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Octobre 2013 La Lettre Europe Gard-Lozère Réalisée par La Maison de l’Europe de Nîmes Centre d’Information Europe Direct Gard-Lozère et le Mouvement Européen France-Gard SOMMAIRE p. 2 : Agenda - Hommage à Michel Boyer. Partie I : Les actions des deux associations pp. 3-4 : Infos sur le Centre Europe Direct Gard-Lozère pp. 4-5 : Le projet « Energie électrique en Europe » pp. 5-6 : Groupes de langues en 2013-2014 pp. 6-7 : 3 octobre à Marseille pp. 7-8 : Les personnes présentes à la Maison de l'Europe Partie II : En direct de l’Europe pp. 8-9 : Aides de l’UE dans le Gard. pp. 10-11 : Election européenne, 25 mai 2014 : votez ! pp. 11-13: Allemagne cœur de l’Europe ? pp. 13-15 : Journées et Nuits européennes pp. 15-16 : Robert Schuman pp. 17-23 : Au fil de l’actualité européenne pp. 23-25 : Note de lecture « Le viol d’Europe » pp. 25-27 : Dossier L’Union pour la Méditerranée Editorial : 2014, année électorale, année cruciale. Cruciale, c’est le mot : cette impression d’être, selon une formule banale, « à la croisée des chemins » nous harcèle insidieusement. Comme s'il y avait un risque qu’à ce carrefour cette Europe qui est la nôtre, dont nous avons hérité et que nous devons embellir pour nos enfants, prenne une autre route. Cette route, nous le savons, serait celle de la désespérance, de la régression, du repli, du désordre et peut-être à terme de la guerre. Heureusement, non seulement le pire n’est jamais sûr mais il arrive aussi qu’il soit improbable. Quelles que soient les turbulences qui nous attendent, le Parlement qui sortira des urnes fin mai 2014, même avec une prévisible montée en puissance des eurosceptiques et des europhobes, se rapprochera encore d’un Parlement démocratique puisque pour la première fois c’est au sein de sa nouvelle majorité que sera choisi le président de la Commission européenne. Les fédéralistes que nous sommes pourront alors se réjouir de n’avoir pas crié dans le désert. D’autant plus que les mois qui viennent devraient nous donner l’occasion de « crier » plus fort que nous ne l’avons fait jusqu’ici. Le meeting de Bordeaux le 5 octobre fut un grand succès, et nous y avons fait bonne figure malgré la distance avec une vingtaine de participants de Nîmes et Montpellier, dont un minibus avec 8 Jeunes Européens qui ne sont pas passés inaperçus. Nous étions moins nombreux à l’université d’automne du MEF à Caen mais l’événement, fort bien médiatisé, a vu lui aussi émerger une jeunesse nombreuse et prête à la relève. Ensuite, en partenariat avec la Maison de l’Europe qui est une structure solide, grâce au label Europe Direct et à l’arrivée d’un coordinateur de projets compétent, nous pourrons organiser dans les semaines et les mois qui viennent plusoeurs manifestations, dans la mesure de nos moyens. Agir, voire réagir, nous le pouvons et nous le devons : c’est le rôle du Mouvement Européen que de ne pas se laisser décourager par l’euroscepticisme ambiant. Les Français sont souvent contradictoires dans leurs attentes. A nous et heureusement d’autres le font aussi - de redonner de la cohérence en rappelant encore et toujours que non, l’Europe n’est pas le problème, mais la solution. Jean-Luc Bernet, président du Mouvement Européen Gard

La Lettre Europe Gard-Lozère octobre 2013

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La Lettre Europe Gard-Lozère publiée tous les deux mois, et réalisée en commun avec le Mouvement Européen Gard, traite de questions européennes liées à l'actualité.

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Octobre 2013

La Lettre Europe Gard-Lozère

Réalisée par La Maison de l’Europe de Nîmes Centre d’Information Europe Direct Gard-Lozère

et le Mouvement Européen France-Gard

SOMMAIRE

p. 2 : Agenda - Hommage à Michel Boyer.

Partie I : Les actions des deux associations pp. 3-4 : Infos sur le Centre Europe Direct Gard-Lozère pp. 4-5 : Le projet « Energie électrique en Europe » pp. 5-6 : Groupes de langues en 2013-2014 pp. 6-7 : 3 octobre à Marseille pp. 7-8 : Les personnes présentes à la Maison de l'Europe

Partie II : En direct de l’Europe pp. 8-9 : Aides de l’UE dans le Gard. pp. 10-11 : Election européenne, 25 mai 2014 : votez ! pp. 11-13: Allemagne cœur de l’Europe ? pp. 13-15 : Journées et Nuits européennes pp. 15-16 : Robert Schuman pp. 17-23 : Au fil de l’actualité européenne pp. 23-25 : Note de lecture « Le viol d’Europe » pp. 25-27 : Dossier – L’Union pour la Méditerranée

Editorial : 2014, année électorale, année cruciale.

Cruciale, c’est le mot : cette impression d’être, selon une formule banale, « à la croisée des chemins » nous harcèle insidieusement. Comme s'il y avait un risque qu’à ce carrefour cette Europe qui est la nôtre, dont nous avons hérité et que nous devons embellir pour nos enfants, prenne une autre route. Cette route, nous le savons, serait celle de la désespérance, de la régression, du repli, du désordre et peut-être à terme de la guerre.

Heureusement, non seulement le pire n’est jamais sûr mais il arrive aussi qu’il soit improbable. Quelles que soient les turbulences qui nous attendent, le Parlement qui sortira des urnes fin mai 2014, même avec une prévisible montée en puissance des eurosceptiques et des europhobes, se rapprochera encore d’un Parlement démocratique puisque pour la première fois c’est au sein de sa nouvelle majorité que sera choisi le président de la Commission européenne.

Les fédéralistes que nous sommes pourront alors se réjouir de n’avoir pas crié dans le désert. D’autant plus que les mois qui viennent devraient nous donner l’occasion de « crier » plus fort que nous ne l’avons fait jusqu’ici. Le meeting de Bordeaux le 5 octobre fut un grand succès, et nous y avons fait bonne figure malgré la distance avec une vingtaine de participants de Nîmes et Montpellier, dont un minibus avec 8 Jeunes Européens qui ne sont pas passés inaperçus. Nous étions moins nombreux à l’université d’automne du MEF à Caen mais l’événement, fort bien médiatisé, a vu lui aussi émerger une jeunesse nombreuse et prête à la relève.

Ensuite, en partenariat avec la Maison de l’Europe qui est une structure solide, grâce au label Europe Direct et à l’arrivée d’un coordinateur de projets compétent, nous pourrons organiser dans les semaines et les mois qui viennent plusoeurs manifestations, dans la mesure de nos moyens.

Agir, voire réagir, nous le pouvons et nous le devons : c’est le rôle du Mouvement Européen que de ne pas se laisser décourager par l’euroscepticisme ambiant. Les Français sont souvent contradictoires dans leurs attentes. A nous – et heureusement d’autres le font aussi - de redonner de la cohérence en rappelant encore et toujours que non, l’Europe n’est pas le problème, mais la solution.

Jean-Luc Bernet, président du Mouvement Européen Gard

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Agenda (La rédaction de cette Lettre Europe a pris un retard dont nous vous prions de nous excuser, c'est pourquoi l'agenda qui suit

comporte surtout des événements déjà passés. Il vous permet cependant d'avoir une vue synthétique des activités de nos deux associations européennes)

27 septembre. Nuit européenne des chercheurs au Pôle culturel et scientifique de Rochebelle à Alès. La Maison de l'Europe avait un stand d'information sur l'Union européenne. 27 au 29 septembre. Rencontre, débats et assemblée générale d'EUNET à Bonn (Allemagne). La Maison de l'Europe de Nîmes y a participé. 29 septembre au 5 octobre. Rencontre de jeunes allemands, français et polonais à Villeneuve-lès-Avignon sur le thème « L'avenir de l'énergie électrique en Europe ». Rencontre organisée par la Maison de l'Europe de Nîmes et financée en grande partie par l'OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse). 3 octobre. Journée à Marseille pour les adhérents de la Maison de l'Europe et les jeunes de la rencontre ci-dessus. 5 octobre. Débat public à Bordeaux sur « Quelle Europe après 2014? » organisé par les Maisons de l'Europe du sud-ouest et le Mouvement Européen- France, avec la plupart des députés européens de la circonscription sud-ouest des élections européennes (Aquitaine – Midi-Pyrénées – Languedoc-Roussillon). 11 et 12 octobre. Université d'automne du Mouvement Européen-France à Caen. 21 au 23 novembre. Université d'automne des Maisons de l'Europe de la FFME (Fédération Française des Maisons de l'Europe) à Strasbourg.

Michel BOYER nous a quittés

Nous avons appris avec une grande tristesse son décès un peu avant fin septembre. Michel BOYER avait participé à la création de la Maison de l'Europe de Nîmes en 1966. Auparavant il avait été élu dans les deux équipes municipales successives menées par Edgard Tailhades, de 1953 à 1965. Il avait alors eu des actions déterminantes pour le logement social, le sport et l'accueil des jeunes à Nîmes, notamment l'Auberge de jeunesse. Au Conseil d'administration de la Maison de l'Europe, dont des difficultés de santé l'avaient éloigné récemment, il écoutait avec attention et discrétion, puis synthétisait la situation et proposait une décision tenant compte des différents avis exprimés. Il avait une profonde connaissance de la ville de Nîmes, de son histoire et de sa sociologie. Nous exprimons toute notre sympathie à Madame Boyer et à toute sa famille.

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Partie I : les actions des deux associations

Des nouvelles du Centre d'Information Europe Direct Gard-Lozère

1. – Le soutien des collectivités territoriales Suite à sa labellisation Centre d’information Europe Direct, la Maison de l’Europe a continué à rencontrer les collectivités territoriales afin de présenter son nouveau programme de travail.

Cette mission « Europe Direct » s’exprime autour des quatre actions suivantes : Centre de ressources et d’informations sur les questions européennes Organisateur et facilitateur d’événements européens Cycles de conférences Service éducatif européen

Ce programme de travail a suscité l’intérêt des collectivités territoriales. La Ville de Nîmes, le Conseil Général du Gard et la Région Languedoc-Roussillon nous ont confirmé leur soutien financier pour mener à bien cette mission. Le Conseil général de la Lozère s'est montré disposé à nous soutenir lorsque nous aurons mené des actions concrètes dans ce département. Toute l’équipe de la Maison de l’Europe de Nîmes les en remercie!

2. - Le site Internet de la Maison de l’Europe de Nîmes Nous nous sommes engagés auprès des institutions européennes à disposer d’une bonne, claire et riche « vitrine virtuelle », mettant en valeur notre fonction de Centre d'Information Europe Direct. Après avoir réfléchi en interne à ce que nous attendions du site Internet, nous avons retenu la société nîmoise D-Lune pour refondre notre site Internet, que cette société avait créé pour nous il y a 4 ans. La nouvelle adresse du site, déjà opérationnelle (elle donne accès à notre site actuel), est www.maison-europe-nimes.eu . Actuellement nous travaillons avec D-Lune sur la mise en page et le contenu du nouveau site, qui sera mis en ligne avant la fin de l’année 2013. Voici un avant- goût (page d'accueil):

3. – Formation - « parrainage » Europe Direct Suite à la sélection de 50 structures nouvelles ou renouvelées pour héberger de 2013 à 2018 les Centres d’Information Europe Direct en France, la Représentation de la Commission Européenne a invité les structures qui étaient déjà Europe Direct avant 2013 à créer des parrainages afin de contribuer à la formation des « nouveaux ». L’Agence de Développement Rural (ADRET) à Prades dans les Pyrénées Orientales a organisé une formation- parrainage avec les Centres Europe Direct de Montpellier et Nîmes les 29 et 30 août 2013. Claire Sarda-Vergès, directrice et Aurélie Bonniol, chargée de mission nous ont accueillis pendant deux jours afin de mieux nous former aux missions, aux devoirs et à la gestion en général d’un Centre d’information Europe Direct. Par ailleurs, les trois centres de la région Languedoc-Roussillon en ont profité pour échanger sur leurs programmes de travail 2013 et 2014. Nous prévoyons de travailler plus étroitement ensemble sur les trois dossiers suivants :

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La nouvelle programmation 2014 – 2020 des fonds structurels européens.

La Région Languedoc-Roussillon, en charge de la gestion des fonds structurels européens sur son territoire, souhaite en effet que les Centres Europe Direct lui apportent leur appui dans l’information générale sur la nouvelle programmation. Les trois Centres Europe Direct, dont les zones d'action se complètent pour couvrir l'ensemble de la Région, proposeront dès le début de l’année 2014 des manifestations grand public sur le thème des fonds structurels européens dans notre Région.

Le service éducatif européen Aurélie Bonniol rencontre chaque année environ 150 groupes de scolaires des Pyrénées Orientales pour les informer sur l’Europe. Elle a été particulièrement intéressée par notre atelier « Les facettes de Noël en Europe » et souhaite que la Maison de l’Europe de Nîmes la forme à cet atelier pour qu'elle le propose dans les Pyrénées Orientales.

Réponses aux attentes du public Les trois Centres Europe Direct souhaitent mieux travailler ensemble afin d’orienter les personnes qui les interrogent vers le Centre d’information le plus à même de répondre à leurs questions, soit par la proximité géographique soit par des compétences particulières (par exemple les questions portant sur les milieux ruraux, pour lesquelles le Centre de Prades est très compétent).

Michael Stange

Le projet « L'avenir de l'énergie électrique en Europe »

Ca y est! La rencontre franco-germano-polonaise sur « L’avenir de l'énergie électrique en Europe » organisée par notre Maison de l'Europe s'est faite, du dimanche 29 septembre au samedi 5 octobre, à Villeneuve-lez-Avignon, au centre UCJG (version française des centres YMCA bien connus dans le monde).

10 mois de préparation se soldaient par la rencontre sur place de 30 jeunes européens. Nous tenons à remercier tous les partenaires de nous avoir aidés dans la mise en place de ce projet, dans la communication et dans le recrutement des participants. Nous

remercions particulièrement l'OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) qui apporte la majeure partie du financement pour cette action.

Finalement, nous avons rassemblé et accueilli 10 Allemands, 7 Français et 11 Polonais, pour des séances de réflexion et travail en commun ou par petits groupes sur le thème de la production d'électricité en Europe, avec des visites d'installations de production d'électricité et des présentations sur ce thème. A ces séances studieuses s'ajoutaient des animations linguistiques pour faciliter la communication entre les participants et des visites culturelles et touristiques dans la région. Les situations de l'Allemagne, de la France et de la Pologne sont très contrastées dans la production d'électricité: l'Allemagne a choisi de s'écarter progressivement du nucléaire et de mettre l'accent sur les énergies renouvelables, la France gardera quelle que soit sa

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« transition énergétique » une très forte production nucléaire, la Pologne produit son électricité quasi-exclusivement avec le charbon dont son sous-sol est riche, mais elle montre un grand intérêt pour le nucléaire.

Ci-dessous un résumé du programme de cette rencontre. Dans la prochaine Lettre Europe nous reviendrons plus amplement sur l’évaluation et les résultats du projet.

Dimanche 29.09. Arrivée des participants à Villeneuve-lès-Avignon. Buffet d'accueil et soirée informelle Lundi 30.09. Matin: Faire connaissance / Animation linguistique / Présentation du programme de la semaine

Après-midi: Rallye découverte de l'environnement immédiat à Villeneuve-lès-Avignon. Atelier : la production d’électricité en France, en Pologne et en Allemagne Soirée: « Salon interculturel »

Mardi 01.10. Matin: Visite de la centrale nucléaire EDF de Tricastin Après-midi. Visite du Visiatome à Marcoule et présentation sur l'énergie dans le monde, puis visite de la centrale photovoltaïque construite par Urbasolar à Vallérargues

Mercredi 02.10. Matin: Atelier - L’Union européenne et la politique énergétique Après-midi: Visite de la ville d’Avignon. Soirée interculturelle Jeudi 03.10. Journée à Marseille. Matin: A la Représentation régionale de la Commission européenne, présentation « Les objectifs et les actions de l'Union européenne pour l’énergie » par Cyril Robin-Champigneul, Chef de la Représentation

Après-midi: Rencontre avec le Centre Europe Direct de Marseille et visite d'une partie de la ville Vendredi 04.10 Matin: Euronews ( reportages faits par les participants)

Après-midi. Synthèse de la semaine – Evaluation - Bilan . Soirée d’au revoir Samedi 05.10. Départs après le petit-déjeuner

Rentrée des groupes de langues à la Maison de l'Europe

Après le Forum des associations de Nîmes le samedi 7 septembre (le stand d'information de la Maison de l'Europe de Nîmes et du Mouvement Européen Gard a été fréquenté toute la journée, avec beaucoup de demandes sur les groupes de langues), les réunions d'information sur ces groupes de langues se sont tenues du 16 au 20 septembre: présentation de la Maison de l'Europe et de ses objectifs, puis présentation par les animateurs de leurs méthodes et enfin évaluation des niveaux des personnes intéressées pour leur répartition dans les différents groupes. Vient ensuite le plus difficile: trouver des créneaux horaires qui puissent concilier la disponibilité de nos deux salles, la disponibilité des animateurs et

celle des participants. Comme chaque année, la mise en place des groupes est progressive ou laborieuse, suivant qu'on veut ou non être positif!! Début octobre nous recevons encore de nombreux appels de personnes intéressées.

Les réunions des groupes ont pour la plupart commencé dans la dernière semaine de septembre. Il n'est pas du tout trop tard pour rejoindre la centaine de personnes qui les fréquentent. Rappelons qu'il s'agit de petits groupes (12 personnes maximum... nos salles ne permettraient d'ailleurs pas plus) conduits par un animateur qualifié qui favorise et guide les échanges, et orientés vers l'expression orale dans une ambiance très amicale. Chaque groupe se réunit une fois par semaine, pendant 1h30, à notre local. Ce n'est donc pas un rythme intensif. Les motivations des participants sont diverses: goût d'apprendre, intérêt culturel pour un pays et sa langue, retrouver des racines culturelles du pays d'origine de ses parents ou grands-parents, être plus à l'aise à l'étranger lors de voyages touristiques ou auprès de personnes amies ou de la famille, se préparer à un développement professionnel vers l'international, etc. Les animateurs (qui sont d'ailleurs à 100 % des animatrices) sont les mêmes que l'an dernier. Une nouveauté: Mireille Soulier, en plus de proposer le grec moderne et le grec ancien, a créé un groupe de « latin langue vivante ». Je ne résiste pas à ce sujet à raconter que ma fille aînée, plâtrée pour une entorse en République tchèque dans les années 90, était revenue avec un compte-rendu d'intervention de l'hôpital tchèque en latin! Gros succès de curiosité à l'hôpital de Créteil (Val de Marne) où elle avait fait enlever son plâtre... Jean-Jacques Smedts

Page suivante les jours et heures des différents groupes de langues, avec le nom des animatrices.

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ALLEMAND (Susanne LICHTENWALD)

- Conversation: le jeudi de 9h30 à 11h00 - Intermédiaire: le jeudi de 11h00 à 12h30 - Avancé : le jeudi de 13h30 à 15h00

ANGLAIS :

- Débutants : le lundi de 10h00 à 11h30 ou de 18h15 à 19h45 avec Christiane HARARY - Faux débutants : le mercredi de 10h00 à 11h30 avec Christiane HARARY - Moyens : le mercredi de 18h15 à 19h45 avec Christiane HARARY - Moyens + : le mercredi de 17h30 à 19h00, le jeudi de 17h00 à 18h30 avec Venetia PONS - Très bon : le jeudi de 18h30 à 20h00 avec Venetia PONS - Très bon plus : le mercredi de 15h45 à 17h15 avec Venetia PONS

ESPAGNOL (Kathy DAUTHUILLE)

-Vrai Débutants : le lundi de 10h30 à 12h00 -Débutants : le jeudi de 17h30 à 19h -Moyens : le lundi de 18h30 à 20h00 -Avancés : le jeudi de 19h00 à 20h30

FRANÇAIS LANGUE ETRANGERE (Christiane HARARY)

- Le lundi de 16h15 à 17h45 - Le mercredi de 16h30 à 18h00

GREC MODERNE (Mireille SOULIER)

- Débutants : le mardi de15h30 à 16h30 - Moyens : le mardi de 17h00 à 18h30 et le jeudi de 15h00 à 16h30

GREC ANCIEN (Mireille SOULIER) - le mardi de 14h30 à 15h30 ITALIEN (Marie-Christine Trentini)

-Avancés : le mardi de 9h30 à 11h

POLONAIS (Ursula MOSON)

- Débutants : le lundi de 14h15 à 15h45

- Avancés : le lundi de 16h00 à 17h30

RUSSE (Svetlana TOUR)

- Débutants: le mardi de 18h30 à 20h00 - Avancés: le jeudi de 16h00 à 17h30

Journée du 3 octobre à Marseille, capitale européenne de la culture 2013

Nous vous avions informés de cette sortie d'une journée par une lettre particulière. La date initiale du samedi 28 septembre a été reportée au jeudi 3 octobre, de façon à prendre un autocar pour transporter à la fois les 30 jeunes allemands-français et polonais travaillant sur le thème de « L' énergie électrique en Europe » et les participants de la Maison de l'Europe de Nîmes (qui étaient 18). De Nîmes à Marseille le car est passé par Villeneuve-lès-Avignon pour prendre les jeunes au centre YMCA où se tenait leur rencontre. Cela a bien sûr allongé le temps de parcours, ce qui était prévu... par contre l'intensité des encombrements au pont de l'Europe à Avignon et dans Marseille nous a retardés. Un peu après 11 h nous étions à la Représentation de la Commission européenne à Marseille, où le chef de la représentation régionale, Cyril Robin-Champigneul, nous a tous accueillis pour nous parler brièvement de l'organisation de l'Union européenne et du rôle de la Commission et de ses représentations régionales, puis de façon

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plus détaillée mais claire et concise des actions de l'Union européenne dans le domaine de l'énergie, actions en cours ou prévues dans le programme de la période 2014-2020. Une salle chaleureuse, sans solennité, avec à la fois des chaises et des poufs cubiques dont les faces sont des drapeaux de l'UE et des Etats membres: les échanges en ont été facilités, personne n'a hésité à poser des questions. Et une vue sur les vestiges d'un ancien port, bien antérieur au célèbre Vieux Port. Après ce moment très riche et intéressant, les jeunes sont partis soit vers les plages (pas frileux nos jeunes allemands et polonais!), soit vers une visite du quartier pittoresque du Panier avec une association de Marseille, et les adhérents de la Maison de l'Europe sont allés déjeuner (en passant par le Vieux Port et ses célèbres marchandes de poisson), puis visiter le MUCEM (Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée), ouvert depuis début juin et qui a déjà accueilli plus d'un million de visiteurs. Une toute petite déception pour les nostalgiques de Pagnol; le « fériboîte » était en réparation et il a fallu faire le tour du Vieux Port (en petit bus électrique) au lieu de le traverser. Le Musée, ou plutôt cet ensemble de musées, a une situation extraordinaire, mêlant les bâtiments anciens du Fort St Jean qui gardait l'entrée du Vieux Port et un ensemble architectural contemporain, le tout communiquant par des

passerelles , rampes et passages souterrains. Du haut du Fort St Jean, la vue sur Marseille est splendide. Les expositions permanentes sont par grands thèmes: naissance de l'agriculture et invention des dieux – Jérusalem, ville trois fois sainte – citoyens et citoyenneté – au-delà du monde connu (les grandes découvertes, etc). Notre président Frédéric Bourquin, qui était venu en « reconnaissance » quelques jours avant, nous a guidés avec efficacité dans ce dédale. Le MUCEM n'est pas un musée d'art (même s'il abrite certaines oeuvres d'art en rapport avec les thèmes

évoqués), c'est un musée anthropologique. On pourrait facilement y passer plusieurs jours tant les collections sont riches: outils et instruments anciens, livres, cartes, dessins, masques, statuettes religieuses, photos,... Tout le monde était au rendez-vous à 17h au car, qui avait miraculeusement trouvé à stationner près du MUCEM. Pour le retour, le chauffeur a préféré aller directement à Nîmes avant de déposer les jeunes à Villeneuve-lès-Avignon: il a ainsi évité les encombrements avant Avignon et les Nîmois (qui s'étaient levés très tôt pour partir à 7h45) ont ainsi pu avoir une soirée plus longue. Une devinette: il y a chaque année deux capitales européennes de la culture. Quelle est l'autre pour 2013? C'est Kosice, en Slovaquie, j'espère que vous avez pu le déchiffrer!

Les personnes que vous rencontrez à la Maison de l'Europe

Vous qui poussez la porte de la Maison de l'Europe une fois ou plus par semaine pour un des groupes de langues ou pour toute autre raison, vous vous habituez à des personnes, puis certaines changent, est-ce un signe d'instabilité ou de dynamisme? Peut-être un peu des deux...

Parlons d'abord de ceux qui ne changent pas: en premier Michael Stange, qui donne vie et consistance à notre Centre d'Information Europe Direct Gard-Lozère, nous poussant sans cesse vers de nouveaux projets, multipliant les contacts avec les établissements scolaires (mais pas seulement). Sans son initiative, jamais la rencontre de Villeneuve-lès-Avignon sur l'avenir de l'énergie en Europe ne se serait faite. Certes on ne le voit pas du premier coup d'oeil car il est dans un angle de la pièce d'entrée du local, mais il est bien là!

Pour ceux qui venaient régulièrement avant l'été, vous avez vu souvent Jessica Tranel, secrétaire à partir du 3 juin, Candice Hudelot (en Service civique) et Jan-Hendrik Van Sligtenhorst (en stage Erasmus). Grands changements pour la fin de l'été 2013 ; deux étaient prévus, la fin du Service civique de Candice et celle du stage Erasmus de Jan-Hendrik, le troisième ne l'était pas: le départ de Jessica, pour des raisons de vie personnelle. Nous sommes actuellement en train de chercher une secrétaire pour remplacer Jessica, mais fin août il y avait un besoin impératif et immédiat d'une personne qui puisse assurer le secrétariat, surtout en cette période où beaucoup de personnes viennent se renseigner ou s'inscrire pour les groupes de langues. De façon presque inespérée et en tout cas providentielle, Isabelle Brun s'est proposée pour assurer temporairement cette

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tâche, tout à fait bénévolement. Mère de deux jeunes enfants et reprenant une formation pour trouver une nouvelle orientation professionnelle, elle doit passablement jongler avec ses différentes contraintes. Nous la remercions d'autant plus chaleureusement pour l'aide précieuse qu'elle apporte à l'association, avec compétence et grande chaleur humaine!!

Candice partie après 9 mois avec nous (cela a laissé un vide...), nous avons obtenu l'agrément pour accueillir à nouveau un jeune en Service civique, pour 9 mois, de septembre 2013 à juin 2014. Cela correspondait au souhait que nous avions exprimé que le Service civique coïncide avec l'année scolaire, ses activités étant en grande partie dirigées vers les établissements scolaires. Cette fois c'est un jeune homme qui nous a rejoints, un peu avant fin septembre: Dorian Agnel, nîmois, qui vient de vivre une année en Grèce en Service Volontaire Européen. Il est très enthousiaste, dynamique, rapide, et il apportera certainement beaucoup à nos activités. Il est avec nous jusqu'à fin juin 2014.

Concernant les stagiaires, nous avons de nombreuses demandes d'étudiants en BTS pour des durées de quelques semaines, et des demandes plus ponctuelles pour des stages de plusieurs mois d'étudiants en études longues (Master de droit international, par exemple). Pour le moment rien n'est fixé de façon certaine, il faut aussi tenir compte de la taille réduite de notre local! Jan-Hendrik nous a beaucoup apporté et nous serions évidemment très heureux d'accueillir un étudiant de la même filière que lui.

Nous avons eu le plaisir, pour certains d'entre nous, de retrouver récemment Candice et Jan-Hendrik, qui tous

les deux avaient répondu positivement à notre proposition de participer à la semaine sur « L'avenir de l'énergie électrique en Europe » organisée à Villeneuve-lès-Avignon fin septembre-début octobre. Sans doute la Maison de l'Europe ne leur avait-elle pas laissé un mauvais souvenir...

Last but not least, quelques nouvelles d'Isabelle Roussy, notre présidente de la Maison de l’Europe jusqu'à début mai 2013. Elle s'est envolée fin juin vers la Nouvelle-Calédonie pour rejoindre Charles-Antoine, heureux comme tout d'exercer là-bas la médecine (en tant que responsable d'un dispensaire pour une zone très étendue avec un habitat dispersé) comme il la rêvait en métropole: ne pas sur-consommer, mettre à profit le techniques actuelles de télétransmissions, ... Un peu secouée au début par des «visites inopportunes» de leur maison à Thio, Isabelle cherche encore dans quel domaine elle peut exercer son dynamisme, ses compétences et ses convictions européennes... dans une île où l'Europe paraît d'autant plus loin que formellement la Nouvelle-Calédonie ne fait pas partie de l'Union européenne: et pourtant un des trois députés européens élus dans les zones françaises d'outre-mer (DOM et Communautés et Pays d'Outre-Mer) est de Nouvelle-Calédonie. C'est la loi électorale française qui a conduit à cette situation passablement paradoxale, Isabelle nous a promis un point précis sur cette question. En attendant, Isabelle et Charles-Antoine viendront passer quelque temps dans le Gard pour la transition entre 2013 et 2014. Et cet été leurs trois enfants sont allés les voir en Nouvelle-Calédonie. Nickel ...

Partie II : En direct de l’Europe

Des aides de l'UE dans le Gard

A l'heure où on parle beaucoup des fonds européens pour la période 2014-2020, la Région Languedoc-Roussillon a fait savoir en août 2013 que, sur les 900 millions d'€ de fonds européens prévus pour le Languedoc-Roussillon sur la période 2007-2013, un point fait en juin 2013 montrait que 760 millions avaient déjà été attribués, pour soutenir un total de 51 700 projets de toutes tailles. L'entreprise La Gloriette Distribution, à l'étroit dans ses locaux à Avignon, s'est installée dans un nouveau bâtiment à Beaucaire, zone industrielle Via Domitia. Cette entreprise d'un peu plus de 30 salariés est

spécialisée dans les produits chimiques pour l'industrie et les produits pour piscines. Ses nouvelles installations ont représenté un montant de 4 millions d'€. L'Union européenne lui a apporté une aide de 116 000 €. Le réveil du Midi, 19 juillet 2013

L'Union européenne (via le FEDER, Fonds Européen de Développement Régional) vient d'accorder à l'entreprise LFB Biomanufacturing une aide de 450 000 € pour augmenter ses capacités de production à Alès. Le projet, dont le coût total est 10,4 M€, bénéficie d'autres aides publiques: Etat 232 000 € - Région 100 000 € - Département du Gard 80 000 €. LFB Biomanufacturing est spécialisé dans les médicaments fabriqués à partir de plasma. Le réveil du Midi, 16 août 2013

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Le programme européen LEADER pour le Pays Vidourle-Camargue. LEADER = Liaisons Entre Actions de Développement de l'Economie Rurale, c'est un nom un peu tiré par les cheveux: plus simplement ce programme européen a été créé pour soutenir des projets de développement rural lancés au niveau local afin de revitaliser les zones rurales et d'y créer des emplois. Le Pays Vidourle-Camargue, qui associe 51 communes le long du Vidourle, de Sauve au Grau-du-Roi, vient de dépasser le million d'€ de financements européens attribués dans le cadre du programme LEADER depuis 2009. Parmi les projets les plus récents: études pour l'amélioration de la halte nautique de Gallician, développement des circuits courts et du bio pour la vente de produits de l'agriculture, sentier de la Maison du Grand site à Aigues-Mortes. Le réveil du Midi, 19 juillet 2013

Le PLIE (Plan Local pour l'Insertion et pour l'Emploi) de Nîmes-Métropole, dont l'objectif est d'aider des personnes éloignées du marché du travail à retrouver un emploi, a reçu en 2012 553 000 € du Fonds Social Européen. Le PLIE aide des structures de Nîmes-Métropole porteuses d'actions d'insertion pour favoriser le retour à l'emploi de publics dits en difficulté. Il se situe à la Maison de l'Emploi, 8 place de l'Horloge à Nîmes. Magazine de Nîmes-Métropole de septembre 2013 Enfin, et ceci est important pour notre région, sans que ce soit une aide directe, les droits de plantations des vignes resteront encadrés. L’accord intervenu le 26 juin 2013 entre le Parlement européen, le Conseil de l'UE et la Commission européenne sur la réforme de la Politique agricole commune pour 2014-2020 clôt le dossier des droits de plantation des vignes. C'est un soulagement pour tous les viticulteurs français. La Commission obtient aussi satisfaction puisque le système est profondément réformé. Depuis trois ans, la France, soutenue par une quinzaine de pays et des organisations professionnelles, faisait tout pour revenir sur la libéralisation des droits de plantation des vignes, pourtant avalisée par les Etats en 2008: n'importe qui aurait pu planter des vignes n'importe où. Le règlement adopté à l’époque prévoyait la suppression, à partir de 2015, des restrictions de plantation avec des dérogations possibles jusqu’en 2018. La fin de la maîtrise de la production était perçue par Paris comme une menace (surproduction, baisse de la qualité, etc) pour la stabilité d’un secteur qui emploie 189 000 personnes. Cette dérégulation n’aura finalement pas lieu. Une nouvelle organisation entrera en vigueur dès le 1er janvier 2016. Elle correspond à un subtil compromis

entre les positions des professionnels opposés à la dérégulation et la Commission européenne qui refusait de reconduire les anciens mécanismes qu’elle considérait comme archaïques. Le commissaire à l’Agriculture Dacian Ciolos, personnellement favorable à la régulation, était confronté à une partie de ses services qui avait conclu la réforme sur la libéralisation et y restait attachée. Les principaux points de la réforme qui vient d’être décidée:

des autorisations devront toujours être délivrées pour toute plantation de vignes,

ces autorisations devront être renouvelées tous les trois ans (pour éviter la constitution de stocks d'autorisations et la spéculation sur ces stocks),

les autorisations seront automatiquement reconduites en cas de replantation. Elles pourront toutefois être limitées sur recommandations des organisations professionnelles,

toutes les plantations de vigne à raisin de cuve sont concernées,

la surface autorisée des plantations ne pourra pas augmenter de plus de 1% par an et les Etats pourront fixer la barre plus bas si nécessaire (ou dans les zones d’appellation, AOP, IGP)

des mesures restrictives pourront être prises sur la base de recommandations des organisations professionnelles,

les Etats membres pourront appliquer des critères « objectifs et non discriminatoires » pour répartir les droits de plantation si la demande est supérieure à l’offre,

ce système est valable jusqu’en 2030. « C’est une victoire des hommes de terrain et des terroirs contre les idéologues », se félicitent l’Assemblée des régions européennes viticoles (AREV) et la Fédération européenne des vins d’origine (EFOW) qui qualifie le compromis « d’historique ». Pour le regroupement de coopératives Coop de France, cette réforme constitue « une avancée » par rapport à ce qui était prévu. Même son de cloche pour la députée européenne d’Europe Ecologie Les Verts Catherine Grèze: «une grande victoire pour l’ensemble de la filière». «Il ne s’agira plus de droits de plantation mais d’autorisations gratuites et incessibles, accordées selon des critères économiques, qualitatifs et de préservation de notoriété», précise-t-elle. Le Parlement européen a joué un rôle décisif dans le maintien d'une régulation de la plantation des vignes. Euractiv 8 juillet 2013

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25 mai 2014: élection des députés européens, votez!

Les députés européens élus en 2009 ne sont pas loin de la fin de leur mandat de 5 ans et le Parlement européen sera renouvelé en 2014. La date de l'élection a été fixée au 25 mai pour les Etats membres qui votent le dimanche (ils sont les plus nombreux) et les jours précédents pour les autres.

Le mode d'élection résulte à la fois de règles européennes (élection à la proportionnelle, parité femmes-hommes dans les listes présentées, droit de vote et droit d'être élu dans un Etat pour des résidents citoyens d'autres Etats membres) et de modalités définies par chaque Etat membre. C'est ainsi que chaque Etat définit les zones d'élection: la France est découpée en grandes circonscriptions interrégionales, qui ont chacune sa liste de candidats, le Gard et la Lozère appartiennent à la circonscription sud-ouest qui regroupe les régions Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine, de Nîmes à Bordeaux. Cela favorise-t-il le contact entre les députés européens et leurs électeurs et l'intérêt de ces derniers pour cette élection? L'expérience semble montrer que non, car les circonscriptions sont très vastes et l'élection sur des listes nationales (qui a longtemps été appliquée en France pour les élections européennes) avait au moins un intérêt: les premiers noms de la liste nationale étaient des personnalités connues des citoyens par leurs actions au niveau national. Pour 2014 le découpage en grandes circonscriptions a cependant été maintenu. Le nombre de députés européens, qui est actuellement et transitoirement 766 depuis l'entrée de la Croatie dans l'UE, sera ramené à 751. La France élira 74 députés, nombre inchangé par rapport à la situation actuelle. C'est évidemment l'Allemagne, Etat membre le plus peuplé, qui élira le plus grand nombre de députés, 96. Les Etats les moins peuplés (Estonie, Chypre, Luxembourg, Malte) éliront le nombre minimum, 6 députés. Le gouvernement français a proposé que la date limite de dépôt des listes de candidats soit le vendredi 2 mai 2014, soit 3 semaines avant l'élection. Les Jeunes Européens du Mouvement Européen ont souligné dans leur publication « Le taurillon » que cette échéance pose deux problèmes fondamentaux pour le bon déroulement démocratique de l'élection européenne : - Un dépôt de candidatures trois semaines avant l'élection européenne n’incite pas les partis politiques à

conduire une campagne électorale ambitieuse, - Un dépôt de candidatures cinq semaines après les résultats du deuxième tour des élections municipales

offre la possibilité aux candidats perdants de se représenter, et « pour que le calendrier électoral ne conduise pas à marginaliser les élections européennes lors desquelles le principal gagnant est l’abstention », ils demandent au gouvernement d’avancer le dépôt des candidatures pour l'élection européenne au vendredi 21 mars, avant-veille du 1er tour des élections municipales ». Cette proposition est intéressante. Sera-t-elle entendue?...

Au-delà des modalités de leur élection, c'est le rôle des députés européens et l'influence de leurs décisions sur la vie des citoyens qui intéressent les électeurs. La hausse de l'abstention en France pour les élections européennes (jusqu'à des niveaux très inquiétants pour la démocratie) est certainement due en grande partie à la mauvaise perception de ce rôle et au sentiment d'éloignement entre les eurodéputés et leurs électeurs. Un petit rappel: les 2/3 des textes votés par le Parlement français ont pour origine des textes européens (transposition dans la législation française des directives européennes, notamment), or depuis le Traité de Lisbonne mis en vigueur en décembre 2009 la très grande majorité des textes européens sont adoptés en co-décision, c'est-à-dire qu'ils doivent être votés dans les mêmes termes par le Conseil de l'UE (conseil des ministres) qui représente les

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Etats membres et par le Parlement européen qui représente les citoyens. Les députés européens ont donc une influence déterminante sur la législation française. De plus, et cela pour la première fois, en 2014 le Président de la Commission européenne ne sera plus désigné par consensus entre les chefs d'Etat ou de gouvernement, avec possibilité pour le Parlement européen de rejeter ce choix, mais il sera élu par le Parlement européen en tenant compte impérativement du résultat de l'élection européenne. Chacun sait l'importance du rôle de la Commission européenne et certains même s'en plaignent, accusant « Bruxelles » de trop interférer dans la vie des citoyens. Les électeurs ont le 25 mai 2014 une belle occasion de participer au choix du Président de la Commission européenne, à eux de la saisir! Les partis européens, dans lesquels se regroupent les députés européens, ont bien compris l'importance de cette nouveauté et l'intérêt pour eux de faire connaître d'avance qui serait leur candidat comme Président de la Commission. Le PSDE (Socialistes et Démocrates Européens) s'est engagé à désigner son candidat avant l'élection, en organisant une primaire qui devrait se tenir en janvier 2014. Les Verts européens prévoient d'organiser de novembre 2013 à janvier 2014 une primaire ouverte à tous les habitants de l'Union européenne de plus de 16 ans. Les autres partis, notamment le PPE (Parti Populaire Européen, centre droit, majoritaire au Parlement européen actuel) n'ont pas encore pris position sur les modalités de choix de leur candidat. Bien sûr des noms circulent, il est encore un peu tôt pour en parler.

Alors, votez et encouragez à voter le 25 mai, pour que la composition du Parlement européen soit vraiment le reflet de la société européenne. La Maison de l'Europe de Nîmes et le Mouvement Européen Gard préparent des actions pour participer à cette dynamique de mobilisation, sans aucun esprit partisan évidemment.

Allemagne, cœur de l'Europe? Cette question se pose avec beaucoup d'acuité au moment où les élections législatives allemandes, qui ont reconduit Angela Merkel à la tête du pays avec une large majorité, ont suscité l'intérêt de tous les autres pays européens. Aujourd'hui la question s'est déplacée vers « Avec qui Mme Merkel fera-t-elle alliance pour une coalition au gouvernement? » (le temps passe et la Constitution allemande impose que le gouvernement soit en place au plus tard 1 mois après les élections...), mais l'Europe entière a les yeux tournés vers Berlin. L'Allemagne est-elle donc le coeur de l'Europe? A mon avis oui et non, et heureusement l'Union européenne ne peut pas se résumer à un seul pays!

Les faits sont là: l'Allemagne est le plus peuplé des pays européens, même si sa démographie n'est pas florissante, et la langue allemande est la langue maternelle la plus parlée en Europe (Allemagne et Autriche, plus une partie du Luxembourg et une petite partie de la Belgique); l'Allemagne est un point de rencontre entre les pays de l'ouest européen, de l'est européen et du nord européen, il ne lui manque que la zone méditerranéenne pour être vraiment au carrefour des grandes composantes de l'UE.

Lors d'un séjour de quelques semaines en Allemagne pendant l'été 2012, en partie chez des amis qui depuis la réunification habitent près de Iena, je me suis senti vraiment en Europe, par l'histoire, la culture, la vie quotidienne. Bien sûr mes amis, qui aiment la France et en parlent très bien la langue, ont leur part dans cette impression. Mais pas seulement. Les camions qui empruntent les autoroutes allemandes sont polonais, tchèques, slovaques, néerlandais (entre autres). Ma femme et moi nous intéressons beaucoup à l'architecture et nous avons passé quelques trop courtes heures à Dessau, berceau du Bauhaus qui a tant inspiré l'architecture moderne dans le monde. Entrer à Leipzig dans l'église St Nicolas, point de départ du mouvement qui a abouti à la chute du Mur, et dans l'église St Thomas où Jean-Sébastien Bach a été organiste et maître de musique, ou encore à Lutherstadt-Wittenberg dans l'église où Luther fit ses premiers prêches pour la Réforme, sont des moments forts. Cela sans oublier Berlin, les restes du Mur, l'église « des Français » où un bas-relief de bronze rappelle l'accueil par la Prusse des huguenots émigrés, ou Dresde, dont les merveilles ont

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été minutieusement reconstruites (avec des cicatrices) après le bombardement de février 1945 et où l'architecture du style « démocratie populaire » est encore très présente. Certes à Berlin les souvenirs de la RDA sont très exploités pour le tourisme (checkpoint Charlie ou les promenades en Trabant) mais une église moderne construite à côté des ruines préservées de l'ancien clocher bombardé, les croix de personnes tuées en essayant de franchir le Mur ou un monument symbolisant la vague de liberté submergeant le Mur suscitent une émotion véritable. Tout comme les terrains vagues qui subsistent çà et là dans Berlin ou le musée consacré au souvenir de la communauté juive (dont je n'ai vu que l'extérieur). On comprend mieux à Berlin ou à Dresde le souhait de l'Allemagne d'associer la Pologne au « couple franco-allemand », par le

Triangle de Weimar, France-Allemagne-Pologne, pour lequel on ne peut pas dire que la France marque un grand intérêt. A Dresde, l'équivalent de Louis XIV à Versailles est Auguste le Fort, qui au début du XVIIIe siècle était à la fois duc de Saxe et roi de Pologne, et aujourd'hui l'OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse) soutient des rencontres de jeunes tri-nationales, comme celle que nous venons d'organiser à Villeneuve-lès-Avignon. L'Allemagne, liaison avec les pays slaves du centre de l'Europe: cette réalité apparaît évidente quand on est sur place. N'oublions pas non plus que le maire de Franfkfurt-an-der-Oder était accompagné en mars 2013 à Nîmes du maire de la ville polonaise de l'autre rive de l'Oder, Slubice.

L'Allemagne « coeur de pierre » de l'Europe, comme la caricaturent des manifestants des pays du sud en difficulté financière et économique? Il est vrai que la prospérité de l'Allemagne et ses excédents budgétaires et commerciaux font des envieux. Il ne faut pas oublier que cette prospérité est en grande partie le résultat de réformes douloureuses (Agenda 2010) faites par Gerhard Schröder au début des années 2000; ces réformes n'ont pas été acceptées sans grincements, mais elles ont été menées à bien, alors que dans d'autres pays (dont le nôtre) les cris d'orfraie poussés par telle ou telle corporation conduisent souvent à ce qui ressemble à une paralysie. L'Allemagne est souvent blessée de se voir qualifier d'égoïsme et d'indifférence. Après le drame de Lampedusa, le ministre allemand de l'Intérieur a rappelé qu’en 2012 son pays avait accueilli 65 000 demandeurs d'asile, alors que l'Italie n'en avait accueilli que 15 000. Nettoyage du photovoltaïque sur le Bundestag

Il est vrai que dans le domaine de l'énergie l'Allemagne a récemment agi sans concertation avec les autres Etats membres de l'UE: elle a décidé peu après mars 2011 (accident de Fukushima) d'arrêter 8 réacteurs nucléaires (uniquement sur un critère d'âge) et d'arrêter les 9 autres d'ici 2022, décision dictée sans doute par des raisons électorales... Les énergies vertes fleurissent mais elles ne se développent massivement qu'avec des subventions dont le coût commence à faire grincer les consommateurs et elles n'ont pas la même régularité que les autres centrales, d'où un recours très fort au charbon quand le vent faiblit et que le soleil se cache, avec deux conséquences: de fortes émissions de CO2 et de temps à autre des encombrements sur les réseaux électriques des pays voisins car si le réseau allemand n'est pas suffisant, la production des éoliennes d'Allemagne du nord passe par les réseaux les plus proches. L'Allemagne lutte aussi contre la volonté de l'Union européenne de limiter fortement les émissions de CO2 des voitures: on comprend bien pourquoi quand on voit les grosses berlines qui sortent des usines automobiles allemandes. A Berlin : entreprise suédoise, voiture française, l’Europe !

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Mais quel pays n'a pas une dose d'égoïsme économique? En sens contraire l'Allemagne s'est montrée dans la période récente très ouverte aux investisseurs d'autres pays européens. Ainsi – en se limitant à un domaine que je connais un peu, l'énergie - le suédois Vattenfall est fortement implanté (notamment à Berlin) dans l'énergie (électricité et chauffage urbain) et EDF a pendant plusieurs années été le premier actionnaire du n° 3 de la production d'électricité en Allemagne, EnBW (Energie du Bade-Wurtemberg), avant de revendre ses parts au Land de Bade-Wurtemberg.

Dans un autre domaine, la venue le 4 septembre à Oradour-sur-Glane du Président allemand Joachim Gauck, première visite d'un dirigeant allemand dans ce lieu tragique, côte à côte avec le Président français, manifeste hautement la maturité de l'amitié franco-allemande, 50 ans après la signature du Traité d'amitié entre l'Allemagne et la France et la création de l'OFAJ. Terminons sur une note pleine d'optimisme. Le lycée Daudet de Nîmes a ouvert en septembre 2010 une section Abibac (double diplôme, baccalauréat et son équivalent allemand l'Abitur). Les 20 élèves qui étaient les pionniers de cette section, en classe de seconde en 2010, ont achevé leurs trois années de lycée et passé les examens en juin 2013: 100 % de réussite au bac et à l'Abitur! Jean-Jacques Smedts

Journées européennes du patrimoine, Nuit européenne des musées, Nuit européenne des chercheurs, ... pourquoi « européennes »,

développent-elles la citoyenneté européenne?

Pourquoi ces manifestations sont-elles européennes, qualificatif parfois passé sous silence? D'abord parce qu'après avoir démarré dans un des pays européens, elles ont eu du succès et se tiennent maintenant simultanément dans tous ou la plupart des pays européens. Ensuite parce qu'un de leurs objectifs est de contribuer à développer une Europe de la culture et de la connaissance.

Les Journées européennes du patrimoine, probablement les plus connues, offrent chaque année la possibilité de découvrir des lieux qui nous entourent avec un œil plus attentif, de pousser des portes habituellement interdites au grand public, c’est aussi un moment qui nous permet de

rencontrer et d’échanger avec des personnes qui s’investissent dans la sauvegarde de notre patrimoine. Pouvoirs publics, collectivités territoriales, associations et particuliers répondent à la curiosité d’un public de plus en plus nombreux. Le thème des Journées du patrimoine 2013 en France était « 100 ans de protection »: la loi du 31 décembre 1913, texte fondateur pour la protection des monuments historiques en France, a 100 ans. C'est aussi une occasion de célébrer la 30ème édition des Journées européennes du

patrimoine: les Journées du patrimoine créées en France par Jack Lang en 1984 étaient au début une seule journée « portes ouvertes » des monuments historiques.

En 1991 le Conseil de l'Europe institue les Journées européennes du patrimoine et l'Union européenne s'y associe; en 1993 la Fondation Roi Baudoin France prend en charge la coordination. Cette manifestation a, en 30 ans, pris une ampleur européenne et par son engouement le public montre son intérêt pour son environnement. Cette année 2013 est également « l’Année européenne des citoyens » pour célébrer le 20ème anniversaire de la création de la citoyenneté européenne dans le traité de Maastricht, mis en vigueur en 1993.

Quels sont les liens tissés entre le citoyen et son cadre de vie1 ?

On peut discuter longuement sur la notion de citoyenneté mais je me contenterai d’en donner une définition lapidaire pour réfléchir plus profondément sur le lien entre patrimoine et citoyenneté. La citoyenneté est un ensemble de droits et de devoirs envers la communauté, qui reconnaît la liberté et la responsabilité du citoyen dans la société. Dans le cadre de ces manifestations, le patrimoine ne revêt pas une notion juridique mais culturelle, il est un

1 En 1999, les Journées du patrimoine avaient pour thème

« Patrimoine et citoyenneté ».A cette occasion, le ministère de la Culture et de la Communication et le Club France Loisirs publiaient un ouvrage reprenant ce titre, dans lequel vingt-huit personnalités avaient accepté de répondre à cinq questions sur leur conception de la citoyenneté, les liens qu’elle entretient avec la notion de patrimoine et les lieux qui l’illustrent à leurs yeux.

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bien commun à l’ensemble des citoyens et un facteur d’identité culturelle. Notre patrimoine culturel couvre une étendue de plus en plus vaste et complexe. Au-delà des immeubles, parcs, vestiges archéologiques, jardins, meubles et objets d’art, nous intégrons désormais l’héritage technique et industriel, les espaces naturels, les savoirs et savoir-faire qui sont du domaine du patrimoine immatériel. La sauvegarde du patrimoine repose sur une cohésion collective, elle ne saurait être le seul fait des pouvoirs publics nationaux et locaux. Chaque citoyen doit se sentir personnellement concerné et responsable de la préservation du patrimoine et de sa transmission aux générations futures. Ce patrimoine fournit des repères de la citoyenneté qui sont des facteurs de cohésion. Il est l’ancrage d’une mémoire partagée et le témoignage d’une culture en évolution.

Bien des lieux historiques sont les témoins de la construction de la citoyenneté nationale, comme la place de la Bastille ou l’Assemblée Nationale. S’y ajoutent tous les lieux où s’exerce cette citoyenneté: l’école, la mairie, le Palais de justice etc. D’autres sont le symbole de la lutte pour la conquête ou reconquête de la citoyenneté: lieux de résistance, de mémoire car l’exercice de la citoyenneté est synonyme de paix, de liberté, de démocratie, valeurs fondatrices de l’Union européenne. Citoyenneté et patrimoine au niveau européen. « Aujourd’hui, les 50 États signataires de la Convention culturelle européenne participent chaque année en septembre aux Journées européennes du patrimoine, une action conjointe du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne permettant la présentation de biens culturels inédits et l’ouverture exceptionnelle au public d’édifices historiques. Les Journées européennes du Patrimoine ont pour but de rapprocher les citoyens afin de parvenir à une meilleure compréhension mutuelle malgré les différences de cultures et de langues. Les Journées européennes du patrimoine ont, depuis 1999, un slogan permanent : « L'Europe, un patrimoine commun ». L’initiative rencontre un grand succès et le nombre annuel des visiteurs est maintenant évalué aux alentours de 20 millions pour 30 000 monuments et sites visités. Les Journées européennes du patrimoine ont réussi à impliquer la participation de la société civile – en particulier celle des jeunes –, le travail bénévole et la coopération transfrontalière, promouvant de la sorte les principes essentiels du

dialogue interculturel, du partenariat et de la responsabilité civique. »2

Il est facile d’enraciner sa citoyenneté nationale dans des lieux ou des manifestations (comme le 14 juillet) c’est beaucoup moins évident pour la citoyenneté européenne. Peu de lieux et de manifestations permettent aux citoyens européens de se reconnaître comme tels. Certes, il y a les institutions européennes et le 9 mai. Mais il n’existe toujours pas de grand musée dédié à l’Europe et à ses valeurs. Il existe cependant un patrimoine européen plus discret mais tout proche de nous. On retrouve dans nombre de lieux, d'objets ou d'actions, l’influence culturelle d’autres pays mais ce patrimoine est encore à révéler. La Ville de Nîmes et la Maison de l’Europe ont fait une démarche dans ce sens en mettant en place un « parcours tchèque » dans le cadre du projet Comenius Regio Nîmes-Prague « Grandir ensemble en Europe ». Ce parcours (boulevard de Prague – lycée Daudet qui accueille des élèves tchèques – place d'Assas avec la statue d'Ernest Denis, artisan de la création d'une Tchécoslovaquie indépendante en 1918 – chêne tchèque planté au Jardin de la Fontaine près de l'arbre de la liberté polonais) a été inauguré lors de la semaine de l’Europe en mai dernier. Il reste, si la Ville de Nîmes le souhaite, à le rendre visible par une signalétique et un document d'accompagnement.

Faisons des Journées européennes du patrimoine les Journées du patrimoine européen !! Le point de départ de la Nuit européenne des musées se situe, lui, à Berlin en 1997. La France l'adopte en 1999 et en 2001 elle s'ouvre, sous le nom de « Printemps des musées », à tous les pays qui ont signé la Convention culturelle du Conseil de l'Europe. En 2005 elle prend le nom de Nuit européenne des musées et la date est fixée au samedi le plus proche du 18 mai, qui est la Journée internationale des musées. Cette Nuit est l'ouverture exceptionnelle, simultanée et le plus souvent gratuite de musées européens durant une soirée afin d’inciter de nouveaux publics, notamment familial et jeune, à pousser les portes des musées. La Nuit européenne des chercheurs (ou Nuit des chercheurs européens selon les sources) en est à sa 8ème édition. Elle a été impulsée par la Commission européenne, qui souhaite que la part du PIB des pays de l'UE consacrée à la recherche pour atteigne 3 % et veut par cette Nuit des chercheurs expérimenter de nouvelles formes de dialogue entre chercheurs et grand public.

2 Site du ministère de la culture

http://www.journeesdupatrimoine.culture.fr/30e-edition/en-

europe

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Le thème général est le même dans toutes les villes d'Europe qui participent à cette manifestation. En 2013 c'était « Mondes inconnus », 320 villes participaient, dont 13 seulement en France. Le Gard était bien représenté avec Alès et le site de Marcoule (au Visiatome). Comme en 2012 la Maison de l'Europe de Nîmes a répondu positivement à l'invitation du Pôle culturel et scientifique de Rochebelle à Alès: le 27 septembre nous avons tenu un stand d'information sur l'Europe à l'entrée de la salle de conférences du Pôle, dans laquelle il a fallu ajouter des chaises pour permettre à environ 250 personnes d'assister aux diverses présentations. Ces présentations, fort intéressantes et tout à fait abordables par le grand public, avaient été préparées

par l'Ecole des Mines d'Alès. Le public a posé de nombreuses questions aux chercheurs et à 23h30 M. Cavaillé, conseiller municipal délégué à la science et enseignant-chercheur en mathématiques à l’Ecole des Mines d’Alès, a dû mettre fin aux échanges. L'association Eurêk'Alès était associée à cet événement. Elle est très active et ses adhérents sont assidus aux événements du Pôle de Rochebelle. Malgré la brièveté des « temps morts » entre les différentes parties de la soirée, le stand de la Maison de l’Europe a été très visité et nous avons pu répondre à des questions et distribuer de la documentation.

Isabelle Roussy (partie Patrimoine et citoyenneté) et Jean-Jacques Smedts

Il y a 50 ans Robert Schuman disparaissait

Nous avons souvent parlé de Robert Schuman à propos de sa fameuse déclaration du 9 mai 1950.

Cette déclaration, même si sa date est devenue celle de la Journée de l'Europe, ne doit pas faire oublier l'homme, un homme exceptionnel à maints égards. Début septembre cette année, des hommages dans les médias ont rappelé que Robert Schuman est mort il y a 50 ans, le 4 septembre 1963, à Scy-Chazelles (banlieue de Metz, où la maison de Robert Schuman est devenue un musée, animé par le Centre Européen Robert Schuman... où Michael Stange a travaillé plusieurs années avant de nous rejoindre à Nîmes), mais ils ont vite été couverts par le tumulte de l'actualité quotidienne.

Tout d'abord des faits et des dates, qui jalonnent et expliquent le parcours de ce « Père de l'Europe », titre qui lui a été donné en 1960 par le Parlement européen dont il a été le premier président, de 1958 à 1960. Il est né en 1886 à Luxembourg... à 300m du bâtiment du Secrétariat général du Parlement européen qui porte aujourd’hui son nom. Son père, lorrain de Moselle, était devenu allemand à l'annexion de la Moselle par l'Allemagne en 1871. Robert Schuman est donc né avec la nationalité allemande. Après des études primaires et secondaires au Luxembourg, il passe son Abitur (le bac allemand) à Metz, alors ville allemande, puis étudie le droit en Allemagne (Bonn, Berlin, Munich, Strasbourg alors allemande) et devient avocat à Metz en 1912. 1914: incorporé à l'armée allemande, il est rapidement chargé de tâches administratives. En 1918 il devient conseiller municipal de Metz.

Novembre 1918: l'Alsace et la Moselle redeviennent français et Robert Schuman devient français. Il est élu député de la Moselle en 1919 et le restera jusqu'en 1940. En mars 1940 il est Sous-secrétaire d'Etat pour les réfugiés, dans le gouvernement de Paul Reynaud puis dans le premier gouvernement Pétain. En juillet 1940 la Moselle est réannexée par l'Allemagne et il est emprisonné. Il s'évade en 1941 et rejoint la zone libre en 1942, en trouvant refuge pour de courts séjours dans des monastères, par exemple Notre-Dame des Neiges à St Laurent-les-Bains, chez les Trappistes qui font vieillir en altitude du vin élaboré à Bellegarde et vendu ensuite sous le nom Notre-Dame des Neiges. Il est réélu député de la Moselle en 1946, il le restera jusqu'en 1962. Il sera plusieurs fois ministre: ministre des Finances en 1946-47, Président du Conseil (comme on appelait alors le Premier ministre) en 1947-48, ministre des Affaires étrangères de 1947 à 1953 et enfin ministre de la Justice en 1955-56. En tant que ministre des Affaires étrangères il est un des grands négociateurs de tous les traités qui suivent la seconde guerre mondiale. Il se retire de la vie politique en 1962 et retrouve pour la fin de sa vie sa maison de Scy-Chazelles. Robert Schuman ne s'est jamais marié. C'était un catholique convaincu et pratiquant. Un « procès en béatification » a été ouvert pour lui par l'église catholique, en 1991. Il s'est achevé au niveau du diocèse de Metz en 2004 et les documents ont été transmis au Vatican. Timbre allemand

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Après les faits et les dates, des extraits d'un texte de Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, publié le 4 septembre 2013. «« Peu nombreux sont les villes et les villages de France qui n’ont pas de place ou de rue Robert Schuman. Partout ailleurs en Europe, c’est souvent ainsi qu’on marque son engagement européen. Quant aux institutions européennes, pas de bâtiment, de salle, qui ne porte son nom. A Bruxelles, le métro, une gare, le quartier européen…tout s’appelle Schuman et la Fondation Robert Schuman a quelquefois l’impression de faire partie des murs ! « Ton nom fait l’ombre d’un grand arbre » écrivait Saint-John Perse… A quoi tient donc cette notoriété mondiale d’une personnalité française qui fuyait ostensiblement les projecteurs ? A un accomplissement rare dans l’aventure humaine, celui d’avoir assumé et porté politiquement le projet européen, d’avoir pacifié notre continent et ouvert une page nouvelle pour des centaines de millions d’Européens. Ce fut possible, comme souvent dans l’histoire, par la rencontre d’une personnalité exceptionnelle et de circonstances opportunes. « Cet homme discret, modeste et bon, qu’inspirait sa foi profonde en Dieu, montrait quand il le fallait une résolution que rien ne pouvait fléchir. Homme public, sa vie obéissait à un rythme intérieur qui échappait aux agitations de l’action ». C’est ainsi que le Président François Mitterrand choisit de lui rendre hommage dans un message adressé à l’Assemblée nationale française le 25 juin 1986. Alors que les Européens doutent d’eux-mêmes et de leurs capacités à relever de nouveaux défis, cet enseignement demeure. Robert Schuman sut saisir l’opportunité de rompre avec un siècle destructeur. Aujourd’hui on appellerait cela une rupture stratégique. L’après-guerre était sombre et menaçant. Rien ne permettait de croire que les stigmates de l’horreur pourraient ainsi, non pas s’effacer (comment pourrait-on oublier la Shoah, ou plus tard le rideau de fer), mais être dépassés par un acte, insensé alors, celui de choisir la coopération puis l’amitié, pour réconcilier durablement les peuples et reconstruire l’Europe en ruines. Après deux conflits mondiaux suicidaires, l’Europe aurait dû sortir de l’Histoire. Elle en est toujours le coeur battant. Même dans la crise, elle reste la première zone de création de richesses, la première puissance commerciale, le premier marché. Elle donne souvent le ton de la pensée, des arts et des lettres. Elle est le

continent où l’on rêve de vivre, parce qu’à la liberté elle a su associer la solidarité, à la puissance la paix, à la richesse la justice. La construction européenne est un immense succès qui a dépassé toutes les espérances. Il faut le dire quand, en son sein, un froid et cynique scepticisme gagne les cœurs, pendant qu’à l’extérieur elle est un exemple envié ! Les citoyens se disent souvent déçus par l’Union européenne. Ils expriment à son égard frustrations, attentes, impatience, incompréhension, voire rejet. Nos élites elles-mêmes semblent dérangées par la dimension européenne. Puissions-nous rappeler aux uns et autres toute la fierté qu’ils doivent ressentir envers l’Europe et ses accomplissements.

Nous pourrions tenter de les rassurer en citant Ernest Renan : « Seul le pessimisme est fécond dans les grandes choses » et Dieu sait si le pessimisme est le sentiment le mieux partagé en ce moment ! Je préférerais leur rappeler cette maxime du grand poète Pierre Seghers : «L’impossible, c’est ce qui demande du temps». Aujourd’hui, avec toute l’Europe, la France rend hommage à Robert Schuman. Les Français doivent, en effet, être fiers d’avoir été les initiateurs de l’unification européenne, avec Robert Schuman, mais aussi avec Jean Monnet, dont on sait la part qu’il prit dans la rédaction du Plan Schuman (9 mai 1950). Et si l’Europe a beaucoup changé, ses fondements restent les mêmes, son coeur aussi, d’abord franco-allemand. C’est d’abord à Robert Schuman qu’on doit l’initiative de la réconciliation franco-allemande, puis au Général de Gaulle, qui l’a « consacrée » de sa légitimité de premier résistant et c’est aussi essentiel. C’est donc un double objet de fierté, qui permet d’affirmer que la France est au coeur de l’Europe, active, indispensable moteur d’une lente construction qui est toujours la plus intelligente réponse à la globalisation.

2014 va voir toutes les institutions européennes renouvelées alors que la crise économique frappe encore durement notre continent. Certains doutent de notre capacité à la surmonter. Beaucoup redoutent que les extrêmes s’emparent de ces échéances, notamment l’élection du Parlement européen et affaiblissent ainsi l’extraordinaire réussite de l’union de l’Europe. Certes, elle doit se réformer, se transformer, s’adapter et nous-mêmes exprimons souvent de l’impatience à cet égard. Mais le projet européen ne s’arrêtera pas en chemin. Il est quasi-irréversible. A nous de le nourrir, de l’orienter, de l’améliorer sans cesse » ».

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Au fil de l'actualité européenne (par ordre alphabétique mais ce n'est pas une encyclopédie...)

Agrocarburants. Une réduction de la part des agrocarburants issus de cultures, à l'horizon 2020, est le nouveau défi proposé par le Parlement européen dans sa décision du 11 septembre. Ces carburants, dits de première génération, ne devront pas représenter plus de 6% de la consommation totale des transports en 2020, sur l'objectif de 10% d'énergies renouvelables fixé en 2009 (le « 10 » du carburant E10). La Commission européenne proposait de descendre à 5%. Corinne Lepage, rapporteur du dossier, a souligné que ces agrocarburants (alcool fabriqué à partir de betteraves, de canne à sucre ou de céréales, diesters venant du colza ou du tournesol) émettraient autant de CO2 que

les énergies fossiles et seraient à l'origine d'une forte déforestation en Indonésie et en Amazonie. Cette forme d'énergie est donc en décalage avec les critères de durabilité de l'Union européenne. Les agrocarburants de 2ème génération (à partir de déchets agricoles comme la paille) et 3ème génération (à partir de micro-algues) n'auront pas ces inconvénients.

Europe Midi 12 septembre 2013

Arménie: elle renonce au libre échange avec l'UE Le 2 octobre, le Président arménien Sarkissian a annoncé que son pays renonçait à signer un traité de libre-échange avec l'Union européenne. Cette déclaration faisait suite à la décision de l'Arménie, le 3 septembre, d'entrer dans une union douanière avec la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. Devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le Président arménien a déclaré : "Nos collègues européens nous disent qu'il y a une contradiction entre cet accord de libre-échange et l'union douanière, donc nous ne signerons pas l'accord de libre échange". Face aux soupçons de pressions de la part des Russes, le Président s'est défendu d'avoir agi sous influence russe. Côté européen toutefois, la Commission européenne fait état de pressions exercées par la Russie pour empêcher les anciens satellites soviétiques de signer des accords d'association avec l'UE, notamment à l'horizon du prochain sommet du Partenariat Oriental qui se tiendra fin novembre à Vilnius. Europe Midi 3 octobre 2013

Banques et entreprises. Lundi 2 septembre l'Italie est devenue le premier pays d'Europe à taxer les transactions financières à haute fréquence. La taxe s'élève à 0,02 %, sur les transactions effectuées en moins d'une demi-seconde, et qui permettent de placer des ordres boursiers en l'espace d'une microseconde. Royaume-Uni. Les codirigeants de la banque américaine Goldman Sachs ont déclaré que dans le cas où le Royaume-Uni quitterait l'Union européenne, les banques se relocaliseraient au sein du continent européen. Les citoyens britanniques choisiront, lors d'un referendum en 2017 (si les conservateurs sont toujours au pouvoir), s'ils souhaitent rester dans l'UE ou non. Europe Midi 3 septembre 2013 Le Bureau d'Investigation de l'Entreprise Britannique a mené une enquête la semaine dernière, démontrant que 78% des 400 entreprises interrogées souhaitent que le Royaume-Uni reste au sein de l'Union européenne. Seulement 10% souhaitent qu'il sorte à la suite d'un référendum prévu pour 2017. Europe Midi 16 septembre 2013

Berlusconi... candidat au Parlement Européen en Estonie? Plus fort que le passeport russe de Gérard Depardieu (NDLR)... Le Cavaliere envisagerait de se présenter aux élections européennes en Estonie. C'est la parade trouvée par l'ancien Premier ministre pour contourner la législation italienne qui lui interdit d'être candidat dans son pays, suite à sa condamnation le 1er août 2013 à quatre ans de prison pour fraude fiscale, commués à un an. Cette peine, selon la loi "Severino", interdit aux citoyens condamnés à plus de deux ans de prison de participer à des élections politiques en Italie. Par ailleurs, Silvio Berlusconi pourrait perdre son siège de sénateur en vertu de cette même loi. L'homme politique italien souhaiterait donc se présenter en Estonie, grâce à un de ses proches, l'homme d'affaires Ernesto Preatoni, établi dans ce pays: le

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système électoral européen permet à un citoyen européen de devenir eurodéputé dans un autre pays que le sien (NDLR: c'est ainsi que le pilote de rallyes finlandais Ari Vatanen avait été élu en France en 2004). Plusieurs journaux affirment que le Cavaliere souhaite devenir Député européen afin d'obtenir une immunité. Europe Midi 19 septembre 2013

Catalogne et Ecosse: vers l'indépendance? La Catalogne rêve d'indépendance, mais un nouvel obstacle se met en travers de son chemin : l'Union européenne. Lors d'une conférence à Barcelone, le 16 septembre, Joaquin Almunia, Vice-président de la Commission européenne et Commissaire chargé de la Concurrence, a déclaré que "si une partie du territoire d'un Etat membre décide de se séparer, le territoire séparatiste ne sera pas membre de l'Union européenne". Cette annonce fait suite à la démonstration de force du 11 septembre, lorsque des centaines de milliers de Catalans ont formé une chaîne humaine de 400 km, pour faire pression sur Madrid pour obtenir un référendum d'autodétermination en 2014. Ce message de fermeté à l'égard des séparatistes régionaux est valable pour l'ensemble de l'UE. Les Catalans se retrouvent donc piégés, d'autant plus que selon le Président catalan, Artur Mas, "les Catalans sont profondément pro-européens, et nous n'imaginons pas un futur en dehors de l'Union européenne". Europe Midi 17 septembre 2013

L'Ecosse: le Premier ministre écossais, Alex Salmond, se dit confiant pour la victoire des indépendantistes lors des prochaines élections le 18 septembre 2014. Cette échéance permettra à la population de décider de son avenir vis-à-vis du Royaume-Uni. Pour M. Salmond, une Ecosse indépendante serait bien plus impliquée et active dans les affaires européennes (à condition qu'elle fasse toujours partie de l'UE: voir ci-dessus - NDLR), elle pourrait faire partie de l'OTAN et serait plus tournée vers l'extérieur qu'aujourd'hui. Seul bémol d'après lui: l'Ecosse perdrait en pouvoir à l'ONU puisque le Royaume-Uni est membre permanent du Conseil de sécurité. A l'heure actuelle, seulement un tiers des Ecossais pensent que les indépendantistes peuvent gagner ces élections. Mais le

Premier ministre ne baisse pas les bras, espérant pouvoir redonner à son pays une emprise sur les questions des affaires étrangères et de la défense, actuellement gérées par Londres. Europe Midi 22 août 2013

Chypre : un nouveau Qatar? Le 5 septembre ont eu lieu les premiers essais de production de gaz dans un gisement sous-marin situé en zone économique exclusive de Chypre. Ces essais sont destinés à évaluer la qualité et la pression du gaz, en vue de son éventuelle exploitation à partir de 2019. Découvert en 2011, ce gisement pourrait valoir quelque 600 milliards d'euros! Dans un contexte de grave crise économique, la perspective d'une telle richesse naturelle pourrait redonner aux Chypriotes confiance en leur avenir. Cependant, le gisement gazier suscite la convoitise du voisin turc, qui occupe militairement la partie nord de l'île depuis 1974, et en revendique une partie. Dès 2011, Ankara envoyait son propre bateau d'exploration, avant de menacer les groupes pétroliers qui collaboreraient avec Nicosie de rompre leur contrat. La question de la manne gazière sera certainement au centre du prochain cycle de négociation avec Chypre. Europe Midi 6 septembre 2013

CO2, Angela Merkel protège les grosses berlines La Chancelière allemande s'oppose fermement au projet européen de réduction supplémentaire des émissions de CO2 par les voitures. "Une réglementation qui pénaliserait les producteurs de grosses voitures ne serait pas raisonnable" déclare-t-elle. Ce sont évidemment les constructeurs allemands que la Chancelière défend. La Chancelière se dit tout de même prête à fixer des objectifs aux constructeurs afin qu'ils contribuent à la protection de l'environnement. Europe Midi 8 juillet 2013

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Croatie, premiers accrocs Membre de l'UE depuis le 1er juillet, la Croatie a été accusée d'abus de confiance par la Commission européenne qui n'a pas hésité à lancer une action punitive: menace de ne plus pouvoir accéder aux fonds d'aide européens. La Vice-présidente de la Commission Viviane Reding avait averti la Croatie au sujet de sa "Loi Perkovic", adoptée le 28 juin, et qui limite l'application du mandat d'arrêt européen (MAE) aux crimes commis après août 2002: Zagreb craignait que le MAE ne soit émis à l'encontre de militaires et de fonctionnaires haut placés qui ont participé aux guerres de Yougoslavie, et à titre préventif elle s'était elle-même accordé une dérogation concernant les mandats d'arrêt européens. Europe Midi 18 septembre 2013 La Croatie s'est pliée le 4 octobre 2013 aux pressions de l'Union européenne en annulant les dispositions limitant la portée du mandat d'arrêt européen. Le Parlement croate a modifié la loi incriminée, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2014. La lettre de la Fondation Robert Schuman 17 octobre 2013 Durant deux jours, Vukovar a été le théâtre de protestations musclées de manifestants croates, opposés au bilinguisme croate et serbe sur les bâtiments officiels. Le gouvernement croate a décidé d'introduire des inscriptions bilingues pour respecter sa constitution, qui garantit la protection des minorités. Cette loi constitutionnelle a été adoptée au cours du processus d'adhésion à l'Union européenne. Europe Midi 4 septembre 2013

Demandes d'asile. D'après un rapport annuel, il y a eu plus de 335 000 demandeurs d'asile en 2012 dans l'ensemble de l'UE. C'est 10% de plus qu'en 2011. Beaucoup de demandes viennent d'Afghans, mais une augmentation de 200% des demandeurs syriens a été constatée. Le directeur du Bureau européen d'appui pour l'asile Robert Visser a déclaré que "le Parlement européen a accepté il y a quelques semaines de nouvelles règles sur l'asile à l'échelle européenne". Europe Midi 9 juillet 2013

Erasmus : un succès européen Androulla Vassiliou, Commissaire européenne à l'Education, souhaite moderniser le système de mobilité Erasmus pour les étudiants. Le but serait de mettre l'accent sur l'emploi des jeunes. Ce programme a accentué son succès pour la période scolaire 2011-2012 avec une augmentation de 7,5% des participants, permettant à 253 000 étudiants d'aller étudier à l'étranger. Depuis la création d'Erasmus en 1987, ce sont plus de 3 millions d'entre eux qui ont pu en bénéficier. Ce type de projet est d'autant plus important selon Mme Vassiliou en ces temps de crise économique et de chômage prononcé pour la jeune génération :"Les compétences et l'expérience à l'international qu'ils engrangent grâce à Erasmus donne plus de chance d'être embauché et

rend ces étudiants plus mobiles sur le marché du travail". Un nouveau programme est en cours de préparation, Erasmus Plus, qui devrait regrouper plusieurs grands programmes tels que Leonardo Da Vinci ou encore Grundtvig. Europe Midi 9 juillet 2013

Eurobaromètre : oui à l'UE, non aux institutions Une enquête Eurobaromètre menée ces deux dernières années en Europe semble montrer que les citoyens de l'UE n'aiment pas leurs institutions, telles que la Commission européenne, le Parlement européen ou encore la Banque centrale européenne, mais apprécient cependant l'Union elle-même et l'euro. La perte de confiance dans les institutions s'accroît depuis le début de la crise en 2008. En parallèle, 62% des Européens sont attachés à la monnaie unique et 56% ne voient pas d'avenir meilleur pour leur pays s'il sortait de l'UE. Avec certains échecs tels qu'une politique pour l'emploi perçue comme inexistante, les institutions européennes sont généralement vues comme des problèmes et non comme des solutions. Les populations préfèrent également éviter les changements dans les traités, supposant de nombreux referendums qui pourraient échouer et creuser un peu plus le fossé entre citoyens et institutions. Europe Midi 21 août 2013

Gibraltar : l'UE envoie une mission La Commission européenne envoie une mission à la frontière entre l'Espagne et le territoire britannique de Gibraltar. L'objectif est de vérifier si la libre circulation des personnes et des biens est respectée, ainsi que certaines allégations de contrebande. Cette mission, composée d'experts des douanes, de la justice ou encore de la fiscalité, ainsi que de

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fonctionnaires de l'Office européen de lutte antifraude, fait suite aux tensions renouvelées en août entre le Royaume-Uni et l'Espagne. Le gouvernement espagnol avait notamment amplifié les contrôles douaniers à sa frontière avec Gibraltar, entraînant des contestations du Royaume-Uni. La mission européenne doit à la fois enquêter sur les allégations dénonçant des temps d'attente excessifs à la frontière et, côté espagnol, répondre aux inquiétudes face à la hausse de la contrebande de tabac de Gibraltar vers l'Espagne. En revanche, les aspects environnementaux ne seront pas examinés dans ce cadre, malgré une plainte de l'Espagne concernant l'immersion de blocs de béton au large de Gibraltar, gênant les pêcheurs espagnols. Europe Midi 25 septembre 2013

Grèce : un avenir encore incertain La Grèce poursuivra dès fin septembre la mise en place des conditions imposées par ses créanciers que sont le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne (UE). Ainsi 12 500 fonctionnaires grecs se verront imposer une mutation dans délai d’un mois. Certains établissements publics fusionneront et les fonctionnaires n'auront d'autre choix que d'accepter, à moins d'être licenciés. Parallèlement, le Ministre grec des finances, Yannis Stournaras, a assuré que s'il devait y avoir un autre plan de sauvetage, il ne dépasserait pas les 10 milliards d'euros et ne supposerait pas de nouvelles mesures d'austérité. Cette affirmation arrive après deux prêts de plus de 100 milliards d'euros chacun ces dernières années: le 8 juillet les ministres des finances de la zone euro avaient donné leur accord pour un dernier prêt d'urgence à la Grèce de 6,8 milliards d'euros, dont 3 milliards versés immédiatement, en saluant "les progrès dans la mise en œuvre des réformes budgétaires et structurelles". De son côté, le Ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé en août que la Grèce aurait encore besoin de l'aide européenne. Selon Athènes, le FMI et l'UE, l'économie grecque devrait encore se contracter de 4,2 % cette année mais renouerait avec une faible croissance en 2014, après 6 années de récession. Europe Midi 27 août 2013

L'Islande tourne le dos à l'Union européenne Le ministre des Affaires étrangères islandais a annoncé le 12 septembre avoir suspendu les négociations d'adhésion à l'Union européenne. "Nous avons dissous l'équipe et les groupes de négociation, et plus aucun sommet n'aura lieu. L'UE a décidé qu'il n'y aurait plus de dotation IAP (instrument d'aide de préadhésion)", a affirmé le ministre lors d'un discours au Parlement islandais, avant d'ajouter que "le gouvernement est à l'unisson sur ce sujet. Le processus a été suspendu, rien n'a été fermé, et nous voulons améliorer notre communication et renforcer nos liens avec l'UE sans y adhérer". Cette décision fait suite aux élections législatives d'avril 2013, remportées par une coalition de centre droit eurosceptique, qui avait promis de mettre fin au processus d'adhésion à l'UE.

Europe Midi 13 septembre 2013

ITER tente de se donner une nouvelle impulsion politique Le cœur de ce projet (ITER = International Thermal Experimental Reactor), en construction à Cadarache, sera une chambre à vide (tokamak) où les scientifiques tenteront de démontrer la faisabilité d’une production d’énergie issue non plus de la fission nucléaire mais de la fusion, moins gourmande en combustible (quelques grammes d'hydrogène) et faisant un grand pas en avant pour la sûreté. Une ressource pratiquement sans limites ... Conviés pour un conseil ministériel le 6 septembre, les représentants des sept signataires (Chine, Corée du sud, Europe, Etats-Unis, Inde, Japon, Russie) ont confirmé leur engagement dans le projet. Après un dérapage qui a porté le budget de construction de 5 à près de 16 milliards d’euros, l’objectif de la rencontre était d’assurer que le projet serait désormais mené dans les coûts et les délais. A l’issue du conseil, les représentants ont «reconnu l’ampleur des défis inhérents à cette entreprise sans équivalent, particulièrement pour ce qui concerne le respect du calendrier et la maîtrise des coûts». Le chantier a pris deux ans de retard, et les

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premières expériences sur le plasma sont désormais attendues en 2021. Deux nouveaux conseils, en novembre 2013 et juin 2014, verrouilleront le calendrier et prépareront la succession de l’actuel directeur général d’ITER-Organisation, le japonais Osamu Motojima. «Pour l’Europe, c’est très clair, nous avons un budget de 6,6 milliards d’euros pour ce projet jusqu'en 2020 et nous devons respecter ce cadre financier», indique Robert-Jan Smits, directeur général pour la recherche et l’innovation à la Commission européenne. L’Union européenne finance 45 % du coût de construction. Le Conseil de l'UE et le Parlement européen ont trouvé un accord financier en juin. Les Etats-Unis ont des difficultés récurrentes à faire voter les dépenses d’ITER. Ce sont en outre Unis qui mènent en ce moment, comme tous les deux ans, une évaluation de la gestion du projet. Les résultats préliminaires montrent que «les choses peuvent être améliorées, notamment sur la gouvernance». Pour la France: des contrats et des avancées industrielles. Pour donner de la visibilité et du concret à un projet dont les résultats de long terme sont encore hypothétiques, la ministre française de la Recherche Geneviève Fioraso a insisté sur les avantages de court et moyen terme d’ITER : des contrats pour les entreprises françaises (1,5 milliard d’€ à fin août) et des avancées industrielles grâce aux innovations qui seront menées: «Tous les verrous qu’on va faire sauter serviront pour la science et l’industrie». Le chantier va désormais entrer dans une phase complexe: les premiers composants devraient arriver en juin 2014, en provenance des pays membres du projet, chaque partenaire finançant en nature sa part du chantier. De 200 ouvriers aujourd’hui, le chantier passera à 1 000 fin 2013 et à 3 500 au maximum, en 2015. lesechos.fr 6 septembre 2013

Lampedusa et le contrôle des frontières européennes Le 9 octobre, le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est rendu sur l'île italienne de Lampedusa, après la mort de plus de 300 migrants la semaine dernière au large de l'île. Cecilia Malström, Commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, a proposé "le déploiement d'une force spéciale de recherche et de sauvetage en Méditerranée, gérée par l'agence européenne Frontex, entre Chypre et l'Espagne" (Frontex est l'agence de coordination de la protection des frontières extérieures de l'UE). Parallèlement, le Parlement européen se penche sur le texte d'Eurosur, un nouveau dispositif destiné à gérer la question des frontières. Ce "système des systèmes" est destiné à mettre en réseau les politiques européennes de surveillance des frontières. Il vise notamment à réduire le nombre d'arrivées illégales dans l'UE, à réduire le nombre de morts aux frontières, et enfin à prévenir la criminalité transfrontalière. Le système pourra être lancé le 2 décembre 2013 dans les Etats membres situés aux frontières extérieures de l'UE. Dans les autres pays de l'Union, il commencera à fonctionner en décembre 2014. Europe Midi 9 octobre 2013

Odyssée Lisbonne-Odessa Une caravelle qui, parcourant les côtes de 13 pays du sud de l'Europe, depuis Lisbonne au Portugal jusqu'à Odessa en Ukraine, accueille à son bord des artistes locaux dans chaque pays pour des concerts dans tous les ports. C'est le projet de l'équipe de Lisbonne-Odessa, menée par le documentariste Arnaud Julien, qui souhaite ainsi renouer avec le temps des découvertes et des échanges, pour contribuer à la construction de notre culture européenne. Cette odyssée culturelle se déroulera en 2014 pendant 4 mois, à bord d’une réplique de caravelle portugaise du XVe siècle. taurillon.org 29 juin 2013

Monuments européens... La tour de Pise. Après de nombreuses années de travaux pour lui permettre de se redresser, la célèbre tour de Pise, qui avait une inclinaison dangereuse, commence à retrouver une certaine stabilité. Les amateurs du monument penché peuvent cependant se rassurer : les experts ayant travaillé sur la tour lui font retrouver un point d'équilibre, mais elle gardera l'aspect qui a fait sa notoriété. La Petite Sirène de Copenhague. Le 23 août 2013, la Petite Sirène du quai de Langelinie, à Copenhague, a fêté ses 100 ans. La statue de bronze, célèbre grâce au conte de Hans-Christian

Andersen, a été mise à l'honneur dans plusieurs pays européens, dont la France. Europe Midi 23 août 2013

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L'OTAN demande plus d'efforts à l'Europe L'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) souhaite un rééquilibrage entre les forces américaines et européennes. C'est ce qu'a déclaré, le 18 septembre, le général français Jean-Paul Paloméros, Chef du commandement suprême allié pour la transformation de l'OTAN. L'écart entre les deux côtés de l'Atlantique est principalement dû à la crise économique qui a frappé l'Europe: l'une des conséquences a été des coupes budgétaires dans le domaine de la défense. Aucun des pays européens, sauf le Royaume-Uni, n'atteint la barre fixée par l'OTAN des 2% du PIB consacrés à l'effort militaire. Les Etats-Unis consacrent 4,75% de leur PIB à à la défense, alors que, à titre de comparaison, pour la France, la deuxième armée d'Europe, ce n'est que 1,5%. Comme le rappelle le général Paloméros : "C'est vrai que les Américains sont capables à eux seuls de couvrir les ambitions de l'Alliance, mais ce n'est pas leur souhait". Europe Midi 19 septembre 2013

Parité (vers la...) à la BCE La Banque Centrale Européenne a annoncé, jeudi 29 août, qu'elle relèverait le quota de femmes aux plus hauts postes d'ici à 2020, avec 35% de femmes aux postes managériaux et 28% aux plus hautes fonctions (contre respectivement 17% et 14% actuellement). L'annonce fait suite aux protestations, au printemps 2013, contre la quasi-exclusivité masculine aux plus hauts postes de l'institution. Europe Midi 30 août 2013

PRISM: inquiétudes, plaintes et enquêtes Après l'affaire Prism d'espionnage des télécommunications en Europe par les USA, deux associations françaises des Droits de l'Homme ont porté plainte contre X le 16 juillet. Une enquête a été ouverte à Paris pour examiner le rôle de certaines grandes sociétés telles que Facebook, Google ou encore Apple dans cette affaire qui a, selon les plaignants, porté atteinte à la vie privée de millions d'Européens. L'Europe voit là une occasion de mettre en avant ses propres entreprises. Les Etats-Unis ont en effet perdu la confiance de beaucoup d'internautes qui préfèrent se tourner vers d'autres pays pour stocker leurs données personnelles en ligne. L'UE espère donc gagner des parts de marché dans les années à venir, et devrait débloquer plusieurs milliards d'€ pour développer ses technologies Internet. Ce principe a été soutenu par la Chancelière allemande, lors de sa campagne pour les élections fédérales: «Je suis préoccupée par la question des capacités dont nous disposons dans les technologies de l'information, en Allemagne et en Europe, par rapport aux autres. Assurer un niveau allemand de protection des données est toujours plus difficile quand ces données sont transportées par des entreprises étrangères avec des technologies non européennes.... Nous devons ensemble, les Européens, travailler pour surmonter notre dépendance face aux Américains et aux Chinois et proposer des technologies puissantes... des programmes comme Airbus ou Galileo ne doivent pas rester isolés ». Angela Merkel en fait même la troisième priorité de son mandat après l'emploi et le développement démographique. lemonde.fr 17 août et Europe Midi 29 août 2013 Le groupe des instances européennes chargées de l'informatique et des libertés (la CNIL pour la France) a décidé de saisir la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, pour évaluer les conséquences du programme de cybersurveillance américain Prism sur la protection des données des citoyens européens. L'annonce en a été faite alors même qu'a été mis en place un groupe de travail Etats-Unis–UE sur l'accès par les services de renseignement américains aux données des citoyens européens. Dans le détail, les commissions de l'informatique et des libertés européennes souhaitent ainsi "apprécier dans quelle mesure les législations américaines sont ou non en accord avec le droit international et européen", et ce en analysant la nature des informations collectées, les conditions d'accès des autorités américaines à ces informations, le type de contrôle exercé aux Etats-Unis, et les voies de recours des citoyens européens. Le groupe des commissions de l'informatique et des libertés européennes veut aussi répertorier et analyser les systèmes de surveillance européens comparables à Prism. "Il importe en effet de s'assurer que les Etats européens sont respectueux du droit fondamental à la vie privée". lemonde.fr 20 août 2013

Ukraine Assurant que cela n'a rien de politique, la Russie tente de faire rentrer l'ex-république soviétique dans l'Union douanière avec elle dont le Bélarus et le Kazakhstan font partie. Alors que Vladimir Poutine avait mis en garde l'Ukraine en cas d'accord commercial avec l'Union européenne (qualifié de

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« suicidaire »), menaçant de renforcer le contrôle des produits en provenance d'Ukraine, le Président ukrainien Victor Ianoukovitch a préféré passer outre cet avertissement. Dans un discours prononcé à l'occasion de la fête de l'Indépendance, M. Ianoukovitch a déclaré vouloir "constituer un Etat européen moderne" tout en essayant de conserver de bonnes relations avec la Russie. Europe Midi 26 août 2013 La Russie pousse l'Ukraine vers l'UE Alors que les relations se tendent entre l'Ukraine et la Russie au sujet d'un éventuel accord d'association favorisant les échanges commerciaux entre Kiev et l'Union européenne, Elmar Brok, Président de la Commission parlementaire chargée des Affaires étrangères au Parlement européen, a rappelé que "la décision de signer l'accord d'association avec l'UE ne revient qu'à Kiev, pas à Moscou ni à Bruxelles". Il appelle l'Ukraine à résister face aux pressions russes. Mais l'Ukraine semble avoir déjà fait son choix, demandant à la Russie de réaliser le fait qu'il a là une belle occasion de créer une zone de libre-échange avec l'Union européenne par la suite. Le Premier ministre ukrainien souhaite en effet que son pays s'adapte aux évolutions commerciales que connaît le monde, ce qui a jusque-là été difficile. Un membre de l'opposition ukrainienne s'est même permis de dire que Vladimir Poutine, Président russe, "méritait une médaille" pour avoir ainsi poussé l'Ukraine vers l'UE. Europe Midi 30 août 2013 La Russie menace ses voisins européens. Le député russe Dmitry Rogozin a déclaré à Rossia 24 TV qu'au cas où la Moldavie signerait un accord d'association avec l'UE, les questions relatives à la Transnistrie seraient gelées. Cette région est un petit territoire à l'est de la Moldavie, entre le fleuve Nistru et la frontière ukrainienne. Le gouvernement moldave ne contrôle pas la Transnistrie et doit faire face aux forces militaires russes présentes dans cette région. Pour Moscou, la Transnistrie est une enclave russe en Europe à l'instar de Kaliningrad. Pour l'UE, la question du statut de cette enclave est primordiale. L'UE doit en effet faire face aux problèmes posés par un certain nombre de régions séparatistes, tant au sein de l'UE que dans son proche voisinage. Pour les dirigeants européens, trouver un accord avec la Russie serait alors un pas non négligeable vers un réchauffement des relations. Cela permettrait d'aborder positivement le cas d'autres régions telles que l'Abkhazie ou le Haut-Karabakh, toutes dans le giron russe. Europe Midi 3 septembre 2013

Union bancaire: en bonne voie La Commission européenne a proposé, le 10 juillet, un projet de mécanisme de résolution au sein de la zone euro afin de venir en aide aux banques en difficulté. Le mécanisme pourra également accueillir les pays qui ne font pas partie de la zone euro mais sont désireux d'en bénéficier. Le projet consiste à mettre en place un Conseil de résolution qui fasse des recommandations à la Commission sur la situation de banques ciblées, afin que celle-ci décide si un plan de résolution doit être mis en place. Le cas échéant, ce sera à l'Etat membre concerné de s'en charger. Le principe repose également sur un fonds de résolution alimenté par les banques européennes, qui servira à sauver celles en difficulté sans avoir recours à l'argent public. Des oppositions se sont déjà fait entendre sur cette initiative. Les Allemands considèrent en effet que ce mécanisme est contraire aux traités européens, et plusieurs Etats ne voient pas d'un très bon œil qu'un tel pouvoir soit confié à la Commission. Dans tous les cas, le mécanisme de résolution ne devrait pas entrer en vigueur avant 2015. Europe Midi 10 juillet 2013

Note de lecture: «LE VIOL D’EUROPE, ENQUÊTE SUR LA DISPARITION D’UNE IDEE»

de Robert SALAIS PUF Paris 2013

L’auteur se définit comme pro-européen ; néanmoins, il mène une instruction à charge sur la façon dont se sont construites les Communautés puis l’Union européenne. L’idée européenne aurait été trahie, violée dès le départ de la construction européenne.

Selon lui, le projet d’Europe politique a été tué en 1948, en raison de l’échec des fédéralistes face aux manœuvres britanniques. L’intégration économique de l’Europe est une demande américaine au lendemain de la Seconde guerre mondiale, en contrepartie de l’aide du plan Marshall. La création de l’Organisation européenne de coopération économique (O.E.C.E.) n’a été qu’un pis-aller, en raison

des réticences des Etats européens à partager leur souveraineté économique. Seule l’Union européenne des paiements (U.E.P.), qui fonctionna entre 1950 et 1958, trouve grâce aux yeux de l’auteur : elle a permis de résoudre de façon élégante les problèmes de balance des

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paiements des Etats membres dont les monnaies étaient non convertibles, instables et faibles. Ensuite, les Etats-Unis voulaient réintégrer l’Allemagne dans le jeu européen pour pouvoir s’appuyer sur elle pour faire contrepoids au bloc de l’Est. La création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier permet, moyennant la mise en commun de la production d’acier entre la France et l’Allemagne, de restituer sa souveraineté à cette dernière. Pour Robert Salais, la C.E.C.A. marque la création d’une eurocratie échappant au contrôle des peuples européens. Si la C.E.C.A. était encore conforme à l’idée européenne, les premières déviations sont intervenues, d’après l’auteur, à l’occasion de la signature du traité de Rome (25 mars 1957) créant la Communauté économique européenne. La mise en place d’un marché commun régi par le dogme de la concurrence parfaite (concurrence par les prix de tous contre tous) conduit les Etats membres à renoncer à toute action autonome dans le domaine économique. Plutôt qu’un marché commun, l’auteur aurait préféré qu’on en reste à une zone de libre échange. L’auteur analyse la mise en place très progressive, depuis les années 70, de la libre circulation des capitaux, de la convergence des économies pour aboutir à la création d’une monnaie unique. Sa critique devient plus virulente : - La libre circulation des capitaux aurait dû être limitée aux seuls capitaux productifs et non étendue aux capitaux spéculatifs. - La convergence des économies ne s’est pas véritablement réalisée et on s’est contenté d’une batterie d’indicateurs contestables fondés sur les méthodes de pilotage des entreprises, ce qu’il appelle « la gouvernance par les nombres ». On a parié sur le fait que la monnaie unique créerait la convergence économique alors qu’il fallait inverser les termes du problème. - Une monnaie commune laissant subsister les monnaies nationales aurait été préférable car elle aurait permis de laisser une part de souveraineté aux Etats membres. De toute façon, la monnaie unique a été créée trop tôt, alors que la convergence réelle des économies n’était pas achevée. - La libéralisation financière devait être compensée par le développement d’une Europe sociale dont les prémisses ont été lancées par Jacques Delors. Malheureusement, elle s’est limitée à définir des minima alignés sur les Etats les moins-disants sans qu’une élévation des standards sociaux soit réellement recherchée. Le constat est sévère : l’Union européenne serait une organisation internationale presque comme les autres, plus complexe et plus invasive mais « hors sol », sans lien avec les peuples qu’elle encadre et contrôle. En

raison de cette absence de lien, le processus européen, miné par les égoïsmes, « remonte le temps » et risque d’aboutir à un détricotage de la construction européenne. En résumé, l’auteur souhaite une autre Europe fondée sur quelques idées clés : L’objectif est de produire, mais produire différemment, sur le sol européen, c’est à dire imposer la concurrence par la qualité et non la quantité, par les normes et non le laisser faire ; cela éviterait la concurrence mortifère par les prix. Il souhaite que l’on remplace la libéralisation des marchés par la libération des échanges, c’est-à-dire permettre l’intervention des Etats pour protéger les industries naissantes, corriger les déséquilibres. L’auteur propose de rendre étanche la circulation des capitaux productifs, à favoriser, par rapport à celle des capitaux spéculatifs, à freiner. Il ne remet pas en cause la libre circulation des marchandises mais souhaite l’instauration d’un système de traçabilité pour déterminer la part de valeur ajoutée proprement européenne à l’intérieur de chaque produit puis lui appliquer un droit de douane sur la part non européenne. A l’intérieur de l’Union économique et monétaire, Robert Salais propose que les pays dont la balance commerciale est excédentaire soient tenus d’aider les pays déficitaires, évitant ainsi, d’après lui, les déséquilibres durables et croissants menant à des politiques d’austérité pénalisantes pour tous les Etats. Il préconise que les travailleurs soient associés aux décisions d’investissement dans les entreprises Enfin, il se prononce pour une Europe fédérale dans laquelle le principe de subsidiarité serait appliqué dans les deux sens, et notamment en rapprochant la prise de décision des citoyens. Pour s’assurer que les décisions sont prises par l’échelon pertinent le plus proche du terrain, l’auteur verrait la création d’un Parlement des nations et d’une Cour constitutionnelle européenne, chargés de défendre les compétences des échelons nationaux et infra-nationaux. La Banque Centrale Européenne abandonnerait la surveillance des banques commerciales aux Banques nationales mais prendrait en charge le contrôle des mouvements de capitaux spéculatifs, en rendant compte au Parlement européen. D’autre part, son rôle de prêteur en dernier ressort aux banques déresponsabilise ces dernières puisqu’elles savent pouvoir compter sur cette source de liquidité en toute circonstance, la B.C.E. ne pouvant se permettre un blocage du système financier. La lecture de cet ouvrage est à recommander : l’analyse est sans complaisance, la critique souvent pertinente et certaines solutions sont originales. Ce n’est pas un

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pamphlet anti-européen mais plutôt une analyse amère de l’Europe telle qu’elle est par rapport à une idée initiale un peu idyllique. On pourra, bien sûr, discuter du

réalisme des solutions proposées dans le dernier chapitre. Frédéric Bourquin

DOSSIER : LES AUTRES EUROPE: L’UNION POUR LA MEDITERRANEE - UpM EUROPE, FILLE DE LA MEDITERRANEE Depuis que Zeus a enlevé la belle Europe sur une plage du Liban, nous nous sentons concernés par ce qui se passe autour de notre « Mare Nostrum ». Les différentes cultures méditerranéennes ont des points communs : climat, histoire, traditions familiales, cuisine, culture de l'olivier et de la vigne, mais aussi des différences criantes : développement économique, stabilité, pratique de la démocratie, cohabitation entre pays voisins, place de la religion.....

EUROMED : TOUT SAUF DES VACANCES ! Dès les années 70, des accords bilatéraux avaient été passés entre la Communauté économique européenne (CEE) et les pays méditerranéens pour « communautariser » les préférences commerciales résultant de l’époque coloniale. En effet, ces pays (sauf la Turquie) ont tous en commun d’avoir été contrôlés ou même possédés par des Etats européens : Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie, Liban, Syrie (France) ; Egypte, Palestine, Jordanie, Chypre et Malte (Royaume-Uni) ; Libye : Italie ; Nord du Maroc et Sahara occidental (Espagne).

Cette coopération a été relancée par le « processus de Barcelone » ou Euromed, en novlangue bruxelloise. Il résulte d'une initiative de la Commission européenne lancée à l'occasion de la conférence ministérielle de Barcelone des 27-28 novembre 1995 proposant un nouveau cadre multilatéral et durable fondé sur un esprit de partenariat et de proximité.

Cette conférence a réuni l’Union européenne et douze partenaires méditerranéens : Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie, et Autorité palestinienne. La Mauritanie y était associée à la demande de la France tandis que la Libye était exclue pour cause de terrorisme. Il s’agissait de ne pas laisser se développer une zone de pauvreté et de tensions aux frontières sud de l’Union. L’euphorie consécutive aux accords d’Oslo (1993) qui laissaient supposer un règlement du conflit israélo-palestinien était propice à ce genre de grand projet. Les pays européens, qui sont les principaux partenaires économiques des pays de la rive sud de la Méditerranée, voulaient reprendre la main.

La déclaration adoptée prévoyait l’établissement d’un partenariat multilatéral portant sur la coopération économique, l’éducation, l’amélioration des conditions de vie, la sécurité collective et les droits de l’homme.

Le « sommet européen » de Barcelone (27-28 novembre 2005), qui marquait pourtant le 10e anniversaire de ce processus, a été boudé par la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement de la rive sud de la Méditerranée, à l’exception du Premier ministre turc et du Président de l’Autorité palestinienne. La Commission européenne tenta, à partir d’un constat réaliste (document de novembre 2006) de relancer le processus. La nouvelle « politique européenne de voisinage » (PEV) définie par la Commission pour donner un cadre aux relations avec les pays frontaliers de l’UE va englober le processus Euromed.

L’UNION POUR LA MEDITERRANEE : LA DESUNION AUTOUR DE LA MEDITERRANEE ! Soucieuse de s’imposer comme interlocutrice principale des pays du Sud, la France a lancé en 2007 un projet d’Union méditerranéenne. Cette Union devait regrouper les Etats de la rive sud de la Méditerranée et les membres méditerranéens de l’Union européenne. Ce projet a soulevé l’hostilité des autres pays de l’UE qui ne souhaitaient pas qu’une initiative politico-économique se développe en excluant certains pays membres. Finalement, ce projet est devenu l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui s’intègre dans la politique européenne de voisinage (PEV) de l’Union européenne et reprend à son compte le processus de Barcelone. L’Union pour la Méditerranée a été officiellement inaugurée par Nicolas Sarkozy lors d’un sommet qui s’est tenu à Paris au Grand Palais le 13 juillet 2008, lors

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de la présidence française du Conseil de l’UE. Autour du berceau, il n’y avait pas que de jolies fées : se penchaient également sur le bébé l’Egyptien Mubarak (co-président de l’UpM), le Syrien Bachar Al Assad, le Tunisien Ben Ali.... Le sommet réunissait 43 chefs d’Etat ou de gouvernement des deux rives de la Méditerranée, l’ambassadeur du dictateur libyen Kadhafi et des représentants de la Ligue arabe. En plus des 28 Etats membres de l’UE, l’UpM comprend: l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie- Herzégovine, la Croatie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Mauritanie, Monaco, le Monténégro, le Maroc, l'Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie et la Turquie ; la Libye reste exclue. Dans un souci de continuité, le secrétariat de l’organisation a été installé à Barcelone. Un des objectifs clés est la création pour 2010 d’une zone de libre échange, toujours en attente! Six projets avaient été avancés : dépollution de la Méditerranée - autoroutes de la mer et autoroutes terrestres - protection civile - plan solaire méditerranéen - enseignement supérieur et recherche, université euro-méditerranéenne - initiative méditerranéenne de développement des entreprises.

LES ESPOIRS DECUS Le bilan n’est pas à la hauteur des espérances car l’approfondissement politique et le développement économique sont entravés par les multiples conflits entre pays de la rive sud de la Méditerranée :

L’absence de solution au conflit israélo-palestinien crée une tension permanente entre Israël et les Etats du Maghreb et du Machrecq.

La Syrie est déchirée par une guerre civile qui contamine le Liban, à peine remis de sa propre guerre civile.

L’Egypte est déstabilisée par le conflit entre l’armée et les Frères musulmans.

La Tunisie, après avoir chassé Ben Ali, n’a pas retrouvé la prospérité.

La Libye, qui devrait être membre, ne s’est pas encore remise de la guerre civile qui a chassé Kadhafi du pouvoir ; l’Etat n’a pu imposer son autorité aux groupes armés.

La tension entre le Maroc et l’Espagne au sujet de Ceuta et Melilla (enclaves espagnoles au Maroc) est persistante.

Chypre demeure partagé en deux Etats antagonistes, un Etat chypriote « grec » au Sud, membre de l’UE (et qui est réputé représenter l'ensemble de l'île) et un Etat « chypriote turc » au Nord, ce dernier n’étant pas reconnu par la communauté internationale. L’île a été très sérieusement secouée par la crise financière.

L’Algérie subit encore les conséquences d’une guerre civile et cela entrave son développement ; par ailleurs, elle s’oppose au Maroc au sujet de l’avenir du Sahara occidental.

La Turquie hésite entre un chemin laborieux vers l’UE et un futur fantasmé à la tête des pays turcophones d’Asie centrale (qui s'étendent jusqu'à la partie ouest de la Chine); dans tous les cas, elle considère l’UpM comme une tentative des Européens pour lui donner un lot de consolation, en attendant la réactivation hypothétique des négociations d’adhésion.

Dans aucun de ces cas, l’UE n’a été en mesure de participer au règlement politique des conflits. Elle laisse faire les Etats-Unis, notamment dans le conflit israélo-palestinien; elle est divisée à chaque fois qu’une intervention militaire est envisagée ou menée: Libye, Syrie... Plus que jamais, l’Europe en crise se claquemure derrière ses frontières extérieures et refoule les migrants et réfugiés venant du Sud et de l’Est de la Méditerranée. De plus, malgré les exhortations et la conditionnalité des aides de l’UE, le respect des droits de l’homme n’a guère fait de progrès chez ses partenaires.

Les Etats membres de l’Union européenne ont des sensibilités très diverses vis-à-vis de l’UpM: Sensibilité favorable de la part des pays qui ont des

intérêts en Méditerranée (France, Espagne, Italie, Grèce, Royaume-Uni) et qui, de longue date, ont développé des relations bilatérales avec les pays de leur zone d’influence.

Indifférence ou hostilité de la part de l’Allemagne, des Pays-Bas et des pays nordiques, plus intéressés par le développement des échanges avec les pays d’Europe centrale et orientale.

Enfin, l’intégration du partenariat euro-méditerranéen dans la politique européenne de voisinage aura pour conséquence de remplacer une approche globale visant à créer un espace économique et politique régional par des approches bilatérales entre l’UE et chacun des Etats bénéficiaires.

LES INGREDIENTS POUR FAIRE LEVER LA PÂTE La Fondation Robert Schuman, dans « Question d’Europe n°105 » (http://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0105-integration-regionale-processus-de-barcelone-et-union-pour-la-mediterranee-quels-scenarios) rappelle les conditions pour réussir une union régionale :

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Un contexte favorable à leur mise en place (pas de conflits ouverts, existence d'un dialogue politique régulier). Nombre des initiatives de régionalisation sont nées après la résolution de conflits régionaux. L'Union européenne et l'Amérique centrale en sont de bons exemples.

Un terreau culturel commun. La conscience de partager une histoire et un héritage culturel, parfois une langue et des valeurs, est un élément qui facilite l'acceptation des processus d'intégration par les opinions publiques en créant les bases minimales d'une identité régionale.

La reconnaissance de ce que peut apporter l'intégration régionale. La régionalisation suppose que les acteurs nationaux prennent conscience des limites de la rivalité politique et économique et des bénéfices à attendre de la création de liens commerciaux et institutionnels. Si l'Union européenne a servi de modèle dans plusieurs régions, notamment l'Amérique latine, c'est parce que l'intégration régionale s'est vu reconnaître la capacité d'assurer un espace de sécurité et de paix tout en favorisant le développement des échanges commerciaux

Une méthode et un leadership politique. Les processus d'intégration régionale supposent une volonté politique forte au plus haut niveau pour dépasser les tentations de repli protectionniste ou nationaliste. Leur succès dépend aussi de la capacité à s'entendre sur une méthode susceptible de favoriser la prise de décision et sur les modalités de fonctionnement de l'organisation régionale. Le rôle de la méthode des "petits pas" adoptée par les « pères fondateurs » de l'Union européenne est exemplaire à cet égard.

La mise en place d'une zone de libre échange. Tous les exemples d'intégration régionale reposent sur la libéralisation des échanges, laquelle permet de créer des solidarités de fait et

des intérêts communs. Les zones de libre échange, qui évoluent parfois vers des unions douanières, sont ainsi un moyen très concret de promouvoir la stabilité politique et économique. Elles permettent de créer un marché commun plus large qui favorise le développement des entreprises (par les économies d'échelle) et attire les investissements directs étrangers, deux éléments qui contribuent à une insertion plus aisée des économies locales dans la mondialisation. »

Aucun de ces ingrédients ne préexistait, d’où le coma dans lequel est plongée l’UpM. Mais on peut parfois sortir miraculeusement du coma prolongé ! Frédéric Bourquin

SOURCES L’élargissement de l’Union européenne,

jusqu’où ? Jean-François DREVET, L’Harmattan, Paris 2001

Mare Nostrum ; dynamiques et mutations géopolitiques de la Méditerranée ; sous la direction d’André-Louis SANGUIN ; collection géographie et cultures, L’Harmattan, Paris 2000

La Méditerranée, espace de conflit, espace de rêve ; Georges CORM, L’Harmattan, Paris 2001

Les banlieues de l’Europe ; les politiques de voisinage de l’Union européenne, sous la direction de Jacques RUPNIK, les Presses de Sciences Po, Paris 2007

Site Internet de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS): affaires-strategiques.info

Site Internet de UpM : http://ufmsecretariat.org

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La Maison de l'Europe de Nîmes et sa région, association sans but lucratif, a été créée en 1966 à l'initiative d'Édouard THIBAULT, député du Gard et ami personnel de Robert SCHUMAN. Elle se situe en dehors de tout parti politique. Ses objectifs essentiels sont:

Informer les habitants de Nîmes et sa région et susciter leur réflexion sur les sujets européens, afin de les inciter à devenir des citoyens européens conscients et responsables.

Développer la connaissance mutuelle entre les citoyens des pays de l'Union européenne, notamment en accueillant des groupes de conversations en plusieurs langues européennes

Depuis le 1er janvier 2013 elle est agréée comme Centre d’Information Europe Direct Gard-Lozère et est ainsi un relais officiel d’information des institutions de l’Union européenne. Elle est membre de la Fédération Française des Maisons de l'Europe et du réseau européen EUNET (European Network for Education and Training).

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Le Mouvement Européen Gard, section locale du Mouvement Européen France qui existe depuis 1948, s'est

constitué en association sans but lucratif en 2005. Ses objectifs sont le partage de réflexions et l'organisation d'actions d'information sur les évolutions possibles de l'Union européenne: le Mouvement Européen souhaite, en dehors de tout parti politique, soutenir toutes les initiatives susceptibles d'aider à aller vers une intégration européenne plus forte.

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La Maison de l’Europe accueille le Mouvement Européen Gard dans son local et met à sa disposition des moyens matériels. Un certain nombre d'adhérents sont communs aux deux associations, qui organisent ensemble une grande partie de leurs actions d'information, notamment la Lettre Europe et des interventions dans les établissements scolaires.

Maison de l'Europe de Nîmes et sa région Mouvement Européen Gard Courriel: [email protected] [email protected] Site Internet: maison-europe-nimes.eu mouvementeuropeen30.eu Page Facebook : Maison de l’Europe de Nîmes Twitter : @MdEuropeNimes Président: Frédéric BOURQUIN Président: Jean-Luc BERNET

L'Aigoual – 3 place Hubert Rouger 30900 NIMES

Téléphone: 04 66 21 77 50