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Pallas. 253 Composition Ouvrages de Pesprit. LA COMPOSITION INTERNE DU CHAPITRE DES OUVRAOES DE L'ESPRIZ C'est nn m~tier que de faire un Uvre, comme de faire une pendule. Les Caract~res, I, No 3. On a beaucoup discut6 la composition des Caract~res de La Bruy~re, depuis le~ attaques du Mercure Oalant jusqu'~t son dernier biographe M. Morillot, qui expose un essai de groupement des chapitres fort plausible t). Sainte-Beuve surtout, qui s'est occup6 h trois reprises de la B. et qui l'a examin6 de tr~s pros pour ses cours 2), a 6tudi6 l'art dans la distribution et duns le d6tail et l'a trouv6 tr~s grand 8). II a pen purl6 de la constitution interne des chapitres, mais M. Morillot a attir6 l'attention lh-dessus: ,,Chacun des chapitres est compos6, comme le livre entier, suivant un ordre secret, compliqu6 de quelque d6sordre apparent", et il a sp~cialement relev6 le chapitre des Ouvrages de l'Esprit comme un module des spins de ee maitre ouvrier4). D'ailteurs La Bruy~re lui-m~me avait parl6 duns sa Prdface ,,d'une certaine suite insensible des r6flexions qui les [les chapitres] composent". A l'analyse on constate que sur 69 r6flexions eonstituant le texte d6finitif de 1693, il yen a 30 formant l'6dition originale 5), ce qui montre un accrois- sement de 39 pens6es nouvelles et de 5 additions, dont 25 se trouvent duns la quatri~me ~dition, la premibre augment6e (1689). A. Le texte primitif. II serait peut-~tre utile, avant de descendre duns les d~tails, de relever la suite des trente articles de l'6dition princeps; elles sont distribu6es de la fa~on suivante: 1 ~ 7; 9 ~ 15 (2i~me alin~a); 16 (1 er alin6a) ~t 21 (ler alin~a); 46, 47 (3 alin~as); 53 ~ 55 (3 alin~as); 65 ~ 69. Les six premibres pens6es constituent un ensemble: elles constatent la difficult6, 1'inutilit6 presque, d'etre &rivaln, tant au point de vue de la mati6re -- tout ayant 6t6 dit6) -- qu'~ celui de la composition; d'ailleurs l'auteur ne dolt .pus se faire illusion sur l'influence de-son travail: c'est une trop grand e entreprise que de vouloir amener les autres ~ partager ups jugements et notre gofit. Ces pens6es correspondent e. a. ~. des r6flexions des chapitr~ de la Chaire nos 23 et 27, et de la Soci(td n o 78; pour les sciences au contraire La B. croit au progr~s (desJugements nO 107). Par .contraste avec les ouvrages nuls de la sixi~me pens&, il expose clans les articles 7 et 9 ~ 11 ses idles sur la perfection des ouvrages que seul t) P. Morillot, La Bruyire, Hachette, Paris, t904, p. 107 ss. Cf. La B. lui-m6me darts la Prdface an Discoars d PAcaddmie (6(I. Cayrou, 645; Servois-R~belUau, 5t7). ~) v. Le La Bruy~re de Sainte-Beuve, suite de notes communiqu~e par M. O. Michault dans la Revue r littdraire, ~90~, p. 505 et 7~4 ss. s) Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, I, p. "[29 (~d. de 4_863); of. Portraits littdraires, I, 409; Morillot, /. c.~ 4_06: ,,l'~rivain n'a point p~ch~ par manque d'art, mais plut6t par exc~s"; et Beuve, Noaveanx Lundis, X, 434_: ..... il mettait de l'intention ~t tout". ~) L c., 109 et ~10. ~) Pour le d~tail, voir l'~dition O. Servois des ,,Orands Ecrivains de la France", 3 vol. 1865-78, on l'excellente ~dition classique par M. O. Cayrou, H. Didier, Paris, 4_913. 6) M. ,Lange, La B. critique des conditions et des institutions sociales, Paris, Hachette, "1909, p. 4_0, insiste sur un rapprochement h faire avec Louis Petit. Ce rapprochement s'impose- t-il vraiment ?

La composition interne du chapitre Des Ouvrages de l'Esprit

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Pallas. 2 5 3 Composition Ouvrages de Pesprit.

LA C O M P O S I T I O N I N T E R N E D U C H A P I T R E

DES O U V R A O E S D E L ' E S P R I Z

C'est nn m~tier que de faire un Uvre, comme de faire une pendule.

Les Caract~res, I, No 3.

On a beaucoup discut6 la composition des Caract~res de La Bruy~re, depuis le~ attaques du Mercure Oalant jusqu'~t son dernier biographe M. Morillot, qui expose un essai de groupement des chapitres fort plausible t). Sainte-Beuve surtout, qui s'est occup6 h trois reprises de la B. et qui l'a examin6 de tr~s pros pour ses cours 2), a 6tudi6 l'art dans la distribution et duns le d6tail et l'a trouv6 tr~s grand 8). II a pen purl6 de la constitution interne des chapitres, mais M. Morillot a attir6 l'attention lh-dessus: ,,Chacun des chapitres est compos6, comme le livre entier, suivant un ordre secret, compliqu6 de quelque d6sordre apparent", et il a sp~cialement relev6 le chapitre des Ouvrages de l'Esprit comme un module des spins de ee maitre ouvrier4). D'ailteurs La Bruy~re lui-m~me avait parl6 duns sa Prdface ,,d'une certaine suite insensible des r6flexions qui les [les chapitres] composent".

A l'analyse on constate que sur 69 r6flexions eonstituant le texte d6finitif de 1693, il y e n a 30 formant l'6dition originale 5), ce qui montre un accrois- sement de 39 pens6es nouvelles et de 5 additions, dont 25 se trouvent duns la quatri~me ~dition, la premibre augment6e (1689).

A. Le texte primitif. II serait peut-~tre utile, avant de descendre duns les d~tails, de relever la

suite des trente articles de l'6dition princeps; elles sont distribu6es de la fa~on suivante: 1 ~ 7; 9 ~ 15 (2i~me alin~a); 16 (1 er alin6a) ~t 21 (ler alin~a); 46, 47 (3 alin~as); 53 ~ 55 (3 alin~as); 65 ~ 69.

Les six premibres pens6es constituent un ensemble: elles constatent la difficult6, 1'inutilit6 presque, d'etre &rivaln, tant au point de vue de la mati6re - - tout ayant 6t6 dit6) - - qu'~ celui de la composition; d'ailleurs l 'auteur ne dolt .pus se faire illusion sur l'influence de - son travail: c'est une trop grand e entreprise que de vouloir amener les autres ~ partager ups jugements et notre gofit. Ces pens6es correspondent e. a. ~. des r6flexions des chapi t r~ de la Chaire nos 23 et 27, et de la Soci(td n o 78; pour les sciences au contraire La B. croit au progr~s (desJugements nO 107).

Par .contraste avec les ouvrages nuls de la sixi~me pens&, il expose clans les articles 7 et 9 ~ 11 ses idles sur la perfection des ouvrages que seul

t) P. Morillot, La Bruyire, Hachette, Paris, t904, p. 107 ss. Cf. La B. lui-m6me darts la Prdface an Discoars d PAcaddmie (6(I. Cayrou, 645; Servois-R~belUau, 5t7).

~) v. Le La Bruy~re de Sainte-Beuve, suite de notes communiqu~e par M. O. Michault dans la Revue r littdraire, ~90~, p. 505 et 7~4 ss.

s) Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, I, p. "[29 (~d. de 4_863); of. Portraits littdraires, I, 409; Morillot, /. c.~ 4_06: , , l '~rivain n 'a point p~ch~ par manque d'art , mais plut6t par exc~s"; et Beuve, Noaveanx Lundis, X, 434_: . . . . . il mettait de l'intention ~t tout".

~) L c., 109 et ~10. ~) Pour le d~tail, voir l'~dition O. Servois des ,,Orands Ecrivains de la France", 3 vol.

�9 1865-78, on l'excellente ~dition classique par M. O. Cayrou, H. Didier, Paris, 4_913. 6) M. ,Lange, La B. critique des conditions et des institutions sociales, Paris, Hachette,

"1909, p. 4_0, insiste sur un rapprochement h faire avec Louis Petit. Ce rapprochement s'impose- t-il vraiment ?

Oallas. 2 5 4 Composition Ouvrages de l'esprit.

l 'homme de gofit et d'esprit judicieux salt discerner; ce gofit stir est plus rare que l'esprit. L'essentiel de ces quatre pens6es, c'est l'id6e de l'existence d 'un beau absola, id6e que le XVIIIe si~cle combattra et ruinera, eomme il le fera du caract~re absolu du gofit, malgr6 la d~fense de Voltaire.

Deux pens~es, les nos 12 et 13, sont un exemple du ,,d~sordre apparent" done parle M. Morillot; elles s'occupent de l'historien, sujet qu'il repren- dra aux nos 66 et 67 pour l'historien des meeurs qu'il sera lui-m~me. Mats ces deux pens6es sur la n~cessit~ de ta grandeur simple des ouvrages de l'historien se rattaehent ~videmment au nO' 7, off ayant parl~ des choses qui n'admettent pas la m~diocrit6, il a pass6 l'histoire sous silence. Par 1~. s'explique la v~rit6 formulae d'une fa~on si concise sur l ' ,amas d'~pi- th~tes, mauvaises louanges", surtout si l 'on tient compte du fait qui peut avoir inspir~ cette pens6e: Louis XIV faisant supprimer les inscriptions trop fastueuses que l'acad~micien Charpentier - - le ,,tonnant" CharpentierX), celui-l~t m~me qui le recevra le 15 juin 1693 ~. l'Acad6mie i t ne lui m6nagera pas un bl~tme quasi officiel - - avait fait ajouter ~. des tableaux ~. Ver~illes.

Deux pens~es, les nos 14 et 15 (2 i~me alin~a) se d~tachent au milieu des 30 r~flexions de l'6dition princeps; elles sont aussi le centre de sa doctrine litt&aire. Hasard ou premeditation? Ne serait-ce pas plut6t une preuve de la composition savante, toute classique, de ce premier chapitre, d~butant et finissant par des r~flexions sur le ,,tout a ~t~ dit" - - comme la premibre symphonie de Haydn contient un premier mouvement commen~nt et finis- sane par la mSme phrase, ce qui est bien le module de la composition classique -- , et ayant un centre darts la pens6e que l'auteur doit se borner ~. faire vrai et que ce vrai ~t rendre, c'est le vrai des Anciens (15, deuxi~me alin6a). C'est le neeud de sa doctrine comme de son chapitre; c'est encore une de ces pens6es savamment construites qui le caract6risent: il y a l~t une correspondance ~t relever entre ddfinir et expressions, peindre et images, qui trahit le maitre ouvrier. II l'est encore dans son culte de la perfection du style, qui le rapproche de Flaubert2); logiquement il est amen6 ~t en parler, apr~s avoir pos6 les principes de son art classique. I1 s'en occupe dans une s6rie de cinq r6flexions (nos 17, 18, 19, 20, 21 premier alin6a), mats il aura eu soin de bien pr6ciser que le travail de perfectionnement ne peut se faire qu'en presence d'un juge comp6tent (nO 16), qui n'est pas le ,,censeur" de Boileau. Malgr~ la forme - - l'on de,rate aimer, etc. - - il faut y voir un ordre donn~ imp~rativement. Ces cinq r6flexions contiennent sa rh6torique et sa conception du r61e de la critique: une rh~torique toute moderne qui le rapproche de l'6eole de l'art pour l'art 8); l 'on entrevoit les souffrances

l) C'est le mot de Benserade pour le caract~riser, v. R. H. L., t905, p. 553. M. Servois, Ed. des Orands Ecrivains, I, 409 n'ose pas y voir Charpentier.

t) Flaubert, darts une lettre de t846 b. Louise Colet, erie son admiration pour le grand prosateur qu'est La B.: ,,Hier soft i 'ai lft du Labruy~re en me couchant; il est bon de se retremper de temps ~t autre dans ces grands styles-lb.. Comme c'est ~erit! Quelles phrases. Quel relief et quels nerfst Nous n'avons plus l'id~e de tout qa, nous autres. On lit m6me ces bouquins-l~t une fois, puts tout est dit. On devrait les savoir par coeur". Correspondanee, ed. Conard~ I, 265.

n) L'article no 17 contient l'id~e qui leur est si chore que la forme et l'id~e sont indisso- ciables, ou plut6t identiques. I1 est bien leur pr~curseur~ comme du Victor Hugo de la Prdfac~ de Littdrature et philosophie m~ldes. Mats comme moraliste, comme ,marchand de bonheur", ainsi que le dira Daudet, il se s~pare d'eux.

Oallas. 255 Composition Ougrages de l'esprit.

du grand auteur trait4 avec m6pris ou avec indiff6rence, mais conscient de son g4nie, dans la fa~;on dont il envisage la critique. Sainte-Beuve a insist6 sur la valeur de cette page de haute critique, sup6rieure aux 6nonc6s un peu frustes de Boileau 1); elle offre de l'analogie avec la pens6e nO 61 off il parle de sa propre artisticit6. Toute la modestie de La B., ses d6boires, les avanies subies, le sentiment intime de sa sup4riorit6, tout cela parle dans les nos 18, 19 et 21. - La pens6e nO 20 appelle une observation. Elle est /l rapprocher de deux autres: de /a Chaire n o 27 et des Jugements n o 9; dans toutes les trois il met en relief la critique v6tilleuse, pleine d'amour- propre, de ,,ceux qui ont le gofit difficile" dont parle Lafontaine, la critique d 'un Scud6ry ou d'un ,Donneau de Viz6. Sainte-Beuve2) y voit une obser- vation sur l'oeuvre du critique en g6n6ral: le coeur humain porte le germe de l'envie en lui, le critique a c e d6faut ou ce vice et il en subit l'inconv6- nient. Pourtant la vraie critique des beaut6s ne connalt pas, grace ~t l 'en- thousiasme devant la splendeur de l'oeuvre et ~t sa compr6hension plus juste par le relativisme historique, cette envie mesquine dont parle La B. : l'61ar- gissement de la conception de la critique ~t partir de Voltaire, de l'abb6 du Bos, de Laharpe t'a lib6r6e du dogmatisme et du caract6re de mondanit6 que repr6sentent Boileau et Perrault. Mats cette critique aux rues larges ~tant presque inexistante au XVIIe si6cle, nous ne devons pas nous 6tonner de la constatafion morose de La B . - Le nO 21 dans sa forme primitive est encore un petit coin d'analyse merveilleuse, c'est le portrait du critique h6sitant, ind6cis qu'il dolt avoir rencontr&

Logiquement il passe de la critique comp4tente et de celle qui se r6cuse /t la critique incomp6tente et sotte (n o 46): l'attaque contre le Mercure Oalant et les auteurs ing6nicux qui s'enrichissent en d6bitant des fadaises, des Trissotins plus dangereux que des Vadius, dont il a parl6 au nO. 20 a).

Une s6rie de quatre pens6es (nos 47, 53, 55, 65) et le fameux parallhle 4). entre Corneille et Racine (n o 54) traitent des genres que cultive surtout son 6poque. Celui qui prime tout au th6atre, c'est l'op6ra: c'est pourquoi i l l e place au premier rang~).

Mats il peut avoir 6t6 amen6 ~ le citer ~t la suite du Mercure parce que, par une association d'id4es tr6s naturelle, les figures de Thomas Corneille et de Fontenelle, r6dacteurs de cette feuille et auteurs de ,,trag6dies en musi- que", - - Psychd (1678), Belldrophon (1679) - - , se sont dress6es devant lui. Nous avons encore affaire ~t des observations sur divers genres: roman, th6fttre, 61oquence, satire; c'est une discussion de principes qu'il 61argira plus tard, de m4tne qu'il augmentera le hombre des portraits litt4raires dont le parallhle entre Corneille et Racine 6tait un premier 6chantillon tout ~t fait hors de pair.

1) R. /-/. L., 1906, p. 508. 2) art. c. de ]a R. I t . L., 509. I1 le rapproche DesJugements, no 8. s) I1 s'agit uniquement de la valeur litt6raire. Le Mercure peut avoir 6t4 pour La Br. une

source de renseignements sur les conditions et les institutions, v. M. Lange, o. c., 9, 4"1, 122 et passim.

4) Fontenelle y r6pondra dans le Parall~le de C. e t de R. de '1693; p. e. : ,,Le tendro et le gracieux de R. se trouvent quelquefois dans C. ; le grand de C. ne se trouve jamais dans R." r4pond ~. ce qu'il y avait de neuf dans le parall~le de La Br.

~) v. la th~se de M. Romain Rolland, Histoire de l'Opdra en Europe avant Lully et Sear~ latti, E. Thorin, Paris, 1895, ch. VIII. Sur ses rapports avec la trag~die, v. p. 2frl,

Oallas. 256 Composit ion Outrages de Pesprit.

,,Un homme n~ chr~tien et Fran~ais se trouve contraint (c.-/t.-d. est /t l'~troit, ne pent parler librement) dans la satire; les grands sujets lui sont d6fendus etc.", e'est la pens~e (n o 65) sur laquelle Taine, M. E. Hayer, M. Maurice Lange out Emis des opinions tellement diff~rentes l). La Bruy6re a-t-il songE ~t lui-m~me ou k Boileau? Taine qui croyait que La B., comme Jean- Jacques, avait ~t~ ,,profond~ment et incessamment bless6 par la disproportion de son g(~nie et de sa fortune", voit dans cette phrase ,,sa derni~re tristesse et son dernier mot" ~), l'essence de son moi amer, d 'une mElancolie incurable. La th~se de Taine a ~t~ eombattue pour ce qu'elle avait d'excessif par M. Langes) avec des arguments assez forts. Mais on pourrait lui objecter que par la place qu'elle occupe, elle se rattache aux pensEes routes personnelles. M. Lange dit que La Br. n 'a pas entam~, moins encore a p p r o f o n d i , les grands sujets: les institutions sur lesquelles reposent la religion et l'Etat. Mais saurons-nous ce qu'il a entrepris avant les Caraet~res quitte /t se d~tourner ,,ensuite sur de petites choses, qu'il relive par la beaut~ de son genie et de son style?" C'est l~t que se trouve le noeud de la question4). Et s'il insiste rant dans sa Prdface sur son r61e de moraliste, la Bruy~re ne se d~fend-il pas habilement d'etre un de ces contempteurs de l 'ordre public que ses adversaires voient en lui ? Le fond de la pens6e de Taine me paralt inattaquable.

C'est dans les pensEes 66 h 68, qu'il qualifie son style b. lui, aux expres- sions hasardEes, aux mEtaphores vires, fruit d 'une creation spontanEe par laquelle il devance son si~cle et atteint une perfection que la post&itE recon- naitra. Et, fid~le ~. l'idEal classique, il rEunit la perfection de l'ceuvre d'art au besoin de l'utilitE. La pens& 69 correspond ~ la pensEe du debut : si tout a ~t~ dit, si les classiques adoptent un melange d' imitation et d'originalitE, cela ne les emp~che pas de ~aire du nouveau ,en p l a i n t mieux la balle", pour me servir de la comparaison de Pascal. Ainsi lui-m~me sera l ' initiateur d 'une sorte de r~ l i sme pittoresque qt~e le XVIIe si~cle avait ignore.

B. Les additions. Nous ne relbverons pas pour chaque 6dition /t part les additions en

indiquant leur num&o d 'ordre; nous nous bornons ~. dire que la quatribme en compte 25, la cinqui~me 10, la sixi~me quatre, la septi~me trois, la huitibme deux. Parmi celles qu'il s'est empress~ d ' introduire dans la quatri~me (1689) il faut relever la s&ie de portraits et de scbnes vEcues (nos 22, 23, 24, 26, 27, 28, 32, 33, 35, 36) montrant l 'auteur aux prises avec l 'auditoire auquel il lit son ouvrage; citons encore les jugements sur les grands auteurs

1) On en trouve le r6sum6 dans l'~'d. Servois, I, 435-7, dans 1'6d. Cayrou, p. tt7, n. 4 et dans l'6d. Servois et R6belliau, p. OS, n. 3. Contraint clans la satire ne saurait ~tre est obligF de faire des satires. Un d6pouillement des lexiques de Corneille, Racine, Moli~re, La Fontaine, La Rochefoucould~ Mine de S~vign~ et La Bruy/~re m(~me dans l'Edition des ,,Orands Ecrivains de la France" - et oh manque la citation en question, je le reconnais - ne donne pas un seul cas oh cette explication puisse s'appliquer. De nombreux exemples donnent le seas de ~tre r l'6troit, ~tre ~nd, etc.

r Taine, Noav. s de crit. et d'Mst., Hachette~ Paris, t865, p. 53 et 6t. s) M. Lange, La B., critique, etc. p. 378 ss., cf. id. 302. II n'a pas tenucomptedesapropre

observation p. 387, n. t. 4) La correspondance de La Br. -- 20 lettres - ne r~v~le rien snr ses pens~es de derriere

la t~te. A l'fige de 43 ans, il publie un ouvrage entrepris onze ans plus t6t; homme d'~tude et de loisir n'a-t-il pas entamd les grands sujets dans des ~crits d~truits par lui-m~me?

~3allas. 257 Composition Ouvrages de l'esprit.

f r anc i s (nos 39 ~ 45) de la cinqui~me (1690), qu'il n'a pub l i~ qu'apr~s avoir habilement introduit deux observations sur Balzac et Moli~re (nos 37 et 38) dans la quatri~me. On voit par ce dernier trait avec quelles precau- tions il pro~de.

Forc~ment les additions ont ~t~ introduites I/L off elles faisaient logiquement suite ~. des ,Caract~res" de l'~dition princeps.

C'est ainsi que le nO 8, introduit dans la cinqui~me ~dition (1690), se rattache au nO 7, si int~ressant par la note personnelle que r~v~le l'excla- mation du second alin~a: ,Quel supplice etc."; ce nO 8 est impr~gn~ d'un ton de pol~mique tourn~e contre Corneille. La B. voulait-il ~tre le premier /~ attaquer Fontenelle et les Normands ~ l 'Acad6mie, adversaires dont il connaissait les critiques qui se r~sumeraient, en 1693, dans le fameux article du Nlereure ? 1)

La quatritme ~dition apporte des additions importantes a u n o 15: il s 'agit de prendre plus nettement position dans la Querelle des Anciens et des Modernes en attaquant Charles Perrault et Fontenelle2), qui out ,,battu leur nourrice" dans le Parall~le ou dans le Dis~urs sur la nature de l'Eglogue, et la Digression sur les Aneiens et les Modernes (tous de 1688). Et dans la cinqui~me &tition il soulignera encore ce qu'on aurait dfi faire pour le style: rappeler le gofit antique, comme en architecture (nO 15, premier alin~a).

Les additions h la seizi~me pens6e (1689) sont appel~es par le sujet m~me, comme celle du n o 21, qui a u n accent si nettement personnel (1691).

A l'importante, s~rie de portraits de ses critiques, s'ajoute dans la huiti~me ~dition (1693) une des pens6es les plus significatives (nO. 29) sur son style /Llui , si setr~ et si concis d6j/~, mats que quelques critiques ne trouvent pas assez bref. I1 poss~de le tour 6pigTammatique qui caract~risera le style du XVIIIe s i6cle-- saul chez Rousseau ou Buffon - - style d'un 6blouissement quelquefois trop continu et qui fatigue; il se rend compte du vice de ce ,,feu gr6geois", qui scintillera quelquefois chez un Fontenelle, et.il le blfime.

L'accueil fait par ses ennemis ~ ses CaractHes a oblig6 La B. b. se de- mander jusqu'/~ quel point leurs critiques 6taient fond~es (n o 28); un rap- prochement s'est fait dans son esprit entre /e Cid et ses Caractbres, sans qu'il air song~ h mettre son o~uvre au m~me r~ng; alors les Observations sur le Cid, qui lui paraissent si justesS), .raises h c6t~ des critiques fares aux Caracttres, lui ont inspir~ le nO 30. Comme un d~fi aux Zo'/les ou aux Z~lotes retentit ensuite le nO 31 qu'il introduit dans la huiti~me 6dition, apr~s sa r6ception ~ l'Aead~mie; il eontient son crit~re de tout ouvrage de l'esprit. Chose curieuse ~ noter: les deux seules pens~eg ajout~es/~ ce chapitre en 1693 se rapportent ~ son oeuvre qui triomphe malgr6 les attaques des enyieux; elles compl~tent le Discours ~ l'Acaddmie et sa Prdface~). II lui

i~ Sur les ennemis de La Br. v. l'~d. Servois I, p. CXV, CXVII, CXXIII; Ill, p. 192-5. % Les ~d. annot~es de La Br. ne rel~vent pas assez souvent les passages c'orrespondants

de Fontenelle. a] C'est d ailleurs l 'avis de tons les contemporains et du XVIIIe steele entier (v. A. Fran~;ois,

La Grammaire da Purisme, Paris, 1905, p. 221) comme celui de Bruneti~re et de Sainte- Beuve (v. Bruneti~re, Evolution des Oenres, I, 76).

4~ I1 ~st difficile d'6tablir des rapprochements, mats c'est bien le m,me ton d'auteur con- scient de~sa valeur, ironique, sans aller jusqn'/t l'insolence.

17 Vol. 3

Oallas. 258 Composition Ouvrages de l'esprit.

aurai t 6t6 facile d ' i n t rodu i r e dans ce chapi t re le fameux Cydias au lieu de le rei6guer dans scn chapitre de la Soei6t6 (nO 75) ; il aura i t pu le placer aprbs le nO 35 ou apr~s le nO 33. Mais il aura pr6f6r6 le met t re dans le chapi t re V parce qu ' i l voulait , en commet tan t une injustice, r e p r ~ e n t e r Fontenel le un iquemen t comme bel esprit, expression d ' u n e soci6t6 avide de riens, le t rai tant avec un m6pris cruel comme un s imple cabaleur - - le Th6oba lde de la P r d f a c e - - , nu l l ement comme une autori t~ d igne d 'e t re ment ionn6e. C'est une vengeance personnel le tt l '6gard de l ' hom me tt qui Perraul t venai t de d&tier /e 06hie 1).

Entre une sortie contre les nouvell is tes qui ont la folie de vouloi r faire la cr i t ique des livres (nO 33) et deux r6flexions sur la difficult6 d't~tre compr is (nos 35 et 36) se t rouve le por t ra i t si in t ime du moraliste lui-m~me qu ' i l ~largira - - avec quel accent de fiert~ - - dans la hui t i~me ~dit ion au chapi t re des Biens de Fortune (nO 12), se d~signant dans les deux cas comme , le phi losophe" , don t la plus g rande joie consiste b. con t r ibuer d ' une fat;on que lconque au bien de l 'humanit~. Nous sommes ici loin du ph i losophe du XVIIIe si6cle, comme on serait tent6 de le voir en lui2).

On le voit: tout ce g roupe de 15 pens~es (nos 22 ~. 36) offre une g rande uni t~; c'est une mise au poin t de ses concept ions art ist iques ~t laquelle se m~lent des accents personnels r~v61ant l ' auteur conscient de sa va leur , le tout se rat tache log iquement au nO 21.

Le second groupe impor t an t d ' add i t ions (nos 37 b. 45), in t rodui tes tt deux ~poques rapproch~es (1689 et 1690), cont ient ses jugements sur les g rands auteurs morts b. cette 6poque ; elles cons t i tuent une sorte de pierre de touche pour ses concept ions esth~tiques. Les auteurs en quest ion forment un ensemble sur lequel la cri t ique classique s'~tait d~jb. exercte sous la p lume de Boileau et qui sera repris en part ie par F6nelon et par d 'A lember t 8); La B. d o n n e une s~rie plus r iche de jugements que ceux-ci. O n ne s '~tonne pas q u ' u n ouvrier de style comme lui loue Ronsard don t il a une comprehens ion plus juste que Boileau4). Ce groupe de perishes permet de constater l 'effort sincere, les scrupules, les mouvemen t s de r6volte et d ' admi ra t ion devant des auteurs que Boileau avait j ug , s ou ex~cut6s avec une satisfaction que r ien n '~branlai t .

Le nO 48, par une association d ' id6es assez recherch6e, se rat tache au nO 47: l 'op~ra et la ,,F&e dauph ine" lui rappel lent le m~me spectacle un peu vide, mais qui , e n c h a n t e les esprits, les yeux et les oreilles". L ' in t roduct ion de cette pens6e dans les Ouvrages de l'esprit est d6plac~e: elIe appar t ien t ~t

I) En effet, quels sentiments doit 6prouver ,le philosophe", ,que vous trouverez sur les livres de Platon" devant l'auteur de la petite impertinence qu'on lit dans l'IIistoiredes Oracles, 6d. Maigrori, Paris, 1908, p. 60.: ,,il [Platon] mesle souvent la galanterie avec la Philosophie, el ce n'est pas la galanterie qui lui r6ussit le plus maW. - La piece da O6a/r fut lue le 12 juillet 1688, 5. la r6ception de La Chappelle (v. R. H. /'., 1905, p. 566).

2) v. le livre de M. M. Lange, surtout 380 5. 383 et 347 n. 3, et les discussions de M. O. I.anson, R. II. L., 1910~ p. 413 et E. Faguet, R. D. M., 15.8. 1909.

s) F~nelon, Lettre sat ies occupations de l'Acad, ft . , chs. Vet VII; d'Alembert, Discours prdliminaire de l'Eneyclopddie, ed. F. Picavet, A. Colin & Cie, Paris, t894, p. 83 ss.

4 II y aurait une constalation curieuse 5. faire sur la fa~on de plus en plus 6troite dejuger l'art de Ronsard: Chapelain ou Sarasin le placent encore au m~me rang que Malherbe; puis ~tient Boileau; alors I'opinion g6n6rale change et va en se r6tr6cissant .

Oallas. 259 Composition Ouvrages de l'esprit.

la Socidtd ou aux Orands; cette fois-ci il a voulu flatter les Cond6 et cela seut explique cette place, sans la justifier. Mats le nO 49 - sur les op6ras de Quinault, d ' apr~ les clefs - - se rattache bien au nO 47, tout en soule- vant une question d'ordre g6n6ral, celle de la vari6t6 des mani~res. Les nos 50 5. 52, au contraire, sont admirablement intercal6s entre l'op6ra (nos 47 et 49), avec lequel ils font contraste, et les consid6rations du texte primitif sur le roman -- dont il ne dira plus mot et pour lequel il manifeste le m~me d6dain que Montesquieu dans les Lettres Persanes (CXXXVII) - - et sur la com6die ( = le th6~tre); ils sont de trois dates diff6rentes.

Une importante addition est faite au nO 55 dans la quatribme 6dition: des consid6rations sur le sublime qu'ambne la comparaison entre l'61oquence et le sublime. Apr~s Longin-Boileau il s'efforce de le d6finir. Mats il r6pond aussi, sans nous en avertir, 5. Fontenelle qui avait 6crit dans la Pr6face de l'l-listoire des Oracles (1686) cette phrase qui dolt avoir fait tressaillir La B.: ,,II me semble qu'il ne faudrait donner dans le Sublime qu'5. son corps d6fendant. I1 est si peu naturel" 1). ll lui oppose son: ,,Le sublime ne peint que la v6rit6, mats en un sujet noble", pour terminer sur une r6flexion de Longin.

Le dernier groupe important (nos 56 ~. 64) se rattache 5. la s6rie de r6flexions qui caract6risent son art 5. lui (nos 65 b. 69); pour ne pas perdre la compo- sition 6quilibr6e qui marque la correspondance entre la premiere pens6e et la dernibre de son chapitre, il a dft placer ces r6flexions avant le nO 65. Dans la septibme 6dition se place la confession si caract6ristique de I'auteur (nO 56) examinant son oeuvre comme il ferait de celle d'un 6tranger2). Toute cette s6rie de neuf pens6es se ram~ne 5. des consid6rations plus ou moths pr6cis6es sur son art, son livre, sa conception de son r61e d'6crivain: il dolt juger de son oeuvre d'une faqon compl~tement d6tach6e (56), 6crire claire- merit (57), ne pas 6tre homme de cabale - ce que ses en,nemis lui ont reproch6 - (58), car sans cela il ne survit pas 5. son ceuvre. Puts deux lignes pleines de la fiert6 de l'auteur stir de survivre couvert de gloire, le coup de clairon et la ,,rosserie" du nO 59. Le nO 60 apporte encore la note person- nelle: il caract6rise la phrase spirituelle, pleine de singularit6s qu'il a cr66ea). Deux pens6es des nos 61 et 62), qui font contraste entre elles, s'y rattachent, parce que la premiere est encore trbs personnelle en ce qu'elle caract6rise son artisticit6 libre d'entraves, ind6pendante du censeur qu'aurait impos6 Boileau; la seconde expose son attitude 5. l'6gard de l'6rudition manquant d'id6es g6n6rales: M~nage, l'abb6 Trublet, ajoute Sainte-Beuve; on serait port6 5. y ajouter aussi Chapelain. A son opinion sur l'6rudition p6dante

l) ed. L. Maigron, p. X. Cf. ce que M. Maigron dit du style de Fontenelle R. /-/. L., 1906, 227.

2~ M. Cayrou, o. r t t2 n. 5, y volt un souvenir de Pascal. Mats la parole de Pascal: ,,faire essai sur son propre eceur du tour qu'on donne ~. son diseours" s'applique ~. l'apologiste et la m6thode apolog6tique, non pas ~. l'artiste.

a) Les 6d. classiques, Servois-R6belliau ou Cayrou, reproduisent les opinions diverses sur cette pens6e ,,6nigmatique". Sainte-Beuve, Portraits ltttgraires, Garnier, Paris, I, 407, ne s'est pas tromp6 darts "eette page tr~s p6n6trante. Et le sort ironique a voulu que deux antagonistes, La Bruy~re et Fontenelle, aient 6t6 les pr6curseurs de ce style nouveau. Sur l'admiration de Marivaux pour son style v. O. Larroumet, Marivaux, sa vie et ses oeuvres, Paris, Hachette, 1882, p. 546 et note 2.

Oallas. 2 ~ 0 Composition Ouvrages de l'esprit.

s'ajoute celle sur la critique et sur les nombreux imitateurs de son oeuvre 1): deux ,,caract~res" pleins d'amertume el. de raillerie d~daigneuse. On voit que cette s~rie de pens~es d'ordre intime se rattache 6troitement ~t son pro domo de la fin.

Telles sont les pens6es de l'6dition princeps, les additions aux 6ditions successives. Elles torment un tout admirablement logique, d'une composition toute classique, culminant darts les deux pens6es du milieu. Deux lois il y a une sorte de disparate ~ constater: la premiere, moths sensible pour les nos 12 et 13; la seconde, flagrante, pour le nO 48. Telle me paraR la com- position de ce ,,chapitre de fine et exquise rh6torique qui n'a pas vieilli" 2), o u s i peu du moths, et qui d'autre part contient tant d'616ments purement personnels.

Amsterdam. K.R. GALLAS.

DIE GERMANISCHEN RUNENDENKMALER.

Unter ,,Runen" verstehen wit Schriftzeichen, die sich primitive V61ker aus Alphabeten h6her zivilisierter V61ker, mit deren Kulturerrungenschaften sie bekannt wurden, zusammengestellt haben. Schriftartige Zeichen finden wir bereits auf Denkmhlern aus der palh.olithischen Zeit Siidwest-Europas; die mino'ische Zeit Kretas lieferte ebenfalls Tontafeln mit Schriftzeichen ver- schiedenen Charakters. Homer erw~.hnt im 6. Buch der Ilias ,,unheilvolte Zeichen", die Proitos aus Argos auf eine gefaltete Holztafel einritzen liess und dem Bellerophon nach Lykien mitgab. Ober das Losorakel bet den alten Germanen berichtet macitus im l 0. Kapitel seiner Germania Folgendes: ,,Sie schneiden einen Zweig yon einem Fruchtbaum ab, zerlegen ihn in Sth.bchen, die sie mit bestimmten Zeichen versehen, und streuen sie aufs Geratewohl auf ein weisses Gewand". Wir wissen freilich nicht, wetcher Art diese Schrift- zeichen waren, ebensowenig wie wir etwas Bestimmtes fiber die bet Homer erwhhnten ,unheilvollen Zeichen" zu sagen haben. Es gibt Gelehrte, die aus gewissen Grfinden, auf die wit noch zu sprechen kommen werden, annehmen,, die Runen, die wir bet germanisehen V61kern etwa vom 3. Jahr- hundert n. Chr. an im Gebrauch linden, seien ihnen schon in frfiherer Zeit bekannt gewesen; ja, es gibt sogar phantastisch veranlagte F6rscher, die ,,beweisen" wollen, dass die Germanen die Runenschrift schon in ihrer Urzeit besessen, ja dass sie sie als ein Erbe aus ihrer indogermanischen Vorzeit fibernommen hhtten. Urn solche unbewie~ene und unbeweisbare Phantasien zu widerlegen, geniigt es darauf hinzuweisen, das wir tausende yon Fund- stricken der Stein-, Bronze- und vorgeschichtlichen Eisenzeit aus dem sphter yon Germanen besiedelten Boden besitzen, ohne dass je auf diesen Funden die Spur ether Inschrift, viel weniger die aus historischer Zeit bekannten Runenzeichen zu Tage getreten whren.

l) On commence b. les d6nombrer grS.ce aux relev6s des Ecrlvains moralisgis au XVIi~ sikcle que M. R. Toinet a fails dans la R. /4. L. d'e 19"16, p. 570 ss. et t9t7, p. 296 ss. ] 'en comple dix-sept, darts cette lisle encore incomplete.

2) Sainte-Beuve, R. /4. L:, t906, p. 5t5; cf. p. 506: ,route la litl6rature, la th6orie critique, la rh6torique el la po6tique de La Br."