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La Lettre de l'Afes
Bulletin de liaison de l'Association française pour l'étude du sol
Octobre 2018 - Lettre 110
Edito
Je suis ravie de vous retrouver dans cette 110ème Lettre Afes. L'été ainsi
que la rentrée 2018 ont été riches en évènements sur les sols tant au
niveau national qu'international. A l'horizon d'autres évènements à
venir, dont la prochaine Journée Mondiale des Sols qui se déroulera à
Nancy le 3 décembre prochain. Le programme de la journée ainsi que les
inscriptions seront accessibles sous peu sur notre site internet.
L'Afes est représentée à de nombreux évènements importants par ses
administrateurs et membres bénévoles afin de faire connaitre et
remonter les attentes des membres de la communauté des spécialistes
des sols de France. Cette lettre est l'occasion de vous faire part des
comptes-rendus des administrateurs Afes en déplacement.
L'heure des élections approche. Si vous souhaitez vous présenter ou
pouvoir voter vérifier que votre adhésion 2018 soit à jour en contactant
le Trésorier Adjoint !
Pour mener à bien ses actions l'Afes a besoin de votre soutien ! Si ce n'est pas déjà fait, il vous est encore
possible de réadhérer pour l'année 2018.
Adila Omari
Rédactrice en Chef de la Lettre Afes
Photo de Christian Walter
A voir et bien d'autres dans la photothèque de l'Afes maintenant accessible sur le compte Flickr de l'Afes
Au sommaire de ce numéro
Brèves et actualités de l'Afes : Avec l'annonce de la prochaine Journée Mondiale des Sols, des nouvelles du
site internet de l'Afes, des retours des JES et de l'AG 2018 ayant eu lieu à Rouen, et l'annonce des élections
à venir.
Comptes rendus des représentations de l'AFES : Lors de la WCSS où l'Afes a été représenté par Dominique
Arrouays ancien président Afes aux différentes instance de l'IUSS. D'autres déplacements des représentants
Afes sont au programme. Vous y trouverez notamment les CR de notre Présidente Afes, Céline Collin-Bellier,
qui a représenté notre association lors du conseil scientifique de l'IGCS en juillet dernier et lors du Workshop
de la WRB ayant eu lieu en Roumanie en août dernier.
Retours sur les bourses A. Demolon : Ce numéro est aussi l'occasion de vous faire part des premiers retours
de nos lauréats Demolon 2018 avec deux comptes-rendus. Celui de Jim Felix-Faure ayant participé à la au
32ème congrès de l'Aqsss au Québec et celui de Ryad Bouzouidja au 21ème congrès mondial des sciences du
sol (WCSS) à Rio de Janeiro.
Annonces de colloques : La journée technique qualité biologique des sols urbains – De la boite noire à la
trame brune" à Dijon le 8 novembre prochain, et les journées techniques "Enjeux sur le sol : les dispositifs de
longue durée pour répondre aux questions d'aujourd'hui et de demain" les 14 et 15 novembre 2018 à
Versailles, sont organisés en partenariat avec l'Afes.
Webinaires Afes : De nouveaux webinaires sont maintenant accessibles sur la page Vimeo de l'Afes.
Notes de nos adhérents : Note de Guilhem Bourrié sur la rencontre des Académies des Sciences des pays
membres du G20 lors d'une réunion à Rosario (Argentine) les 25 et 26 juillet 2018, en vue de l'adoption d'un
document à l'attention des chefs d'Etat sur les sols.
Nouvelles parutions sur les sols : Nous partageons avec vous les nouvelles parutions sur les sols maintenant
disponibles.
Nouvelles parutions dans EGS : Deux nouveaux articles de la revue en ligne EGS ont été publiés depuis la
dernière Lettre Afes.
Brèves et Actualités
En 2018, l'association a choisi d'explorer et valoriser les travaux de recherche et actions permettant de
faire le lien entre qualité des sols et santé humaine.
L'objectif de cette journée mondiale des sols sera de présenter les orientations de la recherche et les
travaux des acteurs du territoire qui démontrent et expliquent les liens entre la santé humaine et les sols
sur lesquels nous évoluons. Si la pollution des sols est en effet reconnue par de nombreux travaux
scientifiques comme susceptible d'impacter la santé humaine ; il y a également de nombreux travaux qui
démontrent le rôle que peuvent jouer les sols dans le maintien de la bonne santé des populations. Ces deux
approches des sols seront détaillées et commentées pour amener les acteurs des collectivités territoriales à
mieux comprendre ces deux approches à considérer dans nos logiques d'affectation de leurs usages aux
sols.
Les inscriptions et le programme seront bientôt accessibles sur notre site internet.
Adila Omari
Chargée de mission Afes
Retours en images des JES 2018
Et AG 2018
L'assemblée générale 2018 s'est tenue le 09 juillet 2018 après la conférence d'ouverture des Journées
d'Etude des Sols 2018 à Rouen. Vous retrouverez l'ensemble des points abordés lors de cette AG dans le CR
AG AFES 2018.
Ateliers ouverts du 11 juillet : rencontres entre acteurs du territoire et spécialistes des sols
Parmi les ateliers proposés aux JES, deux ateliers ouverts au public animés par Sophie Roaus (en tant que
directrice de l'IRD2) ont été proposés. Ces ateliers ont permis de riches échanges sur les questions :
• des stratégies foncières et enjeux de la loi d'orientation foncière (photo de gauche)
• du stockage de carbone dans les sols et PCAET (photo de droite)
La capitalisation des exposés et échanges lors de ces ateliers sera valorisée sous forme de livrables prévus
pour début 2019.
Labélisation du RRP Haute-Normandie
C'est avec une grande émotion que l'équipe que les personnes ayant travaillé dans la construction du
Référentiel Régional Pédologique Haute-Normandie a reçu (voir photo de gauche), sur proposition du conseil
scientifique de l'IGCS, l'attestation de qualité de niveau Optimum pour le travail effectué (photo de droite).
Sessions poster et remise de prix
Ces JES ont été l'occasion pour beaucoup de présenter leurs résultats de recherches.
En parallèle des sessions de présentation, de nombre de posters ont pu être exposés.
A la fin des JES, lors des résultats de l'élection des meilleurs posters Mme Audrey BOIGNÉ du laboratoire
ECODIV de l'université de Rouen, avec l'intitulé suivant : « Méthodologie de recréation écologique du
compartiment sol : cas pratique » s'est vu décerner le premier prix de la part d'Aurélien Noraz
Coorganisateur de ces journées.
Atelier terrain sur les coteaux de St Adrien
Aurélien Noraz et ses collègues nous ont conduit sur le site des coteaux St Adrien pour une séance ensoleillée
de la section régionale Haute Normandie, comme en témoignent les photos. Le circuit a allié avec bonheur,
lecture de paysage et descriptions de plusieurs fosses pédologiques. Le commentaire d'Aurélien était chaque
fois suivi d'un débat animé et intéressant entre les différents pédologues présents.
Photos prise par A. Gosselin.
Agnès Gosselin et Adila Omari.
Les prochaines élections Afes
Les prochaines élections en vue du renouvellement partiel du Conseil d'Administration approchent à grands
pas. Si vous souhaitez agir pour promouvoir l'étude des sols au sein de l'Afes, vous êtes invite à candidater.
Six postes sont à pourvoir. Ce ne sont pas que des "pédologues" qui peuvent faire acte de candidature et
toute personne s'intéressant à l'Association et désirant proposer ses services peut candidater. Les personnes
du domaine de la recherche ont aussi leur place du CA.
Des nouvelles de notre site internet
Depuis la dernière lettre Afes, de nouvelles pages ont été ajoutées sur le site Afes en cours
d'enrichissement.
Vous découvrir dès à présent les pages :
Sols et Chiffres clés : Cette page regroupe quelques chiffres clés sur les sols et sera enrichie régulièrement.
Sols et définitions : La question de la définition des sols a toujours été source de discussions au sein de notre
association, et notamment sur notre liste de discussion. Cette page synthétise les différentes discussions sur
la définition du (des) sol(s) et affiche la définition adoptée par l'Afes.
Sensibiliser sur les sols : Si vous recherchez des supports pédagogiques sur les sols, cette page est faite pour
vous !
Expositions sur les sols : Plusieurs expositions sur les sols y sont recensées dont deux expositions gérées par
l'Afes.
La page des annonces des soutenances de thèse et d'HDR a été améliorée. Vous y trouverez les annonces
des dernières soutenances et de celles à venir. Et de nouvelles vidéos ont été ajouter à la vidéothèque Afes.
De nouvelles pages seront prochainement ajoutées sur notre site. N'hésitez donc pas à le visiter
régulièrement !
Au mois d'Août 2018, certains l'ont peut-être remarqué, notre site internet a été la cible d'une attaque
malveillante rendant difficile la connexion au site. Le problème a heureusement été rapidement résolu grâce
à une décision rapide du conseil d'administration de l'Afes et au travail efficace du prestataire du site internet
de l'Afes. Le site est, depuis début septembre 2018, accessible et en parfait état de marche.
Adila Omari
Webmestre Afes
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REPRESENTATIONS DE L'AFES DANS LES EVENEMENTS D'IMPORTANCE MAJEURE
Compte-rendu de la participation du groupe de travail Afes au workshop WRB
(World Reference Base for soil resources)
Roumanie du 16 au 23 septembre 2018 par Céline Collin-Bellier
Céline Collin Bellier, Présidente de l'Association Française pour l'Etude du Sol (Afes), créatrice gérante de
Solenvie©. [email protected]
Pascal Podwojewski, Directeur de recherches à l'IRD, UMR IEES-Paris, membre du conseil d'administration
de l'Afes. [email protected]
Relu et validé par les autres membres du groupe WRB de l'Afes : Jérôme Juilleret ; Michel Brossard et
Stéphanie Jalabert.
UN PEU D'HISTORIQUE
La Base de référence mondiale pour les ressources en sols (WRB - World Reference Base for soil resources)
est un des deux systèmes internationaux de classification des sols approuvé par l'Union internationale des
sciences du sol (International Union of Soil Sciences - IUSS) avec la "Soil Taxonomy". Cette base est disponible
en ligne sur le site de la FAO et sur le site dédié à la WRB. Elle est éditée en plusieurs langues dont le français.
http://www.fao.org/soils-portal/soil-survey/classification-des-sols/base-de-reference-mondiale/fr/
http://www.soil-science.com/?id=wrb
Cette base de référence internationale fait l'objet d'une constante mise à niveau/révision. La première
édition était de 1998, puis 2006 et la dernière mise à jour date de 2015. Cette base était en concurrence avec
la "Soil Taxonomy" développée aux USA dès 1975, édition renouvelée 11 fois depuis mais qui manque de
précisions pour un grand nombre de types de sols qui ne sont pas présents aux USA.
Pour des raisons historiques, et bien évidemment géographiques et climatiques, de nombreux pays (tels que
Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Brésil, Chine, Japon, Russie, et aussi France) ont développé leur propre
classification en fonction de leur géographie et de leur climat. En France, dès 1956, sous l'influence de G.
Aubert (ORSTOM) et de P. Duchaufour (CPB-CNRS), les pédologues ont réfléchi à ce sujet, ce qui a abouti, en
1964, à la constitution d'une Commission de pédologie et de cartographie des sols (CPCS). G. Aubert avait
proposé un système de classification publiée en 1965 dans les cahiers de l'ORSTOM série Pédologie, III, n° 3.
Depuis, il s'est avéré que cette classification principalement basée sur les processus d'évolution des sols plus
que sur leur morphologie sensu stricto n'était pas adaptée aux nouveaux moyens techniques d'observation
et d'analyse (SIG et cartographie numérique, agriculture de précision) et aux contraintes des services
écosystémiques, de l'agriculture ou de l'aménagement du territoire (zones humides, profondeur exploitable,
texture, etc.).
Un nouveau référentiel pédologique français a donc vu le jour en 1992, suivi de deux versions officielles, celle
de 1995, puis celle de 2008 revue et complétée. D'abord pour les sols métropolitains, il a été étendu aux sols
du monde (édition de 2008) grâce à l'engagement de nombreux pédologues de l'IRD, publié aux éditions
QUAE, soutenu par l'Afes disponible gratuitement en ligne sur le site de l'Afes
(https://www.afes.fr/referentiel-pedologique/) et sur le site de l'IRD
(http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers15-05/010063397.pdf).
La WRB fait constamment une mise à jour de ses éditions en fonction des questions soulevées et à la
demande soit des sociétés de pédologie, de chercheurs ou praticiens pédologues. Par exemple, le « dolomitic
material » a été introduit lors de l'édition de 2015 sous proposition du Luxembourg. Afin de tester et
améliorer la clé WRB, des excursions annuelles sur le terrain sont organisées par un pays tiers et supervisées
par Peter Schad, un enseignant-chercheur allemand de l'université de Munich, mandaté par l'IUSS pour
quatre ans. La dernière excursion a eu lieu en Roumanie (Transylvanie) du 16 au 23 septembre dernier. Après
discussions avec les membres du CA de l'Afes et du groupe de travail sur la classification des sols Afes-WRB,
il a été voté en CA que Céline Collin Bellier, présidente de l'Afes, et Pascal Podwojewski, IRD, UMR IEES-Paris
et administrateur Afes, participeraient à cette excursion.En effet, Jérôme Juilleret présent aux workshops
WRB en Irlande (2014) et Lettonie/Estonie (2017), ainsi que Xavier Legrain (pédologue de Gembloux), et
d'autres pédologues rencontrés lors des JES (2016, à Louvain la Neuve) par Céline Collin Bellier, nous avaient
informés que les pédologues français étaient attendus au sein groupe de travail IUSS-WRB, il était donc
nécessaire de vérifier la réalité de la demande. Notre participation avait également pour ambition de tester
le RP dans un autre contexte, et de voir ce que le RP pouvait apporter à la WRB.
EXCURSION AFES-WRB 2018
La mission s'est déroulée dans la région de Cluj Napoca (en Transylvanie – Roumanie) du 16 au 23 Septembre
2018. Le terrain sensu stricto s'est déroulé du Lundi 17 au samedi 22 Septembre inclus.
Cette excursion a été l'occasion de réunir une quarantaine de pédologues de 22 pays - dont 16 différents
pays européens -, tous prêts à discuter de description des sols, de nomenclature, en faisant profiter des
expériences et questionnements de chacun.e, avant de discuter des correspondances entre différentes
classifications/références (Soil Taxonomy des USA, Afrique du Sud, Chine, Japon, Allemagne, Pologne et
France) et bien sûr autour de la clé de voute de la WRB. La WRB était l'invitée de la Société Roumaine pour
l'Etude du Sol, grâce au dynamisme et la motivation du très francophile Horea Cacovean qui a organisé la
mission, aidé d'une belle équipe de Roumains.
Nous avons constaté que classer les sols n'est pas un exercice de style. Classer les sols est absolument
nécessaire et la WRB offre l'avantage d'être un système international de corrélation entre les divers systèmes
nationaux, lorsque ces systèmes nationaux existent. Son avantage réside sur le fait que ce système est basé
sur des caractéristiques de sols définies en termes d'horizons diagnostiques, propriétés et matériaux
diagnostiques, qui doivent autant que possible être mesurables et observables sur le terrain. Notons
cependant que les paramètres climatiques ne sont pas considérés.
Classer les sols n'est pas seulement utile aux cartographes, pour l'agriculture de précision ou pour les plans
d'aménagement du territoire, c'est aussi un outil de communication international pour comparer les
propriétés des sols du monde comme les taxonomistes utilisent une classification, régulièrement remise à
jour, pour classer les plantes, les animaux ou d'autres objets. Or, malgré ou grâce à l'expérience de chacun.e,
nous avons pu constater que si les descriptions morphologiques des profils faisaient généralement
l'unanimité, l'interprétation de leur description - et donc leur classification - pouvait être drastiquement
différente.
Le sol est un bien non renouvelable, principal support de la biodiversité, nourrissant plusieurs milliards
d'êtres humain, ayant de multiples propriétés écosystémiques et dont la conservation est très souvent citée
comme faisant partie des objectifs du développement durable. Or il est à regretter qu'en France la discipline
de la pédologie soit traitée à la légère et la pédologie n'est plus enseignée comme une discipline importante
dans nos universités. Il est consternant de voir nombre d'étudiants de niveau thèse, ayant trait de près ou
de loin aux sols, incapables d'identifier les principaux sols de France et bien sûr du monde, et ce sur de simples
bases morphologiques et analytiques.
Il est également consternant de voir la France à la traine en Europe quand nos partenaires allemands arrivent
en nombre (10) avec un grand nombre d'étudiants (6) pour ce genre d'événement et que nos amis espagnols
(4), belges (2), luxembourgeois (1) étaient également présents. Il y a quelques décennies, les pédologues,
notamment de l'ORSTOM, étaient à la pointe au niveau mondial de cette discipline, souvent en avance sur
leur temps ; la pédothèque européenne est à l'Inra d'Orléans, mais si quelques pédologues d'Infosol
s'investissent dans l'autre système de classification mondiale, beaucoup plus basé sur du numérique, aucun
pédologue issu des instituts ne s'engage clairement dans la WRB qui pourtant est aussi nécessaire pour la
publication d'articles référencés. Certes la pédologie française reste vivante et reconnue mondialement pour
des études très ciblées comme par exemple la séquestration du carbone et l'objectif 4P1000 défendu par la
France pour la COP21 et reconnu comme un des objectifs du développement durable au sein de l'IRD.
Cependant la discipline générale souffre d'un éparpillement de son enseignement dans les cursus
universitaires ; l'enseignement de la pédologie, ss, qui était fédéral jusqu'en 2005, année de la dernière
promotion du DEA National de Pédologie, s'est dilué dans des universités autonomes, ou des écoles
d'agronomie, qui n'ont plus la masse critique pour former des pédologues. Dans le livre blanc du CNRS
consacré aux sols datant de 2013, Jérôme Poulenard (Prof. à l'Université Savoie Mont-Blanc, formé par l'IRD
au Mexique et en Equateur) soulignait la dispersion spatiale et thématique des formations en France. Avec
la nouvelle mention des Masters (Bulletin Officiel de février2014), la place du sol dans les titres risque d'être
encore moins présente. Ce constat était partagé par Laurent Caner, professeur à l'Université de Poitiers (lui
aussi formé au Sud à Pondichéry, Inde), lors de la JMS 2017, en faisant le point de cet enseignement en
Nouvelle-Aquitaine. Dès 2013, le groupe d'experts du livre blanc du CNRS recommandait de revenir à un
master national entièrement dédié aux sols, comme il existait avant la réforme LMD.
Pourtant, les sols sont de plus en plus mis sous les projecteurs, la pédologie est de plus en plus demandée
dans les études d'ingénierie. Si aucune recherche n'est faite à ce sujet, ce n'est pas parce que tout a été dit,
loin s'en faut, mais la matière tombe en désuétude faute de formation satisfaisante. Or, sans recherche, pas
d'enseignant-chercheur, donc une formation allégée en pédologie par manque de compétences, donc des
études de master ou d'ingénierie qui vont perdre en qualité.
Photo de gauche : Une partie du groupe de travail discute du type de sol Debout à gauche, Cezary Kabala,
Professeur à l'université de Wrocław. Assise avec un chapeau beige, Maxine Levin, chercheuse de l'USDA
Tous 2 spécialistes en Sciences du Sol & en classification ;
photo du milieu : 1er jour. Vue sur une partie de la Transylvanie ;
photo de droite : entrée dans un ancien fort Romain réhabilité, en fin de journée première journée de
terrain.
LES DESCRIPTIONS DES SOLS RENCONTRES (attention, noms en WRB !)
A raison de 4 profils décrits par jour, les journées très intenses débutaient à 7h30 et se terminaient à
22h00.
Déroulement de la description
Le déroulement, pour chaque profil, commençait par désigner un « profile manager », Peter Schad
déléguait ce travail à une personne différente pour chaque fosse visitée (Céline Collin Bellier a été l'un de
ces « profile manager ») ; ensuite, ce « profile manager » motivait une personne pour décrire le profil à
tous les participants(Céline CB et Pascal P ont fait des descriptions), et il était tenu de faire respecter le
temps imparti pour arriver à un nom, en suivant systématiquement ces étapes :
• nettoyage/rafraichissement du profil, détermination de la couleur Munsell en humide
• prise de photos à tour de rôle par les participants
• description synthétique et rapide du profil par Horea Cacovean telle que faite par l'équipe de
pédologues organisateurs (géologie, environnement, occupation du sol, analyse physico-chimique).
• (en fait, observation, bien entendu) du profil, à savoir, chacun.e y allait avec ses outils ou ceux
empruntés, faisant apparaître la structure, regardant les revêtements, les taches (hydromorphie ou
altération de roches), partageant les conclusions avec les collègues pour se mettre d'accord (ou
pas...) ;
• description du profil à tous les membres de la mission par un volontaire, en tentant de donner des
noms deshorizons diagnostiques ;
• discussion en laissant à chacun exprimer son avis sur les-dits horizons, ce que les un.e.s et les
autres ont vu (ou pas), qui engendre conséquemment des différences d'interprétation ;
• une fois les avis convergents, proposition du nom du sol en WRB par Peter Schad qui connaît la
WRB avec toutes ses nomenclatures pour les diagnostics et qualificatifs des horizons et du sol.
• dénomination des sols dans toutes les références nationales des principaux pays présents. A noter,
que la dénomination selon le RP 2008 revu 2012 a été demandée dès le début, ainsi que la Soil
Taxonomy et la classification japonaise, d'autres se sont proposées au fur et à mesure, chacun
justifiant le choix des noms donnés.
Les principaux sols rencontrés sont assez communs en Europe comme les Cambisols, Luvisols, Stagnosols et
Gleysols mais il y avait aussi des Arenosols/Regosols, Fluvisols, Vertisols et Technosols mais aussi des
Chernozems, Kastanozems et autres Phaeozems, peu courants en France.
Si les descriptions faisaient souvent l'unanimité, après parfois des discussions épiques, il manquait parfois
des informations sur les caractéristiques du paysage, la géomorphologie, sur les usages des sols et les
contraintes associées... Certaines analyses (carbone) étaient peu précises ; quant aux cations échangeables,
les données étaient souvent manquantes. Pas d'indications de la densité apparente des sols ou sur la
minéralogie des argiles, même si cette dernière peut être déduite de la granulométrie plus CEC.
Les discussions et les désaccords ont principalement porté sur l'importance du caractère/critère
« hydromorphie temporaire ou non » à partir d'une nappe perchée ou d'un écoulement latéral (propriété
stagnique ou gleyique), ou sur la confusion entre caractère hydromorphe et altération des minéraux présents
dans les roches (allochtones, souvent). Enfin, les débats ont également porté sur les traits morphologiques
du lessivage pour déterminer les Luvisols qui, en l'absence d'horizon E marqué, ni augmentation importante
des argiles, se constate in situ par l'observation des cutanes. Entre l'hésitation entre cutane de lessivage et
la marque de compression (stress cutane) sous l'action du gonflement-retrait des agrégats ou contre un
élément grossier – tous les regards ne sont pas aiguisés/entraînés de la même façon— et le fait que ces traits
pédologiques nécessitent plus de 5% de la surface (cutanes pour les Luvisols) pour changer de classe, la
surestimation est aisée et une incertitude subsiste car ce critère semble trop ténu puisqu'il ne tient pas
compte de l'indice de lessivage validé par des analyses granulométriques/texturales.
LES APPORTS POSSIBLES DE L'AFES, LES ATTENTES DES AUTRES PAYS VIS-A-VIS DE NOUS
L'Afes était attendue, les pédologues français étaient attendus, ce n'était pas qu'une impression de
comptoir... Pourquoi ? Car nous avons un système de classification nationale, ce qui signifie que nous avons
pris le temps de réfléchir au(x) sens d'avoir une référence pour donner des noms, parce que notre
classification est suffisamment souple pour intégrer nombres de sols, pour tolérer un double, voire triple
rattachement quand plusieurs processus semblent entrer en jeu dans le développement, l'évolution du sol,
sans compter les adjectifs qui s'y rapportent (Merci aux auteurs pour toute cette réflexion !). Du coup, le
regard que nous pouvons apporter permet d'enrichir la WRB qui, si elle répond à de nombreuses attentes et
sert à plusieurs pays n'ayant aucune classification nationale, n'est pas achevée et peut être encore améliorée.
Il est vrai qu'elle porte une trace allemande forte, mais ce n'est pas par volonté d'imposer leurs visions,
seulement parce que personne ne vient les contredire avec des arguments forts. La France seule ne peut
rien, mais nous avons constaté que nous étions souvent en accord avec d'autres personnes, dont la
classificatrice américaine, le classificateur hongrois, mais aussi belges, espagnols. Il semblerait que les
Allemands aient un système plus simplifié.
De notre côté, la WRB apporte une autre approche complémentaire du RP, et il faudra peut-être le compléter
(sans tout changer), pour qu'il colle encore mieux aux terrains.
Ce qu'il faudrait faire :
• correspondances RP à WRB : il y a des erreurs des 2 côtés, e.g. côté WRB : les noms fournis pour la
correspondance française dans la WRB se rapportent encore à la CPCS, alors que la première
édition du RP remonte à 1995... Côté RP, des correspondances faites sur site ne correspondaient
pas ; il faut se replonger dans les Bruni-, les Luvi- de façon plus précise et mettre à jour les tableaux
de correspondances RP2008- WRB 2014 (travail en cours au sein du groupe de réflexion Afes-WRB)
• apporter des réflexions sur le lessivage et son importance pour définir une classe de sols
lessivés sans les atermoiements lors de la classification des sous le seul critère des cutanes ;
• apporter des réflexions sur les critères d'hydromorphie et distinction entre les traits d'une
hydromorphie temporaire d'une hydromorphie permanente.
• compléter les notions de et , notions qui existent dans la WRB mais sont moins précises que dans le
RP. En effet, il nous faut apporter l'expérience du RP à la WRB dans le cas des Fluviosols et
développer/préciser les qualifiers pour les sols colluviaux, les Colluviosols n'existant pas dans la
WRB;
• compléter le référentiel par un documentutilitaire » comme la synthèse faite par Buol et al., 1997,
(Soil genesis and classification, Iowa state University press) qui décrit les principales classes de sols
(US Soil Taxonomy) en fonction de leurs principales propriétés, de leur localisation géographique et
géomorphologique, leur relation avec d'autres classes de sols et les contraintes liées à leur
utilisation ;
• encourager des études comparatives RP-WRB
• aller aux prochains workshops et congrès WRB ;
• organiser le workshop 2022 ?
PARTICIPANTS
EUROPE
Allemagne (10 dont 6 étudiants y compris 1 Estonienne) ; Autriche (1) ; Belgique (2) ; Espagne (3 + 1 en
Colombie) ; Estonie (1, étudie en Allemagne) ; Finlande (1) ; France (2) ; Hongrie (3 + 1 Italie, JRC) ; Lituanie
(représentée par un Portugais) ; Luxembourg (1) ; Norvège (1) ; Pays-Bas (1) ; Pologne (1) ; Rep. Tchèque (2
+ 1 Colombie) ; Slovaquie (1) ; Slovénie (1) ; Roumanie (5) pays organisateur
AUTRES
Afrique du Sud (2) ; Chine (1) ; Japon (3) ; Mongolie (1) ; USA (1)
Céline Collin Bellier et Pascal Podowjewski
Association Française pour l'Étude du Sol
P.S. MERCI aux membres du CA d'avoir accepté de financer cette excursion.
Compte-rendu sur le CS IGCS du 4 juillet 2018 par Céline Collin-Bellier
Le 4 Juillet 2018, Paris, locaux de l'Acta.
Ce compte-rendu ne se veut pas exhaustif, ni neutre, mais simplement un retour de ce que j'ai vécu à une
réunion, et de ce que l'Afes peut/doit apporter. Le CR officiel a été rédigé par Florence Héliès, IE
documentaliste à Infosol et secrétaire de séance.
Marc Voltz, président du CS IGCS, en visio depuis Montpellier, remercie les participants de leur présence et
apprécie/souligne celle, annoncée très tardivement, de l'Afes que je représentais, précisant que ceci
n'impliquait pas que ce soit toujours moi qui soit là (je ne peux pas être sur tous les fronts).
Rapport « La cartographie des sols en France : Etat des lieux et perspectives »
Marc Voltz présente rapidement le rapport avec le support *.ppt prévu pour le séminaire IGCS de Juin 2018
puis propose aux personnes présentes mais n'ayant pas participé à la rédaction de ce rapport de donner leurs
avis. Nous sommes 6 dans ce cas : Francis Douai – Isa de Lille -, Marie-Françoise Slak – Min Agri --, Joël Moulin
– Ch Agri Cher –, Francesca Degan – Acta— et Loïc Commagnac –IGN--. Tous, nous trouvons qu'un gros travail
a été fourni, qui va de la synthèse de l'existant à des propositions de stratégies techniques et
organisationnelles, c'est très appréciable. Je souligne qu'aucun expert issu d'un BE de pédologie n'a été
consulté. Comme souvent, la réponse est qu'il a fallu du temps pour ce rapport, plusieurs sessions de
réunions pour arriver à cette rédaction, pendant près de 2 ans, et personne n'a pensé qu'un expert privé
pourrait/voudrait prendre ce temps. Pourtant, de la suite des programmes de cartographie dépendent aussi
notre métier, nos expertises. J'ose espérer que lors d'une prochaine fois, ils penseront aux BE.
Plusieurs fois, la question de l'utilisation de ces cartes s'est posée : qui ? pour quoi ? dans quel(s)
contexte(s) ? Demandes privées ? publiques ? C'est là que la présence d'un privé pourrait être intéressante,
car nous pouvons apporter des réponses en parlant de nos clients et de leurs demandes, ce qu'aucun des
rapporteurs ne peut/sait faire.
4 scenarii ont été suggérés, qui dépendent des orientations politiques/juridiques qui seront faites au sujet
du sol. Les positions des uns et des autres s'accordent sur une hypothèse : faire en sorte que le sol soit
considéré comme un bien commun. Dans l'hypothèse exposée, l'idée est que les études seraient prises en
charge pour partie par l'Etat, à hauteur de 20 M€ sur 20 ans, et pour partie par le secteur privé, à raison de
40 M€. Le souci est que nous n'en sommes pas encore à avoir un sol bien commun, donc il faut réussir à
convaincre les clients du secteur privé –clients publics et privés-- de faire des études de Sol ET de fournir les
données acquises pour les capitaliser dans Donesol. Une solution que j'ai proposée, pour en avoir déjà
discuté avec certains de nos clients (discussion avec d'autres experts de BE), est de pouvoir avoir accès à ces
bases de données sur le secteur concerné et d'intégrer les données issues de ces études dans Donesol (A
préciser : qui fait la saisie ? Qui finance cette saisie ?). Car, les données sur les sols sont finalement très
demandées... Bien entendu, il reste la question du droit qui n'est pas résolue, mais, tout comme les images
aériennes du géoportail permettent d'accéder à une information personnelle géoréférencée, les données sur
les sols pourraient être accessibles. Loïc Commagnac doit se renseigner pour savoir comment ceci est
possible pour les photos, quelle tactique l'IGN a choisie. Un début de réponse est venu d'Antonio Bispo : tout
n'est qu'histoire d'interprétation, de regard, donc tant qu'il n'y a pas de jurisprudence, il est difficile de savoir
que faire. Il faudrait que quelqu'un accepte de prendre le risque d'une première « attaque », sachant que
rien ne dit qu'il y en aura...
Renouvellement de la convention du GIS-Sol 2019/2023
La convention actuelle du GIS-Sol arrive à terme, il est donc nécessaire de réfléchir aux demandes/attentes
prioritaires que le CS IGCS souhaite voir inscrites.
L'appel à projets sera lancé vers mi-Octobre, s'il y a de l'argent dans la cagnotte, ce qui n'est pas encore
certain, mais j'ai confiance, l'AFB et le BRGM ont demandé à intégrer le CS IGCS, et ceci se fait dans le cadre
d'une convention, souvent avec contrepartie financière. Ceci sera décidé à l'Automne.
J'ai demandé que l'appel à projet soit lancé sur un réseau plus ouvert que la seule liste Donesol-users (pas
d'obligation d'annonce publique comme les AO, j'ai demandé). Bertrand Laroche craint qu'il n'y ait trop de
réponses et que Infosol soit seul à tout relire pour le CS. Pourtant, comme le souligne aussi Marc Voltz, ce
serait un bon moyen de faire connaître à une communauté plus élargie le travail fait, c'est une forme de
sensibilisation, voire de publicité, et ça pourrait apporter des regards nouveaux, enrichissants.
Sur suggestion de Marc Voltz, il est proposé que chaque membre du CS participe à la relecture de plusieurs
dossiers et de consacrer 2 jours au prochain CS à cet effet. Sur le principe, tout le monde accepte. Dans la
réalité, j'espère que tout le monde suivra ; pour ma part, je ne suis pas certaine d'avoir la légitimité de ce
travail, ni, surtout, d'en avoir le temps, juste avant la JMS, mais nous aviserons en temps et en heure...
Les priorités qui seront mises dans la convention portent, de mémoire, sur la capitalisation des données,
l'homogénéisation, la sensibilisation des acteurs sur les utilisations de ces données. Il est mis en avant la
nécessité de projet(s) démonstrateur(s). Je demande pourquoi des RRP sans notice peuvent être labellisés
alors que certains clients (privés ET publics) demandent expressément une notice aux cartes thématiques
fournies, notice qui leur permet de s'en servir et de les valoriser, notice qui est d'autant plus facile à faire
que les données sols en ont une, et que dans le cadre d'une valorisation des données, la notice apparaît
comme un outil nécessaire, sachant que pour un pédologue utilisateur de ces données, juste avoir les fichiers
Donesol ne permet pas de comprendre tout ce que le cartographe pédologue a appréhendé du terrain.
Apparemment, celles existantes ne seraient pas consultées. Il faut donc réfléchir à un nouveau modèle qui
permettrait de rendre accessible la compréhension des données acquises pour le vulgum pecus. Ceci pourrait
entrer dans le cadre d'un projet démonstrateur.
Labellisation RRP expertisés
RRP Haute Normandie
Initialement, le RRP Isère devait être labellisé, mais l'expertise a montré de nombreuses lacunes à combler
et, au jour du CS, les remarques et demandes émises le jour de l'expertise n'avaient pas été prises en compte.
Par contre, le RRP Haute-Normandie a été expertisé, avec un rapport et une note très favorables, sans que
la labellisation n'ait pu être validée par le CS, ce qui est la procédure. C'est donc pure formalisme et le label
sera remis lors des JES.
RRP Marne et Ardennes
Le rapport remis par les experts est un peu discuté, Joëlle Sauter étant présente, mais rien de primordial
n'est ressorti. Le label proposé est accepté.
Retour sur le séminaire IGCS, 12-14 Juin 2018, Nancy
L'organisation a été saluée, ainsi que les exposés. Toutefois la fréquentation a souffert de la proximité
temporelle des JES. Pourtant, les dates avaient été discutées en amont par les principaux organisateurs,
notamment Bertrand Laroche et Aurélien Noraz.... Donc, il faudra y être encore plus attentif. Il a été discuté
la possibilité de décaler d'une année le séminaire IGCS, mais comme j'espère encore et toujours que l'Afes
réussira à décaler en année impaire les JES, si le CA est ok, ce ne serait pas nécessaire que IGCS fasse pareil.
Du coup, Bertrand Laroche attend de savoir ce qui se profile côté Afes pour les JES. Il faudra l'avertir des
évolutions dès que nous en saurons plus.
Reste la question de savoir qui organisera. J'ai précisé que pour les JES, j'étais allée chercher les candidats,
Auréline Noraz pour les JES 2018, puis Véronique Genevois, gestionnaire IGCS à Clermont, a priori, pour les
prochaines dans 2 ans. Ce raisonnement donne des idées à Marc V qui se dit qu'il faut prospecter les
candidats.
Points divers
Le BRGM et l'AFB demandent à intégrer le CS IGCS. Il faudra voir les termes de la nouvelle convention.
Conclusion
Toutes les personnes présentes l'ont clairement dit, l'Afes se doit d'être présente aux réunions du CS IGCS,
elle y est souhaitée, attendue. Mon avis va dans ce sens, aussi, ne serait-ce que pour apporter un regard
extérieur, parfois divergent, et pour apporter un équilibre à une réunion de personnes principalement issues
d'organismes publics ou para-publics. Par contre, il faut que les personnes qui assistent à ces réunions osent
se manifester, ET fassent un retour aux autres membres du CA pour que nous puissions réfléchir ensemble
au message que l'Afes souhaite apporter à l'évolution de l'Afes.
Pour le moment, sauf si le CA y voit une objection, je propose de continuer, dans la mesure de mes
disponibilités, à y aller. En effet, j'ai l'impression de porter plusieurs casquettes utiles à IGCS et Afes :
Afes, avec les échos qui nous arrivent des adhérents et abonnées de la liste
Créatrice de données sol
Utilisatrice de ces données
De façon plus générale, comme dans toutes les réunions où l'Afes est présente, je trouve que l'accueil y est
chaleureux et les remarques écoutées, prises en compte.
Il faudrait réussir à réunir les praticiens du privé, à plus les impliquer dans l'asso, dans les partenariats qui
existent, ou, a minima, à encore mieux les repérer et qu'ils (me) fassent remonter leurs idées, remarques,
afin de les porter dans les réunions. Comment motiver les troupes ? Parfois, les praticiens n'osent pas se
manifester, ne se sentent pas légitimes... L'Afes est, de fait, une société savante, pas un syndicat
professionnel, donc les praticiens ne savent pas vraiment où est leur place. A suivre, donc.
CR commencé dans le train du retour de la réunion, puis au fil des trajets et fini dans l'été, et mis en fond et
forme pour la Lettre ce 4 Octobre 2018, à Prignac et Marcamps
Céline Collin Bellier
Présidente Afes
Retours du Congrès Mondial de Sciences du Sol
Rio de Janeiro, Brésil, 12-17 Août 2018 par Dominique Arrouays
Quelques chiffres clés
Le Congrès Mondial des Sciences du Sol 2018 (WSCC) a compté plus de 4000 participants en provenance du
monde entier. Ce qui représente un record absolu ! Presque tous les pays du monde ont été représentés.
(Carte interactive coloriée à la main)
Seule une quarantaine de français y ont participé. Soit 1% des participants, ce qui est
très peu et sans doute une des plus faibles participations historiques !
Malgré la faible représentation des Français, de très nombreuses présentations de
membres de l'Afes ont été faites, en conférence introductive, en auteur principal ou
en co-auteur, souvent avec des collaborations internationales.
Des présidences et des co-présidences de groupe de travail, de symposium et de
meetings de groupes de travail ont été assurées par des membres de l'Afes.
Le congrès a consisté en :
• 10 conférences majeures en séance plénière,
• 16 symposiums interdivisionnels,
• 4 symposiums d'innovations techniques,
• 71 symposiums organisés par les divisions,
• 16 symposiums organisés par les groupes de travail,
• 65 sessions posters,
• 1 tournée de terrain de mi-congrès,
• Ainsi que des événements et des symposiums satellites.
Tous ces évènements ont eu lieu en parallèle sauf les conférences majeures et les discours des ministres et
la tournée de terrain ...
La WCSS a aussi été le lieu de 3 réunions décisionnelles du conseil de l'IUSS. Mais aussi celui d'une réunion
décisionnelle de la Confédération Européenne des Sociétés de Sciences du Sol (ECSSS) et de Eurosoil 2020
(qui aura lieu à Genève). L'Afes y a été représentée par D. Arrouays. Au niveau de l'IUSS, se sont tenu 4
réunions de division et environ 25 commissions et réunions de groupes de travail.
Photo de gauche : Division 4 avec la présence de D. Arrouays Représentant l'Afes (sur la photo) et de
Christian Feller Président de la Division 4 ;
photo de droite : Groupe de travail sur le Global Soil Map.
Prochains congrès mondiaux
Le prochain congrès mondial aura lieu en 2022 à Glasgow (en Ecosse). Ce choix a déjà été voté lors du
congrès de 2014 à Jeju (en Corée). Venez-y nombreux, vous n'aurez pas l'excuse de l'éloignement ! Le
congrès suivant se tiendra en 2026 à Nanjing (en Chine). Cette décision a été voté au Conseil de l'IUSS de
Rio, l'autre concurrent était Toronto (au Canada).
Photo de gauche : Glasgow (Ecosse) ;
photo de droite : Nanjing (Chine).
Mes impressions et quelques phrases ...
Un super centre de congrès.
Une organisation un peu « décousue », mais une ambiance chaleureuse et fantastique.
De nombreux espaces liés aux rencontres et de nombreux contacts informels ...
Un peu de tourisme et des dégustations de produits locaux !
Et pour finir, quelques images ...
Photo en haut : Ce ne sont pas des chopes de bière mais d'énormes monolithes cylindriques ! ;
photo en bas à gauche : Copacabana ;
photo en bas à droite : Le pain de sucre.
Dominique Arrouays,
Ancien Président et représentant de l'Afes au WCSS
14 Octobre 2018
Prochains évènements où l'Afes sera représentée
• Atelier "La recherche française pour le 4 pour 1000, le 7 et 8 novembre 2018 à Sète. Représentant
Afes : Noémie Pousse.
• CIAG "De la connaissance de la biologie des sols et de son fonctionnement à son pilotage", le 18
octobre 2018 à Dijon. Représentants Afes : Ana Cassigneul et Isabelle Letessier
• Université du soir de la Chambre d'Enjeux sur le Sol : les dispositifs de longues durées, le 5
novembre à Chartres. Représentant Afes : Agnès Gosselin
• Journée technique "Qualité biologique des sols urbains – De la boite noire à la trame brune", le 8
novembre à Dijon. Représentants Afes : Adila Omari et Céline Collin-Bellier
• Journées techniques les journées techniques "Enjeux sur le sol : les dispositifs de longue durée pour
répondre aux questions d'aujourd'hui et de demain", les 14 et 15 novembre 2018 à Versailles.
Représentants Afes : Plusieurs membres du Conseil d'Administration de l'Afes y seront présents.
Vous pouvez, vous aussi participer à la présence de l'Afes au niveau d'instances ou d'évènements autour
des questions liées aux sols ! N'hésitez donc pas à nous tenir au courant des évènements auxquels vous
participez. Et mieux encore nous envoyer un compte rendu que vous valoriserons sur notre site internet et
dans les lettres Afes. Pour cela, il vous suffit de contacter la Secrétaire Générale de l'Afes, (Agnès Gosselin)
et ou la Chargée de Mission Afes (Adila Omari).
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RETOURS SUR LES BOURSES A. DEMOLON
Compte rendu du 32ème congrès de l'association québécoise de spécialistes en science du sol (AQSSS) par
Jim Felix-Faure
Le 32ème congrès de l'AQSSS s'est tenu à l'hôtel château
laurier de la ville de Québec. Le congrès à été organisé
du 12 au 14 juin 2018 en parallèle de celui de la North
American Forest Soils Conference – international
Symposium on Forest Soils (NAFSC-ISFS).
Le congrès a été ouvert par une journée de terrain
commune aux deux manifestations. Une centaine de
personnes était présente. Cette journée nous a permis
de découvrir la diversité des sols forestiers au Québec.
Des Cambisols aux Podzols des forêts boréales les
intervenants, chercheurs dans diverses structures
québécoises, nous ont présenté les principales
caractéristiques de pédogénèses associées. L'université
de Laval à Québec est propriétaire de la Forêt
Montmorency située à 70 km au nord de la ville de
Québec. Etendue sur plus de 400 km2, elle est l'une des
plus grandes forêts dédiées à l'enseignement et la recherche. Les chercheurs et étudiants en biologie,
géologie, géochimie, géographie, limnologie... en profitent pour mettre en place des dispositifs
expérimentaux afin d'étudier cet écosystème.
Les deux journées suivantes ont permis aux étudiants et chercheurs de présenter leurs travaux devant une
soixantaine de congressistes, principalement présents dans le cadre du congrès de l'AQSSS. Le matin du
premier jour, quatre intervenants invités (Alison Munson, Robert Bradley, David Rivest et Caroline Dufour-
L'arrivée) ont présenté à tour de rôle un état des lieux des systèmes agro-forestiers au Québec. Il semble
que ce type de pratique, bien qu'encore peu développée en Amérique du nord et en Europe, puisse
apporter une alternative agro-écologique aux pratiques agricoles conventionnelles développées lors de la
Révolution verte des années 60. Les apports de l'agroforesterie ont aussi été discutés en milieu semi-aride
(Sénégal) où le rôle de la strate arborée dans le maintient de la fertilité des sols est très importante
(maintient d'un ombrage au sol, retour de MO...).
La suite du congrès était organisée en quatre sessions de présentation qui se sont succédées. La première
traitait de « Biodiversité et valorisation des sols et des résidus », la deuxième de la « Gestion des sols et de
l'environnement », la troisième session de la « Variabilité spatiale et physique des sols » et la dernière de
« Fertilité et biologie des sols ». Les thématiques de recherches liées aux sols forestiers ont été peu
développées du fait de la présence du congrès NAFSC-ISFS en parallèle.
La majorité des présentations portaient sur des thématiques agronomiques et principalement sur les
intrants azotés. Plusieurs études s'intéressaient aux capacités fertilisantes des déchets organiques par
épandage directe au sol ou épandage de cendre de boue d'épuration et évaluaient le cas échéant les
possibles pollutions associées. La fertilisation minérale utilisée en agriculture conventionnelle n'a pas été
oubliée. La recherche de la dose économique optimale d'intrant azoté dans le cas de culture de maïs-grain
en est un exemple explicite. Cependant, ces recherches étaient entourées d'attentions particulières
portées sur les problématiques environnementales, notamment la limitation de l'export d'azote, et de
conservation et/ou restauration des sols, notamment de sols organiques présent au Québec et très
favorable aux cultures horticoles, et la gestion de l'eau par irrigation de précision.
L'aide de l'AFES qui m'a été octroyée, via la bourse Demolon pour les jeunes chercheurs, m'a permis de
présenter le « Devenir des sols après 84 ans d'ennoiement sous un réservoir de barrage ». Ma présentation
a interpellé certains chercheurs travaillant sur des thématiques proches et conduit à des échanges
intéressants. J'espère que ma venue laissera place à de futures collaborations... Le comité de direction de
l'AQSSS a salué la participation d'un étudiant français à ce congrès et espère que cet échange sera
renouvelé. Pour ma part, je tiens à remercier l'AFES pour l'aide financière qui ma permis de participer à ce
congrès et l'AQSSS pour l'accueil et la qualité du congrès.
Jim FELIX-FAURE
Lauréat 2018 de la bourse Demolon pour la participation au
32ème congrès de l'AQSSS
Compte rendu du Congrès International sur les Sciences du Sol (21WCSS Rio de Janeiro, Brésil) par Ryad
Bouzouidja
En tant que jeune chercheur contractuel, arrivé dans le
laboratoire EPHor (Agrocampus-Ouest) en mai 2017,
l'idée d'assister à la 21ème édition du World Congress of
Soil Sciences (WCSS) me paraissait être une occasion
inespérée. C'était sans compter sur le soutien ma
communauté scientifique, qui s'est exprimé par le biais
de mes collègues et bien sûr par la bourse DEMOLON
pour laquelle je remercie fortement l'AFES. Pour les
jeunes chercheurs, cette bourse est une opportunité, au-
delà de la présentation de ses travaux scientifiques,
d'avoir des échanges et de faire de nouvelles rencontres
qui déboucheront peut-être sur d'éventuelles
collaborations, et pourquoi pas un post-doctorat ?
En Août dernier, je suis parti à Rio de Janeiro au Brésil
pour rejoindre 3229 participants de 101 différents pays
(17% Amérique du Nord, 17% Amérique du Sud, 24%
Europe, 6% Afrique, 30% Asie et 6% Océanie), sous le
climat hivernal brésilien (25°C ensoleillé et parfois
nuageux) afin de discuter des recherches récentes sur les
sciences du sol. Les chercheurs français étaient présents
à cette édition, avec seulement 30 participants.
Le thème du congrès "Science des sols : au-delà des
aliments et du carburant" est une invitation à répondre à des questions telles que - Comment nourrir une
planète affamée? Comment produire du carburant pour une planète gourmande en énergie? Comment
étancher une population assoiffée de notre planète? Comment nettoyer la pollution de notre planète?
Comment parvenir à un équilibre permettant de protéger la biodiversité avec une gestion durable des
terres pour la production agricole? Ceux-ci, parmi beaucoup d'autres questions, sont des sujets liés aux
fonctions multiples du sol qui ont été discutées au 21ème WCSS.
Photo : Un très beau monolithe de sol à l'entrée de la 21ème WCSS, à Rio de Janeiro.
Le congrès était organisé sur une semaine autour de plusieurs axes :
8 conférences majeures sur : l'agriculture brésilienne, les sols brésiliens (alimentation, énergie et
carburant), le lien entre le sol et la biodiversité et les sols du monde: comment concilier les besoins en
nourriture, en carburant, en qualité de l'eau et en biodiversité.
16 symposiums inter-divisions sur différents axes : la cartographie des sols, la fertilité des sols dans les
régions africaines, la matière organique des sols et le lien avec la nourriture et l'eau (initiative 4 pour 1000)
et sols, société et culture: les liens entre les peuples et le sol.
4 symposiums techniques sur l'innovation, qui ont porté sur : l'information sur les sols, condition préalable
à une gestion durable des sols, les partenariats à l'échelle mondiale sur les sols et leurs gestions, lien entre
la santé humaine et le sol et enfin, la matière organique fraiche et humide : facteur clé dans pour un sol
durable.
16 groupes de travail sur les thèmes : sol dans l'espace et le temps, les propriétés et les processus des sols,
management et gestion des sols, le rôle des sols dans une société durable et dans l'environnement.
65 sessions de posters.
Les communications avaient un rythme assez effréné. Ces dernières ont eu lieu au Barra Complex (Windsor
Convention & Expo center). De nombreuses communications avaient pour contexte l'érosion du sol et la
fertilisation mais aussi le « mapping soil organic carbon ou cartographie du carbone du sol ». La
présentation d'Asim Biswas était particulièrement intéressante, puisqu'il a utilisé un modèle de prédiction
du stock en carbone (C) dans le sol (3D-kriging). En effet, le stock en C est une résultante du cycle du
carbone (entrée, transformation et sa perte) puisque le sol contient plus de C que l'atmosphère et la
biosphère conjointement. Cette thématique du stockage du carbone dans le sol avait aussi fait l'objet de
l'une des présentations lors de la session d'ouverture, avec des réflexions autour de la possibilité de piéger
le carbone dans le sol.
J'ai participé à l'un des groupes de travail de la division 3 « Soil use and Management » sur les « Soils of
Urban, Industrial, Traffic, Mining and Military Areas (SUITMA) ». Je suis intervenu dans la troisième session,
le 16 août 2018, avec une communication orale portant sur « l'impact des solutions basées sur la nature sur
la qualité des sols urbains dans différentes régions d'Europe », grâce à l'agrégation des données de
plusieurs programmes de recherche européens. Au cours de ce groupe de travail, il est aussi important de
noter que quelques communications se sont focalisées sur l'observation et l'analyse des sols urbains en
terme de contamination aux éléments traces métalliques, les services rendus par les sols urbains, la
classification des sols urbains et les méthodes utilisées pour la remédiation de ces sols (biochar et des
plantes).
Enfin, je terminerais par le fait que les présentations ou posters portant sur l'étude des sols urbains étaient
quasi inexistantes. C'est un enjeu de futurs colloques de promouvoir l'étude de sols urbains afin d'accroitre
les connaissances sur le milieu urbain qui ne cesse de s'étendre.
Ryad Bouzouidja
Lauréat 2018 de la bourse Demolon pour la participation au
21ème Congrès International sur les Sciences du Sol
PS : un grand merci à la future Dr. Aurélie Cambou (le 29 novembre 2018 prochain) pour son aide à la
préparation de cette présentation et François Nold pour les données de la ville de Paris.
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Annonces de colloques
La journée technique "Qualité biologique des sols urbains – De la boite noire à la trame brune"
Date : 8 novembre 2018
Lieu : Salle du conseil de Dijon Métropole
Public visé : Chercheurs, acteurs du territoire.
Description :
Cette journée technique vous propose de faire connaissance avec ces organismes vivants du sol, de
découvrir leur abondance et leur diversité selon différentes configurations de sols urbains. L'usage d'outils
pour détecter et suivre leur présence vous sera présenté au cours d'un programme combinant
conférences, tables rondes de retours d'expériences, et de démonstration de terrain. Cette journée est
organisée en partenariat avec l'Afes.
Voir les détails »
Journées scientifiques "Enjeux sur le sol : les dispositifs de longue durée pour répondre aux questions
d'aujourd'hui et de demain"
Dates : du 14 au 15 novembre 2018
Lieu : Amphithéâtre du centre INRA de Versailles
Public visé : Scientifiques
Description :
Ces journées seront organisées à partir des manifestations d'intérêt permettant d'illustrer comment ces
dispositifs de longue durée apportent des réponses à des questions actuelles ou à venir à partir des
observations sur l'évolution des sols et de leurs propriétés. Cet évènement est organisé en partenariat avec
l'Afes.
Voir les détails »
3rd Global Soil Security Conference
Dates : du 4 au 6 décembre 2018
Lieu : Université de Sydney
Public visé : décideurs politiques, acteurs du territoire
Description :
Cette troisième édition de le Global Soil Security succède à celle organisée par l'Afes, l'Inra et l'Ineris en
2016 à Paris. Pour plus d'informations sur la 2nd Global Soil Security
sur https://www.afes.fr/actions/conference-de-la-global-soil-security-2016/
Voir les détails »
Et bien d'autres évènements sol dans notre agenda ...
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Les webinaires Afes
Les webinaires de l'AFES sont une série de vidéo-conférences organisées pour l'AFES par Christian Walter
et Frédéric Feder, sur différents thèmes relatifs au sol et à la recherche en science du sol.
Consultez tous les webinaires Afes
Webinaire 37 - Olivier Grunberger - La salinisation des sols (causalités,dynamiques, conséquences).
Le prochain webinaire de l'Afes à paraître avec Olivier Grunberger (directeur de recherche, UMR
LISAH Montpellier) sur le thème suivant : la salinisation des sols (causalités, dynamiques,
conséquences).
Webinaire AFES 36- C. QUANTIN - Les méthodes isotopiques pour étudier la zone critique : l'exemple du
nickel.
Cécile Quantin est Professeur à l'université Paris-Sud, UMR 8148 GEOPS CNRS-Université Paris Sud.
Le cycle biogéochimique des éléments majeurs et des éléments traces dans la zone critique est
fortement influencé par les activités humaines, ainsi que par le changement des conditions
environnementales, y compris climatiques. Par conséquent, les changements environnementaux
réels mais aussi passés à la surface de la Terre ont certainement été enregistrés par les cycles
d'éléments.
Dans ce cadre, la systématique isotopique des métaux stables fournit des outils utiles pour le traçage
des sources métalliques et leur cycle en milieu naturel, pour une meilleure compréhension et
quantification du devenir des métaux dans le continuum roche-sol-eau-plante.
Le webinaire s'attachera, après avoir rappelé le concept de zone critique, à illustrer les apports de
l'isotopie des métaux dans la compréhension du cycle biogéochimique du nickel.
Le webinaire, délivré le 14 juin 2018, comprend un exposé de 45 minutes suivie d'une discussion.
Webinaire 35 - J. Roger-Estrade - Faut-il travailler le sol ? Labour et non labour ...
Jean Roger-Estrade est Professeur d'Agronomie à AgroParisTech, Université Paris-Saclay
Le travail du sol, considéré comme l'ensemble des opérations mécaniques fragmentant le sol, tient
une place à part dans les systèmes de culture. Comparé aux autres techniques agricoles, son impact
sur les caractéristiques des sols cultivés est en effet bien plus global.
Quel que soit le type d'agriculture, les choix en matière de préparation des sols sont déterminants
sur les plans économique, agronomique et environnemental. Il n'est donc pas étonnant que le travail
du sol se trouve au cœur des débats concernant la manière de faire évoluer les systèmes de culture
pour faire face au nouveau contexte auquel l'agriculture est confrontée.
Ce webinaire analyse les choix en matière de travail du sol à partir d'un triptyque comprenant trois
catégories de critères : ceux déterminant les performances en matière de rendement et de qualité
des cultures ; ceux permettant d'apprécier l'impact sur l'environnement et la biodiversité et ceux
enfin qui déterminent les performances économiques.Le webinaire délivré le 3 mai 2018 comprend
un exposé introductif de 55 minutes suivi de 35 minutes de discussion.
Il est animé par C. Walter, professeur à Agrocampus Ouest.
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Notes par nos adhérents
Réunion des Académiciens des sciences en préparation du G20
Le G20 (19 pays + l'Union européenne) va se réunir cet automne. Cette année, c'est l'Argentine qui en
assure la présidence tournante.
A l'agenda cette année figurent la sécurité alimentaire et l'amélioration des sols et de leur productivité.
Les Académies des sciences des pays membres du G20 ont adopté un document à l'attention des chefs
d'Etat sur les sols, lors d'une réunion à Rosario (Argentine) les 25 et 26 juillet 2018, après des échanges
depuis le mois de janvier.
J'ai participé aux échanges préparatoires avec le président de l'Académie des sciences Paris, Sébastien
Candel, et Georges Pédro (de l'Académie des sciences et de l'Académie d'agriculture de France, et ancien
président de l'Afes) et j'ai accompagné Sébastien Candel à Rosario à sa demande.
Photo : le président de l'Académie des sciences d'Argentine (Dr Roberto J.J. Williams) remet le document
original au ministre de la recherche et de la technologie argentin.
Le document, en anglais, est disponible sur le site de l'Académie d'agriculture de France :
https://www.academie-agriculture.fr/actualites/academie/guilhem-bourrie-rend-compte-de-sa-
participation-au-s20-de-rosario
Il comprend un résumé "exécutif" et deux pages d'explications, fondées sur des rapports de la FAO
notamment.
Trois points sont mis en avant (voir le texte complet) :
• la gouvernance des sols, avec comme priorité la lutte contre l'étalement urbain en liaison avec le
changement climatique et comme actions à mener :
• la sensibilisation à la nécessité de protéger les sols en vue de la sécurité alimentaire et en tant
qu'écosystèmes terrestres;
• l'observation des sols pour évaluer les politiques publiques et détecter les points de bascule de
dégradation des sols;
• l'intégration des données sur les sols, l'eau et les cultures dans des modèles scientifiques d'aide à la
décision via la construction de scénarios;
• la formation des agriculteurs.
• la promotion de la connaissance des sols:
• une cartographie numérique en 3D à haute résolution (30 m);
• l'intégration des connaissances sur les sols, la météorologie et l'aptitude des cultures pour
améliorer l'efficacité de l'eau et de la fertilisation;
• l'utilisation de capteurs de sols de proximité pour accélérer le développement de l'agriculture
numérique;
• le développement de recherches sur i) le microbiome des sols; ii) l'efficacité et le recyclage des
fertilisants; iii) la séquestration du carbone à court et à long termes et la réhabilitation des sols
dégradés; iv) des stratégies de lutte biologique, l'emploi de pesticides moins toxiques et à
décomposition rapide dans des traitements hautement ciblés.
• la coopération scientifique internationale avec des programmes doctoraux et post-doctoraux
spécifiques pour les pays moins développés.
Quatre conférences sur les sols étaient programmées sur le thème Gestion durable des sols (voir le site
www.s20argentina.org) :
Gestion durable des sols, défis et solution (Pr. Pavel Krasilnikov, Russie);
Qualité des sols: concepts et méthodes d'évaluation (Pr. Ganlin Zhang, Chine):
Cartographie numérique des sols, défis et opportunités pour satisfaire les besoins globaux de données et
d'information sur les sols (Pr. Maria Costanza Calzolari, Italie);
L'interaction sol-eau : circulation de l'eau et qualité de l'eau (Guilhem Bourrié, France).
L'assistance était nombreuse, car elle n'était pas limitée aux représentants des Académies des sciences. Les
organisateurs avaient largement invité des professionnels de l'agriculture. La réunion s'est tenue à la
Bourse de Commerce de Rosario, ville qui est située à l'embouchure du Parana et au point de rupture de
charge du Rio de la Plata.
C'était là qu'arrivait, et arrive toujours, l'argent (plata en espagnol) des mines de Potosi (Pérou).
L'agriculture et l'élevage se sont développés en ce qui est devenu l'Argentine, pour approvisionner en
céréales, maté (herbe dont on fait des infusions), bovins, mules, chevaux pour le transport etc. les régions
minières de ce qui est aujourd'hui le Pérou. Tout le transport se faisait à dos de mules ou par traction par
des boeufs.
La réunion était très bien organisée, malgré la grave crise économique que connaît l'Argentine. De retour à
Buenos Aires, surprise au Musée des Beaux Arts avec une exposition Rodin et une exposition de tapisseries,
dont une immense tapisserie des Gobelins offerte par la France en 1910, à l'occasion du centenaire de la
déclaration d'indépendance de l'Argentine et récemment restaurée à Paris, et qui va réintégrer la Casa
Rosada, siège de la présidence de la république argentine. Elle représente le général José San Martin
traversant les Andes pour aller affronter au Chili les troupes royalistes espagnoles. Des enfants d'âge
préélémentaire apprenaient une comptine : Este tapis nos viene de Paris ! (Ce tapis nous vient de Paris). J'ai
même été complimenté pour la victoire française à la coupe mondiale de football... bien que ma
contribution ait à vrai dire été bien mince ! Dans le square de Francia un buste de Louis Braille.
Guilhem Bourrié
Retour sur la lecture du livre "Mutualisme, les liens de l'homme au fil des temps" de Marc Pansu édité
en mars 2018.
Comme une annonce sur la liste Afes nous proposait de le faire, j'ai téléchargé l'ouvrage de Marc Pansu de
435 pages aux Editions Edilivre.
Et j'en ai commencé la lecture : quel plaisir !
En premier parce que j'aime la belle langue de ce livre,
Ensuite parce-que j'en aime le motif (pourquoi Marc Pansu s'est lancé dans cette écriture),
« Je me suis surtout aperçu que j'avais des choses à écrire et il fallait que ces choses continuent à dégager
ma tête. Elles pourraient se résumer à une seule question que je ne pensais pas devoir exprimer sur le
papier, mais qui me taraude pourtant depuis longtemps,... : j'ai vécu de l'intérieur dans les dernières
décennies le plus grand bouleversement que l'agriculture ait connu depuis des millénaires, quelles peuvent
en être les conséquences sur la vie de nos sociétés et de nos écosystèmes ? »
J'apprécie aussi la thèse développée au fil des pages : Comment l'homme a évolué, en développant
progressivement des mutualismes multiples avec tous les autres êtres vivants.
Cette thèse m'agrée car elle s'accorde avec celle de l'Homme partie prenante des écosystèmes au même
rang que les autres êtres vivants, et partenaires, avec respect et humilité, sans idée ni de suprématie, ni de
prédation effrénée.
J'apprécie aussi la forme choisie : le voyage dans le temps et l'espace, l'alternance entre les chapitres qui
relatent les périodes passées, empruntes de mutualismes, et ceux qui développent la période actuelle, ses
réflexions et questionnements sur les risques encourus à abandonner les mutualismes pour la concurrence,
le profit, et les dérives financières.
Cette alternance donne un rythme très agréable et le lecteur se prend au jeu.
J'y retrouve également des points de connaissances découverts dans le livre de Jean Auel "Les enfants de la
terre" en 6 tomes !
Agnès Gosselin
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Nouvelles parutions sur les sols
Lecture critique du livre de Georges Pédro publié par l'Afes
« Les couvertures superficielles des espaces continentaux de la Terre – Regards sur les inégalités
territoriales naturelles de la Planète »
Georges Pédro nous convie dans ce document à relire l'aventure de la
science des sols durant la deuxième moitié du XXè siècle. La pédologie
s'est développée à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale et en
particulier en France grâce aux chercheurs métropolitains (INRA et
CNRS) mais aussi en Outre Mer par les chercheurs de l'ORSTOM
(actuellement IRD).
L'exposé (en 170 pages) comporte deux grandes parties en cinq
chapitres et un « épilogue ».
L'auteur nous entraine dans la logique de la mise en place du
substratum meuble de la géosphère continentale. Cet ouvrage tire les
enseignements des études sur le rôle de l'eau sous toutes ces formes
surtout sous sa forme liquide dans les évolutions superficielles des
terres émergées. Il aborde aussi la granulométrie des terres propices à
l'agriculture. Il montre comment les couvertures meubles se forment
sous l'action de l'eau par les processus d'altération physique et chimique
et la néoformation des minéraux argileux. La présence de terre fine (<
2mm) et d'argile (< 2μm) est nécessaire au développement des plantes et donc de l'agriculture.
Parallèlement, la vie animale et végétale s'installe sur terre ; la matière organique se transforme en humus
et en éléments minéraux réabsorbés par les racines. Des liaisons fortes se nouent entre matière minérale
et humus. Il montre les rôles de certains éléments minéraux et des associations ferro-argilo-organiques
dans l'organisation des sols.
Georges Pédro explique que dans les terres saines, celles utilisées par l'Homme depuis le néolithique, l'eau
pluviale s'infiltre plus ou moins profondément, circule, se stocke, est utilisée par les plantes ; l'eau est
retenue dans la porosité du réservoir-sol plus ou moins fortement. Cette eau circule dans les matériaux
superficiels par « les chemins de l'eau » verticaux et latéraux. Elle entraine avec elle des éléments minéraux
et appauvrit les couches traversées. La circulation en surface déclenche les phénomènes d'érosion. C'est
l'ensemble des « régions terrestres saines qui permettent les cultures et le développement de l'humanité »,
soit environ 50% des terres émergées.
L'auteur, dans chaque chapitre, après la présentation et l'explication des processus donne une
représentation cartographique mondiale de ces phénomènes. Par exemple, Il propose une classification
des terres émergées en fonction du rapport terre-eau, ainsi que les grands domaines bioclimatiques : zones
froides de hautes latitudes et altitudes, zones tempérées de latitudes moyennes et zones chaudes de
basses latitudes. Leurs caractéristiques pédologiques, pédogénétiques, géomorphologiques, et
phytosociologiques sont présentées, ainsi que les grands types d'altération (physique, ménagée, massive).
Ce sont ces couvertures superficielles meubles résultant des altérations, dont l'épaisseur varie plus ou
moins qui sont à l'origine de l'agriculture.
Dans l'épilogue l'auteur conclut en proposant une compartimentation des espaces continentaux plus ou
moins contraignants à la vie des hommes. Les régions possédant des couvertures superficielles meubles
sous des climats tempérés, méditerranéens ou tropicaux sont susceptibles de posséder des zones
favorables à une agriculture pluviale.
J'ai lu cet ouvrage avec beaucoup d'intérêt. De nombreux tableaux, figures et cartes explicitent les
raisonnements. Ce livre est un document synthétique et pédagogique, facile à lire et à la portée de tous.
Jean-Pierre ROSSIGNOL
A noter : Le livre en vente à 21 € (adhérents) et 26 € (non adhérents), sans compter 7 euros de frais
d'expédition (pour la France). Pour passer commande, contacter le trésorier-adjoint.
N° 91 - Juillet 2018 - Sols en danger : réduire l'artificialisation
Ce dossier est coordonné par Dominique Dron, Ingénieure générale des
Mines et André-Jean Guérin, Ingénieur général honoraire des Ponts, des
Eaux et des Forêt constitue un véritable plaidoyer sur les sols accessible
à toutes et tous.
De nombreux membres de l'Afes y ont contribué, dont un membre du
CA ainsi que d'anciens administrateurs de l'Afes.
La version numérique de cet ouvrage est téléchargeable gratuitement au
format PDF.
Pour plus d'informations et pour télécharger le document rendez-vous
sur :
http://www.annales.org/re/2018/re_91_juillet_2018.html
Philippe Billet
L'information sur les sols en France
Quels outils disponibles pour quelles utilisations ?
Ce document multimédia, dont la conception a été pilotée par
l'Association pour la Relance Agronomique en Alsace avec le soutien de
l'ADEME, fournit aux utilisateurs potentiels des bases de données « sols
» un large éventail des utilisations possibles. Il reprend les différentes
présentations d' applications agro-environnementales faites à l'occasion
d'un séminaire de partage d'expériences organisé en septembre 2016 à
Paris par le Gis Sol et le RMT Sols et Territoires, complétées de nouvelles
applications et, surtout, de nombreux témoignages d'acteurs. Ce
webdocument mérite une large diffusion, pour contribuer plus encore à la prise en compte des sols dans
les décisions d'aménagement ou de gestion agricole et environnementale.
Pour plus d'information et pour télécharger l'ensemble des documents :
https://www.ademe.fr/linformation-sols-france
Les sols a cœur de la zone critique
Les éditions ISTE viennent de publier une série de 6
ouvrages intitulés "Les sols au cœur de la zone critique".
• Volume 1 : "Fonctions et services"
• Volume 2 : "Enjeux de société"
• Volume 3 : "Circulation de l'eau"
• Volume 4 : "Qualité de l'eau"
• Volume 5 : "Dégradation et réhabilitation"
• Volume 6 : "Écologie"
Le renouveau de l'intérêt international pour les sols est dû aux défis sociétaux auxquels ils sont associés :
productions agricoles, régulation du climat et des cycles biogéochimiques, urbanisation... En situant les sols
au cœur des échanges d'eau, de matière et d'énergie, le concept de zone critique qui s'étend de la basse
atmosphère aux roches renouvelle l'étude des sols dans une perspective résolument interdisciplinaire.
Une partie des auteurs sont des personnes connues au niveau de l'association et notamment sur la liste de
discussions SOL-Afes !
Guide des analyses en pédologie
Conçu comme un guide pratique, cet ouvrage traite des analyses
réalisées sur les différents horizons de sols observables en Europe. Il a
pour ambition de vous aider à bien choisir vos analyses, à maîtriser les
modes d'expression des résultats, à les interpréter finement et à les
présenter correctement.
Grâce à la prise en compte de nombreuses recherches publiées depuis
2000, cette 3e édition est très largement complétée en ce qui concerne
le carbone et les matières organiques, les éléments en traces et les
indicateurs de qualité biologique.
Complément naturel du Guide pour la description des sols (Baize et
Jabiol, 2011, éd. Quæ), cet ouvrage s'adresse à tous ceux, pédologues,
forestiers, agronomes, techniciens agricoles, ingénieurs en
environnement, spécialistes des disciplines voisines, étudiants,
enseignants... qui ont à caractériser ou à étudier ce que l'on appelle
couramment « les sols ».
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Nouvelle parution dans EGS
Étude et Gestion des Sols (E.G.S.) publie des articles en français. Sa
vocation première est d'être un lieu d'échanges et de transfert en ce
qui concerne la science du sol appliquée. Les articles sont soumis à une
procédure de relecture critique par des pairs. E.G.S. publie des résultats
originaux, des synthèses et des revues bibliographiques, ainsi que des
notes techniques et historiques. E.G.S. publie également des numéros
ou des dossiers thématiques. E.G.S. peut aussi publier des articles brefs
d'opinion scientifique, contribuant à l'avancée des réflexions sur notre
champ d'étude et de recherche.
Volume 25, Numéro 1
J.-P. Aeschlimann; C. Feller; E. Frossard
Friedrich Albert FALLOU (1794-1877) et sa « Pedologie »* - VI - Chapitre 4 « Espace du sol » Etude et
Gestion des Sols, 25 (1), p. 43-58, 2018.
C. Guilland; P.-A. Maron; O. Damas; L. Ranjard
La biodiversité des sols urbains au service des villes durables
Etude et Gestion des Sols, 25 (1), p. 59-770, 2018.
Tous les articles de la revue E.G.S. sont consultables sur https://www.afes.fr/publications/revue-etude-et-
gestion-des-sols/
Vous avez des résultats à partagez ? Vous pouvez, vous aussi, faire publier vos articles dans E.G.S.
Alors n'hésitez pas ! Les instructions aux auteurs sont consultables ici.
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