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L’Égypteexcerpts.numilog.com/books/9782846700269.pdf · « La femme égyptienne jouissait d’un statut égal à celui de l’homme. » ... l’Égypte exerce sur le Proche-Orient

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  • L’Égyptepharaonique

    idéesreçues

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  • À Salomé, Raphaël et Mathieu

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  • L’Égyptepharaonique

    Dimitri Laboury

    Histoire & Civilisations

    E D I T I O N S

    idéesreçues

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  • Dimitri Laboury

    Chercheur qualifié du FNRS (Fonds National pour la Recherche

    Scientifique) à l’université de Liège, docteur en Histoire de l’Art

    et Archéologie de l’Égypte pharaonique, il s’est donné pour spé-

    cialité l’étude de la pensée et de l’histoire culturelle à travers l’art

    de l’Égypte antique. Il participe à plusieurs missions archéolo-

    giques dans la région de Louqsor, à Karnak et dans la nécropole

    thébaine.

    Du même auteur– La Statuaire de Thoutmosis III. Essai d’interprétation d’un por-

    trait royal dans son contexte historique (Aegyptiaca Leodiensia 5),

    Liège, 1998.

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  • ÉGYPTE – Substantif dérivé du mot grec Aïguptos, trans-cription phonétique approximative du toponyme pharao-nique Hout-ka-Ptah, qui désignait en ancien égyptien letemple du dieu Ptah à Memphis, et, par métonymie, l’en-semble de la ville, capitale ancestrale de l’Égypte antique. LesGrecs appliquèrent ce nom d’Aïguptos au pays tout entier, unpeu comme aujourd’hui, le terme arabe misr (mot sémitiqueattesté sous la forme misri ou musri dans les textes assyro-babyloniens) peut aussi bien renvoyer à l’ensemble de l’É-gypte moderne qu’à sa capitale actuelle, Le Caire. Le nom etl’adjectif copte, qui fait référence aux chrétiens d’Égypte, età ce qui se rapporte à leur culture, provient également dugrec Aïguptos. Dans l’Antiquité, les anciens Égyptiens avaientbaptisé leur pays Kémet, ce qui signifie « la (terre) noire »,expression qui évoque la bande de terre fertile annuellementrenouvelée par la crue du Nil le long des berges du fleuve, paropposition au désert environnant, appelé Déshéret : « la(terre) ocre ».

    PHARAONIQUE adj. – adjectif formé à partir du sub-stantif Pharaon, mot qui désigne le roi de l’ancienne Égypte,dérivé, par l’intermédiaire du latin Pharao et du grec Pharaô,de l’expression per-âa, « la grande demeure », qui, en ancienégyptien, s’appliquait au palais royal, au moins dès le milieudu IIe millénaire avant notre ère.

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  • Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

    À travers l’histoire

    « L’Égypte pharaonique est la plus ancienne des civilisations. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

    « Israël fut opprimée par l’Égypte pharaonique. ». 19

    « L’écriture hiéroglyphique est un mystère. » . . . . . . 25

    « L’expédition de Bonaparte est à l’origine de la redécouverte de l’Égypte antique. » . . . . . . . . . . 31

    Religion

    « Les anciens Égyptiens vénéraient les animaux comme des dieux. ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    « Les anciens Égyptiens étaient obsédés par la mort. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

    « Les momies ont des pouvoirs surnaturels. » . . . . . 45

    « L’Égypte est la patrie de la magie. » . . . . . . . . . . . . . 49

    Le pays et ses habitants

    « Le Nil est le berceau de la civilisationégyptienne. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

    « Les Égyptiens étaient Noirs. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    « La femme égyptienne jouissait d’un statut égal à celui de l’homme. » . . . . . . . . . . . . . 63

    « Les pharaons étaient adorés comme des dieux. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

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  • Les grandes figures de l’histoire pharaonique

    « Akhénaton est l’inventeur du monothéisme. » . . 73

    « Néfertiti est la plus belle des reines égyptiennes. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

    « Toutankhamon est le pharaon de la malédiction. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

    « Ramsès II est le plus grand de tous les pharaons. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

    « Cléopâtre fut une ambitieuse et maléfique séductrice. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

    Arts et techniques

    « La construction des pyramides reste une énigme. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

    « Les anciens Égyptiens étaient des précurseurs en médecine. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

    « Les artistes égyptiens ignoraient la perspective. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

    « L’art égyptien n’a pas évolué pendant trois millénaires. » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

    Conclusion

    « Reste-t-il encore quelque chose à découvrir en Égypte ? » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

    Annexes

    Chronologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

    Pour aller plus loin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

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  • 9

    Introduction

    Pourquoi l’Égypte ? Pourquoi consacrer unouvrage aux idées reçues relatives à l’Égypte antique? Pourquoi, en fait, l’Égypte pharaonique est-elleaujourd’hui à ce point l’objet d’idées reçues et pour-quoi est-elle si présente dans notre univers mental ?

    Sans que l’on s’en rende généralement compte,l’Égypte pharaonique fait en réalité partie intégrantede l’imaginaire collectif de notre culture occidentale,et ce, depuis la plus haute antiquité, c’est-à-diredepuis les premières grandes périodes de la civilisa-tion grecque, aux époques dites minoennes et mycé-niennes, soit il y a environ 4 000 ans. En effet, dès ledébut du IIe millénaire avant notre ère, l’Égypteexerce sur le Proche-Orient le rôle d’un phare cultu-rel extraordinaire, rôle qu’elle ne perdra jamais. C’estainsi que dès cette époque, son art et son iconogra-phie si caractéristiques sont régulièrement imités etexploités par des artistes et des seigneurs du couloirsyro-palestinien ou de l’Égée.

    Comme le mettent en évidence la plupart des cha-pitres du présent ouvrage, les deux piliers antiques denotre culture occidentale, la Grèce dite classique,d’une part, et la civilisation hébraïque, berceau duchristianisme, d’autre part, n’échappent pas à cetéblouissement exercé par l’Égypte antique. De cefait, notre civilisation, aussi loin que l’on puisseremonter dans le temps, a toujours développé un dis-cours à propos de l’Égypte, tantôt positif, tantôtnégatif, tantôt revendicateur ou admiratif, tantôtréprobateur, mais toujours source d’idées reçues. Et,que ce soit par la religion, la littérature, l’opéra, lecinéma, les dessins animés ou les bandes dessinées,

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    tout un chacun dans notre société a tôt ou tard été encontact, au moins imaginaire, avec l’Égypte antiqueet s’en est fait une représentation mentale, plus oumoins mythifiée, plus ou moins nourrie d’idéesreçues. L’intérêt de l’Occident pour le monde pha-raonique est donc assurément bien plus ancien quel’expédition scientifico-militaire de Bonaparte en1798 et, au fil des millénaires, l’ancienne Égypte aacquis dans notre imaginaire culturel une place toutà fait exceptionnelle, que peu de civilisations noneuropéennes pourraient espérer revendiquer.

    Comme le souligne Jan Assmann dans son étudede la mémoire de l’Égypte dans le monothéisme occi-dental, intitulée Moïse l’Égyptien, notre présent, afinde se définir sur un plan culturel, adresse des ques-tions au passé, et notamment au passé pharaonique.En tant qu’égyptologue, il me semble qu’aborder cesquestions et essayer d’y répondre sur un plan scienti-fique représente un devoir essentiel de l’Égyptologie.C’est en effet la véritable raison d’être de cette disci-pline, l’origine de son éclosion : si l’Égypte antiquen’avait pas reçu ce statut privilégié dans l’universmental de l’Occident, l’Égyptologie, en tant quetelle, n’existerait peut-être pas et, en tout cas, elle neconnaîtrait pas l’engouement exceptionnel que luitémoigne aujourd’hui le grand public.

    L’examen proposé dans les pages qui suivent desprincipales idées reçues générées par notre société àpropos de l’Égypte antique vise donc à constituer unéveil autant à l’Égyptologie, à l’étude de ce que futréellement la civilisation pharaonique, qu’à lamanière dont celle-ci fut récupérée, exploitée et par-fois déformée par notre système culturel, à ce quel’on appelle en Histoire la réception culturelle de l’É-gypte.

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  • À TRAVERS L’HISTOIRE

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    « L’Égypte pharaonique est la plusancienne des civilisations. »

    Solon, Solon, vous autres Grecs vous êtes toujours des

    enfants ; il n’y a pas de vieillards en Grèce !

    – Que veux-tu dire ? demanda Solon.

    – Vous êtes jeunes d’esprit, répliqua le prêtre égyptien, car

    vous ne possédez nulle tradition vraiment antique, nulle

    notion blanchie par le temps [...] Rien ne s’est fait de

    beau, de grand, de remarquable en quoi que ce soit

    chez vous [...] qui n’ait été depuis longtemps consigné par

    écrit et ne soit conservé dans nos temples.

    Platon, Timée, 22-3

    Cet épisode du séjour de Solon en Égypte, tel qu’ilest rapporté par Platon, révèle combien les anciensGrecs tenaient en haute estime la civilisation pharao-nique. En effet, les Grecs avaient l’orgueilleuse habitudede diviser l’humanité en deux catégories, eux et les bar-bares, et ce texte relate comment un sage de leur nation,tenu pour l’un des plus doctes et des plus célèbres, seserait fait littéralement ridiculiser sur le plan de laconnaissance par ses homologues égyptiens.Manifestement, tant aux yeux de Platon qu’à ceux deses lecteurs, l’Égypte bénéficiait d’un statut exception-nel lui permettant d’échapper à ce schéma généralopposant les Grecs, civilisés, aux barbares. Dans lecontexte de la mentalité hellénique, c’est un peu commesi nous, francophones de l’époque moderne, entrete-nions la mémoire d’un récit dans lequel la science deDescartes ou celle de Voltaire serait tournée en dérisionpar des prêtres indiens ou des mages chinois.

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    Cet extrait de Platon met par ailleurs en lumièreune double idée reçue, profondément ancrée dans lapensée de la Grèce antique et qui a encore largementcours à notre époque : d’abord l’ancienneté de lacivilisation égyptienne, qui, selon Platon, Diodore etbien d’autres, remonterait à plus de 10 000 ans ;ensuite l’aura particulière que cela confère à la sociétépharaonique, perçue comme une sorte d’archétypeidéal, de civilisation mère de toute chose, en particu-lier de toute forme de connaissance et de sagesse.L’ésotérisme occidental se nourrit encore de nos joursde ce même mythe à l’égard de l’Égypte antique.Comme l’écrivait l’égyptologue français SergeSauneron : « À parcourir les textes grecs anciens, onne peut se défendre de l’idée qu’aux yeux de ces vieuxauteurs, l’Égypte était le berceau de toute science etde toute sagesse. Les plus célèbres parmi les savants etles philosophes hellènes ont franchi la mer pourchercher, auprès des prêtres, l’initiation à de nouvel-les sciences. Et s’ils n’y allèrent pas, leurs biographess’empressèrent d’ajouter aux épisodes de leur vie cevoyage devenu aussi traditionnel que nécessaire. »

    La question de la plus ancienne des civilisationsanima de nombreux débats dans l’Antiquité classiqueet, manifestement, il y avait un large consensus enfaveur de l’Égypte pharaonique. Qu’en est-il réelle-ment ? L’idée même d’une société organisée et structu-rée qui serait la plus ancienne, voire l’origine de toutesles autres, paraît totalement absurde à l’historienmoderne. L’étude de la préhistoire nous révèled’ailleurs que nos plus lointains ancêtres hominidésvivaient en groupes, avec un bagage culturel transmisde génération en génération, comme la plupart des aut-res animaux sociaux. La question, importante aux yeuxdes anciens Grecs, n’a donc aujourd’hui plus aucun

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    sens.L’archéologie égyptienne permet à présent de

    répondre avec une certaine précision à la probléma-tique de l’ancienneté de la civilisation pharaonique.On a longtemps fait coïncider la naissance de la cul-ture égyptienne avec ce qui semblait être la premièreunification historiquement attestée d’un royaumed’Égypte, aux environs de 3050 avant notre ère, sousla houlette du pharaon Narmer ; mais, de nos jours,le caractère abusif et trompeur de cette vision exclu-sivement politique de l’histoire est parfaitementreconnu. La création de la royauté pharaonique futen réalité l’aboutissement d’un long processus de for-mation d’une identité culturelle, processus quiremonte au moins au milieu du Ve millénaire avantJ.-C. Ainsi, les coutumes funéraires de cette époquecorrespondent exactement à certains passages desTextes des Pyramides, gravés plus de 2 000 ans plustard dans certains des monuments auxquels ils doi-vent leur nom moderne. On ne peut cependant sui-vre cette continuité culturelle sur plus de 10 000 ans,comme l’imaginaient les anciens Grecs, car, enÉgypte, la sédentarisation des populations préhisto-riques, avec l’éclosion de l’agriculture, auNéolithique, est relativement tardive par rapport aureste du Proche-Orient, n’étant attestée que vers lemilieu du vie millénaire avant notre ère. Il y a donclà une rupture importante dans le mode de vie despopulations de la future Égypte qui est significativesur un plan culturel et empêche de traquer plus avantles origines de la civilisation égyptienne. À l’époquede Platon, la culture pharaonique avait donc au plus5 000 ans, ce qui reste très impressionnant.

    À en croire les anciens Grecs, l’essentiel de leursdécouvertes intellectuelles dériverait du savoir de l’É-

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    gypte millénaire. Selon Aristote, les mathématiquesauraient été inventées par les prêtres égyptiens,Pythagore ayant d’ailleurs appris énormément enséjournant plusieurs années à leurs côtés ; Strabonprécise que la durée exacte de l’année solaire ne futconnue de ses compatriotes que lorsqu’ils eurent tra-duit les traités égyptiens d’astronomie, tandis quel’orateur athénien Isocrate, élève de Socrate, expliqueque les origines de la philosophie, traditionnellementperçue comme un des fleurons du « miracle grec »,sont en réalité à situer sur la terre des Pharaons.L’Égyptologie peut trouver des justifications à tousces propos. Mais, au-delà de la question très délicatedu véritable impact du savoir pharaonique sur lespères intellectuels de notre civilisation occidentale,ce qui semble intéressant c’est la volonté de ces der-niers d’affirmer que leur propre science, pourlaquelle ils étaient renommés, n’était pas le seul fruitde leurs réflexions et de leurs découvertes, mais que,au contraire, ils l’avaient apprise, au moins en partie,de la très ancienne Égypte. Que ce soit vrai ou faux,une telle attitude révèle l’extraordinaire réputationde la pensée égyptienne dans le bassin méditerranéenà cette époque, ainsi que la profonde admiration dela Grèce antique pour la civilisation pharaonique.

    Cet engouement pour l’Égypte se répandit à tra-vers l’ensemble du monde hellénistique et fut bienentendu transmis à la République puis à l’Empireromains, héritiers spirituels de la culture grecque ou,plus exactement, se présentant comme tels. La fasci-nation se transforma alors en une véritable égypto-manie, avec éclosion du tourisme occidental sur lestraces des pharaons, imitations et importationsd’œuvres égyptiennes, du sphinx à l’obélisque, et,surtout, adoption des cultes égyptiens, centrés sur la

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  • déesse Isis et sa « sainte famille ». Cette religionisiaque, qui toucha d’abord les strates inférieures dela société romaine, finit par entrer dans le palais desempereurs (dont plusieurs furent de véritables dévotsde la déesse nilotique) et s’implanta dans les régionsles plus reculées de l’Empire, y compris dans noscontrées. À la fin du IVe siècle de notre ère, elle servitd’ailleurs d’arme à la réaction de l’aristocratieromaine contre la montée du christianisme, mais envain. En effet, bien qu’au début du Ve siècle, des pay-sans de la péninsule italique continuent à célébrerchaque année la renaissance du dieu égyptien Osiris,l’époux d’Isis, c’est le christianisme, imposé commereligion d’État par Théodose à partir de 392, qui,mettra fin, de ce côté de la Méditerranée comme enÉgypte, à la millénaire culture pharaonique. Le fon-dement essentiel de celle-ci, la religion, fut définiti-vement anéanti en 537 – après environ 6 000 ansd’existence – lorsque l’empereur Justinien fit chasserles derniers prêtres du temple d’Isis sur l’île de Philae,en Haute Égypte.

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    1550 - 1070 av. J.-C.

    Nouvel Empire (XVIIIe-XXe dynasties)Grandes conquêtes militaires, création d’un véritable empireet ouverture sur le monde extérieur. Constructions de grandstemples (Karnak, Louqsor, Deir el-Bahari…) et inhumationsdans la Vallée des Rois.Parmi les rois : les Amenhotep (erronément appelésAménophis), les Thoutmosis, Hatshepsout, Akhénaton,Toutankhamon, les Ramsès.

    1070 - 664 av. J.-C.

    Troisième Période Intermédiaire (XXIe-XXVe dynasties)Division politique de l’Égypte et dynasties d’origine étrangè-re (libyenne, puis nubienne).

    664 - 332 av. J.-C.

    Basse Époque (XXVIe-XXXe dynasties)Éviction des envahisseurs et restauration de la civilisationdans un esprit d’archaïsme et de quête de l’âge d’or. La pério-de s’achève par l’annexion de l’Égypte dans l’empire perse.

    332 - 30 av. J.-C.

    Époque ptolémaïque

    L’Égypte, alors province perse, est conquise par Alexandre leGrand, puis gouvernée par une dynastie d’origine macédo-nienne, les Ptolémées, descendants d’un général d’Alexandre.La tradition égyptienne se maintient et prospère malgré cenouveau pouvoir de culture grecque. Leur coexistence engen-dre une culture mixte, cosmopolite.

    30 av. J.-C. - 642 ap. J.-C.

    Époque romaine, puis byzantine

    À la mort de Cléopâtre VII, l’Égypte devient une provinceromaine. Implantation et développement du christianisme, audétriment de l’ancienne religion pharaonique à partir de la findu IVe siècle. Le dernier temple égyptien, à Philae, est ferméen 537, sur ordre de l’empereur justinien.

    642 ap. J.-C.

    Invasion arabe et islamisation de l’Égypte

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  • Pour aller plus loin

    Introduction générale à la civilisation pharaonique

    On peut recommander le Dictionnaire de la civilisation égyp-tienne de G. Posener, S. Sauneron et J. Yoyotte (FernandHazan, 1988), L’Esprit du temps des Pharaons de ErikHornung (Philippe Lebaud éditeur/Éditions du Félin, 1996)et L’Homme égyptien, sous la dir. de S. Donadoni (Éditions duSeuil, collection « L’Univers historique », 1992).

    L’image de l’Égypte à travers l’histoire

    Les citations dans le texte sont respectivement tirées de S.Sauneron, Les Prêtres de l’ancienne Égypte (Le Seuil, 1998) ;Éliane Amado Levy-Valensi et B. Gross, « L’Égypte et lesHébreux d’après la tradition juive », dans Les ÉtudesPhilosophiques n° 2-3 (avril-septembre 1987), PUF, 2001 et P.Vernus, « Espace et idéologie dans l’écriture égyptienne »,dans Écritures I. Systèmes idéographiques et pratiques expressives,sous la dir. de A M. Christin, colloque international del’Université de Paris VII, 1982.À propos du système hiéroglyphique, on verra le catalogued’exposition Naissance de l’Écriture. Cunéiformes et hiérogly-phes (Paris, 1982) et L’Écriture et l’art de l’Égypte ancienne deH.G. Fischer (PUF, 1986).

    La religion pharaonique

    Sur la pensée religieuse des anciens Égyptiens, on lira E. Hornung, Les Dieux de l’Égypte. L’Un et le Multiple (Éditions duRocher, 1995) ; sur le thème de l’Égyptien face à la mort, voirle récent ouvrage de J. Assmann, Images et rites de la mort dansl’Égypte ancienne. L’apport des liturgies funéraires (ÉditionsCybèle, Paris, 2000).Sur le thème des momies dans la littérature fantastique occi-dentale, on pourra consulter l’anthologie de R. Bloch et H.R.Haggard contenant un roman et cinq nouvelles, LaMalédiction des momies (Éditions Fleuve Noir, 1997).Pour une bonne synthèse sur la magie, voir Y. Koenig, Magieet magiciens dans l’Égypte ancienne (Éditions Pygmalion.

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    ÉGYPTEPHARAONIQUEIntroduction« L’Égypte pharaonique est la plus ancienne des civilisations. »Pour aller plus loin

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