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D 1 CÉRÉALES La culture biologique du mais Dominique ANTOINE (COOPÉRATIVE LIGEA) Le maïs fait partie de ces rares espè- ces végétales qui n'ont pas bonne réputation dans le petit monde de l'agriculture biologique. Plusieurs reproches lui sont adres- sés : culture épuisante, "salissante", gaspilleuse d'eau, déstructurante des sols. Bref, un ensemble de critiques qui est plus ou moins fondé selon que l'on respecte, ou non, certaines règles techniques. Reste que le développement de la culture de maïs dans les exploita- tions "bio" est incontestable. Deux raisons essentielles participent à ce développement: • des débouchés, pour l'instant assu- rés (surtout en alimentation animale (1», ce qui n'est pas le cas de toutes les céréales ; • des résultats économiques très satis- faisants (en système irrigué) lorsque la conduite technique de la culture est bien maîtrisée. Dans cet article, nous soulignerons les aspects importants de l'itinéraire technique du maïs qui conditionnent, pour une grande part, la réussite de cette production. Place et fréquence dans la rotation - Précédents souhaitables : prairies temporaires (malgré le risque de tau- pin), protéagineux d'hiver, céréale à paille suivis, de préférence, d'un engrais vert (trèfle, vesce, phacélie... ). - Précédents à éviter: crucifères (effet dépressif), toutes cultures de printemps (favorisent la flore adven- tice du maïs : chénopodes, amarantes, morelles... ). (1) Le développement important des ateliers "volailles bio" crée des besoins importants en maïs. J:l Alter ~ A gr; n025 - Fréquence dans la rotation : même si l'expérience prouve qu'il est possible de faire se succéder à lui-même le maïs, nous conseillons un intervalle minimum de 5 ans si l'on veut réduire, voire supprimer, les inconvénients signalés dans l'introduction et, donc, garantir les résultats sur le long terme. Choix des variétés Quatre critères de choix nous parais- sent devoir être privilégiés : • La précocité Rappelons qu'une variété présente une précocité adaptée dans une situa- tion pédo-climatique donnée, si elle dispose de suffisamment de chaleur (4 années sur 5) entre le semis et les risques de premières gelées. A cet égard, il nous paraît très risqué de choisir des variétés trop tardives ayant pu exprimer un potentiel plus élevé dans un contexte de cumuls thermiques très favorable. • La vigueur au départ L'appréciation de la vigueur se fait dans le cadre de nos essais (condi- tions pédo-climatiques singulières) et n'est pas forcément transposable dans d'autres conditions. Rechercher des variétés ayant cette qualité, c'est se prémunir en partie contre les attaques de parasites, les intoxications ammoniacales, les carences en zinc et, surtout, être plus concurrentiel face aux adventices. • La résistance aux maladies et aux insectes Il existe des variétés relativement tolérantes à certaines maladies (fusa- riose, charbon des inflorescences... ). Dans les zones à risque, ces cultivars doivent être privilégiés. En revanche, le recours aux variétés génétiquement modifiées (OGM) pour résister à la pyrale est interdit, faute de posséder des éléments pour en apprécier les risques à long terme, d'autant que l'on dispose de moyens de lutte biologi- que efficaces (voir ci-après). • La résistance à la sécheresse Elle conditionne pour une grande par- tie la régularité des rendements, quel que soitle contexte pédo-climatique, Lutte contre la pyrale : fournisseurs de biopesticides PYRATYP BASF France, BP 105 49001 Angers cedex TR16 UNCAA 83-85 Avenue de la Grande Armée 75782 Paris cedex 16 OSTRIMIL Calliope, Route d'Artix, BP 80 64150 Noguères septembre/octobre 7997

La culture biologique dumais

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Page 1: La culture biologique dumais

D 1CÉRÉALES

La culture biologiquedu maisDominique ANTOINE (COOPÉRATIVE LIGEA)

Le maïs fait partie de ces rares espè-ces végétales qui n'ont pas bonneréputation dans le petit monde del'agriculture biologique.

Plusieurs reproches lui sont adres-sés : culture épuisante, "salissante",gaspilleuse d'eau, déstructurante dessols. Bref, un ensemble de critiquesqui est plus ou moins fondé selonque l'on respecte, ou non, certainesrègles techniques.

Reste que le développement de laculture de maïs dans les exploita-tions "bio" est incontestable.

Deux raisons essentielles participentà ce développement:

• des débouchés, pour l'instant assu-rés (surtout en alimentation animale(1», ce qui n'est pas le cas de toutesles céréales ;

• des résultats économiques très satis-faisants (en système irrigué) lorsquela conduite technique de la culture estbien maîtrisée.

Dans cet article, nous souligneronsles aspects importants de l'itinérairetechnique du maïs qui conditionnent,pour une grande part, la réussite decette production.

Place et fréquencedans la rotation

- Précédents souhaitables : prairiestemporaires (malgré le risque de tau-pin), protéagineux d'hiver, céréale àpaille suivis, de préférence, d'unengrais vert (trèfle,vesce, phacélie... ).

- Précédents à éviter: crucifères(effet dépressif), toutes cultures deprintemps (favorisent la flore adven-tice du maïs : chénopodes, amarantes,morelles... ).

(1) Le développement important desateliers "volailles bio" crée des besoinsimportants en maïs.

J:l Alter~ A gr; n025

- Fréquence dans la rotation : même sil'expérience prouve qu'il est possiblede faire se succéder à lui-même lemaïs, nous conseillons un intervalleminimum de 5 ans si l'on veut réduire,voire supprimer, les inconvénientssignalés dans l'introduction et, donc,garantir les résultats sur le long terme.

Choix des variétésQuatre critères de choix nous parais-sent devoir être privilégiés :

• La précocité

Rappelons qu'une variété présenteune précocité adaptée dans une situa-tion pédo-climatique donnée, si elledispose de suffisamment de chaleur(4 années sur 5) entre le semis et lesrisques de premières gelées. A cetégard, il nous paraît très risqué dechoisir des variétés trop tardivesayant pu exprimer un potentiel plusélevé dans un contexte de cumulsthermiques très favorable.

• La vigueur au départ

L'appréciation de la vigueur se faitdans le cadre de nos essais (condi-tions pédo-climatiques singulières) etn'est pas forcément transposable dansd'autres conditions.

Rechercher des variétés ayant cettequalité, c'est se prémunir en partiecontre les attaques de parasites, lesintoxications ammoniacales, lescarences en zinc et, surtout, être plusconcurrentiel face aux adventices.

• La résistance aux maladieset aux insectes

Il existe des variétés relativementtolérantes à certaines maladies (fusa-riose, charbon des inflorescences... ).

Dans les zones à risque, ces cultivarsdoivent être privilégiés. En revanche,le recours aux variétés génétiquementmodifiées (OGM) pour résister à lapyrale est interdit, faute de posséderdes éléments pour en apprécier lesrisques à long terme, d'autant que l'ondispose de moyens de lutte biologi-que efficaces (voir ci-après).

• La résistance à la sécheresse

Elle conditionne pour une grande par-tie la régularité des rendements, quelque soitle contexte pédo-climatique,

Lutte contre la pyrale :fournisseurs de biopesticides

PYRATYPBASF France, BP 10549001 Angers cedex

TR16UNCAA83-85 Avenue de la Grande Armée75782 Paris cedex 16

OSTRIMILCalliope, Route d'Artix, BP 8064150 Noguères

septembre/octobre 7997

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FertilisationFumure azotée

Le maïs est incontestablement l'unedes cultures qui valorise le mieuxl'azote organique: sa période devégétation coïncide en effet avec uneépoque favorable à la minéralisationdes matières organiques, pourvu quel'eau ne soit pas le facteur limitant.En pratique, la fertilisation est assu-rée le plus souvent, en région Centre,par 7 à 8 tonnes/ha de compost defumier de volailles ou 15 à 20 ton-nes/ha de compost de fumier de rumi-nants ou 400 à 500 kg de guano ouprécédent trèfle (prairie ou engraisvert).

L'ITCF propose la méthode desbilans N selon l'équation : besoins =ressources. Les ressources sont cons-tituées par les reliquats de l'annéeprécédente et l'azote libéré par la des-truction de l'humus et des déjectionsanimales (voir tableau 1).

Fumure phosphatée et potassique

Les exportations de phosphore(0,6 kg PzOs/quintal de grain) et depotasse (0,5 kg Kz0/quintal de grain)sont largement compensées par lesapports du compost. Dans le cas d'unapport de guano ou d'un précédentlégumineuse, il faut prévoir un com-plément de P et K (à base de phos-phates naturels et de vinasses parexemple) ou faire l'impasse, si le solest bien pourvu en ces éléments.

Oligo-éléments

Les apports réguliers d'amendementsorganiques doivent en général préve-nir les carences. Rappelons que l'en-vironnement des racines est déter-minant pour la bonne assimilabilitédes éléments. Il faut en particulieréviter:

- les pH faibles ou élevés: par exem-ple un chaulage excessif induit unecarence en zinc;

- un sol trop tassé ou trop riche enphosphore favorise également lacarence en zinc.

En pratique, les problèmes n'appa-raissent que pour quelques types desols : sols de marais, rendzines, solssableux grossiers lessivés (type Solo-gne ou Landes).

septembre/octobre 7997

SemisConcernant la densité de semis, il n'ya pas de remarques particulières àfaire, sinon se conformer aux préco-nisations AGPM-ITCF.

En revanche, nous insistons sur l'im-portance qu'il y a à semer dans desconditions d'humidité et surtout detempérature (au moins 10° C dans lesol) optimales, de manière à assurerune levée rapide et régulière des grai-nes.

Si les conditions ne sont pas favora-bles (sol froid et excessivementhumide), il vaut mieux retarder ladate de semis (2), quitte à choisir unevariété plus précoce.

En région Centre, les semis s'effec-tuent, en moyenne, dans la premièrequinzaine du mois de mai, avec desvariétés d'indice de précocité maxi-mum de 280-290.

Entretien de la cultureDésherbage

La lutte contre les adventices est unélément déterminant de la réussite dumaïs.

Sauf si la parcelle est envahie depérennes (chardons, chiendent,

(2) Le retard dans la date de semis lavo-rise également la pratique du fauxsemis"

CÉRÉALES 1 Drumex ... ), ou dans le cas de condi-tions climatiques exceptionnelles(pluviométrie excessive au prin-temps), il est tout à fait possible decontrôler les mauvaises herbes etd'obtenir des parcelles étonnammentpropres.

Le schéma de désherbage le plusfréquent est le suivant (voirfigure 1):

- "faux semis",

- passage de herse étrille à la levée dumaïs,

- deux binages : bineuses pattes d'oie,stade 4-5 feuilles et stade 40 cm avecbuttage éventuel et/ou passage herseétrille (stade 3-4 feuilles à 5-6 feuil-les).

Dans certains cas, le désherbage ther-mique peut être utilisé sur la ligne,mais pas systématiquement, pourcontrôler les adventices qui n'ont pul'être par les moyens mécaniques (casdu chénopode surtout).

Protection phytosanitaire

Lutte contre les ravageurs

Contre la pyrale, il existe des moyensde lutte biologique relativementefficaces. La solution la plus usitéeest le recours aux trichogrammes(Pyratyp ou TR 16), dont les condi-tions d'utilisation ont été récemmentsimplifiées; c'est une méthode de lut-te fiable.

Figure 1: désherbage mécanique et thermique du maïs en fonction desstades de végétation

Buttage Jb~ A partirde 5-6 feuilles

Désherbage W Sur le rang Sous les feuilles

thermique (stade allumette) (6 feuilles)

Binage~

1er binage 2e binage

Herse ==r De 3-4 feuillesétrille à 5-6 feuilles

Hauteur Semis, Levée 10 cm 20 cm 30 cm 40 cmExtrait de "Désherbage mécanique et thermique", Philippe Ghesquière, CARAB

Alter l7lAgrin025 l.'..:

Page 3: La culture biologique dumais

D 1 CÉRÉALES

Tableau 1: bilan azote - objectif rendement: 80 qlha

Besoins Apports

N absorbé Reliquat sortie hiver80x 2,2 = 176 sur 60 cm 40

N non utilisable 40 Minéralisation(reliquat après culture) nette humus 110

Effet apparentcompost volailles 50

N eau irrigation 15(150 mm à 45 mgll)

216 215

En alternative, l'utilisation de Beau-veria Bassiana (Ostrinil de chez Cal-liope), un champignon capable dedétruire les chenilles de la pyrale,peut être envisagée, mais on manqueun peu de recul pour en apprécier l'ef-ficacité.

La lutte contre le taupin doit êtreavant tout préventive (éviter dans lamesure du possible les matières orga-niques insuffisamment décomposées,sols acides, insuffisamment ameublis,zones avec résurgence d'eau ... ).

Lutte contre les maladies

En région Centre, en particulier dansle vallée du Cher, le charbon desinflorescences peut occasionner desdégâts importants : choisir des varié-tés tolérantes à cette maladie.

Ajoutons que, si des parcelles sontcontaminées, elles doivent être récol-tées en dernier, pour éviter la trans-mission des spores.

Il faut savoir également que les spo-res, n'étant pas détruites lors de ladigestion des animaux, se retrouventdans le fumier.

Irrigation

Les disponibilités en eau sont un élé-ment essentiel de discrimination desrendements (voir résultats).

Il convient cependant d'utiliser ration-nellement des ressources en eau quitendent à se raréfier (la nappe deBeauce, par exemple, a baissé suite àplusieurs campagnes où la sécheressea sévi).

En pratique, 5 à 6 "tours d'eau" de25-30 mm sont réalisés : deux avantla floraison, un pendant, deux à troisaprès.

m AlterL:J Agr; n025

RésultatsTechniques

Faute de statistiques à l'échelon natio-nal, nous donnerons les rendementsobtenus en région Centre (sur 6 cam-pagnes).

• En situation irriguée: moyenne pon-dérée, environ 70 quintaux (de 55 à95 q, selon les conditions pédo-clima-tiques et la technicité du producteur).

• En situation sèche : moyenne pon-dérée, environ 40 quintaux (de 20 à60 q, selon les situations).

Il est loisible d'observer que l'absenced'irrigation représente un grand han-dicap.

Économiques

A titre indicatif, nous donnons la mar-ge brute obtenue dans une ferme deréférence du réseau ROSACE (3) àbon potentiel agronomique (tableau 2).

De l'avenirmais attention !

Les résultats obtenus, dans des con-textes favorables, sont plutôt encou-rageants.

Il convient cependant d'être prudent,car il serait dangereux d'extrapolerces résultats dans l'espace et dans letemps.

En effet, il n'est pas certain que lesprix de marché restent au niveau deceux que l'on connaît aujourd'hui,même si la tendance est plutôt favo-rable.

D'autre part, il faut lutter contre latendance, vu les bonnes marges, d'ac-célérer la répétition du maïs dans larotation, au risque d'hypothéquerl'avenir.

Enfin, les résultats obtenus en situa-tion non irriguée et contexte pédo-cIi-matique défavorable sont parfoissuffisamment rédhibitoires pour dis-suader de s'investir dans la produc-tion de maïs.

Il n'en reste pas moins que, à l'hori-zon d'au moins cinq ans, cette culturenous paraît promise à un bel avenir.

(3) ROSACE,' Réseau d'observation dessystèmes agricoles du Centre dans lecadre de la Chambre régionale d'agricul-ture du Centre

Tableau 2: marge maïs biologique (Loir-et-Cher)

Produit d'activité/ha Valeurs en francs

• Ventes/ha : 86 q x 153 F* 13158

• Primes compensation/ha 2873

• Mesures agri-environnementales/ha 650

Total produit 16681

Charges opérationnelles/ha

• Semences 990

• Engrais et amendements 912

• Insecticides (trichogrammes) 280

• Irrigation 780

• Séchage 1252

Total charges opérationnelles 4214

Marge brute/ha 12467

*Prix net de taxes, départ producteur (Ligéa)

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Page 4: La culture biologique dumais

CÉRÉALES 1 DUne expérimentation maïs en Alsace

Un essai maïs a été mené sur la campagne 1996 chez Raymond Durr à Boofzheim (67). Il portait sur le précédent et ladate de préparation du sol en Alsace.

En 1994, la parcelle choisie a été divisée en deux, avec un semis d'orge d'hiver suivi d'un engrais vert de moutarde surune partie et l'implantation d'une prairie temporaire de luzerne et dactyle sur la seconde partie.

Chaque sous-parcelle a été subdivisée une nouvelle fois en deux, avec labour et enfouissement en hiver ou au printemps.

Quant à la fertilisation: lisier aéré, 30 m3!ha (environ 150 U d'azote total/ha),

Semis de maïs sur l'ensemble de la parcelle le 4 mai 96 (90 000 glha).

Observations

Précédent Labour Levée maïs Enherbement (p/m2)

31/05 28/061 Orge suivi Hiver 10/12/95 4 41

2 moutarde Printemps 3/05/96 2 283 Luzerne + Hiver 10/12/95 Hétérogène, sol motteux 23 344 dactyle Printemps 3/05/96 idem 2 40

Analyses reliquats azote

Précédents Orge + moutarde Luzerne + dactyleLabour Hiver (1) Printemps (2) Hiver (3) Printemps (4)

Dates de prélèvements 21/02 13/05 21/02 13/05 21/02 13/05 21/02 13/050-30 cm 35,3 92 23,1 50 43,8 98 9,7 5430-60 cm 25,5 46 14,6 19 37,7 37 6,1 2660-90 cm 9,7 10 8,5 5 14,6 8 4,9 6Total 70,5 148 46,5 74 96,1 143 20,7 86Rendements 48,9 50 63,2 99,4(quintaux à 15 % d'humidité)

Ces résultats n'ont pas de valeur statistique car, pour chaque traitement, il n'y a eu que deux répétitions récoltées.

Les reliquats azotés les plus élevés sont logiquement mesurés derrière labour d'hiver (sortie hiver ou au 13/05). Pas dedifférence notable selon le précédent.La conduite avec précédent luzerne/dactyle et labour de printemps a permis le meilleur rendement, avec un reliquatsortie hiver de 20,7 U d'azote à l'ha.Quoi qu'il en soit, en bio, un couvert végétal hivernal avant maïs devrait être de règle.

Christiane Schaub (SUAD du Bas-Rhin)

A.N .I.S. S.A. AGRO NATURE INTERNATIONAL SERVICEs• Suivi et développement de

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septembre/octobre 1997 Alter 19lAgrin025 U