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La grande chasse au requin (blanc) Extrait du Chez Albert | L'actualité vue de Marseille | Gros, demi-gros, détail http://www.chez-albert.fr/Casablanca-voiture-femme-taxi.html Maroc La grande chasse au requin (blanc) - Feuilletons - Conduites intérieures - Date de mise en ligne : vendredi 7 novembre 2014 Chez Albert | L'actualité vue de Marseille | Gros, demi-gros, détail Copyright © Chez Albert | L'actualité vue de Marseille | Gros, demi-gros, détail Page 1/3

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La grande chasse au requin (blanc)

Extrait du Chez Albert | L'actualité vue de Marseille | Gros, demi-gros, détail

http://www.chez-albert.fr/Casablanca-voiture-femme-taxi.html

Maroc

La grande chasse au requin

(blanc)- Feuilletons - Conduites intérieures -

Date de mise en ligne : vendredi 7 novembre 2014

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Ahhh, Casablanca ! À l'évocation de cette ville, notre imagination n'a fait qu'un tour : HumphreyBogart, Ingrid Bergman, l'atmosphère élégante du Rick's café, le « Play it Sam. Play As time goesby »... Mais ça c'était en 1942 et au risque de briser vos rêves, sachez que le couple le plus glamourde l'histoire du cinéma n'a jamais foulé le sol marocain pour tourner ce film culte...

RETOUR À LA RÉALITÉ. Après une arrivée de nuit plutôt calme, nous découvrons enfin lelendemain matin la vraie « Casa ». Un choc, autant visuel qu'auditif : 3 millions d'habitants et àpremière vue, presque autant de voitures en circulation. Les artères sont immenses, encombrées,saturées même, à longueur de journée. Et évidemment, les taxis en première ligne, s'énervent,jouant du klaxon à la première occasion. C'est assourdissant.

Pas vraiment l'endroit rêvé pour venir faire du tourisme... Il y a bien la magnifique Mosquée Hassan II (200 mètres dehaut !) et le souk du quartier des Habous, mais on est bien loin ici de la vision quelque peu « exotique » que lesvisiteurs recherchent en posant leurs valises au Maroc. Fès, Marrakech, Essaouira leur tendent les bras. Casa,capitale économique du pays, attirent plutôt les hommes d'affaires et la jeunesse dorée marocaine qui adore paradersur la Corniche et dans ses très chics bars, boîtes et cafés. Nous, ça tombait bien, le tourisme, on n'était pas venuspour ça. Se jeter dans la jungle motorisée de Casa, ah oui, volontiers !

En France, on avait prix contact avec Zakia, la première femme taxi du Maroc qui exerçait toujours à Casablanca. Unrendez-vous avait plus ou moins (plutôt moins en fait) était convenu ce lundi, lendemain de notre arrivée. Seulementvoilà, rien ne se passe jamais comme on le souhaiterait, sinon les reportages, d'une déconcertante facilité, n'auraientpas d'intérêt. Premier coup de fil, répondeur, message.

Nous nous attaquons donc à notre deuxième mission : trouver des intérieurs de voitures originaux. Chez Albert, onétait les premiers à se frotter à cette thématique. Plein d'espoir, on s'était dit qu'avec nos amis taxis croisés à chaquecoin de rue, on n'aurait que l'embarras du choix. Que nenni chers amis. Rien, nada, walou. Des tableaux de bordvides ou ornés de temps en temps d'une couverture pour protéger le tout du soleil brûlant. Le doute commençait ànous envahir : et si cette idée de reportage n'était en fait pas une si bonne idée ?

TUNING SUBTIL C'est là que Zakia nous rappelle. Elle est évasive, nous parle de son taxi en panne, que lerendez-vous doit être retardé... Un peu plus tard dans la journée, on se permet d'insister un peu : cette fois la voitureest presque prête mais il faut qu'elle aille la faire nettoyer. Soit. En l'attendant, nous sirotons thé à la menthe sur théà la menthe. Nouveau coup de fil : elle aura encore un peu de retard, il faut qu'elle fasse une course urgente avantde nous rencontrer. Soit. Nouveau verre de thé.

Pour avancer, on décide de visiter plusieurs garages de tuning du quartier Bourgogne, espérant trouver là d'heureuxpropriétaires de voitures transformées. Au Maroc, les gens sont fans de l'émission de MTV « Pimp my ride » où l'onassiste à la transformation de vieilles voitures en bolides hyperlookés. Sauf qu'à Casa et dans tout le pays, le tunings'adresse essentiellement à une classe aisée. Qui dit argent, dit élégance (une certaine idée en tout cas), sobriété,sans accessoires clinquants. Le tuning se réduit donc à des changements subtils, trop peut-être pour un oeil nonaverti : un enjoliveur argent par ici, la forme d'un capot légèrement modifiée par là... Bref, question photo, on netrouverait pas notre bonheur ici.

Zakia finit par arriver. Un grand taxi blanc avec deux hommes assis à l'arrière. On se salue chaleureusement et onembarque. Zakia a beaucoup de mal à passer les vitesses, l'homme assis sur la banquette arrière lui donne des

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conseils. Malaise. Zakia apprendrait-elle à conduire ? Devant notre regard médusé, elle nous explique que son taxiest toujours au garage et que son collègue (l'homme assis derrière) lui a prêté le sien, histoire qu'elle ne perde pasd'argent et qu'elle continue de travailler aujourd'hui. Soit. Avant de commencer, elle nous demande si nous avonsl'autorisation officielle de la filmer. Euh non. Elle serait plus tranquille quand même. Soit. Me voilà donc partiechercher ce fameux sésame 456B du bureau des autorisations, 3ème étage, porte de droite. C'était sans comptersur le document vert délivré par le bureau du cinéma à récupérer avant, dans le bâtiment juste en face quimalheureusement venait de fermer 10 minutes plus tôt... Tant pis, on fera sans.

Zakia est un peu tendue quand on passe devant un agent de police en voiture mais tout se passe finalement trèsbien. Au fil du reportage, elle se détend un peu. Zakia a largement dépassé la soixantaine, c'est une femme decaractère qui revendique l'égalité avec les hommes, surtout dans le monde du travail. Elle se livre peu sur sa vieprivée, on devine qu'elle porte sur ses épaules un lourd passé qu'on décide de ne pas remuer. Les clients et clientess'enchaînent, des habitués pour la plupart, discutent avec Zakia, se prêtent volontiers au jeu des questions-réponsesdevant notre caméra.

ROUGES ET BLANCS Les propos sont très ouverts, personne ne s'étonne de voir une femme au volant d'un grandtaxi, un « requin blanc » comme on les appelle ici. Oui parce qu'au Maroc, les « petits taxis » rouges cohabitent avecles « grands taxis » blancs. Les uns restent en ville et n'effectuent que de courts trajets. Les autres sont destinés àde plus longs trajets et transportent en général plusieurs personnes à la fois. Les piranhas contre les requins. Enréférence à leur façon de conduire dans la jungle de Casa. On nous parle aussi à plusieurs reprises des énormes4X4 conduits par des femmes voilées très riches aux lunettes de soleil hors de prix qui tracent leur route comme sielles étaient seules au monde...

Zakia elle respecte scrupuleusement le code de la route (« pas comme les hommes ! ») mais s'énerve dès qu'on luigrille la priorité. A la fin de notre tournage, un peu plus confiante, Zakia accepte de poser devant son taxi, jetantquand même un oeil inquiet au policier stationné à 200 mètres de là. Occupé à gérer le tourbillon incessant desvoitures, bus et camionnettes, il ne nous voit évidemment pas. Heureux de notre rencontre avec la première femmetaxi du Maroc, nous quittons Zakia avec la promesse de nous appeler bientôt.

Restaient encore nos fameux intérieurs à dénicher. Et puis, comme par magie, les jours suivants, regonflés à bloc etaprès avoir arpenté la ville dans tous les sens, notre tableau de chasse s'est enfin rempli. Des dépanneurs garésderrière le centre commercial Marjane, ravis de nous montrer leurs véhicules où souvenirs personnels s'entassent.Des livreurs, sur les starting-blocks, attendant le signe d'un client venant d'acheter un imposant canapé à transporter.Des petits taxis, enfin, collectionnant petits objets aussi insolites qu'inutiles pour se distraire pendant les longuesjournées de travail et égayer les trajets.

Mission réussie. Quittant les avenues saturées de Casa, nous passons la main à la prochaine dream team d'Albert,quelques conseils avisés en bandoulière à communiquer...

Exposition Conduites intérieures, du 7 au 28 novembre 2014 à la galerie La Esquina, 83 boulevard Longchamp,Marseille 1er

Reportage coproduit avec la Villa Méditerranée, à retrouver en intégralité sur le site Plus Loin que l'Horizon

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