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La guerre au 20 La guerre au 20 e e siècle siècle La guerre froide (1947-1989) Un lieu, Berlin

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Avant scène: deux puissances, Avant scène: deux puissances, deux rêves, une planètedeux rêves, une planète

Charles de Gaulle: discours de Strasbourg, avril 1947« Nous nous trouvons désormais dans un univers entièrement différent de celui  où  notre  pays  a  vécu  pendant  des  siècles.  Nous  fûmes  longtemps accoutumés  à  Europe  équilibrée,  où  cinq  ou  six  puissances,  tout  en rivalisant  entre  elles  et  en  se  faisant  l’une  à  l’autre  périodiquement  la guerre, avaient une civilisation semblable, une commune manière de vivre, un  même  droit  des  gens,  où  les  Etats  moins  importants  se  trouvaient protégés par  la parité des plus grands, où notre vieux continent dominait en  fait  le  monde  par  sa  richesse,  sa  puissance,  son  rayonnement,  où  la France pouvait mener, avec bonheur ou malheur suivant les circonstances, mais  toujours  à  son  gré,  une  politique  traditionnelle.  Le  tableau  a complètement changé!Notre  planète,  telle  qu’elle  est  aujourd’hui,  présente  deux  masses énormes,  toutes  deux  portées  à  l’expansion,  mais  entrainées  par  des dispositions  essentiellement  différentes  et,  du  même  coup,  par  des courants  idéologiques  opposés.  L’Amérique  et  la  Russie,  si  on  a  le  droit d’espérer  qu’elles  ne  deviendront  pas  ennemies,  sont  automatiquement rivales.  D’autant  plus  que  le  rapetissement  de  la  terre,  par  suite  de l’évolution  technique,  les met  partout  en  contact,  c’est-à-dire  partout  en garde, et que l’invention de moyens de destruction terribles introduit dans leurs relations un élément acrimonieux d’inquiétude, sinon d’angoisse.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, fin de la

domination européenne sur le monde

Monde apparaissant dominé par deux puissances, les Etats Unis et l’URSS, aux

idéologies opposées, avec un idéal de liberté côté

américain (liberté politique d’entreprendre…), un idéal d’égalité (lutte des classes

pour parvenir à leur abolition…) côté soviétique

Rivalité pouvant se jouer partout dans le monde,

comme durant la seconde guerre mondiale. Rivalité se

jouant de plus à l’ère atomique et susceptible d’entrainer une guerre d’anéantissement plus violente encore que la

seconde guerre mondiale

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Berlin, d’un enjeu à un symbole de Berlin, d’un enjeu à un symbole de la guerre froidela guerre froide

Statut de Berlin hérité des conférences de la fin de la guerre: ville occupée par

les quatre puissances considérées comme

vainqueurs de la guerre et ville située dans le secteur d’occupation soviétique.

Secteurs français, britannique et américain formant une enclave en territoire dominé par les

soviétiques. Enclave disposant de

communications avec l’Ouest

Enclave berlinoise enjeu de la confrontation Est/Ouest: volonté

d’uniformisation du territoire sous

domination soviétique d’un côté, du maintien d’un pôle d’influence

occidentale de l’autre. Volonté de ne pas

perdre de terrain face à l’adversaire

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Le blocus de Berlin vu par Konrad Adenauer. Extrait de Adenauer K.: Mémoires (1945-1953), 1963« A la fin du mois de mars 1948, les Soviétiques se mirent à couper les lignes de communication terrestres les unes après les autres sous les prétextes les plus divers. […] Lorsque, le 20 juin, la réforme monétaire entra en vigueur dans les zones occidentales, le trafic international fut interrompu par les Russes ce même jour, le trafic ferroviaire interzonal encore ouvert, le 24, et le trafic fluvial le 30. […] Les Soviets voulaient mettre les habitants et les alliés occidentaux à genoux en leur fermant les issues par terre et par eau. […]Les alliés répondirent à ce défi par l’établissement d’un pont aérien. […]Entre le 25 juin 1948 et le mois de mai 1949, 1 million et demi de tonnes environ de marchandises les plus diverses, vivres, charbons, matières premières et médicaments, parvinrent ainsi par air. […] Dans la nuit du 12 mai 1949 les Russes levèrent le Blocus. Leurs buts […] n’avaient pas été atteints. Berlin demeurait le bastion de l’Occident.

Le blocus de Berlin vu par Konrad Adenauer. Extrait de Adenauer K.: Mémoires (1945-1953), 1963« A la fin du mois de mars 1948, les Soviétiques se mirent à couper les lignes de communication terrestres les unes après les autres sous les prétextes les plus divers. […] Lorsque, le 20 juin, la réforme monétaire entra en vigueur dans les zones occidentales, le trafic international fut interrompu par les Russes ce même jour, le trafic ferroviaire interzonal encore ouvert, le 24, et le trafic fluvial le 30. […] Les Soviets voulaient mettre les habitants et les alliés occidentaux à genoux en leur fermant les issues par terre et par eau. […]Les alliés répondirent à ce défi par l’établissement d’un pont aérien. […]Entre le 25 juin 1948 et le mois de mai 1949, 1 million et demi de tonnes environ de marchandises les plus diverses, vivres, charbons, matières premières et médicaments, parvinrent ainsi par air. […] Dans la nuit du 12 mai 1949 les Russes levèrent le Blocus. Leurs buts […] n’avaient pas été atteints. Berlin demeurait le bastion de l’Occident.

Première crise de Berlin provoquée par la

volonté des Occidentaux d’unir leurs zones,

volonté évoquée ici avec la création du Deutsche Mark qui se traduit par

le blocus de Berlin et, en retour la mise en place d’un pont aérien par les

Occidentaux. Confrontation ne

débouchant pas sur un conflit armé.

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Crise du Blocus ayant pour effet d’accélérer

l’émergence de deux Allemagnes face à face, chacune reliée à l’un des

deux Grands.RFA et RDA naissant toutes les deux en 1949, intégrées

à leurs Blocs respectifs (intégration à l’OTAN pour la RFA, au CAEM puis au Pacte de Varsovie pour la RDA).

Crise amenant à une ossification des aires d’influence des deux

Grands, participant à la construction de Blocs

opposés

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Ossification des Blocs paraissant particulièrement bien visible dans les années

1950. Monde étant alors coupé en deux, chacun des

deux Grands ayant multiplié les alliances mais aussi les relations économiques à l’échelle de la planète

entière. Le monde apparait bipolaire…

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Coupures internes à la ville de Berlin restant cependant un enjeu de

discorde. Liaisons (métro, tramway, lignes de bus…) coupées entre les deux

parties de la ville, cependant visites entre personnes de l’Est et de l’Ouest de Berlin restant possibles même si

elles sont très contrôlées dans le sens Est Ouest.

Emigration importante d’Allemands de l’est à partir de Berlin (2,8 millions de

personnes entre 1949 et 1961)Emigration entrainant une nouvelle crise de Berlin entre 1958 et 1961

Demande soviétique, à partir de 1958 d’un

changement de statut de Berlin (soit zone

internationale contrôlée par l’ONU, soit

rattachement à la RDA). Devant le refus

Occidental construction d’un mur de séparation

entre les deux parties de la ville à partir d’Août

1961Refus d’une intervention

occidentale à Berlin: acceptation de ce fait du

fait accompli et de la cassure de la ville qui est

aussi l’opposition renforcée de deux Blocs

jusqu’au bout.En revanche Berlin Ouest

symbole du camp occidental au cœur de la

RDA. De ce fait ville devenant un symbole de l’opposition Est Ouest et perdant son rôle d’enjeu

dans l’affirmation des Blocs

Pour les Occidentaux, mur de Berlin et enfermement

des Berlinois de l’Est devenant le symbole de l’échec du communisme.

Idée développée par Kennedy en 1963 lors de sa venue à Berlin Ouest

Textes extraits de Le Quintrec G.: Histoire 1re L, ES, S, Nathan, 2011

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Document repris de Colon D.: Histoire 1re L/ES/S, Belin 2011

Chaque côté de la ville est caractérisé par une volonté de

manifester sa différence et/ou sa puissance face à l’adversaire, ici

avec ces projets architecturaux. Et il n’y a plus de volonté de

transformer le statut de Berlin. Ainsi en 1971, accord entre les

quatre puissances occupant la ville réaffirmant le statut et donc la

coupure de Berlin. C’est la reconnaissance de deux mondes

face à face à Berlin. Toutefois politique d’ouverture à l’Est

(Ostpolitik) du chancelier Brandt permettant certains contacts

familiaux pour les Allemands de l’Ouest avec leurs parents de l’Est

Le musicien russe M. Rostropovitch improvisant un concert au pied du mur de Berlin au lendemain de son ouverture. Source: www.lejdd.fr

Cette acceptation du fait accompli à Berlin visible aussi à travers le

processus qui amène à la chute du Mur. Processus de sortie du

communisme relativement tardif par rapport à d’autres démocraties populaires comme la Hongrie, lié

aux initiatives du dirigeant soviétique Gorbatchev bien plus qu’à la volonté des dirigeants

(est)allemands de sortir de l’opposition Est/ouest. Cependant,

du fait du rôle de Berlin tout au long de la guerre froide, chute de

mur restant un symbole de la fin de la guerre froide…

Au final, il apparait que Berlin, de lieu majeur

d’affirmation de la guerre froide est devenu au fil du

temps un lieu d’enregistrement de ses soubresauts, une fois le

condominium américano-soviétique et les Blocs de chacun des deux Grands

fixés. Après la crise du Mur, situation d’acceptation de la coupure de Berlin reflétant le climat de la « Détente » entre

les deux Grands, de la reconnaissance d’un relatif

équilibre des forces et influences entre eux dans le monde. De la même manière

Berlin enregistrant l’affaiblissement soviétique

dans les années 1980 avec la chute du Mur.