32
Notre Assemblée Générale se tiendra le samedi 9 décembre 2006 à 14 heures;;;; à la Bourse du Travail, Salle Jean Jaurès, 3, rue du Château-d’Eau, 75010 Paris. Métro République. La Commune La Commune B ULLETIN DE L’A SSOCIATION DES A MIS DE LA C OMMUNE DE PARIS - 1871 2006 Automne-Hiver NUMÉRO 29 n : re n : g, d, rf, d, ir, s, rd M COUVERTURE N° 29 13/11/06 13:20 Page 2

La Commune. Bulletin de L'Association Des Amis de La Commune de Paris - 1871. - 2006 Automme-hiver, Numéro 29

Embed Size (px)

Citation preview

  • Notre Assemble Gnrale se tiendra le samedi 9 dcembre 2006 14 heures;;;;

    la Bourse du Travail, Salle Jean Jaurs, 3, rue du Chteau-dEau, 75010 Paris.

    Mtro Rpublique.

    La CommuneLa CommuneBULLETIN DE LASSOCIATION DES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS-1871

    2006Automne-Hiver

    NUMRO

    29

    n :ren :g,d,rf,d,ir,s,

    rdM

    COUVERTURE N 29 13/11/06 13:20 Page 2

  • 2222

    Le soixante-dixime anniversaire du Front PopulaireTout a commenc le 6 fvrier 1934quand les ligues dextrme droitetentent de renverser la Rpubliquesous prtexte dun scandale finan-

    cier o sont compromis des hommes poli-tiques radicaux (laffaire Stavisky). Les rai-sons profondes de cette situation explosivesont lies la situation conomique queconnat la France de 1930 1935 et qui estune rpercussion de la crise mondiale. Lesouvriers subissent les consquences duneconjoncture peu favorable (bas salaires etchmage). Le 9 fvrier 1934, les Communis-tes ripostent nergiquement la menace fas-ciste. Leur action est durement rprime parla police hostile la gauche rpublicaine.Le 12 fvrier 1934, les grandes centrales syn-dicales (C.G.T. - C.G.T.U.) sassocient pourdclarer la grve gnrale et cest aussi lapremire bauche du rassemblement despartis de gauche. La puissante manifestationantifasciste du cours de Vincennes sera la

    rplique populaire au 6 fvrier. Le 12 juillet1934 est sign un pacte dunit daction socialo-communiste et le 14 juillet 1935, le grand dfil de la Bastille au cours de Vincennes, consacre la cration du Front Populaire par les Communistes, les Socialis-tes et les Radicaux.Le 25 mars 1936, C.G.T. et C.G.T.U. rali-sent lunit syndicale tant souhaite par lestravailleurs. Le 3 mai 1936, le Front Popu-laire remporte un succs important aux lec-tions lgislatives. Le 4 mai, le gouvernementLon Blum est constitu avec le soutien desCommunistes. A la suite dun mouvementgrviste sans prcdent, accompagn doc-cupation dusines, des ngociations senga-gent entre la dlgation syndicale ouvrireet la dlgation patronale. Le mouvementgrviste de juin 1936 est le plus gigantesquequait jamais connu le mouvement ouvrierfranais dclarent Monmousseau et Fra-chon. Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, les

    EDITORIAL

    La BarricadeEdouard Manet (1832-1883)

    Peintre n et mort Paris. Il fut un des matres de limpressionnisme.Pendant la Commune, il devient membre de la Commission des sta-tuts en compagnie dAlavoine, de Da Costa. La rpression inspire Manet deux lithographies clbres : La Barri-cade et Guerre civile. Les annes de raction politique qui suivi-rent le furent aussi dans le domaine artistique. Courbet, fut au Salonde 1872, dclar indigne dexposer. La rprobation atteint Delacroix, Corot, Millet, Daumier...Loffre faite par Manet de dcorer la salle des sances du nouvel Htel-de-Ville fut laisse sans rponse. Peindre une srie de compo-sition reprsentant le Ventre de Paris ctait pour le pouvoir dalors,glorifier le Paris qui avait fait la Commune.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 1

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    3333

    accords de Matignon sont signs. Cest unevictoire dont les revendications lgitimessont satisfaites : augmentation gnrale dessalaires, semaine de quarante heures, cra-tion des Conventions collectives, congspays, reconnaissance de lexercice du droitsyndical, lection des dlgus dentreprise.Pain, Paix et Libert sont les mots dordre dela grande fte du Front populaire le 14 juillet1936. Elle rassemble un million de partici-pants. Lcrivain Andr Malraux qui, cettepoque, nest pas encore un homme poli-tique, vit intensment cette priode inou-bliable de lhistoire sociale.Il note, brivement et sans emphase, ses impressions journalires : Juin 36 a fait delouvrier un homme libre, fier de sa condi-tion ouvrire. Il ny a quun prcdent cette libration totale, cest la Commune deParis en 1871 (il ne sagit pas de la reproduc-

    tion littrale de la note de Malraux mais deson esprit). Ce rapprochement audacieuxentre la Commune et le Front populaire sym-bolise la dignit retrouve de travailleur quipeut enfin discuter sur un pied dgalit avecson exploiteur. Hlas ! Leuphorie de la vic-toire sera brve. Le 18 juillet 1936, le soul-vement militaire du gnral Franco contre laRpublique espagnole, avec lappui de lIta-lie fasciste et de lAllemagne hitlrienne,vient assombrir lhorizon politique. Sinistreprlude la Seconde Guerre mondiale.Le Front populaire va seffriter dans soncombat ingal contre le mur de largent etles 200 familles vont rtablir leur pouvoir, unmoment branl.

    Marcel Cerf

    1. Andr Malraux, Carnet du Front Populaire, 1935-1936, p. 59, Gallimard.

    Honor Daumier au Ratapoil...

    Dans un angle dune salle de restaurant* se trou-ve un automate unique en Europe. Vous pouvezlui commander undessin, il sexcute-

    ra avec dextrit.Ce personnage se nom-me Honor Daumier, nen 1808 Marseille, dcd en 1879 Val-mondois et inhum au cimetire du Pre-Lachai-se Paris.Dessinateur, peintre, litho-graphe, sculpteur, une ca-ricature irrvrencieuse

    de Louis-Philippe lui vaudra 6 mois de prison (Gargan-tua, 1832). Il continua cependant dfendre ses

    idaux libraux, il caricatu-ra les notabilits politiqueset prit pour cible les tra-vers et ridicules bourgeoisen popularisant le typeRatapoil.Merci aux restaurateurspour cette belle ide de faire revivre lami Honor.

    Alice Belem

    * Le Ratapoil43, Grande-Rue95760-Valmondois

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 2

  • histoireCeux qui ont lu des ouvrages sur la Commu-

    ne de Paris ne peuvent ignorer le nom deLissagaray, dont lHistoire de la Communede Paris publie en 1876, reprise en 1896

    avec une nouvelle prface de lauteur dans une versiondfinitive, et constamment rdite au long du XXe

    sicle (1), reste un classique, un ouvrage de rfren-ce. Mais si des Communards qui nont pas ncessaire-ment jou un rle essentiel font plus ou moins rguli-rement lobjet darticles ou de confrences, si des associations se sont consti-tues pour perptuer le souvenir et les ides de cer-taines personnalits du mou-vement ouvrier de lpoque,tel nest manifestement pasle cas de Lissagaray.Je ne cache pas que mes ori-gines barnaises et mon nom,qui est celui dune rivire dela Basse-Navarre, ne sont pastout fait trangers unecertaine proximit avec ceGascon qui portait le patrony-me basque de ses anctres(Lissagaray = lglise denhaut) et que la ville dAuch ho-nore dune stle pas trs loi-gne, sur les bords du Gers,de la statue de dArtagnan.Chacun pourra juger quil mrite un autre sort que ce-lui qui lui est fait (2).N Toulouse en 1838, mort Paris en 1901, cethomme plutt petit et trapu, dallure militaire, taitconnu pour son indpendance desprit, son tempra-ment fougueux, son courage physique alli une d-termination politique sans dfaillance, qui lont conduit des duels dont le plus clbre fut celui qui lopposa son cousin Paul de Cassagnac, un mameluck du Second Empire. On a dit parfois, pour minimiserses mrites ou mettre des doutes sur sa qualit d-

    crivain, que Lissagaray fut lhomme dun seul livre -bien quil ait crit dautres ouvrages aujourdhui introu-vables (3) - en considrant avec quelque injustice queson Huit journes de mai derrire les barricades pu-bli ds 1871 ntait quune simple prparation de songrand uvre.Dans ces deux principaux crits, les vnements de laCommune de Paris sont dcrits et analyss presque chaud, et bouleversent encore le lecteur comme devritables reportages raliss par un correspondant

    de guerre, ou plutt corres-pondant de rvolution selonle mot de lhistorien Jean Bru-hat. Simple du rang, nimembre, ni officier, ni fonc-tionnaire de la Commune ain-si quil la lui-mme soulign,Lissagaray sest fond sur saconnaissance personnelle etdirecte de lvnement auquelil a particip dans les rangs dela Garde nationale, combat-tant sur les barricades.Au cours de son exil Lon-dres, de 1871 1880, il a b-nfici des conseils de KarlMarx, qui sest employ faireraliser une bonne traductionallemande de son livre, alorsquEleanor, la fille cadette du

    matre, sa fiance malgr lopposition paternelle, encrivait la premire traduction anglaise. Pendant desannes, Lissa, ainsi que ses compagnons lappelaient,a fait uvre dhistorien, recherchant les tmoignages,remettant sans cesse son texte sur le mtier car,crivait-il, le vainqueur guettera la moindre inexactitu-de pour nier tout le reste. Son livre tait une analysecritique, quilibre, car celui qui fait au peuple defausses lgendes rvolutionnaires, celui qui lamusedhistoires chantantes, est aussi criminel que le go-graphe qui dresserait des cartes menteuses pour les

    4

    H

    4444

    AU COURS DE SON EXIL

    LONDRES,

    DE 1871 1880,

    IL BNFICIE DES CONSEILS

    DE KARL MARX,

    QUI SEST EMPLOY

    FAIRE RALISER

    UNE BONNE TRADUCTION

    ALLEMANDE DE SON LIVRE.

    Lissagaray, le Michelet de la Commune, mousquetaire de la Sociale

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 3

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    5555

    navigateurs. Une apprciation dautant plus remar-quable quelle tait formule quelques annes peineaprs les vnements.Tout cela explique pourquoi son oeuvre a gard toutesa fracheur et rsist lusure du temps.Personnage aux multiples facettes, Lissagaray a commenc sa carrire Paris dans les annes 1860comme animateur des Confrences littraires de larue de la Paix avec le concours de personnalits djclbres ou qui le deviendront, Jules Valls, EugnePelletan, Charles Floquet, Elise Reclus... et une conf-rence retentissante sur Alfredde Musset.Il fut un orateur rpublicaincout dans les nombreusesrunions publiques qui se tin-rent Paris aprs la publica-tion de la loi de 1868, et lorsde la campagne plbiscitairede 1870, pourchass par lestribunaux de Napolon III. Pen-dant la guerre franco-alleman-de, aprs le dsastre de Se-dan, il exera les fonctions decommissaire de guerre dansles armes de la Rpubliqueleves par Gambetta.Mais Lissagaray tait avanttout un journaliste. Dj, souslEmpire, il avait fait ses premires armes dans le m-tier comme rdacteur en chef de lAvenir du Gers,puis collabor divers journaux, La Rforme de Ver-morel, La Marseillaise de Rochefort, et pendant lesvnements de la Commune, il publiera deux journauxphmres, LAction, et Le tribun du peuple. Aprsson retour dexil, en 1880, il a tenu une place mar-quante dans la presse de tendance socialiste, par desjournaux quil a fonds, et dont il tait le directeur ou lerdacteur en chef. La Bataille, seul quotidien poli-tique se rclamant du socialisme avant la parution du

    Cri du peuple de Jules Valls, reparaissant aprs uneinterruption de trois annes pour mener une ardentebataille contre le gnral Boulanger alors que dautresanciens Communards pactisaient avec lui ou restaienten dehors de laction sur le fondement danalysescontestables du type Ni Ferry ni Boulanger. Puis LaGrande Bataille pour la France aux rpublicains,contre les corrompus du scandale de Panama, et descollaborations occasionnelles diverses autres publi-cations. Dans la continuit des activits littraires

    de sa jeunesse, il dotait cesjournaux, ce qui tait pluttnovateur pour la presse de l-poque, de rubriques consa-cres la littrature, au th-tre et aux arts.Ce redoutable polmiste, quicrivit quotidiennement unditorial pendant une dizainedannes, tait connu bien au-del de laudience des jour-naux o il crivait. Les tmoi-gnages de ses contempo-rains concordent pour leconsidrer comme une desmeilleures plumes, avec JulesValls, parmi les journalistesde cette mouvance socialistedisperse et divise en cha-pelles. Les titres de ses arti-

    cles faisaient mouche, il avait des trouvailles dans unstyle riche, color, incisif, affublant ses adversaires oules personnalits politiques quil combattait de sur-noms ridicules. Il tait aussi un matre formateur denouveaux talents et des journalistes vous un certainrenom lui doivent beaucoup.Journaliste militant, il tait engag dans les luttes poli-tiques et sociales, candidat aux lections lgislativesde 1885 et 1893 et plusieurs lections partielles,non pour obtenir un sige, mais pour exprimer sesides. Des ides qui ne manquaient pas doriginalit,

    CE REDOUTABLE

    POLMISTE, QUI CRIVIT

    QUOTIDIENNEMENT

    UN DITORIAL PENDANT

    UNE DIZAINE DANNES,

    TAIT CONNU BIEN

    AU-DEL DE LAUDIENCE

    DES JOURNAUX

    O IL CRIVAIT.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 4

  • histoiremarques dun anticonformisme qui le situait en de-hors de toute discipline et le conduisait parfois desconflits et des accrochages violents, notammentavec Paul Lafargue et son pouse Laura, une des fillesde Karl Marx quil excrait pour des raisons o sentre-mlaient les divergences politiques et les ressenti-ments lis la plaie ouverte que reprsentait la ruptu-re impose avec Eleanor. Toute sa vie, Lissagaray,personnage inclassable, est rest fidle la Rpu-blique, aux liberts, aux aspirations ouvrires, la recherche de lunit du mouvement socialiste.On a bien raison de penser quil fut le Michelet de laCommune par son incomparable Histoire de la Com-mune de Paris, et quil fut aussi un mousquetaire dela Sociale par un clin dil ses origines gasconnes, ses convictions, et aux combats de sa plume alerte.

    Ren Bidouze

    1. Louvrage de Lissagaray a t rdit par diffrentesmaisons ddition, notamment en 1909, en 1929

    avec une prface dAmde Dunois, puis en 1947, en 1967 et 1969 avec une prface de Jean Maitron, en 1971 loccasion du centenaire de la Commune,et plus rcemment, en 1990 et 1996, sans parler desditions anglaises et allemandes et en dautres langues.Jean Bruhat a crit une prface de Huit journes de maiderrire les barricades en 1975.

    2. Ren Bidouze, Lissagaray la plume et lpe, Editions ouvrires, Collection La part des hommes, 238 pages, 1991.

    3. Jacques Bonhomme. Entretiens de politique primaire,crit pendant une incarcration la prison Sainte-Plagie,Catchisme rpublicain, galement crit la fin du Second Empire, deux pamphlets, Vision de Versailles et Rouge et noir, publis Londres pendant lexil, des anecdotes sur les femmes de la Commune, un ouvrage anonyme de fiction Plus dAngleterre publi en 1887.

    4

    H

    6666

    Lissagaray... (suite)

    Trois romans de Jules Verne ont pour origi-ne le texte dun autre crivain, PaschalGrousset, ancien dlgu aux Affairestrangres de la Commune de Paris.

    Condamn la dportation dans une enceinte fortifieen Nouvelle-Caldonie en septembre 1871, il svadede la presqu'le Ducos en 1874 avec cinq de ses ca-marades (Rochefort, Jourde, Pain, Ballire et Gran-tille), pour stablir ensuite Londres o il cherche vivre de saplume. Il prend alors contact avec lditeur Pierre-JulesHetzel, quil avait dj rencontr en 1869, grce soncousin Adrien Hbrard le directeur du journal LeTemps. Hbrard est originaire dun petit village de Gri-solles, dans le Tarn-et-Garonne, o Grousset a passson enfance. Exil Londres, il propose Hetzel, en1875, un manuscrit intitul Lhritage de Langevol.

    Hetzel napprcie gure ce texte, mais lui achte nan-moins le manuscrit pour quil soit rcrit par une autrecrivain. Ainsi Lhritage de Langevol deviendra, parla plume de Jules Verne, Les 500 millions de la Bgum et sera dit en 1879. Dans leur correspondance, Hetzel et Jules Verne enparlent mots couverts sous le nom de code de roman de labb, labb Gaston de Manas, vicaire Notre-Dame-de-Lorette et lui aussi originaire du Tarn-et-Garonne, servant dintermdiaire entre lexil et lditeur.Un deuxime manuscrit subira le mme sort. Le dia-mant bleu, entrepris en 1880, deviendra Ltoile duSud publi en 1884. Le troisime roman daventuresrcrit par Jules Verne a un statut diffrent. Il se tra-duit par la double signature de Jules Verne et de AndrLaurie (pseudonyme de Paschal Grousset). Ce roman

    Paschal Grousset le Communard et... Jules Verne

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 5

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    7777

    est publi hors du cycle des Voyages extraordinai-res. Le manuscrit dorigine est peu retouch, et Het-zel finit par reconnatre la qualit de la plume de Grous-set. Il publiera de nombreux romans daventure,dimagination scientifique, et une srie in-titule La vie de collge dans tousles temps et tous les pays. Pas-chal Grousset est aussi lauteurde la premire traduction enfranais du clbre roman deStevenson, Lle au trsor.Sous le pseudonyme de Philip-pe Daryl, il publie chez le m-me diteur une srie intituleLa vie partout.Aujourdhui, les manuscrits origi-nels des deux premiers textes re-visits par Jules Verne la demandede son diteur ayant disparu, on ne peutque faire de prudentes approches sur son ap-port, grce notamment la correspondance quils ontchange. Cela pose encore aujourdhui des difficultsquant la prise en compte de ces textes pour ltude

    des Voyages extraordinaires. Lintrt de cette his-toire ditoriale rside aussi dans le caractre croisde linspiration des deux auteurs, dont les romans pr-

    publis dans le Magasin dducation et de r-cration. Au fil de la correspondance

    quils entretiennent chacun avec leurditeur, ils voquent dailleurs par-

    fois la proximit de leurs travaux.Leurs romans font lobjet decomptes rendus communs aumoment des trennes. AndrLaurie est parfois prsentcomme le disciple, le cadetou le rival de Jules Verne.

    Grousset confie dailleurs sonditeur, le 31 dcembre 1879,

    avoir beaucoup appris de Verne. Quisait si le travail de rcriture de Jules

    Verne na pas contribu la naissance delcrivain Andr Laurie ?

    Xavier Nol Auteur dun mmoire de Matrise de Lettres Modernes

    lUniversit de Nantes (1981-1982)

    Cest une parenthse : Rossel (un capitaine decarrire la Commune aprs avoir t curpar la capitulation de Bazaine Metz)... (1).Cest un peu court, et pas tout fait juste.

    Rossel, certes cur, ne se contente pas de cetcurement mais svade aprs la capitulation et partse mettre la disposition de Gambetta. Ce nest quensuite, aprs larmistice, que le lieute-nant-colonel (et non pas capitaine) Rossel se met, le20 mars, la disposition de la Commune. Le 1er mai ilsera nomm dlgu la guerre, poste dont il d-missionnera dix jours plus tard. Arrt par les Ver-saillais le 8 juin, condamn mort, il sera fusill le 28novembre 1871 (2).

    Grand crivavain sans doute, pas rvolutionnaire, un tantinet naf comme bien dautres avant et aprs lui, Chateaubriand, vers 1830, prophtise : Un tempsviendra o lon ne concevra pas quil ft un ordre social dans lequel un homme comptait un million de revenu, tandis quun autre navait pas de quoi payerson dner (3).Un temps viendra.... Srement...

    Joseph Siquier

    1. Les voix de la Libert. Michel Winock, Seuil, 2001.2. Bruhat, Dautry, Tersen :La Commune de 1871.

    Editions sociales, 1961, p. 414.3. Les voix de la Libert. Michel Winock, Seuil, 2001.

    Rossel, la mise au point...

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 6

  • histoire

    Obsques en tricoloreFin Mai 1885, la maladie dAmouroux - onparle de phtisie laquelle sajouterait unefivre typhode - saggrave dun coup et il

    meurt le 23. Une disparition salue ainsipar un journal conservateur : Quoique de profondesdivergences politiques nous sparassent de lui, nousavions conu une telle estime pour son caractre, etnous avions exprim avec tant de sincrit ladmira-tion que nous avait inspir son rle en Nouvelle-Cal-donie pendant la rvolte des Canaques, que des rela-tions cordiales existaient entre lui et plus dunrdacteur de ce journal. [...] Le dput intransigeantqui meurt aujourdhui, laissant une jeune veuve in-consolable, tait en mme temps un bon Franais ;nous ne saurions loublier, et nous tenons exprimeraux siens tous nos regrets. Lenterrement de Mon-sieur Amouroux dput de la Loire (dixit le commis-saire Clment) se droule du dbut la fin dans leplus grand ordre. On ne signale aucun incidentlorsque la troupe rend les honneurs militaires au d-put dfunt, malgr la prsence de 6 7 000 per-sonnes. Lorsque le convoi quitte la maison mortuairesuivi par une trentaine de dputs avec leurs insi-gnes, un grand nombre de conseillers municipaux,cinq corporations avec leurs bannires, plusieurs lo-ges maonniques dont celle des Droits de lhomme,des reprsentants des comits radicaux, de LAllian-ce socialiste rpublicaine, de La Libre pense, etune foule de manifestants value 3 500 ou 4 000

    personnes, une brigade de gardiens de la paix lac-compagne sur le ct droit sans que cela pose probl-me. On remarque aussi de nombreux reprsentants dela presse dans ces obsques mdiatiques qui attirentjusqu 10 000 curieux.Si lon note le dploiement de trois drapeaux rougesdans le cimetire, il nen reste pas moins que la cr-monie avec les lus et son caractre corporatif estrespectable. Un rapport de police prcise que peude socialistes ont suivi le convoi ; contrairement auxjournes prcdentes les anarchistes ne se sont pasmontrs affirme un autre, bien quun indicateur en repre une vingtaine. Ceux-ci se font discrets. Il est cependant probable que ce sont eux qui ont cri Vivela Commune ! au moment de lapparition des dra-peaux rouges, la foule restant indiffrente. Pour sapart le commissaire Clment na rien entendu puisquilrapporte quaucun cri sditieux na t pouss ni lentre ni la sortie de la ncropole. Une seule excep-tion remarque : ce cri anonyme de Vive la Commu-ne ! pendant le discours dEudes qui parle au nom desAnciens combattants de 1871 devant le caveau provi-soire. Un informateur conclut ainsi ses observations :Il ny avait pas de groupes rvolutionnaires propre-ment dit mais seulement quelques socialistes isols!.A la fin de la crmonie, ils ne sont quune dizaine din-dividus, des anarchistes, se rendre sur la tombedes Fdrs tandis que la foule se disperse rapide-ment et trs calmement.

    Alain Dalotel

    4

    H

    8888

    Amouroux, un Communard tricoloreUn incident informatique, indpendant de notre volont, a amput de quelques lignes larticle de notre ami AlainDalotel sur ce Communard mconnu. Nous lui prsentons, ainsi qu tous nos lecteurs, toutes nos excuses.Nous publions ci-dessous le dernier paragraphe de cet article.Loccasion nous est donne de rappeler que les procs verbaux de la Commune de 1871 ont t sauvs de jus-tesse de lincendie de lHtel-de-Ville par Charles Amouroux et son ami Gustave Mayer. Celui-ci, sur les indica-tions dAmouroux, se rendit lHtel-de-Ville peu de temps avant son incendie, et, passant tous les contrles, sesaisit des prcieux documents. Amouroux dport en Nouvelle-Caldonie, il les conserva durant tout ce temps,et les lui restitua son retour. Il faut savoir que Gustave Mayer tait assez peu engag dans les vnements* dela Commune (il fut membre de la Commission des statuts). Saluons cette amiti exemplaire et rendons homma-ge au courage de cet anonyme, sans qui nous ne disposerions pas aujourdhui de ces documents si prcieuxet si mouvants. Le Comit de Rdaction

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 7

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    9999

    A quelques pas du sige des Amis de la Communerue des Cinq-Diamants, le passage Barrault des-cend en pente assez raide sur la rue Barraultqui, en 1871, domine la valle de la Bivre.

    Au temps de la Commune, le passage porte le nom deson propritaire, le pharmacien Dubois qui, fortune fai-te, sest retir dans cette agreste venelle. Il habite ungrand pavillon entour dun jardin. Une servante d-voue est ses petits soins. Dubois sest acquis, peu de frais, une rputation de philanthrope en distri-buant gratuitement quel-ques mdicaments aux in-digents du quartier.Paternaliste, il prche labonne parole aux tra-vailleurs de son entourage,leur conseillant respect etsoumission aux autorits.Depuis linstauration de laCommune, il ne cesse debrocarder ouvertement lesFdrs et il leur prdit enricanant que, tt ou tard, ilsseront battus plate coutu-re par les Versaillais. Dansla journe du 23 mai 1871,les gardes de la 2e Cie du101e Bataillon construi-sent une barricade lex-trmit du passage et ilsdemandent Dubois lautori-sation de pntrer dans son jardin pour en crneler le mur.Le pharmacien refuse et dit quelques-uns des Fd-rs qui sont aussi ses locataires : Au lieu dleverdes barricades, vous feriez mieux de me payer lar-gent que vous me devez. Lun deux rpond : Soissans crainte, mon vieux, on te paiera ! Dubois na ja-mais digr le dcret du 3 mars 1871 faisant remiseaux locataires des trois derniers termes de loyer.Le lendemain, 24 mai, il aperoit de sa fentre le fac-teur qui traverse le passage ; il lui demande sil est

    vrai que les Versaillais sont entrs dans Paris. Le fac-teur ayant confirm le fait, le pharmacien exulte, il nar-gue les Fdrs qui saffairent la barricade. Il leur lan-ce des quolibets et les provoque mchamment.Les combattants ripostent ; on le traite de raction-naire. Dubois rpond : Si je suis ractionnaire, vousntes que des canailles ! Un garde lui crie, excd :Oui, mais avant que les Versaillais soient ici, on aurargl ton affaire, car ton compte est bon !Consciente que la querelle senvenime, la servante

    conseille son matre da-bandonner la place et dechercher un asile chez desamis. Ils sen vont versquinze heures, mais le fac-tionnaire qui garde la barri-cade, souponnant quel-que tratrise, les empchede passer et tire un coupde semonce pour leur fairerebrousser chemin. Ils re-gagnent alors prcipitam-ment leur domicile.Dans latmosphre fivreu-se des combats pour la pri-se de la Butte-aux-Cailles,les passions sont exacer-bes. Les Fdrs veulentneutraliser Dubois. Celui-cise rfugie au premiertage et lance contre ses

    assaillants le contenu dun flacon dacide sulfurique.Trois gardes sont srieusement brls au visage. Puis,Dubois jette un pot de fleurs la tte dun jeune hom-me de 19 ans, Jean-Pierre Rouillac. Ensuite, le forcenbrandit un revolver mais ses poursuivants, plus rapi-des, tirent dans sa direction, et Dubois scroule, fou-droy. Qui a port le coup fatal ? Nul ne le sait. On tra-ne le corps sur le balcon et, le lendemain, il sera enfouiau fond du jardin. Rouillac russit fuir lors de loccu-pation de la Butte-aux-Cailles par larme rgulire. Il

    Le drame du passage Barrault

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 8

  • histoirese croit labri des poursuites et, le 28 mai il djeunedans un petit restaurant, 13 rue de Pot-de-Fer. Aprs un repas, peut-tre trop arros, il parle des vnements tragiques auxquels il a t ml. Son compagnon, Garochot, lui aussi du 101e, se mon-tre plus discret.Rouillac voque imprudemment lexcution du sieurDubois. Pauline Lenoir, la patronne de lestaminet, vasempresser de dnoncer le jeune homme, en dfor-mant ses propos.Jean-Pierre Rouillac est n le27 fvrier 1852 Lacaze, ar-rondissement dEspalion(Aveyron). Comme beaucoupdAuvergnats qui ne trouventpas de travail au pays, il estall chercher un emploi Pa-ris o il arrive en 1868 pourexercer le mtier de journa-lier. Garde mobile pendant lepremier sige, il est incorporau 101e Bataillon de la Gardenationale fdre, le 21 mars1871. Il participe aux diffren-tes campagnes de cette uni-t, particulirement Neuillyet dans les tranches de Ca-chan. Il est rentr dans Parisle 22 mai et reste aux barricades jusquau 25 mai.Rouillac est dabord accus davoir particip lassas-sinat des Dominicains dArcueil, bien que sa compa-gnie ne ft pas sur les lieux ; il est cependant condam-n la dportation en enceinte fortifie, par le 6e

    Conseil, le 17 fvrier 1872.Mais il nest pas quitte pour autant, car laffaire dusieur Dubois fait lobjet dune instruction spcialeconfie au 14e Conseil, sigeant Saint-Cloud, la plusterrible juridiction militaire. Rouillac est interrog par lerapporteur du 14e Conseil. Il dit avoir pass une partiede la journe du 24 mai la barricade du passage Du-bois, et lautre partie au 17 rue Grard, o il a couch

    la nuit du 24 au 25 mai.Il rfute le tmoignage de Pauline Lenoir qui affirmequil sest flatt davoir fusill le nomm Dubois. Il a cet-te riposte pertinente : Il nest pas possible que jaiefait ces confidences la demoiselle Lenoir ; commentvoulez-vous que je lui dise des choses aussi compro-mettantes, au moment o les troupes de Versaillestaient entres dans Paris ?Dans un supplment dinterrogatoire, le 22 fvrier

    1872, Rouillac confirme quila quitt la barricade du pas-sage Dubois le 24 mai, versune heure de laprs-midi,quil y est revenu le soir verscinq heures, et quil a vumonsieur Dubois tendu,mort, sur son balcon. Le len-demain, 25 mai, il est retour-n dans le passage, huitheures du matin. Mais, de-vant lavance des troupes deVersailles, les Fdrs doi-vent vacuer le passage auxenvirons dune heure de la-prs-midi.Confront la domestiquede feu Dubois, celle-ci ne lereconnat pas. Cependant, le

    15 mars 1872, le 14e Conseil condamne Rouillac lapeine de mort. Le 10 mai, la Cour de Cassation rejettele pourvoi du condamn, et le 26 juin la grce est refu-se.Lexcution de Rouillac est fixe au 6 juillet 1872, enmme temps que celle du marchal des logis Baudoin,de la 1re batterie fdre, accus darrestations arbi-traires et de la fusillade de lun des dtenus de lgliseSaint-Eloi.Rouillac et Baudoin, aprs leur condamnation mort,sont transfrs la caserne du Gnie, rue de Noailles Versailles, dans une des deux caves de la casernetransformes en cachots.

    4

    H

    11110000

    Le drame du pasage Barault (suite)

    LEXCUTION

    DE ROUILLAC EST FIXE

    AU 6 JUILLET 1872,

    EN MME TEMPS

    QUE CELLE DU MARCHAL

    DES LOGIS BAUDOIN,

    DE LA 1RE BATTERIE

    FDRE.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 9

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    11111111

    Une dizaine de Communards sont entasss dans cerduit obscur, humide et sans air.Chaque jour, les condamns mort sont autoriss faire quelques pas dans une sorte de boyau trs troit,situ derrire la caserne. Les prisonniers se gaussentdes gendarmes et leur promettent de bons pruneauxpour la prochaine Commune !Gaston da Costa, substitut du procureur de la Commu-ne, galement condamn mort, a partag la mmecellule que Rouillac : Leplus jeune dentre nous taitun petit Auvergnat trapu, dunom de Rouillac, condamn mort pour stre vant davoirdescendu quelques officierspendant lattaque de la Butte-aux-Cailles.Rouillac, curieux de connatrele droulement des diffren-tes phases dune excutioncapitale, interroge le gardien-chef de la prison, un mar-chal des logis de gendarme-rie. Celui-ci lui dcrit lesdiffrentes tapes de la cr-monie funbre : le dpart envoiture, le plateau de Satory,les soldats formant un carrdont un ct fait face la grande butte dartillerie, lestambours qui battent et les clairons sonnant AuChamp La description termine, Rouillac ne peutsempcher de conclure en vrai Gavroche de Saint-Flour : Tant de monde que cha pour voir fugiller unAuvergnat ! Le 6 juillet 1872, au matin, on fait lappeldes noms des condamns. Baudoin sexclame : Cequi mem cest daller l-bas avec une chemise saleet dchire ! Da Costa lui donne alors une de seschemises, dune blancheur impeccable. Baudoin esttout joyeux de se sentir propre pour le grand dpart,et il recommande son compagnon de ne pas flan-cher devant les Versaillais.

    - Chois tranquille, pre Baudoin, rpond Rouillac, jechaurai bien leur montrer quun Auvergnat cha na paspeur ! Vougrrri !Lheure du dpart venue, les deux prisonniers embras-sent leurs compagnons de cellule Le commissaire central de police, dans un rapport aumaire de Versailles, retrace le droulement de lexcu-tion : // Transfrs 4 heures du matin de la ca-serne de Noailles la prison des chantiers, Baudoin et

    Rouillac, aprs avoir t en-tretenus sparment par M.labb Follet, sont monts, cinq heures vingt minutes,dans une voiture du train desquipages ; Baudoin, seulavec deux gendarmes et fu-mant une cigarette, Rouillac,accompagn de M. labbFollet et ayant sa pipe labouche.Le cortge - form des deuxvoitures du train, de deux pe-lotons de cuirassiers et de12 gendarmes cheval sest de suite mis en marcheet, cinq heures cinquante-cinq minutes, les claironssonnant et les tambours bat-

    tant Au Champ annonaient larrive des condamnsen face des poteaux o les attendaient les pelotonsdexcution.Rouillac avait encore la pipe la bouche et na pas vou-lu sen sparer malgr lobservation que lui a faite M.labb Follet. Conduits immdiatement aux poteaux,lorsque les gendarmes ont voulu les attacher et leurbander les yeux, ils ont fait lun et lautre une vive op-position, sopposant nergiquement cette opration. Baudoin vocifrait contre les gendarmes en les traitantde canailles, frappait du pied, et a arrach deux fois lebandeau qui lui couvrait la figure.Rouillac jurait des Noms de D tout en conservant

    CHAQUE JOUR,

    LES CONDAMNS MORT

    SONT AUTORISS

    FAIRE QUELQUES PAS

    DANS UNE SORTE

    DE BOYAU TRS TROIT,

    SITU DERRIRE

    LA CASERNE.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 10

  • histoiresa pipe. Enfin, forcs de se rsigner cette opration,ils ont cri VIVE LA COMMUNE ! et quelques secon-des ne staient pas coules que tous deux tom-baient, frapps mort, six heures, cinq minutes.Baudoin avait reu sept balles en pleine poitrine, etRouillac cinq, galement en pleine poitrine. Leur morta t instantane, et le coup de grce na pas t n-cessaire.Aprs le dfil des troupes, les deux corps ont t d-poss dans deux cercueils et transports au cimetireSaint-Louis, o ils ont t inhums dans des fosses spares.A sept heures quinze minutes, tout tait termin. Lescurieux taient peu nombreux : peine cent person-nes se trouvaient dans la rue Saint-Pierre1 au momentde la sortie des condamns de la prison et, commedes cordons de troupes sont placs autour du lieu delexcution, les curieux se trouvaient une grande dis-tance, et sauf les militaires, les civils taient en petitnombre.Excut au dbut de juillet 1872, Jean-Pierre Rouillacavait eu vingt ans la fin du mois de fvrier de la mme anne.La condamnation de Rouillac a t fonde sur des pr-somptions trs douteuses. Les tmoins charge sontsujets caution : Mademoiselle Pauline Lenoir, tenan-cire dun estaminet, est sans doute indicatrice de po-lice. Le sergent Garochot2, du 101e Bataillon, cherche se disculper aux dpens de son compagnon.Mme dans la presse versaillaise, on est quelquefoisperplexe au sujet de ce jeune homme, qui parat intelli-gent et contre qui on ne peut invoquer rien de particu-lirement dfavorable.Les arguments de laccusation sont plutt fragiles et,pour la renforcer, le rapporteur croit bon dajouter aupalmars de Rouillac encore un assassinat supplmen-taire, celui du jardinier dune proprit de Neuilly, miseau pillage par le 101e bataillon. De ce prtendu pillage, Rouillac aurait tir un normeprofit : Un manche de gigot en argent Circons-tance aggravante dans son procs. On vita cepen-

    dant de trop insister sur cet pisode rocambolesque.Cest donc lexcution du sieur Dubois qui reste laconsidration essentielle ayant dtermin la dcisionde la justice militaire.

    Marcel Cerf

    Sources : Commissaire central de Police de Versailles

    Rapport M. le Maire, 6 juillet 1872 Archives communales de Versailles

    Da Costa (Gaston) La Commune vcue, tometroisime, pp. 248 253. Ancienne Maison Quantin, diteur. Paris 1905

    Du Camp(Maxime) Les convulsions de Paris, tome quatrime Hachette et Cie dit. pp. 216 219. Paris 1880

    1.Le commissaire central a fait une erreur dans la rdactionde son rapport. Il a signal la sortie des condamns de laprison de la rue Saint-Pierre, alors que, plus haut, il a critque Baudoin et Rouillac ont t transfrs de la casernede la rue de Noailles la prison des chantiers. Cest bien en effet, la prison de la rue Saint-Pierre quicorrespond la ralit. La Gazette des tribunaux, du 7 juillet 1872, le confirme. Dautre part, limprcision de la rdaction tendrait faire croire que lexcution a eulieu rue Saint-Pierre, alors que cest du Polygone de Satory quil sagit.

    2. Garochot (Jean-Louis) N le 9 dcembre 1831 Paris.Mari, un enfant. Journalier, demeurant rue des Cinq-Diamants. Sergent au 101e bataillon.Condamn par le 14e Conseil, le 15 mars 1872, ladportation en enceinte fortifie, pour complicit dans lemeurtre de sieur Dubois et pillage de sa maison, les 24 et 25 mai 1871. Embarqu le 13 juin 1872 sur La Guerrire, il arrive Nouma le 2 novembre1872. Peine commue, le 26 novembre 1878, endportation simple. Remise de peine en 1879. Rapatri par La Picardie.

    4

    H

    11112222

    Le drame du passage Barrault (suite)

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 11

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    11113333

    On peut tre un grand historien et ne pas biencomprendre ce qui se passe en son sicle. Ainside Michelet et de la Commune. On ne disposepas, note Jean-Claude Caron1, de lettres de Mi-

    chelet produites sur le moment mme (). Micheletsexprime dans laprs-coup : sans relle surprise, ilfustige les barbares pays par Bismark, voque lemonstre social que nous portons en nous. Plus vindi-catif encore, il se laisse aller chose rare des pro-pos xnophobes : Paris est devenu un ramassis h-trogne et discordant, un capharnamdtrangers.Dans ses carnets il affirme : Victor Hugo crit etpense bien plus avec son sexe quavec son cerveau2.Peut-tre ; aprs ou avant le Hugo bte, voil(pour le condamner) le Hugo sexuel (ce quil ne nieraitpas). Mais Hugo, lui, ironique, notait dans ses papiers :Jai tch davoir la rputation dtre bte et je croisque jy ai russi3. Est-ce une remarque de quelquunde bte ?Hugo a des principes et sy tient. Il lutte, par exemple,inlassablement, contre la peine de mort : Je me dci-de crire lEmpereur dAutriche que la peine demort, pour tout homme civilis, est abolie (21 dcem-bre 1882). LEmpereur dAutriche ntait sans doutepas civilis : il ne tint pas compte de la lettre. Aujourdhui Hugo sadresserait de la sorte Bush sans plus de succs videmment.Mais Hugo ne se contente pas de lettres inutiles. Il vavoir Thiers, quil naime pas : Je lai engag ne lais-ser excuter aucun condamn. Il sagissait, bien sr,des Communards. Thiers se contente de cette re-marque mielleuse rapporte sans commentaire : Jene suis quun pauvre diable de dictateur en habit noir(1er octobre 1871).Hugo ne se dcourage pas : Je lui ai passionnmentconseill lamnistie (4-11-71). Dj ! a d penser letriste personnage. Pour toute rponse, le journal LeRappel est supprim pour deux articles (). Larrtest sign Thiers (25 novembre 187171).Quant aux excutions : Rossel a voulu commander

    le feu. On le lui a refus. Il sest laiss bander les yeux Voil la peine de mort politique rtablie. Crime (28novembre 1871).Crime. Le mot est sans quivoque.Deux jours aprs : Gaston Crmieux () beau et in-telligent jeune homme de trente ans (). On vient de lefusiller Marseille (30 novembre 1871).Pourtant, Hugo insiste, revoit Thiers, lui arrache la pro-messe denvoyer Rochefort aux Iles Marguerites pluttquen Nouvelle-Caldonie. Thiers nose renier sa paro-le, mais, lui parti, le nouveau pouvoir sempresse dex-pdier le rvolt aux antipodes : Rponse de M. deBroglie au sujet de Rochefort. Cest une fin de non-re-cevoir (11 aot 1873). Plus tard, il notera : Roche-fort sest vad. Avec Jourde et Paschal Grousset ().Bonne nouvelle (30 mars1874)En attendant il maintient ses opinions : Le duc dAumale () ma demand ce que je pensais du 18 mars. Je lui ai rpondu que cest lAssemble qui la fait () LAssemble a commis le crime de pro-voquer Paris (15 dcembre 1871). Le crime. Le mot juste, toujours.Quant au pouvoir : Bazaine () a livr Metz et lonva fusiller Rossel.Mac-Mahon, vaincu et fait prisonnier Sedan avec Na-polon III, rgne dsormais. Ses actes ? Mac-Mahonabsout Bazaine. Sedan lave Metz. Lidiot protge letratre (13 dcembre 1873)Vraiment, la btise dHugo est incommensurable.

    Joseph Siquier

    1. Dans le Revue dhistoire du XIXe sicle, n22, 2001,p.179.

    2. Id. p.180.3. uvres politiques , J.J. Laurent, p.1473

    et suivantes.

    Michelet, Hugo et la Commune

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 12

  • HhistoirePierre Rosanvallon a dmontr le caractre

    illibral du premier rgime : Les liber-ts publiques y sont rduites au nom m-me dune conception de lexigence dmo-

    cratique . La dmocratie illibrale est ence sens une pathologie interne lide dmocratique,elle procde de trois lments :1. la prtention, dabord rduire lindtermination d-

    mocratique par une pratique de la reprsentation-in-carnation (lhomme peuple) ;

    2. laffirmation de lillgitimit de toute dfinition du public qui dborde les institutions lgales (le peu-ple-un) ;

    3. le rejet enfin de tous les corps intermdiaires accuss de perturber lexpression de la volont g-nrale (presse, partis politiques, syndicats).

    Elu en 1848, auteur du coup dEtat sanglant du 2 dcembre 1851, Napolon III ne parvient pas ral-lier la gauche et perd lappui de la droite. Son r-gime tait impur financirement (corruption), militaire-ment (guerres de prestige), mdicalement (mortalitinfantile accrue, maladies endmiques non jugules).Cest encore Freud qui, en 1929, nous explique dansLe malaise dans la Civilisation lorigine du phnom-ne de lalination des citoyens : Une grande partiede lagressivit prouve lgard dun chef tout puis-

    sant par frustration de libert vient surinvestir la cons-cience individuelle et se retourne contre elle loriginedun sentiment de culpabilit inconscient. Paradoxale-ment, la rgression infantile ainsi provoque par lepouvoir accrot le dsir dautorit scurisante et maternante dans la dpendance absolue.A loppos, pour les Communards, fut cre la notionde mandat impratif pour que soit faite lobligation auxlus de participer laction collective en exerant sanstricherie les mandats que les lecteurs leur ontconfis. Les Communards comprirent quentre lexi-gence du progrs et la pratique du suffrage universel,il y a aura conflit : la classe dominante ayant pouridologie de possder et de produire, dissimulera lescontradictions entre forces et rapports de productionpar une hgmonie de manipulation pseudo-dmocra-tique de la volont politique pour asphyxier la socitcivile afin de garder le pouvoir dtat.

    Philippe Lpaulard

    A lire le livre de Sigmund Freud Le Malaise dans la Civilisation, PUF et de Pierre Rosanvallon La dmocratie inacheve, Folio.

    4

    H

    11114444

    De lautocratie liberticide du csarisme la dmocratie directe de la Commune...

    ADHREZ OU RADHREZCOTISATIONS 2007/CARTE DADHSION

    A partir de 33 euros - Soutien partir de 50 euros

    A partir 5 euros pour les faibles ressources

    A partir de 150 euros pour les collectivits

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 13

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    11115555

    H istoire

    La Commune de Paris de 1871 est la rfrencedans lhistoire du mouvement ouvrier pour la for-me de gouvernement adopte et les promessessuscites. Pour raliser la Rpublique sociale et

    dmocratique tant dsire, elle a innov sur le plan dela dmocratie et de lorganisation ouvrire. Si lon estvraiment persuad que les principes proclams par laCommune de Paris sont encore dactualit aujourdhui et ils le sont plus que jamais cest parce que sonbauche dune socit nouvelle, galitaire et fraternel-le reste une utopie concrte : il est fondamental da-voir une conscience clairede ces grands principes quine purent dnaturer, mais deles appliquer dans lespritque les Communards au-raient voulu quils le soient.Tenons-nous tout simple-ment aux deux grandes prio-rits que la Commune de Pa-ris staient fixes.Dabord installer la dmocra-tie directe. Celle des Communards reposait sur lemandat impratif et rvoca-ble. Cette forme de dmo-cratie directe na aucun pointcommun avec une quel-conque dmocratie partici-pative qui place les citoyens devant une fausse libertdaction et nullement en mesure de dnoncer les trahi-sons de mandat : il ny a de dmocratie que contr-lant le pouvoir et le peuple est la dmocratie. Ctait lesens de lappel du 23 mars 1871 revendiquant lman-cipation des travailleurs. Aujourdhui encore plus, lemandat impratif et rvocable est ncessaire et toutedmocratie directe ne peut se concevoir qu traversune interpellation permanente des mandataires parleurs mandats, ou pour tre plus court, la dmocratiena pas besoin de qualificatif.Ensuite promouvoir la gestion ouvrire. La Commune

    se situait, certes, dans le cadre du capitalisme nais-sant mais un capitalisme aux caractristiques djbien marques qui na t que le socle du capitalismemondialis daujourdhui. Lopposition de classes queles membres de la Premire Internationale avaient sibien perue est bel et bien, aujourdhui, la ralit : silest une organisation qui, elle, a une conscience declasse constante, violente et sans aucun tat dme,cest bien le MEDEF. Rien ne peut relier un ouvrier un patron, hier comme aujourdhui, et la classe ouvri-re au sens large du terme ne peut, bien sr, qutre

    hostile aux rformes vou-lues par des gouvernementssuccessifs, non pas par pas-sisme ou incapacit dvo-lution (un ouvrier pense aus-si) mais tout simplementparce que ces rformessont contraires lintrt dela classe ouvrire et dtrui-sent des acquis sociaux fon-damentaux : une classe ou-vrire qui continue sappuyer sur les grves (etlInternationale lavait com-pris) pour dfendre son tra-vail et ses droits mais qui sevoit trahie rgulirement de-puis plusieurs annes par

    nombre de responsables syndicaux ou lche par desdirigeants politiques dits progressistes. Lindpen-dance syndicale tant politique que financire est in-dispensable car toute subordination perdrait le syndi-calisme : les chambres fdrales ouvrires de 1871ont t lexemple mme de la mobilisation ouvrire etde lindpendance. Le refus de toute forme dassocia-tion capital-travail fut le principe fort des Internationa-listes et des Communards car cette association natoujours eu quun mme but final : faire cogrer parles ouvriers le profit capitaliste. Lo Frnkel, lu la t-te de la dlgation du travail, affirma dans une des

    Contribution : Penser la Commune aujourdhui

    LOPPOSITION DE CLASSES

    QUE LES MEMBRES

    DE LA PREMIRE

    INTERNATIONALE

    AVAIENT SI BIEN PERUE

    EST BEL ET BIEN

    AUJOURDHUI LA RALIT.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 14

  • Hhistoirenombreuses sessions de la Commune, que toute me-sure sociale juste devait tre applique sans soccu-per consulter les patrons. Les Communards nontpas eu le temps de faire aboutir les socits coopra-tives ouvrires avec un fonctionnement aux antipodesde la cogestion patrons/ouvriers que lon voudrait met-tre en place. Ce qui se passe en Argentine et au Brsilactuellement, avec loccupation dusines et leur remiseen marche par les ouvriers, aurait passionn les Inter-nationalistes la recherche dune nouvelle voie de pro-duction et de consommation : lexemple du fonction-nement spcifique de lusine Zanon en est le symbole.Repensons au gouvernement ouvrier de la Communede Paris et ses engagements. Quelle diffrence decontexte actuellement ? Aucun ! Ny-a-t-il toujourspas, aujourdhui, des opprims et des opprimeurs, desprofiteurs qui exploitent toujours le travailleur ? Pen-ser le contraire, cest conduire le mouvement ouvriervers une impasse totale. La Commune tait certes

    compose de multiples courants, mais la dclarationau peuple franais du 19 avril 1871 idalisait la struc-ture communale comme base de la dmocratie direc-te, encore plus pertinente aujourdhui car structure deproximit maximum, mais que lon cherche fairedisparatre au nom dune soi-disant simplification desstructures : la Fdration de Communes tant rvepar les Communards est, elle aussi, un hritage quenous devons dfendre et qui na pas pris une ride. Etrefidle aux idaux de la Commune ncessite de les por-ter aujourdhui tels quils furent proposs en 1871 : ilssont pleinement dactualit, ralistes et ralisablesseulement si lon pense avec certitude que le capitalis-me est contraire au bonheur collectif mais que ce bon-heur est toujours une ide neuve.

    Jean-Patrick AnnequinLa Chtre (Indre) 4

    H

    11116666

    Contribution : Penser la Commune aujourdhui (suite)

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 15

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    11117777

    H istoire

    Rpondant notre appel invitant tous nos Amis deprovince participer activement et de toutes lesfaons la ralisation de notre bulletin, un adh-rent de Tours, R. Bailleul, nous a fait parvenir des

    documents historiques dun grand intrt. Ils concer-nent un cousin germain de son grand-pre maternel,Eugne Brault, jeune ouvrier n en 1855 et dcden 1931. Bless,il fut pris par les Versaillais sur unedes dernires barricades, rue de Montreuil, le 27 mai 1871. Il chappa au peloton dexcution sansdoute grce son jeune ge (il avait 19 ans et , donc,tait mineur). Plus tard, le 4 janvier 1872, il fut acquitt pour avoiragi sans discernement.

    Merci notre ami pour toutes ces prcisions, qui nousrappellent la citation de lcrivain conservateur PaulBourget dans Le Figaro du 13 septembre 1895 :Jai vu crever coups de crosse le crne des bles-ss, fusiller les cadavres.Nous publions les documents du Conseil de guerre relatifs au jeune Eugne Brault. La qualit dimpression peut en tre altre, ceux-ci tant issus de photocopies. Merci de votre comprhension.

    Jean-Marc Lefbure

    Eugne Brault, Communard et acquitt...

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:24 Page 16

  • histoire

    4

    H

    11118888

    Eugne Brault, Communard et acquitt... (suite)

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 17

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    11119999

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 18

  • hie de lassociationSais-tu Nicolas...

    La proposition de loi sclrate sur leC.P.E. (Contrat Premire Embauche) auPrintemps dernier dclencha la colre po-

    pulaire, particulirement celledes jeunes qui organisent tant Paris quen province pendanttrois semaines, manifestationsde rues, occupations ou ferme-tures duniversit, de lycespuis de collges.En effet, le projet de loi donneaux employeurs le droit de li-cencier les salaris sans expli-cation aucune dans les deuxans suivant lembauche. Cettemesure gravissime rompantavec la protection du travail ga-gne par de longues annes delutte, inscrite dans notre Code du travail, provoque lapuissante mobilisation des jeunes et de leurs parents.La folle annonce par le Prsident de la Rpublique dela promulgation de la loi et simultanment de sa non-application dchane la colre du rassemblement

    populaire, Place de la Bastille. Le mouvement se r-pand travers les rues de Paris, en dbordementsparfois extravagants chasss par les gardes mobiles.Sais-tu Nicolas, que, cette nuit-l, la folle annonce

    conduit un de ces groupesvers la butte Montmartre : Debon cur, en installant unebarricade dans les escaliers,en criant Paris debout, r-veille-toi. Les manifestantsont escalad la colline. Autourdun feu de palettes allum de-vant le Sacr-Cur, ils ontchant lInternationale. Desanarchistes ont inscrit sur lafaade de la basilique un rso-lu Vive la Commune*A lgard dun pouvoir sourdaux appels de la jeunesse,

    lesprit du printemps 1871 rsonne en eux et manifes-te nouveau, Nicolas, que la Commune nest pasmorte.

    Denise Guinet*Le Monde, 3-4 avril 2006

    4

    V

    22220000

    Le C.P.E. et lesprit du Printemps 1871...

    LES MANIFESTANTS ONT

    ESCALAD LA COLLINE.

    AUTOUR DUN FEU DE

    PALETTES ALLUM

    DEVANT LE SACR-CUR,

    ILS ONT CHANT

    LINTERNATIONALE.

    COMMISSION DES FINANCESLa souscription que nous avions lance en fin danne2005 pour lachat de notre nouveau local a port sesfruits. Elle a permis notre Association de faire unremboursement anticip de 25 000 euros sur le capi-tal emprunt. Laspect le plus positif est quaujourdhuile montant mensuel dbours pour ce nouveau local(qui nous appartient) est sensiblement le mme quecelui que nous avions pour notre ancien local. Cettesouscription est donc une vritable russite et nous re-mercions encore nos Amis et les amis de nos Amis quinous ont aids mener bien cette opration.La Ville de Paris nous a octroy une subvention de5 000 euros pour le Guide des sources com-

    munal istes (dirig par notre ami Ren Bidouze) et laFte de la Commune que nous avons organise Paris(Place de la Commune de Paris - 1871) fin septembre.Nous ferons en sorte que cette fte se renouvellechaque anne.Nous remercions la Ville de Paris et plus spcialementMadame Odette Christienne et la Mairie de Paris XIIIe

    pour leurs soutiens.Pour faire face aux diffrentes initiatives que nous organi-serons lanne prochaine, nous lanons aujourdhui un appel tous nos Amis payer la cotisation 2007 leplus rapidement possible (et la cotisation 2006 pourles tourdis !). Noubliez pas de faire adhrer vos amisautour de vous ! Pierre Korber

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 19

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    Le 21 aot 2006, Ren Rousseau, lauteur des Oublis de la Commune* est entr dans sacentime anne.Depuis de nombreuses annes, Ren Rousseau

    est membre des Amis de la Commune de Paris et atoujours tmoign son fidle attachement notre Association. Il est aussi citoyen de Bagneux dont ilconnat parfaitement lHistoire, son magnifique livreBagneux sous la Rvolution franaise en est la preu-ve indniable.Ces derniers temps, les incommodits inhrentes son grand ge lont tenu loign de nos manifesta-tions, mais il ne doit pas croire quon puisse loublier.Au contraire, nous voulons absolument lassurer de no-tre grande estime et de notre profonde amiti.Il reste, avant tout, un dfenseur irrductible desDroits de lHomme et les ans nont pas affaibli lardeurde son combat contre les iniquits sociales.

    Nous rendons hommage Ren Rousseau qui a contri-bu faire connatre luvre de la Commune traversles existences mouvementes de deux modestes mili-tants rvolutionnaires, frres de tous ceux qui ont sa-crifi leur vie pour frayer la voie vers laffranchisse-ment des travailleurs de la domination du Capital.Nous souhaitons que Ren Rousseau puisse poursuivrependant trs longtemps ses travaux dhistorien apprcis de tous les lecteurs. Bon anniversaire cherCamarade.

    Marcel Cerf

    * Cet ouvrage mouvant et bien document est en vente au sige des Amis de la Commune de Paris-1871, 46, rue des Cinq-Diamants, 75013 Paris. Tl. 01 45 81 60 54.

    Un glorieux centenaire...

    Au cours de ses jeunes annes, Marcel a tphotographe pour lexcellent magazine Re-gards. Infatigable chercheur et dcouvreur, sonsens de lobservation lui a fait saisir limage de

    trsors plaqus sur les faades des immeubles pari-siens, tmoins de la trop brve Commune de Paris.Il signe dans chacun de nos bulletins les rcits histo-riques qui nous rvlent lengagement de ces hommeset de ces femmes qui ont pay cher leur combat pourun idal - des rcits qui ne manquent pas danecdotes.Ajoutons des brochures, des livres, sur des thmes di-vers qui enrichissent notre table de littrature lors denos expositions.

    Marcel Cerf est la mmoire vivante de lAssociation. Ilconnat lpope heure par heure*Ce nest pas seulement un rudit. Cest aussi un hom-me dune extrme gentillesse et dune grande modes-tie, dune sensibilit hors du commun.Un jeune homme qui vient de fter ses 95 ans...

    Jacqueline Hog

    * Citation de notre regrett Ami Pierre Ysmal, paru dans unde ses articles sur notre bulletin (LHumanit, 6 mai 2004).

    Marcel Cerf, mmoire vivante de notre Association22221111

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 20

  • hie de lassociationGeorges Frischmann, dcd le 21 mai

    2006 lge de 86 ans, tait un des plusanciens, un des plus actifs et un des plusfidles des Amis de la Commune. Il lgue

    dailleurs aux Amis les plus rares et riches livres de sabibliothque personnelle pour enrichir notre fonds documentaire.N le 25 aot 1910 Paris, postier, il est militant trsactif de la Rsistance. Aprs la Libration, il devientsecrtaire gnral de la Fdration postale CGT vingt-neuf ans durant (1950-1979) et sige au C.E. de laC.G.T. (1951-1978). Il exerce aussi un rle dirigeantdans le P.C.F., membre du Comit Central (1950-1985) et du Bureau politique (1954-1975). Il est aussi

    dput europen de 1979 1984. Depuis sa retraiteen 1984, Georges Frischmann se consacre lhistoireet dcouvre la Commune de Paris. Il crit alors une re-marquable biographie de Albert Thiesz, directeur desPostes durant la Commune (ouvrage paru en 1993).Personnage remarquable, totalement atypique dans lemonde politique et mme syndical, Georges Frisch-mann tait un gavroche, aux accents faubouriens, re-marquable par sa gouaille et son franc-parler. Jojo,tu laisses un grand vide dans notre Association (etailleurs !). Personnellement, je tiens dire quel point je lappr-ciais, ladmirais et laimais.

    Claude Willard

    4

    V

    22222222

    Hommage Georges Frischmann...,

    Samedi 6 mai 2006 10 heures 15, lamairie des Molires, Essonne, les asso-ciations dAnciens Combattants et de R-sistants sont du rendez-vous pour rendre

    un fervent hommage notre amie et camarade Colet-te Godfrin et son pre Roger Tirand, dcd en1949, Ancien Combattant de la Premire Guerre Mon-diale o il sillustra sur le champ de bataille de Verduno il fut bless sept fois et sitt soign remontait aufront bravement. La crmonie au cimetire des Moli-res fut poignante pour relater ses faits de guerre etdexemples.A Lyon, lors de la prise darmes sur une Grande-Placele 18 novembre 1918, Roger Tirand sortit du rang etdisant : A bas la guerre ! Vive la paix, fort de lexp-rience que lui et ses camarades de combats avaientconnue. Cela lui a valu trois annes de prison.Furent relats aussi ses faits de Rsistance pendant laDeuxime Guerre Mondiale, notamment lAppel du 10juillet 1940 la Rsistance qui fut diffus par dizainede milliers dexemplaires.Les honneurs furent rendus par plusieurs personnali-ts prsentes dont le snateur-maire de Briis-sous-For-

    ges (91), le maire des Molires, des maires adjoints,des lus du Conseil municipal, des responsables despartis Dmocratiques, Parti communiste, Parti socia-liste et autres lus.Madame Violette Besnard reprsentait cette familleainsi que bien dautres amis lis la population.Les honneurs furent rendus en musique, deux plaquesdposes sur les deux tombes de Roger Tirand et deColette par lARAC et les loges Colette pour sesfaits de Rsistance galement pendant la SecondeGuerre Mondiale.Colette fut libre de la Prison de la Roquette aux moments de la Libration de Paris en aot 1944 parles Rsistants et put continuer son combat.Notre Association est fire davoir apport sa prsen-ce en ces vnements des souvenirs et de la mmoire nos anciens qui se sont mis au service de la France.Christian Andr et Jean-Charles Luciani reprsentaientlAssociation des Amis de la Commune de Paris 1871ainsi lis avec lARAC de lEssonne, venant de la SeineSaint Denis.

    Jean-Charles Luciani

    ..., Colette Godfrin et Roger Tirand

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 21

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    En 1871, lpoque de la Rvolution parisienne, lamunicipalit de Malakoff nexiste pas encore. Ellesera cre administrativement en 1883 mais il abien une sorte de territoire particulier englob

    dans la commune de Vanves. Cest pour ainsi dire Malakoff avant Malakoff, avec une population qui d-fraie quelque peu la chronique, les futurs Malakof-fiots. Cette zone de cabarets un peu canaille, onombre douvriers se sont installs pour fuir la rpres-sion (1848) ou loctroi (1859), sera donc le noyau dela future commune de Malakoff. Les combats entreCommunards et Versaillais y font rage en 1871. La

    proximit du fort de Vanves et les tranches deMalakoff places aux avant-postes en justifient lpret.Lhistoire de la guerre civile dans ces villages ext-rieurs aux fortifications de la capitale, peu tudie, estimportante plus dun titre. Du 14 au 26 novembre,cette exposition, compose de plusieurs panneauxspcifiques Malakoff, complte de 15 panneauxconsacrs lhistoire gnrale des 72 jours de laCommune de Paris, la confrence-dbat anime parAlain Dalotel et Pierre-Henri Zaidman, historiens de no-tre Association, apportrent un clairage nouveau cet pisode mconnu de lhistoire de Malakoff.

    La Commune de Paris Malakoff

    Le 30 septembre 2006, Varennes-sur-Seine, uneville la campagne de Seine-et-Marne, le ComplexeMunicipal (Salle des Ftes, Salle Polyvalente, Gymna-se) a reu le nom dEugne Varlin, ce natif de Seine-et-Marne, grce au maire Jean Mitot, au Conseil munici-pal, et lun de nos adhrents, Jean Martin.Nous avons eu lhonneur de participer, comme repr-sentants de lAssociation des Amis de la Commune deParis - 1871, cette mouvante crmonie qui rendaitgalement hommage, en prsence de leurs familles, deux anciens lus municipaux actifs dans la Rsistan-ce, dans le mouvement syndical et dans les activitsen faveur du sport, Guy Deblois et Albert Chaland.

    Alain Dalotel, dans son intervention sur Varlin, aprsavoir rappel son assassinat Butte Montmartre le 28 mai 1871, sa condamnation mort par contumacele 30 novembre 1872, les mensonges dtat prten-dant quil tait toujours en vie, le procs de 1878 reconnaissant enfin son excution le dernier jour de laCommune, a conclu que les vritables hros ne meu-rent jamais. Cette inauguration le prouvait.Rconfortant de penser que, si aucune plaque ne rap-pelle Montmartre le lieu o ce personnage lumineuxa t assassin, il est encore possible de donner sonnom des lieux 135 ans aprs.

    Maryse Bzagu

    Eugne Varlin honor Varennes-sur-Seine

    22223333

    Journes de rencontres. Le forum des associations parisiennesLes 6 et 7 octobre 2006 sest tenu place de lHtel de Ville Paris, le Forum des associations parisiennes. Plac face lentre, notre stand retenait lattention. Toujours bien dco-r grce aux trs belles peintures sur toiles de notre amiKerzanet, le stand avec en plus ses drapeaux rouges nepouvait pas chapper aux visiteurs. Les contacts furent trsnombreux et trs fructueux, puisque le dimanche 8 octobrelors de la journe portes ouvertes dans le quartier de la But-te-aux-Cailles, plusieurs des personnes rencontres venaientpoursuivre le dbat. Quatre dentre elles ont adhr. Sur lelieu du forum une confrence-dbat runissait lassociation

    Atelier 13, ( qui sintresse plus particulirement aux ques-tions denvironnement et de cadre de vie) et notre associa-tion. Jean-Louis Robert, prsident des Amis de la Communetait charg de faire partager lide que ces questions sonttrs fortement lies la vie citoyenne, la dmocratie, auxconditions de vie des habitants. Il rappelait dans son exposcomment, en 72 jours, les Communards avaient su donnerla parole aux Parisiens, les couter et rpondre leurs pr-occupations. Malgr lheure matinale du dbat (ds louvertu-re du salon le samedi 10 heures) vingt personnes ont suivicet change passionnant.

    Claudine Rey

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 22

  • hie de lassociationInitiative Russie de lAssociation des Amis

    de la Commune de Paris.Samedi 30 septembre, lAssociation orga-nisait la deuxime Fte de la Commune

    sur la place bien nomme, mettant aussi en fte la Butte-aux-Cailles. Une foule nombreuse sy est dpla-ce. Il y avait un grand stand littrature et vente souve-nirs, un stand jeux denfants et vente de bons de sou-tien et un baptis bar anim par Patrick Maciuk etPierre Lecour, o lon pouvait dguster caf, th, lecommunard et friandises. Et sur le podium le centre duspectacle dont lapartie festive taitorganise et ani-me par notre amiRiton la Manivelle,lui-mme se pro-duisant en chan-tant, accompagnde ses musiciens,Tho Girard etThierry Bretonnet.La foule tait main-tenant chauffe etle programme suivit par des textes de Sarah Sebbagqui les conta avec enthousiasme et ce fut les Voix Re-belles, chorale fministe, qui interprtrent plusieurschansons de leur rpertoire. Vint ensuite Germinal etses chansons saccompagnant la guitare.Notre coprsident Jean-Louis Robert pris place sur lepodium, fit un expos sur la Commune, son uvre

    sociale et les trangers. Il invita ceux qui le souhait-rent, sur le stand. Il y eut beaucoup dintervenants et ledbat fut trs intressant.Dj Marc Perrone et Marie-Odile Chantran prenaientplace sur le podium et pendant quils se prparaient, Riton la Manivelle installait au pied du podium son orgue de barbarie et prsentait avec beaucoup dhu-mour ses chansons, reprises en chur par la foule.Malheureusement au moment o Marc Perrone et Marie-Odile Chantran allaient commencer leur rcital,un orage clata. Nos artistes restrent sur le podium

    pendant que lafoule se dispersaitpour se mettre labri sous leschapiteaux, leshalls et entresdes immeubles.Au bout dune de-mi-heure, lespluies cessrent,et Marc Perronese lana. Imm-diatement lam-

    biance reprit. Certains coutaient et chantaient, daut-res dansaient. Ctait la Fte. Mais 20h30 il a fallu,avec regret, arrter et librer la place de la Commune.Rendez-vous en 2007.

    Jean Malc

    4

    V

    22224444

    La fte de la Commune, une russite...

    Les numros gagnants des bons de soutien la Fte de la Commune sont les suivants :1008 ; 1038 ; 1136 ; 1270 ; 1319 ; 1354 ; 1455 ; 1462 ; 1469 ; 1476 ; 1480 ; 1486 ; 1499 ; 1500 ; 1504 ;1518 ; 1529 ; 1545 ; 1572 ; 1579 ; 1622 ; 1629 ; 1656 ; 1659 ; 1663 ; 1664 ; 1667 ; 1694 ; 1699 ; 1716 ;1767 ; 1801 ; 1806 ; 1818 ; 1820 ; 1841 ; 1852 ; 1856 ; 1896 ; 1913 ; 1928 ; 1931 ; 1934 ; 1946 ; 1964 ;1983 ; 1987 ; 2040 ; 2059 ; 2063 ; 2089 ; 2090 ; 2199 ; 2246 ; 2253 ; 2258 ; 2260 ; 2336 ; 2351 ; 2356 ;2357 ; 2364 ; 2366 ; 2368 ; 2370 ; 2376 ; 2388.Les lots sont retirer le lundi, mercredi ou jeudi de 9 12 heures et de 14 17 heures au sige de lAssociation,en tlphonant au pralable au 01-45-81-60-54.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 23

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    22225555

    La directrice de la Poste de Paris-Belleville, siseboulevard de Belleville, a eu lexcellente ide dorganiser entre autres, loccasion de la ftede la Poste du 20 septembre 2006, une exposi-

    tion sur la Rvolution de 1871 avec les Amis de laCommune. Il faut prciser ici que ce bureau de Postetait situ auparavant non loin de l, rue Ramponeau,o lune des dernires barricades de la Communeavait t rige le 28 mai 1871, pisode immortalispar ce croquis bien connu du dessinateur Albert Robi-da.Durant une semaine, les usagers ont pu ainsi dcou-vrir les portraits dAlbert Theisz - le dlgu la Postecommunarde -, de Louise Michel la grande rvolution-naire, ceux de quelques hros de la Commune Belle-ville - Gabriel Ranvier Le Christ de Belleville, GustaveFlourens chef des Tirailleurs de Belleville, Zphirin

    Camlinat directeur de la Monnaie sous la Commune,habitant de Belleville, Napolon Gaillard cordonnierbellevillois directeur gnral des barricades -, et destraces de linsurrection dans ces quartiers populaires(entre autres : lune des barricades du 18 mars, la dernire affiche de la Commune appelant les citoyensdu XXe dfendre Belleville, la plaque souvenir au n 1, de la rue de la Solidarit dans le XIXe arrondisse-ment.Dans une vitrine, une douzaine de livres concernant laCommune Belleville soffrait au regard des curieux etdes amateurs, sans oublier notre carte et notre timbrervolutionnaires que lon trouvait par ailleurs agrandissur les murs de la poste.

    Maryse Bzagu

    La Commune sexpose au bureau de poste de Paris-Belleville

    Une carte - et son timbre ! - ont t dits par lAssociation loccasion de la Fte de lHumani-t. De la premire leve la dernire, la Postecommunarde, installe dans notre stand, a connu

    un beau succs.Cest ainsi que, grce laimable contribution de la directrice et du personnel du bureau de poste de Paris-Belleville, un millier de ces cartes o figure la bar-ricade leve le 18 mars 1871 Belleville-Mnilmon-tant - hauts lieux de la Commune -, et portant lide de la plus belle des rvolutions, a pu tre acheminvers les cinq continents, avec le cachet historiquede cette poste.

    Prcisons que le courrier au dpart de cette poste neprsente plus habituellement ce genre doblitration.Continuez faire circuler lIde en envoyant un salutcommunard avec notre carte rvolutionnaire!

    Ccile Renvot-PoulhsMaryse Bzagu

    Alain Dalotel

    *Cartes timbres : 2,50 euros lunit, 10 euros les 5 (Frais de port : de 1 5 cartes 0,86 euro,de 6 15 cartes 1,30 euro.)Planche de 10 timbres : 15 euros.

    La Poste communarde, une carte et son timbre dits par notre Association*

    Comit de coordination. A la demande de nombreuxadhrents nous communiquons la composition dugroupe coordonnant le travail des Commissions :Prsidents : Jean-Louis Robert, Claude Willard.Secrtaires gnraux : Pierre Biais, Pierre Korber.Commission culture : Maryse Bzagu.

    Commission bulletin : Jacqueline Hog.Commission finances : Pierre Korber.Commission communication : Yves Lenoir.Commission ftes et initiatives : Jean Malc.Commission littrature : Claudine Rey.Alain Dalotel, Alain Rullire.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 24

  • hie de lassociationLuvre sociale et la participation

    des trangers la Commune Malgr la pluie et le vent, un millier de personnes ont particip la clbration

    annuelle de la Commune au Mur des Fdrs lappeldes Amis de la Commune et de quarante-sept organi-sations du mouvement associatif, syndical et poli-tique*. Aprs les dpts de fleurs par des lus et re-prsentants dun grand nombre de ces organisations,Danielle Kies, prsidente du Comit du Grand-duchdu Luxembourg des Amis de la Commune de Paris, aprononc une allocution coute avec un grand int-rt. Nous publions un rsum de cette intervention.Dans luvre si moderne et si fconde de la Commu-ne, nous avons choisi cette anne de mettre laccentsur deux volets essentiels : la Commune et les tran-gers ; luvre sociale de la Commune.Les trangers sont nombreux se battre dans lesrangs communards. La Commune, fait exceptionneldans lhistoire mondiale, confie des postes dirigeants des trangers considrs comme des citoyens part entire. Un Hongrois, ouvrier bijoutier, Lo Frn-kel, sige au Conseil gnral de la Commune et faitfonction de premier ministre du Travail, inspirant latrs riche uvre sociale de la Commune. Les officiers polonais Dombrowski et Wroblewski, italien La Cciliaassument des commandements militaires. Une jeuneRusse de vingt ans, Elisabeth Dmitrieff, fonde et dirigeLUnion des femmes, premier mouvement fminin demasse.Danielle Kies a voqu la participation des Luxembour-geois la Commune : Sur les 43.522 Communardsarrts en 1871, 200 taient ns au Luxembourg. Surles 4.032 Communards dports en Nouvelle-Caldo-nie, 30 avaient la nationalit luxembourgeoise . Pourlessentiel, ces immigrs luxembourgeois travaillaientdans lbnisterie et rsidaient dans le Faubourg Saint-Antoine, un des hauts lieux de la Commune.Aprs mai 1871, de nombreux Communards se sontrfugis au Luxembourg comme en tmoigne le monu-ment funraire lev la mmoire de deux dentre eux

    dans un cimetire de la ville de Luxembourg, qui donnelieu chaque anne depuis 1926 un hommage laCommune. A propos de luvre sociale de la Commune, DanielleKies rappelait quelle parvient concrtiser les aspi-rations ouvrires de lpoque : elle abolit le travail denuit, interdit les amendes sur les salaires, tablit leprincipe de lgalit des salaires entre hommes et fem-mes, combat le chmage, rquisitionne les logementsvacants, jette les fondements de lautogestion...Le Front populaire, dont nous clbrons cette anne lesoixante-dixime anniversaire, sest inspir de la Commune. Prs de 600.000 personnes participaient la Monte au Mur du 24 mai 1936, trois semainesaprs la victoire lectorale du Front populaire. Cettesuper manifestation entranait la gnralisation desgrves avec occupations dusines. Et ce furent,conclut Danielle Kies, les grands acquis historiques de1936 : laugmentation substantielle des salaires, lesconventions collectives, les 40 heures, les congspays...Oui, dans notre socit profondment inhumaine, ingalitaire, o rgnent le capitalisme sauvage, largent roi, le libralisme chevel, les idaux et lu-vre de la Commune demeurent un phare dune extraor-dinaire luminosit.

    Yves Lenoir

    * Associations Action, Andr Lo, Louise Michel, ACER,ADLPF, CER SNCF Normandie, Garibaldiens, GOF, LDH,Ligue de lEnseignement, MRAP, Pionniers de France,Restaurant Le Temps des Cerises ; CGT, FSU, FO, UNEF,UNSA, Solidaires, LCR, LO, MJS, MRC,PCF, PRG, PS,PRCF, JRCF, Rouges Vifs, U2R, Les Verts. Plusieurs de ces organisations taient reprsentes lchelon national et par certaines de leurs fdrations,unions ou sections, locales ou dpartementales.

    4

    V

    22226666

    Le 20 mai 2006, au Mur des Fdrs...

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 25

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    22227777

    L ibert..., dexpression

    Mon pote, cest aussi le caricaturiste de presse. Et quand il est attaqu dans son rle daccompa-gnateur attentif lesprit de la Dmocratie, cettedernire lest galement. Voici les faits :

    Exception notable la loi de 1881 sur le dlai de pres-cription au-del duquel on ne peut attaquer les jour-naux et autres feuilles porteuses di-des, la loi actuelle concernant lesinjures caractre raciste autorisemaintenant les assignations pourdes faits remontant douze mois.Au lieu de trois. Etant donn la ten-sion que cela implique, on peut sin-terroger sur une dure aussi longuequi fragilise la presse mais, surtout,on doit se demander ce que lon vamettre sous la dfinition dite injure caractre racis-te dont le potentiel est riche de dviations tendan-cieuses et dutilisations opportunistes.Aujourdhui, la preuve est faite que linterrogation pr-cdente est fonde. En effet quatre assignations comparatre ont t reues par Charlie Hebdo et parson directeur Philippe Val pour insulte la religion mu-sulmane. Ce qui na effectivement aucune justificationlogique ni aucun rapport avec un quelconque racisme,bien loign de la philosophie de lhebdomadaire. Quels sont donc les faits reprochs Charlie Hebdo ?Cette quipe de journalistes et de dessinateurs cari-cature avec lefficacit et le talent que nous savons lestruqueurs, les apprentis dictateurs, les politiques pr-tentieux et les idologues de tous poils, y compris lesintgristes des partis politiques et des diverses reli-gions en activit. Les Amis de la Commune qui shono-rent de la collaboration efficace dAndr Gill*, de Daumier et de quelques autres ironigraphes lors de laCommune de Paris regardent avec sympathie ces approches satiriques qui sont ncessaires aux dbats.Ils soutiennent ces combats dides plume arme; y compris quand Charlie fustige les tueurs intgristes,reproduit les dessins danois ayant exaspr les fous

    dAllah et conclut avec Cabu et Mahomet -ces asso-cis dun court instant- Cest dur dtre aim par des cons. Comment cette synthse, aussi efficace que dsopilante, est-elle devenue un argument pour sou-tenir une accusation dinjure caractre raciste ?

    Comment la Grande Mosque quinous avait habitus des approchesnuances ainsi que tolrantes et lU-nion des Organisations Islamiquesde France ont-elles fait de ces cari-catures de graves insultes ? Ques-tions subsidiaires : Va-t-on connatreune nouvelle priode dinquisitionsous le couvert dune loi porteusedambiguts ? Notre justice en ac-

    tion sur ce dossier partir du 22 septembre 2006 va -t-elle galement confondre la race et la religion ? Les Amis de la Commune qui, pour cause dun enga-gement initial datant de 135 annes, sont vigilants surla sparation des Eglises et de lEtat attendent avecbeaucoup dattention les dlibrations de la 17e Cham-bre correctionnelle sur ces assignations. Et ils rappel-lent, avec la conviction issue dune exprience plu-sieurs fois renouvele, que lon ne gagne jamais laconfusion des genres ni la lchet de la compromis-sion. Ntant pas clients de lhypothse divine, nousnous battons pour une indpendance totale de lEtatvis--vis des religions. Elle anima la Commune de Parisen 1871, mais en 2006 elle demeure un vigilant com-bat. Ainsi que la libert dexpression, laccompagne-ment indispensable de la Dmocratie.

    Claude Chanaud

    * Le samedi 14 mai 2005, les Amis de la Commune de Parisont commmor le 120e anniversaire de la mort dAndrGill dans les jardins du Muse de Montmartre en prsencede Franois Cavanna, fondateur de Charlie Hebdo et sousle parrainage de Cabu. Bonjour parrain.

    Touche pas mon pote...

    MON POTE,

    CEST AUSSI

    LE CARICATURISTE

    DE PRESSE.

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 26

  • N otes de lecture

    22228888

    Jules Valls est un journaliste engag dans les luttespolitiques et sociales dun sicle o le capitalisme, enpleine expansion, instaure une ingalit fondamentalede la rpartition des richesses.Il est sensible la monte du proltariat et au dve-loppement de sa conscience de classe. Juin 48 et le coup dtat du 2 dcembre 1851 sont deux vnements qui vont le marquer jamais et feront de lui, comme la si bien versifi Eugne Pottier :

    Le Candidat de la misreLe dput des fusills (Fvrier 1885)

    En 1887, il fonde La Rue o vont collaborer les prin-cipaux opposants au Second Empire. Aprs la procla-mation de la Rpublique, il devient un des personna-ges les plus populaires de Belleville, adversaireredoutable du gouvernement dit de la dfense natio-nale.Le 22 fvrier 1871, il publie le premier numro duCri du Peuple. Dans ce journal, crit Pascal Samouth, il donnera une belle leon dinternationalis-me ouvrier ... Jentends le cur des pauvres de Berlin battre lunisson du ntre travers les fronti-res nouvelles dfinies coup de sabre ... Ne tire pas,socialiste !.Membre de la Commune, il appartient la minoritmais nest infod aucune formation (Blanquistes,Internationaux ou vieux Jacobins). Aprs lamnistie, ilnadhre aucun parti. Pascal Samouth le dfinit ainsi : Jules Valls a choisi le camp de la classe ouvrire, celui du socialisme rvolutionnaire.Valls est avant tout un grand crivain et un vritablepote. Ses descriptions de la proclamation de laCommune lHtel de Ville sont de superbes mor-ceaux danthologie.Son uvre est comme un tendard cribl de chevro-tines, mais on y voit un coin de ciel, un rayon de soleil,un dsir denfant, la soif dune tendresse (GastonMonmousseau).

    Valls ressuscite Le Cri du Peuple, le 28 octobre1883. Il ouvre les colonnes de son journal toutes lestendances de la mouvance socialiste ; les Guedistes y prendront bientt une place prpondrante.Oui, lInsurg a enthousiasm ses lecteurs par la fou-gue rvolutionnaire de ses brillants ditoriaux, maisne succombons pas au charme des crits hagiogra-phiques trop laudatifs de ses admirateurs. Valls a sa part dombre comme chacun de nous.Lucien Scheler, grand spcialiste de Jules Valls, aapprci cet crivain de talent cette inpuisable gnrosit de linvention, cette richesse dartiste, de bon ouvrier des Lettres [...] Mais sa magnifi-cence verbale nexempte pas Valls de reproches mrits : on admettra difficilement ses jugements htifs, son hostilit mal raisonne et suprmiste lgard du groupe majoritaire la Commune, ses injustes attaques contre Lissagaray, son antis-mitisme.1

    Des reproches de mme nature sont relevs chez Marie-Claire Bancquart, autre excellente spcialistede Valls. Elle le flicite pour son souci gnreux dunir tous les hommes sans prjugs mais, elleajoute : A cette gnrosit disons franchement quilexiste des limites inquitantes : Valls est commeProudhon antismite, et mme xnophobe sesheures.2

    Il faut aussi signaler la conception particulire de lamiti pratique par le Rfractaire. Pendant de longues annes, Arthur Arnould, ancien membrede la Commune, a rendu de nombreux services Jules Valls mais quand, une fois, il a sollicit, son tour, son vieil ami, celui-ci na pas rpondu sa demande. Ce qui fait dire Andr Wurmser, critique littraire lHumanit : Arthur Arnould ne manque pas de raisons de se plaindre de Valls, qui lui tmoigne uneaffection profonde et le traite loccasion, avec une

    VALLS LE RFRACTAIRE*

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 27

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    22229999Etudiant en pharmacie, blanquiste libre-penseur etanticlrical engag, Eudes est le hros dun livre queje recommande aux Amis de Commune. Dune part,cest la vie dun rvolt qui sut canaliser et orchestrerlopposition ncessaire aux puissants de lpoque,mais aussi celle dun Franais sourcilleux sur sesfrontires. Dautre part, cette biographie se structuresur fond dun pouvoir muscl o une raction estdsireuse de secouer le joug des injustices. pour cesdeux raisons, la Commune de Paris en 1871 jumeladans sa revendication la dfense de la capitale contreles Prussiens avec sa fascinante construction caractre social.Eudes, rvolutionnaire devenu gnral grce sesqualits de courage et son sens de lorganisation,participa aux deux avec un sens rare de lengagementpersonnel. Le livre nous fait vivre la prparation decette insurrection et laffrontement avec les militairesde Thiers. Et lintrt de cette description rside dansune volont vidente de respecter au mieux la vrit

    historique. En effet, lauteur ne gomme pas lesdiffrends entre les tendances politiques prenant lesarmes et il relate aussi bien les conflits entre les chefsque la gnrosit de leurs engagements.On reproche souvent des leaders dopinion ou descrivains de dire Armons-nous et partez, maisgrce cette biographie, on pourra admirer combienEudes, ltudiant intellectuel, sut traduire sa pense etses plans en engagement personnel. Il la pay par laprison plusieurs reprises et par une vie dervolutionnaire sous surveillance constante, aussibien dailleurs par les polices rpublicaines que parcelles du Second Empire.Enfin, pour le clin dil, cest, ma connaissance, leseul officier dont la doctrine peut se rsumer par Nidieu, ni matre. A lire pour un regard lucide etchaleureux sur Emile Eudes, le Rsistant.

    Claude Chanaud

    * Jean-Louis Mnard. Editions Dittmar. 35 euros.

    EMILE EUDES, GNRAL DE LA COMMUNE ET BLANQUISTE*

    dsinvolture blessante et exige plus quil ne donne.Ces quelques remarques nont pas pour objet de ternir limage de Jules Valls, mais simplement de faire de lInsurg un personnage humain avec ses qualits et ses dfauts.N.B. : Jules Valls a crit en 1880 un ouvrage peuconnu intitul Souvenirs dun tudiant pauvre, il voque sa rude adolescence et quelques pisodesdun humour truculent sur les dbuts de sa vie

    sentimentale. Ctait le livre prfr de Gabriel Chevallier lauteur de Clochemerle.

    Marcel Cerf

    * La Raison, mensuel de la Libre Pense,n 509, pages 28-29

    1. Prface du Proscrit, page 26, tome IV des uvres de Jules Valls sous la direction de Lucien Scheler,

    Les Editeurs Franais runis, 1950.2. Marie-Claire Bancquart,

    Un homme sur les barricades, Le Monde, 3 mai 1969.

    Grald Dittmar, un des (trop) rares diteurs consacrer sa production aux vnements de la Commune de Paris,rdite les uvres de Jules Valls. Dj paru, le premier volume de la trilogie, Lenfant. Trs belle ditionillustre de 20 eaux-fortes. A suivre...

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 28

  • N otes de lecture

    33330000

    La Commune de Paris rend possible la continuit delaction des femmes pour la reconnaissance de l galit entre les sexes, labolition du capital et detoute forme dexploitation.Ces rvolutionnaires comprennent que elles seulespeuvent changer leur condition pour simposer sur leterrain politique. Elles ont conscience que si les fem-mes nexistent pas sur la scne publique, elles reste-ront condamnes lobscurit, la dpendance, linfriorit. Ds le dbut de la Commune, les femmes sorgani-sent en un mouvement aux ides progressistes pourrepenser leur place dans la socit. Ce combat est,malheureusement, toujours dactualit !Les femmes dans le monde continuent de subir desviolences parce quelles sont des femmes : assassi-nats, mutilations, viols, prostitution... Et ce, bienquaucun prcepte daucune nature ne puisse lgiti-mer de tels actes envers des tres humains.Dans nos socits occidentales, malgr des avan-

    ces lgislatives au cours du XXe sicle, les condi-tions hommes-femmes ne sont pas galitaires dansles pratiques, il existe toujours deux poids, deux me-sures.Les femmes et les organisations fminines ont debonnes raisons de rester mobilises pour exiger lap-plication effective de ce qui a t obtenu concernant :laccessibilit aux carrires professionnelles, lesconditions de la vie quotidienne telles quelles sont or-ganises et finances, la parit au sein des partis po-litiques et de continuer la lutte contre les violences etles discriminations faites aux femmes.Les Communardes ont pay un lourd tribut danslespoir de voir triompher leur idal de dmocratie. Autravers de leur exemple, il est essentiel de comprend-re que chaque fois que le droit des femmes progres-se, nous avanons vers un monde plus civilis.

    Patrick Cavan

    * Edite par lAssociation. 3 euros.

    LA COMMUNE, LACTION DES FEMMES*

    Avec quel brio ! Maxime Braquet nous conte la follequipe de Jules Valls, commandant du 191e Ba-taillon de la Garde Nationale, le 31 octobre 1870. Ses hommes lont nomm maire de la Villette.Devant les violentes ractions de Richard, maire offi-ciel du XIXe et protg du gouvernement de la Dfen-se nationale, Valls est contraint le faire enfermerdans un placard. Il en rsulte de fcheuses incommo-dits pour le prisonnier irascible.Au bout de quelques heures, pour mettre fin aux im-prcations menaantes du forcen, Valls donne lor-dre de le librer avec cette prescription : Passez duchlore dans larmoire et donnez la cl des champsavec la clef des lieux !. Il ne faut pas sen tenir ce

    seul pisode rabelaisien dans le rcit de Maxime Bra-quet. La petite note sentimentale nest pas oubliegrce aux amours de Jules et Josphine dans le petitlogement du 19 rue de Belleville.Dans les heures tragiques de la Semaine Sanglante,la prsence fervente de la grande blonde rconfor-te intensment lInsurg ; et lauteur de conclure : Il ny a rien de plus mouvant dans la vie cheveledes combattants rvolutionnaires que ces instantsdalcves vols .

    Marcel Cerf

    * Quartiers libres n102,Le Canard du XIXe et de Belleville, pages 10-11

    LE COMMANDANT JULES VALLS ET LA PRISE DE LA MAIRIE DU XIX*

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 29

  • A COMMUNEDE PARIS-1871

    33331111

    xposit ion

    La Bibliothque historique de la Ville de Paris pr-sente une exposition de photos indites, prisespendant la Commune parHippolyte Blancard (1843-

    1924), un photographe ama-teur. Ce riche pharmacien a ralisune norme quantit de clichspermettant de suivre au jour lejour le droulement des vne-ments depuis le Sige de Parisjusqu lt 1871. Ces documents authentiqueset parfaitement indits sont ex-traits dun fonds unique de 500plaques de verre conserv laBibliothque de la Ville de Paris.Cette exposition dune trsgrande qualit, prsente plus de 80 photos et plaquesstroscopiques dpoque tout fait visibles

    aujourdhui grce aux nouvelles technologies issuesdu numrique.

    Jean Baronnet, commissaire delexposition, a ralis le filmUne journe au Luxembourg(Arte, 1994) et publi Commu-nards en Nouvelle-Caldonie(Mercure de France, 1987).

    Claude ChanaudJohn Sutton

    * Librairie de la Bibliothquehistorique de la Ville de Paris : 22, rue Malher, 75004 Paris. Tl : 01 44 59 29 60.

    Du mardi au dimanche, de 11 heures 19 heures.Du 9 novembre 2006 au 4 fvrier 2007.Mtro : Saint-Paul

    Paris au temps de la Commune*

    CES DOCUMENTS

    AUTHENTIQUES ET

    PARFAITEMENT

    INDITS SONT

    EXTRAITS DUN FONDS

    UNIQUE DE 500

    PLAQUES DE VERRE.

    LE BULLETIN NUMRO 30

    PARATRA DANS LA PREMIRE

    QUINZAINE DU MOIS

    DE FVRIER 2007.

    DATE LIMITE DE REMISE

    DES ARTICLES 31 DCEMBRE 2006

    E

    LA COMMUNE N 29.10.11 13/11/06 15:25 Page 30

  • Cration/Ralisation :Jean-Marc Lefbure

    Comit de rdaction :Jacqueline Hog,

    Thrse Gourmaud,Eugnie Dubreuil, Marcel Cerf,

    Claude Chanaud,Maxime Jourdan, Yves Lenoir,

    Charles Meister, Yves Pras,Claude Willard

    Impression : PUBLIC-IMPRIM

    LES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS46, rue des Cinq-Diamants, 75013 Paris Tl. : 01 45 81 60 54Fax : 01 45 81 47 91 e-mail :[email protected] Internet :www.commune1871.org

    COUVERTURE N 29 13/11/06 13:20 Page 1

    /ColorImageDict > /JPEG2000ColorACSImageDict > /JPEG2000ColorImageDict > /AntiAliasGrayImages false /CropGrayImages true /GrayImageMinResolution 150 /GrayImageMinResolutionPolicy /OK /DownsampleGrayImages true /GrayImageDownsampleType /Bicubic /GrayImageResolution 300 /GrayImageDepth -1 /GrayImageMinDownsampleDepth 2 /GrayImageDownsampleThreshold 1.50000 /EncodeGrayImages true /GrayImageFilter /DCTEncode /AutoFilterGrayImages true /GrayImageAutoFilterStrategy /JPEG /GrayACSImageDict > /GrayImageDict > /JPEG2000GrayACSImageDict > /JPEG2000GrayImageDict > /AntiAliasMonoImages false /CropMonoImages true /MonoImageMinResolution 1200 /MonoImageMinResolutionPolicy /OK /DownsampleMonoImages true /MonoImageDownsampleType /Bicubic /MonoImageResolution 2400 /MonoImageDepth -1 /MonoImageDownsampleThreshold 1.50000 /EncodeMonoImages true /MonoImageFilter /CCITTFaxEncode /MonoImageDict > /AllowPSXObjects false /CheckCompliance [ /PDFX1a:2001 ] /PDFX1aCheck true /PDFX3Check false /PDFXCompliantPDFOnly false /PDFXNoTrimBoxError false /PDFXTrimBoxToMediaBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXSetBleedBoxToMediaBox false /PDFXBleedBoxToTrimBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXOutputIntentProfile (GWG_GenericCMYK) /PDF