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Mars 2015 Esprit, es tu là ? Il y a quelque chose d’inexplicable en moi, qui porte malheur à celui qui me néglige. Talleyrand. En septembre dernier, sourds aux sifflets des manifestants de- vant les locaux de CCI France, CFDT et UNSA signaient les effroyables accords, pour plaire aux présidents de CCI: Mutations forcées, licenciements au rabais pour refus de muta- tion, déclassification organisée de grande ampleur. En novembre et décembre, les mêmes signaient le PEC mal ficelé: plan de départs volontaires pas incitatif, et licenciements express pour suppression de poste qui commencent en avril. En décembre, alors que Bercy nous servait sur un plateau l’oc- casion de nous caler sur les plans sociaux du privé bien plus avantageux, CFDT et UNSA ont préféré conserver les 6 mois de carence chômage lors des licenciements ! De notre coté, CFE CGC a déposé un recours en annulation des accords de septembre auprès du Conseil d’Etat. Les salariés se sont vite aperçus des premières conséquen- ces. Dans sa pathétique comédie, la CFDT a déclaré qu’elle croyait avoir signé autre chose, puis a accusé les présidents et CCI France de dévoyer les accords qui avaient été signés dans un « autre esprit » ! Esprit, es tu là ? Autre esprit peut être, mais verba volent, scripta manent (les paroles volent, les écrits restent). CFE CGC avait suffisamment alerté sur la perversité de ces accords, qui seraient appliqués comme ils étaient rédigés, et les points ambigus interprétés au détriment des salariés. 26 000 salariés payent aujourd’hui les pots cassés de ces ac- cords signés à la légère. CCI Leaks Licenciements et déclassification: 26000 salariés paient aujourd’hui le prix des accords bâclés signés par la CFDT et UNSA Dans les régions, l’application des « accords » est très inégale, mais chaque CCI cherche à se débarrasser du personnel au moin- dre coût, tout en refilant plus de travail aux rescapés. A cela s’ajoute le problème des délégations: les CCIR ont délégué la gestion du personnel aux CCIT, et prétendent, selon leurs inté- rêts et les circonstances, soit qu’elles gèrent directement une si- tuation, soit qu’elles ne peuvent rien faire car ont donné délégation à la CCIT !!! « Heureux » salariés d’Ile de France, la nouvelle déclassification ne sera pas appliquée dans l’mmédiat. Il faut dire qu’après un reten- tissant procès perdu lors de la précédente classification, leur Direc- tion craint de se bruler les doigts. Pour inciter au départ, on ajoute des primes supplémentaires, non prévues dans les accords natio- naux ! En Rhône Alpes, on classifie au même niveau, mais de nombreux salariés étaient déjà classés dans des catégories inférieures à leur boulot effectif. Et puis dans cette région, où les CCI sont très ri- ches, elles n’ont pas besoin d’attendre la mise en place d’accords de départs volontaires. 150 suppressions de poste se cumulent depuis un an: démissions forcées pour être réembauché sous droit privé à EM Lyon, licenciements arbitraires et sauvages dans la richissime CCI Grenoble, suppressions à Lyon. A Valence, on dis- sout tout et les salariés devront postuler comme des recrutements extérieurs ! Toujours en Rhône-Alpes, en contradiction avec les consignes na- tionales, on empêche les salariés de solder leurs congés avant le préavis, et on refuse de les leur payer ! Le Président de la CPR par délégation a déclaré « assumer cette décision ». En Bourgogne, la CCI Région se retranche sur ses CCIT à qui elle a confié une délégation pour faire le travail. Dans les 2 Normandies on déclassifie à qui mieux mieux, et com- me les régions doivent fusionner, les présidents voulaient carré- ment dissoudre les Commissions Paritaires alors qu’ils n’en ont pas la compétence. Quant à PACA, où les présidents de CCIT s’étripent entre eux, beau- coup plus qu’ailleurs, ce qui n’est pas peu dire, le pouvoir en CCIR a été vacant, et plus rien ne se passait !

la CCI LEAKS

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la CCI-LEAKS lettre d'information de la CFE CGC réseaux consulaires

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  • Mars 2015

    Esprit, es tu l ?

    Il y a quelque chose dinexplicable en moi, qui porte malheur celui qui me nglige. Talleyrand.

    En septembre dernier, sourds aux sifflets des manifestants de-vant les locaux de CCI France, CFDT et UNSA signaient les effroyables accords, pour plaire aux prsidents de CCI:

    Mutations forces, licenciements au rabais pour refus de muta-tion, dclassification organise de grande ampleur.

    En novembre et dcembre, les mmes signaient le PEC mal ficel: plan de dparts volontaires pas incitatif, et licenciements express pour suppression de poste qui commencent en avril.

    En dcembre, alors que Bercy nous servait sur un plateau loc-casion de nous caler sur les plans sociaux du priv bien plus avantageux, CFDT et UNSA ont prfr conserver les 6 mois de carence chmage lors des licenciements !

    De notre cot, CFE CGC a dpos un recours en annulation des accords de septembre auprs du Conseil dEtat.

    Les salaris se sont vite aperus des premires consquen-ces.

    Dans sa pathtique comdie, la CFDT a dclar quelle croyait avoir sign autre chose, puis a accus les prsidents et CCI France de dvoyer les accords qui avaient t signs dans un autre esprit !

    Esprit, es tu l ?

    Autre esprit peut tre, mais verba volent, scripta manent (les paroles volent, les crits restent).

    CFE CGC avait suffisamment alert sur la perversit de ces accords, qui seraient appliqus comme ils taient rdigs, et les points ambigus interprts au dtriment des salaris.

    26 000 salaris payent aujourdhui les pots casss de ces ac-cords signs la lgre.

    CCI Leaks

    Licenciements et dclassification: 26000 salaris paient aujourdhui le prix des accords

    bcls signs par la CFDT et UNSA Dans les rgions, lapplication des accords est trs ingale,

    mais chaque CCI cherche se dbarrasser du personnel au moin-

    dre cot, tout en refilant plus de travail aux rescaps.

    A cela sajoute le problme des dlgations: les CCIR ont dlgu

    la gestion du personnel aux CCIT, et prtendent, selon leurs int-

    rts et les circonstances, soit quelles grent directement une si-

    tuation, soit quelles ne peuvent rien faire car ont donn dlgation

    la CCIT !!!

    Heureux salaris dIle de France, la nouvelle dclassification ne

    sera pas applique dans lmmdiat. Il faut dire quaprs un reten-

    tissant procs perdu lors de la prcdente classification, leur Direc-

    tion craint de se bruler les doigts. Pour inciter au dpart, on ajoute

    des primes supplmentaires, non prvues dans les accords natio-

    naux !

    En Rhne Alpes, on classifie au mme niveau, mais de nombreux

    salaris taient dj classs dans des catgories infrieures leur

    boulot effectif. Et puis dans cette rgion, o les CCI sont trs ri-

    ches, elles nont pas besoin dattendre la mise en place daccords

    de dparts volontaires. 150 suppressions de poste se cumulent

    depuis un an: dmissions forces pour tre rembauch sous droit

    priv EM Lyon, licenciements arbitraires et sauvages dans la

    richissime CCI Grenoble, suppressions Lyon. A Valence, on dis-

    sout tout et les salaris devront postuler comme des recrutements

    extrieurs !

    Toujours en Rhne-Alpes, en contradiction avec les consignes na-

    tionales, on empche les salaris de solder leurs congs avant le

    pravis, et on refuse de les leur payer ! Le Prsident de la CPR par

    dlgation a dclar assumer cette dcision .

    En Bourgogne, la CCI Rgion se retranche sur ses CCIT qui elle a

    confi une dlgation pour faire le travail.

    Dans les 2 Normandies on dclassifie qui mieux mieux, et com-

    me les rgions doivent fusionner, les prsidents voulaient carr-

    ment dissoudre les Commissions Paritaires alors quils nen ont

    pas la comptence.

    Quant PACA, o les prsidents de CCIT stripent entre eux, beau-

    coup plus quailleurs, ce qui nest pas peu dire, le pouvoir en CCIR

    a t vacant, et plus rien ne se passait !

  • CFE-CGC,

    59 rue du Rocher 75008 Paris

    http://cfecgc-cci.blogspot.fr/

    La mise en uvre de la dclassification a commenc, et chacun

    constate combien cet accord est inapplicable tant il est tordu.

    Dans une premire tape, les salaris se voient notifier une

    proposition de rattachement de poste dans un emploi dfini

    provisoirement dans une grille nationale. Ils disposent dun mois

    pour contester.

    Ensuite, la liste et le contenu de ces emplois nationaux devraient

    tre valids en CPN le 20 avril.

    Les rattachements dfinitifs auraient enfin lieu avant le 30 juin.

    Hlas, dans cette usine gaz o le serpent se mord la queue, les

    dysfonctionnements ne peuvent que se multiplier.

    Les fiches de poste nexistent pas dans de nombreuses CCI.

    Il devient alors impossible de rattacher quoique ce soit, et le sala-

    ri est alors empch de son droit de contester.

    Les notifications sont effectues hors dlais: parfois le 19 mars

    avec date de contestation limite le 20 !

    Lintitul et le contenu de lemploi sont provisoires et nont pas t

    communiqus au salari: comment contester quelque chose qui

    nexiste pas ?

    Dans les cas rares o le niveau est revu la hausse, il ny aura pas

    daugmentation de salaire, car les DRH entendent transfrer les

    points dexprience en points de qualification;

    La liste et le contenu des emplois son labors par un aropage de

    CCI France, et de DRH tris, qui souffrent dune mconnaissance

    des postes, do de trs mauvaises dfinitions de missions.

    Les intituls et contenus provisoires communiqus aux salaris

    sont modifis en catimini ensuite pour devenir dfinitifs.

    Ainsi a-t-on administr un anesthsiant aux professeurs, en leur

    notifiant un emploi enseignant , transform en douce en

    formateur .

    Enseignant et formateur, cela na rien voir! Et cest ainsi que des

    centaines de salaris nont plus de classement.

    Dans la srie des perles, on exige dun chercheur quil connaisse

    les rseaux consulaires pour publier ( avant le prix Nobel ?)

    Dans cette dclassification, tout est lavenant.

    Ce projet est tellement de guingois, que le 20 avril en CPN, CFE

    CGC demandera son retrait pur et simple.

    Nous esprons naturellement que le Conseil dEtat annulera ce

    texte

    Le licenciement 1/2 tarif pratiqu en Rhne Alpes sur ordonnance de CCI France

    Illustration dramatique des accords de septembre: le licenciement

    tarif rduit.

    Le poste dune salarie est supprim et recr 50 km plus loin. La

    CCI prtend donc quil sagit dune mutation gographique, et se

    dispense de supprimer le poste. Habitant dj loin, la salarie voit

    son trajet passer 80 km, refuse la mutation. Elle est alors licen-

    cie pour refus de mutation.

    La CPR est informe du refus de la mutation, mais pas du licencie-

    ment. Le licenciement est donc caduc, mais le texte de septembre

    est si mal rdig que la CCIR linterprte sa faon.

    Pendant ses 8 ans la CCI, la salarie a travaill temps plein

    pendant 6 ans 1/2, et mi-temps depuis 1 1/2 an.

    Pour calculer ses indemnits de licenciement, la CCI na pas re-

    constitu la moyenne pondre des temps plein et partiel, mais se

    base sur le mi temps en cours !

    Il sagirait dune une nouvelle consigne nationale, que nous na-

    vons pas encore vue.

    Laffaire est donc trs grave, et concerne tous les temps partiels:

    choisis ou les mi temps thrapeutiques.

    En instaurant une telle rgle pour calculer les indemnits de licen-

    ciement, les temps partiels deviennent une cible de choix pour les

    licenciements.

    La consquence est donc claire: si CCI France confirme ce point de

    vue, vous devez sans tarder demander repasser temps plein.

    De mme vous ne devez surtout pas reprendre le travail en mi-

    temps thrapeutique.

    Voil encore une jolie consquence provoque par ceux qui ont

    sign des accords la lgre.

    Esprit, es tu l ???

    La pagaille dans la mise en uvre de la (d)classification: CFE CGC exige son retrait pur et simple lors de la prochaine CPN le 20 avril

    Salaris temps partiel: demandez repasser temps plein immdiatement