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Communications affichées / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332 S307 P5-8 La fièvre typhoïde à Mayotte en 2007 P. Gabrié a , T. Benoit-Cattin b , M.-A. Sanquer c , S. Durand a , V. Pierre d a Cellule de veille épidémiologique du centre hospitalier de Mayotte, France b Laboratoire du centre hospitalier de Mayotte, France c Dass de Mayotte, France d Cellule interrégionale d’épidémiologie de la Réunion-Mayotte, France Objectifs.– À l’initiative de l’Institut de veille sanitaire, une cellule de veille épidémiologique est opérationnelle depuis le 1 er janvier 2007 au centre hospita- lier de Mayotte (CHM). Elle a pour mission de surveiller certaines pathologies infectieuses dont la liste est différente de celle des maladies à déclaration obli- gatoire. Méthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective par investigation des dossiers hos- pitaliers des cas de typhoïde diagnostiqués au CHM en 2007. L’hôpital et les centres de consultation du CHM constituent la plus grande partie du système de soin à Mayotte, le laboratoire du CHM réalisant seul les examens nécessaires au diagnostic de typhoïde. Résultats.– Trente-cinq cas de fièvre typhoïde, répondant à la définition habi- tuellement admise (tableau clinique compatible et isolement bactériologique) ont été relevés à Mayotte en 2007. L’incidence annuelle de nouveaux cas est à 20 pour 100 000. Le sex-ratio et de 0,94. Seize cas, soit 45 % proviennent d’une seule commune de l’île. Tous les germes mis en évidence sont des Salmonella typhi sensibles aux antibiotiques testés. Huit cas compliqués graves ont pu être relevés. Aucun décès lié à la typhoïde n’a été noté à Mayotte en 2007. Conclusion.– La sensibilité du système de recueil des cas est difficile à évaluer. Un certain nombre de typhiques pourraient ne pas avoir été comptabilisés par défaut de recours aux soins. Ce bilan de la typhoïde à Mayotte en 2007 montre qu’il y persiste de graves problèmes d’assainissement, que le système de santé reste faiblement dimensionné, enfin que les procédures de surveillance doivent être pérennisées et renforcées. doi:10.1016/j.respe.2008.06.170 P5-9 Déterminants de la pratique des mesures de distance sociale en cas de grippe saisonnière et dans le cadre hypothétique de pandémie grippale A. Gautier a , C. Jestin a , M. Jauffret-Roustide b a Institut national d’éducation et de prévention pour la santé, Saint-Denis, France b Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France Objectif.– Les mesures dites de « distance sociale » telles que fermeture des écoles, quarantaine... ont montré leur efficacité en cas d’épidémie, notamment celle de 1918–1919. Face à la progression des résistances du virus de la grippe aux antiviraux, la connaissance des attitudes envers de telles mesures et leur acceptation est particulièrement utile pour adapter les plans de prévention et de communication en cas de pandémie grippale. Méthode.– L’enquête « Nicolle », a été réalisée par téléphone auprès de la popu- lation franc ¸aise âgée de 18 à 79 ans. L’échantillon, constitué début 2006 par sondage aléatoire inclut 4112 personnes dont 863 « liste rouge » et 401 « mobiles exclusifs ». Les données sont pondérées par la probabilité d’inclusion et redres- sées sur les critères d’âge, de sexe, de taille d’agglomération et de région. Résultats.– En cas de grippe saisonnière, 34,7 % [33,1–36,3] déclarent systéma- tiquement « rester chez soi », 20,6 % [19,2–22,0] « éviter les lieux publics » et 15,8 % [14,2–17,4] « éviter les transports en commun ». Après analyse multiva- riée, les femmes, les personnes âgées, les moins diplômées adoptent plus que les autres ces mesures (p < 0,05). Dans le cadre hypothétique d’une grippe pandémique, 80,8 % [79,4–82,2] déclarent être d’accord avec l’isolement de personnes venues de l’étranger pour s’assurer qu’elles n’ont pas la grippe. « Fermer les écoles et interdire les ras- semblements » est accepté par 63,7 % [62,0–65,4] et « demander de rester à la maison » par 56,1 % [54,4–57,8]. L’acceptation de ces deux dernières mesures est plus importante parmi les personnes les plus âgées (p < 0,05) et celles dispo- sant de revenus élevés (p < 0,01). Conclusion.– L’intérêt d’adopter ces mesures de distance sociale semble peu compris et leur mise en œuvre difficilement envisageable pour certains, notamment les plus jeunes. Pourtant, il paraît souhaitable qu’elles deviennent rapidement des habitudes facilement applicables en cas d’épidémie. doi:10.1016/j.respe.2008.06.171 P5-10 Épidémiologie et aspects cliniques des infections maternofœtales à virus Chikungunya P. Gérardin a,b , P.-Y. Robillard a , O. Rollot b , G. Barau c , Y. Lenglet c , Y. Touret c , M. Bintner d , H. Randrianaivo e , P. Grivard f , K. Le Roux f , A. Fianu b , T. Couderc g,h , F. Franc ¸ois b , A. Michault f , M. Lecuit g,h,i a Pôle mère–enfant, service de réanimation néonatale et pédiatrique, groupe hospitalier Sud Réunion, Saint–Pierre, Réunion b Centre d’investigation clinique–épidémiologie clinique (CIC-EC) de la Réunion, Saint-Pierre, Réunion c Pôle mère-enfant, service de gynécologie et obstétrique, groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre, Réunion d Pôle d’imagerie médicale, service de neuroradiologie, groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre, Réunion e Pôle mère–enfant, service de médecine fœtale et fœtopathologie, groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre, Réunion f Pôle des sciences biologiques, service de bactériologie-parasitologie-virologie et hygiène, groupe hospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre, Réunion g Biologie cellulaire et infection, Institut Pasteur, Paris, France h U604, Inserm, Paris, France i Service de maladies infectieuses et médecine tropicale, Centre Necker–Pasteur des maladies infectieuses, hôpital Necker–Enfants-Malades, Paris, France Objectifs.– Décrire la prévalence de l’infection à Chikungunya (CHIKV) chez la femme enceinte dans le Sud – Réunion, son mode de transmission verticale ainsi que les aspects cliniques des formes néonatales émergentes de la maladie. Méthode.– Étude d’observation chez toutes les femmes enceintes et leur nouveau-né, accouchés dans les maternités du Groupe hospitalier Sud – Réunion entre le 1 er mars 2005 et le 31 décembre 2006. Résultats.– En 22 mois, 7504 femmes enceintes ont accouché de 7629 nouveau- nés viables, parmi lesquelles 678 femmes (9,0 %) ont étés infectées à distance de l’accouchement (diagnostic confirmé par RT-PCR ou sérologie IgM positives), 61 (0,8 %) ont été infectées peu avant (virémie positive entre j-7 et j-2) ou pendant (virémie positive entre j-2 et j + 2). À l’exception de trois fausses couches précoces, la transmission verticale du CHIKV a été exclusivement observée dans les accouchements proches du terme (durée médiane de grossesse : 38 semaines d’aménorrhée (SA), étendue 35–40 SA), toujours dans un contexte de virémie maternelle (19/39, prévalence : 0,25 %, transmission verticale : 48,7 %). Tous les nouveau-nés infectés étaient asymptomatiques à la naissance et leurs premiers symptômes sont apparus après une durée médiane de quatre jours (étendue 3–7 j). La triade douleur, prostration, fièvre était constante, tandis qu’une thrombopénie était observée dans 89 % des cas. L’infection a été considérée comme sévère dans dix cas (dont neuf caractérisés par une encéphalopathie). Durant l’épidémie, ni la prévalence de l’hypotrophie ni le poids de naissance des nouveau-nés n’ont été significativement modifiés. De même, aucune différence de croissance fœtale n’a été observée selon le moment de l’exposition anténatale. Conclusion.– La transmission verticale mère–enfant du CHIKV n’affecte pas la croissance fœtale. Elle est fréquente quand la mère est virémique à l’accouchement et conduit alors une fois sur deux à une infection néonatale sévère. doi:10.1016/j.respe.2008.06.172

La fièvre typhoïde à Mayotte en 2007

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doi:10.1016/j.respe.2008.06.172

Communications affichées / Revue d’Épidémio

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a fièvre typhoïde à Mayotte en 2007. Gabrié a, T. Benoit-Cattin b, M.-A. Sanquer c, S. Durand a, V. Pierre d

Cellule de veille épidémiologique du centre hospitalier de Mayotte, FranceLaboratoire du centre hospitalier de Mayotte, FranceDass de Mayotte, FranceCellule interrégionale d’épidémiologie de la Réunion-Mayotte, France

bjectifs.– À l’initiative de l’Institut de veille sanitaire, une cellule de veillepidémiologique est opérationnelle depuis le 1er janvier 2007 au centre hospita-ier de Mayotte (CHM). Elle a pour mission de surveiller certaines pathologiesnfectieuses dont la liste est différente de celle des maladies à déclaration obli-atoire.éthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective par investigation des dossiers hos-

italiers des cas de typhoïde diagnostiqués au CHM en 2007. L’hôpital et lesentres de consultation du CHM constituent la plus grande partie du système deoin à Mayotte, le laboratoire du CHM réalisant seul les examens nécessairesu diagnostic de typhoïde.ésultats.– Trente-cinq cas de fièvre typhoïde, répondant à la définition habi-

uellement admise (tableau clinique compatible et isolement bactériologique)nt été relevés à Mayotte en 2007. L’incidence annuelle de nouveaux cas est à0 pour 100 000. Le sex-ratio et de 0,94. Seize cas, soit 45 % proviennent d’uneeule commune de l’île. Tous les germes mis en évidence sont des Salmonellayphi sensibles aux antibiotiques testés. Huit cas compliqués graves ont pu êtreelevés. Aucun décès lié à la typhoïde n’a été noté à Mayotte en 2007.onclusion.– La sensibilité du système de recueil des cas est difficile à évaluer.n certain nombre de typhiques pourraient ne pas avoir été comptabilisés paréfaut de recours aux soins. Ce bilan de la typhoïde à Mayotte en 2007 montreu’il y persiste de graves problèmes d’assainissement, que le système de santéeste faiblement dimensionné, enfin que les procédures de surveillance doiventtre pérennisées et renforcées.

oi:10.1016/j.respe.2008.06.170

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éterminants de la pratique des mesures de distanceociale en cas de grippe saisonnière et dans le cadreypothétique de pandémie grippale. Gautier a, C. Jestin a, M. Jauffret-Roustide b

Institut national d’éducation et de prévention pour la santé, Saint-Denis,ranceInstitut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

bjectif.– Les mesures dites de « distance sociale » telles que fermeture descoles, quarantaine. . . ont montré leur efficacité en cas d’épidémie, notammentelle de 1918–1919. Face à la progression des résistances du virus de la grippeux antiviraux, la connaissance des attitudes envers de telles mesures et leurcceptation est particulièrement utile pour adapter les plans de prévention et deommunication en cas de pandémie grippale.éthode.– L’enquête « Nicolle », a été réalisée par téléphone auprès de la popu-

ation francaise âgée de 18 à 79 ans. L’échantillon, constitué début 2006 parondage aléatoire inclut 4112 personnes dont 863 « liste rouge » et 401 « mobilesxclusifs ». Les données sont pondérées par la probabilité d’inclusion et redres-ées sur les critères d’âge, de sexe, de taille d’agglomération et de région.ésultats.– En cas de grippe saisonnière, 34,7 % [33,1–36,3] déclarent systéma-

iquement « rester chez soi », 20,6 % [19,2–22,0] « éviter les lieux publics » et5,8 % [14,2–17,4] « éviter les transports en commun ». Après analyse multiva-iée, les femmes, les personnes âgées, les moins diplômées adoptent plus quees autres ces mesures (p < 0,05).ans le cadre hypothétique d’une grippe pandémique, 80,8 % [79,4–82,2]éclarent être d’accord avec l’isolement de personnes venues de l’étranger pour’assurer qu’elles n’ont pas la grippe. « Fermer les écoles et interdire les ras-emblements » est accepté par 63,7 % [62,0–65,4] et « demander de rester à la

aison » par 56,1 % [54,4–57,8]. L’acceptation de ces deux dernières mesures

st plus importante parmi les personnes les plus âgées (p < 0,05) et celles dispo-ant de revenus élevés (p < 0,01).onclusion.– L’intérêt d’adopter ces mesures de distance sociale sembleeu compris et leur mise en œuvre difficilement envisageable pour certains,

et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332 S307

otamment les plus jeunes. Pourtant, il paraît souhaitable qu’elles deviennentapidement des habitudes facilement applicables en cas d’épidémie.

oi:10.1016/j.respe.2008.06.171

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pidémiologie et aspects cliniques des infectionsaternofœtales à virus Chikungunya

. Gérardin a,b, P.-Y. Robillard a, O. Rollot b, G. Barau c, Y. Lenglet c, Y.ouret c, M. Bintner d, H. Randrianaivo e, P. Grivard f, K. Le Roux f, A.ianu b, T. Couderc g,h, F. Francois b, A. Michault f, M. Lecuit g,h,i

Pôle mère–enfant, service de réanimation néonatale et pédiatrique, groupeospitalier Sud Réunion, Saint–Pierre, RéunionCentre d’investigation clinique–épidémiologie clinique (CIC-EC) de laéunion, Saint-Pierre, RéunionPôle mère-enfant, service de gynécologie et obstétrique, groupe hospitalierud Réunion, Saint-Pierre, RéunionPôle d’imagerie médicale, service de neuroradiologie, groupe hospitalierud Réunion, Saint-Pierre, RéunionPôle mère–enfant, service de médecine fœtale et fœtopathologie, groupeospitalier Sud Réunion, Saint-Pierre, RéunionPôle des sciences biologiques, service deactériologie-parasitologie-virologie et hygiène, groupe hospitalier Sudéunion, Saint-Pierre, RéunionBiologie cellulaire et infection, Institut Pasteur, Paris, FranceU604, Inserm, Paris, FranceService de maladies infectieuses et médecine tropicale, Centreecker–Pasteur des maladies infectieuses, hôpital Necker–Enfants-Malades,aris, France

bjectifs.– Décrire la prévalence de l’infection à Chikungunya (CHIKV) cheza femme enceinte dans le Sud – Réunion, son mode de transmission verticaleinsi que les aspects cliniques des formes néonatales émergentes de la maladie.éthode.– Étude d’observation chez toutes les femmes enceintes et leur

ouveau-né, accouchés dans les maternités du Groupe hospitalier Sud – Réunionntre le 1er mars 2005 et le 31 décembre 2006.ésultats.– En 22 mois, 7504 femmes enceintes ont accouché de 7629 nouveau-és viables, parmi lesquelles 678 femmes (9,0 %) ont étés infectées à distance de’accouchement (diagnostic confirmé par RT-PCR ou sérologie IgM positives),1 (0,8 %) ont été infectées peu avant (virémie positive entre j-7 et j-2) ouendant (virémie positive entre j-2 et j + 2). À l’exception de trois fausses couchesrécoces, la transmission verticale du CHIKV a été exclusivement observée danses accouchements proches du terme (durée médiane de grossesse : 38 semaines’aménorrhée (SA), étendue 35–40 SA), toujours dans un contexte de virémieaternelle (19/39, prévalence : 0,25 %, transmission verticale : 48,7 %). Tous les

ouveau-nés infectés étaient asymptomatiques à la naissance et leurs premiersymptômes sont apparus après une durée médiane de quatre jours (étendue 3–7 j).a triade douleur, prostration, fièvre était constante, tandis qu’une thrombopénietait observée dans 89 % des cas. L’infection a été considérée comme sévère dansix cas (dont neuf caractérisés par une encéphalopathie). Durant l’épidémie, nia prévalence de l’hypotrophie ni le poids de naissance des nouveau-nés n’ont étéignificativement modifiés. De même, aucune différence de croissance fœtale’a été observée selon le moment de l’exposition anténatale.