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LMH323_042.A99546.pdf Depuis l’élection de Barack Obama, l’au- dience de Fox News ne cesse de grimper. La chaîne américaine d’information continue attire désormais chaque jour en prime time 2,32 millions de téléspectateurs, soit plus que ses trois autres concurrentes du câble (CNN, MSNBC et HLN) réunies. Lancée en 1996 par Rupert Murdoch, le magnat de la presse australo-américain, Fox News a été conçue comme une alterna- tive de droite à CNN, considérée comme appartenant aux réseaux médiatiques de gauche. Son dirigeant, Roger Ailes, a été le gourou des hommes politiques conserva- teurs, de Richard Nixon à George Bush. Mobilisée 24 heures sur 24 contre le Parti démocrate, Fox News soutient ostensible- ment le mouvement populiste Tea Party, qui mobilise la base la plus radicale de la droite et de l’extrême droite américaine, frappée par la crise et le chômage. 63 % des sympathisants du mouvement disent s’informer essentiellement grâce à la chaîne, contre 23 % de l’ensemble des Américains, révèle un récent sondage CNN/New York Times. En France, on comprend mal qu’une chaîne d’information s’engage aussi loin contre un gouvernement, diffuse mensonges et contre- vérités sans contre-enquête, confonde systématiquement commentaire et analyse. En écoutant la chaîne, un auditeur français ne comprend pas toujours la virulence des propos et des sous-entendus. Aussi Le Monde Magazine a-t-il demandé à l’écrivain américain Jake Lamar, né dans le Bronx en 1961, qui vit à Paris depuis 1993, de nous expliquer Fox News. Jake Lamar a été pendant six ans journaliste à Time 42 LE MONDE MAGAZINE — 24 AVRIL 2010 UNE SEMAINE AVEC FOX NEWS LA DÉSINFORMATION CONTINUE L’écrivain américain Jake Lamar a regardé la chaîne Fox News, média favori des radicaux de droite, pendant la semaine où les Etats-Unis ont adopté la réforme de l’assurance-santé. Edifiant. LMH323-MAG-FoxNews 20/04/10 16:37 Page 42

LA DÉSINFORMATION CONTINUE

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Depuis l’élection de Barack Obama, l’au-dience de Fox News ne cesse de grimper.La chaîne américaine d’information continue attire désormais chaque jour enprime time 2,32 millions de téléspectateurs,soit plus que ses trois autres concurrentesdu câble (CNN, MSNBC et HLN) réunies.Lancée en 1996 par Rupert Murdoch,le magnat de la presse australo-américain,Fox News a été conçue comme une alterna-tive de droite à CNN, considérée commeappartenant aux réseaux médiatiques degauche. Son dirigeant, Roger Ailes, a été le

gourou des hommes politiques conserva-teurs, de Richard Nixon à George Bush.Mobilisée 24 heures sur 24 contre le Partidémocrate, Fox News soutient ostensible-ment le mouvement populiste Tea Party,qui mobilise la base la plus radicale dela droite et de l’extrême droite américaine,frappée par la crise et le chômage. 63 %des sympathisants du mouvement disents’informer essentiellement grâce à lachaîne, contre 23 % de l’ensemble des Américains, révèle un récent sondageCNN/New York Times.

En France, on comprend mal qu’une chaîned’information s’engage aussi loin contre ungouvernement, diffuse mensonges et contre-vérités sans contre-enquête, confondesystématiquement commentaire et analyse.En écoutant la chaîne, un auditeur françaisne comprend pas toujours la virulence despropos et des sous-entendus.Aussi Le Monde Magazine a-t-il demandé àl’écrivain américain Jake Lamar, né dans le Bronx en 1961, qui vit à Paris depuis 1993,de nous expliquer Fox News. Jake Lamar a été pendant six ans journaliste à Time

42 LE MONDE MAGAZINE — 24 AVRIL 2010

UNE SEMAINE AVEC FOX NEWS

LA DÉSINFORMATION CONTINUEL’écrivain américain Jake Lamar a regardé la chaîne Fox News, média favori des radicaux de droite, pendant la semaine où les Etats-Unis ont adoptéla réforme de l’assurance-santé. Edifiant.

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Magazine avant de se consacrer à l’écriture. Ila obtenu le Grand Prix du roman noir étran-ger à Cognac en 2006 pour Nous avions unrêve (Rivages Noir), dans lequel il décrit une Amérique futuriste livrée à la haine et l’intolé-rance raciale, où les exécutions publiquesfont l’objet de shows télévisés. Pour LeMonde Magazine, Jake Lamar a regardé FoxNews pendant la semaine où la Chambre desreprésentants a voté la réforme du systèmede santé du président Obama. Il nousraconte, avec sa verve d’auteur de romannoir. B Frédéric Joignot

P our avoir une idée en France de ceque représente Fox News, il fauts’imaginer LCI ou i-Télé auxmains du Front national. Centrenévralgique de la pensée conser-

vatrice, la chaîne s’adresse désormais à tousceux qui ne supportent pas de voir leurpays dirigé par un Afro-Américain de centregauche. A regarder les programmes si politi-quement tendancieux de cette chaîne, on nepeut être qu’effaré par son slogan : « Fair andbalanced », « Juste et impartiale ».

Ces dernières semaines, les efforts du pré-sident Barack Obama pour faire voter le pro-jet de loi sur le système de santé ont déclen-ché des réactions frénétiques chez lesconservateurs américains. Ainsi le chef de laminorité républicaine à la Chambre des re-présentants, John Boehner, est-il allé jusqu’àaffirmer le 20 mars que le projet mènerait àl’« Armageddon », l’Apocalypse biblique.

HOSTILITÉSur Fox News, le ton n’était pas moins viru-

lent. Le 18 mars, le présentateur du « SpecialReport », le journal télévisé de la chaîne, BretBaier, un bellâtre aux yeux perçants, intervie-wait le président Obama à la Maison-Blanche.J’étais estomaqué par l’hostilité de son ton etson manque de courtoisie. « Si le système desanté que vous nous promettez est aussi mer-veilleux que vous nous le dites, lui demande-t-ild’emblée, pourquoi en êtes-vous à acheter lesvoix du Congrès ? » Jamais je n’avais vu un jour-naliste interrompre un président autant defois pendant un entretien. Il procédait commes’il ne souhaitait pas lui donner le temps derépondre à ses accusations. Obama se laissagagner par l’impatience : « Bret, laissez-moi ter-miner. » « Bret, vous devez me laisser finir mesphrases. » « Eh bien, j’essaie de vous répondremais vous ne cessez de m’interrompre. » « Bret,laissez-moi vous répondre ! » A la fin, Obamaéclata de rire en secouant la tête pour montrerson exaspération.

Dès le lendemain de l’adoption du texte parla Chambre des représentants le dimanche21 mars au soir, les présentateurs de FoxNews n’étaient plus vraiment eux-mêmes…

Avec sa tête en forme d’ampoule et ses che-veux gominés, Sean Hannity est une figure dela chaîne. Son émission, intitulée en toutesimplicité « Hannity », s’ouvre le 22 mars ausoir sur un montage nerveux d’images des k

REPORTAGE

JAKE LAMAR POUR LE MONDE MAGAZINE

PARTI PRISEn novembre 2009,le présentateur SeanHannity invitait SarahPalin. L’ex-candidaterépublicaine à la vice-présidence a étédepuis recrutée parla Fox News commeéditorialiste.

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REPORTAGE FOX NEWS

Comme la plupart des stars de Fox News,Sean Hannity a commencé à la radio etcomme elles, il a commis quelques best-sel-lers ; le dernier avait pour titre « Délivrez-nous du mal : victoire contre le terrorisme, ledespotisme et la pensée de gauche ». Toute larhétorique quotidienne de la chaîne est là.

« REPRENDRE CE PAYS EN MAIN »Hannity se tourne vers sa première invitée

de la soirée, sa nouvelle collègue de Fox News,l’ex-gouverneur de l’Alaska et éphémère can-didate à la vice-présidence : Sarah Palin, dé-sormais « éditorialiste », et recrutée en janvierà prix d’or. Avec sa bonne voix d’institutrice,elle enjoint aussitôt ses partisans à lutter avec

force. « Nous ferons tout ce qui est en notre pou-voir pour reprendre possession de notre pays ! »Sean Hannity l’approuve et poursuit avec vi-rulence sur ce thème, qui suggère que l’Amé-rique serait la propriété inaliénable desconservateurs et que la nation leur aurait étéconfisquée. Il déclare : « Il y a tout un tas degens, ici et là… Vous, moi, et d’autres… pour quiil est temps de reprendre ce pays en main. » Puisil annonce que Palin et lui prendront la parolelors d’une prochaine Tea Party. Sarah Palins’empare du micro et s’attaque alors aux dé-mocrates « pro-life », c’est-à-dire anti-avorte-ment, qu’elle accuse de s’être cachés pendantles débats et d’avoir cédé devant le projet duprésident « le plus pro-avortement que l’Amé-rique a jamais connu ». « Ceux qui aiment l’Amé-

manifestations et de l’agitation qui a régnéà Washington durant le week-end. On y voitle rassemblement devant le Capitole du mou-vement des Tea Parties, nom choisi en réfé-rence à la révolte des colons du Massachu-setts contre les taxes britanniques sur le théen 1773, première étincelle de la guerre d’In-dépendance. Sur leurs pancartes, on lit « Killthe Bill ! » (« Halte à la loi ! » ou encore « Tuezla loi ! »), on voit des caricatures d’Obama enJoker grimaçant (le tueur fou de la série Bat-man), affublées du mot « Socialisme ». On en-tend la républicaine Michele Bachmann,membre du Congrès, s’adresser à une petitefoule déchaînée : « Vous vous dressez contre latyrannie ! » Apparaît ensuite le chef de la mi-norité républicaine à la Chambre des repré-sentants, John Boehner, prononçant sa der-nière déclaration dans l’hémicycle, avant lescrutin. Comme un fou, au bord de l’apo-plexie, il hurle en parodiant le slogan de lacampagne d’Obama, « Yes we can » : « Hell no,you can’t ! »

Retour sur le plateau de Fox News avec SeanHannity. « Le cauchemar connu sous le nom deréforme de la santé des démocrates a été votécette nuit par la Chambre des représentants »,commence-t-il. Hier donc, dimanche, au boutd’une interminable séance, la Chambre desreprésentants a adopté une loi qui s’apprête àbouleverser notre système de santé. Elle at-tribue une assurance à 30 millions de citoyensjusqu’ici dépourvus de cette couverture so-ciale. Elle a été adoptée à une très faible ma-jorité, 219 voix contre 212, et pas un seul ré-publicain n’a jugé utile de voter avec le Partidémocrate majoritaire. Sean Hannity ne dé-colère pas. Il qualifie la loi de « désastre » qui« bafoue notre Constitution ».

rique et qui ne veulent pas la voir devenir un payssocialiste peuvent élire des gens qui déferont cequi a été fait hier soir », lance alors Palin ens’adressant à Hannity, qui approuve.

Il n’y a pas si longtemps, l’émission la pluspopulaire de Fox News s’appelait « TheO’Reilly Factor ». Bill O’Reilly passait la soi-rée à ricaner en déployant sa hargne, s’achar-nant sur les démocrates libéraux comme unvieux grincheux. « L’extrême gauche est domi-née par des gens emplis de haine », déclame-t-ille 23 mars, deux jours après le vote de la loisur la santé. Et il ajoute, fielleux : « Ce que veutla gauche américaine, ce n’est pas un Etat, c’estune nounou. Elle ne cherche pas à convaincre.Elle utilise la force. »

Une semaine plus tard, le président françaisNicolas Sarkozy se rendait en visite officielleà New York et Washington. J’imaginais queBill O’Reilly aurait des commentaires à faire :il s’est réjoui de son élection en mai 2007, siheureux de voir s’éteindre le règne de JacquesChirac – coupable d’avoir offensé les conser-vateurs par son refus d’envoyer des troupesen Irak – qu’il en avait annoncé la fin de sonboycott personnel des produits français.Quelques jours après l’élection de Sarkozy,O’Reilly diffusait des images de manifesta-tions violentes dans les banlieues françaises.« Le fait que ces voyous soient descendus dans larue après la victoire de Sarkozy répond à toutesles questions que vous pourriez vous poser surcette élection, grinça-t-il. Si ces animaux n’ai-ment pas Sarkozy, c’est bien qu’il prend de bonnesdécisions. » Mais trois ans plus tard, O’Reillyne dit pas un mot de la visite du présidentfrançais, trop occupé qu’il est à rabâcher sescommentaires aigris sur la réforme du sys-tème de santé.

Il faut dire que le vétéran aux tempes grison-nantes qu’il est devenu n’a plus la forme desbeaux jours. Sans doute parce qu’une nouvellerecrue, arrivée en janvier 2009, l’a chassé deson piédestal : le désormais célèbre GlennBeck. Le 2 avril, Bill O’Reilly n’a guère appré-cié qu’un fan de Fox News propose que Beckse porte candidat à la présidence. AvecO’Reilly comme vice-président. Un signe deplus que le visage souriant et affecté de FoxNews n’est plus le sien, non seulement entermes d’audience, mais aussi dans l’imagi-naire du public.

Le premier épisode du « Glenn Beck Pro-gram » a été diffusé sur Fox News la veille del’intronisation de Barack Obama à la prési-dence, en janvier 2009. Il a aussitôt connu desscores d’audience dignes d’un rouleau com-presseur. Sa violence verbale est telle que ses

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«CETTE BANDE DE PUTOIS INVERTÉBRÉS A RÉUSSI À FAIRE AVALER CE PROJET DE LOI À L’AMÉRIQUE. »

Glenn Beck, le 22 mars sur Fox News

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GROUPIE A la Tea Party de Concord (New Hampshire), le 13 avril. 63 % des sympathisants de ce mouvement populiste disent s’informer essentiellement sur Fox News.

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grandi dans une Amérique qui avait un sens, uneAmérique où les méchants perdaient tout letemps », poursuit-il.

« OBAMA HAIT LES BLANCS »Mais le 21 mars, les « méchants » de Glenn

Beck ont gagné. « Cette bande de putois inver-tébrés a réussi à faire avaler ce projet de loià l’Amérique », s’emporte-il. Un propospresque modéré de la part de quelqu’un quivocifère régulièrement qu’Obama est à la fois« socialiste » et « fasciste ». L’été dernier, il a af-firmé que le président afro-américain desEtats-Unis « hait les Blancs au plus profond delui… » Et d’insister : « Ce type, je crois, est ra-ciste. » Il n’est pas inutile derappeler que Barack Obama aété élevé au Kansas par troispersonnes blanches : sa mèreet les parents de celle-ci. L’em-ploi de ce mot, « raciste », a dé-clenché des appels au boycottdes spots publicitaires dansl’émission. Trente-six entre-prises ont bloqué leurs inves-tissements, mais la popularitéde l’émission n’a fait qu’aug-menter.

Catastrophé par l’orientationpolitique d’un gouvernement

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collègues, O’Reilly ou Sean Hannity, sont vitepassés pour des parangons de douceur et desagesse. Ses tirades, qu’il déclame la bile à labouche et le visage cramoisi, ont touché droitau cœur la droite américaine, dont la colèred’avoir été défaite ne semble pas vouloirs’apaiser. Dans le « Glenn Beck Program », lastar de l’émission, qui n’est jamais allée àl’université, a pris l’habitude de noter ses ré-flexions sur un tableau noir, exactementcomme les professeurs dont il se moque enpermanence. Beck adore souligner ses proposde graphiques et de diagrammes.

« Hello America ! » Face caméra, la tête légè-rement inclinée, Glenn Beck semble presqueintimidé le lendemain du vote par la Chambredes représentants. « Mon week-end a été ter-rible, et j’imagine qu’il en a été de même pourvous. » La tristesse se lit sur son visage gras-souillet. Il a l’air abattu. « Je ne vais quandmême pas pleurer », ajoute-t-il comme pourrassurer ses téléspectateurs fidèles. Il fautdire que ces derniers ont déjà eu l’occasion dele voir sangloter. « Mon pauvre pays que j’aimetant ! », gémissait-il.

Ce 22 mars, Glenn Beck s’est fait un visagegrave et même lugubre. Il a le look deM. Tout-le-Monde : corpulence moyenne, âgemoyen, coupe de cheveux militaire, une vesteet une cravate quelconques. « Nous avons

qui va mettre en œuvre une loi largement ré-pandue dans les pays industrialisés depuisplus de soixante ans, Glenn Beck pleurniche :« Mes pauvres grands-parents ne reconnaîtraientpas leur pays. » Durant le quart d’heure suivant,alors qu’il s’en prend aux vainqueurs, le prési-dent Obama et Nancy Pelosi, présidente de laChambre des représentants, il s’agite de plusen plus, passe crescendo de la tristesse à lacolère, jusqu’à s’étrangler de rage.

« C’est une véritable attaque contre notre Répu-blique qui s’est produite ce week-end ! », hurle-t-il, ponctuant ses propos d’un poing vengeur.Ecarlate, il condamne ceux qui ont soutenu leprojet. « Ils détestent l’Amérique. Les Américains

l’ont bien compris ! Ils veulent en faireune espèce d’utopie européenne où toutserait gratuit. Mais vous êtes debout,debout contre les marxistes, deboutcontre les professeurs, debout contre lacorruption et le mensonge ! »

Le 1er avril, un journaliste de CBSdemandait au président Obamace qu’il pensait des attaques répé-tées de Glenn Beck et de ses col-lègues. Obama marqua une pausepour choisir ses mots. Une ombrepassa sur son visage alors qu’il ré-pondait : « It’s troublesome. » – c’estpénible. B

À VOIR

Outfoxed.Désinformerc’est son métier.En 2004, le docu-mentariste RobertGreenwald analysaitla façon dontla chaîne d’infor-mation manipuleses téléspectateurs.1 DVD MK2 Vidéo(1 h 17).

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STAR Glenn Beck, présentateur vedette de Fox News, intervenait en avril 2009 à une Tea Party organisée à San Antonio (Texas),devant Fort-Alamo, haut lieu du patriotisme américain.

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