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LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // JEUDI 31 MARS 2016 // LESECHOS.FR ISSN0153.4831 107 e ANNÉE NUMÉRO 22161 34 PAGES Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin 4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €. Grande-Bretagne 5£30. Grèce 3,20 €. Italie 3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse 4,80 FS. Tunisie 3,40 TND. Zone CFA 2.500 CFA. DOMINIQUE SEUX DANS « L’ÉDITO ÉCO » À 7H48 DU LUNDI AU JEUDI SUR TRADING EN LIGNE : BERCY S’ATTAQUE AUX DÉRIVES Les autorités publiques se mobili- sent pour lutter contre les arna- ques financières sur Internet. Le projet de loi Sapin 2 veut interdire les publicités racoleuses. // P. 28 LE SOUS-TRAITANT D’APPLE FOXCONN REPREND SHARP Le géant taïwanais de la sous- traitance va dépenser 3,5 mil- liards de dollars pour prendre le contrôle de l’ancienne gloire de l’électronique nippone. // P. 23 A lors que se déroule ce jeudi la quatrième mobilisa- tion contre le projet de loi El Khomri, qui s’annonce suivie, notamment dans les transports, le gouver- nement et les députés préparent des gestes en faveur des TPE et PME. Ils réfléchissent en particulier à des mesures sur les critères de licenciement économique. « Le texte pré- voit quatre trimestres consécutifs de baisse. Mais pour beau- coup de PME, c’est trop long », estime le rapporteur du texte, le député PS Christophe Sirugue. A contrario, le nombre nécessaire de trimestres de baisse de l’activité pourrait être revu à la hausse pour les plus grandes entreprises. L’affaire est cependant juridiquement complexe. Par ailleurs, la nou- velle étape des allégements de cotisations sociales patrona- les du pacte de responsabilité entre en vigueur ce vendredi. Pour la première fois, ce sont les salaires intermédiaires qui sont privilégiés. // PAGES 3, 4, L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 9 ET LA CHRONIQUE DE JOSEPH E. STIGLITZ PAGE 10 Vers des licenciements facilités dans les PME l La majorité veut des critères de licenciement économique plus souples dans les PME. l Les opposants à la loi travail jouent leur va-tout ce jeudi dans la rue. Pourquoi la City de Londres se déchire sur le Brexit FINANCE A trois mois du scrutin, la place financière londonienne est divisée sur la question de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. A moins de trois mois du référendum sur le Brexit, la City rechigne à prendre parti dans le débat. Seules quelques institutions finan- cières britanniques ont clairement pris position pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne et pointé les dan- gers que représenterait une sortie pour la place de Londres. Mais plusieurs fédéra- tions sectorielles, comme la British Bankers Association, ont décidé de rester neutres. Certains fonds d’investissement sont favo- rables au Brexit. D’après un récent sondage, les assureurs sont, au contraire, pour les deux tiers d’entre eux, pour que le Royau- me-Uni reste dans l’UE. // PAGE 27 Déchéance : Hollande jette l’éponge POLITIQUE La réforme constitution- nelle est désormais aux oubliettes. « J’ai décidé de clore le débat », a annoncé François Hollande mercredi à l’Elysée, prenant acte de l’impasse dans laquelle se trouvait son projet de déchéance de nationalité, proposé dans la foulée des attentats de novembre. Il n’y aura pas de Congrès à Versailles. Un revers pour le chef de l’Etat, qui a fracturé la gauche sans parvenir à ses fins sur le texte. Gau- che et droite se sont aussitôt renvoyé la responsabilité de cet échec. // PAGE 2 La City est loin de présenter un front uni dans le débat qui enflamme le pays. Photo Shaun Curry/AFP Les voyagistes face à la montée des périls Analyse par Christophe Palierse Les troubles géopolitiques, particulièrement dans le monde arabo-musulman, ont percuté de plein fouet les destinations préférées des Français. Les professionnels du tourisme se doivent de repenser leurs offres. // PAGE 9 Tesla dévoile aujourd’hui sa première voiture grand public Le groupe d’Elon Musk présente la Model 3, étape décisive dans son pari de réinventer l’automobile. AUTOMOBILE En quelques années, le californien Tesla a réussi à réveiller le petit monde des constructeurs automobiles. Misant sur le logiciel, l’audace et l’innovation technologique, le groupe a prouvé que le véhicule électrique pouvait être « sexy », et devenir la voiture princi- pale d’un foyer. Son nouveau défi : adapter ce modèle à des véhicules plus abordables, avec une berline à 35.000 dollars qui sera présentée ce jeudi. // LE DÉCRYPTAGE PAGE 12 Sexy et ludiques, les véhicules électriques de Tesla (ci-dessus, le Model S) font rêver les nouvelles générations aisées. Photo Tesla L’ESSENTIEL À LA PEINE, SARKOZY VEUT CONVAINCRE SUR LE FOND Le président des Républicains fait campagne sur son « contrat de redressement ». Les candida- tures se multiplient pour la pri- maire à droite. // PAGE 5 LE FMI INQUIET DES FAILLES DU SYSTÈME FINANCIER Une soixantaine de ministres des Finances et banquiers centraux planchent ce jeudi à Bercy sur l’architecture financière mon- diale, qui inquiète le FMI. // P. 7 ACIER : TATA VA CESSER SES ACTIVITÉS AU ROYAUME-UNI Le sidérurgiste indien explore tou- tes les options, y compris une ces- sion de sa branche britannique. 15.000 emplois sont en jeu, notam- ment au pays de Galles. // P. 16 BOEING CONTRAINT DE TAILLER DANS SES EFFECTIFS Boeing va supprimer 4.550 postes d’ici à la fin de l’année, dont 4.000 dans la branche aviation com- merciale, confrontée à une baisse des livraisons en 2016. // P. 17 ENTREPRISES & MARCHÉS Comment Art Paris Art Fair est devenu le rendez-vous d’art du printemps MARCHÉ DE L’ART Face à la FIAC automnale, la foire printanière Art Paris Art Fair, qui a investi aussi le Grand Palais, n’a cessé de monter en gamme depuis 2012. Elle constitue la locomotive d’une seconde saison forte pour le marché de l’art à Paris. Le moment est d’autant plus riche que nombre de foires parallèles affichent une belle maturité : le Salon du dessin ancien fête ses 25 ans, Drawing Now pour les œuvres contemporaines sur papier ses 10 ans, et le Pavillon des Arts et du Design, ses 20 ans. Les maisons de vente sont elles aussi très actives, d’Art- curial à Christie’s, tandis que Drouot organise une vente collégiale avec une quinzaine d’acteurs parisiens et de pro- vince. // PAGE 21 « BadBoy Black Denim », une œuvre de Joël Andrianomearisoa. Cyrille Bolloré sort de l’ombre Le groupe Bolloré réorganise la branche transport et logistique autour de quatre métiers. // P. 20 Eric Piermont/AFP Carambar, Poulain et Krema repassent sous pavillon français // P. 18 Franck Crusiaux/RÉA Télévision Pas de clap de fin pour la chaîne Numéro 23 // P. 22 Xavier Popy/RÉA F. Kleinefenn

L’ facilit sdanslesPME · aussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle. Soucieuse de ne pas fairelemoin-dre cadeau au président, elle a refusé un Congrèssur

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Page 1: L’ facilit sdanslesPME · aussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle. Soucieuse de ne pas fairelemoin-dre cadeau au président, elle a refusé un Congrèssur

LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // JEUDI 31 MARS 2016 // LESECHOS.FR

ISSN0153.4831 107e ANNÉENUMÉRO 22161 34 PAGES

Antilles-Réunion 3,20 €. Guyane-St Martin4,20 €. Belgique 2,80 €. Espagne 3,50 €.Grande-Bretagne 5£30. Grèce 3,20 €. Italie3,50 € Luxembourg 3 €. Maroc 25 DH. Suisse4 ,80 FS . Tunis ie 3 ,40 TND. Zone CFA2.500 CFA.

DOMINIQUE SEUXDANS « L’ÉDITO ÉCO »À 7H48DU LUNDI AU JEUDI

SUR

TRADING EN LIGNE : BERCYS’ATTAQUE AUX DÉRIVESLes autorités publiques se mobili-sent pour lutter contre les arna-ques financières sur Internet. Leprojet de loi Sapin 2 veut interdireles publicités racoleuses. // P. 28

LE SOUS-TRAITANT D’APPLEFOXCONN REPREND SHARPLe géant taïwanais de la sous-traitance va dépenser 3,5 mil-liards de dollars pour prendre lecontrôle de l’ancienne gloire del’électronique nippone. // P. 23

A lors que se déroule ce jeudi la quatrième mobilisa-tioncontreleprojetdeloiElKhomri,quis’annoncesuivie, notamment dans les transports, le gouver-

nement et les députés préparent des gestes en faveur desTPE et PME. Ils réfléchissent en particulier à des mesuressur les critères de licenciement économique. « Le texte pré-

voit quatre trimestres consécutifs de baisse. Mais pour beau-coup de PME, c’est trop long », estime le rapporteur du texte,le député PS Christophe Sirugue. A contrario, le nombrenécessaire de trimestres de baisse de l’activité pourrait êtrerevu à la hausse pour les plus grandes entreprises. L’affaireestcependantjuridiquementcomplexe.Parailleurs,lanou-

velle étape des allégements de cotisations sociales patrona-les du pacte de responsabilité entre en vigueur ce vendredi.Pour la première fois, ce sont les salaires intermédiaires quisont privilégiés. // PAGES 3, 4,L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 9ET LA CHRONIQUE DE JOSEPH E. STIGLITZ PAGE 10

VersdeslicenciementsfacilitésdanslesPMEl La majorité veut des critères de licenciement économique plus souples dans les PME.l Les opposants à la loi travail jouent leur va-tout ce jeudi dans la rue.

PourquoilaCitydeLondressedéchiresurleBrexitFINANCE A trois mois du scrutin, la place financière londonienne est diviséesur la question de la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.

A moins de trois mois du référendum sur leBrexit, la City rechigne à prendre parti dansle débat. Seules quelques institutions finan-cières britanniques ont clairement prisposition pour le maintien du Royaume-Uni

dans l’Union européenne et pointé les dan-gers que représenterait une sortie pour laplace de Londres. Mais plusieurs fédéra-tionssectorielles,commelaBritishBankersAssociation, ont décidé de rester neutres.

Certains fonds d’investissement sont favo-rablesauBrexit.D’aprèsunrécentsondage,les assureurs sont, au contraire, pour lesdeux tiers d’entre eux, pour que le Royau-me-Uni reste dans l’UE. // PAGE 27

Déchéance :Hollandejettel’épongePOLITIQUE La réforme constitution-nelleestdésormaisauxoubliettes.« J’aidécidé de clore le débat », a annoncéFrançois Hollande mercredi à l’Elysée,prenant acte de l’impasse dans laquellese trouvait son projet de déchéance denationalité, proposé dans la foulée desattentatsdenovembre.Iln’yaurapasdeCongrès à Versailles. Un revers pour lechef de l’Etat, qui a fracturé la gauchesansparveniràsesfinssurletexte.Gau-che et droite se sont aussitôt renvoyé laresponsabilité de cet échec. // PAGE 2

La City est loin de présenter un front uni dans le débat qui enflamme le pays. Photo Shaun Curry/AFP

LesvoyagistesfaceàlamontéedespérilsAnalyse parChristophe Palierse

Les troubles géopolitiques,particulièrement dans le mondearabo-musulman, ont percuté deplein fouet les destinations préféréesdes Français. Les professionnelsdu tourisme se doivent de repenserleurs offres. // PAGE 9

Tesladévoileaujourd’huisapremièrevoituregrandpublicLe groupe d’Elon Musk présente la Model 3, étapedécisive dans son pari de réinventer l’automobile.

AUTOMOBILE Enquelquesannées, lecalifornienTeslaaréussiàréveillerlepetitmondedesconstructeurs automobiles. Misant sur le logiciel, l’audace et l’innovation technologique, legroupe a prouvé que le véhicule électrique pouvait être « sexy », et devenir la voiture princi-pale d’un foyer. Son nouveau défi : adapter ce modèle à des véhicules plus abordables, avecune berline à 35.000 dollars qui sera présentée ce jeudi. // LE DÉCRYPTAGE PAGE 12

Sexy et ludiques, les véhicules électriques de Tesla (ci-dessus, le Model S)font rêver les nouvelles générations aisées. Photo Tesla

L’ESSENTIEL

À LA PEINE, SARKOZY VEUTCONVAINCRE SUR LE FONDLe président des Républicainsfait campagne sur son « contratde redressement ». Les candida-tures se multiplient pour la pri-maire à droite. // PAGE 5

LE FMI INQUIET DES FAILLESDU SYSTÈME FINANCIERUne soixantaine de ministres desFinances et banquiers centrauxplanchent ce jeudi à Bercy surl’architecture financière mon-diale, qui inquiète le FMI. // P. 7

ACIER : TATA VA CESSER SESACTIVITÉS AU ROYAUME-UNILe sidérurgiste indien explore tou-tes les options, y compris une ces-sion de sa branche britannique.15.000 emplois sont en jeu, notam-ment au pays de Galles. // P. 16

BOEING CONTRAINT DETAILLER DANS SES EFFECTIFSBoeing va supprimer 4.550 postesd’ici à la fin de l’année, dont 4.000dans la branche aviation com-merciale, confrontée à une baissedes livraisons en 2016. // P. 17

ENTREPRISES& MARCHÉS

CommentArtParisArtFairestdevenulerendez-vousd’artduprintempsMARCHÉ DE L’ART Face à la FIACautomnale, la foire printanière ArtParis Art Fair, qui a investi aussi leGrand Palais, n’a cessé de monter engamme depuis 2012. Elle constitue lalocomotive d’une seconde saison fortepour le marché de l’art à Paris. Lemoment est d’autant plus riche quenombre de foires parallèles affichentune belle maturité : le Salon du dessinancien fête ses 25 ans, Drawing Nowpour les œuvres contemporaines surpapier ses 10 ans, et le Pavillon des Artset du Design, ses 20 ans. Les maisons devente sont elles aussi très actives, d’Art-curial à Christie’s, tandis que Drouotorganise une vente collégiale avec unequinzaine d’acteurs parisiens et de pro-vince. // PAGE 21

« BadBoy Black Denim », une œuvrede Joël Andrianomearisoa.

Cyrille Bollorésort de l’ombreLe groupe Bolloréréorganisela branchetransport etlogistique autourde quatre métiers.// P. 20 Er

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Carambar,Poulain et Kremarepassent souspavillon français // P. 18

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Lesquatremoisquiébranlèrentlagauche

LE FAITDU JOURPOLITIQUE

CécileCornudet

O n peut « clore un débatconstitutionnel »,François Hollande

vient de le faire en évitant deprononcer le mot « abandon ».Mais peut-on « clore »un chapitre politique, effacerle mal lorsqu’il est fait ? C’estla vraie question qui se poseau chef de l’Etat à un ande la présidentielle. Car le malprovoqué est sans équivalent.Les quatre mois qui viennentde s’écouler ont ébranlénon pas la gauchemélenchonienne, elle l’étaitdepuis 2012, non pas la gauchesocialiste frondeuse, elle l’étaitdepuis le virage compétitivité,mais la gauche hollandaise, lecœur socialiste, son électoratde premier tour, ses amismêmes. François Hollande abousculé l’image Hollande. Il yavait pour eux quelque chosede rassurant et d’immuablechez ce réformiste patinéet prudent. Il faisait évoluer ladoxa socialiste, mais en douce,et en restant par ailleurs solidesur les valeurs supposéesde la gauche. L’homme de lasynthèse, toujours en positioncentrale, inscrit dans la lignéemitterrando-rocardienne…On savait où on était. Et puis,tout à coup, on n’a plus su.Le fleuve était sorti de son lit.

François Hollande reprenaitune idée de la droite – ladéchéance de nationalité. Fût-ce au nom de l’unité nationale,c’était doublement perturbant.Les valeurs étaient atteintes ;le président ne savait plussentir les siens, anticiperle trouble qu’il susciterait.D’autant que l’histoire n’étaitpas finie. La « surprise »déchéance n’était pas digéréequ’en venait une autre, la loiEl Khomri et sa philosophienouvelle : licencier mieuxpour embaucher. Cette fois,c’était un autre pointconstitutif de FrançoisHollande qui était bousculé, sacapacité au dialogue. Changerla définition du licenciementsans consulter la CFDT ?La gauche hollandaise n’a pascompris. Le président abîmaitsa zone de force au momentoù il trouvait enfin, à la lecturedu livre de Nicolas Sarkozy,comment axer sa campagnede reconquête présidentielle :la réforme concertée versusla réforme imposée aux corpsintermédiaires que proposela droite.A un an du scrutin, FrançoisHollande doit rassemblerla gauche faute d’avoir réussià créer l’unité nationale,reconquérir les siensen espérant les mobiliserpour une campagne, le toutsans plus aucune margede manœuvre pour des coupspolitiques. Parce que,immanquablement,sa faiblesse les retournecontre [email protected]

La déchéance de nationalité et la loi El Khomriont atteint des points forts de François Hollande,sa défense des valeurs et son sens du dialogue.

Formation et emploi :Valls signe un accord Etat-régionsPOLITIQUE — Manuel Valls a signé mercredi à Matignon unaccord avec les régions visant à mieux coordonner les actionsde l’Etat et des conseils régionaux en matière d’emploi et de for-mation, notamment en vue du plan de 500.000 formationspour les chômeurs de François Hollande. Ce « partenariat Etat-régions » confirme notamment la prise en charge « grâce à desfinancements d’Etat supplémentaires » des nouvelles formationspour les chômeurs menées au niveau régional.

en bref

Les investisseurs étrangersplus inquiets sur la sécurité en FranceENQUÊTE — Les investisseurs étrangers jugent que la France estrelativement attractive, mais sont plus inquiets sur la questionde la sécurité depuis les attentats de novembre, selon un sondageen ligne réalisé du 23 novembre au 17 décembre auprès de 3.900conseillers du Commerce extérieur. L’attractivité du territoirefrançais est jugée « plutôt satisfaisante », avec une note globale de60 sur 100, stable par rapport à la première édition de l’indicepubliée en juillet 2015. En revanche, la note sur « la sûreté despersonnes » est tombée de 69,8 sur 100 en juillet à 60,1.

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POLITIQUE

Pierre-Alain Furbury@paFurbury

Il y a deux semaines, il avait étécontraint de donner un « nouveaudépart » à la réforme du Code dutravail. Ce mercredi, François Hol-lande n’a eu d’autre choix que leretrait en bonne et due forme de larévision constitutionnelle. Quatremois et demi après les attentats denovembre, le chef de l’Etat l’a lui-même annoncé, dans une allocu-tion à l’Elysée : « J’ai décidé de clorele débat constitutionnel ». Le Parle-mentréunienCongrèsneseradoncpas convoqué à Versailles. Exit laconstitutionnalisation de l’étatd’urgence (l’article 1), qui faisaitconsensus. Exit la déchéance denationalité (l’article 2), sur laquelleun compromis entre l’Assemblée etleSénatétait« horsd’atteinte »,a-t-ilconstaté. Les deux Chambres duParlement avaient en effet voté desversions différentes de cette dispo-sition, les sénateurs voulant réser-ver la déchéance de nationalité auxseulsbinationauxcondamnéspourterrorisme,pournepascréerd’apa-trides, quand les députés avaientadopté la déchéance pour tous.

Comme ils avaient commencé àle faire avant l’enterrement de laréforme, gauche et droite se sontrenvoyé la responsabilité de cet

échec.FrançoisHollandeaouverte-ment fustigé l’hostilité d’« une par-tie »del’opposition« àtouterévisionconstitutionnelle ». « Je déplore pro-fondément cette attitude », a-t-il sou-ligné, promettant d’assumer son« devoir » de protection des Fran-çais « jusqu’au bout et avec la forcenécessaire ». « Nous présentons nosexcuses aux Français. Nous n’avonspas convaincu la droite [...] de rentrerdans l’union nationale pour renfor-cer notre droit dans la lutte contre leterrorisme », a renchéri le premiersecrétaire du PS, Jean-ChristopheCambadélis. C’est François Hol-lande qui « a créé les conditions del’échec »,arépliquéNicolasSarkozy,leprésidentdesRépublicains,accu-sant le chef de l’Etat de s’être« emmêlé dans les combinaisonsd’appareil de la gauche multiple ».

Pas certain, loin s’en faut, quecette séquence soit particulière-ment bénéfique à la droite, qui adonné le sentiment d’avoir, elleaussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle.Soucieuse de ne pas faire le moin-dre cadeau au président, elle arefusé un Congrès sur « une demi-réforme », à savoir le seul article 1.Mais c’est incontestablement Fran-çois Hollande qui est « le plusatteint », de l’aveu d’un ministre.« Ce moment ne me plaît pas », sou-pire aussi un de ses lieutenants.

« La double peine »C’est le chef de l’Etat qui, allant trèsloin, avait sorti la déchéance denationalité de son chapeau, « pourrassembler lesFrançais »,a-t-ilditcemercredi, mais aussi pour piéger ladroite, confient des proches. C’estlui qui avait maintenu cette mesurelorsdelaprésentationdelaréformeconstitutionnelle en Conseil desministres, fin décembre, en dépitdes mises en garde de son camp. Etil n’a « pas su formaliser ce qu’il fai-sait », regrettent, en privé, des parti-sans de la déchéance. Au final, il afracturé la gauche (et même provo-qué le départ de Christiane Taubiradu gouvernement) sans mêmeavoir le Congrès. « La défaite et ledéshonneur : c’est la double peine »,

lâcheunparlementairePS,peusus-pect d’être critique du président.

Soulagement au PSAprès quatre mois de polémiques,les élus craignent que l’affaire laissedes traces dans l’électorat de gau-che, tant « les choses se sont déglin-guées » avec la déchéance de natio-nalité, qui a accru les difficultés surla loi El Khomri. « A force de brus-quer tout le monde, on rend le che-min pour avancer particulièrementétroit », s’inquiète un ministre,selon lequel le président « iraitmieux s’il avait renoncé en décem-bre ».Certainsredoutentmêmequele divorce soit consommé avec unebonne part de l’électorat de gauche.

Bien que tardive, la « déchéancede la déchéance » a réjoui ce mer-credi de nombreux socialistes, quipressaient François Hollanded’« arrêter les dégâts ». « Pour ren-trer dans la loi travail, il fallait sortirde ladéchéance »,argueunhautres-ponsable. Avant de repartir à laconquête de l’opinion (lire ci-des-sous), « il fallait nettoyer le pont »,relève un membre du gouverne-ment,quijuge« sage »leretraitdelaréforme constitutionnelle : « Leplus vite était le mieux. En politique,l’évidence est toujours longue à che-miner,maisparfois il fautserendreàl’évidence. » n

l Faute d’accord sur la déchéance, le chef de l’Etat a été contraint de renoncer.l Gauche et droite se renvoient la responsabilité de ce fiasco politique.

Hollandeaffaibliparl’échecdesaréformeconstitutionnelle

Lechiffreaencoreunpeuplusseméle trouble dans les rangs socialistes.A un an de la présidentielle, Fran-çois Hollande n’est crédité que de14 % des intentions de vote dans latroisième vague de l’enquête électo-rale réalisée par le Cevipof en colla-boration avec Ipsos et publiée mer-credi par «Le Monde». Du moinssi Alain Juppé était le candidat de ladroite. Le maire de Bordeauxobtiendrait 31 % des suffrages. Pourle chef de l ’Etat, plombé parl’absencederésultatstangibles,c’est4 points de perdus en deux mois.Et deux fois moins que son score de2012 (28,63 %). Avec 21 % des inten-tions de vote, Nicolas Sarkozy feraitnettement moins bien que le mairede Bordeaux mais, dans cette hypo-

thèsedontrêventsesproches,Fran-çois Hollande ferait à peine mieux:16%.Danslesdeuxcas,selonceson-dage effectué auprès de 21.000 per-sonnes, il serait éliminé dès le pre-mier tour. Parmi ses électeurs du22 avril 2012, il a perdu plus de10 points depuis janvier.

Après les très mauvais chiffresduchômageenfévrieretdeslégisla-tives partielles terribles pour le PS,cette perspective nourrit un peuplus les interrogations sur la capa-

cité du président à être candidat.Elle témoigne en tout cas de la diffi-culté de son entreprise de recon-quête de l’opinion. « Le scénario,c’est la chute finale ; il est difficile desortir de cette dramaturgie. Objecti-vement, il fautseréveiller », expliqueun haut responsable.

Reparler aux FrançaisDésormais délesté – non sans dégâtpolitique – de la déchéance de natio-nalité et de points clefs de la loiEl Khomri qui faisaient polémique,lelocatairedel’Elyséeentendmettreà profit le mois d’avril pour tenter dereparler aux Français. Plusieursinterventions médiatiques sont pro-grammées, notamment un « dialo-gue citoyen » le 14 avril au soir surFrance2.« Ceseraitbiensous-estimerl’hommequedecroirequ’ilaundoutesursacandidature »,assureundesesfidèles.Danslesmoisàvenir,« il fautcréer un choc de confiance ; c’est unpeu tard, mais pas trop tard», insiste

un autre, jurant que le chef de l’Etata « des ressources insoupçonnées ».

Au sein de l’exécutif, on mise surle redémarrage de la croissance, qui« permet d’envisager un avenir nonpas radieux mais éclairci ». FrançoisHollande en a impérativementbesoin pour justifier sa candidatureet un deuxième quinquennat.

Le chef de l’Etat, qui a « stabilisésonsocleminimal » lorsduremanie-ment, selon l’un de ses proches, estaussi en quête d’idées pour reparlerà son camp. « La gauche est fracturéemais pas détruite. Il a encore la capa-cité de la cautériser », veut croire unde ses lieutenants. A condition qu’ilexplique son quinquennat à unegauche qui s’est senti trahie et qu’ilnefasseplusrienquidiviselePS.«Laseule martingale, c’est la réforme etl’apaisement»,poursuitunélu,selonquilessondagesdel’automneserontdéterminants pour la candidaturedu président : « S’il est à 5 points dudeuxième, c’est fini. » — P.-A. F.

Leprésidentveutéviterle « scénariodelachutefinale »En grande difficulté dansles sondages, FrançoisHollande se prépareà repartir, en avril,à la conquête de l’opinion.

Le président de la République après son allocution à l’Elysée. Photo pool/Stéphane de Sakutin/AFP

14 %D’INTENTIONS DE VOTEFrançois Hollande serait17 points derrière Alain Juppési le premier tourde la présidentielle avait lieuaujourd’hui. Contre 5 pointsface à Nicolas Sarkozy.

Cette affaire, qui avaitprovoqué le départ deChristiane Taubira,risque de laisserdes traces à gauche.

Ils ont dit

« L’unité et lerassemblementauraient dûs’imposer au-delàdes calculs. »MANUEL VALLSPremier ministre

« La solennitédu Congrès deVersailles ne pouvaits’accommoderdes luttes intestinesdu Parti socialiste. »GÉRARD LARCHER PrésidentLes Républicains du Sénat

Photos Shutterstock et AFP

02 // Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

FRANCE

Page 3: L’ facilit sdanslesPME · aussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle. Soucieuse de ne pas fairelemoin-dre cadeau au président, elle a refusé un Congrèssur

Les Echos Jeudi 31 mars 2016 FRANCE // 03

EMPLOI

Derek Perrotte@DerekPerrotte

Leur lobbying commence à payer.Le gouvernement et les députéspréparent des gestes en faveur desTPE et PME dans le projet de loi tra-vail, dont elles s’estiment « les lais-sées pour compte » et le font savoir.Mardi, devant la commission desAffaires sociales de l’Assemblée,Myriam El Khomri s’est dite« ouverte à une différenciation descritères » qualifiant les difficultéséconomiques justifiant un licencie-ment, selon « qu’il s’agisse d’uneTPE-PME ou d’une grande entre-prise, par exemple en exigeant unebaisse [du chiffre d’affaires, NDLR]sur une plus longue durée pour lesgrandes entreprises ».

Elle a ouvert ainsi la porte à unepiste sur laquelle le rapporteur dutexte, Christophe Sirugue, travailleactivement depuis plusieurs jours.« Le texte prévoit quatre trimestres

consécutifs de baisse. Mais pourbeaucoup de PME, c’est trop long »,explique-t-il. « Si on attend quatremois, le licenciement se fait à la barredu tribunal de commerce ! » abondeJean-Michel Pottier, numéro deuxde la CGPME. C’est pourquoi Chris-topheSiruguepréparedesamende-mentsrabaissantcettedurée« pourles entreprises de moins de 300 sala-riés », indique-t-il aux « Echos ».De même, le nombre nécessaire detrimestres de baisse de l’activitépourrait être revu à la hausse pourles plus grandes entreprises, cen-sées, elles, avoir la trésorerie pourfaire face. La CFDT réclame six tri-mestres et pourrait être entendue,tant un consensus en ce sens sedessine parmi les députés de lamajorité.

Mais l’affaire est juridiquementcomplexe : comme l’a soulignémardi sur BFM Business CatherineLemorton, présidente de la com-mission des Affaires sociales, ce quiest « très gênant pour le législateur,c’est de trouver des moyens d’aiderles TPE-PME sans être frappé d’anti-

constitutionnalité ». C’est au motifqu’il établissait une distinctionselon la taille de l’entreprise que leConseil constitutionnel a rejeté l’étédernier le plafonnement desindemnités prud’homales prévupar la loi Macron. Le ministère duTravail assure toutefois avoir bienvérifié que la piste évoquée parMyriam El Khomri ne serait pasinconstitutionnelle.

Demandes de la CGPMED’autres modifications substantiel-les de la réforme des licenciementssont sur le feu. Le rapporteur, pourqui « la temporalité ne peut pas êtrele seul ingrédient », cherche à intro-duire la notion complémentaired’« ampleur » du recul de l’activité.Problème : fixer par des chiffres lesniveaux de baisse nécessaires « ris-que de créer un carcan ne laissantplus de marges d’appréciation auxjuges », estime-t-il. « Mais si c’estpour réintroduire l’appréciation dujuge,àquoibonobjectiverladifficultééconomique ? » rétorque-t-on ausein de l’exécutif.

La CGPME, qui a été auditionnéepar la commission mercredi avec leMedef et l’UPA, a par ailleurs émisplusieurs revendications, préve-nant qu’en l’état « le texte est sourced’exaspération ». Elle demande que,pour réduire l’incertitude liée à unlicenciement, le délai de contesta-tion par le salarié soit ramené dedeuxansàsixmois,arguantqu’« enAllemagne, c’est trois semaines ».Elle veut en outre « que les irrégula-rités pour vice de forme lors d’unlicenciement individuel ne soientplus irréfragables ». Objectif : éviterque des chefs d’entreprise dans leurbon droit sur le fond ne soient pluscondamnés au seul motif de leurmauvaisemaîtrisedesarcanesdelaprocédure. « Les vices de forme,comme la mauvaise rédaction dumotif dans la lettre de licenciement,sont régulièrement à l’origine decondamnations prud’homales sansmêmequel’employeurpuisseappor-ter des éléments tangibles de preu-ves », déplore l’organisation patro-nale,soucieusequ’àl’avenir« lefondprime sur la forme ». n

l La majorité veut introduire des mesures en faveur des petites entreprises.l Les critères de la difficulté économique pourraient varier selon la taille.

Licenciement : lesgestesà l’étudepourlesPME

TPE-PME ou grande entreprise : la ministre du Travail s’est dite« ouverte à une différenciation des critères » quant aux difficultéséconomiques justifiant un licenciement. Photo Patrick Kovarik/AFP

Leïla de Comarmond@leiladeco

C’est la quatrième mobilisationcontreleprojetdeloi travailentroissemaines et elle sera cruciale pourla suite. Son ampleur permettra eneffet de mesurer si les concessionsfaites par le gouvernement dès le7 mars à la CFDT, qui désormaissoutient la réforme, ont définitive-ment écarté le risque d’un mouve-ment social d’envergure.

L’affluence à la première journéed’action le 9 mars, avant les modifi-cations annoncées par le gouverne-ment, avait été du même ordre quecelle contre le contrat premièreembauche, il y a dix ans. Les deuxsuivantes ont été beaucoup moinssuivies, mais leur configurationétait plus limitée puisqu’ellesétaient appelées essentiellementpar les mouvements de jeunes.Celle du 31 mars a été décidée il y aplus d’un mois par les syndicats desalariés opposés à la réforme (CGT,FO, FSU et Solidaires). Elle est donccensée avoir été préparée de longuedate. Pour les opposants à la loiElKhomri,elles’annoncebienalors

que l’opinion publique continue decondamner très majoritairementcette réforme. « Il y aura énormé-mentdemondedemaindanslesrues,j’en suis persuadé », a assuré mer-credi Philippe Martinez, le leaderde la CGT, qui va défiler à Paris.

Transports perturbésDucôtédesinitiateursdelapétitioncontre cette réforme, comme dessyndicats, on recense plus de250 défilés, donc plus que le 9 mars.« Ilyatroisfoisplusdebuscomman-dés pour la manifestation parisiennequ’il y a dix jours », note aussi lecégétiste Alain Alphon-Layre. Cequi est sûr, c’est qu’à moins d’unmois de son congrès, la centrale atrouvé là matière à resserrer lesrangs. Et espère bien poursuivre lamobilisation en avril.

L’appel à la grève contre la loitravail a été particulièrement relayédans les transports où d’importan-tes perturbations sont annoncées cejeudi.SurleréseauSNCF,surceluidelaRATP,oùlemouvementconcernesurtout les salaires. Certaines écolesseront aussi touchées. La Directiongénéraledel’aviationcivile(DGAC)aen outre demandé aux compagniesd’annuler 20 % de leurs vols à l’aéro-port d’Orly et un tiers à Marseille enraison d’un préavis déposé parl’Usac-CGT,deuxièmesyndicatchezles aiguilleurs. n

Lesopposantsauprojetdeloitravailjouentleurva-toutdanslarue

La quatrième mobilisationcontre le projet de loiEl Khomri s’annonce plussuivie que les précédentes.

Joël Cossardeaux@JolCossardeaux

Entre 26 et 30 lycées parisiensn’ouvriront pas jeudi, nouveau jourde mobilisation contre le projet deréforme du Code du travail. Enrégion, d’autres établissementspourraient faire de même. Cetteopération « portes fermées » et cesestimations émanent du Syndicatnational des personnels de direc-tion de l’éducation nationale(SNPDEN-Unsa), en accord, selonses représentants, avec le SGEN-CFDTetID-FO.Elleillustreleclimatanxiogène que font régner lesmobilisations lycéennes. « Nousconsidérons n’avoir pas les moyens

d’assurer la sécurité », explique Oli-vier Sellier, proviseur du lycéeEdgar-Quinet à Paris. Le 24 mars, ila vu s’embraser la porte du lycéeJacques-Decour, tout proche. « Jene sais pas ce qui se serait passé si lespompiers n’étaient pas venus àtemps. Des jeunes ont voulu lesempêcher d’intervenir. On est en là »,raconte-t-il.

Jets de barrièresL’ambiance bon enfant qui caracté-risait les blocus organisés par leslycéensengrèven’auraitpluscours.Au fil des mouvements de ces der-nières années, la tension se seraitmise à monter. Les dérapages vio-lents, comme les jets de barrièressur les personnels, la semaine der-nière, sont de plus en plus fré-quents. Ils sont provoqués par « desindividus qu’on ne connaît pas et quis’empressent de les relayer sur les

réseaux sociaux », indique un chefd’établissement. La simultanéité deces événements lui fait craindre lepire, les services de police n’ayantpas le don d’ubiquité. « Ils sont inca-pables de dire qu’ils peuvent assurerla sécurité à part entière », appuieOlivier Sellier.

Certains proviseurs préfèrentdonc s’abstenir d’ouvrir leur lycée.Envers et contre l’avis du ministèrede l’Education nationale, qui indi-quait mardi qu’un lycée « ne peutpas ê tre fermé par ant ic ipa-tion ». Leslycéensopposésà laloiElKhomri déplorent aussi ces ferme-turesquinefaciliteraientpasl’orga-nisation de leurs rassemblements.Les chefs d’établissement invo-quent une disposition du Code del’éducation les enjoignant de pren-dre, en lien avec les autorités, lesmesures nécessaires pour préser-ver les biens et les personnes. n

AParis,deslycéesserontferméscontrel’avisduministèredel’EducationCertains proviseurs estimentque la sécurité de leurétablissement ne pourra pasêtre assurée ce jeudi.

La première journée d’action contre la loi travail (ici à Marseille)a eu lieu le 9 mars dernier. Photo Claude Paris/AP/Sipa

« Quatre trimestresde baisse d’activité,c’est trop long pour

beaucoup de PME. »CHRISTOPHE SIRUGUE

Rapport du projet de loi travail

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04 // FRANCE Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

DIMANCHE 3 AVRIL À

«ÉCOSYSTÈME»Emmanuel Duteil reçoit

CHRISTOPHE CUVILLIERPrésident du directoire d’Unibail-Rodamco

#E1éco

FISCALITÉ

Marie Bellan@mbellan1

Lesbonnes nouvellessontsuffisam-ment rares à annoncer en cemoment pour le gouvernementpour ne pas rater l’occasion. Lesministères des Finances et de l’Eco-nomieontainsitenuàrappelerdansune communication commune quela deuxième tranche de baisse decharges du pacte de responsabilitéentrait bien en vigueur le 1er avril. Apartir de ce vendredi, tous les salai-res compris entre 1,6 et 3,5 SMIC(jusqu’à5.133euros)serontexonérésde1,8pointdecotisationspatronalessurlesallocationsfamiliales.Lecoûtsupplémentaire pour les financespubliques(lessalairesde1à1,6SMICsont déjà exonérés depuis le 1er jan-vier2015)estde4,2milliardsd’eurosen année pleine. Vue l’échelle dessalaires retenue, 90 % des salariésduprivévontdésormaisêtreconcer-nés par ces baisses de charges. Desbaisses qui vont se combiner avec lecrédit d’impôt pour la compétitivitéet l’emploi. A titre d’exemple, sur unsalaire de 3.000 euros brut, le« gain » cumulé pour l’employeursera de 234 euros par mois, soit plusde 2.800 euros par an.

Cette baisse était initialementprogramméepourle1erjanvier2016,mais la nécessité de financer plu-sieursautresmesuresprisescesder-niers mois (prime pour l’embauchedans les PME de moins de 250 sala-riés, surarmortissement pour lesinvestissements productifs) a con-duit le gouvernement à décaler

l’entréeenvigueurdudispositifd’untrimestre, ce qui lui a permis d’éco-nomiser 1,2 milliard d’euros. Selonles estimations de Bercy, plus de50 % des salariés de l’industrie fran-çaise bénéficieron t de ce nouvelallégement. Les secteurs qui en tire-ront le plus profit regroupent lesentreprisesexportatrices,parexem-ple dans la fabrication de machineset équipements, la fabrication dematériels de transport, ou encorel’industrie chimique.

33 milliards d’euros d’aideaux entreprises en 2016Les entreprises auront une autrebonne nouvelle au mois de mai.C’est à cette date qu’elles paient la

C3S (contribution sociale de solida-rité des sociétés). Or cette année,80.000 entreprises supplémentai-res vont en être exonérées. Aprèscet te dat e , i l ne res te ra qu e20.000 entreprises (sur les 300.000au départ) à y être assujetties avantune extinction définitive de cetimpôt programmée pour 2017, àmoins que le gouvernement nechange d’avis (lire ci-dessous).Enfin,c’estaussiaumoisdemaiquelesentreprisesseverrontdéfinitive-ment exonérées du paiement de lasurtaxe d’impôt sur les sociétés quiavait été instituée en 2011 sous legouvernement de François Fillon.

Ce cocktail de mesures, quireprésente 33 milliards d’euros

d’aide aux entreprises en 2016 (surles 41 milliards d’euros du pacte autotal), devrait logiquement accom-pagner le mouvement de reprisequis’observedepuisquelquesmois.Le gouvernement insiste sur le faitque les entreprises ont retrouvéleur niveau de marges de 2011 (à31,4 %). « Fin 2015, les deux tiers duchemin perdu ont été repris », se féli-cite mercredi le cabinet de MichelSapin. Mais il faudra tout de mêmeattendre le courant de l’année 2017pour retrouver le niveau de margesd’avant la crise de 2009.

(Lire l’éditoriald’Etienne Lefebvre

Page 9

l Le deuxième tranche du pacte de responsabilité entre en vigueur vendredi.l Pour la première fois, ce sont les salaires intermédiaires qui sont ciblés.

Nouvelle baisse de charges :l’industrie privilégiée

Ingrid Feuerstein@In_Feuerstein

Alors que la deuxième tranche dupactederesponsabilitéentreàpeineen vigueur, le débat sur la mise enp l a c e d e l a d e r n i è r e p h a s ecommence déjà à monter. Pour2017, le pacte prévoit une baisse dutaux d’impôt sur les sociétés de 1 %,correspondant à un allégementde 1,5 milliard d’euros, ainsi quela suppression définitive de la« C3S » pour 3,5 milliards. Prèsde 20.000 grandes entreprisess’acquittent encore de cet impôtbasé sur le chiffre d’affaires, déjà

supprimé pour les PME en 2015et 2016. A Bercy, on continue d’affir-mer que ces mesures seront bien aumenu du projet de loi de finances del’automne. La France, dont le tauxd’IS est l’un des plus élevés d’Europe(34,4 %), baisserait ainsi cet impôtpour la première fois depuis 1993.Bercy confirme également l’engage-ment de baisser ce taux à 28 %àhorizon2020,suivantainsilemou-vementengagéparnosvoisinseuro-péens. L’Allemagne, au milieu desannées 2000, puis plus récemment

la Grande-Bretagne ont allégé la fis-calitésurlesentreprises.Letauxd’ISoutre-Manche devrait mêmeencore baisser de 20 % à 17 % en2020, comme annoncé par le minis-tre des Finances, Georges Osborne.

« La suppression de la C3Sfera sans doute débat »Silegouvernementcontinued’affir-mer que les engagements du pactede responsabilité seront tenus,toute la question est de savoir s’ilparviendra à réunir une majoritéparlementaire autour de mesuresbénéficiant essentiellement auxgrandes entreprises, alors mêmeque la loi El Khomri fait débat. Parailleurs, le doute monte sur l’effica-cité du pacte, alors que le chômagetarde à refluer. « La suppression dela C3S fera sans doute débat », anti-cipe un député socialiste. D’autantque cet impôt est dû en grande

partie par les banques et la grandedistribution, deux secteurs que lesparlementaires sont souvent peuenclins à soutenir. Même au seindu patronat, on reconnaît que cettemesure sera difficile à préserver.

Si Bercy doit arbitrer entre lasuppression de la C3S et la baissedutauxd’IS,ilestprobablequec’estladeuxième option qui sera retenue,car c’est un indicateur plus visibledans les classements internatio-naux. Mais certains arguments plai-dent tout de même en faveur del’extinctiondelaC3S :sonaspectcon-tre-productif a été de nombreusesfois dénoncé dans la mesure où ils’agit d’un impôt sur le chiffre d’affai-res. En outre, les petites entreprisesne bénéficieraient pas nécessaire-ment d’une baisse du taux d’IS puis-qu’elles ont déjà un taux réduit (15 %pour celles dont le chiffre d’affairesest inférieurà7,6millionsd’euros). n

Bercydéterminéàréduirel’impôtsurlessociétésMalgré les pressions,l’exécutif continued’affirmer que la dernièretranche du pactede responsabilité seramise en œuvre en 2017.

ministère de la santé (DREES).« Cela explique les choix d’orien-tation des jeunes vers d’autresactivités »,interprèteClaudeLei-cher, qui demande donc àl’Assurance-maladie de « réin-vestir sur la médecine générale ».

La liste des spécialités àrevaloriser est longueSeul problème : les généralistesnesontpaslesseulsàdemanderune augmentation, même s’ilssont particulièrement mal lotisavec leur consultation C à23 euros (2 euros de moins queles autres). L’ensemble des spé-cialitéssouhaiteaussilarevalori-sation des consultations « lon-guesetcomplexes »,aujourd’huipayées 46 euros sous la cote C2,et demandent la création d’unC3. Jean-Paul Ortiz de la CSMF,premiersyndicatdespécialistes,vise un C2 à 50 euros et un C3 à100 euros. « Il faut rémunérer lesconsultations ultra-spécialiséesqui peuvent durer quarante-cinqminutes, avec des gens qui souf-frent de pathologies multiples »,plaide-t-il. Selon lui, l’enveloppenécessaire s’élèverait à 300 mil-lionsd’euros.Mais,lorsdelader-nière séance, Nicolas Revel aclairementindiquéqu’il faudraitchoisirentrelarevalorisationduC(550millionsd’eurospourl’ali-gnersurlaconsultationspéciali-sée), et les consultations longueset complexes.

Enfin, si les pouvoirs publicssemblent concernés par le sortde la médecine générale encrise, d’autres spécialités souf-frent. C’est le cas des pédiatres,dont le revenu est inférieur àc e l u i d e s g é n é r a l i s t e s(72.100 euros). « Le gouverne-ment veut valoriser le médecingénéraliste, dans le cadre de lacréation du médecin traitant del’enfant, mais attention à ne pasoublier les pédiatres », pointeJean-Paul Ortiz. Selon la CSMF,il est impératif de revaloriser laconsultation de ces médecins,mais aussi des endocrinolo-gues, des psychiatres, des rhu-matologues, des dermatolo-gues… La liste est longue, alorsque l’Assurance-maladie neveut pas dépenser des milliardsqu’elle n’a pas. n

Solveig Godeluck@Solwii

Ils rongent leur frein. Les repré-sentants des médecins rencon-trent ce jeudi ceux de l’Assuran-ce-maladie (Uncam) pour latroisième fois. Les partenairessociaux se sont donné jusqu’au13 juillet pour négocier une nou-velle convention médicale, quientreraenvigueurcourant2017.Mais les propositions financiè-resdeNicolasRevel, leprésidentde l’Uncam, ne devraient pasêtre formulées avant mai alorsque les médecins attendentardemment une revalorisationde leur rémunération. « On al’impression que M. Revel est làpourgagnerdutemps,etpaspourappliquer des décisions rapides »,peste Jean-Paul Hamon du syn-dicatmédicalFMF,quidemandedepuis des années un « planMarshall »de5milliardsd’eurospour la médecine libérale.

Ce jeudi, les négociateurspoursuivent donc leur tourd’horizon. Après avoir traité dela protection sociale puis dumédecintraitant,ilsvontsepen-cher sur les « spécialités clini-ques ». Claude Leicher, le prési-dent du premier syndicat degénéralistes du pays, MGFrance, compte bien revenir surla rémunération et les condi-tions de travail de sa spécialité,en déclin démographique :« Nous avons perdu 11.000 géné-ralistes depuis 2005 alors que lapopulation s’est accrue de plus de3 millions de personnes : c’est laseule spécialité qui régresse »,souligne-t-il. L’écart de revenusentre les généralistes et lesautres spécialités s’est creusé aufildesans :78.700eurospourlespremiers en 2013 en moyenne(+13,5 % depuis 2005), contre117.900pourlesseconds(+17 %),selon la Direction des études du

SANTÉ

Les négociateursde la conventionmédicale poursui-vent leur tourd’horizon ce jeudi.

Médecins :les généralistessonnent l’alarme

Le Conseil constitutionnel appeléà se prononcer sur le dossier CahuzacFISCALITÉ — La Cour de cassation a laissé mercredi aux jugesconstitutionnels le soin de trancher une délicate question dedroit dans l’affaire de fraude fiscale qui aura marqué le quin-quennat : celle de Jérôme Cahuzac, qui avait un compte caché àl’étranger. Le Conseil constitutionnel a trois mois pour rendresa décision concernant l’ancien ministre du Budget, mais aussidans le dossier du richissime marchand d’art Guy Wildenstein.La question posée mercredi aux « sages » interroge la constitu-tionnalité d’articles du Code général des impôts qui autorisent,« à l’encontre de la même personne et en raison des mêmes faits, lecumul de procédures ou de sanctions pénales et fiscales ».

Lire l’intégralité de l’article sur Lesechos.fr

en bref

Claude Leicher, président de MG France, souligne : « Nousavons perdu 11.000 généralistes depuis 2005 alors que lapopulation s’est accrue de plus de 3 millions de personnes. »

1 %LA BAISSE DU TAUX D’IMPÔTSUR LES SOCIÉTÉSprévu par le pacte pour 2017,soit un allégementde 1,5 milliard d’euros.

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 FRANCE // 05

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2016

Grégoire Poussielgue@Poussielgue

Il n’y va pas, mais sa décision peutencore évoluer... Invité mercredimatin sur Europe 1, Nicolas Hulot aécarté une candidature à la prési-dentielle de 2017. Mais il n’a pas nonplus totalement fermé la porte.

« Pour trancher définitivement dansun sens ou un autre, il y a un travailmonumental à faire, je le démarretout juste et mettre la charrue avantles bœufs serait complètement irres-ponsable », a-t-il souligné. En 2011,Nicolas Hulot avait été candidat à laprimaire organisée par EuropeEcologie-Les Verts (EELV) pour laprésidentielle de 2012. Il avait dûs’incliner au second tour face à EvaJoly, qui avait récolté 58 % des voix.

Depuis, l’ancienanimateurdeTF1n’enapasvraimentfiniaveclapoliti-que. Les appels à sa candidaturepour 2017 se sont multipliés au seindes écologistes, après le score catas-trophique(2,31 %)d’EvaJolyà lapré-sidentielle de 2012. « J’étais pourHulot en 2007, j’étais pour Hulot en2012 et j’espère qu’il sera candidat en2017 », avait déclaré en février DavidCormand, secrétaire nationald’EELV.Lorsdecetteinterview,Nico-lasHulotaprisdespositionstrèsfer-

mes contre le nucléaire (qui « faitpartiedumonded’hier »),luiàquicer-tainsécologistesreprochaientautre-fois ses ambiguïtés sur ce sujet.

Lors du dernier remaniement,Nicolas Hulot , qui a été pendanttrois ans l’envoyé spécial de Fran-çois Hollande pour la protection dela planète, avait refusé le poste desuperministre de l’Ecologie que lechef de l’Etat lui avait proposé. « Sij’étais entré au gouvernement, lesgens qui ont confiance en mon enga-gement l’auraient identifié commeun combat partisan. Je me projettedans l’après », a-t-il expliqué.

Nicolas Hulot prenddes voix plutôt à gaucheSielleseconfirmait,sanon-candida-ture constituerait indéniablementune bonne nouvelle pour FrançoisHollande. Nicolas Hulot candidat,c’est l’assurance pour le présidentsortant, déjà en grande difficulté

dans les sondages, d’être éliminé aupremier tour. « C’est une bonne nou-velle pour François Hollande qu’il n’yaille pas, car Nicolas Hulot prend desvoix plutôt à gauche qu’à droite. Maisil y a aussi un pas à transformer sonpotentiel électoral », note Jean-Da-niel Lévy, directeur du départementpolitique et opinion d’Harris Inte-ractive. Connu et apprécié du grandpublic, Nicolas Hulot est à même deramener plus de voix qu’aucunautre candidat écologiste. De plus, ilest aujourd’hui plus apprécié desmilitantsEELVqu’ilnel’étaiten2011.Defait, ladirectiond’EELVnedéses-père pas de le voir candidat l’annéeprochaine. « J’entends surtout qu’ilne ferme pas la porte », pointe JulienBayou, porte-parole d’EELV. Mais lepartidevraaussicomposeravecuneautre candidature qui se prépare :celle de Cécile Duflot. n

POLITIQUE

L’écologiste a ditmercredi qu’il neserait pas candidat en2017, tout en précisantque sa décision n’étaitpas définitive.

EELV compte sur lui,mais Cécile Duflotse prépare aussi.

Hulot entretient le suspensesur sa candidatureà la présidentielle

l’enquête du Cevipof avec Ipsospubliée dans « Le Monde »,Nicolas Sarkozy, dans les inten-tions de vote des Français sûrsd’aller voter à la primaire, perd6 points par rapport à janvier, à26 %,loinderrièreAlainJuppé,à42 % (–2). Certes, il le devanceencore chez les sympathisantsLR,maisde4points(39 %contre35 %). Et puis Bruno Le Mairefait un bond de 6 points, à 17 %,9 points devant François Fillon.

Alorsl’ex-chefdel’Etatmulti-plie les « interventions ciblées ».De quoi, espère-t-il, quadrillerefficacement pour la primaire.Mercredi, il a insisté sur sa pro-position de baisse des dépensespubliques de 100 milliards surle quinquennat votée simulta-nément dès juillet 2017 avec uncontre-choc fiscal de 25 mil-liards. Non sans égratigner sesconcurrents Alain Juppé etFrançois Fillon qui ont ironisésur ses promesses fiscales.

« Nous ne sommes pas descomptables », a-t-il taclé. Nico-las Sarkozy a baptisé ces propo-sitions « contrat de redresse-m e n t » . « L e c o n t r a t d econfiance, cela résume bien larelation qu’il veut établir avec lesFrançais s’il veut être candidat »,avance son entourage. Un aveuqui montre à quel point il saitque le bât blesse sur ce plan-là.Et que sans être candidat, lacampagne est bien là. n

Isabelle Ficek@IsabelleFicek

Un de plus. Soit onze candidatspotentiels,encomptantNicolasSarkozy.Aprèsle« renouveau »,voici la« relève » que veut incar-ner Geoffroy Didier, vice-prési-dent de la région Ile-de-France,ancien sarkozyste et collabora-teur de Brice Hortefeux, en sedéclarant candidat à la pri-maire de la droite. « Candidat àla candidature », précisent aus-sitôt ses adversaires chez LesRépublicains, qui ont souventraillé sa « circonscriptionmédiatique » et pensent qu’iln’aurapasles20parrainagesdeparlementaires nécessaires.

C’est le jeudecetteprécampa-gne où les candidats fleurissent,pourfaireuntourdepiste,agiterdes idées et tenter de bousculerl’ordreétabli.Maisoùlepaysagefinal est encore loin d’être figé.Ne serait-ce que parce que Nico-las Sarkozy a choisi la stratégiedu parti et n’a donc pas encoredéclaré sa candidature. Mer-credi, le président des Républi-cains a redit qu’il veut « faire letravail » à la tête du parti « jus-qu’à l’été ». « Le moment venu, jedirai aux Français ce que je ferai.Le moment n’est pas venu », a-t-ildéclaré sur Radio Classique.Juin donc ou même début sep-tembre. « Les circonstances plai-dent pour qu’il se décide le plustard possible, assure son entou-rage face à l’abondance de candi-datures tactiques. » « Cela donnevraiment l’idée d’une ChampionLeague et d’une deuxième divi-sion »,veutcroireunpoidslourddu parti. « Lui est sur les idées,c’est autre chose que d’être là àmarteler “je suis candidat” »,ajoute e un proche.

Au-dessus de la mêléeBref,toutestfaitpourminimiserces candidatures, tenter de seplacer au-dessus de la mêlée etsurtout... faire campagne pourne pas être distancé. Selon

POLITIQUE

Les candidatures semultiplient à droite.

L’ex-présidentfait campagnesur son « contratde redressement ».

A la peine, Sarkozy tentede convaincre sur lasolidité de son projet

Connu et apprécié du grand public, Nicolas Hulot est à mêmede ramener plus de voix qu’aucun autre candidat écologiste.Photo Fred Dufour /AFP

La campagne est bien là, etl’ex-chef de l’Etat, sans êtrecandidat, ne compte passe laisser distancer.

Tout est faitpour minimiserles candidatures.

« Je me projettedans l’après. Ce qui

m’importe, c’estqu’on ouvre

un chemin sur unepratique politique

différente. »NICOLAS HULOT

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MARDI 12 AVRIL 2016Capital 8 • PARIS

Retournement des entreprisesLe calme après la tempête ?

ALLEMAGNE : REPRISEDE L’INFLATION EN MARSLes prix à la consommationen Allemagne ont augmentéde 0,3 % en mars sur un an,après une inflation au pointmort en février et +0,5 %en janvier, selon Destatis.En mars, l’inflation a encoreune fois été ralentie par lerecul des prix dans le secteurde l’énergie (–8,9 %), que n’apas compensé l’alimentation(+1,3 %).

ZONE EURO : NOUVEAURECUL DE LA CONFIANCEL’indice de confiance s’estreplié à 103 points, contre103,9 points en février dansla zone euro. Parmi les cinqpremières économies de lazone, l’indice de confiances’est affaibli d’un mois surl’autre en Italie (-2,4 points)et en France (-1,8), et un peumoins aux Pays-Bas (-0,9) eten Espagne (-0,4). Il est quasiinchangé en Allemagne (-0,1).

6,5 %LA PRÉVISIONDE CROISSANCEPOUR LA CHINE EN 2016La Banque asiatiquede développement (BAD)a abaissé mercredises prévisions de croissancepour la Chine en 2016,les ramenantde 6,7 % à 6,5 %.

enchiffres

L’ONUdemandeauxpaysdéveloppésd’accueillirundemi-milliondeSyriens

Virginie [email protected] Gresillon

@GGresillon—Bureau de Bruxelles

Seulement une petite dizaine deministres avaient fait le déplace-mentmercrediàGenèvepourdiscu-ter de la répartition des réfugiéssyriens. Le secrétaire général desNations unies a plaidé à cette occa-sion pour « une hausse exponentiellede la solidarité mondiale » . Ildemande à ce que 450.000 Syriens,soit 10 %des4,8 millionsderéfugiéset déplacés, trouvent un paysd'accueil d’ici à 2018.

Mais il parle presque dans ledésert.Seulsl’Italie,laSuèdeetl'Aus-tralie ont promis mercredi de réins-taller de nouveaux réfugiés, rap-porte « Le Temps ». Une étudepubliée par l’ONG Oxfam en débutde semaine a souligné que les paysdéveloppés n’avaient relocalisé que1,39 % des réfugiés syriens, soit67.100 personnes. La Grande-Breta-gne,laFrance,lesPays-Bas,lesEtats-Unis sont pointés du doigt pour nepas prendre leur « juste part ». Seulsl’Allemagne, leCanadaet laNorvègeontfaitmieuxquecequ’onattendaitd’eux. Le contraste est frappant avecles pays voisins de la Syrie : le Liban,la Jordanie et la Turquie gèrent avec

difficulté 5 millions de réfugiés.Le haut-commissaire aux réfugiésdel’ONU,FilippoGrandi, a d’ailleurssouligné mercredi que les condi-tions de vie dans ces pays limitro-phes de la Syrie étaient « de plus enplusdifficiles ». Ilaaussiregrettéqueplus de 50 % des 11 milliards de dol-

lars promis lors d’une conférenceinternationale en février man-quaient encore. Enfin, il a critiquél’attitudedespayseuropéens.« Nousne pouvons pas répondre à une crisede réfugiés globale (...) en fermant desportes et en dressant des barrières. »

Mais à Bruxelles, plus que les

objectifs de l’ONU en matière deréinstallation de réfugiés, c’est lamise en œuvre concrète de l’accordsigné avec la Turquie qui occupe lesesprits. Ce système complexe pré-voit que, pour chaque migrant illé-gal renvoyé en Turquie, l’Europes’engage à faire entrer sur son terri-

toire un demandeur d’asile ayantsuivi une procédure normale. Lamiseenœuvreestd’autantplusdiffi-cile qu’elle se fait dans l’urgence :pour qu’il ait un effet de repoussoirparmi les candidats à l’émigrationillégale, les Européens ont fixé ladatedu4avrilpouramorcerlesren-voisdemigrantsdepuislaGrèceversla Turquie. Or, après une brèvepause,lestraverséesdemigrantsontrepris en Méditerranée, 766 nouvel-lesarrivéesayantétéenregistréesenGrèce entre mardi et mercredi. Plusde51.000personnes,enmajoritédesSyriens, des Irakiens et des AfghanssontactuellementbloquésenGrèce.

Des détails à réglerBeaucoup de détails restent à réglerque des officiers de liaison turcs etgrecs s’efforcent d’aplanir. Premièredifficulté : il faut modifier la législa-tion grecque en matière de droitd’asile, ce qui devrait être fait d’ici« quelques jours », selon un membrede la Commission européenne. Ilfaudra ensuite disposer du capitalhumain pour traiter les demandesd’asile rapidement. L’objectif officielest que, pour chaque individu,l’ensemble du processus dure qua-torze jours. Dans ce but, les Etatsmembressesontengagés,àcestade,à fournir à la Grèce 34 juges spécia-listes des questions d’asile. Mais tantque la nouvelle loi grecque n’est pasentrée en vigueur, ils ne peuvent pasêtre mobilisés n.

l Ban Ki-moon demande un effort supplémentaire, alors que beaucoup de ministres ont boudé la réunion de Genève.l Le Haut-Commissariat aux réfugiés est très critique de l’accord passé entre l’Europe et la Turquie.

Antoine Jacob— Correspondant en Europe du Nord

Six migrants sont arrivés enfévrier en Lettonie, sept mardi enEstonie. Les premiers à êtreaccueillis par ces pays baltes,dans le cadre du programmeeuropéen de relocalisation desréfugiés coincés en Italie et enGrèce. C’est peu, mais c’est déjàtrop pour de forts courants d’opi-nion locaux sur lesquels jouentles gouvernements en place pourtenter de convaincre leurs parte-naires européens de réduire lesarrivées au maximum. Pour plai-der leur cause, responsables let-tons et estoniens invoquent lepassé.

« Le problème que l’Union euro-péenne ne comprend pas, c’est quel’Estonie a l’un des plus forts tauxd’ immigration per capita aumonde. Il y a encore une grandeminorité russophone, héritée del’occupation soviétique. Pournous, ce sont des immigrés et bonnombre d’entre eux ne veulent pass’intégrer », explique un hautfonctionnaire estonien.

En Estonie, cette minorité

– essentiellement russe – repré-sente 29 % de la population(1,3 million d’habitants). En Let-

tonie, 35 % des 2 millions d’âmes.« Alors beaucoup de gens se disentque, si on n’a pas réussi à intégrerces Russes, les problèmes ne ferontqu’augmenter avec de nouveauxmigrants », poursuit le responsa-ble. Des arguments égalemententendus en Lettonie. Nettementmoins en Lituanie, le troisièmepays balte, où la minorité russo-phone se limite à 8 %.

Après avoir rechigné, les diri-geants de ces pays entrés dansl’Union européenne en 2004 ontdû se résigner à accepter les quo-tas décidés à Bruxelles : respecti-vement 531 (Lettonie) et 550(Estonie) migrants en prove-nance de Grèce et d’Italie, d’ici àla fin de 2017. Les présidents desRépubliques baltes, en particu-lier Toomas Hendrik Ilves, filsd’Estoniens réfugiés à l’Ouest en1944, en ont alors appelé à la rai-son et à la solidarité face à la crisef r a p p a n t s u r t o u t l e s u d d el’Europe.

Un asile au compte-gouttesDans les faits, les appareils d’Etatestonien et letton – qui, d’unemanière générale, accordentl’asile au compte-gouttes – ne sui-vent que lentement, au diapason

d’une opinion publique majori-tairement défiante, peu habituéeà l’immigration lointaine. En Let-tonie, un parti nationaliste, pilierde la coalition gouvernementale,freine le processus autant qu’il lepeut. En Estonie, un nouveauparti anti-immigrés a fait unepercée aux législatives de 2015(8 %) et pèse dans les débats.

Des diplomates ouest-euro-péens ont beau rappeler à leursinterlocuteurs que la solidaritéeuropéenne, requise par les Bal-tes contre « la menace russe »,doit marcher dans les deux sens,le message a du mal à passer. Cer-tains le comprennent toutefois, etcraignent un désintérêt des capi-tales ouest-européennes pour larégion. Mais ils ont du mal à sefaire entendre. Idem pour ceuxqui notent qu’au vu de leur étatdémographique préoccupant,ces pays doivent favoriser l’immi-gration. n

Relocalisationdesréfugiés :EstoniensetLettonsfreinentdesquatrefersArguant de leur passésoviétique, ces peuplesbaltes rechignentà accueillir des migrants.

MIGRATIONS

Les pays voisinsde la Syrie, le Liban, laJordanie et la Turquie,gèrent avec difficulté5 millions de réfugiés.

531MIGRANTSdevront être accueillisen Lettonie et 550 en Estonied’ici à la fin de 2017.

06 // Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

MONDE

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 MONDE // 07

VIDEZ-VOUS LA TÊTE AVECUNMAGAZINE QUI LA REMPLIT.

VendrediavecLes Echos

LafuturearchitecturefinancièreinternationaleendébatàBercy

Richard [email protected]

Pas moins d’une soixantaine deministres des Finances, de ban-quiers centraux, de dirigeantsd’organisations internationales etd’économistes venant d’une tren-taine de pays sont rassemblés cejeudi à Bercy. Le but de ce séminairebaptisé « De Nankin à Paris », enréférenceàuneréunionsurlemêmethème qui s’était tenue en 2011 dansla ville chinoise : réfléchir à l’avenirde l’architecture financière interna-tionale. La Chine, qui préside cetteannéeleforumduG20,enafaitl’unede ses priorités. Pékin veut desavancées concrètes sur le sujet d’iciau sommet des chefs d’Etat et degouvernement début septembre àHangzhou.

Troisthèmesontétéretenuspource séminaire parisien. Les flux decapitauxinternationaux, lesfiletsdesécurité financière globale et lesmonnaies de réserve. « Le but estd’avoir des échanges francs et d’ali-menter la réflexion des ministres desFinancesetdeschefsd’EtatduG20.Cen’est pas juste du brainstorming.Nous allons tenter d’obtenir unconsensus sur les solutions à mettreen œuvre », indiquait un haut fonc-tionnaire avant d’ajouter qu’aucun

communiqué final ne sera diffusé àl’issue des discussions. « Nous nesommespasdansunformatdécision-nel. Il revient au G20 et au FMId’entreprendre les réformes si néces-saire », poursuivait-il.

Un monde multipolaireAujourd’hui, force est de constaterque la situation de l’architecturefinancière internationale est loind’être satisfaisante. Les épisodesd’extrême volatilité des marchés, à

l’instar des mouvements erratiquesde la Bourse de Shanghai l’été der-nier et en début d’année, l’effondre-ment des prix du pétrole et desmatièrespremières,lerôlemêmeduFMIdanslasurveillancedusystème,lesoutilsfinanciersàmettreenplacepour conjurer une crise potentiellemajeure, l’importance prise par lesacteurs non bancaires dans le finan-cement de l’économie mondiale etl’interconnexion grandissante deséconomiesentreellesnécessitentde

repenser les doctrines en vigueurjusque-là. La rapidité des flux decapitaux a de quoi déstabiliser toutun pays. « Comment traiter le chocsubi par les pays exportateurs dematières premières qui aujourd’hui

n’ont à leur disposition que le recoursaux crédits du FMI pour les aider ? »,s’interroge un participant.

A ce stade, les ministres desFinancesn’ontà leurdispositionquedes données bancaires publiées parla Banque des règlements interna-tionaux. C’est insuffisant pour sefaire une idée de « qui est exposé àquoi ». « Nous n’avons pas par exem-ple de données sectorielles et nousn’avonspasuneidéeprécisedesautresfinancements réalisés par les gestion-

naires de fonds ou les compagniesd’assurances », expliquait encore cehaut fonctionnaire. De même,les filets de sécurité mis en placesont-ils efficaces et suffisants(lire ci-dessous) ?

Quant à l’aspect monétaire, lemondealongtempsvécuavecledol-lar américain comme devise deréserve et de cotation prépondé-rante. Or un monde multipolaire seprofile avec l’émergence d’autresmonnaiescommeleyuan,quePékinentend internationaliser. Le ren-mimbi, son autre nom, vient mêmed’intégrer l’unité de compte du FMI,le droit de tirage spécial (DTS), queles autorités chinoises voudraientvoir jouer un plus grand rôle à l’ave-nir. Les idées ne devraient donc pasmanquer de fuser à Bercy.

Pe t i t e o m b r e a u t a b l e a u :l’absence de Janet Yellen, la prési-dente de la Réserve fédérale, et deJack Lew, le secrétaire au Trésoraméricain. C’est Nathan Sheets, lesous-secrétaire aux affaires interna-tionales du Trésor américain, quisera présent aux côtés de MichelSapin, de Zhou Xiaochuan, le gou-verneur de la banque centrale chi-noise, de Wolfgang Schäuble, leministre des Finances allemand, deGeorge Osborne, son homologuebritannique, ou encore de ChristineLagarde, la directrice générale duFMI. n

l Un séminaire réunit ce jeudi une soixantaine de ministres des Finances, de banquiers centraux et d’économistes.l Les flux de capitaux, le système financier et les monnaies de réserve analysés à l’aune des crises actuelles.

Pour le Fonds monétaire inter-national (FMI), si l’économie mon-diale venait à subir un choc, écono-mique ou financier, de grandeampleur, les ressources financièresque se sont constitué les différentspays du monde ne suffiraient pas àl’endiguer. C’est l’une des principa-les observations d’une étude qu’il apubliée le 10 mars dernier au sujetde ce que les spécialistes appellent,dans leur jargon, le « global finan-cial safety net » (GFSN), que l’onpeut traduire par filets de sécuritéfinancière mondiaux. Ces dernierssont de natures diverses (voir enca-dré). Ils se constituent aussi biendes réserves en devises étrangèresde chacun des pays, des ressourcesfinancières propres du FMI, desnouveaux instruments de créditscréés par le Fonds, des accords deswaps entre banques centrales etdes accords régionaux de mise encommun de ressources pour faireface à une crise potentielle.

« Manque de coordination »Depuis la crise asiatique et la criserusse à la fin des années 1990,l’ampleur du montant total de cesfiletsn’acesséd’augmenter(voirgra-phique). A commencer par l’explo-sion des réserves de change de2.000 milliards de dollars en 2000à près de 12.000 milliards fin 2014.Pour les autres composantes,la taille est passée d’environ1.000 milliards de dollars à près de4.000 milliards. Si l’on répertoriaitquelques accords de swaps entregrandesbanques centralesau débutde l’année 2007, le FMI en dénom-brait déjà une quarantaine fin 2009.Ils sont toujours en vigueur et lesmontantsenjeuvarientdequelquesmilliards de dollars pour allerjusqu’à 60 milliards. Rien que laChine, désireuse d’internationaliserson renminbi, en a conclu une

trentaine pour un montant globalde 500 milliards de dollars.

Reste que le formidable dévelop-pement de ces filets est loin d’êtreoptimal. « L’importance croissantedes accords de swaps et des accordsrégionauxdontcertainsn’ontjamaisété mis à contribution a conduit àune décentralisation des filets desécurité. Compte tenu du manque decoordination entre les différentescomposantes, il en résulte unefragmentation du système » ,souligne l’institution multilatérale.

De surcroît, tout le monde n’estpas logé à la même enseigne. Lamajorité des pays en développe-ment n’a pas accès à toutes les com-posantes. Les pays émetteurs dedevises de réserve – Etats-Unis,membres de la zone euro et Japonnotamment – bénéficient d’unavantage certain par rapport auxautres pays. Si l’on y ajoute leCanada, la Grande-Bretagne et laSuisse, l’ensemble de ces six paysdispose de ressources financièresillimitées et multiples du GFSN. Unprivilège exorbitant par rapport àdes pays comme le Brésil, la Tur-quie, l’Afrique du Sud ou même laChine qui, eux, n’ont pas ce mêmeaccès, regrette le FMI.

Alors que les Etats-Unis, la zoneeuro et le Japon vont, un jour oul’autre, mettre fin à leur politiquemonétaire non conventionnelle, ilest possible que les marchés émer-gents soient déstabilisés. De ce fait,insiste Siddharth Tiwari, directeurdu département de la stratégie et dela politique au FMI, « les filets desécurité financière globale vontdevoir être renforcés ». A Bercy, cejeudi, la question sera sur la table.Le FMI, lui, a d’ores et déjà indiquéque ses équipes se sont emparéesdu sujet. — R. H.

LeFMIs’inquiètedelafragmentationdusystèmefinanciermondialLe Fonds monétaireinternational jugeque les filets de sécuritéactuels sont importantsmais mal coordonnés.

COOPÉRATION

DCe que sont lesfilets de sécuritéfinancière globale(GFSN)

•Réserves de change :estimées à 12.000 milliardsde dollars fin 2014, c’est lepremier coussin de sécuritéfinancière dont disposentles banques centrales en casde crise grave.•Ressources du FMI :outre ses fonds propresde 1.000 milliards de dollars,il faut rajouter les fondsempruntés bilatéralementpar l’institution auprèsde certains pays. Au total,sa capacité d’interventions’élève à 3.000 milliardsde dollars. Parallèlement,le FMI a créé de nouveauxinstruments à la suite de lacrise de 2008, comme la lignede crédit flexible ou la lignede liquidités de précaution.•Accords de swapsbilatéraux : il en existe unequarantaine. Deux banquescentrales peuvent s’échangerleurs devises respectivespour aider le refinancementde leurs banques dansla devise de l’autre pays.•Accords financiersrégionaux : les plus connussont l’initiative de ChiangMai, où la Chine, le Japon, laCorée du Sud et les pays duSud-Est asiatique ont mis enplace un réseau de swapsentre leurs banques centralespour 240 milliards de dollars.Les pays de la zone euro, eux,disposent de leur Mécanismeeuropéen de stabilité dotéd’une capacité de prêt de700 milliards d’euros. LesBRICS ont aussi mis dansun pot commun 100 milliardsde dollars de leurs réserves.

Les pays émettantdes monnaies deréserve bénéficientd’un avantage certain.

Les Etats-Unis sous-représentés malgréles débats sur le rôledu dollar américain.

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08 // MONDE Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

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Michel De [email protected] V. R.

Les économies des pays émergentsauraient-elles touché le fond ? A cestade, il est encore difficile d’êtreaffirmatif. Et pourtant, les premierssignes d’un retournement com-mencent à apparaître. «La récenteaméliorationdesindicateursavancéspermetd’espérerunecertainereprisedans les pays émergents à horizon detroisàsixmois », expliqueChristianDeseglise, Managing Director chezHSBC, responsable des banques

centrales et des fonds souverains.En l’espace de quelques semaines,« les signaux ont changé », poursuitl’économiste, également professeurspécialiste des marchés émergentsà l’université Columbia de NewYork : le dollar a perdu de sa force,les taux d’intérêt devraient resterbas et la devise chinoise a retrouvéune certaine stabilité. En outre, lespays dont l’économie est dépen-dante des matières premièresretrouvent un peu d'oxygène avecuncertainretourà lastabilitésurlesprix tandis que d’autres commel’Afrique du Sud ou le Brésil ontgagné en compétitivité-prix à lafaveur d’une baisse de leur devise.Enfin, des changements au niveaudes dirigeants ont tout simplementrelancé la confiance. C’est le cas del’Argentine et peut-être demain,celui du Brésil.

Sans attendre la confirmation duretournement de conjoncture, lesflux d’investissement de capitauxont déjà repris le chemin des mar-

chés émergents. Mieux, au mois demars, ils ont, avec 36,8 milliards dedollars (32,9 milliards d'euros),atteint leur plus haut niveau depuisprès de deux ans, selon l’Institut dela Finance internationale (IIF). Lesflux entrants du mois de mars, auplus haut depuis juin 2014, mar-quent une accélération par rapportaux 5,4 milliards de dollars enregis-

trés en février et sont sensiblementsupérieurs à la moyenne de lapériode 2010-2014, qui s’établissait à22 milliards de dollars, note l’IIF.Bien sûr, ce mouvement pourraitconnaître un nouveau retourne-ment avec l’infléchissement de lapolitique monétaire américaine etun relèvement des taux d’intérêt.

MaisJanetYellen,laprésidentedela Réserve fédérale qui s’est expri-mée mardi devant le New York Eco-nomic Club, a su rassurer les mar-chés en insistant sur une approchetrès graduelle de la hausse des tauxdirecteurs américains. L’effet a étéimmédiatmercrediavecunehaussedesBoursesdeShanghaïàFrancfortet un rebond de toutes les devisescontreundollarquis’estaffaissé(lirepage30).JanetYellenaeneffetsouli-gné que les risques pesant sur l’éco-nomie mondiale – notamment liésau ralentissement de la Chine et àl’évolution du prix du pétrole – obli-geaient à agir « prudemment ».

Pour l’heure, l’envolée des flux enmars a touché toutes les zones géo-graphiques, l’Asie arrivant en têteavec20,6milliardsdedollars.Mêmele Brésil, pourtant en proie à unecrisepolitiqueaiguëaattiréquelque2 milliards de dollars placés enactions grâce « à des valorisationsattractives et aux espoirs de change-ment politique », note l’IIF. n

CROISSANCE

La reprise est attenduedans trois à six mois.

Les flux de capitauxdans les émergentsà un niveau record.

Leséconomiesémergentesreprennentdescouleurs

Janet Yellen a rassuréles marchés avec uneapproche très graduellede la hausse des taux.

Nord. Depuis le 6 janvier, datede son essai nucléaire, Pyon-gyang a procédé au lancementd’une fusée (7 février) et à plu-sieurs tirs de missiles. BarackObama a prévu une réunion cejeudi avec Shinzo Abe, le Pre-mier ministre japonais, et ParkGeun-hye, la présidente de laCorée. Un tête-à-tête suivraavec le président chinois, XiJinping. Il souhaite faire pres-sion pour que les dernièressanctions votées à l’ONU soientappliquées avec fermeté.

Ce sommet, qui se tient sansVladimir Poutine, consacrerauneséancedetravailauxmena-ces que font peser des groupesc o m m e D a e c h . S i g n e d el’inquiétude de Washington, laMaison-Blanche a proposéà la Belgique l’assistance desEtats-Unis pour protéger sesinfrastructures nucléaires. Les

experts s’inquiètent que desgroupes terroristes puissents’emparer d’uranium ou de plu-tonium pour créer un enginrudimentaire capable de diffu-ser de la radioactivité avec deterribles conséquences sanitai-res. Selon une étude du panelinternational sur les matériauxfissiles (2015), il reste dans lemonde assez de plutoniumenrichi pour fabriquer l’équiva-lent de 20.000 bombes nucléai-res comme celle d’Hiroshima.

AlaMaison-Blanche,onsou-ligne toutefois les progrès de lalutte contre la prolifération.Depuis le premier sommet de2010, quatorze pays se sontdébarrassés de leurs stocks dematériaux fissiles, tandis qued’autres nations ont intensifiéleurs efforts pour sécuriserleurs instal lat ions. Maisl’entourage d’Obama s’inquiètetout autant de savoir qui pren-dra le relais pour continuer ladénucléarisation du monde. n

Anne [email protected] M. G.

C’est le dernier volet d’un cycleenclenché par Barack Obamaen2010.Leprésidentaméricainavait fait de la lutte contre laprolifération nucléaire l’une deses priorités. Quelques joursseulementaprèslesattentatsdeBruxelles, et alors que circulentdes rumeurs de fabricationd’une « bombe sale » par unecellule islamiste qui avait sur-veillé par vidéo un expertnucléaire belge, cette réunionde Washington prend un reliefparticulier. « Le terrorisme serépand et la possibilité que lesmatériaux militaires soientemployés ne peut pas êtree x c l u e » , a ave r t i Yu k i yaAmano, patron de l’Agenceinternationale de l’énergieatomique.

Pour la cinquantaine dechefs d’Etat et de gouverne-ment présents à ce sommet, ycompris les pays non signatai-res du traité de non-proliféra-tion (Inde, Pakistan et Israël), lafeuille de route va être d’autantpluschargéequelebutdesqua-tre précédents sommets n’a pasété atteint. Barack Obama, quirêvait en avril 2009 à Pragued’un « monde sans armesnucléaires », espère que lesEtats entérineront des plansd’action pourles annéesàvenir.

A son actif : l’accord sur len u c l é a i r e ave c l ’ I r a n d ejuillet 2015 qui doit faire l’objetd’un suivi par ce sommet. Alorsquelesautoritésaméricainessefélicitaientdurespectdestextespar les Iraniens, les tirs balisti-ques menés ces dernièressemaines par Téhéran jettent ànouveau le doute. « Ceux quidisent que l’avenir passe par lesnégociations, et non par les mis-siles, sont soit des ignares, soitdes traîtres », a déclaré le guidesuprême Ali Khamenei.

Les soubresauts de l’accordiranien ne sont rien à côté desprovocations de la Corée du

ÉTATS-UNIS

Le présidentaméricain réunit50 chefs d’Etat pourparler de terrorismeet de nucléaire.

Sécuriténucléaire : lesommetdeladernièrechanced’Obama

130ARMES À TÊTENUCLÉAIRESelon la Maison-Blanche, lesstocks d’uranium enrichi etde plutonium ont été réduitsdans 30 pays depuis 2010.Soit l’équivalent de ladestruction de 130 bombes.

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Le meilleur du Cercledes Echos

Valls-Macron, un scénario inédit pour 2017

La Chronique Pourquoi les jeunes sont en colèreLe Point de vue Pour une transition numérique

équitable et ambitieuseArt et culture Accords parfaits pour le Ballet

de l’Opéra de ParisStratégie Tesla, l’enfant terrible de l’automobile

SOMMAIRE

Alors queFrançois Hollande aentériné,mercredi, lecuisant échecdesaréformeconstitutionnelle et que les opposants auprojet de loi travail jettent ce jeudi toutesleurs forcesdans la bataille, d’autresdossiers fontcoulermoinsd’encre maisméritentun coupde projecteur. Pour lapremière fois depuisque la stratégiedebaisse des chargesa été engagée enFrance,en1993,des allégementscibléssur les salaires intermédiaires(1,6 à3,5 SMIC)etnon pas sur les bassalairesentrentainsienvigueur àcompter du1er avril. Un premier pas avait été fait avecl’instaurationducrédit d’impôtcompétitivité emploi, qui réduit le coûtdu travail jusqu’à 2,5 SMIC.Mais leCICEjoueaussi au niveau du salaireminimum, à la différence de cesnouveaux allégements. Ce ciblageestosémaissalutaire.Osé,parce qu’il ressort

des travaux des économistesde toutbord que les baisses de chargesciblées sur les bas salairesontun effetbénéfique sur l’emploi plusimportant à court terme. D’oùla préférencedesgouvernementssuccessifs pour ce levier. Maissalutaire,parcequ’en privilégiantpour la premièrefois les salaires intermédiaires, cetteréformeestmieux à même de renforcer l’économie française sur le longterme,en favorisant les secteurs exposés à la concurrence internationale,au premierrang desquels lessecteurs industriels. Ceux-civontbénéficier d’un allégement 30 %supérieur àce qu’il aurait été dansle cadre du ciblage bas salaireshabituel (jusqu’à 1,6 SMIC). Biensûr,ce systèmereste imparfait–des secteurs « abrités »où les salairessont plusélevés (banque, immobilier,etc.)vont aussiygagnerdavantage –etdes voix s’élèveront toujourspour réclamer desbaisses de chargesréservées uniquementaux secteursexposés, enfaisant semblant de ne pas savoir que cette option est formellementinterdite par lesrègles deconcurrenceeuropéennes.Mais l’essaimérite d’êtretenté, alorsque lesallégements bassalaires (horsCICE) accumulésdepuis 1993 représentent25 milliards d’euros etbénéficient à hauteur de 80 %à des secteurs protégés (grandedistribution,construction,etc.). Le parides allégements sur lessalaires intermédiaires estcelui de lamontéeengamme : lesemplois sont créésmajoritairement dans des secteurs oùlaproductivité augmente plusrapidement,et des gains à l’exportpeuvent êtreescomptés.Along terme, lesurcroît de PIB est plusfort,et l’effet emploi peuts’avérer équivalent aux allégements bassalaires. L’efficacité de la mesure dépendra certesdel’utilisationfaite par les entreprises des allégements, qui pourraientêtrecaptéspar des hausses desalaire annulant l’effet compétitivité.Mais cetteréserve s’applique à toutes les formesd’allégement.

(Lire nos informationsPage 4

LES ÉDITORIAUXDES « ÉCHOS »

Enfinunebaissedechargespourl’industrie

Pour lapremière fois,ce sontles salairesintermédiairesqui sontprivilégiés.

Par EtienneLefebvre

Moinsdelobbys,plusd’Etat

Par Jean-Francis Pécresse

En encadrant étroitement l’activité des lobbys, le projet deloidelutte contre lacorruption, présenté mercredi en Conseildesministres parMichel Sapin, risque d’avoir des effets bienpiresquele mal qu’il prétendsoigner.Symptomatique de notresociété delasurveillance, lacréationd’unrépertoire national des lobbyistes estplusune manièred’accroître lamainmisedel’Etat sur lesrelationsentre le secteurprivé et le pouvoirpolitique qu’une réelleavancéede l’éthique danslemonde des affaires. Ainsi, l’Etat va-t-il s’arrogerle pouvoir detrierentre les bons –bien évidemmentles défenseursde l’environnement–et les mauvais groupes de pression –lesindustriels quelsqu’ils soient. Il décidera ainsideceux qui auront ledroitde fairevaloirdes intérêtsparticuliers auprèsdes élus et desagents publics. Il yaura les lobbyistesofficiels et les lobbyistesofficieux. Ce faisant, le gouvernementconsidère que les intérêtsprivés sontapriori contraires à l’intérêtgénéral. Comme si desentreprisesnationales mais concurrentielles tellesque EDFouSNCFn’étaientpaselles-mêmes dotées de puissants réseauxd’influence… Comme si l’Etat lui-même,multipliant exemptions oupunitions fiscales – les fameuses niches –, ne donnait passans cessedes raisons d’existeraux lobbys… En plaçant les lobbysautoriséssous lacoupedeceGrand Inquisiteurqu’est la Hauteautorité pourla transparence de la vie publique, legouvernementajoute uneperversion :désormais, ladictature de latransparence nes’appliqueraplusseulement au pouvoir,mais aux contre-pouvoirs.Voilà lesgroupes de pressioncitoyensprévenus, eux qui ont lemérite deramener aux réalitésdes élus trop souvent ignorants dece qu’est uneentreprise. La transparenceabsolue est le meilleurennemi de la démocratie.

LesvoyagistesenquêtedenouvellesroutesPar Christophe Palierse—Journaliste au service Services

Cinq ans après le printemps arabe,la Planète bleue a viré, pour partie,au rouge et à l’orange. Le rougepour ses zones « formellement »déconseillées, l’orange pour cellesdéconseillées « sauf raison impéra-tive », selon le code couleur utilisépar le ministère des Affaires étran-gères pour établir ses cartes dumonde à l’adresse des voyageurs. Etle vert, utilisé par le Quai d’Orsaypour désigner les situations de« vigilance normale », se fait rare,exceptions faites des pays occiden-taux, de la Russie, de la Corée duSud, du Japon, de la Chine et de laMongolie.

Seuls le Maroc, le Koweït, leQatar, les Emirats arabes unis etOman ont ainsi droit à ce précieuxsésame si l’on balaie d’un regardl’ensemble du monde arabo-mu-sulman. Quant à la Turquie, elle faitl’objet d’un état des lieux contrastédufaitdesafrontièreaveclaSyrieetl’Irak, de la menace djihadiste et dela guérilla du PKK.

Le Quai d’Orsay, dont les recom-mandations sont parfois jugéestrès restrictives par les voyagistes,appelleparailleursàune« vigilancerenforcée »–le jaunesursescartes–dans une large partie de l’Afriqueaustrale, de l’Asie et de l’Amériquelatine.

Le succès de certaines destina-tions concernées montre toutefoisque les voyageurs, de mieux enmieux informés – quand ils ne sontpas chevronnés –, savent faire lapart des choses et mesurer les ris-ques. Le Brésil en est un bon exem-ple : il a été plutôt porteur cet hiverpour les voyagistes qui l’ont main-tenudansleurprogrammationetlatendancepourl’été luiestpourl’ins-tant favorable, en dépit de l’épidé-mie du virus Zika et d’une situationpolitique et sociale instable. Autreillustration, asiatique celle-ci, laThaïlande reste aujourd’hui encoreà la mode, les chutes de fréquenta-

tion observées au fil du temps, enraison de tel ou tel aléa, demeurant,au fond, de simples parenthèses.Mieux encore, l’impact des turbu-lences du monde arabo-musulmansemble moindre pour les pays asia-tiques à caractère musulman quepour l’Afrique du Nord et la Tur-quie. Si l’Indonésie a, entre autres,subi une désaffection l’an dernier,l’heure serait, dit-on, déjà à lareprise. On ne peut pas en direautant de la rive sud de la Méditer-ranée, au vu de réservations tou-jours en berne… Les prolonge-ments chaotiques du « printempsarabe » ont, tout autant qu’Internet,bouleversé le « tour operating » tri-colore. Et cela vaut aussi bien pourles exploitants d’hôtels-clubs bal-néairesquepourlesspécialistesdescircuits culturels ou de la « rando ».

A la fin 2010, la Tunisie et leMaroc, alors les deux premièresdestinations des Français à l’étran-ger, pesaient avec l’Egypte et la Tur-quie pour un tiers du marché trico-lore du voyage à forfait, selon lesyndicat professionnel Seto. Cinqans plus tard, le paysage a totale-ment changé. La Tunisie est relé-guée au septième rang des destina-tions avec un trafic quasimentdivisé par six. L’Egypte a pratique-ment disparu des écrans radars.Bienqu’auvertpourleQuaid’Orsay,le Maroc traverse lui aussi unemauvaise passe, désormais au pieddu podium des lieux de séjour desFrançais avec, selon le Seto, un tra-fic deux fois inférieur.

Imparable, durable, ce choc géo-politique a conduit les voyagistesmenacés par l’effondrement de lademande à non seulement réduireleurscapacitéssurl’AfriqueduNordmais à les concentrer davantageencore sur les destinations « refu-ges »,lesCanariesetl’EuropeduSuden premier lieu. D’où une compéti-tion toujours plus dure avec leurshomologues européens, égalementen quête de points de chute. L’Espa-gne, qui fut autrefois « la » destina-tion des Français à l’étranger, a ainsi

retrouvé tout son attrait. Le contre-coup du « printemps arabe » a éga-lementfavorisé leretourengrâcedela Grèce. Qui pourrait cependantpâtir, cette année, de la crise migra-toire. A noter aussi le vif engoue-ment pour le Portugal.

D ’u n e m a n i è r e g é n é r a l e ,l’Europe s’affirme comme unespacetoujoursplusapprécié.Avecou sans voyagistes. Car la combi-naisondutransportaérienlowcostet de la réservation d’héberge-ments en ligne multiplie les oppor-tunités.Alorsqu’unepartiedumar-ché du voyage organisé de bout enbout leur échappe désormais, lestour-opérateurs (TO) sont simulta-nément confrontés à l’essor de lacroisière.

Dans ce contexte de crise, lefameux « effet report » a d’autantmoins joué pour les TO qu’une des-tination« petitprix »alternativeà laTunisie–ellealargementcontribuéà la démocratisation des vacances àl’étranger – fait aujourd’hui cruelle-ment défaut. La Bulgarie, surlaquelle certains acteurs se sontpositionnés,n’apasencorelesuccèsescompté,parmanquedecapacitésde transport notamment. Au chapi-tre des bonnes nouvelles, tout demême: des destinations s’ouvrentou se rouvrent à l’étranger. C’est lecas de l’Iran, qui fait son grandretour, et bien sûr de Cuba qui pro-fite d’une nouvelle reconnaissance.

Mais le salut, pour les voyagisteshexagonaux,passepeut-êtrefinale-ment, pour partie, par… la France.Le groupe Voyageurs du Monde aétoffé son pôle randonnée avec lesacquisitions de Chamina et de LaPèlerine, devenant l’accompagna-teur numéro un sur les chemins deCompostelle. Et Terres d’Aventure,qui a forgé sa notoriété en Afriquesahélienne, a mis le paquet sur les« randos »àvéloouàski.Cederniersuscite d’ailleurs bien des envies etdesprojets.MarmaraetLookVoya-ges, qui ont décidé de décliner à laneige leur formule d’hôtels-clubs,en témoignent. n

L’ANALYSEDE LARÉDACTIONLes troublesgéopolitiques,particulièrementdans le mondearabo-musulman,ont percuté de pleinfouet les destinationspréférées des Français.Pour rebondir,les professionnelsdu tourismese doivent de repenserleurs offres.

Boll pour « Les Echos »

DLes points à retenir

•Le choc du printemps arabea conduit les voyagistes,menacés par l’effondrementde la demande, à réduireleurs capacitéssur l’Afrique du Nord.• Ils se concentrent aussidavantage sur des destinationsrefuges, comme les Canarieset l’Europe du Sud.•Si l’Europe s’affirme commeun espace toujours plusapprécié, le salut, pour lesvoyagistes hexagonaux,passe peut-être finalement,pour partie, par… la France.

Les Echos Jeudi 31 mars 2016 // 09

idées&débats

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10 // IDEES & DEBATS Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

opinions

L’interrogation se limitait pour eux àdécider du métier à entreprendre, et neconsistait pas à savoir s’il leur faudraitdemeurer chez leurs parents jusqu’àdécrocher un emploi qui leur per-mette de quitter le foyer.

Cette génération précédente savaitpouvoir compter sur la sécurité del’emploi, pouvait espérer se marierjeune, devenir propriétaire – peut-êtremême d’une résidence secondaire –et finalement prendre sa retraite enbénéficiant d’une sécurité raisonnable.Globalement, les individus de cettegénération pouvaient espérer vivreune existence plus prospère que cellede leurs parents.

Même si cette génération passée s’estheurtée à un certain nombre d’embû-ches, ses attentes ont dans l’ensemble été satisfaites. Ces anciens ont pour cer-tainsgagnéprobablementdavantageenrichesse de capitaux grâce à leurs biensimmobiliers que grâce au fruit de leur travail. Sans doute trouvaient-ils cela étrange, mais ils ont accepté volontiers cecadeauoffertparnosmarchésspécu-latifs, se félicitant bien souvent d’avoir acheté au bon endroit, au bon moment.

Les jeunes d’aujourd’hui, où qu’ils sesituent dans la pyramide de répartitiondes revenus, ne peuvent précisémentespérer que le contraire. L’insécurité del’emploi les suit tout au long de leur vie.En moyenne, nombre de diplômés de

l’université auront à chercher plusieursmois avant de décrocher un emploi– bien souvent après avoir accepté plu-sieurs stages non rémunérés.

Aujourd’hui, les jeunes diplômés del’universitéaméricainecroulentsouslesdettes. Plus ils sont démunis, et plus ilsdoivent d’argent. Ainsi ne s’interrogent-ils pas sur le métier qu’ils aimeraient exercer, mais se demandent-ils tout simplementquelemploi leurpermettrade rembourser leur prêt universitaire, voué à peser sur eux pendant vingt ans,voire plus. De même, l’accès à la pro-priété est pour eux un lointain rêve.

A u t r e m e n t d i t , l e s j e u n e sd’aujourd’hui entrevoient le mondesous le prisme de l’équité intergénéra-tionnelle. Les enfants de la classemoyenne supérieure s’en sortirontpeut-être favorablement au bout ducompte, puisqu’ils hériteront de larichesse de leurs parents. Bien quecertains d’entre eux puissent regrettercette forme de dépendance, ils crai-gnent encore bien davantage l’éven-tuelle alternative : celle d’un « nouveaudépart », dans lequel les cartes et lesatouts seraient redistribués en fonctionde leurs actes sur un chemin autrefoisconsidéré comme le mode de vie classi-que de la classe moyenne.

Difficile de formuler une explicationqui viendrait régler la question de cesinégalités. Ce n’est pas comme si cesjeunes n’avaient pas travaillé dur :l’adversité évoquée affecte bel et bientous ceux qui ont passé de longues heu-res à étudier, qui ont excellé en milieuscolaire, et qui ont tout fait « commeil le fallait ». Les élites politiquesavaient promis qu’un certain nombrede« réformes »apporteraientunepros-périté sans précédent. Ces réformes ontbel et bien eu lieu, mais uniquementen faveur du « top 1 % ». Tous les autres,y compris les jeunes, n’ont vu naîtrequ’une insécurité sans précédent.

Ces trois réalités – injustice socialed’une ampleur inédite, inégalités mas-sives et perte de confiance à l’égarddes élites – viennent définir notrepériode politique, et à juste titre.

La jeunesse ne pourra se frayer unchemin praticable vers le marchédu travail à moins que l’économie enre-gistre de meilleures performances.Présenté à hauteur de 4,9 %, le taux dechômage « officiel » des Etats-Unismasqueunchômagedéguisébeaucoupplus conséquent, qui à tout le moinscontribue à maintenir un faible niveaude salaires.

Nous ne pourrons régler le problèmesi nous n’admettons pas son existence.Notre jeunesse l’a pour sa part admise. Elle ressent profondément l’absencede justice intergénérationnelle, et ellea le droit d’être en colère.

Joseph E. Stiglitz est prix Nobeld’économie et professeur àl’université Columbia de New York.Cet article est publié en collaborationavec Project Syndicate 2016.

Aujourd’hui, les jeunesdiplômés de l’universitéaméricaine croulentsous les dettes.

Pour les jeunes, l’accèsà la propriété est devenuun lointain rêve.

L’on observe, des deux côtés de l’Atlantique, un divorce croissantentre les générations. Nos jeunes ne peuvent plus comptersur les outils de prospérité dont ont bénéficié leurs aînés.Malgré leurs efforts, la récompense n’est pas là.

Pourquoilesjeunessontencolère

DANS LA PRESSEÉTRANGÈRE

• Décidément,leconflitentrelesArgen-tinset lesBritanniquessurlapossessiondupetitarchipelquelespremiersappel-lent« IslasMalvinas »,IlesMalouines,etles seconds « Falkland Islands » n’arrivepas à s’éteindre. Buenos Aires célébraitmardi la décision de la Commission deslimites du plateau continental desNations unies, qui a « apparemment »approuvé un rapport du gouvernementargentin incluant les Malouines dansson territoire maritime, note « TheTimes ». De quoi provoquer la fureurdes éditorialistes britanniques. « TheTimes » met même en cause la versionacceptéeparlePartitravaillistebritanni-que selon laquelle la Grande-Bretagneaurait chassé la population argentinedes Falklands en 1833. « En fait, affirmele journal, la Grande-Bretagne a chasséune garnison militaire illégalementdéployée et proposé aux citoyens argen-tins et uruguayens de rester. » Ce qui,depuis lors, fait que l’archipel est consi-déré comme territoire britanniqued’outre-mer en autonomie, simplementsitué géographiquement à 480 kilomè-tres des côtes argentines. Mais ce quiagace le plus le journal est que, depuisla victoire incontestable de la Grande-Bretagnelorsdelaguerrede1982contrel’Argentine, lesrevendicationsdeceder-nier pays ont créé une grande incerti-tude peu propice aux compagnies quiont investi dans la recherche de pétroledans les eaux autour de l’archipel. Resteun point positif aux yeux du « Times » :lenouveauprésidentargentin,MauricioMacri, devrait agir de façon moinsagressive que son prédécesseur CristinaKirchner. Même s’il s’est précipité pourjouer encore sur la corde nationaliste. Ilne faut cependant pas oublier que l’avisde la Commission n’est que consultatif…—J. H.-R.

LondresperdunemanchemaispaslesFalklands

LE LIVREDU JOUR

LE PROPOS Michael Sandelcompte parmi les intellectuelsactuels les plus influents.Et les pédagogues les plusefficaces. Il fait le tour des théoriesde la justice, présentant et réfutantà la fois le libéralisme extrêmeet le simple utilitarisme. Soutenantune voie moyenne, en faveurde la vie bonne et de la délibérationpublique vertueuse, il appuiesa démonstration à partirde dilemmes moraux quotidienset de grandes questions politiques.Soucieux d’obligation civique etde bien commun, il se fait critiqueet présentateur pédagogue deRawls, de Kant (pour qui, commele résume Sandel, « c’est l’intentionqui compte ») ou encore d’Aristote(qu’il apprécie particulièrement).

L’INTÉRÊT Voici ce que l’onbaptise, avec un latin decirconstance, un « magnumopus ». Déjà diffusé à des millionsd’exemplaires dans le monde,« Justice » vient trèsopportunément d’être traduit.Version rédigée d’un cours

Lesconceptionsrivalesdelajustice

magistral et interactif à Harvard(www.justiceharvard.org), ce textefait vraiment à la fois réfléchirprofondément et sourire souvent.

LA CITATION « Si la finalitéde l’université Harvard n’était quece que ses fondateurs ont vouluqu’elle soit, cette institution seraitencore en train de formerdes pasteurs congrégationnistes. »— Julien Damon

JusticeMichael Sandel, Paris,Albin Michel, 2016,416 pages, 22 euros.

LE MEILLEUR DUCERCLE DES ÉCHOS

Valls-Macron,unscénarioinéditpour2017

François Hollande n’a probablementaucune chance d’être réélu, la primaireà droite s’annonce meurtrière et le Frontnational grimpe en incarnant à la foisréaction et révolution. Dans un telcontexte, autant tenter un scénario inédit,imagine Benjamin Szlakmann : l’alliancede Manuel Valls et d’Emmanuel Macron,« unis pour incarner à la fois le renouveauet le rempart contre l’extrémisme ».

L’IDÉE « Pourquoi ne pas innoveret proposer, sur le modèle américain,une candidature en duo ? Le premierconcourrait officiellement pour laprésidence quand le second s’afficheraitcomme soutien et, officieusement, futurPremier ministre. »

MANUEL « Valls est en mesure d’incarnertout autant que Juppé […] le fameux “frontrépublicain”. Son discours de vérité faceà la menace terroriste et la réaffirmationconstante […] des valeurs de la Républiqueen font un combattant crédible. A lui, donc,l’exclusivité sur les thèmes de la sécurité, del’unité nationale et de la politique étrangère. »

EMMANUEL. « Quant à Macron, trèsapprécié des milieux d’affaires et des jeunesactifs, il […] semble connaître et comprendreles réalités du monde de l’entrepriseet la transformation rapide de nos modèleséconomiques. C’est lui, dès lors,qui s’exprimerait sur la croissanceet l’emploi au cours de la campagne. »

BLAIRISME « Ils pourraient doncsans difficulté porter la voix d’une gauchesociale libérale, pragmatique et débarrasséede son dogmatisme. Un blairismeà la française, en somme. »

aA lire en intégralité sur Le Cercle,le site participatif des « Echos »lesechos.fr/idees-debats/cercle

LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR1. Free épinglé par la justice pour de nombreuses clauses abusives2. Grève : transports, écoles, hôpitaux… à quoi s’attendre3. Jean-Pierre Coffe, critique gastronome et homme de télé, est mort à 78 ans4. Investissements d’avenir : des « dérives » pointées du doigt5. Macron donne un coup de pouce à la finance participative

U ne évolution intéressantese dégage actuellement desurnes, de part et d’autre de

l’Atlantique : les jeunes citoyens votentaujourd’hui de manière très différentede leurs aînés. Une division majeuresemble s’être créée, liée davantage àce que vit cette nouvelle générationd’électeurs qu’à des considérations derevenus, d’éducation ou de genre.

Cette division s’explique par desimples et bonnes raisons. Les jeunesd’aujourd’hui vivent une existencedifférente de celle qu’ont connueleurs aînés. Leur passé est différent,de même que leurs perspectives.

La guerre froide était par exempleterminée avant même que certains neviennent au monde, tandis que d’autresn’étaient encore que des enfants. LesAméricains et les Européens plus âgésde la classe moyenne supérieure ontvécu une existence agréable. Lorsqu’ilssont entrés sur le marché du travail,une multitude d’emplois bien rému-nérés les attendaient patiemment.

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LACHRONIQUEde Joseph E.Stiglitz

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 IDEES & DEBATS // 11

art&cultureLES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LESECHOS.FR1. Free épinglé par la justice pour de nombreuses clauses abusives2. Dans le petit monde des sauveurs d’entreprises3. Instagram : le nouvel algorithme de mauvais augure pour les marques4. Charlie Hebdo sème la discorde en Belgique5. Macron donne un coup de pouce à la finance participative

AccordsparfaitspourleBalletdel’OpéradeParisPhilippe Noisette

La griffe Millepied est lamarque de ce programmemixte de l’Opéra de Parisqui réunit quatre chorégra-phes revivifiant une cer-taine gestuelle classique.Benjamin Millepied, lorsqu’il était inter-prète du New York City Ballet, a dansé Rob-bins et Balanchine, croisé Ratmansky etPeck. Il les réunit dans une soirée pour cequipeutsevoircommeunchantd’adieu.Lamusicalité évidente de chacun est le leitmo-tiv retenu.

On ouvre par « Seven Sonatas » d’AlexeiRatmansky,lenouveaumaîtredugenre.Surla musique de Scarlatti, le chorégraphedéploie une palette qui à première vue peutparaître sans nuances. Pourtant, à bien yregarder, on retrouve son approche de lavitesse ou le travail des bras et des mains quisemblent parfois vagabonder en toute indé-pendance. Surtout, Ratmansky sait écouterlapartitionsanstropsombrerdansl’illustra-tion. Pour servir ces sonates il peut comptersur des solistes au diapason comme LauraHecquet ou Sae Eun Park. On retrouvera leRusse installé aux Etats-Unis à l’automnepour une « Belle au bois dormant » atten-due. En revanche, son grand ballet pourl’Opéra de Paris a du plomb dans l’aile.

« Other Dances » succède et avec lui Cho-pinvuparJeromeRobbins.C’estclairetnet.

Mathias Heymann et Lud-mila Pagliero assurentdans cette veine d’une vir-tuosité feinte.

Nouvelleentréeauréper-toire, « Duo concertant » deGeorge Balanchine charmepar ses jeux amoureux – la

pièce de Stravinsky, idéale pour colorer sa danse. Myriam Ould-Braham et KarlPaquette n’ont pas de mal à occuper le pla-teau.Lesregardssontbraquéssurcecoupleindifférent aux autres. Balanchine ose une poursuite lumineuse qui saisit un simple mouvement de poignet, s’amuse d’un faux final, rejoue la phrase dansée ultime. Cela dure dix-sept minutes : une éternité heu-reuse tant la gestuelle fascine.

Printemps en mouvementCe programme néoaméricain se prolongeavec « In Creases » du prodige Justin Peck.DanseurpuischorégrapherésidentduNewYork City Ballet, il est demandé dans lemonde entier. Le Ballet de l’Opéra de Parisn’auradroitenguisedeprisedecontactqu’àce court opus d’une dizaine de minutes surduPhilipGlass.C’est troppeu.Lesdanseursde cette génération Millepied, jeunes etcurieux, habitent la pièce de Peck avecinsouciance. On s’agite en ronde, on sautepar-dessus une rangée de jambes. « InCreases » bourgeonne. Un printemps enmouvement. n

Benjamin Millepied réunit dans une soirée Robbins et Balanchine, Ratmanskyet Peck, pour ce qui peut se voir comme un chant d’adieu.Photo Sébastien Mahé/Opéra National de Paris

DANSERatmansky-Robbins-Balanchine-PeckOpéra de Paris, PalaisGarnier (08 92 89 90 90),jusqu’au 5 avril

Lamalédictioncaraïbed’OrsennaThierry Gandillot

@thgandillot

Un roman qui commencesur l’île de Bréhat avecGérard Manset en bande-s o n d é m a r r e s o u s l e smeilleurs auspices. C’est l’été 1975. ClaudeArnoult, cinquante ans, et son fils de vingt-huit ans, Eric – sans « k », cette lettre estréservéeaunomdeplumed’ErikOrsenna–viennent de divorcer. La même semaine. Ilsse retrouvent, en juin, à naviguer entre lescailloux dont ils savent la traîtrise. Ericécoute enboucle « Ilvoyageensolitaire », letube de Manset dont les paroles font écho àleur nouvelle condition de célibataire :« Mais il est seul/Un jour l’amour, l’a quitté/S’enestallé… ».Lepèreetlefilsnaviguentdelongues heures dans un silence seulementponctué par des « Paré ? Envoyez ! ». Le der-nier soir, Claude révèle à Eric que ce doubledivorce n’est pas de leur faute. « Je crois,dit-il, que j’ai reçu en héritage une malédic-tion. Et je te l’ai transmise. Désolé pour lecadeau. Enfin, c’est une hypothèse. Le gènedes amours impossibles. Sans doute vient-ilde Cuba. Je te raconterai. »

Ici, un petit point d’histoire s’impose. Enaoût 1838, Augustin Arnoult, tailleur de sonétat, tout juste marié à Mlle MagdalenaKenay,débarqueàCuba.C’estsouslestropi-ques où les sens se révèlent pour ce qu’ilssont, c’est-à-dire hautement inflammables,qu’est née la « malédiction des Arnoult ». Onn’en dira pas plus, afin de ne pas déflorer les

passages les plus colorés,clin d’œil pastiche au « réa-lisme magique » de GarciaMarquez. En même temps,on comprendra commentle futur académicien s’estdétourné des exercices sté-

riles du Nouveau Roman.

On sourit, on rit, on s’émeut« L’Origine de nos amours » est un enchan-tement. Avec sa malice habituelle, ErikOrsenna tisse un récit qui cavale, pétarade,ébouriffe. On passe de la vieille ville cubainede Trinidad au cauchemardesque dédaledesrésidencesdeParlyII,durestaurant« LaFlotille » au bord du Grand Canal de Ver-saillesoùlepèreetlefilstententdepercerlesmystères de l’amour à « l’Hostellerie de laGabelle » en compagnie d’un Julien Gracqavide de potins politiques, de l’anneau del’autodrome de Montlhéry à la bonne villede Cholet célèbre pour son équipe de basketetsesmouchoirs.Ondécouvriralaméthodede la pêche à pied, les dérives du sterno-cléi-do-mastoïdien, les points communs entrel’art du tricot et celui de l’écriture ou la signi-ficationdel’expression« TêtedeRivière »enaviron. On sourit, on rit, bien sûr, on s’émeutaussi au portrait plein d’amour et d’admira-tion pour ce père qui savait comme per-sonne inventer des histoires. Car si lesArnoult ont hérité du gène des amoursimpossibles, ils sont aussi reçu celui dumentir vrai, exercice qui commence avecquatre mots : « Il était une fois ». n

ROMAN FRANÇAISL’Originede nos amoursd’Erik Orsenna, Stock,275 pages, 19 euros.

LE POINTDE VUE

de Virginie Duby-Mulleret Eric Woerth

Pourunetransitionnumériqueéquitableetambitieuse

D ans quatre ans, 25 % de l’écono-mie mondiale sera « digitali-sée ». La transformation numé-

rique est engagée à marche forcée dansla plupart des grands pays occidentaux.En Estonie, il suffit de dix-huit minutespour créer une société en ligne, et on yapprend à coder à l’école à 12 ans.L’ensemble des technologies digitalespleinementemployéreprésenteraitunevaleur économique estimée à 1.000 mil-liards d’euros d’ici à 2025, d’après unrapport de McKinsey de 2014. L’impactde la transition numérique sur l’écono-mie, les organisations sociales et lesrelations institutionnelles sont un desenjeux majeurs des prochaines années.

Des plates-formes à l’économie deréseaux, le digital transforme les mar-chésàunevitessesansprécédent.Selonune étude de PwC, l’économie collabo-rative, dont le chiffre d’affaires mondialest estimé à 335 milliards d’euros àl’horizon 2025, illustre cette croissanceasymétrique qui vient bouleverser laconcurrence traditionnelle. Il est vitald’accompagner ce nouvel écosystèmemais aussi de veiller à ce que celui-cin’entraînepasdedéséquilibresentrelesentreprises traditionnelles et les « pureplayers ».

Réussir cet équilibre, c’est construireune économie de transition, capable dedynamiser notre croissance, dans lerespect de notre modèle social et desacteurs existants. Nous devons instau-rer un traitement équitable entre deuxactivitéséquivalentes,qu’ellessoientenligne ou non. L’ensemble des acteursdoivent être à armes égales. Dès lors

que l’activité dépasse la pratique ama-teur, elle doit être soumise à une fisca-lité adaptée. Et pour atteindre cet équi-l ibre , i l es t temps d’a l léger lescontraintes des acteurs traditionnelsplutôt que de se contenter d’imposeraux nouveaux, un cadre réglementairelourd et handicapant.

Toutenaccompagnantcesnouveaux« business models », nous devons êtrevigilants avec la défense de nos droits etdes emplois existants. Donnons au

droit du travail la souplesse nécessaireà la création, tout en protégeant les tra-vailleurs indépendants tout aussi bienque les salariés. Accroître la flexibilitédu travail est un des axes stratégiquespour favoriser une concurrence loyale.

Paradoxalement, nous voulons tou-jours partager davantage d’informa-tions, tout en gardant le pouvoir surl’ensemble de nos contenus. Chacundoit pouvoir connaître l’usage, le stoc-kage et la commercialisation de sesdonnées, et pouvoir s’y opposer. Maîtri-ser la donnée, c’est posséder un pouvoiruniversel. Mais l’avenir du marché

numérique se concentre autour de latransformation du Big Data en SmartData. Une opportunité pour la France,qui possède parmi les meilleurs cher-cheursetingénieursaumonde,d’impo-ser son modèle. Seul le respect desdroits du consommateur et du citoyenpeut assurer le succès de la transitionnumérique. Il ne doit pas y avoir desociétéàdeuxvitesses, l’une,maîtrisantles codes et sachant protéger ses don-nées, et l’autre, laissée pour compte etsubissant davantage le numérique.

Il faut banaliser l’appel aux citoyensdans la vie de l’Etat. La Ve Républiquesouffre aujourd’hui d’une trop granderigidité dans ses relations avec lescitoyens et ne leur donne pas suffisam-ment les moyens de s’exprimer et decontribuer, en dehors des élections.Nous devons inventer une nouvelleforme de démocratie qui repose sur unlien permanent entre le citoyen et l’élu,qu’ils’agissed’unrecoursplusfréquentau référendum ou de consultations enligne via des plates-formes interacti-ves. Aujourd’hui, les réseaux sociauxet les plates-formes collaboratives per-mettent aux Français de partager leuravis et leurs impressions. Il est tempsd’envisager le passage d’une démocra-tie représentative à une démocratieparticipative.

Virginie Duby-Muller est déléguéegénérale des Républicainsau Numérique et députéede Haute-Savoie.Eric Woerth est secrétaire généraldes Républicains et député de l’Oise.

Entreprisestraditionnelles et « pureplayers » doivent êtreà armes égales.

Il faut instaurer un lienpermanent entrele citoyen et l’élu.

LE POINTDE VUE

de Philippe Lukacs

L’accordsurleclimat,unnouvelhorizonpourlemanagement

L ’accord de Paris est en ruptureavec la logique traditionnelled’un traité ou du management. Il

n’impose aucun objectif chiffré indivi-duel, pays par pays. Il définit une ambi-tion commune, chiffre l’effort communà réaliser, définit un cadre commun detravail. Il ne définit pas d’étapes auxobjectifs d’ores et déjà précisés, maisseulement un rythme de rendez-vousauxambitionsprogressives,menésnondans un esprit de contrôle pour sanc-tionner mais de « dialogue de facilita-tion ». Il bâtit la transparence entre tousles pays, nécessaire pour « renforcer laconfiancemutuelle ».Danschaquepays,l’action doit être conduite de façon« participative, totalement transparente,en prenant en considération les groupes,les communautés et les écosystèmes vul-nérables », et en s’inspirant aussi « desconnaissances traditionnelles, du savoirdes peuples autochtones et des systèmesde connaissance locaux ». L’action est àmener, non seulement par les Etats,mais également par « la société civile, lesecteur privé, les institutions financières,lesvilleset lesautresautoritésinfranatio-nales », invités à amplifier leurs efforts.Toutes les informations liées à l’actioncommune devront être rendues publi-ques sur le Web : disposition de coûtquasi nul qui crée un effet levier consi-dérable en permettant à la société civiled’exercer un maximum de pression surles Etats. L’accord de Paris correspondainsi à une logique où l’action est focali-séeparuneambitioncommune,menée

de façon distribuée entre « alliés » par-tageant cette ambition (Etats, entrepri-ses, société civile…) dans un esprit deconfiance et de facilitation mutuelle, enrecherchant les effets leviers pour créerune dynamique progressive.

Ce nouveau paradigme managérialcorrespondauxenjeuxdufutur.Eneffet,du fait de l’accélération exponentielledes technologies, nous sommes entrésdans un monde structurellement fluide,imprévisible. Tous les paramètres pourl’action en sont profondément modifiés.Lorsque l’environnement était prévisi-

ble, l’enjeu du management était d’opti-miser des ajustements. Il était pertinentet possible de guider l’action par desobjectifs chiffrés. Aujourd’hui, l’enjeun’est plus d’ajuster mais de créer desdynamiques. Pour guider l’action, il estnécessaire de dégager une vision dyna-misante. Lorsque l’environnement étaitstable, prévisible, il était possible des’appuyer sur des relations d’échangeentre partenaires, où les termes de

l’échange étaient définis et équilibrés.Mais, dans un environnement devenustructurellement imprévisible et plusexigeant, où l’enjeu n’est plus de recher-cher l’équilibre mais de dynamiser, celan’est ni possible ni pertinent. Il devientnécessairedes’appuyersurdesrelationsd’alliance, où une ambition communeestpartagée,chacuninvitéàexprimerlemaximum de son potentiel, dans latransparence et la confiance, en cher-chant à faciliter l’action vers cette ambi-tion commune. Enfin, dans un nouvelenvironnement devenu structurelle-ment imprévisible, il n’est plus possiblede décider en choisissant la solution quimaximise la différence entre résultat etcoût. Il devient nécessaire de rechercherdes solutions qui font levier, qui créentdes dynamiques. Bref, il n’est plus perti-nent de s’appuyer sur des chiffres et dechercher à accroître des chiffres et desstocks. Il convient de s’appuyer sur desrelationsetdechercheràcréerdesdyna-miques. Dès 2016, les entreprisesgagnent à s’inspirer de ce nouveau para-digme managérial. Pour permettre àl’action commune pour le climat deréussir mais aussi, tout simplement,pourexercerleurmétier.Alors,ellesagi-ront de façon plus pertinente, avec plusde sens et avec plus de possibilité d’épa-nouissement pour chacun.

Philippe Lukacs enseignele management de l’innovationà l’Ecole centrale de Paris.

L’enjeu n’est plusde poursuivre desobjectifs chiffrés maisde créer une dynamique.

Une méthode dontdoivent désormaiss’inspirer les entreprises.

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12 // IDEES & DEBATS Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

stratégie

AUTOMOBILE // Le constructeur californien dévoile aujourd’hui sa nouvelle berline à 35.000dollars,la Model 3. Une nouvelle étape cruciale pour Elon Musk, l’homme qui veut réinventer la voiture.

Tesla, l’enfantterribledel’automobile

S i vous voulez énerver un fabricant devoitures, parlez-lui de Tesla. Depuisson irruption dans le secteur, il y a

treizeans,lecalifornienélectriselemondedel’auto.C’estunpeudesafaute,àvraidire,tantElonMusketlessiensjouentlesenfantsterri-bles toujours prêts à railler leurs aînés. Uneeffronterie, au hasard : « Si une entreprisedépenddesesbrevets,c’estqu’ellen’innovepas,ou pas assez rapidement », lance Elon Muskpourjustifier l’unedesesfolies–mettredansle domaine public une partie de ses innova-tions. Forcément, le malotru fait réagir,s’offrantàchaquefoisunepublicitédémesu-rée. « Je respecte Tesla, mais ce n’est pas ungrand concurrent par le volume », piquaitainsiDieterZetsche,lepatrondeDaimler,auSalon de Genève. Des étincelles, on vous dit.

Qu’on l’abhorre ou qu’on l’adore, ElonMusk va dévoiler ce jeudi 31 mars saModel 3, une berline à 35.000 dollars. Si lavoiture se vend comme prévu, Tesla quit-tera d’ici à trois ans ses oripeaux de start-uppour enfiler le costume de véritableconstructeur. L’homme croit en son étoile.Despetitsmiracles,« Elon »enadéjàréaliséplusieurs. Son premier tour fut de rendre àlavoitureson« mojo ».Avantlui, l’autoétaitvue avec dédain par la Silicon Valley. Lacitrouille est aujourd’hui convoitée par sesvedettes, d’Apple à Google en passant parUber. L’air de rien, Tesla pourrait bien deve-nir le premier constructeur occidental àémerger depuis des lustres (aux Etats-Unis,le dernier s’appelait Chrysler, en 1925).Mieux, la marque a prouvé que le véhiculeélectrique pouvait attirer, rouler hors desvilles, devenir la voiture principale d’unfoyer. Chez Renault, où la petite ZOE prendsonenvol,onl’enremercie.Laplanèteaussi.

Voiture numérique et ludiquePour saisir la mécanique Tesla, il convient àce stade de faire le tour du Model S, lagrande berline de la firme de Palo Alto,capable de rouler à l’aise plus de 250 kilo-mètres sur autoroute – une performance.La silhouette est classique, rien d’étonnant,si ce n’est le signal lumineux à côté de laprisederecharge,oulespoignéesqui jaillis-sent de la portière dès qu’une main s’appro-che. L’intérieur est aussi sobre, loin desstandards de cette gamme (la voiture coûteentre 72.000 et 150.000 euros). L’œil estattiré par l’écran tactile géant – de la tailled’un PC portable – qui offre GPS, musique, et le moyen de régler les paramètres de lavoiture.Ilyaaussileplaisirélectrique(éner-gie quasi gratuite, zéro bruit, une accéléra-tionquivouscolleausiège,descoffresavantet arrière) ou le système de pilotage auto-nome,quivousfaitconduiresanslesmains,ou presque. « Last but not least », la voiturese met à jour comme un smartphone – plusbesoin de racheter un modèle neuf pourbénéficier des dernières nouveautés.

En somme, l’engin numérique, sexy etludique, fait rêver les nouvelles générationsaisées. « Ils ont redéfini les contours duconstructeur moderne. Ils n’ont pas detabou », constate Patrick Pélata, l’anciennuméro deux de Renault, devenu consul-tant. « Tesla met des coups de pied à toutel’industrie, pointe Carlos Da Silva, analystechez IHS. Ils vont à contre-courant, ont unevision claire de leur clientèle, la générationiPhone ». Xavier Niel ou Dany Boon ont suc-combé. Et quand les patrons français visi-tent la Valley, l’usine Tesla est un must.«C’est mieux que Disney», assure StéphaneDistinguin, l’ancien président du Conseilnational du numérique.

Tant de louanges ne veut pas dire que leparcours du perturbateur se fait sanscourts-circuits. Il y a trois ans encore, Tesla,en prise à des soucis d’approvisionnement

etdequalité,étaitauborddelafaillite,surlepointd’êtreavaléparGoogle.Avecunevalo-risation proche des 31 milliards de dollars,Tesla et ses 5 milliards de chiffre d’affairespèsent désormais à peine moitié moins queDaimler.ElonMuskapucontinuersaroute.Mais si la courbe des ventes progresse, ellesrestent limitées – environ 50.000 unités l’andernier. Et puis Tesla n’a jamais vraimentgagné d’argent, nonobstant une margebrute de 20 %.

En clair, l’heure de vérité approche. Lecalifornien doit surmonter plusieurs défishaute tension. Le premier ? Adapter sonmodèleàdesvéhiculesabordables.Conver-tir les masses à la voiture propre, c’est lemantradeTesla.Encemoment, leModelX,unSUVaveclesportesquis’ouvrentvertica-lement, arrive chez les premiers clients. Enréalité, c’est le Model 3, attendu pour 2018,qui doit décupler les volumes. Tesla vise ledemi-million d’unités écoulées en 2020.Pourront-ils continuer à fournir de l’électri-cité gratuite via leurs propres bornes derecharge rapide (les superchargeurs), avecdes voitures à 35.000 dollars ? « Jusque-là,ils n’étaient pas dans le même monde », souf-fle-t-on chez Renault.

Les ingénieurs de Tesla devront doncrésoudre une nouvelle équation. « Il a fallutout repenser pour la Model 3 : le moteur, laplate-forme… », avouait en novembreJB Straubel, l’un des cofondateurs de Tesla.« Ils risquent d’avoir du mal sur les basiques.Le grand volume, c’est du détail et beaucoupde savoir-faire », juge un cadre de PSA. « Desretards, des défauts. Avec eux, on a eu par lepassé des choses qu’on ne peut pas voirailleurs », tance un observateur. Tesla, qui afait le choix d’une intégration plus pousséeque la moyenne des constructeurs, se per-met ainsi de restreindre au maximum lestests avant lancement, une hérésie dans lesecteur. Cela lui permet d’avoir un tempsd’avance… « Ils prennent beaucoup trop derisques », s’indigne un concurrent. Pourl’instant, les adeptes semblent se complairedans leur état de bêta-testeurs. Le grandpublic, lui, sera sans doute plus exigeant.

L’autre combat de Tesla, c’est l’arrivéed’une colossale concurrence. Audi, Merce-des et BMW, les poids lourds du premiumallemand,affûtentleurriposte.«Teslaestunehistoire technologique fascinante, admettaitThomas Weber, le patron R&D de Daimler.Mais ils vont devoir faire face à d’énormesdépenses», nous promettait-il à Genève.

Jusqu’ici, Tesla s’est débrouillé avec sespetitsmoyens,récupérantsonusinedeFre-mont pour une bouchée de pain auprès deToyota,oudesmachinesàlacasse–mercilacrise. En se concentrant sur l’électrique et lelogiciel,Teslaavaitaussieuleflaird’amenerles rois de l’auto sur son terrain, plutôt queles affronter sur la puissance des moteursthermiques ou la qualité des finitions.

Etre malin ne suffira bientôt plus. Heu-reusement pour lui, Tesla compte cepen-dant d’autres forces, analyse Patrick Pélata.« Ils sont bien plus agiles que leurs concur-rents, et disposent de compétences que lesautres n’ont pas », estime-t-il. La mise à jourà distance des véhicules, par exemple.« C’estunavantagecompétitifmajeur. »Leur

avance sur le logiciel leur permet aussid’être « bons » sur l’intelligence artificielle,de faire remonter les données provenantdes 107.000 Tesla en circulation pour amé-liorer leur épatant système de conduiteautonome – encore un avantage « lourd ».Dernier argument massif, l’absence deconcessionnaires, pourtant vu comme unfrein par les concurrents. « Sans réseau, onpeut gagner 7 ou 8 % sur le prix de vente, etnouer une relation directe avec les clients »,soutient Patrick Pélata

Pour saisir sa chance, Tesla devra aussifranchirundernierbarrage,lepluspérilleuxpeut-être: le caractère de son moteur ElonMusk. « Il fait trop de coups de poker etn’écoute pas assez son équipe », assène unbon observateur du groupe. Imaginez ledrame si les journalistes avaient réalisé quele premier prototype présenté du Model Sétait en fait une Mercedes maquillée dont lacarrosserie tenait avec des aimants… Lemulti-entrepreneur (SpaceX, HyperLoop,SolarCity…) n’hésite pas non plus à hous-piller ses partenaires, grands industriels ounon. « Sans les caprices d’enfant gâté d’ElonMusk, Tesla n’en serait pas là », tempère Car-los Da Silva. On avait eu des Renault, desFord.OnadésormaisunMusk.S’ilveutfairedisjoncter pour de bon les tenants de la voi-ture à pétrole (et envoyer Tesla sur Mars), illui faudra savoir trouver la prise de terre. n

Les chiffresclefs

Depuis sa naissance,Tesla a vendu107.000 véhiculesélectriques.

Avec ses5,3 milliards dedollars de chiffred’affaires, lecalifornien vautpresque 31 milliardsde dollars à WallStreet, à peinedeux fois moins queDaimler-Mercedes etses 9 milliards d’eurosde bénéfices.

Fin 2015,Tesla comptait13.000 salariés... soitdix fois moins que sonconcurrent allemand.

Les dates clefs

2003 : créationde Tesla.2008 : sortiedu Roadster.2010 : ouverturede l’usine de Fremont(Californie)et introductionen Bourse.2012 : sortiedu Model S.2013 : déploiementdes premierssuperchargeurs.Eté 2015 : livraisonsdu SUV Model X.Octobre 2015 :arrivée du pilotageautonome via unemise à jour du logicieldes anciens modèles.2016 : annoncede la Model 3.

QUATRE LEÇONSD’ANDY GROVEStar du management,Clayton Christensen rendhommage à l’ancienpatron d’Intel, disparula semaine dernière.bit.ly/1pKtJhm

SURLE WEB

L’heure de vérité approche.Le californien doitsurmonter plusieurs défishaute tension.

LEDÉCRYPTAGEde JulienDupont-Calbo

@jdupontcalbo

3,5milliardsde dollars

FOXCONN PAIE POURPOUVOIR CHANGERSi Foxconn est prêt àacheter Sharp, c’est parceque son modèle depremier sous-traitantd’Apple est sous pression.http://nyti.ms/25vRuuq

oL’ÉTUDE

LeconsommateurauXXIe siècle

D ans une économie largementmondialisée, quels sont lescomportements communs entre les

consommateurs américains, turcs, européens,brésiliens ou chinois ? Pour le savoir, le cabinetMcKinsey en a interrogé plus de 27.000, dans25 pays sur les cinq continents. La synthèsedes résultats, forcément un peu réductrice,fait cependant apparaître des similitudes surles choix de consommation. Le principalenseignement est que la crise reste très présentedans la majorité des esprits : plus du quart desrépondants estiment que les fins de mois sontde plus en plus difficiles. Plus de la moitié (53 %au niveau mondial) s’inquiètent d’une possibleperte d’emploi dans l’année qui vient,un pessimisme qui se retrouve partout, sauf enChine et en Amérique du Nord. Conséquence :les consommateurs affirment chercher avanttout à économiser, et n’hésitent pas à révisercertaines dépenses à la baisse – souventen cherchant les prix les plus bas, mais sansforcément abandonner leurs marques fétiches.Mais, dans le cas où ils changent pour unproduit ou une marque moins chers, il devienttrès difficile de les reconquérir. Dans certainscas, ils sont pourtant prêts à dépenser plus pourmonter en gamme – en particulier dans le vin etles cosmétiques. Les auteurs de l’étude en tirentla leçon suivante pour les entreprises : baissezvos prix ou augmentez-les selon le secteur, maisdans tous les cas, évitez de rester « coincés dansle milieu de gamme ».— Benoît Georges

« Saving, scrimping, and... splurging ? New insightsinto consumer behavior », www.mckinsey.com

C onversation avec un jeune chauffeurUber le jour de la manifestation desétudiants contre la loi El Khomri. Je lui

demande comment il réagit à cette grève. Il merépond de façon gaullienne : « Moi, j’ai leur âge,je n’ai pas eu la chance de faire des étudessupérieures, mais je sais ce qu’est une entreprise ;j’ai démarré avec des petits jobs de nettoyage.Je me suis rendu compte que, sans formation,je n’irais pas bien loin. Alors j’ai décidé de devenirchauffagiste.» Je cite, il continue. « Les étudiantsne comprennent pas que si on empêche un patronde licencier quand l’activité chute, c’est comme sion me demandait de conduire ce taxi sans avoir ledroit de freiner ! » Il continue : « Dans tout cela ily a de la peur et surtout de la méconnaissance del’entreprise ; je ne sais pas ce que les professeursracontent aux étudiants. Le vrai problème, c’estqu’on considère en France que, a priori, c’estle patron qui est coupable. C’est le contraireen Allemagne, c’est peut-être pour cela que çamarche mieux là-bas ! » Je lui demande alorsoù il est né et comment il est arrivé chez Uber.Il est d’origine camerounaise. Pour financersa formation de chauffagiste, il travaille avecune voiture qui appartient à un de ses oncles.Si l’on prend du recul, Uber est, après tout,un excellent professeur d’économie pratique.En plus, en intégrant dans le marché des jeunesissus de l’immigration, Uber fait une œuvreinfiniment utile au pays. Il faut absolumenttrouver un moyen pour que la législation sur lestaxis les laisse opérer. Si chaque étudiant en âgede conduire travaillait à temps partiel commechauffeur chez Uber, il comprendrait mieuxce qu’est l’entreprise. Sur ces entrefaites, j’arriveà bon port, le jeune me sourit, je lui demandeson e-mail et l’envoie à un bon ami qui… dirigeune jolie société de chauffage.

Xavier Fontanet est professeurde stratégie à HEC.

LACHRONIQUEde Xavier Fontanet

Uber,profd’économie

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OlivierBrandicourtoulesvertusdelamédecinedouce

Valérie de Senneville@VdeSenneville

O ui,habilehomme,trouve-moiunfai-seur de fagots, qui sache, commemoi, raisonner des choses, qui ait

servisixans,unfameuxmédecin,etquiaitsudans son jeune âge son rudiment par cœur »,fait dire Molière à son Sganarelle dans « LeMédecin malgré lui ». Habile, OlivierBrandicourt l’est sûrement. Médecin, cebiologiste de formation l’est aussi. Mais,patron de Sanofi, ce fut pour beaucoup unesurprise.

Il semble pourtant que rien ne soit laisséau hasard chez cet homme à l’apparenceaussi lisse qu’un cachet de Doliprane. Un anaprès sa nomination à la tête du géant de lapharmacie, c’est tout à la fois un change-ment de méthode et de style qu’a imposé lenouveau directeur général. Olivier Brandi-court a dû faire oublier son prédécesseur,brutalement évincé par le conseil d’admi-nistration, tout en rassurant les investis-seurs et en naviguant entre les susceptibili-tés et la culture sociale françaises. Unchallenge,carprendrelescommandesd’undes leaders de l’industrie pharmaceutique,affichant pour 2015 un chiffre d’affaires de37milliardsd’euros,nevapasdesoi.OlivierBrandicourt dit, lui, ne pas avoir hésité :« C’était une belle et grande maison qui s’étaitconstruite par achats successifs, mais sanscasser certaines cloisons et les décisionsétaient difficiles à prendre. Après avoiracceptél’offredeSanofi,j’aiprisunmoispourconsulter tout ce qui pouvait exister. » Voilàcomment, au détour d’une phrase, le doc-teurBrandicourtdélivresonordonnance :àl’exubérance et aux éclats d’un ChrisViehbacher, le nouveau patron de Sanofi aopposé le calme plat du bon élève. Avec uneposologie bien à lui : plutôt qu’une thérapiedechoc,ilpréfèrelamoléculedouceembar-quée dans le ventre du patient. « J’ai déve-loppédesrelationsdeconfianceavecleconseilet on a pu aller très vite », confirme-t-ilquand on le rencontre. En un an, la« méthode Brandicourt » a agi : nouvelleorganisation, échange d’activités en coursentre santé animale et médication grandpublic, lancement de nouveaux produits…

« Quandilyaunproblèmeentrele“board”et un CEO, c’est toujours le “board” qui gagne.C’estundesboulotsduCEOd’avoirunconseilqui le soutienne », philosophe Patrick Kron,ex-PDG d’Alstom et membre du conseild’administration de Sanofi, qui évoque une« relationdeconfiance »avecOlivierBrandi-court : « C’est un médecin et pour ce poste,quand on met plusieurs milliards sur unemolécule,ilfautcomprendreleschoixtechno-logiques que l’on fait ; son parcours interna-tional lui permet de comprendre les enjeuxd’une multinationale pharmaceutique. »

Defait, ledéveloppementd’unemoléculecoûte au minimum 2 milliards de dollars.Mieux vaut ne pas faire d’erreur. Mêmeconstat louangeur pour Serge Weinberg, leprésident de Sanofi. Quand on lui demandesi Olivier Brandicourt correspond au por-trait-robot du futur directeur général qu’ilavait établi, la réponse fuse : « Oui. OlivierBrandicourt a une forte expérience du mar-ché américain. Il est patient et il a une vraiecapacité de dialogue avec les équipes. Maisce qui est essentiel c’est la qualité de transpa-rence, entendue comme une capacité de par-ler de tous les sujets avec le “board”, d’entrete-nir une relation de confiance. »

Confiance encore. On le comprend, lestyle du nouveau directeur général a ras-suré leconseild’administrationetilnesem-ble pas surjoué.

« Une mécanique bien rodée »« C’est un super gars ! » s’enthousiasme Fré-déric Chesnais, patron d’Atari, un de sesamisproches.« Quandonestexpatrié, onnepeut pas se cacher, et Olivier est quelqu’un defidèle, franc et constant dans ses positions »,raconte-t-il.OlivierBrandicourt,quiacons-truit sa carrière outre-Atlantique, sait où ilvaettaillesaroutedansladiscrétion :« Nonpas discret, prudent ! » tient à préciser Fré-déric Chesnais. La prudence ne l’empêchepas de grimper vite : de Parke-Davis, quisera racheté en 2000 par Pfizer et où il gra-viratousleséchelons, jusqu’àdirigerladivi-sion médecine générale, à Bayer où il res-tera… dix-sept mois, avant de rejoindreSanofi. « Quand il a reçu l’offre pour rejoin-dre Sanofi, il était évident pour moi qu’il nepouvait pas refuser. J’ai été heureux qu’ilpuisse faire ainsi grandir sa brillante carrièregrâceàcepostededirectiongénéraledansuneaussi prestigieuse société pharmaceutique »,

(vaccins), Merial (santé animale). Un méde-cin est pour la première fois aux comman-des de Sanofi, mais un médecin qui parleaussibusiness,innovation,retoursurinves-tissement et productivité.

« Booster la recherche en France »C’est toute la difficulté : faire adhérer les110.000 employés du géant pharmaceuti-q u e à l a n o u ve l l e s t r a t é g i e . M e r -credi 23 mars, il était face aux chercheursde Sanofi. C’est la première fois qu’ils sontréunis en France : « Après une premièremanifestation réussie à Boston, j’ai demandéàcequ’onorganiselemêmetyped’événementen France, car il fallait redonner un coup debooster à notre recherche basée dans l’Hexa-gone, et en même temps clarifier la feuille deroute pour l’ensemble de notre organisationglobalederechercheetdéveloppement. Ilétaitaussi important de dire à nos chercheursfrançais : ce qui m’intéresse, c’est ce que vousallez faire dans l’avenir », explique OlivierBrandicourt. Costume sombre, lunettesbleues, sourire aux lèvres, visiblement àl’aise le patron-médecin va, pendant trenteminutes, en anglais, sans note, motiver les800 chercheurs réunis dans la salle et danstoute la France par visio-conférence. « Jecomprends bien leur langage. Je suis entrédans l’industrie pharmaceutique en tant quemédecin développeur et responsable desaffaires médicales », se souvient OlivierBrandicourt, qui précise ne jamais avoirregretté son choix de carrière.

Alors on parle avec lui éthique et prix dumédicament. Ce mercredi 23 mars, juste-ment, François Hollande, à l’issue d’uneconférence mondiale sur la sécurité sani-taire,vientd’annoncersavolonté« d’agirauplan international » en faveur de la régula-tion du prix des médicaments, précisantqu’il défendrait cette cause au G7 en juin auJapon, puis au G20 en septembre en Chine.« Il y a un énorme débat aux Etats-Unis, con-firme Olivier Brandicourt, mais il n’y a pasvraiment de problème en France où les prix

sont réglementés. Seule l’industrie est capa-ble de traduire une découverte scientifiquefondamentale en traitement pour lespatients. On prend de gros risques. Il fautavoir un juste retour tout en justifiant le prixdu médicament par la valeur qu’il apporte »,précise-t-il.

La recherche et développement repré-sente 14 % du chiffre d’affaires de Sanofi.Certes, l’entreprise a passé le cap de lafameuse« falaisedesbrevets » lafindeviedeces blockbusters qui ont rapporté tantd’argent pendant des années à la société etqui sont désormais concurrencés par leursgénériques. Il faut trouver d’autres idées,d’autres vecteurs de développement,d’autres blockbusters… En novembre, Oli-vier Brandicourt a surpris les marchés enannonçant l’absence de croissance deSanofi pendant deux ans, lors d’une grandeconférence : « Compte tenu de la pressionsur le diabète, il était important que je donnede nouvelles bases », explique le directeurgénéral, qui assume son plan stratégique.

En décembre, il a annoncé la cession deMérial pour 11,4 milliards d’euros à l’alle-mand Boehringer Ingelheim. En échange,Sanofi a acheté son activité produits grandpublic (hors Chine) pour 6,7 milliardsd’euros auxquels s’ajoutera une soulte de4,7 milliards. Une opération, qui permet àSanofidesehisseraupremierrangmondialde l’automédication devant Bayer. L’opéra-tion devrait aboutir au quatrième trimestre2016. Et après ?

Olivier Brandicourt croit fermement auvaccin contre la dengue, il compte aussi surle Praluent (hypercholestérolémie), qui aatteint 9 millions d’euros de ventes en 2015,sur le nouvel antidiabétique Toujeo lancéauxEtats-Unisà lafindumoisdemars2015.Et plus généralement sur la poursuite del’engagement dans la lutte contre le diabèteaveclesaccordsconclusavecladivisionLifeSciencesdeGoogleouplusclassiqueaveclesud-coréen Hanmi ou l’américain Lexicon.Le regard d’Olivier Brandicourt s’animequand il parle de sa volonté de renforcerSanofienoncologie.Lemédecinparle,volu-bile, de cet accord à 2,1 milliards de dollarsavec Regeneron et des méthodes révolu-tionnaires étudiées aujourd’hui dans lalutte contre le cancer… Olivier Brandicourt,patron presque malgré lui. n

DLes points à retenir

•En un an, le nouveau DG deSanofi, Olivier Brandicourt,a réussi à faire oublier soncharismatique prédécesseur,Chris Viehbacher.•Aux traitements de choc,ce patron-médécin, qui aconstruit sa carrière outre-Atlantique, préfère la patienceet le dialogue.•Jugé par certains un peu trop« lisse », son profil rassurele conseil d’administrationet les investisseurs.•Et sa méthode agit : remise àplat de l’organisation, échanged’activités entre santé animaleet médication grand public,lancement de nouveauxproduits…•Reste à faire adhérerles 110.000 employés dugroupe à sa nouvelle stratégie.

commente aujourd’hui Marijn Dekkers, legrand patron de Bayer.

Difficile dans ce monde pourtant haute-ment concurrentiel de lui trouver des enne-mis. « C’est une mécanique bien rodée, qui aun côté humain », confirme François Pelen,qui a croisé sa route dans les années 2000,lorsqu’il était vice-président de PfizerFrance.Voilàpourlescompliments,maislagreffe est-elle efficace au sein de Sanofi ?« C’est un homme de compromis, il saitarrondir les angles », constate un analystequi le connaît bien. Mais s’il appréciel’homme, ce fin connaisseur des rouages del’industrie pharmaceutique ne mâche passes mots sur la stratégie : « Le départ deChris Viehbacher était inévitable mais mau-vaispourSanofi,quiafinalementchoisiquel-qu’un qui pouvait s’entendre avec SergeWeinberg. C’est lui qui dirige Sanofi. » Uneanalysequetempèreunautreexpertdusec-teur : « Olivier Brandicourt a une vraie capa-cité d’écoute, mais peut-être un manqued’incarnation pour l’instant. Cependant,Sanofi est dans une phase de transition, c’estune année d’attente et d’observation et il esttrop tôt pour savoir. C’est en 2017 qu’il faudrajuger de ses moyens et ambitions. »

« Il ne faut pas confondre le souci de préci-sion, la volonté d’éviter les débats de frontiè-res avec un côté lisse. Olivier a beaucoup dedétermination, il a été leader sur le change-ment d’organisation en “business units” »,insiste Serge Weinberg. De fait, trois mois àpeine après son entréeenfonction, le 2avril2015, Olivier Brandicourt annonce uneremise à plat de l’organisation de Sanofi.Depuis janvier 2016 donc, le laboratoire estorganisé autour de cinq entités mondiales(« globalbusinessunits »), làoùauparavantil était organisé en zones géographiques :médecine générale et marchés émergents(incluant la santé grand public), médecinede spécialités (Sanofi Genzyme, quiregroupe les maladies rares, la sclérose enplaques, l’oncologie et l’immunologie), dia-bète et cardio-vasculaire, Sanofi Pasteur

Avec Olivier Brandicourt, un médecin est pour la première fois aux commandes de Sanofi. Mais un médecin qui parle aussi business, innovation et productivité.

INSTANTANÉ // Un an après son entrée en fonction, le nouveau directeurgénéral de Sanofi a imposé son style discret. Les uns louent son managementen douceur. Les autres regrettent un manque d’incarnation.

« C’est un médecinet, quand on met

plusieurs milliardssur une molécule,

il faut comprendreles choix technologiques

que l’on fait. »PATRICK KRON

Membre du conseil d’administrationde Sanofi

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 // 13

enquête

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14 // Jeudi 31 mars 2016Les Echos

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Aung San Suu Kyi s’octroie un ministère clef au sein du gouvernement birman

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ON EN PARLE À ROME

La droite cherche un héritier à Silvio Berlusconi

Olivier Tosseri— Correspondant à Rome

A près moi le déluge » Sil-vio Berlusconi, monar-que absolu de la droite

italienne depuis vingt ans, pour-rait faire sienne cette expressionpour parler de sa famille politi-que.Elleprenddéjàl’eaudetoutepart alors que sa fin de règne seprolonge. En trois ans, sonancien dauphin AngelinoAlfano est devenu le ministre del’Intérieur de Matteo Renzi, sonancienne éminence grise DenisVerdiniafondéunnouveaupartipour soutenir l’actuelle majoritéet la Ligue du Nord, forte de ses15 % dans les sondages, ne sesatisfaitplusdesonstatutdevas-sal.Lesélectionsmunicipalesen

juin prochain s’annoncent donccommedésastreusespourForzaItalia, le parti du « Cavaliere »,qui plafonne à 10 %.

Romeestàcetitresymptoma-tique de la décomposition de ladroite et de la perte d’influencede Silvio Berlusconi, lui qui jus-qu’iciétait leprincipal facteurdesa cohésion. S’il n’est plus indis-pensable, il est toujours incon-tournable et empêche l’émer-gence d’un héritier. Après dedifficilesetlonguesnégociationsilavaitréussiàobtenirenfévrierun fragile consensus avec Mat-teo Salvini, le leader de Ligue duNord, et Giorgia Meloni, prési-dente de Fratelli d’Italia, parti dedroiteextrême.GuidoBertolaso,sonanciendirecteurdudéparte-ment de la Protection civile et

ancien secrétaire d’Etat, devaitêtre le candidat unique de ladroite. Outre l’amitié, il partageavec l’ancien président duConseil quelques ennuis judi-ciaires concernant notammentla gestion de grands événe-ments. L’accord était tellementfragile qu’un mois après, il volaiten éclats. Le premier tour desélections municipales à Romefera donc figure de primairespour la droite. Giorgia Meloni seprésentera contre celui qu’elleestimait être le meilleur il y aencorequelquessemaines.AlfioMarchini, héritier d’une puis-sante famille de constructeursromains et un temps courtisépar le « Cavaliere », offrira levisage souriant du centriste issudu monde de l’entreprise. Le

candidat Francesco Storacehausseraenfinletonaunomdesfascistes.

Une véritable cacophoniedans laquelle Silvio Berlusconin’est plus capable de faireentendre sa voix pour imposerle silence. Dans ce contexte, lecouperet des sondages tombe.La candidate du Mouvementcinq étoiles caracole en têteavec 28 % des intentions de votedevant le favori de Renzi à 26 %,loindevantlechampiondeBer-lusconi, qui n’en est pas vrai-ment un, à 7 %. Une défaite duvieuxroideladroitesignifieraitune victoire pour les différentsprétendants au trône déjà surlesrangspourpréparer lasuite.Sachantqu’aucunreversélecto-ral ne le poussera à abdiquer. n

En dépit de la perspective de perdre les élections, « Il Cavaliere » ne veut rien lâcher.

Lauréate du prix Nobel de la paix en 1991, Aung San Suu Kyi a couronné ce mercredi le rêve de toute une vie de combats.Certes, elle n’a pas pu se hisser à la plus haute charge de l’Etat, la présidence, échouée à son fidèle collaborateur Htin Kyaw.Mais elle s’est attribué un superministère qui comprend le portefeuille des Affaires étrangères mais aussi le ministère duBureau présidentiel, de l’Education, de l’Electricité et de l’Energie. Ici, elle plaisante avec des généraux de la junte militairequi l’ont tant persécutée, au moment de la cérémonie d’investiture à la présidence de son complice de toujours, Htin Kyaw.

Photo : Ye Aung Thu/AFP

TERRORISME UN ATTENTATIMMINENT ÉVITÉ GRÂCEÀ UNE ARRESTATIONLe jihadiste Reda Kriket arrêté lasemaine dernière à Boulogne et soncomplice arrêté aux Pays-Bas proje-taient une action terroriste « immi-nente », selon le procureur de la Répu-blique, François Molins. Il a été mis enexamen à Paris et placé en détentionprovisoire. Des explosifs, cinq kalach-nikovs, un pistolet-mitrailleur et desdétonateurs ont été trouvés dans unappartement à Argenteuil. Aucunecible précise n’a encore été identifiée.

EN FRANCE

SYRIE 200 MILLIARDS DEDOLLARS DE DESTRUCTIONSSELON ASSADLesdommagescausésparlaguerreenSyrie depuis son déclenchement en2011 « ont dépassé les 200 milliards dedollars », a déclaré le président syrienBachar Al Assad dans une interview àl’agence de presse russe Ria Novostidiffusée mercredi. La réparation desinfrastructures « prendra beaucoup detemps », a-t-il ajouté. Assad souhaiteque l’effort de reconstruction reposeen priorité sur les trois pays qui le sou-tiennent : la Chine, l’Iran et la Russie.

À L’ÉTRANGER

CINÉMA MATHIEU AMALRICVA TOURNER UN FILM SURLA CHANTEUSE BARBARA

Le réalisateur Mathieu Amalric seprépare à tourner un film inspiré parla chanteuse Barbara, avec la comé-dienne Jeanne Balibar. Il y camperaun metteur en scène qui veut faire unfilm sur la «Dame en noir» dontl’année 2017 marquera les 20 ans desa disparition. Patrick Bruel lui rendactuellement hommage en repre-nant ses chansons sur scène.

EURO 2016 PARIS AURA SA « FAN-ZONE » SUR LE CHAMP-DE-MARSParis aura bien sa « fan-zone » sur leChamp-de-Mars à l’occasion de l’Euro2016 de football. Le Conseil de Paris avoté mercredi les modalités d’occupa-tion et de gestion du site. Le groupe LesRépublicains, qui a voté contre, s’estnotamment interrogé, au nom de lasécurité, sur le bien-fondé de cette ani-mationoùserassemblent lesamateursde football derrière des écrans géants.

TERRORISME POURPARLERSDE PAIX EN COLOMBIEBogota et les rebelles de l’Arméenationale de l ib érat ion (ELN) ,deuxième groupe armé de Colombieaprès les Farc et fort de 3.000 hom-mes, vont entamer des négociationsen Equateur, ont confirmé les deuxparties dans un communiqué com-mun. L’objectif est d’avancer rapide-ment « vers la réconciliation natio-nale » et la fin de la guérilla, ontsouligné les chefs des deux déléga-tions. Cette décision fait suite à lalibération par l’ELN de deux otages.

DÉBARQUEMENT DÉCÈSD’UN DES DERNIERS ANCIENSDU COMMANDO KIEFFERLouis Bégot, quatre-vingt-quatorzeans, l’un des derniers survivants ducommando Kieffer qui débarqua enNormandie en juin 1944, est décédémardi à Lorient. Né le 7 mai 1921 àVannes, quartier-maître de 1re classe,il faisait partie des 177 Français libresqui débarquèrent le 6 juin 1944 sousles ordres du commandant PhilippeKieffer. Avec sa mort, ils ne sontaujourd’hui plus que 7 commandostoujours vivants.

LIBYE LE CHEFDU GOUVERNEMENTSE REND À TRIPOLI

Le chef du gouvernement d’unionnationale parrainé par l’ONU, FayezAl Sarraj, est arrivé mercredi à Tri-poli, accompagné de plusieurs mem-bres de son cabinet. Fayez Al Sarrajest arrivé à la base navale de la capi-tale, où il a tenu une réunion avec lesofficiers présents. C’est « une étapeimportante dans law transition démo-cratique », a écrit sur Twitter l’envoyéde l’ONU pour la Libye Martin Kobler.

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/AFP

CENTRAFRIQUE LE NOUVEAUPRÉSIDENT TOUADÉRAS’ENGAGE POUR « LA PAIX »Le nouveau président centrafricainFaustin-Archange Touadéra, élu le14 février, a prêté serment mercredi àBangui en promettant « de préserver lapaix » dans son pays qui peine à sortirde trois années de graves violencesintercommunautaires. Il s’est aussiengagé à présider « sans aucune consi-dération ethnique » et sans agir « à desfins personnelles ».

ESPAGNE PODEMOSET SOCIALISTES DISCUTENTPOUR FORMER L’EXÉCUTIFLes dirigeants du Parti socialiste espa-gnol et de Podemos (gauche radicale),Pedro Sanchez et Pablo Iglesias, ontannoncé mercredi à Madrid la reprisede négociations pour parvenir à la for-mation d’un gouvernement afin dechasser la droite du pouvoir. « Il y avolonté d’accord et volonté de dialogue.[...] Nous sommes aujourd’hui plus pro-ches d’un gouvernement de change-ment »,adéclaréPedroSanchezausor-tir d’un entretien avec Pablo Iglesias.

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AFP

PARIS NOUVELLE ÉVACUATIOND’UN CAMPEMENT DE MIGRANTSUn nouveau campement de centai-nes de migrants, essentiellementsoudanais, érythréens et afghans,installé dans le nord de Paris, a étéévacué mercredi matin, 18e opérationde ce type organisée dans la capitaledepuis juin dernier. Lancée vers6 h 20 par les services de l’Etat, laVille de Paris et la préfecture depolice, cette opération s’est achevéeenviron deux heures plus tard, dansle calme, sous la surveillance d’unimportant dispositif policier.

Budget de l’Etat 2015 : 372,6 milliards d’euros // PIB 2014 : 2.132,4 milliards d’euros (à prix courants)// Plafond Sécurité sociale : 3.218 euros/mois à partir du 01-01-2016 // SMIC horaire : 9,67 euros àpartir du 01-01-2016 // Capitalisation boursière de Paris : 1.196,9 milliards d’euros (au 06-01-2016)// Indice des prix (base 100 en 1998) : 127,95 en décembre 2015 // Taux de base bancaire : 6,60 %à partir du 15-10-2001 // Taux de chômage (BIT) : 10,2 % au 3e trimestre 2015 // Dette publique :2.103,2 milliards d’euros (fin du 3e trimestre 2015)

,Les chiffresde l’économie

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Jeudi 31 mars 2016www.lesechos.fr

DOMINIQUE SEUXDANS « L’ÉDITO ÉCO »À 7H48DU LUNDI AU JEUDI

SUR

DEVISES EUR/GBP 0,7873 EUR/JPY 1,2737 EUR/CHF 1,0917 GBP/USD 1,4381 USD/JPY 1,1256 USD/CHF 0,9643 TAUX EONIA -0,349 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,242 OAT 10 ANS 0,4357 T-BONDS 10 ANS 1,8749

INDUSTRIE & SERVICESTATALe sidérurgiste indien tire un traitsur ses activités au Royaume-Uni.// P. 16

BOEING

Confronté à une baisse des livrai-sons, l’avionneur américain tailledans ses effectifs. // P. 17

METROLe distributeur allemand se coupeen deux. // P. 18

IMMOBILIERLa construction de logementsreprend, mais pas la rénovation.// P. 19

BOLLORÉLe groupe réorganise le cœurde ses activités pour accélérersa croissance. // P. 20

MARCHÉ DE L’ARTArt Paris Art Fair désormaisdécomplexée face à la FIAC. // P. 21

HIGH-TECH & MÉDIASTÉLÉVISIONNuméro 23 continuera, un reverspour le CSA. // P. 22

FOXCONN

Dans les écrans, le géant taïwanaisde la sous-traitance reprend Sharp.// P. 23

START-UPINTERVIEWGianni Pulli, directeur GoogleFrance en charge de Scale Up :« Un trésor d’informations pourles futures licornes françaises ».// P. 24

PME & RÉGIONSDISTRIBUTIONMontpellier rénove son Polygonepour booster ses commercesde centre-ville. // P. 25

FINANCE & MARCHÉSFINANCEDivisée, la City de Londresrechigne à prendre parti dansle débat sur le Brexit.// P. 27

BANQUELes banquiers millionnairessont toujours plus nombreux.// P. 29

LES ÉCHOS BUSINESSCARNET // P. 33

DERNIÈRE HEURE

EPRanglais :EDFtentedemettrefinà lapolémiqueVéronique Le Billon

@VLeBillon

Le conseil d’administration d’EDF s’estoffert un bol d’air mercredi, avec uneréunion délocalisée sur le plateau deSaclay, où le groupe vient d’installerdansdes locaux flambantneuf unepar-tie de sa R&D. Déjeuner, visite du site,aller-retour en car : les administrateursont eu l’occasion de « faire de l’infor-mel », à défaut de prendre une décisionfinale d’investissement sur le projetcontroversé de construction de deuxEPR en Grande-Bretagne, comme EDFl’espérait il y a un mois avant la démis-sion du directeur financier ThomasPiquemal, et qui est désormais repous-sée à début mai.

Mais si le projet Hinkley Point n’étaitpasàl’ordredujour,ilaétéévoquédèslematinparsonPDG,Jean-BernardLévy,à la suite de l’évocation, par le « Finan-cial Times », d’une « note blanche »émanant, selon le quotidien britanni-que, d’ingénieurs d’EDF pointant à leurtour les risques du projet et appelant àson report. Dans une note, EDF adénoncé « une campagne de presse ano-nyme [...] nuisant gravement à ses inté-rêts et à ceux des filières industrielles ».Rappelant que « la date de mise en ser-vice du premier réacteur est fixée à fin2025 » et qu’« aucun report n’est envi-

sagé », EDF assure que « le conseil dispo-sera de l’ensemble des informationsnécessaires à la prise de décision ». Selonplusieurs sources, les administrateursont eu accès à une synthèse de la revuedesrisquesréaliséeparYannickd’Esca-tha (« Les Echos » du 9 mars), tandisque les membres du comité d’audit onteu connaissance d’une synthèse des« relations contractuelles et du partena-riat stratégique » avec le partenaire chi-nois CGN, pour préciser les conditionsaccordéesàcedernier(« LesEchos »du14 mars).

Mais tandis que certains, au sein del’état-major d’EDF, pointent unealliance objective « de carpes et delapins » pour alimenter la contestation,c’est l’administrateur salarié parrainépar la CFE-CGC qui a mis les pieds dansle plat mercredi. Dans une lettre à sesadhérents publiée la veille, ChristianTaxilaofficialisésonoppositionaupro-jet britannique. Les cinq autres admi-nistrateurs salariés d’EDF (3 parrainéspar la CGT, 1 par FO, 1 par la CFDT) sonteux aussi, à ce stade, favorables aminimaàunreport.Tout ledébatestdesavoir s’ils seront rejoints, lors du voteen conseil, par d’autres administra-teurs, indépendants ou proposés parl’Etat – et par combien d’entre eux.

Unenouvelle administratrice devraitpar ailleurs faire son entrée au sein duconseil d’EDF. Selon nos informations,la candidature de Claire Pedini, DRH deSaint-Gobain, a été présentée. Le prési-dent d’Areva, Philippe Varin, ne siègeplus au conseil depuis juin en raison duprojet de rachat d’Areva NP par EDF. n

SNCFRéseauvadevoirattendrepourconnaîtresonnouveaupatron

Lionel Steinmann@lionelSteinmann

Une candidature au poste de numéro deuxdugrouperetoquéeparl’Autoritéderégula-tion du secteur, un départ, et une nomina-tion :l’organigrammedelaSNCFaconnucemercredi plusieurs changements, mais paslà où on les attendait.

La principale surprise vient du vetoopposéparl’Arafer, legendarmedurail,à lacandidature de Jean-Pierre Farandou pourla présidence de SNCF Réseau, l’établisse-ment public chargé des infrastructures. Leposte est à pourvoir depuis que JacquesRapoport a annoncé sa démission mi-fé-vrier. Mais compte tenu de l’ampleur desdéfis à relever chez SNCF Réseau (dette deplus de 40 milliards d’euros, réseau fragi-lisé, tensions sur les effectifs...), les postu-lants n’étaient pas légion.

Le conseil de surveillance du groupe a

finalement proposé le nom de Jean-PierreFarandou. Une candidature de qualité :l’actuel président de Keolis, groupe detransport de proximité contrôlé à 70 % parla SNCF, connaît parfaitement l’entreprisepublique(ilyestentréen1981),et jouitd’uneexcellente réputation. Au point que la plu-part des observateurs ont jugé, un peu vite,que cette nomination était acquise.

Droit de vetoC’était oublier que l’Arafer avait son mot àdire. Depuis la réforme ferroviaire, le gen-darme du rail est chargé de veiller à l’indé-pendance de SNCF Réseau, afin de garantirque les concurrents privés sont traités équi-tablement. L’Arafer dispose pour cela d’undroitdevetosurlanominationdesonprési-dent.Uneprérogativequ’elleaexercéespec-taculairement mercredi, en repoussant lacandidature de Jean-Pierre Farandou. Sonprofil, a expliqué l’institution dans un com-muniqué, « met en évidence des liens d’inté-rêts objectifs résultant de son parcours pro-fessionnel intégralement réalisé au sein dugroupe SNCF ». Ces « liens professionnelsétroits [...] sont de nature à susciter vis-à-visdestiersundoutelégitime »sursonindépen-dance, estime l’Arafer. La quête d’un patron

pour SNCF Réseau est donc à nouveauouverte, à moins que le conseil de sur-veillance de la SNCF ou l’Etat ne décide decontester la décision de l’Arafer devant leConseil d’Etat. Dans les deux cas, son nou-veau dirigeant ne sera pas aux manettesavant plusieurs semaines.

Coïncidence, la SNCF a annoncé lemême jour un autre départ. Barbara Dali-bard, cinquante-sept ans, venue d’Orangeen 2010 pour diriger l’activité TGV, va quit-ter le groupe pour prendre à partir du1er juillet la direction de Sita, une sociétéspécialisée dans les services informatiquespour l’industrie aérienne. En 2014, elleoccupait suite à la réorganisation dugroupe la responsabilité transversale del’ensemble des activités voyageurs. Maiscette fonction, nouvellement créée, était,selon la rumeur interne, assez inconforta-ble, faute d’avoir une prise directe sur lesactivités concernées.

C’est Florence Parly, cinquante-trois ans,qui laremplacera.Entréedanslegroupeilya dix-huit mois comme directrice déléguéechargée de la stratégie, après huit ans chezAir France, l’ancienne secrétaire d’Etat auBudget de Lionel Jospin se trouve désor-mais à un poste plus près du terrain. n

Face à l’ampleur des défis à relever chez SNCF Réseau, les postulants au poste de numéro deux du groupe n’étaient paslégion, et la candidature de Jean-Pierre Farandou a été refusée par le gendarme du secteur. Photo Sipa

L’autorité de régulationdu secteur a retoquéla candidaturede Jean-Pierre Farandou.

Guillaume Benoit@gb_eco

C’est une belle revanche que vient de pren-drel’Irlande.Apeineplusdedeuxansaprèsêtre sorti du programme d’aide européen etavoireffectuésonretoursurlemarchédeladette souveraine, le pays vient de rejoindreun club très fermé. Celui des émetteursd’obligations à 100 ans. L’agence irlandaisede gestion de la dette a placé des titres sécu-laires pour 100 millions d’euros auprèsd’investisseurs, avec l’appui de GoldmanSachs et de Nomura. L’Irlande devient ainsilepremierEtateuropéenàémettresurcettedurée dans la monnaie unique. Au niveaumondial, seul le Mexique a sollicité les

investisseurs en euros sur cette maturité,en septembre dernier. Parmi les entrepri-ses, le cercle est également assez restreintet réser vé à quelques grands nomscomme EDF, Engie (ex-GDF Suez) ouencore Rabobank.

Une opération réussieAutre motif de satisfaction pour le pays, lecoûtdecetempruntestspécialementfaible.Profitant d’une baisse des taux souverainsentretenue par la Banque centrale euro-péenne (BCE), l’Irlande a emprunté à2,35 %. A titre de comparaison, les Etats-Unispaient2,66 %surleurdetteà30ans.Enjanvier 2014, Dublin avait offert 3,54 % auxinvestisseurs pour émettre à 10 ans, tandis

qu’en 2011, au plus fort de la crise, son tauxà 10 ans avait atteint un pic à 14,2 % !

Cette opération réussie vient confirmerla confiance des investisseurs dans la stabi-lité économique du pays à moyen et longterme. Après avoir enregistré une crois-sance de 7,8 % en 2015, l’Irlande table suruneprogressiondesonPIBde4,7 %en2016.« Cettematuritéultralongueestunepremièresignificative pour le pays et représente ungrandvotedeconfiancepourl’Irlandeentantqu’émetteur souverain », s’est ainsi félicitéFrank O’Connor, le directeur de l’agenceirlandaise de gestion de la dette. Une ten-dance de bon augure pour Dublin, quicompte lever entre 6 et 10 milliards d’eurosde dette cette année. n

L’Irlandeconfirmesonretourengrâcesurlesmarchésenempruntantà100ans

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AFP

Dans une note,EDF a dénoncé« une campagne depresse anonyme [...]nuisant gravementà ses intérêtset à ceux des filièresindustrielles ».

Trading en ligne : les autoritésveulent frapper fort contreles arnaquesLa loi Sapin IIs’attaqueaux arnaquessur le marchédes dévises.// P. 28 «

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DOW JONES (*)17.716,66 points

+ 0,47 %

(*) A la clôture

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SIDÉRURGIE

Vincent Collen@VincentCollen

—Correspondant à Londres

Les 15.000 salariés britanniques deTata Steel sont sous le choc et crai-gnent le pire pour leur emploi. Faceà la chute des cours de l’acier, legroupesidérurgiqueindienadécidéde se retirer du Royaume-Uni, où setrouvesaplusimportanteimplanta-tion européenne. A l’issue d’un con-seil d’administration à Bombay, ledeuxième producteur européen,derrière ArcelorMittal, a déclaré« explorer toutes les options en vued’une restructuration, y compris celled’unecessiondetoutoupartiedeTataSteel UK ».

La firme indienne a acquis en2007 Corus, issu de la fusion de Bri-tish Steel et du néerlandais Hoogo-vens. Neuf ans plus tard, elle jettel’éponge, après avoir investi 3 mil-liards de livres dans ses activitéseuropéennes et enregistré 2 mil-liards de livres de dépréciationd’actifs ces cinq dernières années.Tata a déjà annoncé près d’un mil-lier de suppressions de postes enjanvier à Port Talbot au Pays de Gal-les, la plus grosse aciérie du Royau-me-Uni. Le groupe indien est aussien train de se séparer de deux sitesen Ecosse, et de céder ses acierslongs européens, qui comprennentle site français d’Hayange, au fondsd’investissement Greybull.

Cela n’a pas suffi. Pénalisé par lasurproduction mondiale et la con-currence de l’acier chinois, le site de

Cameron a convoqué une réunionministérielle ce jeudi. Le gouverne-ment a fait savoir qu’il pourraitinterveniraumoinsprovisoirementpour éviter une fermeture de PortTalbot, qui entraînerait la suppres-sion de 4.000 emplois et seraitdésastreuse pour le pays de Galles.Cela permettrait d’attendre qu’unacheteur prenne le relais, carTata a indiqué qu’il voulait agir« rapidement ».

« Toutes les options »sont ouvertesDe là à parler d’une nationalisation,il y a un pas que le gouvernementconservateurrefusedefranchir.« Jene pense pas qu’une nationalisationsoit la solution », a déclaré SajidJavid. « Toutes les options » sontouvertes, y compris celle d’unerepriseparlessalariéset lemanage-ment. Le syndicat Unite demande,lui, une « renationalisation immé-diate » et reproche au gouverne-ment de ne pas avoir agi plus tôtpour aider la sidérurgie britanni-que. Jeremy Corbyn, le leader del’opposition travailliste, réclame luiaussi une intervention de l’Etat, « sinécessaire en prenant une participa-tion publique dans le secteur ».

Pour les analystes de Berenberg,le retrait de Tata du Royaume-Unipourraitêtrelesignald’unenouvellephase de consolidation du secteurdel’aciersurleVieuxContinent.Unefoislesaciériesbritanniquescédées,une fusion des activités européen-nes du groupe indien avec celles del’allemand ThyssenKrupp permet-traitdemieuxrésisterà labaissedescours, estiment-ils. n

l Le sidérurgiste indien veut céder ses aciéries britanniques acquises en 2007.l Les 15.000 salariés sont inquiets. Le gouvernement envisage d’intervenir.

Acier :TatatireuntraitsursesactivitésauRoyaume-Uni

à suivre

Sandro et Maje sur le point de passersous pavillon chinoisHABILLEMENT — Le groupe français SMCP (Sandro et Maje) amis de côté son projet d’introduction en Bourse, lancé il y a troissemaines,pourfinalisersesdiscussionsaveclechinoisShandongRuyi (« Les Echos » du 9 mars). Ce dernier valoriserait SMCP, enforte croissance, autour de 1,3 milliard d’euros. La transactionbuterait encore, selon « Le Monde », sur le niveau de participa-tion des deux fondatrices, Evelyne Chétrite et Judith Milgrom,propriétaires à hauteur de 21 % aux côtés de l’américain KKR.

Uramin : le mari d’Anne Lauvergeonmis en examen pour délit d’initiéJUSTICE — Olivier Fric, l’époux de l’ancienne présidente dudirectoire d’Areva, Anne Lauvergeon, a été mis en examen pourdélit d’initié et blanchiment dans un volet de l’enquête sur lerachat de la société Uramin par le groupe en 2007, a indiqué unesource judiciaire à l’AFP, confirmant une information du « Pari-sien ». La cellule de renseignements de Bercy, Tracfin, estimequ’il a pu tirer profit d’« une information, dont n’ont pas bénéficiéles autres acteurs du marché boursier ».Plus d’information sur le Web sur lesechos.fr

MBDA remporteun contratde 640 millionsau Qatar

ARMEMENT — Le fabricantde missiles MBDA a signé unprotocole d’accord pour lalivraison d’un système de mis-siles côtiers (missiles Exocetet Marte) à la marine duQatar. Le contrat porte sur640 millions d’euros de maté-riel et n’est que la « premièreétape » pour ce nouveau sys-tème de missiles côt iers,selon le patron de MBDA,Antoine Bouvier. Le Qatara v a i t d é j à c o m m a n d é àFrance 24 Rafale l’an dernier. M

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La FNAC cède deux centres d’appelà la société spécialisée B2SDISTRIBUTION — La Fnac a confirmé la cession de ses centresd’appel FNAC Direct et FNAC Attitude, qui emploient près de150 salariés à Gagny (Seine-Saint-Denis),à la société spécialiséeB2S, et souligné qu’il s’agissait d’une « reprise de l’activité et del’ensemble » des salariés, qui seront « repris aux mêmes condi-tions » de salaire et d’ancienneté. L’intersyndicale CFTC, FO,Seci-Unsa et SUD a néanmoins dénoncé dans un communiqué« 150 suppressions de postes en 2016 à la FNAC ».

Les aciéries Akersen liquidationjudiciaire

SIDÉRURGIE — Les aciériesAkers France, qui emploient250 personnes dans le Nord etl’Est de la France, vont êtreliquidées, a décidé mercredila chambre commerciale dutribunal de Thionville. Pla-cées en redressement judi-ciaire depuis novembre, lesusines de Thionville (Moselle)et Berlaimont (Nord) étaienten quête d’un repreneur.Trois candidats avaient étéretenus, sans toutefois parve-nir à convaincre les juges. Je

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Abilio Dinizmonte à 8 %au capitalde Carrefour

DISTRIBUTION — Península,la société d’investissementdu milliardaire brésilien Abi-lio Diniz, ancien associé deCasino au Brésil, a porté à8,05 % sa participation dansle capital de Carrefour, quel-q u e s s e m a i n e s a p r è sl’annonce de son entrée pro-chaine au conseil d’adminis-tration du distributeur fran-çais. Rappelons que Penín-sula détient déjà environ 12 %de Carrefour Brésil. A

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La fermeture du site de Port Talbot, qui entraînerait la suppression de 4.000 emplois, serait désastreuse pour le pays de Galles.

UnenouvellealertepourlasidérurgieeuropéenneANALYSEMaxime AmiotE n annonçant la cession pro-

gramméedesesactivitésbri-tanniques, Tata Steel cristal-

lise un peu plus la crise de lasidérurgie européenne. Déroute dela filière britannique, recapitalisa-tion d’ArcelorMittal à hauteur de3 milliards de dollars, baisse desprofits chez Voestalpine, perte chezle finlandais Outokumpu… Lesindicateurs virent au rouge, malgréun contexte économique qui auraitpu être favorable, entre reprise dumarché de l’automobile et coût del’énergie en baisse.

Si les explications sont en partiespécif iques à chaque acteur– vigueur de la livre sterling et coûtde l’énergie pour Tata, difficultésdans l’activité mines pour Arcelor-Mittal… –, l’ensemble des indus-

triels doit faire face à un mal com-mun : la déferlante d’acier chinois àbas coûts. En 2015, leurs exporta-tions à destination de l’Europe ontdoublé,à7millionsdetonnes,selonl’association professionnelle Euro-fer. Plutôt que de restructurer leursactivités impactées par le ralentis-sement chinois, les mastodontes del’empire du Milieu continuent dedéverser leur production à l’inter-national, dont une bonne partie enEurope. Et, grâce au soutien desautorités – celles-ci préfèrent ali-gner les subventions plutôt que dese risquer à gérer des restructura-

tions sociales –, ces aciers arriventsur le Vieux Continent à prix cassé,forçant les concurrents à s’aligner.Ce n’est pas un hasard si , enmoyenne, les prix de l’acier ontplongé de 40 % au second semestre2015, selon Eurofer.

Taxes antidumpingLaréponseeuropéennecommencecertes à se dessiner. Depuis le débutd’année, la Commission euro-péenne a accéléré les procédures.Ainsi, parmi tous les aciers impor-tés, 37 taxes contre le dumping oules subventions sont actuellementen place aux frontières de l’Europe,dont 16 concernent des produits enprovenance de Chine. Et d’autresenquêtes devraient bientôt suivre.En Chine aussi, certains signaux

positifs commencent à se faire jour.Le gouvernement a promis d’abais-ser les capacités et l’on parle de lafermeture de 100 à 150 millions detonnes de capacités d’ici à cinq ans.En décembre dernier, une aciérieprivée, à Qian’an a même fermé dujour au lendemain.

Mais il resteducheminàparcou-rir avant que ces annonces n’aientunimpacttangiblesurlesmarchés.Surtout à l’heure où la Chine négo-cie avec l’Union européenne sonstatutd’économiedemarché,cequiaurait pour effet d’annihiler les bar-rières douanières mises en placepar la Commission. En attendant,d’autres secousses pourraientencore venir fragiliser une filièrequi emploie encore 320.000 sala-riés en Europe… n

« Il est vital que Tatase comporte

en vendeurresponsable

et laisse assez detemps pour trouver

un nouveaupropriétaire. »

ROY RICKHUSSSecrétaire général du syndicat

Community

Port Talbot perd à lui seul 300 mil-lions de livres par an. La vigueur delalivresterlingn’afaitqu’aggraverlasituation. Le conseil d’administra-tion a décidé d’arrêter les frais enmettant en vente tous les sites bri-tanniques. Tata concentrera désor-mais sa production européenne sursonsitenéerlandaisd’IJmuiden,quiest plus rentable.

Au Royaume-Uni, l’annonce deTata a déclenché un débat surune éventuelle intervention del’Etat, car il est peu probable qu’unrepreneur accepte de racheterl’ensemble des sites. Le ministre del’Economie,SajidJavid,aécourtéundéplacement en Australie pour ren-trergérerlacriseàLondres,etDavid

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16 // Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

INDUSTRIE&SERVICES

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 17

Confrontéàunebaissedeslivraisons,Boeingtailledansseseffectifs

Bruno Tré[email protected]

Quand la production baisse,les effectifs diminuent égalementchez Boeing. Deux mois aprèsavoir annoncé une réduction deseslivraisonsd’avionscivilsen2016,l’avionneur américain a confirmé,mercredi , la suppression de4.000emploisdanssabrancheavia-tion commerciale, avant la fin del’année,etde550autrespostesdanssadivisiond’essaisetdetests.Soitautotal de 4.550 postes, sur un total de161.400 sur l’ensemble du groupe.Cette réduction d’effectifs, relative-mentcoutumièredansunpaysoùlaflexibilité est la règle, se fera via unplan de départs volontaires pour1.600 postes et le non-remplace-ment des départs naturels pour lesolde. Le précédent plan chezBoeing Commercial Airplanesremonte à 2013, quand l’avionneuravait annoncé de 2.000 à 2.300 sup-pressions de poste.

Fin janvier, lors de la publicationdes résultats annuels, Boeing avaitjeté un froid en annonçant des pré-

visions décevantes pour 2016, avecune baisse des livraisons évaluéesentre740et745contre762en2015…L’avionneur avait notamment indi-qué qu’il réduirait la production des747-8, ramenée à un tous les deuxmois, mais aussi du 777, afin d’assu-rerunetransitionendouceurversle777X. Ce qui laissait déjà augurerune coupe dans les effectifs.

Hausse du dollarLe mois suivant, Ray Conner, lepatron de Boeing Commercial Air-planes,avaitenfoncéleclouenjusti-fiantparavancecessuppressionsdepostes par la nécessité d’améliorerla compétitivité. « Pour gagner despartsdemarché, financernotrecrois-sance et opérer une activité saine,nous prenons des mesures aviséespour réduire les coûts de conceptionet de fabrication de nos avions, ce quiimplique d’évaluer les niveaux deseffectifs sur l’ensemble de la divisionaviation civile », avait-il déclaré.

Une façon de répondre auxinquiétudes suscitées, à Chicago,par la hausse du dollar, qui a contri-bué à renchérir les avions améri-cains et a agrandi l’écart entre lesprises de commande d’Airbus et deBoeing. Si l’avionneur américain

reste en tête en nombre de livrai-sons, Airbus a engrangé nettementplus de commandes en 2015,notamment sur le segment desmonocouloirs.

Selon toute probabilité, cetteréduction des effectifs de BoeingCommercial Airplanes ne sera quemomentanée. Après une année2016 de transition, les cadences deproduction devraient repartir à lahausse dès 2017. En revanche,l’effort de réduction des coûts deproduction et d’amélioration de lacompétitivité s’inscrit dans unedémarche de moyen-long terme,tant chez Boeing que chez Airbus.

Depuis un an, les deux avion-neurs se sont en effet engagés dans

des renégociations des contrats defournisseurs, avec l’objectif affichéde réduire les prix d’achat de 10 % à20 %. Les deux avionneurs considè-rentquelahaussedescadencesdoitpermettre à leurs fournisseurs debaisserleurscoûtsdeproduction,etdonc de leur consentir des baissesde prix. Cet objectif d’améliorationde la marge est facilité par la baissedu dollar chez Airbus, ainsi quepar l’augmentation des cadences deproduction de l’A320, qui doiventpasser progressivement de 42 à60 appareils par mois d’ici à 2019,et par l’arrivée de l’A320 neo etde l’A330 neo, qui sont autantd’occasions de remettre les contratsen jeu. n

l L’avionneur américain va supprimer 4.550 postes dans le monde en 2016.l Boeing et Airbus vont également renégocier les contratsde leurs fournisseurs afin de réduire les coûts de production.

Dans la longue histoire de Daher,2016 restera une année charnière.Pour la première fois, le groupefamilial, vieux de cent cinquanteans,neseraplusdirigéparunmem-bre de la famille du fondateur PaulDaher. Après vingt-cinq ans auxcommandes, Patrick Daher, soixan-te-cinq ans, vient de céder la con-duite du groupe à son directeurgénéral, Didier Kayat. L’arrière-pe-tit-fils de Paul Daher restera prési-dentduconseildesurveillancemaisnedirigeraplusl’entreprise,dontilasu faire, en moins de vingt ans, l’undes principaux équipementiersaéronautiques français.

Pour la première fois cette année,Daher a annoncé ce mercredi unchiffred’affairesdeplusde1 milliardd’euros (1,04 milliard), en hausse de7 % en 2015. Et ce malgré le recul de4 % des activités dans le secteur del’énergie. Un cap symbolique, quivient couronner cinq ans de crois-sance continue dans l’aéronautique,où les ventes ont encore progresséde 9 % l’an dernier.

Plus d’automatisation« Notre carnet de commandes a pro-gressé de 11 % et représente désormaisplus de 3,5 ans d’activité », souligneDidier Kayat, qui s’attend néan-moins à un tassement de la crois-sance en 2016, sous la pression con-juguée des baisses de prix imposéspar Airbus et les autres grands don-neurs d’ordre. « En l’absence de nou-veaux programmes, la compétitionau cours des prochaines années va sefaire sur les prix et donc sur les gainsde compétitivité, explique-t-il. Airbuset Boeing ont déjà fait savoir qu’ilsattendaient de leurs fournisseurs, desbaisses de prix de l’ordre de 10 % à20 % à un horizon de trois à cinq ans.Heureusement, nous avons pris unecertaine avance dans ce domaine, en

lançant il y a trois ans un plan d’amé-lioration de notre performance ».Pour Daher, l’effort de compétitivitépasse principalement par toujoursplus d’automatisation. « L’automati-sation permet non seulement deréduirelescoûts,maisaussiderenfor-cer la réplicabilité, explique DidierKayat. Avec les hausses de cadence,Airbus exige un taux de livraison àl’heure de 100 %. Le zéro défaut enproduction est donc fondamental ».

Cependant, l’événement le plusdéterminant pour Daher dans lesprochains mois serait la signatured’unpremiercontratavecBoeing.Legroupe reste en effet très dépendantd’Airbus,quigénèreplusdelamoitiéde son chiffre d’affaires. Après desannées d’approches, Didier Kayat abonespoird’yparvenirdanslespro-chainsmois.«Ilyadesappelsd’offresen cours, indique-t-il. Et notre savoir-faire dans le domaine du thermoplas-tique intéresse Boeing. » En cas desuccès, lepatrondeDaherseditprêtàconstruireunepremièreusineauxEtats-Unis. — B. T.

aL’intégralité de l’article surlesechos.fr

Daher: lafamillepasselescommandesaprèscentcinquanteansPour la première fois,le groupe d’aéronautiqueet de logistique n’est plusdirigé par un membrede la famille Daher.

AÉRONAUTIQUE

Usine d’assemblage du Boeing 787. Photo Bob Ferguson

Le nouveau patron de Daher,Didier Kayat.

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18 // INDUSTRIE & SERVICES Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

Cederniers’appelantdésormaisMondelez en dehors des Etats-Unis après sa scission. Ce seraitaussi le sort de Poulain, portésurlesfontsbaptismauxen1848par le confiseur du même nom.

Un marché stableS’il est sorti du secteur agro-alimentaire (hormis via l’ensei-gne de brasseries Léon deBruxelles), Eurazeo est resté vingt-cinq ans au capital du groupeDanone,pouraccompa-gner son recentrage sur l’eau, les produits laitiers et la nutri-tion de santé jusqu’en 2013. Dans ce dossier complexe, qui concerne 5 usines, la société d’investissement a choisi d’être épaulée, selon ces mêmes sources, par Pierre Le Tanneur,l’ancien patron du groupe Spot-less(EauEcarlate,Vigor,etc.).Cedernier a fait grossir le groupe deproduitsdesoinsparintégra-tions successives d’acquisitions avant qu’il ne soit revendu à l’allemand Henkel, en 2014.

Si l’opération se confirme,Eurazeo aura pour défi deréveiller ces marques tradition-nelles, dans un marché dominépar les confiseries acides, avec les Têtes Brûlées en haut du podium. Les places sont chères,car le secteur n’est pas en crois-sance. En France, le marché estresté stable avec 221.800 tonnesde confiserie écoulées en 2014, les Français en consommant environ 3,3 kg par an. n

Anne Drif@ANNDRIF

Carambar, Krema, La Pie qui Chante (Michoko, etc.)… Les « bonbons qui collent » de la multinationale américaineMondelez, ainsi que la marque de chocolat Poulain et lesrochers Suchard, s’apprêtent à changer de mains. Selon nos informations, Eurazeo finalise ses discussions pour reprendrel’ensemble de ces marques emblématiquesenFrance,valo-risées autour de 250 millions d’euros. De sources concor-dantes, la société d’investisse-ment cotée a en effet à ce stadedevancé le fonds PAI et l’indus-triel allemand Katjes, proprié-taire du français Lamy Lutti, également sur les rangs dans leprocessusdeventeorganiséparla banque Lazard. Aucune des parties prenantes n’a souhaité faire de commentaire.

Si l’opération se confirme, lemilliard de Carambar écouléschaque année en France rebat-traient pavillon français, aprèsavoir vécu dans le giron deDanone, de Cadbury et de Kraft.

ALIMENTATION

La société d’investis-sement finalise lareprise des marquesauprès de Mondelez.

EurazeoenpassedereprendreCarambaretPoulain

Si l’opération se confirme, le milliard de Carambar écouléschaque année en France rebattraient pavillon français.

Jean-Philippe Lacour@bankfurt

— Correspondant à Francfort

Lesconsommateurssontprévenus :unMetropeutencacherunautre.Legéant allemand de la distribution acréé mercredi la surprise en annon-çant vouloir se scinder en deux uni-tés indépendantes, l’une chapeau-tant les activités historiques decommerce de gros et de détail etl’autre, l’électronique grand public.Olaf Koch, président du directoiredu groupe, a plaidé pour cettedémarche stratégique qui doit don-ner plus d’agilité et de flexibilité audistributeur. Ses grands actionnai-res, dont le holding Haniel, approu-vent l’opération qui doit être désor-mais endossée par le directoire et leconseil de surveillance, avant d’êtremise en place d’ici à la mi-2017.

Concrètement, le groupe sou-haite placer en Bourse une entité comprenant ses enseignes de gros Metro Cash & Carry et ses super-marchés Real. L’entreprise actuelle ne conserverait dans son giron que

les chaînes d’électronique Media Markt et Saturn, et abandonnerait le nom Metro pour éviter toute confusion. A terme, « nos actionnai-res pourraient obtenir des actions dedeux leaders sur leur marché, qui pourront encore plus se concentrer sur leurs activités respectives et ainsigénérerplusdevaleurpourlesclients,salariés et partenaires », a déclaré mercredi Olaf Koch. Ces annonces ont généré de l’intérêt de la part desinvestisseurs, le titre Metro gagnantplus de 10 % en séance. Selon les analystes de Bernstein Research, la stratégie annoncée fait sens, car lesdeuxgrandesactivitésdugroupeont peu de choses en commun et dégagent de faibles synergies.

Une importante refonteLe groupe de Düsseldorf avait déjà opéré une importante refonte l’an passé en cédant sa chaîne de grandsmagasins Kaufhof au canadien Hudson’s Bay. Dans ce qu’il reste deMetro, les supermarchés de gros représentent une bonne moitié du chiffre d’affaires global de59,2 milliards d’euros réalisé pour l’exercice décalé 2014-2015. En prime,cetteactivitén’aurapeut-être

plus à pâtir à l’avenir de la bataillesansfinentreladirectiondugroupeet Erich Kellerhals, l’actionnaire minoritaire et fondateur de lachaîne Media-Saturn, qui s’oppose régulièrement,envain,auxorienta-

tions stratégiques de Metro. Côté gouvernance, peu de changements sont à attendre à ce stade. Olaf Kochdevrait diriger le futur ensemble regroupant le commerce alimen-taire et de gros, lequel inclura égale-mentl’activité immobilière.L’actuelpatron de l’entité Media-Saturn,Pieter Hass, dirigerait le groupe d’électronique grand public. Cha-que entreprise pourrait prétendre àune cotation sur le MDAX à Franc-fort.Davantagededétailssurl’avan-cement du projet de scission serontcommuniqués lors des résultats dudeuxième trimestre en mai. n

l Le distributeur va séparer ses com-merces alimentaire et électronique.l La Bourse a applaudi le projet.

DISTRIBUTION

LegéantallemandMetrosecoupeendeux

SystèmeUfaitunpasdeplusversAuchan

Philippe [email protected]

C’est une petite révolution qui pré-pare le terrain au rapprochementannoncé avec Auchan. Les associésde Système U, réunis mercredi enconventionnationaleàlaMutualité,àParis,ontadoptéàunelargemajo-rité la centralisation de leur orga-nisation logistique. Une nouvellesociété, U Log, va être créée, etreprendra l’activité et le personneldes entrepôts des quatre centralesrégionales de Système U, implan-tées à Carquefou, près de Nantes,pourl’Ouest (Carquefouabriteralesbureaux d’U Log), à Caen, pour leNord-Ouest, à Mulhouse pour l’Estet à Vendargues pour le Sud.

Le mouvement permettra deréduire les coûts. Une optimisationest en cours chez tous les distribu-teurs, les économies réalisées per-mettant de nourrir la guerre des

prix. Chez les U, il s’agit aussi dedécloisonner des régions très her-métiques.

Mais cette centralisation estaussi un pas de plus vers l’alliancede la coopérative avec Auchan encours d’examen par l’Autorité de laconcurrence. En effet, ce viragepourrait ne pas convenir à tous,dont la quarantaine de petitsHyper U, certains pouvant mêmepasserdansd’autresréseaux.Leris-que était réel de voir certaines cen-trales régionales financièrementfragilisées par un trop grand nom-bre de défections. Une structurelogistique nationale permettra demieux amortir d’éventuels départs.

Un nouveau schémade gouvernanceLors de la convention, un nouveauschéma de gouvernance a parailleurs été présenté. La coopéra-tive passerait du conseil d’adminis-tration à un conseil de surveillanceassorti d’un directoire. Si cetteréforme est adoptée, le PDG, SergePapin, pourrait devenir présidentdu conseil de surveillance et jouerun rôle moins opérationnel. Ce quifaciliterait aussi le rapprochementavec Auchan, tout en donnant dupouvoir aux jeunes adhérents U. n

DISTRIBUTION

La coopérativecentralise sa logistiqueet rend ses régionsmoins fragiles.

O laf Koch, le patron deMetro, a surpris tout lemonde en faisant sienne

une loi boursière bien connue, cellequi voudrait qu’un conglomératsoit moins bien valorisé que lasomme de ses parties prises sépa-rément. Appliquée au distributeurallemand, la recette signifie dedévelopper à l’avenir les produitsalimentaires et d’épicerie d’uncôté, les objets high-tech pour legrand public de l’autre. En clair, lestemps sont révolus où Metro pou-vait se présenter comme un groupe

vendant sous le même toit des sala-des et des écrans télé HD.

Le dirigeant quadragénaireentend poursuivre son œuvredémarrée depuis sa prise des com-mandes en 2012, afin que le groupede Düsseldorf, présent dans30 pays, garde sa place aux côtés degrandsnomsmondiauxdeladistri-bution, comme Walmart, Carre-four et Tesco.

Tandis que des magasins nonrentables ont été peu à peu cédés,comme les filiales d’Europe de l’Estd’hypermarchés Real (reprises

par le français Auchan), Metro apar ailleurs vendu une enseignehistorique en Allemagne, lesmagasins fourre-tout Kaufhof,pour 2,8 milliards d’euros. Le tout apermis d’accélérer le désendet-tement du groupe, afin de mieuxservir sa stratégie. Celle-ci reposetoujours plus, quel que soit ledomaine où le distributeur inter-vient, sur l’e-commerce.

Dans l’alimentaire, son ensei-gne de supermarchés de grosMetro Cash & Carry fait les yeuxdoux à des start-up innovantes qui

proposent des services dans l’hôtel-lerie et la gastronomie. Elle a aussisigné un partenariat avec le chinoisAlibaba. L’enseigne d’électroniqueMedia Saturn rattrape, quant à elle,un retard au démarrage dans lecommerce en ligne.

Pour Metro, la scission à venirdevrait aussi simplifier la viedes dirigeants de la branchealimentaire qui n’auront a prioriplus à batailler pour chaquedécision avec l’actionnaire minori-taire de Media Saturn.— J.-Ph. L.

DÉCRYPTAGE // La scission de Metro permet de mieux valoriser chacune de ses parties.

LaBoursen’aimepaslesconglomérats

Sécurité & Défense 2016« Continuité Sécurité & Défense :

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Si la réforme est adoptée,le PDG de Système U, SergePapin, pourrait devenir prési-dent du conseil de surveillance.

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Le groupe souhaiteplacer en Bourseune entité comprenantses enseignes de grosMetro Cash & Carry etses supermarchés Real.

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 19

Myriam [email protected]

Le dernier point d’activité de laFédération française du bâtiment(FFB) ne va pas faire plaisir auministère de l’Environnement. Lareprise de la construction est bienlà.Maiselleneconcernequeleneuf.Malgré toutes les aides mises enplace pour la rénovation énergé-tique, les travaux d’amélioration-entretien des logements « ne mon-trent aucun signe d’amélioration »,observe, pince-sans-rire, la FFB, enrappelant que les prêts travaux desbanquesauxménagesontd’ailleursreculé de 9 % l’an dernier. La baissedu coût de l’énergie n’incite pas auxéconomiesd’énergie.Problème :lestravaux dans l’immobilier ancienreprésentent la moitié de l’activitédu secteur du bâtiment. Ce dernier,pour mémoire, a perdu 3 % de sesemplois,soit36.100postes(ensoldenet des créations) en 2015.

Dans le neuf, en revanche, il y abien une reprise, même si la FFBpeine encore à en cerner l’ampleur.Les statistiques ministériellesmontrent une remontée des misesen chantier depuis février, maisseulement pour les logementscollectifs. Pourtant, les ventes desconstructeurs de maisons indivi-duelles ont grimpé de 11 % l’an der-nier, selon l’observatoire de la pro-fession, Markémétron. A la FFBcomme ailleurs, on commenceà s’interroger sur la fiabilité desdonnées ministérielles de misesen chantier. « Cette absence d’amé-lioration dans l’individuel étonned’autant plus, commente la FFB,que les données disponibles sur lesprêts à taux zéro accordés [l’aide àl’accession à la propriété, NDLR]confirment plutôt la tendance à lareprise » avec +41 % du nombrede prêts octroyés sur les neuf pre-miers mois de 2015…

Rebond des commandesde béton et de cimentLa FFB est perplexe mais « in fine, latendance réelle semble bien corres-pondre à une reprise soutenue sur lesegment du logement neuf, conclut-elle,toutenconvenantque labasededonnéespubliqueSit@del2décritune

évolution certes moins marquée. »L’Union nationale des industries decarrières et matériaux de construc-tion (Unicem), elle, note que lerebond des commandes de bétonet de ciment entamé au quatrièmetrimestre2015s’estaccéléré en 2016.

Des professionnels plus optimis-tes que le gouvernement, c’est unepremière. Comme si elle en étaitgênée, laFFBrelativise lareprisedubâtiment, semblant oublier que les

ventes des promoteurs, en explo-sion depuis mars 2015, poursuiventactuellement leur essor. « Rienn’assure que l’inflexion récente [desmises en chantier, NDLR] soitpérenne, estime la fédération. Lesperspectives d’activité déclaréespar les chefs d’entreprise pour le pre-mier trimestre s’inscrivent à nou-veau en net recul. » Vendre des loge-ments et ne pas les construire, làaussi ce serait une première. n

IMMOBILIER

Malgré toutes les aides,la rénovation énergéti-que ne décolle pas.

Laconstructiondelogementsreprendmaispaslarénovation

dernières années », a expliqué VincentBildstein.Leslaboratoi-res qui pensaient pouvoir com-penser leur manque d’innova-tion par une expansion sans finsur les marchés émergents ris-quent de déchanter.

En termes de classes thé-rapeutiques, les traitementscontre les maladies virales (VIH-sida, hépatites...) domine-ront avec 15 % du marché, sui-vis par les anticancéreux (11 %) et les antidiabétiques (10 %).

Sur le plan géographique, lesEtats-Unis resteront de loin le premier marché pharmaceuti-que en 2020 avec 41 % du total, devant les cinq premiers pays européens (13 %) et la Chine (11 %). Dans ce contexte, laFrance devrait rétrograder de la 5e place à la 8e, le Brésil, le Royaume-Uni et l’Italie la devançant désormais. IMSHealth n’anticipe pas de chan-gements structurels pour le marchéfrançais,avecunecrois-sance proche de zéro. En 2015, « la France a été le seul marché européen en baisse, a observé Stéphane Sclison, directeurde la stratégie d’IMS Health France. Et si on se projette à l’horizon 2020, on ne voit pas de facteur qui puisse inverser cette tendance. »

D ’a p r è s I M S H e a l t h , l emarché français a complète-ment changé de visage au coursdes dix dernières années avecdes effets volumes qui se sontamoindris, des effets prix deve-nusmassivementnégatifsetdeseffets « nouveaux produits » quisontfaiblementpositifs.Lapolé-mique actuelle sur le prix desanticancéreux est très large-ment décalée par rapport à laréalité d’un marché français quia,jusque-là,trèsbienabsorbélesinnovationscommelesproduitscontrel’hépatiteCendiminuantles prix des autres produits.

Reste à savoir si l’exercicen’atteint pas, malgré tout, seslimites. Les nouvelles écono-mies de 350 millions d’eurosenvisagées en 2016 grâce à unenouvellebaisseduprixdesgéné-riques, alors que leur pénétra-tion stagne, ont soulevé un tolléchezlesindustrielsconcernés. n

Catherine [email protected]

Le marché pharmaceutiquemondial a encore de beauxjours devant lui. Selon l’étudeannuelleducabinetIMSHealth,lesventesontprogresséde8,9 %au plan mondial, à 1.069 mil-liards de dollars, en 2015 et ellesdevraient continuer à augmen-ter d’ici à 2020 pour atteindreplus de 1.400 milliards de dol-lars.Cettefortecroissanceatten-due (le double de celle observéeentre 2010 et 2015) tient d’abordà lavaguedelancementsdepro-duits innovants dans les paysdéveloppés. Entre 2016 et 2020,ce sont 225 nouvelles moléculesqui sont attendues (contre 184entre 2011 et 2015). Leurs ventescompenseront – et au-delà – laperte de 190 milliards de chiffred’affaires due aux pertes de bre-vets d’ici à 2020.

En effet, à la différence de ladécennie passée, « l’essentielde la croissance du marché pro-viendra d’Amérique du Nord, d’Europe et du Japon, et seule-ment pour une faible part des pays émergents », a souligné le président d’IMS Health France, Vincent Bildstein. Non que ces marchés aient perdu de leur dynamisme, mais ce sera une croissance essentiellement en volume. « Même s’ils restent attractifs, les marchés émergentsne sont plus l’eldorado de ces

PHARMACIE

A la différencedu passé, les paysdéveloppés vonttirer les ventes.

Pharmacie :lacroissancevadoublerd’icià2020

BNP PARIBAS EASYSICAV de droit luxembourgeois – catégorie OPCVM

Siège social : 10, rue Edward Steichen, L-2540 Luxembourg

Registre de Commerce et des Sociétés du Luxembourg N° B 202012

(La Société)

AVIS DE CONVOCATION À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE STATUTAIRE

L’Assemblée Générale Statutaire des Actionnaires de la Société se tiendra le mardi 26 avril 2016 à 14h30, au siège

social de BNP Paribas Investment Partners Luxembourg, bâtiment H2O, bloc A, rez-de-chaussée,

33, rue de Gasperich, L-5826 Hesperange, Grand-Duché de Luxembourg, aux fins de statuer sur l’ordre du jour suivant :

1) Présentation et approbation des rapports du Conseil d’administration et du Réviseur d’entreprises ;

2) Approbation des comptes annuels pour la période close au 31 décembre 2015 et de l’affectation des résultats ;

3) Quitus aux administrateurs eu égard à l’exercice de leurs fonctions ;

4) Nominations obligatoires ;

5) Divers.

L’Assemblée pourra délibérer quel que soit le nombre d’actions présentes ou représentées et les résolutions

seront adoptées à la majorité simple des actions présentes ou représentées. Il ne sera pas tenu compte des

abstentions. Chaque action, quelle que soit sa valeur unitaire, donne droit à une voix. Les fractions d’action

ne conféreront aucun droit de vote.

Les actionnaires qui souhaitent assister ou se faire représenter à l’Assemblée seront admis sur présentation d’une

pièce d’identité et du certificat de blocage de leurs actions. Leur souhait de participer doit être communiqué

au moins cinq jours ouvrés avant l’Assemblée.

Les comptes annuels, ainsi que les rapports du Réviseur d’entreprises et de la direction, le prospectus actuel et les

statuts sont disponibles au siège social de la Société. Les actionnaires peuvent demander un exemplaire de ces

documents. Cette demande devra être envoyée par courrier à l’adresse suivante : BNP Paribas Investment Partners

Luxembourg, 33, rue de Gasperich, L-5826 Hesperange, ou par e-mail à [email protected].

Le Conseil d’administrationwww•ACTU

S•fr

SABETONLe Directoire de la société, réuni le 30 mars 2016, a : arrêté les comptes de l’exercice 2015 qui font ressortir :- au niveau social, un bénéfice de 7.251 K€, après enregistrement de produits departicipations de 11.093 K€, de produits financiers résultant du placement dela trésorerie à hauteur de 366 K€, d’une dépréciation de 3.399 K€ sur les titresdétenus dans la CIE AGRICOLE DE LACRAU, d’une dépréciation de 37 K€ surles titres détenusdansSAINTJEANBOUTIQUEet d’unproduit d’impôt de189K€,

- au niveau consolidé, un bénéfice part du groupe de 10.634 K€.SABETONutiliseralesdividendesissusdelaventedesactifs fonciersdelaCIEAGRICOLEDELACRAUpour le financement dudéveloppement de sa filialeSAINTJEAN. décidé de proposer à l’assemblée générale des actionnaires, convoquée le 21 juin2016 à 10 h 30 à Dardilly, le versement d’un dividende de 0,22 € par action au titrede l’exercice 2015.

Comptes consolidés audités (en milliers d’euros) 2015 IFRS 2014 IFRSChiffre d’affaires 58.712 57.448Résultat opérationnel 15.645 1.979Coût de l’endettement financier net 236 335Charge d’impôts (5.063) (577)Résultat net part du groupe 10.634 1.735Capitaux propres du groupe 62.719 52.751Trésorerie 33.763 17.741

Les comptes seront, au plus tard le 30 avril 2016, publiés en intégralité sur lesite internet de la société : www.sabeton.fr.Les documents préparatoires à l’assemblée seront disponibles à compter du31 mai 2016 sur simple demande par courrier au siège de la société ou parinternet à l’adresse : [email protected] : Marie-Christine FAURE - Tél : 04.72.52.22.00

Assemblée Générale Mixte 2016Actionnaires de la société Teleperformance, nous avons le plaisir de vous convierà l’Assemblée Générale Mixte qui se tiendra le :

L’ordre du jour, les projets de résolutions, les modalités de participation et devote sont détaillés dans l’avis préalable à l’Assemblée Générale publié au BALOdu 2 mars 2016 (bulletin n°27). Les documents et renseignements relatifs à cetteAssemblée seront tenus à la disposition des actionnaires dans les conditionslégales et règlementaires envigueuretconsultables sur le site InternetdeTeleper-formance. Les actionnaires ont la possibilité, en plus des modalités habituelles,de voter avant l’assemblée ou de donner procuration, via la plate-forme internet«Votaccess ».

Pourplus d’informations :www.teleperformance.com (Rubrique Relations Investisseurs / Assemblées générales)

Jeudi 28 avril 2016 à 15h21-25, rue Balzac - 75008 Paris

CODES ISIN : FR 0000051807 – REUTERS : ROCH.PA – BLOOMBERG : RCF [email protected] www.teleperformance.com

Prochain rendez-vous Chiffre d’affaires du 1er trimestre 2016le 26 avril 2016

AVIS FINANCIERS

Les statistiques ministérielles montrent une remontée des misesen chantier depuis février, seulement pour les logements collectifs.

LedéveloppementdesChèques-Vacancesnefaiblitpas,saufchezlesgrandscomptes

Christophe [email protected]

C’est une bonne nouvelle pour lesacteurs du tourisme social à l’heureoù ils célèbrent les quatre-vingtsans des congés payés : en dépitd’une conjoncture toujours émol-liente, l’Agence Nationale pour lesChèques-Vacances (ANCV) a denouveau battu des records d’acti-vité en 2015. L’établissement publicà caractère industriel et commer-cial fait état d’un volume d’émissionpour les Chèques-Vacances, dontelle a le monopole, de 1,54 milliardd’euros, soit une progression del’ordre de 2 %, le nombre de bénéfi-ciaires progressant légèrement à

4,15 millions (soit environ 10 mil-l i o n s d e p e r s o n n e s ave c l e sfamilles). En parallèle, le volumed’émission de son Coupon Sport,qui est destiné à favoriser la prati-que sportive, a crû de 17,3 %, à25,8 millions.

Une année contrastéeS’agissant des Chèques-Vacances, le cœur de l’activité de l’ANCV, 2015est toutefois une année contrastée quandonpasseenrevuelaclientèle.Le volume d’émission a ainsi fléchi de 3,4 % chez les grandes entrepri-ses, un phénomène que le directeurgénéral de l’agence, Philippe Laval, explique par l’« effet mécanique » dela diminution de l’emploi. A contra-rio, la progression des Chèques-Vacances dans les petites entrepri-ses, l’une des priorités de l’ANCV, seconfirme, avec un volume d’émis-sion en hausse de 9 %, tout enrestant modeste (60 millions). Simultanément, la demande a été soutenue de la part des sociétés de taille intermédiaire (+4,1 %).

Par ailleurs, l’ANCV a eu uneaction sociale particulièrementforte en engageant près de 29 mil-lions d’euros au total dans ses deuxchamps d’intervention : l’aide au départ en vacances et l’aide à la pierre – soit le financement d’opéra-tionsimmobilièresdansleparctou-ristique social. Concernant le pre-mier, 60.000 seniors et 5.600 jeunesde18à25ansont,entreautres,béné-ficiéd’uncoupdepoucel’andernier.

« Nousatteignonslepicdesengage-ments possibles », souligne toutefoisPhilippeLaval,etdepointerunfreinà l’intervention de l’agence : les bas taux d’intérêt. L’ANCV finance en effet ses actions sociales sur ses seu-les ressources et notamment ses produits financiers. Cela étant, son directeur général reste serein, car lacroissance du volume d’émission setraduit aussi par des chèques émis – donc payés – mais non utilisés, les« perdus-périmés ». Reste à savoir quel sera l’incidence de la dématé-rialisation des Chèques-Vacances, amorcée en septembre dernier. n

TOURISME SOCIAL

L’émission desChèques-Vacancesa atteint 1,54 milliardd’euros en 2015.

Les chiffres clefs

1.400MILLIARDSDE DOLLARSLe marchépharmaceutique mondialà l’horizon 2020.

8eRANG MONDIALLa France, qui occupe lacinquième place pour lesventes de médicaments,va rétrograder.

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Entre 2016 et 2020,225 nouvelles molé-cules sont atten-dues, contre 184entre 2011 et 2015.

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20 // INDUSTRIE & SERVICES Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

fois ouvert à d’autres acteurs pour« utiliser au maximum » les capaci-tés du groupe, donc de Sevelnord.« On est prêts », assure-t-on dans leHainaut. n

les par an. « Le volume d’assem-blage de Sevelnord dépend d’aborddu succès de ces modèles », expliqueYann Vincent, le directeur de laproduction de PSA, qui se dit toute-

avec des convoyeurs automatiques(« full-kiting »). De fait, aprèsl’annonce du départ de Fiat en2012, Toyota, réputé pour ses stan-dards de qualité, avait choisi en2013 de faire assembler des utilitai-res à Sevelnord. Le japonais amêmeparticipéaufinancementdela plate-forme EMP2, qui équipeson ProAce, mais aussi le Jumpy etl’Expert.

« Le site a vu sa compétitivitéaméliorée, se félicite Carlos Tava-res. Sevelnord a significativementbaissé son point mort avec uneréduction importante de ses coûts. »Pour le patron de PSA, toutes lesusines françaises ont désormaisun « avenir défini pour les prochai-nes années ». A Sevelnord, on sem-ble un peu rassuré sur la viabilitédu site, qui dispose d’une capacitéde production de 180.000 véhicu-

Yves Deschamps, le représentantCFTC sur place. En 2013, les sala-riés nordistes avaient accepté detravailler plus tard le soir pourcorriger les défauts de la journée,de perdre trois journées de RTT etde subir un gel des salaires pen-dant trois ans. Les effectifs ontaussi fondu, de 4.500 personnesen 2012 à 2.400 aujourd’hui. Enéchange, ils avaient obtenu de ladirection le maintien du site et leprojet « K0 », qui a généré lesvedettes du jour.

Cure de rajeunissementL’usine,pourtantlaplusrécenteduconstructeur en France (elle datede 1993), a subi une cure de rajeu-nissement. Elle a été compactéepour accueillir des fournisseursdans son enceinte (réservoir, fais-ceau, échappement). Modernisée

res, PSA veut pousser son avantageavec ces nouveaux modèles, quidoivent être vendus dans le mondeentier. Ces deux véhicules – trois encomptant la version assembléepour Toyota – doivent compenserl’arrêt de la production dans le Hai-naut des fourgons Fiat, annoncé en2013 et effectif en juin. Voire mieux,si possible. « Nous visons la produc-tion de 90.000 à 100.000 unités en2016,contreunpeumoinsde90.000l’an dernier », détaille Patrice LeGuyader, en charge notamment dusite de Sevelnord. Une troisièmeéquipe de plus de 500 personnesdoit venir renforcer la ligne à la ren-trée, ajoute-t-il. Des intérimaires,pour commencer.

« Ça fait plaisir, avec les sacrifi-ces que l’on a faits », souffle unsalarié du site. « C’est la concrétisa-tion de tous nos efforts », pointe

Julien Dupont-Calbo@jdupontcalbo

— à Hordain (Nord)

« Il en jette, non ? » Trois ans aprèsavoirvudeprèslafermeturedeleurusine valenciennoise, les salariésde Sevelnord savourent la sortiedes nouveaux Peugeot Expert etCitroën Jumpy, présentés mercredipar Carlos Tavares, le patron duconstructeur. Leader en Europeavec 19,5 % du marché des utilitai-

annonces judiciaires & légalesANNLEGALECH

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.Les départements habilités sont 75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

SOCIETE DE CAUTION MUTUELLE ARTISANALE RIVES DE PARISSociété coopérative de caution mutuelle à capital variable régie

par le titre 1er du livre V du Code monétaire et financier et l’ensembledes textes relatifs au cautionnement mutuel et aux établissements de crédit

413 305 681 RCS PARIS

Siège Social : 76-78, avenue de France 75013 PARIS cedex 13

AVIS DE CONVOCATIONAssemblée générale ordinaire du 13 avril 2016

L’assemblée générale ordinaire du29 mars 2016 n’ayant pas recueilli lequorum nécessaire, les sociétaires dela SOCAMA RIVES DE PARIS sontde nouveau convoqués en assembléegénérale ordinaire, le 13 avril 2016à 10 heures, dans les locaux de laBANQUE POPULAIRE RIVES DEPARIS, 76-78 avenue de France 75013PARIS, à l’effet de délibérer sur l’ordre dujour suivant (tout sociétaire a la facultéde se faire adresser une formule deprocuration sur simple demande écriteau siège social de la société):

Ordre du jour de l’assemblée généraleordinaire1. Rapport du conseil d’administration surles comptes arrêtés au 31 décembre2015,

2. Rapport du commissaire aux comptessur les comptes annuels,

3. Rapport spécial du commissaire auxcomptes sur les conventions visées àl’article L. 225-38 et suivants du Codede commerce,

4. Approbation des comptes et quitusau conseil d’administration pour sagestion jusqu’au 31 décembre 2015,

5. Affectation du résultat,6. Constatation de l’évolution du capitalsocial au cours de l’exercice écoulé,

7. Constatation de l’apurement desengagements échus, de l’existencede créances et engagements douteuxet litigieux, et de la constitution desprovisions correspondantes,

8. Autorisation pour le remboursementdes parts sociales et du fonds degarantie,

9. Détermination du montant maximumglobal des engagements autorisésjusqu’à la prochaine assembléegénérale ordinaire (article 44 desstatuts),

10. Maintien à 100 euros de l’allocationforfaitaire compensatrice du tempsconsacré à l’administration de lasociété,

11. Pouvoirs

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

HABITAT RIVES DE PARIS

Société coopérative de caution mutuelle à capital variablerégie par les articles L 515-4 et suivants du Code monétaire et financier

et l’ensemble des textes relatifs au Cautionnement mutuelet aux établissements de crédit

RCS PARIS 429 903 362

Siège Social : 76-78 avenue de France 75013 PARIS cedex 13

AVIS DE CONVOCATIONAssemblée générale ordinaire du 11 avril 2016

L’assemblée générale ordinaire du29 mars 2016 n’ayant pas recueilli lequorum nécessaire, les sociétaires de lasociété HABITAT RIVES DE PARIS sontde nouveau convoqués en assembléegénérale ordinaire, le 11 avril 2016à 17 heures, dans les locaux de laBANQUE POPULAIRE RIVES DEPARIS, 76-78 avenue de France 75013PARIS, à l’effet de délibérer sur l’ordre dujour suivant (tout sociétaire a la facultéde se faire adresser une formule deprocuration sur simple demande écriteau siège social de la société HABITATRIVES DE PARIS) :

Ordre du jour de l’Assemblée généraleordinaire- Rapport du conseil d’administration sur

les comptes arrêtés au 31 décembre2015,

- Rapport du commissaire aux comptessur les comptes annuels,

- Rapport spécial du commissaire auxcomptes sur les conventions visées àl’article L.225-38 et suivants du Codede commerce,

- Approbation des comptes et quitus auconseil d’administration pour sa gestionjusqu’au 31 décembre 2015,

- Affectation du résultat,- Constatation de l’évolution du capital

social au cours de l’exercice écoulé,- Constatation de l’apurement des

engagements échus, de l’existencede créances et engagements douteuxet litigieux, et de la constitution desprovisions correspondantes,

- Autorisation pour le remboursement desparts sociales et du fonds de garantie,

- Détermination du montant maximumglobal des engagements autorisésjusqu’à la prochaine assembléegénérale ordinaire (article 45 desstatuts),

- Quitus à deux administrateurs- Ratification de la cooptation de deux

administrateurs- Maintien à 100 euros de l’allocation

forfaitaire compensatrice du tempsconsacré à l’administration de laSociété,

- Pouvoirs.

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

David [email protected]

Cyrille Bolloré sort de l’ombre etcommence à marquer de sonempreinte un groupe familial fondéen 1822 par ses ancêtres et repris en1981 par son père. Mercredi, le troi-sième fils de Vincent Bolloré a ainsiprésenté la nouvelle organisationd’un groupe dont il dirige désormaisl’essentiel des opérations au quoti-dien.Ungroupeaussidiscretquelui,mais qui réalise tout de même unchiffre d’affaires de plus de 10 mil-liards d’euros en étant structuréautourdequatrepôles :lacommuni-cation (Havas, présidé par son frèreYannick), la mobilité électrique et lestockage d’énergie (Blue Solutions,

encore sous la responsabilité directedeVincent),desparticipationsfinan-cières et stratégiques (Vivendi,Mediobanca, Socfin) et les métiersdu transport et de la logistique.

RéorganisationC’est cette dernière branche, dirigéedirectement par Cyrille Bolloré etGilles Alix (directeur général dugroupe), qui sort aujourd’hui d’unepériode de transformation. Structu-rée autrefois comme une collectiond’entreprises indépendantes pré-sentes dans des métiers aussi diversque la logistique, la gestion de portsou de chemins de fer et la distribu-tion de produits pétroliers, cettebranche se réorganise sous la formed’une entreprise unique rebaptiséeBolloré Transport & Logisitics(8,3 milliards de chiffre d’affaires et600 millions de résultat opération-nel). Un groupe contrôlant du coupdirectement quatre branchesrenommées Ports, Logisitics,RailwaysetEnergy.Entaméen2014,ce processus de réorganisation estaujourd’huiachevéetlegroupeveutprofiter de ce nouveau départ pour

accélérer sa croissance. Cette struc-ture plus simple, permettra parexemple aux différentes entreprisesdeBolloréTransport&Logisticsquise faisaient parfois concurrence(entre les gestionnaires de ports etlesmétiersdelalogistiqueparexem-ple) de désormais collaborer. Lespatrons « pays » de ce groupe, trèsprésent en Afrique mais disposantau total d’implantations dans plus

de 100 pays, auront également pourmission de développer l’ensembledesactivitésdugroupeetplusseule-ment un métier en particulier.

Ambitieux pour chacun de sesmétiers, Cyrille Bolloré se fixe

aujourd’hui comme priorité defaire progresser son activité logisti-que.« Nousvoulonsêtredansletop5mondial d’ici à 2025 et, au-delà denotre croissance organique, nousétudierons pour cela des opérationsde croissance externe, en particuliersur le marché américain », expliquele président de Bolloré Transport &Logistics. Fidèle à sa stratégie, cegroupe, qui figure pour l’instantsimplement dans le top 10 mondialde la logistique, mise sur les servi-ces et sur un rôle d’intermédiaire etn’entend pas racheter des actifsc o m m e d e s b a t e a u x o u d e scamions. Sur un plan géographi-que, il compte mettre l’accent surl’essor du commerce Sud-Sud.

La branche Energy, qui au-delàde la distribution de fuel domesti-que va se développer en misant surle stockage et la distribution via despipeline de produits pétroliers,pourrait aussi à terme travaillerdavantage avec Blue Solutions quiaura investi, fin 2017, 3 milliardsd’euros pour le développement debatteries pour des véhicules oupour une utilisation statique. n

TRANSPORT

Cyrille Bolloré réorga-nise la branchetransport et logistiqueautour de quatremétiers.

LegroupeBolloréréorganiselecœurdesesactivitéspouraccélérersacroissance

AUTOMOBILE

L’usine de Sevelnordva assurer la produc-tion des nouveauxPeugeot Expertet Citroën Jumpy.

Utilitaires :PSAveutpoussersonavantageavecdenouveauxmodèles

Les salariés de Sevelnord savourent la sortie des nouveauxPeugeot Expert et Citroën Jumpy, présentés mercredi parCarlos Tavares. Photo Nicolas Zwickel/PSA

capacitéestdepoursuivresurlalan-cée, à savoir livrer des batteries au lithium primaire, principalement pourlemarchédescompteursintel-ligents (électricité, eau, gaz)enpleinboom en Chine. Le débouché ferro-viaire semble également porteur. « D’icià2020,cenesontpasmoinsde90 nouvelles lignes de métro qui vontêtre construites en Asie », précise Philippe Ulrich, responsable com-mercial pour la zone. Le groupe prospecte aussi des clients dans l’aéronautique ou les télécoms.

Plan stratégiqueArrivé en mai 2015, après être passépar Bull et Alstom, Ghislain Les-cuyer a dévoilé en novembre unplanstratégiqueàhorizon2020,quirevoitàlabaisselesambitionsinitia-les de la société. Le groupe a unobjectif de chiffre d’affaires supé-rieur à 900 millions d’euros en 2019(iltablaitilyaunansur960millionsd’eurosen2018), soit unecroissanceorganique autour de 4 % enmoyenne par an. Mais le plan viseune croissance plus rentable, avecun objectif de marge brute d’exploi-tation dépassant 16 % en 2019. Pourcela, le maître mot de la démarcheest la spécialisation, par oppositionà la production de volume. n

Alain [email protected]— Correspondant en Chine

Ralentissement ? Quel ralentisse-ment ? Confiant dans le développe-ment du marché chinois, SAFT a inauguré ce mercredi sa nouvelle usine de batteries chinoise, dou-blantaupassagesacapacité,pourlaporter à 60 millions d’unités par an.« Nous devrions parvenir à ce niveaude production en 2017 , a confié aux « Echos » le président du directoire,Ghislain Lescuyer, en marge de la cérémonie. Si les commandes se poursuivent au même rythme, le groupe pourra aller au-delà relative-ment rapidement. » Située à Zhuhai,en face de Hong Kong, la nouvelle usine a demandé un investissementde 5 millions d’euros et remplace l’usine historique sortie de terre en 2006, située à un kilomètre de là. Lebut principal de l’augmentation de

BIENSD’ÉQUIPEMENT

Le fabricant de batte-ries s’attaque aumarché chinois descompteurs intelligents.

SAFTdoublesacapacitédeproductionenChine

Cette structure plussimple permettra auxdifférentes entreprisesde Bolloré Transport& Logistics, qui sefaisaient parfoisconcurrence, dedésormais collaborer.

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 INDUSTRIE & SERVICES // 21

marketing

Toulouse, le Groupe IGE+XAO annonce :Comptes consolidés du premier semestre 2015/2016 en normes IFRS.(Période du 1er août 2015 au 31 janvier 2016).

Forte évolution de la rentabilitéMarge opérationnelle : +27,4%

En euros 31 janvier 2016 (6 mois) 31 janvier 2015 (6 mois) EvolutionChiffre d’affaires1er trimestre (du 01/08 au 31/10)2e trimestre (du 01/11 au 31/01)

13 443 6576 203 6697 239 988

13 168 4015 996 7367 171 665

+ 2,1%+ 3,5%+ 1,0%

Produits d’exploitation 14 152 758 13 665 099 + 3,6%Charges d’exploitation (10 475 246) (10 310 555) + 1,6%Résultat opérationnelcourant 3 677 522 3 354 544 + 9,6%

Résultat opérationnel 2 870 660 2 689 990 + 6,7%Résultat net – porteurs decapitaux propres 2 853 499 2 646 410 + 7,8%

Sur le premier semestre 2015/2016, le chiffre d’affaires consolidé du Groupe IGE+XAO s’élèveà 13 443 657 euros contre 13 168 401 euros en 2014/2015, en croissance exclusivementorganique de 2,1%.L’évolution de l’activité s’accompagne d’une hausse sensible des résultats avec un bénéficeopérationnel qui atteint 3 677 522 euros contre 3 354 544 euros un an plus tôt, soit unehausse de 9,6%. De même, le bénéfice net connaît une progression de 7,8% à 2 853 499euros.Sur le plan de la rentabilité, IGE+XAO affiche sur le semestre sa meilleure performance his-torique avec des marges opérationnelle* et nette** respectivement de 27,4% et de 21,2%.Cette forte évolution s’explique par les effets conjugués de la progression de l’activité et desautres produits d’exploitation associés à une bonne maîtrise des charges opérationnelles.Au niveau financier, le Groupe consolide sa structure avec, au 31 janvier 2016, une forterentabilité, un endettement bancaire quasi nul et une trésorerie de plus de 31 millions d’euros.Fort de ces atouts, IGE+XAO entend accélérer son plan de marche, notamment à l’international,avec entre autres, l’ouverture de nouveaux sites en Asie.* résultat opérationnel rapporté au chiffre d’affaires** résultat net rapporté au chiffre d’affaires.NB : Les comptes semestriels clos au 31 janvier 2016 ont fait l’objet d’une revue limitée de la part des commissairesaux comptes de la société IGE+XAO et ont été arrêtés par le Conseil d’Administration en date du 29 mars 2016.

A PROPOS DU GROUPE IGE+XAODepuis plus de 29 ans, le Groupe IGE+XAO conçoit, produit, commercialise et assure la mainte-nance d’une gamme de logiciels de Conception Assistée par Ordinateur (CAO), de gestion du cyclede vie «Product Lifecycle Management» (PLM) et de simulation dédiée à l’électricité. Ces logicielsont été élaborés pour aider les industriels à concevoir et à maintenir la partie électrique de touttype d’installation. Ce type de CAO/PLM/Simulation est appelé «CAO/PLM/Simulation Electrique».IGE+XAO a bâti une gamme de logiciels de CAO/PLM/Simulation électrique destinée à tous lessecteurs industriels. IGE+XAO représente 388 personnes dans le monde réparties sur 32 sites etdans 21 pays ainsi que plus de 83 000 licences diffusées dans le monde. IGE+XAO est une réfé-rence dans son domaine. Pour tout complément d’information : http://www.ige-xao.com.CONTACTS IGE+XAOGroupe IGE+XAO, 16 Boulevard Déodat de Séverac - CS 90312 - 31773 Colomiers Cedex - FranceTél : +33 (0)5 62 74 36 36 - Fax : +33 (0)5 62 74 36 37 - www.ige-xao.comIndice EnterNext© PEA-PME 150 - Les titres d’IGE+XAO sont cotés sur NYSE Euronext Paris -Compartiment C - ISIN FR 0000030827 - Relations analystes/investisseurs : Alain Di Crescenzo (PDG)+33 (0)5 62 74 36 36 - Relations Presse : Rozenn Nerrand-Destouches +33 (0)5 62 74 36 02

Le Spécialiste de la Conception Assistée par Ordinateurdans le domaine de l’Électricité coté sur NYSE Euronext Paris

AVIS FINANCIERS

Clotilde Briard@ClotildeBriard

Ce jeudi, à Chevilly-Larue,L’Oréal Paris ouvre pour la pre-mière fois les coulisses de seslaboratoiresderecherchesurlesoindelapeauà300blogueurs,« influenceurs » et journalistesdu monde entier. Durant ceSkin Summit, ils rencontrerontleschercheursainsiquelesper-sonnesenchargedelaformula-tion et de la mesure d’efficacité.Ils découvriront aussi la « peaureconstruite » –reproduisant lastructure de la nôtre et permet-tant de multiples tests –, une« bibliothèque d’actifs » et unSkin Atlas montrant l’évolutionde la peau à travers les années.

La griffe de grande diffusion,qui revendique la vente de50 produits chaque secondedanslemonde,adécidédemet-tre davantage en avant sonexpertise. Elle est en effet pré-

sente sur de multiples terrains,du maquillage au soin en pas-santparlacoloration, lessham-pooings et les produits dédiésauxhommes.Avec,àlaclef,uneimage de généraliste auprès deconsommateurs qui la retrou-vent dans différents rayons.« Notre stratégie est d’apparaîtredeplusenpluscommelesspécia-listes de chaquesegment », souli-gne Cyril Chapuy, directeurgénéralinternationaldeL’OréalParis.

1 DIFFÉRENCIER LESDÉNOMINATIONS

Depuis deux ans, chaque caté-gorie a ses propres codes publi-citaires. Une démarche de dis-tinction plus poussée a étéinitiée l ’an dernier sur lemaquillage et se poursuitaujourd’hui sur le soin. Ellepasse notamment par de nou-velles dénominations. Progres-sivement, les pots de crème neseront plus signés L’Oréal Parismais L’Oréal Skin Expert Paris.Les mascaras et autres rouges àlèvres arborent déjà, de leurc ô t é , l a m e n t i o n L’O r é a lMakeup Designer Paris. Pour lemaquillage, la marque ne secontente d’ailleurs plus d’être

de longue date le partenaire duFestival de Cannes mais estdevenue sponsor de la FashionWeek de Paris.

L’offensive est d’autant plusnécessairequeladivisiongrandpublic de L’Oréal, à laquelle appartient la griffe aux côtés deGarnier ou Maybelline, est la seule du groupe à ne pas avoir présenté en 2015, avec unehausse de 2,5 % en comparable,des performances supérieures à celles du marché . Sur le « mass market », les marques localesont,d’unemanièregéné-rale, eu tendance ces dernières années à gagner du terrain.

2 LANCERDES APPLICATIONS

Al’heuredigitaleoùlesgrandescampagnes publicitaires classi-ques ne suffisent plus à toucherles consommateurs, L’OréalParis doit continuer à faire évo-luer son modèle de communi-cation et à innover dans sonapproche numérique. Il n’estpas anodin que la marque aitf a i t d e K r i s t i n a B a z a n ,« influenceuse »dontlecompteInstagram est suivi par 2,3 mil-lions de fans, l’une de ses égé-ries. Et après la sortie mondialed ’u n e a p p l i c a t i o n s u r l em a q u i l l a g e e n 2 0 1 5 , e l l es’apprêteàenlanceruneenjuinsur le soin. L’application Skin

Genius proposera un diagnos-tic de peau à partir de la photode son visage.

« Nous investissons beaucoupdans le digital et la réalité aug-mentée. Le consommateurattend du service et de la person-nalisation. Il doit avoir envied’utiliser une application auquotidien », souligne Cyril Cha-puy. Skin Genius entend jouerlescoachsenintégrantlamétéoet le taux de pollution pour pro-poser des conseils adaptés aumoment.

3 DÉVELOPPERLE CONTENU

En juin sortira aussi un nou-veau site Internet, Beautiful-skin.com, misant sur le con-tenu.Lepublicpourraytrouverdenombreuxtextesrédigéspardes dermatologues et autresspécialistes. La directrice scien-tifique sera amenée à animerun tchat pour répondre auxquestions. Une version grandpublic du Skin Summit.

La griffe, qui a conscienced’avoir entrepris un travail delongue haleine, ne devrait pass’arrêterlà.Sesautressegmentspourraient aussi suivre un che-min marketing similaire. n

Ce jeudi, L’Oréal Paris ouvre les coulisses de ses laboratoi-res de recherche sur le soin de la peau à 300 blogueurs,« influenceurs » et journalistes. Photo Alexis Raimbault/L’Oréal

STRATÉGIE

Sur un terrain de la grandedistribution très bataillé, lapremière marque mondialede beauté entend montrerqu’elle est une spécialistedans chacun de sesdomaines comme le soin.

L’OréalParisveutaffichersonexpertise

MARCHÉ DE L’ART

Martine Robert@martiRD

Il veut de l’élitisme pour tous,Guillaume Piens : le commissairegénéral d’Art Paris Art Fair, qui setient du 31 mars au 3 avril au GrandPalais, à Paris, n’a guère le goût deces foires d’art en cercle fermé,réservées aux collectionneursaisés, même s’il a été dans le passéauxmanettesdeParisPhoto, l’autreévénement prestigieux du groupeReed avec la FIAC.

Passé en 2012 au service d’unautre organisateur de Salons, lafamille Lecêtre, Guillaume Piensest un pragmatique. Avec des prixd’œuvre affichés sur les murs, uneentrée à 25 euros, contre 40 pourla FIAC, un bon accueil fait auxgaleries régionales de qualité, untropisme international non pasvers les Etats-Unis mais vers l’Est,il a apporté une originalité à cetévénement qui ose s’intéresser àdes territoires moins balisés, sansêtre pour autant un Salon desrefusés.

Contrairement à la FIAC, ArtParis Art Fair ne boude pas les mar-chands français avec la moitié des143 exposants venus de l’Hexagoneetnondesmoindres :NathalieOba-dia, RX, Françoise Livinec, Fran-çoise Paviot, Eric Dupont, PascalL a n s b e r g , M a g n i n A . P o u rGuillaume Piens, « l’accompagne-ment des galeries hexagonales fait

partie de la mission de la foire ».Mais la foire se veut aussi

curieuse : après un focus sur laChine et Singapour, elle se tournecetteannéeverslaCorée(90artistesexposés) tout en s’ouvrant à l’Azer-baïdjan, à la Colombie, à l’Iran, àHong Kong ou encore à la Hongrie.Au total, une vingtaine de pays sontreprésentés. « La foire est en pleinredéploiement. L’an dernier, nousavons accueilli des galeries trèsreconnues et cela se confirme cetteannée. J’ai commercialisé plus vite latotalité des stands tout en étant plussélectif », se félicite le commissairegénéral.

Des œuvres reproduitessur les cars Air FranceSi les tarifs des stands sont égale-ment moins élevés que ceux de sac o n c u r r e n t e d e l ’a u t o m n e(499 euros le mètre carré, contre589 euros en 2015 pour la FIAC),Art Paris Art Fair propose desespaces deux fois moins chers aux12 galeries émergentes de la sec-tion Promesses. Les prix desœuvres grimpent égalementmoins haut qu’à la FIAC, et restentcontenus généralement entre5.000 à 20.000 euros. Pour autant,parmi ses 58.000 visiteurs, ArtParis Art Fair a également ses VIPavec un programme dédié.

Reflet de son succès croissant, lafoire a élargi ses sponsors, au rangdesquels figure la Maison Daumpour une section réservée au streetart, ou encore Ruinart, Naver etVidelio. Soucieux de faire accéder àl ’a r t l e p u b l i c l e p l u s l a rg e ,Guillaume Piens s’est aussi associéà Bus Expo pour une exposition iti-nérante sur les cars Air France, et apassé commande d’œuvres proje-tées sur les murs extérieurs duGrand Palais. Réaffirmant savolonté de défricher de nouvellesterres, Art Paris Art Fair inviteral’an prochain la scène africaine. n

ArtParisArtFairdésormaisdécomplexéfaceà laFIAC

L e Salon du dessin qui investitle Palais Brongniart à Parisjusqu’au 4 avril, a su en un

quart de siècle, devenir incontour-nable, faisant de Paris la capitaledes belles feuilles du XVIIIe auXXe siècle. L’événement créé par desmarchands pour des marchands séduit les amateurs, mais aussi lesconservateurs de musée, notamment américains. Sa réputation luivaut cette année d’accueillir des chefs-d’œuvre du musée Pouchkinede Moscou, comme il a exposé dans le passé ceux du musée desBeaux-Arts de Nantes ou de la collection d’AXA. C’est une foire àtaille humaine (39 exposants) mais très sélective et d’ailleurs copiéepar la prestigieuse foire de Maastricht avec sa section Tefaf onPaper. Les grands collectionneurs Florence et Daniel Guerlain ontchoisi ce Salon pour y remettre leur prix dédié pourtant au dessincontemporain. Dans le sillage de cette foire, Drouot réunit unequinzaine d’acteurs parisiens et de province pour vendre unesoixantaine de lots estimés de 400.000 à 600.000 euros, Artcurialpropose 70 pièces de diverses collections estimées de 612.000 à880.000 euros, et Christie’s programme deux ventes, de dessinsmodernes et anciens, pour 560.000 à 900.000 euros. — M. R.

LeSalondudessinfêtesonquartdesiècleavecbrio

D rawing Now, qui célèbre sesdix ans, a su donner seslettres de noblesse au dessin

contemporain jusque-là margina-lisé, considéré comme un travailpréparatoire, sans réelle cote, alorsque le Centre Pompidou disposaitpourtant d’un cabinet des arts graphiques depuis 1977. Pour autantles œuvres sur papier échappent largement aux folles spéculationsde l’art contemporain et permettent de capter un nouveau public.L’an dernier, on recensait 20.000 visiteurs, soit deux fois plus qu’en2007. Avec ses 74 galeries installées au Carreau du Temple, cettefoire spécialisée lance toutefois cette année un département MasterNow pour les chefs-d’œuvre présentés par une dizaine de galeries. Al’instar de ce qui se passe dans le dessin ancien, où l’écart de prix s’estcreusé entre les pièces majeures, toujours plus chères, et le reste dumarché, cette nouvelle catégorie pourrait contribuer à valoriserencore le haut du panier. A mesure que la foire s’institutionnalise etattire des collectionneurs de l’Europe entière, elle tisse des liens avecdes partenaires culturels comme le musée des Arts décoratifs ou lamaison Christie’s. Et Drawing Now espère essaimer sur le VieuxContinent dès 2017. — M. R.

DrawingNowmonteengammepoursesdixbougies

C réé en 1996 par StéphaneCustot, aujourd’hui gale-riste à Londres et à Dubaï,

et Patrick Perrin, resté seul auxcommandes, le Pavillon des Arts etdu Design est une vitrine des artsdécoratifs du XIXe à nos jours. En2007, il s’est décliné avec succès dans le quartier londonien deMayfair. A Paris, installé dans les jardins des Tuileries, ce cabinetde curiosités très haut de gamme surfe sur l’engouement croissantpour le design et accueille aussi, parmi ses 69 exposants, des gale-ries de créateurs comme Carpenters, Tools Galerie, ou encoreMiniMasterpiece pour les bijoux d’artistes. Le PAD est ainsi lerepère de tous les grands décorateurs du moment. Mais aussi descollectionneurs avertis comme Guillaume Houzé ou le coupleBillarant, aperçus dès le prévernissage réservé aux VIP. Ici, rien debon marché, car le stand lui-même est plus cher qu’à la FIAC et lesexposants doivent amortir leur venue. Depuis huit ans, le prix duPAD, soutenu par un mécène, permet d’offrir une nouvelle pièceissue du Salon des Arts décoratifs et ainsi de mettre un marchand àl’honneur. Cette année, Moët Hennessy a ainsi donné au muséeune œuvre en verre taillé proposée par la galerie Scremini. — M. R.

PavillondesArtsetduDesign:vingtansdeluxe

Desfoiresmatures

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143EXPOSANTSseront présents à Art Paris ArtFair, dont la moitié de galeriesfrançaises.

l Depuis 2012, la foire du printemps du Grand Palais monte en gamme.l Elle génère autour d’elle d’autres Salons.

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Un nouveau patronpour Telecom ItaliaFlavio Cattaneo, patron dutransporteur ferroviaire NTV,est nommé administrateurdélégué de Telecom Italia,dont le principal actionnaireest le français Vivendi. Cettenomination intervient moinsde dix jours après la démissionofficielle, le 21 mars, de sonprédécesseur, Marco Patuano,en désaccord avec Vivendi.Ce

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Pierre Conte« country manager »de WPP en FranceDéjà patron de la filiale médiade WPP, GroupM, Pierre Contedevient « country manager » enFrance des activités (60 sociétésdont Ogilvy, Y&R, JWT, KantarMedia...) du n°1 mondial de lacommunication. Il sera chargénotamment d’animer les équipes,de trouver des acquisitions etd’apporter une vision globale.D

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+18 %DE PLAINTES TÉLÉCOMSLe nombre de plaintes deconsommateurs dans lestélécoms (services, fonction-nement, faturation) a fait unbond de 18 % en 2015 selonl’Afutt. Dans le fixe et dansle mobile, SFR fait figure demauvais élève avec plus d’untiers des plaintes enregistrées.

Numéro23continuera,unreverspourleCSA

Marina Alcaraz@marina_alcaraz

Numéro 23 va pouvoir continuerd’exister. Dans une décision trèsattendue, le Conseil d’Etat a annulémercredi la décision du Conseilsupérieur de l’audiovisuel (CSA),qui avait décidé en octobre de reti-rer à la chaîne son autorisationd’émettre à partir de fin juin. Ilreprochait en effet au propriétairede la chaîne, Pascal Houzelot,d’avoir cherché à gagner de l’argenten voulant revendre rapidement àNextRadioTV une fréquence TNTobtenue, elle, gratuitement.

La plus haute juridiction admi-nistrative de France n’a donc passuivi les conclusions du rapporteurpublic – comme elle le fait pourtantdans la majorité des cas. Ce verdictest,del’avisdebeaucoup,uncamou-fletpourleCSA.L’auradugendarmede l’audiovisuel dont d’autres déci-sions ont déjà été revues ou annu-lées par le Conseil d’Etat dans le

passé, notamment dans le cadre dudossierLCI,ensortunpeuplusaffai-blie. « Le CSA prend acte du fait […]que, en l’état de la législation, il ne luiest pas possible de remplir pleine-ment sa mission en sanctionnant lescomportements des chaînes », souli-gne le régulateur dans un commu-niqué. « Le CSA a inventé une fraudequi n’existait pas pour empêcher lacessionàNextRadioTV[initialementprévue, NDLR]. C’était une décisionextravagante ! », se félicite de soncôté François Sureau, l’avocat deNuméro 23. Même si ce n’est pasprévu à ce stade, un professionnelobserve que la chaîne pourrait trèsbien demander réparation au CSAavec des dommages et intérêts…mettant le régulateur dans unesituation très inconfortable.

Enquête demandéeL’affaire Numéro 23 n’est donc pasencore un mauvais souvenir.D’autant que le député PS MarcelRogemont vient de déposer unerésolution pour lancer une missiond’enquête parlementaire sur l’affec-tation de la fréquence en 2012, sous

la présidence de Michel Boyon, unerésolution qui sera examinée lasemaineprochaine.Pourlesecteur,la décision du Conseil d’Etat a aussiplusieurs conséquences : la fré-quence ne sera pas libre pour uneautre chaîne et notamment pour lafuture chaîne d’information publi-que. Par ailleurs, même si PascalHouzelots’estengagéànepascéderlecontrôle, ilestpossiblequ’ildoive,à un momentou àun autre, monterun nouveautour de table. Desgrou-pes comme NextRadio TV, qui apris plusieurs fois publiquement ladéfense de Numéro 23, pourraientalors entrer à son capital.

Enfin, la décision du Conseild’Etat clarifie l’état du droit sur cequ’unechaînepeutfaireoupas.« Lesimple fait qu’un actionnaire cède

l Le Conseil d’Etat a cassé la décision du CSA, qui voulait fermer la chaîne.l Un camouflet lourd de conséquences pour le gendarme de l’audiovisuel.

TÉLÉVISION

La décision du Conseil d’Etat est une victoire pour PascalHouzelot, le patron de Diversité TV. Photo Martin Bureau/AFP

des actions et réalise une plus-valuene suffit pas à faire regarder l’opéra-tion comme illicite », explique lajuridiction dans le communiquéaccompagnant sa décision. Dansson verdict d’octobre, le CSA avaitévoqué « un abus de droit entaché defraude », jugeant que l’actionnairemajoritaire avait cherché dès 2013« avant tout à valoriser à son profitl’autorisation obtenue, dans la pers-pective d’une cession rapide ».

Les magistrats estiment quel’existenced’« unefraudeàlaloin’estpas démontrée par le CSA » : d’unepart, lepacted’actionnaires(entreleholding de Pascal Houzelot et lerusse UTH) sur lequel le CSA s’estfondé« nesuffitpasàdémontrerquel’actionnaireprincipaldelasociéténepoursuivait, depuis l’origine, qu’uneintention spéculative » ; d’autre part,la société « a bien mis en œuvre lesmoyens nécessaires à l’exploitationde la chaîne Numéro 23 ». DiversitéTV, propriétaire de Numéro 23, a« réuni les financements nécessai-res » au développement de lachaîne, qui « a obtenu certains résul-tats en termes de part d’audience ». n

Casino et Xavier Niel au capital

Si PHO Holding (le holding de Pascal Houzelot) est majoritaireau capital de Diversité TV (72,25 %), devant le russe UTH (15 %),l’actionnariat comprend aussi un holding de Xavier Niel ainsique LVMH, le groupe Casino, Impala (Jacques Veyrat), Orefa(Jacques-Antoine Granjon), Lucide Média et Henri Briard,qui ont tous ensemble 12,75 %, selon les données de la chaîne.Son chiffre d’affaires est d’un peu moins de 20 millions d’eurospour 35 équivalents temps-plein, dont une dizaine de salariés.

Numérisationachevéepourlescinémas

Nicolas Madelaine@NLMadelaine

Parmilesdiscussionsqu’aurontpro-ducteurs, distributeurs de films etexploitantsdesallesauseindesAssi-ses du Centre national du cinéma(« LesEchos »du21mars), lagestiondelafindelanumérisationdessallesdevrait figurer en bonne place.

Cette transition destinée à assu-rer la mise au placard des projec-teursdepelliculesargentiquesen35mm a été rendue possible par unmécanismedefinancementtempo-raire. Celui-ci est appelé à disparaî-tre,maintenantquelaquasi-totalitédes salles sont en passe d’être équi-pées.Or, lafindecettemannefinan-c i è r e e t l a n o u v e l l e d o n n equ’entraîne une distribution trèsrapidedescopiesdefilmsenformatnumérique pose question, notam-mentpourlesexploitants.Ainsi,à lafin des années 2000, dans presquetous les pays, en tout cas occiden-taux, la filière cinématographique adécidéd’assurerlatransitionnumé-rique en mettant en place une « vir-tual print fee » (VPF ou en français« frais de copie virtuelle »). La logi-que était la suivante : sachant qu’ilsvoyaient leurs frais de copie tomberde 1.000 euros l’unité à 100 ou 200

euros, les distributeurs ont acceptéde financer en partie la transitiontechnologique en versant environ500 euros par copie aux exploitantspour leur permettre de s’équiper ennouveaux projecteurs. Ils coûtenten effet jusqu’à 80.000 euros pièce.

Equilibre économiqueDans la plupart des pays, expliquePierre Flament, directeur financierdu fournisseur Ymagis, ce sont lesacteurs de la filière qui se sontentendus seuls. En France, pourprotéger l’exception culturelle et uncinéma hexagonal plus développéqu’ailleurs, le législateur est inter-venu. Une loi a été votée en septem-bre 2010, cherchant notamment àgarantir la diversité du réseau desalles. Les plus petites d’entre ellesont même été aidées par le CNC.

Le tempo s’est, depuis, accéléré.« Cette loi prévoit que si les nouveauxprojecteurs sont amortis, les distri-buteurspeuventarrêterdeverserune

VPF sans attendre 2021, date de finprévue du mécanisme », expliqueXavier Lardoux, directeur cinémadu CNC. Or, on estime qu’ils serontamortis d’ici à la fin de l’année pro-chaine. Un comité de concertationnumérique au sein du CNC a statuéen janvier dernier que les distribu-teurs pouvaient exiger des exploi-tants de la transparence sur l ’étatd’amortissement des nouveauxmatériels.

Dès lors, la situation pose deuxquestions, prévient Marc-OlivierSebbag, de la Fédération des exploi-tants. D’abord, le coût de copie seratrès réduit, d’où un risque que lesmajors occupent un maximum desalles au prix de la diversité .Ensuite, les nouveaux matérielscoûtent plus cher à entretenir. « Ilfaut aussi assurer l’équilibre écono-mique de l’exploitation, dit Marc-Olivier Sebbag. Nous demandonsdonc une solution négociée avecl’ensemble de la filière. » n

l Le financementde la transitionexpire.l Les exploitantsdemandentdes garanties.

CINÉMA

La vague de numérisation des pro-jecteurs des salles de cinéma aumoyen d’un mécanisme financierspécifique (la « Virtual print fee »ou VPF, lire ci-contre) organisé partoute la filière du septième art a faitémerger un leader français du sec-teur en Europe, Ymagis. A chargepour cette société fondée par JeanMizrahi et Christophe Lacroix dese réinventer au moment où cemécanisme disparaît, la plupartdes salles européennes étantdésormais équipées.

Une manne à remplacerCotée à la Bourse de Paris depuis2013, la société a affiché sa con-fiance en présentant ses résultats2015 mardi soir. Ceux-ci ont un peudéçu les marchés à cause du retardpris dans l’intégration des nom-breuses sociétés rachetées récem-ment. Mais le cours a quand mêmegrimpé mercredi. Le titre est trèspeu suivi par les analystes finan-ciers mais la société compte à soncapital des fonds de « midcap »reconnus sur la place de Paris.

Sur un chiffre d’affaires de158 millions d’euros en 2015, 74 mil-lions provenaient de la VPF. C’estcette manne qu’il faut remplacer.Aujourd’hui, c’est Ymagis qui

s’endettepourfournir l’équipementaux exploitants de salles et qui tou-che la VPF de la part des distribu-teurs pour se rembourser. La fin dela VPF va donc d’abord se traduirepar une amélioration des cash-flows libres du groupe. Mais pas

pour longtemps. Son salut passeradonc par une croissance dans les« exhibitor services » : la vente denouveaux matériels numériques etles services attachés comme parexemple la maintenance. Grâce àl’acquisition du belge Dcinex,

notamment, ces métiers pèsentdéjà 60 millions d’euros. Ymagisdevra aussi croître dans les « con-tentservices »,c’est-à-direl’achemi-nement des films vers les salles (lasociété est leader dans l’achemine-ment par satellite et haut débit, songrand concurrent Deluxe transpor-tant les films sur des grosses clefsUSB) ainsi que la postproduction etlarestaurationdefilms,desmétiershérités du rachat d’Eclair au tribu-nal de commerce.

Pour Jean-Pierre Tabart, chezAurel, Ymagis ne devrait pas subirde baisse de ses revenus et ses pro-fits devraient reprendre le cheminde la hausse cette année. C’est entout cas ce qu’espère Jean Mizrahi,parti d’Eclair parce que ce groupene croyait pas à la transition numé-rique… — N. M.

Ymagis,unleaderdusecteurlui-mêmeenpleinetransitionLe groupe français doitgérer la fin du mécanismede numérisation des sallesen vendant de nouveauxmatériels et services.

Quasiment toutes les salles sont désormais équipées. Photo Shutterstock

Les profits de la sociétédevraient reprendrele chemin de la haussedès cette année.

La fréquence TNT nesera donc pas libéréepour une autre chaîne,notamment la futurechaîne d’info publique.

22 // Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

HIGH-TECH&MEDIAS

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 HIGH-TECH & MEDIAS // 23

Danslesécrans,FoxconnreprendSharp

Yann [email protected]— Correspondant à Tokyo

Après des années de pourparlers,de coups d’éclat et de réconcilia-tions, Terry Gou, l’ambitieux prési-dent de Foxconn, a validé ce mer-credi la prise de contrôle de Sharp,l’ancienne gloire de l’électroniquejaponaise.

Les négociateurs taïwanais quiavaientdemandé,àquelquesminu-tes de l’annonce officielle d’unaccord entre les deux groupes finfévrier, à revoir les contours de leuroffre, ont finalement obtenu unimportant rabais – environ 100 mil-liards de yens (900 millions de dol-lars) – sur la valeur de lasociété nip-pone. Ayant contraint le japonais àtenir compte dans ses prétentionsde la récente dégradation de sasituation financière, Foxconn nedevrait au total débourser que3,5 milliards de dollars pour acqué-rir 66 % de Sharp, ce qui corres-pond à 88 yens par action. A Taipei,les analystes rappelaient mercredisoiravecmaliceque, lorsdel’ouver-ture, en 2012, des premiers pour-parlers sur une éventuelle allianceentre les deux groupes, le titreSharp évoluait encore au-dessusdes… 600 yens. A l’époque, TerryGou avait déjà refusé de se précipi-ter dans un rapprochement dont iln’avait pas urgemment besoin.

Ayant transformé, en quaranteans, sa petite usine de productionde composants pour la consoleAtari 2600 en un empire générantchaque année un chiffre d’affairesde plus de 130 milliards de dollars,Terry Gou a toujours inscrit sa stra-tégiedansletempslong.S’ilconnaîtbien les difficultés financières deSharp, qui a encore probablementenregistré une perte nette de170 milliards de yens sur l’exercicefiscal clos en cette fin mars, il croitpouvoircapitalisersurlessynergiesentre les deux entreprises pourcréer les futurs moteurs de la crois-sance de Foxconn.

Enfermé dans un modèle desous-traitance aux marges minus-culespourlesmarquesApple,Sonyou Nintendo, le géant aux 1,2 mil-lion d’employés veut pousser sesclients historiques à lui confier pro-gressivementledesignetlaproduc-tion de composants à forte valeurajoutée. Terry Gou compte particu-lièrement améliorer son offre dansles écrans LCD, où Sharp disposed’un fort savoir-faire et d’une réellecapacité d’innovation. Le groupe anotamment créé le standard Igzo,permettantdepousserlasensibilitédes petits écrans tout en réduisantleur consommation d’énergie.

Consolider un pôletaïwanais des dalles LCDEn associant ces technologies« japonaises » au gigantisme descapacités de production de ses usi-nes, Terry Gou pourrait consoliderunpôle taïwanaisdesécranssurunmarché de plus en plus partagéentre les leaders sud-coréens Sam-sung Display ou LG Display et desfabricants chinois très agressifs surle segment des écrans de petite etmoyenne taille destinés notam-ment aux smartphones et auxtablettes.Selonlecabinetderecher-

che IHS, les producteurs chinois,fortement soutenus par les autori-tés publiques, ont réussi à capter19 % du marché global des dallesLCD en 2015. Cinq ans plus tôt, cettepart n’était que de 4 %.

N’ayant jamais réussi non plus àfaire émerger sa marque propre,Foxconn pourrait aussi utiliser laprise de contrôle de Sharp pours’immiscer sur de nouveaux mar-chés de composants ou de produitsfinis. Malgré ses pertes et ses mon-tagnes de dettes, Sharp jouit encored’uneréputationfortesurplusieurssegments de l’électroménager.Adossée à Foxconn, la marquejaponaise pourrait dès lors conti-nuer de s’afficher sur des réfrigéra-teurs ou des climatiseurs.

Si les grands axes de la restructu-ration de Sharp ne devraient êtredévoilés par Foxconn que le 2 avril,à l’occasion d’une grande confé-rence de presse entre les dirigeantsdes deux sociétés, la perspectived’unesurviedunomdeSharppour-rait aider les élites politiques et éco-nomiques japonaises à digérer letraumatisme du rachat de l’un deleurs anciens fleurons par unacteur ta ïwanais longtempsméprisé à Tokyo. n

l Le géant taïwanais de la sous-traitance prendle contrôle de l’ancienne gloire de l’électronique nippone.l Il va dépenser 3,5 milliards de dollars.

ÉLECTRONIQUE

Spotifylève1milliarddedollarsavantlaBourse

Nicolas Madelaineet Nicolas Richaud

Confronté à des concurrents auxpoches profondes, comme AppleMusic, Google, et peut-être bientôtAmazon, Spotify va lever pour unmilliarddedollarsd'obligationscon-vertibles en actions. Les conditionsfinancièresattachéesàcestitressontjugées relativement dures pour lenuméro un mondial du streaming.Mais ce n’est pas surprenant si l’onconsidère les revers subis en Boursepar Pandora, dont le cours a perduen octobre un tiers de sa valeur enune journée, ou par le français Dee-zer, qui a été contraint de repoussersine die son IPO.

Il n’empêche que sur ce marchéen plein boom du streaming musi-cal, c’est maintenant qu’il faut con-solider ses positions, lancer lescampagnes marketing et de nou-veaux contenus pour séduire desabonnés payants. Ces obligationsdoublent le montant levé par Spo-

tify depuis ses débuts en 2008. Enjuin dernier, la société dirigée parDaniel Ek avait notamment récolté526 millions de dollars en capital.Elle avait alors été valorisée8,53 milliards de dollars. Maisdepuis,Fidelity,undesesactionnai-res, a revu la valorisation de sa par-ticipationà la baisse de27 %,note le« Wall Street Journal » qui a révélécette information qui a été confir-mée par l'entreprise. L’émission detitresdedettepermetàSpotifyd’évi-ter de laisser apparaître une éven-tuelle baisse de sa valorisation, cequ’aurait fait une émission en capi-tal. Selon le « WSJ », le coupon desobligations s’élève néanmoins à5 %, un taux qui augmentera d’unpoint tous les six mois jusqu’à ceque l’entreprise s’introduise enBourse, avec un plafond à 10 %.

Une IPO très attendueCes obligations seront par ailleursconvertibles en actions avec un dif-férentiel avantageux de 20 % pourles nouveaux bailleurs de fonds parrapport au prix d’introduction enBourse, si celle-ci a lieu dansl’année. Après cette période, ladécote augmente de 2,5 % tous lessix mois. Des conditions incitant àne pas trop tarder pour réalisercette IPO très attendue. Récem-

ment, Spotify a franchi la barre des30 millions d’abonnés payants, loindevant Apple (11 millions lors dudernier pointage en février), ouDeezer(6millions).En2014,Spotifya enregistré une perte de 162 mil-lionsd’euros,pourunchiffred’affai-res de 1,08 milliard d’euros (contre747 millions en 2013). Mais forte desesprécédenteslevéesdefonds,ellen’est pas dos au mur : elle dispose-rait encore de 600 millions de dol-lars de trésorerie.

Quel besoin alors de lever 1 mil-liard de dollars ? Spotify pourraitavoir en tête des acquisitions. Le siteRe/Code se demande, lui, si le sué-dois ne veut pas investir massive-ment dans la vidéo. A l’instar despodcasts, il a déjà démontré que cecréneau l’intéressait, annonçant, finjanvier,quedesformatscourtsdesti-nés aux amateurs de musiqueseraient bientôt disponibles. Legroupepourraitbientôtpasser,dansce domaine, la vitesse supérieure.

4À NOTERUn an après le lancement de saversion actuelle par le rappeurJay Z, le site de streaming musi-cal Tidal a revendiqué mardi3 millions d’abonnés payants.

MUSIQUE

Le suédois remplitses coffres à unmoment où le marchédu streaming décolle.

Alain [email protected]— Correspondant à Pékin

En pantoufles et avec une demi-heure de retard s’il vous plaît ! Les représentants de cette entreprise japonaise n’ont pas dû oublier cetteréunion avec Guo Taiming, lepatrondeFoxconn, tellequel’arela-tée un ex-cadre maison en 2013 au « Nanfang Weekly », un quotidien très réputé du Guangzhou. Un four-nisseur qui veut montrer toute sa puissance de négociation à l’un de ses donneurs d’ordre ? L’histoire neditpassilefondateurdunumérounmondial de la sous-traitance dans l’électronique, aussi connu sous le nom de « Hon Hai Precision », s’est permis de faire de même avec Apple, pour lequel il est le premier assembleur d’iPhone et d’iPad. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que l’arrogance naturelle qui a fait sa réputation va de pair avec l’admira-tion qu’on lui prête pour Gengis Khan, un maître en la matière !

Sans remonter jusqu’au souve-rain mongol, Guo Taiming a été à bonneécoledanssonenfance.Néen1950 à Taiwan d’un père militaire, ila tâté de la formation des armes deseize à vingt et un ans. Famille pau-vre et discipline inculquée tôt : les graines de la revanche socialeétaient plantées. Et comme on

apprend en tombant, le jeunehomme – il a alors vingt-cinq ans – commence par « brûler » avec quel-ques amis 100.000 dollars de Hong Kong, dont une partie apportée parsa mère, dans une entreprise de plastique.

Un style militaireNous sommes dans les années 1970et le petit écran s’installe partout dans l’île nationaliste. Celui qui n’estpas encore connu sous le nom de Terry Gou ne se laisse pas abattre. Le déclic et le début de la fortune viennent avec la fabrication de bou-tons de télévision, toujours en plas-

tique. Suivront les équipements pour ordinateur. L’ascension ne s’arrêtera plus. Marié deux fois et père de cinq enfants, le patron de Foxconnvacherchersesclients auxEtats-Unis et au Japon. En 1988, il ouvre sa première usine à Shen-zhen, en face de Hong Kong, dans cette Chine communiste qui offre àl’économie de marché les bras pas chers de ses millions d’ouvriers.

Le personnage, évidemment, estun fou de travail et il a imposé son style militaire. Les ouvriers ? Ils doi-vent obéir à 100 % aux ordres et n’avaient droit, au début, qu’à cinq minutes pour aller aux toilettes. Lescadres dirigeants, eux, doivent res-ter joignablespartéléphone24heu-res sur 24. Et quand il s’adresse à sestroup es , c’est d ’un « moi, lepatron » ! Quant aux concurrents, c’estsimple :fauted’arriverà lesbat-tre à la loyale, on les « dévore »…

Mais,commeGengisKhan,mortaprès être tombé de cheval lorsd’une partie de chasse, Terry Gou aconnu la chute quand la dénoncia-tion des mauvaises conditions detravail chez Foxconn a ébranlé sonimage, entre 2008 et 2012. Il y a sur-vécu, mais pas 14 de ses employés(chiffreofficiel)quisesontsuicidés.Malgré la superbe qu’il a affichéedevant les médias, sa réputation ena pris un coup. Sa réponse ? Desfilets de protection en fer, quelquesdizaines de psychiatres en renfortet deux hausses de salaires consé-cutives. n

GuoTaiming,aliasTerryGou,le« tueursouriant »Le fondateur de Foxconnest connu pour sa dureté.

Le patron taïwanais est unadmirateur de Gengis Khan.

Chan

dan

Kha

nna/

AFP

Assemblage, à l’usine japonaise de Yaita, d’une dalle LCD,domaine dans lequel Sharp dispose d’une grande expertise etde capacités d’innovation reconnues. Photo Tomohiro Ohsumi/Bloomberg

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24 // Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

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UPINTERVIEW // GIANNI PULLI Directeur Google France en charge de Scale Up

« Untrésord’informationspourlesfutureslicornesfrançaises »

Propos recueillis parGuillaume Bregeras

@gbregeras

G oogle France mène une ini-tiative unique au sein del’entreprise de Moutain

View. Elle accompagne des start-upmaturesdurantlaphasecritiquedeleur internationalisation avec pourobjectif de les aider à devenir deslicornes. Bilan de la première pro-motion, à l’occasion d’un entretienexclusif avec son patron.

Pourquoi ce programmeest-il né en France ?LorsquejevivaisdanslaSiliconVal-ley, j’étais frappé par la qualité et lenombre de Français, entrepre-neurs, ingénieurs qui y étaient ins-tallés. Et malgré ce vivier, les licor-nesontdumalàémergerenFrance.Quand je suis rentré en France etque j’ai rejoint Google, nous noussommes donc posé la question desavoir comment aider à l’émer-gence de champions mondiaux ici.

Pourquoi l’accélération est-elleune phase si critique ?Les deux premières années sontassez simples pour les entrepre-neursenFrance.C’estlepassagedestroisième, quatrième et cinquièmeannées qui est plus compliqué… Ce

cap forme une « vallée de la mort »avec 50 % d’entre elles qui ne survi-vent pas. Durant cette phase, le pas-sage à l’international est stratégi-que et c’est là que Google les aide.

Comment avez-vous accompa-gné les 10 start-up de cettepremière promotion ?Une équipe d’une dizaine de per-sonnes leur est dédiée. Nous possé-dons un trésor d’informations quiles aide à se poser les bonnes ques-tions pour franchir le pas de l’inter-national : comment choisir le pays,quelles sont les conditions du mar-ché, comment les consommateursse comportent-ils ? Ensuite, il fautouvrir le pays, et là, nous les accom-pagnons avec des campagnesd’AdWords, des publicités sur You-Tube et avec tous les autres outilsque nous avons à notre disposition.

C’est aussi un moyen d’aidervos futurs clients à croître plusrapidement…C’est certain que nous avons intérêtà pousser des entreprises qui utili-seront les produits de Google.

Quel est le bilan un an après ?Les 10 start-up ont ouvert une tren-taine de pays, ont embauché300 personnes et ont cumulé250 millions d’euros de levées.

Allez-vous élargirce programme ?L’idée est de passer à 20 start-up en2016 et d’en accueillir une nouvelletouslestroismois.Unefoisqu’elleestbien installée dans un pays, nousn’avons plus de raison de l’aider, cequilibèremécaniquementuneplace.

Quelle est la recettepour réussir cette phase ?Iln’yapasdeschémapréétabli.Toutdépenddesmarchésquel’entreprisesouhaite attaquer. Parfois il fautcréer l’usage, parfois il est déjà là.

Comment les sélectionnez-vous ?Nous avons plusieurs moyens de lesidentifier. Nous nous appuyons surles entreprises qui ont levé des fondsmais c’est surtout leur histoire quinous intéresse. En 2014, nous avions

rencontré Monechelle.fr, une placede marché dédiée au jardinage et aubricolage. Ils ont rejoint notre pro-gramme et depuis, ils ont ouvertl’Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni.Ilsontchangédenompourdeve-nir ManoMano, sont passés de 10 à70 personnes… Ensuite, elles onttoute en commun le fait d’être des« pure players » et de s’appuyer suruneplacedemarchéBtoC,làoùnotreexpertiseest la plus importante.

Jouez-vous également lesentremetteurs avec le fondsd’investissement GoogleVentures ?Cela entre dans une logique de« deal flow », d’un échange d’infor-mation dont nous aurions tort denous priver. En revanche, aucunestart-upduprogrammeàcejourn’aété financéeparGoogleVentures. n

Gianni Pulli, directeur de Google France, notamment en chargedu programme Scale Up. Il a créé, en 2013, la filiale américainede Labelium (agence média digitale) à San Francisco. Photo Google

l Le programme d’accélération Scale Up boucle sa première année avec unbilan positif pour les 10 start-up soutenues dans la conquête internationale.l Cette initiative de Google France va s’étendre à 20 start-up dès 2016.

plus vite et d’avoir une meilleurevision de là où nous allions. »

En trois mois, la jeune pousse adonc pu s’étendre en Espagne, enItalie et plus récemment au Royau-me-Uni. De nouveaux servicesémergent, comme la possibilité defaire appel à la communauté poureffectuer de petits travaux, de lapeinture à l’électricité en passantpar la plomberie. « Ceservicebaptisé“SuperMano” permet de capter unepartied’untravailquisedéroulaitsou-vent au noir jusqu’à présent, analysePhilippe de Chanville. Nous avonsun partenariat avec Allianz qui per-metd’assurerchacunedesprestationsréalisées par ce biais. » Un déploie-ment suffisamment appétissantpour attirer les investisseurs dansun nouveau tour de table : PartechVentures, Piton Capital, CM-CICCapital Privé et le Fonds AmbitionNumérique ont réuni 13 millionsd’euros pour aider la start-up dansson ambition continentale. — G. B.

PourManoMano,ex-monEchelle.fr,le marché européen sonne commela quête absolue : 190 milliardsd’euros potentiels, mais des concur-rentsdéjàbienarmés.D’uncôté,deschaînes de magasins physiquescapables de prodiguer du conseil,Castorama, Leroy Merlin… Del’autre, des géants du numérique,comme Amazon, avec une profon-deurd’offresanséquivalent.Lesfon-dateurs, Christian Raisson et Phi-l ippe de Chanville , ont doncpositionné leur start-up, fondéedurant l’été 2012, à mi-chemin entreles deux, en permettant à une com-munauté de s’entraider tout en leurproposantunesélectiondeproduitsnon exhaustive, mais à des prix trèscompétitifs.

Un jeu de volumesUn positionnement qui lui permetde grossir très rapidement, enre-gistrant un volume d’affaires de1 million d’euros dès 2013, puis15 millions l’année suivante, 32 en2015, et une projection proche de100 millions pour cette année. A cejour, ManoMano revendique600.000 produits référencés et400.000 clients, dont une partie àl’étranger. « L’enjeu est de devenirleader européen, car les margessont faibles. C’est un jeu de volu-mes », explique Philippe de Chan-ville. En rejoignant le programmeScale Up de Google France, lastart-upaccèdeàdesdonnéesclefspour aborder sa conquête del’Europe. « Google nous a facilité latâche, nous donnant accès à desinformations capitales, explique lecofondateur. Mais aussi en nousmettant en relation avec d’autresmembres du programme commeBlaBlaCar. Ils avaient une plusgrande expérience que nous dans lamanière de collecter et d’analyserles data. Cela nous a permis d’aller

Le spécialiste du bricolageet jardinage a ouverttrois pays durant saparticipation au pro-gramme Scale-up de Google.

ManoManolève13millionsd’euros

Nicolas Rauline et G. B.@nrauline

BlaBlaCar, Captain Train, Drivy…Autant de fleurons de la FrenchTech qui ont tissé des liens fortsavec Google, via ce programmeScale Up. Et toutes ont un dénomi-nateur commun : elles ont desambitions internationales. CaptainTrain, racheté récemment par lebritannique Trainline, a lancé plu-sieurs autres pays ces derniersmois, tout comme Drivy, qui s’estpositionné sur l’Espagne et l’Alle-magne.QuantàBlaBlaCar,ils’estenpartie appuyé sur Google Adwordspour conquérir des utilisateurs unpeu partout en Europe, mais aussien Inde ou en Amérique latine.

Car c’est bien là le principal intérêtdu géant, dont le modèle dépendencore, en majeure partie, des lienssponsorisés. Mais le programmen’est pas qu’une relation commer-ciale. « Google possède des donnéesmondiales, qu’il met à disposition deces start-up », témoigne Eric La Bon-nardière, cofondateur et directeurgénéral d’Evaneos, une plate-formede voyage en ligne personnalisée enpleine croissance, qui vient d’attein-dre les 100.000 voyageurs servis et

opèredésormaisenFrance(lamoitiéde son activité), au Royaume-Uni, enAllemagne, en Italie et en Espagne.« Lorsque nous nous sommes posé laquestiondenotreinternationalisation,que nous avons commencé à regarderdifférents marchés, ils nous ont parexemple fourni des données macroé-conomiquesqui nous ont aidés. »

Cheerz va lancerun prochain tour de tableAutre jeune pousse à avoir bénéfi-cié du soutien de Google, Cheerz.Fondée en novembre 2012, cettestart-up propose une applicationpermettant de faire imprimer desphotos en les personnalisant demanière très simple. Avec un chif-fre d’affaires de 7,5 millions d’euros

et qui pourrait approcher les13millionsen2016,Cheerzessaimeen Europe (Espagne, Royaume-Uni et Allemagne). Surtout, elles’attaqueàunmarchémammouth,celui des albums photos. « Rienqu’en France, c’est un potentiel de100 millions d’euros par an, expli-que Antoine Le Conte, cofondateuret PDG. Nous pensons que les genssont prêts à le faire depuis un smart-phone et notre interface est très sim-ple. » Positionnée sur un produit dequalité, « mais à un prix inférieur »auxpoidslourdsdusecteur,Cheerzveut attaquer d’autres pays,comme les Pays-Bas. Avant d’enga-ger un prochain tour de table (leprécédent de 6 millions d’euros aeu lieu en juin 2015) et poursuivre

sa croissance externe.Alors que la diversification tous

azimutsdeGooglepourraiteffrayercertaines sociétés et susciter descraintesd’espionnageindustriel,lesstart-up assurent qu’elles ne le res-sententpas.« Nousfaisonsattentionde n’être dépendants de personne,explique Eric La Bonnardière. Maisla relation est saine. »

4À NOTERLes 10 start-up de la premièrepromotion de Scale Up :Alltricks, BlaBlaCar, CapitaineTrain, Drivy, Evaneos, Cheerz,Melijoe, Monechelle, Meninvest,Rad.

DejeunespoussesenconquêteinternationaleLes dix pépites accompa-gnées par le programmede Google ont l’Europeen ligne de mire.

Aurélien de Meaux, à gauche, et Antoine Le Conte,cofondateurs de Cheerz, application d’impressionde photos. Photo RGA/RÉA

Eric La Bonnardière, à droite, présidentd’Evaneos, et Yvan Wibaux, directeur général.Photo Evaneos

Fondée en 2012, la start-upa réalisé un chiffre d’affairesde 32 millions d’euros en 2015.Photo ManoMano

Google France et les start-up

La division France du géant californien accompagnede jeunes pousses durant leur phase de démarrage avecLaunchpad, puis d’amorçage avec Build Up, une sessionde mentorat de trois mois. Elle soutient aussi l’éco-système à travers un partenariat de 1 million d’eurospour l’accélérateur Numa, et sa participation à des événe-ments comme Web2day et Viva Technology (co-organisépar « Les Echos » et Publicis).

14,1MILLIONS DE DOLLARSPlanday, éditeur danois d’unlogiciel de gestion des équi-pes, a réuni un nouveau tourde table auprès de IdinvestPartners, Creandum, SEB Pri-vate Equity et Arthur Kosten.

3,5MILLIONS D’EUROSlevés par l’accélérateur P. Factory.Basé à Marseille, il s’appuie sur laCepac, la Caisse des Dépôts etd’autres partenaires privés pouraccompagner les jeunes poussesde la région.

-LE PRODUITLeCab se diversifie. A partir de la semaine prochaine,l’application française de transport proposera Flash,une option de coursier à la demande. L’utilisateur,

comme chez un VTC classique, pourra voir les coursiers disponi-bles autour de lui. Ceux-ci se déplaceront à vélo. LeCab veut ainsidémocratiser le transport de marchandises et revendique donc desprix plus abordables. Il vise les entreprises, les particuliers (pour sefaire livrer un objet oublié quelque part contre quelques euros)mais aussi à terme les commerçants pour leurs livraisons. Entre 50et 100 cyclistes seront opérationnels dès la semaine prochaine.L’interview en vidéo de Benjamin Cardoso sur videos.lesechos.fr

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Régine Bréhierà Ports de ParisÎLE-DE-FRANCE — Directrice desaffaires maritimes au ministère del’Environnement, Régine Bréhiersuccède à Alexis Rouque à ladirection de Ports de Paris. CetteX-Ponts, qui prend la présidencedu GIE Haropa (Le Havre, Rouen,Paris), devra composer avecl’échec du terminal multimodaldu Havre pour développer l’inter-modalité entre les trois ports. D

R

endirect

MontpellierrénovesonPolygonepourboostersescommercesdecentre-ville

DISTRIBUTION

Hubert Vialatte— Correspondant à Montpellier

Repousser les frontières de la villeen créant de nouveaux quartiers,sans dévitaliser le centre et ses com-merces. C’est à cette délicate équa-tion que se trouve confronté lemaire (DVG) de Montpellier, Phi-lippe Saurel. La municipalité lan-guedociennevientdelancerunplanderevitalisationducentre-villedontla pierre angulaire sera la rénova-tion du Polygone, véritable institu-tion du shopping montpelliérain.Idéalement placé, aux confins de laplace de la Comédie, des ruelles pié-tonnes du centre historique et dunouveauquartierd’Antigone,lecen-tre commercial, vieux de quaranteans, ne fait plus recette, malgré laprésence de locomotives (FNAC,Monoprix, Galeries Lafayette…). « Iloccupe stratégiquement le cœur de laville,maisilestvieillissant.Sarénova-tion lourde est nécessaire. Le site vas’ouvrir sur la ville avec le percementde nouvelles entrées », explique lemaire Philippe Saurel.

Une concurrence férocePrès de 40 millions d’euros seront donc investis à l’instigation de ses copropriétaires et de Socri Promo-tions, développeur de centres com-merciaux. L’architecte Jean-PaulViguier a prévu une verrière pour laisser entrer la lumière, la rénova-tion du parking de 2.000 places et lasuppression de faux plafonds pour donner de la hauteur aux vitrines. Les travaux, qui se dérouleront de nuit, dureront près de deux ans et l’inauguration est prévue au prin-temps 2019. Le groupe a mandaté l’italien Systématica, spécialiste desflux commerciaux, pour optimiser la future configuration.

Si le Polygone, inauguré en 1975,fréquenté par 11 millions de person-nesparan,pourunchiffred’affairesde 252 millions d’euros, se moder-nise, c’est pour mieux résister. Car ildoit composer avec une concur-rence féroce en périphérie (voir ci-dessous), entre le centre commer-cial Odysséum et le projet baptisé

« Ode à la mer » prévu pour 2019.« Lechiffred’affairesestenlégèreéro-sion. Il faut mettre les bouchées dou-bles », insiste donc Michel Badie-Cassagnet, responsable de ladivision immobilière de Socri.

La rénovation du Polygone n’estqu’une première étape car Socrienvisage à terme son extension.Objectif :doublerdesurface,àl’hori-zon 2023-2025, pour atteindre90.000 m2, en investissant les bâti-ments alentour, et notammentl’ancien hôtel de ville jouxtant lePolygone.« Ilyaunmanquedegran-dessurfacescommercialesetdeloisirsen centre-ville de Montpellier,observe François Matray, directeur

financier de Socri Gestion. Des gran-desenseignescommeUniqlon’ontpasla place pour s’y implanter. L’exten-sion répondra à cette demande.»

Agrandir le cœur marchandAu-delà de la rénovation du Poly-gone, le maire Philippe Saurel ditaussi vouloir «activer tous les levierspour agrandir le cœur marchand »du centre-ville – aujourd’hui55.000 m2. Entre autres projets, lamunicipalité travaille sur lapréemption de pieds d’immeublepour fournir des solutions immobi-lières aux enseignes. Cette préemp-tion interviendra sur des artères« endormies » du cœur de ville qui

seront bientôt desservies par letramway. La ville réalise, d’ailleurs,en ce moment même, les derniersessaisdecettefuturedessertecircu-laire du centre-ville. Toujours danscequartier,unprojetdedémolition-reconstruction d’anciennes hallesobsolètes est à l’étude. Elles seront« bâties sur le modèle des halles pari-siennes Baltard » et « accueillerontles commerçants début 2018. Le coûtde l’opération s’élève à 10 millionsd’euros », précise le maire. Reste àsavoir si ce lifting suffira.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dumaire de Montpellier Philippe Saurelsur www.lesechos.fr

l Socri injecte 40 millions d’euros dans la rénovation de ce centre commercial vieillissant mais emblématique.l La ville développe un plan d’action pour le centre-ville confronté à la concurrence de deux gigacentres commerciaux.

YatropdesurfacescommercialesàMontpellier ? Le débat qui agite lacapitale languedocienne depuisplusieurs années ressurgit cesjours-ci à la faveur de deux annon-ces : la modernisation du Polygoneen centre-ville, et la refonte de lazonecommercialedusuddelaville,dans le cadre d’un gigantesque pro-jet baptisé « Ode à la mer » sur plusde 86.000 mètres carrés, dont62.000 de surface commerciale.Avec, en toile de fond, l’inévitablecrainte des commerçants du cen-tre-ville de se retrouver « cannibali-sés » par les mastodontes commer-ciaux de périphérie.

Car Montpellier, qui a longtempsvécu sans centres commerciauxd’ampleur en périphérie, en possé-derabientôtdeux.Al’est,Odysséum,créé en 2009 et géré par Klépierre,affichedepuissacréationunebonnesanté. Ses 124 enseignes, la proxi-mité du tramway et d’équipementsde loisirs (cinéma, patinoire) luiassurent 350 millions d’euros dechiffre d’affaires et 6,6 millions devisiteurs annuels. Au sud, le projet« Ode à la mer » sur 86.000 mètrescarrés de commerces verra le jouren 2019, porté par la foncière Frey.

Des enseignes locomotivesPlus qu’un nouveau centre, Ode estprésenté par ses partisans, mairieen tête , comme un transfertd’enseignes déjà existantes, dans lecadre d’une requal i f icat iond’entrée de ville, désormais desser-vie par le tramway. « Il consiste à

reconfigurer la route reliant Mont-pellier à la mer longée de “boîte àchaussures” datant des années 1970.Le projet ne développera pas unmètrecarrécommercialsupplémen-taire et accueillera de nombreusesenseignes existantes aujourd’hui enzone inondable », assure PhilippeSaurel, l’édile de la ville.

Mais ses opposants, eux, sontpersuadés que ce lifting va malgré

tout affaiblir le centre historique,en faisant venir sur place de nou-velles locomotives commercialesB o u l a n g e r, K b a n e o u Z o d i oaujourd’hui absentes de la métro-pole. Une concurrence d’autantplus déloyale selon eux, que le par-king y est gratuit, alors que le cen-tre-ville était lui-même démunid’accessibilité. Les négociationsavec les enseignes locomotives du

projet Frey sont en phase termi-nale, affirme la mairie.

« Le centre-ville ne pèse plus que10 % de la totalité des surfaces com-merciales de l’aire montpelliéraine »,s’inquièteAlainSimon,présidentdel’association de défense des com-merçants du centre-ville. Avec 55.000 mètres carrés, les commer-cesdecentre-villeatteignentàpeinela moitié de la surface de vente des

deux centres commerciaux.« L’augmentation des surfaces com-merciales en périphérie a été multi-pliée par dix, alors que la populationde la métropole n’ a “que” doublé entrente ans », assure Alain Simon.

Le centre-ville s’en sortplutôt bienL’analyse n’est pas partagée. PourBrunoBouterin,responsableétudesà la CCI, le centre-ville s’en sort aucontraire plutôt bien, comparé àd’autres métropoles. « Le centre-villepèse 610 millions d’euros de chiffred’affaires commercial, soit un tiers del’activité globale sur l’aire montpellié-raine (environ 2 milliards d’euros).Même si les parts de marché dimi-nuent, du fait de la croissance démo-graphiqueetdesprojetsenpériphérie,l’activité reste à un niveau élevé ». Lescommerces montpellierains souf-frent-ilsdecetrop-pleind’offres ?Leniveau de vacance commerciales’élève à 7 %, un chiffre inférieur à lamoyenne (8,5 % selon Procos). Maisilgrimpeà18 %enenglobantlesfau-bourgs. « Sur certaines cellules, leniveau de loyer est rédhibitoire »,relève Bruno Bouterin. n

Enpériphérie,deuxcentresconcurrentsMalgré le dynamismedémographique, lescommerçants de centre-ville se sentent menacés parla poussée de centres géantsà la périphérie de la ville.

La Miroiterielandaise sauvéeAQUITAINE — Spécialiste desfenêtres, vérandas et autrespergolas, la Miroiterie landaisea vu son plan de reprise validépar le tribunal de commercede Mont-de-Marsan après deuxannées consécutives de pertes.Le dirigeant, Serge Delwasse,prévoit la sauvegarde de 117 pos-tes de travail sur 140, mais aussila spécialisation des sept

implantations et la poursuited’une activité tournée vers legros œuvre pour le bâtiment.Après avoir déposé son bilanau printemps 2015, l’entrepriseétait en redressement judiciairedepuis l’été dernier. Basée àMont-de-Marsan avec deux sitesindustriels à Soustons (Landes)et Pau (Pyrénées-Atlantiques),la société désormais dénomméeLa Miroiterie compte clore sonexercice 2016 avec un chiffred’affaires de 15 millions d’euros.

Le projet « Ode à la mer » se situe en entrée de ville. Il accueillera des enseignes de commerce et deloisir, mais également des bureaux et des services sur plus de 86.000 mètres carrés. Photo Frey

110BOUTIQUESsont présentes dans le centrecommercial de centre-villesur 46.000 m2.

La rénovation du centre commercial, Polygone, situé en plein centre-ville, devrait coûter près de 40 millions d’euros et durer au moinsdeux ans. L’inauguration est prévue au printemps 2019. Ici, vue d'artiste du projet de l’architecte Jean-Paul Viguier. Photo Polygone Montpellier

Sens Digital, uneappli pour lescommerçants

L’idée peut paraîtreparadoxale. Pour renouer lelien entre les commerçantsde centre-ville et les habi-tants, une start-up héraultai-se propose de jouer la carte…du numérique. Sens Digital,basée à Clapiers, proposeaux commerçants des cen-tres-villes des places de mar-ché géolocalisées, pourdiffuser leur catalogue deproduits et de services viaune plate-forme Web ou viaune applicationsmartphone. « Il y a une vraiedemande de la population,mais les commerçants ontsouvent du mal à opérer latransition vers l’e-commerce.Avec des actions de marketingauprès de la population vivantou travaillant dans la zone dechalandise, le commerçantpeut gagner facilement duchiffre d’affaires », veut croi-re Mamadou Diouf, PDG deSens Digital. Le but est aussid’inciter les clients à venirretirer en magasin l’articleacheté en ligne. La start-up,qui compte 25 salariés, pré-voit 10 recrutements cetteannée et finalise une levée defonds de 1 million d’eurosauprès de bpifrance, SociétéMarseillaise de Crédit etBanque Populaire du Sud.Ses applications serontadaptées à l’identitérespective de plusieursvilles-tests : Montceaux-les-Mines-Le Creusot, Dax, Paris(rue du Nil), Bordeaux,Montpellier.

Les Echos Jeudi 31 mars 2016 // 25

PME&REGIONS

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26 // PME & REGIONS Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

innovateurs

Laurent Marcaillou— Correspondant à Toulouse

Une nouvelle entreprise de tailleintermédiaire (ETI) apparaît dans lasous-traitance aéronautique.Farella à Montauban, fabricant depièces en métaux durs pour lesavions et l’appareillage médical,vientderacheterChatalàHerbignac(Loire-Atlantique).PrésidéeparPas-cal Farella, la nouvelle sociétéWeAre Aerospace réalisera un chif-fre d’affaires d’environ 60 millionsd’euros en 2016 et emploiera400 salariés. En plus de l’usinage,Chatal apporte une activité complé-mentaire de traitement de surfacedans une autre usine à Saint-Nico-las-de-Redon (Loire-Atlantique) et aune filiale de fabrication à bas coûtau Maroc. De son côté, Farella s’estdiversifié dans l’impression en 3D

via sa filiale Prismadd qui vientd’être retenue par Airbus pour lafabrication additive de pièces entitane destinées au long courrierA350. « Le rapprochement entre nosdeux entreprises permet au nouvelensemble d’atteindre la taille critiqueet de renforcer son intégration verti-cale », se félicite Pascal Farella.

Avec une centaine de salariés,Farella est plus petit que Chatal qui

emploie 300 personnes. Maisl’entreprise de Montauban, dirigéepar une nouvelle génération fami-liale,abénéficiédusoutiend’Airbuspour opérer ce rapprochemententre sous-traitants. Elle effectuecette acquisition avec le soutien dufonds Aerofund III géré par ACEManagement, qui apporte 7,5 mil-lions d’euros en fonds propres« dans une première étape », en pre-

nant une part minoritaire. Cettefusion répond à la volonté des don-neurs d’ordre comme Airbus etSafran de travailler avec des sous-traitantsplusgros,ayantlacapacitéindustrielle et financière de suivrel’accroissement de la productiond’avions et de moteurs.

Groupe intégréC’est aussi la première étape de laconstitutiond’ungroupepluslarge.WeAre Aerospace fait déjà partie,avec Espace près de Saint-Nazaire(Loire-Atlantique)etArmorMecaàPleslin-Trigavou (Côtes-d’Armor),du groupement commercial ACEAéronautique formé en 2007 pourrépondre à des appels d’offres plusimportants. Cet ensemble d’entre-prises va se transformer en ungroupe intégré. Espace et ArmorMeca renforceront la nouvellesociété WeAre Aerospace courant2016 en y apportant leurs titres avecle soutien d’ACE Management.

Espace fabrique des sous-en-sembles de mécanique et de tôlerie.Armor Meca emploie une centainede personnes dans l’usinage de piè-cesenalliages,enmétauxdursetenthermoplastiquepourl’aérospatial,la défense et l’énergie. Le nouveaugroupe réalisera un chiffre d’affai-res de 110 millions d’euros en 2016.

TARN-ET-GARONNE

Le nouvel ensembleemploie 400 salariés.Des discussions sonten cours pour l’élargiraux sociétés Espaceet Armor Meca.

Aéronautique :FarellaachèteChatalpouratteindrelataillecritique

Le groupe CNIM décroche 80 millionsd’euros de commandes auprès d’Iter

Paul Molga@paulmolga

— Correspondant à Marseille

Le groupe CNIM peut respirer. Huitmois après avoir été contraint demettre au chômage partiel 510 deses 2.800 salariés, il vient de décro-cher deux des trois contrats de lanouvelle salve de commandes deFusion for Energy (F4E) pour laconstruction d’Iter, le démonstra-

teurinternationaldefusionénergé-tique. L’organisation européennedéboursera 80 millions d’eurospour équiper le cœur du futur réac-teur de deux éléments stratégi-ques : les bobines supraconductri-ces nécessaires au confinement duplasma et le système robotiqued’inspection du tore.

Pour produire de l’énergie, Iterdoit dupliquer le mécanisme defusion d’éléments atomiques qui seproduit au cœur des étoiles. Laréaction générera un gaz extrême-ment chaud pouvant atteindre150 millions de degrés. Aucunmatériau ne peut supporter cestempératures. Il faut donc créerune cage d’anneaux magnétiquespour confiner le plasma. Six bobi-

n e s s u p r a c o n d u c t r i c e s d e25 mètres de diamètre serontnécessaires. Le contrat de F4E attri-bue la construction de quatred’entre elles à CNIM.

Sept ansde travailLe groupe varois va également con-duire les travaux nécessaires à lacréation d’un système d’inspectionde l’enceinte à vide de la réaction.Une sonde optique devra recueillirdes mesures et des images « avecune résolution d’au moins 1 mm àune distance de 4 mètres et de 3 mmjusqu’à 10 mètres », selon les termesdu contrat. Au moins sept ans derecherche seront nécessaires.CNIM est un fournisseur de systè-

mes industriels complexes et degrands équipements de recherche.Il a notamment participé au LaserMégajoule. Sur Iter, après avoirinvesti dans la construction d’unatelier de 3.000 mètres carrés àatmosphère contrôlée pour usinerdes pièces géantes avec une préci-sion au millimètre, le groupe adécrochéen2014lecontratderéali-sation des plaques radiales quiconstituentlesquelettedesaimantsqu’il va fournir.

Unconsortium,composédetroisfiliales de Spie Batignolles et lasociété ADF, a également remportéun contrat d’environ 60 millionsd’euros pour fournir les réseauxd’électricité et hydrauliques pourles installations d’Iter. n

PACA

Le constructeur d’en-sembles industrielsvarois remporte deuxcontrats stratégiques.

Idrévaremplacel’acierpardescomposites

Effectif : 17 salariésChiffre d’affaires : 1 millionActivité : composites

Dominique Aubin— Correspondant au Havre

En consultant les annonces d’unjournaléconomique,CharlesHain-neville découvre que TechnologieUsinagedesComposites,unepetiteentreprise de La Mailleraye-sur-Seine (Seine-Maritime), va êtreliquidée. Ce jeune homme de vingt-cinq ans se plonge dans les comp-

tes et parvient à la conclusion quecette PME qui fabrique des échel-les, des passerelles, des garde-corps et des trappes de visite encomposites peut être viable et queses difficultés viennent de mala-dresses dans sa gestion.

Il la reprend en avril 2015 à labarre du tribunal de commerceduHavreaveclasociétéqu’ilacréée,à titred’exercice, lorsdesesétudesàl’Institut de gestion de Rennes.

Son intuition s’avère pertinente.Après neuf mois d’activité, le bilande la société qu’il rebaptise Idrévaest conforme à ses prévisions avecun chiffre d’affaires dépassant lemillion d’euros et le seuil de renta-bilité. « Nous n’y croyons pas nous-mêmes, mais nous n’avons pas

connu de problème de trésorerie etnous avons retrouvé nos clients mal-gré les événements », assure CharlesHainneville.

Un matériau pluséconomique à l’usageIdréva évolue dans un marché deniche en fabriquant des matérielsqu’elle conçoit sur mesure avec sesclients. Le matériau composite quiassocie une résine et une fibre, quecesoitdeverre,decarboneoudelin,est plus cher que l’acier, mais, à ladifférence de ce dernier, il ne rouillepas. Son usage est particulièrementadapté dans le nucléaire, le traite-ment de l’eau, l’éolien offshore ou lamarine. Idréva a ainsi emportépour le compte de sous-traitants

des marchés à la centrale nucléairede Paluel, pour le port du Havre etauprès de la Marine nationale.

Le plus dur pour Idréva est defaire connaître le matériau compo-site dont l’intérêt s’évalue dans letemps. « Une fois qu’un client l’aessayé il est conquis », assure Char-les Hainneville. Pour consoliderson portefeuille de clients, l’entre-prise a mis en place un petit réseaude commerciaux chargés de pros-pecterlenord-ouestdelaFrance,deLille à Nantes.

Le jeune dirigeant espère appro-cherles3millionsd’eurosdechiffred’affaires d’ici à trois ans et porterson effectif à 25 salariés, soit pres-que autant qu’avant la liquidationoù l’entreprise en employait 32. n

Farella (photo) et Chatal formeront un nouvel ensemble nomméWeAre Aerospace et sera présidé par Pascal Farella. Photo Farella

Un présidentpour le MedefGrande AquitaineAQUITAINE — Le Medef Aqui-taine-Poitou-Charentes-Limou-sin a élu à sa présidence Christo-phe Fauvel, qui est à la tête del’organisation en Périgord. En serevendiquant de la Grande Aqui-taine, l’organisation patronale aaussi fait le choix du nom le plusfréquemment cité pour baptiserla plus grande région de France.D

R

4.299EMPLOIS À L’ACTIF D’INITIATIVE ÎLE-DE-FRANCELe réseau d’accompagnement et definancement de la création d’entre-prisesInitiativeIle-de-Francereven-dique4.299emploissauvegardésoucréésen2015,soit7,3%deplusqu’en2014 en ayant accompagné 5.486entrepreneurs. Il a permis d’investir

140 millions d’euros en région pari-sienne en 2015 (+13 %) grâce à27 millions d’euros de prêts sansintérêts ni garanties accordés auxentrepreneurs, ce qui leur a permis,par effet levier, d’obtenir 113 millionsd’euros de prêts bancaires.

Date de création : 2006PDG : Jesus Martin-GarciaMontant visé :35 à 40 millions d’eurosEffectif : 25 personnesSecteur : biotechnologies

Chantal [email protected]

Spin-off de l’Institut Mérieuxcréé en 2006, GeNeuro lance cejeudi son introduction enBoursesurEuronextParis,sousréserve du visa de l’AMF. Sonobjectif : lever 35 à 40 millionsd’euros. Sa priorité est de finali-ser le développement cliniquede son candidat médicamentphare, l’anticorps monoclonalGNbAC1, qui s’attaque aux cau-ses de la sclérose en plaques.« C’estunenouvelleapprochequicherche à bloquer en amont lescomposantes inflammatoires etneurodégénératives de la mala-die,plutôtqued’interféreravecla

réponse immunitaire de l’orga-nisme », explique Jesus Martin-Garcia, PDG et cofondateur deGeNeuro. Pour développer ceconceptderétrovirusendogènedans la sclérose en plaques,l’Institut Mérieux avait choiside s’associer à l’incubateurd’entreprises suisse Eclosion.

Premiers résultatsattendus fin 2017Depuis2008,lesdeuxpartenai-res ont injecté au total près de30 millions dans la société, jus-qu’à l’entrée au capital de Ser-vier en décembre 2015. « Nousavons conclu avec ce groupepharmaceutique un accord decollaboration et de licence pou-vant atteindre 362,5 millionsd’euros, hors royalties, pour ledéveloppement et la commercia-lisation du GNbAC1. Servier adéjà accepté de verser 37,5 mil-lions pour l’étude de phaseIIb encours », précise le PDG.

Les premiers résultats de cetessai clinique lancé fin 2015 sur260 patients répartis dans69centreset13payseuropéens,sont attendus fin 2017. « Cetaccord porte uniquement sur lasclérose en plaques et ne couvrepas les Etats-Unis, ni le Japon,donc préserve nos droits sur lesdeux tiers du marché mondial,ainsi que pour développer notretechnologie dans d’autres mala-dies ».L’InstitutMérieuxetSer-vier se sont engagés à partici-per à l ’ IPO de GeNeuro, àhauteur totale d’environ10 millions d’euros. n

LA BOURSEGENEURO

GeNeuro veut lever40 millions pour contrerla sclérose en plaques

Date de création : 2014PDG : Hervé AffagardMontant : 10 millions d’eurosEffectif : 8 personnesSecteur : biopharmacie

Léa Delpont—A Lyon

Il pèse environ deux kilos et sec o m p o s e d e q u e l q u e100.000 milliards de bactéries,logées dans les intestins. Cemicrobiote propre à chaqueindividu, communémentappelé la flore, est devenu enune dizaine d’années le nouvele l d o r a d o d e l a s a n t é . L astart-up lyonnaise MaaTPharma (Microbiota as a The-rapy) fait partie des pionniers.Fondée par des experts recon-nus parmi lesquels Joël Doré,Pierre Bélichard et MohamadMohty, elle vient de lever10 millions d’euros auprès deCM-CICInnovationetdeBioco-

dex, ainsi que ses actionnairesexistants, Seventure Partnerset l’Inra. Son objectif est de lan-cer cet été des essais cliniquessur des patients atteints de leu-cémie. « Les chimiothérapies etles antibiothérapies lourdes pro-voquent des dysbioses, un dérè-glement de la flore intestinaleaux effets dévastateurs sur lasanté et le système immuni-taire », explique Hervé Affa-gard, PDG et cofondateur deMaaT Pharma.

Traitement autologueSa méthode expérimentaleconsiste à recueillir un échan-tillon du microbiote du patientavant le début de son traite-ment, puis de réimplanter dansson colon, quatre semainesplus tard, les bactéries conser-vées en vie grâce à un procédé àfroid. La société est la premièreà développer un traitementautologue qui apporte non seu-lement plus de sécurité qu’untraitement allogène reposantsur des donneurs, mais aussiunmeilleurpotentielderecolo-nisation, comme une auto-greffe. Ces essais visent à corri-ger les effets secondairesdélétères, mais, surtout, à vali-der la théorie de restaurationdu microbiote. Pour déployersa technologie dans le traite-ment d’autres affections de lasphère gastro-intestinale et dudiabète,HervéAffagardprévoitune troisième levée de fondsplus importante début 2017. n

LA LEVÉE DE FONDSMAAT PHARMA

MaaT Pharma réunit10 millions pour validersa microbiothérapie

LA PME À SUIVRENORMANDIE

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lesindices

RECHUTE DU CUIVREDeuxième séance de baissepour le cuivre, en raison d’unscepticisme sur la demande enChine, principal consommateur.Les stocks dans les entrepôtsde Shanghai sont prochesd’un plus haut. Sur l’exercice2015, l’entreprise publiquechilienne Codelco a enregistréune perte nette de 1,3 milliardde dollars liée à des déprécia-tions d’actifs et à la chutesur l’année des cours du métal.

Divisée, laCitydeLondresrechigneàprendrepartidansledébatsurleBrexit

Vincent Collen@VincentCollen

— Correspondant à Londres

C’est une déception pour les parti-sans du maintien du Royaume-Uniau sein de l’Union européenne : laCity est loin de présenter un frontuni dans le débat qui enflamme lepays à trois mois du référendum.Certes, plusieurs figures du secteurfinancier britannique ont pris laparole pour souligner les dangersquereprésenteraitunBrexitpourlaplace de Londres. Stuart Gulliver, lepatron d’HSBC, s’est montré le plusclair, annonçant qu’un millier depostes pourraient être délocalisésvers Paris si le Royaume-Uni quit-tait le groupe des Vingt-Huit. Lespatrons des banques Barclays etRBS, celui de la Bourse de Londres,de l’assureur Aviva ou encore ladirectrice du Lloyd’s, se sont égale-ment prononcés dans ce sens.

Mais beaucoup sont restés silen-cieux, et plusieurs fédérations ontdécidé de ne pas prendre parti. LaBritish Bankers Association, quireprésente 147 banques, a fait savoirqu’elleresterait« neutre »pendantlacampagne.Pourtant,seuls1 %deses

membres estiment qu’un Brexitserait bénéfique pour leur activité !Quant à Bank of America, elle ademandé à ses salariés de ne pasévoquer cette question jugée tropsensible devant ses clients britanni-ques, a révélé le « Financial Times ».La banque américaine aurait aussirenoncé à faire un don de près de100.000 livres à la campagne quimilite pour le maintien dansl’Union.

Stratégie de couvertureLa même prudence est de misechez les gestionnaires d’actifs.L’Investment Association, quiregroupe plus de 200 firmes,estime que la question relève du« peuple britannique ». Son direc-teur général, Guy Sears, a pour-tant estimé qu’une sortie del’Union poserait de nombreuxproblèmes pour un secteur quigère 5.500 milliards de livres,plus que l’Allemagne, la France etl’Italie réunies.

« La City est très majoritaire-men t pour le m a in t ie n d ansl’Union, mais elle adopte une stra-tégie de couverture », analyse PaulDe Grauwe, professeur à la Lon-don School of Economics. Alorsque certains sondages donnent leBrexit gagnant le 23 juin, les insti-

tutions financières « ne veulentpas se retrouver du côté des per-d a n t s n i m é c o n t e n t e r l e u rsclients ». En outre, certains parti-sans du maintien dans l’Union netiennent pas forcément au sou-

tien affiché d’un secteur trèsimp opulaire outre -Manchedepuis la crise de 2008, qui aobligé l’Etat à recapitaliser lesbanques. Pour Scott James, duKing’s College, la City est en réa-

lité divisée. D’un côté, la plupartdes banques sont favorables àl’Union européenne, qui régule lesecteur depuis « des décennies ».Qu’elles soient britanniques ouétrangères, elles redoutent de ne

plus pouvoir accéder au marchéeuropéen depuis leur base londo-nienne en cas de Brexit. Elles seplaignent parfois de la réglemen-tation bruxelloise, celle qui limiteles bonus par exemple, mais c’estsurtout à Londres que les con-traintes les plus lourdes ont étédécidées.

Séparation des activitésbancairesAprès la crise financière, le gouver-nement britannique a édicté desrègles particulièrement strictes enmatière de renforcement des fondspropres et obligé les banques àséparer leurs activités les plusrisquées des autres.

De l’autre côté, les fonds d’inves-tissement, les « hedge funds » et lesfonds de capital-risque avaient« peu ou pas d’interaction » avecBruxelles avant la crise, poursuitScott James. Ils sont moins favora-bles à une Union européenne quitente de les réguler depuis peu, àl’initiative de l’Allemagne et de laFrance. Certains sont hostiles à ladirective AIFM sur la gestion alter-native, entrée en vigueur en 2014.Plusieurs patrons de « hedgefunds », comme Crispin Odey, sesont même prononcés en faveur duBrexit. n

l Seules quelques institutions financières ont clairement pris position pour le maintien du Royaume-Uni en Europe.l Prudentes, les fédérations sectorielles restent neutres et certains fonds d’investissement sont favorables au Brexit.

FINANCE Les réactions de trois acteurs prépondérants du secteur financier

« Si nous devionsquitter [l’UE], nousaurions la capacitéde déplacer notreactivité et notrepersonnel de Londresvers Paris. »DOUGLAS FLINTPrésident de HSBCPhoto Simon Dawson/Bloomberg

Le Brexit « seraitun inconvénient,mais ce ne serait pasdésastreux ».MARTIN GILBERTDirecteur général de la sociétéde gestion Aberdeen AssetManagement

Photo Simon Dawson/Bloomberg

« Le jour où, je l’espère,nous décideronsde quitter l’UE, ce seraun bon coup de fouetpour tout le monde. »PETER HARGREAVESFondateur du gestionnairede fortune HargreavesLansdown

Photo Chris Ratcliffe/Bloomberg

Laurent Thévenin@laurentthevenin

La préférence des assureurs basésoutre-Manche semble claire.D’après un sondage réalisé par lapublication spécialisée « InsuranceDay » auprès de 339 d’entre eux etpublié en mars, ils sont 64 % à sou-haiter que le Royaume-Uni reste

dansl’Unioneuropéenne.Seuls28 %se disent pour un Brexit, tandis que8 % sont encore indécis.

Plusieurs personnalités du sec-teur ont déjà affiché leurs positionspro-européennes. Sur les 198 diri-geants de grandes entreprises ayantsigné en février, dans le « Times »,une lettre en faveur d’un maintiendans l’UE, figuraient ainsi AdrianMontague, le président d’Aviva,Mike Wells, le directeur général dePrudential, John Nelson, le prési-dent du Lloyd’s, Stephen Hester, lepatron de RSA, ou encore PaulEvans, qui dirige la filiale britanni-

que d’AXA. C’est le Lloyd’s qui est,pour l’heure, le plus prolixe sur lesimplications d’un Brexit pour laplace britannique. « Nous pouvonsestimer, de manière prudente, que lemarché de l’assurance de Londressouscrit 6 milliards de livres de pri-mes depuis l’Union européenne », asoulignéSeanMcGovern,sondirec-teur des risques. Avoir accès au pre-mier marché mondial de l’assu-rance est donc « clairement un sujetimportant pour le marché londo-nien », ajoute-t-il. C’est ainsi, rappel-le-t-il,queleLloyd’sa–« pourdesrai-sons pragmatiques » – été « un

partisan de l’appartenance duRoyaume-Uni à l’Europe et desopportunités de commerce trans-frontières qu’elle permet ».

Alors que l’issue du référendumdu 23 juin s’annonce incertaine, leLloyd’s travaille à « des plansd’urgence » pour faire face à une sor-tie de l’Union européenne. « Notreobjectif est de sécuriser un accèscontinu à l’UE pour nos “managingagents” [mandataires d’assurance,NDLR] », explique Sean McGoverndans le rapport annuel du grandmarché londonien de l’assurancespécialiséeparulasemainedernière.

Selon Moody’s, les conséquencesd’un Brexit sur les notes de crédit del’industrie de l’assurance seraienttoutefois « gérables », « à moins qu’iln’y ait des bouleversements dans le“passporting” »,quipermetauxcom-pagnies d’offrir des services dansd’autres pays. L’assureur Legal &General a affirmé qu’un Brexitn’aurait qu’un impact minimal surses opérations, mais son concurrentPrudential a souligné qu’une tellesituation serait préjudiciable pourM&G, sa filiale britannique degestion de fonds, dont la base declientèle est européenne. n

L’assurancebritanniquenesouhaitepasunesortiedel’UnioneuropéenneSelon un sondage, prèsdes deux tiers des assureursbritanniques ne veulent pasd’un Brexit. De grands patronssont montés au créneau.

Banques : la réforme réglementaire de Bâle IV n’aura pas lieu

Véronique Chocron@vechocron

Alors que les banques françaisesmettent en garde sur les conséquen-cespourl’économiedelamultiplica-tion de leurs contraintes réglemen-taires,legouverneurdelaBanquedeFrance a tenu mercredi à les rassu-rer. Auditionné par la commissiondes Finances du Sénat, François Vil-

leroy de Galhau a certes soulignéque, « de temps en temps, le degréd’alertedusecteurbancairefrançais »était « un peu excessif », et qu’il fallait« savoir relativiser ». Mais il a aussiaffirmé qu’il était « très important destabiliserlesrègles »quis’accumulentdepuislacrisefinancièreafindesoli-difier les banques.

Cette stabilisation signifie qu’il n’yaura pas de « hausse significative del’exigence globale de capital appliquéeaux banques ». « Il n’est pas questiond’unBâle IV, a-t-ilmartelé.Je le dis aunomdel’ensembledesrégulateurs,passeulement au nom de la France. Notrepriorité est de terminer Bâle III [miseen place ou renforcement de plu-sieurs ratios, notamment de solvabi-lité et de liquidité, NDLR] d’ici à la fin

de cette année. » Concernant lesinquiétudesdesbanquessurlesprêtsà l’habitat, le gouverneur a préciséque l’on « pourra évidemment main-tenir lecrédit immobilierà tauxfixe ».Sur la nouvelle grille du risqueimmobilier proposée par le Comitéde Bâle (dans l’approche dite « stan-dard »),ils’agirad’unesimple« adap-tation »et,« seloncertainesétudes,ellepourrait même se traduire par unediminution de la charge en capitalapplicable aux banques concernées ».

« Solution d’adaptation »Quantàlaméthodedecalculduratiodelevier(lesfondspropresrapportésà l’ensemble des expositions nonpondérées d’une banque), les grou-pes français vont perdre le traite-

mentdefaveurdontilsbénéficiaient :les fonds du Livret A, centralisés à laCaissedesDépôts,neserontplusexo-nérés dans le calcul de ces risquesnonpondérés.« L’argumentquinousa été opposé est que l’on n’exonère pasles dettes souveraines, qui sont desprêts aux Etats, alors pourquoi exoné-rer les fonds prêtés à la CDC ? », a rap-portélegouverneur.Toutefois,pasdepanique : « Il s’agit d’une prescriptiongénérale et on regarde si, pour telle outelle banque gênée par cette règle– notamment celles qui collectent leplus de Livret A –, il y a une solutiond’adaptation qui nous permettraitd’atténuer cette règle de levier. » Unesolutionqui,legouverneurl’aassuré,« préservera totalement le Livret Apour les épargnants ». n

BANQUE

François Villeroyde Galhau promet unepause dans la régle-mentation bancaire.

François Villeroy de Galhau,gouverneur de la Banquede France. Photo Eric Piermont/AFP

« Nous pouvonsestimer, de manière

prudente, que lemarché de l’assurance

de Londres souscrit6 milliards de livres

de primes depuisl’Union européenne. »

SEAN MCGOVERNDirecteur des risques du Lloyd’s

Prudence surle Crédit MutuelSur le sujet brûlant du con-flit interne entre CM11-CICet Arkéa, le gouverneurde la Banque de France s’estmontré très prudent devantles sénateurs. « Est-ce qu’ildoit y avoir un Crédit Mutuelà l’échelle nationale ou deuxCrédit Mutuel ? Ce n’est pasà moi de trancher, c’està la discussion, c’est peut-être au contentieuxjudiciaire et ça peut être aulégislateur. Moi je respectepar avance le choix qui serafait », a-t-il déclaré.

Les Echos Jeudi 31 mars 2016 // 27

FINANCE&MARCHES

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28 // FINANCE & MARCHES Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

annonces judiciaires & légalesANNLEGALECH

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE

La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.

Les départements habilités sont 75, 77,78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.

PRÉFET DU VAL-DE-MARNE*!?(-<!BD *(= H&&H!?(= $CDC?HY(= (< *( Y4XO/R37OOXPXO1

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AVIS D’ENQUÊTE PUBLIQUE6Q>O 9X 63X/XO1R7O 9X2 3R250X2 1X;SO7Q7UR50X2 N6631M

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Par arrêté préfectoral n°2016/608 du2 mars 2016, il sera procédé du mardi29 mars 2016 au samedi 30 avril 2016inclus, sur la commune de Villeneuve-le-Roi (département du Val-de-Marne) à uneenquête portant sur le projet de Plan dePrévention des Risques Technologiques(PPRT) du dépôt pétrolier SPVM. Cetteinstallation, située rue des Darses àVILLENEUVE-LE-ROI, est classée pour\F ?<A8(+8!AC )( \1(C4!<ACC(D(C8 :A6: \(<B$!D( )( \1F68A<!:F8!AC F4(+ :(<4!86)(:HR1B\FEA<F8!AC )( +( 220/ F B8B ?<(:+<!8(par arrêté préfectoral du 4 août 2011.R( 220/ (:8 B\FEA<B (8 D!: (C S64<( ?F<\1[8F8 <(?<B:(C8B ?F< \( ?<B&(8 )6 -F\I)(IMarne (Direction des Affaires Générales(8 )( \1[C4!<ACC(D(C8 Q 96<(F6 )(:installations classées et de la protection)( \1(C4!<ACC(D(C8*,I*_ F4(C6( )6 YBCB<F\ )( YF6\\( Q94038 CRETEIL Cedex), en application)( \1F<8!+\( RH %,%I,% )6 +A)( )(\1(C4!<ACC(D(C8HLe dossier de projet de PPRT mis(C (C=6>8( ?6E\!=6( C( +AC8!(C8 ?F:)1B86)( )1!D?F+8 (8 C1(:8 ?F: :A6D!: "\F +AC:6\8F8!ACJ ?A6< F4!:J )( \1F68A<!8BF)D!C!:8<F8!4( )( \1[8F8 +AD?B8(C8( (CDF8!@<( )1(C4!<ACC(D(C8HCette enquête sera conduite par M. JackyHAZAN, commissaire-enquêteur titulaireet Mme Nicole SOILLY commissaire-enquêtrice suppléante.M. Jacky HAZAN, commissaire-enquêteur, se tiendra à la disposition du?6E\!+ ?A6< <(+(4A!< :(: AE:(<4F8!AC:Jau centre administratif de la mairie)( -URR[O[.-[IR[I03U :!: ,%' 8(<JF4(C6( )( \F 0B?6E\!=6(J \(: `A6<: (8heures suivants :Mardi 29 mars 2016 de 09h00 à 12h00Lundi 11 avril 2016 de 14h00 à 17h00Mardi 19 avril 2016 de 09h00 à 12h00Samedi 30 avril 2016 de 09h00 à 12h00

R( )A::!(< )1(C=6>8( :(<F D!: ")!:?A:!8!AC )6 ?6E\!+J )6 DF<)! *_ DF<:2016 au samedi 30 avril 2016 inclusau centre administratif de la mairie)( -URR[O[.-[IR[I03U :!: ,%' 8(<JF4(C6( )( \F 0B?6E\!=6(J F6Z `A6<: (8#(6<(: )1A64(<86<( #FE!86(\\(H R( ?6E\!+pourra prendre connaissance du projet(8 +AC:!$C(< :(: AE:(<4F8!AC: )FC: \(<($!:8<( )1(C=6>8( A64(<8 " +(8 (&&(8HR( )A::!(< )1(C=6>8( :(<F B$F\(D(C8D!: " \F )!:?A:!8!AC )6 ?6E\!+ :6< \(site internet de la préfecture du Val-de-PF<C(J " \1F)<(::( :6!4FC8( ]ht tp : / /www.va l -de-marne.gouv. f r /2A\!8!=6(:I?6E\!=6(:G[C4!<ACC(D(C8Iet-prevention-des-risques/Plans-de-Prevention-des-Risques-Technologiques/Plan-de-Prevent ion-des-Risques-Technologiques-de-Villeneuve-le-RoiR(: B4(C86(\\(: AE:(<4F8!AC: )6 ?6E\!+pourront également être adressées parB+<!8J " \1F88(C8!AC )( PH TF+^X V;M;OJcommissaire-enquêteur, au centreadministratif de la mairie.Toute information relative au projetpourra être demandée auprès de :Unité territoriale du Val-de-Marne de laDirectionRégionale et Interdépartementale)( \1[C4!<ACC(D(C8 (8 )( \1[C(<$!( N50U[[L12-14, rue des Archives - 94000 CRETEIL- 01 49 80 26 40Dès réception en préfecture du Val-de-Marne, le rapport et les conclusions ducommissaire-enquêteur seront transmisà la mairie de Villeneuve-le-Roi, pourX >8<( 8(C6: " \F )!:?A:!8!AC )6 ?6E\!+pendant 1 an à compter de la date de+\W86<( )( \1(C=6>8(H 7(: )A+6D(C8::(<AC8 B$F\(D(C8 +AC:6\8FE\(: :6< \( :!8(internet de la préfecture du Val-de-Marne?(C)FC8 , FC " \1F)<(::( D(C8!ACCB( +!Idessus.; \1!::6( )( \1(C=6>8( ?6E\!=6(J \( ?\FCB4(C86(\\(D(C8 DA)!KB (:8 F??<A64B ?F<arrêté préfectoral dans un délai de3 mois à compter de la réception durapport du commissaire-enquêteur.

Trading en ligne : les autoritésveulent frapper fort contre les arnaques

Laurence Boisseau@boisseaul

Toute publicité racoleuse pour desproduits toxiques sur des sites detrading pourrait bien être frappéed’interdiction. Cette mesure faitpartie du projet de loi Sapin II pré-senté mercredi matin, qui devraitpasser au Parlement d’ici à l’été.Son but ? La protection des épar-gnants. Ces derniers sont nom-breuxàselaisserbernerparl’appâtd’un gain qu’ils croient sans risquesur le marché des devises ou desoptions binaires.

Le nombre de réclamationsreçues par le service Info Epargnede l’AMF (Autorité des marchésfinanciers) a été multiplié par25 depuis 2011, avec 1.656 réclama-tions. Le médiateur de l’AMF quitente de régler des litiges doit, deson côté, gérer 139 dossiers sur lemarché des devises, contre 16 il y acinq ans. Année après année, lesmontants des fonds perdus sur cesproduits ne cessent de croître. Surdes sites Internet légaux, agrééspas un régulateur, les pertescumulées par des clients françaissur ces instruments financiers ontatteint 175 millions d’euros, selondes chiffres publiés par l’Autoritédes marchés financiers. A compa-rer avec des gains de seulement13 millions sur le même type deproduits. En clair, dans 9 cas sur10, l’épargnant perd de l’argent,assure l’AMF.

En é largissant à toutes lesescroqueries (sur tous les sites,qu’ils soient agréés ou non), le Par-

quet de Paris évalue même les per-tes à 4,5 milliards d’euros sur sixans. A côté des sites régulés,d’autres sites non agréés, illégaux,liés à la criminalité organisée, onten effet poussé comme des cham-pignons. avec des offres quasi-ment similaires (toujours sur le« forex » ou les options binaires).Sauf que derrière ces soit-disantplates-formes de tradings, il n’y asouvent que du vent. L’ingéniositécommerciale des sociétés géné-rant des profits illicites va se logeraussi dans la création de nou-veaux placements atypiques (dia-mant, terres rares, forêts, vins,manuscrits) : les investisseursoublient trop vite que ces pro-duits ne s’échangent pas sur unmarché régulé où la formationdes prix est claire et la liquiditéorganisée.

Enfin, les fraudes bancaires, lesoffres de crédit falsifiées ou l’usur-pation d’identité (notamment cellede la Banque de France ou durégulateur bancaire) visant aurecouvrement des pertes sontlégion.

Un réelle avancéeCette initiative de Bercy réjouit lesautorités qui se sont mobiliséespour faire face au développementaccru de ces nouvelles offres deplacement à risque, commel’Autorité des marchés financiers,l’ACPR (régulateur des banques),la DGCCRF (qui protège le con-sommateur des pratiques com-merciales trompeuses). C’est àl’AMF qu’il devrait incomber, si leprojet de loi est votée par le Parle-ment, la capacité juridique d’inter-dire la publicité pour certaines

catégories de produits proposéspar des sites Internet. Pour le gen-darme des marchés, qui disposaitde peu de moyens (à part mettre àjour une liste noire des sites nonautorisés et faire bloquer certainssites), c’est donc une réelle avan-cée. Prochaine étape, la possibleinterdiction des produits les plusrisqués. Mais il faudra attendre lamise en place de la directiveMIFID 2, qui s’attaque aux zonesd’ombre des marchés de gré à gré,qui a été déjà reportée d’un an, au1er janvier 2018.

D’ici là, l’AMF continuera, ens’appuyant sur l’ESMA, le régula-teur européen, à mettre la pressionsur le régulateur chypriote (Cysec)qui a accordé des agrément à cer-tains sites dont les méthodes com-merciales sont douteuses. Depuisseptembre2015,laCysecaprononcédes sanctions à l’encontre de septsites opérant en France. Les mon-tants des amendes ne sont pas ano-dins. Pegase Capital (commerciali-sant des produits sous le nomd’Interactive option ou Hellobro-kers) a été condamné à payer350.000 euros et s’est vu suspendreson agrément. Banc de Binary etIronFx Global ont dû s’acquitter deplusde300.000euros,danslecadred’une transaction. n

l La loi Sapin II veut s’attaquer aux dérives sur le marché du trading de devises.l Le Parquet de Paris évalue l’ensemble des escroqueries financières à 4,5 milliards d’euros sur six ans.

C’est un rouleau compresseur : unpeu moins d’une nouvelle publicitésur les placements financiers surdeux a concerné les sites de tradingspéculatif en 2015, selon l’Autoritédes marchés financiers (AMF).D’après Citigroup, il existe autour de4 millions de spéculateurs indivi-duelssurlesdevisesetsurtoutbeau-coup d’amateurs tentés par la pul-sion du jeu et de l’argent facile. Cessites exploitent les biais de compor-tement des particuliers : tendance àsurestimer ses capacités et à êtretrop optimiste. Ils présentent la spé-

culation comme une activité ludi-que, un complément de revenus. Laspéculation est vantée comme unmoyen facile de rembourser sesprêts étudiants ou immobiliers. Demanière conjoncturelle, ces sitesillégaux profitent du contexte detaux d’intérêt très bas et donc peuattrayants pour les épargnants.Ainsiunpromoteurassurequ’ilpeutoffrir un « plan B » de 12 % de rende-ment par an, contre 0,75 % pour larémunération du Livret A.

Lemarketingdecessitesillégauxviseàrassurerlesépargnantsenfai-sant mine de les accompagner etformer. Les apprentis traders béné-ficieront ainsi de « coachs » réputéset expérimentés pour les guider surle plus grand marché au monde.Unedémonstrationdetradingoùle

futur client va gagner beaucoupd’argent virtuel servira à l’appâter.Les particuliers ayant tendance àextrapoler ces bons résultats, ilsvontfranchirlepas.Les5.000eurosde gains assurés ou de bonus (soitplus de deux fois le salaire netmoyen des Français, estimé à2.200 euros) reviennent souventsur ces sites. Sur les options et pro-duits dérivés, ils mettent en avantles profits maximum « dansl’idéal », des performances à troischiffres parfois en une minute !

Football et banalisationLacouleurbleue, laplusneutreetlaplus rassurante, est régulièrementchoisie et le vocabulaire utilisé nedoit pas laisser la place au doute :« profit », « doubler », « 100 % »,

« fructueux », « maintenant »,« changez de vie », « bonus »,« sûr », « sécurisé », « confiance »…Pour gagner en notoriété et crédibi-lité, des sites d’option et de changeont noué des partenariats avec desclubs de football (PSG, Monaco,Nice, Olympique Lyonnais, Saint-Etienne), le sport le plus populaireet qui dispose d’une large audience.C’est aussi un moyen de banalisercessitesdespéculation,quiseraientainsi comparables à ceux des paris« sportifs », très présents dans lemilieu footballistique sans que celasuscite la controverse.

Seulement, parmi ces cinq sitessponsorsofficiels,troisontétésanc-tionnés par la Cysec, le régulateurchypriote et un quatrième faitl’objet d’un contrôle. — N. A.-K.

Le rouleau compresseur des sites illégauxde spéculation sur les devises et dérivésLes sites illégauxde spéculation surles changes et les produitsdérivés accentuentleur offensive en France.

RÉGLEMENTATION

Il y aurait, selon Citigroup, autour de 4 millions de spéculateurs individuels sur les devises.Photo Martin Leissl/Bloomberg

« Interdirelapublicitépour certainsproduitsne servira àrien »Propos recueillis parGuillaume Benoit

@gb_eco

Le projet de loi Sapin IIpréconise d’interdirela publicité en ligne pourcertains produits de tradingdangereux ou difficilesà comprendre pour les particu-liers. Quels effets en attendre ?Cetexteestavanttoutdelacommu-nication.Sisonbutestdecombattrelespratiquesdouteusesdessociétéspeu scrupuleuses qui escroquentles particuliers, interdire la publi-cité pour certains produits neservira à rien.

Pourquoi ?Ces acteurs malveillants ne com-muniquent jamais, dans leursp u b l i c i t é , s u r l e s s u p p o r t sd’investissement qu’ils propo-sent. Ils attirent leurs cibles avecdes messages leur promettant degagner des sommes importantes

« en travaillant de chez eux » ouleur proposant des pseudo-for-mations de trader. En l’état, cetterègle ne frapperait donc que lesacteurs régulés par les autoritésfrançaises, comme Saxo Banque– qui a obtenu un agrément del’Autorité des marchés financiers(AMF) –, et non ceux dont les pra-tiques sont les plus discutables.Nous avons déjà alerté les régiespublicitaires sur ce point et nousallons rencontrer prochaine-ment la direction du Trésor.

Pourquoi tout un pande l’industrie du courtageen ligne échappe-t-elleau régulateur français ?Ilyadeuxcasdefigure.Soitlessocié-tésdetradingenlignesontimmatri-culées dans un autre pays européenet régulées localement. Ellespeuvent alors commercialiser léga-lement leur offre dans toutel’Europe, notamment depuis Chy-pre où la régulation est plus souple.Soit les sociétés sont hors d’Europeet opèrent sans agrément. Le gen-

darme boursier ne peut alors rienfaire d’autre que dresser régulière-ment une liste noire des sites nonautorisés.

L’AMF a aussi épinglé, en 2014,les acteurs régulés en France.Elle a relevé que 90 %des clients non professionnelsperdaient de l’argent…Je ne sais pas d’où proviennent ceschiffres, très différents des nôtres,qui sont audités. Mais il est vrai quele taux de perdants reste élevé, sur-toutpourlespluspetitscomptes.Letrading sur le marché des changesou des CFD (« contract for diffe-rence ») peut apporter des gainsimportants, mais reste risqué. Je nepense pas pour autant que l’onpuisse interdire à une personne devouloirspéculersurcesmarchésenlui expliquant qu’il n’est pas assezintelligent pour cela. En ce qui nousconcerne, nous allons encorerenforcer le contrôle des connais-sances réelles de nos clients. n

RGA

/RÉA

INTERVIEWPIERRE-ANTOINEDUSOULIERPrésident de Saxo Banque

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 FINANCE & MARCHES // 29

Anne Drif@ANNDRIF

L’industrie bancaire européenneest florissante. En atteste l’affluencetoujours plus nombreuse de ban-quiers millionnaires (ceux qui ontperçu plus de 1 million d’euros dansl’année) dans les capitales britanni-que et continentales, des dirigeantsaux traders des salles de marché.Selon le dernier rapport de l’Auto-rité bancaire européenne, ilsétaient 3.865 banquiers dans cecas-là en 2014, soit près de 22 % deplus qu’en 2013, et ils ont gagné enmoyenne 1,9 million d’euros. Cechiffre marque une progressioncontinue depuis 2012 (ils étaient3.530 à l’époque). Même retraité del’appréciationdel’eurofaceàlalivre– le Royaume-Uni concentrantl’essentiel des banquiers million-naires –, la tendance reste à lahausse (3.364) en 2014.

La majorité des pays européenscompte davantage de banquiersmillionnaires, en premier lieu laGrande-Bretagne (2.926, soit+40,3 % en 2014, pour une rémuné-ration moyenne de 1,96 milliond’euros). A croire que l’appel à lavertu lancé par le régulateur n’a euque peu d’effets sur les pratiquesbancaires. La première banqueeuropéenne, lebritanniqueHSBC,aainsi d’ores et déjà annoncé qu’elleavait augmenté de 42 % le nombrede ses banquiers millionnaires (à453) en 2015.

La France est le troisième pays leplusaccueillantpoursesfinanciersderrière l’Allemagne. En 2014, lenombre de banquiers millionnai-resaprogressé(171contre162),avec

une rémunération moyenne de1,5 million d’euros. Ces chiffres necouvrent d’ailleurs qu’une frangeréduite des banquiers concernésau sein des établissements hexago-naux puisqu’elle ne concerne queles équipes en France, excluantcelles des filiales à l’étranger. En2014, et sur le seul périmètre desbanquiers preneurs de risquesrégulés, les rapports des banquesfrançaises faisaient ainsi état d’untotal de 301 banquiers millionnai-resrégulés,dont149chezBNPPari-

bas. L’Italie se classe quatrième enEurope en 2014 (153 banquiers quiont touché plus de 1 million, contre138 en 2013).

NuancesCela étant, le paysage est plusnuancé qu’il n’y paraît, à la fois ausein du Vieux Continent et au seinmême de chaque pays. Cela tientaux fortunes diverses des établisse-ments bancaires dans leurs activi-tés de marché et de financement,ainsi qu’à l’importance que revêtencore pour eux le maintien deleurs meilleurs éléments. AuRoyaume-Uni, contrairement àHSBC, Barclays et RBS ont indiquéqu’ilsavaientrespectivementréduitl’an dernier d’un peu moins d’unetrentaine(359)etd’unedizaine(121)le nombre de leurs banquiers mil-lionnaires.

Même si elle figure au deuxièmerang,l’Allemagne,desoncôté,aglo-balement réduit la voilure en 2014(242, contre 397 en 2013). Cela tientessentiellement« à labaisse(167)dunombre de banquiers millionnairesd’institutionsbritanniquesprésentesen Allemagne », explique l’Autoritébancaire européenne. Pour 2015,Deutsche Bank, l’un des établisse-ments européens qui comptent leplus de banquiers millionnaires,maisquitraverseunetrèsmauvaisepasse, a annoncé poursuivre danscette voie. Le nombre de ces der-niers en son sein est passé de 816 en2014 à 756 l’an dernier.

L’année 2015 pourrait marquerd’ailleurs un inversement de ten-dance général en Europe : les enve-loppes de bonus étant tirées vers lebas, le nombre des banquiers mil-lionnaires pourrait se réduire. n

BANQUE

Le nombre de ban-quiers rémunérésplus de 1 milliond’euros a progresséde près de 22 %en 2014 en Europe.

Le Royaume-Uni se faittoujours plus géné-reux, comme laFrance, mais l’Allema-gne perd du terrain.

Lesbanquiersmillionnairessonttoujoursplusnombreux

pour une future initiative euro-péenne dans le domaine », pro-met le gouvernement.

Nouvelle hiérarchie descréanciers des banquesLe projet de loi précise parailleurs le dispositif de résolu-tion des banques défaillantes. Ilétait déjà acté, par une directiveeuropéenne, que, en cas dedéroute d’un établissement decrédit, ses actionnaires et sescréanciers seraient sollicitéspour ne plus faire appel à l’Etatet donc aux contribuables. Letexte porté par Michel Sapinprévoit désormais de modifierl’ordre dans lequel les créan-ciers des banques seront appe-lés en cas de liquidation, encréant une nouvelle catégoriede titres. Celle-ci sera située,dans l’ordre des mises à contri-bution pour éponger les pertes,après les titres subordonnés (ladette junior) et avant les titresprivilégiés (la dette senior). Cestitres seront donc convertiblesen capital si la banque doit êtrerecapitalisée. n

Véronique Chocron@vechocron

et Laurent Thévenin@laurentthevenin

C’est un vide qui va bientôt êtrecomblé. Bercy prévoit de créerun régime français de résolu-tion dans le domaine des assu-rances,à l’imagedecequiexistedéjàpourlesecteurbancaireenmatière de traitement des éta-blissements qui seraient insol-vables. Concrètement, il s’agit,avec ce cadre, « d’assurer qu’encas de nécessité les mécanismesde faillite pour les assurancessont ordonnés », a résumé mer-credi Michel Sapin, le ministredesFinances,enprésentantsonprojet de loi relatif à la transpa-rence, à la lutte contre la cor-ruption et à la modernisationde la vie économique.

« L’objectif est de prévenir lescrises susceptibles d’affecter desorganismes d’assurances ou,lorsqu’elles surviennent, de limi-terlepluspossible l’impactsurlacollectivité des assurés et sur lastabilité du système financier »,argumenteBercy.Selonlespro-moteurs de ce mécanisme, « ilest nécessaire, notamment dansle contexte de taux bas actuel, decontinuer à renforcer la stabilitéfinancière et la protection desassurés en donnant à l’Autoritéde contrôle prudentiel et de réso-lution [ACPR] des moyensd’intervention rapides auprèsdes assureurs ».

Une telle initiative sera « unepremièreenEurope »,asoulignéMichel Sapin. La France espèrebien faire école et « pourra pro-mouvoir son cadre de résolution

FINANCE

Le projet de loi« Sapin 2 » prévoitun mécanismede résolution pourle secteur de l’assu-rance.

La procédure derésolution desbanques est précisée.

L’assuranceaurasonsystèmedegestiondesfaillites

Labanqueportugaisesemetà l’heureespagnole

Cécile Thibaud— Correspondante à Madrid

Lesautoritésportugaisespréparentl e t e r r a i n p o u r l a v e n t e d eN o v o B a n c o . L e s b a n q u e sespagnolesSantanderetCaixaBanksont données favorites pour lerachat de l’entité née sur les ruinesde la banque Espirito Santo, aprèssonrenflouementparl’Etaten2014.Le fonds de résolution portugais aen principe jusqu’en août 2017 pourvendre l’établissement, mais il estdéjà à la recherche d’investisseursstratégiques pour l’acquisition d’unportefeuille d’actifs problémati-ques, dont des participations dansdes autoroutes à péage, ou encoreune participation dans une banqueangolaise. Son objectif : tenterd’assainir les comptes de NovoBanco, qui a essuyé 1 milliard

d’euros de pertes nettes en 2015. Cesopérations s’amorcent alors que lestentatives menées depuis des moisen parallèle par CaixaBank pour lecontrôle du Banco Portugués deInvestimento (BPI) sont dansl’impasse. La banque espagnole n’apasréussiàvaincrelevetodelamil-liardaire Isabel dos Santos, fille duprésidentd’Angolaetundesaction-naires principaux de l’entité portu-gaise, titulaire de participationscroisées adossées aux ressourcespétrolières de l’ancienne colonieportugaise.

InquiétudesCeblocageestloind’êtreanodin :ons’inquiète de plus en plus, au Portu-gal, d’une « hispanisation » du sys-tème bancaire national, la plupartdes entités étant en train de passersous contrôle de compagnies dupaysvoisin.Endécembredernier, legroupe Santander avait rachetéBanif pour 150 millions d’euros touten recevant, dans le même temps,prèsde3milliardsdescaissespubli-ques portugaises pour couvrir defutures contingences dérivées desdroits acquis. Il n’en a pas fallu pluspour que certains ne dénoncent leprojet d’une « union ibérique ban-

caire », piloté par la Banque cen-trale européenne et favorisant lesgroupes bancaires espagnols àl’affût pour acheter à bon prix auPortugal.

Cette thèse est confortée par lefait que le changement de législa-tion européenne devrait jouer enfaveur de CaixaBank, lui permet-tant de faire sauter les verrous dansson bras de fer pour obtenir lecontrôle de BPI, la quatrième ban-que privée du pays. La nouvelle loiva, en effet, obliger ce dernier à sedéfaire de ses participations à50,01 % de la principale banque pri-vée angolaise BFA, considérant quel’Angola est dépourvu de systèmede supervision bancaire fiable.

Les autorités portugaises comp-tent sur un accord prochain quidevrait permettre à CaixaBank deprendre le contrôle de BPI et per-mettrait ensuite d’agir comme unlevier pour amorcer une fusionavec Novo Banco. n

BANQUE

La vente de NovoBanco se prépare alorsque CaixaBank tentetoujours de prendrele contrôle de BPI.

Un plafondefficaceLe nombre de banquiersmillionnaires s’inscrit enhausse, mais les banquesont fait un effort vis-à-visdu régulateur. Elles ont ré-duit la part des bonus dansles rémunérations, avecl’entrée en vigueur en 2014du plafond sur les varia-bles qui les limite à deuxfois le fixe. Le ratio entre lemontant du bonus et du sa-laire des banquiers mil-lionnaires a ainsi été rame-né de plus de 3 fois (317 %)en 2013 à environ une fois(127 %) en 2014. C’est vraiaussi en France. Alors queles variables pesaient3,5 fois le salaire fixe, ils nes’élevaient qu’à 1,6 fois en2014. Une tendance donts’est largement satisfaitel’Autorité bancaire euro-péenne mercredi. Mais lesbanques s’inquiètent. Dansson rapport annuel, Socié-té Générale note qu’ellepourrait devoir augmenterles salaires fixes en consé-quence. Ainsi, elle verraitsa base de coûts fixescroître et pourrait avoirdes difficultés à recruterles profils clefs.

3.865BANQUIERS MILLIONNAIRESEn Europe en 2014, selonl’Autorité bancaire européenne.

Certains dénoncent leprojet d’une « unionibérique bancaire ».

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D’autres mesurespour les épargnants

•Le projet de loi « Sapin 2 »veut ramener la duréede validité du chèquede 1 an à 6 mois.• Il est aussi prévu depermettre aux épargnants« modestes » de débloquer,« sous certaines conditions »,leur plan d’épargne retraitecomplémentaire (PERP).•Bercy veut rendre plusattractive la détentionde parts sociales des banquesmutualistes(hausse du plafondde leur rémunération).•Le texte introduitle fléchage du livretde développement durable(LDD) vers l’économie socialeet solidaire (ESS).Les détenteurs d’un LDD severront proposerannuellement « d’en affecterune partie au financement »d’une association ou d’uneentreprise de l’ESS.

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30 // FINANCE & MARCHES Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

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Pas de chance pour la Banque cen-trale européenne (BCE). L’institu-tion, qui est allée bien au-delà desattentes des marchés en annonçantde nouvelles mesures antidéflationle 10 mars dernier, doit constateravec amertume que la monnaieunique ne baisse toujours pas. Cen’est pas son mandat officiel, maisl’institution présidée par MarioDraghi cherche à agir indirecte-ment sur le change dans la mesureoù une dépréciation de l’euroconstitue un levier d’inflation et de croissance. Or, depuis début mars,la devise européenne est passée de1,0853dollarà 1,1344dollar.Lemes-sage délivré mardi soir par JanetYellen, la toute-puissante patronnede la Réserve fédérale américaine,ne fait qu’atténuer davantage leseffets recherchés par la BCE.

« La présidente de la Fed s’est fixéune feuille de route claire : elle veutétouffer les anticipations d’une nou-velle hausse des taux dès avril », ana-lyse l’équipe de stratégistes d’ING.« Le ton est particulièrement pru-dent et elle mentionne explicitementla possibilité d’utiliser de nouveauxoutils de soutien à l’économie. » Le

message a été entendu par les mar-chés financiers : le dollar a immé-diatement glissé.

ScepticismeLes investisseurs parient de moinsen moins sur un resserrementmonétaire en avril. Ils sont égale-ment plus sceptiques sur la possibi-

lité d’un tour de vis en juin. SelonING, la probabilité est passée de38 %à28 %entreledébutetlafindudiscours de Janet Yellen. Et, selonAurel, les marchés n’anticipent pasdegestedelabanquecentraleavantla réunion de septembre. « La Fed afait comprendre que sa fonction deréaction se composait de trois élé-ments mouvants, que l’on peut résu-mer de la sorte : 1-les statistiques éco-nomiques américaines ; 2-lesconditions financières aux Etats-Unis ; 3-les anticipations de haussedes taux par les marchés », relèveING. La publication du rapportmensuel sur l’emploi vendredimodifiera-t-elle alors les plans del’institution ? La banque centraleaméricaine, qui a procédé endécembre à son premier resserre-ment monétaire depuis la crise, n’atoujours pas pu faire le deuxièmepas vers une normalisation, contra-riant ainsi la BCE. Dans ce contexte,lebilletvertrisqued’enregistrersonmoisleplusmauvaisdepuisplusdecinq ans d’après Bloomberg. Il areculé contre les 31 principalesdevises en mars. — I. Co.

DEVISES

Les anticipations dehausse des taux de laFed en avril faiblissent.

Euro-dollar: laFedvientcontrecarrerlesplansdelaBCE

Moissonrecorddedividendespourlesgrandesentreprisesallemandes

Jean-Philippe Lacour@bankfurt

— Correspondant à Francfort

Après Deutsche Bank, Volkswagenpourrait àsontourannoncerungeldu dividende pour l’exercice passé,à en croire des informations depresse.Unedécisiontoutàfaitinha-bituellepourcesdeuxmastodontesde l’économie allemande. Mais lasituationdifficiledanslaquelleilssetrouvent leur impose de mettre lesactionnaires à la diète cette année.Les deux groupes ne sont pourtantpas du tout représentatifs de la ten-

dance générale. Au contraire. Denombreuses sociétés du DAX,l’indice de la Bourse de Francfort,s’apprêtent à distribuer des cou-pons record. C’est vrai non seule-mentpourdesentreprisesquienre-gistrent une nette progression durésultat, à l’instar de Daimler, quepour certaines comme SAP, dont lerésultat est en léger recul.

Sans les pertes affichées parDeutsche Bank et les groupesd’énergie E.ON et RWE et en atten-dant VW, 26 groupes cotés du DAXsur 30 ont globalement augmentéleur résultat de 14 % l’an dernier, à64,7 milliards d’euros. 24 d’entreeux veulent davantage verser dedividendecetteannée,contre21 l’andernier. « C’est un signal fort envoyéau marché, en particulier dans lecontexte de taux au plus bas et d’uneforte volatilité des cours », expliqueMartin Steinbach, expert chezErnst & Young, qui a réalisé uneétude sur le sujet. Les sociétés peu-vent être généreuses en étant assi-

ses sur un matelas de liquidités de64,3 milliards d’euros à fin 2015.

Environ 44 % de cette somme,soit 29,2 milliards d’euros, serontdistribués par 29 entreprises recen-sées.Lasommeest6 %supérieureàl’an dernier sans inclure VW. Le triode tête est mené par Daimler, avec3,5 milliards d’euros, devant Allianz(3,3 milliards d’euros) et Siemens(2,8milliards).ChezDaimler, ledivi-dendeaugmentedeplusde850mil-lions d’euros, soit plus que la totalitéversée aux actionnaires par les troisvaleurs Adidas, Commerzbank etLufthansa. Ces deux dernièresrenouent cette année avec le divi-dende, la banque allemande l’ayantgelé depuis 2008. La rentabilitémoyenne du dividende ressort à3,4 %auseindel’échantillon,àcom-parer au rendement négatif affichépar la plupart des emprunts d’Etatallemands. De quoi donner un sup-plément d’attrait aux valeurs duDAX, où les investisseurs étrangerssont déjà majoritaires. n

MARCHÉS

Les géants allemandsvont distribuer29,2 milliards d’euros.Et ce, malgré lesdifficultés de Volkswa-gen et Deutsche Bank.

Dalenysveutquintuplerentroisanslesfluxdepaiementqu’elleencaisse

Ninon Renaud@NinonRenaud

CrééeilyaquinzeansparJean-Bap-tiste Descroix-Vernier à Amster-dam, la start-up Rentebiliweb sem-

bleavoiratteintl’âgederaison.Cette« vieille » FinTech s’est recentréedepuis l’automne dernier sur le« paiement marketing » , quiconsiste à collecter et exploiter desdonnées transactionnelles et com-portementales pour optimiser lesventesdessitesd’e-commerceetdesmagasins physiques. Rebaptiséepar la même occasion « Dalenys »pour accroître sa visibilité à l’inter-national,elleaatteintlepointd’équi-libreausecondsemestre2015,cequilui permet d’afficher un résultat

brut d’exploitation positif de448.000 euros sur l’année. Legroupe affiche encore une pertenette de 886.000 euros, sensible-ment réduite par rapport à celle de1,8 million en 2014.

AutofinancementDalenys s’estime donc en positiond’accélérer : le spécialiste des paie-mentsaprésentémercredisonplanstratégique « Puissance 5 », qui viseà atteindre 5 milliards d’euros defluxdepaiementsencaissésàl’hori-zon 2018, soit une multiplicationpar cinq de ses volumes actuels.Pour concrétiser cet objectif decroissance, qui sera pour l’essentielautofinancé, le groupe va enrichirson offre Be2Bill avec l’intégrationde moyens de paiements interna-tionaux,maisaussiduprélèvementouduvirementauxcôtésdelacartebancaire,etégalementdenouvellesfonctionnalités pour les mar-chands en ligne ou en point devente. L’objectif est d’améliorerencore le taux d’acceptation et deconversion des visites en achatsréels (près de deux acheteurs surtrois abandonnent leur transaction

en cas de problème de paiement) etce, tout en réduisant la fraude.Be2Bill accélérera aussi le déploie-ment de son offre dédiée aux placesde marché qui ont désormais l’obli-gation de confier leurs flux de paie-ment à un acteur régulé.

Dalenys compte en parallèleenrichir les données qu’elle peutexploiter en développant des inter-faces ouvertes à d’autres acteurs dela chaîne de valeur du paiementcomme les prestataires de servicesde paiement ou les marchands. Ledernier levier est humain : la Fin-Tech va recruter plus de 60 person-nes sur dix-huit prochains moispour renforcer l’ensemble de sesexpertises.

4À NOTERDalenys est en négociationsexclusives avec une sociétéde taille équivalente pour créerune coentreprise dont elle seraitmajoritaire. L’objectif est derenforcer son offre de paiementsur facture opérateurs ou servi-ces interactifs par SMS.

PAIEMENTS

La FinTech vise5 milliards de fluxà l’horizon 2018.

LA SÉANCE DU 30 MARS 2016

LaBoursesoutenueparYellenetlepétrole• Lesproposdelaprésidentedela Réserve fédérale américainemardi soir ont été très bienaccueillisparlesmarchésfinan-ciers. Janet Yellen s’est montréeparticulièrement prudente et asouligné lesrisquesquipesaientsur l’économie, éloignant unpeu plus les perspectives dehausse des taux de la Fed. Lesplaces boursières européennesont aussi été soutenues par lahausse des cours du pétrole. LaBourse de Paris, qui grimpait deplus de 2 % au plus fort de lajournée, s’est offert 1,78 % à4.444,42 points , dans unvolume d’échanges de 3,3 mil-liards d’euros. A Francfort, leDAX a gagné 1,6 % et à Londres,

le Footsie 1,59 %. L’Euro STOXXa gagné 1,31 %.

Les valeurs liées aux matiè-respremièresonttirélemarchévers le haut : Technip a grimpéde 6,22 % à 49,58 euros, Totalde2,33%à40,98euros,CGG de4,62 % à 0,68 euro et Arcelor-Mittal de 3,55 % à 3,85 euros.

Lesvaleurscycliquesontéga-lement été très recherchées.LafargeHolcim s’est octroyé5,95 %à41,14euros,SchneiderElectric 3,35 % à 56,12 euros.Saint-Gobain a gagné 3,68 % à38,74 euros.

Vallourec a bondi de 6,99 %à 5,66 euros. Le titre a profitéd’un accord pour une ligne decrédit renouvelable supplé-mentaire et d’un contrat avecAbou Dhabi. Carrefour a pris3,76 %. Peninsula Participa-çoes, la société d’investisse-ment lié à l’homme d’affairesb r é s i l i e n A b i l i o D i n i z , aannoncé détenir plus de 8 % ducapital du groupe.

Les catastrophes ont coûté 37 milliardsde dollars aux assureurs en 2015ASSURANCE — Les catastrophes (naturelles et techniques) ontcausé pour 92 milliards de dollars (81,25 milliards d’euros) dedégâts en 2015, selon une étude publiée mercredi par Swiss Re.En 2014, le coût avait été plus élevé (113 milliards de dollars). Lemontant à la charge des assureurs et de leurs réassureurs aatteint 37 milliards de dollars l’an dernier, soit plus que l’estima-tion de 32 milliards avancée par le réassureur suisse en décem-bre dernier. Ce niveau est moins élevé que la moyenne des dixdernières années (62 milliards de dollars). Les catastrophesnaturelles ont occasionné pour 28 milliards de dollars de pertesassurées en 2015. Mais ce sont les explosions ayant dévasté leport chinois de Tianjin, en août, qui ont coûté le plus cher ausecteur de l’assurance (entre 2,5 et 3,5 milliards de dollars).

en bref

Stagnation des profits des banqueschinoises alors que l’économie ralentitBANQUE — Deux grandes banques chinoises ont annoncé mer-crediunetrèslégèrehaussedeleursbénéficesnetsen2015etmisengardecontrelerisquegrandissantdesempruntstoxiques,alorsqueladeuxièmeéconomiemondialeralentit. ICBC,lapremièrebanquechinoise, a vu son bénéfice net progresser de 0,48 %, à 277,13 mil-liardsdeyuans(37,8milliardsd’euros).Letauxdesescréancesdou-teuses est monté à 1,5 %, contre 1,13 % en 2014. La Bank of China(BOC),laplusimportantebanquedechange,afaitétatd’unehaussede 0,74 % de son bénéfice net à 170,85 milliards de yuans.

La désignation de MetLife commeétablissement « systémique » invalidéeASSURANCE — Un juge fédéral de Washington a annulé mer-credi la désignation de l’assureur-vie américain MetLife commeune institution financière d’importance « systémique » (SIFI).« Depuis le début, MetLife a dit que son “business model” ne posaitpas de menace pour la stabilité financière des Etats-Unis », a réagiSteven Kandarian, le PDG du groupe new-yorkais, qui se battaitdepuisplusd’unancontreladécisionduConseildesurveillancedela stabilité financière de le classer comme SIFI. Le gouvernementaméricain peut encore faire appel du jugement rendu mercredi.

Rome veut solliciter les banquespour dédommager des épargnants

BANQUE — Rome comptedemander aux banques departiciper au dédommage-ment de milliers d’Italiensqui ont perdu leurs écono-mies l’an passé à l’occasiondu renflouement de quatrepetits établissements, adéclaré une source gouver-nementale à Reuters. Nom-bre d’épargnants affirmentque les banques ne les ontjamais informés des ris-

ques lorsqu’elles leur ont vendu pour 430 millions d’eurosd’obligations non prioritaires. Matteo Renzi pourrait présenterun projet ad hoc en Conseil des ministres la semaine prochaine.

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Les Echos Jeudi 31 mars 2016 FINANCE & MARCHES // 31

CAC 40

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

accor (ac) R a 36,955 37,505 + 1,89 - 6,251238609 37,54 - 4,2 40,36

fr0000120404 06/05/15 0,48 235.369.208 36,95 - 22,96 29,96 2,53air liQuiDe (ai) R a 99,41 100,95 + 2,2 - 2,6

722758 101,25 + 4,96 102,95fr0000120073 18/05/15 2,55 344.225.238 99,14 - 16,85 90,77 2,53airBus GrouP (air) R a 60,16 59,96 - 0,15 - 3,29

2337592 60,48 + 0,3 63,45nl0000235190 01/06/15 1,02 785.437.784 59,5 - 2,01 49,96 2arcelormittal (mtp) a 3,79 3,849 + 3,55 + 26,85 -0,6

20069986 3,878 +38,27 4,105lu0323134006 08/05/15 0,17 1.803.359.338 3,785 - 44,21 2,017aXa (cs) R a 20,835 20,65 - 0,39 - 18,15

8198574 21,065 + 1,75 24,82fr0000120628 11/05/15 0,95 2.427.738.292 20,635 - 13,05 18,8 4,6BnP PariBas (bnp) R a 44,25 44,45 + 1,69 - 14,9

4287771 44,75 + 3,37 52fr0000131104 20/05/15 1,5 1.246.385.153 43,97 - 22,37 37 3,38BouYGues (en) R a 37,1 37,205 + 0,69 + 1,81

1142895 37,3 + 3,16 38,595fr0000120503 28/04/15 1,6 345.135.316 36,855 + 1,75 31,295 4,3caP-Gemini (cap) R a 82,44 84,05 + 2,43 - 1,81

836364 84,7 + 9,58 85,39fr0000125338 18/05/15 1,2 172.181.500 82,25 + 7,59 67,7 1,43carreFour (ca) R a 23,69 24,4 + 3,76 - 8,44

3810439 24,64 + 0,02 26,7fr0000120172 17/06/15 0,68 738.470.794 23,595 - 22,03 22,255 2,79creDit aGricole (aca) R a 9,625 9,575 + 0,21 - 11,99

4570355 9,724 - 0,11 10,84fr0000045072 28/05/15 0,35 2.639.326.957 9,524 - 31,09 7,591 3,66Danone (bn) R a 62,76 63,55 + 1,63 + 2,04

1236447 63,67 - 1,06 65,78fr0000120644 07/05/15 1,5 654.951.200 62,71 + 1,37 57,49 2,36enGie (enGi) R a 13,57 13,835 + 2,48 - 15,25

4652452 13,885 - 3,15 16,19fr0010208488 13/10/15 0,5 2.435.285.011 13,57 - 26,04 13,045 3,61essilor international (ei) R a 108,2 108,8 + 1,02 - 5,43

329026 109,35 - 0,78 116,5fr0000121667 19/05/15 1,02 216.477.934 108,05 + 1,35 102,1 0,94KerinG (Ker) R a 156,8 161,25 + 3,37 + 2,09

294942 161,5 + 0,34 167,85fr0000121485 21/01/16 1,5 126.279.322 156,8 - 12,77 138,65 0,93KlePierre (li) R a 41,85 42,055 + 1,03 + 2,6

540939 42,215 + 9,49 42,24fr0000121964 17/04/15 0,69 314.356.063 41,81 - 9,63 35,605l.V.m.H. (mc) R a 152,25 154,5 + 2,45 + 6,63

733142 155 + 0,46 163,45fr0000121014 01/12/15 1,35 506.980.299 151,6 - 6,08 130,75 0,87laFarGeHolcim (lhn) a 39,155 41,14 + 5,95 - 12,06

525965 41,555 +12,24 46,28ch0012214059 606.909.080 39,08 30,33leGranD (lr) R a 48,605 49,815 + 3,07 - 4,57

973834 49,9 + 8,49 51,74fr0010307819 02/06/15 1,1 266.933.960 48,525 - 1,75 41,54 2,21l'oréal (or) R a 158,1 160,7 + 1,97 + 3,48

932550 161,5 + 3,01 162,2fr0000120321 05/05/15 2,7 562.983.348 158,05 - 6,87 142,65 1,68micHelin (ml) R a 89,22 91,33 + 2,7 + 3,9

589821 91,54 + 9,51 91,54fr0000121261 26/05/15 2,5 181.902.182 89 - 1,96 77,4 2,74

noKia (noKia) a 5,251 5,319 + 1,57 - 18,421662128 5,377 - 4,81 6,987

fi0009000681 3.992.863.716 5,247 - 22,8 5,061oranGe (ora) R a 15,615 15,59 - 0,03 + 0,68

7357584 15,675 - 2,65 16,67fr0000133308 07/12/15 0,2 2.648.885.383 15,46 + 2,97 14,47 1,28PernoD-ricarD (ri) R a 99,5 100,25 + 0,91 - 4,71

472204 100,95 + 2,18 108,85fr0000120693 16/11/15 0,98 265.421.592 99,5 - 9,81 92,2 0,98PeuGeot (uG) R a 14,955 15,355 + 0,99 - 5,25

4229428 15,465 +10,63 15,98fr0000121501 02/06/11 1,1 808.615.449 14,92 - 2,66 11,71PuBlicis GrouPe (pub) R a 61,72 62,66 + 2,22 + 2,09

537717 62,98 + 9,62 62,98fr0000130577 02/06/15 1,2 222.542.965 61,71 - 13,35 49,945 1,92renault (rno) R a 85,73 87,84 + 2,69 - 5,17

892792 88,36 + 4,4 91,52fr0000131906 13/05/15 1,9 295.722.284 85,62 + 2,04 66,15 2,16saFran (saf) R a 62 62,12 + 0,39 - 1,97

985312 62,52 + 8,39 63,62fr0000073272 21/12/15 0,6 417.029.585 61,11 - 4,37 48,865 0,97saint-GoBain (sGo) R a 37,56 38,735 + 3,68 - 2,8

2164856 39 + 8,29 39,54fr0000125007 10/06/15 1,24 560.943.439 37,55 - 5,44 31,47 3,2sanoFi (san) R a 70,56 71,27 + 1,12 - 9,33

3026604 71,64 - 2,62 79,13fr0000120578 11/05/15 2,85 1.305.696.759 70,56 - 23,12 66,44 4scHneiDer electric (su) R a 54,52 56,12 + 3,35 + 6,77

1975391 57,22 + 2,46 57,79fr0000121972 30/04/15 1,92 587.599.962 54,52 - 22,42 45,315 3,42société Générale (Gle) R a 33,065 32,795 + 0,37 - 22,96

4399020 33,645 + 1,14 42,04fr0000130809 26/05/15 1,2 806.239.713 32,76 - 28,13 26,61 3,66soDeXo (sW) R a 94,61 95,8 + 1,77 + 6,28

183054 96,02 + 2,27 96,57fr0000121220 08/02/16 2,2 157.132.025 94,6 + 6 81,75 2,3solVaY (solb) a 87,5 89,66 + 3,21 - 8,91

424935 90,2 + 4,88 98,39be0003470755 19/01/16 0,99 105.876.416 87,41 - 29,31 70,52tecHniP (tec) R a 46,98 49,58 + 6,22 + 8,41

1371190 49,94 + 8,36 52,24fr0000131708 29/04/15 2 119.024.484 46,93 - 13,2 35,11 4,03total (fp) R a 40,22 40,98 + 2,34 - 0,69

6504610 41,49 - 0,95 43,43fr0000120271 21/03/16 0,61 2.454.003.592 40,22 - 12,81 35,21 1,49uniBail-roDamco (ul) 243,95 245 + 1,18 + 4,52

372338 245,05 + 6,64 252,95fr0000124711 23/03/16 4,85 98.760.646 243,6 - 4,37 212,05Valeo (fr) LR a 130,7 136,5 + 4,96 - 4,24

451819 136,7 + 6,81 141,15fr0000130338 28/05/15 2,2 79.462.540 130,7 - 4,65 101,65 1,61Veolia enV. (vie) R a 21,03 21,295 + 1,79 - 2,61

2717292 21,365 + 1,94 22,67fr0000124141 05/05/15 0,7 563.364.823 20,955 + 18,47 19,89 3,29Vinci (DG) R a 65,72 66,29 + 1,67 + 12,09

1593031 66,69 + 3,87 66,69fr0000125486 10/11/15 0,57 589.330.534 65,62 + 22,44 55,91 0,86ViVenDi (viv) R a 18,775 18,93 + 1,12 - 4,68

4425303 18,975 - 1,05 20,315fr0000127771 01/02/16 1 1.368.418.707 18,775 - 18,05 16,295 5,28

aB science (ab) g B 11,07 11,25 + 0,45 - 8,0134309 11,35 +10,29 12,54

fr0010557264 35.006.811 11 - 26,52 8,62aBc arBitraGe (abca) g B 5,47 5,49 + 1,29 + 7,02

134659 5,49 + 6,6 5,49fr0004040608 17/12/15 0,2 56.733.410 5,44 + 7,86 4,61 3,64acantHe DeV. (acan) g c 0,49 0,49 + 11,36

5904 0,49 0,55fr0000064602 17/08/15 0,27 147.125.260 0,48 + 32,43 0,42aéroPorts De Paris (aDp) G a 110 109,7 + 0,32 + 2,33

57494 110,1 + 1,43 112,2fr0010340141 08/12/15 0,7 98.960.602 109,3 - 3,43 96,75 0,64aFFine re (iml) g c 16,45 16,85 + 2,49 + 3,06

5912 16,85 +14,55 16,85fr0000036105 06/05/15 1 10.056.071 16,38 - 9,99 14,15air France-Klm (af) G a 8,18 8,3 + 1,54 + 18,23

2021419 8,308 - 1,12 8,837fr0000031122 14/07/08 0,58 300.219.278 8,148 + 5,06 6,68aKKa tecHnoloGies (aKa) g B 27,11 27,73 + 2,29 - 6,79eX-Da 13/05/14 4102 27,79 + 0,98 29,76fr0004180537 02/07/15 0,5 18.434.264 27,11 - 0,51 23,76 1,8alBioma (abio) g B 13,55 13,6 + 0,3 - 9,03

21684 13,79 +13,52 15fr0000060402 08/06/15 0,32 29.734.932 13,55 - 23,81 11,55 4,71alPes (cie Des ) (cDa) g B 14,6 14,84 + 1,57 - 4,13

16726 14,85 - 0,07 15,59fr0000053324 15/03/16 0,4 24.274.151 14,6 - 11,67 13,01 2,7alstom (alo) LR a 23,55 22,885 + 0,04 - 18,75

2743152 24,08 +13,46 28,375fr0010220475 04/07/13 0,84 219.126.797 21,625 - 21,38 19,8altamir (lta) g B 10,38 10,49 + 1,16 - 6,17

32789 10,49 + 6,17 11,17fr0000053837 19/05/15 0,5 36.512.301 10,38 - 10,34 8,86 4,77altarea (alta) g a 177 181,6 + 2,02 - 1,3

3435 181,9 + 4,97 182,95fr0000033219 01/07/15 10 12.705.497 177 + 4,97 158alten (ate) G a 53,39 53,7 + 1,23 + 0,54

35928 54,15 + 1,26 54,9fr0000071946 23/06/15 1 33.662.625 53,39 + 25,47 43,725 1,86altran tecHnoloGies (alt) G a 11,775 11,99 + 2,3 - 2,84

227473 12 + 9,25 12,275fr0000034639 08/05/15 0,15 175.800.265 11,775 + 28,1 9,72 1,25amunDi (amun) G a 40,58 41,3 + 1,5 - 4,55

23934 41,3 + 7,83 44,7fr0004125920 167.245.237 40,58 - 8,22 33,65anF immoBilier (anf) g B 23,48 23,57 + 0,6 + 13,32

4014 23,57 +18,15 23,57fr0000063091 10/06/15 1,1 19.009.271 23,07 - 4,38 18,9aPril GrouP (apr) B 11,46 11,48 + 0,35 - 3,53

385 11,48 - 3,93 12,81fr0004037125 07/05/15 0,42 40.904.135 11,46 - 9,03 11,25 3,66arcHos (JXr) g c 1,82 1,95 + 5,98 + 8,33

978884 2 +32,65 2,11fr0000182479 31.284.957 1,82 - 5,34 1,03areVa (areva) a 3,951 3,951 + 0,05 - 27,16

23945 3,994 - 0,7 5,55fr0011027143 383.204.852 3,901 - 52,4 3,26arKema (aKe) L a 65,42 66,45 + 1,98 + 2,88

205867 66,97 +17,82 66,97fr0010313833 12/06/15 1,85 74.472.101 65,42 - 11,17 48,17 2,78artPrice.com (prc) g c 9,79 9,63 + 0,31 - 27,76

2023 9,79 + 3,1 13,24fr0000074783 6.651.515 9,62 - 34,22 8,34assYstem (asY) g B 23,56 23,55 + 0,51 - 2eX-D oP 12/03/14 1544 23,65 + 9,18 24,95fr0000074148 22/06/15 0,75 22.218.216 23,53 + 18,94 20,27 3,19atos oriGin (ato) LR a 71,79 71,86 + 0,94 - 7,22

346845 72,05 + 6,86 76,98fr0000051732 04/06/15 0,8 103.523.793 71,19 + 10,38 62,32 1,11aurea (aure) c 5,3 5,37 + 2,29 - 0,19

1510 5,39 +16,74 5,6fr0000039232 29/06/15 0,1 11.990.468 5,3 + 8,05 4,48 1,86aVanQuest (avQ) g c 0,1 0,09eX-Ds 13/05/15 1150465 0,1 -10 0,14fr0004026714 375.222.555 0,09 - 45,39 0,08aVenir telecom (avt) g c 0,05 0,05 - 16,67 - 44,44eX-Ds 09/03/15 25494 0,06 +25 0,08fr0000066052 21/10/11 0,05 110.501.888 0,05 - 75 0,03aXwaY soFtware (aXW) g B 19,5 19,87 + 1,64 - 18,57

9318 19,87 + 2,16 24,4fr0011040500 01/07/15 0,4 20.568.138 19,49 + 7,41 18,92 2,01Bénéteau (ben) a 11,95 11,975 - 0,21 - 7,24

26336 12,11 + 8,27 12,96fr0000035164 03/02/16 0,06 82.789.840 11,95 - 11,13 9,649 0,5Bic (bb) G a 133,8 134,95 + 1,09 - 11,01

32735 135,4 + 5,59 152fr0000120966 18/05/15 2,85 47.934.132 133,75 + 2,51 114,3 2,11BiomérieuX (bim) G a 99,68 100,6 + 1,06 - 8,46

22173 101,15 -14,2 120,2fr0010096479 05/06/15 1 39.453.740 99,65 + 10,55 97,17 0,99Boiron (boi) g a 70,8 71,5 + 1,05 - 4,03

2623 71,99 + 0,7 75,5fr0000061129 03/06/15 1,5 19.441.713 70,76 - 31,9 61,01 2,1Bolloré (bol) G a 3,545 3,489 - 1,02 - 18,8DiV 100 01/12/14 2037356 3,59 - 1,86 4,344fr0000039299 08/09/15 0,02 2.892.780.534 3,487 - 30,33 3,317 0,57BonDuelle (bon) g B 25,7 25,81 + 0,62 + 12,02

13284 25,81 + 3,24 26,16fr0000063935 06/01/16 0,43 32.000.000 25,5 + 6 21,3 1,67Bureau Veritas (bvi) L a 19,42 19,57 + 1,58 + 6,42

460871 19,68 + 6,5 19,68fr0006174348 02/06/15 0,48 441.485.200 19,4 - 2,95 15,87 2,45casino (co) LR a 49,36 50,68 + 3,37 + 19,49

583994 51,16 +21,97 51,16fr0000125585 14/05/15 3,12 113.197.686 49,25 - 38,83 34,38 6,16catana GrouP (catG) g c 0,49 0,5 + 2,04 - 28,57

23434 0,5 - 1,96 0,72fr0010193052 25.482.454 0,48 - 35,9 0,39ceGeDim (cGm) g B 26,76 25,9 - 19,06

1001 26,76 +23,22 33,35fr0000053506 01/07/11 1 13.997.173 25,27 - 17,52 21,02

ceGiD GrouP (cGD) g B 49,44 49,21 - 0,47 - 5,553401 49,5 + 0,33 53,2

fr0000124703 13/05/15 1,2 9.233.057 49,2 + 36,35 45,1 2,44cFao (cfao) G a 33,95 33,71 - 0,74 - 3,69

297 33,95 - 2,29 35,3fr0000060501 24/06/15 0,81 61.829.725 33,6 + 12,37 32,59 2,4cHarGeurs (cri) g c 8,72 8,81 + 1,03 - 2,11

17738 8,87 + 9,58 9,08fr0000130692 27/05/15 0,2 22.958.399 8,72 + 36,8 7,33 2,27cHristian Dior (cDi) a 159,85 163,85 + 2,7 + 4,53

81415 163,85 + 0,92 172,05fr0000130403 11/12/15 1,95 181.727.048 159,85 - 7,01 140,8 1,19cic (cc) a 176,45 175 + 0,92 - 3,05action a 524 178,5 + 1,13 183,75fr0005025004 29/05/15 8 38.027.493 175 - 6,59 152,7 4,57cie Du camBoDGe (cbDG) a 7015,1 7015,1 - 5,2 - 8,89

1 7015,1 - 8,89 7700fr0000079659 15/06/15 48 559.735 7015,1 - 13,39 6930 0,68cnP assurances (cnp) GR a 13,5 13,73 + 2,27 + 10,37

476959 13,76 + 0,66 14,15fr0000120222 11/05/15 0,77 686.618.477 13,41 - 16,23 10,515 5,61colas (re) a 137 137,55 + 0,48 - 2,31

9336 137,55 + 0,4 142,4fr0000121634 27/04/15 15,4 32.654.499 136,55 - 13,71 126,5 11,2Dassault aV. (am) a 1036 1074,35 + 3,62 - 6,29

2530 1074,35 + 0,25 1146,5fr0000121725 28/05/15 10 9.122.538 1035,5 - 6,72 880 0,93Dassault sYstèmes (DsY) LR a 70 70,7 + 1,19 - 4,16DiV 2 16/07/14 389116 70,97 + 1,16 73,42fr0000130650 03/06/15 0,43 256.725.586 69,77 + 11,67 63,5 0,61DBV tecHnoloGies (Dbv) G B 55,78 56,53 + 3,23 - 14,9

40098 57,99 +17,96 66,66fr0010417345 24.103.749 55,78 + 31,93 38,69DericHeBourG (DbG) g B 2,773 2,739 + 2,55 - 17,4

84279 2,773 + 3,79 3,333fr0000053381 16/02/16 0,05 168.082.030 2,706 - 5,09 2,25 1,83DeVoteam (Dvt) g c 41,1 42,74 + 3,86 + 27,58

3217 42,74 +11,07 45,05fr0000073793 30/06/15 0,3 8.172.928 41,1 +103,04 29,6 0,7Dms (DGm) g c 0,21 0,21 + 5 - 22,22

212371 0,21 + 5 0,28fr0000063224 153.102.763 0,2 + 10,53 0,18DnXcorP (DnX) g c 4,61 4,68 + 1,52 - 11,53

2055 4,68 + 0,21 5,63fr0010436584 07/07/15 0,52 2.834.575 4,57 - 72,37 4,25 13,03eDenreD (eDen) G a 16,95 17,21 + 1,9 - 1,38

944884 17,395 + 6,37 18,32fr0010908533 12/05/15 0,42 230.816.848 16,95 - 27,41 13,215 4,88eDF (eDf) LR a 9,93 10,145 + 2,75 - 25,27

1675130 10,22 + 4,32 13,46fr0010242511 20/11/15 0,57 1.920.139.027 9,93 - 55,25 9,13 5,62eiFFaGe (fGr) G a 67,5 68,03 + 1,01 + 14,28

289922 68,5 + 4,13 68,5fr0000130452 18/05/15 1,2 95.433.991 67,2 + 21,05 55,65 1,76elis (elis) G a 16,78 16,915 + 0,87 + 10,99

83065 17,025 + 5,82 17,2fr0012435121 30/06/15 0,35 114.006.167 16,78 + 12,77 13,955 2,07esso (es) g B 42,32 41,3 - 0,6 - 16,02

2095 42,58 + 1,72 52,2fr0000120669 08/07/13 2 12.854.578 41,12 - 6,37 38,1euler Hermes GP (ele) G a 79,86 80,4 + 1,52 - 9,24

6976 80,66 + 5,37 91,22fr0004254035 02/06/15 4,4 45.342.177 79,37 - 19,28 70,5 5,47eurazeo (rf) G a 57,82 59,49 + 3,73 - 6,31eX-Da 16/05/14 111036 59,49 +10,29 63,13fr0000121121 11/05/15 1,2 72.616.477 57,52 - 7,87 48,975 2,02euro DisneY (eDl) g B 1,23 1,25 - 3,1eX-Ds 19/01/15 5571 1,25 - 2,34 1,31fr0010540740 783.364.900 1,23 + 0,81 1,19euro ressources (eur) c 3,8 3,89 + 43,54

14545 3,89 +15,43 4fr0000054678 26/05/15 0,15 62.491.281 3,75 + 66,24 2,65 3,86euroFins scientiFic (erf) G a 320 322,2 + 1,42 + 0,11

18614 325 - 1,8 339,25fr0000038259 29/06/15 1,12 15.384.354 319,4 + 28,75 271,25 0,41eurosic (ersc) a 42 42 - 0,24 + 9,66

619 42 +10,27 42,6fr0000038200 24/04/15 2,1 29.652.786 41,75 - 4,55 37,45eurotunnel (GrouPe) (Get) LR a 9,764 9,881 + 1,49 - 13,78

1377433 9,976 + 6,81 11,49fr0010533075 26/05/15 0,18 550.000.000 9,763 - 25,73 8,844 1,82eutelsat com. (etl) LR a 28,58 28,655 + 0,79 + 3,82

352520 28,8 + 2,54 30,275fr0010221234 16/11/15 1,09 232.774.635 28,58 - 8,97 26,335 3,8FaiVeleY transPort (leY) g B 92,98 93 + 1,07 - 2,6

2681 93,59 - 1,06 95,5fr0000053142 01/10/15 0,9 14.614.152 92,02 + 63,62 90,51 0,97Faurecia (eo) G a 32,15 33,51 + 4,33 - 9,46

615788 33,795 + 6,87 36,55fr0000121147 01/06/15 0,35 137.192.778 32,08 - 18,68 26,635 1,04FFP (ffp) g a 65,2 66,3 + 3,27 - 2,5

5905 66,34 +16,32 68,49fr0000064784 11/05/15 2 25.072.589 64,78 - 6,13 47,5 3,02Fimalac (fim) a 96,5 96,62 + 0,44 + 23,87

1360 97,35 +22,3 99,6fr0000037947 15/06/15 2 26.920.000 96,5 + 23,08 72,5 4,14Fin. oDet (oDet) a 791,4 805,05 + 0,76 - 15,69

136 819 + 5,77 960fr0000062234 15/06/15 1 6.585.990 791,4 - 25,31 749 0,12Foncière Des réGions (fDr) G a 82,9 83,57 + 1,24 + 1,3eX-Ds 02/03/15 102200 83,58 +10,59 83,58fr0000064578 24/04/15 4,3 66.661.356 82,61 - 11,56 68,93Foncière DéV. loG. (fDl) B 7,79 7,8 + 0,26

151 7,8 + 0,52 7,8fr0000030181 22/04/15 0,44 67.873.454 7,79 - 17,02 7,39Foncière lYonnaise (flY) a 49 49 + 11,85

11155 49,5 +12,77 50,57fr0000033409 18/11/15 1,05 46.528.974 48,1 + 10,11 41,955Fonciere Paris siic (fDpa) g B 145,04 144,9 - 0,21 + 30,8nom. 2658 145,04 +29,03 146fr0000034431 12/05/15 6,1 10.291.637 144,24 + 23,85 101,41

FromaGeries Bel (fbel) a 476 476 + 1,28 + 8,956 476 + 5,78 476

fr0000121857 18/05/15 6,25 6.872.335 476 + 56,07 405 1,31Futuren (ftrn) c 0,63 0,64 + 1,59 + 8,47n/P reGr. 444724 0,64 +16,36 0,68fr0011284991 186.040.717 0,62 - 5,88 0,48GameloFt (Gft) G B 7,33 7,48 + 2,05 + 23,43

135835 7,53 +10,16 7,6fr0000079600 85.906.022 7,33 + 51,72 4,55Geci international (Gecp) c 0,34 0,35 + 6,06 - 80,45

51161 0,35 -80,45 0,44fr0000079634 01/10/01 0,1 33.941.720 0,34 - 80,45 0,3Gecina (Gfc) G a 118,55 119,8 + 1,31 + 6,87

127173 119,8 + 5,09 119,85fr0010040865 07/03/16 2,5 63.260.620 118,45 - 4,24 104,6Gemalto (Gto) L 64,38 65,45 + 2,33 + 18,42

395312 65,88 +11,75 66,87nl0000400653 26/05/15 0,36 89.007.709 64,33 - 13,37 50,15GFi inFormatiQue (Gfi) g B 8,4 8,35 - 0,83 + 0,36

13670 8,41 - 0,6 8,47fr0004038099 01/07/15 0,1 65.980.266 8,29 + 41,05 7,94 1,2Gl eVents (Glo) g B 17,44 17,6 + 1,09 + 5,71

4546 17,6 +19,08 17,88fr0000066672 02/07/15 0,6 22.653.920 17,3 - 8,33 14,08 3,41GrouPe crit (cen) g B 47,85 50,07 + 4,86 - 12,07

42277 50,3 + 1,79 57,01fr0000036675 25/06/15 0,31 11.250.000 47,7 + 0,72 43,2GrouPe Flo (flo) g c 1,42 1,49 - 34,36

475 1,49 - 6,88 2,29fr0004076891 08/07/14 0,06 40.271.427 1,42 - 44,4 1,39GrouPe PartoucHe (parp) 33 33,1 + 1,16 + 42,61reGr. 1719 33,1 + 4,42 34,5fr0012612646 32,69 +109,76 23,21Haulotte GrouP (piG) B 13,87 13,96 + 1,53 + 0,72

5813 14,05 + 3,87 14,7fr0000066755 03/06/15 0,22 31.259.734 13,75 - 11,59 12,53 1,58HaVas (hav) G a 7,034 7,114 + 1,44 - 8,29

145238 7,17 + 5,53 7,739fr0000121881 09/06/15 0,13 417.421.897 7,034 + 0,91 6,47 1,83Hermès international (rms) LRa 316,5 316,25 + 0,73 + 1,44

42497 320,45 + 0,56 335fr0000052292 24/02/16 1,5 105.569.412 314,65 + 0,44 281,2 0,47Hi-meDia (him) c 5,85 5,86 + 1,21 + 30,8

11654 6,06 +31,1 6,06fr0012821890 2.959.558 5,81 + 18,86 3,61HuBwoo (hbW) g c 0,16 0,16 - 5,88

1000 0,16 0,17fr0004052561 136.345.527 0,16 + 6,67 0,15icaDe (icaD) G a 67,2 67,85 + 1,15 + 9,61

165756 67,85 + 5,72 69,24fr0000035081 05/05/15 3,73 74.111.186 67,09 - 19,97 58,33iliaD (ilD) LR a 233,7 232,4 - 0,34 + 5,64

93334 234,1 + 2,76 238,1fr0004035913 23/06/15 0,39 58.684.309 231 + 3,5 202,9 0,17imerYs (nK) G a 60,7 61,16 + 1,71 - 5,06

87775 61,8 + 9,61 63,24fr0000120859 08/05/15 1,65 79.572.491 60,7 - 10,48 50,38 2,7inGenico GrouP (inG) LR a 101,05 102,7 + 2,55 - 11,85

205077 102,95 +10,15 115,65fr0000125346 13/05/15 1 60.990.600 100,85 - 1,2 86,4 0,97innate PHarma (iph) g B 12,04 12,14 + 1,25 - 10,34

183807 12,3 + 2,27 14,83fr0010331421 53.837.464 12,01 + 51,94 9,21inter ParFums (itp) g B 23,1 23,2 + 0,87 + 2,2

4946 23,4 - 0,64 23,9fr0004024222 05/05/15 0,44 32.111.968 23,09 - 15,5 19,56 1,9iPsen (ipn) G a 48,905 49,11 + 0,7 - 19,49

62787 49,415 - 7,37 61,17fr0010259150 29/05/15 0,85 83.245.602 48,89 + 9,82 45,305 1,73JacQuet metal serVice (JcQ) g B 12,5 12,57 + 1,09 - 12,1

5190 12,6 + 4,1 14,3fr0000033904 01/07/15 0,77 24.028.438 12,485 - 33,93 10,02 6,13JcDecauX (Dec) G a 38,57 38,565 + 0,77 + 9,25

113312 38,84 + 6,53 39,07fr0000077919 18/05/15 0,5 212.299.238 38,5 + 22,06 30,925 1,3KauFman & BroaD (Kof) B 35,7 35,7 + 0,42 + 28,42

1947 35,97 +11,91 38fr0004007813 08/03/16 1,85 20.837.039 35,7 + 32,22 27,1 5,18Korian (Kori) a 24,5 24,945 + 1,61 - 25,94

432554 25,19 - 1,95 33,6fr0010386334 01/07/15 0,6 79.468.673 24,2 - 21,43 22,84 2,41laGarDère (mmb) G a 23,615 23,7 + 0,74 - 13,85

230356 23,945 -10,89 27,27fr0000130213 07/05/15 0,88 131.133.286 23,615 - 14,79 22,59 5,49latecoere (lat) g c 3,41 3,45 + 1,47 - 16,26eX Ds 27/8/15 53945 3,48 + 0,58 4,1fr0000032278 29/06/07 0,75 94.043.676 3,41 - 31,97 3,06laurent-Perrier (lpe) B 78,8 78,71 - 5,17

173 78,92 + 2,62 83,2fr0006864484 16/07/15 1 5.945.861 78,63 + 0,01 74,5 1,27le Bélier (beli) g c 36 37 + 3,01 + 16,9

6446 37 +17,83 37fr0000072399 16/06/15 0,5 6.582.120 36 + 25,55 27,24 1,35lectra (lss) B 13,35 13,08 - 0,61 + 8,1

4485 13,35 + 6,34 13,64fr0000065484 05/05/15 0,25 30.788.839 13,06 - 0,46 10,76 1,91lisi (fii) g a 23,11 23 - 0,43 - 7,82DiV 5 12/09/14 9856 23,22 + 8,44 25,005fr0000050353 05/05/15 0,37 54.023.875 23 - 9,04 19,04 1,61m6-métroPole tV (mmt) G a 15,905 16,055 + 1,36 + 1,36

67223 16,155 + 4,05 16,33fr0000053225 20/05/15 0,85 126.414.248 15,905 - 15,48 13,375 5,29maisons France conF. (mfc) g B 43 43,5 + 1,28 + 8,75

1942 43,95 + 7,43 43,95fr0004159473 09/06/15 0,65 6.937.593 43 + 32,14 37,1 1,49manitou (mtu) g B 14,82 14,82 + 0,07 + 5,11

9169 14,91 - 3,45 16,6fr0000038606 10/06/15 0,35 39.551.949 14,51 - 5,84 13,02 2,36marie BrizarD w & s (mbWs) B 19,14 19,1 + 0,95 - 5,45

100219 19,34 + 6,23 20,44fr0000060873 27/09/07 0,5 26.483.566 19,09 + 32,92 16,72mauna Kea (mKea) c 2,29 2,25 - 0,44 - 26,71

28243 2,29 - 7,41 3,07fr0010609263 16.176.707 2,22 - 55,71 2,03mercialYs (merY) G a 20,25 20,46 + 1,29 + 9,79

113286 20,46 + 1,19 20,57fr0010241638 21/12/15 0,76 92.049.169 20,195 - 15,1 17,43mersen (mrn) g B 12,2 12,2 - 0,08 - 28,24

18286 12,4 + 5,08 17,15fr0000039620 02/07/15 0,5 20.672.014 12,19 - 49,88 11,09 4,1metaBolic eXPlorer (meteX) g c 1,99 1,96 + 0,51 - 25,48

45089 2 2,99fr0004177046 23.261.500 1,96 - 52,54 1,69natiXis (Kn) LR a 4,44 4,365 - 0,27 - 16,33

3831720 4,486 -11,57 5,255fr0000120685 22/05/15 0,34 3.128.127.765 4,361 - 37,54 3,813natureX (nrX) g B 73,37 74,1 + 1 + 3,78eX Ds 05/06/14 13170 74,1 + 3,1 74,93fr0000054694 03/07/14 0,1 9.240.810 73,21 + 40,34 64,06netGem (ntG) g c 2,14 2,14 - 1,83

2313 2,14 - 0,47 2,35fr0004154060 17/06/15 0,15 41.212.222 2,12 + 17,58 1,99 7,01neXans (neX) G a 39,18 39,655 + 2,06 + 17,67

228992 40,275 + 7,18 40,35fr0000044448 17/05/13 0,5 42.597.718 39,18 + 27,26 28,8neXitY (nXi) G a 45,9 45,82 - 0,21 + 12,29

76022 46,205 + 7,81 46,205fr0010112524 25/05/15 2 54.766.017 45,73 + 18,02 37,27 4,37nicoX (coX) B 6,94 6,971 + 0,59 - 23,48reGr. 03/12/15 44130 7,017 + 4,83 9,394fr0013018124 22.869.669 6,94 - 89,78 6,32norBert Dentr. (GnD) g a /290316 - 1,86

- 1,65 209fr0000052870 29/05/15 1,8 9.836.241 + 27,64 200,05 0,89nrJ GrouP (nrG) g B 9,11 9,05 - 8,31

7314 9,17 + 0,44 10fr0000121691 15/05/12 0,3 78.417.846 9,05 + 24,83 8,77numericaBle-sFr (num) G 38,3 37,675 - 1,12 + 12,46

304968 39,175 +11,85 39,22fr0011594233 18/12/15 5,7 438.245.303 37,5 - 27,13 27,05 15,13oeneo (sbt) g B 6,95 6,95 - 7,33

73617 6,98 - 2,8 7,54fr0000052680 31/07/15 0,12 61.563.075 6,95 + 30,15 6,2onXeo (onXeo) g B 3,26 3,17 + 0,32 - 15,47

103148 3,28 + 9,69 3,77fr0010095596 40.552.083 3,16 - 41,62 2,39orPéa (orp) G a 72,7 72,17 + 0,07 - 2,18

152290 73,73 - 5,16 77,2fr0000184798 08/07/15 0,8 60.273.691 70,9 + 18,6 64,08 1,11Parrot (parro) g B 18,5 18,54 + 0,76 - 31,31

49827 18,95 -12,05 26,58fr0004038263 30.100.939 18,41 + 27,05 15,92PHarmaGest int. (pha) 23 23,39 + 2,05 + 9,71DiV 5 04/08/15 906 23,39 + 4,65 23,91fr0012882389 15.174.125 23 - 8,63 19,95Pierre & Vacances (vac) g B 31 31,79 + 2,55 + 7,95

13845 31,89 +10,31 32,2fr0000073041 19/03/12 0,7 8.821.551 30,99 + 15,14 26,42Plastic omnium (pom) G a 29,3 30,45 + 4,26 + 3,82

213171 30,555 + 3,75 31,3fr0000124570 08/05/15 0,37 152.476.720 29,27 + 23,45 25,02 1,22recYleX sa (rX) c 2,43 2,46 - 0,41 - 26,35

86557 2,57 +15,49 3,88fr0000120388 04/07/90 0,61 24.110.982 2,43 + 20,59 1,97rémY cointreau (rco) G a 66,2 67,43 + 2,14 + 2,15

54353 67,56 + 5,86 67,56fr0000130395 05/08/15 1,53 48.735.014 66,11 - 2,26 58,1 2,27

reXel (rXl) G a 12,025 12,605 + 5,48 + 2,651166389 12,765 +11,45 12,765

fr0010451203 03/06/15 0,75 301.871.378 12,025 - 27,97 8,31 5,95

ruBis (rui) G a 70,3 71,54 + 1,78 + 2,3eX-Ds 21/05/15 94181 71,54 + 4,91 74,7fr0000121253 08/06/15 2,05 43.216.952 70,23 + 22,18 59 2,87

saFt (saft) G B 25,96 27,23 + 4,77 - 3,0671522 27,34 + 2,83 28,3

fr0010208165 18/05/15 0,82 25.484.529 25,96 - 22 21,8 3,01

sartorius steD. Bio. (Dim) G a 336 339 + 1,32 - 4,076274 341,9 -10,41 396,05

fr0000053266 10/04/15 1,3 15.367.238 336 + 71,95 301,1 0,38

saVencia (bh) B 58 58,24 - 0,02 - 2,496672 58,25 + 2,18 59,73

fr0000120107 18/05/15 0,8 14.032.930 58 - 0,63 56,1 1,37

scor (scr) LR a 31,175 31,49 + 1,4 - 8,75718939 31,655 - 2,37 34,06

fr0010411983 05/05/15 1,4 192.653.095 31,065 + 0,46 28,89 4,45

seB (sK) G a 88,96 90,77 + 2,32 - 4,0550637 91,26 + 6,23 94,45

fr0000121709 15/05/15 1,44 50.169.049 88,96 + 34,31 79,9 1,59

sécHé enV. (schp) g B 28,69 28,7 - 1,03240 28,72 +11,37 30

fr0000039109 09/06/15 0,95 7.857.732 28,69 - 10,31 23,83 3,31

seQuana (seQ) c 2,99 2,99 + 0,34 - 26,54eX-Ds 01/07/14 73518 3,06 + 2,4 4,04fr0011352590 65.183.351 2,99 - 1,64 2,64

sHowroomPriVé (srp) g B 16,52 16,64 + 0,79 - 16,768532 16,72 - 7,5 21,85

fr0013006558 32.804.103 16,51 - 14,67 16,15

siPH (siph) g B 31,04 30,5 - 1,74 + 17,26748 31,04 +21,37 31,55

fr0000036857 20/06/14 0,98 5.060.790 30,15 - 6,58 24,52

soitec (soi) g B 0,58 0,59 + 1,72 - 7,81eX-Ds 26/06/14 728538 0,59 + 3,51 0,71fr0004025062 231.324.184 0,56 - 34,44 0,48

solocal GPe (local) g B 4,68 4,54 + 0,93 - 33,72reGr. 1P30 168500 4,68 +21,72 6,995fr0012938884 4,494 - 44,29 3,435

somFY sa (so) a 299,95 300 - 14,048783 300 345

fr0000120495 02/06/15 5,2 7.400.000 297,05 + 31 290,05 1,73

soPra steria GP (sop) a 102,7 103,95 + 1,42 - 4,0215204 105 +16,51 108

fr0000050809 06/07/15 1,9 20.446.723 102,7 + 48,08 85,6 1,83

st DuPont (Dpt) g c 0,15 0,14 - 12,574806 0,15 + 7,69 0,16

fr0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,14 - 26,32 0,11

stentYs (stnt) g c 2,87 2,92 + 2,1 - 40,4370906 2,94 -24,74 5,162

fr0010949404 17.802.190 2,87 - 47,41 2,34

suez enVironnement (sev) LR a 16 16,16 + 1,13 - 6,371404312 16,17 + 1,35 17,465

fr0010613471 15/05/15 0,65 542.643.468 15,9 - 1,61 15,36 4,02

sworD GrouP (sWp) g B 24 24,1 + 0,63 - 0,822802 24,15 + 7,45 25,3

fr0004180578 04/05/15 1,02 9.360.965 23,95 + 7,93 21,8 4,98

sYnerGie (sDG) g B 23,91 23,96 + 1,48 - 9,897770 23,98 - 1,8 26,55

fr0000032658 18/06/15 0,4 24.362.000 23,84 + 15,19 20,17 1,67

tarKett (tKtt) g 27,25 27,825 + 2,73 - 3,3419359 28 + 3,06 29,96

fr0004188670 06/07/15 0,38 63.722.696 27,235 + 29,42 20,55 1,37

tecHnicolor (tch) G a 5,449 5,564 + 3,04 - 25,611036634 5,573 - 0,59 7,541

fr0010918292 20/05/15 0,05 411.977.199 5,438 - 5,1 4,81 0,9

telePerFormance (rcf) G a 77,15 77,6 + 0,99 + 0,13126753 77,69 + 9,02 78,3

fr0000051807 19/05/15 0,92 57.201.690 76,89 + 21,69 68,5 1,19

tessi (tes) g B 141,1 144 + 4,73 + 13,2589 147,94 - 2,26 164,5

fr0004529147 30/06/15 2 2.797.678 138,6 + 60,75 124,36 1,39

tF1 (tfi) G a 11,345 11,365 + 1,43 + 10,88493585 11,43 + 7,02 11,59

fr0000054900 24/04/15 1,5 210.521.567 11,26 - 32,35 8,907 13,2

tHales (ho) LR a 77,41 77,45 + 0,3 + 12,08355487 77,55 + 5,5 77,62

fr0000121329 09/12/15 0,35 210.961.404 76,72 + 49,2 59,77 0,45

tHermaDor GrouPe (thep) g B 80,09 80,8 + 0,89 - 7,132404 80,95 + 0,36 91,85

fr0000061111 10/04/15 3,15 4.440.310 79,7 - 1,15 77,9 3,9

touaX (toup) g c 9 8,99 - 0,11 - 10,13455 9,03 + 0,56 9,9

fr0000033003 30/12/14 0,5 5.883.773 8,99 - 41,62 7,45

tour eiFFel (eiff) B 53,5 53,66 + 0,3 - 0,63oPa 07/03/14 277 53,8 + 4,44 54,27fr0000036816 26/06/15 3 9.463.747 53,5 + 7,3 48,19

transGène (tnG) B 2,74 2,74 + 8,3eX-Ds 03/03/14 28161 2,79 - 3,18 4,4fr0005175080 38.545.397 2,73 - 51,93 2,47

triGano (tri) g B 57,14 56,83 - 0,21 + 0,949151 57,21 + 6,4 61,97

fr0005691656 13/01/16 0,7 19.336.269 56,81 + 81,39 48 1,23

uBisoFt entertainment (ubi) G a 27,13 28,155 + 3,45 + 5,57299541 28,155 + 6,77 28,505

fr0000054470 111.218.465 27,025 + 61,12 18,6

Vallourec (vK) G a 5,628 5,66 + 6,99 - 34,193606598 5,792 +15,46 8,445

fr0000120354 04/06/15 0,81 135.688.432 5,534 - 75,23 3,205

ValneVa (vla) g B 3,4 3,42 + 1,18 - 1084095 3,45 + 5,23 3,79

fr0004056851 74.698.099 3,39 - 13,2 2,7

Vicat (vct) G a 55,5 58 + 4,73 + 4,8150705 58,59 + 8,07 58,6

fr0000031775 14/05/15 1,5 44.900.000 55,49 - 14,92 45,42 2,59

Vilmorin & cie (rin) G a 63,82 64,16 + 0,66 - 3,081257 64,18 + 0,25 67,45

fr0000052516 15/12/15 1,57 20.833.902 63,77 - 16,06 59,52 2,45

VirBac (virp) g a 154,15 154,8 + 0,59 - 29,5712249 155,45 - 8,29 223,8

fr0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 150,8 - 31,6 150,8 1,23

VranKen-PommerY m. (vrap) B 24,51 24,46 - 0,2 - 12,64622 24,67 + 6,81 27,99

fr0000062796 13/07/15 1 8.937.085 24,4 - 6,64 22,51 4,09

wenDel (mf) G a 92,5 95,53 + 3,93 - 12,8463466 95,75 + 9,1 109

fr0000121204 10/06/15 2 47.992.530 92,37 - 13,66 78,14 2,09

zoDiac aerosPace (Zc) LR a 17,9 17,965 + 0,64 - 18,251345983 18,1 +16,66 21,995

fr0000125684 20/01/16 0,32 289.407.962 17,25 - 41,7 14,08 1,78

Autres Valeurs de la Zone euroGemalto (Gto) L 64,38 65,45 + 2,33 + 18,42

395312 65,88 +11,75 66,87nl0000400653 26/05/15 0,36 89.007.709 64,33 - 13,37 50,15

ses (sesG) LR 25,64 25,855 + 1,51 + 1,09537207 26,025 + 6,79 26,16

lu0088087324 20/04/15 1 312.441.894 25,595 - 23,7 21,835 4,56

stmicroelectronics (stm) LR a 4,945 4,9 - 20,723251740 4,95 - 7,48 6,5

nl0000226223 usD 21/03/16 0,09 910.967.920 4,881 - 43,88 4,54

VAleurs Zone InternatIonaleGeneral electric (Gne) 28 28,18 + 0,86 - 1,43

2504 28,18 + 4,45 28,56us3696041033 usD 25/02/16 0,16 9.285.130.749 27,84 + 21,99 24,08

HsBc (hsb) 5,58 5,57 + 0,72 - 24,3215734 5,61 - 5,75 7,21

Gb0005405286 usD 03/03/16 0,21 19.686.355.819 5,56 - 30,2 5,35

laFarGeHolcim ltD (lhn) a 39,155 41,14 + 5,95 - 12,06eX-Da 09/09/15 525965 41,555 +12,24 46,28ch0012214059 606.909.080 39,08 30,33

maroc telecom (iam) 11,06 10,92 - 0,82 + 5,61970 11,06 + 1,39 11,46

ma0000011488 maD 22/05/15 5,86 879.095.340 10,82 - 12,29 10,2

rusal Plc (rusal) /170316 + 15,45reG. s + 4,17 6,74us9098832093 usD 27/10/15 0,02 1.636.363.646 - 43,82 4,58

scHlumBerGer (slb) a 65,03 64,88 + 1,63 - 0,18420 65,24 - 3,77 69

an8068571086 usD 12/02/16 0,5 1.434.212.164 64,77 - 15,22 54,95

stallerGenes Greer (staGr) a 27,75 28,25 + 1,8 - 11,583579 28,5 +10,78 34,2

Gb00bZ21rf93 19.765.553 27,5 - 41,75 23,31

srD suite Valeurs françaIses srD suite Valeurs françaIses

aLa cote a changé.Vous pouvez retrouverles Bourses internationalessur http://investir.lesechos.fr

A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Devise / Date Détach. / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

euronext séAncE du 30 - 03 - 2016CaC 40 : 4444,42 (1,78 %) neXt 20 : 9591,08 (1,15 %)

CaC larGe 60 : 4918,65 (1,72 %)CaC all-tradaBle : 3453,94 (1,71 %)

Date De ProroGation : 26 aVril

srD Valeurs françaIses

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Valeurs mnémo / info / ouv clot % Veil % an bpaost vol. + haut % mois + haut an perisin / Date Détach. coupon / Div nb titres + bas % 52 s. + bas an rDt

Page 32: L’ facilit sdanslesPME · aussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle. Soucieuse de ne pas fairelemoin-dre cadeau au président, elle a refusé un Congrèssur

32 // FINANCE & MARCHES Jeudi 31 mars 2016 Les Echos

changes : cours au comptantvar. var.

cours veille année1 euro en devise bce en % en %

cours de changes croiséseur usd gbp chf sek dkk jpy (100) cad

30-03-2016

cours a TerMe de l’euro contre les principales devisesusd gbp chf sek dkk jpy (100) cad30-03-2016

Taux de référence bons du trésorbtf taux btan taux prix coupon

source euroMTs

Marché obligatairecno-etrix var.base 100 au var. depuis rend.31/12/1998 indice jour 31/12/98 en %

indices de référence des emprunts à taux variablesmoy. tmm euribor tme tmor.mens. 1 mois 3 mois pub. priv.

source cdc ixis

moy. eonia euribor tec the thor.hebdo 1 mois 3 mois 10 pub. priv.

Taux marchés monétaires et eurodevisesmarchés monétaires

jour 1 mois 3 mois 6 mois 1 an

pays taux de référence taux en %

principaux taux directeurs

30-03-201630-03-2016

ecarts de taux avec l’allemagne6 mois 2 ans 5 ans 7 ans 10 ans30-03-2016

allemagne 100,16 -0,50 -0,39 -0,23 0,13portugal -0,16 0,79 2,37 2,60 2,72france 0,02 0,10 0,21 0,29 0,30espagne -0,07 0,51 0,84 1,09 1,24italie -0,13 0,48 0,36 1,01 1,12

parisOR (euros cPror/*cours hebdo)

30/03 29/03COURS PriMe Prec.

lingot 34700 0 3470010 florins 216 2,89 2165 dollars* 330 26,46 33010 dollars 620 18,8 62020 dollars 1190 13,97 11905 roubles* 0 -100 050 pesos 1312 0,83 1319latine 206 2,25 205napoleon 207,8 3,14 208,81/2 napoleon* 117 16,15 117souverain eli i* 273 7,48 273souverain 263,8 3,86 263,81/2 souverain* 138 8,66 138suisse 206 2,25 205tunisienne* 206 2,25 206mark* 265 6,66 265krugerrand 1150 6,55 1150lingotin 500grs 18100 4,32 18100lingotin 250grs 9100 4,9 9070lingotin 100grs 3640 4,9 3620

argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)524,23 518,54

palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 16 373 16 334Fix2 16 203 16 226

platine (euro Par kilo) (csFaNMP)Fix1 27 525 27 176Fix2 27 602 27 177

Londres(eN dollars) 30/03 29/03

antimoine 99,65% (par tonne)5200 5200

bismuth 99,99% (par lb)4,4 4,4

cadmium 99,95% (par lb)0,58 0,58

cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)11,1 11,1

eponge de titane 99,60% (par kg)7,75 7,75

ferro manganese (hc) (par tonne)635 635

ferro molybdene (par kg)13,75 13,75

germanium (par kg)1250 1250

selenium 99,50% (par lb)5,5 5,5

silicium (par tonne)1665 1665

MéTaux précieux MéTaux non Ferreux MéTaux sTraTégiQues produiTs péTroLiers sucre

London BuLLion MarKeT30/03 29/03

argent (eN ceNTs Par oz)Fixage 1 521 1 524

or (eN dollars Par oz)Fix 1 236 1 226

palladium (eN dollars Par oNce Troy)568 577

platine (eN dollars Par oNce Troy)945 952

neW YorKargent (eN ceNTs Par oNce)

seTTleMeNT seTTleMeNT30/03 29/03

Mars 16 15,24 15,16Mai 16 15,21 15,36Juil. 16 15,25 15,4sePT. 16 15,29 15,43déc. 16 15,34 15,45

or (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

30/03 29/03Mars 16 1235,6 1217,7avr. 16 1226,9 1242,5JuiN 16 1228,6 1244,2aouT 16 1230,1 1244,6déc. 16 1232,7 1247,7

platine (eN dollars Par oNce)seTTleMeNT seTTleMeNT

30/03 29/03avr. 16 964,3 969,1Juil. 16 966,2 970,9ocT. 16 968,1 971,6JaNv. 17 969,1 965,8avr. 17 970,4 956,9

London MeTaL exchange30/03 29/03

alliage d`alumin. (en $ par tonne)

cash 1565-1575 1575-1585

3 Mois 1590-1600 1600-1610

vol. 16880 16880

aluminium (en $ par tonne)

cash 1472,5-1473 1469-1469,5

3 Mois 1482,5-1483,5 1479-1480

vol. 2814800 2821375

cuivre (en $ par tonne)

cash 4939-4939,5 4930,5-4931

3 Mois 4910-4915 4911-4915

sTocks 149125 151375

etain (en $ par tonne)

cash 17370-17375 17620-17625

3 Mois 17200-17225 17495-17500

vol. 4585 4415

nickel (en $ par tonne)

cash 8570-8575 8575-8580

3 Mois 8610-8615 8620-8630

vol. 434850 432672

plomb (en $ par tonne)

cash 1742-1744 1754,5-1755

3 Mois 1754,5-1755 1762-1763

vol. 157150 158400

Zinc (en $ par tonne)

cash 1774-1777 1776-1777

3 Mois 1780,5-1783 1781-1783

vol. 436650 438175

london daily price: 15,99 cts/lblondres (eN dollars Par ToNNe)

clôTure clôTure vol30/03 29/03

Mai 16 454,4 453 3875aouT 16 447,8 447 4510ocT. 16 443,4 444 1229déc. 16 443,6 444,5 493Mars 17 443,6 445 415

new york (eN ceNTs Par lb)clôTure clôTure vol30/03 29/03

Mai 16 15,87 15,86 51849Juil. 16 15,96 15,94 27587ocT. 16 16,08 16,1 13781Mars 17 16,47 16,54 6311Juil. 17 15,79 15,87 284

blé de meunerie n°2 à paris (eN euros Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 155,25 158,75 33667sePT. 16 163,5 166,5 7477déc. 16 169,25 172 6676

blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 464 476,75 267Juil. 16 471,5 483,75 36sePT. 16 481,5 493,25 2

mais à paris (eN euros Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

JuiN 16 155,25 157,25 2703aouT 16 160,75 162,25 588Nov. 16 163 163,75 100

mais à chicago (eN ceNTs Parboisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 367 373 194110Juil. 16 371,5 377 69299déc. 16 384 389,25 37596

riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 10,03 10,11 804Juil. 16 10,31 10,38 349sePT. 16 10,49 10,5 94

avoine à chicago (eN ceNTs Par boisseau)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 185,25 189,5 683Juil. 16 196,25 200 395sePT. 16 205,25 207,75 49

blé fourrager à londres (eN £ Par ToNNe)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 105 105,5 144Juil. 16 106,65 106Nov. 16 118,55 120 68

new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

30/03 29/03

Jou r 112,45 115,7 112.45

uranium nymex (en $ par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

30/03 29/03

Mars 16 29,15 29,15

JuiN 16 29,15 29,15

nymex ( eN $ Par MbTu)clôTure clôTure vol

30/03 29/03avr. 16 0 1,89Mai 16 1,99 1,98JuiN 16 2,1 2,1

powernext gas spotclôTure clôTure vol

30/03 29/03Nord da 12,38 12,31

powernext gas futuresseTTleMeNT seTTleMeNT vol

30/03 29/03avril 2016 12 11,95Mai 2016 12,19 12,01JuiN 2016 12,18 12,09

Prix indicatif de l'organisation internationale du café (cents us/livre) : Prix composé : 119.75Moyenne quinze derniers jours : 205.461

londres-robusta (en $ par tonne)clôTure clôTure vol30/03 29/03

Mars 16 1471 1446Mai 16 1504 1501 7286Juil. 16 1535 1532 5711sePT. 16 1557 1556 2576Nov. 16 1573 1573 706

new york-arabica (en cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 127 127,6 22545Juil. 16 129,05 129,7 14831déc. 16 132,35 133 3764Mai 17 135,55 135,75 407

Prix indicatif de l'organisation internationale du cacao (dollars/tonne) : le 28/03/Prix indicatif : 3042,64

londres (eN £ Par ToNNe)clôTure clôTure vol30/03 29/03

Mars 16 2220 2235Mai 16 2171 2184 6680Juil. 16 2173 2184 7083sePT. 16 2147 2162 5448déc. 16 2107 2120 3090

new york (eN $ Par ToNNe)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mars 16 2999 3005Mai 16 2974 2984 16671Juil. 16 2985 2994 12456déc. 16 2935 2956 2112Mars 17 2919 2932 1117

rotterdam

(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)

gas oil 0.1% sul. 334 333,5

fuel

Fuel oil (hs 180) 181 183,5Fuel oil (hs 380) 160 158,5

singapour

gasoliNe 97 56,25 56,05gas oil 44,4 44,43Fuel oil (180) 192,5 191Fuel oil (380) 182,5 181,5

neW YorKcuivre (en cents par lb)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mars 16 2,21 2,2avr. 16 2,19 2,21 337Mai 16 2,19 2,21 60399Juil. 16 2,2 2,22 9082

nymex emissions (eN euros Par ToNNe)clôTure clôTure vol30/03 29/03

sPoT 4,65 4,65

ice (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol30/03 29/03

base 23,31 23,31 350083PoiNTe 26,14 26,14 193547

ice futures (eN gbP Par MWh)

clôTure clôTure vol30/03 29/03

base aPr 16 35,37 35,52 5base May 16 32,51 32,58PoiNTe aPr 16 37,26 37,79PoiNTe May 16 35,5 35,66

balTic dry iNdex : 409 le 29/03//16balTic PaNaMax iNdex : 471 le 29/03//16balTic caPesize iNdex : 207 le 29/03//16balTic suPraMax iNdex : 474 le 29/03//16balTic dirTy iNTerN. TaNker :818 le 29/03//16balTic cleaN iNTerN. TaNker :496 le 29/03//16

30/03 29/03

rJ crb 171,61 172,11

reuTers coM. 2130,55 2144,8

Moodys coM. 4991,79 4982,01

or iNdusTriel 35443 35236

lMex 2269,2 2289,3

KuaLa LuMpur

etain (en dollars par tonne)

seTTleMeNT seTTleMeNT vol

30/03 29/03

Jou r 16800 17150

cuivre (girm):

caThodes : 4551 a coMPTer du 30/03/

autres demi produits cuivreux :

base cuivre 528,19 dePuis le 30/03

base laMiNé laiToN 1 TiTre 438,28 dePuis le 30/03

base laMiNé laiToN 70/30 446,45 dePuis le 30/03

base laMiNé laiToN 85/15 487,32 dePuis le 30/03

base laMiNé broNze 94/6 610,34 dePuis le 30/03

base laMiNé broNze 94/4 582,96 dePuis le 30/03

iNdice coTlook a : 65,9, le 30/03//16

new york (cont. n°2 - cents par lb)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 57,67 57,35 15024Juil. 16 57,72 57,23 9906Oct. 16 57,66 57,48

caFé

éLecTriciTé

éMission co2

uraniuM

cacao

céréaLes

indices

FreT MariTiMe

jus d’orange

gaz naTureL

coTon

chicago (eN $ Par 1000 bdFT)seTTleMeNT seTTleMeNT vol30/03 29/03

Mai 16 312,3 312,9Juil. 16 313,3 312,1sePT. 16 310,9 310,9

Bois

produiTs péTroLiers

londres-brent (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol30/03 29/03

Jour 39,26 39,27Mai 16 39,26 39,27 95499Juil. 16 40,52 40,5 76285

londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)clôTure clôTure vol30/03 29/03

JuiN 16 356,25 358 34926aouT 16 367,75 368,5 6931Nov. 16 385 384,75 3009Mars 17 401,75 401,5 797Juil. 17 414,25 409 125

new york nymex wti (eN $ Par baril)clôTure clôTure vol30/03 29/03

Mai 16 38,28 38,28 11661JuiN 16 39,65 39,5 343Juil. 16 40,4 40,33 34aouT 16 41,2 40,9JaNv. 17 43,18 42,73

25.7.16 0,00 102,84 1,70 25.2.17 -0,65 102,18 0,16 25.7.17 -0,44 101,90 0,68

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31.3.16 0,0022.6.16 -0,4214.9.16 -0,402.10.16 -0,42

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euronext//taux&changes//matières premières

Taux eT changes

MaTières preMières

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fr0010099515 ecag c 16,69 16,97 16,69 16,73 + 0,24 769fr0000072373 egideg c 3,28 3,49 3,24 3,45 + 5,51 27943fr0011466069 ekinopsg 4,82 5,03 4,76 4,97 + 3,54 21512fr0000035719 elect. eaux mad.g c 3,71 3,71 3,71 3,71 + 6 5100fr0000031023 elect. strasbourg b 95,5 96,31 95,25 96,31 + 1,11 609fr0012650166 electro powerg c 5,6 5,64 5,36 5,61 - 0,71 4472fr0011950732 eliorG a 19,25 19,35 19,105 19,3 + 0,57 237300fr0004030708 encres dubuitg c 2,67 2,69 2,67 2,68 + 0,38 551fr0011191766 eos imaging c 3,82 3,82 3,62 3,65 - 2,41 77813fr0000131757 erametGg a 22,32 25,35 22,32 25,08 + 12,72 180767fr0011471135 erytech pharmag b 25,92 26,6 25,89 26,4 + 3,13 38075fr0004110310 esi groupg c 24,9 24,9 24,85 24,87 - 0,12 586fr0000035743 etam dév.g b 36,46 36,6 36 36,35 - 0,93 308fr0000061475 eurasia fonc inv c 0,2

fr0000075343 euromedis groupeg c 5,83 5,99 5,83 5,99 + 2,74 5761fr0010490920 europacorpg c 4,37 4,46 4,37 4,39 + 0,92 5793fr0012789949 europcar groupeG a 9,49 9,669 9,351 9,66 + 3,58 196513fr0000064164 exacompta clairef. c 65 66,4 65 66,4 + 2,15 45fr0004527638 exel industriesg b 67,51 67,69 67,51 67,69 + 0,27 183fr0000037343 expl. prod. chim. c 423,67 423,7 423,67 423,7 - 0,02 10fr0000039026 expl. prod. chim. c 515 515 515 515 + 0,39 5fr0000062341 f.i.e.b.m. c 6,16

fr0000062507 f.i.e.b.m. c 82

fr0000038184 f.i.p.p. c 0,13 0,13 0,12 0,12 - 7,69 805fr0000063034 fauvet-girel g c 16,95

fr0011271600 fermentalgg 4,1 4,14 4,1 4,1 1553fr0000062101 fermière cannes b 1350 1350 1350 1350 2fr0000061418 fiducial office c 27,26 27,26 27,26 27,26 1fr0000060535 fiducial re b 131,5 131,5 130,5 130,5 - 0,76 21fr0000076986 fin. moncey a 4731 4731 4731 4731 2fr0000035123 finatis b 50,5 50,5 50,5 50,5 1fr0000074759 fleury michon b 59,62 60 59,6 60 + 0,62 1019fr0000065930 foncière 7 inv. c 0,86 0,86 0,86 0,86 - 18,87 16fr0000064362 foncière atland c 82

fr0000060303 foncière des murs a 28,13 28,48 27,78 28,45 + 2,15 6533fr0000038499 foncière euris b 39,8 39,8 39,8 39,8 + 0,38 64fr0010341032 foncière inea b 36,75 36,75 36,15 36,66 - 0,14 3009fr0011277391 foncière paris nord c 0,04

fr0000063265 foncière r-paris c 34,97

fr0000053944 foncière volta c 3,6

fr0010588079 frey b 26,51 26,51 26,51 26,51 1fr0000031973 fsdv c 35,8

fr0000034894 gaumont b 51,17 51,26 49,18 50,09 - 2,11 458fr0000053035 gea c 73,8 74,23 73,8 74,2 + 0,54 134fr0000044471 générale santé b 14,11 14,11 14,1 14,1 1984fr0010501692 generixg c 2,6 2,62 2,6 2,6 1249fr0004163111 genfitG 29,06 29,12 28,445 28,685- 0,43 130258fr0011799907 genomic visiong 8,73 8,9 8,5 8,73 6131fr0011790542 genticelg 3,98 4,06 3,92 4,04 + 2,28 12290fr0000061459 gérard perrier c 33,51 34,5 33,51 34,5 + 3,11 159fr0000065971 graines voltZ c 19,94 19,94 19,94 19,94 - 0,15 630fr0000038036 grand marnier b 8515,018515,01 8515,01 8515,01 5fr0011476928 groupe fnac 55,5 56,2 55,31 55,6 + 0,18 13177fr0000062671 groupe gorgég b 21,8 22,21 21,78 22,11 + 1,89 6885fr0004010338 groupe jaj c 1,1 1,1 1,1 1,1 - 0,9 100fr0004050300 groupe openg c 16,5 17,4 16,5 17,4 + 5,39 11022fr0010214064 groupe piZZornog c 13,89 13,89 13,78 13,89 364fr0004155000 groupe sfpi c 2,9 2,9 2,9 2,9 + 3,57 3fr0010340406 groupe vial c 0,91

fr0011726835 gttGg 28,38 29,135 28 28,92 + 2,57 84629fr0000032526 guerbetg b 68,13 69,01 68,13 68,5 - 0,15 11197fr0000066722 guillemot corp.g c 1,49 1,59 1,46 1,52 + 4,11 117817fr0004035061 guy degrenne c 0,51 0,51 0,51 0,51 1fr0000066540 herigeg c 19,3 19,51 19,3 19,5 + 1,04 465fr0000038531 hf companyg c 12 12,13 11,65 11,65 - 1,1 14136fr0000054231 high cog c 8,75 8,89 8,75 8,89 + 1,6 9746fr0012821916 hipay group c 8,69 8,69 8,4 8,54 - 1,84 2135fr0000065278 hopscotch groupegc 6,66 6,66 6,57 6,58 - 1,05 1372fr0010929125 id logisticg b 105,15 105,35 104,65 104,98 + 0,04 965fr0000051393 idi b 24,91 24,91 24,9 24,9 41fr0000030827 ige + xaog c 68,55 68,74 68,55 68,74 + 0,28 16fr0000033243 immo. dassault b 40,01 40,25 39,6 40,15 + 0,38 1642fr0000036980 immo. hôtelière c 1,29

fr0010458729 implanetg 1,27 1,29 1,22 1,29 + 2,38 12738fr0000066219 ind. fin. ent. c 52 52 52 52 201fr0000071797 infotelg c 31,5 31,5 31,41 31,45 - 0,16 635fr0000064297 innelec mult.g c 5,37 5,37 5,37 5,37 1fr0010291245 inside secure c 0,75 0,79 0,74 0,77 + 4,05 169162fr0000060451 installux sa c 258

fr0000064958 intexa c 2,52

fr0000073298 ipsosG a 19,68 20,14 19,62 20,11 + 3,13 195151fr0000124232 ird nord pdc c 13,18 13,3 13,18 13,3 + 0,99 551fr0000072597 it linkg c 9,19 9,2 9,05 9,1 - 1,19 1370fr0004026151 itesoftg c 3,47 3,49 3,44 3,49 + 0,87 5432fr0000073843 its groupg c 5,9 6,05 5,9 6,05 + 0,83 341fr0012872141 jacques bogart c 9,98 9,98 9,98 9,98 1fr0004029411 keyrusg c 2,15 2,15 2,07 2,1 - 3,23 27923fr0000039638 la foncièreverte c 51

fr0000066607 lacroix sa c 17,06 17,06 16,7 17,02 - 0,23 296fr0000035263 lafuma c 19,76 19,76 19,74 19,74 + 2,02 45fr0004027068 lanson-bcc b 30,63 30,63 30,5 30,5 - 0,42 66fr0000053829 ldc a 161,2 161,24 161 161,2 - 0,06 193fr0000075442 ldlc.comg c 29,15 29,8 29,1 29,8 + 2,27 11403fr0004170017 le noble ageg b 27,7 28,2 27,66 27,66 - 0,32 4647fr0000075673 le tanneurg c 3,49 3,49 3,49 3,49 26fr0000121295 lebon c 131,2 131,2 129,5 129,5 - 1,3 235fr0004165801 les hôtels de paris c 1,81

fr0004023208 les nx constr. b 18,9 18,9 18,78 18,9 - 0,21 369fr0000033599 lexibookg c 2,56 2,63 2,49 2,49 - 2,73 16628fr0004156297 linedata svicesg b 38,13 39,49 38,13 38,51 + 3,24 10391fr0000121352 locindus b 17,81 18,1 17,8 17,92 + 1,13 586fr0000030074 malteries fr-b c 248,99

fr0000032302 manutan inter.g b 47,1 47,24 46,59 47,06 4177fr0000051070 maurel & promG a 2,88 2,98 2,87 2,96 + 2,42 648707fr0011742329 mcphy energyg 4,69 4,69 4,56 4,58 - 1,72 6572fr0000061244 mecelec c 2,03

fr0000052623 medasysg c 0,37 0,38 0,37 0,38 8200fr0000064404 média 6 c 7,1 7,1 7,1 7,1 + 1,43 1fr0010892950 medtechg 25,97 26,08 25,43 26 + 0,12 1507fr0010298620 memscapg c 1,92 1,93 1,88 1,88 6568

fr0000053027 mgi coutier g b 18,47 18,72 18,45 18,58 + 0,6 9352fr0000077570 micropoleg c 0,71 0,71 0,69 0,71 3222fr0011584549 mndg 1,63 1,7 1,61 1,69 31912fr0004048734 mont. fashion c 0,05

fr0000064180 moul. strasbourg c 776

fr0004034320 mr bricolage sa c 12,52 12,59 12,51 12,59 + 0,64 116fr0000060196 mrm c 1,61 1,61 1,61 1,61 + 0,63 3301fr0000037970 musée grévin c 90

fr0011341205 nanobiotixg b 17,22 17,3 16,95 16,95 - 0,99 31128fr0000120560 neopostG a 19,3 20,62 18,25 20,07 + 3,99 636895fr0004050250 neuronesg b 17,9 17,99 17,81 17,9 1560fr0000064529 nsc groupe c 72,5 72,5 72,5 72,5 1fr0000052680 oeneog b 6,95 6,98 6,95 6,95 73617fr0010428771 ol groupeg c 2,15 2,16 2,13 2,16 + 0,94 14083fr0000075392 orapig c 8,23 8,29 8,23 8,29 + 0,73 1349fr0010160564 orchestra-pre. c 94,44 95,01 94,44 95 + 0,43 148fr0010609206 orege 3,18 3,18 3,18 3,18 160fr0010263202 parefg c 56 56,6 56 56,6 + 1,07 1374fr0000052896 paris. de chauf. b 85,7 87 85,7 87 95fr0000038465 passat c 3,83 3,83 3,82 3,82 - 0,78 1556fr0011027135 patrimoine & com b 21,41 21,6 21,25 21,25 - 0,7 742fr0000053514 pcas g c 9,6 9,65 9,23 9,6 - 0,52 3827fr0011950641 pixium visiong c 7,5 7,96 7,23 7,73 + 3,07 87370fr0000124570 plastic omniumG a 29,3 30,555 29,27 30,45 + 4,26 213171fr0000051377 plastivaloireg c 64,79 65,88 64,57 64,92 + 0,12 1318fr0000066441 poujoulat c 32

fr0012432516 poxelg c 11,83 12,59 11,83 12,23 + 2,09 66010fr0000060832 precia g c 130,01 130,01 130 130 20fr0004044600 prismaflexg c 11,45 11,45 11,35 11,45 - 1,63 660fr0010380626 prologueg c 1,06 1,09 1,06 1,09 + 1,87 64108fr0000060329 psb indust. c 48,72 48,8 47,8 47,81 - 1,83 2817fr0000038242 quantelg c 3,5 3,59 3,4 3,45 + 1,47 112488fr0010211615 quotium tech. c 16,49

fr0000050320 radiall b 194

fr0000060618 rallye a 15,02 15,55 15,02 15,35 + 2,54 146305fr0000120388 recylex c 2,43 2,57 2,43 2,46 - 0,41 86557fr0000075954 riberg c 1,17 1,17 1,09 1,17 15201fr0000039091 robertet sa b 232,99 232,99 229 229 - 1,72 166fr0000045601 robertet sa b 170

fr0000045619 robertet sa b 40

fr0000031684 rothschild & co a 21,685 21,685 21,4 21,5 3118fr0000060071 s.a.m.s.e. b 117,4 117,4 117,4 117,4 3fr0000060121 sabeton c 13,11 13,11 13,11 13,11 + 0,15 1200fr0000124356 salvepar b 45,4 45,49 45 45,49 + 0,2 76fr0006239109 scbsmg c 5,45 5,45 5,45 5,45 1fr0004175842 selectirente c 67,99 68 67,99 68 151fr0011950682 sergeferrari group c 11,75 11,75 11,75 11,75 + 0,86 101fr0000060790 signaux girod c 12,9 12,9 12,9 12,9 - 0,54 421fr0000074122 sii c 10,29 10,29 9,99 9,99 25fr0004016699 smtpcg b 33,14 33,24 32,9 33,01 - 0,12 3312fr0010209809 soc. fr. casinos c 1,4

fr0000072563 sodifrance c 19,97 19,97 19,97 19,97 55fr0000078321 soditech ing. c 0,55 0,55 0,55 0,55 - 1,79 225fr0000038804 sofibus c 91,11

fr0000075517 soft computingg c 11,31 11,4 11 11,1 - 1,77 346fr0000065864 sogeclairg c 18,09 18,19 18,09 18,19 + 0,55 11fr0004036036 solucom b 66,78 66,86 66,7 66,86 + 0,12 1000fr0012757854 spieG a 17,23 17,5 17,23 17,46 + 1,51 53213fr0000131732 spir com.g c 6,81 6,82 6,8 6,81 - 0,29 588fr0011289040 sqli 30,87 30,87 30,57 30,75 - 0,39 2717fr0000064271 stefg b 62,31 64,41 61,55 63,57 + 2,2 1532fr0010282822 store elect.g b 18,91 19,23 18,91 19,2 + 1,59 4370fr0010526814 supersonic im.g c 2,42 2,48 2,36 2,48 + 3,33 24681

fr0010493510 acheter-louer.fr 0,04 0,04 0,04 0,04 - 20 242053fr0010641449 agrogeneration 0,32 0,33 0,32 0,32 16901fr0000054652 ales groupe 14,23 14,35 14,2 14,2 - 0,14 799fr0010397760 auplata 1,28 1,3 1,26 1,28 51456fr0012788065 biocorp 8,81 8,83 8,7 8,7 - 1,25 5739fr0012816825 biophytis 5,64 5,76 5,5 5,59 - 0,71 21622fr0011648716 carbio 11,3 11,3 10,97 10,97 - 3,77 3065fr0010907956 carmat 33,32 34,2 33,32 34,2 + 2,33 2105fr0010540997 césarg 0,04 0,04 0,04 0,04 32500fr0004031839 cybergung 0,15 0,16 0,15 0,16 119054fr0000054132 delfingeng 19,89 20,3 19,89 20 + 0,5 2284fr0004191674 dir. energie 19,9 20,05 19,89 20,05 + 1,01 20756fr0010278762 environnement sa 49,97 50 49,97 50 + 0,06 6823fr0012819381 groupe guillin 24,85 24,85 24,02 24,3 - 2,21 16640fr0010343186 heurtey petrochem 13,11 13,17 13 13,05 - 0,08 10384fr0000077562 hiolle industries 3,59 3,59 3,49 3,57 + 0,56 4005fr0004153930 hybrigenics 0,9 0,91 0,89 0,9 + 1,12 68721fr0011053636 leadmedia group 1,02 1,05 1,01 1,05 + 2,94 3640fr0010304402 millet innovation 20,8

fr0010330613 ober 7,14 7,14 7,14 7,14 1fr0000061608 piscines desjoyaux 7,12 7,24 7,12 7,16 + 0,56 330fr0000037640 rougier g 26,74 26,75 26,74 26,75 + 0,04 25fr0000061582 siparex crois.g 30,15 30,15 30 30,01 - 0,46 525fr0004197747 theradiag 2,6 2,67 2,56 2,66 + 2,31 13152fr0010949388 umanisg 14,4 14,64 14,29 14,29 - 0,76 555

actionseuronexT hors srd françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaises

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

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aLTernexT (sélection)

fr0000063307 tayninh c 1,75

fr0000065450 technofan c 202,75

fr0010407049 terreis b 30,29 30,4 30,15 30,39 + 0,3 2451fr0000071904 tff groupg b 91,51 91,75 90,41 91,39 - 0,12 732fr0004037182 thermocompactg c 34,5

fr0000066482 tipiak c 78,5 78,5 78,5 78,5 40fr0000060949 tivoly c 17,99 18,39 17,81 18 1511fr0000064388 tonna elect. c 0,8

fr0000039240 toupargel groupe c 4,88 4,89 4,88 4,89 - 0,2 426fr0010127662 txcellg 5,29 5,29 5,15 5,16 - 2,64 2624fr0000079147 u10g c 3,79 3,79 3,78 3,78 21fr0000079980 ulric de varens c 4 4 4 4 20fr0000054215 unibel a 941

fr0000034548 union fin. fr. bque g b 25,94 26,38 25,94 26,25 + 1,2 4937fr0000074197 utig c 0,62 0,68 0,61 0,61 + 1,67 58012fr0011505163 valtech 11,08 11,19 11,08 11,18 - 0,18 264fr0000062465 verneuil part. c 1,08

fr0000077158 vêt'affairesg c 2,47 2,53 2,47 2,53 + 2,43 4244fr0004186856 vetoquinolg b 35,94 36,15 35,94 36,1 + 1,52 347fr0010325241 viadeog c 1,44 1,44 1,4 1,43 + 0,7 33397fr0000066680 videlio (ex:iec) c 1,48 1,48 1,48 1,48 1fr0000050049 viel et cieg c 3,69 3,71 3,65 3,67 + 0,27 389fr0000031577 virbac g a 154,15 155,45 150,8 154,8 + 0,59 12249fr0000065765 visiodentg c 2,4 2,4 2,4 2,4 + 14,29 10fr0011995588 voltalia b 8,47 8,47 8,34 8,47 + 0,95 1230fr0011981968 worldlineG a 22,715 23,12 22,7 23,085+ 1,79 24806fr0004034072 xilam animationg c 2,11 2,11 2,11 2,11 1fr0011471291 ymagisg 9,79 9,9 9,61 9,71 - 1,42 8514fr0010298901 Zublin immo.g c 0,58 0,58 0,58 0,58 1

auTres valeurs de la Zone eurolu0569974404 aperam a 32,375 33,3 32,33 33,3 + 3,58 342883it0001389631 beni stabili 0,65 0,65 0,65 0,65 3388be0974260896 celyad c 39,28 39,3 38,4 38,4 - 1,41 11844nl0010949392 cnova nv a 2,45 2,54 2,45 2,54 + 3,67 5878be0974290224 dexia c 19,03 19,1 17,195 17,6 - 7,76 17984nl0006294274 euronext a 35,95 36,685 35,72 36,65 + 2,56 111224it0001210050 fedon c 14,9 15 14,9 15 + 0,67 2ie00bjys1g50 mainstay medical 16,38

be0003853703 montea cva 39,385 39,5 39,185 39,47 + 1,21 5540fi0009000681 nokia a 5,251 5,377 5,247 5,319+ 1,57 1662128be0946620946 rentabiliweb gpg c 6,889 6,9 6,81 6,86 + 1,03 4278nl0000289783 robeco nv 31,93 31,93 31,93 31,93 + 0,95 5027nl0000289817 rolinco 29,82 29,82 29,82 29,82 + 1,5 2093

VaLeurs Zone internationaleus00287y1091 abbvie 53,5

ch0008853209 agta record b 48,13 48,2 48,13 48,2 + 0,17 22sn0008626971 bras. ouest afr. c 708,4

cm0000035113 brass. cameroun b 120

us1491231015 caterpillar inc. 68,61

sn0000033192 cfoa c 2,57

us19122t1097 coca cola enter. 44,55

gb0033040113 darty plc 1,6 1,6 1,6 1,6 2092gb0002374006 diageo 24,34 24,34 24,34 24,34 + 0,41 500us2635341090 dupont de nemours 56,71

us5324571083 lilly and co 68,91 68,91 68,91 68,91 + 13,9 1us3453708600 ford motor cy 11,55 11,68 11,54 11,68 + 2,19 352ci0000053161 forestière eq. c 1000

isin valeur ouv +ht +bs clôt écart vol

actionseuronexT hors srd suite françaisesus4282911084 hexcel 39,2

us4567881085 infosys c 27,6

us58933y1055 merck and co inc 47 47 47 47 - 0,4 19us6918295014 oxis international c 2,28

us7181721090 philip morris int. 87,18 87,35 86,51 87,35 + 0,06 845us7427181091 procter & gamble 74,49 74,49 72,42 73 - 1,35 100lu0934195610 rorento cdh 59,13

us9098831004 rusal plc 19,91

ch0008175645 televerbier c 41,41

ga0000121459 total gabon a 126,8 130 125 129 + 3,32 1908us91912e1055 vale sa 3,55 3,95 3,55 3,95+ 10,03 601

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Page 33: L’ facilit sdanslesPME · aussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle. Soucieuse de ne pas fairelemoin-dre cadeau au président, elle a refusé un Congrèssur

Les Echos Jeudi 31 mars 2016 COTATIONS // 33

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».

LU0689230778 MIR. - CONV BONDS EUR A EUR 132,39 30/03

LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD 110,74 30/03

LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A 172,12 30/03

LU1308314605 MIR. - EQ EUR. EX-UK S&M D GBP 108,4 30/03

LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD 86,99 29/03

LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD 94,88 30/03

LU0334003224 MIR. - EQ PAN EUR A CAP 110,59 30/03

LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR 23,69 30/03

LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM&MID A 328,07 30/03

LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD 96,37 30/03

LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD 107,89 30/03

LU1256186930 MIR. - GLB INV GRA BDS A EUR 102,34 30/03

LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD 105,2 30/03

LU1308307815 MIR. - US SH. TERM CRD FD A USD 100,61 30/03

Pictet Asset Management34, avenue de Messine 75008 Paris

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DéSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NETCODE ISIN DES VALEURS EN EUROS** VALOR. EN EUROS**

MONT. DATE

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LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR 47,32 30/03

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LU0090689299 PICTET-BIOTECH 564,02 30/03

LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY 71,18 30/03

LU0130728842 PICTET-EMERGING EUROPE 255,8 30/03

LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT 152,21 30/03

LU0130729220 PICTET-EMERGING MKTS 439,1 30/03

LU0128490280 PICTET-EUR BONDS 542,65 30/03

LU0128470845 PICTET-EUR CORP. BONDS 191,53 30/03

LU0167158327 PICTET-EUR SMT BONDS 134,14 30/03

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FR0010106450 OPTIGEST MONDE DI 160,11 29/03

FR0010236760 OPTIGEST EUROPE 108,12 29/03

LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL. 553,38 30/03

LU0144509717 PICTET-EUROPEAN SUST. EQ. 221,11 30/03

LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT 339,19 30/03

LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA 391,81 30/03

LU0188501257 PICTET-HEALTH 228,66 30/03

LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ. 386,56 30/03

LU0176900511 PICTET-JAPANESE EQ. SEL. 11708,35 30/03

LU0256846139 PICTET-SECURITY 182,26 30/03

LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 967,78 30/03

LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL 173,82 30/03

LU0104884860 PICTET-WATER 248,64 30/03

CITÉ DE LA MUSIQUE-PHILHARMONIE DE PARISLaurent Baylea été nommé pour un nouveaumandat de cinq ans en Conseildes ministres mercredi. Unpremier décret adopté la semainedernière en Conseil des ministresavait modifié les dispositions surla limite d’âge pour lui permettrede poursuivre un futur mandatau-delà de 65 ans.

Laurent Bayle, soixante-quatreans, diplômé de l’IEP de Lyon, est,depuis 2001, directeur général dela Cité de la musique et, depuis2015, président de la Philharmo-nie de Paris, qu’il a portée sur lesfonts baptismaux.

ration française de boxe améri-caine, puis est devenu attaché deshôpitaux, avant d’exercer commemédecin libéral. Il a ensuite occupédesfonctionsdedirectionauseindedifférents laboratoires, dont Zyma,Novartis et Wyeth Lederle. En 1999,ilarejointTNSSofrescommedirec-teur du département santé. En2005,ilestdevenudirecteurgénéralde TNS Healthcare France. En 2010,ilaétépromuCEOdeKantarHealthParis.Depuis2012, ilétait,auseindeKandar Health, chief executiveofficer France et Europe du Sud.

,Envoyez vos nominations à[email protected]

ENTREPRISES

YAMAHAEric de Seynesdevient executive officerdu groupe Yamaha MotorCorporation Ltd.

Eric de Seynes, cinquante-cinqans, diplômé de l’ESLSCA, con-serve son poste de chief operatingofficer de Yamaha Motor Europe.Nommé directeur marketing deYamaha Sonauto et de YamahaMotor France en 1990, puis, direc-

ILS SONT NÉSUN 31 MARS

Claude Allègre, chercheur,ancien ministre, 79 ans.Jean Blot, écrivain, 93 ans.Olivier Bonsart, présidentet directeur de la publicationde « 20 Minutes », 61 ans.Michel Calzaroni, PDGde DGM Conseil, 71 ans.Bruno Chetaille, PDGde Médiamétrie, 62 ans.Al Gore, ex-vice-président desEtats-Unis, 68 ans.Charles Josselin, ancienministre, 78 ans.Annie Lhéritier, présidentedu Musée national du sport,64 ans.Ewan McGregor, acteur, 45 ans.Yann Moix, auteur, réalisateur,48 ans.Antoine Morgaut, CEOde Robert Walters, 54 ans.

PORTRAIT

par Vincent [email protected]

Yann Magnan,un« Frenchie »auboarddeDuff&Phelps

Dans le regard bleu acier de Yann Magnan selisent tant sa détermination que son ambition.

A la tête du bureau parisien du cabinet deconseil financier Duff & Phelps depuis sacréation en 2007, ce professionnel de la valo-risation d’entreprise a désormais une car-rure internationale : il vient de rejoindrel’« operating committee » de la firme où il estle seul « Frenchie » à siéger au milieu d’unelarge majorité d’Américains. Une fonctionqu’il recherchait, avoue-t-il sans mal, pourlui-même et pour accroître le poids del’Europe au niveau du top management.« Cette nomination prouve que la balance tendà s’équilibrer entre les activités nord-amé-ricaines et européennes de Duff & Phelps »,souligne-t-il.

Car Yann Magnan se définit surtoutcomme un Européen. Ce « centralien défro-qué » – comme il se dépeint en référence àson appétit pour les métiers du conseil dès sasortie d’études – est responsable du départe-ment évaluation pour l’Europe depuis jan-vier 2013. Et passe, chaque semaine, un àdeux jours loin de Paris pour superviser lesactivités des différents bureaux du VieuxContinent. Un tropisme pour l’international

que l’homme, aujourd’hui âgé de quarante-quatre ans, a chevillé au corps depuis sonentrée, en 1996, chez EY où les problémati-ques internationales auxquelles font face lesgrands comptes l’ont « beaucoup amusé ».« Je pense que cet attrait pour les autres cultu-res tient plutôt à une curiosité naturelle qu’àje-ne-sais-quelle nostalgie des vacances queje passais tous les étés en Grande-Bretagnelorsque j’étais enfant », sourit-il.

Repartir de zéroDe cette diversité, Yann Magnan tire leséléments pour lutter contre la routine quoti-dienne qui l’effraie bien plus que les risques,incertitudes et autres défis de son parcoursprofessionnel, au premier rang desquels sondépart d’EY fait office de plus grand pari.« Quand je suis devenu “partner”, j’ai très vitecompris que j’étais sur une voie toute tracée etcela m’embêtait, raconte-t-il. J’ai donc voulutout remettre en cause pour me lancer dansune aventure plus entrepreneuriale. »

Encouragé par sa femme, écrivain et scéna-riste de la série « Clem », il abandonne sonbureau douillet pour un simple espace de tra-vail dans un immeuble Regus où ses voisines

n’étaient autres que les membres du casting de« L’Ile de la tentation ». Objectif : créer de toutespièces le bureau parisien de Duff & Phelps quiétait à l’époque principalement implanté auxEtats-Unis. « Quand on se retrouve seul avec sonclavier qwerty, forcément, ça fait tout drôle, sesouvient Yann Magnan. Mais cette période desolitude fut très motivante et n’a pas duré trèslongtemps. En quatre mois, l’équipe comptaitdéjà une douzaine de personnes. »

Neuf ans plus tard, ils sont une vingtaineà Paris sous sa houlette, et 350 si l’on comptel’ensemble du département évaluation àl’échelle européenne.

De larges équipes qui supposent de lourdesresponsabilitéset,donc,deshorairesàrallonge.Levé à 6 h 30 tous les matins, le dirigeant nelâche jamais son téléphone avant 23 heures,décalage horaire et réunions téléphoniquesavec les Etats-Unis obligent. « Le week-end,en revanche, sauf urgence, j’essaie de couper,explique-t-il. Il est important pour moi de pou-voir passer du temps avec ma femme et mesenfants, mais aussi de pouvoir faire du sport. »

La voici, peut-être, la recette miracle deYann Magnan pour tenir une si grande formemalgré ses longues journées : la pratiqueintensive du sport, souvent 7 matins sur 7pendant une heure ou une heure et demie,depuis cinq ou six ans. Au semi-marathonqu’il court chaque semaine, il adjoint desentraînements « à haute intensité » pourtravailler ses capacités cardio-vasculaires etgarantir une certaine hygiène de vie. Le toutalors qu’il confie qu’il n’était pas particulière-ment sportif auparavant. « Le déclic est inter-venu quand j’ai retrouvé du vieux matériel deplanche à voile chez mon père et que je mesuis rendu compte qu’après deux heuresje n’arrivais plus à rien, assure-t-il. Là, je mesuis dit qu’il était urgent de m’y remettre. »Aujourd’hui, cette pratique intensive luiapporte une vraie source d’équilibre. « Sije ne fais pas de sport le matin, je suis mal-heureux toute la journée », conclut-il. n

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KANTAR HEALTHMichel Murinoest nommé CEO Europe.

MichelMurino,cinquante-huitans,docteur en médecine et titulaired’un diplôme de marketing mana-gement de l’université de Boston, adébuté comme médecin à la Fédé-

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carnet

MRetrouvez chaque lundiles personnalités businessde la semaine dans notre cahier« Les Echos Business »

teur commercial et marketing deYamaha Motor France, en 1993, ila pris en 2001, la direction géné-rale d’Option, puis a dirigé, dès2010, Yamaha France.

ÉTABLISSEMENTSPUBLICS

STIFLaurent Probstest nommé directeur général.

Laurent Probst, trente-huit ans,ancien élève de l’Ecole polytechni-que, titulaire d’un master de laLondon School of Economics, estingénieur en chef des ponts, eaux etforêts. Il a notamment été sous-directeur de la gestion du réseauautoroutierconcédéde2012àdébut

2016. Il avait, auparavant, évoluéauprès de Valérie Pécresse, d’aborden tant que conseiller pour les affai-res financières et immobilières auministère de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche puiscommedirecteuradjointdecabinetchargé de la réforme de l’Etat auministère du Budget. Depuis jan-vier, il était conseiller chargé destransports au cabinet de ValériePécresse, devenue présidente de larégion Ile-de-France et du STIF.

DISPARITIONJean-Pierre CoffeChroniqueur gastronomique

Ilétaitcélèbrepoursescoupsdegueule contre la « malbouffe ».Le chroniqueur gastronomiqueJean-Pierre Coffe est mort dansla nuit de lundi à mardi dans samaisondeLanneray,enEure-et-Loir. Il avait 78 ans. Sur lesondes, les écrans, derrière seslunettes rondes, ce personnagetruculent, auteur d’une tren-taine d’ouvrages, exhortait lesFrançaisàchangerleurshabitu-des alimentaires. Lorrain etpupille de la nation, il s’estd’abord rêvé comédien (il ad’ailleurs tourné, en dépit descritiques, des publicités pourCarrefour, Weight Watchers etLeader Price). Mais, après desdébuts à la direction commer-ciale d’une société de papier à

cigarette, cet ancien restaura-teuraentamésacarrièremédia-tique sur Canal+ en 1984, avantde passer sur France 2 et à laradio. Il participait encore aux« Grosses Têtes » sur RTL. « Il acontribué à redonner à notre gas-tronomie tout son prestige », adéclaré François Hollande mer-credi. Pour la ministre de la Cul-ture, Audrey Azoulay, l’hommeétait « touchant et généreux »,avait « le sens des autres et savaitpimenter la vie ». — L. N’K.

Sipa

Page 34: L’ facilit sdanslesPME · aussi, de nombreuses arrière-pen-sées à un an de la présidentielle. Soucieuse de ne pas fairelemoin-dre cadeau au président, elle a refusé un Congrèssur

cribleJeudi 31 mars 2016

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION & PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Francis MorelEdité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 43716, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00www.lessechos.frÉDITRICE Bérénice LajouanieÉDITRICE DÉLÉGUÉE Capucine Marraud des GrottesDIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier

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MidnightExpress

Onéchappedifficilementàsondestin,Alstompeutentémoigner.L’ancien-nefilledelaCompagnieGénéraled’Electricité,quiaperdule« h »desonnomavantderenonceràhuitdécenniesdeprésencedanslesturbinesàgaz,espèrevoir la lumièreauboutdutunnelmaintenantqu’elleestrecen-tréesurlematériel ferroviaire.LastratégiedévoiléeparlePDGdunumé-rocinqmondial,HenriPoupart-Lafarge,entracelavoie.Lecapmissurl’Inde, l’AfriqueduSudet lespaysémergentss’inscritdanslacontinuité.Lepariquiviseàcroîtrede5 %parand’icià2020,soitunpeuplusde2pointsau-dessusdurythmenatureldumarché, engagnant2pointsdemargeopérationnelle,etàatteindreles7 %estcependantloind’êtregagné.L’équationserésumeentroischiffres :50 %,soit lepoidsdel’Europedanslecarnetdecommandes ;71 %,soit lapartdel’effectifsurleVieuxContinent ;et20 %pourlesdroitsdevotearrachésparl’EtatàBouygues.Ledéséquili-bredesdeuxpremiersn’estpasnouveau–ilyasixans, l’effectifeuropéenreprésentait80 %dutotal–etlescontratslointains,requérantdesusineslocales,appellentuneréductiondelavoilureenFrance.Letroisième,enrevanche,faitd’Alstomlefuturotaged’unactionnaireétatiquevelléitaireetsansmoyensà l’approchedeséchéancesélectorales,dansunsecteurenplei-neconsolidation.Unequatrièmedonnéepèseralourd :les30 %à50 %decompétitivitésurlescoûtsdontbénéficieleleaderchinoisCRRC,d’aprèsCiti.

Alstom a la bonne stratégie, mais pasle bon actionnariat pour la mettre en œuvre.

Gazd’échappementBourbon se risque dans les eaux boursièrescompliquées des relations mère-fille.

Le commandantquireprendlabarre du naviredanslatempête,est-ce bonsigne pour les passagers ?La Bourse de Parissemble en douterpourBourbon, oùJacquesdeChateauvieux prévoit de reprendresacasquette dePDG, lui quiavaitpris du reculaprès avoir transformé le conglomérat fami-lialréunionnaisenfleuron mondialdesservices maritimes pétroliers, enne gardantquelaprésidence. Le nouveaucapmissurle transport du gaz,un surplus de croissance à terme, n’a fait queralentir lecoursdel’action(–3 %endeuxjours). Il fautdire qu’une échappéedediversification vers leschiste américain, aussibelle soit-elle, séduit bienmoins quand le prixdel’énergie en général reste déprimé. Et la manœuvreannoncée à la passe-relle consiste,dans l’immédiat, à racheter desactivitésappartenant à lamaisonmèreJaccar Holdings (pour320 millionsde dollars) et àreprendrel’endettement quiva avec(389 millions). Or la société d’investissementluxembourgeoise de Jacques deChateauvieux n’avaitpas eu la main heu-reuse avecsonl’OPAlancée à la mi-2014, justeavant la dégringoladedel’ornoir,pour asseoirsolidementsoncontrôle (undéboursdel’ordreestimé de370 millionsd’euros)sursafiliale, sonprincipal actif,dont la valeur bour-sièreareculé de plusde40 %depuis lors. Toutes les précautions de gouver-nancepourront êtreprises pourse garder de l’écueil du conflit d’intérêtslorsdelaprochaine assembléedeBourbon appelée à se prononcer sur latransaction,mais lesrapports mère-fillen’en restentpas moinscompliquésà jaugerde l’extérieur pour les actionnairesminoritaires, quand la sociétéfaîtière està la foisopérationnelle, non cotéeet fort discrète, commeJaccar.

EN VUE

S es paquets sont aussi plats queson magot est rond. Quatre mil-liards dedollars, celaconsole du

poids des ans, même s’il a fallu partageravec ses quatre enfants. La transmis-sioneutlieudansladouleuretfitperdreà Ingvar Kamprad la place de cin-quième fortune mondiale que lui don-naient les plus de 22 milliards de sonpatrimoine en 2009. D’ailleurs, lui quiavait quitté les taxes suédoises pour lafiscalité suisse en 1973 est revenu vivredans son village natal. Il préfère la bou-teille à l’assiette (fiscale). Le gâteaud’anniversaire des 90 ans du fonda-teur d’Ikea viendra-t-il d’un des340 magasins familiaux ? Ceux-ci n’ontpas toujours été réputés pour leur gas-tronomie, lasagnes surgelées d’élan auporc, croquants chocolat caramel« possiblement » parfumés aux bacté-ries coliformes. Il est pourtant très pro-bable qu’il se fournisse à ses propres

comptoirs tant il est pingre : « Si vousme regardez, je pense ne rien porter quin’ait pas été acheté dans un marché auxpuces. » Il roule sur l’or mais pas car-rosse, vieille Volvo de rigueur. Une cou-ronne est une couronne. Il a la dépensemoins facile que l’auto-indulgence,balaie son passé nazi sous « l’erreur dejeunesse ». A quatorze ans, il achète deslots de boîtes d’allumettes qu’il revend àses voisins avec bénéfice, avant de selancer dans le meuble et de devenir lecauchemar des week-ends de toute laplanète. Avant surtout de choisircomme graphiste Gillis Lundgren, saquatrième embauche (sur 140.000).« Billy the kit », c’est lui, il vient de mou-rirà86ans.Lejouroùildévisselespiedsd’une table pour la faire entrer dans lecoffre de sa voiture, il invente le paquetplat. En 1969, il dessine la première« Billy », il s’en vend encore une toutesles six secondes. Le temps passe.

IngvarKamprad

NéoréalismeNeopost s’affranchit du rituel des objectifsde court terme, une prudence bien comprise.

« La crainte dudanger est mille foisplus terrifianteque le danger présent ;etl’anxiété que nous cause laprévision du mal est plus insupportableque le mallui-même. »Lesinvestisseursoccupés àexplorer lenouveau paysage ducourrier,celui de Neopost, se reconnaîtrontpeut-être danslaremarque dupèrede RobinsonCrusoé.Car ils ne veulentpasse désespérer inutilementd’un avenir forcémentterrifiant s’ilsneconsidèrent que lesactivitéstradi-tionnelles, en décroissance.Mais ils ne veulentpas non pluss’emballer troprapidement pour les nouvellessolutionsintelligentes qui émergent auservice des colis. Ilsn’ont donc pastenutrop rigueur à l’as français deséquipements et solutionsdenepas leur distribuerdes perspectives pourle nouvelexercice, à ladifférence de l’annéedernière.Ladécrue rapide dusegment classique en find’année et ledéploiement moinsrapide que prévude certains nouveaux services sesont,eneffet, traduits par un recul duchiffre d’affaires(–1,8 %enorganique), en dessous dela fourchetteenvisagée(–1 %à +2 %) au départ. Et la tendance à l’oblitérationnes’est pascalméeauderniertrimestre(–3,5 %), le pire jamais vu par certainspronos-tiqueurs. Vula sanction boursièredéjà infligée (–57 %enunan), qui setraduit par un rendement du dividende élevé (plus de 8 %), l’essentiel àleurs yeux consiste en lapoursuite delatransformation del’entreprise àunrythmecompatible avecunniveauplancherpour la marge opérationnelle.Le nouveaupli n’est pas mal pris,puisque la directionde la « midcap »ne s’affranchit pas,enrevanche, de chiffrer ses objectifs de moyenterme.

LES ENTREPRISES CITÉES

Airbus 17ArcelorMittal 16, 30Auchan 18Barclays 27BlaBlaCar 24Boeing 17Bolloré 20Cadbury 18CaixaBank 29CGG 30Cheerz 24Christie’s 21CNIM 26Crédit Mutuel 27Daher 17Dalenys 30Danone 18Deutsche Bank 30

Diversité TV 22Drivy 24Drouot 21Eurazeo 18Evaneos 24Farella 26Outokumpu 16Prudential 27RBS 27PSA 20RSA 27SAFT 20Saint-Gobain 30Santander 29Schneider Electric 30Sharp 23Spotify 23Système U 18

Tata Steel 16Technip 30Telecom Italia 22Tesla 12Total 30Vallourec 30Vivendi 20Voestalpine 16Volkswagen 30Ymagis 22

INDEX DES AVISFINANCIERSBNP Paribas 19BPI France 3IGE+XAO 21Sabteon 19Téléperformance 19

+ L’INVITÉDES ÉCHOS AVEC

RenaultTALISMAN

LA SITUATION FINANCIÈRE « LeCab est à l’équilibredepuisplusieurs années.Enrevanche, on ne fait pasdebénéfices parce qu’onaréinvesti tout ce qu’onréalise dansla croissance. Nousavons fait denombreux investisse-ments. On aagrandi les équipes–aujourd’hui,LeCab,c’estplusde80salariés – et investi dansuncentre demaintenance et derévision des véhicules à Aulnay. »LE PARTENARIAT AVEC KEOLIS« Nousavonstouslesdeuxlamêmevisiondufuturdelamobilité.Nousallonsréinven-ter lesmoyensmisà ladispositiondesusagerspourleurpermettredesedéplacerdanslescentres-villes.Lefuturdelamobilité, c’estdespersonnesquiserontdemoinsenmoinséquipéesenvéhiculespersonnels,dessolutionsdemobilitéquineserontpasuniquementdesvoituresavecchauffeur,maiségalementdestransportsàlademandedetypebusoutransportspartagés.CesontdessolutionssurlesquellesonaenviedetravailleravecKeolis. »LE NOUVEAU SERVICE FLASH « LeCab lance la semaineprochaine Flash, un nouveau service qui sera uneplate-forme de transport de marchandises,qui proposeraexactement ce qu’onaproposé aveclesVTC, c’est-à-diredel’instantanéité, une simplicité de réservationet des prixquiseront moins chers que ce que l’on connaît. Aujourd’hui, onades sites commeDeliverooqui proposentdevous livrervosrestaurantspréférésenquelques minutes,mais de-main, grâce à Flash, c’est toutes les boutiques de centre-villequi pourraient vous livrer leur stockenquelques minutes. »

Interview réalisée par Pascal Pogam

a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos

BenjaminCardosoFondateurdelasociétéLeCab

«Le

sEch

os»

` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR