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La Belgique ... Un Eldorado fossilifère.
Comment ce petit lopin de terre "à l’échelle mondiale" pourrait-il revendiquer un tel honneur ? C’est ce que nous allons essayer de vous montrer au travers cette exposition du C.H.A.M.P. 2015
Mais avant tout … un peu d’histoire !
La Belgique telle un radeau sur une mer déchaînée a fait, en
600.000.000 d’années, une croisière d’environ 20.000 km.
Elle fut bousculée, parfois submergée mais resta toujours
plus ou moins intacte ! Son périple que vous pouvez suivre
sur les cartes de Scotèse a débuté au pôle sud, a traversé les
tropiques et l’équateur pour se retrouver là où nous sommes aujourd’hui. En traversant ces différentes latitudes, elle a
aussi dû se soumettre à de nombreux changements de climat
et de biodiversité.
Un tout petit pays mais une énorme richesse paléontolo-
gique:
La Belgique est une référence mondiale au niveau de
l'échelle des temps géologique.
Les subdivisions que sont le couvinien, le famennien, le
frasnien, le gedinnien dans le dévonien ou le tournaisien, le
viséen, le namurien dans le carbonifère, ou encore l'yprésien dans l'éocène viennent bien de chez nous. Par ailleurs la
Belgique permet d'accéder à une diversité de fossiles appar-
tenant à une échelle du temps extrêmement large et presque
incroyable au vu de sa superficie.
La Belgique du Cambrien à nos jours
Le Cambrien:
Seuls les deux derniers étages sont visibles, l’Acadien - an-
ciennement Devillien (Dv) du Cambrien inférieur &
moyen et le Postdamien – anciennement Revinien (Rv) du
Cambrien supérieur.
A l’époque: La Belgique se trouvait vers les 70° de latitude
sud, faisait partie du Gondwana et était recouverte par la mer,
le climat est de type « tempéré froid » à « polaire ».
La biodiversité: premiers Mollusques, Spongiaires, Bra-
chiopodes et Gastéropodes et surtout les vedettes de l’époque
les Trilobites (Arthropodes).
C’est à cette période que les animaux ont appris à se servir
des éléments chimiques du milieu ambiant pour se constituer
un squelette (exosquelette au début, squelette interne en-
suite).
Peut-être à cause de la situation géographique, on ne ren-
contre que très peu de fossiles : les plus connus sont des
traces de Graptolites (Oldhamia radiata et Oldhamia anti-
qua) et les Trilobites.
Trilobite : Paradoxides sp (paleomania)
Les sols sont composées de phyllades, quartzites, quartzo-
phyllades, schistes phylladeux et arkoses - colorées en vert
par la chlorite, en noir par des produits graphiteux, en rouge
et violet par des composés de fer et de manganèse.
Localisation :
Massif du Brabant (vallées de la Dyle, Senne et Gette) et en
Ardenne (Massifs de Serpont, de Stavelot et de Givonne).
Quelques sites : Hourt, Grand-Halleux, Tubize, Warin-
sart, Oisquercq, Mousty et Villers-la-Ville.
L’Ordovicien:
Compte six séries: l'Ashgillien, le Caradocien, le Llandei-
lien, le Llanvirnien - anciennement le Salmien, l'Aréni-
gien et le Trémadocien.
A l’époque : période très mouvementée. La Belgique va
passer de 70° de latitude sud - sur Gondwana – à 50° de
latitude sud – sur le microcontinent « Brabantia » qui dérive
vers le nord-est. Son sol fut aussi le témoin de grandes modi-
fications puisque les périodes émergées et exondées se sont succédé au fil des variations successives du niveau de la mer.
D’autre part des éruptions volcaniques sous-marines et aé-
riennes ont donné naissance à la fameuse pierre à rasoir « co-
ticule » d’une part et aux épaisses couches de laves de la
région de Quenast.
C’est alors que l’Ardenne s’est soulevée suite à la subduction
du plancher océanique sous le microcontinent Brabantia.
Le climat en a subi les conséquences et est passé du type
« tempéré froid » voire « polaire » à « tempéré chaud ».
La biodiversité est très développée, toutes les grandes
familles sont présentes :
Trilobites, Lamellibranches, Bryozoaires, Brachiopodes
et Crinoïdes mais c’est surtout le Graptolite « Rhabdino-
pora flabelliforme » (anciennement Dictyonema flabelli-
forme) et les Acritarches qui servent à identifier cette
période.
Euryptérides ou Gigantostracés. (MNHN Paris)
Les roches de l'Ordovicien sont surtout des schistes, phyl-
lades, shales et calcaires argileux, quartzo-phyllades et grès
et dans certaines zones des laves. La couleur rouge et viola-
cée des roches est due à la présence de fer et de manganèse.
Localisation et sites :
L'Ordovicien affleure dans le Massif du Brabant (vallées
de la Senne, de la Dyle, de l’Orneaux, de la Mehaigne), la
bande de Sambre et Meuse (Massif de Dave), ainsi que
dans les Massifs de Stavelot, de Givonne et du Serpont.
Le Silurien:
Divisé en 4 séries: le Pridolien, le Ludlowien, le Wenloc-
kien, le Llandovénien.
A l’époque : la Belgique continue son voyage vers le nord et
passe ainsi de +/-50° de latitude sud à +/- 30° de latitude sud.
C’est une période de collisions successives entre les micro-
continents Brabantia, Baltica, Laurentie, France-
Bohême et Avalonia qui finiront à la fin du Silurien, début
Dévonien à former le super continent Laurussie.
Toutes ces collisions sont à l’origine des Calédonides et
aussi de nombreuses éruptions volcaniques. Une mer pro-
fonde et un climat chaud liés avec une activité volcanique
importante donne des sols constitués de puissantes couches
de laves, des tufs et rhyolites. Ce magmatisme se relève du
type calco-alcalin. L’Ardenne est une île. Le climat reste « tempéré chaud ».
La biodiversité s’accroit puisqu’à côté d’une faune aqua-
tique riche en Brachiopodes (Orthis, Leptaena), Crinoïdes,
Trilobites, Orthoceras et Graptolites, la vie sort de l’eau à
la conquête des terres fermes. Les sols du Silurien sont essen-
tiellement formés de phyllades, schistes phylladeux ou quart-
zeux, des gabbros et poudingues.
Localisation :
Le Silurien affleure dans le Massif du Brabant (vallées de la Dendre, de la Senne, de la Sennette et de la Mehaigne), la
Hesbaye, la bande de Sambre et Meuse, ainsi que dans les
Massifs de Stavelot et de Rocroi.
Quelques sites : Grand-Manil, Fauquez, Dave,
Nannine, Oxhe, Ombret, Fosse -la-Ville,
Le Roux.
Crinoïde
Cephalapsis poisson agnathe
Le Dévonien
Divisé en 3 séries subdivisées en 7 étages
Dévonien inférieur qui regroupe: L’Emsien, Le Praguien,
anciennement le Siegénien, Le Lochkovien, anciennement le
Gedinnien,
Dévonien moyen qui regroupe: Le Givétien, L'Eifelien,
anciennement le Couvinien;
Dévonien supérieur qui regroupe: Le Famennien, Le Fras-
nien.
A l’époque: La Belgique continue son périple vers le Nord et
passe de 30° de latitude sud à 18° de latitude sud. Du point de
vue tectonique, c’est une période très active qui commence
puisque presque tous les microcontinents se rassemblent,
durant le Dévonien inférieur, en un seul : la Laurussi.
Ces collisions donnèrent naissance à la chaine de montagne des Calédonides. Par la suite, vinrent encore se greffer les
plaques contenant la France et l’Ibérie, lors du Dévonien
moyen et ce n’est qu’à la fin du Dévonien qu’aura lieu la
collision avec le Gondwana pour former le supercontinent : la
Pangée. Pendant cette période, le relief de la Belgique a été
drôlement bousculé jusqu’à atteindre des sommets à 4000m
pour ensuite être recouverte à plusieurs reprises par la mer.
Le climat a beaucoup évolué pendant cette période : pas-
sant d’un «climat chaud semi-aride avec périodes de
pluies abondantes » (d’où l’érosion) au Dévonien infé-
rieur, moyen et supérieur avec cependant, pendant une
courte période lors du Frasnien par un « climat chaud »
(d’où les récifs coralliens).
Au Lochkovien, (plus connu chez nous comme Gedin-
nien): Une mer peu profonde a envahi toute la région et la
vie est aquatique (Polypiers, Ostracodes, Céphalopodes,
Brachiopodes, Trilobites).
Au Praguien, (plus connu chez nous comme Siegénien):
La mer devient plus profonde et la biodiversité ne change pas beaucoup si ce n’est le développement des Brachiopodes
(plus spécialement des Spirifers), l’apparition de poissons
Ostracodermes (Pteraspis) et des premiers Vertébrés
Agnathes (région de Paliseul).
A l’Emsien : La mer subit une légère régression créant des
paysages plus littoraux voire fluviatiles, ce qui va provoquer
quelques modifications dans la biodiversité: la flore terrestre
progresse et dans l’eau, le régime carbonaté favorise le déve-
loppement de certaines espèces (Pentamerida & Atrypa)
tandis que les Tabulés s’adaptent et forment
d’impressionnants récifs ; les Spirifers sont à leur apogée.
Au Givétien: La mer a atteint le Massif du Brabant, mais est
peu profonde et le climat devient semi-aride. La biodiversité
en prend un coup : les Lamellibranches, Céphalopodes, les
Trilobites et les Brachiopodes diminuent tandis que Poly-
piers, Stromatopores et Gastéropodes abondent.
Au Frasnien: Dans les bassins de Dinant et Namur, une mer
chaude et profonde reposant sur un socle stable favorise
l’édification par les organismes constructeurs de récifs appe-
lés « biostromes » au point de constituer une barrière réci-fale ; les Brachiopodes y atteignent leur apogée en diversité
principalement les Spiriferida (niveau des monstres en Spiri-
fers) et les Atrypa. Par contre dans la partie nord, la mer y est
moins profonde et les eaux plus boueuses et soumises aux
vagues, les organismes constructeurs (Coraux, Crinoïdes et
Algues) forment des récifs en dôme appelés « biohermes ».
Les Brachiopodes y sont de plus petite taille et on y rencontre des Céphalopodes ammonoïdes (Goniatides) et Orthoceras.
Au Famennien: La mer se retire en plusieurs épisodes et
signe ainsi la disparition des récifs et des Brachiopodes y
vivant. Tous les ordres subissent d’énormes pertes en biodi-
versité et en taille à l’exception des Spirifers et des Rhyncho-
nelles. Les poissons se sont néanmoins adaptés aux nouvelles
conditions de vie (eaux saumâtres ou eaux douces) et on
trouve des Vertébrés Gnathostomes (poissons cartilagineux)
en Fagne et à Denée. Par contre, cette nouvelle configuration
a favorisé le développement d’une flore de Gymnospermes
(Lepidodendrons, Calamariées et Filicoïdes).
Vestiges aujourd’hui:
Sols du Lochkovien : roches arénacées argileuses, des
schistes, des grès et des poudingues.
Quelques sites : Muno, Mondrépuits, Oignies, Fépin.
Sols du Praguien : grès, schistes et quartzites.
Quelques sites : Villé, Anor, Houffalize, Mirwart, Acoz.
Sols de l’Emsien : grès, schistes et poudingues.
Quelques sites : Hierges, Pesche, Hampteu, Wépi
Sols de l’Eifelien : calcaires argileux, schistes, grès rouges
ou verts, calcaires et poudingues.
Quelques sites : Couvin, Jemelle, Wellin, Xhoris, Nismes.
Sols du Givétien : schistes gréseux, grès et dolomies mais
surtout des calcaires et calcschistes.
Quelques sites : Wellin, Resteigne, Alvaux, Beauraing.
Sols du Frasnien : dans les bassins de Dinant et Namur, des
calcaires fins et argileux tandis que dans le nord, ce sont des schistes fins et noduleux, des calcaires et dolomies. C’est
durant le Frasnien que se sont constitués les plus beaux
marbres de Belgique.
Quelques sites : Frasnes, Nismes, Tailfer, Bovesse, Biron,
Pétigny, Philippeville, Lustin, Matagne.
Sols du Famennien : principalement des schistes et des grès.
Quelques sites : Marche-en-Famenne, Aye, Senzeille,
Monfort.
Cyrtospirifer Barvaux
Le Carbonifère Partagé en 2 sous-systèmes subdivisés en 5 séries :
Le Dinantien, lui-même divisé en 2 séries:
Le Viséen, Le Tournaisien.
Le Silésien (anciennement Houiller), lui-même divisé en 3
séries: Le Stéphanien, Le Westphalien, Le Namurien.
A l’époque : la Belgique qui se situe à environ 18° de lati-
tude sud continue son voyage vers le nord, passe l’équateur
pour terminer au environ de 8° de latitude nord.
Du point de vue tectonique, c’est un période de forte activité
puisque la plaque ibéro-française rencontre brutalement la Laurussie, c’est l’origine des Hercynides et du soulève-
ment de la région de l’Eifel tandis que le nord continue à
s’abaisser.
Le climat, au début du Carbonifère est « semi-aride subtro-
pical » se modifiera en climat « tropical chaud et humide » au
passage de l’équateur et redeviendra « semi-aride » à la fin.
Au Tournaisien : en deux transgressions, la mer tropicale
reconquit les bassins de Dinant et de Namur et réduit le Massif de Brabant ; c’est le retour de conditions franchement
marines : les Spirifers subsistent, les Productus apparaissent,
les Crinoïdes, Stromatopores et Bryozoaires forment des
récifs tandis que les Trilobites sont sur le déclin.
Au Viséen : la mer se retire laissant des eaux calmes de
moins en moins profondes.
Les Stromatopores et Crinoïdes sont toujours abon-
dants mais à côté, apparaissent des Productus à
longues épines, des Méduse, des Oursins et des Pois-
sons; c’est une nouvelle faune riche et variée qui ar-rive suite aux conditions environnementales plus favo-
rables et qui a donné des fossiles superbement conser-
vés (collection de Maredsous).
Au Namurien : une mer peu profonde s'installe à
nouveau dans les Synclinoria de Namur et de Dinant
mais vient cette fois du nord ; quelques terres restent
émergées et montrent une origine fluvio-deltaïque.
On y trouve une faune marine bien caractérisée (Go-
niatites) et les périodes continentales amènent une flore soit allochtone flottée, soit autochtone (houille)
qui annonce les grands groupes du Westphalien; les
premiers insectes apparaissent.
Au Westphalien : la mer se retire de notre territoire
laissant place aux lagunes et bassins deltaïques mais
une dizaine de brèves incursions marines se produisent
provoquant des cycles répétés de formation de la
houille.
Les animaux d'eau douce (Carbonicola, Naïadites) se
rencontrent à de nombreux niveaux de charbon tandis les espèces d’eaux marines (Lingules, Goniatites, Pro-
ductus) se raréfient. La végétation se développe en
nombre et en variété (Fougères, Lépidodendrées, Sigil-
lariées et Calamitées).
Vestiges aujourd’hui :
Sols du Tournaisien : principalement des calcaires, dits "calcaires carbonifères", formés par l'accumulation de Cri-
noïdes (le fameux "petit granit") mais aussi des dolomies et
des schistes.
Quelques sites : Hastière, Landelies, Yvoir, Flémalle,
Antoing et Maredsous.
Sols du Viséen : sédiments carbonatés fins (Marbre noir de
Dinant), évaporites, calcaires compacts de couleurs noirs,
gris et bleus, stratifiés ou oolithiques, dolomies et roches
schisteuses parfois charbonneuses mais peu abondantes.
Quelques sites : Lives, Anhée, Seilles, Waulsort, Theux et
Richelle.
Sols du Namurien : schistes fins, grès plus ou moins gros-
siers, phtanites, calcaires et ampélites ainsi que des veinettes
de houille.
Quelques sites : Chokier, Andenne, Bioul, Blaton, Ma-
lonne et Theux.
Sols du Westphalien : schistes, schistes houillers et grès souvent grossiers ; ils constituent la majorité des terrains
houillers de Belgique.
Quelques sites : Régions de Charleroi, de Mons et de
Liège, Winterslag.
Le Permien
Est la dernière période du Paléozoïque.
A l’époque: la Belgique continue son périple vers le nord et pass de 8° de latitude nord à environ 21° de latitude nord.
Le climat est maintenant de type « désertique chaud et sec »
entrecoupé de périodes de pluies abondantes (érosion).
Le Permien n’est connu en Belgique que par des sondages en
Campine et des dépôts dans la région de Malmédy. La mer a
disparu ne laissant que des lagunes. La faune marine est
pauvre en espèces mais très abondante en nombre.
Vestiges aujourd’hui: Les sols sont des conglomérats
d’origine fluviatiles et quelques dolomies et calcaires coquil-
lers. Quelques sites: Helchteren, région de Stavelot - Mal-
médy. Aucun fossile du Permien en Belgique… les fossiles du Pou-
dingue de Malmedy étant des fossiles importés des systèmes
antérieurs.
Le Trias
Est divisé en 2 étages : le Rhétien, le Keuper.
A l’époque: la Belgique passe de 21° à 37°de latitude nord et
se situe sue la Pangée. Une mer épicontinentale transgresse
depuis l'Allemagne en avançant vers le Luxembourg et la Lor-
raine.
Le climat est chaud et sec avec des périodes de moussons
l’été, donc pluies abondantes.
La biodiversité: la flore est dominée par les Conifères, les
Prêles et les Fougères, la faune marine se limite à aux Lamelli-
branches et quelques Brachiopodes tandis que dans la lagune,
on retrouve aussi des Poissons, Reptiles primitifs et déjà des
Mammifères primitifs.
Vestiges aujourd’hui : Les sols du Keuper sont constitués de
grès et des psammites rouges surmontés par des marnes rouges
et vertes dont certaines gypsifères entre coupées de bancs de dolomie blanchâtre.
Au Rhétien, ce sont plutôt des grès tendres, des marnes, des
argiles noires et des sables.
Voltzia heterophylla (Paleomania)
Simesaurus sp (Paleomania)
Localisation : dépôts triasiques très limités au bord Sud-Est de
l'Ardenne.
Quelques sites : Mortinsart
Le Jurassique
Se divise en 3 séries :
Le Malm (absent en Belgique), Le Dogger, Le Lias.
A l’époque : la Belgique passe de 37° à 39° de latitude nord,
l’océan Atlantique commence à séparer le Gondwana et la
Laurasie sur laquelle se situe la Belgique. La mer ne recouvre
plus que la portion extrême sud-est du pays ; les transgressions et régressions se succèdent au fils des variations climatiques
avec ensablement des côtes sud ardennaises.
Le climat de type subtropical chaud, avec des épisodes froids,
au début passe progressivement vers un type semi-aride avec
de grandes différences entre les saisons sèches et humides d’où
une érosion importante.
La biodiversité : la flore est surtout marquée par le dévelop-
pement des Gymnospermes. La faune est extrêmement riche en
Céphalopodes (Ammonites et Bélemnites), Lamellibranches,
Gastéropodes, Crinoïdes et Polypiers hexacoralliaires mais aussi des Reptiles, Crocodiliens, Plésiosaures, Sauropodes et
Stégosaures.
A remarquer que si le Jurassique est la grande période des
Dinosaures, on n’en trouve aucune trace chez nous.
Vestiges aujourd’hui : les sols sont principalement des
marnes, des sables, des calcaires et marnes avec nodules ferru-
gineux (minette) mais aussi des argiles et des schistes bitu-
meux.
Localisation : dans l’extrême sud de la province de Luxem-
bourg.
Quelques sites : Metzert, Florenville, Orval, Messancy,
Aubange, Grandcourt, Athus et Halanzy.
Le Crétacé:
Le Crétacé inférieur se divise en 5 étages :
Le Turonien, Le Cénomanien, L'Albien, Le Wealdien et le
Barrémien.
Le Crétacé supérieur (Sénonien) se divise en 4 étages :
Le Maastrichtien, Le Campanien, Le Santonien, Le Conia-
cien
A l’époque : la Belgique se promène entre les 39° et les 43° de
latitude nord, bien installée sur l’Eurasie qui se distancie de
plus en plus de l’Amérique du Nord suite à l’élargissement de
l’Atlantique. L’Afrique entre en collision avec l’Europe, les
Alpes naissent et une inversion tectonique commence.
Le climat et la biodiversité sont fort fluctuants et ces chan-
gements sont dus aux fluctuations du niveau des mers en fonc-
tion des glaciations.
Au Wealdien : Une régression marine provoque des dépôts de types continentaux et deltaïques et un phénomène karstique
provoque des puits naturels suite à la dissolution des calcaires
dinantiens (cfr le cran des Iguanodons à Bernissart). La faune très riche est constituée de Dinosauriens, d'Amphibiens, de
Crocodiliens, de Tortues et de Poissons. La flore renferme
des végétaux terrestres (cônes de Pins, bois silicifiés).
A l’Albien : La mer ne semble pas avoir dépassé la région Montoise, c’est un golfe marin étroit et profond qui laisse des
dépôts à caractère littoral. La faune est composée principale-
ment de Mollusques à coquilles calcaires remplacées par la
calcédoine. On y retrouve des Gastéropodes (Turritella), des
Lamellibranches (Trigonia, Corbula) et débris de Poissons.
La flore a fourni des troncs d'arbres "flottés" complètement
silicifiés.
Au Cénomanien: La mer revient et déborde au Nord et au Sud
du Bassin de Mons, montrant des faciès à caractère littoral. La
faune associe des Echinides, des Brachiopodes (Terebratu-
la), des Gastéropodes (Pleurotomaria), des Lamellibranches
(Pecten, Ostrea).
Au Turonien: La transgression marine continue dans le Hai-
naut mais marque un temps d'arrêt à la fin du Turonien.
La faune est peu variée, représentée par quelques Echinides
(Micraster), des Brachiopodes et des Lamellibranches. Une
faune ichthyologique est en outre rencontrée avec des Requins
(Oxyrhina, Lamna) et des Raies (Ptychodus).
Au Sénonien: Cette série, regroupant les étages du Coniacien,
du Santonien, du Campanien et du Maastrichtien, est marquée
par une modification importante de la sédimentation : l'élément
crayeux remplace la dominante terrigène. Tandis que la mer du
Bassin de Paris recouvre celui de Mons, la mer venant de
Westphalie transgresse le pays de Herve et du Limbourg.
Au Coniacien: Faune peu fossilifère au début mais sa partie
supérieure est plus riche surtout en Poissons et en Reptiles.
Au Campanien: Les faunes sont relativement riches et se
distinguent par leur faciès crayeux. On y trouve des Foramini-
fères, des Polypiers, des Echinides, des Gastéropodes, des
Dibranchiaux, des Lamellibranches, des Spongiaires, des
Poissons et des Crustacés.
Au Maastrichtien: La plus grande extension marine du Créta-
cé mais sa partie supérieure de cet étage est marquée par une
importante régression marine. La faune fait partie d'une des
plus riches du Crétacé. Elle est constituée de Polypiers (Pen-
tracrinus), d'Echinides (Echinocorys, Hemipneuste), de
Brachiopodes (Crania, Terebratula, Magas), de Gastéro-
podes (Turitella, Xenophora), de Lamellibranches (Neithea,
Ostrea), de Nautiloïdes, de Poissons (Squatina, Lamna, Co-
rax), de Bélemnites et de Mosasaures.
Vestiges aujourd’hui:
Sols du Wealdien : des graviers, des sables, des argiles plas-
tiques et ligneuses.
Quelques sites : Bernissart, Hautrage, Baudour.
Sols de l’Albien : des grès calcarifères, de grès silicieux con-
nus sous le nom de "meule de Bracquegnies", de marnes et de
sables.
Quelques sites : Bracquegnies.
Sols du Cénomanien : des calcaires glauconifères remplis de galets de roches paléozoïques (poudingue appelé "Tourtia de
Tournai") et des marnes glauconieuses.
Quelques sites : Harchies, Chercq.
Sols du Turonien: des marnes crayeuses, des craies riches en
silex appelées "rabots" et des craies silicifiées appelées "meu-
lière".
Quelques sites : Hautrage, Saint-Denis.
Sols du Coniacien : craie blanche légèrement grisâtre conte-
nant des rognons de silex bigarrés de noir, de gris et de blanc ; un autre faciès renfermant une argile chargée de grains verts de
glauconie (Lonzée) marque l'extension de la mer au Nord de la
Meuse.
Sols du Campanien : à sa base un gravier formé de cailloux
primaires, recouvert de sables glauconifères suivis de craies
grossières contenant de nombreux silex.
Quelques sites : Harmignies, Obourg, Saint-Vaast, Ciply,
Lixhe et Hallembaye.
Sols du Maastrichtien : dans le bassin de Mons, la mer a
déposé de la craie phosphatée granuleuse de teinte brune ou grise ; dans le Brabant oriental et en Hesbaye, la mer maas-
trichtienne a déposé des craies plus ou moins riches en silex
surmontés par des tuffeaux. Les Hauts plateaux de l'Ardenne
sont également submergés, mais les dénudations post-crétacées
n'ont laissé que des conglomérats de silex (Hautes-Fagnes).
Quelques sites : Harmignies, Ciply, Eben-Emael, Haccourt
et Lixhe.
Le Paléogène est divisé en 3 séries:
l'Oligocène, subdivisé en 2 étages: Le Chattien, Le Rupelien.
l'Eocène, subdivisé en 4 étages: Le Priabonien (mieux connu
comme Tongrien), Le Bartonien, Le Lutétien (mieux connu
comme Bruxellien), L'Yprésien.
le Paléocène, subdivisé en 3 étages: Le Thanétien, Le Sélan-
dien (mieux connu comme Landénien), Le Danien (mieux
connu comme Montien).
A l’époque : La Belgique, bien ancrée dans l’Europe, se situe
entre 43° et 45° de latitude nord. Globalement le climat se
refroidit mais la fin du Paléocène et le début de l'Éocène est
marquée par une remontée des températures particulièrement
rapide, la température de surface des océans augmente de 5 °C
à 8 °C en quelques milliers d'années.
Paysage et biodiversité:
Au Danien (connu comme Montien) : la mer recouvre le Bas-
sin de Mons.
Au Sélandien (connu comme Landenien) : la mer recouvre la
Belgique de l’ouest jusqu’au Synclinorum de Namur.
La faune se compose de rares Brachiopodes, de quelques
Echinidés, de Gastéropodes (Aporrahïs, Cerithuim), de La-
mellibranches (Pinna, Leda), de Poissons (Oxyrhina, Lam-
na) et de Tortues. Une riche faune de Mammifères a été dé-
couverte, comprenant des Primates et des Rongeurs.
La flore a fourni des restes végétaux dont des morceaux de
troncs d'arbres silicifiés.
A l’Yprésien : la mer inonde les Flandres, le Hainaut et le
Brabant ; le Panisélien ne s'observe que dans la vallée de la
Senne entre Harmignies et le nord de Bruxelles.
La faune est caractérisée par des Nummulites, des Gastéro-
podes, des Lamellibranches (Ostrea, Nucula), des Poissons
(Myliobatis, Galeus) et des Crustacés.
Au Lutétien (connu comme Bruxellien) : la mer, venant du
Nord, s'étend jusqu'au Bassin de Paris et recouvre les Flandres,
le Brabant, le Hainaut et l'Entre-Sambre-et-Meuse. La faune est riche et variée renfermant des Gastéropodes (Sassidaria,
Turbinolia) et des Céphalopodes (Nautilus). La faune ich-
thyologique est particulièrement bien représentée (Oxyrhina,
Myliobatis, Notidanus, Squatima, Carcharodon, Galeus,
Raja).
Vertèbre de requin
Lamna
Anomotodon novus
du Thanétien
Au Bartonien : la mer se retire, laissant des traces au flanc de
collines au Nord-Ouest de Bruxelles, au Mont Kemmel, au
sommet du Mont-Saint-Aubert.
La faune est composée de Foraminifères (Nummulites), de
Polypiers, d'Echinides, de Gastéropodes (Xenophora, Cas-
sidaria), de Lamellibranches (Chlamys, Astarté, Corbula), de
Poissons et de Tortues.
Au Priabonien (connu comme Tongrien) : la mer recouvre
une grande partie de la Belgique depuis la Dyle jusqu'à la
Meuse, au Nord des Flandres et de la Hesbaye.
La faune est constituée de Foraminifères, de Brachiopodes,
d'Annélides, de Gastéropodes, de Lamellibranches et de Poissons. Cette faune présente un caractère saumâtre ou es-
tuaire.
Au Rupelien : la plus importante des transgressions de
l'époque Cénozoïque, avec des dépôts de type détritique, dans le Nord-Est de la Belgique. La faune est très riche. Elle a
fourni, notamment des Gastéropodes (Aparrhaïs, Xenopho-
ra), des Lamellibranches (Leda, Arca, Cyprina), des Crus-
tacés (Coeloma, Homarus), des Poissons (Carcharodon,
Notidamus, Isurus) et des Tortues.
Au Chattien : la transgression chattienne n'a laissé que peu de
vestiges en surface, quelques lambeaux isolés sur les deux
rives de la Meuse. En sondage, le Chattien existe en Campine
et affleure au Bolderberg.
Vestiges aujourd’hui :
Sols du Danien (Montien) : des calcaires grenus, des sables, des tuffeaux, des marnes et des argiles noires.
Quelques sites : Ciply, La Malogne.
Sols du Sélandien (Landenien) : des sables argileux glauco-
nieux, des tuffeaux et des lignites.
Quelques sites : Orp-le-Grand, Lincent, Hoegaarden,
Chercq, Angres.
Sols de l’Yprésien : un cailloutis basal recouvert de sables
surmontés par des argiles plastiques ; le Panisélien est formé de
sables glauconitiques et argileux ainsi que de grès silicieux.
Quelques sites : Gent, Mont Panisel, Mont Héribu, Harmi-
gnies.
Sols du Lutétien (Bruxellien) : un gravier basal recouvert de
sables grossiers contenant des lits de grès calcareux (Ledien).
Quelques sites: Woluwé, Aalter, Zaventem, Balegem.
Sols du Bartonien : un gravier fin recouvert de sables quart-
zeux riches en micas et en glauconie et puis par une argile sableuse.
Quelques sites : Wemmel, Asse, Mont Kemmel.
Sols du Priabonien (Tongrien) : des sables fins micacés,
suivis par des sables argileux et par des marnes.
Quelques sites : Neerreperen, Hénis, Boutersem.
Sols du Rupelien : superposition de gravier sableux très fin,
de sable blanc, d’une argile gris bleu plastique et enfin de sable
fin argileux. C'est dans cette argile carbonatée que se trouvent
les septarias dont certaines ont leurs fissures tapissées de pyrite
irisée.
Quelques sites : Boom, Terhagen, Saint-Nicolas, Reet et
Steendorp.
Sols du Chattien : de sables blanc jaunâtre, micacés contenant
des silex à sa base.
Quelques sites : Boncelles, Rocourt, région de Voort.
Le Néogène est divisé en 2 séries :
Le Pliocène, divisé en 2 étages: Le Plaisencien, Le Zancléen
(connu comme Scaldisien)
Le Miocène, divisé en 6 étages dont 2 seulement en Belgique:
Le Messinien (connu comme Diestien), Le Tortonien (con-
nu comme Anversien).
A l’époque : La Belgique remonte encore un peu vers le Nord
pour atteindre les 50° de latitude nord (position actuelle).
Le climat de type tempéré et humide continue à se refroidir.
Paysage et biodiversité :
Au Miocène : un léger basculement vers le nord-ouest pro-voque le relèvement léger des plateaux d’Ardenne, Condroz et
Herve donnant naissance à un réseau hydrologique proche de
l’actuel. Au nord, la mer envahit jusqu’au Massif de Brabant.
La faune invertébrée, très variée, se compose de Foramini-
fères, de Polypiers, d'Echinides, de Brachiopodes (Terebra-
tula), de nombreux Gastéropodes (Cassidea, Scaphella) et
de Lamellibranches (Pecten, Arca, Glans, Astarté). Pour les
vertébrés, ce sont les cétacés et les poissons qui abondent.
Au Pliocène : la mer se retire sauf dans la région d’Anvers. La
faune est fort semblable à l’actuelle et se compose de Gasté-
ropodes (Emarginula, Capulus, Neptunea, Sipho), des La-
mellibranches (Pinna, Pecten, Ostrea, Panopaea, Mya), des
Poissons (Oxyrhina, Carcharodon, Scyllium, Physodon) et
des Cétacés.
Vestiges aujourd’hui:
Sols du Miocène : des sables noirs glauconieux recouverts par
des sables graveleux et, au Messinien des sables fins micacés.
Quelques sites : région d’Anvers, Kallo, Doel, Turnhout.
Sols du Pliocène : gravier à ossements et sables grisâtres
ou jaunâtres.
Quelques sites de référence : Anvers,Verrebroeck, Katten-
dijk, Doel.
Mammifère Miocène Port d'Anvers (Paleomania)
Fossiles divers, Néogène, Port d'Anvers (Paleomania)
Cosmopolitodus hastalis, Néogène,
Port d'Anvers (Paleomania)
Le Quaternaire est divisé en 2 séries :
L’Holocène (connu aussi comme Flandrien),
Le Pléistocène.
A l’époque : la Belgique a atteint sa position actuelle et subit
les grandes glaciations ; les glaciers atteignent les 40° de lati-
tude avec une épaisseur de glace jusqu’à 1.500 mètres. Le
niveau des mers fluctue donc pendant les périodes interglaciai-
res et nous vivons actuellement dans la période interglaciaire
suivant la dernière glaciation dite de Würm. Le climat s'est
réchauffé.
Biodiversité : La flore et la faune sont forts comparables
avec aujourd’hui si ce n’est la disparition des grands mammifè-
res (Mastodonte, Mammouth, tatou géant, ours géant...) et que
l'Homme a commencé à tout chambouler pour son bien-être…
au détriment de nombreuses espèces animales et végétales.
C’est aussi la phénoménale évolution des Hominoïdes et l'ap-
parition de l'Homo sapiens. Cette période correspond avec le
début de la Préhistoire… et cela c’est un autre conte !!!!
Vestiges aujourd’hui: Sols du Quaternaire : des sables fins et
des argiles.
Quelques sites : région de la Campine anversoise et de la
côte
Mammouth de Lierre (Irsnb)
Crane de mammouth (Irsnb)
Smilodon (Irsnb)
Crane d’ours des cavernes Sclain (LVB)
La Belgique...
Un eldorado fossilifère