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La France bénévole 2004 sous la direction scientifique de Jacques Malet

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La France bénévole 2004

sous la direction scientifique de Jacques Malet

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Partenaires associés à cette étude

LE CERPHI

Le Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie souhaite apporter en France sacontribution à la réflexion nationale sur tous les sujets qui touchent à la vie associative et àtoutes les formes de dons. Il n’entre en concurrence avec aucune des structures existantes.Bien au contraire. Il s’inscrit dans un partenariat équilibré avec les organismes reconnusdans leurs secteurs respectifs. Cette première étude publiée conjointement illustreparfaitement le propos. Le CERPHI et France Bénévolat ont décidé de travailler durablement ensemble, mettantleurs moyens respectifs au service d’un objectif commun. A cette image, une prochaineétude sera publiée conjointement avec l’Etablissement français du sang, qui présenterapour la première fois un panorama complet et très riche sur les donneurs de sang au fil desannées et dans chacun des départements. Le CERPHI souhaite ainsi, en s’intéressant de lamême manière à la vie associative et aux diverses formes de la démarche citoyennesolidaire, promouvoir une analyse transversale, en lien avec les pouvoirs publics et lesorganismes nationaux, mais aussi en lien avec des structures homologues qui existent déjàdans quelques pays.

Antoine VaccaroPrésident du CERPHI

Organismes Correspondants Site TéléphoneSecours catholique Vincent Blyweert www.secours-catholique.asso.fr 01 45 49 52 12Secours populaire Joëlle Bottalico et Marianne Mousseau www.secourspopulaire.asso.fr 01 44 78 21 00Association des paralysés de France Didier Joncheray et Pierre Rivière www.apf.asso.fr 01 40 78 69 00Médecins du monde Michel Brugières www.medecinsdumonde.org 01 44 92 15 15Restaurants du coeur Emilienne Briche www.restosducoeur.org 01 53 32 23 23 Croix rouge française Marie-Christine Graff www.croix-rouge.fr 01 44 43 14 14Jeveuxaider.com Ingrid Kémoun www.jeveuxaider.com 01 55 73 12 26Passerelles et compétences Patrick Bertrand www.passerellesetcompetences.org 01 55 79 76 78Fédération des sapeurs pompiers Eric Faure et Céline Noguès www.pompiersdefrance.org 01 49 23 18 11Société nationale du sauvetage en mer Alexis Béresnikoff www.snsm.net 08 20 31 00 31Juris associations Xavier Delsol www.juris-associations.com 04 72 98 18 40Observatoire national de l’action sociale décentralisée Jean-Louis Sanchez et Anne Latty www.odas.net 01 44 07 08 55UNIOPSS Pierre Blein www.uniopss.asso.fr 01 53 36 35 00CNOSF André Leclerc, Dominique Petit et Gaëlle Gloanec www.comite-olympique.asso.fr 01 40 78 29 38Aide à Domicile en Milieu Rural (ADMR) Philippe Beaumont et Annie Morel www.admr.org 01 44 65 55 55 Petits frères des pauvres Vincent Cabanel www.petitsfreres.asso.fr 01 49 23 13 00Emmaüs France Sandrine Witeska www.emmaus-france.org 01 46 07 51 51

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La France bénévoleMars 2004

Préface

Le bénévolat augmente-t-il ou diminue-t-il en France ? Les associations trouvent-ellesfacilement les bénévoles dont elles ont besoin ? Ceux et celles qui souhaitent s’engager dansune action ou une activité bénévole trouvent-ils aisément l’association qui correspond à leursmotivations ? Ces motivations - pour des jeunes, des salariés actifs, des chômeurs, des retraités- sont-elles identiques ou proches ? Mais au fait sous ces termes si courants de « bénévolat »ou de « bénévoles » que met-on exactement ? Quelles différences avec « volontariat » ou« volontaires » ?

Il est particulièrement intéressant de constater que ce sont ces questions, presqueidentiques, que se sont posées à la fois la toute jeune, mais ambitieuse, association FranceBénévolat et les promoteurs du Centre d’Etude et de Recherche sur la Philanthropie (CERPHI)qui ont créé ce premier baromètre du bénévolat, d’où un partenariat qui s’est rapidementconstruit de façon quasi-naturelle.

La première photographie de l’état du bénévolat en France que nous vouscommuniquons a naturellement vocation à être renouvelée régulièrement, a priori tous les ans.Le « film » sera plus intéressant encore que la photo, indispensable pour alimenter le débatcollectif, pour dénoncer les manques, pour identifier les progrès, pour provoquer des fluxd’engagements sur les priorités, pour éventuellement casser les idées reçues… Nos premièresanalyses au sein du Conseil d’Administration de France Bénévolat sont à cet égardintéressantes :

• il n’y a pas de crise quantitative du bénévolat (les chiffres qui suivent le prouvent),

• il existe une crise « d’adéquation », en particulier pour le renouvellement des équipesdirigeantes des associations et sur des compétences de plus en plus pointues,

• les besoins des associations sont quasiment illimités, compte tenu de la crise du liensocial et de la montée de la pauvreté et des différentes formes d’exclusion, d’où leurdemande constante et leur appel renouvelé à la générosité sous toutes ses formes,

• chacun constate une insuffisante lisibilité des besoins des associations et une mauvai-se adéquation entre l’offre et la demande de compétences bénévoles, d’où la vocationmême d’intermédiation de France Bénévolat.

Jean BastidePrésident de France Bénévolat

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SOMMAIRE

Introduction (p 3)

I - Comment qualifier le bénévolat (p 5)Une propositionLes missions bénévolesLes attentes des associationsApproche juridique du bénévolatLes sauveteurs en merLe volontariat spécifique des sapeurs-pompiers

II - Qui sont les candidats au bénévolat ? (p 10)Hommes ou femmes ?Quel âge ?Quel niveau d’études ?Quelle situation sociale ?

III – L’évolution du don de temps (p 13)Cinq années de bénévolatCinq années chez les sapeurs-pompiers volontairesUne note optimiste

IV - Bénévolat et vie associative (p 15)

V – Le panorama des régions (p 17)Les bâtisseurs associatifsLes bénévoles en région

VI – Le baromètre départemental (p 21)

VII - Le « TOP TEN » de chaque réseau (p 23)

VIII - Le bénévolat face à l’adversité… (p 26)

IX – Pour une approche départementale (p 28)

X - La France des sapeurs-pompiers (p 30)L’indice régional de volontariatLe baromètre départemental du volontariat

En guise de conclusion… (p III de couverture)

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Introduction

Il s’agit ici d’une étude qui a vocation à paraître annuellement, à l’image de celle quiest réalisée sur la générosité des Français à propos du don d’argent1. Elle s’appuie surl’expérience acquise jusqu’en 2003 par le Centre National du Volontariat, depuis intégré ausein de France Bénévolat et sur les données que son Délégué Général de l’époque Patrick Borela bien voulu nous communiquer. Une opportunité, du reste, pour rendre hommage au travailimportant réalisé par toute son équipe, notamment Florence Spitz-Ernotte et Bénédicte Massis.

Le relais est désormais pris par France Bénévolat qui anime un réseau de 65 plateformeslocales. Ce sont à la fois des espaces d’accueil des personnes qui désirent s’engager et des lieuxde recensement des besoins précis exprimés par les associations2. Nous soulignons ici laparfaite coopération qui a permis cette présentation, notamment avec Jean Bastide, Président,Dominique Thierry, Vice Président, André Hochberg, Délégué Général et André Verchère,Délégué Régional des Pays de la Loire.

Les données qui suivent s’appuient aussi sur des informations précieuses qu’ont bienvoulu nous confier des réseaux parmi les plus importants en France mobilisant les bénévoles,et sur la confiance qu’ils nous ont accordée en nous permettant de travailler directement à partirde leurs constats et de leurs statistiques. C’est ainsi qu’outre France Bénévolat, le Secourscatholique, le Secours populaire, l’association Médecins du monde, l’Association des paralysésde France, les Restaurants du cœur, et la Croix rouge française nous ont communiqué deschiffres détaillés, portant à la fois sur l’évolution annuelle de leurs bénévoles respectifs, et surleur ventilation sur le territoire. La Société nationale de sauvetage en mer, et toutparticulièrement son responsable des relations extérieures Alexis Beresnikoff, ont bien voulunous fournir de précieuses informations sur les sauveteurs en mer, bénévoles qui assurent, auplan national, plus de 50% des missions de secours en mer.

Nous avons aussi travaillé en lien avec Pierre Blein, responsable du bénévolat à l’UnionNationale Inter fédérale des œuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS),avec Dominique Petit, directeur de la vie associative au Comité olympique et sportif français,avec Annie Morel et Philippe Beaumont de l’association d’aide à domicile en milieu rural(ADMR), avec Vincent Cabanel de l’Association des petits frères des pauvres et SandrineWiteska de l’association Emmaüs France.

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1 La huitième édition, signée avec Sylvie Malsan, a été publiée en novembre 2003. (La Croix du 27 novembre). 2 Le développement du bénévolat constitue un véritable enjeu pour la société actuelle dominée par leconsumérisme et le « chacun pour soi ». Jusque dans les années 80, le renouvellement des cadres dirigeants et desbénévoles des associations s’effectuait sans grande difficulté. La relève était naturelle. Aujourd’hui, ce n’est plusque rarement le cas. Les personnes qui désirent s’engager expriment des exigences auxquelles les associations nepeuvent pas toujours répondre. Le mouvement associatif lui-même a du mal, paradoxalement, à accueillirconvenablement une demande de bénévolat correspondant à ses besoins. France Bénévolat, organismed’intermédiation entre les personnes et les associations, entend répondre à ce besoin et combler ce vide. Son siteest le suivant : www.francebenevolat.org.

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Jouant un rôle très précieux pour rapprocher concrètement les associations et lespersonnes souhaitant s’engager dans une démarche bénévole, Ingrid Kémoun, co-fondatrice etresponsable de l’organisme « jeveuxaider.com » et Patrick Bertrand, créateur et responsable del’association « Passerelles et compétences » ont accepté de nous transmettre leurs informationset même de procéder à des enquêtes spécifiques pour cette étude.

Sur le terrain, l’Observatoire national De l’Action Sociale décentralisée (ODAS), crééen 1990 et rassemblant plus des deux tiers des conseils généraux, une cinquantaine de grandesvilles et les principaux réseaux associatifs intervenant dans le domaine social, a accepté detravailler avec nous, notamment Jean-Louis Sanchez, délégué général et Anne Latty, chargéed’études.

Du reste, cette coopération nouvelle qui s’enrichit de jour en jour permet la constitutiond’un groupe de travail animé par le CERPHI et rassemblant ceux et celles qui veulentmutualiser leurs réflexions, leurs expériences et leurs données pour faire évoluer l’idée, lapromotion et le périmètre du bénévolat. Ce groupe n’aurait pas de repères juridiques etréglementaires sans la présence en son sein de Xavier Delsol, fondateur et rédacteur en chef de« Juris associations » qui a bien voulu nous offrir sa précieuse contribution.

Sans chercher à aborder ici les notions de « volontariat » qui relèvent d’autres statuts,d’autres démarches et d’autres régimes juridiques, nous avons néanmoins tenu à éclairer lepropos et le débat par des données précises et exhaustives relatives aux sapeurs-pompiersvolontaires, qui pratiquent à l’évidence l’une des formes de solidarité citoyenne les pluscourageuses et les plus appréciées. Une coopération confiante a pu s’instaurer avec laFédération Nationale des Sapeurs-Pompiers (FNSP), et le Lieutenant-Colonel Eric Faure etCéline Noguès.

Jacques Malet 3

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3 Haut fonctionnaire, Jacques Malet vient de diriger la publication du rapport d’évaluation sur « Les politiquesde développement rural ». Documentation française – septembre 2003. Il a animé le comité des donateurs deMédecins du monde et travaillé avec plusieurs associations de solidarité nationale et internationale. Il dirige unprogramme de développement au Bénin. Il a rédigé en 2003 plusieurs études sur le don de sang (Le Progrès deLyon - Etablissement français du sang – Avril 2003) et sur la vie associative (Le Monde du 10 décembre et Jurisassociations du 15 décembre 2003).

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I - Comment qualifier le bénévolat ?

Par convention, un bénévole est aujourd’hui une personne qui donne de son temps sanscontrepartie financière. Dès lors qu’aucune autre condition n’est véritablement posée, la Franceruisselle de bénévoles puisque selon les approches les plus sérieuses4 mais aussi les plusfantaisistes, on en dénombrerait entre 10 et 15 millions dans notre pays. Les responsablesd’associations se demandent bien où se trouvent ceux et celles qu’ils recherchent éperdument.Personne ne peut nier la différence entre celui ou celle qui donne son temps régulièrement, sonargent aussi bien souvent, qui porte véritablement une association en lui consacrant de trèsnombreuses heures tout au long de l’année, et celui ou celle qui donne un coup de main une oudeux fois par an, pour la fête de l’association ou son vide grenier traditionnel.

Personne n’a encore osé retirer le qualificatif de bénévole à ce dernier. Pourtant, c’esten généralisant trop hâtivement une dénomination que l’on peut le plus gravement l’altérer.Notre propos est délibérément de positiver l’intervention de tous ceux et de toutes celles quidonnent de leur temps, et de bien nous garder de toute discrimination. Pour autant, il estnécessaire de faire une distinction entre eux, en particulier à partir de la fonction qu’ilsexercent, du temps qu’ils passent, et de leur lien étroit avec un « projet associatif ».

Une proposition.

Puisque tout repose ici sur des conventions, imaginons un instant que l’on parte de troiscritères distinctifs pour différencier un peu tous ces « bénévoles ». Non pas pour en discréditercertains, mais pour insister sur le degré d’engagement de ceux et celles qui sont les plusdéterminés. Non pas pour imposer quelque définition que ce soit, mais pour alimenter le débatet pour tenter d’enrichir les échanges entre ceux et celles qui travaillent sur ces questions. Nonpas pour fixer des seuils intangibles car chacun connaît les limites de l’exercice, mais pouressayer de fixer quelques repères prudents.

Alors osons le bénévole régulier, le bénévole occasionnel et l’extra. Ne serait-ce quepour donner aux responsables d’associations une idée des appuis et des soutiens qu’ils peuventespérer, et pour effectuer une estimation nationale5, puis départementale un jour.

Serait alors « Bénévole régulier», celui ou celle qui répondrait à trois critères cumulés.Appartenant à une association, il ou elle exerce, sans contrepartie naturellement (1), uneactivité correspondant à une fonction bien définie et continue (2) – assez polyvalente dans lesplus petits organismes - que ce soit dans le domaine de l’organisation générale, ou que ce soitdans le développement d’une action de l’association, et il ou elle consacre au minimum deuxheures par semaine (3), en moyenne annuelle dans ce rôle. 6

4 L’INSEE vient de publier les résultats d’une enquête menée en 2002, au demeurant fort intéressante, et quidénombre douze millions de bénévoles, mais dans une acception particulièrement large : «travailler sans êtrerémunéré ou rendre des services dans le cadre d’une association ». L’étude précise qu’il y a, parmi eux, environquatre millions de bénévoles réguliers. INSEE première n° 946 – Février 2004.5 Dans un ouvrage à paraître prochainement : « Associations et générosités : analyse et mode d’emploi » (JacquesMalet et Sylvie Malsan).6 Il est bien évident que ce repère des deux heures semaine repose sur une convention. Il se trouve que lesprincipaux réseaux mobilisant les bénévoles, et avec lesquels nous travaillons ici, semblent s’appuyer sur une tellequantification. De plus, les principales enquêtes sur le sujet (CREDOC, SOFRES, INSEE) séparent généralementceux et celles qui se situent en deçà et au-delà d’un volant assez proche, équivalant à 10 heures mensuelles.

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Ceci traduit un véritable engagement qui renvoie à un contrat moral et réciproque, surla durée, sur la périodicité, mais aussi sur la responsabilité déléguée et sur l’implication dansles décisions. Nous estimons qu’il y a aujourd’hui environ trois millions de bénévolesrépondant à ce profil.

Serait bénévole occasionnel, celui ou celle qui donnerait du temps à l’association àlaquelle il appartient, toujours sans contrepartie, sans forcément un rôle bien défini et sansatteindre le seuil avancé de deux heures hebdomadaires. Personne ne contestera le fait que lafrontière entre les deux catégories ainsi décrites est tout à fait ténue, et qu’un occasionnel peutêtre au moins aussi utile, voire plus, que bien des bénévoles réguliers7. Mais puisqu’il faut bienimaginer une limite, elle est ici et l’on verra que ces occasionnels sont à peu près aussinombreux que les bénévoles réguliers en France.

Serait extra, comme son nom l’indique, celui ou celle qui n’appartient pas à uneassociation mais qui décide de l’aider ponctuellement ou régulièrement. Un peu à l’image desparents qui jouent un rôle non négligeable au profit de certaines associations sportives pourl’accompagnement des enfants, ou au profit d’associations culturelles de danse ou de musiquepour la préparation de la fête annuelle. Ici la distinction est aisée puisque c’est l’appartenanceà l’association qui fait la différence. Il y aurait, selon les différentes enquêtes entre 15 et 18millions d’extras en France, que nous nous garderons de confondre avec les bénévoles. Sachantnaturellement que certains, nombreux mêmes, sont à la fois bénévoles dans leur association debase, occasionnels dans des associations amies, et bien souvent extras dans d’autres organismesencore. Cela pour indiquer clairement qu’il est donc rigoureusement exclu d’ajouterstatistiquement les bénévoles, les occasionnels et les extras.

Les missions bénévoles.

Il y a nécessairement d’un côté une « personne ressource » qui s’ignore, disposant d’unsavoir faire très précis acquis dans son métier ou dans sa vie en général, relativementdisponible pour une assez courte durée, et très désireuse de se sentir utile. D’un autre côté, il ya naturellement une association, grande ou petite, ne disposant pas des moyens financiers luipermettant d’accéder aux produits ou aux prestations classiques. Comment faciliter lerapprochement ? D’abord en sensibilisant l’une et l’autre à la possibilité de coopérer. Ensuiteen organisant les offres et les demandes. Nous sommes ici bien au-delà du « coup de mainoccasionnel et indifférencié », dont certaines associations indiquent qu’il n’est pratique pourpersonne. L’ambition est considérable.

Dans le cadre de ce que l’association Passerelles et Compétences développe en matièrede « volontariat de compétence », ses responsables estiment que la « personne ressource » aune particularité : elle ne s’engage pas nécessairement pour une cause précise, même si cefacteur a une certaine importance. Elle s’engage dans le cadre où elle se sentira le plus utile.Deux exemples simples et précis : un spécialiste du droit du travail vient mettre les contrats detravail d’une association en harmonie avec la nouvelle législation, un spécialiste vient aider uneassociation à définir sa politique de communication internet et à choisir les meilleursprestataires. Cette jeune association s’attache ainsi à développer un réseau de personnes enactivité permettant de trouver et de motiver ceux dont les associations ont besoin.

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7 Précisons ici le choix du Secours populaire de ne faire aucune différence entre les bénévoles, et de considérerque « chacun s’engage sur les moments de vie bénévole, quelle que soit sa disponibilité ».

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Sur une centaine de missions réalisées au profit de 43 associations, Passerelles etCompétences a plutôt mobilisé des hommes (67%), et surtout dans le domaine des ressourceshumaines (23%), de la communication et du marketing, du droit et des finances, mais aussi del’informatique, sujets qui correspondent aux attentes les plus vives et les moins bien satisfaites.

Les attentes des associations.

Présente sur la « toile internet » depuis deux ans, l’organisme « jeveuxaider.com »permet aux associations d’exprimer leurs besoins, en particulier en matière de bénévolat etd’aide matérielle. Dès lors que les internautes sont de plus en plus enclins à réagir directementpar ce dispositif moderne, les liens peuvent s’établir rapidement.

D’une enquête rapide qui a permis d’interroger plus de 200 associations, il ressortqu’elles ont pratiquement toutes (96%) davantage besoin de bénévoles qu’il y a cinq ans et quece besoin se fonde plus sur le développement de leurs activités (80%) que sur une réduction dutemps d’engagement des bénévoles (20%)8. Les attentes des associations se précisent de plusen plus, en particulier pour des domaines dans lesquels elles sont souvent bredouilles, et pourlesquels elles manquent de compétences.

Viennent en tête ceux de la communication et des nouvelles technologies, suit de prèscelui des finances et de la trésorerie, et chacun sait que la recherche d’un trésorier constitue unvéritable « sport de haut niveau ». Viennent ensuite le secteur de l’administration et celui desressources humaines, sans oublier l’aspect juridique et la négociation. Un tableau, réalisé àpartir des demandes formulées sur le site par presque 2.200 associations, montre la prioritéaccordée au bénévolat.

Source : Jeveuxaider.com, à partir des demandes cumulées exprimées par 2.192 associations.

Presque toutes les associations sont en recherche de bénévoles (97%), ce qui montre quecette attente vient nettement avant les besoins en biens matériels, et les besoins financiers. Larecherche de bénévoles est uniforme quelque soit l’objet, contrairement aux variations que l’onobserve, selon les domaines d’intervention, quant aux autres formes de sollicitations.

Objet de l'association Demande de matériel Demande de bénévolat Demande d'argentL'enfance en France 64% 95% 64%L'enfance dans le monde 62% 98% 70%La santé en France 76% 96% 63%La santé dans le monde 71% 98% 58%L'action sociale 72% 96% 58%L'action internationale 67% 98% 62%Divers 37% 95% 58%Total 65% 97% 63%

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8Pour autant, André Verchère, président du Centre du Bénévolat de Nantes, constate que les bénévoles s’engagentdésormais pour des durées plus courtes que leurs prédécesseurs.

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Approche juridique du bénévolat

Par définition, le bénévole est celui qui donne de son temps pour le compte d’uneassociation ou d’un organisme sans but lucratif, sans rien recevoir en retour d’autre que lasimple gratification morale de la gratuité de son don. Ainsi, dès lors qu’il perçoit même unsimple avantage en nature (hormis de manière exceptionnelle, ou sous forme de petit cadeauou récompense), il ne peut plus être considéré comme un bénévole, mais comme un salarié ouun professionnel indépendant rémunéré à ce titre.

Tout au plus admet-on désormais la notion de « volontaire » pour qualifier un bénévoledéfrayé de la totalité des dépenses engagées dans le cadre de sa mission et, le cas échéant,percevant une faible rémunération assimilée à une gratification censée compenser notammentune perte de revenu du fait de cette occupation bénévole (cas des sapeurs-pompiers parexemple ou encore des volontaires d’ONG envoyés à l’étranger9). Cependant, la frontière esttoujours difficile à tracer lorsqu’il ne s’agit que de prendre en charge les frais par exempled’hébergement, de nourriture, etc., qui peuvent, au moins pour partie, être considérés commeun avantage puisque le bénévole concerné aurait bien engagé ces dépenses (la nourriturenotamment) même s’il n’avait pas assuré son engagement dans l’association (cas desanimateurs « au pair » dans des centres de vacances ou de loisirs, ou des associations descoutisme par exemple).

Deux jurisprudences, certes anciennes mais toujours d’actualité, et en matière deresponsabilité, apportent sur ce point un éclairage significatif. Dans les deux cas, il s’agissaitd’un moniteur encadrant des jeunes dans le cadre de randonnées en montagne. Suite à unaccident, la question se posait de déterminer s’il s’agissait d’un accident de travail (l’animateurau pair étant considéré comme salarié) ou non (l’animateur étant assimilé à un bénévole). Dansle premier cas, il a été jugé que le blessé devait être considéré comme un salarié (et donc êtreindemnisé au titre des accidents du travail) dès lors que ses dépenses personnelles étaient prisesen charge par l’association en tant qu’animateur au pair10. Le second accompagnateur aucontraire a été considéré comme bénévole, son accident relevant alors de la responsabilitécivile de l’association, dès lors qu’il était simplement remboursé sur justificatifs de ses strictesdépenses engagées au titre de sa mission11.

Il est en outre évident que des remboursements de frais versés sous forme d’allocationsforfaitaires risquent toujours d’être assimilés à une rémunération déguisée, pouvant entraînerla requalification de l’activité bénévole, avec les conséquences qui en découlent : sur le planpénal, délit de travail dissimulé ; sur le plan social, assujettissement aux charges sociales sur labase du salaire minimal ; sur le plan fiscal, soumission à l’impôt sur le revenu pour lebénéficiaire ; etc. Une grande prudence s’impose en conséquence en retenant en toutehypothèse que les remboursements de frais ou avantages divers accordés aux bénévolesdoivent toujours : être justifiés (et « justifiables ! ») en cas de contrôle et être transparents vis-à-vis des instances dirigeantes (voire de l’ensemble des membres) de l’association.

Xaxier DelsolAvocat, Cabinet Delsol & associés

Rédacteur en chef de Juris-associations

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9 Cf. décret n°95-94 du 30 janvier 1995 et arrêté du 2 mai 1995.10 Cour de cassation, chambre sociale, 17 avril 1985.11 Cour de cassation, chambre civile, 6 janvier 1987

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Les sauveteurs en mer.Il s’agit d’une tradition séculaire chez les marins, qu’ils soient pêcheurs ou membres de

la marine marchande. Cette tradition tend maintenant à s’installer chez un certain nombre deplaisanciers. La Société Nationale de Sauvetage en Mer n’a donc jamais eu de difficultéconcernant le recrutement de ses sauveteurs bénévoles. Elle a même toujours des listesd’attente. Hormis, localement, dans certaines îles où la moyenne d’âge et la raréfaction deshabitants pose un réel problème12.

Les effectifs bénévoles sont donc rigoureusement stables depuis une trentaine d’années.Ils sont de 4 500 sauveteurs en mer permanents, disponibles jour et nuit, naturellement par tousles temps. Ils sont organisés en équipages, de 3 pour les vedettes légères jusqu’à 8 pour lescanots tous temps. On compte des effectifs globaux de l’ordre de 25 à 30 sauveteurs pour unebonne rotation sur une embarcation de 6 à 8 personnes. Ils proviennent de la marinemarchande, de la marine nationale, où l’âge de la retraite est précoce et l’envie de naviguerchevillée au corps, mais aussi des douanes ou des affaires maritimes. Ils proviennent aussi dela pêche, où malheureusement la compression des effectifs a été drastique et brutale. Ils sontdonc retraités dans une proportion de l’ordre de 40% et largement formés quand ils arrivent ausauvetage en mer. Les âges limites sont 18 et 65 ans. Au cours de l’année 2002-2003, 52% dessauvetages ont été réalisés par la SNSM, au total 5.136 interventions, plus de 10.000 personnessecourues, dont 798 véritablement sauvées. Ce dernier chiffre est en augmentation de 36% parrapport à ceux des deux années précédentes.

Le volontariat spécifique des sapeurs-pompiers.

En France métropolitaine, près de 200.000 hommes et femmes, citoyens ordinaires, ontchoisi, en parallèle de leur profession ou de leurs études, de s'engager en tant que sapeur-pompier volontaire et de conserver une disponibilité suffisante pour répondre immédiatementà toute alarme émise par le centre de secours dont ils dépendent. Ils suivent régulièrement desformations et peuvent assurer tous les types de missions incombant aux services d'incendie etde secours. Ils perçoivent une indemnité sous forme de vacations horaires. Présents dans les9000 centres de secours de France, de la grande ville à la zone rurale, les sapeurs-pompiersvolontaires permettent, grâce à un étroit maillage du territoire, d'assurer des secours rapides etefficaces pour tous les citoyens. Il faut également ajouter les sapeurs-pompiers des services desanté et de secours médical13, qui sont plus de 9.000, et dont la plupart sont égalementvolontaires.

*

Nous allons successivement tenter de qualifier les bénévoles, de les dénombrer avecprudence en examinant l’évolution nationale année après année, puis de faire unrapprochement entre cette évolution et celle de la vie associative. En effet, si les emploissalariés du monde associatif représentent environ 5% de l’emploi en France, songeons quenettement plus de 80% des associations14 reposent exclusivement sur le bénévolat pourfonctionner. Nous examinerons ensuite la ventilation régionale et départementale du bénévolatet du volontariat spécifique des sapeurs-pompiers.

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12 C’est ainsi que la vedette traditionnellement basée sur l’île de Bréhat a été rapatriée sur le continent.13 Dans les spécialités d’infirmiers, de médecins, de vétérinaires et de pharmaciens.14 Il semble qu’il y ait à ce jour environ un million d’associations vivantes en France, selon les enquêtes menées

sur le sujet et les estimations réalisées par le ministère de l’intérieur.

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II - Qui sont les candidats au bénévolat ?

Pour présenter ce travail, il est nécessaire de faire une rapide référence auxremarquables travaux menés par le laboratoire MATISSE-CNRS-PARIS I15. Il est clair quenous n’avons ici d’autre prétention que celle d’évoquer, en rendant hommage à l’ancienneéquipe du CNV qui l’a réalisée entre 1994 et 2002, l’analyse très détaillée des caractéristiquesdes personnes qui ont un jour poussé la porte de l’un des 65 centres locaux de son réseau.

Hommes ou femmes ?

Si la présence des hommes est nettement majoritaire dans les associations (55% selonle CREDOC en 1998), en particulier dans le domaine sportif, les femmes sont plus nombreusesà donner leur temps en dehors de la vie associative (16% contre 13%, selon la SOFRES en2002). Elles ont manifestement plus de difficultés pour accéder directement aux responsabilitésbénévoles et recherchent plus massivement l’aide des centres locaux. Elles ont, en effet,représenté 73% des candidatures recensées par le CNV au cours des années 1994 à 2002.

Quel âge ?

Il y a ici aussi une nette différence entre, d’une part, les bénévoles qui sont déjà dans lesassociations, tels que nous les avons définis plus haut, et que le CREDOC qualifie de« membres impliqués »16 et d’autre part, les candidats au bénévolat qui s’adressent aux Centresdu volontariat, et enfin ceux qui donnent leur temps en dehors du milieu associatif. Distinguonsrapidement quatre périodes de la vie.

• Jusqu’à 25 ans, les jeunes sont au dernier rang des membres impliqués dans les asso-ciations selon le CREDOC, mais au premier rang pour ce qui concerne le don de tempsen général selon la SOFRES17, et au premier rang de ceux qui fréquentent les centresdu volontariat. Il semble bien que les jeunes aient ainsi quelques difficultés à entrerdans le groupe des responsables associatifs, et à s’engager dans la durée18.

• Entre 25 et 40 ans, la constitution du foyer, l’entrée dans la vie professionnelle et l’ar-rivée des enfants sont un frein manifeste à l’engagement associatif. Pour le CREDOC,comme pour la SOFRES, la participation comme le don de temps en général faiblis-sent nettement.

• Entre 40 et 55 ans, la reprise est nette. Certainement dans la mesure où les disponibi-lités sont plus grandes, mais aussi parce que l’on accompagne ses enfants dans lesassociations et que l’on se retrouve assez rapidement sollicité puis impliqué.

10

15 En particulier par Edith Archambault et Viviane Tchernonog.16 Enquête CREDOC réalisée en 1998 : « Les Français et la vie associative ».17 Enquête réalisée en 2002 pour le compte de la Fondation de France. Voir aussi l’étude intitulée « Il n’y a donc

pas d’âge pour donner ». Jacques Malet – Mars 2003.18 On pourra fort utilement consulter sur le sujet le rapport optimiste de Guillaume Houzel : « Les engagements

bénévoles des étudiants ». Documentation française – Juin 2003.

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• Au-delà de 55 ans, toutes les mesures concordent pour indiquer que l’implication estforte, un peu atténuée toutefois avec l’apparition des petits enfants, entre 60 et 65 ans.

Constitué à partir de plus de 100.000 visites enregistrées entre l’année 1994 et l’année2002, le bilan du Centre National du Volontariat nous a paru très significatif. Nous l’avonscomparé à la population de référence (total national des personnes correspondantes lors dudernier recensement) pour chacune des trois tranches d’âge.

11

Source : France Bénévolat (statistiques du CNV). Sur un nombre de 106.977 personnes recensées.

Quel niveau d’études ?

Le constat est assez proche quelles que soient les enquêtes. Sur cent bénévoles donnantleur temps, on en compte entre 10 et 15% ayant un niveau d’études primaires, environ 50%ayant suivi des études secondaires, et entre 30 et 36% qui disposent de diplômesd’enseignement supérieur. Inédite et originale, l’analyse menée par le Centre National duVolontariat nous donne des informations précieuses, à la fois sur les candidats au bénévolat, etsur l’évolution au fil des années.

Source : France Bénévolat (Statistiques du CNV). Sur un nombre de 57.480 personnes interrogées. On parvient à 100%en lisant verticalement le graphique pour chaque année.

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La courbe des candidats présentant une formation modeste tend à baisser régulièrement.Ils représentaient 17% en 1996 et se limitaient à 9% en 2002, vraisemblablement en lien avecl’évolution de la fréquentation scolaire. On note une évolution positive des candidats disposantd’un diplôme d’enseignement supérieur entre 1996 et 1999, et une courbe exactement inverse,à la baisse, pour ceux qui disposent d’un diplôme d’enseignement secondaire. Il est possiblequ’il y ait un lien avec la courbe de l’évolution économique, en particulier avec les difficultésrencontrées par les cadres.

On retrouve ici la surreprésentation des candidats au bénévolat « diplômés del’enseignement supérieur », puisqu’au dernier recensement de la population, les français ayantsuivi des études supérieures ne représentaient que 18% de la population de 15 ans et plus.

Quelle situation sociale ?

A partir d’un échantillon de plus de 110.000 personnes qui ont fréquenté les centres duvolontariat entre 1994 et 2002, nous disposons de données précises sur le statut des candidatsà une fonction bénévole dans une association.

Année Etudiants Temps Temps Recherche Femmes Retraités Personnes complet partiel d'emploi au foyer handicapées

1994 20% 28% - 19% 13% 20% - 1995 20% 25% - 19% 13% 22% - 1996 22% 24% - 20% 10% 23% 2%1997 23% 22% - 21% 10% 19% 4%1998 22% 22% - 22% 9% 20% 4%1999 22% 22% 4% 20% 9% 20% 4%2000 23% 25% 4% 16% 9% 20% 3%2001 21% 25% 3% 17% 8% 22% 3%2002 19% 21% 9% 17% 7% 21% 4%

Moyenne 21,3% 23,8% 5,0% 19,0% 9,8% 20,8% 3,4%

Source : France Bénévolat (Statistiques du CNV). Sur un nombre de 110.278 personnes recensées.

On observe deux courbes symétriques concernant les personnes salariées à tempscomplet, en négatif, et les personnes en recherche d’emploi, en positif, entre les années 1997et 2000. Les proportions des étudiants et des retraités sont à peu près constantes. La proportiondes femmes au foyer faiblit, vraisemblablement en fonction de l’embellie économique, et celledes personnes à temps partiel bondit en 2002.

*

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III – L’évolution du don de temps

Nous partons des « années associatives19 », commençant lors de la rentrée de septembrepour se terminer au début ou dans le courant de l’été. Il nous semble, en effet, que ce rythmepermet à la fois de coller à la vie du terrain et d’éviter la limite très aléatoire en terme statistiqueque constitue toujours le mois de décembre.

Cinq années de bénévolat.

Le tableau suivant montre l’évolution, au cours des cinq dernières années associatives, dunombre des bénévoles appartenant aux réseaux qui ont bien voulu travailler avec nous et quidisposaient de statistiques annuelles régulières20, et des candidats au bénévolat recensés par le CNV.

Sources : CNV, Secours catholique, Secours populaire, Restaurants du cœur et Médecins du monde. Evolution portantsur près de 200.000 bénévoles et candidats bénévoles de ces cinq réseaux.

L’évolution est comparable dans la plupart des réseaux, avec parfois un petit décalagedans le temps. La légère baisse observée dans les « missions France » de l’associationMédecins du monde, résulte quant à elle de l’instauration de la couverture médicale universellequi a un peu réduit les sollicitations. L’essentiel des commentaires et le détail des évolutions setrouvent dans les annexes techniques de cette étude. En cinq ans, une légère baisse de 4,2 %doit être notée.

Cinq années chez les sapeurs-pompiers volontaires.

L’érosion séculaire a été stoppée à partir de l’année 1999-2000. La baisse régulière deseffectifs avait été un peu prolongée à l’occasion de la restructuration intervenue avec le vote dela loi n° 96-370 du 3 mai 1996, relative au développement du volontariat dans les corps desapeurs-pompiers. Il s’agissait de procéder à la départementalisation des dispositifs auparavantéclatés en de multiples centres de secours. Cet effort de rationalisation s’est accompagné d’unerecherche de meilleure qualification des volontaires, et d’une formation plus ambitieuse. Letableau qui suit présente l’évolution des effectifs.

19 Référence : « Explosion de la vie associative » Le Monde du 10 décembre 2003 et Juris associations du 15décembre 2003. Jacques Malet et Sylvie Malsan.

20 Nous remercions ici très vivement Vincent Blyweert (Secours catholique), Marianne Mousseau (Secourspopulaire), Emilienne Briche (Restaurants du cœur) et Michel Brugières (Médecins du monde).

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Il est clair que depuis quatre années les effectifs sont stabilisés, autour de 193.000sapeurs-pompiers volontaires. Nous pourrons désormais observer l’évolution des effectifs, auplan national comme dans chacun des départements, et noter les éventuelles convergences avecl’évolution du nombre des bénévoles qui participent à la vie associative.

Une note optimiste.L’évolution des personnels de santé qui accompagnent les sapeurs-pompiers volontaires

est particulièrement encourageante. L’augmentation de plus de 23% en cinq ans permet dedépasser désormais l’effectif de 9000 volontaires, et s’explique, en particulier, par ledéveloppement des activités de secours aux personnes.

Source : Fédération nationale des sapeurs-pompiers.

Source : Fédération nationale des sapeurs-pompiers. La plupart de ces personnels sont volontaires.

Au bilan, la relative similitude des courbes, avec des diminutions respectives de 3,75%et de 2,9%, ne recouvre pas des réalités comparables. Chez les sapeurs-pompiersvolontaires, la raison principale réside dans l’effort de restructuration accompli, enparticulier jusqu’en 1999-2000. Chez les bénévoles, la petite diminution observée dansles réseaux de notre échantillon pourrait s’expliquer par la très forte sollicitation liée àl’explosion de la vie associative et au très grand nombre de créations de nouveauxorganismes (voir chapitre suivant). Ces tableaux de bord permettront désormais àchacun de rechercher les raisons qui peuvent expliquer les mouvements annuels, etpeut-être d’en tirer les conséquences utiles.

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IV- Bénévolat et vie associative.

On ne peut pas dissocier le bénévole de son environnement. Il est donc intéressant decomparer l’évolution du nombre de bénévoles appartenant aux réseaux avec lesquels nousavons travaillé, et l’évolution de la vie associative, en particulier à partir du nombre decréations et du nombre de modifications de statuts publiées par les services du Journalofficiel21. Le tableau qui suit présente, à partir d’une unique base 100 pour faciliter la lecture,l’évolution sur cinq ans des mouvements associatifs déclarés dans les préfectures et souspréfectures. Les dissolutions, dont la déclaration au Journal officiel est pourtant gratuite, nesont que rarement déclarées, sans doute parce que les difficultés se sont accumulées. Dans lamesure où elles constituent toutefois un nombre assez significatif, il a paru utile de les fairefigurer dans ce travail.

Dans l’ensemble, la vie associative a évolué très positivement en cinq années.S’agissant des créations, on note une augmentation de 15,6%, prolongée par une évolutionfavorable des modifications de statuts déclarées dans les préfectures et sous préfectures. Unelarge proportion de ces modifications témoigne, au-delà des changements de type juridique,d’une ambition nouvelle, soit avec un objet plus large, soit avec un périmètre d’interventionplus vaste. Dans le même temps, le nombre des dissolutions déclarées est en baisse de l’ordrede 12,3%.

Au bilan, le solde officiel des associations, c’est-à-dire la différence entre le nombre descréations et celui des dissolutions déclarées est en évolution favorable. C’est cette évolutionque l’on va comparer à celle du nombre des bénévoles recensés dans les réseaux explorés. Pourune lecture aisée, nous avons, ici encore, utilisé la base commune de 100 pour établir les deuxcourbes.

Source : Service associations du Journal officiel et Préfectures d’Alsace – Moselle. Base uniforme de 100.

21Remercions ici Sylvie Leberre qui dirige le service association du Journal officiel et qui a bien voulu nous aiderà valider les informations relatives à la vie associative.

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Le solde associatif est la différence entre les créations et les dissolutions déclarées, chaque année. Sources : Directiondes Journaux officiels. Nombres des bénévoles du Secours catholique, du Secours populaire, des Restaurants du cœuret de Médecins du monde, et des candidats bénévoles recensés par le CNV.

Si l’année 1999-2000 semble présenter une évolution allant dans le même sens, avecune légère augmentation de 2,8% du nombre d’associations « déclarées vivantes », et uneinfime évolution positive de 0,8% du nombre des bénévoles de notre échantillon, il n’en va pasde même pour l’année suivante.

En 2000-2001, le « parc associatif » bondit de 12,7% quand les bénévoles se comptenten baisse de 2,4%. L’année 2001-2002 marque une nouvelle progression, mais plus modéréedu nombre d’associations, avec une variation positive de 2,7%, quand le nombre des bénévolesprogresse de 0,5%. La dernière année de la période étudiée présente un nouveau décalage entrel’augmentation sensible de 3,8% du nombre d’associations et la baisse non moins sensible de3,1% du nombre des bénévoles de notre échantillon.

Au bilan, l’évolution du nombre de bénévoles ne suit pas celle des créationsd’associations. Bien au contraire, puisque pendant deux années, non consécutives, lesmouvements ont été contraires, ce qui a certainement rendu fort difficile la recherchede forces vives pour les responsables d’associations. Il semble bien que lorsque lenombre de créations d’associations est fort, comme en 2000-2001 et 2002-2003, lesgrands réseaux nationaux observés souffrent, comme s’il fallait « partager la ressource». Cela voudrait alors indiquer que la création de nouvelles associations ne provoquepas forcément de nouvelles vocations bénévoles. Ces indicateurs méritent d’êtredésormais suivis régulièrement.

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V – Le panorama des régions

Les bâtisseurs associatifs

La France bénévole se caractérise tout particulièrement par ceux et celles qui« bâtissent » une association. Dans une approche régionale, nous présentons ici une carteconstruite à partir des « bâtisseurs associatifs », comptés par rapport aux créationsd’associations au cours des dix dernières années22.

22 Nous avons pris cette période de dix années, à la fois dans la mesure où les enquêtes montrent qu’il s’agit làd’une longévité minimale des responsables dans la même association, et dans la mesure où les services du Journalofficiel nous ont fourni les données détaillées pour chaque département et pour chacune de ces dix années. Pourtenir compte de la moyenne constatée, nous avons comptabilisé 4 personnes pour chaque création d’associationrelevant de la loi de 1901, et sept (minimum obligatoire) pour celles qui relèvent du droit local Alsace Moselle.Au bilan des dix années, nous trouvons en cumul 2.526.500 « bâtisseurs associatifs »

la carte des bâtisseurs associatifs

Proportion de bâtisseurs associatifs

Premier tiers (7)

Deuxième tiers (7)

Troisième tiers (7)

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Cette carte en trois dimensions présente le ratio des bâtisseurs, par rapport à lapopulation de référence de 18 à 70 ans dans chaque région. Il va de 4,9% à 10,6%. En moyennenationale, six personnes sur 100, environ, ont participé à la création d’une association dans les10 ans, ce qui est fort encourageant.

C’est incontestablement le sud de la France qui se distingue. Il conviendra toutefois devérifier les types d’associations créées et leur importance. Hormis l’Alsace, la Bretagne et l’Ilede France, toutes les régions classées en tête sont au sud d’une ligne Nantes Annecy. C’est larégion Languedoc-Roussillon qui mène la danse, la Sardane vraisemblablement, avec uneproportion moyenne de 10,6 bâtisseurs pour 100 habitants, et la Haute Normandie qui ferme lamarche, avec un peu moins de 5 bâtisseurs pour 100 habitants de 18 à 70 ans.

*

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Les bénévoles en région

Notre deuxième approche s’effectue par la mesure de la proportion relevée par chacundes réseaux associatifs avec lesquels nous avons travaillé. Ensemble, ils représentent plus de215.000 bénévoles23, recensés département par département sur tout le territoire métropolitain.Cette démarche nous permet de colorier une nouvelle France, et c’est l’objet de cette deuxièmecarte régionale qui indique le ratio entre le nombre de bénévoles comptés dans l’ensemble desréseaux et la population de 18 à 70 ans. Nous parlons bien ici des bénévoles réguliers, tels quedécrits en première partie de cette étude.

Il y a de multiples différences entre les deux classements, vraisemblablement liées à lanature et à la taille des associations. Une région peut en effet être très riche en créationsd’organismes, mais de petite taille, et assez dépourvue en bénévoles.

23Aux réseaux déjà cités au chapitre précédent, s’ajoutent ici l’Association des paralysés de France, avec un grandmerci à Pierre Rivière et la Croix rouge française, avec nos remerciements à Marie-Christine Graff.

Le bénévolat en région

Le bénévolat en région

Premier tiers (7)

Deuxième tiers (7)

Troisième tiers (7)

Ventilation en fonction de la proportion des bénévoles par rapport à la population de 18 à 70 ans

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A l’inverse, des régions situées dans la moitié nord de la France, comme la BasseNormandie, Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais, se classent nettement en tête, malgréun nombre de créations un peu moins important qu’ailleurs.

Au bilan, il n’y a strictement aucune similitude entre les deux classements. Aucune dessix régions classées en tête pour le nombre de « bâtisseurs associatifs » ne se trouve enhaut de tableau pour la proportion des bénévoles. Parmi les sept derniers du classementpour la dynamique associative, on trouve aussi bien la première région pour saproportion de bénévoles (Basse Normandie) que l’avant-dernière (Picardie). Celamontre, comme nous l’avons vu au chapitre précédent, que la dynamique de créationassociative n’entraîne pas la même dynamique pour les candidatures bénévoles. Ce quivalait dans le temps, année après année, vaut aussi dans l’espace, région par région. Iln’est donc pas étonnant que les responsables associatifs connaissent aussi souvent desdifficultés pour recruter les bénévoles dont leurs organismes ont besoin.

*

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VI - Le baromètre départemental

Une carte de France du bénévolat est ici présentée, indiquant toutes les nuances que l’onobserve, à partir des bénévoles recensés dans chacun des 96 départements de métropole.Rappelons que les informations qui ont permis cette observation proviennent des six réseauxdéjà mentionnés, et correspondent à environ 215.000 bénévoles24.

24 Données du Secours catholique, du Secours populaire, des Restaurants du cœur, de l’Association des paralysésde France et de la Croix rouge française, croisées avec celles des centres du volontariat.

Le baromètre du bénévolat

Le baromètre du bénévolat

Premier tiers (32)

Deuxième tiers (32)

Troisième tiers (32)

Ventilation en fonction de la proportion des bénévoles par rapport à la population de 18 à 70 ans

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Il est clair que les départements ruraux comportent proportionnellement à leurspopulations respectives, un nombre nettement plus important de bénévoles. Le rapport vapratiquement de un à trois. Il n’y a qu’un seul département fortement urbanisé (Pas-de-Calais)parmi les quinze premiers de ce classement. Ils ne sont en outre que quatre (Pas-de-Calais,Essonne, Nord et Loire Atlantique) parmi les quarante premiers. En revanche, on trouve parmiles 25 derniers, 16 départements fortement urbanisés, dont tous les départements de la régionIle de France, sauf l’Essonne.

Il ne semble pas y avoir de rapport entre le rang des départements pour leur proportionde bénévoles et leur classement en matière de générosité financière25. Don de temps et dond’argent paraissent procéder de facteurs différents puisque la Manche, les Deux Sèvres et lesHautes Pyrénées, classées dans cet ordre en tête pour leurs bénévoles, arrivent respectivementen 50e, 56e et 25e positions pour la proportion de leurs donateurs. A l’inverse, le Haut Rhin, lesHauts de Seine et le Bas Rhin, classés aux trois premiers rangs pour leurs donateurs, se situentrespectivement aux 83e , 81e et 92e rangs pour leurs bénévoles.

On ne pourra que se réjouir de cette diversité. Cela évite, d’une part, de décrire uneFrance trop contrastée en matière de générosité, et cela devrait permettre, d’autre part,de rebondir ici et là, à partir des points saillants de chaque département. Rienn’empêche, enfin, des échanges constructifs et enrichissants entre lieux différents. Que,par exemple, l’un des départements riches en bénévoles puisse coopérer avec un autrebien classé pour le don d’argent, et les acteurs ne pourront que progresser ensemble.

*

25« La générosité des Français » huitième édition – novembre 2003.

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VII- Le « TOP TEN » de chaque réseau.

Il a paru intéressant d’indiquer pour chacun des réseaux, la liste des dix départementsles plus favorables en matière de bénévolat, toujours en comparant leur nombre à la populationlocale de référence (18 à 70 ans). Cela permet quelques constats, mais surtout cela préfigureles échanges qui pourront se développer entre les différents réseaux, de manière à mutualiserles informations et à capitaliser les expériences positives et les résultats encourageants.

Les 10 départements où l’indice de bénévolat* est le plus fort

L’Association des paralysés de France (APF) en bref

- Le Haut-Rhin

- L’Aube

- La Mayenne

- Le Tarn

- Le Jura

- Le Maine-et-Loire

- Les Hautes-Alpes

- L’Ille-et-Vilaine

- La Corrèze

- Les Hautes-Pyrénées

Présente dans chaque département, l’APF se bat pourl’intégration des personnes en situation de handicap dans lasociété. Son réseau d’action sociale et ses 212 établissements,répartis sur toute la France, viennent en aide à des milliersd’enfants et d’adultes en situation de handicap. L’APFrecherche en permanence des bénévoles pour accompagnerdes personnes handicapées lors de sorties, pour participer àdes séjours de vacances, pour des actions de collecte de dons,de sensibilisation ou de revendication. Elle rechercheégalement des aides plus ponctuelles pour des travauxadministratifs, de l’écoute téléphonique… Au total plus de25000 personnes donnent de leur temps à l’APF dont 4000bénévoles réguliers.

Les 10 départements où l’indice de bénévolat des secouristes* est le plus fort

La Croix rouge en bref

- La Manche

- Le Haut-Rhin

- Les Landes

- Le Jura

- Les Pyrénées Atlantiques

- Les Hauts de Seine

- Le Tarn

- La Mayenne

- Le Val-de-Marne

- La Drôme

Mobilisée en France par la détresse sociale, à la croisée dusecourisme, de la solidarité et de la santé, son champd'actions se déploie également dans le cadre du Mouvementinternational de la Croix rouge et du Croissant rouge.Elle présente une caractéristique particulière dans la mesureoù ses bénévoles sont des « volontaires ». Ils doivent avoirune formation de base mais aussi une disponibilité régulière.Il existe environ 15 000 équipiers secouristes, avec desmissions de prévention lors des manifestations etd’intervention lors de catastrophes naturelles outechnologiques. Ils organisent aussi des actions de formationaux gestes de premier secours auprès du grand public.L’accueil et la formation de ces secouristes se fait dans l’unedes 100 délégations départementales, des 1 076 délégationslocales ou dans l’un des 679 établissements de formationsociaux et médicaux où la Croix rouge française est présente.

* concerne les bénévoles réguliers

* Les secouristes représentent environ 40% des bénévoles du réseau

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Les 10 départements où l’indice de bénévolat est le plus fort

Les Restos du coeur en bref

- La Lozère

- Le Lot

- La Haute-Loire

- La Nièvre

- Les Alpes de Hautes Provence

- L’Aude

- Le Tarn-et-Garonne

- Les Vosges

- La Meuse

- La Loire-Atlantique

La première campagne des Restos du cœur a eu lieu au coursde l’hiver 1985-86 à l’initiative de Coluche. 5000 bénévolesavaient distribué 8,5 millions de repas. Aujourd’hui, lastructure des Restos du cœur, décentralisée, se compose d’uneassociation nationale et de 113 associations départementalesréparties dans 96 départements. Autonomes juridiquement,elles sont cependant liées à l’association nationale par uncontrat d’agrément qui définit leurs obligations. Toutes cesassociations gèrent, animent et coordonnent sur le terrainl’aide alimentaire, l’aide à l’hébergement et les multiplesactivités qui contribuent à la réinsertion sociale etéconomique des personnes démunies. C’est un travail auquotidien qu’elles assurent avec conviction et efficacité grâceà 40 000 bénévoles, qui s’engagent à respecter la Charte desBénévoles qui résume l’esprit Restos cher à Coluche

Les 10 départements où l’indice de bénévolat est le plus fort

Le Secours catholique

- La Manche

- Le Gers

- La Lozère

- La Vendée

- La Mayenne

- Le Maine-et-Loire

- Les Vosges

- Les Deux-Sèvres

- L’Orne

- Le Territoire de Belfort

Le Secours catholique lutte contre toutes les formes depauvreté et d’exclusion et cherche à promouvoir la justicesociale. Il est organisé de manière à pouvoir gérer un réseaude 72000 bénévoles environ.Ils sont recrutés, soit au niveau national, soit dans le cadre del’une de ses 106 délégations départementales. Permanentssalariés et bénévoles du Secours catholique s’épaulentmutuellement pour venir en aide à tous ceux qui sont oupeuvent être en difficulté. En particulier chez les gens duvoyage, les détenus dans les prisons, les étrangers, et lesdemandeurs d’emploi…. Des actions spécifiques sont aussi menées en direction desenfants et des jeunes en difficulté. C’est dans ce cadre que leSecours catholique fait un appel tout particulier au bénévolatdes jeunes.

Sans aller trop loin dans le commentaire, on peut d’ores et déjà noter que le départementde la Manche, qui figure en première position nationale par rapport à l’échantillon sur lequelnous avons travaillé, se place en tête par la proportion des bénévoles de la Croix rougefrançaise et du Secours catholique. Nous allons aussi le retrouver parmi les dix départementsdans lesquels le Secours populaire dispose proportionnellement du plus grand nombre debénévoles.

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Les 10 départements où l’indice de bénévolat est le plus fort

Le Secours populaire en bref

- Les Hautes-Pyrénées

- La Marne

- Le Vaucluse

- Les Côtes d’Armor

- Le Finistère

- L’Ariège

- Les Ardennes

- Le Pas-de-Calais

- La Manche

- L’Essonne

Particulièrement attentif aux problèmes d’exclusion, del’enfance et des familles défavorisées, le Secours populairefrançais a toujours voulu garder sa vocation originelled’association de personnes se regroupant pour pratiquer lebénévolat. Aujourd'hui, cette volonté s’incarne dans les 72 000 bénévolesrecensés avec précision chaque année, et répartis au sein de98 fédérations départementales, de 800 comités et de 1072antennes couvrant tout le territoire national. Le Secours populaire a estimé que l’ensemble des bénévolesavait consacré 6 402 357 heures au mouvement, pour l’année1998, soit un équivalent considérable de près de 3500 postesà plein temps.

Les 10 départements où l’indice de bénévolat est le plus fort

France Bénévolat en bref

- Paris

- La Loire-Atlantique

- L’Aveyron

- La Sarthe

- La Haute-Garonne

- L’Aube

- L’Ain

- La Marne

- Le Rhône

- L’Hérault

A la fin de l’année 2003, France Bénévolat succède au Centrenational du volontariat. Celui-ci s’est appuyé sur un réseaude plus 65 centres du volontariat qui reçoivent régulièrementles candidats au bénévolat. Les associations formulent leursdemandes et leurs attentes auprès de ces centres et lescandidats peuvent ainsi être judicieusement orientés enfonction de leurs savoir faire et de leurs souhaits. France Bénévolat couvre ainsi l’ensemble du mondeassociatif, avec une moindre intervention en faveur dumouvement sportif. En effet, les clubs disposent généralementdes ressources humaines qui leur sont nécessaires. Denombreux sportifs passent assez naturellement de la pratiqueà toutes les formes de responsabilité.

Il est très positif de noter que près de la moitié des départements (46) figurent dans cestableaux. Les qualités de bénévolat sont donc très partagées en fonction des réseaux et ladiversité des propositions faites aux candidats bénévoles constitue un avantage stimulant. LaManche et la Mayenne figurent trois fois dans ces classements. Le Haut Rhin, pourtant assezloin dans le classement général, figure deux fois, de même que l’Aube, le Tarn, le Jura, leMaine et Loire, les Hautes Pyrénées, la Lozère, les Vosges, la Loire Atlantique et la Marne. Larégion Ile de France place quatre de ses huit départements dans ces classements, dont deuxparmi les dix premiers pour les secouristes de la Croix rouge française.

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VIII - Le bénévolat face à l’adversité…

Dès lors que l’on dispose d’une information précise quant à l’évolution du bénévolat,comme de la création et des modifications associatives, il est intéressant de vérifier si cesvariables ont un lien avec les événements graves. Nous commençons ici par quelques exemplesliés à l’actualité dramatique récente. Nous avons examiné les départements concernés, et lesdépartements voisins au titre de la solidarité26, par les inondations de l’Aude et de l’Hérault en2000, par l’explosion AZF à Toulouse et les inondations de la Somme en 2001, ainsi que parles inondations du Gard en 2002.

Notons d’abord que le nombre des bénévoles des réseaux avec lesquels nous travaillonsprésente des variations différentes. Pour le Secours populaire, qui présente la caractéristiqued’un suivi fin et très régulier, les variations sont le plus souvent assez faibles d’une année surl’autre. En règle générale, hormis l’année 2002-2003 qui a connu des modifications sensibles,moins du quart des départements présentent une variation positive ou négative dépassant 10%.Les évolutions départementales peuvent être nettement plus fortes pour le Secours catholiqueet les Restaurants du cœur. Plus du tiers des départements sont en effet affectés d’une variationdépassant 10%. Certaines d’entre elles peuvent être expliquées par une relance, ou unedifficulté locale, mais aussi par quelques modifications de méthode, lors du recueil desdonnées.

Au bilan, et tous réseaux confondus, les départements des Hautes Alpes, de la CharenteMaritime, et des Côtes d’Armor, ont connu une variation positive lors de chacune des cinqannées considérées.

L’Aude a donc connu de graves inondations en 2000 et l’on observe une netteaugmentation des sapeurs-pompiers volontaires cette année-là (11,2%) et la suivante (9,7%).Le Secours populaire enregistre également une augmentation sensible de près de 20% de sesbénévoles en 2000-2001, confirmée par deux nouvelles augmentations lors des deux annéessuivantes. Il n’y a pas eu de variation immédiate pour les Restaurants du cœur, mais on note en2002-2003, une très forte augmentation des bénévoles (parmi les 4 plus fortes hausses del’année), peut-être consécutive aux besoins exprimés et aux difficultés rencontrées.

Dans l’Hérault, également touché en 2000, l’augmentation du nombre des sapeurs-pompiers volontaires a été forte et immédiate. Elle correspondait à la deuxième plus fortehausse de l’année. Les Restaurants du cœur ont enregistré une variation positive dès les deuxannées suivantes, soit 18% en 2001-2002, et 14% en 2002-2003. Ces deux augmentationssignificatives situent à chaque fois le département parmi les quinze premiers en la matière.

La Haute Garonne a subi l’explosion AZF lors de l’automne 2001 et l’on remarqueque l’évolution du nombre des sapeurs-pompiers volontaires a été positive cette année-là, ainsique l’année suivante. Même légères en pourcentage, dans la mesure où le départementcomporte un grand nombre de volontaires, ces variations nous paraissent révélatrices dans lamesure où elles succèdent à deux baisses successives. C’est la même année 2001-2002 que lesRestaurants du cœur ont enregistré une hausse de près de 20% de leurs bénévoles.

26Nous avions procédé de la sorte dans la dernière étude sur « La générosité des Français » Sylvie Malsan –Jacques Malet. Novembre 2003. La Croix du 23 novembre 2003.

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La Somme a connu elle aussi de graves inondations en 2001 et l’on observe que lenombre des sapeurs-pompiers volontaires a augmenté fortement lors des deux annéesconsécutives à ces difficultés. Le Secours catholique enregistre lui aussi une haussesignificative de 11% de ses effectifs bénévoles, prolongée par une nouvelle hausse de 3%l’année suivante.

Enfin, dans le Gard, l’année 2002 restera dans les mémoires comme une dure épreuveface aux inondations. Le département se situe en 2002-2003 parmi les huit plus fortes haussesdes effectifs des sapeurs-pompiers volontaires (9%), et il s’agit pourtant de la troisième hausseconsécutive. Le Secours populaire enregistre quant à lui une variation positive de 5%, la mêmeannée, qui fait également suite à deux hausses annuelles précédentes.

Il conviendra, certes, de préciser ces tendances, mais comme nous avons pu le vérifierpour le don d’argent, les événements graves dopent manifestement le bénévolat et le don detemps. Le constat est net pour l’évolution du nombre des sapeurs-pompiers volontaires. Celan’étonnera pas, en particulier à la suite d’inondations à l’occasion desquelles ils sont trèsmobilisés et prouvent quotidiennement leur efficacité.

Pour ce qui concerne les réseaux de bénévoles, le constat est plus nuancé mais il sembleque celui qui est le plus implanté dans le département concerné bénéficie d’un engagementrelancé. Il faut aussi nuancer le propos, et tenir compte du fait, pour les Restaurants du cœurpar exemple, que ces difficultés provoquent hélas le basculement de nombreuses personnesdans la précarité, donc l’accroissement des besoins, et l’appel à de nouveaux bénévoles.

Un rapide regard dans les départements limitrophes nous permet d’observer si desmouvements significatifs interviennent, peut-être par solidarité avec les sinistrés. Ainsi,presque tous les départements voisins de l’Aude ont connu une hausse continue du nombre dessapeurs-pompiers volontaires. Il en est de même dans les départements voisins de l’Hérault,pendant les années qui ont suivi les inondations. En revanche, aucun mouvement significatifn’est observé dans les départements voisins de la Somme, de la Haute Garonne et du Gard, àla suite de leurs difficultés respectives.

Les choses sont beaucoup moins nettes quant au bénévolat. On observe seulement deshausses très significatives en Ariège et dans les Pyrénées orientales juste après les inondationsdans l’Aude, mais rien ne nous permet d’indiquer qu’il y a un lien particulier. Il n’y a aucunmouvement significatif dans les autres départements voisins de ceux que nous venonsd’observer.

Il semble donc que les images fortes que l’on peut voir à l’occasion d’inondations, ou decatastrophes comme l’explosion AZF, aient une valeur de motivation pour des vocationsde sapeurs-pompiers volontaires. Cela paraît d’autant plus probable que leur présencemédiatique, parfaitement justifiée, est forte à cette occasion et que chacun peut serendre compte du travail important qu’ils réalisent.

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IX – Pour une approche départementale

Il est clair que le bénévolat est intimement lié à l’évolution quantitative et qualitative dela vie associative. Si l’on crée beaucoup d’associations, cela peut permettre de multiplier lenombre de bénévoles, c’est la lecture positive. Mais si les associations sont trop nombreuses,le partage des bonnes volontés est plus difficile et le bénévole devient une personne trèsrecherchée. Sur le terrain, les responsables des associations connaissent au quotidien cettedifficulté et il est utile de les éclairer un peu sur la situation observée dans leur département27.

Dans cette approche, notre souhait est de coopérer avec l'Observatoire national Del'Action Sociale décentralisée (ODAS), créé en 1990 sous forme associative afin de permettre,à partir d'enquêtes et d'études, le développement dans un lieu neutre d'une réflexion communedes principaux décideurs et acteurs de l'action sociale. Il est composé principalement decollectivités locales : les deux tiers des départements y sont représentés, ainsi qu'unecinquantaine de grandes villes et l’Association des Maires de France. Dans le cadre de samission d'analyse des actions d'adaptation et de modernisation des politiques sociales, l'ODASencourage la réflexion des collectivités sur la nécessité de construire des systèmescomplémentaires de réponses dans les services aux personnes, en s'appuyant notamment sur lesréseaux d’aide bénévole, même si les décideurs publics n’ont pas beaucoup fait appel jusqu’icià la citoyenneté dans l’organisation et la mise en œuvre de leurs politiques.

Il sera donc fort utile de rassembler, pour une région ou pour un département, toutes lesdonnées disponibles dans tous les domaines qui touchent à la philanthropie28 et à la vieassociative. Certainement pas dans la perspective d’une quelconque comparaison qualitativedont on a déjà vu qu’elle aurait de toute manière des limites. Les différences sont en effetgrandes d’un lieu à l’autre, et les points forts et les lacunes sont assez largement partagés.Diversité fort heureuse car elle permettra des enrichissements mutuels.

Un exemple : La Loire Atlantique.

Au cours des dix années associatives les plus récentes (1er septembre 1993 – 31 août2003), le département a enregistré 12.132 créations d’associations, ce qui constitue unemoyenne assez impressionnante de plus de 1.200 par an. On peut donc estimer qu’il y a dansle département plus de 48.500 « bâtisseurs associatifs »29 ayant participé à l’éclosion d’unnouvel organisme au cours de la décennie. Cela représente une proportion de 6,4% par rapportà la population de 18 à 70 ans (moyenne nationale : 6,6%). Avec cette proportion, ledépartement se situe au 41e rang national.

Le bénévolat dans la Loire Atlantique.

A partir des réseaux de bénévoles qui ont bien voulu nous confier leurs statistiquesterritoriales complètes, nous pouvons situer chaque département, et indiquer la proportion queces bénévoles représentent par rapport à la population de 18 à 70 ans.

27Ils pourront aussi prendre connaissance de la situation dans les départements voisins dans la mesure où ce travailest décliné dans les 95 départements métropolitains.28En particulier le don de temps, le don d’argent, le don de sang, le don d’organe et le don en nature.29Nous avons pris une moyenne de quatre personnes par association.

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Elle permet à la Loire Atlantique de se situer au 39e rang national. Il était aussi trèsintéressant d’observer l’évolution du bénévolat, à la baisse de 9,3% au cours des cinq dernièresannées, à partir des réseaux qui disposent de cette information et qui ont bien voulu nous lacommuniquer30.

Année 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003Evolution - 5,83 % + 6 % + 4,48 % - 13,02%

Les sapeurs-pompiers volontaires.

En précisant bien que nous ne les confondons pas avec les bénévoles, compte tenu de lanature de leur engagement, de leurs activités et du mode de relations qu’ils entretiennent avecleurs responsables, nous souhaitions à la fois leur rendre hommage pour leur courage et leursens de la générosité et de la solidarité, et prendre appui sur leur nombre et leur évolution pourqualifier chaque département. Dans la Loire Atlantique, leur nombre était de 2.837 en 2002-200331. Cela représente une proportion de 0,39 % par rapport à la population de 18 à 65 ans, cequi place le département au 77e rang national. L’évolution positive des effectifs, de l’ordre de4 % en cinq années, est présentée dans le tableau suivant.

Année 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003Evolution 0 % + 2,42 % 0 % + 1,5 %

Parmi les sapeurs-pompiers volontaires, on comptait en 2002-2003 une proportionfavorable de 9,87% de femmes, pour une moyenne nationale de 7,81%.

Au bilan, le département se situe parmi les mieux classés de ceux qui sont assezfortement urbanisés. On pourra également préciser qu’il occupe le 36e rang pour sa générositéfinancière, selon le dernier baromètre publié au mois de novembre 2003.

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30 Secours catholique, Secours populaire, Restaurants du cœur.31 Auxquels s’ajoutent 178 personnels de santé, la plupart volontaires. Cela représente une augmentation très nettede près de 36% en cinq années. Parmi ces personnels, on comptait en 2002-2003 une proportion de 26,40% defemmes, supérieure à la moyenne nationale de 22,26%.

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X - La France des sapeurs-pompiers

L’indice régional de volontariatNous avons déterminé un « indice de volontariat », à partir du nombre de sapeurs-

pompiers volontaires par rapport à la population de référence de chaque département, c’est-à-dire entre 18 et 65 ans, âges limites fixés par la réglementation au moment de l’observation.Cet indice permet de constituer une carte de France du volontariat, à partir des régionsadministratives d’abord, puis avec une ventilation départementale ensuite.

Dans un Nord Est qui domine nettement, seulement deux régions présentent uneproportion supérieure à un sapeur-pompier volontaire pour cent personnes de 18 à 65 ans, cequi correspond à un très fort engagement local. Du reste, la Champagne –Ardenne et l’Alsacede détachent assez nettement.

Tout comme pour le bénévolat, il semble, et cela se vérifie davantage encore enexaminant la ventilation départementale, que la proportion soit d’autant plus forte que l’espaceest peu urbanisé. Les régions Nord-Pas-de-Calais et Ile de France illustrent tout à fait ce trait.Pour cette dernière région, il a été naturellement tenu compte du fait que les départements deParis et de la petite couronne ne comportent pas de sapeurs-pompiers volontaires, tout commeà Marseille.

Les sapeurs-pompiers volontaires dans les régions

La carte régionale

Premier tiers (7)

Deuxième tiers (7)

Troisième tiers (7)

Ventilation en fonction de la proportion des sapeurs-pompiers volontaires par rapport aux 18 à 65 ans.

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Le baromètre départemental du volontariat

L’Aube, l’Ain, la Haute Marne, le Haut Rhin et les Hautes Alpes se situentrespectivement aux premiers rangs. Une vingtaine de départements atteignent ou dépassent leratio de 1 volontaire pour 100 personnes de 18 à 65 ans, âges limites pour être sapeur-pompiervolontaire, au moment de l’évaluation. Une trentaine d’entre eux se situent au-dessous d’unvolontaire pour 200 personnes.

Les sapeurs-pompiers volontaires dans les départements

La carte des départements

Premier tiers (30)

Deuxième tiers (31)

Troisième tiers (31)

Ventilation en fonction de la proportion des sapeurs-pompiers volontaires par rapport aux 18 à 65 ans.

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Tout comme pour le bénévolat, les départements ruraux sont proportionnellement mieuxdotés. C’est ainsi que l’on doit attendre la neuvième place pour trouver le Bas Rhin, la 32e pourles Bouches du Rhône, et la 41e pour trouver le Var. Sachant que pour ces derniers départementsla présence de forêts et d’incendies aussi fréquents que dévastateurs a dû jouer un rôledéterminant. Il n’y a en fait que 5 départements urbains parmi les 50 premiers.

En fin de classement, on trouve 12 départements fortement urbanisés parmi les 15 quicomportent proportionnellement le moins de volontaires.

En 1998, l’Observatoire national du volontariat, mis en place par la fédération nationaledes sapeurs-pompiers en lien avec les pouvoirs publics, révèle qu’au total, 27% des sapeurs-pompiers volontaires ont moins de 25 ans, 27% ont entre 26 et 35 ans et 46% ont entre 35 et65 ans, limite fixée pour l’exercice de ces missions. Il y a encore fort peu de femmes mais leurnombre progresse régulièrement et se situe actuellement à 7,8%. La limite d’engagement estfixée à 45 ans, et depuis décembre 2003, la limite inférieure est revenue à 16 ans32.

D’une manière générale, la durée d’engagement baisse considérablement. Ainsi, 30%des volontaires ont une ancienneté de moins de 4 années. On notera que les ouvriers etemployés représentent près de 60% des effectifs, les étudiants et lycéens près de 13%, lesprofessions intermédiaires (enseignants, techniciens…) 7,5%, les agriculteurs et exploitants5% environ, les artisans et commerçants 4,6% et les cadres seulement 3%33. Le secteur publicfournit un peu plus de 20% des effectifs, le secteur privé est prépondérant avec 60%, et lesindépendants représentent autour de 8%.

Les observateurs s’accordent pour remarquer que la durée d’engagement baissenettement, que ce soit pour le bénévolat ou pour servir chez les sapeurs-pompiersvolontaires. Si ce point est commun, on ne trouve en revanche pratiquement aucuneconvergence entre la carte de France du bénévolat et celle des sapeurs-pompiers. Eneffet, mis à part la Champagne-Ardenne respectivement deuxième et première dans lesdeux classements, le Languedoc-Roussillon, respectivement 8e et 11e, le Limousin,respectivement 11e et 12e, et la Haute Normandie, respectivement 18e et 19e, toutes lesautres régions présentent des caractéristiques et des rangs fort différents. Positivons enprécisant que, de ce fait, 17 régions sur les 21 prises en compte34 figurent parmi les dixpremières dans l’un des deux classements. Le don de temps est ainsi remarquablementpartagé dans l’ensemble du territoire.

32 Très intéressant de signaler qu’il existe 1 300 sections de « jeunes sapeurs-pompiers » de 10 à 18 ans qui seforment avant de pouvoir s’engager. Ils sont 22 000 aujourd’hui, dont une très grande partie va pouvoirimmédiatement s’engager, dès lors que la limite d’âge vient d’être abaissée de deux années.33 Il y a près de 12% de volontaires sans activité professionnelle.34 Pour des raisons de représentativité des données, il a paru nécessaire de faire figurer la Corse parmi lesdépartements.

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En guise de conclusion

Il serait présomptueux de vouloir tirer de nombreux enseignements de ce travail. D’abord parce qued’autres le feront beaucoup mieux, en particulier à la lumière de leurs propres recherches et deleurs propres expériences. Nous nous limiterons donc à noter que de nombreux réseaux debénévoles ont spontanément accepté de travailler sur ce sujet, à la fois parce qu’ils se trouventassez démunis dans ce domaine, et aussi parce qu’ils se sentent un peu seuls dans leursdémarches et face à leurs questions.

Ils ont accepté avec enthousiasme de participer désormais au suivi de ces données, espérants’enrichir mutuellement et échanger leurs expériences positives35. C’est à partir d’une meilleureconnaissance de l’évolution annuelle de ces données, et aussi de leur ventilation territoriale, quechacun pourra progresser et aussi qu’ensemble ils pourront à la fois défendre et promouvoir lebénévolat. Il va de soi que tous les nouveaux partenaires intéressés par cette démarche seront lesbienvenus.

Si cette contribution sans prétention peut aider un peu en direction de ce résultat, le temps etl’énergie collective qui lui ont été consacrés n’auront pas été inutiles. Il nous plait d’imaginer quele nombre et l’engagement des bénévoles, quelle que soit leur disponibilité, quel que soit leursavoir faire, peut encore largement progresser. Au fond, il en va de même dans le domaine de lasolidarité comme dans le domaine sportif, on gagne toujours et on s’enrichit beaucoup à passer dustatut de spectateur à celui d’acteur36.

JJaaccqquueess MMaalleett

35A la fois pour tous les partenaires qui ont bien voulu nous accompagner dans cette démarche et pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans l’information, desdocuments techniques complémentaires ont été préparés et peuvent être obtenus sur demande.

36 Cette étude a été réalisée avec la collaboration précieuse de Cécile Bazin.

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