hollywoodien-ne, spectaculaire, dans Petro cari -be, elle est à saveur de timbres,un mélange de DEA, car le cou-sin Bolivar est aussi visé par uneffet de causalité. Moye y a véculà-bas la guerre des émeraudes.

Moye est président avec undrôle de crédit à son arc qu’il ché-rit. Il a vécu avec une autre fem -me bien avant la première dame.Celle-ci ignore celle-là, tandisque les deux se font une drôle deguerre de compétence commecelle des émeraudes : qui défen-dra Moye le mieux ! Même si lapremière qui n’est pas la premiè-re-dame, partage le feu d’un autrelit. Elle se veut, telle une tigressevisitée dans les heures creuses,grande fille de lemiso, celle quidétient la vie méta de Moye.Moye le bananier selon la pleinelune. Le hic c’est que Moye sedé fend mal de l’indice de l’Ame -rican DEA qui investigue envertu du protocole signé depuisl’an 2000 contre monnaie son-nante avec le président Jan bert

dans une république où l’on portele nom de son emploi. JudgeLafleur est-il perdu dans sa colè-re pour avoir été menacé et laissépour mort quand JJK, dit palmis-te, a tué son chauffeur près de lazone de Damas 18 ? Est-il entranse avec une mission de réveil,il décrit Moye comme un rené-gat. Au même titre que le mi nis

tre G. Lissage. Que va-t-il sepasser dans la tête de JudgeLafleur : colère, conscience oupleurs ?

Le « Procès des timbres »devient une véritable escalade dedénonciations où l’on voit là oùl’ombre prend l’onde de vitesse.Il est en fait celui qui a sonnél’angélus, de Petrocaribe si l’onconsidère le sénateur Saimbert. Iljure sur l’autrefois de l’ancienvicaire du bas-du-marché qui s’ycroyait prophète. La présidenceest réduite à un feu de paille où lefestival de la bastringue ne suffitplus pour calmer Me Damé danssa profonde déception sur l’étatdes lieux. La conscience a livréson verdict : déportation selon leprotocole.

Merci d’y croire !

1212 Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

LE PRoCÈS DES TIMBRES ou l’engagementoublié de Jean-Gardy Bien-Aimé cinéaste

Dan Albertini

SUR LA ROUTE DU CINÉMA

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1313Haïti-observateur 28 fevrier - 7 mars 2018

déclaration puisse être expri-mée reflétant ce double langa-ge qui maintien ce pays danscette incertitude permanen-te».

À noter que seul le sceaudu MAE est apposé au bas ducommuniqué sans la signaturedu ministre titulaire.

D’aucuns se demandentce qui justifie une telle omis-sion. Dans l’opinion de cer-tains observateurs internatio-naux, un tel procédé est utiliséquand il y a conflit au sein del’administration où l’unanimi-té n’est pas faite autour de ladécision d’émettre ce commu-niqué.

Le communiqué dans le -quel le ministère des Affai resétrangères dit avoir rappeléson ambassadeur a été publiéla veille de la publication decelui dans lequel est dénoncéel’intervention de la MINU-JUSTH, soit la veille (ou le 25février).

Dans le bref communiqué,le MEF dit ce qui suit : « Leministère des Affaires étran-gères informe, que suite à ladéclaration de Mme Suzan D.Page, représentant spécial etchef de la Mission des Na -tions Unies pour l’appui à lajustice en Haïti, le gouverne-ment haïtien a décidé de rap-peler en consultation son am -bassadeur auprès des NationsUnies, son excellence M.Denis Régis ».

Cette fois, le documentporte la signature des initialesde quelqu’un qui pourrait être

le ministre Rodrigue.Face à une telle situation,

des observateurs se deman-dent si les autorités sont à cepoint consternées par la décla-ration de Suzan D. Page,pour quoi n’ont-elles pas prisla décision d’expulser cettedernière ? Tout porte à croire,raisonnent-ils, que des inci-dents encore secrets retien-nent les décideurs haïtiens, lesimposant une certaine sagessedans leurs décisions.

Au lieu de s’emportercontre l’ONU et la représen-tante spéciale du secrétairegénéral de l’ONU, commeelles le font, les autorités haï-tiennes devraient se rappelerque la plus haute autorité dupays assume ses responsabili-tés sous le coup d’une incul-pation pour blanchiment d’ar-gent, un crime transnational.Le fait par la délégation amé-ricaine de s’abstenir de parti-ciper à la 29e réunion inter-sessionnelle de la Conférencedes chefs d’État et de gouver-nement du CARICOM, sousla houlette du président Jove -nel Moïse inculpé pour blan-chiment d’argent. Tout sem -ble indiquer que la délégationaméricaine a décidé d’annulerson voyage par suite d’uncontrordre venu d’une autori-té supérieure. Si cet ordre estvenu du président DonaldTrump lui-même, il faut s’at-tendre à d’autres mesures dela part des Américains.

Entre-temps, des secteurstèt kale proches du présidentJovenel Moïse agitent l’épou-vantail de l’expulsion de laMINUJUSTH. Selon StanleyLucas, un porte-parole offi-

cieux du Palais national, lestroupes onusiennes « se trou-vent illégalement en Haïti de -puis 136 jours ». Aussi ex -plique-t-il ainsi la situation decelles-ci. Selon Lucas, le dé -ploiement de la MINUJUSHne peut s’effectuer sans laratification du Parlement. Or,explique-t-il, celui-ci a refuséet continue de refuser de fran-chir cette étape.

Toutefois, il faut se de -man der, en considérant la lo -gi que évoquée par M. Lucas,si l’équipe Moïse-Lafontantparviendra à trouver suffisam-ment d’alliés à convaincre des’embarquer à bord du trainde l’expulsion de l’ONUd’Haïti.

De toute évidence, unepartie de bras de fer est ouver-te entre le Palais national haï-

tien et les Nations Unies.Dans la mesure où Suzan D.Page parle au nom de l’ONU,indiscutablement ses prises deposition et interventions reflè-tent celles des pays qui inspi-rent les propos tenus par MmePage. Dès lors, comme dit leproverbe créole : « Bat chen,tann mèt li ».

L.J.

Le chef de la MINUJUSTH exprime la position des pays tuteursLA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE SÉRIEUSEMENT PRÉOCCUPÉE PAR L’AFFAIRE PETROCARIBE

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Saint-Pierre, ses informationsont exposé des hommes d’af-faires évoluant dans les traficsillégaux, y compris ceux ayantparticipé à l’importation desdrogues transportées par le «Ba -teau sucré » d’Acra.

Pour les autorités fédéralesaméricaines, maintenant GuyPhilippe est considéré commeun précieux allié dans la luttecontre le trafic de drogue. C’estpourquoi la collaboration qu’il adonnée a ouvert des « pistesintéressantes ».

Mais, l’aide fournie par cedernier a permis d’identifier desacteurs d’autres crimes. Car,dans la mesure où les trafiquantsde drogue — ou de tous lesautres commerces illégaux —ont besoin de blanchir l’ar gentsale, il y a fort à parier qu’ils doi-vent avoir accès à d’autres spé-cialités. D’où la nécessité detrouver des spécialistes de trans-ferts clandestins. Et si certainesinstitutions bancaires se sontévertuées à ne pas se mêler àcette activité illicite, d’autres,attirées par les juteuses commis-sions que cela procure, ne peu-vent résister à la tentation de ser-vir ceux qui en font la demande.

On se rappelle que GuyPhilippe a été accusé d’effectuerdes transferts d’argent sale debanque à banque, ce qui lui avalu d’être poursuivi pour blan-chiment des avoirs. Or ces opé-rations n’ont pas été réaliséespar le truchement de banquesétrangères seulement, puisquedes institutions bancaires localesl’ont été à tromper la vigilancedes autorités bancaires et àeffectuer des dizaines de milliersde dollars à destinations desbanques américaines.

En ce qui a trait aux trans-ferts clandestins, c’était surtoutl’apanage de Laurent Lamo the.On ne sait pas si Philippe a étéun de ses clients, mais il y a defortes possibilités que si c’est lecas, l’ancien Premier ministres’est mis à table au détriment dece dernier.

À coup sûr, des banques pri-vées membres du système ban-caire haïtien ont participé à cesopérations illégales. Vu la

concurrence constatée dans lemarché et les limites imposées àces institutions par une clientèleaux faibles moyens, les banqueshaïtiennes prétextent ces pro-blèmes pour faire du transfertclandestin un moyen sûr d’aug-menter leurs revenus. Dans cedomaine encore, Guy Philippe abien servi les autorités fédérales.

On se souvient, par exem ple,qu’un technicien du by-pass, quitravaillait pour la SOGEBANK,avait été assassiné sans qu’aitété établies les conditions danslesquelles il avait trouvé la mort.En effet, directeur numérique àcette institution bancaire,Michel Stéphane Bruno, 42 ans,fut assassiné dans la soirée dumercredi 15 juin 2015, à PuitsBlain 17. L’enquête qu’on pré-tend avoir diligentée, afin d’ -identifier son assassin, n’ajamais eu de suite.

À l’occasion de sa mort, desobservateurs avaient indiquéqu’il avait été abattu après soninterview avec des agents duBureau of Federal Investi gation(FBI) dans le cadre d’ uneenquête que menaient lesAméricains sur les activités deby-pass et le transfert clandestind’argent. D’aucuns préten-daient, à l’époque, que son as -sassinat avait été commanditépar des clients qui craignaientque leurs activités illégales nefussent révélées.

Tous ces facteurs pris encon sidération font croire qu’ -après environ une année, l’en-quête suscitée par les révélationsde Guy Philippe est parvenue àla phase d’arrestation des per-sonnes concernées.

Établissant un lien avec detelles activités illicites et l’af fairePetroCaribe, les en quê teursfédéraux ont conclu que les plusde USD 2 milliards $ détour-nées de ce compte n’ont pu êtretransférés à l’étranger, en raisonde la surveillance serrée mise enplace par le personnel bancaireinternational préposé à cettetache. Les observateurs sontd’accord que, dans les milieuxbancaires haïtiens, des ouvriersdu by-pass ont réussi des opéra-tions clandestines de transfert defonds, mais ces derniers limi-taient leurs activités à moinsd’un million par session. Selondes experts, le gros des som mesvolées par les anciens hautsfonctionnaires haïtiens se trou-vent encore en Haïti, servant,dans biens des cas, à financer lecommerce infernal et des projetslocaux.

Jovenel Moïse aumême carrefourqu’Aristide ?Dans certains milieux diploma-tiques américains, on laisse croi-re que, suite aux aveux faits parGuy Philippe, il est possible queles autorités judiciaires fédéralesaient mis leur machine en bran-

le en vue de rapatrier aux États-Unis les personnes dont l’en-quête au rait révélé la participa-

tion à ces activités illégales clan-destines.

En effet, selon ces sour ces,il est possible que JovenelMoïse soit mis dans l’obligationd’acquiescer à une éventuelledemande des autorités améri-caines de leur livrer les per-sonnes fautives. À la question

de savoir quelle attitude ob -server si ce dernier refuse d’ob-tempérer. La réponse est on nepeut plus catégorique. Commedans le cas d’Aristide, qui vou-lait faire exécuter Jac quesKétant, au lieu de le livrer auxAméricains, de peur que cesderniers ne lui arrachent sespropres secrets dans le trafic dedrogue, la réponse a été, il seratransporté à Miami à leur place.

Pour mémoire : Dans le casd’Aristide, les marshals fédé-raux, qui étaient venus chercherKétant, étaient arrivés chez luiafin de mettre ce dernier en étatd’arrestation. Sur ces entrefaites,l’ex-président Aristide expédiaRudy Théras sant chez le baronde la drogue pour le lui ramener.Mais il devait plutôt, en apartéavec Thérassant, lui dire d’em-mener le prisonnier à Ti-Yanyenet de l’y abattre. Alors compre-nant ce qui se passait, le chef desmarshals parla ainsi à Aristide :« Nous sommes ve nus chercherun prisonnier. Nous devonsretourner avec un prisonnier. Si

ce n’est pas lui, nous vousemmenons à sa place ». À cesmots, M. Aris tide fit un appel àRudy Thé rassant lui demandant

d’amener Jacques Kétant chezlui.

On ne peut dire avec préci-sions ce qui va se passer. Mais ilest certain que des sénateurs, desdéputés et d’autres catégoriesd’individus recevront des visitesdésagréables, dans les prochainsjours.

TRAFICS S ILLICITES, CORRUPTION ET BLANCHIMENT D’ARGENT

Les révélations de Guy Philippe vérifiéesPlus d’une douzaine de parlementaires pourraient le suivre à Miami....

L'ex-president Jean-BertrandAristide.

Michel Stephane Bruno. Jacques Beaudouin Ketant.

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