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Presses Universitaires du Mirail Les propriétés collectives face aux attaques libérales (1750-1914), Europe occidentale et Amérique latine by Marie-Danielle DÉMÉLAS; Nadine VIVIER Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 83, La France et les cinémas d'Amérique latine (Décembre 2004), pp. 262- 263 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854170 . Accessed: 14/06/2014 11:21 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.79.56 on Sat, 14 Jun 2014 11:21:55 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Presses Universitaires du Mirail

Les propriétés collectives face aux attaques libérales (1750-1914), Europe occidentale etAmérique latine by Marie-Danielle DÉMÉLAS; Nadine VIVIERReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 83, La France et les cinémas d'Amérique latine (Décembre 2004), pp. 262-263Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854170 .

Accessed: 14/06/2014 11:21

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262 CM.H.LB. Caravelle

Marie-Danielle DÉMÊLAS et Nadine VIVIER (sous la direction de).- Les propriétés collectives face aux attaques libérales (1750-1914), Europe occidentale et Amérique latine.- Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2003.- 329 p.

Intéressante et belle initiative que celle entreprise par les deux coordinatrices du volume ! Depuis François Chevalier tout au moins, nul n'ignore plus combien les processus fonciers de l'Amérique coloniale ibérique sont redevables à l'imposition d'un modèle né puis répandu en Europe occidentale à partir de ce que l'on appelle aujourd'hui l'Antiquité tardive. Pourtant, si cette affirmation constitue l'un des fondements les mieux partagés de la reconstitution de l'histoire foncière ibéro-américaine, nul n'avait pensé, à notre connaissance tout au moins, à réunir des spécialistes de la question foncière des deux rives de l'Atlantique pour s'efforcer de mener des analyses comparatistes. C'est précisément l'objectif que se sont fixé les deux coordinatrices de l'ouvrage en centrant les réflexions des contributions réunies autour d'une chronologie et d'une forme d'appropriation foncière bien précises. Au cours du XVIIIe siècle, les nouvelles idées des Lumières aidant, les propriétés collectives vont apparaître comme des obstacles au développement économique et au progrès humain. Avec l'affirmation des idées libérales dans le domaine économique tant en Europe occidentale qu'en Amérique latine, le XIXe siècle voit alors se multiplier les attaques de plus en plus systématiques contre ces biens collectifs, de propriété autant que d'usage. L'idée qui sous-tend l'ouvrage est donc particulièrement fondée : il s'agit ici de dresser une synthèse de nos connaissances sur le recul, tout au long du XIXe siècle, de ces propriétés collectives au moment où l'Histoire semble les avoir condamnées.

A cette aune, le mérite de la quinzaine de contributeurs de l'ouvrage est réel : si la bibliographie disponible est très souvent partout copieuse, elle est très majoritairement constituée d'études de cas régionaux ou locaux alors que les approches globales restent, elles, relativement rares. C'est alors à ce difficile exercice de synthèse que s'exercent les divers auteurs dans des cadres

historiographiques nationaux. De ce choix découle la structure globale de l'ouvrage retenue par les coordinatrices : les deux parties du livre - Europe occidentale et Amérique latine - se déclinent en une succession de chapitres correspondant à autant de pays ou d'ensembles géographiques - neuf pour l'Europe occidentale et cinq pour l'Amérique latine. Un tel choix, s'il ne facilite pas un véritable comparatisme tant il juxtapose des situations plus qu'il ne les confronte, offre cependant l'intérêt de laisser la possibilité aux auteurs de présenter des bilans historiographiques bienvenus. Une introduction

accompagnée d'une chronologie propre à chacune des deux parties s'efforce de

corriger ce sentiment d'éclatement en posant les problèmes à l'échelle de l'ensemble de l'aire considérée. C'est ce que réussit de manière remarquable Nadine Vivier dont la dense introduction rend parfaitement intelligible au non-

spécialiste l'enjeu de la problématique à l'échelle de l'Europe occidentale. Compte tenu de la structure de l'ouvrage lui-même et de son objectif affiché,

il est difficile de juger de la pertinence des synthèses proposées quand celles-ci concernent des aires géographiques très éloignées des propres centres d'intérêts ou de compétences du lecteur, qui se limitent, dans notre cas, au monde latino- américain. Il n'empêche que, au gré des lectures de la quinzaine de contribu- tions, s'impose le sentiment que l'excellence de l'initiative editoriale n'est encore qu'inégalement, ou plutôt incomplètement, concrétisée ou menée à son terme.

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Comptes rendus 263

L'américaniste constate d'abord que la part réservée à l'Amérique latine est, de manière plus que surprenante, modeste alors que cette question constitue l'un des principaux enjeux de l'histoire du XIXe siècle latino-américain : on ne peut oublier, comme vient d'ailleurs le rappeler le médaillon de la 4èmc de couverture, que la première grande révolution du XXe siècle s'est en partie jouée, au Mexique, autour de cette question des ejidos ! Toujours à ce propos, et même si l'on comprend bien que la vaste Amérique latine ne pouvait donner lieu à un tour d'horizon prétendant à l'exhaustivité, on regrette avec M. D. Démélas-Bohy l'absence de certains des pays pour lesquels la question des terres collectives a été, tout au long du XIXe siècle et bien souvent au-delà, un enjeu brûlant, qu'il s'agisse de la Colombie ou de l'Equateur.

L'importance du sujet, dont témoigne l'abondance historiographique, se retrouve dans l'existence d'un groupe de travail au sein de l'association des historiens américanistes européens -AHILA-, coordonné par H. J. Prien et R. M. Martínez de Codes et consacré à cette thématique. Cette équipe d'historiens des structures foncières a d'ailleurs produit en 1999 un excellent numéro de la revue publiée par l'association - Cuadernos de Historia latinoamericana, N° 7 - où l'on retrouve quelques-uns des collaborateurs du nouvel ouvrage - J. Piel, E. O. Samudio - et même l'un des textes - celui de M. D. Démélas-Bohy, à peine modifié. Quitte à utiliser comme base de travail les réflexions menées dans ce groupe, choix plus que légitime, on regrette la non- inclusion de certaines des meilleures signatures de ce premier volume, à commencer par G. Von Webeser, spécialiste reconnue de la question foncière au Mexique. Cela aurait évité le recours à des textes qui ne remplissent que très in- complètement les objectifs fixés par les coordinatrices. C'est le cas, notamment, de ceux relatifs au Mexique ou au Guatemala, dont les auteurs se contentent, pour l'essentiel, d'une reconstitution des débats et événements politiques sur cette question sans apporter de véritable analyse des enjeux qui les sous-tendent. Bien plus, le bref article sur le Guatemala - huit pages - ne maîtrise pas réellement la bibliographie sur le sujet - il offre une vingtaine de références, dont plus de la moitié a vingt ans ou plus... - qui est pourtant loin d'être maigre et vieillie !

Les contributions qui composent la partie européenne semblent, certes à l'œil du non-spécialiste, plus homogènes. Les synthèses sur la France, l'Espagne, l'Angleterre ou encore l'Italie sont toutes claires, solidement charpentées et accompagnées de copieuses bibliographies. Enfin, les conclusions finales de l'ouvrage, bien que brèves, dégagent l'essentiel des apports de ce parcours historiographique mené de part et d'autre de l'Atlantique. C'est donc une bien belle initiative editoriale qui a été ici menée et dont le résultat d'ensemble est plus que largement positif. Au-delà du sujet abordé lui-même, il montre l'évident intérêt qu'il y a à suivre de telles démarches comparatistes. Il confirme que tout en travaillant sur des terrains géographiquement éloignés, les échanges entre historiens peuvent être riches, fructueux et profitables à tous. On ne peut que souhaiter que cet état d'esprit imprègne davantage l'Université, quitte à faire perdre aux américanistes, africanistes ou autres spécialistes des mondes asiatiques ou pacifiques, leur éternelle aura d'exotisme.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirail

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