La Justice espagnole donne enfin un espoir aux millions de victimes du FPR et du régime de Paul Kagame

8/9/2019 La Justice espagnole donne enfin un espoir aux millions de victimes du FPR et du rgime de Paul Kagame

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Deus KAGIRANEZA fut auprs de Paul Kagame un tmoin et un acteur privilgi par sa position entant que membre du bureau politique du FPR, lieutenant-officier d'tat-major au sein de l'armepatriotique rwandaise et dput l'Assemble nationale de transition pendant 5 ans.

Traqu aujourdhui par les anciennes victimes du FPR il semble avoir repris duservice auprs de son ancien mentor partir de Kampala. Rien dtonnantfinalement puisque lors de son audition il dclarait lui-mme : Lorsqu'il

procde des nominations, Kagame prend toujours des gens qui ont les mains

sales, pour pouvoir les soumettre au chantage. [] Kagame travaille avec des

gens qui ont les mains sales et lorsqu' ils tombent en disgrce, il les ramasse.

La lecture, ou la relecture pour certains, des dclarations de DeusKAGIRANEZA laisse perplexe face lattitude de la Belgique dans la gestionde la crise des Grands Lacs .Et que dire des bons conseils des

rputs spcialistes de la RDC Louis Michel ou encore Colette Braeckman ?La vrit est ttue dit- on : lhistoire et la Justice ne manqueront pas de dcrypter tt ou tard les rlesdes uns et des autres dans ce quil convient dappeler le vritable massacre grande dchelle dontle peuple congolais est victime depuis plus dune dcennie.

Candide OKEKE

Conseillre principale charge des Relations Publiques, de la

Mobilisation et de la Planificationau sein du cabinet du Prsident National

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Snat de BelgiqueSession ordinaire 2001-2002

Commission d'enqute parlementaire Grands LacsAuditions

Vendredi 1er mars 2002Runion de l'aprs-midiCompte rendu

Audition de M. Deus Kagiraneza(Prsidence de M. Andr Geens)

EXTRAITS

M. Kagiraneza. - Je ne souhaite pas tre entendu huis clos.J'aimerais que mon intervention soit rendue publique parce que je n'ai rien cacher.M. Kagiraneza. - On m'a demand de me prsenter devant cette auguste commission

snatoriale qui se proccupe de la rgion des Grands Lacs. Cela me rassure : nous nesommes pas les oublis ou les damns de la terre.

Ma biographie peut tre utile.

Identit de Monsieur Kagiraneza& rle important au sein du FPR

M. Kagiraneza.- J'ai t inspecteur des impts, contrleur des finances,membre du bureau politique du FPR, lieutenant-officier d'tat-major ausein de l'arme patriotique rwandaise et dput l'Assemble nationale detransition pendant 5 ans. Enfin, j'ai pris part une anne d'occupation dans la

province orientale, soit un territoire quasi dix-neuf fois plus grand que laBelgique. J'y tais charg de la mobilisation politico-militaire.

[].Je suis rfugi de l'ONU, domicili Tournai. Je suis une formation eninformatique et en comptabilit. Je compte rentrer chez moi ds que la paix sera

rtablie dans la Rgion des Grands Lacs. Si la Belgique s'y implique, un changement est possible. Lefait que l'on puisse en parler sereinement pourrait amener Kagame revoir sa politique, nouer undialogue inter-rwandais. Je sais en effet que certains souhaitent ardemment qu'il y ait un tel dialogue,un pluralisme dmocratique, une rconciliation nationale, que l'on puisse faire la part des choses auniveau des drames qu'a connus le Rwanda et songer tirer un trait sur ces problmes qui doivent trerelgus au rang de l'histoire.


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Un tmoin drangeant pour Paul Kagame

M. Kagiraneza.- []je sais que je drange les autorits de Kigali, parce que je lesconnais, par rapport la violation des droits de l'homme et aux pillages. S'il fallait

que je fasse partie d'une quipe de vrification et de recherche de donnesplausibles et convaincantes, elles savent bien que j'en suis capable, mme distance. En collaborant avec ces gens, on s'expose la mort.On peut lire, dans Le Soir du 23 mars 2001, que Philmon Naluhwindja Mukuba,

chef coutumier des Ma-Ma, qui faisait du commerce avec les Rwandais, est mort, carbonis, Lyon. Autre victime : Aim Atenbina, ancien ambassadeur du Congo au Vatican, qui faisaitaussi du commerce de ressources naturelles congolaises avec les Rwandais. la suite d'unmalentendu, de factures laisses en suspens, des personnes ont disparu en Europe, de faonmystrieuse, dans des circonstances qui n'ont pas encore t claircies ce jour. La fortune deKagame lui permet de commettre de tels actes. [][] J'ai quitt le Rwanda en aot 2000 parce que j'tais en dsaccord avec la gestion politique. Le

dbut date de 1997. J'ai alors constat que tout le programme politique du FPR tait bafou point parpoint. Le pilier majeur tait l'unit. Venaient ensuite la dmocratie, l'augmentation de la productionintrieure, l'autopromotion, la lutte contre la corruption, l'radication de ce qui pouvait amener les gens devenir des rfugis. Nous devions, par l'ducation populaire, veiller les consciences pour inciterles gens se prendre en charge. C'tait donc un programme d'ducation large chelle.Au programme tait galement inscrite la coopration, rgionale et internationale, qui devait tre leferment de notre politique. []M. Kagiraneza.- Lorsqu'il procde des nominations, Kagame prend toujours des gens qui ont

les mains sales, pour pouvoir les soumettre au chantage. [] Kagame travaille avec des gens quiont les mains sales et lorsqu'ils tombent en disgrce, il les ramasse.

C'est donc un calcul politicien qui a donn lieu au sacrifice -l'histoire jugera, plus tard, le bureau politique, dont j'ai fait

partie - de 800.000 personnes pour, finalement, ne rien gagner.

DEUS KAGIRANEZA


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Kagiraneza reconnait clairement la responsabilitdu FPR dans le gnocide rwandais

M. Kagiraneza.- En 1997, aprs avoir dmantel la rsistance militaire et lesirrductibles gnocidaires qui se trouvaient au Congo, il fallait d'emble mettre l'honneur la justice, le droit, les liberts, et tudier la faon de mettre en uvre larconciliation nationale. Il fallait faire la part des choses, puisque la guerre avait causdes dommages de part et d'autre.

Il est vrai, tout d'abord, que le gnocide est un crime innommable. Il est vrai, ensuite, que lacommunaut internationale n'a pas pu intervenir en temps utile pour y mettre fin ; il est vrai

aussi que nous avons - j'tais moi-mme membre du bureau politique - interdit celle-cid'intervenirparce que nous venions de perdre toute la matire utile, sur le plan politique, en moins dedix jours. En moins de dix jours, on a vu les rues se joncher de cadavres ; le nombre de personnestues dans ce laps de temps est valu 200.000. Ce chiffre ahurissant montre que le gnocide taitconsomm.

800.000 personnes ont pu tre recenses sur les collines, voire dans certains centres de refuge encorepargns par les gnocidaires. Nous savons maintenant, d'aprs les statistiques officielles les plusrcentes, que le gnocide a emport 1.071.017 personnes.Ces 800.000 personnes ont t sacrifies.On a envoy une dlgation, compose du secrtaire gnral actuel du FPR, Charles Murigande,de notre ancien ambassadeur Bruxelles, Denis Polisi, et de M. Ousaidi, maintenant dcd,dont l'image - diffuse par toutes les chanes detlvision - est lie au clbre We shall fight ou,en d'autres termes, toute intervention militaire sesoldera par un combat .La communaut internationale s'est alors sentiecoupable, et juste titre. En effet, nous avions eudes contacts avec la Minuar , avec les diplomates,pour les informer de l'existence d'un planmachiavlique d'extermination des Tutsis et de ceux

qui taient dans l'opposition, qui ne voulaient plusde ce gnocide. Du coup, toute la matire utile sur les plans politique et conomique a t limine enmoins de dix jours.C'est donc un calcul politicien qui a donn lieu au sacrifice - l'histoire jugera, plus tard, lebureau politique, dont j'ai fait partie - de 800.000 personnes pour, finalement, ne rien gagner. En effet, si Kagame tait parvenu prendre le pouvoir Kigali et Kinshasa, et panser les plaies dece gnocide, de ces pillages, de cette mauvaise gestion qui a dur des dcennies, il aurait t considrcomme un hros. Mais il a fait pire que ses prdcesseurs. C'est pourquoi il va falloir remettre en causetous ces crimes ainsi que l'argumentation avance pour gagner la guerre. Il s'est agi d'un calcul

politicien. Les regrets sont toujours tardifs, mais on n'aurait pas d envoyer cette dlgation./ Email: [email protected]

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Si, aprs dix jours, l'ONU avait envoy sur place un dluge de forces armes, comme au Kosovo,

on aurait pu sauver ne serait-ce que 500.000 personnes, ce qui est loin d'tre ngligeable.Maisl'APR, l'Arme patriotique rwandaise, tant plus forte militairement que l'armegouvernementale, nous avons demand que l'on nous laisse la libert d'arrter le gnocide, denous occuper des militaires et des bandes armes. []

L'ONU n'a pas pu rsoudre cette situation. Lorsque nous nous sommes proposs d'attaquer le Congo,ce n'est pas parce que nous tions convaincus de terrasser un gant, mme s'il avait - nous nous ensommes rendu compte par la suite - des pieds d'argile. Mais nous tions certains qu'une attaque quelques kilomtres de la frontire allait permettre au Rwanda de lancer des appels au secours. Eneffet, nous tions fragiliss, tout d'abord par les incursions permanentes des gnocidaires, ensuite parune situation d'urgence qui nous ne permettait pas de tabler sur un dveloppement durable, puisque 2millions de personnes se trouvaient l'tranger. L'aide reue des bailleurs de fonds tait partage entreles Rwandais de l'intrieur et ceux de l'extrieur. En fin de compte, nous n'y gagnions pas, en termesd'appui. Il fallait donc donner un coup de pied dans la fourmilire, crier au secours et obtenir ne ft-ceque le respect des engagements de la Convention de Genve, []

Quand on a attaqu, c'tait pour demander assistance et secours face cet imbroglio qui durait depuisdeux ans. [] Quand on a vu qu'il y avait moyen de prendre le pouvoir, on est parti. L'Angolaest venu prter secours, ainsi Mobutu et Savimbi partiraient en mme temps. Le Zimbabweavait des intrts dans la rgion du Katanga. L'Ouganda en avait dans l'axe quateur . Il yavait le Rwanda et, dans une moindre mesure, le Burundi qui avaient intrt ce que la

rbellion qui s'organisait pour prendre Bujumbura soit crase dans l'uf. Tout cela a t fait.[]J'ai donc constat que la rconciliation tait impossible et la dmocratie non viable. Jusqu' prsent,Kagame n'admet ni le dialogue ni la pluralit d'opinions.Le Rwanda se situe actuellement parmi les plus grands producteurs de rfugis au monde. Il ne produitplus rien d'autre, si ce n'est la pauvret. La corruption bat son plein, [] Pour la cooprationinternationale, au lieu de passer par la diplomatie, nous avons utilis la carabine. C'est l'chec, ladconfiture du FPR. Quant parler d'un monstre, j'estime en effet que quelqu'un qui ne peut respecterun minimum de droits et de liberts est un monstre avec un visage d'homme. Le FPR fait le contrairede ce qui serait souhaitable.

[] Celui qui donne au criminel n'est pas moins criminel, s'il n'assure pas le suivi de ce qu'ildonne.

le vocable de gnocidaire est une monnaie d'change. Ellefluctue souvent en Occident et justifie la prsence rwandaise au

Congo.

DEUS KAGIRANEZA


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Instrumentalisation de la problmatique des Interhamweet autres hutus par Paul Kagame

M. Kagiraneza.- Pour connatre le nombre de criminels dans les forts congolaises, ilfaut se livrer des spculations. Quand on sort vainqueur d'une guerre, on est un hros etsi l'on en sort perdant, on est un criminel, responsable de tous les maux. [] Dans uneconception maximaliste, on pourrait parler de 50.000. []

[]Interhamwe n'est pas un mouvement statique. On le devient ou on perd lestatut. Cela dpend des enjeux. J'ai fait le calcul au dbut ; ils taient 50.000. Quand ils sontpartis au Congo, les guerres, les disparitions, les intempries les ont dcims. Ils mouraientmassivement parce qu'ils utilisaient des armes rudimentaires. Mais d'autres naissaient. monavis, les fondateurs des Interhamwe ne sont pas nombreux, car l'essentiel du contingent est en prison

Kigali et ailleurs dans le pays.Un des alibis pour justifier la prsence rwandaise au Congo est l'argument scuritaire. []Aprs, quand on est arriv Kinshasa, on a oubli le vritable problme, savoir lescriminels. On a commenc s'occuper des richesses, de l'organisation de la politique intrieuredu Congo, en oubliant le vritable mobile de l'attaque qui tait la poursuite des criminels. Parconsquent, des incursions avaient lieu dans les zones proches du Rwanda, dans la rgion du Kivu.Les chiffres prouvaient que l'on dcimaitsystmatiquement des populations dans la rgion deGisenyi et Ruhengeri.Qu'en est-il du nombre de militaires au Congo ? Il y ades militaires Interhamwe et d'autres qui sontrattachs ce groupe mais qui ne sont pasforcment des criminels, je tiens le prciser.[]

J'ai moi-mme particip, lors de la capture deprisonniers de guerre, ces sances d'exorcisationd'anciens criminels gnocidaires aux crimesimpardonnables. On les faisait passer aux ablutionsde deux semaines. Ils taient baptiss Armepatriotique rwandaise et on les envoyait


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