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( Word Reader - Pas enregistré ) www.word-reader.com CALA LA DIMENSION HISTORIQUE DE LA POLTIQUE DJIBOUTIENNE Editions Khamsin 2011

La Dimension Historique de la politique Djiboutienne

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Page 1: La Dimension Historique de la politique Djiboutienne

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CALA

LA DIMENSIONHISTORIQUE DELA POLTIQUEDJIBOUTIENNE

Editions Khamsin 2011

Page 2: La Dimension Historique de la politique Djiboutienne

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Extraits des débats sur La Dimension

Historique de la Politique Djiboutienne par

CALA published by Djibfellow printing co

REPUBLIC OF DJIBOUTI DECEMBER 10 2010

AUTHOR : A propos de mes sources,

Tout d'abord et contrairement aux apparences, je ne suis pas un spécialiste de

l'histoire de Djibouti mais celui du nationalisme somali qui englobe et dépasse une

partie de l'histoire de Djibouti. A ce titre, je me suis intéressé il y a 5 ans au

développement du nationalisme somali à Djibouti ( SYL et FCLS) et au raison de

l'échec de ces organisations.

A propos de mes sources, je n'ai pas recopié de libre déjà édité mais j'ai dépouillé

tous les archives disponibles sur pays jusqu'en 1991, les journaux de Djibouti, les

revues éditées par les services de renseignement français comme la fameuse Lettre

de l'Océan Indien, les archives sonores de la BBC ( je ne vous dit pas la qualité des

chansons de Mohamed Souleiman Toubeh conservées à Londres), la presse

françaises de l'époque et les archives de la RFI.

Pour les ouvrages bien peu sont de bonne qualité parmi eux, je citerai

l'autobiographie de Omar Osman Rabeh : "le cercle et la spirale". Le livre de Philipe

Oberlé " Djibouti des origines à la république" et celui d'une historienne française

dont le nom m'échappe. J'ai lu avec moins d'intérêt les livres de Aden Robleh

Awaleh (difficile à lire et peu brouillon) et pas d'autres que j'ai en tête.

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Correcteurs : Team Wolf

Relecture : Ziigii

Nous tenons à vous informer que ces extraits ont été tirés du forum Djibnet en 2003,

nous n’avons pas entièrement reformulé les propos du membre CALA à part le travail

de correction des fautes de frappes

Il va sans dire que nous sommes responsables de toutes «coquille » qui pourrait

survenir dans le texte Bonne lecture…………..

Page 4: La Dimension Historique de la politique Djiboutienne

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Parler de dimension historique de la politique Djiboutienne, c'est répondre à la

question qui est de savoir si l'Histoire de Djib a un sens ou bien si elle est une

compilation d'évènement unique, sans antécédent et par nature imprévisible. Si c'est

la seconde option qui est valable alors l'opportunisme caractéristique de notre

prétendu classe politique est alors justifié. Je dis prétendu car dire qu'on appartient

à une classe c'est sous entendre que l'on possède une vision globale de la cité et de

ses problèmes, et que l'on s'engage pour lui apporter des solutions. Quant à moi, je

doute fort que 99% des dirigeants de Djibouti et leurs opposants - incultes comme ils

sont- aient cette stature intellectuelle. Donc il serait plus honnête d'un de vue

purement intellectuel de parler d'Alimentura Indigente au pouvoir ou aspirante à

l'être plutôt que d'utiliser le terme vénérable de classe politique.

Je suis conscient ici de décevoir (encore une fois!) ceux qui auraient aimé que

j'affirma en 1991 que le FRUD était mieux que le RPP, ceux qui auraient voulu en

1995 que je défendit les sécrétions du RPP comme Moumin Bahdon et Gabayo et

ceux qui veulent aujourd'hui nous vendre Ismaël Guédi ( dont je laisse les

cybernautes de l'Avant Garde dressez le portrait).

Djibouti et l'héritage Zayla'ien (Awdalien).

Djibouti - faut il encore le mentionner l'ex Chef lieu de la Somalie Française et par

vocation la Capitale de tout le Nord de la Péninsule Somalie: de la Mijurtein à Hawas,

du Guban au plateau du Harrar- a hérité de Zayla'c et de sa civilisation millénaire

mais elle n'en a pas jusque là aucun des signes de grandeur de sa mère. Faites le

compte vous même. Zayla'c avait tissé une toile commerciale di dense avec tout

l'Hinterland Sahélien que sa foire bi-annuelle attirait au milieu du XIXe siècle pas

moins de 150 000 commerçants et cela malgré la tempête de destruction "des

invasions barbares Gallas". En sens inverse les Abaans de Zayla’c écumaient les

marchés d'Inde des grands Mogols et de Chine, du littoral Swahili, de l'Egypte, la

Sicile et la Catalogne tandis qu'à Damas comme à Bagdad ils étaient si nombreux

qu'en relation avec les autorités du Califat deux campus universitaires (des Riwat)

leur ont été dédié.

Ce rayonnement économique était étayé par une élite lettrée dont l'agressivité

intellectuelle avait propulsé au firmament de du savoir. Jugez en vous même. Cheikh

Hussein Youssouf al Kaynouni dit également AW Barkhadleh dont vous avez

certainement utilisé la méthode mémo didactique pour apprendre la lecture

coranique. Shihab Ed Dine Al Arab Faqih dont je vous ai cité l'œuvre

historiographique " La Conquête de l'Abyssinie". Le mathématicien Bouni Al Barbari

dont les travaux en mécanique ont contribué de manière décisive à l'invention de la

montre. Les théologiens Cheikh Abdirahman Al Zayla'i dont les litanies chanté lors du

Mouloud ont ému vos consciences islamiques. Et mystiques Cheiks: Tawakal, Abadir,

Moussa Ali, Waïss Al Qarani, Ali Djama, Ali Jowhar, Ali Addé mais le prince Beni

Hachem Bayizu dont le nom a été afarisé en Abbaya Zeid et qui est enterré au Day.

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Et comme l'essor d'une civilisation dynamique est inimaginable sans une stabilité

politique et la pérennité des institutions de régulations sociales. Awdal était

gouverné par des citoyens responsables et visionnaires issus de tous les clans

Somalis ou Arabe et non par un conglomérat de Af Mishar appuyé par des hordes

claniques à peine sortie de l'âge de la Pierre! Le Xeer qui est en l'héritage constituent

un miracle d'intelligence comme en témoignent la porté des problématiques

rhétoriques qu'ils suscitent: l'égalitarisme radicale, la primauté de la loi et la mise

hors la loi de la violence, l'origine humaine des lois qui rend avec la théocratie, la

séparation des pouvoirs fondement de la démocratie et enfin l'indépendance de la

Justice qui constituent un bouclier contre l'oppression.

Que dire de Djibouti sinon que 170 ans après sa fondation est toujours incapable

d'égaler Zayla'c. Je vous expliquerai comme il est dans notre tradition intellectuelle

de revenir aux racines du Fidna et d'en comprendre les causes afin d'étudier avec

vous le meilleur remède à apporter à cette maladie de l'âme qui rongent nos

compatriotes qu'est le clanisme.

La naissance de Djibouti: la cité poubelle

Tout commence en 1946. Jusque là, les français dirigent comme bon leur semble le

territoire, les Zayla'i font leurs affaires et fondent leurs écoles - Nijahya par ex- et

quand le colonisateur déconne ils s'opposent à lui comme un seul Homme. Des

exemples de cette résistance? Le refus par les Zayla'i que Djibouti ne deviennent une

colonie de peuplement - combat dans lequel s'est illustré entre autre le grand père

de l'actuel président Guelleh Batal (pdt du Gandé) et l'avant dernier Ougas Houssein

Robleh Kabaweyneh.

Puis, le colonisateur vaincu par l'Allemagne Nazie et libéré par des Africains pose en

des termes encore modeste la question de la nécessaire émancipation des peuples

colonisés. Désormais les Djiboutiens doivent eux même choisir une partie de leur

représentant en Métropole et les Zayla'i décident de coopter un homme engagé de

longue date dans le Chemin du Reflux (pour ceux qui ne sont pas versés dans la

haute littérature Soufie, je traduis ce terme: "le sentier de la piété"), un grand

djiboutien pour défendre leur intérêt: Djama Good.

Si jusqu'ici l'unité de la communauté avait toujours prévalu et que tous le monde

respectait la décision de la majorité avec une religiosité remarquable ( le Xeer dit à

ce sujet que "Gartii did wa alle did - refusez un verdict, c'est apostasier"), de

nouveaux Djiboutiens, des orphelins déracinés, éduqués par le colonisateur et en

mal de reconnaissance s'élevèrent contre l'avis de la majorité et déclarèrent que

Djama God ne peux pas représenter Djibouti au seul motif qu'il n'était ni Issa ni Afar

et ces politicards en herbe se regroupèrent dans un club opposé au Somali Youth

league et sa branche jeunesse le Somali Sporting Club et fondèrent l'odieux Club de

le jeunesse Issa et Danakil où se côtoyaient tous ceux que la politique Djiboutienne

compte de médiocre à l'époque: Hassan Gouled, Mahamoud Harbi, Ali Aref, Idriss

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Farah Habaneh et Ahmed Dini Ahmed. Et bientôt ces hordes de nomades à peine

débarqués par le Chemin de fer ou descendus des Monts Goda firent couler le sang

des musulmans pour atteindre leur dessein inavouable de renverser Djama God. Et

comme toujours, les français décidèrent d'apporter leur soutien à ces nègres

lobotomisés dans leur école plutôt que d'avoir à faire à un des Zayla'i qui ont ceux ci

de particulier: leur conscience historique aigue, leur fierté justifiée de leur civilisation

et leur culte du devoir communautaire. Hamoudi qui dépensé toute sa fortune

personnelle et familiale pour acquérir au profit de tous les musulmans le cimetière

d'Ambouli était de ceux là.

C'est ainsi que Djibouti la médiocre cité poubelle de la Corne de l'Afrique est née et

c'est comme ça qu'elle a rompu avec l'héritage d'une civilisation grandiose dont elle

aurait pu s'inspirer. Depuis l'Histoire de Djibouti est éternelle recommencement si un

grand Djiboutien Omar Osman Rabeh a parlé de "Cercle et la spirale" et notre

auguste dramaturge Yam Yam a écrit " Wa madees adunyadu, dadkuna way

matalayan". Au moins une fois tous les 10 ans le sang coulent à Djibouti, c'est

presque une tradition parce qu'une bande nomades pouilleux soulèvent une armée

de nigauds qui ne savent même situés le Nord sur une Carte au motif que tel ou tel

clan est lésé dans le partage du pouvoir. Alors les nomades s'affrontent, s'entretuent

et détruisent en une nuit ce l'on a mis 10 ans pour construire et que l'a même pas

fini de payer comme l'usine d'eau minérale de Tadjourah. Puis arrive un mini-

dictateur qui nous raconte qu'il fait la paix pour sauver notre petit pays d'un

effondrement certain. Et puis c'est le népotisme et son corolaire la mal gestion, les

écoles qui n'ouvrent, les hôpitaux vident, l'économie en panne et une nouvelle

armée d'analphabètes qui fourniront de la chair fraîche et peu chère façon MOB et

FRUD pour permettre à une nouvelle clique de s'enrichir sur le dos de la Nation.

Et il y a le djiboutien qui a vécu cette scène au moins cinq fois dans son histoire qui

ne pensent qu'à une chose être loin, très loin d'ici lorsque le boulanger dictateur

demandera sa prochaine livraison de chair à farcir. Quant à moi, je suffisamment

l'histoire de Djibouti pour croire au discours de notre cher président, j'ai entendu

Hassan Gouled nous vendre sa sauce en 1977, puis Moumin Bahdon et Gabayo en

appeler à la mobilisation pour éradiquer "les bandits" pour enfin sucer le sang de

notre patrie en compagnie des mêmes individus qu'ils fustigeaient hier encore!

Mais peu de temps viendra le jour de la délivrance si vous y travaillez!

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Chers compatriotes,

Après avoir analysé les fondements historiques du clanisme comme mode de

régulation politique, nous allons maintenant décrire l'évolution de la scène politique

Djiboutienne depuis les années 1950 et élucider le lien étroit qui existe entre

sédentarisation nomade et instrumentalisation des marqueurs identitaires de la part

des entrepreneurs politiques.

Lorsqu'en 1949 la bande des quatre (Hassan Gouled, Mahamoud Harbi, Ahmed Dini

et Ali Aref) se liguaient contre Djama God et le SYL, l'enjeu de la crise était le pouvoir

politique désormais indigènisé et le clivage se situait déjà au niveau de l'ancienneté

de la sédentarisation.

En somme les citadins les plus anciens étaient du côté de God tandis que la bande

des quatre suscitaient l'émotion des nouveaux citadins issus pour l'essentiel des

lignages Issas à cheval sur les frontières: Cassajog, Goraxjog et Bininjog et dans une

moindre mesure les afars de Djibouti. La pérennité de cette alliance reposait sur la

capacité des entrepreneurs politique à s'entendre sur le partage des miettes de

prébende du pouvoir coloniale et encore à la condition express que l'équilibre

démographique d'alors resta inchangé. Qu'en advint t-il?

Du club Issa et Danakil à l'ambition aréfienne.

La bande des quatre dans un premier temps confia les rênes du pouvoir au

duo-infernale, Gouled et Ahmed Dini lesquels demandèrent avec moins de vigueur

que God des progrès sociaux dans la colonie. Le pouvoir coloniale se fit alors un

devoir d'écarter un Hassan Gouled devenu moins malléable que prévu au profit de

Mahamoud Harbi. Or ce dernier rompit avec la tradition d'équilibre entre Afar et Issa

du club craignant que les afars ne convertissent leur prépondérance démographique

(ils représentaient alors un gros tiers d'une population d'environ 58 000 habitants et

étaient plus nombreux que les Issas dans le territoire) et ne s'accaparent le pouvoir.

Mahamoud Harbi s'oppose à la procédure de votes multiples qui permettait aux

chefs de famille afar de voter pour tous leurs ailles et instaure alors des laissés

passés spéciales pour limiter leur déplacement. En bon logique nomade, Djibouti

était partit d'un clivage sociologique et aboutissait à un régime d'apartheid. Par

contre Mahamoud rate l'essentiel car son règne politique n'amènera aucun progrès

social à Djibouti. L'intervention du pouvoir colonial modifiera la donne lorsque De

Gaulle décident de faire cadeaux à l'Ethiopie de Hailé Sélassié la région d'Afambo qui

constituaient la seule partie cultivable du territoire. Insulté dans sa loyauté au

colonisateur et piqué dans son orgueil Mahamoud craignant que tous le territoire ne

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subissent le même sort décide de prendre une décision radicale rallier le courant

pansomaliste qu'il avait auparavant éliminé de la scène politique! A son image, tout

le monde pourra apprécier la constance dans l'opportunisme de notre classe

politique. Ainsi quand De Gaulle lui envoya un journaliste du "Monde" sa réponse a

le mérite de la clarté: "je demanderai à ce que les Djiboutiens votent en faveur de

l'indépendance immédiate et inconditionnelle". C'est le début du mythe de

Mahamoud Harbi le héros national - fondateur du FLCS qui sera finalement liquidé

par les barbouzes françaises qui ont fait explosé au dessus de la Méditerranée l'avion

qui le ramenait de Belgrade vers le Caire où il avait établi son quartier générale sous

le patronage de Nasser.

Les français se tournèrent vers ALI AREF le plus jeune et le plus docile de la bande

des quatre (entre autre parce que n'étant pas afar d'origine, il n'a jamais eu l'aura de

Ahmed Dini).

L'administration territoriale qu'il établi se trouva confronter à une donne contraire à

l'évolution de la sphère politique: la migration massive des Issas du Galbeed vers

Djibouti. Les Djiboutiens parlent de "Adhi jabeen" pour désigner les 28 000 Issas

chassés par les massacres de Haîlé Sélassié - le scélérat - qui vinrent s'agglutiner à

leur tour aux bidonvilles de quartier 6 bis, de Jagabuldhuq et de Cartoon. Or cet

afflux ne pouvait plus mal tomber pour Ali Aref dont le pouvoir était déjà fragile à

Djibouti : une ville somalie à 80%. Pour y faire face Ali Aref décida alors de

naturaliser tous les afars du Sultanat de Raheita c'est à dire les 2/3 des afars

d'Erythrée tous déclarer pour l'occasion "née à Weima". Ainsi il licencia purement

simplement tous les dockers somalis du port de Djibouti dont l'effectif a été déjà

amputé par le ralentissement de l'activité économique consécutif à la fermeture du

Canal de Suez et les remplaça par 10 000 dockers afars recrutés à Assab et auxquels

il construisit une cité au nom évocateur quant à son ambition: "Arhiba Bienvenue".

Mais ce faisant Ali Aref signait par la même occasion la fin de son régime car en bon

nomade les afars de Weima n'allaient hésiter dans leur allégeance politique: ils

choisirent Ahmed Dini pour les représenter un afar Adi Ali de Raheita.

Bref à son tour Ali Aref expérimentait la même sauce putride qu’Hassan Gouled vingt

ans plutôt!

En réalité si Ali Aref demeure pour l'histoire le plus grand criminel que Djibouti ait

connu, c'est parce qu'il organisa de manière quasi scientifique l'épuration ethnique

du territoire avec un cortège cohérent de discrimination à l'accès à la citoyenneté,

de discrimination à l'emploi, de déportation de population et massacres sanglants!

La longue semaine de la poudrière sonne encore dans l'oreille de nombreux

Djiboutiens comme l'ultime justification de cette liberté reconquise.

A suivre le retour de Gouled et le coup de force des " Adhi jabeen".

En poursuivant dans notre panorama de l'évolution historique de la politique

Djiboutienne, nous allons aborder maintenant la période charnière qui s'étend du

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milieu des années 1960 à la fin du mandat coloniale. Au delà du caractère

extrêmement dynamique de la situation qui a énormément favorisé les conduites les

plus opportunistes et le retournement d'alliance, nous allons tenter autant que

possible d’identifier les lignes de fractures telluriques et les agrégations majeures.

La virginité refaite d’Hassan Gouled.

Hassan Gouled a ceci de particulier qu'il constitue pour n'importe quel observateur

la plus grande figure de notre politique. A ce titre son parcours est extrêmement

révélateur des illusions des premiers "hommes politiques" Djiboutiens et la difficulté

qu’ils eurent à se faire une idée de leur propre Nation tant les contours et la destinée

de celle ci leur apparaissait comme insaisissable. Ce trait de caractère commun aux

premiers dirigeants africains s'expliquent par leur inculture quant à l'histoire de leur

pays et l'incapacité de leur société à s'émanciper de la tutelle du colonisateur faite

d'élites urbaines compétentes et suffisamment nombreuses.

En 1963 suite à la trahison d’Ahmed Dini, la carrière politique d’Hassan Gouled

semblait finie. Il s'était dressé contre les notables de cette société urbaine qui

l'accueilli en 1948, a fait échec à la réaction orgueilleuse mais aventurière de

Mahamoud Harbi en 1958 au prix d'une alliance avec Ahmed Dini et Ali Aref qui n'a

duré que 3 ans. L'arrivée aux affaires d’Ali Aref était donc interprétée par de

nombreux citadins comme l'échec d’Hassan et consorts à défendre les intérêts de

leur communauté à défaut de leur ouvrir de perspective meilleures encore. Symbole

de ce rejet le Cheikh Dendawi apostropha un jour l'homme de Guérissa en ces

termes :

"Comment ça va Hassan Dankali? "D’où le surnom qui lui collera à la peau jusqu'à

l'indépendance du pays.

Mais bien qu'isolé et rejeté par tous l'Homme de Guérissa renaîtra de ces cendres

pour dominer la scène politique locale 30 ans encore. D'abord Hassan Gouled privé

de sa rente de parlementaire s'occupe de son porte feuille sans lequel il ne peut

exister. Il investit dans le BTP, sa société construit la cité de l'Air a l'architecture

novatrice et devient au milieu des années 60 le plus prospère des entrepreneurs

Djiboutiens. Ouf Hassan Gouled a démontré qu'il savait faire autre chose que

haranguer des foules ou manipuler les phantasmes de leadership clanique. Bien

mieux, dans durant ces années où le régime Aref affame les somalis et qu'il organise

la paupérisation du territoire par les conflits que suscite sa politique Hassan Gouled

joue sa carte de patron doté d'une conscience civique en donnant de ces biens pour

aider les plus nécessiteux. Ces gestes de solidarité ostensibles font que Gouled

retrouve bientôt une place de notable dans la société parrainé par trois grandes

familles Mamassan de Djibouti: les Aline (alors pdt du Gandé), les Guelleh Batal et les

Cheikh Moussa. Sur un autre plan Hassan Gouled en nomade courageux reprend ses

études "par correspondance" il passe en 1964 un BEPC et publie 3 ans plus tard son

autobiographie politique où il se repend des évènements de 1948 qualifiés de "

regrettables". A défaut d'être un visionnaire ou le digne héritier de la branche locale

du Somali Youth League Hassan Gouled apparaît désormais comme un citadin

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éclairé, conscient du caractère composite de la population Djiboutienne.

La conquête de l'héritage du Somali Youth League:

Le "non" de Mahamoud Harbi à De Gaulle et la fondation à Mogadiscio du FLCS en

1963 ont marqué les premier pas vers une récupération politique de l'héritage du

SYL. Mais peut-on dire pour autant que le FLCS représente la continuité du SYL? La

question de la paternité se pose en effet à deux niveaux. Le premier se pose

au niveau de l'idéale politique qu'incarne ce parti fondé en 1946 à JIG JIGA :

regrouper tous les somalis au sein d'un même Etat dont les contours sont la limite

des cinq rivières: Hawas, Fafan, Shabelle, Juba et Tana. Le second se pose dans la

continuité sociologique que l'on peut établir entre le SYL de Djibouti et le FLCS de

Mahamoud Harbi. Si au niveau de l'idéal la paternité du SYL avec le FLCS est

évidente, il n'en va pas de même avec l'ancrage sociologique du mouvement. En

effet le SYL auxquels Mahamoud Harbi s'opposait en 1948 était une mouvance

représentée par des élites urbaines aux sens larges du terme: on y trouve aussi des

commerçants, des lettrés, que des employés. Or le FLCS de Mahamoud Harbi à cause

de son interdiction ne pourra pas développer un véritable réseau de mobilisation

incluant les élites de la société civile. Au contraire au delà de la poignée

d'intellectuelle d'avant garde du mouvement, l'essentiel de ces troupes est composé

des Adhi Jabeen: les nomades Issas chassés par les persécutions d’Hailé Sélassié et

refoulés de Djibouti par Ali Aref. Cette démographique n'ayant jamais pu s'élever à

un niveau de conscience politique de l'Avant Garde, le mouvement ne sera

aucunement démocratique (le comble pour un mouvement de libération et travaillé

par les dissensions d'ordres claniques qui motiveront la mainmise des autorités

somaliennes). C'est donc à Djibouti que se jouera en dépit la destinée politique du

SYL et ce fût toute l'intelligence politique de Hassan Gouled d'avoir renoncé au

clientélisme clanique alors que le PMP autre avatar se réclamant de Mahamoud

Harbi jouera jusqu'au bout la carte d'un monolithisme clanique Issa à Djibouti.

La politique étant une science où le hasard n'a pas sa place, Hassan Gouled qui

depuis 1953 s'est donné pour ambition de demeurer au centre de gravité de la

politique Djiboutienne récolte les fruits de sa patience. Le traumatisme et

l'humiliation subis par les somalis durant "la semaine de la poudrière" lui donneront

au même titre que ces séjours répétés à la prison de Gabode cette aura qu'il avait

perdue une décennie plutôt. Il sait mieux que quiconque la nature ubuesque de

l'ambition aréfiste qui vise à installer aux forceps la prépondérance de la

communauté la moins avancée ( au plan de l'IDH) du territoire et de surcroît dont

l'aire de peuplement est excentrée par rapport au centre économique. Il sait aussi la

fragilité congénitales du FLCS dont le développement en dépit du soutient de

l'internationale socialiste et de la Somalie reste modeste. Autre avantage Hassan

Gouled a également les moyens financiers de son ambition et est entouré par des

autorités civiles et religieuses dont le soutient lui garantie la stature d'un homme

d'Etat.

Mais il n'a pas que des avantages et il sait bien. D'abord Hassan Gouled sait que

depuis l'immigration des Adhi Jabeen la prépondérance démographique des

Mamassan parmi les Issas appartient au passé. IL en tire comme conclusion la

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nécessité de s'appuyer sur les autres clans Somalis mais là c'est la mémoire

historique qui pèse de tout son poids: il a été le fossoyeur de la prépondérance

somalie à Djibouti. De plus les autorités somaliennes dont les élites depuis la prise du

pouvoir par MSB sont majoritairement nordistes veulent le mettre hors jeu pour

cause de négationnisme. Dans le territoire même, les français de la colonie cupide et

toujours attachés à leur privilège se méfient de son discours aux accents socialisants.

Pour en rajouter au quiproquo Hassan Gouled ne boit pas, il est assidu dans sa prière

à la différence entre autres d'un Ali Aref et d'un Barkhat Gourad dont le penchant

pour le Pastis 51 sont devenu légendaire.

Par son discours moderne mais non d'avant garde Hassan Gouled a su se poser

comme l'hériter d'une certaine interprétation du message de SYL: une république

sœur aux côtés de la Somalie. Idée audacieuse d'autant plus que depuis 1967

Djibouti est au bord de la ruine: la fermeture du canal de Suez limite les

transbordements tandis que l'Ethiopie inaugure en 1972 son propre port d'Assab et

décide de se passer de celui Djibouti. Ces difficultés seront les ingrédients essentiels

de la libération de Djibouti car on comme tout le monde le sait rien n'arrête un

peuple qui a faim.

En poursuivant dans l'exploration de notre histoire contemporaine et plus

particulièrement le crépuscule du régime coloniale, j'aborderai aujourd'hui la

concrétisation de la vision goulédienne d'édifier une Nation indépendante sur les

berges de la Mer Rouge et les vicissitudes rencontrées dans son projet.

Nous l'avons dit Hassan Gouled a crû jusqu'au bout pouvoir négocier avec le pouvoir

coloniale les conditions d'une émancipation négociée mais le soutient sans borne

apporté par le ministère des colonies à un Ali Aref engagé dans une politique

jusqu'au boutiste dont le seul ressort est la conservation du pouvoir, l'a convaincu du

décalage entre sa conception de la République Française ( député il avait pour

coutume de se recueillir devant le monument édifié en l'honneur du Bataillon Somali

à Kutz en Alsace) et la conduite sénile des fonctionnaires coloniaux qui le

représentait à Djibouti. Quand est ce que Hassan Gouled devient un leader

indépendantiste? La question fut longtemps un secret car la propagande RPP façon

Gabayo aurait inculqué à une population analphabète à 95 % en 1977, le mythe du

héros visionnaire et qui n'a jamais douté et qui ne s'est jamais trompé. En faisant les

comptes qu’Hassan Gouled ne se découvrit une âme de libérateur que quand il

réalisa que la rupture entre les Somalis et le pouvoir coloniale était désormais

définitive.... c'est à dire après la funeste semaine de la poudrière en 1967. Dix ans de

combat politique feront de lui l'homme que nous avons connu c'est à dire un leader

respecté.

Nous avons déjà mis en perspective comment Hassan Gouled avait réussi à

réintégrer le club des notables somalis. Maintenant nous verrons comment l'Homme

de Guérissa surmontera le clanisme Issa Cassajog. En effet, la disparition de

Mahamoud Harbi créera un vide politique dans le Sud qui en dehors du fondateur du

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FLCS n'avait produit aucun homme de haute stature. Ali Aref tentera d'exploité la

brèche en mobilisant le Club Arrey.

A l'origine, cette organisation était un club de soutient à Mahamoud Harbi en pays

Cassajog puis après l'interdiction du FLCS à Djibouti elle tente de se poser comme le

rival du PMP de Moussa Ahmed sur le créneau porteur du séparatisme Issa. Mais

voilà alors que le PMP décide de jouer le rôle de lien entre le LPA et le FLCS, le Club

Arrey intègre malgré lui le lit de Ali Aref dans une opposition virulente à l'idée d'une

Grande Somalie et pire encore contre une prétendue prépondérance des clans non

Issa à Djibouti. En justifiant la politique d’Ali Aref, un de ces représentants

apostropha le pdt du Gandé Omar Alin qui jouait un rôle de modérateur (en

application des consignes de l'Ougas Hassan Hersi) et déclara qu' "avant de rentrer

dans la politique à Djibouti les Mamassan devaient nettoyer leurs draps!" Traduisez

se conformer au dogme aréfien "d'un Djibouti territoire des afars et des Issas". Omar

Alin fin tel un vieux Zayla'i se prononça en faveur d'un rapprochement charnel avec

les Cassajog et il laissa Osman Handé un notable Fourlaba de Zayla’c leur administrer

la leçon qui s'imposait:

" Cassajoogu cissaha ka dhalay, wana cane kalaee

Cadagay dhex joogan, ilkaha kama cadaystanee

Wan cududowayn bay qashaan, kaman casheyaane"

C'est d'abord l'évolution du contexte internationale qui consacrera la ruine de la

présence de la présence française à Djibouti.

En effet, depuis que les pays de l'OPEP sous la houlette du shah d'Iran organisèrent

le hold up des pays riches, l'idée d'une indépendance Djiboutienne désormais

solvabilisée par la manne de l'aide de nos frères arabes n'étaient plus un projet fou.

Ensuite, la révolution éthiopienne emporta ce vieux féodale qu'était Haîlé Sélassié et

le remplaça par un régime à l'origine moins oppresseur. Syad Barre président de

l'OUA en 1974 surfa lui même sur cette fibre anti impérialiste et panafricaine et

arracha à Afnatu Abaté l'idée d'une autodétermination des Djiboutiens et le respect

de leur volonté.

Enfin, l'effondrement du régime éthiopien sonna le glas des ambitions

néocolonialistes prédominantes au ministère de la défense car dans la nouvelle

configuration pour maintenir sa présence à Djibouti, la France aurait dû mobiliser

masser 28 000 hommes pour contrer une Somalie surarmée, soutenue par l'URSS et

de surcroît belliqueuse. La multiplication des attentats révolutionnaires à Djibouti,

les atteintes répétées aux intérêts à Djibouti et à l'étranger étaient autant de signe

révélateur que Mohamed Syad Barre n'allait Djibouti sous la botte du légionnaire

impie!

Vint ensuite l'accélération des événements d'ordre intérieurs. Pour que Djibouti

accède à l'indépendance (et qu'elle se développe aujourd'hui) la cohésion des Issas

est une donne fondamentale. Il ne s'agit pas ici de tribalisme primaire mais l'histoire

nous apprend qu'on ne construit jamais quelque sur des rivalités lignagères

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sénilisantes. Ce fut l'intelligence de l'Ougas d'avoir usé de toute sa majesté pour les

membres du Club Arrey rallie Hassan Gouled et la promesse de celui ci faite sur le

tombeau du Cheikh Moussa à Aïchaa d'associer ses adversaires au pouvoir .... Ce à

quoi Mahamoud Harbi s'était refusé en 1953.

Puis le monolithisme apparent de la population afar vola en éclat. Ali Aref avait misé

tout sur une opposition prétendue irrévocable entre afars et Issa. Or dans les Issas

n'ont jamais eu jusqu'à son arrivé aux affaires un différent avec les afars Adoyamara

c'est à dire avec 99% des afars de Djibouti. Ali Silay pouvait bien se prendre pour un

cow boy en tirant du toit de sa maison contre des manifestants somalis désarmés

avec un fusil à lunette RFF1 et cela en toute impunité, les somalis pour leur grandeur

morale refusèrent d'entrer dans le jeu des violences ethniques...quant à Hassan

Gouled il remémorera à Ahmed Dini que ce sont des Issas qui défendirent la liberté

des afars Adoyamara contre le Sultan de l'Awsa qui voulait leur imposer le paiement

d'un tribut. De même Syad Barre lors d'un passage à Paris convoque tous les

étudiants Djiboutiens en Europe et rappela aux afars notre passé commun et notre

destinée commune mais il découvrit après 110 ans de Brain Wash coloniale que la

jeunesse afar avait perdu la mémoire de son histoire! (se référer là dessus au livre

publié par notre ministre de la justice.)

Mais le coup le plus violent porté au pouvoir de Ali Aref restera l'œuvre de la

jeunesse afar elle même. En effet, 1963 lorsqu’Ali Aref accède aux responsabilités la

communauté afar avait un taux d'urbanisation relativement faible. La

sédentarisation des afars à Djibouti voulu par Ali Aref permit aux jeunes afars de se

rendre compte combien à quel point était erroné le mythe d'un Ali Aref se battant

contre des étrangers qui veulent chasser les afars de Djibouti que ses services de

propagande avait colporté. La réalité qu’ils découvrirent tenaient à toute chose: les

somalis étaient chez eux à Djibouti et voulaient libérer leur pays avec le soutient et

l'aide de leurs frères afars. Comme la jeunesse est toujours sensible aux idéaux

d'avant garde Ali Aref perdit dès 1972, le soutient de la jeunesse afar au profit de

Ahmed Dini réconcilié avec Hassan Gouled. Pour compenser sa perte d'audience Ali

Aref s'entêta dans son obstination et se lança dans le rêve périlleux d'un Etat afar

avec Djibouti pour capitale. Il a accueillit à cet effet Ali Mirah qui en bon féodal lui

monnaya son soutient : 30 millions de francs de l'époque soit à peu près 160 de nos

francs! Le Sultan déchu en partance vers son exil doré Saoudien exhorta donc les

afars à rester fidèle à Ali Aref et son fantasme de Triangle Afar.

Mais en procédant de la sorte Ali Aref se mettait à dos l'Ethiopie révolutionnaire qui

s'est donné pour objectif de débarrasser l'Afrique des oripeaux de cette espèce et

par conséquent la France qui ne voulait pas avoir deux Etats ennemis pour voisin à

Djibouti. Valéry Giscard D'Estaing qui est de tous les président français le seul qui crû

à la Françafrique décida alors de désamorcer la bombe du TFAI. L'histoire de la

marche vers l'indépendance est connue: les français acceptent la régularisation des

Adhi Jabeen qui apporte aux somalis une prépondérance démographique à Djibouti

et Hassan Gouled promet au Sultan de Tadjourah qu'il n'y aura de chasse aux

sorcières à Djibouti. Les collaborateurs de Ali Aref et lui même ne seront pas banni

en dépit de tous leur car l'homme de Guérissa a un objectif saisir cette opportunité

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et servir son pays!

1977 - 1987 La décennie "Gulaysto Guleed": Gouled le victorieux!

Beaucoup de gens avaient douté de l'aptitude d’Hassan Gouled à exercer un

leadership politique et de sa capacité à mener à son terme son projet de fondation

de nouvel Etat.

En effet, l'homme n'a pas les qualités d'un orateur, sa maîtrise du somali est

notoirement insuffisante d'autant plus que Hassan Gouled n'a pas appris à lire sa

langue maternelle! Fils d'un nomade que rien ne prédestinait à gouverner Hassan

Gouled avait des connaissances en poésie presque anecdotique en dehors des

poètes de génération rien sur les monuments de la culture Somalie tel Sayed

Mohamed Abdullah Hassan, son adversaire acharné Ali Djama ou encore Abdillahi

Dhodaan ou encore un Timacadee dont les vers ont sertit de gloire l'histoire du

nationalisme Somali. De même Hassan Gouled ne pouvait rivaliser avec Aden Abdulle

Osman, Omar Arteh Ghaleed, Mohamed Ibrahim Igaal ou encore Abdirashid Ali

shermarkeh en matière d'aptitude politique et de gouvernance économique.

Mais Hassan Gouled demeure un personnage hors pair. C'est un solitaire et un

insomniaque. Tout comme Mohamed Syad Barre, Hassan Gouled dort très peu, pas

plus de 4 heures par jour !, et il travaille beaucoup... Énormément: 14 à 16 heures

par jour! Ce n'est pas un homme approchable mais à sa manière un moine soldat,

ses goûts sont simples et à part 3 parquets de Craven A par jour on ne lui connait pas

d'autre vice.

En politique comme dans la vie c'est un homme fidèle. Mari moderne, il a promis a

Aicha Bogoreh de ne pas l'humilier par un seconde épouse et il a tenu sa parole. Et

en politique sa fidélité à son parti le LPA et à ses dirigeants - même lorsque ceux ci

sont totalement incompétent- a quelque chose de touchant. Une anecdote à ce

sujet: un des gardes de Hassan Gouled prend sa retraite sans l'avertir, le jour la gade

de ce dernier il remarque son absence et demande de ses nouvelles à ses collègues

"Où est il donc passé?" et ils lui répondent qu'"il est désormais à la retraite". Alors

Hassan Gouled téléphone au domicile de celui ci et prend de ces nouvelles sur le ton

de la plaisanterie " alors toi aussi tu m'as lâché?" et l'homme un surpris de lui dire

qu'il a pris sa retraite contre sa volonté. Alors Hassan Gouled lui demande de venir

prendre ses fonctions immédiatement!

A cet image Hassan Gouled est un homme qui tient avant tout autre à la stabilité de

son environnement. Cela a un avantage, elle limite théoriquement les

comportements de prédations de la part des responsables politiques assurés de la

pérennité dans leur fonction. Et deux inconvénients. D'abord elle l'enferme à terme

dans une tour d'ivoire et l'éloigne des préoccupations de l'homme de la rue. Ensuite,

elle l'empêche d'exploiter de nouvelles compétences apparus dans le pays. Hassan

Gouled a confié à l'establishment que nous connaissons les rênes du pays et les

membres de celui ci ont tout fait pour s'opposer à l'accession d'une génération

mieux formée dès les années. C'est le paradoxe goulédien, l'homme voulait la

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stabilité or en définitive il aura l'instabilité crée par l'incompétence de ces ministres.

Mais la question centrale, jusqu’à quel point Hassan Gouled était- il conscient de ces

dérives de son système de gouvernance? Avant de répondre à la question étudions

ensemble le processus de partage du pouvoir intervenu en 1977.

L'indépendance de notre pays, constitue aux yeux de tous les observateurs un

paradoxe de l'histoire coloniale: Djibouti était un des premiers territoires où les

français se sont installés et dans le même là où ils ont investit le moins durant leur

occupation. Il a fallu être Hassan Gouled pour penser raisonnablement que l'on

pouvait créer un Etat viable avec seulement 22 bacheliers dans le pays et à l'étranger

et pour cela l'homme de Guérissa mérite qu'on lui tire le chapeau. Alors

que les administrations territoriales et nationales françaises sont démantelées,

Hassan Gouled se retrouve avec environ 750 poste de chef de services à

pourvoir....mais Djibouti n'avait même pas autant de de diplômés du collège à cette

époque!

L'organisation de la distribution du festin.

Hassan Gouled a utilisé les promotions individuelles et collectives pour asseoir son

pouvoir. Il y a eu d'abord la promotion des collaborateurs de l'administration

coloniale que certains ont qualifiée de scandaleuse et que l'homme de Guérissa a

appuyé pour deux motifs. D'abord les collaborateurs somali du régime d'Ali Aref

était tous des Djiboutiens de longue date. Secundo, ces individus avaient l'avantage

d'avoir une expérience dans leurs fonctions. C'est le cas notamment de l'armée où 8

anciens sous officiers de l'armée française sont collectivement nommés au garde de

capitaine: Zakaria cheikh, Doualeh, Qarboteh, Hoche Robleh, Omar Barreh,

Omar Kayad, Haïssama tandis qu'Ali Maïdal progressa en nuit du modeste statut de

sergent à celui de Colonel. En fait cette nomination est la plus révélatrice de la

politique d'équilibre clanique car Ali Maîdal a été nommé à la place d'un Mamassan

le plus gradé de l'armée française: "Corbeau". Ce dernier quittera alors Djibouti et

restera sous le drapeau français!

La sécurité intérieure et le monopole du "Rat Pack"

Le "Rat Pack" est le nom que se sont donné le groupe d'ami composé de Shayb, IOG,

Tani et Yassin Yabeh. Tous sont nés à Diré Dawa, ont fait leurs études primaires à

l'alliance française de cette ville ....avant de venir s'installer à Djibouti en 1967. A leur

arrivée, ils se considèrent comme des citoyens à part entière de Djibouti où Yassin

Yabeh a une tante (mais il n'a pas alors la nationalité) alors qu'IOG se prévaloir d'une

citoyenneté transmise par son père et surtout par la notoriété de

de sa tante Amina Guelleh Batal et même celle de son frère Idriss Omar Guelleh

héros de la mouvance indépendantiste qui dirige la riche cellule du plateau

Q1 et de Q2 ....quand il n'est pas enfermé par Ali Aref! Mais en dépit de leur niveau

d'étude correcte pour l'époque les membres du "Rat Pack" éprouve de grande

difficultés d'intégrations au plan social (ils sont tous au chômage) et sociétal (ils n'ont

pas d'autre amis qu'Idriss Arnaoud et Kaltoum Miad qu'IOG aurait courtisé avant de

l’envoyer balader!).

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En 1969 deux membres du "rat pack" rompent les bonnes manières de la société

d'accueil lorsqu’IOG et son ami Yassin s’engagent l’un dans la police d’Ali Aref, l'autre

dans les renseignements généraux. Cet épisode mérite une attention particulière car

lorsque IOG accédera à des responsabilités politiques ces opposants Moumin

Bahdon ( resp alors de la jeunesse de la cellule Q6) et son ami

Gabayo ( un militant actif) brandiront le passé trouble du locataire actuel de Beit

Wali. IOG était-il un espion? La nature même de sa fonction et sa promotion en 1974

au rang d'inspecteur laisse penser qu'il a rendu au pouvoir en place des services

digne d'intérêts. Cependant sa nomination semble être toute logique puisque qu'IOG

vu son passé à Diré Dawa était l'un des rares à connaître la plupart des obscurs

membres du FLCS dont les rangs avaient grossi jusqu'à 2700 membres...et dont à

part les membres de la cellule dite Abdirahman Candoleh bien peu étaient

effectivement originaire de Djibouti Ville. Par ailleurs, vu l'engagement de son frère

Idriss Omar Guelleh et de sa tante dans la lutte pour l'indépendance, il est peu

probable qu'IOG a été un homme de confiance des renseignements français. Au delà

de la polémique le "Rat pack" s'étendra à de nouveaux membres tel Abdoulkader

Doualeh Waïss qui de son secrétariat du ministère de l'intérieur jouera un rôle

fondamental dans l'intégration des réfugiés de 1977.

L'intégration des militants du FLCS

Djibouti manquait de tout en 1977 et Hassan Gouled en dépit de son aversion pour

les intellectuels de haut vol qui dirigeaient ce parti n'a pas lésiné sur les moyens pour

intégrer les militants venus de Somali dans le paysage de la société Djiboutienne. Les

cadres du parti dont beaucoup étaient formés relativement mieux que les Galo

kadheenka furent désignés à des fonctions de responsabilités quand ils avaient suivis

leurs études en français. Les anglophones formés dans les universités des pays

arabes, communistes et de la Somalie eurent quant à eux le choix entre une fonction

dans l'administration et une carrière dans l'enseignement après un stage de langue

en France. C'est ainsi que Djibouti a pu multiplier par 7 les nombres de ces

enseignants dans le secondaire dans les années 80 ...et de nombreux Djiboutiens de

ma génération se souviennent que des problèmes de prononciation des professeurs

que nous avons eu au collège d'Ambouli: Sahal, Abdillahi Mahamoud.

Hassan Gouled et le verrouillage de la scène politique.

Hassan Gouled étaient conscient en 1977 de la fragilité des finances de notre pays.

Lui même y mit versa le trésor du LPAI 3 millions de dollars et une contribution

patriotique personnelle d'un peu moins de 2 millions de dollars. Il a vendu alors un

bâtiment bourgeois qu'il possédait sur l'avenue De Gaulle pour renflouer un peu les

caisses de l'Etat. Pour exister Hassan Gouled sait que Djibouti ne peut se passer de

l'aide extérieure et pour cela la paix est une condition sine-qua-non car on voit mal

qui investirait dans un pays déchiré par la guerre. Selon ces termes il eut donc une

approche pragmatique et dans un entretien donné à un journal français en 1978 il

déclara qu'il "ne considère pas comme un chef d'Etat mais comme un chef

d'entreprise".

Pour convaincre les donateurs il a fallu stabiliser la scène politique en purgeant sur

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sa droite les pansomalistes radicaux qui voulaient un gouvernement d'alliance des

forces progressistes de Djibouti (LPAI, FLCS, MPL) mais qui exclurait les anciens

collaborateurs d’Ali Aref. En somme un gouvernement de rupture. Mais dans cette

configuration Ahmed Dini craignait la marginalisation des afars qui serait écartés du

pouvoir au nom d'une pureté de type révolutionnaire. Hassan Gouled lui donna

raison au prix de la rupture avec le courant pansomaliste dont le peuple et les

militants rejoindront la base populaire (et donc "hier venu") du LPAI. Autre difficulté

rencontré par Hassan Gouled le MLD. A l'origine il s'agit d'une mouvance ultra

minoritaire qui regroupe environ 60 membres et dont le but avoué est d'installer à

Djibouti un gouvernement de type soviétique. Le MLD se tourne vers l'Ethiopie de

Mengistu et dès lors devient le cheval de Troie de l'influence de l'Ethiopie

révolutionnaire à Djibouti. La base d'influence restera limitée par l'hostilité des

musulmans à l'égard du matérialisme historique accru chez les afars par le

ressentiment des exactions des communistes éthiopiens.

Si le MLD en tant que force politique n'avait aucune chance d'émerger sur la scène

politique vu la longue hostilité entre nomades musulmans et Amharas, il sera la

cheville ouvrière de l'anti Djibouti chez les éthiopiens qui auraient qu'après la Cité

des Saints Harrar, que les français leur donne l'héritière de Awdal : Djibouti!

La mise hors jeu de Ahmed Dini

Dini et Gouled se connaissent en 1977 depuis plus de 30 ans. Ils ont commencé tous

les deux carrières en manipulant les rivalités claniques et s'en sont repentis. Mais

alors qu’Ahmed Dini avait demeuré tout au long des années 60 le chef d'un parti

sans militants et associé pour le nom seulement à Hassan Gouled, il se fît le

champion de la cause afar à la veille de l'indépendance. Selon Ahmed Dini les afars

dont la proportion était démographique réelle était alors voisine de 23% si l’on ne

prend pas en compte les contingents Erythréens naturalisé qui n'ont émigrés à

Djibouti demande le poste de premier ministre, 50 % des sièges de députés et la

moitié des postes ministérielles. Selon la critique de Omar Osman Rabeh des accords

de Paris, "d'après Ahmed Dini chaque afar vaut un peu plus que 2 somalis ! " et

d'ajouter de manière "en voulant s'opposer obstinément aux somalis, les afars se

retrouvèrent les fesses dans la poussière". Le FLCS claque la porte et dénonce la

libanisation de Djibouti tandis qu’Hassan Gouled par pur calcul politique accepte le

diktat d’Ahmed Dini au nom de la priorité à la libération de Djibouti.

L'indépendance obtenu l'homme de Guérissa se refuse à institutionnaliser son

régime ce qui lui donne des pouvoirs spéciaux. Mieux encore il nomme Ahmed Dini

premier ministre avec aucun pouvoir à part celui d'exécutant de la politique du

président. Connaissant la nature d’Ahmed Dini tiraillé entre des glorioles tribales et

une piété islamique, Hassan Gouled rejette les prétentions d’Ahmed au consulat

politique. La rupture entre les deux hommes suite à l'attentat du palmier en zinc

contre la présence des troupes françaises à Djibouti commis par le MLD mais dont

l'enquête révéla la participation de certains membres du MLP dont Mohamed

Adoyta Youssouf. Comme le MLP est considéré par beaucoup comme la mouvance

centrale de la jeunesse afar Ahmed Dini s'oppose à la fouille de cette fourmilière

d'Arhiba et donne sa démission pour protester contre les désaveux d’Hassan Gouled.

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En fait dans son calcul Ahmed Dini avait anticipé l'ouverture de Djibouti au

pluralisme qui favorise les afars au dépend des somalis divisés et une prochaine crise

du régime travaillé par des rivalités de personnes prolongées par des dissensions

claniques. Or Hassan Gouled fera exactement le pari inverse, celui du parti unique et

on assistera à la naissance du RPP en 1979 à Dikhil.

1977 - 1987 "La décennie Gulaystow, Guleed: Gouled le victorieux" suite

La marche vers la liberté confortée au plan intérieure avec la levée barrage de

refoulement de Balbala, la suspension du couvre feu et de l'Etat d'exception qui

régnait à Djibouti, Hassan Gouled de faire valoir la légitimité populaire que un

suffrage en faveur de l'indépendance à 95 % à cet allié aussi précieux qu'orageux

qu'est Mohamed Syad Barre. A cet effet, il envoie une délégation conduite par une

personnalité représentative de la base populaire du LPA: Omar Alin.

Omar Alin est le chef traditionnel Issa le plus respecté de Djibouti. Il est l'œil et la

voix de l'Ougas Hassan Hersi et ses propos reflètent l'intime conviction de la majorité

des Issas à Djibouti, en Somalie ou en Ethiopie. Son engagement d'abord dans le

Somali Youth League puis dans le LPA et son opposition à Ali Aref lui ont valu des

peines de prison répétées et à sa famille de persécutions de la part des autorités

coloniales.

En bon communiste, les Somaliens trainent notre représentant d'usine en usine, de

barrage en barrage, de cités nouvelle en cités nouvelles, de lycée en universités, de

dispensaire en hôpital. Mohamed Syad Barre tient à leur faire savoir l'ampleur de

des réalisations de la Somalie depuis qu'il est au pouvoir et il le faut dire son

palmarès est des plus impressionnants.

Entre 1970 et 1976, la Somalie en dépit de la crise économique mondiale et du

renchérissement du prix du pétrole et encore plus de la sécheresse de 1974 qui a

détruit les moyens de subsistance d'un somali sur deux et qui a provoqué un exode

de réfugiés supérieur à un million d'âmes, a enregistré le plus fort taux de croissance

de toute l'Afrique après le Gabon où l'on a découvert du pétrole.

La croissance économique n'est rien si elle ne s'accompagne pas de progrès sociaux

et éducatifs et sur ce terrain Mohamed Syad Barre bat des records. Depuis son

arrivée au pouvoir le nombre d'élèves dans les écoles primaires a été multiplié par

12, le nombre de collégiens par 7 tandis que l'homme de Garbo harrey inaugurait

coup sur coup deux universités à Mogadiscio ( UNM ) et à Lafooleh. De même il a

arrêté l'avancée des dunes du désert qui menaçait Mogadiscio en plantant sur 18

000 kilomètres carrés des buissons. Et ce ne sont là qu'un petit aperçu des

réalisations de son régime qui a édifié un raffinerie, construit en cinq ans 200 000

habitations dans des immeubles (Casa populare), alphabétisé les 2/3 des somaliens,

multiplié par 11 le nombre de kilomètres de routes bitumés, qui a édifié les barrages

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de Djuma et mis en chantier le JSP...etc. Bref, la fierté nationale somalienne en 1977

était des plus justifiée...et Syad comptait là dessus pour capter l'attention des

Djiboutiens.

C'est à deux heures du matin que Mohamed Syad insomniaque qui travaille la nuit et

inspecte le fonctionnement des administrations le jour convoque son hôte...pour un

entretien. L'accueil est courtois et Mohamed Syad semble être au sommet de ses

moyens ... alors qu'Omar Alin fatiguée à cette heure avancée et de surcroît

asthmatique lui est sur le déclin. Mais conscient de son devoir l'homme de Q6 se fait

servir du café à trois reprises du café pour tenir le choc, le reste c'est son courage de

militant qui le fera. Et puis Syad s'adresse à lui.

" Avez vous profité de séjour pour visiter le pays?"

La phrase semble procédée de la mise en scène car depuis bientôt deux semaines, on

l'a balladé dans toute la Somalie méridionale. Solidement encadré par les sbires de

ce régime répressif, on l'a observé de près, noté le changement de ton de sa voix et

scruter son regard en permanence. Mais Omar Alin en fin négociateur répond à la

question.

"Oui en effet, comme tout patriote se doit de la faire j'ai pris le temps de visiter ce

très beau pays et je remercie encore une fois mes hôtes somaliens de m’avoir cette

chance et j'exprime ma gratitude au peuple somali pour son accueil."

Et Syad de poursuivre " On m'a dit que vous êtes originaires de Zayla, d'ailleurs ça se

voit à votre accent, c'est une ville que je connais très pour y avoir commandé la

garnison pendant 4 ans. Il semble même que j'ai connu votre cousin Keelad Liqee qui

y tenait une épicerie au fait comment va - t- il ? ".

Omar Alin pense que la remarque de Syad est trop précise pour sortir de sa mémoire

30 ans après il se dit que ses services de renseignements ont fait un beau boulot. Il

refuse de rentrer dans ce jeu si familier des somaliens

" Certes mon grand père résidait dans cette ville mais vous la connaissez sans doute

beaucoup mieux que moi qui n'y a jamais séjourné."

Alors Syad change de tactique, il essaye de lui vendre la crédibilité de ses

réalisations.

"En fait Jalle Omar, que pensez vous des projets de développement que vous avez

visité?" Et le notable de rétorquer: " Considérable à vrai dire. Néanmoins je me

demande pourquoi tous ce que vous avez construit l'a été au Sud, pourquoi le Nord

reste t- il si démuni. Seriez en fin de compte le père du Sud et l'oncle du Nord?"

La remarque est saillante, les propos piquant et le bon sens évident et Syad qui a

misé sur l'impression de grandeur que dégage son régime, son marketing politique

est pris au dépourvu. Alors il lâche avec un brin de dépit:

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"Jalle Omar, les hommes du Sud, travaillent pendant que ceux du Nord khattent voilà

la raison du développement et de l'arriération du Nord. Mais comme vous l'avez

senti nous ne faisons pas de différence entre les Somalis d'où qu'ils viennent." La

tentative de reprise de contrôle du dialogue est audacieuse mais elle ne produit son

effet alors Syad passe à ces monologues mégalomanes dont il avait l'habitude :

"Vous savez Jalle Omar, nous avons construit en 7 ans plus qu'en 60 ans

d'administration coloniale. Nous avons fait reculer l'analphabétisme, élevé le niveau

d'éducation de notre population, vaincu le tribalisme assaini, assaini l'administration,

reconstruit l'économie, modernisé les infrastructures du pays, nous sommes à 220

000 ha de terres irriguées maintenant là où il y avaient seulement 7 000 sept ans

plutôt, nous sommes en passe de réaliser l'autosuffisance alimentaire même si

l'afflux de réfugie de l'Ogaden a accru notre population de près d'un quart. Vous

avez visité les camps de sédentarisation dans le Shabelle da hoose? Oui ça

représente plus que les somalis de Djibouti! Oui, je sais il y a des afars aussi à

Djibouti. En réalité ce sont des somalis afarisés, à l'origine nous avions les mêmes

ancêtres...puis l'effondrement de notre Sultanat de Awdal mais ça tu dois le

connaître? Tu es Zayla’i après tout. En fait les afars ne sont pas un problème, le seul

problème dans la Corne de l'Afrique c'est la colonisation qui a disséminé notre

peuple. Nous avons tout fait pour faire entendre raison aux Ethiopiens mais peinent

perdue ils ont une attitude réactionnaire, on ne peut pas négocier avec eux! J'ai

réarmé la Somalie aujourd'hui nous avons les moyens de libérer nos frères d'Ogaden

après l'indépendance de Djibouti ça sera la plus grande réalisation de la

Révolution......etc"

Et Syad parle 4 heures durant. " En fait Jaale Omar, il se fait tard. Il est temps pour

vous de vous reposer. Malheureusement, je n'aurai ce plaisir là. Je suis le chef d'Etat

d'un pays en guerre! Néanmoins avant de nous quitter j'ai une bonne à annoncer

aux Djiboutiens. Je suis au courant vos difficultés économiques aggravées par la

suspension du trafic du chemin de fer. Je ne crois pas que les Djiboutiens qui

viennent de chasser les colons en veulent à leurs frères d'Ogaden. Toutefois la

Somalie est disposée à autoriser en compensation le ravitaillement des régions Nord

depuis Djibouti après tout que les marchandises soient débarquées à Djibouti ou à

Berbera c'est la même chose n'est ce pas du moment que ce sont tous des somalis!

Cela devrait nous rapporter 12 millions dollars par an. Je sais c'est le minimum

que l'on peut attendre de la Somalie mais nous serons à vos côtés!"

Et Omar Alin de promettre la mobilisation des Djiboutiens en faveur de l'Ogaden qui

se traduira par la participation volontaires de milliers de membres du FLCS et de

militants nationalistes de Djibouti à la guerre de 1977.

La refondation économique de Djibouti

On a souvent décrit Hassan Gouled comme quelqu'un d'opportuniste, totalement

dépourvu de programme et dont la compréhension des mécanismes économiques

étaient élémentaires. En fait Gouled avait dès 1958 un programme de politique

économique mais il a omis de le réactualiser. Les buts que Gouled s'est alors fixé

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était alors la lutte contre la soif et la généralisation de la scolarisation primaire.

Revenu au pouvoir Hassan Gouled entendait donc concrétiser ses projets.

Entre 1977 et 1986 son régime apportera la priorité à la soit en construisant

exactement 128 dont plus de 110 en pays afar si bien qu'aujourd'hui que sur

n'importe quelle point du territoire l'on trouve à moins de 20 kilomètres d'un forage.

Vu la profondeur des nappes phréatiques d'où l'eau est pompée, les coûts moyens

de chaque forage représentent la moitié de l'investissement nécessaires à la

construction d'un collège. Quelle fut l'utilité de ces forages? Importante dans la

périphérie des agglomérations d’Ali Sabieh, Djibouti et Dikhil et à peu près nulle

ailleurs. Hassan Gouled lui même devait en faire le constat en déclarant plus tard

"des milliards ont été dépensé en pure perte". Pourquoi parce que la politique de

lutte contre la soif s'inscrit dans le cadre du développement rural or la population

des zones rurales a un caractère non permanent (nomadisme) et son chiffre a été

arbitrairement grossi par les manipulations démographiques sous Ali Aref. Hassan

Gouled a donc financé des dizaines de forages dans des déserts quasi absolus!

La deuxième œuvre d’Hassan Gouled a eu un impact plus important sur la société

Djiboutienne, c'est la généralisation de l'enseignement primaire. Selon les

estimations en 1986, c'est un enfant en âge d'être scolarisé sur deux qui était suivait

effectivement scolarisé. C'est à la modeste et beaucoup. Modeste parce que les

revenus par habitant de Djibouti lui permet de prétendre à de meilleurs scores

sociaux. Mais c'est aussi beaucoup car sous Ali Aref c'est seulement un enfant sur 10

qui avait cette chance. Mais le plus grave dans cette histoire, c'est que le régime s'est

refusé à poursuivre son investissement dans le secondaire qui a été perçu comme

n'étant pas prioritaire. Résultat les enfants sont scolarisés pour six ans seulement

avant de se retrouver semi analphabètes à la Rue des Mouches.

Au delà de ces deux créneaux décrits comme prioritaires mais le résultat n'est pas

probant, le régime a cependant a enregistré une assez belle performance qui lui a

permis d'entériner l'existence de notre pays.

D'abord le trafic se maintint en dépit de la guerre d'Ogaden grâce au coup de pouce

de Syad et mieux encore la réouverture du Canal de Suez en 1979. Le trafic qui était

tombé à 750 000 tonnes en 1977 atteignit les 2 millions de tonnes à l'aube des

années 1980.

De même, la place financière de Djibouti connût une reprise de son activité

parallèlement à l'adoption d'un cadre économique libérale et mieux encore à la

modernisation des infrastructures en télécommunications de Djibouti.

Enfin l'agriculture et la pêche connurent un modeste essor modéré essentiellement

dû à l'action de l'UNFD pour le premier et à la fin du racket de la clique d’Ali Aref.

Cependant on doit ici noter la myopie du ministère de l'agriculture dont la contre

performance n'a pas d'équivalent au niveau national et les milliards de francs

dilapidés dans le cadre du projet du PK20.

A l'origine, il s'agissait de créer un projet pilote visant à démontrer la viabilité d'une

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céréaliculture à Djibouti. Le problème c'est qu'il est de notoriété publique que les

terres de Djibouti sont pour l'essentiel de l'argile ferrugineuse (Terra Rossa) donc

impropre à l'irrigation. Par ailleurs Djibouti manque d'eau (c’est pourquoi l'on

creusait des forages précisément) alors pour envisager un avenir de producteur

céréalier, il fallait être à la fois parfaitement incompétent corrompu jusqu'à la moelle

comme l'a été le responsable du projet Monsieur Ismaël Guedi Hared d'après un

authentique héros issa. Mieux encore d'après certaine information crédible le projet

du PK20 a servi de couverture à l'importation de déchets toxiques (des déchets

médicaux radioactives et/ou contenant des métaux lourds) de la Belgique dont

l'enfouissement est responsable de la dégradation de la santé des Djiboutiens

(apparition de cancers inconnus jusque là) au début des années 1990.

En terminant avec le survol du goulédisme triomphant des années 1980, j'analyserai

la prochaine, la question de la citoyenneté Djiboutienne et la faillite du

monolithisme politique.

1977-1987 " La décennie Gulaysto Guleed: Gouled le victorieux"

La stabilité introuvable du régime

Dans notre essai méthodologique, nous avons mis en lumière la relationqu'il y existait entre la sédentarisation des nomades et les crisespolitiques à Djibouti. Nous avons aussi exploré comment HassanGouled s'était imposé comme le libérateur de Djibouti après réalisé unequasi unanimité chez les Somalis et rallié d'abord les arabes puis lesafars.

Nous avons également montré les motifs de la rupture avec AhmedDini qui aboutiront à la démission de l'homme d'Obock. Muni de laconnaissance du passé, nous allons tenter de comprendre pourquoiHassan Gouled s'est muré dans la sénilité politique qu'on lui a connu àla fin des années 1980 et mettre en scène les contraintes qui sont àl'origine de l'adoption du clientélisme comme unique ressource degouvernance.

La stabilisation de la situation politique en 1977, supposait le maintiend'un équilibre politique et démographique entre Afar et Issa mais aussientre clans Somalis( confère la sourde opposition du club Arrey à Hassan Gouled). Or cetéquilibre vole en éclat dès le mois de Juin 1977 lorsque la guerred'Ogaden provoque un exode sans précédent des Somalis d'Ethiopie:Issas, Gadaboursi, Darod du plateau du Harrar, Sheikh Ash. Le nombrede réfugié pris en charge par les organisations internationales dépasserabientôt 55 000 personnes soit plus du sixième de la population de

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Djibouti. A court terme, cet exode ne provoque selon la loi que nousavons déjà annoncée aucun rejet manifeste. Bien au contraire leshabitants de Djibouti et les habitants des districts de l'intérieurrivalisent de générosité pour venir en aide à leurs frères éprouvés par lefléau de la guerre.

Mais comme, je l'ai déjà dit l'histoire de Djibouti est perpétuellerecommencement et bientôt des entrepreneurs surgissent et tententd'instrumentaliser la misère et le désarroi de ces populations afin d'entirer un bénéfice politique. Dès l'afflux Idriss Omar Guelleh manifestaune générosité intéressée en proposant à Hassan Gouled d'établir lescamps de réfugiés là où il y avait de l'eau c'est à dire au Nord du pays.Ce qu’Idriss Omar entrevoyait c'était la nécessité de maîtriser cetterébellion en ébullition permanente depuis qu’Ali Aref, le petit, y a misle feu, en implantant une armée en guenilles de réfugiés, une clientèlepotentiellement fidèle à sa cause politique. Prudent Hassan Gouledrepoussa l'offre de son député. Mais déjà dans le sérail de l'équipedirigeante la bataille faisait rage pour capter cette ressource stratégiqueet dans jeu de dupes Idriss Omar n'était pas le mieux placé. En effetcomme les Adhi Jabeen le gros du contingent de 1977 était constitué deIssa Dallol (Fourlaba et Wallaldoon), de Odaxgob (Reer Kuul et ReerGeedi) et de Saad Moussa.

Cette particularité n'a pas échappé à Idriss Farax Habaneh animateur duClub Arrey apôtre de l'interprétation Issa de la doctrine Club Issa etDanakil et à Moumin Bahdon Farah qui comprit très tôt la chance quis'offrait à lui. En effet Moumin Bahdon en fin politique tenta desaucissonner la clientèle: le gros des troupes des nomades Issas nel'intéresse pas par contre rien n'est trop beau pour capter l'allégeancedes commerçants Issas de Diré Dawa. Et témoigne la redistribution descartes du commerce du Khat et la fondation de cette société demonopôle qu'est la SOGIK.

A l'origine le commerce du Khat était tenu et défendu bec et ongle pardes importateurs de Djibouti ville majoritairement Mamassan allié leplus souvent à exportateurs majoritairement Fourlaba de la région deDiré Dawa. Depuis la constitution de leur guilde marchande en 1947 lesCagooleh avaient fonctionné de la sorte. Or en 1976 Mengistunationalise l'exportation du Khat et crée une société d'Etat pour enassurer le négoce. Les Cagooleh de Diré Dawa et pami eux lesBoureyeh et les Dawaaleh sont ruinés. Puis c'est autour de ceux deDjibouti de connaître le même sort car Hassan Gouled qui sait mieuxque quiconque les ravages du Khat sur la société Djiboutienne interditl'importation du Khat. Ca semble désormais fini de ce commerce destupéfiant mais c'était sans compter avec le nationalisme ombrageux deMengistu lequel décide de suspendre les exportations éthiopiennes defruits et légumes vers Djibouti. Le bluff ne donne rien car HassanGouled sait que Djibouti absorbe bon an mal an 30% des exportationséthiopiennes et qu'elle contribue à faire vivre au moins 15 % de la

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population éthiopienne. Gouled ne recule pas en dépit de lacontrebande de khat qui se développe au Nord et au Sud et lesmauvaises pistes dont la plus sinistre Bandara décime les afars. AlorsMengistu décide d'intimider Hassan Gouled en annonçant la créationd'un commandement militaire. Or à ce moment là l'homme de Guérissaqui s'efforce de faire partager sa vision d'une Nation Djiboutienne n'anul envie de guérilla afar dans le Nord. Alors Hassan Gouled s'inclineet autorise de nouveau l'importation du Khat quant à Mengistu ilsavoure sa victoire par une visite à Diré Dawa ville où il a été engarnison huit années durant.

Mais au lieu de laisser en bon libéral les commerçants s'organiser, cettefois Moumin Bahdon (appliquant peut être une consigne de HassanGouled) décide de créer une société de monopôle la SOGIK dont lestraits principaux sont le petit nombre d'actionnaire qui se partageront lepactole du trafic et l'éviction d'un grand nombre d'importateur desCagooleh de Djibouti. Cette mesure à la fois une réaction corporatistemais aussi clanique puisque les Mamassan reprocheront à HassanGouled d'avoir évincé leur commerçants au profit " des éthiopiens" etbouderont par la suite le régime goulédien jusqu'en 1986. Plus tard bonnombre de ces Cagooleh se reconvertiront dans le commerce desarticles textiles des Bas Côtés qui restent toujours florissant.

L'Ougas Hassan Hersi et le désavoeu de l'hégémonisme Issa.

Au delà des problèmes rencontrés avec les afars sur lesquels nousreviendront, le lourd défi à Hassan Gouled a été posé par Idriss FarahHabaneh au nom du séparatisme Issa. A la différence de Hassan Gouledqui s'est positionné au centre et de Mahamoud Harbi qui a fait peauneuf en rejetant le clanismes qu'il avait défendu et avait rallié lenationalisme somali, Idriss Farah Habaneh est resté fidèle à lui même.Il construire à Djibouti une Nation Afar et Issa dont le principe decitoyenneté est le droit du sang et dont les membres des autres clanssomalis en seraient exclu. Sa mouvance politique est presqueinexistante à Djibouti, elle a été dominante dans la région de Ali Sabiehjusqu'à la fin des années soixante et mais elle est depuis en voie dedéclin, Idriss Farah Habaneh n'a ayant pas réussi à capter l'adhésion desAdhi Jabeen.

Il voit donc en cette manne inespérée de nomades déplacés l'occasionde grossir le rang de ses troupes et d'asseoir sur Djibouti son pouvoir.Dans cette ambition Idriss Farah Habaneh ne manque pas de ressources:il est Fourlaba comme bon nombre de ces réfugiés et son appel aufavoritisme clanique séduit décidément des nomades désorientés.

Idriss Farah Habaneh se décide dès la fin de l'année 1977 à une

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confrontation frontale avec Hassan Gouled. L'homme de Guérissaesquive puis réagit en nommant Idriss Farah Habaneh à la tête d'unsuperministère de l'intérieure, des postes et des télécommunications. Lebut du jeu est d'en faire un contrepoids utile à Ahmed Dini et à ses amisdéjà nostalgiques de l'ère Ali Aref et dans ces années troubles où leNord du pays de Khor Angar à Balho et en passant par Randa etAssagueila se révèle un dangereux coupe-gorge pour les hommes del'AND de lui permettre d'asseoir son leadership.

Et dans cette tâche Idriss Habaneh excelle au delà de toute attente.Homme à poigne, il rétablit l'autorité de l'Etat au Nord du pays et barrela route au MLP, puis il organise l'intégration de ces réfugiés au fur et àmesure que les moyens du nouvel Etat en pleine expansion lepermettent. Mais bientôt son approche unilatéraliste suscite unsentiment de rejet chez beaucoup de Djiboutien. En Juin 1981 lorsqueHassan Gouled évoque dans un discours au stade une NationDjiboutienne ouverte et dont la vertu et le principe de l'intégrationrépublicaine, Idriss Farah Habaneh corrige et rappelle que " Dhulka waloo dhasha ee laguma dhashoo : Djibouti n'est pas une terred'immigration et que pour être djiboutien, il est faut en être originaire"et il précise sa vision en ajoutant " qu'après Dieu, la terre appartient auxAfars et aus Issas". On était bien loin de la rhétorique Goulédienne et leconflit politique semblait inévitable!

C'est dans ce contexte troublé et après un été où Hassan Gouled et sonministre se sont régulièrement affrontés au conseil des ministres sur desdétails tel l'opportunité d'inviter le directeur ( Ismaël Guedi) et le chef (IOG ) du Cabinet que débarqua à la rescousse l'Ougas Hassan Hersipour éteindre l'incendie qui couvait.

18 ème Ougas des Issas, héritiers d'une lignée royale - les Ashraf duSultanat de l'Awdal de 36 membres, l'homme porte sur ces frêlesépaules le poids de 1000 ans de civilisation islamique Somalie! Luimême est une figure incomparable au plan de l'histoire régionale. Eluen 1934, il fît le choix du nationalisme africain en soutenant contretoute attente les Amharas en déroute contre les hordes fascistes. Ilcommenta qu'entre deux impies vaut mieux celui qui lui ressemble.Haîlé Selassié lui en sera reconnaissant et le décorera de la plus hautemédaille de résistance. Puis l'Ougas paracheva la reconquête de lavallée de Hawas où les Afars Assayamaras s'engouffrèrent après avoirévincé les Gallas qui en chassèrent les Somalis quelque temps plutôt.Point de violence gratuite chez cet homme dont le visage rayonne depiété: l'Ougas a constamment exhorté les Issas le pactole de coexistencequi depuis plus d'un siècle les lient aux afars Adoyamaras.

L'Ougas victorieux a également présidé à la réouverture du Pass deKardh Mardha squatté par des Qottis ou plus exactement des résidus depopulations Borannes chassés de Borama au 17 ème siècle. Il a été leciment indispensable à la cohésion des Issas de Djibouti jusqu'à la

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libération. Enfin, l'Ougas a enfin désenclavé les Harlas de Hawasdangereusement assiégés par des Afars hostiles et des Oromo Karrayou. Dès lors la continuité de peuplement du Nord de la péninsuleSomalie est désormais rétablie et les Issas peuvent communiquer aveclibrement avec les Ogaden et les Hawiyés. Autant dire que la majestéde Diré Dawa domine de la tête au pied cette armée de nain qui se batpour la maîtrise de la scène politique locale.

Pour son séjour à Djibouti, il est accompagné de son conseil de 44sages (24 représentants des lignages Issas et 20 experts désignés pourleur mérite), tandis que sa réputation de "Robleh faiseur de pluie" leprécède d'avance. A peine arrivé à Djibouti, la ville est inondée tandisque le gouvernement lance un appel à al solidarité internationale pourreloger les sans abris vers l'actuel cité Dar El Hanan, les Djiboutiensdemandent qu'il s'en retourne avec sa dose de pluie.... à Diré Dawa!Mais sa majesté est là, pour remonter la bretelle à ces entrepreneurspolitiques. On expose les faits, les deux partis sont entendusséparément puis le Conseil Royal tranche. Il souligne l'universalité duXeer pour toute communauté vivant en pays Issas et rejettent tout actede discrimination à leur encontre. Ouf l'honneur est sauvé, sa majestél'Ougas a dit que les liens de voisinages devaient l'emporter sur les liensde sang dans le cadre de la construction nationale Djiboutienne. Si lejugement est tranché, la bénédiction elle est généreuse l'Ougas enappelle à l'éthique pour oublier cette querelle familiale et invite tous lesDjiboutiens à aller de l'avant.

Je remercie le camarade Ali Awdali pour les multiples compléments historiquesapportés. J'approuve l'essentiel de ce qui a écrit mais je me permettrai toutefoisd'élucider les circonstances particulières qui ont conduit l'Ougas des Gadaboursi àaccorder sa protection aux nombreux Habars Awal vivant à Zayla.

Les Habars Awal et les Issas se sont affrontés vers 1825 (pour la date exacteconsulter Burton dans une effroyable guerre civile pour le contrôle du trèsprometteur port de Bulahar situé en pays Issa mais convoité par les Issaqs qui ensont les principaux utilisateurs.

Après avoir pris le petit port, les cavaliers Issaqs ont voulu poussé leur avantagejusqu'à Zayla à l'époque résidence de l'Ougas des Issas et réussirent à s'emparer dela ville en l'espace de 3 semaines. Mais au bout du compte cet impérialisme soudales Issas dans une résistance victorieuse qui aboutit à la déroute des Habars Awals età la capture par Abdi Ali Fajajar du célèbre troupeaux de Ban Casseyeh ( plus de milledromadaires et des dizaines de milliers de caprins et de bovins ) en l'honneur duquelil composa le poème " Hadhow bay Dhurantaayow, Madhex joogin tidha" repris parAli Gab dans une chanson très en vogue dans les années 1980.

La paix fut conclue entre les deux parties sous le patronage de l'Ougas desGadaboursi qui se porta garant du respect des intérêts de la communauté HabarAwal de Zayla. A cette époque Zayla était dirigée par une autorité neutre à savoir un

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notable Gadaboursi. Selon les principes, d'une démocratie millénaire lui succéda unIssa mais les Habar Awal craignant la mise en cause des accords passés démandèrentleur maintient en tutelle et le nouveau gouverneur invita l'Ougas des Gadaboursi àvenir s'établir à Zaylac comme son homologue Issa.

Pour les détails de cette histoire, il se suffit de se reporter à l'historiographiesomalienne.

"Gulaystow Guled: Gouled le victorieux" 1977-1987 suite et fin

Introduction à l'idéologie afar.

Les afars sont la seule communauté Djiboutienne dont le mécontentement et larébellion a aboutit à une guerre civile meurtrière. Parler d'idéologie afar c'estanalyser les fondements de ce sentiment d'exclusion et voir la manière dont il a étéexploité par les prometteurs de la violence armée. Pour se faire nous allonsreprendre la présentation de la cause afar par l'un de ces plus virulents défenseur AliCoubba. Ce dernier affirme en vrac trois éléments:

- Les afars sont la communauté qui peuplait historiquement le territoire de Djiboutiavant d'être refoulés par les Issas. Très sérieux dans ces propos, il trace les frontièresactuelles de l'aire de peuplement afar qui couvre dit-il 80% du territoire de Djiboutiet englobe le foyer Gahma garato de Arta et Wéa.

- Les Afars sont une communauté égale en importance aux Somalis, il est donccontre nature qu'elle soit placée sur un pied d'égalité avec un simple clan comme lesIssas. Ces derniers s'étant sédentarisé massivement à Djibouti depuis 1977, il fautselon Ali Coubba les refoulés vers leurs terres d'origine ou à défaut naturaliser tousles afars de la Corne de l'Afrique l‘ayant peuplé

- Les afars ont été systématiquement exclu et cela à tous les niveaux de la vie socialeet politique locale et leurs seules représentants au panthéon goulédien sont devulgaires traîtres. Il exige donc un favoritisme sélectif pour les afars et la nominationde leurs élites à des postes de responsabilités..

Les afars sont-ils les aborigènes de Djibouti refoulés par des méchants Issas assoiffésde conquêtes? Rien n'est moins sûr et pour cause. Les afars eux mêmes fontremontés leur Histoire (fiction) à l'ancienne Egypte. Si il est exclu que Néfertiti ait étéafar, il est établi en revanche que les afars peuplaient le littoral Soudanais aumoment où les Somalis achevait leur conquête de la Corne de l'Afrique sur despeuplements Bushman dont les Gabro, Wa goosha, Wa niyika de la vallée du Jubbaen sont les reliques.

Mieux encore les afars n'ont commencé leur migration vers le Sud qu'à partir du IXème en pillant au passage absolument sur les terres et les côtes de l'Erythrée et de lapéninsule arabique. Les afars sont à ce sujet responsable de l’effondrement duRoyaume d’ Axoum (les Tigrés ne leur ont jamais pardonné cet épisode) etl'établissement par les Omeyades d'une garnison permanente à Dahlak quideviendra plus tard un comptoir prospère. Des afars dans la Corne de l'Afrique onn'en connaît pas et cela jusqu’au au XVIe siècle à cette époque ils sont établis dans leMenz c'est le contrefort des Amharas où ils sont régulièrement massacrés par lesnégus auxquels ils barrent l'accès à la mer.

C'est alors que l'Imam Osman Ladeh gouverneur de Zaylac le principale centre urbaindu Royaume de Awdal vient les sauvés de l'extinction et impose au Négus le respect

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de cette population désormais protégés par les armées somalies. Mais les afars neconnaissent point ce que le terme d'alliance à peine les hordes Gallas ont ellesenvahi le Royaume d'Awdal qu'ils se ruent comme un seul homme sur lesdépouilles de ce dernier. De la XVII ème à la XXIIIème, nos chroniques royalesrelatent à l'excès tous les méfaits des afars, leurs violences barbares contre despopulations affaiblies par la guerre, décimée par la faim et les épidémies. Sur lesdécombres de notre empire les afars se tailleront une Triangle de peuplementhomogène qui a vocation à intégrer la Grande Somalie.

Ali Coubba parle des Afars comme la population qui habitaient Zaylac. Là, il a mal lu les historiens arabes Maqrizi, Al Omari, Shihab Eddine et même l'auguste Ibn Battutasinon il saurait que la popualtion de Zaylac était homogène et ne comptait que dessomalis. Par contre il y a un fond de vérité dans la prétention légendaire des afars surZaylac. Comme les afars ont conquis et afarisés des adalis d'origine somalis, cesderniers leurs transmis le souvenir de l'époque où il habitaient Zaylac et qu'ilsrégnaient sur toute la Corne de l'Afrique....et Ali Coubba en intellectuel de province,en mal d'histoire s'est convaincu que la Somalie appartenait aux afars. A ce sujetl'auteur fait preuve d'une inculture proprement insultante.

En effet les afars sont une population aussi ancienne que les Béjas, plus veille que lesAbyssins et les Somalis or l'Histoire de nos ancêtres afars n'a jamais dépassé le stadedes rezzous et des razzias c'est à dire du vol organisé d'hommes et de bétails!Comment expliquer cette impasse dans l'évolution sinon par les traditions afars:

La société afar impose à tous les niveaux des règles de vie qui favorise à l'excès lastabilité. Les lignages possèdent chacun un lopin de terre où ils sont tenu d'y resteralors que la société somalie est une société de conquête et d'émulation où l'on peutavoir et tout perdre! Les somalis qui perdent quelque sont obligés de se trouver denouvelle activités en environnement ce qui explique que la civilisation urbaine dansla Corne l'Afrique ait été le seul fait des Somalis, les diasporas les plus anciennes del'Afrique Orientale sont aussi Somalies à la différence des afars qui sont par essence"casaniers".

La plus grande faiblesse de la société afar se situe dans ce qu'elle a de plusauthentique les règles de formations du foyer conjugal. Chaque fille afar doitépouser son cousin c'est le Abti Sama. Or le risque d'avoir un enfant trisomique enépousant son cousin est de 1 pour mille et il augmente de 30% à chaque génération.Je laisse les amateurs de suite calculé combien de temps pour ce mode deproduction suicidaire finit par éliminer tous les afars: c'est au bout de 25 génération!Les afars se savaient condamnés par leurs organisations tribales alors ils ont décidéde jouer avec les règles de l'Islam en légitimant l'échangisme. Non, je ne plaisantepas, les afars ont invité l'échangisme avant les occidentaux!

Je m'explique chaque femme afar a le droit de se choisir un amant: un mareyteh etles poèmes composés par les femmes en l'honneur de leur mareyteh constituenttout un genre de la littérature orale afare: le mareyteh marrow. Etant donné quedeux hommes partagent légitimement la femme et qu'un homme peut avoir unharem de femme marié ne peut- on pas parler d'échangisme? En fait d'un point devue anthropologique l'échangisme a constitué une chance pour les afars ....car il les asauvés d’une extinction prévisible dans le cadre du Abti Sama.

Autre question en suspens: les Issas ont ils pris des terres aux afars Adoyamaras deDjibouti? Ali Coubba le dit d'où sa fumeuse carte....mais au delà de celle ci on n'enpas la trace! Les Issas ont conclu avec les Adoyamaras un pacte de non-agression etd'assistance mutuelle avec les Adoyamaras représentés par les Debnés de la régionde Cokar. Il existe un tribunal spécial composé pour moitié d'Afars et pour moitiéd'Issas, qui est présidé par un Harlas qui jugent les différents entre les deux partis

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selon le Xeer. La violence ataviques dont les Issas font la preuve et leur inimitiénaturelle envers les afars est un mythe aréfien que Ali Coubba colporte maisaucunement une réalité historique.

"Les Afars sont une communauté égale en importance aux Somalis, il est donc contrenature qu'elle soit placée sur un pied d'égalité avec un simple clan comme les Issas.Ces derniers s'étant sédentarisé massivement à Djibouti depuis 1977, il faut selon AliCoubba les refouler vers leurs terres d'origine ou à défaut naturaliser tous les afarsde la Corne de l'Afrique ayant peuplé Djibouti ".

Qu'un afar soit égal en dignité à un somali cela va de soit. En tant que peuple, cen'est pas vrai. L'Histoire que mon adversaire Mendès résumait en épopéechevaleresque anoblit les populations! Et l'Histoire de la Somalie n'a rien decomparable à l'Histoire des afars. Comment le seul peuple que les Mings de Chineconsidéraient comme civilisés au point d'établir avec eux des relations diplomatiquesse sentiraient au niveau des afars populations dont l'histoire se résume à une affairede sécheresse et de boucherie ancestrale. Comment les Muqry qui firent deMogadiscio la grande ville de l'Océan Indien se sentiraient au niveau de ces afarsdont la plus grande bourgade est un hameau ...de quelques dizaines d'habitants?

En fait les afars ont peur de payer le prix de la grandeur à moins un Barkhat Gourativre mort au point de raconter qu'il allait transformer Djibouti en Suisse en l'espacede 10 ans ( on voit le résultat), on peut oublier que la grandeur d'une Nation et d'unecivilisation en mobilisant des ressources démographiques colossales. Je ne crois pasen Djibouti TFAI mais je crois en en la CFS qui a vocation à englober touts lespopulations musulmanes de la Corne de L'Afrique. Etant donné qu'il nous faut deshommes et des femmes, des millions de bras et de cerveaux nous allons ouvrir lesfrontières au fur et à mesure que nos capacités économiques le permettront! Queles afars soient naturaliser Djiboutien est une bonne chose en soit mais que tous leTriangle Afar intègre le giron de notre Nation Somalie c'est encore mieux!

"Les afars ont été systématiquement exclu et cela à tous les niveaux de la vie socialeet politique locale et leurs seules représentants au panthéon goulédien sont devulgaires traîtres. Il exige donc une favoritisme sélective pour les afars et lanomination de leurs élites à des postes de responsabilités. "

Les afars victimes du racisme des somalis tel semble l'ultime crédo des afars et pourcompenser celui un affirmative action en leur faveur. Rien n'est plus faux que cespropos! En effet nous avons relatés comment Ahmed Dini a tiré sa révérence en1977, nous allons donc examiner la suite des événements et les circonstances del'éviction de son successeur Abdallah Kamil.

Nommé par Hassan Gouled au poste de premier ministre, l'afar le plus diplômé duterritoire cumule les fonctions de ministres du port, des affaires étrangères et depremier ministre. Abdallah Kamil est un pure produit de la politique de Ali Arefdiplômé du lycée, il été choyé par la franc maçonnerie de droite bordelaise ( pour ensavoir plus lire les mémoires du haut commissaire d'Ornano) et après avoir bieningurgité tous les postulats de l'idéologie impériale française a été propulsé sur ledevant la scène.

Abdallah Kamil a été formé à l'administration politique, il est compétent mais il estavant tout le pion de la France dans le jeu Djiboutien. Il professe des idées degauches mais il a une conception raciale de l'Histoire de Djibouti qui ne dépasse pasle stade du clivage Afar et Issa. Sa vision primitive en fait un individu manipulable,"de bon ton" comme il est convenu de dire et en somme le contraire de cet espritrebelle qu'est Omar Osman Rabeh.

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Lorsque Gouled le désigne, il attend de lui la mise en œuvre de ces directives enmatières de politiques étrangères et un esprit d'équipe pour travailler dans ungouvernement d'union nationale. En somme de l'obéissance et de la clairvoyance. Enfait Abdallah Kamil se révèlera un pétard mouillé, un homme sans carrure politiqueet traître à la patrie!

Reprenons les faits. Pour son premier voyage à l'étranger, il participe à un sommetde la ligue arabe Caire consacré à l'impact international des soubresauts de l'Iran et àla possible contagion communiste dans le monde Islamique. Les despotes arabes -saoudiens en tête- tremblent et ils se sentent prêt à acheter quelqu'en soit le prix lesoutient des pays amis alors que les dictateurs - Kadhafi en Boumediene- en têtefulminent leur passion révolutionnaire. Selon Kadhafi son livre vaut une révision duCoran à l'aune des bouleversements intervenus dans le monde et ils en distribue unexemplaire à chaque membre de la délégation. Le Roi Khaled repousse cette "œuvreproduite par un esprit malade" tandis que Boumediene et Assad s'embarquent dansde longues litanies pseudo révolutionnaires visant à démontrer l'utilité historique del'URSS. Que fera Abdallah Kamil dans cette fournaise?

Hassan Gouled aurait aimé qu'il marchande la voix de Djibouti qui toute façon estacquise à l'Arabie sœur et à son Roi. Lui même entre dans le jeu inspiré par la fortede Nargileh qui règne dans la salle et décide de donner un cours de politologie à cesmessieurs, les souverains arabes! Kadhafi sourit, Boumediene apprécie la ferveurrévolutionnaire du jeune homme....tandis que les pétromonarchies commencent às'interroger si elles n'ont commis une erreur en acceptant l'adhésion de Djiboutidans le club. Omar Arteh Ghaleb tente de freiner le débit du jeune homme, ill'interrompt à plusieurs par des questions de bon sens " Comment peut on êtremusulman et communiste? Comment peut être prolétaires et internationalistes etdiriger la seconde puissance du monde?" Boutros Boutros Ghali lui fait des signesrépétées pour une diplomatie plus « soft » mais Abdallah Kamil n'en démord pas:Djibouti est une "Nation progressiste" opposée aux régimes féodales, valets del'impérialisme américains!" Abdallah Kamil a visiblement confondu réunion du particommuniste français et sommet de la Ligue arabe!

Dans ce contexte, le Roi d'Arabie garde son chèque, les autres pétrodollars le suiventmais Houari Boumediene décide de l'inviter à Alger. Abdallah Kamil rentre au bercail,Gouled demande où sont les chèques et le jeune homme lui souligne toute la portéede sa vision exprimée au Caire. Dès ce jour Abdallah Kamil, un mongol qui n'a riencompris ni à la science ni aux relations internationales était condamné par sonincompétence...mais Hassan Gouled le conserve dans son poste de peur de susciterdes mauvaises pensées chez nos concitoyens afars en dépit de la grogne légitime duLPA.

Pour son deuxième voyage Abdallah Kamil se rend à Alger. Hassan Gouled espère aumoins que son discours pseudo révolutionnaire pourra lui donner accès auxpétrodollars Algériens à défaut de la manne Saoudienne. Abdallah Kamil arrive àAlger les bras chargés du dossier de jeunes afars pour lesquels il demande desformations supérieures civile et militaire. Boumediene accepte mais en dehors desparoles de courtoisie il conserve son chèque et pas un dollars pour de Djibouti!Hassan Gouled s'est senti humilié par ce voyage et s’est refusé toute sa vie durant àl'idée de l'ouverture d'une ambassade de Djibouti à Alger même si l'Algérie est l'Etatarabe le plus important du Maghreb. L'entourage du premier ministre entre tous enrébellion ouverte contre lui et ses heures semblent comptées.

Ultime faux pas d’Abdallah Kamil: son voyage en Ethiopie. Là il commet le crime de leplus élevé de la hiérarchie des crimes politiques : celui de haute trahison! Les faitssont les suivants Abadellah Kamil en visite officielle dans un pays étranger fausse

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compagnie à ses collaborateurs, s'absente pendant trois jours. Deviner ce que faitnotre premier ministre? Il a quitté Addis Abeba pour Asmara où le commandant dela flotte soviétique dans l'Océan le Maréchal Gorchkov lui a fixé rendez vous et lesphotos que MR TANI s'est fait parvenir par un mystérieux canal de l'agenced'information éthiopienne en attestent. Pourquoi Abdallah Kamil a t-il commisl'irréparable?

Il est possible que Abdallah Kamil a voulu capitaliser sa réputation de prosoviétiqueen vendant Djibouti contre l'avis de ces autorités légitimes. Sachant sa positionintenable, il aurait dans cette perspective voulu nouer une alliance stratégique avecle représentant de l'empire du mal.

Il est également possible que les soviétiques aient voulu tester la détermination dujeune homme et s'informer de la nature des accords conclus avec la France quiprotégeait Djibouti contre un coup de force communiste.

En fait dès son retour Abdallah Kamil est désavoué par Gouled, qui rejette tous lesaccords concluent sans consentement....mais l'homme de Guérissa s'oppose àl'inculpation de son premier ministre rebelle! Geste de sagesse ou faiblesse coupabled'un homme politique qui cultive l'impunité?

Pour lui succéder Hassan Gouled prend une vieille connaissance, Barkhat Gourat unentrepreneur politique sans stature, un homme sans principes, un passioné decourse de chevaux et symbole ridicule des élites afares!

Ali Coubba affirme que les siens sont victimes d'un processus d'exclusionsystématique. C'est quelque chose de contestable. Après l'éviction de Ahmed Dini etla trahison de Abdallah Kamil en passant par Ali Aref que l'Histoire a condamné etdont le retour pour les somalis aurait été un scandale, il n'y avait plus leader afarfédérateur. Les jeunes afars, produits d'une idéologie archaïque et incapable depenser des moyens d'action alternatifs se lancèrent dans un exercice stupide qu'ilsemble énormément apprécier : la guérilla!

Il y a eu d'abord les bombes du MLD qui coûtèrent à Ahmed Dini son poste depremier ministre. Puis les assauts des soudards du PLM, enivrés à ce vin de palme(Domo) que les afars affectionnent tant contre les représentants légitimes de l'ordrepublic dans le Nord du pays. Il y a eu Khor Angar où fut sacrifié un héros de l'ANDCirrow et nombre de ces soldats et puis la conduite de l'armée confrontée à un Etatde rébellion inattendue de la part de populations pour lesquels Hassan Gouled a toutfait ou presque se radicalisa. Les bavures et il y a eu, appelant les mobilisations, c'esttoute une branche de la jeunesse afare et de surcroît la plus moderne qui seretrouva dans la clandestinité.

Dire que les afars ont été exclu, c'est faire preuve de jugement biaisé et colporter cefameux préjugé sur l'incapacité des afars à se prendre en charge et à produire unedynamique constructive (car la contribution des afars à la construction de l'Etatdjiboutien est nulle).

Je ne constate pas pour ma part le retard accumulé par les afars en matière politiqueque Ali Coubba cite. Je l'évalue à 10 ans ( je ne suis pas d'accord avec Fathia car àforce de favoritisme les afars avaient en 1977 une réelle prépondérance dans la viepolitique ....mais pas intellectuelle et économique) mais je crois en la capacité de lajeunesse afar à se remettre en cause.

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Chers compatriotes,

Avant de continuer mon dialogue virtuel, je voudrais répondre brièvement à monSaaqiid et ses détracteurs Mendès et Cook dont les commentaires sur mes propossemblent inspirés par la bonne foi de l'agence Chine Nouvelle à l'époque de larévolution culturelle. Rien d'étonnant à cela, ils ont été exposé trop longtemps auxdivagations communisantes façon MLD et la phraséologie révolutionnaire grotesquedu MLP.

Saqiid me reproche quelque chose que je n'ai absolument pas dit à savoir que lesafars sont "génétiquement inferieure"! Nul part dans mon récit vous n'avez croisé detelles propos M. Saqiid et pour vous rassurer davantage je ne le pense pas du toutqu'il soit ainsi!

Mais, j'affirme que l'endogamie que les afars semblent apprécier au point d'en fairele fondement de leur code matrimoniale est une pratique suicidaire. J'ai ensuiteaffirmé que par bon sens pour déjouer le triste sort que la génétique ( dont tuconnais si bien les règles) réserve à une population enfermée dans ce système, lesafars ont innover en généralisant la pratique la polyandrie autrement dit leMareyteh.

Enfin, je ne pense pas que nous soyons dans le cadre Rwandais où les Hutus (85 %de la population) étaient en lutte avec des Tutsis (12%) dont ils craignaient ladomination. Afar et Somali ne sont pas en compétition pour s'assurer la maîtrise dela même terre. Les Afars ont leur réserve où ils s'opposent à ce que tout étrangers'installe sans l'autorisation du Sultan.

Alors que nous dans le Sud comme vous le savez nous leur offrons la jouissance sanslimites des maigres potentialités de notre terroir et si vous me croyez allez du côtéd'Arta pour vous en rendre compte vous même. C'est là la marque d'un peuple dontla grandeur est étayée par mille ans de civilisations et qui n'éprouve nulleschizophrénie quant à son Histoire. Nous sommes les continuateurs de l'œuvre denos ancêtres et les bâtisseurs d'une destinée historique. Nous avons donc la sagessed'accepter que l'on puisse dessus comme une mère accepte de son enfant qu'elleallaite la douleur de la morsure!

Quant à la question des frontières, je reviendrai dessus au moment opportun parcontre, il ne faudrait pas que nos amis afars tant de fois manipulés par lespromoteurs de la colonisation se trompent de cible en s'enfermant dans le culte desénile tradition comme ceux que nous avons évoqués.

Cook demande des sources sur les propos historiques relatés dans notre texte. C'estbien, il se refera pour l'Histoire aux travaux académiques de HS Lewis et FrancisAnfray sur respectivement le peuplement de la Corne de l'Afrique et l'archéologiedans le Nord Ethiopien. Pour l'histoire médiévale se référer à l'historien somalienAbdirazak Hadji Hussein " The arab factor in Somali history" publié en 1975 parl'université de Stanford. Mais aussi à tous les travaux de l'école anthropologiquecoloniale de Halévy à Joseph Cuoq en passant par le lobbyiste pro-éthiopien JacquesDoresse. Je crois que ça devrait guérir l'autisme bibliophile de notre ami Cook.

La crise du système RPP: 1987-1999.

Introduction:

Parler de la crise du système RPP, c'est décrire les termes de la conversion du RPP

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qui passaient au début des années 1980 pour un parti de centre gauche en une

alimentura stérile assiégée et décrédibilisée aux yeux de la population dix ans plus

tard. Comment donc expliqué que l'index sensé symbolisé l'unité nationale soit

devenu le symbole du clientélisme et du pillage sans vergogne des ressources de la

Nation?

Un de mes critiques, d'après José Olhayé un journaliste de l'agence Tass excusez moi

de la Nation, m'a vivement reproché dans les cybers colonnes de Djibnet en

dénonçant la fait que "je personnalise l'Histoire". Alors mon ami si tu es encore un

lecteur assidu de mon auditoire sache que l'Histoire n'a rien avoir le spiritisme,

qu'elle est une suite d'événements fait par des hommes: quand cela marche comme

dans le cas de l'entreprise goulédienne de créer une Nation cela mérite le respect

mais quand ils échouent lamentablement comme c'est le cas avec notre économie

en panne cela démontre leur inefficience. Au delà de cette rectification,

l'individualisme méthodologique a une limite celui de la disponibilité de ressources

sociétales. Mon analyse se situera donc à l'articulation de l'holisme et de

l'individualisme méthodologique et sera par son approche pluridisciplinaire à la

manière de l'école des annales dont vous avez certainement notée l'influence sur

mes écrits.

Une brève description du panthéon Goulédien:

Nous avons préalablement décrit qui était Hassan Gouled, comment a t-il accéder à

la magistrature suprême et comment a t-il réussi à imposer sa vision contre vent et

marrées au cour de notre précédent chapitre. Nous allons jeter un coup de

projecteur sur son entourage dont l'influence et les conflits ne cesseront de grandir

au fur et à mesure du déclin de son régime.

Le premier cercle de fidèle:

Hassan cumule les fonctions de Chef d'Etat, Commandant en Chef des forces armées,

de Chef de gouvernement et de président du parti unique. Comme cela fait

beaucoup de casquette pour un seul homme, il s'est appuyé donc sur des hommes

qui ont façonné la destinée de notre pays de manière tout aussi efficace que lui n'en

déplaise aux promoteurs du clientélisme clanique qui aurait voulu que la présidence

de Hassan Gouled ait correspondu aux règnes de ces prétendus malfrats Mamassan,

qui auraient pillé le pays et bâillonner tous les honnêtes citoyens qui auraient voulu

les empêcher de sévir. C'est là les propos des hordes de nomades fanatisées, n'ayant

ni la connaissance de la réalité Djiboutienne ni de son histoire dont le seul

attachement à cette terre où ils ont débarqués de fraîche date (sinon ils sauraient

l'Histoire de notre pays) se résume à un arbre généalogique! N'en déplaise à tous ces

esprits pernicieux, les faits demeureront Hassan Gouled a gouverné Djibouti en

s'efforçant d'intégrer toutes les composantes de sa population jusqu'à la caricature

en restant fidèle au concept de "Démocratie pastorale" dévoué de son sens!

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Chers compatriotes,

Mes propos dans ce forum ont suscité beaucoup de critiques, d'émotions et de

diatribes verbales. Si la critique constructive est toujours la bienvenue, les GOL HAD

bandits à mon encontre par certains et les bouffées de haines qui se dégagent du

discours de militants de base inculte et enrégimentés témoignent à l'évidence de la

lourde besogne qui attend les responsables de ma génération afin que Djibouti

retrouve le sillage de Awdal la grande.

Je persisterai donc dans mon monologue critique partagé avec milles cybernautes

Djiboutiens dont certains applaudissent déjà la qualité des analyses avancées. Avant

de poursuivre, je remercierai Yalow pour les informations communiquées qui

témoignent d'un effort de recherche de sa part mais je reviendrai en temps voulu sur

la critique de celles ci.

Brève description du panthéon Goulédien:

Le bras droit du Seigneur.

En tant que Chef d'Etat Hassan Gouled était assisté par son directeur de Cabinet

Ismaêl Guédi qui en l'absence de fonction de vice président conserve la haute main

sur l'appareil administratif et judiciaire du pays.

Non messieurs les Af Mishar de l'UAD, Ismaêl Guédi n'était en rien le simple

exécutant de la politique de Hassan Gouled mais a joué le rôle d'architecte de celle

ci. La question en suspend est donc de savoir qu'a t-il fait de ce pouvoir?

Ismaêl Guédi a d'abord utilisé sa fonction pour asseoir son pouvoir sur le pays. IL

s'est opposé à ce que les services de planification du développement relève du

ministère de l'économie et les a placé sous sa tutelle au sein d'une direction

fantomatique. Aucune logique si ce n'est l'avidité du pouvoir ne pouvait expliquer

une

telle organisation mais a t-il au moins préservé l'efficience du service aussi vital à un

pays que les yeux à une être humain. Non pas du tout! Ismaêl Guédi Hared a été la

cheville ouvrière de l'élimination de Mohamed Moussa Ali Tur Tur, jeune homme

passionné qui avait défaut de croire à la sincérité du discours de l'alimentura dont

Hassan Gouled s'était entouré.

L'absence de génie de Ismaêl Guédi en matière économique sera dévoilé à la face du

monde lorsque le FMI avec lequel Djibouti a signé un PAS demande où sont vos

statistiques économiques et que le proconsul de Gouled au scandale de ce dernier

répond que la DINAS n'est qu'une coquille vide qui jamais rien produit!

L'absence de planification est toujours synonyme d'une inefficience économique à

long terme donc nous n'épiloguerons sur la myopie de Ismaêl Guédi et par

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conséquent son incapacité criminelle à construire l'avenir de notre génération.

Ismaêl Guédi a raté l'essentiel c'est à dire doté Djibouti d'une capacité en recherche

appliqué seule vecteur de progrès à long terme. Certes Il y a bien eu un ersatz à

savoir l'Iserst mais comme le savez tous le bilan de cet organisme en dehors du pôle

hydrologie est synonyme de trois rien! Des milliards dépensés à nourrir une

alimentura "intellectuelle" qui symbolise a elle seule la panne de la pensée africaine

et la difficulté de nos sociétés à se saisir des bienfaits de la science pour avancer!

Dans le système Goulédien, Ismaêl Guédi est aussi le ministre du budget. A chaque

entrée, le trésor envoie une notification au directeur du cabinet qui décide de son

affectation. Ismaêl Guédi, le héros de l'UAD, peut être également jugé le bilan de la

politique économique du régime dont il a été le promoteur. Et là aussi, c'est la

faillite!

Isamêl Guédi est le premier responsable de la crise de paiement du trésor en 1986

qui a motivé la nomination de Mohamed Djama Elabeh au ministère de l'économie.

Comment Ismaêl Guédi a t-il ruiné la Nation? En poussant le clientélisme et la

bureaucratisation à des limites que notre maigre économie ne peut nullement

supporter. Et pourtant ces défenseurs diront que l'homme n'a rien fait pour faire

participer les Jahmagrato du destin de la honte. C'est une demi vérité car Ismaêl

Guédi est un entrepreneur astucieux. Conscient du faible poids des Saad Moussa

dans la scène politique, il décide d'acheter une clientèle auprès des lignages Issas

numériquement plus important.

Ismaêl Guédi courtise ainsi les Mamassan, il en nomme bon nombre

responsables...mais il s'agit là des individus les moins significatifs et les plus

incompétents (en dehors de Sékou Touré neveu de Gouled, directeur du PAID et

administrateur djiboutien irréprochable).

Quand il s'agit d'un Mamassan compétent, ambitieux et intègre, Ismaêl Guédi

organise aussitôt une orgie pour l'éliminer si il est déjà aux affaires (comme

Mohamed Moussa Ali Tur Tur) ou il s'arrange pour les garder dans des fonctions

subalternes d'où il ne risque pas d'émerger. Ce qui est vrai pour les Mamassan l'est

aussi pour les Issaqs, les Arabes, et les Gadaboursi et dans une moindre mesure pour

les Fourlabas. Pourquoi? Parce que, les quatre premières communautés qui

constituent le noyau historique de peuplement de la ville de Djibouti commençait

déjà à produire des élites compétentes en grand nombre.

La question du refus de l'intégration de ces cadres à haut potentiel a telle qu'elle a

suscité une vive critique de la part du ministère français de la coopération en 1986.

Mais au lieu de percevoir la réalité comme elle se présentait c'est à dire une

tentative de verrouillage de la fonction publique, les diplômés Djiboutiens dans leur

médiocrités nomades se chamaillèrent dans la recherche de sens. Ils firent le vide

devant Moussa Ali Tur Tur qui fût le seul après le duo Omar Absiyeh et Omar Rabeh à

défier l'alimentura. Les gadaboursis, les Issaks et les Arabes dénoncèrent le

tribalisme et résignèrent au statut de citoyen de second rang ou prirent le chemin de

l'émigration. Ce qui dans un cas comme dans un autre équivaut à une collaboration

objective avec Ismaêl Guédi!

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Pour acheter les Fourlabas dont le poids n'a cessé de croître depuis 1963, Ismaêl

Guédi ferme les yeux sur la politique de recrutement abjecte de Yassin Yabeh qui a

littéralement transformé la police en une milice privée! Il accepte aussi que les

Fourlabas s’arrogent un fief au ministère des postes et des télécommunications où

un individu aussi irresponsable que Djowhar mène la dance! En fait, les Odaxgob

sont les seuls oubliés de cette histoire de franchise.

Au fur et à mesure que le pouvoir d’Hassan Gouled décline, Ismaêl Guédi fulmine

contre l'ingratitude des Issas et s'illustre dans un activisme tribal sans vergognes.

L'occasion de pourrir encore davantage lui est offerte par la décomposition du

régime de Mengistu et la guerre civile que se livre d'un côté les Hawiyés Gurgura et

les Issas et d'autre part les Oromos. A l'origine l'affaire est une cause somalie puisque

Diré Dawa est la plus grande ville somalie en Ogaden et qu'elle a vocation à

demeurer la capitale de la cinquième région. Tel est la vision de l'Ougas Hassan Hersi

et d'une grande partie des Issas Ethiopiens ...mais Ismaêl Guédi ne l'entend pas de

cette oreille. Il veut imposer à ces Issas le leadership d'un individu controversé, à

savoir le fils de Mahamoud Langadheh dont la connaissance même du pays est

visiblement anecdotique.

Mais pour l'imposer Ismaêl Guédi a un plan. Il veut faire passer pour cet avatar sans

charisme pour l'homme mandaté par les Issas de Djibouti. La première étape de son

plan, il utilise la vive émotion qui sécoue la communauté Issa après l'annonce de

massacres d'Issas par les Oromos pour littéralement quadriller Djibouti d'antenne

d'une organisation tentaculaire dénommée l'OUJI (organisation de l'unité de la

jeunesse Issa) dont la vocation évidente dépasse le seul objectif de soutenir nos

cousins de l'Ogaden.

Mais en instrumentalisation la convergence d'intérêt entre des lignages Gadaboursis

en lutte avec le lignage Reer Guedi pour une obscure histoire de partage de pâturage

dans la région de Gogti à des fins de politique, Ismaêl Guédi- le pétit, accroît la

schizophrénie des Gadaboursis de Djibouti et ne récolte qu'une vague conscience

d'unité Issa qui n'est aujourd'hui plus d'actualité.

Mais en Ethiopie, les choses sont pire. Les Issas en dépit de la volonté de conciliation

de l'Ougas perdent tour à tour le soutient de leurs frères Gadaboursis et Issaks puis

des Hawiyés Gurguras avant de se s'affronter eux même. Un peuple divisé et bientôt

marginaliser car en s'opposant au pouvoir central, ce dernier arbitre le différent avec

les Oromos en leur faveur et les Issas se trouvent désormais confiner à un mouchoir

de poche ....qui ne représentent même pas 20% de leur pays! Des hommes comme

Ismaêl Guédi ont détruit en l'espace de 10 ans ce que les Ougas et les héros Issas tel

Ali Kalageyeh ont construit en 400 ans! Tel est le triste

bilan du myope le plus dangereux de la République.

Suite:

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Isamêl Guédi le bras droit du Seigneur:

Après avoir conduit les Issas d'Ethiopie à la plus grande catastrophe politique de leur

histoire, Ismaêl Guédi poursuit son œuvre de destruction à Djibouti.

Il se tourne d'abord vers les Fourlabas, découvre les vertus de conteur de farce de

Gabayo et comme il se doit décide de convoler à 60 ans avec une jeune fille de 40

ans sa cadette. Ismaêl Guédi dont on n'a jamais expliqué le célibat prolongé veut se

construire une stature de père de famille responsable et de présidentiable. Pour cela

il compte sur la reconnaissance des ventres bien remplies aussi bien chez les

Mamassans certes mais surtout les Fourlabas. Son beau père n'est il pas un de ces

créatures débarqués de la Sogik que le RPP a chargé d'anesthésier les esprits à coup

de Jad waa weyn et de bottes de Hawaday. Au delà de l'alliance entre une clique

bureaucratique corrompue et des marchands de stupéfiants qu'il faut à l'évidence

anéantir, ce mariage a valeur de symbole. Il démontre comment la société

Djiboutienne dont Ismaêl Guédi est par ailleurs un authentique représentant a réussi

à intégrer les élites issues des refugiés Issas de 1977.

Elargir le réseau de sa clientèle est une chose et s'en construire est une autre. Sur ce

terrain Ismaêl Guédi l'apprend à ses dépends, il a oublié ARTA et WEA et les

jahmagarato l'ont également oublié! Alors Ismaêl Guédi qui a un très sens de la

stratégie décide de favoriser son lignage. Les Saad Moussa n'ont pas encore

d'élites compétentes. Isamêl Guédi les sait mais peu importe il va forcer la main de

Gouled. En utilisant l'activisme de la nièce du président qui voudrait son nain de

mari, Ahmed Wabéri joué dans la cour des grands. Bien qu'il soit un semi

analphabète notoire, un incompétent avéré, Ismaêl Guédi le propulse à la tête du

ministère de l'éducation avec pour seules arguments que sa présence dans ce

fauteuil vaut le soutient des Reer Goulaneh sédentarisés dans la capitale depuis

1977.

Le poste ministérielle c'est une bonne chose, la bourse c'est mieux. Alors Ismaêl

Guédi mandate un légionnaire Birasse pour piller les caisses de l'Etat au profit de sa

clientèle.

Ismaêl Guédi: le bras droit du seigneur (fin).

La nomination de Birasse à la tête de la défunte banque de développement de

Djibouti a comme caractéristique de s'inscrire à la fois dans le schéma traditionnel du

clientélisme politique et d'amplifier un nouveau mode de prédation clanique testée

avec succès au sein du ministère de la pêche et de l'agriculture.

Ce ministère a la particularité d'avoir été dévolu depuis sa création aux afars. Rien de

plus normal à puisque l'essentiel des potentialités agricoles de notre pays se trouve

en pays afar. Cependant Ismaêl Guédi en grand maître franc façon adepte de la

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domination "rationnelle du pouvoir" avait scindé en deux les compétences de ce

ministère et en avait conservé contre toute logique l'administration du projet du PK

20 directement placé sous son patronage. Sur le destin de cette entreprise je laisse

les lecteurs se reportés à un paragraphe antérieure de ce même texte. Dans ce triste

cadre, Ismaël Guédi avait laissé les différents ministres afars qui se sont succédé à la

tête de ce fief comme il est convenu de l'appeler le soin d'administrer au mieux le

reste de la dote.

Au début, il y eut les beaux discours et les déclarations d'intentions puis la triste

vérité africaine. Alors qu'a Djibouti le mot pêche est le plus souvent synonyme d'un

arabe sur une pirogue qui se débat avec les vagues, nos augustes ministres afars ont

l'intelligence de réserver les embarcations achetées (une vingtaine au total) à leur

aille débarqués de la brousse que le grand large effraye et pour qui le travail se limite

à assurer leur botte du jour. L'acquisition à crédit de ces embarcations avaient pour

but d'assurer à de jeunes pêcheurs le gagner leur vie décemment voir d'émerger

selon le schéma goulédien du clientélisme globale (c’est à dire selon les règles d'une

prétendue démocratie pastorale qui divise le pays en fief clanique mais qui n'intègre

finalement personne). Mais voilà au lieu de commercialiser leurs prises à

la pêcherie de Djibouti et rembourser les crédits que cette Nation si généreuse leur

avait consentis, les pêcheurs afars comportèrent en pirate dépourvu du souci du

lendemain.

En effet au lieu de gagner durement leur pain comme la plupart des Djiboutiens, les

pêcheurs afars firent le calcul avec succès qu'ils pouvaient s'approprier ces

embarcations sans rembourser un centime de francs. Le ministre refusa de lancer les

huissiers pour lutter contre ces bandits de grand chemin et récupérer le butin de la

Nation et Hassan Gouled le félicita pour la paix qu'il a réussi à maintenir à Tadjourah.

Au delà de cette image d'Epinal qui nous démontre qu'on ne peut pas construire la

paix sur les fondements d'un clanisme putride, cette prédation sans vergogne des

biens sacrés de la Nation posa un double problème.

D'abord il a fallut ponctionner le revenu des honnêtes travailleur de Djibouti pour

payer le cadeau que Ismaêl Guédi a fait aux afars. Mais plus grave encore c'est le

développement de la filière de pêche qui tout entier fut remis en cause. En effet

l'investissement dans le secteur de la pêche (qui faut il le rappeler constitue l'unique

ressource de Djibouti) fût déclaré par notre médiocre stratège "non rentable" et les

crédits postérieures furent dûment supprimés. En réalité la viabilité du projet

reposait sur les remboursements des échéances attendues qui auraient permis à

d'autre Djiboutiens d'acquérir des embarcations et de gagner eux aussi pain selon les

principes mutualistes (Hagbad) que nos mères somalies maîtrisent si bien. Comme

les afars ne voulaient travailler et payer leurs dettes et comme Ismaêl Guédi ne

voulait leur reprendre les embarcations qu'ils ont volées, l'Etat était devenu

incapable de réaliser ses devoirs économiques.

Quant aux pêcheurs afars, ils se promenèrent quelques temps sur leurs "belles"

embarcations puis ces dernières cessèrent de fonctionner faute de pièces de

rechange. Les "Ankalas" ( le mot de Dankali vient " Ankala" qui signifie le peuple de la

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Mer terme que les Issas traduisent par "Cusbo yahan") alors une fois de plus ne

manquèrent de dénoncer l'abandon du Nord du pays par Hassan Gouled alors que

celui ci s'estimait calomnier par les afars de Tadjourah et d'Obock ( environ 10% de la

population) et en faveur desquels il avait réservé 33% du montant global des

investissements public entre 1979 et 1991. On dira encore une fois que CALA, défend

Hassan Gouled mais sur le plan de l'équité cet homme aura été vraiment

irréprochable et particulièrement envers les afars du Nord! Le favoritisme des afars

et leur ingratitude constante doublée de gangstérisme politique et de rébellion

militaire feront rougir de colère notre ami Fathia Hoof de l'Avant Garde. Quant à moi

je soulignerai le rôle de Ismaêl Guédi dans cette affaire et la culture de l'impunité

dont Hassan Gouled, le "père de la Nation" s'est rendu si souvent coupable. Faut il

rappeler la sagesse de notre charia qui stipule qu'un voleur doit avoir la main coupée

en signe d'infamie jusqu'à la fin de ces jours.

En nommant donc Birasse à la tête de la Banque du développement Ismaêl Guédi

veut rééditer son exploit au ministère de la pêche. Il veut enrichir sa clientèle

clanique en appauvrissant la Nation et Birasse est un homme de choix. Premier Saad

Moussa ( je caricature à peine) à avoir passé une modeste maîtrise AES, l'homme est

connu pour son manque de civilité ce qui lui fallut comme surnom le nom de son

lignage clanique les Youroun Birasse. Fils d'un adhi jabeen, son ascension est

révélatrice du vieux postulat de Bourhan Bey qui disait que "Jabouti tahkul cillaha,

watarabi cilinaas: Djibouti dévore ses enfants et cajolent les enfants étrangers".

La mission de la banque dont Birasse est le directeur est simple, il doit financer des

projets privés visant à renforcer les capacités de production de notre économie c'est

à dire agricole, halieutique ou bien industriel. En sept ans de direction Birasse n'a

financé aucun projet relatif à ces domaines. Où sont donc passés les crédits de la

Banque? Ils ont servi à acheter à Ismaêl Guédi l'allégeance des Saad Moussa.

Comment? Birasse a multiplié les investissements dans l'immobilier avec des

garanties burlesque.

En effet il a versé 180 millions de francs à un notable Saad Moussa, un vieillard

inculte et malade pour lui permettre de construire un bâtiment sur la route d'Arta et

lui a consenti en plus une rallonge de 60 millions pour lui permettre de se lancer

dans le commerce très lucratif des pièces de rechange pour

l'automobile. Ce crédit courrait sur 27 ans ... mais deux ans plus tard le vieil homme

qui souffrait d'insuffisance rénale et cardiaque et qui se savait condamner rendit

l'âme. Alors Birasse compatissant avec les orphelins épleurés ( il sont 5 entre 32 et 43

ans ) décida d'éponger leur dette à 100%. En réalité, il n'y avait rien d'accidentel

dans la mort prévisible du vieil homme que Birasse savait condamné mais c'était

l'occasion d'enrichir une partie de son clan en pillant allégrement les caisses de cette

Nation Djiboutienne qui tel une veille prostituée se complait à se faire baiser par le

dernier nomade chassé par la sécheresse.

Pour équilibrer les mauvais comptes de sa banque décida alors de saigner les

honnêtes gens, les Djiboutiens ordinaires. Il fit une étude de marché et se rendit qu'il

pouvait spéculer avec la misère des Djiboutiens en leur accordant des crédits

immobilier à très long terme (ce qui est une bonne chose) ..... Mais à des taux

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usuraires qui défit l'imagination: 25% par an! La combine de Birasse aurait pu passer

inaperçue si la crise de paiement de l'Etat ne révéla pas au grand ces pratiques

douteuses. Plus personne ne pouvait louer à l'Etat des maisons aux prix de Beverly

Hills, plus personne ne pouvait rembourser sa banque et celle ci était désormais en

faillite. Et imaginez le pire. Lorsque la police vient procéder à l'arrestation de Birasse,

les représentants de l'autorité firent accueillis par une centaine de mercenaires du

clan Birasse armés de Kalashnikovs et venu donner leur chair pour défendre leur

auguste progéniture. La culture politique et les mœurs sociétales des Issas avaient

connu des jours meilleurs!!!

Demain nous poursuivrons la description du panthéon goulédien avec le Bras

Gauche du Seigneur: Moumin Bahdon.

Mais avant de nous quitter, je voudrais ajouter quelques ajouts à l'attention de mes

nombreux détracteurs qui m'accusent d'avoir une vision erronée de l'Histoire du

peuplement de Djibouti et qui ont bombardé mon email au point de le rendre

inutilisable.

Je contrerai donc ici en les renvoyant non pas aux seules ouvrages que j'ai cité mais à

..... la tradition orale afar. J'ai affirmé que les afars avaient conquis Djibouti sur des

Gallas qui l'ont envahi au XVII ème siècle. Quelles preuves?

D'abord la preuve visible des Sangos du Mont Goda qui résultent de peuplement

antérieur Gallas!

Puis les preuves de la mémoire orale afare que le régretté Darrar Dirir Guessod de

Arta m'a enseigné. Les afars doivent leur présence dans la vallée de l'hawas à la

victoire de Gurrabous de Guibdi Hamad sur les Gallas.

Description du panthéon goulédien:

Moumin Bahdon Farah: le bras gauche du Seigneur

MBF est un archétype quasi parfait de la politique Djiboutienne. Des études

secondaires inachevées, prolongée par une carrière de subalterne de

l'administration coloniale. Mais MBF est également un pur produit de la mouvance

indépendantiste au sein de laquelle il milite 10 ans durant.

Au lendemain de la décolonisation, il est d'abord nommé au portefeuille stratégique

de l'intérieur puis muté pour inefficience aux affaires étrangères en 1979. A la tête

de ce ministère il joue un rôle dualiste.

D'abord, il seconde Hassan Gouled dans l'expédition des relations avec l'ancienne

métropole. Dans ce terrain l'homme de Guérissa s'y connaît mieux que lui et

Moumin Bahdon est en réalité un intendant coincé entre les services du ministère de

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la coopération de l'ambassade de France et le président de la République. Son rôle

en matière de diplomatie régionale est aussi limité.

Son rôle en matière de diplomatie régionale est aussi limité, sa connaissance de la

donne stratégique internationale et des conditions d'évolution des sociétés de la

Corne de l'Afrique est sommaire. De surcroît Hassan Gouled qui sait combien ses

problématiques se déclinent pour Djibouti en question de vie ou de mort, se

conserve la haute main dans les marchandages régionaux. MBF accepte et apprend

l'art de l'artisanat politique et entérine la relation inégale que l'Ethiopie du haut de

ses 25 millions de grèves la faim et de sa dictature menaçante impose à Djibouti.

Par contre au niveau des relations multilatérales Moumin Bahdon a les coudées

franches ... et c'est un piètre joueur. Certes, l'homme en autodidacte motivé se

documente sur la plupart des sujets chauds de la prolifération nucléaire dans le tiers

monde à la question de l'éradication de la faim dans le monde mais MBF limité par

ses connaissances et très mal conseillé échoue de vendre à ces organisations

multilatérales la nécessité d'une assistance plus généreuse en faveur de notre pays.

De même MBF échoue à faire bénéficier Djibouti des aides techniques de ces

organismes internationales et les bourses de formations de cadres pourrissent le

plus souvent dans ces dossiers faute de coordination avec le ministère de l'éducation

et de planification des ressources humaines qui aujourd'hui encore n'existe pas dans

notre pays. Combien d'ingénieur Djibouti dans vingt ans? Quelles expertises faut-il

acquérir? Comment s'y prendre? Au tant de question responsable de l'indigence

structurelle de notre Nation.

Par contre Moumin Bahdon se fait une spécialité dans l'art d'extorquer les Saoudiens

et tisse avec les membres de cette dynastie Saoudienne une relation spéciale. Les

Saoud enrichie par le boom pétrolier et convaincu par leur mégalomanie de leur rôle

historique de "gardien des lieux saints" et défenseur de l'Islam contre le

matérialisme historique soviétique trouvent chez cet homme une oreille attentive.

Moumin se révèle très "mou’min" quant on lui parle de la vocation du croissant à

triompher du marteau et de la faucille. Le Roi et sa suite très peu islamique dans leur

conduite souhaitent l'ouverture à Djibouti d'un centre d'endoctrinement Wahhabite.

Moumin accepte mais il n'y enverra pas son fils ni lui ni aucun membre de

l'oligarchie. Le fanatisme c'est bien ... à condition de le vendre aux plus pauvres.

Mais dans ce marché de dupes les Saoudiens se persuadent que Moumin est leur

homme sur la scène Djiboutienne et appuie son ascension à coup de milliards de

Rials et de lobbying auprès du FADES. " Veuillez à ce que Djibouti ne manque de

rien" lança un jour le Roi Khaled à l'encontre du directeur de cette institution qui

s'empressa de multiplier les prêts à au delà des capacités de remboursement notre

économie. Où sont passés ces sous? Elles ont été consommées in fine en Khat

Hawaday après un circuit de bakchich et de facture sur évaluées!

Au delà de sa fonction ministérielle Moumin Bahdon est également le principal

promoteur du monolithisme politique. Au moment de la décolonisation Hassan

Gouled n'avait pas une claire vision de la politique intérieure Djiboutienne et toutes

les options étaient ouvertes. Mais l'ouverture de la sphère publique a des ennemis;

les entrepreneurs politiques qui veulent régner en despote sans avoir des comptes à

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rendre à personnes. Mais officiellement Moumin Bahdon invoque une légitimité

révolutionnaire pour justifier la légitimité de son projet. L'indépendance constitue

une victoire sur le colonialisme et ses pratiques politiques qui visent à diviser pour

mieux régner.

Moumin Bahdon affirme du haut de son un 1m 56, que son parti le LPA a vocation à

intégrer toutes les autres composantes de la scène politiques Djiboutiennes. Ahmed

Dini au nom du communautarisme afar s'y oppose et donne à cet habile tacticien

l'occasion rêvée de rallier la majorité somalie excéder par le dualisme ethnique Afar/

Somalie qui mine la construction politique Djiboutienne. Les choses sont cependant

plus compliqués pour les FLCS qui haut de sa légitimité indépendantiste souhaite une

coalition gouvernementale associant les partis qui ont vaincu les promoteurs de la

colonisation à Djibouti pour servir de fondement à la nouvelle architecture du

pouvoir. Mais sait le FLCS affaibli par l'élimination de Gachamaleh et instrumentalise

la complexité sociologique du mouvement. Si les intellectuels du mouvement sont

des incorruptibles acquit à la défense de la cause du peuple, la base du mouvement

formé de semi analphabètes que Hassan Gouled a aussitôt entrepris de courtiser en

les érigeant en une " armée de libération nationale " ( l'homme de Guérissa savait

vanter le nombrilisme nomade) est peu politiser et par conséquent peu militante. En

fait Moumin Bahdon et ses amis du parti réussissent leur coup en décapitant le parti

puisque Aden Robleh soigné à Paris rejoins. Dans ce tour de passe le trésor du FLCS

bien garni par la solidarité du prolétariat disparaît et d'après certain finit dans les

poches de Aden Robleh en guise de dote!

Le danger inhérent au monopartisme est le monolithisme politique, les débats qui

commencent par "son excellence le père de la Nation" et qui se terminent par la

même formule incantatoire et l'absence de véritable débat. Mais aussi une mentalité

d'apparatchik au dessus de toute comptabilité et puisque personne n'est

responsable devant le peuple .... Mais seulement devant le parti. En somme le

danger au monopartisme sont au moins aussi grand que les avantages que l'on

espérer tirer de sa constitution et Moumin Bahdon et ses collaborateurs ont édifiés

cette insanité à Djibouti sont coupables d'avoir abuser ce peuple d'analphabètes que

le colonialisme leur laisser en héritage.

Cependant le monopartisme que Moumin Bahdon défendait comme une avancée

historique puisque selon lui il permettait de dépasser les divisions claniques se révèle

la face idéologique de l'autoritarisme d’Hassan GOULED. La transition entre un

régime monopartite mais ouvert au débat et une assemblée sénile de grabataires

corrompus est désormais faite lorsque en 1982 le RPP institutionnalisé à Dikhil

supprime les libertés politiques élémentaires et la liberté de presse. Que s'est il

passé?

Le parti a d'abord été pris à partie par les intellectuels pansomalistes qui lui

reprochent sa myopie congénitale. Ils dénoncent l'absence d'une politique

systématique d'acquisition des compétences scientifiques qui faut il le rappeler

peuvent seules permettre à notre nation de s'en sortir et enfin le népotisme et

l'impunité qui encourage les comportements de prédateurs. Que dit Moumin

Bahdon? Il dénonce le tribalisme de l'intelligentsia ... et en faisant appel à ce même

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reflexe tribaliste, il fustige le complot des somalis allogènes contre le bon petit

peuple Issa! Les personnalités de l'Avant Garde Osman Rabeh et Omar Absieh sont

traînés de camp de détention, en camp de détention à travers tout le Nord du pays

... avant d'être purement et simplement déchu de leur nationalité: indigne d'être

djiboutien!

Imaginez que fait Aden Robleh pendant ce temps? Il est en train de digérer les

avantages de sa fonction ministérielle et espère naïvement pouvoir remplacé Hassan

Gouled au terme de son second mandat en 1987 autrement dit il compte les heures!

Après l'avant garde, c'est le tour des honnêtes administrateurs de l'Etat de se

mobiliser contre le

laxisme, le règne de la gabegie et la corruption qui gangrène le pays tout entier. Le

porte flambeau de cette contestation n'est autre Mohamed Moussa Ali Tur Tur qui

s'élève du haut de sa légitimité citoyenne contre l'infamie du duo Ismaêl Guédi et

Moumin Bahdon. Cette contestation est vivement ressentie par les Djiboutois

d'origine qui vivent mal l'ascension des Adhi Jabeen, l'arbitraire dont le régime a fait

la preuve lors de la constitution de la Sogik, la généralisation d'une mentalité de

nomade à la recherche de butin et la corruption par le délire immobilier des barons

du régime lors de l'urbanisation de l'îlot de Héron. Le régime étouffe l'affaire en

renforçant le musellement de la population, en créant une atmosphère de terreur

avec tout un cortège de meurtres inexpliqués aussi bien au cimetière d'Ambouli

qu'au Terrain Sans Fil. Le plus curieux dans cette histoire c'est que même la famille

proche de Gouled n'en sort pas indemne puisque l'on découvre le cadavre d'un des

neveux du président "mort de manière inexpliquée". Certains critiques ont

prétendus que Tur Tur parce qu'il est un Mamassan aurait échappé à la Villa

Christophe, rien n'est plus faux. Comme tous ceux qui ont été accusés à tort de

complot, il a selon le terme consacré " craché la vérité" c'est à dire signé des aveux

sous le coup de la torture et été jeté en prison.

Désormais l'ordre règne à Djibouti, Ismaêl Guédi l'administre au pire, Moumin

Bahdon assure la logistique politique et IOG joue le rôle d'effaceur des mal

pensants!

La bande entreprend d’éliminer le compétiteur le plus sérieux à la succession de

Gouled: Aden Robleh. Un moment encensé comme le libérateur de Djibouti, le RPP a

aussi vanté ses qualités de patriotes pour mieux contrer l'avant garde intellectuelle.

Aden Robleh a eu la faiblesse de n'avoir médité la fable du corbeau et du renard.

Désormais, la vie politique locale stabilisée, Gouled lance un défit à sa suite et leur

annonce son désir de ne pas solliciter. Aden Robleh inspiré par la consommation du

joint décide de refaire son passé de "résistant...pour sa perte car le trio infernale ne

peut lui laisser cette destinée. Alors Ismaêl Guédi fait semblant de faire son boulot et

lance un audit de la gestion ministérielle .... Comme prévisibles des sommes

faramineuses manquent dans les caisses et Ismaêl Guédi en sincère comptable de

porter l'affaire devant HASSAN GOULED. Comme toujours est au courant de tout

mais il préfère ignorer les détails de l'ignominie de ses collaborateurs. Mais cette fois

ci Ismaêl Guédi, appuyé par Moumin Bahdon persiste et porte une attaque en règle

contre Aden Robleh. Ce dernier en boiteux se défend maladroitement et demande

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que l'on élargisse l'audit à tous les ministères et se faisant il crée une coalition

d'alimentaire contre lui. Gouled préfère garder son silence, Moumin Bahdon fait le

tour des représentations du RPP et distille une haine intéressée. Il postule que

l'élimination d’Aden Robleh fera de lui le seul Odaxgob en liste pour la succession du

vieux chef et parvint à rallier la base du parti contre son adversaire. Ismaêl Guédi

donne le ton en annonçant la suspension ministérielle de Aden Robleh et ouvre une

procédure d'information à son égard tandis que le fantomatique comité central du

parti le relève de toutes ses fonctions officielles. Aden Robleh sait que sa carrière est

désormais derrière lui, il décide de prendre la tangente et IOG pourtant au courant

de son évasion refuse de faire l'excès de zèle de faire procéder à son arrestation.

Peut être entrevoyait il déjà à l'époque la prochaine récupération de la brebis

galeuse du FLCS.

Description du panthéon goulédien:

La trajectoire ambigüe de Mohamed Djama Elabeh

MDE était un homme hors du commun .... Par les polémiques que ses engagements

successifs suscitèrent.

Pour "le GED" défendu par Liban Houssein Djibah, il fût un " Homme de bien et de

bons conseils [qui] avait prédit à Hassan Gouled cette situation de catastrophe s'il

conservait le même cap politique et les mêmes pratiques....[Et dont] " le simple nom

devint un symbole d'espoir pour toutes les populations Djiboutiennes sans

distinctions d'appartenances ethniques ou de tribus".

Pour la plupart des Djiboutiens cependant MDE a laissé derrière lui, l'image d'un

homme politique dépourvu de vision stratégique, mauvais tacticien ... et en somme

un membre plutôt médiocre du panthéon Goulédien. Pour expliquer ce décalage, il

faut se pencher sur la carrière politique de l'homme, l'inscrire dans une dynamique

historique et pour en comprendre les motivations.

Né à Dikhil d'un notable Issa, MDE manifeste très jeune une appétence pour la

modernité jusqu'à singer à l'extrême (un peu à la manière des élites francophones

d'Afrique centrale) le mode de vie des européens. Ces défenseurs y verront le signe

d'une volonté avant gardiste de rupture avec les pesanteurs traditionnelles des

nomades qui les ont maintenus dans l'âge de la précarité. Mais ces détracteurs

souligneront que notre tradition urbaine offre une alternative suffisante à

l'aliénation coloniale, que l'on peut conjuguer modernité et culture africaine et que

l'Islam se marie à merveille avec les sciences et les technologies. Mais ces propos

n'ont que peu de valeur pour MDE qui ne se pose pas de questions métaphysiques à

vingt ans et qui veut tout simplement susciter l'admiration de ces maîtres... français.

MDE est un homme de rupture avec la société traditionnelle, Ali Aref le remarque. Il

décide d'instrumentaliser le jeune homme pour étoffer sa clientèle dans l'Okaroi et

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MDE y adhère ... contre l'avis des Fourlabas et de son propre père!

Elu député sur les listes de Ali Aref, MDE sera un fidèle du potentat jusqu'à sa chute

et toute sa vie durant ne reniera en rien son engagement. L'absence de vision

stratégique de MDE se révèle dans le cadre de cette allégeance quasi religieuse. Il ne

comprend pas qu’Ali Aref engagé dans une course éperdue pour conserver le

pouvoir, est prêt à avaler toutes les couleuvres de l'aile droite du parti gaulliste des

généraux ultras et de l'OAS. Dans ce schéma politique Ali Aref ne demeurera

l'homme de la France dans le jeu Djibouti qu'à une condition express: qu'il vote

toujours De Gaulle et qu'il se garde de demander des investissements. D'où me vient

cette conclusion? De la logique scientifique.

En effet, pour les Gaullistes " Djibouti est porte avion français ... et doit le

demeurer". Et pour qu'elle le demeure, il ne faut surtout pas donner aux nomades

que nous sommes les moyens de s'émanciper. En clair pas d'écoles et pas de

travail...bref les maintenir dans des conditions de vie précaires. En 1977, faut il le

rappeler l'espérance de vie des Djiboutiens était inférieur de 10 ans à celui de

l'Ethiopien, un enfant sur six suivait fréquentait l'école primaire et seul un djiboutien

sur cinq avait accès à l'eau courante! Mais Ali Aref pouvait régner!

MDE rate la reconversion de collabo à libérateur lors des événements de la

poudrière. La légion massacre une centaine de manifestants pro-indépendantistes à

la place Ménélik. Puis deux semaines durant elle déporte la moitié des habitants de

la ville dans le camp de triage la poudrière où elle élimine une dizaine "d'activistes"

avant d'expulser 10% des habitants de la ville vers l'Ethiopie et la Somalie qui refuse

de les recevoir. Pour dénoncer ces méthodes barbares tous les ministres somalis et

arabes quittent le gouvernement territorial sauf deux hommes: MDE et Omar Farah.

Le poète Ibrahim Gadhleh ne manque l'occasion pour sanctifier la mémoire militante

de la Nation et dénoncer les parias:

" War ma aniga kadhigay Celabeh, islanta cali carif,

War ma aniga kadhigay Comar farah, curadka ceebobey"

Que la majorité des Djiboutiens voit en Elabeh le collaborateur d'un régime criminel,

ça s'explique et ça se défend. Lors de toutes les élections postérieures, MDE en fidèle

du parti bat la campagne ... pour le bourreau Ali Aref. On peut apprécier sa nature

d'homme de conviction ...on peut aussi déplorer sa myopie stratégique et sa

compromission politique constante.

En 1975, alors que Ali Aref est abois MDE fait une déclaration qui profondément sa

mentalité. " Djibouti ne peut pas vivre 6 mois, sans la présence française". Bref, il fait

le même constat que Mahamoud Harbi (ce territoire minuscule et sans ressource ne

peut pas vivre tout seul) ... mais il en tire la conclusion inverse : donc nous devons

rester une colonie. Mais si MDE avait poussé le raisonnement plus loin, il se rendrait

compte qu'il évoluait dans une parfaite tautologie. Pourquoi rester français ...si les

français te refuse les moyens de t'en sortir. Mais ce genre de débat sur le sens des

choses n'a jamais préoccupé MDE, un homme amateur de bonne chair qui déteste

les privations et les incertitudes.

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Après l'indépendance, Hassan Gouled décide de conserve MDE dans son

gouvernement au scandale de l'aile gauche du LPAI: les mouvances Horseed, Halgan

et Heegan.

Description du panthéon goulédien

La trajectoire ambigüe de Mohamed Djama Elabeh

Après l'indépendance, Hassan Gouled décide de conserve MDE dans son

gouvernement au scandale de l'aîle gauche du LPAI: les mouvances Horseed, Halgan

et Heegan mais aussi le FLCS et les "Ourrous" du MPL. Pourquoi Hassan Gouled a t-il

décidé de conserver dans le jeu un homme aussi compromis que MDE?

En terme de compétence, il n'en pas besoin. MDE justifie à peine d'études

secondaires et des hommes aussi éduqués que lui le bureau du travail en compte des

centaines. En terme de réseaux politique non plus car Ali Aref et sa suite n'ont fait

que récupérer la clientèle du club Issa et Danakil. En termes de popularité non plus le

choix ne se justifie pas puisque l'UNI est désormais aussi fantomatique que le MLD.

Alors pourquoi?

Par pure sens du calcul politicien. Hassan Gouled craint plus que tout autre chose

une convergence entre les mouvements de gauche afars et somalis. En vieux routier

de la politique, il veut prémunir son pouvoir contre les freins qu’imposent les cercles

de fraternité idéologique. Hassan Gouled aspire à la tyrannie. Et pour rester maître

du

jeu, il réintroduit dans la scène politique tout le kitch de la domination coloniale

MDE, Omar Farah, Chehem Daoud, Ahmed Ibrahim, Ali Coubèche...et. Seul Ali Aref

balayé par l'histoire dont la récupération aurait provoqué une guerre civile est

absent de la fête. C'est une autre loi de la politique Djiboutienne, le postulat de

conservation des éléments de la classe politique. On palabre beaucoup, on fait

semblant de s'opposer, on joue avec l'émotion des nomades et leurs fiertés

d'australopithèque afarensis ....et puis on reconstitue la vieille équipe et on

continue. Tant pis s'il y a eu des morts, on pisse de toute façon sur leur mémoire. Un

bon conseil à mes lecteurs, il ne faut jamais jouer les martyrs d'une politique à

Djibouti ...puisque tradition nomade oblige "un mort vaut moins que ses

chaussures". Si vous êtes un soufi, c'est une autre vision qui se défend

Description du panthéon goulédien

La trajectoire ambigüe de Mohamed Djama Elabeh

Voilà donc MDE de nouveau ministre, toujours à l'éducation et il restera 10 ans.

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Qu’a-il fait? Honnêtement rien de défendable. Tout d'abord MDE élimine du jeu

l'éternel rebelle le DR en philosophie Omar Osman Rabeh que Gouled lui a glissé

pour le seconder dans la gestion. MDE vit très mal son passé de collabo, ses études

trop courtes pour prétendre à la technocratie comme Ismaêl Guédi ou un Tur Tur et

surtout son manque de vision pour la gestion de ce porte feuille ministérielle. Quant

à son adjoint, Omar Osman Rabeh, il a mûri durant sa décennie de captivité le projet

de tout reconstruire à Djibouti. Ses propositions sont précises et semblent inspirées

par l'expérience socialiste sioniste grâce à laquelle les juifs ont réussi à construire et

modernisé l'Etat d'Israël. Le plan Rabeh pour l'éducation vise d'abord à en priorité

des enseignants (on appellera ça plus tard les tutorats) pour le secondaire mais aussi

l'enseignement supérieur. Il est sensé affirme Rabeh de former les formateurs et de

créer localement un potentiel en matière de recherche scientifique avant de

généraliser l'enseignement. MDE rétorque qu'il laisse la recherche au bon soin de

Ismaêl Guédi tandis que la priorité pour l'enseignement s'impose. Rabeh propose

que l'on révise les programmes du primaire et du collège et qu'on y enseigne des

matières moins aliénantes que "la veille histoire de nos ancêtres les gaulois". MDE

riposte que l'Histoire (où il a joue un rôle de paria) ne mérite pas un tel intérêt!

Par contre MDE reste un fidèle serviteur du Seigneur Gouled dont il convoite avec le

bilan peu reluisant qu'on lui connaît la succession. Il supervise la généralisation de

l'enseignement primaire .... Dont la qualité recule d'année en année. Pourquoi?

Parce que nous ne sommes plus au bon vieux temps où un gamin titulaire du BEPC

pouvait enseigner. Mais MDE ni ces successeurs ne verront d'inconvénient à cela. En

visionnaire, Rabeh quitte un bateau au naufrage et s'exile au Canada. MDE peut se

réjouir, il a chassé la plus grande figure de l'intelligence Djiboutienne du 20 ème

siècle!

Puis vint les années de MDE devenu le héros d'un petit cercle de fanatique. La

plupart d'entre eux sont des collabos ou bien des fils de collabos. Rien d'étonnant à

cela car la myopie est une infirmité génétiquement transmissible. Et aujourd'hui

encore notre cyber ministre Liban Houssein Djibah à la tête d'un "GED"

fantomatique

bât les ruelles pluvieuses de Bruxelles pour la mémoire du " grand homme " tout

comme son père en son temps couvrait de boue les Fourlabas en essayant de leur

arraché un soutien à Ali Aref!

La relance de la fusée MDE commence lorsqu'en 1986 Ismaêl Guédi fait le constat

qu'il a conduit le pays à sa faillite. Pour ruiner tout un pays en 6 ans, il faut être

vraiment mauvais mais connaissant les qualités de gestionnaire de Ismaêl Guédi cela

n'est guère étonnant. Alors le RPR effaré devant tant de médiocrité décide d'imposer

à

Hassan Gouled qui s'exécute la nomination de MDE à la tête du ministère des

finances. Pour la première fois de sa longue carrière MDE fait un boulot correct pour

la Nation. Il met en œuvre une politique d'austérité ( pour l'essentiel des mesures

qu'il a mis en œuvre ont été préconisés par Tur Tur cinq ans auparavant !) mais

rechigne à tailler dans les salaires de nababs des cadres supérieurs de l'Etat perçu

sans aucun travail sérieux. MDE est gestionnaire pas un visionnaire et la politique

économique qu'il a mis en œuvre en témoigne. A défaut de lutter contre la

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prédation structurelle des biens publics par les élites dirigeantes et le système

généralisé de prébendes dont il bénéficie lui même par ailleurs, MDE "sucre"

l'investissement qui tombe en 1987 à un minimum historique de 12% du PIB.... et

encore le chiffre est du RPP.

Pour bien comprendre le tour de passe-passe de MDE, il faut saisir la croissance

économique en soit ne rien dire puisqu'elle résulte d'une simple équation niveau

5 ème où la consommation est une donnée et l'exportation, l’importation, l'épargne

l'investissement sont des variables d'action. On admettant que le gouvernement de

Djibouti décide du jour au lendemain de fermer toutes les écoles du pays. Etant

donné que le pays n'importera plus de crayon, stylos et de papiers, le niveau de ses

importations vont baisser. Statistiquement cette différence apparaîtra comme un

progrès (les expert du FMI sont particulièrement doué dans ce jeu) et son promoteur

pourra dire comme MDE en son temps et Haid dernièrement qu'il a relancé

l'économie. Et une armée d'analphabète s'écrieront comme d'habitude que tel est

un grand homme à la limite un Saint! En passant par l'économie, MDE dont les

compétences économiques étaient douteuses suspendît presque tous les crédits aux

entreprises industrielles condamnés par l'incompétence de leur manager et gela le

programme public d'investissement. Sur le papier, MDE a faisait du bon boulot mais

en réalité il ne faisait que remettre à plus tard l'échéance de la faillite d'un système

mal réglé dès le début!

Pour donner aux cybernautes des repères économétriques, nous diront qu'un pays

comme le nôtre a besoin de propulser le niveau de ses investissements à 40% par an

et que pour cela il faut diminuer les consommations inutiles voire néfastes comme le

Khat, les alcools et le tabac. MDE en grand ponte de l'économie ne l'a pas fait pas

plus que Hassan Gouled ni IOG et pour cause tous ces individus sont dépendants

d'un clientélisme qui limite leur horizon politique

Description du panthéon goulédien

Le cas d’Ali Maydal

En tant que commandant en chef des forces armées de la Nation, Hassan Gouled n'apas ménagé son effort pour doter Djibouti d'une force d'autodéfense crédibleaccessoirement chargée de l'assistance aux populations rurales. Cela feracertainement rire ceux qui comme ont vécu dans leur chair l'humiliation de nostroupes par l'avancée irrésistible des " Ourrous" du MPL au cours de l'automne 1991,mais les faits demeurent Gouled a fait de l'armée une priorité nationale. En véritél'homme de Guérissa n'avait guère le choix. Vu la triste pérennité du gangstérismepolitique dans le Corne de l'Afrique cyniquement utilisé par les grandes puissances,la construction nationale ne pouvait avancer si le pays ne se dotait pas de capacitémilitaire propre à décourager toute tentation de rébellion. Ainsi tout au long desannées 80 Djibouti le budget de l'armée était le poste de dépense le plus importantde l'Etat et dépassait en cumul ce que le pays dépensait pour l'ensemble des servicessociaux et de justice.

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En prenant un niveau de dépense moyen de 5% du PIB cela fait une dépensemoyenne de 25 millions de dollars et au bout de quatorze ans de cumul un pactolede l'ordre de 350 millions qui sont passés entre les mains experte du généralMAYDAL. Pour la plupart des Djiboutiens ces sommes folles ne représente rien alorspour illustrer les propos nous allons comparer la politique de défense de Djibouti àcelle de la Somalie qui lui a fourni nombre de ces officiers et surtout sa doctrinemilitaire. Durant les années 1980, la Somalie avait réussi à ce doter d'une "forcemilitaire d'une efficacité absolue" (les termes sont du dictionnaire stratégique deGérard Challian) avec un budget pour la défense de l'ordre de 100 millions de dollars.Cette force de frappe dont la capacité d'action a été démontrée lors de la victoirevolée de l'Ogaden sur une Ethiopie deux fois plus armée était structurée autour de lamobilité des unités commandos appuyées par la puissance de feu de bombardiers àlong rayon d'action et des forces blindées. En tout l'arsenal Somalien reconstituéaprès la guerre d'Ogaden s'élève à plus de 250 chars lourds ( la France n'en compteque mille), deux milles blindés, 1400 pièces d'artillerie lourd et 2000 piècesd'artillerie légère et aligne une force aérienne de 300 appareils. Cette force étaitservie par une troupe mal payée mais bien formé de 100 000 hommes soutenus par160 000 réservistes.

Etant donné que l'armée Djiboutienne a reçu sur une période équivalente un quartdes dépenses militaires de la Somalie et que sa doctrine est la même (la supérioritéde l'action combinée des commandos et des forces blindées) on aurait pu s'attendreà ce que Djibouti dispose d'une puissance militaire proportionnelle soit 25 000hommes, 50 chars lourds, 500 blindées et 60 appareils. Alors faisons le compte en1991 l'armée Djiboutienne du général MAYDAL est 10 fois moins efficiente en termedémographique, ne dispose d'aucun char lourd, compte 50 blindées ne possède que12 pièces d'artillerie lourd et moins d'une centaine de mortier datant de la guerred'Algérie! Rien c'est à dire absolument rien ne peut rendre compte de l'ampleur de lamal gestion et du mépris de la part de commandants indignes et infâmes dont nosforces armées (le bras armé de la justice) ont été l'objet. Evoquer le cas du généralMaydal, c'est donc parler de l'homme qui a désarmé notre patrie et l'a livré sansdéfense à son pire ennemi : l'anarchie!

Comment le général a t-il procédé? D'abord l'homme est un subalterne sanscharisme des milices de l'administration coloniale. Hassan Gouled le nomme à ceposte car d'une part il convaincu de la valeur historique des guerriers Hawlaqadehmais surtout il remarque que dans son panthéon on ne compte point de Walaldoonhaut placé. Alors Gouled crée son idole militaire en nommant le sergent Maydal augrade de Colonel et lui confie les rênes de l'armée. Que fait Ali Maydal? L'hommeessaye d'abord d'asseoir son autorité. Comment? On jouant les sergents de servicede la milice coloniale. Or la France avec laquelle Djibouti vient de signer des accordsde défense n'entend pas laisser Djibouti devenir autonome pour sa sécurité. Maydalest donc la marionnette de circonstance et un officier de pacotille. L'homme reprendses études secondaires, il passe un bac série scientifique et suit les cours del'académie de Saint Cyr où il sort bien placé dans la catégorie officier africain .... C’està dire ceux auxquelles on donne le diplôme uniquement pour des raisons politiques!

Mais l'action du général Maydal est autrement plus perverse que les insuffisancestechnocratiques relevées à son encontre. D'abord il écarte de manière remarqué lecommandant Soubagleh qui a ceux ci de particulier qu'il est le seul officier à avoirfréquenté une école de guerre (Lvov en Ukraine) et une académie de planificationmilitaire à Berlin .... Sous les couleurs de l'armée somalienne. Ali Maydal en bon"gallo hadheen" considère que sa formation est insuffisante et l'expédie au Texas seformer au commandement des unités d'artillerie....cinq années durant! Soubaglehécarté, Ali Maydal organise l'armée à sa façon: il laisse la gestion des effectifs auxcommandants d'unités opérationels ( en gros un tiers du budget de l'armée), seconserve l'administration des dépenses d'intendances et d'équipement qui se monte

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aux deux tiers des dépenses que les honnêtes citoyen de ce pays ont consenti pourleur sécurité. Ali Maydal n'est pas un homme, il a des associés c'est à dire l'ensembledes officiers d'Etat major: Qarboteh, Omar Barreh, Fathi...etc. Bref toute la cliqued'officier qui consacre le plus clair de laur activité à Khatter et dilapider le revenu dupays.

Au delà du cercle militaire Ali Maydal, conserve d'excellente relation avec IsamêlGuédi, le véritable ministre du budget d’Hassan Gouled. Il existe donc un doublecircuit de la corruption l'un civil, l'autre militaire. Au niveau du circuit civil, Ali Maydaldépense l'essentiel du budget d'équipement militaire et en formation mais endépense d'apparat: tous les matins on repeint les murs et on se sucre au passage. Leprincipal courtisan du sieur Ali, n'est autre que Said Barkhat qui remporte tous lescontrats d'intendance et de fourniture de l'armée sans la moindre appel d'offre etqui au passage double la facture, reverse une partie des biens indus à cescommanditaires et s'enrichit. Ce joyeux tour de passe- passe n'aurait pas fonctionnésans la complicité active de Ismaêl Guédi qui devait probablement recevoir une côtepart.

Quant au circuit militaire, il consiste à déclarer des effectifs inexistant et percevoirleur solde à la fin du mois. A la fin des 1990, on s'est rendu compte que plus de 700militaires morts, licenciés ou fictifs étaient enregistrés dans le rang des armées de AliMaydal. Comme ce circuit de corruption se situe au niveau des commandantsd'unités, on peut facilement établir une corrélation entre la désuétude d'une caserneet l'appétit de son commandant. A ce jeu de la probité seule Zakarya et quelquesautres sortent indemnes. En effet il est inimaginable que le BQG qui n'aligne que 86hommes aient perçu le même volume de crédit que le CCO qui en compte dix foisplus. Ce sont là les deux cas extrêmes!

L'armée Djiboutienne a pâtit de Ali Maydal et de son contrôleur Guédi...et Gouledbientôt s'en rendra compte.

Description du panthéon goulédien

L'ascension du chef de guerre Yassin Yabeh

Décrire l'ascension de Yassin Yabeh, c'est étudier les jalons de la carrièred'un réfugié démuni qui trente ans après son arrivée à Djibouti s'est persuadéd'incarner dans son pays d'accueil et unilatéralement toute la légalité républicaine.C'est décrire "l'œuvre" d'un homme qui s'est convaincu de sa dignité à régner surune population qu'une horde de politiciens indignes lui a permis de bâillonner.

Bien peu de Djiboutiens le savent mais le fondateur de l'ex force nationale desécurité n'est autre que Moumin Bahdon Farah ,auguste membre du panthéongoulédien que nous avons déjà présenté. A ce niveau la compréhension des mots esttrès importante pour ne pas faire de contresens. Le corps dirigé par Yassin Yabeh estune force "nationale" de sécurité et non une formation de police. Quelle différenceça fait?

Quand on parle de force de police on entend que cette formation est au service de lapaix civile pour assurer aux citoyens de ce pays la tranquillité à laquelle ils ont droit.Quand on parle de force de sécurité, on sous entend que les hommes et les femmesconcernés ont une mission contractuelle définie par les autorités compétentes quipeut inclure la défense du pays ....mais également de la survie du régime. La FNS aété structuré sur le modèle français avec d'une part trois subdivisions (PAF, PN, PJ )et une milice dévouée à la survie du régime ersatz tout aussi obscur des CRS

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métropolitains.

Yassin Yabeh est un enfant démuni du ghetto Issa de Dirré Dawa "hafed Cisse" unvéritable camp de réfugié dont les originaires (qui paradent en grand nombre àDjibouti) étaient tenus en coupe réglé par les Amharas qui monopolisait les postesadministratifs. En plus du parasitisme de cette horde de fonctionnaires coloniaux, lesIssas de Diré de Dawa subissaient en permanence les empiètements des Qotis et desOuraggués plus nombreux qu'eux dans la ville et dont et le sort est encore moinsenviable que le leur. De son enfance passée dans cet environnementcauchemardesque aux milieux de brigands affamés capables de tuer pour unebouchée de pain, Yassin Yabeh a gardé des séquelles psychologiques notoirementreconnu par tous ceux qui l'ont approché de son vivant.

Comme son homologue Ali Maydal, Yassin Yabeh n'est pas un psychopathe mais unsaurien. Mais il suit une voie différente de celle d’Ali Maydal pour reconstruire sonego ébranlé par les traumatismes de son enfance. Comme tous les dépressifs,l'homme parle d'une voix à la fois à peine audible et nasillarde. Il a de petits yeuxpétillants de larmes et le regard perçant des paranoïaques. En maniaque il soigne àl'excès son apparence et ne se sépare jamais d'un miroir de poche. Ce souci constantdes apparences d'ordre et d'éclats dissimule un profond manque d'assurance et ilsuscite la risée de tous les flics qui le surnomment "Michael Jackson". Signe d'undédoublement de la personnalité Yassin Yabeh répond à la risée populaire en sedonnant le surnom de "Koudou" personnage tutélaire susceptible d'inspirer lacrainte plutôt que le respect.

En fait l'homme est un parvenu en mal de revanche sociale. A la différence de AliMaydal qui satisfait ses besoins en se remplissant les poches, Yassin Yabeh manifestesous des apparences paisibles une cruauté singulière et fait preuve comme HassanGouled d'un cynisme sans bornes. En effet pour Yassin Yabeh le verbe commanderest synonyme d'asservir, la subordination se traduit par révérence et l'autorité leculte de la personnalité. Yassin Yabeh n'est pas un voleur de haut vol commenombre de membre du panthéon goulédien ... c'est un tyran en mal de dictature quiattend son heure.

Dans son "œuvre", Yassin Yabeh auraient voulu dépasser Ali Maydal, avec un budgetnotoirement insuffisant (six fois moins que celui de l'armée dans les années 80) ilconstitue une force de sécurité dévouée à sa personne et composé de semianalphabètes. A sa décharge, à l'origine il n'avait guère le choix car son ministre detutelle Moumin Bahdon avait voulu faire de la FNS un contrepoids à l'armée où lesanciens miliciens du FLCS étaient devenus majoritaire. C'est donc Moumin Bahdon etnon Yassin Yabeh qui décida de l'intégration des membres des services d'ordre duLPAI " Heegan" à la FNS. Puis le tuteur de Yassin Yabeh, Idriss Farax Habaneh luidonne comme consigne de faire de la police l'antenne Fourlaba du bureau du travail.Yassin là aussi s'exécute. Mais l'homme y trouve également son intérêt.

En effet Yassin Yabeh se méfie particulièrement des jeunes diplômés...surtoutlorsqu'ils viennent de Djibouti. En admirateur du colonialisme Amhara, il érige ladélation au rang de méthode de gouvernement. La FNS supposée être un servicepublic devient une troupe qui passe le plus clair de son temps à s'espionnermutuellement. Ainsi à la manière d'un Beria, Yassin Yabeh reçoit tous les matins unehorde de vils délateur qui lui rapporte, les propos, les faits et gestes tous cessubalternes. Lorsque ce paranoïaque soupçonne quelqu'un, il peut l'humilier,l'emprisonner voire le dégradé sans avoir de compte à rendre à personne! Cettepersonnalisation des rapports humains est une ressource stratégique pour un YassinYabeh dont le niveau de français ne l'autorise pas une gouvernance bureaucratique.Yassin Yabeh transmet tous ces ordres oralement et reçoit ainsi les rapportsd'activité.

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Symbole de son incompétence la FNS surnommé "les vaches de Yassin Yabeh"compte moins d'officier de police judicaire que la gendarmerie. Elle ne possèdetoujours pas un laboratoire de police scientifique. Quant à sa capacité de dissuasionelle laisse à désirer. La FNS est présente partout sauf là où on a besoin d'elle c'est àdire les quartiers populaires qui deviennent des zones de non droit. Yassin Yabeh lemaniaque reproduit les démons de son enfance. Il instaure deux catégories decitoyens, ceux qui ont droit à la sécurité républicaine c'est à dire essentiellementl'alimentura au pouvoir et l'immense majorité des autres les pères et mères desquartiers populaires, les héros anonymes de ce pays qui sont abandonné à laviolence barbare des bandes. En effet parallèlement à la diffusion du culte dehollywoodien de la terreur gratuite et des bandes organisés, il se forme à Djiboutides bandes qui font régner une loi d'exception dans les quartiers populaires divisésen zone. Qu'est ce que Yassin Yabeh a t-il fait contre les "lions 45" "les bandeauxrouges", "les ciels bleux" ...etc? Rien!

Toute sa vie durant Yassin Yabeh a été victime de sa triste enfance, il a cherché à sevenger sur son entourage dans un besoin irrépressible de se démontrer qu'il n'étaitplus l'enfant marginal du Ghetto de Dirré de Dawa

Description du panthéon Goulédien

La lente ascension d'IOG

IOG est le plus célèbre inconnu de Djibouti, ce n'est pas étonnant car l'homme est unprofessionnel du renseignement: un monde opaque où les seuls bavards sont lesmorts dont a oublié de faire disparaître le corps. La biographie d'IOG tout commecelle de Poutine sera donc nécessairement lacunaire. Pour appréhender, lepersonnage nous allons partir des racontars de l'homme de la rue sur la carrière dulocataire de Beit al Wali.

Le premier cliché que l'on colporte le plus volontiers à son sujet est celui du filshéritier ( prodige ou pas) que Hassan Gouled a choisi de longue date pour luisuccéder. Qu'en est-il? Il est tout simplement, lorsque Gouled a nommé à la tête duSDS, ce service était un appendice marginal des forces de sécurité. On y dénombraitune dizaine d'enquêteur assisté par une trentaine d'informateur que toute la ville deDjibouti connaît et qu'on appelle péjorativement " police secret " . Comme quoi ilfaut être une célébrité pour être un homme de l'ombre. Bref l'importance du servicen'excède pas celui d'un commissariat de quartier. Vu ce manque de stature, le SDSn'a joué qu'un rôle marginale dans les coups de forces par lesquelles Gouled aconsolidé son pouvoir en éliminant de la scène politique à la fois le MPL et le FLCS.Lors de ces manœuvres, c'est la gendarmerie seule corps compétent hérité del'administration coloniale qui a mené la dance. C'est un signe supplémentaire du peud'intérêt que Gouled manifestait alors à l'égard du SDS et de leur patron leurpréférant la loyauté mercenaire du bourreau Hoche Hared et de sa brigade volantede Djibouti.

Cependant IOG est indirectement une pièce maitresse du jeu, puisque l'on retrouveà Djibouti cet équilibre caractéristique des régimes autoritaires entre lespolitico-administratif et les services de sécurité dans leur ensemble. Quand lespremiers réussissent à répondre aux aspirations de leur population, les seconds sontcantonnées dans leur quartier et inversement. Si bien que l'on peut dire qu'unedictature est forcément l'aboutissement d'une gestion politique déficiente.L'équation était donc simple si Ismaêl Guédi, Moumin Bahdon et MDE avaient réussileurs carrières IOG n'aurait pas succédé à Gouled!

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Le second cliché que l'on colporte le plus volontiers au sujet d'IOG est celui quiconsiste à en faire le candidat des Mamassan à la succession de Gouled. Qu'en est-il?Là aussi c'est une grossière erreur. A la différence de son frère qui avait une réelleexpérience de combattant de la liberté, IOG était en 1977 l'archétype dufonctionnaire coloniale. Par les Mamassan n'étaient pas à court de compétences etde concurrent pour choisir IOG comme unique prétendant. Mieux encore IOG étaithandicapé par son appartenance au lignage Bah Fourlaba qui ne comptait pas plusde 50 familles dans tout le territoire à la différence des lignages Bah Adrahman, desBah Gurgura, des Carab Wayn et des Reer Cigal. Non IOG n'était pas non plus le petitgénie adoré des Mamassans : Hassan Gouled a signifié seulement une perte de poidsrelatifs vis à vis des Odaxgob et encore plus des Fouralabas. L'histoire de l'ascensiond’IOG le prouve.

Lorsqu'en 1986 Idriss Omar Guelleh décide de renoncer à son poste de membreinfluent du comité centrale du RPP, Hassan Gouled propose à la surprise générale lefidèle IOG. Mais la surprise passé les Mamassan qui avaient mal digéré le hold de laSogik puis l'éviction de leur honorable progéniture Tour Tour s'accordent sur lanécessité soit de faire renoncer Hassan Gouled soit d'obtenir la nomination dequelqu'un plus représentatif que cette relique aréfienne qu'est Mahamoud DhaylWays. Hassan Gouled leur répond qu'à deux reprises les Mamassans qui le tenaientcoupable de sa trahison de 1949, avaient choisit Dhayl Ways à sa place etqu'aujourd'hui il lui trouvait les mêmes qualités (lesquelles?). La colère populaireaurait aboutit aux désaveux de Hassan Gouled par les siens mais les Af mishar duRPP font circuler la rumeur que le responsable de l'intransigeance de Gouled ...c'estIOG qui ne veut pas d'un rival dans la course à la succession du Vieux. IOG est victimemalgré lui de sa promotion au rang de membre à part entière du panthéonGoulédien!

Les activités de la barbouze en chef sont peu connues. On s'accorde en général àmettre à son crédit l'exfiltration réussie d'un haut responsable Sud yéménite piégéepar la guerre civile. Les services de renseignements de notre pays, dans un scénariodigne d'un polar de série B auraient déguisé l'homme en question qui s'est réfugiédans notre ambassade en commandant de bord d'un vol régulier " Air Djibouti" etl'aurait sorti du pays au nez et à la barbe du KGB .... Pour le compte de nos amisSaoudiens. Cependant à l'intérieur, le décor est moins glorieux...car IOG ne manquepas de travail. Durant la seconde moitié des années 80, Djibouti a vécu dans uneatmosphère pesante de suspicion et d'inquiétude prolongé par la pratique de sévicescorporelles à grande échelle. A qui la faute? D'abord aux politiciens qui ont laissé detelles pratiques se développés dans un pays libre ... et depuis sa nomination aucomité centrale IOG partage cette responsabilité. Puis au parquet de Djibouti. Eneffet la crédibilité de la justice se mesure à sa capacité à faire respecter la règle dedroit. Or les autorités du ministère de la justice renoncèrent délibérément à leurpouvoir de répression des violations des conventions internationales dont Djiboutiest signataire et qui garantissent le respect de la dignité de la personne humaine.Coopérant ou pas, il s'agit là du comportement d'une alimentura indigente ... etréduit à l'auto servitude!

IOG était le maître d'œuvre de la politique répressive du régime Gouled et il portedoublement la responsabilité des conséquences néfastes que celle ci a eu sur lasociété Djiboutienne. Etant donné l'organisation clanique de la population laréaction à cette tentative de censure de la pensée s'est traduite par ledéveloppement des "Mabrazes sûrs" c'est à dire fréquenté par les membres d'unmême clan ou mieux encore d'un même lignage. Hassan Gouled pouvait bien parlerde construction nationale, il n'en demeure pas moins vrai qu'il était le premierennemi de cette Nation dont il déconstruisait le lien sociale par ces méthodes degouvernances.

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