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LA CLÉ DU FÂ Bulletin d’information de l’A.S.S.A. Barzan - Le Fâ 17120 BARZAN - N°35 - Juillet 2011
Dépôt légal n°653 ISSN 1288 3328
EditorialEditorial
Voici un nouveau numéro de la Clé du Fâ, dont la
fréquence devrait être plus régulière. Elle devient
ainsi un moyen de communica�on entre les
membres de l’associa�on et les bénévoles, les ar-
chéologues et les partenaires qui œuvrent à nos
côtés.
Mais sans votre par�cipa�on aux ar�cles et inter-
views, ce regain de dynamisme ne sera rien. Re-
mercions donc Laurence Tranoy, Florence Pellé,
Jimmy Alfred, Anaïs Musseau et Jonathan Mou-
nier pour leur apport dans ce numéro. Le pro-
chain exemplaire sera consacré à la céramique et
à notre four de po�er expérimenté avec succès
en mai.
Remercions également notre personnel, qui, en
ce1e avant-saison, où le public adulte et scolaire
fréquente assidûment le Fâ, doit venir à bout
d’une tâche souvent ardue.
Parmi nos anima�ons passées, c’est la Nuit des
musées qui a connu le plus vif succès : scène ou-
verte, florilège de danses avec le feu par la com-
pagnie Arche en sel, repas romain grâce à l’esprit
fes�f et chaleureux du Comité des fêtes de Bar-
zan. La randonnée entre le Parc de l’Estuaire et le
Fâ fut un bon moment de convivialité pour 20
par�cipants (distance : 20 kms !), et quelques bé-
névoles ont su améliorer par des douceurs ro-
maines l’ordinaire du pique-nique !
Cependant notre sa�sfac�on est tempérée par
l’interrup�on, ce1e année, du chan�er de fouille
de la Grande Avenue (autorisa�on non renouve-
lée), mais nous espérons tous, avec Laurence Tra-
noy, que cet épisode malheureux est temporaire,
car il s’agit là d’une originalité du site, et il serait
vraiment dommage d’interrompre une recherche
très féconde. Il n’y aura donc cet été que la
fouille du théâtre, du 20 juin au 16 juillet.
Venez nombreux, et parlez du Fâ autour de vous!
Alain Bonnifleau
A la une cet étéA la une cet été
Samedi 6 Août : nuit des étoiles Lecture théâtralisée, par l’Atelier des sources,
suivie d’une observa�on du ciel avec l’associa�on
les Céphéides. Dans le musée, cyber-exposi�on
« les phares dans l'An�quité ».
Samedi 20 août – 20h30/minuit « A la lumière du feu, le spectacle du Fâ » A l'occasion du 400
ème anniversaire du phare de
Cordouan, cyber-exposi�on « les phares dans
l'An�quité ». Toute la journée et jusqu'à minuit,
cuisson de céramiques dans un four de po�er
construit sur un modèle an�que. A 20h45, visite
théâtralisée (Cie Coyote minute), suivie du spec-
tacle « Danse de feu » (Cie Arche en sel).
Si vous avez raté le spectacle d’Arche en Sel en
mai, ne le manquez pas cet été !
2
LL es recherches engagées sur la Grande Ave-
nue ont permis d’iden�fier une phase an-
cienne d’aménagement urbain, marquée par
la présence de chaussées installées de part et
d’autre d’une esplanade à l’époque augustéenne
précoce.
On ignore si la voirie de l’état 1 se prolonge vers
l’est sur la même longueur que les structures posté-
rieures. A cet état sont associés des sols, couverts
de fragments d’amphores et de vaisselle, vus seule-
ment en coupe en 2010, mais que nous projetons de
fouiller en plan dans le futur.
La «La «La «La «La «La «La «La « grande avenuegrande avenuegrande avenuegrande avenuegrande avenuegrande avenuegrande avenuegrande avenue » : état de la recherche» : état de la recherche» : état de la recherche» : état de la recherche» : état de la recherche» : état de la recherche» : état de la recherche» : état de la recherche
Plan de masse au 1/600 Système planimétrique Lambert 93 - Relevé topographique : C.Gay, V.Miailhe, V. Pasquet
3
État à la fin du 1er siècle
Dans le courant du dernier �ers du Ier
siècle, à l’état
2, l’axe viaire est respecté et se caractérise désor-
mais par une série de bandes de roulement en rela-
�on avec les aménagements bordiers. L’esplanade,
d’une cinquantaine de mètres de largeur, est délimi-
tée par deux murs d’allure semblable, d’une hauteur
d’environ 1 mètre, qui bordent les voies. M80, au
sud, est doté de chaperons tandis que nous n’en
avons trouvé, jusqu’alors, aucune trace pour M20,
au nord. Nous imaginons cependant qu’une symé-
trie a probablement existé. Nous pensons, au vu des
clichés aériens et des prospec�ons géophysiques,
que ces murs se prolongeaient comme les voies jus-
qu’au sanctuaire de La Garde, 500 m plus à l’est.
En D1 (face aux entrepôts), nous proposons de con-
sidérer que les chaussées correspondaient à une rue
processionnelle associée au sanctuaire (Tranoy et al. 2009, p. 84). En D2 (parallèle au chemin communal),
le système symétrique à D1 pourrait être de même
nature. Il faut désormais ra1acher cet axe à celui,
perpendiculaire, iden�fié au Trésor, en 2001. Sa
fonc�on dans l’espace urbain serait à préciser dans
un futur, hélas lointain, quand l’extrémité orientale
de la Grande Avenue sera accessible.
Nos travaux ont permis de préciser l’ar�cula�on de
la rue et des bâ�ments riverains en D1. Le bâ�ment
St. 57 est interprété comme un entrepôt par compa-
raison avec le bâ�ment voisin, immédiatement à
l’ouest (fouilles A. Bouet). Dans un premier temps,
ce nouvel entrepôt est doté d’une entrée communi-
quant avec la rue par une sorte de porche ; il est
bordé d’un por�que. A la suite de réfec�ons, le por-
�que est réaménagé : il disparaît à l’est de l’entrée
et à l’ouest, il est conservé, mais clos par un mur.
Ainsi les transforma�ons du bâ�ment peuvent être
ra1achées aux évolu�ons de la rue.
1ère moi'é du IIe
siècle : une phase transitoire
La troisième grande métamorphose s’apparente en
réalité à une interface entre l’état 2 et l’état 4, lors
de laquelle le système antérieur est défini�vement
abandonné au profit d’un nouveau projet, différent
dans sa nature, mais fidèle à l’orienta�on ini�ale.
Dans le courant de la première moi�é du IIe siècle, le
premier acte de ce1e transforma�on est un nivelle-
ment général entrepris en D1 : un épandage
d’huîtres et des remblais compensent la pente du
bas-côté méridional. Depuis le nord-est, vers le sud-
ouest, des huîtres recouvrent les voies et sont pla-
quées contre M20. Ces remblaiements donnent
naissance à une nouvelle surface de circula�on,
dont l’emprise, 25 m de largeur, est supérieure à
celle des voies de la phase précédente. Nous consi-
dérons qu’il s’agit d’une phase transitoire aux amé-
nagements d’envergure de l’état 4.
Nous ignorons, bien entendu, s’il s’agit d’un phéno-
mène ponctuel lié à une phase des travaux, peut-
être répété de manière discon�nue le long des 500
mètres, ou bien s’il s’agit d’une concentra�on limi-
tée à l’espace que nous avons exploré. L’ampleur
des travaux engagés pour l’état 4, é�rés à la fois
dans le temps et dans l’espace, doit laisser envisager
des organisa�ons de chan�ers que nous avons du
mal à percevoir à par�r des quelques fenêtres ou-
vertes actuellement. La couche d’huîtres a livré un
mobilier très abondant. Les huîtres elles-mêmes ont
fait l’objet d’une étude (A. Bardot) perme1ant d’en
préciser les fonc�ons.
Nouveaux aménagements
Entre le milieu et la fin du IIe siècle, un nouveau pro-
gramme est réalisé. L’axe de circula�on glisse vers
les entrepôts (qu’il ne dessert plus puisque ces bâ�-
ments sont désormais ouverts au nord) et passe en
posi�on secondaire, en arrière d’un por�que con-
temporain de la voie. Ce por�que est cons�tué de
deux puissants murs distants de 10 m, comme le
por�que oriental du péribole du sanctuaire (Robin 2006, 20).
Le por�que est doté de treize exèdres iden�fiées en
prospec�ons géophysiques (Mathé & Druez 2009, p.
107), puis par la fouille. La prospec�on aérienne en
avait jadis révélé au moins une qui n’avait pas été
interprétée. Pourtant les données géophysiques
existaient depuis longtemps… C’est en effet avec
une grande surprise que nous avons pris connais-Le bâtiment 57 et la rue en cours de fouille © L. Tranoy
4
sance, lors de la dernière campagne, des prospec-
�ons électriques réalisées en 1975 par Alain Ker-
morvant, à l’extrémité orientale de la Grande Ave-
nue. Ces documents, inédits, qu’Alain Kermorvant a
eu l’amabilité de nous communiquer, faisaient ap-
paraître clairement les exèdres… inévitablement as-
sociées à un por�que. Cet ar�cle nous donne l’occa-
sion de faire part de toute notre reconnaissance à
Alain Kermorvant pour nous avoir livré, durant la
campagne 2010, ce1e documenta�on.
Les deux canalisa�ons, St 23 et St. 100, traversant le
por�que a1estent de l’existence d’un système
d’écoulement des eaux depuis la voie, vers l’espla-
nade ; la superficie de toiture des entrepôts et du
por�que devait nécessiter une ges�on par�culière
des eaux de pluie. Les prospec�ons laissent appa-
raître des traces qui pourraient correspondre à
d’autres canalisa�ons du même type. Nous pouvons
en outre souligner leur taille imposante ; le seul pa-
rallèle est la canalisa�on trouvée au Trésor en 2001.
Les sondages de 2010 ont confirmé l’absence de
construc�ons sur l’esplanade qu’il faudrait sans
doute davantage explorer pour en avoir la cer�tude.
Les travaux engendrés par l’aménagement du por-
�que à exèdres ont été considérables. Un tel pro-
gramme, mis en œuvre vers le milieu du IIe siècle,
est à me1re en rela�on avec les transforma�ons qui
affectent la ville durant ce1e période lors de la
restructura�on du sanctuaire et la monumentalisa-
�on de l’ensemble du quar�er, avec notamment la
construc�on des thermes. Le por�que à exèdres de
Barzan cons�tue une liaison majeure entre le
théâtre, une probable zone portuaire et des
temples.
L’ordonnance générale est marquée dès l’origine
par une rue ouverte sur le paysage de l’estuaire et
cons�tuant sans doute l’un des accès majeurs au
cœur de l’aggloméra�on, pour ceux qui arrivaient
du sud-est. Ainsi, nous retrouvons une préoccupa-
�on caractéris�que des programmes d’architecture
romaine qui, à l’époque impériale, privilégie les pa-
noramas et la visibilité dans un paysage remodelé.
Laurence Tranoy, 24 mai 2011
Croisement du mur de l’état 2 bordant la voie (M20), du mur stylobate de l’état 4 (M21) et d’une canalisation (St. 100).
© L. Tranoy
Le mur stylobate du portique © L. Tranoy
5
Une sculpture découverte dans un puits
Ce1e sculpture serait un ex-voto découvert au dé-
but de l’été 2002, lors de la poursuite de la fouille
du puits alimentant les thermes. Elle était située
dans l’angle nord-est du puits, dans un secteur qui
avait déjà livré à un niveau supérieur un premier ex-
voto de nature différente, mais de dimensions ana-
logues, représentant une stèle figurant Pan. Trouvé
dans les remblais du puits, cet objet provient en réa-
lité de la salle qui l’abritait.
Un édicule à baldaquin Ce bloc sculpté en fin calcaire beige fait une ving-
taine de cen�mètres de hauteur. Il s’agit d’un édi-
cule présentant un tympan triangulaire orné et
creusé d’une niche en cul-de-four. Tout comme un
baldaquin, il repose sur quatre colonnes lisses au
chapiteau simplement esquissé.
Le tympan est orné d’un décor gravé de trois étoiles
disposées en triangle et encadrant un croissant lu-
naire représenté les pointes en haut.
Un personnage probablement masculin est abrité
sous l’édicule. Le traitement du visage est très sché-
ma�que. Deux incisions ver�cales parallèles sur le
torse suffisent à évoquer un vêtement qui pourrait
s’apparenter à une tunique.
L’objet était certainement ajouré du fait de la cas-
sure des quatre colonnes au niveau des épaules.
Ainsi, le personnage se découpait sur un fond de
niche jusqu’aux épaules, pour apparaître dégagé des
colonnes dans sa par�e inférieure, malheureuse-
ment brisée au niveau de la taille.
Stèle funéraire ou ex-voto ? L’étude stylis�que et iconographique de ce1e sculp-
ture ferait plutôt référence à la représenta�on d’un
mortel sur une stèle funéraire, ce que confirme le
décor du fronton : un croissant lunaire pointes en
haut, à vertu protectrice, et connu sur des stèles fu-
néraires de la Gaule occidentale.
Cependant, ses dimensions ne lui perme1ent pas de
signaler une tombe. Aussi c’est l’étude du contexte
de découverte qui peut perme1re de proposer une
autre interpréta�on, celle d’un ex-voto à représen-
ta�on divine.
En effet, ce1e sculpture, tout comme celle du Pan,
serait liée à la religion populaire du IIe ou du III
e
siècle ap. J.-C. Leur traitement est similaire à ce que
l’on connaît de la sculpture religieuse populaire sur
calcaire en Aquitaine.
Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité «Objet flash : une divinité « astraleastraleastraleastraleastraleastraleastraleastrale »»»»»»»»
Stèle funéraire de Valeria Veneria, IIe-IIIe siècle ap. J.-C., Saintes.
6
Cet objet faisait certainement par�e d’un pe�t ora-
toire situé non loin de l’endroit où il a été découvert
et appartenant sans doute à la salle abritant le puits.
Il cons�tuerait donc un témoignage sur la présence
d’un lieu de culte dans la salle de service a1enante
aux thermes. La par�e inférieure cassée pourrait
témoigner d’un signe de désaffec�on de l’objet de
culte : il aurait été désacralisé avant d’être jeté dans
le puits.
Une divinité « astrale » ? La difficulté de l’iden�fica�on de la divinité invo-
quée vient de l’absence d’a1ributs du personnage
lui-même. Il faut donc s’appuyer sur les signes gra-
vés au fronton pour formuler une hypothèse :
- Le croissant de lune pointes en haut, tout
comme l’a1ribut de Diane-Luna, est entouré de trois
étoiles disposées en triangle. Sur les stèles funé-
raires, ce croissant symbolise la Lune, divinité pro-
tectrice de la tombe. Ce1e interpréta�on est ici ex-
clue, puisque le contexte ne correspond pas.
- La présence des étoiles se rapproche de la
symbolique solaire, figurée par des disques ou des
roues par certains peuples gaulois. Ce1e associa�on
du Soleil et de la Lune est déjà bien connue sur les
frontons de stèles funéraires, qu’elles soient de tra-
di�on gauloise ou gréco-romaine. Elle se rencontre
également jusqu’en Afrique romaine où le croissant
lunaire et le disque solaire sont souvent superposés.
Il est même possible de trouver des comparaisons
plus lointaines : le triangle entre en effet aussi dans
ces associa�ons symboliques et, en Afrique du Nord,
il cons�tue une « abrévia�on » du signe de la déesse
phénicienne Tanit. Ce1e déesse lunaire est associée
au dieu solaire carthaginois Baal, qui fut assimilé
sous la domina�on romaine au dieu Saturne. Or, en
Afrique du Nord, les nombreuses stèles vo�ves des
premiers siècles de notre ère portant ces symboles
solaires et astraux présentent également des dédi-
caces en référence au culte céleste de Saturne.
Ainsi, même s’il est difficile de proposer une iden�fi-
ca�on du personnage figuré sur ce1e stèle, on peut
supposer qu’il s’agit d’une divinité astrale, peut-être
un dieu d’origine gauloise dont les a1ributs seraient
proches de ceux de Saturne, et dont nous ne con-
naissons pas d’équivalent, même si d’autres divini-
tés gauloises cosmiques existent dès la fin du Ier
ou
le début du IIe siècle ap. J.-C.
Florence Pellé
Bibliographie BOUET, Alain. Thermae gallicae : les thermes de Bar-
zan et les thermes des provinces gauloises. Auso-
nius, 2003, p.118-119.
MAURIN, Louis. Inscrip�ons La�nes d’Aquitaine
(I.L.A.). Centre Pierre Paris, 1994.
MAURIN, Louis. Carte archéologique de la Gaule
17/1 : la Charente-Mari�me. Académie des Inscrip-
�ons et Belles-Le1res, 1999
SANTROT, Jacques. Le Pan et la divinité « astrale »
des thermes. In : A. Bouet, Thermae gallicae, 2003,
p.207-21.
Crédits photographiques Stèle funéraire de Valeria Veneria: photo Bardou P.,
CRDP Bordeaux
Stèle funéraire phénicienne : photo Bri�sh Museum,
Londres
Stèle funéraire phénicienne, IIe siècle av. J.-C., sanctuaire de Tanit, Carthage
7
EE nn 2010, sur l'axe Aude-Garonne-Gironde,
une importante découverte a été réalisée à
Toulouse. Depuis le Néolithique, cet axe joue un rôle important dans les échanges entre Mé-diterranée et Atlan�que, amplifié par la circula�on de l'étain tout au long de la protohistoire. Dès le VIe siècle avant J.-C., ce rôle va s'accentuer avec l'éta-blissement des Grecs de Phocée à Marseille, Agde et Ampurias (au N-E de l'Espagne ), et des Étrusques à La1es (Montpellier) à la même époque. Les am-phores grecques de Marseille se retrouvent en pe-�tes quan�tés le long de la Garonne et de plusieurs de ses affluents jusqu'au Sud de Bordeaux, indi-quant par là que, dès le Ve-IVe s. av. J.-C., de rares privilégiés bénéficiaient du vin produit autour de
Marseille. Sur le site du Fâ, la découverte du fragment d'anse de bassin étrusque ainsi que de tes-sons de vase grec à vernis noir da-tables du Ve au IVe s. av. J.-C. permet-tent d'imaginer
que certains de ses habitants n'ignoraient pas l'exis-tence de ce breuvage « divin ». Rappelons que Vil-Mortagne et le Fâ étaient dès ce1e époque situés à des points stratégiques qui contrôlaient la circula-�on des bateaux dans l'estuaire de la Gironde . A la fin du IIIe s. av. J.-C., nouveau bouleversement géostratégique avec la fin de la seconde Guerre Pu-nique qui voit les Romains supplanter l'influence des Carthaginois en Méditerranée Occidentale. Ils s'ins-tallent au N-E de l'Espagne et prennent progressive-ment le relais des Grecs d'Ampurias. En effet, l'im-portant commerce mari�me jusque là contrôlé par les Phocéens, alors alliés des Romains, va bientôt passer aux mains de ces derniers. Ils vont doréna-vant pouvoir exporter leur abondante produc�on de vin en direc�on de l'Espagne et de la Gaule en u�li-sant le port d'Ampurias comme port principal pour l'écouler ensuite dans de plus pe�ts bateaux par ca-botage en direc�on du Sud de l'Espagne et de la ré-gion de Narbonne, en accostant dans de pe�ts ports protégés tels Pech Mah, Montlaurés ou Ensérune comme l'avaient fait les Grecs, les Étrusques ou les Phéniciens avant eux. La vallée de l'Aude permet la
jonc�on avec la Garonne pour rejoindre l'Océan ou le Massif Central en remontant le cours des affluents de sa rive droite. Un immense marché s'ouvre alors pour les marchands romains qui, dés le début du IIe s. av. J.-C. vont ainsi perme1re aux Gau-lois d'accéder à une importante consomma�on des vins de Campanie et d'Étrurie ainsi que de l'île grecque de Rhodes, en échange d'esclaves, de cé-réales, de minerais, de sel et autres produits dont les traces sont difficiles à déceler. Nous suivons, grâce aux amphores trouvées lors de fouilles, les jalons de ce1e route fluviale et mari�me du vin jusque dans le Sud de l'Angleterre. Vieille Toulouse, un lieu stratégique Sur le parcours de cet axe, une région dotée d'une situa�on privilégiée va jouer un rôle économique fondamental. Il s'agit de Vieille-Toulouse (ancêtre de Tolosa), « établie sur la sec$on la plus étroite de
l'Isthme qui sépare l'Océan de la Mer baignant Nar-
bonne " (Strabon). Cet habitat, situé sur des falaises de près de 100 mètres de hauteur, domine la Ga-ronne. Les Volques Tectosages contrôlent cet es-pace-clé. C'est ici que convergent les convois de marchands par�s de la Méditerranée, en suivant la vallée de l'Aude, et en empruntant le Seuil de Nau-rouze, convoyant depuis les pe�ts ports cités plus haut les précieuses amphores de vin et autres mar-chandises (services à boire entre autres) redistri-buées à par�r d'Ampurias. La conquête du Sud de la Gaule par les Romains quelques décennies après, à la fin du IIe s. av. J.-C., entraînera la créa�on de la Provincia et du nouveau port de Narbonne, qui va concurrencer Marseille et Ampurias ; il devient ainsi le port principal de la région, qui centralisera et re-distribuera les marchandises venant du monde mé-diterranéen, par�cipant ainsi au développement du commerce sur l'axe Aude-Garonne-Gironde. C'est donc à 3 kilomètres au Nord des hauteurs de Vieille-Toulouse, dans la plaine alluviale près de la Garonne, que vient d'être découvert lors de grands travaux un site archéologique dont on pressentait depuis longtemps l'existence, tout en en ignorant l'importance exacte. Les fouilles entreprises tout au long de l'année 2010 et qui se poursuivent encore (du moins nous l'espérons) nous apporteront, après l'analyse de leurs résultats, d'importantes informa-�ons sur ce commerce et ce1e consomma�on du
Un «Un «Un «Un «Un «Un «Un «Un « mercatus gauloismercatus gauloismercatus gauloismercatus gauloismercatus gauloismercatus gauloismercatus gauloismercatus gaulois » sur la route du vin» sur la route du vin» sur la route du vin» sur la route du vin» sur la route du vin» sur la route du vin» sur la route du vin» sur la route du vin
Anse étrusque © ASSA
8
vin par les Gaulois, par�culièrement pendant le 2e et
le 1er
s. av. J.-C.
L'équivalent de 10 000 amphores était recensé à la
fin de l'année 2010, à l'intérieur d'un parcellaire
quadrangulaire de 90 mètres de côté. Des aires de
circula�on et de regroupements ont été assainies
par l'épandage de centaines de milliers de tessons.
Les chercheurs travaillant sur le site pensent être en
présence d'une vaste place de marché, où étaient
écoulés des produits provenant de la Méditerranée
et de l'Atlan�que dès le IIe s. av J.-C. On trouve éga-
lement de pe�ts ateliers de pe�te métallurgie du
plomb et du bronze. Vingt puits perme1aient l'ap-
provisionnement en eau pour abreuver hommes et
bêtes de bât à l'arrivée des marchands .
Plus étonnant, on trouve un espace spécifique avec
dépôt d'amphores qui semblent mises en scène,
couchées et alignées ou même dressées sur le sol
accompagnées de crânes de bovidés. Tout près, se
trouve un sanctuaire avec concentra�on de restes
humains, qui a dû fonc�onner pendant une par�e
de l'existence du site, impliquant des sacrifices
d'animaux et des liba�ons de vin. On est tenté de
penser, tout en étant prudent, aux banquets rituels
décrits par Ma1hieu Poux à Puy de Corent (près de
Gergovie ), bien qu'ici nulle trace d'occupa�on du
sol par des habitats n'ait jusqu'à maintenant été dé-
couverte. Difficile également de ne pas penser à Vil-
Mortagne avec ses impressionnantes quan�tés
d'amphores de la même époque et sans doute de la
même origine. Peut-être là aussi un lieu ayant une
fonc�on iden�que
de récep�on et de
redistribu�on des
amphores de vin
vers l'hinterland
ou / et le long du
li1oral atlan�que.
Nous a1endons
d'ailleurs avec im-
pa�ence que notre
ami Guilhem Lan-
dreau reprenne ses
inves�ga�ons pour
que cet autre point
de rupture de
charge sans doute
relié au Fâ, nous
documente encore
sur ce1e Route du
Vin.
Ce « mercatus » toulousain s'est implanté sur l'em-
placement d'une très importante nécropole de la fin
de l'Age du Bronze et du début du 1er
Age du Fer
entre le IXe et le VIII
e s. av J.-C.
Sur tous ces lieux, l'occupa�on humaine dans la
longue durée n'est pas due au pur hasard, mais à
une intelligente apprécia�on de l'environnement
pour en �rer un maximum de profit au niveau des
échanges entre des popula�ons parfois très éloi-
gnées dans l'espace.
La découverte de ces sites nous conduit à envisager
un monde plus complexe que ce que nous imagi-
nions pour ce1e période de la protohistoire avec
des organisa�ons pour les transports par terre, né-
cessitant des espaces, des voies suffisamment bien
entretenues pour perme1re une densité de circula-
�on rela�vement importante avec de nombreux ani-
maux de bât, des chariots pour transporter les am-
phores ; n'oublions pas qu'une seule amphore rem-
plie de vin pouvait peser jusqu'à 50 kg . Il fallait éga-
lement des relais tout au long de la Garonne et de
ses affluents pour que les bateaux puissent accoster,
que les « nautes » puissent se reposer, et des mar-
chés secondaires pour que les marchandises puis-
sent être achetées, vendues ou échangées. Tout ce-
la laisse imaginer des contacts, des ententes, des
alliances, des contrats, des corpora�ons (?) pour le
bon déroulement de ces échanges. Ce nouveau ja-
lon vient donc confirmer l'importance de notre
« Isthme Gaulois ».
Progressivement, nous voyons se dessiner une carte
avec ses relais, ses gîtes-étapes le long de la Ga-
ronne, pour abou�r à nos sites du Fâ et de Vil-
Mortagne. Un extrait du Pro Fonteio V,11, de Cicé-
ron, en 69 avant J.-C., peu après l'abandon de ce
« mercatus », donc avant la conquête des Gaules
par César, nous permet d'imaginer que ce1e con-
quête était déjà, économiquement du moins, bien
engagée, et que ce1e route du Vin devait être déjà
bien fréquentée par les marchands romains : « La Gaule est remplie de marchands, pleine de citoyens romains. Aucun Gaulois ne fait des affaires sans l'aval d'un citoyen romain, aucune monnaie ne change de mains sans être inscrite dans les livres de comptes de citoyens romains ».
Jimmy Alfred
Pour plus d’informa�ons, se reporter à Archéo-Thema (septembre-octobre 2010), et à L’archéo-logue (août-septembre 2010).
Tesson d’amphore, Vil-Mortagne © ASSA Barzan
9
Il est assez rare de trouver une adolescente à nos côtés. Il convient donc de le faire savoir ! Une ma-nière de dire à tout un chacun qu’il est le bienvenu parmi nous, quel que soit son âge. Élève de 3ème au collège de Gémozac, tu as fais une session de forma$on au Fâ. Pour quelles raisons ?
Depuis déjà quatre ou cinq ans, je m’intéresse à l’ar-chéologie. Quand on m’a demandé de choisir un stage d’orienta�on professionnelle, j’ai immédiate-
ment pensé au site du Fâ. Mon stage d’orienta�on a
duré une semaine et j’ai pu découvrir plusieurs di-
mensions des mé�ers de l’archéologie : prospec�on
magné�que, photographie d’objets et notamment
de monnaies avec Stéphane Gustave, construc�on
d’une base de données … Ce stage m’a beaucoup
apporté et a conforté ma volonté de faire ce mé�er.
Comment es-tu arrivée au Fâ ?
Il y a deux ans, quand j’habitais encore dans le dé-
partement de la Loire, ma famille et moi venions
pendant les vacances d’été à Saint-Seurin d’Uzet.
Déjà intéressée par l’archéologie, j’ai découvert le
site de Barzan. Nous sommes allés le visiter et nous
avons appris que des stages d’ini�a�on à l’archéolo-
gie étaient organisés. J’en ai fait un, puis l’année sui-
vante, un deuxième. Quand nous avons déménagé,
je suis devenue adhérente de l’associa�on avec mes
parents. Je me suis familiarisée avec le site.
Et puis, te voici à nouveau parmi nous, à l’occasion
de ceDe récente campagne de prospec$on fine que
nous avons organisée. Serait-ce à dire que te voici
mordue de l’archéologie ?
Je pense que je suis « mordue » d’archéologie de-
puis que j’ai eu la chance de voir les sites de Pom-
péi, d’Herculanum, d’Empúries et de Saint-Romain-
en-Gal, mais je le suis encore plus depuis que je
commence à connaître le site et l’équipe.
Alain Raimond semble un bon professeur ...
C’est vrai, Alain s’occupe bien de moi… Il aime parta-
ger ses connaissances et c’est une de ses grandes
qualités. C’est lui qui m’a proposé de le rejoindre
lors de la prospec�on pédestre de février, et j’ai en-
suite par�cipé au lavage et à la mise en sachet des
objets. En fait, toute l’équipe du site du Fâ m’a
offert un accueil chaleureux et je l’en remercie.
Qu’est-ce que tu aimes faire ? Les mé$ers de l’ar-
chéologie te tentent-ils vraiment ?
Ce que j’aime dans l’archéologie, c’est qu’on peut
être sur le terrain (fouilles,…) mais aussi étudier les
objets, faire des hypothèses, des sta�s�ques,… Je
pense que c’est un mé�er enrichissant et qu’on y
apprend tous les jours de nouvelles choses. Donc
oui, les mé�ers de l’archéologie m’abrent vraiment.
Mais tu dois avoir bien d’autres centres d’intérêt.
Pourrais-tu nous en dire deux mots ?
Oui, effec�vement j’ai d’autres centres d’intérêts…
comme le piano, l’astronomie, la voile, le �r à l’arc,
les voyages, la li1érature et bien d’autres choses.
Les journées ne sont pas assez longues…
Souvent, nous semblons à court d’idées dès qu’il
s’agit d’inviter les jeunes à venir nous rejoindre. As-
tu quelques pistes que nous pourrions suivre ?
J’ai du mal à répondre à ce1e ques�on : peut-être
des journées spor�ves en lien avec des jeux gallo-
romains, ou des anima�ons sur les contes mytholo-
giques en lien avec l’astronomie…
Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1Portrait de famille, 1 Pierre Fayaud, vice-président de l’ASSA, interviewe Anaïs Musseau, prospecteur junior
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Comment l’idée de rencontrer l’ASSA t’est-elle ve-nue ? Je suis arrivé pour la première fois au Fâ avec ma
famille et j’ai tout de suite eu l’envie de comprendre comment il se faisait qu’une ville ait existé en cet endroit. Je rêvais des gens qui vivaient là il y a long-
temps et dont on pouvait trouver les traces de pré-
sence en creusant dans les champs.
Quels genres de travaux as-tu effectué ici ? J’ai fouillé avec Alain Raimond sur le théâtre et en remuant la terre, nous avons fait apparaitre un mur. Je suis monté sur une pierre et je me suis imaginé qu’il allait y avoir un combat de gladiateurs. J’aime-
rais pouvoir vivre un peu à l’époque des Romains
pour les suivre dans leurs ac�vités, voir comment ils
étaient habillés, comment ils parlaient, et surtout le
visage qu’ils avaient.
Au musée, ce qui m’a le plus impressionné, c’est une
main en bronze ; dans ma tête, j’ai essayé de re-
cons�tuer une grande statue en m’inspirant des ma-
que1es qui sont exposées sur les piliers avec les pe-
�ts personnages.
J’’ai également vu une feuille d’acanthe sur un cha-
piteau, et j’ai été surpris de découvrir qu’elle était
semblable à celles qui sont dans les rues de Tal-
mont. Tout ce que je vois au Fâ me fait rêver. Par
exemple, quand je par�cipe à une séance de
ne1oyage, observer les poteries qui redeviennent
brillantes comme si elles étaient neuves. Alain nous
a montré des pierres précieuses (intailles) et on ima-
gine les hommes et les femmes qui les portaient. De
même pour les broches en bronze, une fois qu’elles
ont été ne1oyées et placées au musée.
Ce qui me plait également ce sont les écrans sur les-
quels sont indiqués les endroits du site où tous ces
objets ont été trouvés.
Que penses-tu de la visite des thermes ?
En suivant le jeu des énigmes, j’ai été par�culière-
ment intéressé par le système de chauffage des
bains, parce qu’il en reste suffisamment pour que
l’on comprenne en regardant en même temps les
croquis du jeu. Et puis la grande maque1e des
thermes. Une fois que l’on a fait le parcours, on
cherche à s’y retrouver en inventant les gens qui
venaient s’y promener et s’y baigner. J’aimerais
pouvoir passer une journée avec eux et ensuite al-
ler dormir dans leur maison !
Souhaites-tu con$nuer à venir travailler avec nous ?
J’y pense dès que je vois des ou�ls qui peuvent ser-
vir pour les fouilles : pelles, truelles, pics ou brosses
à dents… Je souhaite con�nuer les fouilles au
théâtre et revenir trier et laver les objets. L’accueil
des responsables, comme Alain et Anne, et l’entente
entre les adultes et les enfants, tout cela est très
choue1e.
J’aimerais aussi aller dans d’autres sites, par�ciper à
des recherches de fossiles, et spécialement ceux de
dinosaures, et plus tard, peut-être, devenir paléon-
tologue.
Juillet – Août : stages d'ini'a'on à l'archéologie
Tous les mardis, de 9h à 12h30
Pour les 8/15 ans, une ini�a�on à l'archéologie à
travers l'iden�fica�on d'objets, la fouille, le des-
sin... (tarif : 12€)
Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2Portrait de famille, 2 Interview de Jonathan Mounier, notre second prospecteur junior
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Outre les deux journées « phares », de nombreuses anima$ons émailleront la saison es$vale au Fâ.
Mardi 5 juillet, 15h : visite de la fouille du théâtre Antoine Nadeau, archéologue, présente la fouille du théâtre dont il est le responsable. Mardi 19 juillet, 17h : balade « du Fâ à Talmont à pas contés » Ce1e promenade, en compagnie du conteur Pierre
Dumousseau et de guides du Fâ, vous entraîne à tra-
vers les marais, dans l'histoire et les mystères des
sites du Fâ et de Talmont.
Dimanche 31 juillet et dimanche 28 août, 10h30 : randonnée découverte Ce1e balade vous mènera au-delà des zones habi-
tuellement ouvertes au public. Au détour du
théâtre, de la zone portuaire et des points hauts du
site, venez imaginer et comprendre ce que pouvait
être ce1e ville il y a 2000 ans.
Jeudi 18 et vendredi 19 août, 10h/18h : stage de poterie Deux jours pour s'ini�er à la poterie en compagnie
du po�er Jean-Pierre Toublanc, sans qui notre four
« à l’ancienne » n’aurait pas vu le jour !
Tous les jeudis de juillet et août, 11h/12h : en fa-mille, visite et jeu au Fâ Une visite guidée adaptée aux 7/12 ans et à toute la
famille, suivie d'un jeu an�que
Tous les mardis, en juillet et août, 9h/12h30 – Stage d'ini'a'on à l'archéologie
Pour les 8/15 ans, sous la houle1e de Stéphane Gus-
tave, une ini�a�on à l'archéologie à travers l'iden�fi-
ca�on d'objets, la fouille, le dessin...
Tous les mardis et jeudis de juillet et août –
15h/16h30 – Visite des fouilles du théâtre
Moment privilégié pour les curieux, une visite par
un guide du site pour découvrir la fouille du théâtre.
Septembre : autour de la céramique
- Dans le musée, exposi�on temporaire de céra-
miques contempo-
raines de Jean-Claude
Carlet.
- Flash objet : une cé-
ramique sigillée.
- Présenta�on de l’ob-
jet flash par Karine Ro-
bin, archéologue dé-
partementale, le 2 septembre.
- Conférence « sigillées an�ques et contempo-
raines » par Yoanna Leon, docteur en physique, et
Jean-Claude Carlet, céramiste contemporain, le 10
septembre.
Pour toutes les anima�ons, renseignements et ré-
serva�on : 05 46 90 43 66
Plus d’infos sur notre site hAp://fa-barzan.fr
La fouille du théâtre, sous la direc�on d’Antoine
Nadeau et Graziella Tendron, aura lieu du 20 juin
au 16 juillet ; les adhérents de l’associa�on peu-
vent y par�ciper, à condi�on de signaler aupara-
vant aux responsables des fouilles les dates de
leur présence. A vos truelles !
L’été au FâL’été au FâL’été au FâL’été au FâL’été au FâL’été au FâL’été au FâL’été au Fâ
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La bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologiqueLa bibliothèque archéologique
Bertholet, Florence et Reber, Karl. Jardins an'ques.
Infolio, 2010
Retrouver les traces des
jardins an�ques s’avère
une entreprise délicate.
Certes, les philologues
disposent de nom-
breuses sources, en grec
et en la�n, qui en livrent
une première impres-
sion. Les archéologues,
toutefois, éprouvent
souvent des difficultés à
me1re en évidence
leurs ves�ges. En par-
tant à la recherche des jardins an�ques, il faut être
conscient de leurs fonc�ons mul�ples : potager, jar-
din d’agrément, verger, vigne, parc, bois sacré, jar-
din funéraire, etc. De plus, la créa�on et l’u�lisa�on
des jardins varient selon les différentes cultures an-
�ques (grecque, romaine ou cel�que). Des membres
de l’Ins�tut d’Archéologie et des Sciences de l’An�-
quité de l’Université de Lausanne proposent une
approche pluridisciplinaire qui révèle l’état de nos
connaissances sur les jardins an�ques : ils nous invi-
tent à un voyage à travers les jardins grecs, sans ou-
blier ceux de l’Odyssée, les bois sacrés celtes et gal-
lo-romains, les plantes médicinales et remèdes ro-
mains, en terminant par les jardins d’agrément et
les jardins funéraires à l’époque romaine.
Dodds, Eric Robertson. Païens et chré'ens dans un
âge d’angoisse. Belles Le1res, 2010
Cet ouvrage propose une
étude sur la vie reli-
gieuse dans la période
qui va du règne de Marc
Aurèle à celui de Cons-
tan�n Ier
.
Le monde romain du Bas
Empire connait alors une
instabilité poli�que, éco-
nomique, sociale et cultu-
relle ; l’insécurité règne,
tant aux frontières qu’à
l’intérieur du pays, ce qui
entraîne, chez les païens comme chez les chré�ens,
une vision très pessimiste du monde. Après avoir
évoqué les croyances aux démons ou aux phéno-
mènes supranaturels, puis les rapports de l’homme
romain avec le divin, Dodds éclaire les rela�ons
entre païens et chré�ens. Ces derniers, d’abord con-
sidérés comme de mauvais citoyens, et boucs émis-
saires responsables de toutes les catastrophes natu-
relles, finiront par triompher : leur intransigeance
est ressen�e comme une force ; le chris�anisme,
ouvert à tous, promet un au-delà meilleur, prône la
solidarité, et, face aux trop nombreux cultes, il ap-
porte une réponse claire et unique, et cons�tue un
foyer iden�taire incontestable.
Voici une pe$te sélec$on d’ouvrages dernièrement acquis dans le fonds documentaire et disponibles, pour les
adhérents de l’associa$on, à la bibliothèque du Fâ.
Son dynamisme, l’associa'on le doit aussi à ses adhérents !
BULLETIN D’ADHESION A L’A.S.S.A. BARZAN – ANNEE 2011
A renvoyer, accompagné de votre règlement, à : A.S.S.A. Barzan – Site gallo-romain du Fâ – 17120 BARZAN
Nom – Prénom : ……………….……………………………………………..……………………………….
Adresse : ……….………..……………………………………………………………………………………..…………………………………………………………………………………………………………………..
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� Adhésion à l’A.S.S.A. : �+ de 18 ans : 16€ �- de 18 ans : 8 € � Membre bienfaiteur : je soutiens l’A.S.S.A. par un don de …...….€