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19 octobre 2012 journal de la maison des arts de la parole la birette chroniques michel hindenoch mathieu lippé le cercle et demain !

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19 octobre 2012

journal de la maison des arts de la parole

la birettechroniques

michel hindenoch mathieu lippé

le cercle

et demain !

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Notes de l’éditrice1  Yannick Jaulin présentait Jaulin en scène, hier soir, au Foyer du Théâtre Outremont, à Montréal. (C’est vous dire toute l’ubiquité de la birette, quand elle se met à rêvasser.)

2 Au même moment, Robert Seven-Crows Bourdon racontait La sagesse de l’eau au Centre culturel Pierre-Gobeil.

3 Guth DesPrez, dont l’imaginaire est tout rempli de la guerre de 14-18, contait au Café The Singing Goat, pour un 5 à 7.

4 Et Joujou Turenne, conteuse d’origine haïtienne, a présenté Ti-Pinge à la Maison des arts de la parole.

Hier j’étais fatiguée, alors j’ai pris le programme de la journée et j’ai joué à faire des ponts… comme les en-fants au bord de la rivière qui font des ponts de pierres, comme les en-fants d’autrefois qui font des ponts de bois… et je me suis assoupie en rêvant de ponts…

D’abord il y avait Yannick Jaulin dans une Renault 121. Il sortait du bal des pompiers de Pougne-Hérisson (le St-Elie-de-Caxton français). Yannick a raté le pont au-dessus du Palais (c’est la rivière) et il est sorti en disant n’importe quoi : le conte permet-trait d’ouvrir ses sept chakras… et au-dessus de lui, il y avait sept cor-beaux qui croassaient en faisant « Cha kras, chakras… »

Et le visage de Bob Bourdon m’est apparu juste derrière les sept cor-beaux2. Bob le respect, je me sou-viens de lui sur une plage, il saluait les oiseaux dans le vent de l’océan, c’était en Normandie… les plages

nor mandes, la guerre, la deuxième, la première…

Depuis que j’ai emprunté le chemin des âmes de Joseph Boyden, je ne peux oublier le frère de Bob (ou son cousin, peu importe), Elijah, qui lui aussi voulait construire des ponts en traversant l’océan… 14-18 et la mous-tache tremblante et les yeux humi-des de Guth qui arpente les tran-chées à la recherche d’humanité…3

Les tranchées, le Grand Meaulnes, Alain Fournier : une fenêtre ouverte sur une cour d’école et tous les élè-ves  : « hibou, chou, caillou, genou, bi jou, pou et joujou »… Joujou, le feu, la flamme, Haïti, d’autres chemins des âmes et d’autres ponts, doulou-reusement humanitaires…4

Il y a tellement de ponts entre nous… et il nous en reste tellement à cons-truire… Heureusement que les contes nous aident…

La birette… comme un trait d’union

Créé en septembre 2012, pour le lancement officiel de la Maison des arts de la parole (anciennement nommée Productions Littorale), Le porte-voix prend le plus souvent la forme d’un bulletin web mensuel. Pour toute la durée du festival, il se métamorphose en un véritable journal, imprimé quotidiennement. Un projet réalisé en collaboration avec le cercle des conteurs des Cantons de l’Est, grâce au soutien finan­cier de la Ville de Sherbrooke et du Conseil des arts et lettres du Québec.

DirECtion Et réDaCtion

sophie jeukens

CoLLaboratEUrS

la birette, sophie prévost, jean doyon, carine kasparian, jean-sébastien dubé,michel fisch,éric gauthier

DESign graPhiQUE

maïa pons

iMPrESSion imprimerie a. beaulieu, sherbrooke

journal de la maison des arts de la parole

Par l’œillard de la biretteBirette > revenant qui prend la forme d’un animal fantasti­que et qui vient chatouiller l’âme des festivals anciens.

Par l’œillard de la birette > expression imagée signifiant « par le petit bout de la lorgnette ».

Chaque jour la birette posera son œil sur le festival, essayant de vous faire découvrir ce que vous n’avez pas pu voir ou per cevoir ou sentir… à sa façon de birette, discrète et invisi­ble, espiègle et délurée…

par jean doyon

Parole voyageuse, singulière, bilin­gue, rassembleuse et touchante; voilà quelques­uns des qualifica tifs qui venaient à l’esprit hier soir à l’is­sue des prestations présentées au café The Singing Goat dans le cadre des 5 à 7 du festival Les jours sont contés.

Rempli à sa pleine capacité, le lieu a vibré aux mots de Guth Des Prez et à ses digressions sur les forêts tricentenaires de sa Normandie na ­tale, aux péripéties rocamboles­

ques racontées par Jean­Luc Bou­tin entourant les difficultés à dis­poser du cadavre d’un vicaire dont l’appétit pour les choses de la chair aura précipité la fin, et à la finesse d’Ann Rothfels qui, telle une den­tellière, a tissé son conte à partir de mots empruntés à son père en une courtepointe de souvenirs où la parole se faisait tendre et sincère. Suivait une 2e partie entièrement consacrée à un micro libre auquel ont participé Frère Ours, Michel Thi bault, Jany et Xavier Neveux, Claude Hamel, Élizabeth Calandry et Betty Bednarski.

Dans sa présentation, la directrice des communications de la Maison des arts de la parole, Sophie Jeu­kens, a souligné avec justesse le caractère chaleureux de l’événe­ment. S’agissait­il de la convivialité joyeuse qui régnait dans le café? de l’humour bon enfant de Guth? des tribulations de Jean­Luc? de la poésie délicate de Ann? des contes entendus au micro libre? Ou, plus prosaïquement, de la chaleur se dé gageant des fourneaux? Diffi­cile à dire! J’opterais quant à moi pour le sourire irradiant de Jackie, la chef proprio.

par sophie prévost

La musique commence, Joujou entre en scène et me voilà conquise. Il nous suffit de nous abandonner à son univers. Je vois encore les yeux ronds et la bouche ou verte de cet enfant, assis dans la première rangée. Nous étions captivés par le charisme de notre hôte haï­tienne et pour cause, elle nous en mettait plein la vue. D’abord avec son excellent violoncelliste, Charles « des étoiles » Van Goidtsenhoven, croisé alors qu’elle com­plétait ses 872 tours autour de la terre. Ensuite avec ses danses et ses chants, auxquels nous étions invités à participer. Sans oublier ses instruments insolites qui nous offraient les crépitements du feu et le bruit de l’eau qui coule.

Ce soir, Joujou Turenne nous a raconté l’histoire de Ti­Pinge, maltraitée par sa parente éloignée, Madame M., et menacée d’être vendue à Grand­Bois, un être plus grand que les arbres et mince comme un bâton de spaghetti. Un conte tout en simplicité, raconté avec beaucoup d’humour. Quand je me suis assise, je n’avais pas prévu imiter l’écho des chants de Grand­Bois qui gambade dans la forêt. Je ne pensais pas que je crie­rais à l’intention de Madame M. que c’est une femme

Méchante, Mauvaise, Malveillante et Menteuse. Par­dessus tout, je ne m’imaginais pas qu’on m’inviterait à réfléchir au sort des enfants maltraités. Ceux d’Afrique, oui, mais ceux d’ailleurs aussi, tout près. Bonne idée de faire réfléchir ton public captivé, Joujou. Et dommage que tout ne se règle pas aussi facilement que dans les contes.

Hier soir au Café singing goat : so niCe !

raConte-moi enCore, JouJou !

5 à 7Michèle Rousseau, Josée Courtemanche, Véronique Suzanne17h, Auberge La Caravane

Cœur de bois et langue d’amourGuth DesPrez20h, Maison des arts de la parole

Tristan et IseultStéphanie Bénéteau 20h, Salle du Parvis

Les Mille et une nuitsJihad Darwiche22h, Pavillon des arts et de la culture de Coaticook

joujou et charles, par nadja billard

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michel hindenoch

michel,par guth desprez

matHieu liPPéconteur

par sophie jeukens,

un voyage dans l’humaginaire

quand il parle, y’a pas d’autre choix que d’écouter.et on s’essouffle, presque, à écouter. à entendre se tisser à mesure et s’entrelacer les fils de l’histoire, les sons qui se changent en mots, qui se changent en phrases, qui font sens de partout.

il est un peu inclassable, mathieu. mi­conteur, mi­chanteur, mi­poète, c’est un peu le pen­dant moderne de ces créatures mythiques — mi­hu­maines, mi­animales — qui mêlaient le réel et l’ima gi­naire.dans son corps d’homme, il trimbale en cachette plus de rêves qu’il n’est permis.et dans son baluchon, une tradition orale millénaire. alors il slame, jonglant avec les mots, en héritier des trou ba­dours. t’sais, au moyen-âge. quand t’étais sur le parvis de l’église. que les gens sortaient de la messe pis que t’avais juste ton poème pour les convaincre de te donner de quoi manger. j’imagine que t’avais à peu près ça, trois minutes.c’est là, dans le petite monde du slam, que je l’ai rencon­tré. au gré des quelques scènes que nous avons partagées.

et en voltigeur du verbe, il n’a jamais cessé de m’étonner.

parce qu’il incarne le sens même du mot slam. claquer. balancer aux oreilles, en toute intensité.capable de tordre les mots toutes les trois secondes, sans jamais perdre le fil, l’essence, sans jamais manquer de carburant pour cabrer le sens, il slalome sur la langue, jusqu’au carambolage.

il en a raflé, des honneurs sur son passage.champion du grand slam 2008, en solo. deuxième place à la coupe du monde de slam en 2009. victoire aux jeux de la francophonie 2009, chez les conteurs. et tout juste l’an dernier, gagnant du festival de la chanson de granby.

malgré tout, chez lui, l’instinct guerrier ne reste toujours qu’un instant. et ne surpasse jamais la sincérité qui le pousse au partage de sa voyageuse parole.comme au soir du grand slam, en 2008, où nous étions seize poètes de quatre régions du québec, rassemblés.une fois la compétition terminée, voilà que mathieu, mé­daille d’or au cou, installe une chaise au milieu du cercle, nous sommant d’y grimper pour re­faire sonner nos mots.comme s’il manquait encore quelque chose. comme si le partage était pour lui un besoin. jamais tout à fait comblé.

direCtriCe des CommuniCations de la maison des arts de la Parole

miCHel HindenoCHconteur

par carine kasparian,

Il est l’ami du silence. Il photogra-phie les figures à travers le reflet du verre, l’écorce de l’arbre et l’ombre de la pierre. Il cherche les visages. Il in ter roge les échos des récits d’an -tan. Il pé nètre dans leurs mers, dans leurs forêts et dans leurs vents. Il é cou te der rière leurs bruissements, il attend.

Tout à coup, il entend son murmu-re, c’est elle qui l’appelle. L’histoire presque oubliée tapie dans la pous-sière d’un livre ou dans la voix des anciens. Sa source est effacée, son sentier quasiment disparu, quasi-ment mais pas tout à fait. S’il l’a en-tendue, c’est qu’il la reconnaît. Elle lui parle depuis le commencement. Il en ramasse les traces une à une

et se laisse joyeusement égarer dans le labyrinthe de ses pas. Il lui offre le gîte, l’accueille, la berce, l’interroge, rit avec elle. Quand elle se sent bien chez lui, elle lui chuchote des lieux qu’elle a traversés, des personnages qui l’ont habitée, elle lui montre le chemin des ancêtres. Il la suit. Pour qu’elle reste vivante, il la partage. Et pour la partager, il lui redessine des traits. Plasticien, il transforme la ma-tière. Il lui donne sa propre musique, son rythme, sa voix, ses instruments, sa cithare, sa flûte de pan, il lui offre même son visage. Il se métamor-pho se, il est Renart, corbeau, Prince Serpent, vieille sorcière, reine, tau-reau ou enfant. L’œil sage, grave ou malicieux, il nous emporte dans l’é-mer veillement. Funambule, il marche

sur le fil qu’il déroule de l’instant. Il est à la fois celui qui cons truit la tra me de l’histoire et celui qu’elle surprend.

Parce que sa parole qui chante est avant tout une parole qui écoute, par ce qu’il habite les mots comme il habite le silence, Michel Hindenoch nous montre non seulement que le con te est un art du vivant, mais que c’est aussi un art d’être vivant.

Conteuse

Nous, gens du sensible, nous sommes en guerre civile permanente. 

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Né en 2003 du besoin de cas ser  des contes et d’expérimen ter avec filet , le Cercle des conteurs des Can tons de l’Est se réunit tous les premiers mardis du mois. Générale-ment, une période où sont échan-gées des nouvelles est suivie d’un temps où ceux qui le souhaitent peu vent raconter et recevoir des com men taires de leurs pairs. Cette rétro action amicale leur permet de peaufiner leurs histoires avant d’af-fronter le « vrai » public.

Il s’agit donc d’un espace créé par et pour des passionnés qui y prati-quent et discutent de leur passion. Toute personne en mesure de dé-montrer le sérieux de sa démarche (en ayant suivi de la formation en conte, en ayant déjà de l’expérien-ce ou en se démarquant lors de soi-rées micro libre) peut se faire par-rainer par un des membres actifs et être invitée à se joindre au Cercle à son tour. Bon an, mal an, le Cercle compte environ une vingtaine de membres, dont une douzaine de

membres plus actifs. Le sentiment d’appartenance au Cercle est très fort chez les membres et les liens d’amitié qu’ils tissent entre eux vont souvent au-delà de la pratique artistique.

Depuis ses débuts, le Cercle existe dans une véritable relation de syner-gie avec les Productions Littorale (aujourd’hui la Maison des arts de la parole), qui prêtent gracieusement leur magnifique salle pour les ren-contres du Cercle et incorporent ses activités dans leur programmation.

En effet, des membres du Cercle ani-ment des soirées micro libre men-suel les dans divers lieux de la ville de puis plusieurs années. Elles se tien nent les seconds mardis du mois au Salon de thé L’Arbre à palabre, dont l’ambiance unique invite au vo yage. Se sont ajoutées, en 2007, des soirées professionnalisantes avec duo de conteurs programmés, maintenant à la microbrasserie La mare au diable, tous les derniers di-manches du mois.

Des bons coups? Les programma-tions des Journées du conte 2006 et 2007, où les membres du Cercle sévissaient gratuitement dans une dizaine de lieux à Sherbrooke et dans les environs. Ou encore le Col-lectif Laisser le temps au temps, pré-senté à l’occasion du 15e anniversai-re du festival Les Jours sont contés en Estrie (2007) : seize conteurs du Cercle offraient chacun à tour de rôle un conte court, créant une mo-saïque d’histoires de styles et de couleurs variés. En 2009 s’est tenue une soirée toute féminine de contes de fées et de sorcières dits par des conteuses, suivie le lendemain d’une soirée d’histoires d’ogres et de mons-tres racontées par des conteurs mas-culins. De même, on a tenu des soi-rées consacrées aux contes collec tés par les frères Grimm, ainsi qu’une soirée où l’on a multiplié les versions de Cendrillon... Sans oublier les tra di-tionnelles soirées de contes de Noël en décembre. Et ça continue!

la Petite Histoire

le cercle. là où les grands parleurs se rencontrent le cercle. là où les grands parleurs se rencontrent

À la fin de mon stage d’initiation au conte, Petronella van Dijk, notre ani-matrice, nous informe que mainte-nant, nous faisons partie du Cercle des conteurs des Cantons de l’Est.

Quelques jours plus tard, je reçois un courriel m’informant que je suis inscrit au groupe Google du Cercle des conteurs.

Le lendemain, un autre cour riel an-nonçant la rencontre men suelle du groupe et se terminant par la ques-tion : « qui vient ? ».

Il n’en faut pas plus pour qu’une pluie de courriels se mette à tomber à in-tervalles réguliers dans ma boîte de réception. J’apprends qu’Untel sera présent, mais que malheureusement

Personne ne pourra y être, étant en spectacle à Montréal. Puis, On a hâte d’y être et Quelqu’un demande si Qui va animer. Qui répond par l’affirma-tive puisque Personne… et profite de l’occasion pour souhaiter la bien-venue aux cinq petits nouveaux et pour nous inviter personnellement. Ouh, difficile de dire non! Aussitôt, l’un de nous confirme sa présence et, profitant de l’ouverture dans un élan de solidarité, les quatre autres confirment à leur tour.

Le jour dit, un peu nerveux, je me pré-sente une demi-heure en avan ce, ques tion de sentir… Une chan ce, en face du local de la Maison des arts de la parole, il y a là, sur la Wellington, un petit parc avec un petit banc. Je dé-couvre émerveillé que le toit au-dessus de la salle est paré de deux petites tourelles, dont une a un toit en cône comme dans les contes mer veilleux... C’est à ce moment que je vois les conteurs et conteuses arri-ver : il y a des têtes blanches, mais

aussi des plus jeunes et ouf, mes qua-tre collègues d’atelier. Vite, je me joins à eux pour pénétrer le Cercle. Ainsi agglutinés, nous attirons vite l’atten-tion et aussitôt, nous sommes encer-clés par les membres du Cercle qui viennent se présenter à l’unisson.

Qui nous souhaite la bienvenue? Tout le monde, et On en profite pour rap-peler que le Cercle est né il y a 10 ans, du besoin de casser des contes et d’expérimenter avec filet. En clair, cela veut dire qu’après avoir repéré un conte, l’avoir apprivoisé, puis tra-vaillé assez pour le mettre en bou-che, je dispose d’un temps et d’un lieu où je peux venir le conter devant des pairs passionnés qui vont me donner des commentaires.

Puis, sur un « On commence-ti? », le cercle se désagrège. On empoigne une chaise le long du mur, pour for-mer un cercle assis cette fois…

Un cercle n'a ni début ni fin. Il y a toujours eu un Cercle des conteurs des Cantons-de-l'Est (même si ses membres, pendant longtemps, s'ignoraient); il y aura toujours un Cercle des conteurs des Cantons-de-l'Est.

Le Cercle a des cycles. Il passera près de s'éteindre en 2043, en 2114, en 2123... mais les histoires exigeront encore d'être racontées. En 2222, le Cercle vivra une période d'affluence et accueillera son 2222e membre.

Il faut dire qu'en 2222, après quinze ans de rivalité, une alliance sera conclue: le Cercle des conteurs des Cantons-de-l'Est absorbera le Carré des conteurs de l'Estrie. La fusion sera délicate: entre autres difficultés, on comptera au sein du nouveau Cercle pas moins de quatre triangles amoureux.

Certains des membres du Cercle seront nouveaux à la région, d'autres seront bien enracinés. Il y aura des conteurs chevronnés et des conteurs chevrotants. Ils conteront en français, en anglais, dans d'autres lan-gues encore. Certains seront des descendants des membres actuels du Cercle. On les écoutera tous avec autant d'intérêt. Dans un cercle, chacun a une voix; chacun compte et chacun conte.

Le Cercle, tout comme aujourd'hui, aura un diamètre variable. Chaque mois, ses membres se réuniront épau le contre épaule pour se concerter et s'offrir critique et conseils. Parfois, ils se disperseront à la grandeur de la région et plus loin encore, pour semer des histoires que d'autres reprendront. Ainsi les contes continueront de se répandre, en cercles de plus en plus grands, comme des ondulations à la surface d'un lac.

par michel fisch

par éric gauthiermemBre du CerCle des Conteurs des Cantons de l’est

par jean­sébastien dubé

souvenirs en vraC

le CerCle

en l'an 2222le cercle en 2007, par josée courtemanche

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138 rue Wellington N., 2e étage 819 566 6996 [email protected]

www.lesjourssontcontes.com

anciennement productions littorale

Contes pour faire frissonner Stéphanie Bénéteau 10h, Maison des arts de la parole

Petites lentilles et autres histoires Layla Darwiche douces et cruelles 10h30, Centre culturel Pierre-Gobeil

5 à 7 Jihad Darwiche, David Goudreault, Marianne Verville 17h, ArtFocus

Lancement de la bande dessinée Alexis le Trotteur 17h, Salle Alec et Gérard Pelletier, Sutton

Contes de large et de rivage Jocelyn Bérubé 20h, Salle Alec et Gérard Pelletier, Sutton

Le fantôme dans la télévision Michel Faubert 20h, Le P'tit bonheur de Saint-Camille

Les ravis Michel Hindenoch 20h, Espace culturel, Magog

L’épopée d’un poteau Mathieu Lippé 20h, Maison des arts de la parole

et demain !