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La lettre africaine de Bernard Lugan SPECIMEN SOMMAIRE - Editorial DOSSIER CLIMAT - Les grandes évolutions du climat africain et leurs influences sur l’histoire des populations par Bernard Lugan (SPECIMEN) - Entretien avec Marcel Leroux ACTUALITÉ - Guinée: un problème d'abord ethnique Pour vous abonner à la revue : Télécharger le formulaire d'abonnement sur le site www.bernard-lugan.com Pour nous contacter contact@bernard- lugan.com Les « réchauffistes » sont en contradiction avec leurs propres postulats quand ils présentent le prétendu « réchauffement global » de la planète comme une catastrophe. Si ce dogme était scientifiquement vérifié, ils devraient au contraire bondir de joie puisque l’élévation des températures entraînera une augmentation des précipitations. L’Afrique pourra alors ouvrir à l’agriculture des immensités aujourd’hui désertiques. LE MYTHE DU RÉCHAUFFEMENT GLOBAL APPLIQUÉ À L’AFRIQUE Avec l’anti racisme et l’apologie du métissage, la nouvelle croyance obligatoire imposée aux robots citoyens est celle du mythe du réchauffement global et continuel de la planète. Or, et par définition, le propre du climat est de changer. Dans ce dossier, nous publions le long et passionnant entretien que le climatologue Marcel Leroux, chef de file des « climato sceptiques », nous a accordé quelques mois avant sa mort, et dans lequel il fait litière des affirmations assénées ad nauseam par les médias et les hommes politiques, toujours à l’affût d’une nouvelle chimère à chevaucher. La seconde partie de ce dossier est une étude géo-historique du climat africain menée sur la longue durée ce qui permet de voir que le scénario catastrophe défendu par les « réchauffistes » n’est qu’un mythe. L’histoire de l’Afrique s’est en effet inscrite dans les oscillations du climat et les changements qui en résultèrent en furent autant de moteurs. Bernard LUGAN

La Lettre Africaine de Bernard Lugan

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La lettre africaine de Bernard Lugan SPECIMEN

SOMMAIRE

- Editorial

DOSSIER CLIMAT

- Les grandes évolutions du climat africain et leurs influences sur l’histoire des populationspar Bernard Lugan (SPECIMEN)

- Entretien avec Marcel Leroux

ACTUALITÉ

- Guinée: un problème d'abord ethnique

Pour vous abonner à la revue :

Télécharger le formulaire d'abonnement sur le site

www.bernard-lugan.com

Pour nous contacter

[email protected]

Les « réchauffistes » sont en contradiction avec leurs propres postulats quand ils présentent le prétendu « réchauffement global » de la planète comme une catastrophe. Si ce dogme était scientifiquement vérifié, ils devraient au contraire bondir de joie puisque l’élévation des températures entraînera une augmentation des précipitations. L’Afrique pourra alors ouvrir à l’agriculture des immensités aujourd’hui désertiques.

LE MYTHE DU RÉCHAUFFEMENTGLOBAL APPLIQUÉ À L’AFRIQUE

Avec l’anti racisme et l’apologie du métissage, la nouvelle croyance obligatoire imposée aux robots citoyens est celle du mythe du réchauffement global et continuel de la planète. Or, et par définition, le propre du climat est de changer.

Dans ce dossier, nous publions le long et passionnant entretien que le climatologue Marcel Leroux, chef de file des « climato sceptiques », nous a accordé quelques mois avant sa mort, et dans lequel il fait litière des affirmations assénées ad nauseam par les médias et les

hommes politiques, toujours à l’affût d’une nouvelle chimère à chevaucher.

La seconde partie de ce dossier est une étude géo-historique du climat africain menée sur la longue durée ce qui permet de voir que le scénario catastrophe défendu par les « réchauffistes » n’est qu’un mythe. L’histoire de l’Afrique s’est en effet inscrite dans les oscillations du climat et les changements qui en résultèrent en furent autant de moteurs.

Bernard LUGAN

LES GRANDES ÉVOLUTIONS DU CLIMAT AFRICAIN ET LEURS INFLUENCES SUR L’HISTOIRE DES POPULATIONS

La longue durée africaine permet de mesurer l’ampleur de la manipulation

climatique opérée par les partisans de la thèse du « réchauffement global »

attribué à des causes humaines. L’exemple du Sahara devrait les rendre plus

prudents car le désert n’a pas toujours occupé l’espace qui est le sien

aujourd’hui. Par le passé, il fut tantôt plus vaste et tantôt plus réduit,

disparaissant même lors de certains épisodes chauds, donc humides. Or, ces

changements n’eurent évidemment aucune cause humaine car, durant ces

lointaines époques, les populations ignoraient le moteur diesel ou l’énergie

tirée du charbon…

Par le passé, le climat de l’Afrique a constamment chan-gé et ce fut sur ses oscilla-tions que l’homme prit possession du continent. Sans même remonter à plusieurs millions d’années, il est pos-sible de constater que depuis 100 000 ans, la colonisation de l’espace par l’Homme mo-derne s’est faite d’abord dans une Afrique froide, donc aride1 , puis dans une Afrique chaude, donc humide.

Les évolutions climatiques entre 60 000 et 10 000 avant nos jours

A partir d’il y a +- 60.000 ans, au Pléistocène final, l’Europe occidentale connût un climat extrêmement froid et les îles britanniques furent en partie recouvertes par des glaciers. L’Afrique se refroidit elle aussi et, par conséquent, les pluies y diminuèrent, entraînant dans certaines régions, dont le Sahara, une phase aride et même hyper aride avec une baisse du débit des cours d’eau et du niveau des lacs. Cette phase d’hyper aridité découlait du refroidissement du climat et donc de la réduc-tion de la zone tropicale. Le phénomène connût une accentuation il y a 30.000 ans. L’étendue du désert fut alors plus importante qu’au-jourd’hui et l’aridité plus abso-lue. Le Sahara central perdit ainsi ses lacs dont le lac Tc-had, et se couvrit de dunes de sable. Durant cet épisode aride l’homme disparût du Sahara et de ses bordures méridio-nales pour se replier dans deux directions :

1) Vers la vallée du Nil où ils furent pris en tenaille par les déserts de l’est et de l’ouest2 . Il y a 18 000 ans, la vallée

du Nil fut envahie par le sable, puis les deux Nil et l’Atbara se transformèrent en cours d’eau saisonniers. Le Nil Blanc pour-

rait même s’être en partie as-séché en raison des change-ments climatiques que connaissait alors l’Afrique des hautes terres.2) Le second grand refuge fut le sud de l’actuel Sahel où le refroidissement, donc l’aridi-té, connut une accélération vers - 20 000, entraînant le re-cul de la forêt et l’extension du Sahara.

Encore plus au sud, entre - 70.000 et - 40.000 ans, la zone forestière connut, elle aussi, un climat froid donc aride (en moyenne baisse de 4°), avec pour conséquence le recul de

la sylve. De - 30.000 à - 12.000, période contempo-raine de la glaciation wurmienne ou Dernier maxi-

mum glaciaire en Europe, les températures de la région fo-restière baissèrent de 6 à 9° avec un maximum d’intensité dans la seconde partie de la période, c’est-à-dire entre - 20.000 et - 12.000. La forêt disparut alors quasiment, n’existant plus que comme relique3.

Pour l’ensemble du continent, le pic de la phase d’aridité se situa entre -18 000 et -15.000. L’océan fut alors à son plus bas niveau. En Afrique orien-tale, les grands lacs attei-gnirent leur niveau le plus bas avec une baisse de 75 m de ce-

LES GRANDES ÉVOLUTIONS DU CLIMAT AFRICAIN ET LEURS INFLUENCES SUR L’HISTOIRE DES POPULATIONS

lui du lac Victoria. Il en fut de même avec les lacs Kivu et Tan-ganyika, tandis que dans la val-lée du Rift, le phénomène fut encore plus intense. Puis le cli-mat changea à nouveau et, vers +- 10 000, l’Afrique redevint chaude et humide avec pour conséquence le recul des dé-serts et le développement de la forêt.

Les évolutions clima-tiques entre 10 000 et 1000 avant JC

Quatre périodes peuvent être distinguées durant cette séquence :

1) Le Grand Humide holocène4 ou Optimum climatique holo-cène qui s’étend de 7000 à 4000 av JC englobe partielle-ment l’Humide néolithique et il présente de profondes dif-férences régionales :

- En Afrique du Nord la végéta-tion méditerranéenne colonise l’espace vers le sud jusqu’à plus de 300 km de ses limites ac-tuelles.- Au Sahara, avec les précipita-tions, la faune et les hommes sont de retour et les premières gravures rupestres appa-raissent vers 8000 av JC5 . - Dans la région du Sahel, la zone des savanes remonte de 500 à 1000 km vers le Nord.

- En Afrique orientale, les lacs se remplissent à nouveau et at-teignent leur plus haut niveau, qu’il s’agisse de ceux de la val-lée du Rift ou de ceux des hautes terres. Gonflé par le fleuve Omo, le lac Turkana re-joint le réseau du Nil, ne fai-sant plus qu’un avec les lacs Albert, Edouard et Victoria, constituant ainsi une sorte de mer intérieure. Plus au Sud, le lac Kivu s’est fondu dans le lac Tanganyika. Au Nord, le pla-teau éthiopien est chaud et hu-mide et les glaciers de l’époque

précédente ont disparu.

- Dans la zone forestière, la période s’étendant de +- 12.000 à +-1500 av JC, est une séquence chaude, donc hu-mide, qui voit la recolonisation forestière avec un maximum d’intensité à partir de 5000 av JC. Puis une tendance à l’assè-chement est identifiable à par-tir de +- 2000-1000 av. JC, suivie par une nouvelle varia-tion humide. Avec la recolonisa-tion forestière la forêt s’étend au nord-ouest et jusqu’au sud du Sénégal et au nord est jus-qu’au Darfour. En Afrique orien-tale elle atteint les hautes terres et franchit le lac Victo-ria.

2) L’Aride mi-Holocène (ou Aride intermédiaire ou Aride intermédiaire mi-Holocène) qui succède au Grand humide holo-cène s’inscrit entre deux périodes humides. Il s’agit d’un bref intermédiaire aride qui dure un millénaire au maxi-mum et qui se situe entre +- 6000 et +- 4500 av JC selon les régions.Cette nouvelle période aride voit la diminution des étendues marécageuses et lacustres, ce qui a donc pour conséquence l’augmentation de la superficie du Sahara « habitable ». Les hommes qui avaient trouvé re-fuge dans les massifs ou dans les zones non inondées de l’Afrique du Nord ou de la ré-gion tropicale réoccupent le Sa-hara.

3) Le Petit Humide ou Humide Néolithique succède à l’Aride mi-Holocène et s’étend de +- 5000/4500 av JC à +- 2500 av JC. Le Petit Humide qui est net-tement moins prononcé que le Grand Humide Holocène donne naissance à la grande période pastorale saharienne. Le Saha-ra, steppe sub-désertique et non « verte prairie », dans la-quelle le niveau des nappes

phréatiques augmente et dont les sources se mettent à débi-ter les pluies de la période du Grand Humide Holocène est alors parcouru par des groupes d’éleveurs.

4) L’Aride post-néolithique qui est daté entre +- 2500 et +-2000-1500 av JC présente plu-sieurs faciès. A partir de +- 2000 av JC, le nord du Sahara connaît une accélération de la sécheresse avec pour conséquence le départ de la plupart des groupes humains qui y vivaient. C’est ainsi que les populations négroïdes semblent abandonner définitive-ment les parties du Tassili, du Hoggar et de l’Acacus dans les-quelles elles vivaient. A partir de cette époque, ces régions semblent n’être plus peuplées que par des groupes proto-Ber-bères6 .

Dans la partie méridionale du Sahara, les hommes semblent se replier vers le fleuve Niger à partir de +- 2000 av JC. Les conséquences de ce nouveau changement climatique se font en effet également sentir sur les bordures du Sahara où la sa-vane qui s’était étendue vers le Nord durant la période clima-tique humide précédente re-cule vers le Sud. Vers +- 2500 av JC l’immense paléo-Tchad disparaît et le lac atteint alors sa superficie de l’époque histo-rique. Le Sahel redevient sec et la forêt recule. Durant cette période, les paysages actuels se mettent lentement en place. Comme durant les précédents épisodes arides, les deux princi-paux refuges pour les hommes se trouvent au Sud, vers la zone forestière, mais aussi à l’Est, dans la vallée du Nil.

Vers +- 1000 av JC et jusque vers +- 800 av JC, le retour limi-té des pluies permet la réappa-rition de quelques pâturages. Après le « vide » de l’aride post-

LES GRANDES ÉVOLUTIONS DU CLIMAT AFRICAIN ET LEURS INFLUENCES SUR L’HISTOIRE DES POPULATIONS

Contrairement à ce que croient les « réchauffistes », ce

n’est pas l’augmentation des températures qui entraîne

la sécheresse, mais tout au contraire le

refroidissement. Entre 18.000 et 15.000 ans par

rapport à nos jours, lors du Dernier Maximum Glaciaire

(DMG), les températures africaines moyennes étant

inférieures de 5° à celles que nous connaissons

aujourd’hui. Le froid ayant pour résultat mécanique de

ralentir le volume des pluies, le désert du Sahara

s’étendit considérablement vers le Sud, tandis que la

forêt tropicale et équatoriale disparut quasiment.

Entre 9000 et 6000 par rapport à nos jours, lors de

l’Optimum Climatique Holocène (OCH), les

températures africaines moyennes étaient supérieures

de 2°C à celles que nous connaissons aujourd’hui.

Cette élévation de la chaleur provoqua une

augmentation mécanique des pluies et la forêt

s’étendit, débordant très largement son étendue

actuelle. Le Sahara recevant des précipitations

d’origine à la fois méditerranéenne et tropicale, ses

parties désertiques se rétractèrent considérablement

et il fut parsemé de lacs et de marécages.

néolithique on assiste alors à une nouvelle poussée de groupes berbères en direction du Sahara central. Puis l’Aride actuel se met en place et le Sahara entre alors dans la période historique.

Bernard LUGAN

1 En Afrique, climat froid correspond à

aridité et climat chaud à humidité.2 De plus, il y a 30000 ans, le Nil a connu

d’énormes inondations noyant

périodiquement ou peut-être même

régulièrement toute la vallée. Voir à ce

sujet l’article de Bernard Lugan intitulé «

L’Egypte, fille du climat », publié dans la

Nouvelle Revue d’Histoire, n° 31, juillet-

août 2007, p. 19.3 Cette période fut entrecoupée vers +- 24

000 +- 22 000 par une oscillation chaude,

donc humide.

4 L’Holocène , étage géologique le plus

récent du Quaternaire, débute il y a 12000

ans environ, à la fin de la dernière

glaciation et voit l’apparition des premières

cultures néolithiques.5 Une étude régionale du Sahara permet

de distinguer six sous régions (Lugan,

Histoire de l’Afrique des origines à nos

jours, 2009, pp.22-23).6 Et par les ancêtres des actuels harratins,

derniers survivants ( ?) du peuplement noir

antérieur.

NB : Les cartes sont publiées avec l'aimable autorisation de la Nouvelle Revue d'Histoire

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