LA COMMUNE - Bulletin de l'Association des Amis de la Commune de Paris - 1871 - 2012 Trimestre I - Les Franc-maçons et la Commune - nº49

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  • La CommuneASSOCIATION DES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS (1871) 2012 TRIMESTRE 1

    49NUMRO

    Les francs-maons et la Commune

  • EDITORIAL

    NOTRE COUVERTURE

    Les francs-maonsse rallient la Commune

    Graphic

  • Les nombreuses initiatives dveloppes pour le 140e anniversaire de la rvolution du printemps1871 ont montr lactualit, la modernit de luvre et des idaux de la Commune de Paris. La chape de plomb qui pse sur cet vnement a commenc tre leve.

    En 2012, les Amis de la Commune de Paris agiront pour que soient enfin mises pleinementen uvre les mesures dmocratiques et sociales de la Commune de 1871 :

    Une dmocratie qui permette au peuple dtre entendu et dexprimer sa pleine souverainetLa reconnaissance de la citoyennet pour les trangers

    Lgalit des salaires des femmes et des hommes La rquisition des logements vacants pour les sans domiciles et les mal logs

    La remise en marche des entreprises abandonnes pour causes de dlocalisations Une dmocratie sociale sous le contrle des salaris

    La justice accessible tous Une cole redevenue laque et gratuite.

    Le parcours du 18 mars 2012 partira du mtro Belleville, remontera la rue du mme nomet aboutira au mtro Jourdain o se trouvait la mairie du XXe arrondissement au momentde la Commune de 1871. Nous ferons plusieurs arrts devant des lieux o se sont drouls des vnements importantspendant la Commune de 1871, et proximit des endroits o ont vcu des acteurs de cettervolution. A cette occasion, seront rappeles les revendications du peuple parisien satisfaitespar la Commune.Des musiciens, chanteurs, artistes agrmenteront cette aprs-midi la fois festive et revendicative qui rappellera comment les communards combattaient la misre et les injustices, imaginaient et mettaient enplace une socit de justice sociale, deprogrs dmocratique, culturel ethumaniste. YVES LENOIR

    DIMANCHE 18 MARS 2012 DE 15 HEURES 18 HEURES

    Parcours communardDANS LE XXE ARRONDISSEMENT POUR CLBRER LE DBUT DE LA COMMUNE DE PARIS

    Parcours communard au Quartier latin le 18 mars 2010

  • Emmanuel Fleurysyndicaliste, rsistant, secrtaire des Amis de la Commune

    1 962 : notre Association,exsangue, vivote. Le 100e anni-versaire de la Commune nestplus trs loign. Il faut, devantcette chance de porte nationale et inter-nationale, faire des Amis de la Communeloutil la hauteur de lvnement. A linsti-gation de Jacques Duclos, le dispositif estmis en place.Le Secrtaire gnral, qui en sera la che-

    ville ouvrire, est Emmanuel Fleury.Principal artisan du succs, il meurt en

    1970, un an avant les clbrations, les mee-tings chaleureux, la premire grandeExposition Paris, les confrences et les col-loques universitaires... LAssociation repre-nait sa place et son rle. Pour une trsgrande part, grce lui.

    N en 1900 Chtellerault, il travaille ds12 ans comme ouvrier agricole. Il adhre,aprs le congrs de Tours, au Parti commu-niste. Devenu facteur en 1923 dans le XXe

    arrondissement de Paris, il est un militant

    HISTOIRE

  • 5 HISTOIRE

    syndical trs actif. Rvoqu de 1929 1936 pour fait de grve, il devient permanent de laCGTU et assume des responsabilits importantes. Il est exclu de la CGT en septembre 1939,pour ne pas avoir dsapprouv le pacte germano-sovitique, par Ren Belin, futur Ministrede Ptain, et ses amis.Elu au Conseil municipal par le quartier de Saint-Fargeau, il est arrt le 19 dcembre 1939

    et dchu de son mandat en janvier 1940. Il svade en septembre.Il reprend ses activits dans la clandestinit, notamment en tant que responsable du jour-

    nal illgal, Le Travailleur des PTT, et des rapports avec la province. Il est au premier rang deceux qui reconstituent la Fdration CGT des PTT en 1943.Il joue un rle de premier plan dans la grve des postiers, un des prludes essentiels dans

    la Libration de Paris.

    Sa compagne, elle aussi animatrice de la rsistance dans les PTT,meurt en dportation. Cest elle que salue, en 1943, Aragon dans LeMuse Grvin, avec Mae (Pollitzer) et Danile (Casanova) voquesdans le mme pome. Auschwitz ! Auschwitz syllabes sanglantes !(...)Et celle qui partit dans la nuit la premire,Comme la Libert monte le premier cri,Marie-Louise Fleury, rendue la lumire,Au del du tombeau : je vous salue Marie... (1)

    Paris est libre. Emmanuel Fleury retrouve sa place au Conseil muni-cipal. Il y dfend la Commune avec opinitret. Il contribuera ainsi,dans des conditions pittoresques, au vote dune subvention pour la

    rfection des tombes des communards en Nouvelle-Caldonie.En 1970, il avait rempli sa mission : les Amis de la Commune taient prts pour le Centenaire (2).

    JACQUES TINT

    (1) Aragon, Le Muse Grvin, Editions de Minuit, 1943. Son prnom tait en fait Marie-Thrse. Il faut souligner la date

    laquelle est mentionn Auschwitz.

    (2) Sur Emmanuel, cf. son ouvrage La remonte et Michel Delugin, Un dirigeant syndical rvolutionnaire et un grand rsistant des

    P.T.T., Le Relais, Suppl. 6 juin 2000.

    Marie-Thrse Fleury(1907-1943)

  • HISTOIRE

    Les musiciensdevant la Commune (2)

  • HISTOIRE7

    LES PIRES DTRACTEURS DE LA COMMUNE

    D ans la catgorie des pires dtrac-teurs, on rangera tout d'abordJean-Charles Dancla. Ce composi-teur et violoniste n'est plus connuaujourd'hui que des apprentis violonistes pourses ouvrages pdagogiques. Le 1er juin 1871, ilcrit un correspondant : Ah mon ami ! Dequel affreux cauchemar nous sortons ! Ah ! Lessauvages, les immondes gueux ! Sans la rapidit,la promptitude des mouvements, des oprationsde la brave arme, nous tions tous perdus ! ...Paris tait ananti, brlait, sautait et nousavec. (12). Mme attitude chez VincentD'Indy, aristocrate monarchiste, engag au106e bataillon de la Garde nationale dont il sefera l'historien. Pour lui l'ignoble drapeau dela Commune n'a pu tre rejoint que par deshommes gars que conduisaient d'atrocesfanatiques (13). A ce dfoulement hystriqueparticipait encore Edouard Lalo qui crivait auvioloniste Jules Armingaud le 1er juin 1871(14) : Je ne pensais qu' ta position au milieude ces forcens, je devinais tes angoisses pourton fils. Je n'osais esprer qu'il chapperait auxrquisitions des misrables de la Commune(15), je craignais l'occupation de ta maison pen-dant la bataille, je vivais dans un atroce cauche-mar et ta lettre est une vritable dlivrance. Jete reverrai donc sans que tu aies dploreraucun malheur dans ta famille ; embrasse detout cur Marcel, mon vieux cur est avec vous.Dis aux Gneau combien nous sommes heureuxde savoir qu'ils ont pu chapper tous les dan-gers qui les entouraient. - O est Jacquard ?Avait-il quitt Paris ? - Hlas! Que de deuils! Quede ruines ! Et que deviendra le niveau moral denotre pauvre pays au milieu de cet crasement l'extrieur et l'intrieur. - Cette dernire lutteinfme d'une arme de vandales contre la civili-

    sation, cette prtendue commune rpublicainequi cachait une horde de peaux-rouges (16)sous le masque de la libert communale, ontdonc la mesure des tendances des classes quireoivent le mot d'ordre de l'Internationale (17),c'est la haine froce, abrutie, contre toutes lesrichesses des arts, de l'industrie ; ce sont lesmisres du proltariat exploites par une bandede mdiocrits impuissantes, pousses la foliefurieuse par la rage de n'avoir ni fortune, ni cl-brit. Lefranais (18) fusill n'a que le chti-ment mrit par l'horrible responsabilit qu'ilendossait ; ce que je dplore c'est l'pouvantablehritage qu'il laisse ses pauvres enfants ;devant tant de crimes, je ne peux ni plaindre, niregretter les furieux fanatiques du nivellementuniversel qui voulaient la destruction compltedes merveilles du gnie humain accumulesdepuis des sicles Paris. Que tous ces sauvagespeaux-rouges disparaissent au milieu de la tue-rie qu'ils avaient organise sous le couvert de laRpublique qu'ils ont souille. Ces misrables ontjou le jeu de la monarchie, du clricalisme(sic), qui feignent une profonde douleur del'abaissement du pays, mais qui entre eux sefrottent les mains parce que tous les spectres dupass auront les coudes franches sur les ruinesde l'Empire et de la Commune. Maldiction surces hommes pour le mal qu'ils nous ont fait etpour l'avenir que leurs crimes nous ont prpar !Ils n'ont que trop vcu . Saint-Sans, qui setrouvait Londres pendant la Commune, res-tera hant par le spectre de la guerre civile aupoint de se refuser prendre parti pendantl'Affaire Dreyfus. Quant Thodore Dubois,laurat du Prix de Rome 1861, avant toutconnu aujourd'hui par ses ouvrages thoriques,s'tant trouv du ct des communards qui lesommrent de choisir son camp, il trouva unstratagme pour leur chapper comme il lerapportera dans ses Souvenirs de ma vie, termi-

  • nant son vocation par ces lignes rvlatricessur la fin de la Commune : Ce fut un soulage-ment, une dlivrance, mais que de tristesse, deruines, d'horreur! Et les Prussiens qui assistaientet buvaient notre champagne en poussant des hoch ! Quelle page de notre histoire, etcomme on voudrait la dtruire ! (19).

    LAMBIGUT DU CAS GEORGES BIZETMais le cas de Georges Bizet, engag au

    6e bataillon de la Garde nationale, est le plus digne d'intrt. Le futur musicien deL'Arlsienne et de Carmen nous a laiss untmoignage dtaill sur la Commune traversses lettres adresses son ami Galabert ou sa belle-mre Mme Fromenthal Halvy. La plupart de ces lettres ont t, ce jour,publies trs incompltement. C'est d'autantplus regrettable qu'elles renferment sur laCommune et sur Versailles des propos contra-dictoires dont Bizet fournit lui-mme la justi-fication : Il faut l'loignement des temps pour

    embrasser l'ensemble des pisodes aussi compliqusque ceux que nous venons de traverser (20).Adversaire acharn de la Commune, Bizet lerestera jusqu' sa chute. Mais ce lecteur, sousl'Empire, d'Hugo et de La Lanterne de Rochefort,craint plus que toute autre chose, aprs larpression, le retour au pouvoir des catholiques,lui qui avait souponn la Commune d'tre d'ob-dience clricale, aussi bouffon que cela puisseparatre (21). Cet homme d'honneur, qui se fli-cite de n'avoir jamais compos de cantate pourl'anniversaire de Napolon III, le gredin quinous a conduit la ruine et au dmembre-ment rpudie Versailles : Les circulaires deM. Thiers sont, mon sens, de vritables mons-truosits tant au point de vue politique qu'hu-manitaire (22). Durant la Commune, Bizet se

    trouvait au Vsinet. Lorsqu'il revient Paris, il serapproche de la vrit qu'il ne connaissait quepar la presse versaillaise. Alors il dnonce cettemaudite engeance de journalistes qui en ontrajout sur les mfaits de la Commune . Bizetmourra quatre ans plus tard, en plein rgne del'Ordre Moral de Mac-Mahon, au lendemain de lacration de Carmen dont la musique avait ttaxe de communarde toute opposition,ft-elle esthtique, tant rejete avec fureuralors que les tribunaux versaillais cessaient peine de siger. L'pithte de communard , rvolutionnaire en politique tant alors syno-nyme en art de novateur ne saurait viser, ence qui concerne Bizet, un ancien partisan de laCommune -ce qu'avait t Manet dont la peinturedevait tre taxe, elle aussi, de communarde, cesobriquet tant tenu pour infmant. La frayeurcause par la Commune n'avait pas t de sittdissipe malgr la rpression. En ces annes denationalisme exacerb, on faisait feu de toutespices sur Wagner et ses admirateurs, ces inter-nationalistes qui menaaient de tout dtruire !

    HISTOIRE 8

    Georges Bizet(1838-1875)

  • 9 HISTOIRE

    LA COMMUNE RPROUVE, ET VOLONTAIREMENT OMISEMalgr l'amnistie (partielle en 1879, totale en1880), Salvador Daniel, l'infortun successeurd'Auber la direction du Conservatoire, n'auradonn son nom ni une rue ni mme unesalle du Conservatoire, lui, spcialiste de lamusique arabe, qui avait t le chroniqueur deLa Marseillaise de Rochefort et le collaborateurd'un journal orphonique (23). Quant sonprdcesseur Auber, le dernier vnement desa longue carrire thtrale avait t lareprise, ordonne par Napolon III aprs ladclaration de guerre, de La Muette de Portici,cre en 1828 et qui relatait, assez fidlement,la rvolte des Napolitains contre l'occupantespagnol au XVIIe sicle. Auber n'avait pas plusapprci cette reprise que celle, galementordonne en haut lieu, deLa Marseillaise. Qu'aurait-ilpens, lui, adversaire de laCommune d'une autrereprise envisage par lepouvoir rvolutionnaire etdont nous avons dj faittat ? Ambroise Thomas, quisuccdera Auber commeDirecteur du Conservatoire,l'avait veill jusqu' ses der-niers moments ; il fit trans-porter clandestinement lecercueil dAuber dans lecaveau de la Trinit. Lapense des amis du composi-teur fut de soustraire cettegloire franaise l'outragedes funrailles publiquesordonnes par les matresque Paris s'taient (sic)laiss imposer : ceux-ci n'au-raient pas manqu d'en faire

    une comdie bouffonne intercale dans la tra-gdie des spoliations et des emprisonnements crira Bndict Jouvin, chroniqueur du Figaro,dans Le Mnestrel (24). Les obsques d'Auberauront lieu, finalement, le 15 juillet. Sur satombe, Jules Simon parlera beaucoup de l'ave-nir, un peu d'Auber et pas du tout de laCommune. Mais les autres orateurs : AmbroiseThomas, Beul, de l'Acadmie Franaise etDumas fils, qui ne l'tait pas encore, pousse-ront un grand soupir de soulagement la pen-se qu'on n'avait pas enterr pendant laCommune le chantre de Masaniello. A l'tran-ger, Wagner se flicitera qu'Auber ait t heu-reusement prserv d'un enterrementathe . Et en 1875, sous les votes del'Institut, le Vicomte Delaborde se rjouiraencore qu'on ait vit l'auteur de La Muette

    Daniel Auber(1782-1871)

  • 10HISTOIRE

    de Portici l'outrage d'une adoption l'ombredu drapeau rouge (25), et que son corps aitt comme l'crira, cette fois, l'archiviste-bibliothcaire de l'Opra, Charles Malherbe promen par les rues non pas en tumultecomme un trophe de la dmagogie, mais pourrecevoir, au milieu des lgitimes reprsentants dela reconnaissance nationale, un tribut de respectsplus sincres et de souvenirs mieux justifis (26). Ainsi la maldiction pesait-elle sur laCommune, avons-nous dit, bien au-del de l'am-nistie des communards. Elle tait naturellementtrs vive au lendemain de la rpression versail-laise. Si vive que rappeler serait-ce enmusique le souvenir de cette priode, auraitsoulev la plus violente rprobation. Entmoigne cette annonce parue dans Le Mnestreldu 10 novembre 1871 : Nous lisons dans laRevue et Gazette Musicale de Milan qu'un compo-siteur sudois, Rosn, terminerait en ce momentune grande oeuvre musicale ( sic) orchestre, inti-tule Jours de terreur Paris, en voici le programme :1) Introduction ; 2) Rveil ; 3) Notre-Damedernire messe de l'Archevque ; 4) Dmolitionde la Colonne Vendme ; 5) Le Bivouac ; 6)L'Hymne de la Pucelle d'Orlans ; 7) Marche desInsurgs ; 8) Chant de guerre ; 9) Attaque desbarricades ; 10) Hymne funbre pour les morts ;11) Le Champ de Mars, marche de parade ; 12) Finale, incendie des Tuileries. L'auteur seproposerait de parcourir l'Allemagne et jusqu' laFrance. Nous lui conseillons prudemment de nepas franchir le Rhin. Mme (sic) orchestre, lesouvenir de pareils vnements serait mal accueilli Paris . Nous ignorons si cette partition a vu lejour. Il y tait question d'un Hymne la Pucelled'Orlans lequel ? et aussi d'un Chant deguerre qui, par fidlit l'histoire, devait logi-quement, reprendre le thme de La Marseillaise.Comme nous le confirmait M. Jacques Robnard,adjoint au directeur du Centre culturel sudois,

    Johann-Magnus Rosn (1806-1885) fut, eneffet, journaliste, crivain et compositeur. Ilvcut Hambourg de 1863 1883. Parmi sescompositions figurent Les derniers jours dePompi et La Bataille de Narva dont les inten-tions descriptives se recoupent avec celles deJours de terreur Paris. Mais M. Robnard n'a punous confirmer que Rosn ait eu des rapportsavec la France et les musiciens franais pendantla Commune.

    P.S. LA POSTRIT EN CHANSONSQuant la chanson, porteuse de rvolution et

    d'espoir tout au long du XIXe sicle, elle le fut particulirement sous la Commune. Mais celle-ciavait t trop brve pour enfanter des coupletsavec musique originale, et pas seulement desstrophes adaptes un air prexistant. Quoiqu'ilen soit, elles sont peu nombreuses au regard decelles qui naquirent par la suite, notamment lorsde l'amnistie et surtout en 1886 face une nouvelle pousse de la raction. Un couplet ajoutpar le communard Jean-Baptiste Clment son

    Pierre Degeyter(1848-1932)

  • 11 HISTOIRE

    clbre Temps des cerises, un autre par un auteuranonyme La Carmagnole, ceux du Drapeaurouge adapts Un air suisse! ont perptule souvenir de la Commune dont les espoirs s'exprimeront dans L'Internationale. Les strophesd'Eugne Pottier avaient vu le jour en juin 1871 la musique devant tre compose par Pierre DeGeyter en 1888. Et pendant vingt-cinq ans, de janvier 1918 1943, L'Internationale aura t leve la dignit d'hymne national du premiertat socialiste l'URSS qui se rclamait de laCommune (27).

    FRDRIC ROBERT

    12) Cette lettre indite a figur l'Exposition du dpartement

    de la musique de la Bibliothque nationale.

    13) Vincent d'Indy : Histoire du 106e Bataillon de la Garde

    Nationale, Charles Douniol, 1872, p. 215 .

    14) Correspondance d'Edouard Lalo runie et prsente par

    Jol-Marie Fauquet Aux Amateurs de Livres, 1989.

    15) Les Communards (note de Jol-Marie Fauquet).

    16) La Commune a accd au gouvernement de la capitale le

    26 mars (note de Jol-Marie Fauquet).

    17) La Premire Internationale ( Association internationale des

    travailleurs) a t fonde le 29 septembre 1864 Londres.

    Les internationaux ont eu une trentaine d'lus au Conseil de

    la Commune (note de Jol-Marie Fauquet).

    18) Gustave Lefranois dit Lefranais (1826-1901). Instituteur,

    il a pris part la rvolution de 1848. Emprisonn pour avoir

    publi un programme pdagogique conforme ses ides

    rvolutionnaires, il s'est exil Londres en 1851. De retour

    Paris en 1853, il est devenu l'un des chefs de l'opposition au

    rgime imprial. Il a fait partie du Conseil de la Commune et a

    t condamn mort par contumace par les versaillais.

    Contrairement ce que croit Lalo, Lefranais n'a donc pas t

    fusill. Exil Genve, il reviendra Paris aprs l'amnistie (note

    de Jol-Marie Fauquet). C'est Gustave Lefranais que Pottier

    ddiera le pome de L'Internationale.

    19) Thodore Dubois, Souvenirs de ma vie, prsents et

    annots par Christine Collette-Klo ; Lyon, ditions Symtrie,

    2009, p.93.

    20) Cit par Minna Curtiss : Bizet et son temps, Genve-Paris,

    La Palatine, 1961 , p.242

    21) Des menes ractionnaires sont caches sous tout ce

    dsordre, il y a du catholique l-dessous (id.ibid.p.244.).

    22) Nous marchons la monarchie catholique, et c'est l ce que

    je redoutais le plus , Bizet : Lettres - Impressions de Rome - La

    Commune, Calmann Lvy, 1908, p.285.

    23) Voir l'article de Jol-Marie Fauquet dans le Dictionnaire de

    la musique en France au XIXe sicle, op.cit.

    24) Numro du 11 octobre 1871 ( B.Jouvin : Auber/sa vie et ses

    uvres /Supplment).

    25) Vicomte Delaborde : loge d'Auber lu dans la sance

    annuelle du 30 octobre 1875, Firmin-Didot, 1875 , p.2. Victor

    Mass parlera des jours dsesprants de la Commune dans sa

    Notice sur la vie et les travaux d'Auber lue dans la sance de

    l'Acadmie des Beaux-Arts le 13 mars 1875, Firmin-Didot, 1875,

    p. 26. C'est Victor Mass qui succdera Auber l'Institut.

    26) Charles Malherbe : Auber, collection Les musiciens clbres,

    Laurens, (s.d.) p.91

    27) Sur L'Internationale voir Marc Ferro : L'Internationale,

    Editions Nmsis, 1996, et notre article Marseillaise et

    Internationale dans Musique et socit, Cit de la musique,

    2004. Voir galement Xavier Maugendre : L'Europe des hymnes,

    Mardaga, 1996, pp.359-369.

  • 12HISTOIRE

    U ne correspondance dun randonneurnous a fait part de la disparition dunmonument la mmoire de fusills de1871 sur la commune de Bivres enbordure du chemin de grande randonne GR 111. Nousnous sommes rendus sur place et avons emprunt cesentier qui contourne la ville par le nord et longeait,dans les annes 1970, larodrome de Villacoublay. Leguide de ce GR indique : en quittant la rue de Paris(CD 53 E), prs du Muse franais de la photographie, le chemin nentre pas dans Bivres mais monte dansle bois du Loup pendu serpente entre les chtaignierset dbouche sur une petite route empierre . Ce che-

    min appel de Creuse-voie descend gauche, endirection du centre de Bivres. Le guide mentionne : en face, de lautre ct dun petit mur (o des com-munards furent fusills en 1871) se trouve le ch-teau de Bel-Air.

    PREMIRE CERTITUDE : DES COMMUNARDS FURENTBIEN FUSILLS CET ENDROIT EN 1871. Reste laquestion du monument. Cest l que notre randonneurla vu dans les annes 1970, mais il nen reste aucunetrace aujourdhui.Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus aux

    Archives vivantes de la mairie de Bivres. Sa responsa-

    La ville de Bivres, dans lEssonne, proche de larodrome de Villacoublay et du carrefourdu Petit-Clamart, semble avoir t la pointe avance de la colonne Duval lors de la sortiedu 3 avril 1871. Trois communards y ont t fusills par les versaillais.

    Les fusills de BivresAVANT-GARDE DE LA COLONNE DUVAL LE 3 AVRIL 1871 ?

    Zone o lerandonneur a vule monument dans les annes 1970

  • 13 HISTOIRE

    ble nous indique quelle na jamais entendu parler dunmonument. Elle sest renseigne auprs danciens luset de Bivrois gs. Aucun nen connat lexistence.Trs aimablement, elle nous permet de consulter etphotocopier une Monographie de Bivres rdige en1899, par linstituteur et secrtaire de mairie delpoque, dont le texte vient corroborer ce que noussavions dj, en apportant des prcisions intres-santes. En voici la teneur : Quand la Commune commena, les hostilits furent

    diriges contre le gouvernement de Monsieur Thiersretir Versailles ; Bivres fut sur le point dtre enva-hie par les soldats de la Commune ; beaucoup se rpan-dirent dans la plaine, vinrent au chteau de Bel-Air et la ferme de Gisy. Quelques-uns mme descendirentjusquau milieu de la rue de Paris, chez la veuve Lafon,marchande de bois, pour rclamer des provisions debouche. Tandis que les insurgs parlementaient Bel-Air avec lintendant, une bombe de larme de Versaillestomba au milieu du salon On fusilla dans la Creuse-Voie, (chemin du cimetire) trois dserteurs de larmeet, chose trange, lendroit o lun deux tait tomb,il y eut longtemps des fleurs constamment renouvelessans que lon ait pu surprendre celui ou celle qui lesapportait.

    LA LECTURE DE CE TEXTE APPELLE QUELQUESREMARQUES. On y cite des noms de lieux, Bel-Air etCreuse-Voie, voqus dans le guide du GR 111. Le styleadministratif et apparemment neutre du rdacteurlaisse cependant poindre de la sympathie pour lescommunards, notamment dans la partie du texte quivoque le dpt de fleurs sur la tombe dun fusill.Le terme de dserteur est emprunt au

    vocabulaire des versaillais qui essayaient ainsi de jus-tifier leurs excutions sommaires. Il ntait pas enti-rement hors de propos puisque, le 18 mars, beaucoupde soldats avaient fraternis avec la Garde nationaleet rejoint ses rangs.Le texte ne mentionne pas la date des vnements

    qui y sont relats.

    Tout laisse supposer que cest le 3 avril 1871, quandla colonne de fdrs commande par Emile Duval, quise dirigeait vers Versailles, tait arrte au Petit-Bictre, aujourdhui Petit-Clamart, proximit imm-diate des lieux cits dans cet article.Est-il exagr de conclure que cet endroit fut la

    pointe avance de loffensive de larme de Duval le 3avril 1871 ?Reste la question du monument aux fusills. Nous

    lanons un appel tmoins. Quelquun, parmi nos lec-teurs, a-t-il vu ce monument, sait-il quand et dansquelles circonstances il a t dtruit ? Nous ambitionnons cet endroit, dans le cadre de

    nos dmarches pour la rhabilitation de la Communeet des communards, de faire remettre en place unmonument ou une plaque pour rappeler le sacrifice ethonorer la mmoire de celles et ceux qui ont donnleur vie pour la dmocratie, la justice et la dignithumaine.

    YVES LENOIR ET CHARLES FERNANDEZ

  • HISTOIRE

    I l sagit dune sculpture de PaulMoreauVauthier (1871-1936), fils ducommunard, le sculpteur Edm AugustinJean Moreau-Vauthier (1831-1893), mem-bre de la Commission fdrale des artistes sous laCommune (1). Luvre du fils porte le titre officielAux victimes des rvolutions et shonore dunephrase de Victor Hugo Nous voulons la justice nonla vengeance ajoutant encore la confusion, enfaisant lamalgame entre les massacrs et les massa-creurs. Double trahison ! Luvre reprsentant unmur aurait t ralise avec des pierres rcupressur le vritable lieu du martyr et sur lesquelles nousvoyons encore des impacts de balles.La sculpture, acquise en 1907 par le Conseil muni-

    cipal de Paris, est installe en 1909. Par crainte,peut-tre, dun mcontentement populaire, cetteuvre ne fut jamais inaugure officiellement (2). Ontrouve cependant dans liconographie rvolutionnairede la Commune, cette reprsentation. Elle est parexemple porte la boutonnire des manifestants de

    la clbre Monte au Mur, le vrai celui- l, le 24 mai1936. Est-ce parce que Paul Moreau-Vauthier estdcd le 2 fvrier 1936, quelques mois avant laclbration ? Nous la retrouvons parfois, aujourdhuiencore, dans la presse, en illustration darticles sur laCommune.

    LE VRAI MURLe vritable lieu de commmoration est situ

    avenue circulaire (3) dans le Pre-Lachaise,devant cette plaque portant les simples mots rappelant la Semaine sanglante : Aux morts dela Commune 21 -28 mai 1871 . Les commu-nards survivants de la Commune, de retour dedportation et dexil, organiss dans une associa-tion anctre de la ntre, participent son inaugu-ration le 21 mai 1908 (un an avant linstallationdu monument de Paul Moreau- Vauthier). A gauche de la plaque, lencoignure du mur, on

    remarque un tertre o furent fusilles les 147 victimes amenes de la prison de Mazas toute

    Ah bon, ce nest pas le mur des Fdrs ? Combien de fois avons-nous rpondu cette question au cours de nos dbats propos du monument situ dans lesquare Samuel-de-Champlain, avenue Gambetta Paris, dans le XXe !

    Un mur qui voudrait en cacher un autre

  • 15 HISTOIRE

    proche. Comme le montre un tableau de Picchio,ils tombent directement dans la fosse creuse aupied du mur. Cette plaque symbolise leur excu-tion, mais aussi les 20 000 personnes qui prirentdurant la Semaine sanglante, victimes de la sau-vagerie des troupes versaillaises, les dports, lesexils, tous ceux qui durant neuf longues annesattendirent le retour.

    LE CRIME DE THIERSEn mettant sur le mme plan les victimes des

    versaillais et les versaillais eux-mmes, ce quevoulait la ville, avec le monument square deChamplain, tait bien de gommer le crime deguerre du gouvernement de Thiers. Aujourdhui, nous demandons que ce crime soit

    reconnu. Pour cela, il nous faut obtenir la rhabi-litation des communards et, pourquoi pas, lacondamnation de Thiers.

    Comme lcrivait Victor Hugo, il ne sagit pas devengeance mais de justice.

    CLAUDINE REY

    (1) Rond point Casimir-Perier, 14e division, on peut admirer

    une magnifique pleureuse du sculpteur communard, Edm

    Augustin Jean Moreau-Vauthier. (2) Sources : Article de Marcel

    Cerf : Commune, bulletin des Amis de la Commune de Paris

    N19 anne 2003 et les travaux de lcrivain chinois Shen Dali

    (3) Dans une dmarche officielle, date du 16 dcembre

    2011, notre association demande que cette avenue soit dnomme

    avenue du Mur des Fdrs.

    MONTE AU MUR DES FDRS LE 26 MAI 2012

    Rendez-vous 14 h 30 Entre rue des Rondeaux

    mtro Gambetta

    Le vritableMur des Fdrs

    Ernest PicchioLe Triomphe

    de lordre

  • L ES LUS DE LA COMMUNE FRANCS-MAONS. Le recrutement desAteliers de la capitale tait resttrs populaire. Les ouvriers et lesartisans formaient un bon tiers des effectifs etun grand nombre de militants rvolutionnairespouvaient se reconnatre sous le symbole delacacia. Les chefs militaires des insurgs, lexception de Cluseret et de Rossel, et un tiersdes lus de la Commune (dont le vtran Charles Beslay) appartenaient la franc-maon-nerie (1). De fait, Jaroslaw Dombrowski et WaleryWroblewski sont tous les deux maons et il en vade mme de Gustave Flourens, initi le 12 juin1866 la loge lUnion dOrient, de Gabriel Ranvier,initi le 7 dcembre 1863, de Simon Mayer, initien 1867 lUnion Parfaite de la Persvrance,dmile Eudes, initi la loge lEcossaise 133, deJules Bergeret et de Napolon La Ccilia. Les prin-cipaux responsables politiques sont galementmaons : Gustave Lefranais, initi le 27 octobre1863 la loge lEcossaise 133 et affili en 1866 lUnion Parfaite de la Persvrance, Benot Malon,Auguste Vermorel, Flix Pyat, Francis Jourde,Charles Beslay, Eugne Protot, initi le 3 mai 1866.Auguste Blanqui, fondateur du journal Ni Dieu nimatre, est membre de plusieurs loges : les Amis dela Vrit, le Temple des Amis de lHonneur Franaiset le Lien des Peuples. Jules Valls est franc-maon, de mme que Jean-Baptiste Clment, mem-bre des Rnovateurs, quEugne Pottier, que HenriRochefort, membre des Amis de la Renaissance,quElie Reclus et que beaucoup dautres (2).Parmi les opposants la Commune, on peut

    citer Jules Simon, seul ministre franc-maon dugouvernement de Thiers, Jean-Baptiste Alexandre

    Depuis sa cration au dbut du XVIIIe sicle, laFranc-maonnerie a toujours assez bien reprsentles diverses composantes tout au moins les plusaises des socits au sein desquelles elle sestdveloppe. Cest ce qui se passe dans la France de1871, ceci prs que les ouvriers et les artisanssont, du moins Paris, particulirement bien repr-sents dans les loges. Cest ce qui explique pourquoilon trouve de nombreux francs-maons parmi lesresponsables de la Commune : ils y sont, en gros, untiers. Les instances maonniques dirigeantes Conseils de lOrdre sopposent, par contre, laCommune et dnoncent la participation des Frres.Il y a dailleurs beaucoup de francs-maons hostilesau mouvement communard et certains dentre euxsont engags dans les rangs versaillais. La Commune de Paris et la Franc-maonnerie par-

    tagent toutefois de nombreuses valeurs : la dfensedes principes de la Rpublique, la libert politiqueet associative, la justice sociale, la lacit, lduca-tion... La Maonnerie est unanime dplorer la vio-lence et condamner la guerre civile. Elle va, plu-sieurs reprises, militer et sengager trs courageuse-ment pour exiger que les combattants se rconci-lient. Le fait quil y ait des Frres des deux cts luidonne une vocation et une comptence particulirepour cela ! Les conciliateurs se heurtent pourtantchaque fois lintransigeance bute de Thiers, ce quiva conduire finalement les Frres parisiens senga-ger massivement aux cts des communards pourcombattre Versailles. Ils le payeront de leur sang.

    Les francs-maons et la Commune

  • 17 HISTOIRE

    Montaudon, gnral du 1er corps darme de lar-me versaillaise, F. Malapert, orateur du SuprmeConseil, Ernest Hamel, ancien vnrable deLAvenir.Il existe lpoque deux obdiences maon-

    niques, le Grand Orient de France, qui regroupeun peu plus de 300 loges avec 15 000 membresactifs environ dont plus de 4 000 Paris et leSuprme Conseil de France qui runit peuprs 5 000 adhrents dont prs de 2 000 mem-bres Paris (3).Dune manire gnrale, les Conseils de lordre,

    organes dirigeants des obdiences, sont trsrticents lgard de la Commune et donnentaux frres des consignes de neutralit. Cesordres ne seront pas suivis par la base !

    LES TENTATIVES DE CONCILIATION. Ayant desFrres dans les deux camps, la franc-maonne-rie est particulirement bien place pour jouer

    la rconciliation. Elle simplique dautant plusvolontiers que ses valeurs sont aussi celles de laCommune.Les francs-maons se manifestent trois

    reprises : le 8 avril, le 22 avril et le 29 avril 1871. Une loge du Grand Orient, les Disciples du

    Progrs pensa quune initiative maonnique appe-lant larrt des combats pourrait tre couronne desuccs. Elle rdigea, le 8 avril, un Manifeste de laFranc-Maonnerie qui, approuv par les Conseillersde lOrdre prsents Paris, fut affich dans la capi-tale, publi dans la presse, adress aux ateliers deprovince qui lapprouvrent. Des assembles maon-niques se succdrent. Une premire dlgation,avec laccord de la Commune, se rendit auprs deJules Simon qui ne put que promettre que la futureloi municipale satisferait les Parisiens. Cette pro-messe ne fut dailleurs pas respecte (4).Le manifeste du 8 avril se rfre la noble

    devise Libert - galit - Fraternit - Solidarit

    Aprs lchec de leurs nombreuses tentatives de conciliation, les francs-maons plantent leurs bannires sur les fortifications de la porte Maillot et se rallient la Commune

  • qui est porte par le drapeau de la maonnerie.Il proclame linviolabilit de la vie humaine etappelle arrter leffusion de ce sang prcieuxqui coule des deux cts et poser les bases dune paix dfinitive qui soit laurore dun ave-nir nouveau .Une seconde dlgation, conduite par Ernest

    Hamel, put rencontrer Thiers. Le 22 avril, desfrancs-maons, des dlgus de la Ligue dunionrpublicaine des droits de Paris, des dlgus desmunicipalits des arrondissements de Saint-Deniset de Sceaux rclament la fin des combats et, dfaut, une trve pour vacuer les habitants descommunes concernes par les bombardements.Thiers consent une trve de huit heures, le 25 avril,pour vacuer Neuilly, mais ne va pas au-del (5).Le 26 avril aprs-midi, les francs-maons se

    runissent au thtre du Chtelet et dcidentdaller planter leurs bannires sur les remparts.Ils se rendent sance tenante lHtel de Villepour annoncer cette rsolution la Communequi les reoit avec des applaudissements, desdiscours chaleureux et des embrassades. Le 29 avril, six mille Frres, reprsentant cin-quante-cinq loges, se sont donn rendez-vousau Carrousel. Ils se rendent lHtel de Ville oa lieu une nouvelle crmonie, puis limmensecortge, ayant montr la Bastille et aux bou-levards ses bannires frntiquement applau-dies, arriva, vers deux heures, au rond-point desChamps-lyses. Les obus du Mont-Valrienlobligrent prendre des voies latrales pourgagner lArc de Triomphe. Une dlgation detous les vnrables planta les bannires depuisla porte Maillot jusqu la porte Bineau. La ban-nire blanche (6) fut dresse au poste le plusprilleux, lavance de la porte Maillot ; les ver-saillais cessrent leur feu. Les dlgus etquelques membres de la Commune dsigns parle sort savancent, bannire en tte, dans lave-nue de Neuilly. Au pont de Courbevoie, devant

    la barricade versaillaise, un officier les reoit etles conduit au gnral Montaudon, franc-maonlui aussi. Ils sexpliquent, demandent une trve.Le gnral permet trois dlgus (7) de se ren-dre Versailles. Ce soir-l, le silence se fit deSaint-Ouen Neuilly. Le lendemain, les dl-gus revinrent. M. Thiers les avait peine reus.Impatient, rsolu ne rien accorder, il ne vou-lait plus admettre de dputation. En mmetemps, les balles versaillaises trouaient les ban-nires. Les francs-maons se runirent aussittsalle Dourlan et dcidrent daller au feu avecleurs insignes . (8)Effectivement, de trs nombreux Frres,

    curs par lintransigeance de Thiers, se ral-lient la Commune et prennent les armes auxcts des fdrs. Pendant la semaine san-glante, des Frres prirent le risque dtre fusillsen cachant des francs-maons alors que dautrestaient excuts sur dnonciation pour avoirparticip au dfil du 29 avril. [] Au coursdes procs, lappartenance la Fraternit taitconsidre comme une charge aggravante (9).Beaucoup sont tus. Beaucoup seront empri-sonns ou dports.

    GEORGES BEISSON

    (1) Andr Combes, Les trois sicles de la Franc-Maonnerie fran-

    aise, ditions EDIMAF, Paris, 1987, p. 114 ; (2) Cf. Grald Dittmar,

    Les Francs-Maons et la Commune de 1871, ditions Dittmar, Paris,

    2003, p. 9-10 et 15-38. Cf. aussi Raphal Aurillac, Guide du Paris

    maonnique, ditions Dervy, Paris, 2005, p.177 ; (3) Grard Dittmar,

    Idem, p. 10 ; (4) Andr Combes, Idem, p. 114 ; (5) Laure Godineau,

    La Commune de Paris par ceux qui lont vcue, Parigramme, Paris,

    2010, p. 172 ; (6) Ctait celle de la loge de Vincennes ; (7) Ce sont

    mile Thirifocq, Fabreguette et Lavacque ; (8) Prosper Olivier

    Lissagaray, Histoire de la Commune de Paris de 1871, La Dcouverte,

    Paris, 2000, p. 248-249 ; (9) Andr Combes, Ibidem, p. 116.

    18HISTOIRE

  • 19 HISTOIRE

    L origine de laffaire, dite LesTrois Acadmicides , setrouve dans la candidaturefactieuse du pote Achille LeRoy lAcadmie franaise dans le but de ridi-culiser cette institution de vieillards vermouluset ractionnaires grce la complicit de sesamis Marius Tournadre et Maxime Lisbonne.Achille Le Roy est un ex-communard

    dport en Nouvelle Caldonie, auteur dechansons rvolutionnaires, dont celle-ci,connue sous le nom de Ni dieu ni matre avecles refrains suivants : Debout, frres demisres/Debout et plus de frontires/Rvoltons nous contre les affameurs/Pourcraser la bourgeoisie/ Et supprimer la tyran-nie/ Il faut avoir du cur/De lnergie. . noter, quinvit en Union Sovitique en 1925,il y resta pensionn comme ancien commu-nard jusqu sa mort en 1929.Marius Tournadre, lui, sil na pas par-

    ticip la Commune est un militant infa-tigable de la cause anarchiste dans lesbassins miniers.Enfin, on ne prsente plus limmense

    Maxime Lisbonne, lun des grands chefsde guerre de la Commune et personnage incontournable des cabarets de lpoque. Voici la lettre de candidature dAchille Le Roy telle quelle fut envoye chacun

    des acadmiciens : Citoyen de lAcadmie et futur collgue, jai lhonneur de vousprvenir que, selon lantique et immortelle coutume, je me rendrai chez vous demain,vers dix heures, pour vous prsenter mes hommages respectueusement acadmiques.

    Dans Le Petit Parisien du 4 juin 1893, on peut trouver un rcit cocasse dun pisode djrelat de manire succincte et errone du nanmoins trs mouvant livre de Marcel Cerf surle colonel Maxime Lisbonne, intitul * Le dArtagnan de la Commune.

    Des communards lAcadmie franaise ?

  • 20HISTOIRE

    Afin dtre plus digne de vous, je serai revtu demon habit couleur desprance et couvert de palmesacadmicides ; je serai en outre, accompagn de monsecrtaire perptuel, le sympathique rvolutionnaireMarius Tournadre, et escort de mon ami MaximeLisbonne. Croyez, citoyen et futur collgue, mes civi-lits empresses. Cest ainsi quaffubl dune tunique de

    gnral bolivien, comme le montre la photo(emport par son enthousiasme de biographe,Marcel Cerf avait remplac Le Roy par Lisbonnedont acte), mont dans une vieille guimbarde etsuivi par une foule de fidles, Achille Le Roy arrive lAcadmie o, si certains acadmiciens refusrentde le recevoir, dautres, plus curieux, dont JulesClaretie, auteur dun trs mauvais La Rvolution de1870/1871, purent remarquer sur la poitrine ducandidat, linsigne des Trois-Huit qui veut dire : huit heures de travail, huit heures de repos, huitheures de sommeil. Au duc dAumale absent, LeRoy laissa ce mot : LAcadmie sera proltarienneou elle ne sera plus. Enfin, nos trois sympathiques compres laiss-

    rent sur place une marmite la Ravachol charge,non pas de poudre, mais de leurs cartes de visite.Au retour, le convoi stationna place du

    Panthon sous les cris pleins dhumour de : ViveLe Roy et fut charg par la police, ce quientrana bagarre et arrestations de nos amis.Le journaliste couvrant cette affaire crivit la

    suite que ces visites acadmiques compteraientdans les annales de la blague et on peut dire,aprs lui, quelles montrent lesprit toujours vif,enjou, rebelle de nos communards. Mais nest-cepas ce qui avait avant tout sduit le tout jeuneRimbaud dans le mouvement rvolutionnaire de1871 avant quil dcide de se perdre dans labru-tissant Ordre Moral ?

    THIERRY SOLAS

    (*)Marcel Cerf, Maxime Lisbonne, p. 191

    Un grand merci aux Amis de la Commune qui mont dj permis de runir plus de soixante manuels scolaires de lenseignement primaire et secondaire dats de 1881 2007. Je pense notamment MM. Barracq,Daniel Depresle, Marc Forestier, Alain Gelly et Gilbert Provost, mais ils ne sont pas les seuls : que ceux que je nai pas nomms me pardonnent De plus, il nest pastrop tard pour enrichir la collection : je suis toujours preneur, surtout pour la priode contemporaine ! Je pensepouvoir en faire une analyse plus approfondie qui me permettra depublier un article dans un bulletin de la fin de lanne 2012, mais je peux ds maintenant livrer nos lecteurs une premire raction.

  • 21 HISTOIRE

    I l est frappant de noter que le

    contenu de ces manuels varie peuau cours de la priode tudie, cequi permet danalyser de manire di-

    fiante la fabrique de lhistoire officielle de la

    Commune : il sagit dune prsentation politique

    entirement au service de la bourgeoisie, classe

    sociale toujours au pouvoir. Plus que dune vri-

    table falsification, il sagit dun tri, dune

    savante slection : laccent est mis sur certaines

    informations discrditant la Commune, le

    silence sur dautres qui pourraient la valoriser.

    Ds 1881, le dcor est plant. Le grand thme

    retenu est celui de la cration de la IIIe

    Rpublique par un homme dtat minent,

    Adolphe Thiers, artisan de la paix, librateur du

    territoire et politicien de gnie. La Commune

    nest quun dtail qui retarde laction de

    Thiers pendant deux mois : certains manuels de

    lenseignement primaire font dailleurs le choix

    de ne pas en parler.Certes des maladresses ont t commises : le

    10 mars, lAssemble choisit Versailles pour

    sinstaller ; elle supprime les soldes des gardes

    nationaux et met fin aux moratoires sur les

    loyers et sur les chances ; le 18 mars, larme

    ne prvoit pas dattelages en nombre suffisant

    et Claude Lecomte trane enlever les canons.

    Il nen reste pas moins que cest bien le peuple

    de Paris, excit par quelques meneurs rvolu-

    tionnaires, qui excute Lecomte et Thomas.

    Cest la Commune qui dicte le dcret sur les

    otages et qui finira par les fusiller un mois et

    demi plus tard. Cest la Commune qui fait dmo-

    lir la colonne Vendme et, mme sil est puis

    et dsespr, cest encore le peuple de Paris qui

    incendie de trop nombreux monuments publics.

    Certes, la rpression est sanglante et des

    condamnations sont encore prononces bien

    aprs la fin des combats, mais il faut bien rta-

    blir lordre et en finir avec les rvolutionnaires.

    Par contre, aucun manuel ne signale que

    Lecomte avait donn lordre de tirer sur la foule,

    ni que le dcret sur les otages tait une rponse

    au fait que les Versaillais excutaient sommai-

    rement les prisonniers, refusant de leur accorder

    le statut de belligrants. Aucun manuel ne men-

    tionne que les incendies ntaient pas le fait des

    seuls communards. Quant la rpression, aucun

    manuel ne cite Thiers : On ne parle plus du

    socialisme et lon fait bien, nous sommes dbar-

    rasss du socialisme . En dfinitive, aucun

    manuel nanalyse les vnements de 1871 pour

    ce quil ont t rellement : lcrasement voulu,

    mticuleux et systmatique du mouvement

    ouvrier, alors en plein essor, par la bourgeoisie.

    On comprend mieux que, de nos jours, le

    grand public ait retenu, au passif de la

    Commune, les incendies et lexcution des

    otages et ne sache rien, lactif de la

    Commune, de son uvre et de sa modernit.GEORGES BEISSON

    La Commune dans les manuels scolaires

  • 22ACTUALIT

    C e fut un moment dune intensemotion. La salle est comble le 2 dcembre 2011, au palais de jus-tice de Marseille, et les partici-pants ont ragi vivement au rquisitoire ignobleet injuste du ministre public.Puis lcoute se fait dense lors du plaidoyer de

    lavocat de Gaston Crmieux.Il est saisissant dentendre des paroles qui nous

    sont transmises directement depuis lhistoire. Cettereconstitution est ralise partir des minutes duprocs. Elle est introduite par le btonnier du Barreaude Marseille qui a donn accs la salle mme danslaquelle Gaston Crmieux a t jug. Il salue enGaston Crmieux un dfenseur de leur profession.Roger Vignaud, crivain qui incarne Gaston

    Crmieux, parle du pote. En brandissant loriginal dulivre de pomes de ce dernier, il lit une ddicace queVictor Hugo y a crite lattention de sa veuve : Ctait un pote rare, un crivain distingu. Cestun procs que lavenir jugera .Lorsque Roger Vignaud restitue les dernires

    paroles de Gaston Crmieux avant le dlibr, ilnous fait entendre ce pote. Un pote engagjusquau bout, qui sest adress une dernire foisau peuple pour le soutenir, lui insuffler le cou-rage de la lutte, agissant comme il fut : lavocatdes pauvres.Inutile de dtailler limbcillit de laccusation

    uniquement justifie par des esprits partisans etrevanchards. Le rquisitoire a voulu dgrader laCommune : Paris dtruite par une barbarie ! Mais lactualit nous vient lesprit lorsque ce sontles trangers qui sont points du doigt comme sinombreux et si actifs dans la Commune !

    Le plaidoyer est saisissant de modernit.Lavocat (interprt par lancien btonnierdu Barreau de Marseille) met en videnceles valeurs dfendues par Gaston Crmieuxqui ont t celles de la profession dans uncombat pour les liberts et la justice. Il

    dclare que derrire la cause dun homme seul,il dfend la cause de la justice et celle de tous leshommes . Il sadresse aux vainqueurs : unevictoire voile de deuil, la seule fin de mainte-nir les vieux principes dun monde barbare , ...nos morts sont nombreux, mais il ny a plus nivainqueurs ni vaincus. La justice commence etelle doit tre sereine. Contrairement aux accusa-tions, Gaston Crmieux est un homme de paix etde conciliation qui a appel la retenue dans ledessein dviter un bain de sang. Cest sur lesconsquences de la peine de mort que le discoursa t dordre universel, mettant notre pays sur lechemin, qui sera bien tardif, de son abolition.La conclusion a surpris tout le monde :

    aujourdhui les juges ont acquitt GastonCrmieux, sous les accents de lInternationale.

    MIREILLE COLLANGE

    Reconstitution du procs de Gaston Crmieux

  • L exposition qui vient de se termi-ner tait intressante plus d'untitre. D'abord pour les crits, essen-tiellement les lettres de LouiseMichel Victor Hugo, dont les originaux sont conser-vs la maison du pote, place des Vosges Paris.Sa premire lettre, signe L. Michel Demahis, est

    envoye depuis le chteau de Vroncourt (Haute-Marne), l'anne de ses vingt ans, avec de longspomes qui la situent d'emble dans une ambitiond'criture, avec la volont de ne pas afficher d'abordson prnom fminin. Ces lettres s'talent sur unepriode de trente ans. A partir de 1862, date de la parution des Misrables, elle signe Enjolras, enlettres grecques, du nom du hros rvolutionnairedu clbre roman de Victor Hugo soldat de ladmocratie, prtre de l'idal , comme elle ledfinit.Elle lui crit aussi aprs la Commune, du fond de

    sa prison, obtenez qu'on nous dporte tous,qu'on laisse sortir ceux qui n'ont rien fait, pasd'excution surtout, ou qu'on nous tue tous .Il y a aussi les crits de Victor Hugo, qui fut

    dput de Paris en fvrier 1871 l'Assemblenationale avant d'en dmissionner en mars enraison de la signature de la paix infme . Ilne participera pas la Commune, mais rcla-mera l'amnistie des communards. Quelquesjours aprs le procs de Louise Michel, o ellefut condamne la dportation en Nouvelle-Caldonie, en dcembre de la mme anne, l'anne terrible , il crit Viro Major qui neparut qu'en 1888 dans le recueil Toute la lyredit chez Hetzel. Louise Michel le dcouvrit ce moment l. Il s'adresse elle en alexan-drins :...Ton oubli de toi-mme secourir les autres,Ta parole semblable aux flammes des aptres...

    Les documents graphiques, gravures, photoset dessins taient remarquables eux aussi. Laclbre photo de J.-M. Lopez, reprsentantLouise Michel et conserve la bibliothqueMarguerite Durand, voisinait avec des carica-tures de presse en grand nombre, comme cellela reprsentant sur le cheval ail de la mytho-logie arme d'une lyre et d'un flambeau, et demagnifiques dessins de Daniel Vierge, reporterde presse pour Le Monde Illustr. L'un repr-sente le transport de canons (de Montmartre ?)en charrette cheval, grav par FortunMaulle, ce qui prouve la diffusion populairede ces images. Mais l'uvre la plus belle appar-tenant la Maison de Victor Hugo est sansconteste un grand dessin gouach reprsen-tant les funrailles de son fils Charles Hugo, le18 mars 1871, le jour mme du dbut de laCommune.Daniel Vierge y reprsente le catafalque pas-

    sant entre les pavs d'une barricade que lesFdrs dgagent avec respect. Le crayon noir,rehauss de gouache blanche, donne un air la fois tragique et majestueux l'vnement.

    Cette exposition, rpartie dans quatre picesde la maison du pote, a clbr, l'occasiondu 140e anniversaire de la Commune, demanire originale et sensible l'aspect humainde personnalits emblmatiques. Elle a permis,en ne rduisant pas Louise Michel la combat-tante farouche qu'elle fut, de dcouvrir soncheminement potique et profond vers laconscience rvolutionnaire et l'ampleur de sonengagement littraire qui reste dcouvrir travers ses romans et ses pices de thtre.

    EUGNIE DUBREUIL

    23 ACTUALIT

    Louise Michel la Maison de Victor Hugo

  • 24ACTUALIT

    L e 19 novembre 2011, Fontenay-Sous-Bois inaugurait une plaqueen lhonneur dun communard nen haut dune rue portant main-tenant son nom, Louis-Xavier de Ricard(1843-1911).Plus connu pour ses posies pr-communardes, Louis-Xavier a galement t uncommunard enthousiaste. Nomm sous-dlgudu Jardin des Plantes, il a contribu au Journalofficiel de la Commune, en particulier traversson article Une rvolution populaire (voir ci-contre). Cet historique des sicles de luttes desclasses laborieuses pour leur mancipation offreune perspective intressante pour comprendrele caractre fondateur de cette premire prisede pouvoir par le peuple pour le peuple.En lui rendant hommage, 100 ans aprs sa

    mort, et en y associant tous les communards quise sont battus ses cts, les allocutions deJean-Louis Robert et de Jean-Franois Voguet,Maire de Fontenay-Sous-Bois, ont bien soulignlimportance des enseignements que lon peuttirer de cette priode glorieuse de lhistoire dumouvement ouvrier et de lhistoire de France.Les Fontenaisiens aux prises avec les ravages

    du capitalisme, en particulier dans les quartierspopulaires qui font la richesse de la ville, peu-vent assurment y trouver une source dinspira-tion pour leurs nombreuses luttes du moment(pour le logement, contre les discriminations,contre la casse du systme social et de lensei-gnement). Lantenne fontenaisienne des Amisde la Commune de Paris se chargera sans relchedentretenir le lien entre ces luttes daujourdhuiet celles de nos glorieux ans communards.

    MAXIME SUING

    Quand nous connatrons ce que nous sommes ;quand nous saurons lexprience quont place surnous tant de sicles laborieux ; quand nous senti-rons vivre en nous toutes ces mes gnreuses quiont tent de nous lguer une meilleure destine,nous nous acharnerons luvre plus rsolus etplus confiants. Nous serons moins prompts ds-esprer de lavenir, et nous nous laisserons pous-ser en avant par cette impulsion mystrieuse, qui,venue du fond de notre histoire, sest accrue tra-vers les sicles, des forces accumules de toutesles gnrations. Une rvolution populaire, 7 Avril 1871

    Journal Officiel de la Commune

    La Commune de Parissinvite Fontenay-Sous-Bois

  • L es Amis Berrichons de laCommune de Paris sintressent la vie du communard GabrielRanvier (1). Une exposition : Letemps de cerises, la Commune photographie at prsente au Muse de la Photographie dela Communaut Franaise Charleroi (2).Les Berrichons nont pas pu se rendre en

    Belgique, mais ont consult le catalogue. A lapage 94, les concepteurs de lexpo prsententla reproduction dun album photo lancienne,album aux dimensions suivantes : 29,5x23x5,5. Il comporte 121 photographies insresdans 22 pages cartonnes. Ces photos sontcharges dannotations manuscrites, avec nomdu personnage, arrondissement parisien o ilavait son activit ou sa fonction, et souvent lesort qui lui a t rserv. Cet album fait partiedune collection particulire dAnvers.

    Dans le catalogue, on retrouve, page 102, laphoto dAssi que lon attribue souvent tort Gabriel Ranvier ; et page 113, surprise ! unephotographie de Gabriel Ranvier, avec ces men-tions: Appert, cest le photographe trop bienconnu des portraits de Communards, XX arron-dissement, ascaped to London (sic) . Ce quicorrespond bien la situation de G. Ranvier. Silon compare cette photographie aux caricatures,on retrouve des ressemblances patentes. Avons-nous enfin dcouvert un portrait de GabrielRanvier ?

    MICHEL PINGLAUT

    (1) Voir notre bulletin La Commune n48 trimestre 42011

    (2) Lire la note de lecture en page 31

    25 ACTUALIT

    Enfin une photo de Gabriel Ranvier ?

    Ci-dessus : une photographie de Ranvier ?Ci-dessous gauche : photographie dAssisouvent attribue tort Ranvier.A droite : caricature de Ranvier

  • 26

    NOS EXPOSITIONSNotre exposition gnrale Histoire, uvre et modernit de la

    Commune a t prsente par la mairie du Kremlin-Bictre(94), la Mdiathque Louise Michel dAllones (72), par lassociation Action dans le Cambrsis et la Fdration desassociations laques de Roubaix, avec les associations Droit la paresse et Lieu commun Cahors et Saint-Cr (46), parle comit local des Amis de la Commune Auch (32), avec leCE de la SNECMA Gennevilliers (92), lors du congrs de laFilpac CGT Montreuil (93), par la municipalit de Cognac(16), avec lassociation des Amis de lHumanit aux Lilas (93).La Commune et les femmes a t expose au

    Kremlin-Bictre (94) avec lassociation Entrez sans frapper, Reims (51) avec la section locale du PCF et Fenain (59) aveclARAC.La Commune et les Arts a t prsente dans le Cambrsis

    et Auch.La Commune de Paris, une histoire moderne, exposition du

    Comit dHistoire de la Ville de Paris, a t prsente dansles mairies des IIe et XVIIIe arrondissements de Paris o desplaques portant les noms des lus de la Commune ont t

    Un quatrime trimestre 2011riche dinitiatives

    L anne du 140e anniversaire de la Commune

    a donn lieu une multitude dinitiatives,dont une grande partie ont t inities ouaccompagnes par les Amis de la Commune

    en partenariat avec des associations, municipalits, centresculturels, mdiathques, partis, syndicats, comits dentre-prises Nous avons commenc rendre compte de cesvnements dans les prcdents numros de notre revue.Nous terminons ces relations en nonant, ci-dessous, lesinitiatives du dernier trimestre 2011.

    NOTRE ASSOCIATION

    UNE BRVE QUI EN DIT LONG

    On a dbaptis une rueAdolpheThiers

    LOise Hebdo, n921, 26octobre 2011, nous annonceque, lors du conseil municipaldu 18 octobre 2011, les lusde Nanteuil-le-Haudoin ontdcid de dbaptiser la rueAdolphe-Thiers pour la nom-mer rue Louise-Michel. Larticle rappelle entre autres

    que celui qui fut prsident dela Rpublique a t lorganisa-teur des rpressions de laCommune ayant entran plusde 20 000 morts chez les com-munards. Dautres appella-tions avaient t proposescomme rue du Temps descerises ou rue des victimes dela Commune de Paris ; le choixde Louise Michel a t large-ment approuv.Esprons que de nombreuses

    autres communes de Francesauront suivre lexemple desmunicipalits qui ont dj priscette heureuse et lgitime ini-tiative ! MC

  • 27 NOTRE ASSOCIATION

    apposes. Dans le XVIIIe arrondissement, desvisites du Paris communard sur le XVIIIe insurget Louise Michel ont t commentes par lesAmis de la Commune de Paris.

    AUTRES ANIMATIONSDes confrences ont t donnes Allones,

    Cahors, Auch, Paris IIe et XVIIIe, Fenain, Cognac,Reims et Les Lilas.Au congrs de la Filpac CGT, nous avons

    reprsent la pice de thtre Le Rendez-vousdu 18 mars interprte par des Amis de laCommune de Paris et des intermittents duspectacle dans une mise en scne de RichardFriot.Le 28 novembre Bourges (18), nos amis du

    Comit berrichon des Amis de la Commune ontprsent La Butte de Satory, lecture thtralise propos du 140e anniversaire de lexcution deFerr, Rossel et Bourgeois le 28 novembre 1871.

    BONS DBUTS EN 2012Lanne du 140e anniversaire de la Commune,

    qui sest termine le 31 dcembre 2011, aconnu des prolongements encourageants dsles premiers jours de janvier 2012 comme entmoignent les initiatives prsentes ci-des-sous, dont une partie a dj t ralise aumoment o vous lisez ces lignes.En janvier, notre exposition gnrale a t

    prsente dans le Loiret, Gien par la sectionlocale et Orlans par la fdration dparte-mentale du PCF. Du 1er au 15 fvrier, elle a texpose Saran linitiative de la municipalit.

    LES EXPOSITIONS ET CONFRENCES VENIRDu 6 au 8 mars 2012 Audincourt (25), notre

    exposition gnrale et La Commune et lesfemmes seront prsentes par lassociation

    lAtelier. Le 8 mars, Claudine Rey, prsenteraune confrence sur la Commune et les femmes.Du 13 au 18 mars 2012 Auch (Gers), salle

    municipale Le Cuzin, la Commune et les femmessera expose par le comit local des Amis de laCommune. Claudine Rey prsentera une conf-rence sur ce thme le 15 mars 19 heures.

    Du 30 mars au 6 avril 2012 Grardmer(Vosges), les expositions Histoire, uvre etactualit de la Commune de Paris et LaCommune et les Arts seront prsentes par lasection locale de la Ligue des Droits delHomme. Une confrence aura lieu le mardi 3 avril. Des prcisions sur ces initiatives et dautres

    expositions et confrences seront portes laconnaissance de nos adhrents sur notre siteinternet commune1871.org.

    YL

    NOS DEUILS

    Thrse Gourmaud est dcde la fin de lan-ne dernire. Elle avait beaucoup particip auxactivits de notre association notamment dansle comit de rdaction de notre bulletin et labibliothque o elle assurait une permanencehebdomadaire. En ces douloureuses circonstances, nous assu-rons Jean, son poux, et tous ses proches, denotre amicale sympathie. YL

  • 28NOTRE ASSOCIATION

    Activits de notrecommission culture

    L a commission culture des Amis de la Communesest runie le 21 novembre dernier au sige delassociation pour faire le bilan de ses trs nom-breuses activits de 2011, anne du 140e anni-versaire de la Commune de Paris.

    Nos expositions ont t prsentes dans une trentaine devilles en France et au grand-duch du Luxembourg. Au total,elles ont t vues par un large public pendant cinquantesemaines. Pour faire face aux demandes, nous avons d faireraliser deux versions supplmentaires de notre expositionHistoire, uvre et actualit de la Commune de Paris. Nos deuxnouvelles expositions La Commune et les femmes et LaCommune et les Arts ont t particulirement apprcies parleurs visiteurs. Une trentaine de confrences ont t prsentesen complment ou en dehors des expositions.En mai, le Comit dhistoire de la Ville de Paris (CHVP) a pr-

    sent lexposition la Commune de Paris, une histoire moderne dontle commissaire tait notre prsident Jean-Louis Robert. Elle a t vue parplusieurs milliers de visiteurs. Elle a t prsente en octobre et novem-bre dans les IIe et XVIIIe arrondissements de Paris avec, dans chacun deces arrondissements, une confrence de Jean-Louis Robert. En mai etjuin, le CHVP a prsent plusieurs confrences sur la Commune au PetitPalais. Nos prsidents, Claudine Rey et Jean-Louis Robert, en ont pr-sent plusieurs. Les textes de ces confrences peuvent tre couts surle site internet du CHVP : paris.fr/loisirs/histoire-et-patrimoineLes visites du Paris communard suscitent un intrt croissant.

    Nous avons le plaisir dy accueillir des groupes de jeunes tudiantset lycens, de personnes en activit en par lintermdiaire de comi-ts dentreprises et de syndicats, de retraits avec des centres deloisirs. A la demande de ces organisations, nous avons dvelopp denouvelles formes : journe ou demi-journe ; en autocar ou entransports en commun. Le dveloppement de cette activitdemande un nombre accru de guides. Un stage de formation a eulieu le 3 dcembre auquel ont particip une dizaine dadhrents delassociation.

    Quelques panneauxde nos expositions

  • 29 NOTRE ASSOCIATION

    NOTRE ASSOCIATION DITEUNE NOUVELLE BROCHURE

    Au cours du second trimestre2012, vous pourrez vous procurer Lexemple de laCommune, un patrimoine toujours vivant.Cette prochaine publication,que nous vous annonons avec motion et enthousiasme,montre quel point de trsnombreux pays ont t marqus par lhritage, devenuuniversel, de la Commune qui,malgr sa brivet et sonchec, demeure le meilleurexemple dune dmocratiedirecte exerce par le peuple.Jusquau milieu du XXe sicle,cette dernire suscite des mouvements de mme nature.Sans tre exhaustive, notre tude en trouve un certain nombre dillustrations notam-ment en Espagne, en Allemagne,en Russie et en France nouveau, comme en 1936, 1944et 1968. Le XXIe sicle nen est dailleurs pas exempt.Au-del de la Commune, la lutte continue travers le monde partout l o le peuple, ne voulant pas rester genoux, prend sa destine en main.

    MICHLE CAMUS

    En vente prochainement aux Amis de la Commune46 rue des Cinq-Diamants 75013 Paris

    Des excursions sont organises par la commission culture. Celle dumois doctobre Roubaix a t trs enrichissante, comme en a tmoi-gn, dans notre bulletin prcdent, le compte rendu de notre amiGeorges Beisson. Lanne prochaine, nous nous rendrons en Haute-Marne sur les traces de Louise Michel. Un groupe de travail a t misen place pour lorganiser en amiti avec lAssociation Louise Michel.La journe du 18 mars 2012, anniversaire de linsurrection

    parisienne, est en pleine prparation. Elle aura lieu Belleville dans le XXe arrondis-sement de Paris. Un groupe detravail a t mis en place pourla prparer. Vous pouvez lire,en page 3 de ce bulletin, leprogramme quil propose.La Commune et le cinma.

    La commission a envisag lor-ganisation dune journe ou,mieux, dun festival de films surla Commune. Nous en reparle-rons. Venez nombreux rejoindrenotre commission de la Culturepour dvelopper encore nosactivits.

    YVES LENOIR

    Animateur de la commission

    COMMENT FONCTIONNE LA COMMISSION CULTURE Elle se runit une fois par trimestre. Comme pour les autres commissions, tousles adhrents de lassociationpeuvent en faire partie laseule condition dtre jourde leur cotisation pour lesannes 2011 ou 2010. Nous invitons nos adhrentsqui le souhaitent sinscrirepar courrier postal, courriel ou tlphone.

  • 30LECTURES

    LES JOURNAUX DE DEUX PROTESTANTS PARISIENS

    Agns de Lingua de SaintBlanquat, Roger Parmentier,Napolon Peyrat, Journal du sige de Paris par les Allemands (1870), Paris, LHarmattan, 2009- Elie Reclus, La Commune de Paris au jour le jour (19 mars - 28 mai 1871)Tholib, 2011

    La commmoration du 140e

    anniversaire de la Commune at loccasion de publier desdocuments peu connus du grandpublic. En loccurrence, il sagitdes tmoignages de deux per-sonnalits protestantes. Lunporte plus spcialement sur leconflit franco-allemand de 1870tandis que lautre voque laCommune proprement dite. Dun ct, le journal du pas-

    teur Napolon Peyrat (1809-1881) relate les vnements dela guerre, et en particulier loc-cupation prussienne dans saparoisse de Saint-Germain-en-Laye. Outre une descriptionattentive de larme allemande,lauteur, historien des cami-sards et crivain attach sesPyrnes natales, narre ltatdesprit de ses compatriotes enface des occupants. Il met ainsien vidence les relations cour-

    toises quentretiennent cer-tains notables de la ville avecles officiers ennemis. Il rap-pelle galement le rle quejoue la propagande pour soute-nir le moral des populations.Au final, le texte est bref maisil est complt par quelquesdocuments dexplication bienutiles (une prface de lhisto-rien Andr Encrev, des notesrdiges par les fondateurs delassociation Napolon Peyrat,base en Arige). De lautre, il sagit du journal

    dElie Reclus (1827-1904), lafois thologien protestant etethnologue. Militant politique, il a adhr trs tt lAIT, avecson frre le clbre gographeElise Reclus. Mais, lors de laCommune, en raison dune infir-mit la main, il ne peut,contrairement ce dernier, sen-gager dans la Garde nationale. Ilsert alors comme brancardieravant dtre nomm sur le tarddirecteur de la Bibliothquenationale. Cette position enretrait lui donne par consquentle recul ncessaire pour livrer auquotidien un tmoignage attentifet honnte. La lecture de sonjournal est loin dtre facile.Tholib, petite maison dditionprotestante, publie ici le docu-ment brut, sans notes explica-tives. Aussi, le souci exhaustif delauteur, son approche parfoisjuridique ou labsence de represautres que chronologiques peu-

    vent dsorienter le lecteur. Encela, louvrage sadresse davan-tage un public de connaisseurs.Cependant, Elie Reclus a un

    rel talent dcrivain. Son tmoi-gnage est dautant plus prcieuxquil aborde de front les princi-

  • 31 LECTURES

    paux dbats qui ont travers laCommune, comme la questiondes otages, les divisions poli-tiques entre les lus, les erreursde stratgie militaire. Son proposest certes rflchi, mais il a desconvictions profondes. Il estainsi trs critique vis--vis despolitiques dont il se mfie. Parson propos nuanc, sa clair-voyance et sa dnonciation desatrocits de la guerre, Elie Reclusest indniablement un huma-niste.

    ERIC LEBOUTEILLER

    LA COMMUNE EN PHOTOGRAPHIES

    1848 fut trs peu photogra-phi, seul un daguerrotypedune barricade rue Saint-Maurnous est parvenu. Mais en 1871,la technique a progress grce aungatif au collodion sur plaquede verre, qui a permis dimmorta-liser un Paris empli de badaudspuis de combattants. Rienpourtant nmane de ces pho-tographies que les parenthsesdes vnements tragiques. Dece film , nous navons quele dbut et la fin, il y manquela bobine centrale, les com-bats, les massacres, laction,ce que sont aujourdhui lesconditions dun reportage ,explique Xavier Canonne danslavant-propos du catalogue de

    lexposition La Commune deParis en photographies, prsen-te au Muse de la photographiede Charleroi (Belgique) jusquau 15 janvier dernier. Parmi les 308 photographes exerant enstudio dans la capitale en 1870,Bruno Braquehais fut un desrares saisir lactualit, commele montrent ses portraits deFdrs et de leurs familles danssa srie sur la destruction de lacolonne Vendme. Le clbreportraitiste Nadar, pourtant sym-pathisant de la Commune, napas quitt son studio du boule-vard des Capucines. A loppos,Hippolyte Blancard, pharmacienet photographe amateur, muni deson appareil stroscopiquelger, nhsite pas aller sur leterrain comme le montre saphoto lgende Le champ debataille de Champigny-sur-Marne, le 2 dcembre 1870 ,conserve au muse Carnavalet.On lui doit galement un desrares clichs pris pendant laSemaine sanglante : Incendiede la prfecture de police, le 24 mai 1871 cinq heures de laprs-midi . Il fait partie de la collection de 500 photos de Blancard conserves laBibliothque historique de laville de Paris (BHVP), en partieexposes en 2006. Les photosde Braquehais ou danonymes,comme celles de Saint-Cloudou de Champigny, sont bien lespremires dun genre qui nous

    est familier aujourdhui ; mais cette poque, la reprsenta-tion prcise de lactualit dansla presse tait dfaillante pourune raison simple : limpres-sion des photos tait impossi-ble , rappelle dans ce livre, JeanBaronnet, ralisateur du filmUne journe au Luxembourg(Arte, 1994). Dans le journalLIllustration des annes 1870-1871, il ny a que des dessins,dont certains sont parfoisaccompagns de la mention : daprs une photographiede . Il faudra encore atten-dre dix ans pour voir une photoimprime dans un journal.

    JOHN SUTTON

    Jean Baronnet Le Temps des cerises, La Commune de Paris en photographies, dition de lamateurMuse de la photographie de Charleroi (2011).

  • DANS CE NUMRO

    Lvnement18 mars Parcours communard 3

    HistoireEmmanuel Fleury 4Les musiciens devant la Commune (II) 6Les fusills de Bivres 12Un mur qui voulait en cacher un autre 14Les francs-maons et la Commune 16Des communards lAcadmie franaise ? 19La Commune dans les manuels scolaires 20

    ActualitReconstitution du procs de Gaston Crmieux 22Louise Michel la Maison de Victor Hugo 23La Commune sinvite Fontenay 24Enfin une photo de Gabriel Ranvier ? 25On a dbaptis une rue Thiers 26

    Notre associationUn 4e trimestre 2011 riche dinitiatives 26Activits de notre commission culture 28Bientt une nouvelle brochure 29

    Lectures 30-31 Les journaux de deux protestants parisiensLa Commune en photographies

    Le prochain bulletin (50) paratra en avril 2012Date limite pour faire parvenir vos articles : 15 mars 2012

    La Commune

    Ouvert du lundi au vendredi de 14 17 h Bibliothque ouverte aux adhrents le mercredi de 13 h30 17 h (sur rendez-vous)

    Directeur de la publication : Claude WillardOnt particip ce numro : Georges Beisson, Michle Camus, Mireille Collange, Eugnie Dubreuil,ric Lebouteiller, Yves Lenoir, Michel Pinglaut, Claudine Rey, Frdric Robert, Thierry Solas,Maxime Suing, Daniel Spassky, John Sutton, Jacques Tint Coordination :Michle CamusGraphisme et iconographie : Alain Frappier Impression : SENPQ Pantin ISSN : 1142 4524

    46 RUE DES CINQ-DIAMANTS 75013 PARIS TEL : 01 45 81 60 54 FAX : 01 45 81 47 [email protected] www.commune1871.org

    La carte 2012 de notreassociation est adresse nos adhrents, ancienset nouveaux, rceptionde leur cotisation, avecune attestation leur permettant de bnficierdune dduction de 66%de son montant sur leurimpt sur le revenu.