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La fleur de minuit

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LA FLEUR DE MINUIT

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HENRIETTE ROBITAILLIE

LA FLEUR DE MINUIT

ÉDITIONS SPES – PARIS

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© by Spes, Paris 1963

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I

Noël ! Le plancher bougeait. Au-dessus de la desserte transformée en autel l'hostie s'élevait... Tout

émue Maudette inclina la tête : — Jésus, bénissez mon voyage, protégez-moi,

protégez-nous tous ! Derrière elle toute une théorie de santons se hâtait vers une crèche en papier, fabriquée à grands coups d'imagination par quatre petites Sœurs missionnaires qui s'en allaient vers les îles et n'en reviendraient plus.

Noir et feu, le Capricorne avait quitté Mar- seille deux jours auparavant, laissant en arrière une Canebière luisante de pluie, Notre-Dame-de- la-Garde enveloppée de brume et l'eau du port ponctuée d'écorces d'oranges. Les passagers avaient eu à peine le temps de s'en apercevoir, beaucoup gardaient un estomac barbouillé et Mau- dette, tandis qu'elle quittait lentement la salle à manger transformée en chapelle, ne savait pas qu'un grand jeune homme la regardait, s'émer- veillant de la voir si blonde.

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Le commandant avait invité tout le monde à un réveillon composé de gâteaux et de champagne. Dominique Nazaire se glissa près du commis- saire :

— Pourriez-vous me présenter à une jeune fille? Le commissaire sourit : — Vous me surprenez! Je croyais les présen-

tations démodées ! Si j'en crois mes yeux, et mes oreilles, on se présente tout seul aujourd'hui, ou l'on oublie de se présenter... Seriez-vous resté grand siècle?

Dominique sourit à son tour : — Un peu 1900 seulement! Mais il s'agit de

cette jeune fille blonde, une petite sirène que vous avez dû pêcher dans quelque mer bleue, et je suis sûr qu'on ne peut pas l'aborder comme un copain. — Vous avez raison. Venez...

Elle et lui oublièrent presque aussitôt leurs noms de famille, de sorte que, lorsqu'ils eurent échappé au salon étouffant, pour se promener sur le pont silencieux, il commença :

— Mademoiselle Madeleine... — Je m'appelle Maudette. — Pardon, j'avais cru qu'il s'agissait d'un

diminutif. — Mais non. Mon patron, saint Maudez, vécut

en ermite sur un îlot breton, au large de Paimpol. — Allez-vous l'imiter? Choisir une de nos îles

pour y vivre en ermite? — Pas tout à fait. Je crois que je devrais vous

raconter mon histoire, on dirait un conte de fées. — Avec une méchante reine?

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— Avec de bons génies, uniquement. Elle raconta. Elle habitait Paris, avec une

grand-mère qui l'avait élevée, car elle était restée orpheline toute petite.

— Grand-mère est âgée, marche mal, ne peut guère sortir, sa vie serait très monotone sans son poste de télévision. Il lui tient compagnie quand je pars pour le bureau... Je suis secrétaire...

Elle se tut soudain, un peu honteuse de parler d'elle-même, ainsi, tout simplement à un in- connu. Elle leva timidement les yeux sur lui, car il était plus grand qu'elle, et rencontra un regard amical et intéressé.

— Parlez, fit-il doucement, j'aime les contes. Il aimait aussi sa voix et son clair visage, mais

il ne le lui dit pas. Il n'ignorait pas qu'à bord des navires des idylles, des intrigues se nouent et se dénouent, sans cesse. Mais ces jeux dan- gereux n'étaient pas pour cette fille-là.

— Vous savez ce que c'est, continuait Mau- dette, la radio, la télé organisent perpétuellement des concours : Quitte ou double. Aimez-vous cela? La plus belle lettre...

— Ou la plus sotte chanson! Je vois. Vous avez participé à l'un de ces concours?

— Avec un succès presque embarrassant. Mais j'ai gagné quelque chose de merveilleux : un voyage...

— Au bout de la terre ? — Au bout de la mer. On pouvait choisir son

but... La séance était publique et je me sentais très intimidée. Un personnage aussi bavard qu'un

i perroquet me demanda : « Quelle région désirez- vous visiter? Dites à nos auditeurs... » Tout étourdie, je sentis un vieux rêve enfantin me re- monter à la tête. Je m'entendis répondre, tout

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haut : « Je veux aller voir tante Isabelle! » « Il y eut des rires bienveillants. Le micro

devint compréhensif. Mon interlocuteur se pencha davantage : « Tante Isabelle! Comme c'est gentil!... Et pourquoi? »

« Je savais pourquoi et je le dis en partie : tante Isabelle, la sœur aînée de mon père, c'était l'héroïne de toute mon enfance; elle était si coura- geuse, si gaie, si dévouée... Ses lettres étaient attendues et lues avec tant de respect et de joie! Mais je ne l'avais jamais vue. Elle était partie bien avant ma naissance.

— Eh bien ! vous la verrez ! cria le sympathique perroquet. Elle pourra enfin embrasser sa petite nièce chérie. Et où habite-t-elle, tante Isabelle?

— « En Océanie! » — « Quoi?... » Le public riait et applaudissait. Et en fin de compte on m'accorda mon voyage : deux demi-tours du monde et trois mois à passer dans l'archipel des Nouvelles-Hébrides, sur l'île de Noëlla, où ma tante se trouve depuis vingt-deux ans (1).

— Je connais Noëlla. — Vous connaissez peut-être aussi tante Isa-

belle; en Océanie elle porte un autre nom : Sœur Marie-Florence.

Il y eut un bref silence. — Et votre grand-mère, demanda enfin Do-

minique, que devient-elle toute seule? — Elle n'est pas seule. Une cousine est venue

la garder; toutes deux s'entendent très bien. Et elles vont suivre passionnément les détails de mon expédition...

— Vous voyagez ainsi, sans chaperon ? (1) Quoique les détails et descriptions qui suivront soient au- thentiques, nous avons préféré donner à l'île en question un nom imaginaire.

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— Je manque en effet de duègne espagnole, mais j'ai vingt et un ans...

— Une petite tête solide et beaucoup de bon sens, je le devine.

Ils échangèrent un regard amical; il leur sem- blait soudain se connaître depuis toujours. Mais Dominique se sentait un peu triste tandis qu'une joie nouvelle, douce et pétillante à la fois, en- vahissait le cœur de Maudette.

Elle n'osa pas lui demander qui il était. Et il oublia de le lui dire. Lentement ils revinrent vers les salons...

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II

DE MAUDETTE A SON AIEULE

« Grand-mère chérie, je ne sais quand tu auras ma lettre ! Mais je l'écris tout de même ! C'est si facile de

se parler de loin, du bout d'un stylo ! Quand il n'y a qu'une table pour vous séparer

on se sent timide, alors on bavarde sans rien dire : le temps, le prix des côtelettes, tel incident de bureau...

Mais quand il y a tout un océan ! Alors on ouvre son âme comme un livre... Et je sais que tu aimeras y lire, toi qui m'ac-

cusais d'être à la fois trop étourdie et trop secrète. Merci de m'avoir permis de partir, avec un sourire. Toi aussi, tu devais avoir rêvé des îles, autre-

fois, n'est-ce pas? Alors tu n'en as pas voulu à la télévision. Au fond ce fut surtout la faute du perroquet rose. Je l'avais trouvé dans un grenier de province,

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ce perroquet, lors de notre séjour chez tante Berthe. T'en souviens-tu? Il était rose comme le cœur d'une rose! Un peu mité, bien sûr, après tant d'années de poussière. Mais il me semblait que ses ailes palpitaient encore sous mes doigts et qu'il gardait, au fond de ses yeux de verre, tout un balancement de palmes.

D'où venait-il? Des îles naturellement. Les perroquets viennent toujours des îles. On ne sait plus trop lesquelles, du reste, c'est si loin ! Mais peu importe. Un poème peut très bien remplacer un atlas...

Car il n'est pas question de faire le tour du monde sans une savante préparation. Christophe Colomb lui-même avait tout prévu, y compris les œufs durs ! Pour moi les indications nécessaires me furent fournies — sans qu'il s'en doutât — par un poète aveugle qui voit avec son âme ce que nos yeux ne savent plus distinguer :

...Là-bas, tout là-bas, au bout de la mer S'ouvre un horizon de roses vernales, Où chante un oiseau dans un arbre vert (1)...

Cet oiseau ne peut être que le perroquet rose, n'est-ce pas? »

« Dominique vient de me dire qu'il n'y a pas de perroquets roses aux Nouvelles-Hébrides ! Sim- plement des perruches vertes qui s'élancent entre les feuilles comme un essaim de pierres précieuses.

T'ai-je parlé de Dominique? C'est un monsieur qui vit tout seul dans une île qu'il a héritée de

(1) Guy Chastel.

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quelque grand-oncle; c'est un colon... Contraire- ment à ce que l'on croit encore dans quelques coins, un colon n'est pas un personnage atrabi- laire qui se promène, armé d'un long fouet, parmi des plantations de cannes à sucre. C'est un fermier comme il y en a tant chez nous, tout bonnement. Ses pommiers normands sont des cocotiers em- panachés, voilà toute la différence. Il a les mêmes soucis, le même genre de vie, près de la terre... Un peu plus insouciant, bien sûr, quand il s'agit de Dominique !

Son île est peuplée d'une petite tribu sympa- thique, il est le seul Blanc de l'endroit et cela ne le gêne pas du tout. Il parle peu de lui, mais je suis si avide de tout connaître sur les îles, que j'interroge sans cesse. Souvent au lieu de ré- pondre, il se met à rire et demande :

— Et Paris ? Comment est-ce ? Il le sait aussi bien que moi. Il en vient; il a

passé un an en France dont un mois à Vichy et tous les autres en Ile-de-France.

Ne crois pas que Dominique Nazaire soit le personnage le plus important du bord; j'en ai parlé sans m'en apercevoir, ou presque, mais je suis sûre que tu préféreras connaître mes compagnes de cabine.

La cabine 28 a cela de particulier que tout le monde s'y entend bien; amitié et gaieté y règnent.

L'animatrice des jeux est une jeune arrière- grand-mère de bientôt soixante-quinze ans. (Oh! si tu avais pu m'accompagner ! ) Elle va à Nouméa pour voir son fils, la femme de son fils et les filles de son fils; et en attendant il n'est question que d'eux: Comme ils sont sympathiques!... Mme D. est du Nord, de sorte qu'elle chante le Petit Quin-

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quin pour nous endormir, et elle n'hésite pas, à l'occasion, à esquisser un pas de danse.

Mme G., mère de deux jeunes filles charmantes, sensiblement plus jeunes que moi, lui donne la réplique. Et Pierrette déclare fièrement : « Ma- man, c'est quelqu'un ! »

Mme Bikini ne s'appelle pas du tout ainsi, mais elle porte un nom difficile et vite oublié. Alors on lui en a inventé un autre, légèrement atomique. Elle va rendre visite à sa fille et à son gendre tahitien.

Enfin la septième et dernière occupante de la cabine, c'est Martha, une fille dorée sur tranche, chez laquelle deux races se croisent et s'épanouis- sent.

Il est minuit, grand-mère de Maudette! Dor- mez bien ! »

« Le 26 décembre, au large des îles Canaries, nous avons eu le mal de mer. A tribord les lames étaient particulièrement magnifiques, mais seuls les marsouins en jouissaient pleinement. Ils suivaient le navire, en rang, par deux, comme des pensionnaires en promenade. Et puis soudain, ils sautaient, jouaient, bondissaient, coupant la route du Capricorne au ras de la proue.

La sirène est venue me tirer d'une bienheu- reuse torpeur. J'ai couru dans la coursive.

— Je venais vous chercher, a dit la voix de Dominique.

— Pourquoi? Nous coulons? — Non. Nous allons nous livrer à un exercice

d'alerte. Où est votre gilet de sauvetage? Il m'a aidée à le lacer; je ressemblais à une

barrique.

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— Comme cette teinte orange vous va bien ! a fait mon compagnon galant.

— Ce n'est pas vrai; l'orange ne va pas aux blondes.

Un officier nous a interrompus en nous donnant toutes indications nécessaires, puis nous nous sommes rendus à l'aplomb des canots qui nous étaient destinés.

— Vous voyez, m'a dit Dominique, nous se- rions dans le même.

— Je n'ai pas envie de naufrager, même avec vous !

Je me suis éloignée car je n'ai pas envie de flirter, même avec lui. De loin je l'ai regardé, il me suivait des yeux tristement. Après tout j'ai dû me tromper, lui non plus ne paraît pas vouloir flirter.

Un peu plus tard je me suis un peu rapprochée de lui, pour n'avoir pas l'air de bouder ou d'être capricieuse.

— Dominique, ai-je demandé, pourquoi n'y a-t-il plus d'oiseaux?

Il a regardé le ciel vide : — Parce que nous sommes maintenant en plein

Atlantique, Maudette. Toute terre est lointaine. Dans les jours qui viennent il faudra, pour voler, être un poisson volant!

A bientôt, grand-mère chérie ! J'aime t'écrire... Mais t'enverrai-je cette lettre-

ci? Ou une autre? »

« Pour faire du poé, prenez des bananes bien mûres. Ecrasez-les soigneusement, en quantité suffisante pour remplir deux grands bols. Ajou- tez un bol de pia (amidon de manioc). Mélan-

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gez. N'oubliez pas une gousse de vanille. Envelop- pez dans des feuilles de bananier. Faites cuire au four tahitien (pierres chauffées).

Râpez une noix de coco; mettez dans un chiffon et tordez pour avoir le jus. Découpez le poé dans ce jus. Un peu de sucre n'est pas de trop.

Et voilà! Si vous manquez de bananes vous pouvez les

remplacer par des papayes ou des ananas. » Voici la recette alléchante que me donne Jita,

une ravissante Tahitienne; elle me décrit égale- ment les délices du poisson cru, mariné dans le jus de petits citrons verts.

Près d'elle, sage et silencieux, se tient un pe- tit garçon d'ébène et d'or, dont le père, améri- cain, est retourné aux Etats-Unis. Jita l'épou- sera... plus tard. »

« Ces jours-ci, sous des cieux vieux-rose, nous avons fendu des flots d'un bleu étrange. De petits arcs-en-ciel dansaient à la crête des vagues. De temps à autre fusaient des vols de poissons vo- lants.

Un soir Dominique m'a dit : — Venez voir la Croix du Sud. Et la voici, modeste et pâle, avec ses quatre

points d'or. »

« Nous arrivons dans les eaux calmes du Para- dis. Ce monde, tout en teintes inexprimables, n'est plus le nôtre; il est fait de perles et de paix.

Des montagnes nacrées dominent des terres

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plates et vertes. Un oiseau noir est posé sur le ciel comme un accent circonflexe de velours.

— Voici la Guadeloupe, dit Dominique. A chaque escale les formalités sont nombreuses

et compliquées. Cette fois nous ne descendrons à terre qu'à la nuit tombée. De Pointe-à-Pitre nous ne connaîtrons guère qu'une rue hésitante et les notes d'une musique grêle tombant par des fenê- tres ouvertes.

— D'où vient ce nom, Dominique? — D'un vieux marin qui se fit ermite, comme

votre saint Maudez, ou à peu près. Il s'installa sur une pointe solitaire, face à l'océan, pour finir ses jours et fumer sa pipe dans le calme. Il s'ap- pelait Peter; l'endroit où il vivait devint la pointe- à-Peter, puis Pointe-à-Pitre.

— Merci, Dominique. J'aimerais vivre aux Antilles, je crois...

— Je vous montrerai des îles plus belles. »

« Depuis que nous titubions à travers les Petites Antilles je cherchais à voir un volcan. Chaque fois que j'apercevais un sommet plus ou moins floconneux je m'écriais :

— En voilà un ! Dominique riait : — Pas encore, Maudette. Et un jour : — En tout cas, cette montagne-ci n'en est pas. — Erreur, Maudette, c'est la trop fameuse

montagne Pelée. Je regardai ces flancs arides, le cœur un peu

serré... Grand-mère, tu m'as tant de fois raconté,

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quand j'étais petite, la catastrophe de la Martini- que. »

« A Curaçao, le bateau fait escale pour boire sa ration de mazout, comme un voyageur qui fait halte à l'auberge, au bord d'une route. Du wharf de madriers bruns jusqu'aux profondeurs obscu- res du navire de lourds tuyaux noirs serpentent.

Par une échelle digne d'une moderne basse- cour les passagers descendent sur une terre em- panachée de cocotiers. La ville est à 6 milles. Mme G. m'offre une place dans le taxi qu'elle vient de louer pour elle et ses filles.

Pourquoi me suis-je retournée? — Vous attendez quelqu'un? m'a demandé

Mme B. — Non, bien sûr. Elle a souri, un sourire de maman. J'aimerais

parfois me confier à elle. Qu'est-ce que je viens d'écrire? Que pourrais-

je lui confier? Je n'ai pas de secret. En aurai-je un, un jour? Alors, grand-mère chérie, tu seras la première

à qui je le dirai ! Curaçao-ville ressemble à un jeu de cubes mul-

ticolores, jeté à terre dans une plate-bande de fleurs. Le marché regorge de soleil et de fruits. Les femmes portent leurs fardeaux sur la tête, qu'il s'agisse d'un couffin d'oranges ou d'une mallette en similicuir. »

« Jita a lavé ses longs cheveux — aussi longs que sa robe — et les fait sécher au vent de la

mer. Elle me raconte une histoire :

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Collection dirigée par PAUL A HOESL Le roman, reflet du monde, n'est pas seulement

une récréation, il peut être une initiation. Barrès a dit: « La bonne littérature est celle qui fait la vie noble. » « Feux du matin » a le désir de répondre à cette définition pour le plus grand plaisir de ses lectrices.

Henriette ROBITAILLIE

LA FLEUR DE MINUIT

Nuit unique ! A l'heure où la Croix du Sud s'allume dans le ciel les indigènes de l'Ile de Lifou entrent en liesse. A Minuit, les danses et les chants cessent d'un seul coup; le silence se fait. Et alors s'épanouit, blanche et miraculeuse, la fleur de Minuit, qui ne fleurit qu'une fois par an et se fane à l'aube. Ainsi fleurira, mais pour ne plus mourir, le véritable amour dans le cœur de Maudette. Et pourtant elle avait connu bien des vicissitudes et failli succomber aux mirages... Visages du Sud, paysages de cendre et de corail ne sont pas imaginaires. L'auteur a vu, à Lifou, fleurir la fleur de Minuit.

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