23
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS DE LA BANQUE MONDIALE http://www.worldbank.org/html/oed 2001 Banque mondiale Washington La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté (Ex. 94-00) Une évaluation indépendante RÉSUMÉ ANALYTIQUE

La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

D É P A R T E M E N T D E L ’ É V A L U A T I O N D E S O P É R A T I O N S

D E L A B A N Q U E M O N D I A L E

http://www.worldbank.org/html/oed

2001Banque mondiale

Washington

La contribution de l’IDAau partenariat contre

la pauvreté (Ex. 94-00)Une évaluation indépendante

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Page 2: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

2

Copyright © 2001Département de l’évaluation des opérationsProgramme Partenariats et savoir (OEDPK)Email : [email protected] : [email protected]éléphone : 202-458-4497Fax : 202-522-3125

La série des Documents de travail de l’OED fait connaîtreles résultats d’activités en cours pour encourager les échanges d’idées sur les moyens de renforcer l’efficacité desopérations de développement par l’évaluation. Nous tenonsà publier nos constatations dans les meilleurs délais, mêmesi cela donne aux communications un caractère quelque peuinformel. Les communications portent le nom de leursauteurs et doivent être citées en conséquence.

Les constatations, interprétations, opinions et conclusionscontenues dans le présent document n’engagent que leursauteurs. Elles n’expriment pas nécessairement les vues duDépartement de l’évaluation des opérations ni celles d’autres services de la Banque mondiale, de ses administra-teurs ou des pays qu’ils représentent.

Page 3: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

3

5 Avant-propos7 Résumé analytique

TABLE DES MATIÈRES

Page 4: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt
Page 5: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

Au cours des sept années couvertes par cette période,l’IDA a considérablement renforcé la pertinence de sesinterventions et a amélioré la performance de son por-tefeuille. Elle a recentré son action, réorienté ses pro-grammes d’aide aux pays, accru sa capacité d’adapta-tion aux besoins des demandeurs, renforcé sa présencesur le terrain et diversifié ses instruments de prêt.Dans le cadre du CDI et des DSRP récemment lancés,elle a également redoublé d’efforts pour permettre unemeilleure coordination de l’aide.

Aussi l’IDA s’est-elle profondément transforméeentre les exercices 94 et 00. Et pourtant, le manque deprogrès sur le front de la pauvreté, surtout en Afrique,montre qu’il faut poursuivre cette transformation afinque l’aide fournie réponde pleinement aux nouveauxcritères d’adhésion, de conditionnalité et de pilotagepar les pays. L’importance à accorder à la bonne ges-tion des affaires publiques, au renforcement des capa-cités et aux résultats en termes de développement,l’abandon des mesures ponctuelles au profit d’unmécanisme structuré de coordination de l’aide et lerôle bien établi que l’IDA doit jouer au niveau mon-dial restent en outre de puissants moteurs de l’amélio-ration de l’efficacité du développement.

Les engagements pris depuis IDA 10 sont trèsopportuns, aidant l’IDA à coller à l’évolution duconsensus au sein de la communauté internationale dudéveloppement, même s’ils exigent énormément

d’efforts de la part de l’Association et de ses emprun-teurs. Globalement, il ressort de la présente évaluationque ces engagements ont été respectés de façon satisfai-sante, bien qu’il faille nuancer cette appréciation.Quant à l’impact des programmes de l’Association surle développement — résultat qui tient aussi à des fac-teurs exogènes ainsi qu’à la performance des emprun-teurs, de l’IDA et de ses partenaires —, il est jugépartiellement satisfaisant, et en progrès par rapport audébut de la période considérée.

Grâce à l’aide de l’IDA pendant cette période, plu-sieurs emprunteurs de l’Association sont aujourd’huimieux à même de mettre l’accent sur la promotiond’une croissance largement répartie et d’une réductionde l’incidence de la pauvreté. Il n’en reste pas moinsque des liens mieux définis doivent être établis entreles programmes destinés aux pays et les résultats àobtenir sur le front de la pauvreté ; qu’un régime plusclair de promotion du développement du secteurprivé, de la parité des sexes et de la viabilité sur leplan social et environnemental doit faire partie inté-grante des stratégies d’aide aux pays ; et que les effortsdoivent se poursuivre pour que les stratégies de luttecontre la pauvreté et les questions liées à la gouver-nance et au développement institutionnel soient prisesen compte dans les stratégies et les actions macro-économiques et sectorielles menées en fonction de lasituation propre aux différents pays.

5

AVANT-PROPOS

Pendant la période couverte par IDA 10-12, marquée par des défis de plus en plus difficiles à relever, le programme de tra-vail de la communauté du développement n’a cessé de s’allonger et les gouvernements, la société civile et les bailleurs de

fonds ont déployé beaucoup d’efforts pour améliorer l’efficacité de l’aide. C’est dans ce contexte que les délégués à l’IDA ontdemandé que soit réalisée la présente évaluation indépendante pour examiner les résultats obtenus par l’Association sur la basedes engagements pris dans le cadre des accords au titre d’IDA 10-12 et pour tirer des enseignements applicables à la prochainereconstitution des ressources.

Page 6: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

6

La direction s’étant attachée à accélérer la réorgani-sation interne pendant la période étudiée, l’interven-tion de l’IDA est aujourd’hui mieux adaptée à chaqueemprunteur et sa capacité d’ajustement est plusgrande, grâce notamment à l’affectation sur le terrainde 24 des directeurs d’opérations pour les pays. Lelancement de nouveaux instruments de prêt a donnéune plus grande souplesse d’intervention et a accrul’impact sur le développement institutionnel. La miseen place de programmes aux indicateurs mesurables etaux résultats vérifiables demeure toutefois un objectifclé qui est loin d’être atteint. Les responsabilités in-ternes pour le respect des politiques, les investissementsdans le travail d’analyse et le renforcement des capaci-tés, le suivi des progrès, l’évaluation des résultats et lecouplage des ressources aux actions prioritaires sonttous des aspects qui demandent une attention plussoutenue et des mesures supplémentaires, comme ladirection le reconnaît elle-même dans des propositionset examens récents.

Les années étudiées ont de toute évidence été mar-quées par de profondes mutations — chez les paysemprunteurs, à l’IDA et dans la communauté dudéveloppement. Le cadre d’intervention défini pourIDA 10-12 a encouragé l’Association à évoluer dansune direction correspondant bien aux principauxenjeux du développement dans ses pays membres.L’IDA et ses partenaires poursuivent leur apprentis-sage de la mise en oeuvre du CDI et des DSRP, deuxdispositifs adoptés pendant IDA 12.

Dans la perspective de la prochaine reconstitutiondes ressources de l’IDA, il faudra surtout promouvoirles missions de l’Association, dans le cadre de la miseen oeuvre du CDI et des DSRP, et s’attacher à encore

améliorer l’exécution des stratégies et des programmesd’aide aux pays. Ce dernier point passe notammentpar une plus grande sélectivité au niveau des pays etdes programmes, des mesures résolues en faveur d’unecoordination et d’une harmonisation de l’aide afin deréduire la charge de coûts de transaction qui pèsentlourdement sur les emprunteurs, et un travail systé-matique de suivi et d’évaluation, axé sur les résultatset sur les objectifs internationaux de développement.Le financement intégral et sur plusieurs années desactivités de prêt et des services hors prêt des SAP ainsique des nouveaux engagements (y compris ceux prisdans le cadre de la reconstitution des ressources) estindispensable si l’on veut que des moyens adéquatssoient affectés aux actions prioritaires.

Enfin, le rapport d’évaluation propose un ajuste-ment du processus de reconstitution des ressources. Eneffet, on a le sentiment que les engagements pris encette occasion sont surdéterminés et trop lourds,même s’ils vont bien dans le sens de l’évolution dumodèle de développement. Il serait souhaitable defaire preuve d’un plus grand réalisme lorsqu’on envi-sage ce que l’IDA et ses emprunteurs peuvent raisona-blement accomplir en trois ans. Il faut aussi que ceprocessus se déroule en relation étroite avec tous lesacteurs du développement. En consultation avec sesemprunteurs, l’IDA doit donc définir une vision àlong terme s’articulant autour d’un contrat d’objectif.Elle doit associer les pays en développement à la défi-nition des priorités et au suivi de sa performance, etles engagements qu’elle prend doivent correspondre àdes objectifs réalisables, accompagnés d’indicateursde suivi.

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

Robert PicciottoDirecteur général, Évaluations des opérations

Page 7: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

7

L’Association internationale de développement (IDA) estun instrument unique de coopération pour le développe-ment, ayant pour mission d’aider les pays les pluspauvres du monde. La création de l’IDA en 1960 — dotéed’un financement distinct mais membre à part entière duGroupe de la Banque mondiale — constituait une inno-vation hardie par laquelle la communauté internationales’engageait comme elle ne l’avait encore jamais fait àaméliorer le bien-être mondial. En l’espace de 40 ans,l’IDA a apporté une contribution substantielle et origi-nale à la croissance et à la réduction de la pauvreté dansles pays à faible revenu, sous forme de financementsconcessionnels, de travaux d’analyse et de services decoordination de l’aide.

Durant la période de sept ans couverte par le présentexamen (Ex. 94-00), l’IDA s’est engagée à fournir un peuplus de 42 milliards de dollars de ressources à 77 paysemprunteurs à faible revenu. Ces ressources appuient lesefforts déployés par les pays en cause pour accélérer leurcroissance économique et réduire plus rapidement la pau-vreté de manière durable en améliorant la qualité desinvestissements et des politiques économiques, en élar-gissant l’accès à l’éducation de base, à la santé et àd’autres services sociaux et en renforçant la gestion dusecteur public et la gouvernance. L’IDA a égalementcontribué au traitement des problèmes sans précédentauxquels sont confrontés les pays en transition et aidé àapporter une réponse aux besoins particuliers des payssortant d’un conflit. Bien que la période étudiée soit

RÉSUMÉ

L’IDA a pour mission de soutenir des programmes efficaces et efficients visant à réduire la pauvreté et à améliorerla qualité de la vie dans ses pays membres les plus pauvres…[Pour y parvenir], les énergies doivent tendre vers

la viabilité — stimuler durablement le développement dans le cadre d’une action écologiquement viable — et l’équité— supprimer les obstacles auxquels se heurtent les populations défavorisées et leur ouvrir des opportunités.

Rapport sur la Douzième reconstitution des ressources de l’IDA

Encadré 1. Engagements afférents aux reconstitutions10-12 de l’IDA

En gros, les trois accords de reconstitution des ressources del’IDA æ rapports qui fixent à l’IDA ses buts pour chaquecycle de financement triennal — affirment que la réductionde la pauvreté est l’objectif primordial et chargentl’Association :

� d’intensifier la priorité accordée à la lutte contre la pau-vreté dans le cadre de l’appui qu’elle prête au dévelop-pement des pays ;

� d’axer son assistance, à l’appui de cet objectif, sur l’élar-gissement de l’accès aux services sociaux essentiels, surla stimulation d’une croissance diversifiée, la promotiond’une bonne gestion des affaires publiques et sur laprise en compte des questions d’égalité entre les sexeset d’environnement dans les actions de développement ;

� d’accroître l’efficacité de son impact sur le développe-ment en améliorant la sélectivité et le caractère partici-patif de ses programmes d’aide-pays, ainsi que leurcoordination.

Les engagements précis afférents à ces instructionsreposent sur six priorités (lutte contre la pauvreté, secteurssociaux, développement du secteur privé, inégalité entre lessexes, et gouvernance) et sur quatre méthodes (stratégiesd’aide-pays, système d’allocation des ressources sur la basedes résultats, participation et coordination de l’aide).

Page 8: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

marquée par la persistance de la pauvreté, l’aggravationdes inégalités et les conflits, plusieurs pays où des pro-grammes de l’IDA sont mis en œuvre ont connu unediminution de l’incidence de la pauvreté, un développe-ment social accru et ont commencé à s’attaquer aux ques-tions de gouvernance et à la réforme du secteur public.

À la demande des États bailleurs de fonds à l’IDA etdes administrateurs de l’IDA, le présent rapport examinele programme de l’IDA pour les Dixième et Onzièmereconstitutions des ressources de l’IDA (IDA 10-11) et,sur une base intérimaire, l’IDA 12, en étudiant notam-ment le degré de succès avec lequel l’IDA s’est acquittéedes engagements énoncés dans les rapports afférents auxreconstitutions de ses ressources pour chacune de cespériodes.

RÉSUMÉ DES CONCLUSIONS

Les engagements afférents aux reconstitutions 10-12 desressources de l’IDA (résumés dans l’encadré 1) sont extrê-mement pertinents et opportuns. Ils ont encouragé l’IDAà s’adapter à un nouveau paradigme du développement— correspondant à une approche globale de la luttecontre la pauvreté qui prend en compte les leçons tiréesde l’expérience du développement. Prise séparément, cha-cune des priorités opérationnelles est pertinente. Mais, àelles toutes, elles se sont avérées extraordinairement exi-geantes, tant pour l’IDA que pour ses emprunteurs.Même dans les pays où l’on constate une ferme volontéde réduire la pauvreté et d’instaurer un développementdurable, parvenir à un consensus sur le changement,réformer les politiques et renforcer les capacités institu-tionnelles représente une tâche écrasante qui, dans despays disposant de ressources humaines et financièreslimitées, exige des choix et des arbitrages difficiles.

Lorsqu’on évalue la performance de l’IDA, il importede replacer l’aide apportée dans son contexte. L’IDAfournit aux pays une part modeste des ressources qu’ilsutilisent pour réaliser leurs priorités de développement,tandis qu’ils en fournissent la majeur partie eux-mêmes.L’IDA n’est aussi qu’un organisme d’aide extérieureparmi de nombreux autres, ayant contribué pour 14 à18 % au total de l’aide publique au développement dansles années 90. Elle ne peut faire des choix à la place despays, même si elle en mesure d’appuyer leurs choix etd’influer sur eux (ce qu’elle fait). Elle ne peut pas nonplus être tenue seule responsable des résultats des pays en

question en termes de développement. La performancedes emprunteurs et des autres partenaires pour le déve-loppement ainsi que l’évolution de la conjoncture écono-mique mondiale jouent aussi un rôle dans l’obtention desrésultats. L’IDA peut et doit être tenue responsable, toute-fois, du degré d’efficacité avec lequel, au prix de choixdifficiles et d’arbitrages indispensables, elle en déploieses ressources concessionnelles pour remplir ses engage-ments institutionnels (tant dans le cadre de ses servicesde prêt que de ses services de conseil hors-prêt), commede l’efficacité avec laquelle elle adapte son assistance auxpriorités et à la situation de ses emprunteurs. C’est essen-tiellement en ces termes — à savoir en termes de perti-nence de l’IDA (a-t-elle « fait ce qu’il fallait », comptetenu de l’action d’autres parties prenantes) et de son effi-cacité et efficience (l’a-t-elle « bien fait ») — que le pré-sent examen évalue l’IDA. (Pour un bref résumé du rap-port, on se reportera à l’encadré 2.)

Respect des engagementsGlobalement, l’IDA a respecté la liste impressionnantedes engagements lui incombant au titre des reconstitu-tions de ses ressources de manière satisfaisante, maisquelques réserves importantes s’imposent. Ainsi, ses pro-grammes-pays sont désormais mieux à même de traiterles problèmes prioritaires pour le développement. Elle aaccru la place faite à la lutte contre la pauvreté dans sesstratégies d’aide-pays, ses travaux d’analyse et ses opéra-tions de prêt. Elle apporte une contribution substantielleà la collecte et à l’analyse des données sur la pauvreté, estdésormais très présente dans les secteurs sociaux et elleprend mieux en compte la pauvreté et les aspects sociauxdans ses opérations d’ajustement. Dernièrement,l’Association s’est sensiblement plus intéressée à la bonnegestion des affaires publiques, facteur clé de la promotiondu développement des pays.

Pour renforcer l’efficacité de ses programmes-pays,l’IDA a également accru le rôle dévolu à ses Stratégiesd’aide-pays (CAS) dans l’établissement d’un diagnosticapprofondi et dans la planification des programmes. Ellea renforcé le lien entre la performance du pays et les opé-rations de prêt, insisté davantage sur la participation desparties prenantes aux projets et aux programmes ; et ellea redoublé ses efforts de coordination de l’aide, surtout cesdernières années. Ce sont là des résultats très importants.

L’exécution des engagements a toutefois été inégaleselon les domaines de priorité programmatique et les

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

8

Page 9: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

méthodes, et au sein même de chacun de ces domaines.Ce n’est que récemment que la gouvernance a obtenu sajuste place parmi les priorités programmatiques. En cequi concerne la prise en compte dans les programmesd’aide-pays des questions cruciales que sont le développe-ment du secteur privé, le rôle des hommes et des femmeset l’environnement, les progrès accomplis ne sont quepartiels et hésitants. Et ni la sélectivité des programmesni la coordination avec les partenaires pour le développe-ment n’ont atteint le degré prôné dans les engagementsafférents aux reconstitutions, bien que deux initiatives,l’instauration du Cadre de développement intégré (CDF)et celle des Documents de stratégie pour la réduction dela pauvreté (DSRP), aient enclenché une nouvelle dyna-mique au cours des deux dernières années.

Impact sur le développementÀ l’évidence, le respect des engagements afférents auxreconstitutions des ressources de l’IDA et les résultats entermes de développement ne sont pas une seule et mêmechose. De la même manière, l’efficacité de l’exécution desengagements en question (qui sont essentiellement énon-cés en termes d’apports et de réalisations plutôt que derésultats) n’est pas le seul déterminant de ces résultats.La conjoncture mondiale a été éprouvante pour les paysdont les institutions sont fragiles et la gouvernancemédiocre, et l’évolution de la pauvreté a été décevante.C’est dans ce contexte que l’accroissement de l’impactdes opérations de l’IDA sur le développement est nota-ble, alors que, dans l’ensemble, au regard de l’ambitiondes objectifs de l’Association, les résultats de ses

Résumé

9

Encadré 2. L’examen de l’IDA en bref

À la demande des gouvernements des pays bailleurs de fonds à l’IDA et de ses administrateurs, le Département de l’évaluationdes opérations (OED) a procédé à un examen de la performance de l’IDA pendant la période de l’IDA 10-12. L’OED a concluque les engagements afférents à ces reconstitutions étaient extrêmement pertinents et opportuns, mais terriblement exigeantspour l’IDA comme pour ses emprunteurs. Ces engagements sont les suivants : i) intensifier la priorité accordée à la lutte contrela pauvreté dans le cadre de l’appui prêté au développement des pays ; 2) élargir l’accès aux services sociaux essentiels, encou-rager une croissance largement répartie, promouvoir une bonne gestion des affaires publiques et prendre en compte les ques-tions d’égalité entre les sexes et d’environnement dans les actions de développement ; et 3) accroître l’efficacité de son impactsur le développement en améliorant la sélectivité et le caractère participatif de ses stratégies d’aide-pays, ainsi que leur coordi-nation.

D’une manière générale, l’OED juge que la performance de l’IDA au regard de ses engagements a été satisfaisante, maisémet un certain nombre de réserves. Elle s’est fortement employée à faire une plus large place à la pauvreté dans ses travauxd’analyse, le dialogue de concertation et les opérations de prêt. La qualité de ses services de prêt et hors-prêt s’est améliorée.Dernièrement, elle a placé la gouvernance au premier plan de ses préoccupations. Et pourtant, elle n’est parvenue qu’en partie àinclure le développement du secteur privé, les questions d’égalité entre les sexes et le souci de la pérennité de l’environnementdans ses programmes-pays. Compte tenu de toute une série de facteurs indépendants de l’IDA, les résultats de ses programmesen termes de développement sont jugés partiellement satisfaisants. L’Association et ses partenaires ont encore beaucoup à fairepour relever le défi multiforme que représente la promotion d’une croissance soutenue, diversifiée et favorable aux pauvres.

À l’avenir, l’IDA devra s’attacher à appliquer sa politique générale actuelle, à mettre ses ressources au service de ses prio-rités stratégiques et à consolider ses mandats. Elle doit se concentrer davantage sur les domaines où elle dispose d’un avantagecomparatif — intervenir au niveau stratégique à l’appui de réformes touchant à l’ensemble de l’économie, d’un secteur et del’État — et faire du renforcement des capacités un axe essentiel de toute son action. Avec le plein appui de ses actionnaires, elledoit aussi intervenir plus activement pour encourager l’harmonisation et la coordination de l’aide, au niveau mondial commeaux niveaux nationaux, afin de réduire les coûts de transaction de l’aide, actuellement élevés.

Pour cela, il lui faudra faire preuve d’encore plus de sélectivité dans le choix de ses programmes et de l’appui aux pays,intensifier son action dans les domaines cruciaux de la réforme du secteur public et du renforcement des institutions, avoir,avec ses partenaires, la volonté de passer d’une coordination ponctuelle des programmes d’aide à une coordination plus struc-turée, et investir de nouveau dans des travaux d’analyse et obtenir le financement intégral des stratégies d’aide-pays approuvées.

L’IDA a aussi intérêt à revoir le processus de reconstitution de ses ressources. Trois aménagements auront un effet positif :l’élaboration d’une optique à plus long terme, axée sur les résultats, l’association des pays en développement à la fixation depriorités et au suivi des engagements afférents aux reconstitutions, et la définition des engagements en termes d’objectifsmesurables et réalisables, chiffrés de manière réaliste.

Page 10: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

programmes n’ont été que partiellement satisfaisants.L’IDA a su aider beaucoup de pays à jeter les basesindispensables à la croissance économique et à la réduc-tion de la pauvreté, mais le bilan des pays IDA est miti-gé s’agissant de réaliser une croissance soutenue, pendantdes périodes assez longues et grâce à des mesures profi-tant à la majorité des pauvres. Cela tient à toute unesérie de facteurs étrangers à l’IDA qui ont influé sur lesrésultats du développement, dont des conflits régionaux,la faiblesse des capacités nationales, des politiques d’uneefficacité diverse, la qualité variable de l’aide et des chocsexogènes. Mais cela met aussi en lumière des domainesoù la performance de l’IDA elle-même, bien que géné-ralement satisfaisante et en voie d’amélioration, pourraitencore être optimisée et apporter une contribution pluspositive au développement.

L’IDA a beaucoup innové en matière d’organisation,d’instruments de prêt et de stratégies d’aide pour mieuxadapter ses opérations aux priorités de développementdes pays qui sont ses clients. Des moyens d’autoévalua-tion rigoureux ont été introduits et une refonte des poli-tiques est intervenue, contribuant à un impact accru surle développement. Surtout, la performance des prêts del’IDA s’est beaucoup améliorée. Mais le lien entre lespriorités institutionnelles et les programmes-pays n’estpas étroit ; et les opérations de prêt et les activités hors-prêt sont encore entachées de déficiences qui nuisent àl’efficacité opérationnelle de l’Association au niveau desprojets et des pays. Les ressources permettant de financerles travaux d’analyse ont diminué, le développement del’action en matière de gouvernance se heurte à des diffi-cultés substantielles, l’amélioration de l’impact sur ledéveloppement des institutions et l’appui au renforce-ment des capacités est lente, la sélectivité laisse à désirer,et le suivi et l’évaluation tant au niveau des pays qu’àcelui des projets sont insuffisants, d’où la nécessité demesures de remédiation plus vigoureuses, comme il estadmis, et même parfois souligné, dans les autoévaluationsde la direction elle-même.

POURQUOI CETTE ÉVALUATION ?

Les grands objectifs et les principales caractéristiques del’IDA sont toujours restés les mêmes. Mais l’institution aprogressivement précisé et élargi son approche. La publi-cation du Rapport sur le développement dans le monde, 1990 :La pauvreté, qui préconisait l’adoption d’une stratégie de

lutte basée sur une réforme des politiques économiqueset sur des investissements productifs, a marqué un grandtournant au plan intellectuel et à celui des programmes.Il s’agissait d’améliorer les revenus des pauvres en pro-mouvant une croissance à forte intensité de main-d’œuv-re et de faire en sorte que les plus démunis aient unmeilleur accès aux services sociaux et aux dispositifs deprotection sociale. Cette stratégie découlait de faits quimontraient combien la croissance et la valorisation desressources humaines étaient importantes pour relevernotablement et durablement le niveau de vie.

Les engagements pris au titre d’IDA 10-12 repre-naient le cadre de la stratégie de 1990 et appelaientl’Association à se concentrer encore davantage sur la luttecontre la pauvreté. Ils élargissaient le programme de tra-vail en faisant entrer la parité des sexes, l’environnementet la gouvernance dans un cadre multisectoriel de réduc-tion de l’incidence de la pauvreté (rapport d’IDA 12). Ilsappelaient aussi l’IDA à accroître l’efficacité de son inter-vention en faisant davantage adhérer les pays à l’actionmenée et en s’appuyant sur des partenariats mieux àmême de promouvoir le développement. La nature com-plexe et plurivalente de ces engagements — en ruptureavec l’orientation plus générale des accords précédentssur la reconstitution des ressources de l’Association —est la raison profonde de la présente évaluation. L’IDA a-t-elle agi de façon responsable pour honorer les engage-ments pris au moment de la reconstitution de ses res-sources ? A-t-elle évolué assez vite et dans la bonnedirection ? Est-elle aujourd’hui équipée pour aider lespays emprunteurs dans un contexte marqué par desmutations technologiques rapides, des investissementsprivés ignorant les frontières et un environnement phy-sique de plus en plus fragile ? Telles sont les raisons quiont incité les délégués à l’IDA à demander une évalua-tion indépendante des résultats obtenus par l’Association.

LE PROGRAMME

Une focalisation accrue sur la pauvretéDepuis l’adoption de la stratégie de 1990, l’IDA a pro-gressivement axé son travail d’analyse, ses prêts d’inves-tissement et ses opérations d’ajustement sur le combat dela pauvreté. La dynamique créée et la spécificité des ac-tions menées se sont renforcées depuis lors. Les réformeset les changements sur le plan institutionnel, parallèle-ment aux contributions de l’IDA (et d’autres bailleurs de

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

10

Page 11: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

fonds), ont permis à de nombreux emprunteurs del’Association de privilégier la lutte contre la pauvretéplus qu’ils ne le faisaient au début de la période couvertepar la présente évaluation. Pour enregistrer des progrèsnotables et durables sur le front de la pauvreté, il faudratoutefois renforcer et approfondir les réformes dans ledomaine du développement et de l’aide.

Réorientation des stratégies d’aide aux pays. Lesengagements de l’IDA devant avant tout permettre defaire reculer la pauvreté, cet objectif occupe une place deplus en plus centrale dans les stratégies de l’Association,surtout depuis 1997. Croissance largement répartie, valo-risation des ressources humaines et protection des plusdémunis font désormais partie des objectifs traditionnelsdes SAP. Ces derniers reposent aussi de plus en plus surun diagnostic global de la pauvreté et sur une consulta-tion des parties prenantes. Dès l’exercice 00, un nombrecroissant de SAP comportait des objectifs de réduction del’incidence de la pauvreté liés à des objectifs intermé-diaires et à des critères de réalisation afin de suivre laperformance du pays et de l’IDA.

Pour appuyer ce recentrage des SAP, l’IDA a réaliséun important travail de collecte et de diffusion de don-nées et d’analyses sur la pauvreté. Une évaluation de lapauvreté a été effectuée dans 90 % des pays pouvantemprunter à l’IDA et un examen des dépenses publiquesa été mené à bien pour la moitié d’entre eux. Il reste toute-fois des progrès à accomplir pour définir les priorités lesplus susceptibles de faire reculer la pauvreté. Pour cela ilfaudra davantage veiller aux aspects qualitatifs et à l’adé-quation du travail économique et sectoriel, en privilé-giant le renforcement de la capacité des emprunteurs àrecueillir et analyser des données, à suivre les progrèsréalisés et à améliorer les résultats des programmes.

Élargissement de l’accès aux services sociaux.L’engagement de l’IDA à accroître le volume de prêtdans le secteur social s’est traduit par des résultats trèssatisfaisants au cours de la période couverte par IDA 10-12. Les opérations de prêt dans ce secteur sont passées de20 à 40 % du montant total des crédits d’investissementde l’IDA entre la fin des années 80 et 1995. Du fait decette augmentation, régulièrement confirmée par la suite,l’IDA est devenue le premier bailleur de fonds dans ledomaine du développement humain et l’une des princi-pales sources de conseil et d’analyse, surtout en Afrique.Par son travail d’analyse, ses opérations de prêt et sonassistance technique, l’IDA a aidé les pays à renforcer

leur politique de développement humain, à accroître leniveau de leurs dépenses sociales, à élargir l’accès aux ser-vices de base et, surtout dans les pays en transition, àajuster les régimes de retraite et les autres dispositifs deprotection sociale. Globalement, l’Association a recentréson aide en réduisant la place des projets au profit deréformes à l’échelle de l’ensemble d’un secteur et estintervenue sous une forme ou une autre dans le secteursocial en prêtant son concours à presque tous ses emprun-teurs actifs.

Au total, l’IDA a mieux réussi à aider les pays à déve-lopper l’accès aux services sociaux qu’à améliorer la quali-té des prestations fournies aux pauvres. La difficulté a étéd’aider les pays à s’attaquer aux questions politiquementet institutionnellement complexes (déficit dans la gestiondu secteur public et développement institutionnel, no-tamment) qui entravent les réformes et les programmessectoriels nécessaires pour obtenir des résultats durables.L’Association a relevé ce défi en innovant au niveau deplusieurs programmes. Ainsi, elle a lancé de nouveauxinstruments de prêt programmatique et évolutif à l’é-chelle de l’ensemble d’un secteur et d’un pays, elle a ren-forcé sa présence sur le terrain et elle a davantage misl’accent sur les transformations institutionnelles, tout enreconnaissant mieux l’importance des partenariats et del’adhésion aux réformes. Elle a aussi accru sa participa-tion aux programmes menés à l’échelle d’un secteur,entrepris à l’initiative des pays et coordonnés par lesbailleurs de fonds dans les domaines de l’éducation et dela santé ; elle s’est davantage intéressée aux programmesplurinationaux (régionaux ou mondiaux) ; et, plus récem-ment, elle s’est employée à mieux relier les réformes dusecteur social aux objectifs de lutte contre la pauvreté,dans le cadre de son aide à la préparation de documentsnationaux de stratégie pour la réduction de la pauvreté.Si chacune de ces innovations laisse bien augurer de l’a-venir, elle se heurtera aussi à des obstacles opérationnels,ce qui suppose que l’IDA, en liaison avec d’autresbailleurs de fonds, continue à faire évoluer les méthodeset les procédures soumises à des critères de performance.

La difficulté de promouvoir une croissance large-ment répartieDans ce domaine, deuxième grand volet de son dispositifde lutte contre la pauvreté, l’IDA a bien mieux prisen compte la nécessité d’améliorer la dimension socialeet les aspects liés à la pauvreté dans les opérations

Résumé

11

Page 12: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

d’ajustement structurel, et de renforcer son aide au déve-loppement du secteur privé, deux questions sur lesquelleselle s’était engagée. L’accélération d’une croissance large-ment répartie et créatrice d’emplois reste néanmoins unetâche redoutable.

Effets positifs des opérations de prêt à l’ajustement.Dans toute la Banque, la notation des projets montre queles opérations d’ajustement ont eu un plus grand impactsur le développement. Les résultats ont été jugés satisfai-sants pour 80 % des projets achevés pendant IDA 11-12,contre 65 % pendant IDA 9. Dans les pays déterminés àentreprendre des réformes, les opérations d’ajustement del’IDA ont contribué à la stabilité macroéconomique et àla disparition des distorsions économiques majeures, maisles effets sur la création de revenus et d’emplois pour lespauvres sont moins clairs. Pourquoi la communauté dudéveloppement, dont l’IDA, a-t-elle tant de mal à aiderles pays à aller au-delà des produits intermédiaires desprogrammes d’ajustement (nouvelles politiques, législa-tion, privatisation) pour améliorer leurs résultats sur lefront de la lutte contre la pauvreté ?

De nombreux pays ayant droit aux financements del’IDA ont manqué de rigueur dans l’exécution de leurprogramme de réformes, ce qui a gravement porté atteinteà leur capacité à soutenir une croissance élevée et àentreprendre les réformes structurelles complexes néces-saires pour faire durablement reculer la pauvreté. Il s’estaussi avéré difficile de proposer des mesures susceptiblesde stimuler non seulement la croissance, mais une crois-sance largement répartie, et de remédier aux facteurs quiréduisent la capacité des pauvres à saisir les opportunitéscréées par les politiques axées sur la croissance. Aunombre des sujets de préoccupation, différents élémentsd’appréciation — dont le témoignage de parties pre-nantes — montrent que les liens entre les réformes, lesstratégies sectorielles et les scénarios de croissance prévussont mal définis dans les SAP de l’IDA et que les méca-nismes devant permettre aux pauvres de profiter desfruits de ces transformations ne sont pas explicités. Il esturgent de s’intéresser aux déterminants d’une croissancequi profite aux pauvres dans le contexte de chaque payset de déterminer plus clairement les modes d’interven-tion les plus efficaces pour aider les pays emprunteurs àfixer et faire avancer leurs propres priorités.

Insuffisances dans le domaine du développementrural et du développement du secteur privé. Les insuf-fisances au niveau du développement rural comme du

développement du secteur privé sont également des fac-teurs qui contribuent pour beaucoup à la médiocrité desrésultats en matière de promotion d’une croissance large-ment répartie. Les crédits accordés par l’IDA pour favori-ser le développement rural et agricole, un secteur trèsnégligé dans les accords d’IDA 10-12, sont tombés de23,4 % des engagements de l’Association pendantIDA 10 à 9,6 % lors de la première année d’IDA 12. Ilsemble que l’IDA ait abandonné, à juste titre, les inter-ventions qui se soldaient par des échecs (systèmes verti-caux de services de vulgarisation et activités complexesde développement rural ayant un taux d’échec plus élevéque la moyenne, par exemple), mais aucune formule deremplacement n’est en place. Les opérations d’ajustementstructurel et les études économiques et sociales connexesont aidé à entreprendre de bonnes réformes dans plu-sieurs pays emprunteurs de l’IDA, améliorant les incita-tions par les prix et les exportations dans le secteur agri-cole. Cela étant, l’effort de réforme n’a pas fait disparaîtreles autres contraintes structurelles et institutionnelles quifont obstacle à la productivité agricole et à la commercia-lisation des produits ainsi qu’à la réduction de l’incidencede la pauvreté en zone rurale.

On ne peut pas, a priori, poser pour principe que ledéclin relatif des crédits agricoles et ruraux est une mau-vaise chose, d’autant que le volume des prêts destinés auxfonds sociaux, aux infrastructures rurales, à la santé et àl’éducation est solide. Toutefois, étant donné que lamajorité des plus démunis continueront à vivre en zonerurale pendant une bonne partie du XXIe siècle et quel’agriculture représente une part importante du PIB despays pauvres, l’absence de consensus sur les stratégies dedéveloppement rural au sein de la communauté du déve-loppement et la place réduite qu’occupe l’agriculturedans les programmes d’aide sont sources d’inquiétude.Un regard d’attention est nécessaire de la part de la com-munauté internationale du développement, le rôle del’IDA étant défini en coordination avec les autres acteurs.

En revanche, l’effort de stabilisation de la situationmacroéconomique ayant commencé à porter ses fruitsdans les années 90, l’IDA a développé ses activités enfaveur du développement du secteur privé, enregistrantde bons résultats dans un certain nombre de branches.Mais les SAP ont toujours tendance à ne pas comporterde stratégie bien définie pour le développement du sec-teur privé, ce qui tient en partie aux différences de pers-pective entre l’IDA et ses emprunteurs et à la difficulté

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

12

Page 13: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

persistante de relier les activités de l’IDA, de la SFI et del’AMGI en un tout cohérent. Au cours des dernièresannées, l’IDA a tissé des relations de travail plus étroitesavec la SFI. Il n’en reste pas moins qu’on pourrait bienmieux tirer parti des synergies et procéder de façon sélec-tive en définissant plus précisément le rôle de l’IDA dansl’amélioration du cadre de politique générale des pays,les liens privilégiés de la SFI avec les sociétés privées et lerôle moteur de l’AMGI dans l’investissement étranger ;en redistribuant les activités entre les institutions ; et enabandonnant les actions mieux conduites par d’autresintervenants. Bien que la dernière évaluation rétrospec-tive des SAP de la Banque n’ait pas traité du développe-ment du secteur privé, le rapport de 2000 indique quel’intervention de plus en plus précoce de la SFI et del’AMGI dans la préparation des SAP a eu pour effet d’a-méliorer les programmes dans ce domaine. Il proposedonc d’intégrer plus étroitement les SAP et les pro-grammes de travail dans un certain nombre de pays.

Si de nombreux projets de l’IDA enregistrent desrésultats concluants, un certain nombre d’évaluations del’aide fournie aux pays notent assez médiocrement l’effi-cacité du travail de l’Association à l’appui du développe-ment du secteur privé et soulignent la nécessité demettre davantage l’accent sur le climat d’investissement.Ces évaluations signalent également des faiblesses dans lesoutien accordé aux petites et moyennes entreprises et aucrédit rural, deux domaines où des changements sontintervenus et dans lesquels de nouvelles stratégies ont étémises au point pour développer et renforcer l’action del’IDA. Le manque d’attention prêtée à l’environnementinstitutionnel et au cadre de politique générale pour lesopérations de privatisation a fait que les gains d’efficacitéont eu des effets positifs assez mal partagés, même si,dans le droit fil des engagements d’IDA 12, l’accent estaujourd’hui davantage mis sur la protection sociale et lesquestions environnementales. Plus récents, les efforts ten-dant à accroître le rôle du secteur privé dans la fournitured’infrastructures semblent prometteurs.

Le cadre stratégique en préparation pour le dévelop-pement du secteur privé devrait exposer explicitement ladéfinition et la raison d’être d’une division claire du tra-vail et d’une plus grande sélectivité au sein du Groupe dela Banque mondiale et vis-à-vis des autres intervenants.Il faudrait aussi qu’il indique les moyens d’améliorerl’aide fournie par l’IDA à l’appui du cadre de politiquegénérale et de l’environnement réglementaire pour les

investissements privés, la mise en place de bases institu-tionnelles solides pour les privatisations, l’expansion durôle du secteur privé dans la fourniture d’infrastructureset de services sociaux, et l’impact redistributif global desactivités de développement du secteur privé.

Rôle stratégique de l’IDA. Dans l’action que l’IDAmène pour promouvoir une croissance largement répartieet faire reculer la pauvreté, l’avantage comparatif del’Association est de nature stratégique — non seulementà travers ses crédits destinés à des programmes d’ajuste-ment et à des projets clés à l’appui d’une croissance lar-gement répartie, mais aussi à travers son aide à la re-cherche et au travail d’analyse nécessaires pour définir lesinterventions qui permettront aux pauvres de profiter desprogrès réalisés. Lancés après la négociation de l’IDA 12et basés sur les principes du CDI, les Documents de stra-tégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) repré-sentent une avancée majeure en ce sens. Ils constituentun nouveau trait d’union entre l’analyse des politiques, ladéfinition par les pays des actions à mener, la sélectiondes programmes, le rôle des différents partenaires et lesuivi des opérations. De ce point de vue, il faudrait quel’IDA contribue davantage au renforcement de la capacitédes emprunteurs à suivre les programmes, analyser lesrésultats, améliorer la performance des programmes etéclairer un large débat public. En outre, la direction sepenche actuellement sur la façon de mieux tirer parti desDocuments de stratégie sectorielle et thématique (SSP)pour définir les déficits de savoir et les déficiences straté-giques, avec une focalisation accrue sur la lutte contre lapauvreté, et en faire des guides permettant de déterminerles activités les plus judicieuses pour le Groupe de laBanque mondiale.

Prise en compte de la parité des sexes, de l’environ-nement et de la gouvernanceLes engagements pris au titre d’IDA 10-12, qui condui-saient à intégrer la parité des sexes, la viabilité écologiqueet la bonne gestion des affaires publiques aux programmesd’aide de l’IDA, présentaient un grand intérêt, mais lesprogrès en la matière se sont heurtés à un manque deconsensus, tant au sein de l’IDA qu’entre les paysmembres, sur le degré de priorité à accorder à ces questionset sur le rôle que l’Association devait jouer pour traduirecette dimension dans les faits. Sur chacune de ces ques-tions, la contribution de l’IDA a été importante, mais lesrésultats sont restés modestes par rapport aux engagements.

Résumé

13

Page 14: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

La prise en compte de la parité des sexes et de l’en-vironnement progresse lentement. L’aide assurée parl’IDA pour honorer son engagement à réduire les dispari-tés entre les sexes dans les domaines de la santé et de l’é-ducation est jugée satisfaisante, en partie du fait de lalarge adhésion des pays à l’action menée et de la bonnequalité des partenariats avec les autres intervenants, maisaussi en raison des bases solides fournies par un travaild’analyse rigoureux. Dans les pays où les disparités entreles sexes sont profondes, l’IDA a intégré cette dimensiondans la quasi-totalité de ses projets éducatifs, contribuantainsi à une évolution positive de la scolarisation desfilles. Les interventions de l’Association ont égalementaidé à améliorer la protection de la santé maternelle.L’IDA n’a toutefois pas réussi à promouvoir aussi effica-cement la participation des femmes à la vie économiqueni le cadre institutionnel que les emprunteurs doiventmettre en place pour encourager l’égalité des sexes. Cesaspects ont réduit l’efficacité de l’aide et ont débouchésur des résultats décevants dans certains pays.

Les interventions de l’IDA pour honorer ses engage-ments sur le plan environnemental ont aussi été partielle-ment couronnées de succès. À la fin d’IDA 11, presquetous les pays emprunteurs de l’Association avaient adoptéun plan national d’action environnementale. Ces planssont toutefois de qualité inégale et sont pris en comptede façon très hétérogène dans les SAP. Pour remédier àcette situation dans les pays où l’environnement a uncaractère prioritaire, l’examen des SAP de la Banque pourl’année 2000 reprend des recommandations formuléesdans des évaluations de l’OED, des audits externes et desautoévaluations afin d’indiquer le chemin à suivre pourmieux tenir compte de l’environnement dans le travailéconomique et sectoriel, de renforcer les liens entre lesaspects environnementaux et les moyens de lutte contrela pauvreté, et de prendre davantage en compte les ten-dances et les indicateurs environnementaux dans le diag-nostic des enjeux du développement réalisé dans le cadredes SAP. Ces étapes, indispensables pour que la dimen-sion environnementale devienne partie intégrante desactivités de l’IDA, ne constituent néanmoins qu’unpréalable.

Si le volume de prêt consacré à l’environnement n’apas beaucoup évolué depuis IDA 9, le nombre de voletsenvironnementaux dans les projets se déroulant dans dessecteurs clés a augmenté. Cette aide a aidé à sensibiliserle public et les autorités aux questions environnementales

et a contribué, par exemple, à un renversement de la ten-dance à la dégradation des sols, à un accroissement desrevenus tirés des terres arides et à un renforcement descapacités dans le domaine de l’environnement. L’IDAs’est en outre efforcée d’aider les pays à améliorer leursétudes d’impact sur l’environnement. Toutefois, unemauvaise application des politiques de sauvegarde del’environnement dans quelques projets phares a conduit àrenforcer le processus d’évaluation environnementale. Audemeurant, quel que soit le secteur, il reste que les pro-jets doivent être conçus de façon à préserver la qualité del’environnement et être écologiquement viables. Les poli-tiques de sauvegarde et d’atténuation ne sont qu’un pis-aller ; elles ne peuvent constituer la ligne de force de lastratégie visant à garantir la viabilité écologique des pro-jets. Il incombe toutefois encore à l’IDA d’indiquer lesprincipes à appliquer pour définir, promouvoir, suivre etévaluer ce grand objectif de prise en compte systématiquede la dimension environnementale dans ses activités.

La possibilité d’emprunter à l’IDA pour financer desprojets dans les domaines de la parité des sexes et de l’en-vironnement n’a guère suscité l’intérêt des pays, qui, ilest vrai, peuvent trouver des financements à titre gra-cieux auprès d’autres sources. Cela n’a pas facilité leschoses. Mais l’IDA n’est pas non plus clairement comp-table de l’action qu’elle doit mener pour intégrer cesdeux dimensions à ses activités. Dans ces deux domaines,il faut immédiatement privilégier le renforcement desinstitutions et des politiques des emprunteurs. En s’ap-puyant sur des diagnostics approfondis, l’IDA doit égale-ment prendre mieux en compte les aspects liés à la paritédes sexes et à l’environnement dans les SAP, et faire uneplace plus large à ces diagnostics dans les études écono-miques et sociales qu’elle réalise pour la préparation deses projets, surtout là où les disparités entre les sexes sontmarquées et où les menaces sur l’environnement sontsérieuses. Il convient également de définir le champ exactde la politique d’intégration de la parité des sexes et del’environnement dans les activités de la Banque, de ren-forcer la gestion des questions relatives à ces deux do-maines et de mettre en place les mécanismes qui permet-tront un suivi et une évaluation périodiques des progrèsréalisés à l’échelle de l’ensemble de l’IDA. Les nouvellesstratégies que la Banque est en train de définir pour ser-vir de cadre aux activités consacrées à la parité des sexeset à l’environnement fournissent l’occasion de se saisir deces dossiers.

14

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

Page 15: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

La gouvernance, une dimension clé. Bien que large-ment absente en 1990 de la stratégie de lutte contre lapauvreté de la Banque, la bonne gestion des affairespubliques a été reconnue pendant IDA 10-12 comme unfacteur influant de façon déterminante sur tous les autresdomaines prioritaires des programmes. L’Association atardé à honorer les engagements pris pour IDA 10 sur leplan de la gouvernance. Mais au cours des quatre derniè-res années, elle a donné la priorité aux réformes du sec-teur public dans les SAP et s’est ouvertement attaquée auproblème de la corruption. Pour être mieux à mêmed’exécuter un plus grand nombre d’opérations, elle a ren-forcé son personnel, son travail d’analyse et ses activitésde conseil. Le dialogue avec les pays et les rapports surles questions de gouvernance se sont développés. Enfin,les opérations de prêt et les examens des dépensespubliques portent de plus en plus souvent sur des aspectsliés au développement institutionnel, et on s’intéressedavantage aux grands problèmes de gestion des dépensespubliques — même si le renforcement des capacitésqu’impose l’application de méthodes efficaces et fiablesdemeure une entreprise difficile.

Mais il existe des lacunes. La question de la gouver-nance n’est pas traitée de façon uniforme dans tous lespays, et les organismes intervenants doivent mieux coor-donner leur action afin de tirer parti de leurs avantagescomparatifs pour couvrir adéquatement l’ensemble de cevaste domaine. Une aide supplémentaire s’impose, parexemple pour renforcer l’état de droit, qui est indispensa-ble pour créer un environnement favorable à l’investisse-ment et pour réduire l’insécurité, sujet de préoccupationimportant pour les pauvres. L’IDA n’intervient actuelle-ment en ce sens que dans une poignée de pays et ne pos-sède pas les atouts nécessaires pour se charger de tous lesaspects des réformes judiciaires et juridiques (y comprisl’application des lois). Le renforcement de la nécessité dejustifier de l’emploi des fonds publics dans les paysemprunteurs, un domaine jusqu’ici négligé, est un aspectqui a pris de l’importance mais qui demande encore uneffort bien plus important, axé sur le renforcement descapacités au niveau des pays. De même, il est aujourd’huitenu compte de la gouvernance pour déterminer lesniveaux de prêt dans le cadre des SAP et un « ajustement» peut être appliqué en conséquence, bien que cette for-mule doive être repensée pour assurer un traitement plusefficace de la performance en matière de gestionpublique.

LES MÉTHODES

Ayant recentré sa politique de développement, l’IDA aégalement été l’un des précurseurs du changement sur lefront de l’aide. Les rapports sur la reconstitution des res-sources de l’Association mettent l’accent sur la nécessitéd’une plus grande sélectivité dans l’utilisation de l’aide etd’une amélioration des partenariats au moyen d’une par-ticipation renforcée et d’une meilleure coordination desinterventions à l’appui des propres programmes de déve-loppement des pays.

Dans la logique des engagements pris lors des recons-titutions de ressources, le programme de réformes est axésur un renforcement de quatre des grandes méthodes detravail de l’IDA : promotion du rôle des SAP pour déter-miner les priorités des programmes, amélioration dumécanisme d’allocation des ressources selon des critèresde performance pour établir un lien plus étroit entre lesrésultats obtenus par le pays et les financements accordés,accroissement de la participation des parties prenantesaux projets et programmes, et renforcement de la coordi-nation de l’aide entre les bailleurs de fonds. Le lancementdes Documents de stratégie pour la réduction de la pauv-reté a donné une forte impulsion à ces réformes. Maisl’IDA et ses partenaires doivent encore accomplir un tra-vail considérable pour cultiver et institutionnaliser desformes de coopération plus efficaces.

Améliorer la sélectivité appliquée aux programmeset aux paysPromotion du rôle des SAP. Le pays est devenu le véri-table étalon pour mettre sur pied et évaluer l’aide del’IDA. Et la SAP — tant comme document que commeméthode — est devenue le principal instrument de pro-grammation-planification de cette reconversion. Lesautoévaluations auxquelles elle donne lieu se sont beau-coup améliorées ces dernières années. Soutenus par desdiagnostics plus approfondis et préparés de façon plusparticipative, les SAP ont renforcé la pertinence des pro-grammes, l’adhésion des pays aux activités menées et lacoordination des aides fournies. La rétrospective des SAPde la Banque pour l’année 1998 a toutefois montré qu’audébut d’IDA 12, moins de 40 % des SAP appliquaient leprincipe de sélectivité aux domaines d’activité critiqueset une proportion encore moindre établissait un lienentre la stratégie de l’IDA et ses avantages comparatifs,les activités de l’Association n’étant hiérarchisées ni par

Résumé

15

Page 16: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

instrument d’intervention ni de façon intra ou intersecto-rielle. Les gouvernements membres et la direction prê-tant de plus en plus attention à cette question, un légermieux a été enregistré dans les SAP de l’exercice 00,mais les progrès demeurent inégaux. Le lancement desDSRP aura pour effet de modifier une nouvelle fois lerôle des SAP. Ainsi que l’a précisé la direction, les SAPseront en principe basées sur les DSRP à partir de juil-let 2002, bien que conservant leur fonction de plansd’activité pour le Groupe de la Banque mondiale. Laquestion de la sélectivité à appliquer aux programmesn’en sera pas pour autant résolue. Il faudra égalementharmoniser les critères applicables à l’évaluation de laqualité des DSRP, au seuil de déclenchement des activi-tés de prêt dans le cadre des SAP et aux mécanismes d’al-location des ressources au vu de la performance.

Renforcement du mécanisme d’allocation des res-sources selon des critères de performance. Principalinstrument d’application du principe de sélectivité auniveau des pays, ce mécanisme permet aujourd’hui, mieuxqu’au début d’IDA 10, de diriger les crédits vers les paysayant obtenu de bons résultats. Cela tient à une meilleureconnaissance des causes de la croissance et du recul de lapauvreté ainsi qu’à l’application de différentes recomman-dations formulées lors des reconstitutions de ressources,notamment celles appelant à tenir davantage compte de lagouvernance, de la viabilité écologique et des dépensesnon liées au développement dans l’évaluation de la perfor-mance de pays. Rares sont toutefois ceux qui obtiennentdes résultats exceptionnels (la plupart sont des économiesde taille modeste), et la majorité des ressources prêtées parl’IDA vont de ce fait à des pays obtenant des notes inter-médiaires. La conception et l’application de ce mécanismed’allocation des ressources présentent toutefois encorequelques faiblesses sur deux grands points : l’équité detraitement entre tous les pays et la solidité des liens exis-tant entre les critères d’évaluation de la performance et lapoursuite du recul de la pauvreté. On pourrait remédier àcette situation en repensant la formule actuelle de la« décote pour mauvaise gouvernance » (qui n’a pas permisde repérer certains emprunteurs connaissant de graves pro-blèmes en la matière), en adaptant mieux les critères d’é-valuation et en développant la transparence et le dialogueavec les partenaires.Bâtir des partenariats plus efficacesDe mesures ponctuelles à un mécanisme structuré decoordination de l’aide. Sans une meilleure coordination

de l’aide, il sera difficile d’atteindre les objectifs que lesrapports de reconstitution des ressources fixent à l’IDAen matière de programmes et de méthodes. Pendant lapériode couverte par IDA 10-12, on n’a cessé de se limi-ter aux modalités de la coordination de l’action desbailleurs de fonds pour s’intéresser à la façon d’améliorerla gestion de l’aide, si possible en faisant jouer un rôlemoteur aux pays bénéficiaires, et en s’assurant que lesprestations offertes viendraient à l’appui de solides poli-tiques et programmes conçus par les gouvernements.Cette évolution trouve son origine dans une série derecommandations ayant conduit à celles adoptées lorsd’IDA 12, qui mettaient l’accent sur des partenariatspilotés par les pays et fixaient l’adhésion des bénéficiaireset la coordination de l’aide comme objectifs. Mais lesprogrès restent limités et le manque de coordination desprogrammes d’aide continue à faire peser une lourdecharge sur les pays bénéficiaires et à limiter l’impact desactions menées.

Si l’amélioration a été faible pendant IDA 10-11,l’Association a redoublé d’efforts au cours des trois der-nières années. En nommant sur place un plus grandnombre de directeurs responsables des opérations dans lesdifférents pays, l’IDA a renforcé la coordination de l’aidesur le terrain. De plus, l’Association a davantage cherchéà harmoniser les procédures de passation des marchés etles mécanismes d’évaluation des banques multinationalesde développement. La tendance est à des dispositifs decoordination pilotés par les pays. L’IDA participe davan-tage aux interventions sectorielles, un mécanisme d’aidequi fait intervenir le gouvernement bénéficiaire pour laconception de la stratégie, un accord de cadrage à moyenterme des dépenses publiques, une aide extérieure fourniedans le cadre de cette stratégie et des méthodes et desindicateurs, arrêtés de gré à gré, pour suivre les progrèssur le terrain. Ces interventions à l’échelle de l’ensembled’un secteur fournissent l’un des rares exemples de méca-nismes structurés de coordination, axés à la fois sur laconception et l’exécution des activités à réaliser. En tantque telle, cette formule devrait former la clé de voûte duCDI et des DSRP, les deux dispositifs récemment lancés.Globalement, le recentrage sur l’adhésion des pays et lespartenariats est clair. Pour consolider et institutionnaliserce recentrage, il faudra toutefois aller bien plus loin dansl’abandon des mesures ponctuelles au profit d’un méca-nisme structuré au niveau des pays. Au niveau institu-tionnel, il faudra que l’IDA et les autres organismes

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

16

Page 17: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

d’aide montrent une plus grande détermination pourchanger des habitudes bien ancrées.

Au-delà de la participation aux projets. Le passageà des partenariats plus efficaces se caractérise aussi parune participation accrue du gouvernement des paysemprunteurs, de la société civile et du secteur privé à laconception, à l’exécution et au suivi des programmes del’IDA. Le pourcentage des projets de l’IDA comportantau moins une certaine participation des principales par-ties prenantes a presque doublé entre 1994 et 2000,année où il s’est établi à 83 % de l’ensemble des opéra-tions de l’Association. Les évaluations de la pauvreté etles examens des dépenses publiques font depuis peudavantage appel à la participation, bien que les clientsestiment toujours que les actions de renforcement descapacités locales sont insuffisantes. La participation desintéressés à la préparation des SAP s’est égalementaccrue mais, à l’exception d’un petit nombre de cas, sonimpact sur la conception des stratégies n’est pas claire-ment établi. En outre, depuis que la participation ne selimite plus aux projets mais porte aussi sur le travailanalytique et la préparation des stratégies, les questionsde représentation, d’approche et de coûts se posent avecplus d’acuité.

LES RÉSULTATS

Aspects institutionnelsDepuis le début d’IDA 10, les changements se sont accé-lérés au sein de l’Association. Les actions menées sontaujourd’hui mieux adaptées aux besoins des pays, la réac-tivité est meilleure et quelque 24 directeurs des opéra-tions pour les pays sont aujourd’hui sur le terrain. L’IDAa lancé des instruments de prêts novateurs pour se doterd’une plus grande souplesse d’intervention et avoir plusd’impact sur le développement institutionnel. La perfor-mance des projets s’est régulièrement améliorée. Lesrésultats des projets achevés sont aujourd’hui jugés satis-faisants dans 70 % des cas, un chiffre qui s’est rapprochéde celui de la BIRD. L’impact sur le développementinstitutionnel et la viabilité à long terme des projets del’IDA se sont aussi améliorés, même si le niveau dedépart était particulièrement bas. En revanche, le travaildoit se poursuivre sur les questions relatives au respectdes politiques, au choix des instruments d’intervention,au suivi des programmes et au couplage des prioritésavec les ressources.

Respect des politiques applicables : responsabilitéde l’IDA. Le cadre d’action de l’IDA reste en prise di-recte sur l’actualité. Mais une clarification des fondements,de l’objet et du champ d’application de la politique del’Association est nécessaire dans certains domaines essen-tiels, tels que le développement du secteur privé, la pari-té des sexes et l’environnement. La direction de l’IDA arécemment donné suite à des investigations du Paneld’inspection en affectant davantage de ressources auxactivités d’assurance de la qualité et de suivi du respectdes politiques de sauvegarde. Mais il reste quelques pro-grès à accomplir sur le plan de l’attribution des responsa-bilités, de la formation interne et du redéploiement desmécanismes d’incitation du personnel. La périodicité desopérations de suivi et d’évaluation doit aussi être renfor-cée au niveau de l’institution, des pays et des projets. Cesaspects montrent qu’il importe de rééquilibrer la matriceen faveur de la conduite des grandes actions prioritaires,de promouvoir le rôle des stratégies sectorielles dans ladéfinition des objectifs des programmes, de préciser lerôle de l’IDA pour les atteindre et de contribuer au ren-forcement des stratégies de mise en oeuvre.

Investir dans le travail d’analyse et le renforcementdes capacités. En élargissant la gamme de ses instru-ments de prêt, l’IDA a gagné en souplesse d’interventionet en capacité d’adaptation. Tant les crédits évolutifs queles nouvelles formes de prêt à l’ajustement aident l’IDA àsoutenir les réformes institutionnelles et à adapter cesinterventions à la situation des pays. Mais pour encoreaméliorer les résultats des programmes, il faudra notam-ment que l’IDA veille à la haute qualité et au caractèrevraiment approprié de son travail d’analyse et développeles volets « renforcement des capacités » de son aide.

Répartition des ressources. Le souci de faire cor-respondre les ressources aux priorités recoupe tous lesaspects. Trois grandes dimensions existent à cette ques-tion. L’existence de ressources budgétaires pour financerles opérations de prêt prioritaires et les services hors prêtsau bénéfice des pays est la première. Tant les études defond utilisées pour la préparation du présent rapport queles documents stratégiques d’orientation de la Banque etles projets de budget connexes montrent que les ressourcesadministratives destinées aux prêts et aux analyseséconomiques et sociales (ESW) ont diminué pendant lapériode couverte. Ensuite, bien que la Banque ait pourmandat de faire reculer la pauvreté, le niveau de pauvretédes pays et leurs performances en la matière n’ont que

Résumé

17

Page 18: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

relativement peu influé sur les dotations budgétaires qui,au niveau régional comme à celui des pays, ne font pasexpressément la distinction entre les emprunteurs del’IDA et ceux de la BIRD. Si, en application de décisionsinternes et intrarégionales, les pays plus pauvres com-mencent à avoir accès à des ressources budgétaires plusimportantes, l’impact reste faible. Ce lien avec la pauvre-té est également source de complications, les coûts defonctionnement étant différents selon les pays, parexemple. La pauvreté pourrait toutefois peser davantagesur les dotations budgétaires si l’on utilisait une métho-dologie basée sur des normes par pays, une formule quin’a que peu influé sur les décisions jusqu’ici. Enfin, lesystème de programmation et de budgétisation ne com-porte pas de mécanisme permettant de rapprocher lesengagements des dotations. C’est un problème tout par-ticulièrement pour les SAP qui, en règle générale,servent d’instrument de planification pour une périodede deux ou trois ans, mais qui sont approuvés indépen-damment des budgets annuels par pays. Dans le cyclebudgétaire de cette année, pourtant, les départementsrégionaux ne se livrent pas seulement à un chiffragedétaillé des coûts des SAP mais, pour la première fois, ilspréparent un budget triennal à horizon mobile pourréduire au minimum les variations imprévues de la dota-tion régionale. Cette évolution pourrait avoir des réper-cussions non négligeables.

Propositions récentes de la direction. La période étu-diée a été marquée par une montée en puissance louabledes autoévaluations de la direction, des transferts deconnaissances et des propositions visant à lancer les nou-velles actions décrites dans le présent rapport. S’il estencore trop tôt pour juger de l’efficacité de beaucoup deces initiatives, celles-ci sont en rapport direct avec le rôleévolutif de l’IDA. Dans la préparation du budget de cetteannée, la direction a en outre présenté de nouvelles propo-sitions dont plusieurs cadrent parfaitement avec les princi-pales recommandations et conclusions de la présente éva-luation. Il s’agit des mesures suivantes : 1) création d’uncomité de direction, principalement chargé d’harmoniserles stratégies institutionnelles, d’assurer la sélectivité surle plan interne et de gérer les situations d’incompatibilitéentre les priorités de l’institution et les programmes pourles pays ; 2) poursuite de la mise au point du cadre d’éta-blissement des priorités institutionnelles et définition descritères de sélection applicables ; 3) mise en place d’unsystème plus rigoureux de suivi et de gestion des services

hors prêts ; 4) adoption d’une réforme du cycle budgé-taire, comme indiqué plus haut, permettant le finance-ment complet des SAP au moyen d’un plan et d’un bud-get à horizon mobile sur trois ans à partir de l’exercice 02; et 5) poursuite de la promotion de la décentralisation etdu rééquilibrage de la matrice de gestion, par unemeilleure définition des responsabilités notamment.

L’IDA aurait-elle pu obtenir de meilleurs résultats ?En s’employant à redéfinir sa mission, en se mettantdavantage à l’écoute de ses partenaires pour participerplus étroitement à leur action et en redéployant son per-sonnel sur le terrain, ses programmes dans les pays et sesinstruments de prêt, l’IDA a su apporter des modifica-tions qui ont beaucoup aidé à rendre le développementplus efficace. Le lancement récent des CDI/DSRP ouvredes perspectives qui laissent bien augurer de la poursuitede l’amélioration du déroulement des programmes et deleurs résultats. De ce fait, à mi-chemin d’IDA 12, leprogramme de l’Association est très différent de celui del’exercice 94, au début d’IDA 10. La performance du por-tefeuille de l’IDA n’a cessé de s’améliorer, tout comme sacontribution à l’efficacité future du développement.

Toutefois, l’action menée aurait probablement euplus d’impact si, au milieu des années 90, l’IDA s’étaitplus rapidement préoccupée des faiblesses institution-nelles et des problèmes de gouvernance qui faisaientobstacle au développement des emprunteurs, et si sontravail d’analyse et son dialogue avec les pays avaientdavantage porté sur les moyens de mieux stimuler ledéveloppement des zones rurales et du secteur privé, etde créer des opportunités économiques pour les femmes,un ensemble de mesures nécessaires pour promouvoirune croissance largement répartie, qui profite aux plusdémunis, et favoriser un recul de la pauvreté. De même,l’impact aurait probablement été plus important sil’IDA avait utilisé ses ressources de façon plus sélectivenon seulement au niveau des pays, en fonction d’unevolonté clairement établie de faire reculer la pauvreté,mais aussi au niveau de ses programmes et de ses instru-ments d’intervention, sur la base de diagnostics plusprécis de la situation propre aux différents pays et de sesavantages comparatifs dans ce contexte. Enfin, l’IDAaurait été encore plus efficace si elle avait trouvé lemoyen de mieux contribuer au renforcement des capaci-tés de ses pays emprunteurs, mis sur pied les indicateurset les mécanismes de suivi nécessaires pour privilégier

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

18

Page 19: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

davantage les résultats, et mené beaucoup plus active-ment avec ses partenaires, une action de coordination auniveau national pour soutenir des programmes pilotéspar les pays. Ces questions ont déjà été décrites dans denombreuses études de l’OED et ont été largement prisesen compte par la direction dans le cadre de divers rap-ports d’autoévaluation et des différentes mesures envisa-gées pour l’avenir. Toute la question est aujourd’huid’affecter des ressources au financement des réponses quiseront apportées dans le contexte du CDI et des DSRP,selon une formule qui permettra de renforcer l’aide del’IDA et de dégager les priorités voulues.

L’avenirLa période étudiée a été une période de mutations pro-fondes — dans les pays emprunteurs, à l’IDA et dans lesystème mis en place pour le développement. Le cadredirectif de l’IDA 10-12 a encouragé l’Association à évo-luer dans un sens utile à ses emprunteurs, et il reste lar-gement valide pour l’avenir. Mais l’IDA et ses parte-naires en sont encore au stade de la mise en pratique deséléments essentiels de ce cadre, que viennent conforterles initiatives nouvelles adoptées durant l’IDA 12. Cequ’il faut désormais, c’est intensifier et amplifier lesprogrès accomplis grâce au cadre directif existant :

� en mettant l’accent sur la mise en oeuvre� en alignant correctement les ressources sur les

priorités stratégiques� en consolidant les mandats de l’IDA.

Pour cela, l’IDA doit continuer d’adapter son action, tantau niveau des pays qu’au niveau mondial, dans les limitesfixées par les ressources dont elle dispose pour ses servicesde prêt et hors-prêt. Elle doit se concentrer davantage surles domaines où elle dispose d’un avantage comparatif— qui, pour l’essentiel, se situe au niveau stratégique del’aide à apporter aux réformes macroéconomiques, secto-rielles et de l’État — et sur le renforcement des capacités.Dans le même temps, l’Association doit jouer un rôle plusactif au niveau mondial pour favoriser l’harmonisation etla coordination de l’aide extérieure indispensables à laréalisation de plus grandes avancées en matière de réduc-tion de la pauvreté, objectif primordial de l’institution.

Les mesures à prendreL’IDA pourra prendre plusieurs mesures pour capitalisersur les progrès accomplis au cours des sept dernières

années en matière d’efficacité de son impact sur le déve-loppement aux deux niveaux auxquels elle intervient :

� Faire preuve de davantage de sélectivité.L’IDA doit encore être plus sélective dans le choixdes pays où intervenir, ainsi qu’en matière de pro-grammes et de priorités institutionnelles. Pourcela, il lui faut continuer d’améliorer son systèmed’allocation des ressources selon des critères deperformance, et faire en sorte que le DSRP, la stra-tégie d’aide-pays et le système d’allocation des res-sources soient cohérents entre eux. Il y a aussi dece fait lieu de renforcer les stratégies sectorielles etde mieux les intégrer aux SAP, dans le respect desstratégies de lutte contre la pauvreté adoptées parles pays, pour définir les domaines où l’IDA doitêtre prête à prendre l’initiative de la coordinationavec les autres bailleurs de fonds, ou à y participer.L’IDA doit aussi préciser ses priorités et ses objec-tifs selon les secteurs et les thèmes d’action, pourdéfinir plus précisément ce qu’elle peut (et ne peutpas) s’engager à accomplir. L’IDA ne peut pas,toutefois, faire ces choix efficacement sans tenircompte des décisions stratégiques des autres orga-nismes. Fixer des objectifs quantitatifs de prêt parsecteur, instrument de prêt, ou groupe de pays va,dans les faits, à l’encontre d’une plus grande sélec-tivité au niveau des programmes et des pays.

� Faire une place privilégiée à la gouvernance etau renforcement des capacités. Le présent exa-men souligne à tous égards le rôle central de lagouvernance et du renforcement des capacités dusecteur public si l’on veut encourager les gouver-nements emprunteurs à assurer la prestation desbiens et services publics de manière plus efficace,et à faire preuve de davantage de transparence et àrendre des comptes à leur population. Pour pro-mouvoir une administration publique plus efficaceet une meilleure exécution des programmes, l’aidede l’IDA sous toutes ses formes — travaux d’ana-lyse, conception et supervision des opérations,suivi des résultats — doit avoir une dimension derenforcement des capacités. Pour cela, il se peutque l’Association doive elle-même accorder davan-tage de dons, et/ ou collaborer de manière plus for-melle avec les organismes accordant des dons àl’appui du renforcement des capacités dans les pays

Résumé

19

Page 20: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

emprunteurs. Le programme décrit dans les rap-ports afférents aux reconstitutions 10-12 des res-sources de l’IDA demeure pertinent, mais l’expé-rience récente indique que l’IDA, ses emprunteurset ses autres partenaires pour le développementdoivent s’engager spécifiquement à renforcer lagestion nationale des dépenses publiques et laresponsabilité financière des pays. L’IDA doitappuyer l’adoption de plans nationaux de mise enplace de systèmes de responsabilité financièrepublique solides, assortis de calendriers, et subor-donner ses prêts futurs à des engagements de sesemprunteurs à cet égard.

� Conclure de véritables partenariats pour ledéveloppement. L’IDA doit s’employer, auniveau des pays et au niveau mondial, à mettre enplace une nouvelle « architecture » du développe-ment, consistant notamment à substituer à la coor-dination ponctuelle de l’aide des mécanismesstructurés. Le DSRP, en tant qu’il concrétise lesprincipes du Cadre de développement intégré,ouvre une voie qui pourrait être fructueuse. Lamise en œuvre de cette initiative est une prioritépour l’IDA 12 et au-delà. Dans ce contexte, appli-quer plus énergiquement et plus largement desprogrammes d’échelle sectorielle doit être unepriorité au niveau des pays, compte tenu de cequ’on a appris récemment sur la manière de mettreces approches efficaces, axées sur l’obtention derésultats faisant l’objet d’une coordination entrebailleurs de fonds, au service de programmes pilo-tés par les pays. Au niveau mondial, il appartientaux bailleurs de fonds à l’IDA de demander auprésident de la Banque d’inviter les responsablesdes organismes d’aide au développement bilatérauxet multilatéraux à harmoniser davantage les pra-tiques d’aide, dans des délais déterminés. Il s’agirad’aller au-delà des questions de procédures pourtraiter des problèmes stratégiques de sélectivitétant au niveau des programmes qu’à celui despays. L’IDA ne peut ni ne doit prendre la direc-tion de tous les efforts de coordination de l’aide,mais elle peut ajuster encore davantage ses mé-thodes et encourager d’autres à faire de même pourinstaurer la coordination beaucoup plus étroite quipermettra d’abaisser les coûts de transaction élevésqu’occasionne aujourd’hui la prestation de l’aide.

� Préciser les objectifs et les politiques. L’IDAdoit expliciter ce que signifie la « priorité à laréduction de la pauvreté » et préciser ses objectifsde programmes et ses politiques au regard de cetobjectif suprême. Le bilan des sept dernièresannées indique qu’il faut absolument, dans unpremier temps, faire en sorte d’instaurer plus ra-pidement une croissance largement répartie etd’activer les réformes de la gestion des affairespubliques si l’on veut parvenir à faire reculer lapauvreté. Ce bilan prouve aussi la nécessité de lierles objectifs et les politiques opérationnellesconcernant les thèmes transsectoriels que sont laparité entre les sexes, l’environnement et le déve-loppement du secteur privé directement à la luttecontre la pauvreté, et de préciser la politique deprise en compte de l’environnement et des rela-tions hommes/femmes dans toutes les activités del’Association.

� Mieux aligner les ressources sur les prioritésprogrammatiques. Pour tirer la leçon des septdernières années, il est essentiel de mieux répartirles ressources en fonction des engagements del’IDA, surtout dans le cadre du processus budgé-taire et afin de financer les SAP dans leur intégra-lité. La prise en compte de la pauvreté a joué unrôle relativement mineur dans les dotations budgé-taires, mais l’application d’une méthodologie baséesur des normes par pays pourrait changer cela. Lesefforts déployés pour chiffrer les SAP de manièreplus réaliste doivent aller de pair avec un processusqui garantisse que les stratégies d’aide-paysapprouvées par le Conseil seront financées à 100 %.Par ailleurs, il faut encore trouver des moyens definancer un volume approprié d’études nécessairesà l’exercice de la mission de l’IDA et d’analyseséconomiques et sectorielles propres à chaque pro-gramme, et de faire davantage pour renforcer lescapacités.

La procédure de reconstitution des ressources de l’IDALes conclusions du présent examen indiquent qu’il seraitutile de procéder à un ajustement de détail de laprocédure de reconstitution des ressources de l’IDA.Cette procédure offre une occasion précieuse de débattre,au plan mondial, de l’expérience et des axes futurs del’aide internationale au développement et de lever des

La contribution de l’IDA au partenariat contre la pauvreté

20

Page 21: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

fonds pour financer des objectifs cruciaux. Telle quelle,elle ne permet pas de le faire véritablement.

Bien que conformes à l’évolution du consensus de lacommunauté internationale du développement, les engage-ments afférents aux reconstitutions sont à la fois tropdéterminés et excessifs (par exemple, en ce sens qu’ilsspécifient la part des prêts allouée aux différents secteurset pays, et au nombre et au détail des recommandations).Ils se sont parfois avérés irréalistes quant à ce que l’IDAet ses emprunteurs peuvent raisonnablement accompliren trois ans, en mettant davantage l’accent sur lesapports que sur les résultats, sans prendre en compte lesressources budgétaires. Surtout, la procédure de reconsti-tution ne tient aucun compte des partenaires pour ledéveloppement (emprunteurs et autres organismesd’aide), ce qui nuit à la fixation de priorités et à l’exploi-tation de l’avantage comparatif de l’IDA. Trois aménage-ments pourraient améliorer la procédure, et donc l’im-pact des engagements à venir.

Élaboration d’une perspective à plus long terme, axéesur les résultats. Dans le cadre des négociations pour laTreizième reconstitution des ressources de l’IDA, il fau-dra demander à la direction, en consultation avec lesemprunteurs, de doter l’IDA d’une perspective à pluslong terme, en précisant ce que signifie la priorité accor-dée par l’IDA à la pauvreté, en définissant des moyens derépartir les ressources de l’Association, et en tirant partidu rôle mondial imparti à l’IDA pour compléter sonaction au niveau des pays.

Association des pays en développement à la détermi-nation des engagements afférents aux reconstitutions. Leprocessus bien plus transparent et consultatif prévu pour

les négociations de l’IDA 13 va bien au-delà des mesuresprises pour l’IDA 12 et devrait contribuer à la fixationd’objectifs réalisables et à une amélioration de l’exécu-tion. Au-delà des négociations, l’IDA doit envisagercomment elle pourra associer ses partenaires au suivi et àl’évaluation de la performance et des résultats de l’IDA 13.

Définition des engagements en termes d’objectifsmesurables et réalisables, chiffrés de manière réaliste.Les engagements afférents aux reconstitutions des res-sources de l’IDA ont généralement insisté sur lesapports et, trop souvent, sur des objectifs de produitsirréalistes, ne tenant pas correctement compte de lanécessité que le pays soit aux commandes si l’on veutque les efforts de réforme soient soutenus. Il vaudraitmieux que les rapports sur la reconstitution s’inté-ressent aux objectifs de développement et s’attachent àdéfinir les types d’activités prioritaires que l’IDA doitsoutenir pour contribuer à la réalisation de ces objectifs,compte tenu de son avantage comparatif et d’un chif-frage réaliste des engagements afférents à la reconstitu-tion. Par ailleurs, les rapports de reconstitution doiventconvenir d’indicateurs de performance pour l’IDA etd’une méthode de documentation du degré d’obtentiondes résultats souhaités, tout en prenant acte du fait quela mise en oeuvre des principes du Cadre de développe-ment intégré amène à s’écarter encore davantage d’unemesure directe du lien entre les activités de l’IDA etl’impact sur le développement du pays, pour adopter denouvelles modalités de suivi de l’efficacité de l’action del’IDA dans le cadre de partenariats avec d’autres partiesprenantes.

Résumé

21

Page 22: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt
Page 23: La contribution de l’IDA au partenariat contre la … · TABLE DES MATIÈRES. Au cours des sept années couvertes par cette période, ... lancement de nouveaux instruments de prêt

23

Le Département de l’évaluation des opérations (OED),service d’évaluation indépendant relevant des administra-teurs de la Banque mondiale, évalue l’impact sur le déve-loppement et le déroulement de toutes les opérations deprêt effectuées par la Banque une fois qu’elles sont ache-vées. Les résultats de ces évaluations et les recommanda-tions qui en découlent sont transmis aux administrateurset sont pris en compte dans la formulation et la mise enœuvre des nouvelles politiques et des nouveaux projets.Outre les opérations individuelles et les programmesd’aide aux pays, l’OED évalue les politiques et lesméthodes de travail de la Banque.

On peut lire le résumé des études et le texte complet desPrécis et Leçons et pratiques sur l’internet àhttp://www.worldbank.org/html/oed

Pour commander les publications de l’OEDOn peut se procurer les études relatives à l’évaluation desopérations, les documents de synthèse et tous les autresdocuments auprès de l’InfoShop de la Banque mondiale.

Les documents accompagnés d’un numéro de stock etd’un code de prix peuvent être obtenus par courrier oupar l’InfoShop, à proximité du siège de la Banque àWashington. Pour obtenir des renseignements sur tousles autres documents, contacter l’InfoShop de la Banquemondiale.

Pour plus de renseignements concernant cette étudeou d’autres rapports d’évaluation de l’OED, contacterElizabeth Campbell-Page ou le service clients de l’OED.

Département de l’évaluation des opérationsProgramme Partenariats et savoir (OEDPK)Email : [email protected] : [email protected]éléphone : 202-458-4497Fax : 202-522-3125

Pour commander les publications de la Banquemondiale Les clients vivant aux États-Unis ou dans les pays quin’ont pas de dépositaire attitré des publications de laBanque peuvent envoyer leurs commandes à l’adressesuivante :

The World BankP.O. Box 960Herndon, VA 20172-0960Fax : 703-661-1501Téléphone : 703-661-1580L’adresse de la base de données des publications de laBanque mondiale sur l’internet est la suivante :http://www.worldbank.org (choisir publications/projectinfo).Email : [email protected] : 202-522-1500Téléphone : 202-458-5454L’InfoShop ne vend pas par correspondance. Elle est sise :

701 18th Street, NWWashington, DC 20433États-Unis d’Amérique

Tous les autres clients doivent passer commande par l’in-termédiaire des dépositaires locaux.

Pour commander par courrier électroniqueSi vous avez un compte à la Banque mondiale, vouspouvez commander par courrier électronique à :[email protected]. Veuillez indiquer votre numé-ro de compte, l’adresse à laquelle doit être livrée la com-mande, l’adresse à laquelle envoyer la facture, le titre etle numéro de la commande, la quantité et le prix unitairede chaque article.

PUBLICATIONS DU DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS