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YUN JEN
L 'intervention médiatique et1 santé p ublique:
indication ou contre-indication ?
Une analyse quantitative et qualitative de la perception des médecins spécialistes en santé communautaire
a l'égard des midias
Mémoire présenté à la Facuite des études supérieures
de l'université Laval pour l'obtention
du grade de maître ès sciences (M.Sc.)
Département de médecine sociale et préventive
JUIN 2000
O Yun Jen, 3000
National Libmry 141 of Canada Bibliothèque nationale du Canada
Acquisitions and Acquisitions et Bibliographie Services services bibliographiques
395 Wellington Street 395. w Wellington ûttawaON K 1 A W ûttawaON KiAON4 Canada Canada
The author has granted a non- L'auteur a accordé une Licence non exclusive licence allowing the exclusive permettant à la National Library of Canada to Bibliothèque nationale du Canada de reproduce, loan, distribute or sell reproduire, prêter, distribuer ou copies of this thesis in microform, vendre des copies de cette thèse sous paper or electronic formats. la fome de microfiche/film, de
reproduction sur papier ou sur format électronique.
The author retains ownership of the L'auteur conserve la propriété du copyright in this thesis. Neither the droit d'auteur qui protège cette thèse. thesis nor substantid extracts fiom it Ni la thèse ni des extraits substantiels may be printed or otherwise de celle-ci ne doivent être imprimés reproduced without the author's ou autrement reproduits sans son permission. autorisation.
Résumé
Les études en communication montrent que l'accès aux médias constitue un instrument de pouvoir important pour tout décideur qui souhaite influencer les débats publics ou l'agenda d'autres décideurs. Dans ce contexte, ce mémoire vise à répondre à la question suivante : Les médecins spécialistes on santé communautaire ( M X ) sont-ils prêts à travailler plus étroitement avec les journalisres?
t'ne dGmarçiie de r e c h r c k qudiiative et quanriiarire a &i rncnéc pou VCcHï: !a perception des MSSC. Des entrevues individuelles ont été conduites auprès de 13 MSSC et un sondage a été mené auprès de 190 MSSC inscrits au Collège des médecins du Québec.
Les résultats de l'étude montrent que les MSSC ont peu de contacts avec les médias et qu'ils ne désirent pas en avoir plus. Toutefois. ils suggèrent d'améliorer les relations entre les MSSC et les midias par une meilleure formation en matière de communication médiatique.
Remerciements
Je dois d'abord remercier Docteur Femand Turcone et Monsieur Jean Charron pour leur
encadrement, leur confiance et leur encouragement. Cette recherche n'aurait pu être
menée à terme sans leur précieux support.
Je s i s eg.ie-..t Z C O ~ ~ ~ S S W ~ ~ ~ des hms CCI?SP~!S w i ~1 n'mt &i
Michel Lavoie, pour le questionnaire, par Monsieur Chris Furgal,
et par Madame Suzanne Gingras. pour les analyses statistiques.
pd igués --- r- Docteÿr
pour la méthodologie,
Je tiens à remercier tous les médecins spécialistes en santé communautaire qui ont pris le
temps d'encourager une résidente en participant à sa recherche de maîtrise. Cette étude
n'aurait été possible sans leur appui.
Un merci tout particulier a mon conjoint, Éric, ma source de bonheur.
Finalement, je dédie ce travail à la mémoire de ma sœur, dont le courage a été, et
continue d'être. une source d'inspiration.
Table des matières
1 . INTRODUCTION* ............................................................................................... 1
1.1 LE MSSC : PORTRAIT D'UNE PROFESSION MULTTDISCIPLINAIRE .............................. 1 3 1.2 L'IMPORTANCE DE LA COMMWICATION EX SANTE PUBLIQUE ................................. -
......................... 1.3 L'[MPORTANCE DES &DIAS DANS LA COMMUNICATION PUBLIQUE 3 1.4 LE POUVOIR D'INFLUENCE DES MED~AS .................................................................. 4
................................................................ 1.41 L 'effet du cadrage de 1 '»lformation 7 1.5 L'INFLUENCE DES DECIDEURS SUR LES MEDIAS ...................................................... 8
1 . 1 1 La théorie de I 'agenda-building ..................................................................... 8 ......................................... 1.1 2 L 'influence potentielle des MSSC sur les médius 10
3 Lesmédiasetleurssotircesd'injbrmation: unedynamiquedejeu .............. 10
2 . QUESTIONS GÉNÉRALE ET SPECIFIQUES DE RECHERCHE ................ 12
3 . RELATIONS ENTRE LES SCIENTIFIQUES ET LES MEDIAS ................... 13
CADRE CONCEPTUEL ....... ... ............... ... ............... 16
................................................... 5 1 UNE APPROCHE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE 19 ............................................................................ 5.2 LES ENTREVUES PiDIVIDUELLES 20
5.2.1 Recueil des données ...................................................................................... 20 ..................................................................................... 5 2 . 2 Analyse des données 20
13 5.3 LE SONDAGE .......................................................................................................... -- ............................................................ 5.3.1 Questionnaire et population d'étude 22
.................................................................................... . j 3.2 A nalyse des variables 25
. . 6.1 LES PARTICIPANTS A L'ETUDE .......................... ...................................................... 26
6.1.1 Sondage ......................................................................................................... 26 ................................................................. 6.1.2 Entrevues ....................... ...... 29
...................................... 6.2 L'ÉTAT ACTUEL DE LEURS RELATIONS AVEC LES MÉDIAS 30 ......................................................................... 6.2.1 Interactions avec les médias 30
.............................................................. 6.2.2 Malaises ressentis face aux médias 33 6.2.3 Synthèse ......................................................................................................... 37
.......................**............ . 6.3 L' ÉVALUATION DE LA COUVERTURE DES &DIAS ,,. 39
............................................................... 6.3.1 Quantité de couverture médiatique 3 9 ......... ...... 6.3.2 Degré de satisfaction à l'égard de la couverture médiatique .... 40
......................................................................................... 6.3.3 Impact des médius 42 6.3. J Svnthèse ......................................................................................................... 44
........................... 6.4 L'ÉVALUATION DES ACTIVITES DE COMMUNICATION DES MSSC 46 6.4.1 Pertinence et valorisation .................. .... .................................................. 46 .. 6.4.2 Influence et arnelzorations ............................................................................. j0 6.4.3 Synthèse .............. .. ...................................................................................... 56
7 . DISCUSSION ET CONCLUSION ........ .................... ..................................... 59
Liste des annexes
ANNEXE A : QUESTIONNAIRE .................................................................................. 69
.................................................. ANNEXE B : FORMULAIRE DE CONSENTEMENT 75
........................................................................ ANNEXE C : SCHÉMA D'ENTREWE 76
................................................ ANNEXE D : TESTS D'ASSOCIATION EFFECTUES 78
..................................... ANNEXE E : CATÉGORIES DE DOMAMES DE TRAVAIL 79
Liste des tableaux
Tableau 1 : Variables indépendantes ......................................................................... 23
Tableau 2 : Variables dépendantes ................................................................................... 23
Tableau 3 : Répartition d'âge des participants ................................................................ 27
............................................................ Tableau 4 : Répartition des sexes des participants 27
......................................... Tableau 5 : Caractéristiques professio~elles des participants 29
................................. Tableau 6 : Synthèse de l'état actuel des relations avec les médias 37
................................... Tableau 7 : Synthèse de l'évaluation de la couverture des médias 44
............................. Tableau 8 : Synthèse de l'évaluation des activités de communication 57
Liste des figures
.................................... Figure 1 : Responsabilités du Directeur régional de santé publique 3
Figure 2: La théorie de l'agenda-setting ............................................................................. 5
Figure 3: La thCorie de l'agenda-building .......................................................................... 9
Figure 4: Cadre conceptuel ............................................................................................... 18
Figure 5 : Grille d'analyse finale ....................................................................................... 21
Préam bule
Ce mémoire porte sur un aspect de la relation entre les médias et la santé publique. 11 fait
suite à une étude portant sur des stratégies de communication avec les médias dans le
domaine de la prévention des traumatismes (Jen, 1997). L'étude précédente
recommandait aux intervenants en santé publique de développer, entre autres, des liens de
travail plus étroits avec les journalistes et ce: afin de mieuv influencer la cniivemire
médiatique des sujets reliés à la prévention des traumatismes. Dans le travail acniel, nous
explorons l'acceptabilité générale de cette recommandation en examinant les perceptions
et les attitudes envers les médias des médecins spécialistes en santé communautaire.
L'étude actuelle s'intéresse donc aux aspects socio-politiques de la santé publique conçue
comme domaine conditionné autant par des assises scientifiques que par des rapports de
force entre les divers acteurs qui y œuvrent. Ainsi, nous nous rapprochons du point de
vue suivant:
Medicine is a social science and politics nothing bur medicine on a grand scale.
- Virchow, 18-18
1. Introduction
1.1 Le MSSC : portrait d'une profession mulüdisciplinaire
La santé communautaire est une jeune spécialité médicale au Québec, datant du début des
années 80. Les médecins spécialistes en santé communautaire (désormais, MSSC)
représentaient alors une nouvelle vague en médecine, une médecine orientée vers la
prévention plutôt que vers le traitement des maladies et ayant comme clientèles des
populations plutôt que des individus. Préoccupés par les déterminants environnementaux
et sociaux des problèmes de santé, les MSSC se sont ouverts à toutes les disciplines,
notamment les sciences sociales. Ainsi, la pratique du MSSC est un travail
multidisciplinaire dont les connaissances et habiletés s'acquièrent lors d'une période de
formation post graduée appelée la résidence.
Autrefois membres des départements de santé communautaire dans les hôpitaux, les
MSSC euvrent pour la plupart, depuis la réforme du système de santé en 1993, dans les
directions de santé publique des 18 régies régionales de la santé et des services sociaux.
L'intégration aux régies régionales avaient pour objectif de rapprocher les intervenants de
la santé publique des instances decisiomelles. La contribution des MSSC aux services de
santé publique a beaucoup Cvolué dans le temps. Leur pratique professionnelle est
aujourd'hui très hétérogène. De façon générale. on identifie trois axes d'intenrention :
1) la promotion de la santé, visant à conférer aux populations des moyens d'assurer un
plus grand contrôle sur leur propre santé et de l'améliorer:
2) la prévenrion des maldes , visant à réduire l'incidence des problèmes ou leurs
conséquences en agissant sur leurs facteurs de risque immédiats; et
3) la protecrion de la santé. visant à surveiller et â contrôler les agents agresseurs
retrouvés dans l'environnement.
On associe la gestion des épidémies et des situations d'urgence a l'axe de la protection de
la santé, qu'il faut distinguer de la promotion de la santé et de la prévention des maladies
(désormais, la promorion et prévention). Les responsabilités confiées aux MSSC
découlent des responsabilités du Directeur régional de santé publique, décrites dans
l'article 373 de la Loi sur la santé et des services sociaux (Figure 1).
1.2 L'importance de la communication en santé publique
Dans ce mémoire, la communication désigne l'ensemble des activités d'information, de
vulgmisa~ion, de sensibilisation et de persuusion qu'on peut mener auprès d'une population. La
clientèle première du MSSC étant la population générale, plutôt qu'un collectif de patients, la
communication pubIique prend une importance particulière dans son travail. D'ailleurs, la
responsabilité d'information est bien explicitée dans le premier alinéa de l'article 373 (Figure 1).
Les autres aspects de la communication, c'est-à-dire les activités de vuigarisarion, de
sensibiIisution et de persuasion figurent généralement parmi les interventions en promotion et
prévention de la santé mentionnées au troisième alinéa:
Figure 1: Responsabilités du Directeur régional de sante publique
«Le directeur de la santé publique est responsable:
1. d'informer la po~ulation de l'état de santé ginéral des individus qui la composent, des problèmes de santé prioritaires, des groupes les plus vulnérables, des principaux facteurs de risque et des interventions qu'il juge les pIus efficaces (.. ..);
2. d'identifier les situations susceptibIes de mettre en danger la santé de la population et de voir à la mise en place des mesures nécessaires a sa protection;
3. d'assurer le développement d'une expertise en ré vent ion et en promotion de la sante (. . . ) »
(article 373, L.R.Q., S4.Z)
1.3 L'importance des médias dans la communication publique
Pour communiquer avec le public, les MSSC ont recours à plusieurs moyens de
communication, dont: les communications interpersonnelles (e.g., les séances
d'information), les communications par difision de matériels publicitaires (cg.,
dépliants, &ches. etc.) et les communications par mediatisation journalistique,
nécessitant l'utilisation des rnédiar de masse. Par médias de masse (désormais, médias),
nous entendons l'ensemble des moyens de diffusion capables de rendre accessibles des
renseignements simultanément à l'ensemble des membres d'une population. par exemple:
les journaux, la télévision, la radio, etc. Panni ces différents moyens, la communication
par médias est privilégiée. En promotion et prévention, l'utilisation des médias est
nécessaire dans I'éducation sanitaire, dans la promotion des saines habitudes de vie et des
programmes de prévention (FIora, Maibach, Maccoby, 1989).
Pour le public, les médias sont des sources très importantes d'information sur les risques
pour la santé. Un sondage canadien a montré que parmi 1 1 sources, les médias arrivent
au premier rang d'importance, suivis des médecins (Bartiett et ai, 1993). Cependant,
quand il s'agit de décrire la fiabilité de ces sources d'information, les médecins sont
places en lère et les médias, en 5è place. En matière de santé, les medias jouissent
malgré tout d'une plus grande confiance du public que les gouvernements provinciaux et
les administrations municipales, en 9é et 10è place, respectivement. Les médias sont donc
pour la population générale, des moyens importants d'éducation et d'information sur la
santé. Pour le monde scientifique, les médias joueraient aussi un rôle important pour la
difision des résultats de la recherche médicale (Phillips, 199 1).
1.4 Le pouvoir d'influence des médias
Cependant, le rôle de la presse ne se limite pas à la simple diffusion d'informations.
Depuis plusieurs années, des études montrent que les médias constituent des acteurs à
part entière dans les processus socio-politiques des sociétés démocratiques. Plutôt qu'en
être des simples témoins? ils jouissent d'une autonomie qui leur permet aussi de
construire un discours en fonction de leurs propres préoccupations. De fait, on qualifie la
presse de quatrième pouvoir' après les pouvoirs e-récurif; Iégislarifet judiciaire. La force
de son influence a Cté clairement montrée en 1992 dans le dossier de l'épidémie de
méningite méningococcémique au Québec.
On se rappellera qu'entre les mois de décembre 1991 et janvier 1992, 15 dCcès par
méningite méningococcémique ont étt rapportés chez des jeunes de quatre provinces : 13
en Ontario et au Québec, 1 à l'île du prince-Édouard et 1 en Colombie-Britannique. 11
s'agissait selon le Laboratoire des maladies chroniques du Canada, d'une augmentation
d'incidence pour cette maladie. Mais selon plusieurs experts scientifiques, cette
augmentation d'incidence ne constituait pas une épidémie. S'ensuivit un état général de
grande inquiétude dans la population, entretenu par la couverture alarmiste d'une partie
de la presse. Des programmes d'immunisation volontaire ont été établis dans les 4
provinces affectées. Au Québec, les autorités du Ministère de la santé et des services
sociaux ont décidé de vacciner l'ensemble des Québécois âgés de 6 mois a 19 ans.
Plusieurs ont déploré que les décideurs aient cédé sous la pression créée par les rnédias.
En outre, les médecins contestaient la décision d'immuniser les enfants de moins de 2 ans
alors que le vaccin administré était, selon les experts, inefficace pour ce groupe d'âge
(Hume, 1992).
Les médias ont aussi montré leur influence lors de la reforme du réseau de la santé suivie
de compressions budgétaires en 1995. Un sondage mené pour le compte de la Conférence
des régies régionales de la santé du Québec (Conférence des régies, 1996) a montré que
la couverture négative de cette réforme a fait naître de l'inquiétude qu'il n'y ait
diminution des services. Pour 38% des usagers' ce que les médias disaient de la réforme
leur avait laissé l'impression que leur visite se passerair moins bien que prévu. Cette
crainte était davantage marquée par les usagers ayant eu recours au . services d'un hôpital
(18%). Toutefois, 75% des usagers avouent ne pas avoir remarqué, par la suite, de
changements importants dans le fonctionnement de l'établissement fréquenté.
comparativement à d'autres expériences du passé.
L'impact des médias sur l'opinion publique qu'illustrent ces deux exemples, fait l'objet
de recherche fondée sur la théorie de l'établissement de l'ordre du jour (agenda-setring,
en anglais). II s'agit d'une théorie élaborée par McCombs et Shaw (1972) et selon
laquelle il existerait un lien causal entre I'importance que les médias accordent a certains
sujets et la perception qu'en ont les citoyens (Figure 2).
Figure 2: La théorie de l'agenda-serring
Ordre du jour des rnédias des debats publics
En étudiant l'élection présidentielle américaine de 1968, McCombs et Shaw ont
démontré une corrélation presque parfaite (0?97) entre ce que les électeurs considéraient
comme enjeux majeun et le nombre de fois que ces questions avaient été traitées dans les
nouvelIes (h/IcCombs et Shaw, 1972 dans De Guise, 1999).
Toutefois, la corrélation entre deux faits n'implique pas forcément une relation de
causalité. Par exemple, il se pourrait que les médias soient à la remorque des citoyens et
qu'ils accordent plus de place à ce qui est plus important pour les citoyens. Dans le but
d'éclairer cette question, deux chercheurs (Iyengar et Kinder, 1987 dans De Guise, 1999)
ont altéré les émissions de nouvelles d'un grand réseau américain de télévision pendant
une semaine et ils ont présenté cette version différente et la version originale à des
groupes différents d'individus. Les modifications apportées consistaient en l'ajout de
nouvelles portant sur de grands problèmes comme les droits civiques, le contrôle des
armes à feu. le chômage. etc. Dans II expériences de ce type, on a constaté que les
personnes soumises à la version altérée donnaient aux problèmes qu'on avait ajoutés plus
d'importance que les sujets soumis à la version originale (Iyengar et Kinder, 1987 dans
De Guise, 1999). Ces résultats confiment l'observation célèbre de Cohen en 1963
(traduction libre):
La presse ne parvient peur-ifre pas à nous dire -.penser, mais elle nous dit sürmenr à uuoi penser.
C'est dire que la presse indique les sujets importants à propos desquels les gens doivent
avoir des opinions. Appliquée au domaine de la santé, cette thCorie permet de voir que
dans l'exemple précédent de la réforme du réseau de la santé, la couverture médiatique
négative n'a pas réussi à convaincre la population des méfaits de la réforme mais elle a
probablement contribué à ce que les services de santé deviement un enjeu politique
maj e u .
En plus de réfërer à une forme d'influence qui permet qu'un sujet soit débanu, la théorie
de l'établissement de l'ordre du jour stipule aussi que l'influence peut faire en sorte qu'un
sujet ne soit pus débattu. A titre d'exemple, on peut se référer à l'épidémie du SIDA qui,
malgré son caractère sensationnel, a tardé à susciter l'intérët public Iorsqu'elle a été
reconnue dans le milieu scientifique au début des années 80. Selon Rogers, Dearing et
Chang (199 l), le journal The New York Times, quotidien réputé et influent dans le milieu
journalistique, a attendu la troisième année de l'épidémie du SIDA avant de lui accorder
une couverture importante. Les auteurs ont attribué ce retard à des facteurs d'ordre
personnel. Le rédacteur en chef du journal, Abe Rosenthal, pensait que les reportages sur
l'épidémie du SIDA, considéré alors comme un problème d'homosexuels et dYHaItiens,
étaient inappropriés pour les pages du Times. Ce n'est qu'après la révélation du statut
VM positif du comédien américain, Rock Hudson, en 1985 et après le départ à la retraite
de I'iditeur en 1986, qu'il y a eu une augmentation de la couverture des sujets reliés au
SIDA*
1.4.1 L'effet du cadrage de l'information
Les études en communication indiquent que les médias influencent non seulement les
sujets clzlxqzrels on pense mais aussi, comment on pense. Le sens d'une nouvelle est porté
non seulement par les informations transmises mais aussi par la façon dont elle est
cadrée, i.e. mise en contexte. II s'agit Ià de l'effet du cadrage waming, en anglais) de
l'information.
Le cadrage peut être de deux types. Le cadrage à caractère épisodique présente
l'information comme un événement ou une histoire à raconter au lecteur ou au spectateur.
Le cadrage à caractère [hématique, décrit l'événement dans un contexte plus large, soit
social, économique. environnemental ou autre. Par exemple, un incident de violence
conjugale sera rapporté, dans le cadrage épisodique, comme un drame familial unique,
dors que dans le cadrage thématique? il sera rapporté comme une instance du problème
plus large de l'oppression des femmes dans la société ou comme une autre « affaire
policière N, à classer avec les affaires de drogue, de violence urbaine, de vol à l'étage, etc.
Puisque ia rédaction d'une nouvefle adopte généralement la formule narrative du récit,
elle privilégie donc le cadrage du premier type. Dans une étude américaine sur les
reportages d'événements violents a la télévision, Iyengar (1991) a observé que 89 % des
reportages ont un cadrage épisodique.
Le choix de cette formule n'est pas neutre. Comme les récits épisodiques sont construits
sur une base dichotomique comprenant des bons et des méchants, le journaliste sera
amené a raconter sa nouvelle du point de vue d'un individu (le bon) en l'opposant aux
éléments adversaires (les méchants), prenant souvent forme d'institutions établies,
d'autres individus, de la malchance, etc. Cette manière de rapporter les nouvelles crée
donc une lecture souvent simplifiée de la réalité en écartant la discussion des notions plus
complexes, abstraites et stnicnirelles, telles que l'influence des facteurs socio-
économiques sur les problèmes sociaux. Il s'agit là de notions qui sont pourtant
fondamentales à la lecture que font les MSSC de la réalité.
De plus, l'introduction des adversaires dans le récit amène à l'attribution de
responsabilités. Dans les nouvelles portant sur les traumatismes non intentionnels, les
médias évoquent systématiquement, dans leur cadrage épisodique, l'élément de l'erreur ou
de la négligence humaines, attribuant la responsabilité du sinistre à la victime ou autres
personnes, ignorant ainsi les facteurs environnementaux et sociaux sous-jacents à ces
événements. Ainsi, il est plus commode d'évoquer la négligence d'un accidenté de la
route ( « Le conducteur a perdu le connôle de son véhicule >)), que de blâmer les
conditions des routes. Cette tendance des médias à adopter le point de vue individuel
occulterait, de façon générale, le lien existant entre les problèmes sociaux et les politiques
publiques (Iyengar? 199 1). Les changements socio-politiques deviendraient donc
secondaires, aux yeux du public, aux changements comportementaux des individus pour
résoudre les problèmes de santé.
Dans ce contexte, on peut d'emblée constater le gouffre entre le discours des médias, qui
privilégient le cadrage épisodique, et celui des MSSC? pour qui le cadrage thématique
correspond mieux à Leur lecture de la réalité. Celui-ci permet mieux de décrire
L'importance des déterminants sociaux et de l'environnement dans l'apparition des
problèmes de santé.
1.5 L'influence des décideurs sur les médias
1 3.1 La théorie de 1 'agenda-building
Avec Le développement des connaissances en communication, la théorie d'agenda-setting
s'est montrée limitée comme modèle explicatif des processus socio-politiques. Elle
aurait le défaut de ne pas tenir compte de L'influence des décideurs dans l'établissement
de l'agenda des débats publics. Ces décideurs peuvent être des candidats ou des partis à
une élection, le chef d'État, une administration publique, une grande organisation, etc.
Plusieurs chercheurs ont donc suggéré d'abandonner cette notion d'agenda-setring au
profit de la notion d'agenda-building (Charron, 1995). Il s'agit là d'un nouveau modile
explicatif qui propose un processus coilectif d'élaboration d'un agenda impliquant une
certaine réciprocité entre les médias, les décideurs et le public (Figure 3). Par
réciproci&é, on entend un échange entre la source et la presse dans lequel chacun agit et
réagit à l'action de l'autre en fonction de ses intérêts, ses valeurs. ses ressources et ses
contraintes. L'agenda des débats public serait donc en quelque sorte le produit
dynamique de l'addition ou de la combinaison des apports des médias, des décideurs et
du public (Charron, 1995).
Figure 3: La théorie de l'agenda-building
Ordre du jour des medias
Ordre du jour des débats
publics
1 des dkcideurs
Selon ce modèle, les décideurs jouent un rôle actif et indépendant dans l'établissement de
l'ordre du jour et ils sont. eux aussi, objet d'influence des médias (directement ou
indirectement. via l'établissement de l'ordre du jour des débats publics). L'accès aux
médias constitue donc un instrument de pouvoir important pour tout décideur, telle
qu'une autorité de santé publique, qui doit influencer l'agenda des débats publics ou
i ' agenda d 'autres décideurs.
1 S.2 L'influence potentielle des MSSC sur les médias
Cette étude sur l'interaction entre les décideurs et les médias s'inscrit dans le domaine
plus général des recherches portant sur l'interaction entre les medias et leurs sources.
Des études de cas (Charron et ai.. 1991) montrent qu'une source qui détient des
informations susceptibles d'intéresser la presse est en mesure d'exercer une certaine
influence sur la production de l'information, tant sur son contenu que sur la façon dont
elle est cadrée. Dans ce contexte, on pourrait affirmer que les intervenants en santé
publique. en particulier, les MSSC, denaient Ptre en mesure d'influencer la production
des médias car, de pius en plus, l'intérêt des médias pour la santé augmente. De surcroît,
le MSSC est un expert. donc une source crédible et fiable, qui jouit d'une réputation
d'objectivité ou de désintéressement propre auu médecins et, plus généralement, aux
scientifiques. Finalement, les informations qu'il détient sur la santé présentent souvent,
en soi, un caractère sensationnel qui donne du relief aux nouvelles.
La santé est déjà à l'agenda des débats publics depuis plusieurs années, mais l'attention
est portée davantage au volet curatif des senices de santé. Les MSSC pourraient utiliser
leur infiuencr potentielle pour redéfinir ou recadrer le thème général de la santé afin de
faire valoir la prévention en mettant en relief les origines sociales et environnementdes
des maladies. Par exemple, en toxicomanie, où la consommation de drogues chez les
jeunes est représentée publiquement comme le comportement d'individus délinquants ou
déficients nécessitant des mesures répressives (Giroux, 1999) et de larges investissements
en services de désintoxication, les MSSC pourraient modifier son cadrage pour qu'elle
soit perçue davantage comme une conséquence, entre autres, du problème plus large de la
désintégration du noyau familial, nécessitant autant des mesures préventives axées sur les
relations parents-enfants.
1.5.3 Les médias et leurs sources d'information: une dynamique de jeu
Pour exercer de L'influence sur les médias, les MSSC, comme toute autre source
d'information, doivent adopter un style plus narratif, concis et donc plus simple dans
leurs communications publiques. Les MSSC ont intérêt à se plier aux exigences de la
presse et produire une matière première qui soit conforme aux besoins individuels des
journalistes et collectifs des médias, des besoins fortement conditionnés par des forces
commerciales. De plus, leur capacité d'influence sur les médias augmenterait avec
l'amélioration des connaissances de leurs contraintes de production (Charron, 1995).
11 s'agit là de stratégies d'adaptation des sources Face a u . médias. Cette adaptation ne
serait pas unilatérale. Les médias agissent aussi en fonction des réactions qu'ils
anticipent des décideurs, ce qui conditionne souvent leur choix des sources
d'information. L'inverse est aussi vrai. II n'est pas rare qu'une source voulant mettre â
l'ordre du jour une question qui l'intéresse prenne contact prioritairement avec un média
ou un journaliste qui suit déjà la question de près. II arrive aussi que les journalistes
parviennent à (( forcer N l'agenda d'une source pour l'amener à aborder des sujets qu'elle
aurait préféré éviter. Ainsi, la dynamique entre les médias et leurs sources s'apparente à
un jeu complexe de stratégies et de tactiques dont les réçles formelles et informelles sont
à comprendre (Charron, 1 995).
Cette dynamique de jeu ne se limite pas à l'établissement de L'ordre du jour des débats
publics. Lorsqu'un thème est discuté dans les médias, sa définition même fait objet de
débat. Chaque thème renvoie à un champ d'intérêts mettant en présence plusieurs acteurs
qui luttent pour l'imposition d'une définition de la réalité relative a ce thème. Chacun
s'efforce de cadrer le thème selon ses perceptions et intérêts. Le thème de la violence
conjugale par exemple, avant de devenir un objet de débat public et de politiques, a dû
être défini par plusieurs groupes de pression comme un problème d'intérêt public
découlant d'un ordre social déterminé, et non plus comme un problème privé. En
somme, pour réussir à définir a leur façon les problèmes de santé publique et les mettre à
l'ordre du jour des débats publics, les MSSC doivent participer, comme toute source, à
cette dynamique complexe et apprendre à négocier avec la presse.
2. Questions générale et spécifiques de recherche
La communication par le moyen des médias est donc pertinente pour les intervenants en
santé publique et ce, non seulement pour de fins d'information, mais aussi pour des fins
politiques de la mise en agenda et la mise en contexte des problèmes de santé dans les
débats publics. Compte tenu de la notion de l'agenda-building et de la dynamique du jeu
entre les sources et les rnédias, un nouveau paradigme apparaît: les médias ne devraient
plus être vus comme des outils de communication du MSSC mais plutôt comme des
partenaires potentiels de travail. Dans ce contexte, une question s'impose : Les iMSSC
sont-ils prêts à travailler plus étroitement avec les joirrnalistes? Par exemple, sont-ils
prêts à les contacter plus souvent pour diffiser de l'information d'intérêt public ou
d'échanger plus souvent avec eux dans la planification des activités de communication?
Nous tentons, par cette étude. de répondre à cette interrogation.
D'abord, nous posons la question suivante : Quelles sont les perceptions des MSSC à
l'égard des médias et de leurs relations de travail avec eux?
Plus spécifiquement, quelle est leur perception au sujet de:
leur degré de sutiSfaction à l'égard de la couveriure médialique des sujets de santé
publique?
l'impact des médias sur les sujets de santé publique?
la relation de travail entre les MSSC et les médias?
leur intérêt personnel à travailler davantage avec les niédias?
la pertinence de communiquer dans [es médias?
leur influence potentielle sur la couverture médiatique des sujets de santé
publique?
la stratégie d'intervention à adopter face aux médias?
3. Relations entre les scientifiques et les rnédias
Alors qu'il existe peu d'écrits sur la relation entre la presse et les intervenants en santé
publique, la tension fréquente entre la presse et les scientifiques a fait objet de
nombreuses études. Plusieurs analyses du conflit entre les médias et les savants ont déjà
été réalisées dans le cadre de la problématique de la communication publique des risques
pour la santé. notamment en matière de toxicologie et de maladies infectieuses. 1.e
dossier de l'épidémie de méningite en 1992 est un exemple récent d'une confrontation
entre la presse et la médecine, deux institutions qui partagent pourtanr le même objectif
fondamental : la recherche de la vérité et du bien commun.
Selon Nelkin (1989), ces situations conflictuelles sont inévitables et parfois saines. Elle
les attribue à des différences de conditions de travail et surtout, a des différences
épistémologiques. Ces différences se reflètent dans le langage utilisé par chacun. A titre
d'exemples, le terme objectiviré renvoie pour l'un a un reportage équilibré de
renseignements basés sur des points de vue contradictoires alors que pour l'autre,
l'objectivifé signifie le reportage de renseignements ou de résultats reproductibles; le
terme preuve pour l'un fait référence à des incidents parfois anecdotiques en lien avec un
énonce alors que pour l'autre, une preuve doit, de plus, satisfaire à des critères
statistiques bien définis; le terme nouvelle, pour l'un, signifie une renseignement
auparavant inconnu (donc nouveau) et d'intérêt public. alors que pour l'autre, une
nouvelle n'est intéressante que si elle est appuyée par des preuves scientifiques et
vérifiée, à répétition, par ses pairs.
Selon Dunwoody et Ryan (1985), il y aurait, parmi les scientifiques du domaine des
sciences pures et des sciences sociales, un consensus quant à i'importance de vulgariser
les résultats de recherche scientifique dans les médias. Toutefois, ils ont identifié
quelques barrières pour ce faire. Sur le plan social, on identifie comme barrières la
formation insuffisante en communication publique et le système informel de récompense
qui privilégie la publication scientifique et la reconnaissance des pairs plutôt que la
notoriété aupres du public. Sur le plan des régimes d'emploi, on aurait constaté que les
chercheurs du secteur privé se sentent moins libres d'interagir avec les médias que leurs
confières du secteur public. Finalement, la recherche du financement semble stimuler les
scientifiques à populariser leurs travaux de recherche dans les médias.
Dans le domaine médical, les obstacles d'ordre sociologique seraient d'autant plus
importants. Un sondage mené auprès de 397 chercheurs midicaux (Wilkes et al, 1992) a
révélé une aninide ambivalente par rapport à la communication des résultats de recherche
dans les médias. La plupart des répondants étaient d'avis que la vulgarisation des travaux
de recherche pouvait profiter au public et même les aider à d i f h e r leurs résultats auprès
de la communauté scientifique. Cependant, ils gardaient un regard cntique envers crus
qui bénéficient d'une trop grande attention des médias. Plusieurs répondants ont noté,
comme désavantage à la vulgarisation des résultats de recherche par Les médias, l'effet de
créer l'impression de chercher de la publicité et de créer ainsi de la jalousie auprès des
collègues.
La recherche de la publicité serait interdite par les nonnes professionnelles. Jusque dans
les années 70, on aurait inculqué aux étudiants en médecine l'idée que leur nom ne devait
apparaître dans les journaux que trois fois : à la naiss.ance, au mariage et au décès
(Devries, 1988). Cette prescription de modestie daterait du début de l'histoire de la
médecine :
Norrns concerning the release of medical information can be traced bock to Hippocrates, who erhorted physicians ro avoid activities that 'savour ' offucs or show.
(Reser et al., cité dans Wilkes, 1992)
Quant à leur degré de satisfaction face aux couvemues médiatiques, 86% des chercheurs
médicaux estimaient que la diaision médiatique de leur travail était exacte (accurate, en
anglais). Cependant, ils réservaient un jugement plus cntique quant a la performance
générale des médias dans les dossiers de santé.
Ces résultats concordent avec ceux d'un sondage plus récent, fait auprès de 250 médecins
généralistes au Canada (Spurgeon, 1999). La majorité des répondants de cette étude
voient positivement les bienfaits de la couverture médiatique des sujets de santé. Ils lui
attribuent l'effet d'améliorer la connaissance des patients sur les sujets de santé et de
favoriser la discussion avec leur médecin. Mais, a l'instar des chercheurs, ils seraient
insatisfaits de la qualité de la couverture de la presse, les 2/3 estimant qu'ils lisent
rarement un article portant sur la santé qui soit juste et objectif. Comme facteurs
explicatifs, ils évoquent chez les journalistes, la quête du sensationnalisme et des
connaissances limitées en matière de santé.
la lumière des résultats de ces études, il serait intéressant de situer les attitudes des
MSSC, dont le champ de pratique relève à la fois de la médecine et des sciences sociales,
et pour qui. au contraire de la plupart des autres disciplines scientifiques. la
communication publique constitue une dimension essentielle de leur travail (Section 1.1).
À notre connaissance, aucune étude n'a été faite sur l'interaction entre les MSSC et les
médias. Par contre, un sondage américain a été effectué auprès de 759 directeurs de santé
publique. majoritairement des médecins, dont 53 provenaient des gouvernements d'État
et 706, des gouvernements municipaux, au sujet de leurs interactions avec les rnédias
(Gellen et al., 1994). Les résultats de cene étude descriptive montrent qu'au niveau de
l'État, les directeurs de santé publique interagissent plus avec les médias qu'au niveau
local. Sur l'ensemble, la grande majorité des répondants @lus de 81%) qualifiaient
positivement leurs expériences générales avec la presse. Une évaluation favorable serait
corrélée avec une grande fréquence de contacts avec les médias, une bonne perception de
la qualité des reportages et la présence d'un protocole institutionnel de communication
avec les médias. En ce qui a trait aux moyens d'améliorer ces relations, les suggestions
principales des répondants sont, en ordre décroissant d'importance: 1) d'assurer une
régularité de contact avec les médias, 2) de cultiver une transparence dans les
communications médiatiques. 3) d'éduquer les journalistes et 4) d'être proactif.
4. Cadre conceptuel
L'interaction entre les MSSC et les rnédias étant un sujet peu exploré, nous nous sommes
inspirée des études portant sur la dynamique de communication entre les médias et les
sources, plus précisément, les scientifiques, pour expliquer les perceptions qu'ont les
MSSC des médias. Le cadre conceptuel que nous avons construit pour guider le recueil
et l'analyse de données est présenté à la Figure 4.
Nous avons cherché à cerner plus spécifiquement la perception du besoin d'améliorer les
relations de travail enfre les LLISSC et les médius' ce concept évaluant indirectement la
perception de I'importance du travail plus étroit avec les journalistes. D'abord, nous
émenons comme hypothèse que la perception du besoin d'amélioration. si elle existe. doit
ém associée à la satisfaction, ou I'insatisfaction, à l'égard de la qzcantité ou la qlmlité de
la couvertzrre médinriqzte des sujets de santé publique. 11 serait donc question d'améliorer
les relations de travail en vue d'améliorer, éventuellement. la couverture de la presse des
dossiers de santé publique.
Aussi, la perception d'un besoin d'amélioration serait peut-être le reflet d'une
insatisfaction individuelle face à la qualité de ses propres relations avec les médias.
Coiisidérant la dynamique de jeu décrite entre les médias et les sources- nous
reconnaissons deux facteurs d'influence : 1) la fréquence des contacts et 2)
l'encadrement en communication. 11 est vraisemblable que plus les MSSC sont en
contact avec les médias, plus ils sont en mesure d'en connaître les exigences de
production, donc de s'y s'ajuster et d'établir en conséquence des relations de travail
fonctionnelles avec eux. II en va de même pour l'encadrement fourni par la présence
d'un protocole et de la disponibilité des services de professionnels en communication.
Finalement, nous émettons l'hypothèse que l 'intérêt personnel à communiquer davantage
mec les médias, conditionne la perception du besoin d'améliorer les relations entre les
MSSC et les médias. Cet intérêt serait associé à plusieurs facteurs dont : 1) les habiletés
individuelles de communication par les médias, 2) la perception de l'influence des MSSC
sur les médias, 3) la perception de Z'impaa des médias dans les dossiers de santé
publique et 4) les facteurs sociaux. il n'est pas déraisonnable de penser que l'intérêt
personnel est relié à des habiletés individuelles, c'est-à-dire, aux connaissances détenues
en matière de communication et à un certain degré d'aisance devant les médias. Quand
un MSSC s'intéresse à travailler avec les médias, il est fort probable qu'il les croit
capables d'avoir un impact sur le domaine de la sant6 publique et que les MSSC peuvent
eux-mêmes influencer les médias pour modifier cet impact. Enfin, l'intérêt personnel à
communiquer dans les médias serait conditionné par des facteurs sociaux dont le système
informel de reconnaissance, qui favorise plus les activités de recherche scientifique, et
par les normes professionnelles qui tendent à limiter I'étendue de la diffusion publique
des résultats d'études scientifiques.
Bien qu'elles n'apparaissent pas dans le cadre conceptuel. nous avons aussi tenu compte
de I'influence potentielle des variables indipendantes suivantes: l'âge, le sexe,
l'ancienneré. la région de travail, l'organisme et le champ de iravail.
Figure 4: Cadre conceptuel
communica fion :
- agent de communication - protocole de communication
Perception de I'impacr des medias dans les dossiers
de santé publique
Satisfaction à I'égard de la /-----\ couverture médiatique des dossiers de santé publique
individuels avec Ies medias
d'améliorer travail avec les les relations
de travail entre les
Perception de l'influence potentielle des MSSC sur la
couverture mtSdiatique
Facteurs sociaux :
Système informel de reconnaissance par les pairs Nomes professionnelles
Intkrêt personnel \ \ ii travailler
davantage avec les
Degré de savoir faire en matière de communication avec les médis Degré d'akance devant les médis
5. Méthodologie
5.1 Une approche qualitative et quantitative
Les études d'observation utilisent deux stratégies de recherche, l'approche quantitative,
dominante en sciences pures, et l'approche qualitative, associée plutôt aux sciences
sociales. Ces deux approches different quant à leurs perspectives ontologique.
épistémologique et méthodologique (Creswell, 1 994). Sans trop élaborer, il sufit de
mentionner que dans l'approche quantitative, la réalité est traitée comme un phénomène
objectif et singulier. La recherche quantitative privilégie une démarche déductive qui
vise à valider une hypothèse en la confrontant à des données empiriques recueillies
systématiquement à partir d'un instrument de collecte établi en fonction de l'hypothèse à
verifier. On reconnaît à I'approche quantitative sa capacité de produire des observations
vérifiables et généralisables. Cependant. les observations sont souvent trop parcellaires
et trop peu contextualisées pour permettre d'expliquer les phénomènes sociaux dans toute
leur complexité.
Alors que dans l'approche quantitative le chercheur s'emploie à ((objectiver » les
phénomènes qu'il étudie, dans l'approche qualitative, il s'intéresse plutôt a la dimension
subjective des réalités sociales, c'est-à-dire au sens que les personnes donnent à leur
action et à la construction subjective des réalités sociales par les acteurs sociauv eux-
mêmes. Sur le plan méthodologique, l'approche qualitative laisse plus de place à
L'induction et conçoit le rapport enûe l'observation et la théorie comme s'inscrivant dans
un processus itératif. Elle privilégie une observation plus en profondeur. davantage
intensive qu'extensive, qui tente de saisir les phénomènes dans leur contexte. Elle
délaisse donc quelque peu les exigences de fiabilité et de validité externe, au profit d'une
observation plus riche, plus sensible à la dimension subjective des réalités sociales.
Pour répondre à notre question d'étude, nous avons adopté une approche mixte
combinant les stratégies quantitative et qualitative. Il s'agit d'une stratégie dite de
frianguhtion, un terme emprunté au domaine de la navigation et qui signifie l'utilisation
de différents outils pour mesurer un même phénomène. Cela permet de minimiser les
biais inhérents à chaque outil et sert aussi de moyen d'approfondir, d'élargir ou de valider
des observations (Creswell, 1994).
La triangulation est dite simultanée quand les démarches de recherche qualitative et
quantitative se produisent parallèlement. et séquenrielle quand elles s'effectuent en deux
phases séparées. Les résultats de la première phase servent alors à orienter la deuxième
(Creswell, 185). Dans l'étude actuelle, une phase qualitative, composée d'entrevues
individuelles, a précédé une phase quantitative réalisée avec un sondage par envoi postal.
5.2 tes entrevues individuelles
5.3.1 Recueil des données
Dans un premier temps, des entrevues individuelles ont été menées pour avoir un aperçu
eénéral des perceptions que peuvent avoir les MSSC des médias. Bien que la tenue d'un w
f o w grozcp aurait été pertinente pour l'étude, les impératifs de temps et des contraintes
d'ordre logistique ont empêché sa réalisation. Mm de minimiser les biais de désirabilité
sociale et pour des considérations pratiques, toutes les entrevues ont été réalisées dans les
régions socio-sanitaires de Montréal-Centre et de Laval, oii l'auteure était peu connue des
MSSC. Des considCrations pratiques ont aussi limité la période d'entrevue au mois
d'octobre 1998. Un échantillon de 15 sujets a été sélectionné au hasard parmi l'ensemble
des MSSC travaillant dans les deux régions. Avant les entrevues, les objectifs d'étude
ont été communiqués à chaque répondant par téléphone et les questions (Annexe C) leur
ont été envoyées d'avance par télécopie ou par courriel. Les entrevues ont duré de 30 à
100 minutes et chacune a été enregistrée sur bande sonore, après qu'on eût obtenu le
consentement du répondant (Annexe B).
5.2.2 Analyse des données
Les enregistrements des entretiens ont été transcrits intégralement, à l'exception des
digressions dépassant le cadre de l'étude. A noter que dans le présent document, les
citations des individus ont été dépersonnalisees pour protéger la confidentialité. La
transcription de chaque entrevue a été envoyée au répondant concerné pour validation du
contenu. Des commentaires ont été reçus de six répondants.
S'inspirant du traité de ~ ' É c u ~ e r (1 987), le corpus a ét i analysé par la méthode d 'analyse
de contenu qualirarive portant sur le contenu manifeste et le contenu latent. L'unité
d'enregistrement utilisée est le rhème et le processus de catégorisation utilisé suit le
modèle mirte, i.e. une catégorisation faite selon une grille d'analyse initiale qui intègre
toutefois, par processus inductif, des thèmes émergents. La grille d'analyse initiale était
construite à partir du cadre conceptuel. Cependant, les réponses obtenues au cours des
entrevues ont débordé de ce cadre initial, pour diverger sur d'autres thémes (e.g. le
malaise ressenti devant les médias, la perceplion du d e de médias et la perception de
son propre rôle comme médecin specinliste en santé publique). La grille d'analyse
retenue est la suivante (Fipure 5 ) :
Figure 5: Grille d'analyse finale
Données persomelles organisme de mvail ancienneté poste actuel domaine de travail en sant6 publique perception de son rôle comme MSSC
O~inions sur les médias qualité de la couverture dans les situations de dangers imminents à la santé publique qualit6 de la couverture dans te domaine de la promotion et de la prévention en santé publique perception de l'impact sur la population perception de l'impact sur Ies décideurs perception du rôle des medias
Ex~ériences avec les medias perception de la qualitd de ses liens de travaiI avec les joumaiistes activités actuelles en communication de@ d'aisance devant les médias
Recommandations face aux médias
Les différents thèmes abordés dans les entrevues ont été codés en fonction des catégories
de cette grille d'analyse. L'analyse proprement dite a été faite en deux phases. La
première consistait en un type d'analyse que Fortin (1987) nomme intra-sujet'intra-
thématique. Il s'agit de regrouper ce que chaque répondant a dit sur chacun des thèmes
de la grille d'analyse. Dans un deuxitme temps, une analyse tram-sujet/inrra-[hématique
a été effectuée. 11 s'agit d'une analyse horizontale qui consiste à comparer les réponses
de chaque répondant en fonction d'un même thème.
5.3 Le sondage
5 . 1 Questiomaire et population d'étude
Un sondage a été mené auprès de l'ensemble des MSSC du Québec pour valider les
résultats des entrevues individuelles. Le sondage s'inscrit dans une stratégie de
recherche quantitative et peut être défini comme étant un instrument de mise en forme de
1 'infirmation, fondé sur l'observation de réponses à un ensemble de questions posées à
tm échantillon d'une population (Blais, 1992). Il a l'avantage de fournir des
renseignements rapidement et d'être assez flexible pour permettre la mesure d'une grande
variété de concepts théoriques. Compte tenu des contraintes de temps et de ressources
financières, le sondage par envoi postal représentait la modalité la plus indiquée pour
cette étude.
Un questionnaire a été développé à partir du cadre conceptuel. 11 comprend 27 questions,
dont 24 questions fermées et 3 questions ouvertes. L'échelle de Likert, à 5 points (1=
tout à fait d'accord; 2 = d'accord, 3 = incertain; 4 = en désaccord; 5 = tout à fait en
désaccord), a été utilisée pour 11 questions fermées. Les 3 questions ouvertes portent sur
la perception des obstacles à la communication avec les médias, les améliorations jugées
nécessaires dans leurs relations avec les médias et autres commentaires généraux à ce
sujet. En tout, le questionnaire comporte 24 variables, dont 9 indépendantes (Tableau 1)
et 15 dépendantes (Tableau 2).
Tableau 1 : Variables indépendantes
Concept théorique
Age
I Sexe 1 sexe ! $27 I
Variables indépendantes Numéro de
question
1 Endroit de travail / région : Région socio-sanitaire ! iC 1 I
âge 1 #26
1 Fupérience de travail 1 mcienneté . Nombre d'années depuis avoir obtenu 1 #23 1
I
L b 1 avec les rnédias. , Domaine principal domaine
I ! $25
le titre de MSSC. I
1
/ de travail i 1 1
Encadrement en communication au
Concept théorique
protocole : Présence d'un protocole de communication
Perception du besoin d'arnélrorer les reIations
de travail entre les MSSC et Ies médias L-
ug rr-4 Poste
milieu de travail 1 agent : Présence d'une personne ressource chargée I de sumorter les intervenants dans leurs contacts
Satisfaction à 1% ard de la couverture méfiatique
des dossiers de sante
poste : Poste actuel de travail
Perception de la qualité des relations de travail
Tableau 2 : Variables dépendantes
--
Variables dépendantes
amélioration
assez couvert: La perception que les sujets de santé publique sont assez couverts par les médias.
sati~faction (générale) : La satisfaction face à la couverture médiatique des sujets de santé publique, en eénéraI.
sariiqfaction (champ d 'expertise) : La satisfaction face à ia couverture médiatique des suiets reliés auk) chmp[s) d'expertise du répondant.
quuIiîé des Iiew
Concept théorique
intérêt personnel a travai lier davantage
avec tes médias
Habiletés individuelles ik zommunica:ioii w c c
les médias
Perception de l'impact des médias
Perception de l'influence orenfielle
des MS& sur la couverture médiatique
valorisation par les pairs
Fréquence de contacts avec les médias
Proactivité
pertinence: La perception de Ia pertinence de travailler avec les médias pour faire avancer ses propres dossiers.
Variables dépendantes
contucrer plus : La perception qu'il y avait lieu de contacter plus souven! les ioumalistes en 1998, dans le cadre de leurs activités professionnelles.
Numéro de question
sav~ir~faire : Degré de connaissance en matière de commttrrication avec les ntldias
a i s ~ e : Degré d'aisance personnelle face aux médias i 1
I l
impa~r-populorion : Perception d'impact sur la 1 # 1 1 1
valurisorion : La perception que la communication avec les médias est une activité valorisée au~rè s de
population
impact-décideurs: Perception d'impact sur les décideurs
ses CO llègues
u i l 2 1 1
initiative : Pourcentage de contacts avec les médias 1 iC6 initiés par les MSSC. 1
contuers : Nombre de contacts avec les journalistes en 1998.
Ce questionnaire a été prétesté auprès de 10 MSSC de la région de Québec. La
population ciblée était l'ensemble des MSSC inscrits au Bottin 98/99 du Collège des
médecins du Québec @ublié en septembre 1 W8), excluant les 1 3 individus interviewés
pendant la phase qualitative, soit un total de 190 individus éligibles. Une copie du
questionnaire, avec une lettre explicative, leur a été envoyée par courrier le 18 janvier
1999. Un seul rappel &rit a Cté envoyé aux non répondants trois semaines plus tard: le 5
février 1999.
# 5
5.3. Analyse des variables
Les données du sondage ont été saisies et analysées avec le logiciel SPSS, version 8.0.
Une moyenne géométrique a été calculée pour lafiéquence de confacts avec les médias.
Pour cette variable, plusieurs répondants ont indiqué un intervalle au lieu d'estimer une
seule valeur. Dans ces cas, la médiane de l'intervalle a été saisie. Par exemple, une
valeur de 12.5 a 5té accordée à la réponse « entre 10- 15 contacts ». Deux cent soixante-
seize (276) tests d'association ont été effectués sur l'ensemble des variables (voir Annexe
D). Le test exact de Fisher a été utilisé pour les tableam de contingence 2x2 et le chi
cané, pour les autres. Le degré de signification statistique recherché était de 0,050. Pour
augmenter la puissance statistique. les réponses aux questions de type Likert ont été, pour
la plupart. reclassées en deux catégories : 1) d'accord et 2 ) incertain ou en désaccord.
6. Résultats
Afin de mettre en évidence le processus de triangulation, la section suivante présente
simultanément les résultats des analyses quantitatives et qualitatives. Ces demiers sont
divisés en quatre parties. La première décrit les participants ii l'étlide selon leurs
caractéristiques socio-démographiques et professio~ellrs. La deuxième présente 2 'état
actuel de leurs relaticln.~ avec les rnédim : i.e. l'encadrement en communication dans Ieur
milieu de travail, le nombre de contacts qu'ils ont eus avec les médias, les obstacles
perçus dans les cornmunications avec les médias, la proportion de ces contacts qui a été
amorcée par les MSSC. la qualité des relations de travail avec les médias, ainsi que la
perception de leun habiletés individuelles en matière de communication avec les médias.
La troisième partie fait le bilan de leur évaluation de la couverture des médias : i.e.,
l'évaluation de la quantité, de la qualité et de l'impact des couvertures médiatiques des
sujets de santé publique. Finalement, la quatrième partie présente l'évaluation que font
les MSSC de Zeztrs activités de communication avec les médias, Le., leur pertinence, leur
degré de valorisation au sein de la profession. leur influence sur les médias et les
améliorations à apporter. Chaque partie est suivie d'un tableau synthèse résumant les
résultats observés.
6.1 Les participants à l'étude
6.1.1 Sondage
Des 190 sujets éligibles et contactés, nous avons reçu 136 (7 1,6%) réponses. Parmi celles-ci,
nous avons exclu 16 questionnaires non complétés, ou complétés à moins de 50%' dont 7
provenant de MSSC a la retraite. Donc, 120 (63,2 % de la population ciblée) questionnaires
compIétés ont été retenus pour I'analyse.
Pour kvduer la représentativité des répondants, nous comparons notre échantillon avec
L'ensemble des MSSC inscrits auprès du Collège des médecins en fm décembre 1998.
Cette liste n'est qu'une approximation de la population réeile d'étude car celle-ci a été
définie, rappelons-le, a partir de la Este d'inscription officielle en septembre 1998. Les
données statistiques correspondant a cette période n'ont pu itre obtenues. Les tableaux 3
et 4 montrent que les deux groupes sont similaires dans la distribution d'âge et de sexe
(respectivement, p = 0,30 et p = 0146). Toutefois. il semble y avoir dans l'étude une
sous-représentation des personnes âgées de 65 ans et plus et cela peut s'expliquer par le
phénomène d'auto-exclusion des MSSC à la retraite. 11 est à noter que les hommes ont
été plus nombreux à répondre que les femmes (63'3% vs 36,7%), reflétant leur plus
grande représentation au sein de la profession.
Tableau 3 : Répartition d'âge des participants
1 Totat 1 1 20 ( 100%) 195 (1 00%) 1
I SC inscrits < 35 ans 7 (5.8%) i 9 (4.6%) 35-39 ans 13 (10.8%) 1 15 (7.7%) JO 4 4 ans I
I 26 (2 1.7%) l 36 ( 18.5%)
Tableau 4 : Répartition des sexes des participants
45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans
i 65 + ans
27 (22.5%) 3 5 ( 17.9%) 19 f 15.8%) 1 3 7 ( 19.0%) 11 (9.2%) 1 15 (7.7%) 8 (6.7%) ! 19 ('9.790) 1
8 (6.7%) 1 39 (14.9%)
Les médecins-conseil sont environ deux fois plus nombreux que les MSSC avec
responsabilité adminimative (55,8% vs. 27,5%). En ce qui a trait à I'ancienneté, les
MSSC ayant plus de 10 ans d'expénence sont aussi beaucoup plus nombreux que ceux
ayant 10 ans ou moins (64,7% et 35,3%, respectivement). Mors que tous les repondants
sont inscrits au Collège des médecins du Québec, 11 1 (94,1%) disent pratiquer au
Québec, dont 77 (69,4%) dans des régions socio-sanitaires de plus de 500 000 personnes
Féminin Total
44 (36,7%) 120 (100%)
63 (32.3%) 195 (100%)
(désormais, les grandes régions), c'est-à-dire les régions de Montréal, de Québec et de la
Montérégie. Quant au milieu de travail, 71 (64,0%) œuvrent au sein des directions de
santé publique ou à 1'Instinit national de santé publique.
Tel qu'anticipé, les domaines principaux de travail sont variables. Parmi 106 réponses
valides (excluant les réponses des directeurs de santé publique), 89 (84,0%) ont identifié
un seul domaine principal; 16 ( l j , l%) ont identifié deux; et 1 (0,9%) répondant a
identifié trois. Le tableau 5 décrit la répartition des principaux domaines de travail,
regroupés en 4 catégories: protecrion, promorion/prévention, organisation des
services/évalurrtioniadministra~ion et autres (Annexe E).
Tableau 5 : Caractéristiques professionnelles des participants
Variables Région socio-sanitaire des MSSC pratiquant au Québec
Population 2 500 000 9
1 Population < 500 000 N/A
N (%)* , 111 (100%)
77 (69,4%) 3 1 (27,9%)
, 3 !2.70/n0/n) I
Organisme principal des MSSC pratiquant au Québec Direction de santé publique/MSPQ
CHKLSC
1 I 111 (100Y0) 71 (64.0%) 7 (6.3%)
i Lhivers i te I Ministère de la santélRégie régionale
Plusieurs organisrnes/Autres
9 (8,1%) 5 (1.5%)
19 (17,1%) I
Poste 120 (100%) Médecins-conseil
DSP ou autre cadre 1 Retraités ou autres
.Ancienneté 1 119 (100%)
6.1.2 Entrevues
67 (55,8%) 33 (37,5%) 20 (16,7%)
10 ans ou moins Plus de 10 ans
I
Domaine principal 1 106 (100%) Protection 1 42 (39,6%)
Prornotion/Prévention ( 30 (28,3%)
Sur 15 médecins sélectionnés au hasard, 12 ont été contactés et interviewés pendant la
période d'entrevue établie. Les trois autres n'ont pu être rejoints à temps. À la
suggestion de quelques répondants, un informateur clé a été ajouté à cette liste à raison de
ses expériences en communication. Donc, 13 MSSC ont été interviewés en tout, dont
1
42 (353%) 77 (64,7%) 1
Organisation des serviceslévaluatiodadrninistration Autres
36 (24,5%) 20 (16,0%)
* rdponses valides seulement
neuf œuvrant dans la région socio-sanitaire de Montréal et quatre, dans la région de
Laval. Quant à l'expérience professiomelle, quatre participants avaient moins de 10 ans
d'ancienneté et neuf comptaient 10 ans ou plus. Compte tenu du petit nombre de MSSC
au Québec, aucune autre information socio-démographique ni professionnelle ne sera
foumie à propos des participants intenriewés afin de respecter leur anonymat.
6.2 L'état actuel de leurs relations avec les médias
6.2.1 Interactions avec les médias
Les activités de communication seraient, pour la plupart des répondants. régies par des
règlements internes. Selon le sondage, la majorité des répondants rapportent I'existence
d'un protocole de communication dans leur organisme (64,2%) et d'une personne
ressource pour leurs contacts avec les médias (78,3%). On note que ceux qui rapportent
l'existence d'un protocole ont tendance à rapporter aussi la présence d'une personne
ressource en communication @ 1 0.001) et que les deux sont davantage rapportCs par les
cadres @ < 0,01 et p = 0,07, respectivement). Selon les entrevues, la majorité des sujets
(9/13) seraient aussi régis par un protocole interne de communication et auraient accès
aux services d'un agent ou d'une Cquipe de communication. Malgré ce support, ils
auraient peu de contacts avec les médias.
Au cours de l'année 1998, 61,O% des répondants ont eu moins de 5 contacts avec des
journalistes dans le cadre de leur travail (minimum: 0; maximum: 300; moyenne
géométrique: 9,8). 11 est à noter que 23,7% de I'ensemble des répondants n'auraient eu
aucun contact avec les médias durant la même période. En stratifiant les résultats en
fonction du poste occupé, on observe que tes DSP et autres cadres seraient plus exposés
aux médias que les médecins-conseil @ 1 0,001). Parmi les cadres, 60,6% auraient eu au
moins 10 contacts en 1998 alors que 76,1% des médecins-conseil auraient eu moins de 5
contacts pour la même période. Interrogés sur la pertinence d'augmenter l'interaction
avec les médias au cours de la demière année, 92 (78,6%) répondants ont répondu
négativement. Parmi les 25 (21,4%) autres répondants qui ont répondu positivement, 22
ont identifié les obstacles suivants : le manque de temps (8/22), le manque de savoir-faire
(8/22), le manque de ressources financières ou humaines (6/22)' les contraintes imposées
par les protocoles internes de communication ( ; / I l ) , la planification insuffisante des
activirés de communication (322)' la peur de se faire des ennemis à l'intérieur du réseau
de la santé (3/22), le risque de perdre le contrôle de l'information transmise dans les
médias (222).
Les résultats précédents concordent avec les informations recueillies en entrevue. La
plupart des MSSC interviewés rapportent des fréquences de 1-5 contacts par année. Au
plus, les contacts seraient mensuels. Cette fréquence retléterait en partie la basse priorité
qu'ils accordent aux activités de communication médiatique mais elle serait aussi
influencée par des conditions externes. D'une part, les MSSC seraient plus fréquemment
sollicités par les médias qu'autrefois parce que ceux-ci s'intéressent davantage a la santé.
D'autre part, ils seraient contraints par les politiques de communication qui leur
paraissent parfois trop restrictives :
Maintenant la communication à l'intérieur des organismes est de plus en plus canalisée par le directeur (...)
Mais c'es[ hident que les directeurs ... ils ne connaissent pas tout sur les dossiers. On devrait avoir des stratégies de communication oh il y a place pour des chercheurs qui font les études.
Ici, on se fait dire dam 1 'organisation : rr S'il y u des jotrnalistes qui appellent, vous centralisez. u
Des fois, je reçois des appels d a journalistes et il f i t que je leur dise que je ne peux pas leur parler. (...) II faut qu'il parle b la représentante
et elle va, pur lu suite, rn 'appeler pour que je lui dise quoi dire aux journalistes.
Bref, les interventions auprès des médias ne représentent pas une composante majeure de
leurs activités professiomelles. Selon les sujets interviewés, les relations de travail avec
les médias sont généralement superficielles et se résument à des contacts ponctuels
provoqués par les demandes d'informations provenant des médias. En fait, ce sont
surtout les journalistes qui prennent l'initiative de contacter les MSSC. Parmi les
répondants qui ont eu au moins un contact avec les médias en 1998, 68,9% rapportent
qu'au moins trois fois sur quatre, ce sont les journalistes qui ont amorcé les contacts. On
note toutefois que les MSSC prennent plus d'initiative a l'extérieur des grandes régions
@ 5 0,Ol).
Cette réserve générale ne peut s'expliquer par la perception d'un manque d'habileté
individuelle en communication. Au sondage, 57,8 % des répondants, surtout ceux qui
rapportent l'existence d'un protocole de communication (p = 0701 7) et ceux qui œuvrent
a l'extérieur des grandes régions @ = 0,02), disent savoir comment communiquer un
message de santé publique à travers les médias. Aussi, 69,8% des répondants, surtout les
hommes @ = 0,03) et ceux ayant plus de 10 ans d'ancienneté (p 5 0,001), se disent à
l'aise de discuter de leur travail avec les journalistes quand ces derniers les interrogent.
Le savoir-faire et l'aisance sont deux éléments qui sont étroitement inter-reliés @ 5
0,001) et ils sont davantage rapportés par ceux qui auraient eu 10 contacts ou plus avec
les médias en 1998 (p 5 0.0 1 et p = 0,02, respectivement) et par l'ensemble des cadres
(p S 0,00 1 et p < 0.0 1, respectivement).
La réserve face aux médias ne peut s'expliquer non plus par de mauvaises relations de
travail avec les journalistes. Le sondage montre que les liens sont jugés de très bonne ou
de bonne qualité par la majorité des répondants (63,0%). Un seul répondant (1%) a jugé
que ses relations avec les médias étaient mauvaises ou nès mauvaises. Une évaiuation
positive a été davantage faite par les cadres @ = 0,031, ceux qui disent savoir
communiquer avec les médias @ < 0,001) et ceux qui se disent à l'aise devant les
journalistes (p 5 0,O 1). Le nombre de contacts avec les médias serait faiblement associé à
la qualité des liens. Ceux qui ont eu plus de 10 contacts en 1998 sont relativement plus
nombreux à affirmer avoir de meilleurs liens de travail avec les médias @ = 0,053).
Dans les entrevues, quelques-uns font la distinction entre les journalistes d'actualités,
ayant les défauts d'être sensationnalistes et superficiels, et les journalistes spécialises en
science, avec qui il serait plus facile de travailler. Dans l'ensemble, ils estiment que leurs
relations de travail avec les jomalistes sont bonnes, quoique teintées d'une certaine
méfiance provenant de quelques mauvaises expériences. De fait, les anecdotes ne sont
pas mes.
L 'intervieweuse commence avec moi ... elle me demandait quels étaient les r-es à la santé. Je m'étais préparé ... tu sais, avec la liste théorique ... et je n'ai même pas eu le temps de finir avec les
agressetirs physiques qu'elle m'a coupé la parole. Je n'ai pas eu la chance de reprendre la parole. J'bais DEÇU.
J'ai aussi vécu l'invasion et les mauvaises citations, comme apert. J'ai des réserves et des critiques a faire avec !es médius.
J'ai passé un gros 20 minutes avec lui puis la seule afaire qu'il voulait me faire dire ... la seule et unique chose (.../ c'est qu 'il-v a eu des morts à cause de la grève des infirmières.
6.2.2 Malaises ressentis face aux médias
Alors que dans le sondage. les MSSC ont rapporte qu'ils se sentent à l'aise de parler aux
journalistes de leur travail. plusieurs médecins interviewés (9/13) admenent ressentir un
malaise face aux mtdias. Ces malaises sont de différents ordres. En bref, nous
identifions les malaises reliés 1) à la méconnaissance des médias, 2) a une obligation
perçue de tout savoir, 3) au?< contraintes du discours médiatiques et 4) aux dossiers
politiques.
La méconnaissance des medias
D'abord, il y a le malaise relié à la méconnaissance du monde des médias, que l'on
attribue à une insuffisance de la formation ou tout simplement, à un choc des cultures.
C'est comme n'importe quelle problémalique ... Quand on ne connaît par beaucoup ce monde-là, on est plutôt méfiant, pub on préfire dire non.
Comme rhident en santé communautaire. (...) oui on en a parlé. C'était dam le contexte de la communication du risque. (. . .) Tout 1 'mpect de la communication par rapport à la promotion de la
santé ... on y a moins touché. On savait qu'il faut Ze faire matS c'est comme une boite noire. C'est quelque chose qu'il faut faire mais c'est pas dam la culture des scie~tifiques, des universitaires, des chercheurs ...
L'obligation perçue de tout savoir
11 y aurait aussi un malaise que l'on peut décrire comme le syndrome du résident, c'est-à-
dire le malaise en soi d'être questionné sur ses connaissances d'expert avec la peur de ne
pas pouvoir répondre à toutes les questions? de ne pas avoir suffisamment de temps de
réflexion, de ne pas être la meilleure personne pour répondre et finalement. d'être jugé
par ses collègues.
Je trouve ça énervant, en fait, parler a u journalistes. (...) C'est un peu comme subir un eramen. Ils viennent vous voir comme expert, puis on a I 'impression
qu 'on ne serait peut-itre pas compétent pour ripondre ù leurs quesrions. Puis, des fois on v o u h i t avoir le temps de consulter soi-même un autre coll2gue.
Quand ils pertsenr a w medias, ifs pensent aux regards critiques de leurs collégua parce que quand ru us une entrevue puis 11s te sortent 2-3 mors, les collègues. le lendemain, ils te taquinent : Hé, je r 'ai vu.
T'étais ci ou r '&ais ça. Franchement, ça se peut-tu, les erreurs. .. )A (...) .Alors, les gens se préoccupent surtout de leurs collègues scient fiqites.
Puis, ils ont vroiment rien a foutre, leurs collègues scientifiques.
Tu ne sais pas toujours les sous-questions yu 'ils vont te poser. Si tu mais le contrôle du contenu ... il n 'y rrurait par de problème. hfuis quand ça déborde du contenu (...) et que ru n as pas réfléchi ci court terme,
certaim aspects peuvent deborder ta compétence .. . Tu n'us pas le goüt de dire n j 'en sais rien u et ça me stresse.
Les contraintes du discours médiatique
La dernière citation illustre bien le malaise ressenti par les MSSC de ne pas avoir le
contrôle du message qui sera transmis finalement. Outre la très grande possibilité que les
journalistes posent des questions qui débordent leur champ d'expertise, on mentionne à e
plusieurs reprises la fhtration de voir leurs messages transformés par les médias et
souvent réduits a quelques secondes a la télévision.
C'est stir que c'est toujours inquiétant parce que (.-.) des foir tu passes 15-20 minutes avec eu,. autres (. ..), puis quand ça sort, bien c'est 30 secondes qu'ils utilisent.
Tu sais, ça peut être le bout ou tu as dit une g@e.
S'il vient pour les nouvelles, on saif qu'il va nous passer entre 5 et 9 secondes ... si on dit quelque chose d'inréressant. (...) C'est très frustrant de donner une enmvue d'une demi-heure
dans laquelle il n m a rien le soir même.
(...) il y a toujours la crainre que telle ou telle chose sera mal inrerprérée ... (que) les choses vont sortir d'une manière pas suff~samment claire ... que le message ne sera pas bien rrammis. Donc, i ly a beaucoup
de crainte par rapport à ça.
Les dossiers politiques
II y a aussi le malaise de répondre aux médias sur des questions dont les aspects
politiques l'emportent sur les aspects scientifiques. L'œil de la camira peut alors devenir
le regard attentif des collègues. des partenaires intersectoriels et des diverses parties
prenantes, mettant le MSSC sur la sellette. Souvent, il s'agit de situations où l'on fait
plus appel à des jugements de valeurs qu'à des connaissances scientifiques, des situations
où l'on n'a rien d'autre à fournir en toute légitimité que son opinion personnelle.
Moi. quand j 'étais inrervimé par le journaliste. j 'étais dans une siruation où est-ce que je savais que les membres du C.4 allaienr icourer les nouvelles.
Je savais que le syndical suniait tour ce qui se passait à la télé (...). .dlors. un moment donné, le journaliste a beau avoir des visions de faire les nouvelles,
mais c'est toi qui vis mec les nouvelles uprès.
Campre tenu de notre champ d'activités nès large qui implique de multiples parcenaires (...) est-ce qu'on se sent le porteur du message?
fit-ce qu'on sent que c'est nous qui devons le faire ou non? Ça serait différent, par exemple, si J 'irais cardiohgue expert
dans l'implantation des nozrvelles prothèses Y er que je parle d'un sujet super pointu (...)
Le problème de la légitimité devient complexe lorsqu'on considère qu'il existe, comme
dans d'autres domaines, plusieurs instances dans le domaine de la santé publique et
qu'un MSSC peut donc porter plusieurs chapeaux à la fois. Dans ce contexte, il peut
avoir plusieurs points de vue sur un même sujet, dont le point de vue professionnel et le
point de vue institutionnel qui peuvent, de surcroît, être en contradiction avec ses
opinions personnelles. S'ajoute alors à la liste de malaises, la dificulté de distinguer ces
points de vue loequ'on est interpellé par les médias.
En tant qu 'erpert de contenu (...),en étant dissocié, des fois, de l'organisation dans laquelle on fait partie, on peut aussi (...) moir une opinion.
Puis en tant qu 'indiviaù (...). on peut encore être impliqué et utiliser les médias. C'est par toujours évident la ligne qui coupe ces secteurs là.
Devant ces hstrations, plusieurs répondants ont développé des stratégies d'action pour
éviter de se faire avoir : des stratégies de préparation d'entrevue, de sélection d'entrevue
et de négociation du message à transmettre.
(...) Je pense que c'est un principe de communication : le journaliste. il veul quelque chose ... il veut de l'information. Mais il faut comprendre dans quel conte-rre il veut cette information là +.(...) Qui est-il? Que veut-il en faire? .i qui il s1adress2? 1..., Donc. je pense que ce sont des éliments d'information qui sonr très
importants pour comprendre ce qu'on fait ... parce que si on prend ça pour ocquis, on peut se faire avoir complètement.
J'avais dit que j 'étais pète ri répondre en autant qu'on me donne des documents ... parce que je me suis déjà fait prendre antérieurement devant les pestions.
Je n 'mais pas les connaissances suffisantes.
(...) Il faut bien silecrionner les gens avec p i on veut travailler. Je crois qu'on a le droit de refuser des entrevues avec des gens (...)
On a le droit de transiger avec la personne qu'on veut, d'une façon délicate.
(...) (I faut s'entendre avec celtti qui fait I'entrevue, que Ca soit une entrevue téléphonique ou tr'lévise'e. il f i t mettre les règles du jeu.
6.2.3 Synthèse
Le tableau 6 résume l'ensemble des résultats précédents sur l'état actuel des relations
avec les médias,
Tableau 6 : Synthèse de l'état actuel des relations avec les médias
Questions
Dans votre organisation, existe-1-il un protocole ou une politique de communication qui définit le processus a suivre pour communiquer un message aux medias?
agent
4. Dans votre organisation existe-t-il une personne qui est chargée de supporter les intervenants dans leurs contacts avec les rnédias
i$ contacts
5. Dans l'année 1998, combien de fois, environ, avez-vous été en contact avec les journalistes dans le cadre de vos activités professionnelles?
Environ fois
contacter plus
7. A votre avis, au cours de la derniete année, y aurait4 eu lieu de contacter plus souvent te journalistes dans te cadre de vos adnrites professionnelles?
Sondag résultats
Oui : 77 (642%) 'lon : 13 (19,j04) NSP : 18 (1 5,396)
Oui Non NSP
Tota
Total : 118 (100%)
minimum: O maximum: 300 moyenne: 9,8
Oui : 25 (2 1,4%) Non : 92 (78,6%)
Total : 1 1 7(lOO%)
variables associées
agent de cornm. ***
poste**
savoir-faire*
Entrevues
Oui (en majorité)
Protocole parfois contraignant
Oui (en majorité)
Surtout 0-5 contacts/annee (I0/13)
Question non soulevee
Constat
RésuItats convergents
Résultats convergents
RCsultats convergents
Rdsultats non triangulés
Questions
initiative
O bsracles
8. Si vous avez répondu oui à la question #7. quels étaient les obstacles au qu'est-ce qu i pu favoher des contacts ,,lus
6. Si vous avez été en contact avec les journalistes au moins une fois pendant l'année 1998, environ quelle proportion de ces communications était amorcée par les journalistes?
I . manque de temps (822)
2. rnmque de savoir- faire (si=)
3. manque de 'CssOUrceS
4. planification
Environ %
fdquents avec les 1 insufisante des joumaiisres7 , atxiviitis de
I
/ quo liré des liens
9. Comment qualifiez- vous vos relations de travail avec les journalistes?
savoir- faire
16. De façon générale, je sais comment communiquer un message de santé publique P la
communication (6/33)
Total : 90 ( 100%)
Trés bonne/bonne : 75 (63,0%)
Neutre : 15 (2 1 ,O%)
Ne sTapp1ique pas : 18 (15,1%)
Tout à fait d'accord OU
d'accord : 67 (57,S%)
Tout a fait en désaccord ou en désaccord : 12 (10,3%)
variables associées
Entrevues
poste*
savotr- fairemmm
aisanceCC
populatione
pmtoc01e*
poste*"
Y c ~ n t a c t ~ * *
qualitt des i ie l l~**~
sisance* **
Question non soulevée
Contacts se font surtout dans le contexte d'une demande d'information spécifique de la part des medias ( I 1! 1 3)
GinCralement bonnes
Mais existence d'une certaine méfiance, chez quelques-uns. envers les mtdias
Meilleure entente avec les journalistes specialisees en science qu'avec les journalistes d'actualités
Pas toujours souIevé
Les MSSC interviewés dependent beaucoup de leur personne ressource en communication.
Des connaissances personnelles
Constat
Résultats non triangulks
Résultats convergents
Résultats convergents
Résultat non tri angulé
Constat Questions
aisance
Je me sens A i'aise de discuter de mon travail avec les journalistes quand je suis interpeIle(e) par eux.
Tout à fait d'accord ou d'accord : 81 (69,8%)
Incertain : 17 (14,7%)
Tout à fait en désaccord ou en d6saccord : : 8 (1 5,5%)
Total : 116 (10094)
variables ass O ciées
poste=
sexe*.
d contacts*
qua4 itC des I;rrt.* ...B.
savoir- faire".
Plusieurs sujets (611 5 ) se disent gc'néralement mal a l'aise devant les medias.
Malaises reliés: - a Ia méconnaissance face aux
rnedias - :'üb~igstiùri pcrtid dc iuu!
savoir - a u contraintes du discours
mediatique - a u dossiers de nutute polirique (et d'avoir i porter des jugement de valeurs sr non scisntifiqucs)
- A la rhction des coii2pes scient.@ques et de ses partenaires inrersecroriels de zravail
Résultats divergents
6.3 L'évaluation de Ia couverture des medias
Dans cette section, nous présentons I'ivaluation que font les MSSC de la couverture des
médias, i.e. l'évaluation de la quantité de couverture de sujets de santé publique, de leur
degré de satisjbction face à cette couverture et finalement, de l'impact des médias.
6.3.1 Quantité de couverture médiatique
En ce qui a trait a la quantité de la couverture, on note une divergence d'opinion : 47,9%
des répondants sont d'accord avec l'affirmation selon laquelle les sujets de santé
publique sont assez couverts, 35,0% sont en désnccord et 17,1%, incertains. Ceux qui
rapportent avoir de bonnes relations avec les médias ont plus tendance a être satisfaits de
la quantité de couverture des sujets de santé publique @ = 0,04), ainsi que ceux qui
affirment qu'iIs auraient pu contacter les médias plus souvent en 1998 @ = 0,031. Les
entrevues nous permettent d'émettre l'hypothèse que ce sont les sujets dits de promotion
et prévention qui seraient considérés insuffisamment couverts. Toutefois, les analyses
statistiques n'ont pu démontrer que ceux qui rapportent travailler en promotion et
prévention sont moins satisfaits de la quantité de couverture que les autres.
6.3.2 Degré de satisfaction à l'égard de la couverture médiatique
Par contre, dans les situations impliquant la profection de la santé, comme lors de
l'épidémie de méningite en 1993, la couverture serait adéquare en quantité mais
insatisfaisante en qualité. Dans leurs commentaires, piusieurs sujets interviewés (9/ l j )
ont soulevé le caractère superficiel. sensationnaliste et parfois alarmiste de ces
reportages. Ceci a été particulièrement noté pour les sujets concernant l'organisation des
services. pendant le virage ambulatoire. ou les journalistes auraient accordé une plus
grande attention aux points négatifs.
(...) On sent qu 'il n 'y a pas nécessairement une profondeur au niveau de 1 'unaiyse du problime. (. . .) Mais iis cherchent l 'anecdote. ... , donc souvent les choses sont montées en épingle.
plus souvent qu'autrement, ça crée une crise.., dans les siruarions où il n iy u, dans le fond, pas de problème.
Dans ce contexte, on fait référence aux titres chocs que l'on retrouve dans la presse
écrite :
La pire agaire c 'zst le titre qu'un donne. Quatre-vingt pourcmt des gens se font une opinion sur le titre, sans avoir lu l'article en question. (...)
Quelques-uns déplorent que le point de vue de la santé publique soit en quelque sorte
dilué, comme ce fut le cas pour la campagne anti-vaccinaie menée par la docteure
Guylaine Lanctôt en 1994 :
(...) ce que j 'ai trouvé bien d~flcile c'est que les journalistes n'accordaient par plus de crédibilite aux spécialistes en santé publique qu 'à Guyfuine Lmcto'r. (...) Elle avait la même visibilité dam les émissions
et les journalistes qui l'interviewaient coupaient la parole des experts en santé publique.
Docteure Lancto't (...). elle a véhiculé son propre message qui était un message anri-vaccination. Elle a le droit &faire ça, si elle veut. (...) Mais il f w t que le poinr de vue contraire se tienne et qu'il y ait une argumentation solide. C'était pas le cas lù. (...) Les journalistes, ils doivent respecter leur code de
déontologie et d'éthique ... de par krire n'importe quoi puis d'avoir der sourcesjiables.
Malgré ces imperfections de la presse. plusieurs, même les plus critiques, ont fait preuve
de compréhension envers les journalistes, en évoquant spontanément les difficultés du
Ils sont eux-mimes sous pression puis ifs doivent sortir leurs articles à tout prk. .-Ilors ils n 'ont pas le tentps de les faire virifier clt contre-vér fier assez souvent (. ..!
Moi. avant, je les blâmais. Maintenant, je les blûme un peu moins parce que c'est une éwlurion peut-être de ma part, ù savoir qu'effectivement, ils n'ont pratiquement p u le cho ir...
à cause de la compétition entre les individus et entre les journaur. Je pense que c'est pour ça qu 'il fat qu'il y ait quelque chose de sensationnel.
Les journalistes n 'ont pas toujours 1 'objecr r d 'informer. Ils ont llobjecti/ de susciter la controverse. .. szwcirer la rn$ance aussi. (.. .) Dans le f~?id, c'est leur job.
On parle du virage ambulatoire ... On trouve un cas où ça a mal fonctionné. puis ils le montent en Gpingle (...) Je ne dis pas que c'est correct mais je pense qu'ils ont rcn ro'le d'infirmer
puis ça peut nous amener ù réfléchir.
Je trouve ça bon qu'il y ait des gens qui questionnent certaines choses ... Qu'on arrëte de prendre pour acqu is... qu 'on arrête de prendre la population pour des imbéciles puis de leur dire : C'est ça la vérité »
Je pense que ça fait partie des grands pouvoirs d'influence dans notre société. Puis je pense p 'ils font leur trmail, encore une fois, pas par$aiternent mais le mieux possible. C'est peut-être à nous autres a leur
donner la bonne information
Somme toute, les commentaires des médecins interviewés sont modérés quand la
perspective porte sur la qualité de la couverture médiatique en général mais sont un peu
plus sévères s'il s'agit de questions proches de leur propre champ d'expertise.
Cette tendance n'a pu êne validée dans le sondage. Ils sont indécis (35'8% en accord;
35,0% en désaccord; et 29,2% incertain) face à la couverture médiatique des thèmes de
santé publique en général mais ils sont davantage polarisés à propos de la couverture
médiatique des sujets reliés à leur propre champ d'expertise (42.0% en accord: 42'9% en
désaccord et 15.2% incertain). Ceux qui sont satisfaits de la couverture générale ont plus
tendance à juger que les dossiers de santé publique sont assez couverts @ < 0,001). On
note aussi que ceux qui ont eu plus de 10 contacts semblent relativement plus satisfaits de
la couverture de leur propre champ d'expertise @ = O.OS), comme ceux qui disent savoir
communiquer avec les médias (p 1 0,001) et ceux qui disent avoir un protocole de
communication dans leur milieu de navail @ = 0'04). Finalement, la satisfaction générale
est fortement reliée i la satisfaction à l'égard de la couverture son propre champ
d'expertise @ 1 0,00 1).
6.3.3 Impact des médias
La majorité des répondants, surtout quand ils ont plus de 10 ans d'ancienneté (p = 0,02),
croient que les médias ont beaucoup d'impact sur la population (55,8% d'accord, 26'7%
en désaccord et 1 7,5% incertain). Cette opinion serait plus forte à l'égard de l'impact
sur les décideurs (65,8?4 d'accord: 9,2% en désaccord et 25,0% incertain). Ceux qui
estiment que les médias influencent les décideun &ment plus volontiers qu'ils auraient
pu contacter plus souvent les médias en 1998 ( p = 0,052).
Dans les entrevues, les opinions sont moins partagées à l'égard de l'impact des médias.
Dans les entrevues, il y a unanimité quant à l'impact des médias sur la popdation (N =
13/13), surtout en situation de protection de la santé :
Le public nous appelle peut-être rarement. Mais nous avons souvent les appels des infirmières de Infi-santé,
er lorsqu 'il y a un article, ou des articles de journaux (...), rrès souvent le nombre d'appels à Info-santé. sur ces points-là, va augmenter.
Des fois, les médim (...) ize se rendent pas compte de 1 'impact de ce qu 'ils font.. . Un groupe anti-vaccinuf ou un journaliste mal informi peur avoir un impacr rrès. important sur le système de cauvertttre vaccinale.
(Duns l'épidémie de) miningite, clairement, on a vacciné des enfants qui n 'avaienr pas besoin d'erre vaccinés. Et ça, ça s 'est passé clairement dans un contexre d 'excitarion midiarique.. .
Tout le monde érair énerïé par ça.
II y a aussi unanimité quant a l'impact des médias sur les responsables politiques (N=
13/13) :
Je diruis que 12 Ministre c 'est un politicien. Donc, 11 n :v u pas LW poli ficien qui n 'est pas uffecré par ce qui ar dam les médius. ainsi la perception de lu population. C'est pas fa seule chose qui rentre dam les
decrsions, mais c'esr certain que ça a un rmpacr.
Oui Si tu as p lus qu'un journaliste et si tu as pitis qu'un médium, ça pousse les décideurs (...) Le plus bel tzremple c 'est les sondages. La journalistes metrertt ça en pleine page
er il y a des hommes politiques qui remettent en question leur avenir.
Moi, j 'ai l 'impression que les médias ont tin impact sur les décideurs. Je pense que tout à coup, (...) par exemple dans iu question de i'accks arar services de santé (...)
de plus en plus, le disco tus politique est en train de changer. (. ..) Peut-être les médim ont gardé ça à i 'agenda,
En tant que décideurs, les autorités de santé publique n'échapperaient pas non plus ii
l'influence des médias :
Il fau~ voir que la manière dont les informations sont t ramires dans les médius avec ce caractère dramatique (...), du coup, il y a de la pression sur nous pour qu'il y ait des recommandariotu de ia santé
publique (...) Les médias jouent quand même un rôle sur les dëcbions qu'on va prenche en santé publique, m-delù de ce qu 'on pourrait considérer scient~jiquement valable (...)
Quelques-uns soulignent cependant les limites de L'influence des rnédias :
(...)je pense qu'il y a quand-mime une limite ... Les médi as... ce sont les consommateurs. (...) Ils prennent les choses qui intéressent les gens. (. ..) Même si on voulait parler de, je ne sais par.. . de la
pertinence de la cytologie du col utérin pour prwenir le cancer du col utérin, s'il n 'y a pas de lecteur intéressé par le sujet, ço ne passera pas, ce message.
(. .. ! dam I r fond le virane am hulatoire dair tellement requis mt Québec. p l u particulièremenr pour la situation financière. que (...) j 'ai l'impression que. si on le prend macroscopiquement, le Ministre Rochon
a continué sa démarche nonobstant le mécontentement qu'on pouvait senrir via les médim puis évidemment de la popttlarion aussi.
6.3.4 Synthèse
Le tableau 7 résume les résultats du sondage et des entrevues sur l'évaluation des MSSC
de Ia couverture des midias.
Tableau 7 : Synthèse de l'évaluation de la couverture des rnédias
Questions
Quantité de couverture
Oe façon générale, les dossiers de santé publique sont assez couverts par les rnédias.
Tout B fait d'accord ou d'accord : 56 (473%)
Tout B fait en désaccord ou en désaccord : 4 1 (35.0%)
Total : 1 1 7 (1 00%)
variables associées
Entrevues
Constat d'une couverture insufisante en promotion
e t prévention
Constat
RCsultats complémentaires
t
:e 1 Entrevues 1 Constat t
Questions variables 1 1 associées
Points de vus partagés, mais commentaires
généralement modérés, tenant souvent compte du rôle et des contraintes du
journaliste
Résultats convergents
Tout B fait d'accord ou d'accord : 43 (353%)
Sarisfacrion (générale)
13. De façon générale, je suis satisfait(e) de la couverture médiatique des sujets de sante publique.
Tout A fait en dbaccod au en désaccord : 42 (35.0%)
Total . 120 (100K)
Sarisfocrion (champ d 'erperrise}
Tout h fait d'accord ou d'accord : 47 ( C O ? % )
Commentaires semblent plus sévères que pour Ia
couverture générale
Résultats divergents
14. Je suis satisfait(e) de la couverture médiatique des sujets reliés a mon champ d'expertise.
satisfaction (gCnérde)"*
Tout d fiut en dbaccord ou en disaccord : 4s (32.994)
Total l 12 (100%)
Perception d'influence, à divers degrés (N = 13/13)
Résultais convergents
Impact sur la poprtiation Tout 4 fait d'accord ou d'accord : 67 (55$%) I I . De façon générale, la
couverture médiatique des dossiers de santé publique a beaucoup d'impact sur la population. Tout ii fait en ciCsaccord ou
cn désaccord : 32 (26.7%)
Total : 120 (10W)
Impact sur les décideurs
Perception d'influence, à divers degrés (N = 13/13)
Résu Itats convergents
Tout P fait d'accord ou d'accord : 79 (654%)
12. De façon générale, la couverture mediatique des dossiers de sante publique a beaucoup d'impact sur les décideurs concernes.
Incertain : 30 (25,0%)
Taut ii fait en dtsaccord ou cn ddsaccord : i 1 (9.2%)
6.4 L'évaluation des activités de communication des MSSC
Dans cette section, nous présentons l'évaluation que font les MSSC des activités de
communication, i.e. l'évaluation de la pertinence de communiquer dans les médias, du
degré de valorisation des activités de communication au sein de la profession, de
l'inflzrence des MSSC sur les médias et finalement. des améZiorations à apporter dans
leurs interactions avec les médias.
6.4.1 Pertinence et vdorisation
A l'égard de la pertinence, 77.8% des répondants au sondage considerent que la
communication avec les rnédias est une activité pertinente pour faire avancer k u r s
dossiers. Cette affirmation est davantage faite par les hommes (p = 0,04) et par ceux qui
croient a l'impact des médias sur les dicideurs @ = 0,03). Elle est à la fois supportée et
contredite par les commentaires généraux faits à la question ouverte sur la relation entre
les médecins spécialistes en santé communautaire et les médias :
Il y o quelques armées, on disait qu'il n'était pas possible d'être un cardiologue si on érair sourd. J 'ai toujours pense p 'on ne pouvoir pas être un spécialiste en santé pub1 ique
si on ne savait pas communiquer.
(..,) les médius restent le moyen oprimal d 'intrmation de notre M patient )) : la population.
***
De toute évidence, la responsabilité d'informer (art. 3 73.1 de la LSSS) ne pusse pas pur les médias selon la culture actuelle des IMSSC.
La dernière citation supporte le constat que la communication dans les médias, bien que
jugée pertinente par chacw ne semble pas une activité majeure pour l'ensemble des
MSSC, compte tenu du peu de contacts qu'ils ont avec eux (Section 6.7). Pour quelques
sujets interviewés, la communication dans les médias ne serait non plus une tâche
importante, considérant le temps qui lui est accordé dans leur travail (N = 3/13). 11 y
aurait donc un écart entre la pertinence perçue et l'importance réelle qui est accordée à la
communication par moyen des médis. a
Dans les entrevues, la perception de la pertinence de la communication avec les médias
serait déterminée par la conception que les MSSC se font de leur rôle professionnel.
Dans les discours des sujets interviewés, on peut relever quatre images du MSSC, à
savoir : Le scientifque expert, l'éducateur, l'agent de changement et I'administrateur. Il
ne s'agit pas de catégories mutuelIement exclusives mais des descriptions typées qui
aident à comprendre le travail du MSSC.
Pour le scienrifqzre expert, la responsabilité première du MSSC est ancrée dans la
recherche et l'avancement des connaissances du domaine de la santé publique. À l'égard
de la communication avec les medias, il se préoccupe davantage de l'exactitude des
informations de santé publique transmises au public. une entité qu'il juge entièrement
autonome et capable d'évaluer elle-même les renseignements qu'elle reçoit. Dans cette
perspective, la communication directe avec les médias serait, au plus. d'une importance
secondaire:
Je n 'ai pas de r d e particulier par rapport aux rne'dias. Ça ne fait pas partie de ma fâche. (.. .) Ma tache c 'est plirr6t de voir à ce que Ies faits soient bien établis et pas de les rransmetrre am médias.
Pour l'éducateur, le MSSC a la responsabilité de Milgariser, pour le public, les
connaissances scientifiques reliées à la santé. II ne suffit pas de transmettre des
informations exactes. elles doivent aussi être compréhensibles pour que le public puisse
prendre des décisions éclairées.
Nous. on esr un peu la charnière entre un ensemble de connaissances techniques qui wr d~f lc i l e à compren&e pour lu plupart des genr (...) et je pense que notre rôle (...), c 'est de les expliquer( ...) C'est
noire rôle d'éducatmr ou de professeur pour la société. C'et a& important.
Alors que les deux premiers trouvent leur mission dans la production ou la transmission
de l'information, I'agent de changement voit son rôle davantage ancré dans l'action.
Pour lui, la santé cornmunazttaire serait le fer de lance d'une action communautaire visant
surtout l'équité sociale en matière de santé. 11 veut intervenir sur le terrain pour s'assurer
que, dans les enjeux sociaux, les recommandations de la santé publique soient les plus
faciles à accepter pour l'individu et pour la collectivité.
C'est pas clair, non plus, comment est-ce qu'on utilise les médias (...) Parfois. c'est pour annoncer un bon coup. aes nouveau gwaes ue cm..-ct, ai car-iù, ae proàucrron ae ia sanie pubilque. Mals mol, je ne
pense par tellement à faire ces genres d'affaires-lit Je pense vraiment à la communication (( advocan, » pour être un agent de changement, faire de l'action publique.
Finalement? I'adrnit7isîrareur veille a la bonne gestion des fonds publics et de l'ensemble
des ressources physiques et humaines mises à sa disposition pour arteindre des objectifs
de santé publique. Dans une perspective de reddition de compte, les communications
dans les médias sont des opportunités pour lui de justifier, auprès du public. toute
intervention ou recommandation faite par la santé publique en tant qu'institution.
(.. .) Dans une contexte de restriction budgituire, ou mime dans un conterte où on veut mietir gérer le qwstème, moi je pense que
tu es plus obligé de mettre les choses sur la place publique. ((. . . j C'est ce que j 'ai vécu.
Dans le sondage, moins de la moitié des répondants estiment que la communication avec
les médias est valorisée par leurs collègues (47,4% d 'accord; 1 6,7% en désaccord; 36,0%
incertain). Ceux qui disent savoir communiquer dans les médias sont relativement plus
nombreux à être en accord @ 5 0,01), ainsi que ceux qui croient à la pertinence de la
communication avec les médias @ = 0,02). Dans les entrevues, la communication dans
les médias serait, de façon pius ou moins explicite, découragée par les impératifs de
publication dans les périodiques scientifiques.
Si j'écris un article dans la Presse, mon patron va le lire ei va me donner une tape dam le dos. Afors ce n'est par découragé, mais quand c'est le temps de me juger et de voir si je suis quelqu'un pi est productg
on ne monne par ces uriicles. Et si jamais ils sont dans la pile, on va dire M Ceux là, on va les mettre de côté. »
... Dam le contexte universitaire (...) une des choses qui est valorisée énormément, c'est la publication scientifique.
. .. Il y a comme un confit de cultures. II y a lu ai lture de recherche à l 'université qui m 'intuence beaucoup mème si je suis quelqu'un p i . dans un uupe contexte, est fris à l'aise avec les journalistes et les médias. (...) Je suis quelqu'un qui s'intéresse aux médius dans un sens large. Mais je ne fais pas de pont
entre les deux (.. .) Si les autres te cherchent, c'est correct, mais ne va pas faire de la publicité. (...) Ça va contre la culture médicale.
Comme le suggkre la dernière citation. la communication dans les médias prendrait
parfois une connotation de pitblicité, de vente ou de marketing. Il s'agit donc d'une
activité étrangere au monde scientifique mais qui démontrerait de plus en plus sa
légitimiti aujourd'hui:
Moi, j'étais dans un univers beaucoup plus ... nar;f: m2me s'il était scient&ue. Je croyais que la raison étair sufisante pour que les bonnes mesures soient appliquies ... pour que les gens aient des
comportements. cies habitrrdes de vie, qui soient rationnels. , k i s avec le temps (...).je me dis que la santé publique, surtout quand on parle de la promotion de la santé, on a vraiment affaire ci un véritable univers de cr marketing ». qui est un mot qu'on ne veut pas utiliser parce que ce n'es1 par assez noble dans notre
milieu, peut-être ...
(...) Il y a d a domaines où est-ce que c 'est tellement évident, comme le tubac. (. . .) Il y a l ongtemps que les gens ont lu dans les journaur, ou ailleurs, que fumer ce n'est pas bon, que manger telle ou telle chose, ce n'est pas bon (...) On se rend compte que notre t m de succès est faible, méme si, les connaissances, en
principe, les gem les ont.
Une personne fait la remarque que si les MSSC avaient un produit concret (( à vendre », il
se ferait plus de communication avec les médias :
Si notre m i e était étroitement reliée mi fait qu'on est connu (...), probablement que ... possiblement qu'on utiiiserait les médias.
(.,.) C'est que on n'a rien à vendre. On n 'a pas de produit à venake. On a du maintien de Ia santé ri vendre, mais on ne vend par vraiment de produit avec un projit.
6-42 Influence et améliorations
S'il reste une incertitude quant à l'importance réelle de communiquer avec les médias
dans le travail quotidien des MSSC (Section 6.41)' ce n'est pas parce qu'ils doutent de
leur propre influence sur les médias. Au sondage, 71,700 des répondants croient qu'il est
possibie pour les MSSC d'influencer, de façon importante, la qualit6 de la couverture
médiatique. Cette affirmation est davantage faite par ceux qui rapportent une bonne
relation de travail avec les journalistes @ = 0.0 1 3), par c e w qui se disent à l'aise avec les
journalistes (p = 0,02) et par ceux qui croient a la pertinence des activités de
communication médiatique @ = 0.013). La croyance en leur influence sur les rnédias se
reflète dans les suggestions données au sondage et pendant les entrevues pour améliorer
les relations avec la presse. Pour la plupart. il s'agit de suggestions de changements à
faire, au sein de la profession médicale, pour mieux influencer les médias.
mais pour une minorité de répondants. I'arnilioration des relations avec les médias relève
plutôt du changement des pratiques journalistiques:
L'apport des midias peut ètre positfauprès du public et il I 'est usuellement. Tourefois, la recherche du sensarionnalisme entache de plus en plus le r d e du journalisme,
vu qu'elle fmorise fil cote d'écoure. (. ..) Une meilleure pipararion des mideciru ne changera pas cet dément essentiel.
Les médias ont aussi leur part de chemin àfaire ; ce sont les cr scoops u qui intéressent et non l'analyse de 1 'ensemble des facteurs en cause
er des bons messages à transmettre ri la population.
6.4.2.1 L'arnelioration par la formation
Au sondage, un besoin d'amélioration sur le plan des relations de travail avec les médias
est signalé par 86,3% des répondants. Au contraire des hypothèses formulées dans le
cadre théonque, cette opinion ne peut s'expliquer par une insatisfaction générale face à la
couverture médiatique, la perception d'un impact négatif de celle-ci en santé publique, ni
au souhait de travailler davantage avec les médias. Elle signale plutôt l'impression d'un
manque d'habiletés en matière de communication avec les médias, car ceux qui
rapportent savoir communiquer avec les midias ont moins tendance à identifier ce besoin
d'amélioration @ = 0,001). Aussi, le besoin d'une meilleure formation a Cté soulevé par
plusieurs dans les réponses ouvertes au sondage et aux entrevues :
C'est un dément négligé de la formation et plusieurs d'entre nous on[ eu rapidemenr c i faire face aux médius.
Dans le sondage. il y aurait consensus sur le besoin de formation en communication. La
orande majoriti des répondants (N = 72/96) ont suggéré des activités de formation en 5
réponse à la question suivante :
2 1 ) Comment peut-on améliorer la façon dont les MSSC en santé communautaire travaillent avec
les medias ?
Ils souhaiteraient des exercices de simulation périodiques pendant la résidence et en
cours de pratique et ce. pour acquérir des connaissances et des habiletés :
Les médecins en santé cornmunuutaire devraient être formés en communication :
Comment répondre a u médias @urnalisres) ? a Comment s'adresser au priblic? a Quand doit-on communiquer avec les médius?
Pendant les entrevues. plusieurs médecins (N = 7/13) ont aussi suggéré d'offiir une
meilleure formation en communication, soit pendant la résidence ou pendant la
formation continue. Il y aurait une croyance sous-jacente que si leurs communications
étaient meilleures, la couverture médiatique le serait aussi:
J'ai quand même assez de co@ance a m médias pour croire que si nous présentons none point de vue de façon chire et probante ... convaincante, il sera transmis comme tel.
Alors que plusieurs suggèrent de bonifier la formation en communication à la résidence,
d'autres sont plutôt pessimistes quant à la possibilité et à la pertinence d'ajouter plus
d'objectifs pédagogiques à un programme de formation déjà fort chargé. Quelques-uns
remettent en question l'idée de donner à tous les MSSC une formation en
communication :
Doif-on tous devenir de bons cornmunicarairs ou identifier des répondants qui rnairrisent bien ies iiaoiieks ue cornmunrcarron i
Une ou dmr personnes par organisation pourruienr Ptre mandatées pour navailler avec /es m édias. On n 'esr peut-être pas tous obligés dc transiger avec les médias.
Pour la plupart, deux niveaux de formation sont nécessaires: une formation de base
destinée à tous les kISSC lors de la résidence et une formation plus avancée ciblant les
MSSC en situation de direction. lors des séances de formation continue.
6.4.2.2 Autres améliorations
D'autres améliorations suggérées pendant les entrevues et le sondage. dépendent des
rôles perçus du MSSC (Section 6.2) . de faire valoir Ir point de vue scientifique
dans les communications pubiiques, le scientifique expert suggère que les protocoles de
communication lui fassent une meilleure place:
Jeaime le fair d'avoir des professionnes mais quand même, il y a beaucoup de communication qu'on doitfaire nous-mêmes.
Dam ma position, le médecin spéciaiiste est considéré comme un trprofessionnelu de la Régie. En conséquence, le directeur (non médecin) se garde le privilège d'ëtre 1 'interlocuteur.
Le point de vue scientflque doit maintenant passer au filne rr politique u des régies régionales Comme l'a si bien dit notre DG récemmenr,
d a question du prix des cigarettes, c'est l'flaire du prkident du CA ... w
Du point de vue de l'éducateur, on souhaite simplifier les messages de santé publique,
d'utiliser un langage plus accessible et faire preuve de plus de créativité dans les
communiqués:
Neunaliser le réflere de pricision, qui fair parler une langue de bois par les médecins spécialistes. On a souvent l'impression qu 'ils répondent a u journalistes
comme s'ils se trouvaienr devant un jury d 'txamen.
C8esr ['exemple qu'on me donne souvent : (( Tu parles a ta mère. Elle ne comprend rien de ce que ru fais. (...) Elle a 75 uns, elle n'apusfuit de cours de médecine.
Elle ne saif pas épeler le mor A-N- E-S- T-H-ES-LE. Parle-lui d'aune chose.. parle-lui du g a qui fair endormir. et non pas d'anesthisie. ,,
« .4 u Honduras. if a plu aurant en 4 jours que dans les quatre dernières années. » Geilù, de l'épidémiologie creative. Si vous dires, scientifiquernenr : « Il est tombé 242 mm de pluie ... r), les gens ne pourront pas faire une estimation de ce que ça reprisente. Une épidémiologie créative c'est de
comparer ça à quelque chose que les gens peuvent comprendre : rc Quatre ans... Oh mon Dieu w
Pour l'administrateur, il est question de mieux communiquer en situation de crises. Sur
le plan individuel, la formation en communication prend alors toute son importance. Sur
le plan organisationnel, on souhaite reagir de façon plus efficace aux demandes de la
presse. Pour ce faire, on suggère d'accorder plus de priorité a la communication,
d'établir des plans de communication et d'avoir une coordination nationale des
communications dans les dossiers d'envergure supra-régionale.
(...) Dans notre propre cour, on a du ménage à faire pour Cne capable de bien se prhentet au niveau des médias, pour être capable d'erre un bon interlocuteur crédible, d'avoir un porte-parole unique. J'ai
l'impression que ça pourruif l'être plus, si on était mieux organisé.
(...) II devrait avoir une organisarion de cornmunicarion qui est régionale mais m s i un par provinciakr. (..) Je vois dficilement la même activité de communication être faite par 18 régions en même temps (...)
Du point de vue de l'agent de changement, on est plutet préoccupé par le manque de
visibilité et de crédibilité du MSSC auprès du public :
Je ne suis plus actif en santé communartaire. mais je déplore encore le peu de visibiliré de la santé publique et le nombre restreint d'interventions
des médecins en anté té communautaire pour informer la population et infléchir les décisions politiques pouvant avoir un impact sur la santé des gens.
La perception du manque de visibilité des MSSC renvoie au problème de l'absence de
porte-parole parmi les MSSC. Quelques-uns font remarquer que ceux-ci sont souvent
éclipsés sur la place publique par leurs collègues cliniciens:
Les médias préfirent des porte-parole très près du terrain er aès concrets, c'est-à-dire' les cliniciens, car les spécialistes en sanré communautaire ont narurellement tendance
à être abstraits et déruchés de la réalité. ..
Les porte-parole des grandr dossiers de sanré publique (maladies cardiovasculaires, cancer. rabac, etc.) sont très souvent des cliniciens, ce qtri semble incontournable.
Ce manque de visibilité serait relié, entre autres, à la difficulté d'expliquer le rôle du
MSSC et de le distinguer de celui du clinicien ou d'autres partenaires en sanré publique :
Comment faire la d~férence pour irn journaliste entre un omnipraticien et un médecin spécialiste en santé' communautaire?
A ctuellemen r aucune distinction n 'est faite entre les organismes de santé publique et les médecins spécialistes. L'association des médecinr spécialistes pourrait jouer un rôle en ce s e m
Plusieurs suggèrent que l'Association des médecins spécialistes en santé communautaire
du Québec (AMSSCQ) joue le rôle de porte-parole national lors des grands débats
publics. Cette suggestion ne fait pas l'unanimité :
Le seul regroupement qu 'on a c 'est un regroupement syndical. (II) s 'occupe de nos intérêts financiers. II n 'aura jamais la crédibilité. .. pus plus que la Fédération des médecins spécialistes (.. .) ..ilors je pense que
la stratégie qu'on a c'est de former des alliances avec d'autres groupes neutres.
D'autres soulèvent l'idée de choisir comme porte-parole un ou des individus ayant de
meilleures capacités de communication :
Il esr important de cholrir quelqu'un, parmi les médecins de santé publique, qui peut vulgariser er qui projerie une image crédible dans la popuhion
Outre l'idée de cibler des porte-parole, on suggère:
de tisser des liens avec les journalistes en augmentant la fréquence des contacts avec
eux :
(...) Si on veuf roujours avoir une place dans les médias, probablemenr que, au fur et ù mesure qu'on a de 1 'informarion perrinenre à leur communiquer, probablement cpr 'il four le faire. (. . . j En fuit, c 'est de les
garder p w [ris éloignés de nous autres (...)
(..) inviter les médecins à établir des conracts réguliers avec les journalistes en remps de (( pair i~r, et pas seulemenr duram les crises.
de respecter leurs besoins et objectifs :
(...) considérer les objectgs de leur mérier. i. e. qu 'ils ont besoin de n matériel » à nouvelles. Ils n'ont pas un mandat éducatif, mais de chercher à intéresser leurs auditeurs.
On doit donc faire lin effort en ce sens, sans nécessairement tomber dans le semationnalisme.
(...) les rraiter intelkgemmenr, leur fournissant toute l'information (pour qu'ils puissent) se faire (eur propre opinion
(de route façon, c'est celle qui sera rransmise).
d'apprendre à travailler avec eux :
(.. .) l o r sp 'on sait travailler avec (es journalkres, on peut avoir une bonne couverme.
d'avoir une meilleure attitude à leur égard :
Les médias dwruienr êrre sollici~t% comme des partenaires.
Il fart que les médecins cessent d'avoir peur des rnédias, soir en les évitant, soit en s 'abstenanr de les interpeller quand ils se trompent.
!VOUS sommes malheureusement trop souvent sur la defernive dans nos rapports avec les médi as... rrop peu proactrf.
Certains ont tendance à infanriliser fa population en cachant certains aspects de dossier puur rte pu, yrr'frrfir1 c i L'U crifique jourrruiktique.
La transparence, f 'objectivité ont toujours leur place (. ..).
6.4.3 Synthèse
Le tableau 8 résume les résultats précédents sur l'évaluation des MSSC de leurs activités
de communication.
Tableau 8 : Synthèse de L'évaluation des activités de communication
Questions Résultats Entrevues Constat
Oui : 8/13 Non: 2/13 Parfois - Y! 3
Rksul tau convergents
Tour 4 hit d'accord ou d'accord : 91 (778%)
Pertinence
18. La communication avec les médias est une activité pertinente pour faire avancer tes dossiers sur lesquels je travaille.
Incertain : 14 (12.0%)
Tout il fait en dtsaccord au en dtsaccord : IZ (lo.3°/o)
La perception de fa pertinence serait fonction de la perception du rôle de iMSSC. Quatre types sont identifies, dont les rôles :
du scientifique expen de l'éducateur de l'administrateur de l'agent de changement
Tout 4 fait d'accord ou d'accord : 54 (47.4%)
smov-/CI~re"
perrtnence ' Perception d'un manque de valorisation dans le domaine de ta recherche
19. La communication avec les medias est une activité valarisée auprés de mes collégues.
Tout i fait en disaccord ou en dksaccord : 19 (16.7%)
quailré des iiem*
utsance
uerlinence
Résultat non u-iangule
Infience sur les midias
Tout B fait d'accord ou d'accord : 86 (71,7%)
Concept évalué indirectement
15. Pour les médecins spécialistes en santé communautaire, il est possible d'influencer, de façon importante, la qualité de la couverture médiatique des dossiers de santé publique.
Tout il f i t en désaccord ou en dbaccord : IO (8,3?%)
Besoin d'amélioration
Je crois qu'il est nécessaire d'améliorer la façon dont les médecins spkialistes en santé communautaire travaillent avec les médias.
21. Si vous etes tout B fait d'accord ou d'accord avec l'énoncé #20, comment peut-on améliorer la façon dont les médecins specialistes en santé communautaire travaillent avec les medias?
Si vous etes incertain@), en ddsaccord ou tout B fait en désaccord, SVP, expliquez votre réponse.
Tout fait d'accord ou d'accord : 101 (863%)
Tout B fait en dhaccord ou cn désaccord : t (1,7%)
Total : 117 (1OPh)
Les suggestions d'améliorations sont surtout de l'ordre d'une meilleure formation des MSSC en communication.
Meilleure formation de base a la résidence et besoin d'ateliers de formation continue ( T l 3).
Par ailleurs. les autres suggestions varient selon la perception du rôle du MSSC :
Augmenter la contribution des experts dans les communications publiques
L ' éducateur :
Vulgariser davantage les messages de santé publique
L 'agenr de changement :
Augmenter la visibiIité et la crédibilité des MSSC sur la place publique.
L'administrateur :
Améliorer les habiletés de communication sur le plan individuei et organisationnel, surtout pour les situations de crise.
Résultat non tnangul&
7. Discussion et conclusion
Les études en communication montrent bien l'influence des médias dans les processus
socio-politiques des sociétés démocratiques. Les théories de l 'agenda-serting et de
1 'agenda-b trilding indiquent que l'accès aux médias constitue un instrument de pouvoir
important pour tout décideur qui souhaite influencer les débats publics ou l'agenda
d'autres décideurs.
Dans ce contexte, ce mémoire avait pour but de répondre à la question suivante : Les
médecins spécialistes en santé communautaire ( M m ) sont-ils prêts Ù travailler plus
étroitement avec les journalistes? Pour répondre à cette question générale. nous avons
mené une étude exploratoire sur la perception des MSSC à l'égard des médias et de leurs
relations de travail avec eux. Dans une démarche de recherche mixte utilisant une
strarégie de triangulafion séquentielle, un sondage a été effectué auprès de l'ensemble de
MSSC du Québec suivi d'une série d'entrevues individuelles dans la région de Montréal.
En tout. 120 iMSSC (63% de la population ciblée) ont participé au sondage et 13 MSSC,
aux entrevues individuelles. Bien qu'un bon taux de participation ait été obtenu. cette
6tude prisente deux limites principales. Premièrement, les résultats du sondage refletent
davantage la perception des MSSC des grands centres. Dans le sondage, 69% des
répondants proviennent des régions socio-sanitaires de Montréal (06)' Québec (03) ou de
la Montérégie (16); dans les entrevues, 9 participants sur 13 sont de la région de
Montréal. Il se peut que la perception des MSSC et les dynamiques de communication
soient différentes en régions éloignées. D'ailleurs, il a été noté qu'à l'extérieur des grands
centres, les MSSC seraient plus aptes à amorcer Les contacts avec les journalistes.
Deuxièmement, les résultats d'analyse d'entrevues n'ont pu Stre validés auprès des sujets
interviewés. Malgré cette limite, la triangdation avec les résultats du sondage nous
permet de dégager les constats suivants :
La centralisation des lignes de communication
L'étude actuelle permet de constater qu'en matière d'encadrement en communication,
environ 64% des MSSC auraient un protocole ou une politique de communication dans
leur organisation et environ 80% auraient accès aux services d'une personne ressource
pour les supporter dans leurs interventions auprès dcs médias. Dans l'ensemble. 61% des
MSSC ont eu entre O 4 contacts avec les médias dans le cadre de leur travail en 1998.
Les cadres seraient relativement plus esposés aux rnédias que les médecins-conseil.
Parmi ces derniers, 76% rapportent avoir eu entre 0-4 contacts. Pour la même période,
60% des cadres affirment en avoir eu au moins 10. En comparaison, 75% des directeurs
de santé publique locaux aux États-unis ont plus de 12 contacts par année (Gellert,
1 994). Alors que cette légère différence avec la situation américaine s'explique
difficilement. la différence d'exposition entre les cadres et les médecins-conseil reflète
probablement l'effet centralisateur des politiques de communication. On peut émettre
l'hypothèse que parfois les personnes ressources en communication se substituent aux
médecins-conseil, plutôt que de les supporter. Ceci peut créer, selon les commentaires
émis, de la fnisrration parmi les MSSC. La centralisation des communications publiques,
malgré ses avantages. aurait l'effet de diminuer la participation des médecins-conseil aux
communications médiatiques et de réduire leur contribution scientifique aux débats
publics.
Dans l'analyse de la perception des MSSC a l'igard des médias. le sondage et les
entrevues effectuées nous amènent à constater quelques points de divergences et de
convergences.
Les points de divergence
D'abord, tous ne sont pas d'accord que les dossiers de santé publique sont assez couverts
par les médias (48% d'accord; 35% en désaccord; 17% incertains). II en va de même
pour la satisfaction générale face à la couverture médiatique des sujets de santé publique
(36% d'accord; 35% en désaccord; 29% incertains). Malheureusement, la formulation
ambiguë des questions portant sur la satisfaction générale (question #II ) ne nous permet
pas de préciser si ce résultat porte sur la quantité ou la qualité de la couverture
médiatique. Par contre, les analyses statistiques montrent que la satisfaction générale est
reliée au jugement porté sur la quantité de couverture médiatique. Ceux qui sont
satisfaits sont ceux qui trouvent que les sujets de santé publique sont assez couverts. Les
opinions sont davantage polarisées en ce qui concerne la couverture des dossiers reliés à
leur(s) propre(s) champ@) d'expertise (42% d'accord; 43% en desaccord; 15%
incertains). Cette satisfaction serait, entre autres. associée au fait de savoir communiquer
dans les medias. Bien que la majorité des répondants au sondage affirment savoir
communiquer dans les médias (58%) et étre à l'aise pour discuter de leur travail
lorsqu'interrogés par les journalistes (70%), les malaises signalés lors des entrevues
contredisent cette affirmation. Ces malaises sont reliés: à la mecomaissance des médias,
a l'obligation perçue de tout savoir, aux contraintes du discours médiatique, au fait de
participer à des dossiers politiques où les jugements importent plus que les faits
scientifiques et finalement, à l'appréhension des réactions des collègues scientifiques et
des partenaires intersectoriels. Enfin, il y a une incertitude quant à la valorisation de
l'activité de communication médiatique par les collègues (17% d'accord; 36% incertain;
17% en désaccord).
Les points de convergence
Malgré les malaises exprimes, la majorité des répondants jugent que les relations qu'ils
ont avec les médias sont très bonnes ou bonnes (63%). Un seul répondant (1%) a jugé
que ses relations avec les medias étaient mattuaises ou très mauvaises.
En ce qui a trait à la perception de l'impact des médias, la majorité des répondants au
sondage estiment que les médias ont beaucotrp d k p a c t sur la population et sur les
décideurs (56% et 66%. respectivement). Lon des entrevues, on a précisé que leur
influence s'exerce davantage en protection de la santé qu'en promotion et prévention.
Quant à l'influence des MSSC sur les médis, 72% des répondants au sondage
s'accordent pour dire que les membres de leur profession sont capables d'influencer, de
façon importante, la qualité de la couveme médiatique des dossiers de santé publique.
En somme, 78% des répondants au sondage considèrent que la comrnunication avec les
médias est pertinente pour faire avancer leurs dossiers. Dans les entrevues, les
commentaires à ce sujet ont soulevé une discussion sur le rôle du MSSC. Quatre rôles
sont identifiés : ceux du scientijqzte expert, de I'iducateur, de 1 'agent de changement et
de I'adminisnateur. La communication avec les médias serait moins pertinente dans le
travail du scientifique expert que pour les autres rôles et ce. en raison des normes qui
prévalent dans le milieu de la recherche scientifique. Ces résultats concordent avec les
commentaires de Wilkes (1992) et de Denies (1988).
Bien que la grande majorité des répondants reconnaissent la pertinence des activités de
communication médiatique. ils estiment néanmoins qu'ils n'avaient pas à contacter plus
souvent les journalistes (79%). Toutefois? 86% des MSSC estiment qu'il faut améliorer
la façon dont ils travaillent avec les médias. Nous pouvons déduire des deux derniers
constats que de améliorai ion souhaitée vis-à-vis les médias serait de narure qualitative
plutôt que quantitarive.
Les MSSC et les médias : une relation Ci améliorer par la formation
Cette perception du besoin d'amélioration est liée d'une manière inverse à la perception
par les MSSC de leurs propres habiletés en matière de communication médiatique. Dans
le sondage, ceux qui estiment savoir communiquer dans les médias sont relativement
moins nombreux à percevoir le besoin d'améliorer les relations entre les MSSC et les
médias. De plus, le manque de savoir-faire est un des principaux obstacles identifiés à
des contacts plus fréquents avec les médias. Selon les suggestions émises lors du
sondage et des entrevues, le besoin de formation est clair. On recommande dYofEr, à la
résidence, une formation de base sur les médias et sur la communication publique en
générai, et en formation continue, des ateliers plus avancés ciblant les MSSC ayant de
plus grandes responsabilités de communication publique.
Dans le sondage de Gellert (1994): les recommandations des répondants, tous des
directeurs de santé publique, étaient plutôt d'ordre interactif. Les recommandations
principales étaient. en ordre décroissant d'importance : 1) assurer une régularité de
contacts avec les médias. 3) être transparents envers eux, 3) les éduquer et 4) adopter une
approche proactive.
La recommandation d'assurer une régularité de contacts avec les médias nous semble
capitale. Les itudes sur les relations entre les sources et les médias montrent que
Iorsqu'une source acquiert une connaissance du fonctionnement et des exigences des
médias. elle est plus en mesure de les influencer (Section 1.5). De plus. nous constatons
dans cette étude que le nombre de contacts avec les médias est associé au savoir-faire en
matière de communication médiatique et au degré d'aisance face aux journaiistes.
Mais faire une telle recommandation au- MSSC, nous paraît prématuré dans le conteste
québécois. La majorité des ripondants ont eu relativement peu de contacts avec les
médias en 1998 et considèrent qu'il n'y avait pas lieu d'en avoir plus. Il serait surprenant
que cette situation ait beaucoup changé depuis ce sondage. Leurs préoccupations
premières sont d'ordre pédagogique. Ils voudraient avoir plus de formation sur les
médias et sur la communication en général. Nous concluons donc que les MSSC au
Québec ne sont pas prêts, pour le moment, a travailler plus étroitement avec les
journalistes. D'ailleurs, Ies politiques qui régissent les activités de communication des
MSSC, ne semblent pas favoriser une régularité des contacts entre les médecins-conseil
et les médias. Il s'agit là d'une hypothèse a valider.
Quelques paradoxes
L'ensemble des résultats décrits ci-dessus nous amène à souligner les paradoxes
Bien que la communication médiatique soit considérée pertinente par la grande
majoritb des répondants. elle ne fait pas partie de leur formation.
Même si la pertinence de la communication médiatique est reconnue par la grande
majorité des répondants, le temps qu'on lui consacre n'est pas très important. De
plus, les MSSC ne sont pas sûrs que cette activité soit valorisée par leurs collègues.
Même si lors de leur création, les directions de santé publique ont été rattachées aux
régies régionales pour se rapprocher des instances décisionnelles, il y aurait un
malaise ressenti par Les MSSC quand il s'agit de se mêler des dossiers de nature
(< politique ».
Les répondants ne sont pas s û B que Irs dossiers de santé publique soient assez
couverts par les médias, mais ils estiment qu'il n'y avait pas lieuo en 1998,
d'augmenter la fréquence des contacts des MSSC avec les médias.
La dynamique de jeu
En somme, il semblerait donc y avoir, chez les MSSC, un écart entre les attitudes
officielles et les attitudes réelles envers les médias qui mènent à de la réticence à
intervenir auprès d'eux. Outre l'influence des traditions scientifique et médicale, nous
identifions comme facteur explicatif, le manque d'un sentiment de contrôle.
L'intervention des MSSC auprès des médias les amène sur un terrain qui ne leur
appartient pas et dont les règles leur sont inconnues, de par leur formation médicale. Ils
ne peuvent donc pas assumer, comme médecin, leur rôle habituel de maître d'œuvre, ce
qui crée un certain inconfort. Avec les médias, iIs ont des réflexes à perdre:
Physiciam may be in chorge in the operating r o m , but the press ts in charge during un inrerview. Sorneone efse decides how much of an interview wiff be used,
how it wzll be edired. who efse will be asked to comment on the n phystcian 's J, stoty and what weight fheir cornments will be given.
Mais plusieurs MSSC ont dû apprendre vite les règles du jeu et ont su s'adapter en
conséquence. Dans cette étude, on apprend que l'adaptation se fait par le développement
des habiletés de négociation, et même, par I%nposition de leurs propres règles de jeu.
Outre les cours théoriques suggérés dans le sondage. Les expériences nombreuses
acquises par ces MSSC devraient être mises à contribution pour la formation.
L'ambiguïté du rate du MSSC
Au-delà de la comaissance des regles du jeu. il reste chez les MSSC' une ambivalence
fondamentale quant à leur volonré de jouer le jeu. Pour les MSSC, le jeu des medias
serait, en bonne partie: un jeu politique. Tel que souligne par un sujet interviewé, « On
fait de la politique qziand on esr devant les caméras N. La position ambivalente face aux
médias, qu'elle soit individuelle ou collective, est peut-être le reflet d'une ambivalence
générale face à un ensemble de problématiques dites poZitiqzies? qui interpellent les
MSSC comme agents de changement : la pauvreté. l'organisation des services de santé et,
jusqu'a récemment, le tabagisme. Il s'agit là de problématiques bien étudiées dans
lesquelles l'intervention des MSSC est souvent remise en question.
Il y a peu de professions qui, face a u problèmes sociaux, se placent à la fois sur les
bancs d'observation et nir la ligne d'action. Les deux rôles ne sont pas toujours
compatibles et cela amène les MSSC à faire des compromis perpétuels entre maintenir
leur crédibilité d'expert et agir. La communication par les médias semble donc créer des
malaises auprès des MSSC, surtout ceux qui se définissent plutôt comme scientifique
expert dans leur travail. A lyopposéy il y a ceux qui se définissent comme agents de
changement. Ces derniers privilégient le rapprochement avec les journalistes et
déplorent le manque de visibilité des MSSC dans les médias. Compte tenu des réticences
exprimées, par la plupart, pour travailler plus étroitement avec les journalistes, il se peut
que la perspective présentement dominante du rôle du MSSC soit celle du scientifique
expert. Cette hypothèse est à explorer.
Mais dans le contexte actuel ou la santé est devenue une valeur fondamentale et un enjeu
politique important, la responsabilité d'information du public amène les MSSC. malgré
eux, à participer de plus en plus aux processus socio-politiques. Les MSSC doivent-ils
accepter d'intervenir plus souvent sur la place publique? La réponse appartient à la
profession. Quelle que soit la décision des MSSC, espérons qu'elle tiendra le meilleur
compte possible des besoins de leur patient. la population.
8. Bibliographie
Références citées
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Annexe A : Questionnaire
Pour les questions 9 choix rnultl~les, SVP, encerclez le choix qui correspond le mieux à votre réponse. Pour les autres questions, répondez dans l'espace fourni.
A. Vos activités de communication médiatique
Dans quelle région socio-sanitaire travailler-vous principalement (01 -18)?
Région : Ne s'applique pas
Pour quelle organisation travaillez-vous la plupart du temps?
Pour la Direction de santé publique d e la Régie régionale de ma région Autres : (Spécifiez)
Dans votre organisation, existe-t-il un protocole ou une politique de communication qui définit le processus à suivre pour communiquer un message aux médias?
Oui Non Ne sais pas
Dans votre organisation, existe-t-il une personne qui est chargée supporter les intervenants dans leurs contacts avec les médias?
Oui Non Ne sais pas
Dans l'année 1998, combien de fois, environ, avez-vous été en contact avec les journalistes dans le cadre de vos activités professionnelles?
Environ fois.
6. Si vous avez été en contact avec les journalistes au moins une fois pendant l'année 1998, environ quelle proportion de ces communications était amorcée par les journalistes?
Environ %
7. A votre avis, au cours de la dernière année, y aurait4 eu lieu de contacter plus souvent les journalistes dans le cadre de vos activités
professionnelles?
a) Oui b) Non + (passez a la question # 9)
8. Si vous avez répondu oui à la question #7, quels étaient les obstacles ou qu'est-ce qui aurait pu favoriser des contacts plus fréquents avec les journalistes?
B. Vos opinions sur les médias
9. Comment qualifiez-vous vos relations de travail avec les journalistes?
a) Très bonnes d) Mauvaises b) Bonnes e) Très mauvaises c) Neutres f) Ne s'applique pas
Pour chacun des énoncés suivants, SVP, encerclez le choix qui correspond le mieux d votre opinion.
Tout à fait D'accord Incertain En Tout a fait en d'accord désaccord désaccord
10. De façon générale, les dossiers de santé publique sont assez couverts par les médias.
d l . De façon générale, ia couverture médiatique des dossiers de santé publique a beaucoup d'impact sur la population.
12. De façon géntirale, la couverture rnediatique des dossiers de santé publique a beaucoup d'impact sur les décideurs concernés.
13. De façon générale, je suis satisfait(e) de la couverture médiatique des sujets de santé publique.
14. Je suis satisfait(e) de la couverture rnediatique des sujets reliés a mon (mes) champ d'expertise.
15. Pour les médecins spécialistes en santé communautaire, il est possible d'influencer, de façon importante, la qualité de la couverture médiatique des dossiers de santé publique.
16. De façon générale, je sais comment communiquer un message de santé publique à la population à travers les médias.
17. Je me sens a l'aise de discuter de mon travail avec les journalistes quand je suis interpelle(e) par eux.
18. La communication avec les rnédias est une activité pertinente pour faire avancer les dossiers sur lesquels je travaille,
71
Tout a fait D'accord incertain En Tout à fait en d'accord désaccord désaccord
19. La communication avec les médias est une activité valorisée auprès de mes coIlegues.
1 - 3 3 4 5
20. Je crois qu'il est nécessaire d'améliorer la façon dont les 1 - 7 3 3 5 médecins spécialistes en santé communautaire travaiiient avec les rnédias.
21. Si vous êtes tout à fait d'accord ou d'accord avec l'énoncé 1720, comment peut-on améliorer la façon dont les médecins spécialistes en santé communautaire travaillent avec les médias?
Si vous êtes incertain(e), en d&accord ou tout 8 fait en désaccord, SVP, expliquez votre réponse.
22. Avez-vous d'autres commentaires au sujet de la relation entre les médecins spécialistes en santé communautaire et les medias?
Pour compléter nos analyses, nous avons besoin des renseignements suivants.
C. Renseignements généraux
Pour les questions ;i choix mult@les, SVP, encerclez le choix qui correspond le mieux à votre
réponse. Pour les autres questions, rgpondez dans l'espace fourni.
23. En quelle année êtes-vous devenu(e) médecin spécialiste en santé communautaire?
En 19
24. Quel poste occupez-vous principalement?
a) Médecin-conseil b) Directeur de santé publique
C) Autres : (Spécifiez)
2s. Dans que domaine de santé publique travaillez-vous principalement?
26. Votre âge :
a) moins de 35 ans b) 35-39 ans c) 40-44 ans d) 45-49 ans
27. Votre sexe :
a) Masculin
b) Féminin
e) 50-54 ans f) 55-59 ans g) 60-64 ans h) 65 ans et plus
Merci pour votre précieuse collaboration! SVP, envoyez ce questionnaire avant le
12 février 1999 à l'adresse suivante (voir enveloppe ci-incluse):
Yun Jen, 3720, av. Abbé-Beauchemin, Beauport, Qc, G1C 3 W8
Votre Identification :
Nom : Prenom :
74
Annexe B : Formulaire de consentement
Dans le cadre de travaux de la maîtrise en santé communautaire à IYUniversité Laval, une recherche portant sur la perception de Za couverture médiatique des questions de santé publique est conduite auprès des midecins spécialistes en santé communautaire. Cette étude vise à connaître et comprendre leur perception à ce sujet.
Les particpants-es à la recherche exprimeront leurs opinions et leur vision au cours d'un enrr3tien i 6 a l i S p u unç &uriiaiitz, clans LUI cnrkuit &termin2 çonjoinrrmenr. Chaque entretien sera enregistré et le contenu sera traite de façon anonyme. Ainsi, le nom des participants-es ne sera jamais divulgué et la provenance des propos recueillis ne pourra être identifiée.
Après avoir obtenu toutes les informations sur les procédures de la recherche et sur l'utilisation des résultats. j'accepte de participer à l'étude portant sur la perception de la couvertrire médiatique des questions de santé pzibliqtte menée par Yun Jen, itudiante à la maîtrise en santé communautaire. Je pourrai en tout temps mettre fin a l'entretien sans préjudice si son déroulement ne me satisfait pas.
Participant-e à la recherche
Yun Jeu, chercheuse
J'accepte que l'entretien soit enregistré sur bande sonore.
Date
Date
Date
Participant-e à la recherche
Annexe C : Schéma d'entrevue
Introduction
Le contexte de ia recherche actuelle L'objectif d'étude Le déroulement de I'enttevue, Le. les cinq sous-thèmes abordés 1. Perception de la qualité de la couverture médiatique 2. Perception de l'impact des médias 3. Expériences passées dans les médias 4. Activités actuelles de communication dans les rnédias 5 . Les stratégies à prendre face aux médias Signature d'un consentement pour fin d'enregistrement
Concepts (voir cadre d'analyse)
1. Perception générale de la qua1 ité des reportages des médias sur les dossiers de santé publique
2. Perception de I'irnpact des médias
3. Expérience passées avec les médias.
Questions Informations précises à obtenir
Q 1. Que pensez vous de la qua liré des reportages srrr les sujets de santé publique?
Comme exemples, deux scénarios donnés : a) Scénario de l'épidémie de la
méningocoque au Québec (protection de la santé)
b) Scénario de la lutte contre le tabagisme (promotion de la santé)
42. Pensez-vous que les rnédias ont un impact sur la population ?
43. Pensez-vous qu'ils ont un im~act sur les décideurs?
I 44. Avez-VQZG déjà rravaillé direcrement, ou indirectement
Protocole inteme de communication
avec les médias?
(Si oui)
Présence d'agent de relation publique Fréquence des communications avec les journalistes
(voir cadre d'analyse)
4. Perception de la qualité de ses liens de travail avec les médias
1 obtenir Q5. Pouvez-vous me décrire vos 1 Degré d'initiative
Questions
expériences de m a i l avec les médias?
Informations précises à
46. Comment quaii>ez-vous vos relations de travail avec les ioumalis~es?
1- I
5. Activités actuelles de communication avec les médias
44. Dans vape pavail, quelle place accordez-vous acttcellernent ata activifCs de communication ciuns les midius?
6. Intérêt a mieux travaiIler avec Ies médias
46. Comme in fervenants en santé publique, qzte do if-on faire, ou ne pas faire, face aux nr édius ?
7. Identification
Fin d'entrevue
le dans ces communications
Les activités planifiées Perception de l'impact général des médias Degré d'aisance dans la communication avec les joumalisres Degré de savoir-faire dans les relations avec la presse La perception de la valorisation, dans le d i e u de travaiI, des activités de communication
Organisme Années d'expérience comme médecin spécialiste en santé communautaire Poste actuel Domaine de travail
Autres questions.. . Possibilité de recontacter pour clarifier des commentaires faits Suivi de [a démarche de collecte de données Remerciement
Annexe D : Tests d'association effectués
+ : p < 0,05; variables independantes ++: p50,Ol; 0 variables dependantes +++: p 1; 0,00 1
Abbrtviatirms. pup. pop~tlurron. org. orgunrsme, prolo. prorocolr, ancien: uttcrrttnrr&, ticont # curtrucrs; ini%: rnr/rutnte; cent+' cottructcr plirs; liens: quulrt& des I I ~ I I S , BSSCZ. msez COI I IY~ I ; impp; rttipucr-j~oprtlurron; irnpd: rntycrcr-di!crdeim, saig: surr.Jc~ctroti (g4rrc'rulc); SPI^. SUILTJ.U~IOII (cliu~t~p de rruiwrl); inll: uflrrnce; savt smloir- tuire; aisc: u~suncc. ncriin. ~wr/rttcnce; valor. r~crluris~~iiott; amCl:
Annexe E : Catégories de domaines de travail
Protection
Maladies infectieuses Santé au travail Santé environnementaie Protection Hémovigilance
Organisation des services. administration et évaluation
Organisation des semices Évaluation (recherche évaluative) 4dministratiodgestion Cancer du sein Personnes âgéedaînis Santé mentale Santk internationale
Famille, enfance. jeunesse Promotion/prévention Maladies cardiovasculaires Cancers Maladies chroniques Tabac Prévention des traumatismes Pauvreté
Autres
Dossiers de direction Soins palliatifs, soins a domicile Enquêtes suite à des plaintes ou informations Éditeur Formation Médico-j uridique Éthique Adoption internationale