CHRONIQUE

LA CROIX-ROUGE ET LES AVEUGLES

Nee sur un champ de bataille, la Croix-Rouge a peu a peu,dans son action humanitaire, gagne de nouveaux domaines :c'est ainsi qu'elle est intervenue en faveur des invalides, com-prenant d'ailleurs egalement sous ce terme ceux qui ont perdupartiellement ou totalement la vue.

Le Comite international, en particulier, qui considere commeune de ses missions principales de panser les blessures de laguerre, a deploye lors de la guerre de 1914/1918 deja, puisdurant et apres la derniere guerre mondiale, une activite impor-tante en faveur de ceux qui ont ete diminues dans leur forcephysique et morale. II a assume, en ce qui concerne la fabri-cation et l'envoi de protheses aux invalides de guerre, unetache dont certains textes recents publies dans la Revue inter-nationale ont souligne l'ampleur de me"me qu'ils ont montreegalement 1'interSt que Ton porte desormais aux problemesgeneraux de reeducation et de reclassement. Nous faisonsallusion ici tout specialement a l'article de Miss Norah Hillsur « Les invalides et leur retour au travail » que nous avonseu le privilege de reproduire dans notre numero de decembre1948 >.

Mais nous voudrions aujourd'hui, par quelques chiffres quise referent aux annees 1946 a 1951, evoquer Faction du CICRen faveur des aveugles. Action illustree d'emblee par les totauxsuivants : Durant les annees 1946-1947, la valeur des envoisfaits par le CICR s'eleve a 13.200 fr. suisses environ ; en 1948a plus de 9000 fr. ; en 1949 a plus de 40.000 fr. ; en 1950 aplus de 23.000 fr. et enfin, en 1951, a 9700 fr., total qui ne com-

1 Pp. 881-894. Voir Egalement Revue Internationale, aofit 1946,pp. 673-689; septembre 1948, pp. 610-611 ; avril et mai 1949, pp. 275-291 et pp. 343-368 ; octobre 1951, pp. 810-818.

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prend pas les frais de l'assistance medicale accordee aux aveuglesjaponais et qui s'elevait a trois millions de yens. II convientd'aj outer que des actions sont en cours et que du materielet des secours seront egalement remis a des aveugles durantl'annee 1952.

Voyons maintenant comment se decomposent ces actionssuccessives.

Chaque annee, des montres Braille ont ete achetees poure"tre remises a des aveugles en divers pays. Ainsi, par exemple,292 montres Braille representant une valeur de 6863 fr. ontete distributes, en 1947, a 288 Autrichiens et quatre Luxem-bourgeois. L'annee suivante, c'est 182 Allemands et 96 Polonaisqui se sont partages 278 montres representant une valeur de7031 fr. En 1949, 549 montres d'une valeur totale de 13.445 fr.ont ete remises a quinze Allemands (zone orientale), 90 Francaiset 444 Polonais.

En 1950 et 1951, les distributions ont atteint la valeurde 17.822 et de 5949 fr., et elles ont ete faites a des aveuglesde nationalites tres variees : La premiere annee, 405 Allemands 1,203 Autrichiens, 40 Francais, deux refugies apatrides, troisPolonais; detail emouvant, trois de ces montres etaient arepdtition car elles etaient destinees a des aveugles de guerreautrichiens amputes des mains. L'annee derniere, 149 Polo-nais, 24 Finlandais, quatre Frangais, deux Autrichiens, deuxAllemands ont beneficie des pieces offertes par le Comite inter-national de la Croix-Rouge (136 d'entre elles lui ayant etedonnees par le legs australien). Quatorze montres sont reserveesa des prisonniers de guerre en Coree et distributes par le deleguedu Comite international 2.

Chaque annee egalement depuis la fin de la guerre, dumateriel de brosserie, vannerie, filochage et des laines et filsa tisser ont ete remis a des aveugles; ils ont pu ainsi, soit dansdes ecoles speciales de tissage soit a. domicile, accomplir despetits travaux qui ont constitue une certaine aide pour leur

1 Hors-texte.1 Hors-texte.

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LA CROIX-ROUGE ET LES AVEUGLES

2. line infirmiere de la Croix-Rouge allemande remet, de la part du C. T. C. R.,une montre Braille a un aveugle de guerre allemand

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famille et grace auxquels ils ont eu le sentiment d'etre utilesaux leurs et a la societe. Quelquefois, des machines a tricoterfaisaient partie des envois : six machines ont contribue a l'6qui-pement m£canique d'un veritable atelier a Varsovie; unemachine remise a un aveugle de guerre italien qui peut aujour-d'hui, en faisant des dessous de laine, pullovers, jaquettes,subvenir a son entretien et a celui de sa famille 1.

Des machines a. ecrire Braille, d'autre part, ont ete remisesregulierement depuis 1947 soit au home des aveugles de guerrede Szeged en Hongrie soit, l'annee suivante, a celui des enfantsde Zemum en Yougoslavie et a des aveugles roumains. C'estsur une machine donnee en 1950 par le CICR qu'un aveuglede guerre allemand, se trouvant en Autriche, ecrit maintenantdes articles et peut exercer, d'une maniere independante, lemetier de journaliste. L'annee derniere encore, 19 machines aecrire ou a stenotyper — representant une valeur globale de3540 fr. — ont ete remises a. des Allemands et deux a. des Autri-chiens. Ainsi, des etres plonges dans la nuit ont pureprendre courage, les lettres touchantes recues a Geneve leprouvent assez. Imaginant de nouveau que leur existence puisseavoir un but, ils travaillent, essaient de s'exprimer d'une faconneuve et leur destin en est eclaire.

Voici les resultats obtenus et nous n'avons indique que lesactions de secours importantes. Ici et la, de petits dons ont etefaits : une cisaille a un brossier polonais, une boite a musique,un accordeon, un appareil de radio a de pauvres solitaires,enfants ou adultes en Allemagne, un linguaphone a. un aveugleampute des deux mains, des reglettes Braille expedites enIndonesie, des aiguilles a coudre envoyees en Angleterre eten Argentine, des livres et jeux Braille remis a des aveuglesarabes, israeliens et francais.

On a pense aux enfants aussi, si cruellement atteints parla guerre. Outre des livres Braille, du materiel d'enseignementa ete achete et remis aux petits aveugles de guerre italiens.De la vaisselle incassable et des services furent distribues aux200 enfants grecs, aveugles et mutiles, d'un home de Salonique.

1 Hors-texte.

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Des remedes et des fortifiants egalement furent envoyes endivers endroits.

S'il est indispensable d'aider materiellement les §tres atteintsde cecite, de leur fournir les moyens de se batir une vie nou-velle, il ne Test pas moins de rendre publiques les methodesde reeducation et d'enseigner a ceux qui voient l'attitude aadopter en face de ceux qu'on veut secourir. II n'est pas demeilleur moyen de propagande dans ce sens que le film. LeCICR possede une interessante collection de films ; il en a regudeux notamment, « Victory over Darkness» et «Out of theNight » du British Council, et sa cinematheque s'est enrichier£cemment d'un film allemand intitule «Wie Kriegsblindenheute arbeiten» qu'il avait contribue, pour sa part, a. realiser.Ces films, dont l'inter&t didactique est tres grand, sont pro-jetes en diverses occasions, a Geneve ou ailleurs ; les deleguesdu Comite international, en particulier, les emportent aveceux lorsque les pays ou ils se rendent s'interessent a ces pro-blemes si actuels et urgents de reeducation et reclassement desinvalides. Le Dr R. Marti, par exemple, partant pour unemission de Croix-Rouge dans les Balkans, emporta le film« Out of the Night », qui fut projete avec succes en Hongrie,Roumanie et Yougoslavie.

Ce sont, on le voit, des actions de tout genre qui ont etemenees a bien ou qui sont en cours. Du fait m&me qu'il lescentralise et est connu de nombreux milieux, comme s'occupantegalement des aveugles, le CICR regoit des demandes auxquellessa Section des invalides ne peut parfois pas donner suite. Ainsi,avant de terminer ce bref resume, citons un seul exemple quidemontrera que certains &tres poussent la solidarity jusqu'auxextremes limites de l'abnegation : des 1947, des lettres sontparvenues a Geneve, emanant de divers pays, et par lesquellesles expediteurs offraient genereusement un de leurs yeux pourrendre la vue a un aveugle. C'est plus de 50 offres de ce genreque la Section des invalides a regues et auxquelles d'ailleurselle ne peut que repondre negativement car, a sa connaissance,l'operation de prelevement de la cornee n'est pas effectue"e surdes vivants.

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Desirant evoquer l'aide de la Croix-Rouge aux aveuglessous un angle plus general encore que celui des secours, nouspensons interessant de signaler que la revue Vie et Bonte, editeepar la Croix-Rouge francaise, consacre precisement son numerode novembre 1951 au probleme des aveugles dans la soci6te.Quelques auteurs en etudient les divers aspects. M. P. Devauxexamine de quelle maniere la technique scientifique portedorenavant secours a. ceux qui ont perdu la vue ; M. P. Henrirappelle dans quelles circonstances Diderot ecrivit sa fameuse« Lettre sur les aveugles a l'usage de ceux qui voient » et lesconsequences que cette publication eut pour les aveugles, enparticulier du fait que Valentin Hauy s'inspira, semble-t-il,des exemples concrets cites par l'auteur.

Voici quelques passages de cet utile numero qui donnerontune idee des problemes dont on se preoccupe en France etauxquels la Croix-Rouge elle-meme ne reste pas etrangere,comme cette publication une fois de plus en temoigne :

L'Union des aveugles de guerre. — De tout temps et dans tousles pays il y eut des aveugles qui menerent parfois une vie miserablea cause de l'abandon dans lequel ils etaient laisses, quoique en Francesaint Louis pensa a eux et depuis, des hommes comme Louis Braillefirent beaucoup pour leur emancipation.

II est cependant une categorie dont les conditions d'adaptationfurent plus delicates, c'est celle des aveugles de guerre qui, au coursdes operations de 1914-18, se trouverent au nombre de 2800. II s'agis-sait la d'hommes frappes en pleine vie, ayant auparavant des occu-pations diverses qui ne les preparaient pas k l'existence ralentie qu'ilsallaient avoir a mener.

De nombreuses ecoles de reeducation furent ouvertes a ce momenta leur intention et les metiers connus — dits aveugles — leur furentenseignes, tels pour les manuels : le cannage de chaise, le tricotage,-etc., et pour ceux qui avaient une instruction plus developpee, lemassage, leur offrit une occupation interessante. Mais, apres la vic-toire, la concurrence civile se produisant, beaucoup d'aveugles deguerre durent reduire leur activite. II faut remarquer que bien desprofessions qui auraient pu leur etre proposees leur demeuraient apeu pres interdites car il est bien difficile de recommencer uneeducation a un age qui en moyenne approchait la trentaine. Cen'est pas a 30 ans qu'on apprend a lire d'une facon vraimentefncace et si le Braille nous apporte une tres agreable distraction,il n'etait pas tres aise pour beaucoup d'entre nous d'entreprendre

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des carrieres d'hommes d'affaires, de professeurs et encore moinsde musiciens.

C'est pourquoi les aveugles de guerre se sont groupes en 1918en une association unique appelee « Union des aveugles de guerre »,... qui, en 1936, ouvrit la Maison des aveugles de guerre, rue Blanche 49,Paris 9e, un foyer comprenant 40 chambres, une salle de reunions,une salle a manger, une bibliotheque Braille, un studio d'enregistre-ment des Lectures par le disque. C'est la une oeuvre d'entr'aide quia rendu les plus grands services a tous les aveugles de guerre et quia contribue vraiment a leur rendre un interet dans la vie en leurpermettant de se reunir, de se retrouver et de s'apporter mutuelle-ment une aide morale indispensable dans notre situation.

La deuxieme guerre mondiale etant survenue, de nouveaux aveuglesvinrent grossir nos rangs. Us sont maintenant plus de 400 provenantdes combats de 39-40-44-45, et a present, 50 provenant des combatsd'Indochine.

Les aveugles ont leur place dans la societe. —• Aux Etats-Unis,Ford emploie dans ses services onze mille infirmes reeduques, soit13% de sa main-d'ceuvre industrielle.

L'U.R.S.S. possede deux usines ou ne sont employes que desaveugles : l'une a Moscou fabrique des moteurs electriques, l'autrea Vorochilov, des pompes a bicyclettes.

La «Labour Statistic » des Etats-Unis a etabli que sur 63.000infirmes reeducables repartis dans 300 etablissements, 87% avaientune efficience egale a celle des travailleurs normaux ; 8% avaientune efficience superieure ; 5% avaient une efficience inferieure.

Devant l'inquietant accroissement du nombre des deficients enFrance du fait de la guerre et de ses consequences lointaines, la Direc-tion de la main-d'ceuvre au ministere du Travail a charge les Centresd'etudes et de recherches psychotechniques de mettre au point desmethodes adaptees a la selection et a l'orientation de 1'infirme enpartant de ce principe : 1'infirme reeducable arrive aux memes resul-tats, par d'autres moyens, que l'homme normal.

Ces voies sont particulieres a chaque cas.Les donnees psychotechniques reparties en 29 epreuves mentales,

caracterielles, specifiques, mettent en lumiere un chapitre « compen-sation » variable pour chaque infirme et qui est le facteur susceptiblede faire contrepoids a sa deficience et meme de transformer certainselements de celle-ci en quantite particuliere.

Ainsi 1'aveugle de naissance possede plus d'aptitude que l'aveuglepar accident.

II n'est pas possible de parler des aveugles sans mentionner l'Asso-ciation Valentin Hauy pour le bien des aveugles, fondee par Mauricede la Sizeranne en 1889.

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Cette Association a pour but de venir en aide aux aveugles, sansdistinction de sexe, race, religion ou opinions. Elle apporte auxaveugles, afin de les reintegrer dans la vie sociale, une aide intel-lectuelle.

Peut-on elaborer un systeme Braille universel ? — Les problemesque pose actuellement le systeme Braille ont fait l'objet d'impor-tants debats a la Maison de l'UNESCO. Le Comite consultatif a pre-pare les travaux d'une Conference internationale sur £e sujet, reunieen mars 1950. II a examine notamment les difficultes resultant dufait que les caracteres Braille, en diverses regions, ont ete adaptesa telle ou telle langue. En Chine, dans l'lnde, dans les pays arabes,par exemple, des hommes soucieux d'ameliorer la condition desaveugles, mais travaillant isolement et dans l'ignorance de ce quise faisait ailleurs, ont etabli chacun un systeme different, si bien quecertains pays se trou\ent posseder six ecoles Braille inconciliables,quand ce n'est pas davantage. Tant qu'on n'aura pas rationaliseces systemes, il faudra differer l'impression en Braille de multiplesouvrages ; de ce fait, se trouve mise en question I'education de millionsd'aveugles, et par consequence leur culture et leur independance.

Le Gouvernement de l'lnde a prie le Directeur general de l'UNESCOde prendre la question en mains, et propose que Ton consulte a cesujet Sir Clutha Mackenzie, qui a pratique le Braille en Asie. LeComite consultatif a precisement etudie son rapport.

Les membres du Comite sont soit des philologues, soit des sp6cia-listes du Braille (qu'il s'agisse d'education des aveugles, d'impressiond'ouvrages en Braille, ou de bibliotheques des memes ouvrages).Le professeur S. K. Chatterji, de 1'Universite de Calcutta, est philo-logue. Miss Marjorie Hooper represent e la plus grande imprimenebraille d'Amerique. Cinq des membres du Comite, sans compterSir Clutha, sont eux-memes aveugles. L'un d'eux est un officier persanqui a perdu la vue au cours d'incidents de frontiere ; un autre estsecretaire de l'Institut national pour les aveugles, a Londres, insti-tution qui depuis quatre-vingts ans travaille a la diffusion du brailledans le monde entier. Les trois autres sont instituteurs, et viennentrespectivement du Caire, de Mexico et de Paris.

Rappelons que c'est a Paris qu'a ete invente, il y a cent vingt-cinqans, le systeme Braille : l'inventeur, Louis Braille, etait lui-memeaveugle et instruisait les aveugles. II est done naturel que ce soitencore a Paris qu'on etudie aujourd'hui la possibility d'etendre cesysteme, de facon rationnelle, a toutes les langues du monde.

Si ces efforts aboutissent, comme le voudrait la logique du sys-teme, a son uniformisation, les aveugles se trouveront considerable-ment en avance sur les autres hommes : ils auront une ecritureinternationale.

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Par ces differents textes, on constate que les problemesde la vie et de la reeducation des aveugles sont etudies aujour-d'hui avec une attention accrue. Les Societes nationales de laCroix-Rouge ne sont pas restees indifferentes et nombre d'entreelles ont donne 1'exemple en creant des cliniques, en prenantcertaines initiatives, en ouvrant le chemin par des realisationshardies. Nous avons eu l'occasion de mentionner deja la fon-dation, dans divers pays, de homes ou sont soignes les invalidesde guerre incurables ; a. propos du home de Sialkot etabli en1948 par la Croix-Rouge du Pakistan, nous avions signaleque des aveugles de guerre etaient admis egalement dans leslieux d'hospitalisation ou Ton s'occupe non seulement de soignerces malheureux mais aussi de les reeduquer et d'organiser leursloisirs 1.

Nous avons rdcemment encore rappele 1'interessante initia-tive prise par la Croix-Rouge australienne en faveur des ancienscombattants aveugles : la «Bibliotheque nationale des livresparlants » qui contient deja. plus de 300 livres enregistres surdisques et a permis a plusieurs milliers de victimes de la guerred'egayer et d'enrichir leur vie 2.

A ce propos, signalons enfin en quelques mots, et puisquececi constitue une nouvelle preuve de l'intervention de la Croix-Rouge dans ce domaine, 1'etude qu'analyse, dans son numerod'octobre dernier, la revue de la Croix-Rouge australienneActivities. II s'agit d'un travail intitule « Blinded but unbeaten »,du capitaine W. Gilbert Nobbs, lui-me"me veteran et aveuglede la premiere guerre mondiale, sur 1'entrainement et la reedu-cation des militaires aveugles.

L'auteui expose l'effort entrepris dans ce sens par le Comitede la Nouvelle-Galles du Sud : distribuer des secours, faciliterl'apprentissage, mettre a la disposition des aveugles des machinesa ecrire, des outils, du materiel. La Croix-Rouge australiennefournit elle-m&me des montres Braille, se chargea de cettebranche de la reeducation qu'on appelle « Occupational The-rapy » et fit enregistrer sur disques le texte de 1'etude de

1 Revue Internationale, avril 1949, pp. 317-319.2 Revue internationale, mai 1951, pp. 422-425.

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M. Nobbs. Les aveugles qui ecouteront ces disques reprendrontcourage en apprenant comment d'autres aveugles ont maitriseleur desespoir et se sont refait une vie nouvelle ; ceux qui voient,d'autre par+, sauront mieux quelle attitude il convient d'adopterdans les rapports qu'ils ont avec leurs proches frappes de cecite.

Les nombreux chiffres et exemples concrets que nous venonsde citer demontrent assez que les Societes nationales de laCroix-Rouge aussi bien que le Comite international s'occupentd'une maniere active et suivie du grand et douloureux pro-bleme social et moral que pose l'existence parmi nous de ceuxqui ont perdu definitivement la vue.

J.-G. L.