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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE DE MOHAMED KHEIDER- BISKRA FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES ETRANGERES FILIERE DE FRANÇAIS Mémoire élaboré en vue de l’obtention du diplôme de magistère Option: Sciences du Langage LA CARICATURE COMME ETANT UNE IMAGE DANS UNE PERCPECTIVE SEMIOLOGIQUE Cas des deux journaux « LE SOIR D’ALGERIE » et « LIBERTE » Sous la direction du: Réalisé par: Pr. BENSALAH Bachir BOUAICHA Hayat Année universitaire : 2011-2012

LA CARICATURE COMME ETANT UNE IMAGE …dspace.univ-biskra.dz:8080/jspui/bitstream/123456789/1570/1/la... · La sémiologie sert à interpréter et à comprendre une caricature

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE DE MOHAMED KHEIDER- BISKRA

    FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES

    DEPARTEMENT DES LETTRES ET DES LANGUES ETRANGERES

    FILIERE DE FRANAIS

    Mmoire labor en vue de lobtention du diplme de magistre

    Option: Sciences du Langage

    LA CARICATURE COMME ETANT UNE IMAGE

    DANS UNE PERCPECTIVE SEMIOLOGIQUE

    Cas des deux journaux LE SOIR DALGERIE et LIBERTE

    Sous la direction du: Ralis par:

    Pr. BENSALAH Bachir BOUAICHA Hayat

    Anne universitaire : 2011-2012

  • TABLE DES MATIERES

  • TABLE DES MATIERES

    Introduction gnrale...... 5

    CHAPITRE I: Elments thoriques sur le signe

    Introduction............. 11

    1. La notion du signe..................................... 11

    1.1. Essai de dfinition................. 11

    1.1.1. Le signe linguistique................................ 13

    1.1.2.. Le signe non linguistique..................................... 14

    1.1.2.1. Le signe iconique..... 14

    1.1.2.2. Le signe plastique..... 14

    1.2. La double articulation du signe ............. 15

    1.2.1. La double articulation du langage verbal. . 15

    1.2.2. La double articulation du langage non verbal... 16

    1.3. Les types du signe......................... 17

    2. Smiologie et smiotique............................................................................................. 19

    2.1. Historique de la smiologie........ 19

    2.2. Smiologie et smiotique: question de distinction.... 21

    2.2.1. Smiologie et smiotique.......... 22

    2.2.2. Les niveaux d'une tude smiologique............ 23

    2.3. Les thories peircienne et saussurienne du signe.................... 24

    2.3.1. La thorie peircienne du signe......... 24

    2.3.2. La thorie saussurienne du signe .......... 26

    3. Smiologie et linguistique .. 27

    3.1. Le rapport smiologie / linguistique............. 27

    3.2. L'image est un signe............. 28

    Conclusion....... 30

    CHAPITRE II: Limage/la caricature

    Introduction........... 32

  • 1. Limage ......... 32

    1.1. Essai de dfinition......... 32

    1.2. Historique de limage.................. 34

    1.3 Les types dimages........... 38

    2. Limage et la communication........... 39

    2.1. Limage: un moyen de communication......... 39

    2.2. La relation image/texte............ 42

    2.3. La lecture smiologique de limage......... 43

    3. limage dans la presse......... 47

    3.1. Les types dimages dans la presse.............48

    3.2. La caricature. ........49

    3.2.1. Dfinition de la caricature ........... 49

    3.2.2. Historique de la caricature ............50

    3.2.3. Les types de la caricature................... 52

    3.2.4. Les procds de la caricature.......... 53

    3.2.5. Les fonctions de la caricature et son impact sur son lecteur... 54

    Conclusion...... .. 56

    CHAPITRE III: Analyse et interprtation de la caricature

    Introduction............. 58

    1. La mise en place du corpus.......... 58

    1.1. La Prsentation des journaux slectionns......... .. 60

    1.1.1. Le Soir DAlgrie.. 60

    1.1.2. Libert. . 61

    1.2. La prsentation des caricatures.................... 61

    1.3. L'chelle des plans................. 63

    1.4. Les angles de prise de vue......... 65

    2. Ltude des composants des caricatures slectionnes........ 67

    2.1. Les vtements des personnages........................ 67

    2.2. Les gestes: les mouvements des mains et des pieds.......................................... 71

    2.3. Les motions et les expressions du visage.......... 77

    2.4. Ltude analytique des bulles........ 80

  • 2.5. La relation texte/ image.................................................................................................84

    3. Description et interprtation des caricatures.. 88

    3.1. Description et interprtation des caricatures extraites du quotidien Le

    Soir DAlgrie .. 88

    -Description et interprtation de la caricature n01..... 88

    -Description et interprtation de la caricature n02.......90

    - Description et interprtation de la caricature n03.......91

    -Description et interprtation de la caricature n04........92

    -Description et interprtation de la caricature n05....93

    -Description et interprtation de la caricature n06................94

    -Description et interprtation de la caricature n07....95

    -Description et interprtation de la caricature n08....96

    3.2. Description et interprtation des caricatures extraites du quotidien

    Libert ......... 97

    -Description et interprtation de la caricature n09.. 97

    -Description et interprtation de la caricature n10............. 98

    -Description et interprtation de la caricature n11...... 99

    -Description et interprtation de la caricature n12......101

    -Description et interprtation de la caricature n13........ 102

    -Description et interprtation de la caricature n14... 103

    -Description et interprtation de la caricature n15..... 104

    -Description et interprtation de la caricature n16...... 105

    Conclusion......... 106

    Conclusion gnrale..... 108

    Bibliographie......................... 112

    Annexe.... 118

  • INTRODUCTION GENERALE

  • 6

    Aujourdhui, limage occupe une place importante en tant que moyen de

    communication contemporain grce son rle dans l'apprhension du rel. Selon

    Charles Sanders Peirce1, l'image est en rapport troit avec la ralit, elle est le

    reflet et le simulacre qui sen dgage. Mais, ce rapport vient de subir un

    chamboulement de l'omniprsence de mdias dans la vie publique au point o

    elle s'est substitue la ralit. Elle est devenue la ralit mme.

    Les smioticiens considrent limage comme un outil de communication

    et un signe exprimant des ides par un processus dynamique dinduction et

    dinterprtation 2. Elle comprend plusieurs types comme la photographie, le

    dessin, la peinture, etc. Plus particulirement, le dessin humoristique ou ce quon

    appelle la caricature est un moyen dexpression qui rsume des situations au

    lecteur; elle permet aux dessinateurs dexprimer ce qui est interdit par dautres

    moyens comme lcriture.

    La caricature de presse nous semble actuellement un domaine la fois

    vaste et nouveau. Donc, mener une tude sur celle-ci repose sur son rle comme

    un support efficace qui sadresse un public htrogne (un moyen compris

    mme par les analphabtes). De plus, limage caricaturale est omniprsente dans

    tous les domaines (politique, social, didactique, etc.). Alors, le choix de ce thme

    revient tout simplement limportance de la caricature dans la banalisation du

    quotidien et dans la mystification de lhistoire pour atteindre son but; cest une

    chappatoire qui laisse exprimer tout refoulement d'ordre idologique, moral ou

    politique.

    Et cest ainsi que se pose la problmatique de cette tude:

    Pouvons-nous nous servir de la smiologie pour pouvoir interprter (analyser)

    une caricature ?

    1 M.ARTINE Joly, Limage et les signes, Ed. Armand Colin, Paris, 2005, p.33.

    2 Ibid,.p.36.

  • 7

    De cette question axiale, dcoulent dautres interrogations secondaires:

    la caricature, est-elle un signe?

    Est-elle un moyen de communication?

    Pour rpondre ces questionnements, nous pouvons envisager les

    hypothses suivantes :

    La smiologie sert interprter et comprendre une caricature.

    La caricature est un signe smiologique qui cherche faire dgager la

    vrit dote toujours dun sens positif partir de son contraire dot dun

    sens ngatif.

    La caricature est un moyen de communication conomique.

    Dans le but de vrifier et de renforcer ces hypothses, nous tenterons de

    confirmer limportance de la caricature comme un signe smiologique qui sert

    communiquer (un message visuel prsent dune faon ironique, satirique, et

    humoristique). De plus, notre recherche vise permettre aux tudiants et aux

    lecteurs conscients de situer clairement lentendue des questions se poser

    partir dune caricature, et inciter lamateur et le curieux regarder autrement

    les caricatures qui les entourent.

    Le corpus est considr comme la colonne vertbrale de toute recherche

    scientifique. Le ntre est compos dun ensemble de 16 caricatures extraites de

    deux quotidiens algriens dexpression franaise: LE SOIR DALGERIE et

    LIBERTE . Les caricatures slectionnes sont de la priode 2008/2009. Nous

    avons choisi 8 caricatures de chaque journal traitant 4 sujets raison de deux

    caricatures par sujet, savoir:

  • 8

    La crise financire mondiale: ce terme s'emploie pour dsigner un ensemble

    assez large qui inclut notamment les crises du change, les crises bancaires et les

    crises boursires3.

    Harraga: un mot dorigine arabe nord-africain (qui brulent) qui concerne

    un certain nombre de jeunes algriens qui prennent la mer depuis le nord

    dAlgrie pour rejoindre les ctes du sud europen.

    La grve de la faim des enseignants vacataires: cest la grve faite par ces

    enseignants pour la ralisation de leur dolance: les intgrer dans leurs

    postes.

    La hausse des prix: cest laugmentation des prix de certains produits qui

    pourrait porter un coup au pouvoir dachat des familles aux revenus les

    plus modestes.

    Le choix de notre corpus revient limportance des deux quotidiens

    algriens, car ils sont parmi les journaux les plus lus par les citoyens

    francophones, et surtout limportance des sujets traits qui touchent la socit

    algrienne de prs ou de loin. Quant au choix de la priode et du nombre des

    caricatures, il est arbitraire.

    Chaque individu prtant l'il une caricature ralise spontanment un

    travail analytique. Pour cette raison, nous avons obi la mthode la fois

    analytique et descriptive dans une perspective smiologique.

    Afin de rpondre la problmatique pose, notre travail comportera trois

    chapitres dont les deux premiers seront consacrs l'laboration du cadre

    thorique sur lequel reposera l'application.

    En effet, le premier chapitre dont lintitul est Elments thoriques

    sur le signe sera rserv la thorie du signe: commenant par la prsentation

    de ce concept cl de notre recherche, sa dfinition et ses diffrents types. Ensuite,

    : 12.03.2010 consult le http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financi%C3%A8re : In

    3

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_bancairehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Krach_boursierhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_financi%C3%A8re

  • 9

    nous tenterons dtablir lhistorique de la smiologie et de cerner les thories

    peirciennes et saussuriennes du signe; aussi, la relation entre la smiologie et la

    linguistique. Enfin, en nous inspirant des tudes des smiologues clbres, nous

    essayerons de prouver que limage est considre comme un signe.

    Dans le deuxime chapitre, qui sintitule Limage et la caricature ,

    nous nous intresserons d'abord l'image (sa dfinition et son historique) comme

    nous distinguerons ses diffrents types. Ensuite, nous aborderons l'image comme

    un signe et un moyen de communication, puis sa relation avec le texte. Cest

    ainsi que nous tablirons la lecture smiologique de l'image; enfin nous passerons

    l'image dans la presse (la caricature): sa dfinition, son historique, ses types et

    son impact sur le lecteur.

    Le troisime chapitre intitul Analyse et interprtation de la

    caricature , constituant la partie pratique, se penchera tout dabord sur une mise

    en place du corpus (la prsentation des journaux et des 16 caricatures, lanalyse

    dchelle des plans et des angles de prise de vue). Par la suite, il focalisera

    lattention sur ltude des composants des caricatures(les vtements des

    personnages, les gestes des mains et des pieds des personnages, les motions de

    vissage, les bulles et la relation texte/image) en utilisant des tableaux. Pour

    clturer le prsent travail, nous effectuerons une description et une interprtation

    de chaque caricature.

  • PREMIER CHAPITRE :

    Elments thoriques sur le signe

  • 11

    Introduction

    La thorie du signe est le thme central du prsent chapitre qui trace les

    grandes lignes du ct thorique de notre modeste recherche. La smiologie est

    une science qui sintresse la signification telle quelle est dans les textes et les

    images, ce qui se situe au centre des proccupations actuelles. Elle envisage faire

    dialogue plusieurs disciplines (anthropologie, psychologie sociale, sociologie,

    des sciences cognitives, etc.); elle tend devenir le lieu dlaboration dune

    problmatique commune lensemble des sciences de communication, que celle-

    ci soit lie au mot ou limage, au statique ou au dynamique.

    Dans ce chapitre, nous tcherons tout dabord dfinir le signe et

    distinguer ses diffrents types. Ensuite, nous verrons lhistorique de la

    smiologie et plus particulirement les thories peircienne et saussurienne de

    signe, pour mener enfin une tude travers laquelle nous montrons le rapport

    smiologie/linguistique et limage comme un signe.

    1. La notion du signe

    1.1. Essai de dfinition

    Ds lantiquit, la notion du signe apparaissait avec plusieurs

    significations. Lhomme, ds son existence et jusqu nos jour, lutilise pour

    sexprimer et pour vivre dans son environnement. Cest dans ce sens quUmberto

    Eco estime que lhomme vit dans un monde de signes non parce quil vit dans

    la nature, mais parce que, alors mme quil est seul, il vit en une socit. 1. De

    ce fait, deux genres de signes se distinguent: intentionnels tels que les signes

    damiti et de vie, et des signes non intentionnels tels que la pleur pour la

    fatigue et le chat noir pour le mauvais sort.

    1 ECO Umberto, Le sine (trad franaise), Bruxelles, Labor, 1988, in M.ARTINE Joly, Limage et les signes, Op. cit,

    p.26.

  • 11

    Le signe a une matrialit quon peroit, quelque chose est la in

    praesentia, que je perois (un geste, une couleur, un objet) qui me renseigne sur

    quelque chose dabsent en imperceptible, d'in absentia 1. Cette dfinition

    sajoute celle donne par Charles Morris qui voit que quelque chose est signe

    uniquement parce qu'il est interprt comme signe de quelque chose par un

    interprte quelconque. 2. Dans le dictionnaire de Lalande, le signe est vu

    comme un objet matriel, figure ou perceptible, tenant un lieu d'une chose

    absente ou impossible percevoir, et servant soit la rappeler lesprit, soit

    se combiner avec dautres signes pour effectuer une opration3

    Pour Ferdinand De Saussure, le signe est la combinaison du concept et

    de limage acoustique 4 , cest la runion de quelque chose que nous percevons

    et de limage mentale associe cette perception. Il est par essence double: la

    face matrielle est appele signifiant, et la face conceptuelle, appele signifi; Ils

    peuvent tre prsents par le diagramme suivant :

    Signe = signifi / signifiant.

    Cependant, Charles Sanders Peirce dfinit autrement le signe: cest donc

    quelque chose tenant lieu de quelque chose pour quelquun, sous quelque

    rapport ou quelque titre 5. Il le considre comme une runion de trois ples

    qui entretiennent des relations entre eux. Cette ide sera dveloppe

    ultrieurement (2.3.1.p.24). Comme lindique Hnault Anne: Un signe est une

    chose relie sous un certain aspect un second signe, son objet, de telle manire

    qu'il mette en relation troisime chose, son interprtant avec ce mme objet et

    1 Ibid., p.27. 2 ECO Umberto, Smiotique et philosophie du langage, PUF, Ed. Quadriage, Paris, 2001.p.9. 3 LALANDE, Dictionnaire philosophique, in MARTINE Joly. L'image et les signes. Op. cit.p.27. 4 DE SAUSSURE Ferdinand. Cours de linguistique gnrale, Ed. Talantikit, Bejaia, 2002.p.86

    5 MARTINE Joly. Introduction l'analyse de l'image. Ed. Nathan, Universit, France, 1998, p.25.

  • 11

    ainsi de suite.1. Dailleurs, le dictionnaire linguistique Larousse le dfinit

    comme: Un lment A, de nature diverse, substitut dun lment B.2

    Le signe peut donc tre linguistique ou non linguistique.

    1.1.1. Le signe linguistique

    Il est vu selon trois caractristiques:

    Premirement, selon F. De Saussure, le signe unit non une chose et un

    nom, mais un concept et une image. Cette dernire nest pas le son matriel,

    chose purement physique, mais empreinte psychique de ce son, la reprsentation

    que nous en donne le tmoignage de nos sens; elle est sensorielle, et sil nous

    arrive de lappeler matrielle , cest seulement dans ce sens et par opposition

    lautre terme de lassociation, le concept, gnralement est plus abstrait.3

    Donc, le signe linguistique est une entit biface. C'est l'association d'un contenu

    smantique (signifi) et d'une expression phonique (signifiant), ce sont des

    constituants insparables et solidaires.

    La deuxime caractristique du signe linguistique est la linarit; il est

    donc ordonn et orient dans une chane parle, (une suite dlments

    discontinus, discrets, se situent d'une faon linaire), c'est--dire que les units

    linguistiques senchainent et dpendent lune de lautre.

    Enfin, le signe linguistique est arbitraire o la relation entre le signifiant

    (la forme phonique) et le signifi (le concept) nest pas de causalit, ni naturelle,

    elle est immotive. Selon F. De Saussure, elle est totalement arbitraire.

    1 HENAULTE Anne et BEYAERT Anne, Atelier de smiotique visuelle, Ed. PUF, Coll. formes smiotiques, Paris,

    2004, p.226. 2 DUBOID Jean, Larousse Dictionnaire de linguistique, Larousse, VUEF, 2002.p. 430.

    3 DE SAUSSURE Ferdinand. Op.cit.p.85

  • 11

    1.1.2. Le signe non linguistique

    Le signe nest pas toujours linguistique. Dans une image, la smiologie

    distingue deux sortes de signes :

    1.1.2.1. Le signe iconique

    Un signe iconique est un signe figuratif; un type de reprsentation qui suit

    certaines rgles de transformation visuelle, il renvoie l'objet du monde rel dont

    C.S.Peirce a donn la dfinition suivante: le signe est iconique quand il peut

    reprsenter son objet principalement par sa similarit 1, cest dans ce sens que

    Charles Morris le dfinit comme tout signe similaire par certains aspects ce

    quil dnote 2. Gnralement, une icne est un signe possdant en lui-mme,

    c'est--dire dans sa matrialit, une certaine ressemblance avec ce dont il est

    licne 3.

    1.1.2.2. Le signe plastique

    Le signe plastique figure parmi les signes qui composent un message

    visuel. Le terme plastique est emprunt Hjelmslev e il dsigne la face

    signifiante de tout objet langagier, oppos au plan du contenu. Au dpart, le signe

    plastique tait considr comme une variation de signe iconique, mais depuis les

    annes 80, le groupe Mu4 a propos de le considrer comme un signe plein et

    part entire et non simplement le plan dexpression de signe iconique. Il prend en

    compte des signifiants5 comme:

    Cadre: chaque image a des limites selon lpoque de sa reprsentation.

    Cadrage: correspond la taille de limage et il lentoure.

    1 PEIRCE Charles Sanders, Ecrits sur le signe, textes choisis (trad franaise), Ed. Seuil, Paris, 1978, in MARTINE

    Joly, Limage et les signes. Op.cit.p.72 2 MORRIS Charles, Signs,Language and Behavior, New York (U. S. A), PPrentice-Hall, 1946.p.191 in VAILLANT

    Pascal, Smiotique des langages d'icnes, Honor Champion, Paris, 1999, p.37. 3 BORDRON Jean-Franois, universit de Paris III, in HENAULTE Anne et BEYAERT Anne, Op.cit. p.121. 4 Le Groupe / Mu (Centre d'tudes potiques, Universit de Lige, Belgique) Les membres titulaires actuels sont

    Francis deline et Jean-Marie Klinkenberg , le Groupe a compt Jacques Dubois, Francis Pire, Hadelin Trinon et

    Philippe Minguet 5 MARTINE Joly, Limage et les signes. Op.cit.p-p.102-121

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_de_Li%C3%A8gehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Belgiquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_%C3%89delinehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Klinkenberghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Dubois_%28Professeur_li%C3%A9geois%29http://fr.wikipedia.org/wiki/Hadelin_Trinonhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Minguet

  • 11

    Forme: les messages visuels sorganisent partir des formes telles que les

    cercles, les carrs, les triangles, les points, les lignes et les surfaces.

    Composition: la spatialit ou la gographie du message visuel. Elle joue

    un rle trs important pour guider le lecteur dune image.

    Texture: est considre comme un signe plastique, une qualit de surface,

    comme la couleur.

    1.2. La double articulation

    La thorie des signes s'est enrichie du principe de la double articulation

    dAndr Martinet. Nous distinguons deux types :

    1.2.1. La double articulation du langage verbal

    Chaque message linguistique implique lutilisation du langage articul.

    Donc, sa transmission diffre selon la langue de communication. Le linguiste

    franais Andr Martinet1 a le mrite de souligner, dans toutes les langues

    naturelles, une caractristique fondamentale, celle de la double articulation

    autour de laquelle le langage parl est construit. Selon lui, le langage parl a la

    capacit de construire un nombre infini des phrases partir dun nombre lev,

    mais fini des units smantiques (monmes); cest ce que lon appelle la

    premire articulation. Ces mots sont aussi construits partir dun nombre fini de

    phonmes (26 lettres en franais): cest la seconde articulation.

    La premire articulation: comprend les units minimales doues de sens

    (les units significatives) appeles monmes .

    Exemple: Table __________1 monme

    Tablette_________ 2 monmes (tab/ lette)

    1 MARTINET Andr. Elments de linguistique gnrale, (quatrime dition), Ed. Armand Colin, Paris, 1996,

    pp.17-21

  • 11

    La deuxime articulation: comprend des units non segmentales,

    dpourvues de sens (units distinctives), ce sont les plus petites dont

    chacune est appele phonme .

    1.2.2. La double articulation du langage non verbal

    Les smiologues sont plongs dans la confusion propos de la double

    articulation de limage. Les partisans de l'iconisme disent que les signes

    iconiques sont totalement conventionnels et qu'ils sont comme les signes verbaux

    susceptibles d'articulations multiples et de digitalisation intgrale 1. Selon

    Umberto Eco, larticulation de signe iconique sest appuye sur la distinction de

    Prieto.

    En effet, Luis J. Prieto identifie les lments de la premire articulation

    (monmes), et les appelle signes (dnotant ou connotant un signifi). De mme,

    il nomme les figures ce qu'on appelle en linguistique les phonmes ou les

    graphmes grce auxquels on obtient, les signifiants des signes. La seconde

    articulation est le niveau dont les lments ne constituent pas des factures du

    signifi dnot par les lments de la premire articulation, mais ont seulement

    une valeur diffrentielle (positionnelle et oppositionnelle) 2.

    Aussi, il appelle sme un signe particulier dont le signifi dpend non

    dun signe, mais dun nonc de la langue.

    Les linguistes et les smiologues distinguent dans une image des units

    significatives nommes les iconmes et des units distinctives nommes

    les graphmes . Il faut noter enfin que la notion de la double articulation

    diffre du langage verbal au langage iconique et nous pouvons rsumer tout cela

    dans le tableau:

    1 ECO Umberto, La production des signes, Livre De Poche Biblio Essais, Ed. Hachette, Paris, 2005.p.61. 2 ECO Umberto, smiologie des messages visuels , Universit de Florence in

    consult le: 8018_1970_num_15_1_1213-http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588

    11.03.2011

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1970_num_15_1_1213

  • 11

    Niveau darticulation 1re

    articulation 2me

    articulation

    Le signe linguistique Monme Phonme

    Le signe iconique Iconme (signes) Graphme (figures)

    1.3. Les types de signe

    Le signe est une entit la fois perceptible et matrielle qui ne peut avoir

    sa valeur relle que dans son utilit, c'est--dire dans ce qui fait sa signification,

    du moment que le signe nest un signe que s'il exprime des ides 1 comme

    laffirme Martine Joly. Il a plusieurs typologies.

    En fait, C. S Peirce distingue dans sa typologie2 de signe trois types; cest

    une classification qui dpend de la relation existante entre le signifiant (le

    reprsentamen) et le rfrent (l'objet) et non le signifi:

    Licne: du verbe grec (eiko= tre semblable ). Pour Peirce, licne renvoie

    la classe de signes qui fonctionnent par similarit et analogie, cest un signe

    dont le signifiant a une relation de similarit avec ce qu'il reprsente (limage

    dun arbre est une icne, car elle entretient une relation d'analogie avec

    larbre). Elle nest pas toujours visuelle, car nous pouvons considrer

    lenregistrement, les odeurs et les gots comme des icnes. Cest dans ce sens

    que Martinet Jeanne voit que La faon la plus directe de faire connatre un

    objet autrui, c'est de lui prsenter l'objet lui-mme, de sorte qu'il puisse

    percevoir par la vue, l'oue, l'odorat, le got et le toucher, tout ce qui fait la

    nature de cet objet 3. Liconicit dune image est donc le degr de similarit

    entre limage et ce quelle dsigne (limage nest pas une copie).

    1 MARTINE Joly. Introduction l'analyse de l'image. Op.cit.p.22. 2 Ibid. pp.27-28 3 MARTINET Jeanne, Clefs pour la smiologie, Ed. Seghers, Paris, 1973.pp.59-60.

  • 11

    Icne 1

    L'indice: (lindix) correspond la classe des signes qui fonctionnent par

    causalit, avec ce quil reprsente. Il renvoie aux signes naturels, par

    exemple, la fume signe de feu, la pleur signe de fatigue, etc.

    Indice2

    Le symbole: pour Peirce, il renvoie la classe des signes dont le

    reprsentamen (sa) entretient une relation de convention avec ce quil

    reprsente (objet) telle que la balance pour la justice, la colombe pour la

    paix, etc. Donc, le symbole est un signe arbitraire et conventionnel qui se

    dchiffre laide dun code.

    Symbole3

    1 In http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf consult le: 20.10.2010 2 Ibid. 3 In http://sarah777.eklablog.com/-a5087622

    http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf

  • 11

    2. Smiologie et smiotique

    2.1. Historique de la smiologie

    Le terme smiologie nest pas rcent; il est du grec (smion= signe, et

    logos= discours)1, il dsigne dans lantiquit une discipline mdicale qui

    sintresse linterprtation des symptmes par lesquels manifestent les

    maladies. La smiologie se retrouve aussi bien dans la mdecine que dans la

    philosophie du langage, ce que nous pouvons trouver chez Platon et plus

    prcisment chez Aristote.

    La rflexion sur les signes a t confondue avec la rflexion sur le

    langage; cest en ce sens quUmberto Eco a consacr son ouvrage Smiologie

    et philosophie du langage pour claircir la distinction.

    Dans la deuxime moitie de XIXme

    sicle et le dbut de XXme

    sicle,

    lEurope tait le terrain privilgi dun mouvement cratif dans toutes sortes de

    domaines: lart en littrature avec des auteurs comme Hoffmann, Sthal, Tgomas

    Mann, Zweig et Surtt Afka ou Musil, la psychanalyse avec Freud, la linguistique

    avec F. De Saussure, la logique avec Freg, la relativit dEinstein, etc. Cest dans

    cette mouvance crative quune ide dune science globalisante, traitant la

    circulation des signes, dont on attribue la paternit au linguiste F. De Saussure et

    au logicien C.S.Peirce, est apparue.

    Le philosophe John Locke (1632-1704) est le premier qui a utilis le

    terme smiotique (Smiotik), pour signifier La connaissance des signes 2.

    La science gnrale des signes a t nomme semiotics par John

    Locke, et ce nom a t repris par Charles Saunders Peirce (1839-1914), puis

    par Charles Morris et Rudolf Carnap. Ferdinand de Saussure (1847-1913) a

    pour sa part nomm smiologie cette discipline, suivi par Louis Hjelmslev (qui

    1 MARTINE Joly, Limage et les signes. Op.cit.p.9. 2 DOMENJOZ Jean-Claude : Lapproche smiologique .1998.P.2in

    http://wwwedu.ge.ch/dip/fim/ifixe/Approche_semiologique.pdf.

  • 12

    emploie le mot smiotique pour dsigner les systmes de signes). Cet usage dura

    jusquaux annes soixante (cf. Roland Barthes, Elments de smiologie, 1964).

    A sa fondation (1969), lAssociation internationale de smiotique trancha pour

    lusage anglo-saxon, qui sest impos dans les milieux acadmiques, mais non

    dans ceux de la communication.1

    La smiologie est une nouvelle ide sur le sens qui s'intresse son ct

    purement formel, ce courant de pense peut tre considr comme dbutant en

    1868 au collge de France avec Michel Bral, dans la leon Les ides latentes

    du langage 2. F. De Saussure, le pre de la linguistique moderne, a bien eu

    conscience que la communication n'est pas purement verbale, mais elle porte

    aussi sur toutes sortes de signes comme les formes de politesse, les rites

    symboliques et les signes militaires.

    En parallle, aux Etats Unis, le logicien C.S. Peirce introduit le terme

    smiotique qu'il emprunte John Locke pour dsigner une science des signes

    base sur la logique, la phnomnologie et les mathmatiques. Ses travaux ne

    sont arrivs l'Europe qu' partir des six premiers volumes de (Collected

    Papers: 1931-1939), en dpit du fait que sa thorie smiotique soit d'une tendance

    philosophique ds 18673.

    Charles Morris dveloppe la thorie des signes dans trois directions4:

    La smiotique pure: s'intresse la linguistique et la philosophie du

    langage.

    La smiotique descriptive: tudie les comportements sociaux et les

    langages non verbaux, comme la smiotique de l'image, et la smiotique

    des vtements.

    La smiotique applique: s'intresse aux relations entre l'individu et les

    signes, et aux signes de la communication entre les animaux

    1RASTIER Franois Smiotique et sciences de la culture: Une introduction CNRS, Paris septembre-dcembre 2006

    pour l'dition lectronique in http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Rastier/Rastier_Intro-Semiotique.pdf 2 HENAULTE Anne et BEYAERT Anne. Op.cit., p.226. 3MARTINE Joly. Limage et les signes, Op.cit.p.13. 4 Ibid. p.13.

    http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Rastier/Rastier_Intro-Semiotique.pdf

  • 11

    Cependant en Europe, les hritiers de F. De Saussure se dessinent en deux

    mouvements1 smiologiques importants.

    La smiologie de la communication (propose par E.Buyssens,

    G.Mounin, J.Martinet, L.J.Prito) peut se dfinir comme ltude des

    procds de communication, cest--dire des moyens utiliss pour

    influencer autrui et reconnus comme tels par celui quon veut

    influencer2. Les chercheurs de ce courant limitent leurs investigations

    aux phnomnes qui relvent de la communication quils dfinissent

    comme un processus volontaire de transmission dinformations au moyen

    dun systme explicite de conventions (un code), tel que: le code de la

    route, le code morse, le code des signaux tlgraphiques, le code des

    signes des cartes topographiques ou encore le code des numros de

    tlphone, le code des ascenseurs et les langues.

    La Smiologie de la signification: R. Barthes est linitiateur de ce

    courant. Cette discipline tudie les signes et les indices. elle sintresse

    lobjet en tant que signifiant, elle peut interprter non seulement les

    systmes de communication, mais aussi des phnomnes des socits des

    faits sociaux, par exemple, le sport et les publicits. Donc, elle se rapporte

    au sens et linterprtation. Ce courant est inspir du cercle de Prague et

    de la glossmatique danoise.

    2.2. Smiologie et smiotique: question de distinction

    La smiologie est une discipline rcente, elle est considre comme l'une

    des sciences humaines. Si le logicien amricain C.S.Peirce et le linguiste suisse

    F. De Saussure ont labor cette science au dbut de XXme

    sicle, elle ne s'est

    institutionnalise qu partir des annes 1960.

    1 Ibid., p.13. 2 BUYSSENS Eric, La communication et larticulation linguistique, cit par MOUNIN George, Introduction la

    Smiologie, d. Minuit, Paris, 1970. p.13.

  • 11

    Saussure la dfinit comme la science qui tudie la vie des signes au sein

    de la vie sociale 1. Pour lui, elle nous apprendrait en quoi consistent les

    signes, quelles lois les rgissent 2. Par ailleurs, Peirce affirme que la logique

    dans son sens gnral (...) n'est qu'un autre nom de la smiotique (...,) doctrine

    quasi ncessaire ou formelle des signes3.

    Les deux pres fondateurs de cette science (De Saussure et Peirce) sont

    d'accord surtout sur deux points:

    o Le premier est que la smiologie est la science des signes.

    o Le deuxime est que ces signes forment ensemble un systme

    formel.

    La smiologie apparait plutt aujourdhui comme une technique

    auxiliaire, servant le plus souvent ltude des systmes de signe autres que le

    langage: morse, panneaux routiers, signaux maritimes, langage des sourds-

    muets, numrotation, cartographie schmas et diagrammes, etc. 4

    2.2.1. Smiologie et Smiotique

    Souvent, les deux termes smiotique et smiologie ont la mme

    signification, c'est--dire quils sont quivalents, mais il y a une diffrence

    concernant l'origine: smiologie est d'origine europenne (Saussure), et

    smiotique est d'origine Anglo-saxonne (Peirce et J. Locke). Les

    smioticiens voient la diffrence entre les deux termes de plusieurs angles

    reprsents comme suit:

    - Premirement: Pour certains thoriciens, smiologie dsigne en effet la

    discipline qui couvre tous les types de langage, smiotique (...) soit un de ces

    1 DE SAUSSURE Ferdinand. Op.cit. P.22. 2 Ibid.,p.22.

    3 PEIRCE C.S, Ecrits sur le signe, rassembls et comments par G. Deledalle, Ed. Seuil, Paris, 1978, in

    KLINKENBERG Jean-Marie, Op. cit, p.22. 4 FAVROD Charles Henri, La linguistique (encyclopdie du monde actuel), Ed. Livre De Poche, Paris, 1978, p.180

  • 11

    langages 1. Donc, la relation entre les deux termes est une relation d'inclusion,

    le terme smiologie semble le plus gnral qui inclut la smiotique (le terme

    le plus particulier).

    - Deuximement: c'est l'inverse, le terme smiotique est le plus gnral,

    La smiologie serait en effet l'tude du fonctionnement de certaines techniques

    expressment mise au point pour communiquer en socit. 2, par exemple,

    smiologie de l'image et smiologie des vtements, etc.

    En effet, le terme smiotique devient le plus frquent et le plus

    employ pour dsigner la smiotique gnrale, cest ce qu'on trouve chez (L'AIS)

    L'Association Internationale de Smiotique , fonde par A.J. Greimas. Par

    contre, le terme smiologie reste pour dsigner les smiotiques spcifiques

    comme la smiologie de l'image et la smiologie des vtements3.

    2.2.2. Les niveaux dune tude smiologique

    La smiologie a pour objectif de proposer des mdiations entre les

    diverses formes du savoir soit des sciences humaines ou naturelles, des arts ou

    des sciences techniques, ses diffrents aspects peuvent tre envisags selon trois

    grands niveaux4:

    La smiotique gnrale

    Ce champ d'tude concerne la thorie de la connaissance. Il a pour

    objectif de construire son objet thorique, et de dvelopper des

    modles formels de porte gnrale. La smiologie gnrale vise

    mettre en considration les rapports existants entre les langages; elle

    est comme l'pistmologie et la logique. Elle tudie les conditions de

    la connaissance.

    1 KLINKENBERG Jean-Marie. Op.cit, p. 23. 2 Ibid., p.23. 3 MARTINE Joly. Limage et les signes. Op. cit, p.16.

    4 KLINKENBERG Jean-Marie. Op.cit.,p.28.

  • 11

    Les smiotiques particulires ou spcifiques

    Chaque smiotique constitue la description technique des rgles

    spcifiques fonctionner un langage particulier pour garantir son

    autonomie.

    La smiotique applique

    C'est l'application d'une mthode d'analyse en utilisant des concepts

    smiotiques, elle est comme des fins ou des rsultats de deuxime

    niveau, telle une uvre artistique, une motion tlvise, un systme

    de communication, etc. Son champ concerne l'interprtation.

    2.3. Les thorie peircienne et saussurienne du signe

    2.3.1. La thorie peircienne du signe

    C.S.Peirce, le fondateur de la tradition Anglo-saxonne (Amricaine), a

    consacr sa vie laborer sa thorie de signes (selon J.Ransdell1, prs de 90% de

    sa production est consacre la smiotique), il est considr comme le pre de

    cette science. Il a introduit le terme smiotique pour dsigner une science qui

    tudie les signes et les systmes de signification en se basant essentiellement sur

    la logique, la phnomnologie et les mathmatiques. Pour lui, la smiotique est

    un autre nom de la logique. Peirce voit le signe comme un objet trois ples: un

    reprsentant, un objet et un interprtant qui entretiennent des relations entre eux.

    UN REPRESENTAMEN est le sujet d'une relation triadique avec un

    second appel son OBJET, pour un troisime appel son INTERPRETANT, cette

    relation triadique tant telle que le reprsentamen dtermine son interprtant

    entretenir la mme relation triadique avec le mme objet pour quelque

    interprtant 2.

    1 J. Ransdell, "Some Leading Ideas of Peirce's semiotica, vol. 19. 1977, 157-178,p.158. In HENNAULT Anne,

    Questions de smiotique, PUF, Paris,2002.p.17. 2 VAILLANT Pascal. Op. cit.p.32.

  • 11

    Ces trois ples peuvent tre schmatiss comme suit :

    Le triangle trois ples de Peirce1

    Interprtant (S)

    Reprsentamen (St) Rfrent (objet)

    Certes, un signe est le fait d'interaction de trois termes, ce qui correspond

    aux principes des trois grandes catgories. Le reprsentamen est une qualit

    matrielle qui porte en quelque sorte le signe, et la relation du signe son objet.

    Ainsi, lobjet renvoie autant un rfrent qu' une rfrence. Cependant,

    l'interprtant dsigne une fonction qui agit d'abord l'intrieur du signe assurant

    la cohsion entre les deux premiers constituants.

    A partir de la relation entretenue entre ces trois termes, Peirce propose de

    distinguer les trois grands types2 de signes:

    Donc, le signe peut tre schmatis ainsi:

    Schma triade de Peirce

    Icne Indice symbole

    1 MARTINE Joly. Introduction lanalyse de limage .Op.cit. p.26. 2 Voir p.18.

    En rapport de

    similarit

    En rapport

    causale

    de contigut

    En rapport

    arbitraire

    conventionnel

    Signe

  • 11

    C.S.Peirce donne aussi le portrait le plus cohrent de la smiotique, par

    son tableau dfinissant les neufs constituants du signe (sous signe chez Grard

    Deledalle)1.

    Ce tableau peut tre abrvi par le schma suivant:

    L'arborescence smiotique

    2.3.2. La thorie saussurienne du signe

    F. De Saussure est lun des fondateurs de la tradition europenne, le pre

    de la linguistique moderne et le fondateur de la smiologie. Il dfinit la

    smiologie comme la science qui sintresse la circulation des signes au sein de

    la vie sociale. Donc, pour lui le signe doit tre tudi socialement 2.

    Cette science gnrale des signes avait pour vocation porter sur les

    systmes signifiants verbaux et non verbaux et devait constituer une thorie

    scientifique de la signification. Selon lui, La langue est un systme exprimant

    des ides et par l, comparable l'alphabet, aux rites symboliques, aux formes

    de politesse, aux signes militaires 3. De ce fait, il considre la linguistique

    1 FISETTE Jean, Introduction quelques lments fondamentaux de la smiotique peircienne, in HENAULTE Anne

    et BEYAERT Anne, Op.cit. p.103. 2 DE SAUSSURE.F. Op. cit. p.23.

    3 Ibid., p.22.

    Signe

    Reprsentame

    n

    Objet Interprtant

    Lgisig

    ne

    Sinsign

    e

    Qualisign

    e

    Symbole

    Indice

    Icne Argume

    nt

    Dicisig

    ne

    Rhen

    e

  • 11

    comme une branche de la smiologie. Il ajoute que rien nest plus propre que

    la langue faire comprendre la nature des problmes smiologiques 1.

    Le dernier quart du XIXme

    sicle, des milliers de kilomtres de distance

    et dans des conditions diffrentes, F. De Saussure et C.S. Peirce ont dvelopp de

    faon parallle leurs projets smiotiques, dans une ignorance totale l'un de l'autre.

    De plus, Saussure sest intress aussi au signe; il le dfinit comme le

    total rsultant de lassociation dun signifiant et dun signifi; une entit

    psychique deux faces indissociables comme les deux faces dune mme pice

    dargent.

    3. Smiologie et linguistique

    3.1. Le rapport smiologie/linguistique

    Un travail, comme le ntre, qui traite limage caricaturale: celle qui

    contient la fois le signe iconique et le signe linguistique, nous oblige de

    prendre en considration le signe linguistique et la linguistique en gnral.

    En effet, F. De Saussure a bien la conscience que la langue n'est pas le

    seul systme de signes pour communiquer. Il a labor une science gnrale de

    signes appele la smiologie o la linguistique a la priorit des autres systmes,

    et qui est devenue son domaine dtude: la linguistique peut devenir le patron

    gnral de toute smiologie, bien que la langue ne soit qu'un systme

    particulier 2, dit-il. Cest en ce sens que la linguistique nest quune branche de

    la smiologie. Par contre, R. Barthes affirme que Le savoir smiologique ne

    peut tre actuellement quune copie du savoir linguistique 3. Pour lui, la

    1 Ibid., p.23.

    2 Ibid., p.22. 3 BARTHES Roland. Op. Cit.p.19.

  • 11

    smiologie n'est qu'une partie de la linguistique et que la langue serait un passage

    obligatoire pour n'importe quel systme smiologique.

    3.2. Limage est un signe

    A partir de ce que nous avons vu, nous trouvons que le signe ne peut tre

    un signe, que sil possde les caractristiques suivantes:

    la matrialit du signe (quelque chose perue).

    tenir lieu d'autre chose absente.

    dpendre d'un contexte, c'est dire avoir un interprtant

    Ces caractristiques sont-elles applicables l'image ?

    Evidemment, limage est matriellement perceptible, comme elle tient

    lieu d'autre chose (reprsentamen). De plus, elle dpend d'un contexte, dans le

    sens o elle vhicule une signification.

    En effet, les caractristiques du signe sont applicables limage, donc

    l'image est un signe. Cest ce qui affirme Ferdinand De Saussure de son tour dans

    ses trs srieux cahiers que Georges Mounin (1991) publiait:

    () la peinture a toujours un sujet, c'est--dire une signification, donc une

    relation entre un signifiant -tableau- et son signifie: ce que le tableau veut ou

    peut exprimer pour le peintre et pour les regardeurs. 1

    1 GROUPE EIDOS Paris. L'image rflchie (Smiotique et marketing), Ed. LHarmattan, Paris,1998 .p.12.

  • 11

    Les trois constituants du signe1

    Egalement, dans sa typologie des signes, Peirce prend l'image telle

    quune sous catgorie de l'icne. A son avis, l'image n'est pas le tout de celle-ci,

    car il y a plusieurs types d'analogie dans ce fait quil distingue trois types2

    dicne:

    L'image: est une catgorie de licne, dont le rapport entretenu entre

    le signifiant et le rfrent est celui d'analogie qualitative, elle reprend

    et imite les caractristiques de l'objet rel comme la photo, le dessin,

    la peinture, etc.

    Le diagramme: est une catgorie de licne dont le rapport entre le

    signifiant et le rfrent est une analogie relationnelle, il reprend les

    relations de l'objet comme les cartes, les plans, les circuits, etc.

    La mtaphore: est une icne qui a un troisime type d'analogie autre

    que les deux premiers. La mtaphore entretient une relation

    20.10.2010consult le: lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf-http://bounie.polytechIn 1

    2 MARTINE Joly, Introduction lanalyse de limage. Op.cit. p.29.

    http://bounie.polytech-lille.net/multimedia/semiologie_vp.pdf

  • 12

    d'analogie d'un paralllisme qualitatif, c'est une figure de rhtorique

    bien connue; c'est une comparaison implicite entre une proposition

    montre (explicite) et une autre non montre (implicite). La

    mtaphore semble concerner d'abord et avant tout le langage

    verbal 1.

    Conclusion

    Dans ce chapitre que nous venons d'achever, nous avons essay de parler

    de tout ce que nous avons estim tre en rapport avec son titre. Le signe nest

    donc un signe que dans le contexte o il existe, il met en relief un processus de

    signification. De ce fait, son interprtation et sa comprhension dpendent du

    rcepteur qui fixe la signification selon sa culture et ses proccupations.

    La smiologie s'intresse non seulement aux signes, mais aussi tout ce

    qui permet leur existence. Elle tudie le systme en soi (ses lments et leurs

    rgles dorganisation). Elle sintresse plus particulirement limage, car celle-

    ci est une sous catgorie de licne. Donc, elle est un signe.

    1 Ibid. p.34.

  • DEUXIEME CHAPITRE :

    Limage/la caricature

  • 23

    Introduction

    Il est clair partir du titre l'image/la caricature que ce prsent chapitre

    tudie l'objet mme de notre corpus. Pour le situer dans le contexte de notre

    travail, ce chapitre se composera de trois grands volets que nous pensons

    souhaitable de parler tout dabord de limage. Cette dernire est un lment

    prsent toujours et partout, elle svalue avec le temps. Elle a plusieurs types

    selon la technique et aussi le support sur lequel elle est produite (papier, vido,

    film, dvd, cdrom, tlvision, etc.)

    Le deuxime volet est l'image comme un signe et un moyen de

    communication, comme laffirme Umberto Eco: personne ne met en doute, au

    niveau des faits visuels, l'existence de phnomne de communication 1. Nous

    tenterons alors, dans ce volet, dexpliquer le schma de communication de

    Roman Jakobson, puis identifier le rapport texte/image et distinguer les diffrents

    types de limage.

    Le troisime volet est le plus important, car il sintresse lobjet cl de

    notre tude (la caricature). Ce moyen satirique a son efficacit sur le rcepteur, il

    est actuellement omniprsente (la presse crite, les Mdias, les revues satiriques,

    les revues enfantine, etc.)

    1. L'image

    1.1. Essai de dfinition

    Sans doute, il semble trs difficile de trouver une dfinition l'image

    cause de sa multiplicit et ses usages, mais nous allons essayer de cerner ce que

    veut dire le terme image .

    1 BOUTAUD Jean-Jacques, Smiotique et communication (Du signe au sens), Ed L'Harmattan, Paris, 1998.p.183

  • 22

    L'image a plusieurs emplois; c'est l'une des caractristiques de notre

    poque, on peut dire donc, que nous vivons une vritable civilisation de l'image.

    La prise en compte de celle-ci n'est pas considre comme un exercice nouveau,

    car elle reste intressante dans la comprhension de ce qui est appel arts

    primitifs. Image est un mot li un phnomne qui est d'autre ordre: elle est

    comprise comme quelque chose qui ressemble quelque chose d'autre. Elle

    s'adresse plus directement l'intelligence que l'criture, soit qu'il suscite une

    reconnaissance immdiate sans exiger de traduction dans une autre modalit,

    soit qu'il prsente de faon synthtique un ensemble de la relation qui seraient

    longues dcrire par le moyen de la langue 1.

    Image du latin imago , imaginis c'est--dire qui prend place

    de . Platon la dfinit comme suit: J'appelle image d'abord les ombres, ensuite

    les reflets qu'on voit dans les eaux, ou la surface des corps opaques, polis et

    brillants, et toutes les reprsentations de ce genre 2. Alors, l'image est un objet

    second par rapport un autre, elle n'est pas le rfrent, elle l'voque seulement.

    De ce fait, elle est la reprsentation d'un objet ou d'une personne, ce qui ne se

    ralise que par des analogies proches de la ralit.

    Dans Le Micro Robert3 le mot image a plusieurs sens. Elle est la

    reproduction mentale d'une perception (ou impression) antrieure, en l'absence

    de l'objet extrieur. Elle est la reprsentation (d'un objet) par les arts

    graphiques ou plastiques. .

    Dans ce contexte C A. Philippe dit:

    Jessaie toujours de dire quelque chose travers une image. Jamais je ne

    dessine une chose pour un simple effet de beaut. Ce nest pas exclu, le beau

    comme concept, mais ce nest pas une priorit, ce nest pas une finalit. Ce qui

    mintresse, les plus efficaces possibles; et si cest beau, tant mieux. Limage,

    1 VAILLANT Pascal, Op.cit. p.14. 2 PLATON, La Rpublique, trad. Ed. Chambry , Les Belles Lettres, Paris, 1949, in MARTINE Joly, Introduction

    l'analyse de l'image, Op.cit.p. 8. 3 Poche Du Micro Robert, Dictionnaire du franais primordial, Tome I, Brodard Et Taupin, France, 1985.P.542.

  • 23

    cest un langage. Par limage, on peut exprimer des choses aussi bien que par

    le texte. 1.

    Les scientifiques affirment que la science interprte le monde travers

    l'image. Certes, lastronomie, la mdecine, les mathmatiques, la physique, la

    godynamique, la biologie, la mcanique et dautres sciences s'appuient

    essentiellement sur l'image. Cette dernire se dveloppe aussi dans les sciences

    humaines, elle apparat dans l'tude de la langue comme la mtaphore (employer

    un mot la place d'un autre pour faire la comparaison ou l'analogie). Ses usages

    contemporains renvoient surtout tout ce qui est mdiatique: Internet, cinma,

    tlvision, publicit, et aussi, dans la presse crite. Limage peut dsigner non

    seulement les reprsentations visuelles et concrtes, mais aussi l'abstrait tel que

    les activits psychiques et les reprsentations mentales: le rve, le langage par

    image, etc. Ce genre de reprsentation se ralise par la description.

    1.2. Historique de l'image

    Dans la priode prhistorique, les investigations historiques effectues

    par les anthropologues montrent que l'image n'est pas neuve mais au contraire,

    elle puise son aspect dans le vcu des socits prhistoriques. D'aprs ces

    recherches, l'image remonte de 40000 10000 ans av J.C. Donc, Partout

    travers le monde l'homme a laiss les traces de ses facults imaginatives sous

    forme de dessins, sur les roches, qui vont des temps les plus anciens des

    palolithiques lpoque moderne 2.

    L'art dans cette priode se dveloppe sur nombreux supports: peinture,

    gravure, sur les parois des grottes, sculptures de pierre et de l'ivoire, etc. Cet art

    rpond trois fonctions principales: une fonction religieuse qui reflte les

    croyances en opposant trs nettement le masculin au fminin, la fonction

    1 COTE, Andr-Philippe et PERRON Gilles. Ecrire de la caricature et de la bande dessine. Boucherville: Ed Trois

    Pistoles, Qubec, 2003.p.9. 2 GELB Ignace Jay, Pour une histoire de l criture, d. Flammarion, Paris, 1973, p. 44.

  • 23

    ostentatoire pour reprsenter les forces physiques des chasseurs et des guerriers,

    et la fonction esthtique qui apparaissait dans les dcors et recouvre les objets

    usuels quotidiennement.

    Reproduction de peinture de la grotte de Lascaux Maurice thaon1

    En nous renvoyant l'antiquit gyptienne2, la civilisation gyptienne

    s'tend de plus de 3000 ans avant le J.C. L'art gyptien se caractrise par des

    formes simples avec des couleurs appliques en aplat. Gnralement, il est

    extrmement lisible.

    Image de lEgypte antique3

    consult le: protohistoire-la-prehistoire-periode/la-art/par-l-de-histoire-l-http://www.rmn.fr/francais/decouvrirIn: 1

    11.02.2009. 2 GERVEREAU Laurent, Voir, comprendre, analyser les images, La dcouverte et Syros, Paris, 2000.p.15.

    ., consult le: 14.02.2009http://egypteantique.kazeo.com: In 3

    http://www.rmn.fr/francais/decouvrir-l-histoire-de-l-art/par-periode/la-prehistoire-la-protohistoirehttp://egypteantique.kazeo.com/

  • 23

    Pour l'antiquit grecque, image est de Imago en latin, quant

    l'antiquit romaine, elle dsigne le masque mortuaire port aux funrailles 1.

    En grec ancien ce mot a plusieurs sens qui peuvent tre similitude, imagination,

    empreinte. Le sophiste Platon utilise eikon pour dnoter une reproduction

    fidle qui se trouve dans un rapport d'analogie avec l'original. Chez Aristote,

    cest une laboration du rel pour en extraire la signification. Le matre et son

    lve s'opposent concernant l'art de la reprsentation. Platon le considre

    infrieur parce quil est mimtique, pour lui, l'image sduit les parties les plus

    faibles de notre me 2. Au contraire, Aristote le justifie en tant que mimtique,

    pour lui l'image est efficace par le plaisir mme qu'on y prend3.

    La fondation lgendaire dAthnes par Ccrops4

    Le Moyen-ge est la priode domine par les religieux, l'image est

    comme toute autre chose justifie religieusement, elle a plusieurs formes:

    peinture, fresque, dessins, gravure, etc. Son usage se dveloppe avec le temps.

    1 MARTINE Joly, Introduction l'analyse de l'image. Op.cit. p.12. 2 Ibid., p.13. 3 Ibid., p.13.

    : 30.03.2010 , consult leindex.html-blog.com/35-paraskevi.over-http://aghiaIn: 4

    http://aghia-paraskevi.over-blog.com/35-index.html

  • 23

    Image de moyen-ge1

    L'image contemporaine renvoie souvent la mdiatique. La priode

    contemporaine, la ntre vhicule une vritable civilisation de l'image o elle

    prend une grande importance jamais gale dans l'histoire.

    Image contemporaine (publicit sur Nissan Navara)2

    .010, consult le: 12.03.2questions.fr/moyen%20age/femmes%20nonnes.html-en-http://www.histoireIn: 1

    2In http://miniletudiante.wordpress.com/2008/09/29/publicite-nissan

    http://www.histoire-en-questions.fr/moyen%20age/femmes%20nonnes.html

  • 23

    1.3. Les types de l'image

    Nous pouvons distinguer plusieurs types dimage comme:

    1. Le dessin

    Dans le petit Larousse le dessin est dfini comme la reprsentation

    sur une surface de la forme d'un objet, d'une figure 1. Ce genre d'image

    est exist ds l'antiquit, il sest valu avec le temps et d'une civilisation

    une autre; sa perception est la fonction de son usage, il peut tre ralis

    par plusieurs techniques: les crayons, les encres, les pinceaux, les plumes,

    etc.

    2. La peinture

    La peinture est un mode de reprsentation, une reprsentation,

    suggestion du monde visible ou imaginaire sur une surface plane au

    moyen de couleurs, organisation d'une surface par la couleur 2. C' est

    un art et technique de l'expression, figurative ou non, par les formes et les

    couleurs 3. La peinture est un art ancien qui existe depuis la prhistoire,

    elle n'a cess d'voluer jusqu nos jours. Cet art visuel utilise diffrentes

    techniques: (l'huile, l'acrylique, etc.), en usant diffrents outils (pinceaux,

    brosses, rouleaux, chiffons, etc.).

    3. La gravure

    Les gravures sont souvent des dessins ou des peintures tirages

    variables. 4, elles sont employes pour la premire fois par les chinois sur

    le bois. La gravure a connu plusieurs dveloppements ds le XVme

    sicle

    jusqu' nos jours.

    1 GERVEREAU Laurent, Op.cit.p.117. 2 Le petit Larousse, Dictionnaire illustr, 1998.p.760.

    3 Ibid.p.760. 4 GERVEREAU Laurent. Op.cit.p. 120.

  • 23

    4. La photographie

    La photographie est une technique permettant de fixer l'image

    des objets sur des procds chimiques 1, c'est un type d'image trs

    important, une invention nouvelle du XXme

    sicle par le franais

    Nicphore Niepce. Elle est une reprsentation, et une reproduction

    fidle du rel.

    5. Le bande dessine

    La bande dessine a commenc la fin de XIXme

    sicle aux Etats

    Unis. Elle raconte une histoire en une srie de dessins dans lesquels les

    dessinateurs incluent les paroles des personnages dans des bulles. Elle a

    envahi la presse enfantine et aussi les journaux grands tirages.

    6. La publicit (limage publicitaire)

    Ce type d'image associe l'image au langage verbal, il utilise le

    dessin, la photographie, le graphisme, les films, les vidos, etc. Il

    correspond aux processus marchants ds l'antiquit, c'est une forme de

    faire croire qui s'adresse au public; de ce fait, il met en considration tout

    ce qui peut attirer son attention pour faire transmettre un message

    conomique ou rendre compte d'un comportement.

    2. L'image et la communication

    2.1. L'image: un moyen de communication

    La communication est l'acte d'tablir une relation avec quelqu'un au

    moyen du langage. Elle ncessite l'existence d'un metteur (destinateur), un

    rcepteur (destinataire) et du message transmis du premier au deuxime, ce

    message doit tre comprhensible par le rcepteur. Donc, Un metteur envoie

    1 Ibid., p.136.

  • 34

    un destinataire le long d'un canal, un message propos de quelque chose,

    message confectionn l'aide d'un code donn 1.

    Cette opration est rsume par le fameux schma propos par le linguiste

    russe Romain Jakobson.

    Le schma de la communication2

    En effet, avant d'tre une expression artistique, limage est un moyen de

    communication qui a exist ds l'existence de l'homme, bien antrieur l'criture.

    D'une manire ou d'une autre, l'observation de l'image est une faon de la

    comprendre, elle vhicule un sens mis par un metteur un rcepteur. Alors,

    elle est comparable au langage. L'metteur provoque l'vocation l'esprit du

    destinataire d'une image, d'une conception ou d'un sentiment particulier. Il le fait

    en investissant de sens un support qui se prsente la perception du

    destinataire. 3

    Personne ne met en doute, au niveau des faits visuels, l'existence de

    phnomnes de communication 4. L'image est donc un moyen de

    communication propos par l'homme pour faire transmettre son message, car elle

    vhicule du sens. Elle est interprte selon le destinataire qui donne un sens, ce

    dernier nempche pas lexistence dautres possibles. Cet outil d'expression peut

    1KLINKENBERG Jean-Marie. OP.cit. p.43. 2 MARTINE Joly, Introduction l'analyse de l'image. Op.cit. p.46.

    3 VAILLANT Pascal. Op.cit. p.26. 4 ECO Umberto, Smiologie des messages visuels, n 15 de communication, 1970.p.11, in BOUTAUD Jean-Jacques.

    Op.cit. p.183.

  • 34

    constituer un message pour autrui mme lorsque cet autrui est soi mme 1. Il

    est comparable au langage ses deux niveaux :

    1. La dnotation

    Pour L. Bardin, la dnotation est la signification fixe, explicite et

    partage par tous (celle qui est dans le dictionnaire 2.

    Cest l'association d'un signifiant et d'un signifi qui comporte pour R.

    Barthes un plan d'expression (E) et un plan de contenu (C) et la

    signification concide avec la relation(R) entre les deux plans 3.

    Quant limage, le premier niveau est ce qui est appel par J.M

    Adam et M. Bonhomme "L'tat adamique de l'image"4. Son destinataire,

    ce niveau, se contente de l'enregistrement de ce qu'il voit tout

    simplement. Il n'a pas besoin d'interprter, car le signifiant de l'image

    dnote est constitu de l'image elle mme (ces entits composantes) et

    son signifi est ces mmes entits dans le rel.

    2. La connotation

    La connotation est une dnotation prise pour signifiant avec lajout

    d'un signifi. Selon R .Barthes, il y a connotation lorsque le systme

    (E.R.C), (Sa/S) devenait le signifiant d'un autre signifi. La connotation

    c'est des sens supplmentaires instables et plus marginaux qui tournent

    autour du sens officiel. Ils le compltent ou le dforment, Ces sens se

    diffrent selon les individus, et leurs cultures. On peut dire que, nous

    sommes, nous, hommes de XXme

    sicle dans une civilisation de la

    connotation 5.

    1 MARTINE Joly, Introduction l'analyse de l'image. Op.cit. p. 45. 2 Laurence Bardin, " Le texte et limage ", in Communication et Langages, n 26, Paris, Retz, 1975. In

    ComAnalysis, Les rapports texte/image : une relecture de l'article Le texte et l'image de Laurence Bardin. In

    http://www.comanalysis.ch/ComAnalysis/Publication20.htmsite 3 BARTHES Roland. Op.cit. p.76-77. 4 ADAM Jean-Michel et BONHOMME Marc. L'argumentation publicitaire: Rhtorique de l'loge et de la

    persuasion. Paris: NATHAN, 2003. p.178. 5 Ibid. p. 245.

    http://www.comanalysis.ch/ComAnalysis/Publication20.htm

  • 33

    Si les messages visuels sont particulirement connotatifs, c'est parce

    qu'ils mlent plusieurs systmes de signes et augmentent de la sorte leur

    potentiel connotatif 1. La connotation est la venue de signifis connotatifs,

    culturels et supplmentaires sur les signifiants du premier niveau. L'image est un

    signe visuel, vhiculant un sens. Elle est considre comme un outil trs

    important de la communication cause de sa polysmie. En ce sens, que R.

    Barthes voit que l'image engendre un malaise La terreur du signe incertain .

    Donc, on dit qu'elle comporte un grand nombre (poly) d'informations visuelles

    (semies), et qu'elle se prte donc de multiples lectures et interprtations 2.

    Cest--dire que l'observation de l'image donne un sens et que d'autres restent

    possibles.

    2.2. La relation texte/image

    A la parution de lannonce en pleine page de quotidien, le lecteur ne

    pouvait pas ne pas voir dabord limage; () limage reste frappant ;

    elle reste ce qui est vu demble. Et le lecteur qui aura lu ensuite le titre

    du livre saisira tout la fois le rapport entre limage et le titre et

    ladquation partielle entre ceux-ci. 3

    L'image est souvent associe au texte. A ce niveau, nous essayons

    d'expliquer le rapport texte/image d'abord par les notions d'ancrage et de relais et

    ensuite par la triple relation texte /image (lment expliqu dans la page qui suit:

    2.p.43).

    1- Les fonctions d'ancrage et de relais

    Le message linguistique qui accompagne l'image endosse la fonction

    d'ancrage (fixer le sens) par l'orientation de son lecteur vers le sens vis

    pour arriver l'interprtation de l'image.

    1 MARTINE. Joly, L'image et les signes, Op.cit. p.136. 2 VIALLON Virginie, Images et apprentissages (Le discours de l'image en didactique des langues), Ed L'Harmattan,

    Paris, 2002. p.73. 3 FLOCHE Jean-Marie, Smiotique, marketing et communication (sous les signes, les stratgies), PUF, Coll.

    Formes smiotiques, Paris, 1995.p. 169.

  • 32

    La fonction de relais (fournir du sens complmentaire), dite du texte,

    par laquelle le texte dtermine des informations concernant les

    personnages, le lieu et le temps qui ne peuvent tre jamais apparus dans

    l'image seule.

    2-Triple relation1 texte/image

    La relation de transposition: lorsque le texte et l'image sont de statuts ou

    d'poque diffrentes.

    La relation de fusion: c'est le cas contraire lorsque le texte et l'image ont

    la mme fonction, c'est--dire le texte est comme l'image

    La relation de conjonction: ici, le texte et l'image, chacun garde son

    autonomie formelle, mais ils sont dpendants l'un de l'autre, et runis

    physiquement.

    2.3. La lecture smiologique de l'image

    Les images sont des ralisations humaines par des intentions soient

    conscientes ou non conscientes. Elles peuvent avoir plusieurs interprtations, des

    commentaires et des analyses divergentes. Leurs caractristiques spcifiques

    peuvent tre rsumes dans ce qu'on appelle la polysmie.

    Lapproche smiologique sintresse limage en tant que moyen de

    communication, elle la prend en considration comme un signe particulier. Donc,

    comment elle la dcrypte et linterprte. Autrement dit, comment peut-on lire

    limage smiologiquement ?

    Lire une image parait comme une activit simple par nature. Avant de

    passer cette activit, il y a une question qui se pose: Est-ce que la lecture de

    l'image est comme celle du texte?

    1 In: http://www.Lemensuel.net/2007/01/01/texteer-image-relationconjugale/, consult le : 11.02.2009

  • 33

    Le texte est une succession d'units linguistiques relatives et

    complmentaires. Dans le discours linguistique, tous les noncs se suivent un

    un dans le temps, donc sa lecture est linaire et successive pour arriver au sens.

    En revanche, la lecture de l'image diffre de celle du texte car l'image est saisie

    dans sa globalit. Elle apparat comme un discours dont tous les messages

    possibles sont prsents dans la page. Cest dans ce sens que l'interprtation de ses

    composants prend en considration les paramtres de l'image qui mobilisent chez

    le spectateur un ensemble d'activits mentales est des savoirs intrioriss par

    une stratgie qui lui demande une participation active1.

    En effet, l'image est comme le texte, elle peut tre facile, comme elle peut

    tre difficile lire. Sa lecture ncessite que l'il identifie et organise ses lments

    composants. Donc, son dchiffrement demande une activit mentale et un

    apprentissage. Il dpend de la taille de celle-ci et de la distance du spectateur, car

    ce dernier est oblig d'tre loin pour avoir une vision globale. Sinon, il sera

    oblig de parcourir l'image travers des trajets dterminants par ses composants.

    Dans le but danalyser limage, Laurent Gervereau propose une grille2 qui

    se rsume comme suit:

    1. La description

    La description technique: cest donner le nom de lmetteur et

    lidentifier, la date de production, le type de limage analyse (la

    technique, le format) et la localisation du support.

    La description stylistique: cest mentionner le nombre des couleurs,

    lestimation des surfaces et de la prdominance, lintentionnalit du

    volume et dcrire lorganisation iconique.

    1 MARTINE Joly, L'image et les signes. Op.cit. p. 85.

    2 GERVEREAU Laurent. Op.cit.p.36.

  • 33

    La description thmatique: cest indiquer dabord, le titre de limage et

    le rapport texte/image. Puis, donner linventaire des lments reprsents

    et ce quils symbolisent. Et enfin, donner le premier sens (la thmatique

    densemble).

    2. Etude de contexte

    Contexte en amont: cest chercher le champ technique, stylistique et

    thmatique do provient cette image. Puis, intresser qui produit cette

    image, sa vie personnelle et lhistoire de la socit concerne par limage.

    Contexte aval: cest indiquer les mesures ou les tmoignages de son

    mode de rception travers le temps.

    3. Linterprtation

    La signification initiale et les significations ultrieures: cest partir de

    linterprtation suggre par le producteur de limage travers le titre (la

    lgende, le sens premier) quon peut donner la signification initiale de

    limage. Ensuite, on retrouve des analyses contemporaines selon le temps

    de la production.

    Bilan et apprciations personnelles: partir de la description, de ltude

    du contexte et des significations tages de limage, quel bilan peut-on

    dduire? Et comment regarde-t-on cette image aujourdhui ?

    En rpondant ces questions, on peut donc donner lapprciation

    subjonctive tenant au got individuel.

    De sa part, Damien Bressy1 voit que la lecture de limage ncessite de

    revenir aux sept points sur lesquels elle sorganise:

    1. Le cadre: Cest lespace dans lequel limage est produite. Il est

    comme une fentre par laquelle on voit le sujet reprsent. Il a

    : 15.05.2011 consult le http://pedagene.creteil.iufm.fr/ressources/image/In: 1

    http://pedagene.creteil.iufm.fr/ressources/image/

  • 33

    souvent la forme de rectangle horizontal ou vertical. Le cadre

    horizontal exprime majoritairement le calme et la distance. En

    revanche, le cadre vertical exprime laction et la proximit.

    2. La composition: Cest la spatialit ou la gographie de limage

    lintrieur du cadre.

    3. La lumire-la couleur- le noir et blanc: Parfois, lutilisation du

    noir et blanc traduit une volont de placer laction dans le pass et

    dautrefois, elle nest quun choix esthtique. Quant aux couleurs,

    leur nature, cest dtre de la lumire 1; elles vhiculent des

    codes des tabous, des prjugs auxquels nous obissons sans le

    savoir, elles possdent des sens varis qui influencent

    profondment notre environnement, nos comportement 2. Un

    clairage solaire fait une sensation de nature, mais un clairage

    artificiel est, souvent, pour thtraliser la scne. Un contraste peut

    dynamiser une image et la rendre vivante.

    4. Les flous: Un flou de fil est ralis quand limage a la sensation

    dtre en mouvement. Ici, le sujet est rendu flou par une vitesse

    dobturation. On dit quil y a un flou contre fil, quand le plan

    arrire est en mouvement et le sujet reste net; il permet de dtacher

    le sujet de son environnement.

    5. Angle de prise de vue : L'angle de vue est le rapport entre l'il

    et le sujet regard. Un personnage ou un objet peuvent tre perus

    de face, de dos, de profil ou de trois quarts. La vision s'effectue soit

    au mme niveau que le sujet soit de haut en bas ou de bas en

    1 BOURDIN Dominique, Le langage secret des couleurs, Grancher, paris, 2006. P.19. 2 PASTOUREAU Michel et SIMONNET Dominique, Le petit livre des couleurs, Panama, Paris, 2005.p.9.

  • 33

    haut 1. Cest la position de vue par rapport limage, ce qui

    participe la formation de sens.

    6. La focalisation: est marque par la prsence de la camra (angle

    de prise de vue par la camra).

    7. Lchelle des plans: est une ide de la taille des personnages

    ou des objets de l'espace reprsents dans l'image par rapport

    la taille de l'image.2

    Ces plans3 sont:

    Plan gnral situe rapidement les lieux de l'action.

    Plan d'ensemble situe le dcor et les personnages dans leur

    environnement global.

    Plan moyen cadre le personnage en entier.

    Le gros plan ne cadre que le visage, il permet de lire les sentiments

    traduisant l'tat intrieur du personnage.

    Plan rapproch cadre le personnage la taille ou la poitrine.

    Plan demi-ensemble situe les personnages dans le dcor o ils

    svaluent.

    3. L'image dans la presse

    Certes, la presse est la fois un moyen et une technique de

    communication. Elle utilise des textes crits et des images pour informer.

    videmment, l'image est trs importante dans la presse quelque soit une photo ou

    un dessin. Parfois, elle occupe une grande place en tant quun rsum de

    1 LAnalyse des documents iconographiques in site: http://perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiches.htm, consult

    le :22.12.2009. : metz.fr/CinemaV/studio/c1.htm, consultle-nancy-http://www.acin site:Silence on tourneL'chelle des plans, 2

    25.12.2009. 3 Ibid

    http://perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiches.htmhttp://perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiches.htm

  • 33

    l'vnement et un lment complmentaire de larticle. Elle est toujours

    accompagne d'une lgende. Elle a, souvent, une valeur informative.

    L'image dans la presse peut avoir le rle1:

    1. Informatif: c'est la fonction essentielle de l'image dans la presse, car elle

    est considre comme une partie complmentaire de l'article. Elle dcrit

    mieux la situation, l'objet et les personnages qui vont permettre de saisir

    ces situations et ces vnements d'un seul regard.

    2. Documentaire: l'image peut tre documentaire dans le cas des dessins,

    des schmas et des cartes gographiques, et aussi la photographie car elle

    montre le dtail de ce qui est crit dans l'article. Dans ce cas l, l'image

    est descriptive.

    3. Symbolique: l'image peut tre un symbole surtout dans les dessins, par

    exemple, le ventre ballonn exprime la faim dans le monde, parfois la

    photographie devient un symbole.

    4. Dcoratif illustratif: quand l'image est faite seulement pour dcorer la

    page.

    3.1. Les types de limage dans la presse

    La photographie de presse est essentielle pour les journaux, car elle est

    considre comme une affirmation d'vnements qui attire l'attention du

    lecteur plus que le texte. Dans un seul regard, la photographie donne

    beaucoup d'informations, elle vaut plus que mille mots.

    Le dessin de presse

    Le dessin tait le moyen de reprsentation le plus couramment utilis

    avant l'apparition de la photographie. Il consiste dans la presse d'tre une

    1 In: http://www.reseau-crem.qc.ca/projet/dos12.htm, consult le : 20.12.2009

    http://www.reseau-crem.qc.ca/projet/dos12.htm

  • 33

    illustration de l'actualit d'une faon satirique, il est un moyen de donner

    une critique surtout du domaine politique. Le dessin de presse peut exister

    seul sans texte, mais avec un titre (lgende) et une signature, il

    accompagne toujours une information, il se prsente sous plusieurs

    formes: des caricatures, des dessins d'actualit, ou des dessins politiques.

    3.2. La caricature

    3.2.1. Dfinition de la caricature

    La caricature viole consciemment la rgle de bonne reprsentation. Elle

    se base sur l'accentuation et la dformation de certains traits physionomiques du

    personnage connu et identifiable par le public.

    La caricature selon Le Petit Larousse (1989) est: 1. Dessin, peinture,

    etc., donnant de quelquun, de quelque chose une image dforme de faon

    significative, outre, burlesque. 2. (Description comique ou satirique dune

    personne, dune socit. 3. Reprsentation infidle dune ralit. 4. Personne

    laide, ridicule. 1

    Selon le texte Les droits et responsabilits de la presse du Conseil de

    presse du Qubec ,

    la caricature est un mode particulier d'expression dont la fonction est

    d'illustrer ou de prsenter de faon satirique, et mme polmique, un trait, un

    personnage, un fait, un vnement. Le genre journalistique particulier auquel

    elle appartient confre ses auteurs une grande latitude, latitude qui n'est

    toutefois pas absolue. [] La libert dopinion () nest pas absolue, et la

    latitude dont ils jouissent doit sexercer dans le respect le plus strict des droits

    et liberts dautrui. [] Ils doivent tre fidles aux faits et faire preuve de

    rigueur et dintgrit intellectuelle dans lvaluation des situations quils

    1 Le petit LAROUSSE , Dictionnaire, 1989,in, Crem, centre de ressource en ducation aux mdias 2003. Une

    caricature drle ou blessante? In site: http://www.reseau-crem.qc.ca/trousse/primcarica.pdf , consult le: 10.12.2009

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    commentent. Le caricaturiste doit sacquitter de la tche avec la mme

    conscience et le mme souci de la qualit [que les autres professionnels de

    linformation].1

    La caricature est la jonction du tragique et de l'humour. Dans la page

    ditoriale, on trouve un regard humoristique sur l'actualit. Le dessin peut mme

    tre en contradiction avec l'ditorial. D'autant plus qu'une image peut dire une

    chose et son contraire. Au dpart, la caricature tait quelque chose d'engager: le

    caricaturiste travaillait pour un journal d'opinions (d'ides) o on critiquait

    lempereur dune faon ironique.

    3.2.2. Historique de la caricature

    Pour comprendre le prsent, il est trs important de connatre le pass.

    Les origines de l'art de la caricature remontent la plus haute antiquit. En effet,

    le mot caricature vient de l'italien2 caricare : charger, exagrer, cest

    transformer du rel suivant l'amlioration des techniques de dessin, c'est--dire

    suite au raffinement de l'art du dessin, c'est la forme de satire utilise dans le

    graphisme, le dessin, la peinture et aussi dans la sculpture.

    Les grecques et les romains ont, sans doute, connu la caricature, ctait

    l'tat embryonnaire. A cette poque, la caricature est apparue comme une

    antithse de la beaut qui tait propose comme le but vis par les artistes.

    Pauson3 est un caricaturiste grec cit par Aristophane et Aristote.

    Des caricatures peintes sont retrouves sur les vases et les murailles

    d'Herculanum de Pompi. Les dessins de Jsus Crucifi taient peints sur une

    muraille du palais des Csars, au Palatin. Ils sont dcouverts en 1856, et

    1 In Crem, centre de ressource en ducation aux mdias 2003. Une caricature drle ou blessante? In site:

    http://www.reseau-crem.qc.ca/trousse/primcarica.pdf , consult le: 10.12.2009 2 GERVEREAU Laurent. Op.cit.p.116. 3 In: http://fr:wikipdia.org/wiki/caricature, consult le: 10.12.2009

    http://fr:wikipdia.org/wiki/caricaturehttp://fr:wikipdia.org/wiki/caricature

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    conservs au muse Kircher Rome. Ces dessins sont une satire contre les

    premiers chrtiens.

    Le moyen ge (la priode de l'art) tait d'un ordre universel, elle associe

    la beaut et la laideur pour exprimer les vertus et les vices. La caricature s'est

    exerce beaucoup plus dans les sculptures des glises.

    Pendant la renaissance, l'poque dont l'homme devenait la mesure de

    toute chose, la caricature a connu une nouvelle version, ce qui a fait une

    sparation dans l'art (sacre et profane, portrait, paysage, nature morte, etc.). Le

    dessin d'humour, n'apparat vraiment qu'avec la renaissance occidentale. Annibal

    Carrache (Bologne) a publi un album dans lequel le mot caricature est employ

    pour la premire fois, emprunt de l'Italien. La caricature s'est exerce pour

    dformer les visages, et pour faonner du grotesque. Les Allemands et les

    Hollandais profitaient de l'occasion de l'imprimerie et de son dveloppement

    pour raliser des dessins humoristiques et ils visent un politique exprimant des

    scnes et des situations surcharges de commentaire.

    Au XIXme

    sicle, l'instabilit politique tait considre comme une

    nourriture abondante et paradoxale aux caricaturistes. C'tait l'ge d'or de ce

    moyen d'expression en France. La clbre srie des portraits de Louis Philippe

    sous la forme de poire est prsente par Philipon Charles (1831). Elle a t

    publie dans Grandville, et le jeune Daumier puis Le Charivari. Dans la priode

    de la fin de XIXme

    sicle et le dbut de XXme

    sicle, le plus grand caricaturiste

    tait Forain, il peignait sous les traits d'une femme alourdie avec cette lgende

    Et dire qu'elle tait si belle sous l'Empire . Par la suite, la premire guerre

    mondiale refait l'unit des caricaturistes, qui se sont activement mobiliss1.

    1 In: http://expositions.bnf/fr/daumiergrand/0172.htm, consult le: 10.12.2009

    http://expositions.bnf/fr/daumiergrand/0172.htm

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    3.2.3. Les types1 de la caricature

    Il existe plusieurs types de la caricature. Donc, nous pouvons distinguer

    le portrait en charge qui donne la dformation physique ou l'exagration de

    certains traits caractristiques comme une mtaphore d'une ide, cest le cas des

    caricatures des politiciens et des artistes. Et la caricature de situation qui est

    la satire des vnements humains o les images, relles ou imaginaires, tentent

    de dmontrer le ridicule ou le grotesque du comportement d'une socit.

    Il y a d'autres typologies de la caricature parmi lesquelles nous

    distinguons2:

    1. La caricature par amplification

    Ce genre est employ surtout dans le dessin d'actualit. Le

    caricaturiste copie le visage et la silhouette du personnage fidlement,

    mais il met l'accent sur ce qui sort de lordinaire.

    2. La caricature par zoomorphique

    Le dessinateur utilise les qualits et les dfauts danimaux pour expliquer

    certains comportements ou caractres du personnage caricatur en

    dformant son visage pour qu'il ressemble un animal. Ce genre est utilis

    pour porter un jugement sur un personnage.

    3. La caricature par simplification

    Le caricaturiste l'utilise lorsque le personnage est trs connu par les

    lecteurs. Il ne s'intresse pas aux dtails, il simplifie au maximum les

    traits de la personne, et ne retient que les traits distinctifs comme la

    moustache, un chapeau melon, etc. La caricature par simplification est

    souvent accompagne dun article concernant le personnage.