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La CCC ou le défi d’un trail de 100km Tout commença au détour d’un entrainement Bussy Running un dimanche matin de décembre 2015 lors duquel les discussions du peloton évoquaient les courses Objectif de l’année 2016. Après avoir fait la Transju’trail et la SaintéLyon en 2015, 2 courses de 72 kms, la réflexion s’amorce sur « pourquoi pas passer le cap des 100 kms en trail ? », « c’est vrai ça pourquoi pas », « j’ai fait la CCC », « ah oui moi aussi », « et moi aussi c’était très bien », « moi je voudrais faire la TDS », « moi l’OCC », … Au final, on se décide avec Fleur et Laurent de s’inscrire pour le tirage au sort de la CCC ! Il y a donc plus qu’à attendre ! Le 13 janvier 2016, le verdict tombe avec le mail suivant : « Bonjour David LE BOZEC, Vous êtes pré-inscrit pour la course CCC®. Le tirage au sort a été effectué et nous avons le plaisir de confirmer votre inscription à la course CCC® ! Vous devez maintenant finaliser votre inscription, à partir du 13/01/2016 et avant le 26/01/2016. » Donc c’est parti avec Fleur et Laurent nous nous alignerons sur la CCC et Margot sur l’OCC car nous avions fait une inscription groupée. L’euphorie du tirage au sort passée, arrive alors la prise de conscience ! 101 kms et 6500 D+, il faut être fou ! On planifie alors l’année pour être prêt fin août : marathon de Paris en avril, marathon de Marne et Gondoire en équipe en juin, Grand trail des Lacs de Gerardmer. Les courses de préparation passées, le mois de juillet pointe son nez et la course approche. Alain nous concocte un plan d’entrainement qui fait mal aux jambes avant de commencer (en particulier l’idée de faire les 50 bosses paraît fou !). Les semaines s’enchainent avec une montée en puissance de l’entrainement. Un peu de rando dans le dijonnais pour remplacer une sortie longue, le trail des caves de Panzoult à Chinon pour faire une sortie en condition course, des escaliers et des escaliers, … et à l’apogée les 50 bosses. Imaginez vous vous lever à 5h du matin, quitter Bussy à 6h et commencer de courir dans Fontainebleau à 7h puis courir et courir et encore courir … courir pendant 6h ! mais je vous rassure ce n’est qu’un entrainement Mais ils fous ces gaulois ! Enfin les vacances arrivent. Il reste donc plus que 3 semaines. Mot d’ordre : manger de la dénivelée, se reposer et pas se blesser. La Corse est parfaite pour tout cela. Première sortie avec 750 D+ avec un paysage magnifique et une forme au top jusqu’au sommet. Un peu trop au top car une douleur à l’omoplate se fait sentir avant la descente. Aïe. Osthéo, interdiction de courir pour une semaine mais marche et natation ok. L’apéro, la bière et la charcuterie Corse ok, enfin surtout pour le moral Après réflexion, j’ajuste le plan d’entrainement en fonction de ces recommandations : « les enfants, demain, on part en rando, après demain plage le matin et torrent Corse l’après-midi, vendredi cannyoning (c’est pas de la course !) … et apéro tous les jours ». Vu l’approbation générale, ce plan est validé. Ca fait presque une semaine donc on peut repartir dans l’entrainement Trail. Nouvelle cible : la Punta San Eliseu, une sortie de 30km avec 1100D+. Superbe sortie malgré une petite erreur d’aiguillage dans le maquis corse. Les jambes sont bonnes et les exercices de descente au top. Good ! Encore un peu d’exercices de côtes, des randos, de l’accrobranche et un footing, la période corse touche à sa fin. L’acclimatation à la chaleur me servira le jour de la course, même si je ne le sais pas encore !

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La CCC ou le défi d’un trail de 100km Tout commença au détour d’un entrainement Bussy Running un dimanche matin de décembre 2015 lors duquel les discussions du peloton évoquaient les courses Objectif de l’année 2016. Après avoir fait la Transju’trail et la SaintéLyon en 2015, 2 courses de 72 kms, la réflexion s’amorce sur « pourquoi pas passer le cap des 100 kms en trail ? », « c’est vrai ça pourquoi pas », « j’ai fait la CCC », « ah oui moi aussi », « et moi aussi c’était très bien », « moi je voudrais faire la TDS », « moi l’OCC », … Au final, on se décide avec Fleur et Laurent de s’inscrire pour le tirage au sort de la CCC ! Il y a donc plus qu’à attendre ! Le 13 janvier 2016, le verdict tombe avec le mail suivant : « Bonjour David LE BOZEC, Vous êtes pré-inscrit pour la course CCC®. Le tirage au sort a été effectué et nous avons le plaisir de confirmer votre inscription à la course CCC® ! Vous devez maintenant finaliser votre inscription, à partir du 13/01/2016 et avant le 26/01/2016. » Donc c’est parti avec Fleur et Laurent nous nous alignerons sur la CCC et Margot sur l’OCC car nous avions fait une inscription groupée. L’euphorie du tirage au sort passée, arrive alors la prise de conscience ! 101 kms et 6500 D+, il faut être fou ! On planifie alors l’année pour être prêt fin août : marathon de Paris en avril, marathon de Marne et Gondoire en équipe en juin, Grand trail des Lacs de Gerardmer. Les courses de préparation passées, le mois de juillet pointe son nez et la course approche. Alain nous concocte un plan d’entrainement qui fait mal aux jambes avant de commencer (en particulier l’idée de faire les 50 bosses paraît fou !). Les semaines s’enchainent avec une montée en puissance de l’entrainement. Un peu de rando dans le dijonnais pour remplacer une sortie longue, le trail des caves de Panzoult à Chinon pour faire une sortie en condition course, des escaliers et des escaliers, … et à l’apogée les 50 bosses. Imaginez vous vous lever à 5h du matin, quitter Bussy à 6h et commencer de courir dans Fontainebleau à 7h puis courir et courir et encore courir … courir pendant 6h ! mais je vous rassure ce n’est qu’un entrainement ☺ Mais ils fous ces gaulois ! Enfin les vacances arrivent. Il reste donc plus que 3 semaines. Mot d’ordre : manger de la dénivelée, se reposer et pas se blesser. La Corse est parfaite pour tout cela. Première sortie avec 750 D+ avec un paysage magnifique et une forme au top jusqu’au sommet. Un peu trop au top car une douleur à l’omoplate se fait sentir avant la descente. Aïe. Osthéo, interdiction de courir pour une semaine mais marche et natation ok. L’apéro, la bière et la charcuterie Corse ok, enfin surtout pour le moral ☺ Après réflexion, j’ajuste le plan d’entrainement en fonction de ces recommandations : « les enfants, demain, on part en rando, après demain plage le matin et torrent Corse l’après-midi, vendredi cannyoning (c’est pas de la course !) … et apéro tous les jours ». Vu l’approbation générale, ce plan est validé. Ca fait presque une semaine donc on peut repartir dans l’entrainement Trail. Nouvelle cible : la Punta San Eliseu, une sortie de 30km avec 1100D+. Superbe sortie malgré une petite erreur d’aiguillage dans le maquis corse. Les jambes sont bonnes et les exercices de descente au top. Good ! Encore un peu d’exercices de côtes, des randos, de l’accrobranche et un footing, la période corse touche à sa fin. L’acclimatation à la chaleur me servira le jour de la course, même si je ne le sais pas encore !

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A moi Chamonix pour une bonne acclimatation ! C’est la dernière semaine donc il faut faire du jus … mais encore une dernière sortie près du Brevent pour monter au lac Cornu. Paysages splendides, très minéral et très différent de la Corse : j’adore (aussi) ! Maintenant c’est repos ☺ Une rando au Lac Blanc, une rando des Balcons Sud via le Brévent, l’aiguille du Midi, la Mer de Glace et des parties de bellote. Côté diététique : il faut de la protéine (je crois) donc on se laisse tenter par les bons jambons de montagne et les saucissons, la bière c’est fini, les bons fromages de montagnes donc une petite bouteille de Médoc (juste pour accompagner le fromage, lundi et mardi seulement), une petite tartiflette, paëlla, couscous … le moral est au top ! Mercredi : les choses sérieuses commencent avec la récupération du dossard. Je retrouve donc Fleur, Margot et Laurent et on prend la direction du complexe sportif de Chamonix pour récupérer notre précieux sésame. Jeudi : les enfants partent à la piscine avec ma femme pour me laisser le temps de faire mon sac. Il m’aura bien fallu l’après-midi pour décider de ma tenue de départ, de ma tenue de rechange, de la quantité d’eau (3,5l au départ), de mes encas (en quantité non négligeable car j’ai faim pendant un trail …) et de regrouper tout le matériel obligatoire. Au final, un sac digne de bibendum qui pèse bien 6-7kg ! Vendredi : c’est le grand JOUR ! Il est 5h15, je me dirige au radar vers la cuisine pour manger la moitié de mon gâteau sport avec un thé. Je me mets en tenue et me rend vers le lieu de départ de la navette vers Courmayeur. Départ prévu à 6h30. Je croise des anglais, des français, des espagnols, des chinois, des brésiliens, des japonais … on se croirait aux jeux olympiques de Chamonix ☺ Dans le bus, dodo. A l’arrivée du bus à Courmayeur, je me dirige comme beaucoup vers le centre sportif pour trouver un endroit pour patienter. Un tapis dans un couloir me servira de matelas de fortune pour terminer ma nuit. 8h30 : je pars retrouver Fleur et Laurent sur la ligne de départ. Le départ est prévu à 9h30 pour le 3e SAS. Fleur commencera avec 30 min d’avance sur nous en partant dans le 1er SAS (et elle rajoutera qq heures d’avance en plus à l’arrivée !). Laurent part avec moi dans le 3e SAS même si il avait accès au 2e. 9h30 approche, la musique monte, on lève les bâtons bien haut et c’est parti pour la CCC. On commence par un petit tour agréable dans cette jolie petite ville de Courmayeur où l’ambiance est animée. A peine sortie de la ville que la route goudronnée s’élève progressivement. Nous sommes un flot impressionnant le coureurs donc je ne suis pas pressé d’attaquer les monotraces ! Au bout de 3 km environ, nous quittons la route goudronnée pour un chemin large mais qui ne le restera pas longtemps. La montée vers la tête de la Tronche s’annonce longue et en mode « Tête à Cul » comme dirait Yoann METAY ☺ Doubler est délicat mais on s’y attache tout de même avec Laurent car le rythme n’est pas élevé. On prend de l’altitude, les paysages deviennent aériens et magnifiques. Une longue file de coureurs s’étend aussi bien devant nous jusqu’au col que derrière nous. Après un peu moins de 3h de course, nous atteignons la Tête de la Tronche (2584m). Il est 12h30 et la chaleur commence à se faire sentir. Nous attaquons une descente sans difficulté vers le refuge Bertone. Ensuite c’est du plat des Alpes pour rejoindre le Refuge Bonatti, qui équivaut donc à du très

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vallonnée de Seine-et-Marne ! Les paysages sont toujours aussi beaux avec une vue sur le Mont-Blanc mais la chaleur fait que je les apprécie un peu moins. On descend vers Arnuva, la chaleur devient pesante et pourtant j’en suis seulement à un peu plus de 6h de course. Laurent prend de l’avance dans la descente et je l’apercevrais pour la dernière fois au ravito. Une grosse difficulté se profile avec l’ascension du Grand Col Ferret (750 D+) en plein soleil, je décide donc de prendre mon temps pour manger du salé, boire beaucoup et remplir les gourdes. Côté gastronomie, je suis un peu déçu car il n’y qu’un emmental tout simple alors qu’il y a tant de bons fromage dans cette région. Je complète avec Tuc et saucissons pour refaire les réserves. Je ne prends pas de sucré car mes barres le sont déjà. Au bout de 10 min, je repars pour mon calvaire. Cette montée va ressembler à un chemin de croix à cause de la chaleur. L’ascension durera 1h36 pour 4,4 km. Malgré un peu d’air frais par moment, je ne supporte plus la chaleur et le soleil qui tape fort. A partir du refuge Elena, je vais m’arrêter quelques minutes tous les 100m de dénivelée, soit près de 5 fois en plus de l’arrêt du sommet. C’est long, très long, trop long… la question se pose « pourquoi je suis là ? », « encore 70 km, ça fait être très long ». A 2400m environ, j’ai la tête qui tourne et ça ne va pas fort, je m’écarte du sentier et me pose dans l’herbe pour boire, manger et admirer (tout de même) le paysage. Après 5min, je repars avec le sommet en vue et toute la file de coureurs qui est toujours bien présente. Enfin le sommet, il est 17h36, déjà 8h de course ! Il y a du vent mais ça fait un bien fou. Je m’assoie à nouveau pour boire et manger à nouveau. C’est pas le tout mais le trail, ça creuse ! Je me fais la promesse que si j’arrive au bout, ce sera soirée raclette ☺ on se motive comme on peut ! Revigoré, j’attaque la descente … avec de l’ombre car le soleil est caché par la montagne. Quel bonheur de courir sans le soleil, une nouvelle course commence ! Les jambes reviennent et le moral aussi. Je terminerais cette course, sauf pépin, j’en suis sûr. La descente se fait tranquillement comme un footing de sortie longue. 19h11 La Fouly – 15 min d’arrêt … à la soupe ! Là encore je prend mon temps pour profiter du buffet. Je m’installe à une table pour déguster le fromage (qui paraît meilleur), le saucisson, les tucs et la soupe vermicelle qui fait beaucoup de bien. Remplissage des gourdes et c’est reparti ! Il faut courir un maximum avant la nuit donc le rythme est bon. Je cours avec un français qui a la même stratégie et on doublera pas mal de monde. On arrive à Praz-de-Fort, un village suisse magnifique. Je me souviens l’avoir déjà traversé lors du tour du Mont-Blanc à pied. Les jardins sont bien entretenus, certains sont même décorés avec des nains de jardins. Des enfants, d’une dizaine d’années maxi, ont aménagé un stand Ravito improvisé dans la rue. Super gentil. Je remplis à nouveau ma gourde avec leur carafe car je bois énormément ! A la sortie du village, je sors la frontale. Depuis la SaintéLyon du mois de décembre, je n’ai plus aucune appréhension avec les trails nocturnes. Là encore je doublerais pas mal de monde dans cette montée vers Champex. Doublement motivé car Champex correspondra à plus de la mi course, mais surtout ma femme et mes enfants doivent m’y attendre. J’attaque donc motivé cette petite montée, de 400m D+, à travers la forêt. Le ravito est en vue avec ma femme, les enfants et Margot. Il est 21h54 donc aucun problème de barrière horaire et encore moins de la moitié à parcourir : je suis serein ☺ Une pause longue s’impose. Je me change presque complètement. Passons au ravito, un classique : soupe aux vermicelles, saucissons, tucs et beaucoup d’eau. On trouve une table pour nous tous et on discute tranquillement pendant que je mange ma cochonnaille ! Déjà 35 min d’arrêt, il faut tout de même repartir. Moral à bloc et estomac bien rempli. Il ne reste plus 3 cols à passer d’environ 700m D+ chacun. Direction La Giète. L’ascension se passe très

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bien, la température est agréable. Je commence à me sentir pousser des ailes car je double toujours autant de monde. Pour certains, je les avais déjà doublé avant Champex mais ils ont dû s’arrêter moins longtemps que moi (ce n’est pas très dur !). Là encore je me souviens d’être déjà passé là : un chemin rectiligne « en crête » en pleine forêt, avec beaucoup de racines qui dépassent, et au bout un virage à angle droit. Un vrai bonheur de nuit à la frontale ☺ Objectif : bien lever les pieds et rester debout ! Il est un peu plus d’1h du mat, voici la Giète. Ce n’est qu’un ravito en eau donc je remplis les gourdes. Le lieu est agréable avec un petit feu de camp. Je décide donc de m’asseoir sur un des bancs le temps de manger une barre de céréales. C’est plutôt un moment incroyable : « se promener » en montagne en pleine nuit et profiter d’un petit feu de camp. C’est reparti en direction de Trient. La descente est relativement roulante au début puis se raidit sérieusement 2 km avant Trient. Le rythme est donc un peu plus ralenti mais tant qu’à descendre autant courir, enfin trottiner. Le ravito de Trient arrive. On reprend les bonnes habitudes : soupe aux vermicelles (2 cette fois), tucs, fromage … super il y a de nouveaux fromages et ils sont délicieux (ils sont bien les suisses !), saucissons et beaucoup d’eau. Arrêt 20 min. 2h27, c’est reparti pour l’avant dernière difficulté : Catogne. M’étant bien refroidi, je tremble un peu mais je sais que dans quelques minutes j’aurais à nouveau bien chaud donc j’avance. L’atmosphère nocturne est légèrement humide ce qui donne une impression féérique avec les reflets étranges de la frontale dans la rosée. Une envie de fermer les yeux arrive mais ne dure pas longtemps car il faut grimper ! Pas le temps de dormir. La pente s’élève de plus en plus. Le sol est caillouteux et la pente paraît vraiment raide par moment. Malgré une impression de lenteur, je double encore ! L’arrivée sur le plateau fait beaucoup de bien mais Catogne se fait attendre. Un nouveau feu de camp et un ravito en eau de fortune. Il est 4h du matin. Cette fois ci pas d’arrêt, ni même de remplissage de gourde. A moi Vallorcine. Il y a de moins en moins de coureurs. Plus que 20 km : Go ! J’ai mal aux talons mais on n’y pense pas, on fonce (enfin façon de parler). Les périodes les plus roulantes, je cours pas mal mais les descentes un peu plus raides, je décide de marcher. Au bout d’1h15, me voilà à Vallorcine : le dernier vrai ravito. Donc une pause s’impose avec un bon ravitaillement ! Encore ! Un classique désormais : soupe aux vermicelles, tucs, saucissons, fromage et toujours beaucoup d’eau. 26 min d’arrêt. Remplissage de gourdes et on repart. Dernière difficulté. Le soleil va bientôt se lever. Que du bonheur. Il reste moins de 20 km et si j’accélérais pour rattraper Laurent (si c’est encore possible car j’en sais rien). J’aborde donc la montée à bon rythme. Le moral est au top. Il y a de moins en moins de coureurs mais je double toujours, ça aide pour la tête. Il est 7h, je suis dans la montée de la Flégère et le soleil se lève. C’est beau et la photo s’impose. La montagne est magique. C’est pour voir cela que l’on fait du trail. Profitez de ces paysages à des moments improbables. Au détour d’un virage, une autre surprise m’attend. Un bouquetin vient m’encourager ☺ Au sommet de la Tête aux vents, la course contre la montre est partie : rattraper Laurent ou faire moins de 24h, dans les 2 cas c’est improbable mais ça m’amuse et ça me motive. Je connais le terrain car en début de semaine j’ai fait mon dernier entrainement à proximité : une multitude de grosses pierres qu’il faut survoler sinon c’est trop long. Donc c’est parti une descente à fond et là c’est vraiment à fond. Je vole et j’ai une forme olympique ! Hallucinant. Je m’amuse comme un fou dans la descente vers la Flégère. Les jambes paraissent légères et le fait de continuer de doubler des coureurs me fait encore accélérer ! Un vrai régal. Le GPS me dira plus tard que mes pointes de vitesse sont à 7 km/h donc voler est un bien grand mot ☺ La Flégère, 0 minute d’arrêt, on continue, c’est bientôt la fin. Dès la pente se raidit, je trottine, dès qu’elle est plus douce, j’accélère. Les cailloux et les racines se multiplient, les pieds sont sensibles au niveau des talons donc je me mets au maximum sur le devant du pied. Reste 2 km, un collègue vient à ma rencontre. Il m’annonce qu’il reste quelques centaines de mètres de

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descente et après le virage à gauche c’est Chamonix. Il court un peu à côté de moi, étonné de me voir en si bonne forme. Le goudron arrive, un coureur me double à bonne vitesse. Je ne vais pas en rester là, j’accélère pour essayer de le reprendre. Il galope le gars. Je suis à fond (à 11 km/h), je passe au dessus du pont, virage à gauche. Mon plus jeune est assis sur un banc et se lève m’encourager en me voyant puis se met à courir à mes côtés. Il reste 1 km. Les jambes sont légères et on y va pour rattraper le coureur mais rien n’y fait. Mon fiston me dit « Papa, tu vas vite après 100 km ! ». Je ralentis, on passe devant le village Expo, on tourne à droite, puis un peu plus loin, on tourne à gauche pour passer dans la rue principale. Il y a plein de spectateurs qui applaudissent. Quelle sensation ! et avec mon pti fiston ! Encore quelques virages à gauche puis à droite et l’arrivée se profile. La FIN !!! Je prends la main de mon fils, on lève les bras et la CCC se termine. Mission accomplie. C’était une course fabuleuse. La chaleur a été pour moi la principale difficulté. Je détiens le record BR du temps de pause cumulée (2h20) et de fromages et saucissons mangés ☺ Certain et certaines me surnomment le Trailer Gastronome. Finalement je profite, je déguste et je m’éclate donc à l’image du club je dois être un trailer épicurien. J’ai également de la chance d’avoir une belle petite famille qui me laisse pratiquer ce sport qui prend un peu de temps tout de même, qui vient m’encourager sur presque toutes les courses et qui me permet de m’entrainer et courir même pendant les vacances, de façon raisonnable ou presque. Pour ceux qui ont tout suivi, il ne reste plus qu’à tenir ma promesse faite au Grand Col Ferret : la Raclette ! mais avant il y a apéro avec la Dream Team ! Et pour finir la photo des champions avec le débardeurs de FINISHERS ☺

The End …