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LA LETTRE DU FRONT DE GAUCHE DE L’AGRICULTURE N° 4 – 17 novembre 2011 Jean-Luc Mélenchon au Salon Marjolaine Pour son ouverture (5 novembre), le Salon Marjolaine avait invité plusieurs candidats à l’élection présidentielle à débattre de l’environnement, de la consommation responsable, de l’agriculture et de la santé. Eva Joly et Jean‐Luc Mélenchon avaient répondu présents et François Bayrou avait délégué Yann Werhling, son porte‐parole pour le développement durable. Comme l’a précisé l’animatrice du débat, les candidats UMP et PS n’étaient pas disponibles et n’avaient pu envoyer personne, sans doute car ils avaient été prévenus trop tard, puisque la demande leur avait été faite … en juillet, c’est‐à‐dire quatre mois plus tôt ! Sur l’agriculture, Jean‐Luc Mélenchon a resitué le débat dans le contexte du libéralisme triomphant et de la concurrence libre et non faussée mis en œuvre à l’échelle mondiale et européenne. Le seul domaine dans lequel l’Europe n’a pas protégé son marché dans les années 60 est celui du soja, et on a vu le résultat : la dépendance protéique de l’Europe. Or, « il faut retenir la leçon, car maintenant ce que nous sommes en train de faire c’est la même chose dans tous les domaines », avec notamment la suppression des quotas laitiers et la dérégulation de ce marché. Aussi, « l’organisation et la planification est la clé de l’affaire » avec un « mot clé, celui de souveraineté alimentaire » (c'est‐à‐dire le droit des peuples à définir leurs propres politiques agricoles). Celle‐ci peut se faire « au niveau européen ou régional », mais avec une préférence pour « que le modèle aille vers la région », car, « si on fait cela, on pousse à une question qui est la diversification des productions » et donc l’antiproductivisme. Jean‐Luc Mélenchon a ensuite souligné les liens entre la politique agressive de l’Union européenne pour forcer les pays africains à ouvrir leurs frontières aux produits agricoles, la crise de l’agriculture vivrière et l’immigration. La priorité doit donc être de « revisiter les mandats qui sont donnés aux représentants de la France dans les négociations internationales ». Il faut par ailleurs aborder la question de la terre, principal outil de travail : « Ou bien vous considérez que c’est du domaine de la liberté, on vend comme on veut, ce qu’on veut, quand on veut, et on le prend parce que l’on se l’est bien gagné, ou bien non. Moi je suis pour qu’on dise non. Donc, les SAFER doivent jouer un nouveau rôle et limiter la taille de ce qui peut s’acheter ». L’objectif doit être de fixer et faire respecter « une taille maximale d’exploitation ». Car, si l’on veut des produits de qualité, il

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LALETTREDUFRONTDEGAUCHEDEL’AGRICULTURE

N°4–17novembre2011

Jean­LucMélenchonauSalonMarjolaine

Pour son ouverture (5 novembre), le SalonMarjolaine avait invité plusieurs candidats à l’électionprésidentielleàdébattredel’environnement,delaconsommationresponsable,del’agricultureetdelasanté.

Eva Joly et Jean‐Luc Mélenchon avaient répondu présents et François Bayrou avait délégué YannWerhling, son porte‐parole pour le développement durable. Comme l’a précisé l’animatrice dudébat, les candidats UMP et PS n’étaient pas disponibles et n’avaient pu envoyer personne, sansdoute car ils avaient été prévenus trop tard, puisque la demande leur avait été faite … en juillet,c’est‐à‐direquatremoisplustôt!

Surl’agriculture,Jean‐LucMélenchonaresituéledébatdanslecontextedulibéralismetriomphantetdelaconcurrencelibreetnonfausséemisenœuvreàl’échellemondialeeteuropéenne.Leseuldomainedanslequell’Europen’apasprotégésonmarchédanslesannées60estceluidusoja,eton

avulerésultat:ladépendanceprotéiquedel’Europe.Or,«ilfautretenirlaleçon,carmaintenantcequenoussommesentraindefairec’estlamêmechosedanstouslesdomaines»,avecnotammentlasuppressiondesquotaslaitiersetladérégulationdecemarché.Aussi,«l’organisationetla

planificationestlaclédel’affaire»avecun«motclé,celuidesouverainetéalimentaire»(c'est‐à‐direledroitdespeuplesàdéfinirleursproprespolitiquesagricoles).Celle‐cipeutsefaire«auniveaueuropéenourégional»,maisavecunepréférencepour«quelemodèleailleverslarégion»,car,«si

onfaitcela,onpousseàunequestionquiestladiversificationdesproductions»etdoncl’antiproductivisme.

Jean‐LucMélenchonaensuitesoulignélesliensentrelapolitiqueagressivedel’Unioneuropéennepourforcerlespaysafricainsàouvrirleursfrontièresauxproduitsagricoles,lacrisedel’agriculture

vivrièreetl’immigration.Laprioritédoitdoncêtrede«revisiterlesmandatsquisontdonnésauxreprésentantsdelaFrancedanslesnégociationsinternationales».

Ilfautparailleursaborderlaquestiondelaterre,principaloutildetravail:«Oubienvousconsidérezquec’estdudomainedelaliberté,onvendcommeonveut,cequ’onveut,quandonveut,etonle

prendparcequel’onsel’estbiengagné,oubiennon.Moijesuispourqu’ondisenon.Donc,lesSAFERdoiventjouerunnouveaurôleetlimiterlatailledecequipeuts’acheter».L’objectifdoitêtredefixeretfairerespecter«unetaillemaximaled’exploitation».Car,sil’onveutdesproduitsdequalité,il

fautréinstallerdespaysans,etundesobjectifsduFrontdeGauchec’estprécisémentd’installer

300.000paysans.«Sivousvoulezdesproduitsdequalité,ilfautdesbrasetdesgens».

Quantàlaplus‐valuegénéréeparlechangementd’affectationdessols(parexempled’unevocationagricoleàunprojetimmobilier),elledoitêtreconfisquée:«Iln’yapasderaisonquequelqu’unsefassedesmillionsdeplus‐valuesimplementsurunchangementd’affectationquiestpayé

naturellementparlasociététouteentière»a‐t‐ilprécisé.

Pressédeconclure,Jean‐LucMélenchonadéclaréque,surlaquestiondesprix,«jem’entiensàuneformule:c’estlecoefficientmultiplicateur»(quipermetdecontrôlerl’écartentreleprixpayéauproducteuretleprixàlaconsommation).Ilasouligné«lanécessitéd’uneconvergencedesluttes

ouvrièrespourlesprogrèssalariauxetdeluttespaysannespourlaqualitéetlabifurcationversunmodèleécologiquedel’agriculture»,carlessalariésdoiventavoirdesrevenussuffisantspouracheterdesproduitsdequalitébienpayés.Soulignantqu’ilfautdoncréintégrerlanotiondeFrontdu

peuple.Enconclusion,ilaconclusouslesapplaudissements:«Voilà,peut‐êtrequec’estordinaire,maisc’estFrontdeGauche».

Retrouvezl’intégralitédesversionssonoresdesinterventionsdeJean‐LucMélenchonausalonMarjolainesur:

http://www.jean‐luc‐melenchon.fr/theme/videos/page/2/

Retrouvezlesvidéosdesdébatssur:

http://www.placeaupeuple2012.fr/debat‐jean‐luc‐melenchon‐et‐eva‐joly‐au‐salon‐marjolaine/

(àcejour,lavidéosurlapartieagriculturen’estpasencoredisponible.NousvouscommuniqueronsleliendanslaprochaineLettreduFrontdeGauchedel’agriculture).

Nospropositionspourlatransitionécologiquedel’agriculture

Lemodèledeproductionagricoledominantcontribueàmenerl’Humanitéàuneimpasse:ilestbasésur la consommation de ressources non renouvelables, contribue au réchauffement climatique,contaminel’environnementetreprésenteainsiundangerpourlasantéhumaine.Enfin,ilmenacela

biodiversité. Dans le même temps, de nombreuses exploitations agricoles disparaissent et lapopulationagricolediminuedrastiquement.Dupointdevuedel’intérêtgénéral,unetelleévolutionest non seulement injustifiée du point de vue écologique, mais également du point de vue

économiqueet social:d’unepart, lemodèleagricoleproductivisteethyper‐concentrénecréepas

globalementplusde valeurajoutée;d’autrepart, la diminutionde lapopulationagricolen’estpas

compenséeparunaccroissementdel’emploidanslesautressecteursd’activitéetcontribuedoncàlacroissanceduchômage.

La France, dotée d’un haut potentiel agricole et de travailleurs qualifiés (agriculteurs, techniciens,chercheurs)alesmoyensdedevenirunexempleenmatièredetransitionécologiquedel’agriculture.

Latransitionécologiquede l’agriculture–qui impliquedessystèmesdeproductionplus intensifsentravail‐et l’existenced’un territoire vivant impliquentdestopper leprocessusdeconcentrationdel’agriculture etdedisparitiond’exploitationsagricoles.C’estpourquoi, laFrancedoit se donner les

moyens d’une politique ambitieuse en matière foncière et d’installation d’agriculteurs, au serviced’un nouveau maillage du territoire par un grand nombre d’exploitations agricoles paysannes. Acontre‐piedsdeladynamiquedesquarantedernièresannées,laFrancedoitaujourd’huirecréerdes

emploisagricolesetruraux.

NOSPROPOSITIONS

LESPRATIQUESETTECHNIQUESAGRICOLES

La France définira et mettra en œuvre un plan de transition écologique de l'agriculture encoopérationaveclescollectivitésterritoriales,intégrant:

• un calendrier de substitution progressive des produits phytosanitaires d'originechimiquepardesméthodesalternatives;

• ladiminutiondesdosesmaximalesautoriséesd'engrais;• lerenforcementdecertainesexigencesenvironnementales;• la désintensification des systèmes d'élevage intensifs, et la mise en oeuvre de

pratiquesd’élevagecontribuantàunediminutiondesémissionsdeGES;• la relocalisation de certaines productions agricoles à proximité des lieux de

consommation;• l'intégration des activités agricoles, d'élevage et agro‐forestières au niveau des

exploitations ou des régions agricoles, de façon à rompre avec la spécialisationexcessive (intégration qui est un élément pour, notamment, lutter contre ladiminutioninquiétantedunombred’abeilles);

• laproductiond’énergierenouvelable,danslamesureoùbilanénergétiquelejustifie,• desmesurescontrelesgaspillages,lesuremballageetlescircuitslongsetcoûteux;• uneévolutiondesmodesdeconsommation:développementdelaconsommationde

produitsdequalité–notammentceuxissusdel’agriculturebiologique‐provenantdecircuits courts de proximité, de protéines végétales se substituant en partie auxprotéinesd’origineanimale;

• lerespectdubienêtreanimal.

L’abandon des objectifs obligatoires d'intégration d'agro‐carburants dans la consommation de

carburants fossiles. Sera engagé un programme de recherche publique indépendant des lobbysprivés sur les possibilités de fabricationd'énergie d'origine agricole et leur pertinencedupoint de

vuedel'intérêtgénéral.Ledéveloppementdelaméthanisationserasoutenu.

ConcernantlesOGM:

• lemoratoiredelaFranceseramaintenu;• seront interdites les cultures d'O.G.M. enplein champou sous toute formequi ne

garantisse pas l'absence de dissémination (que ce soit par pollens ou débrisvégétaux);

• un cadre de recherche public sera lancé, indépendant des lobbys privés ettransparent, sur les effets des O.G.M. et sur les biotechnologies, ainsi que surl'intérêtsocialdesOGM.;

• uncadrefavorableauxsemencespaysannesseradéfini;• l’étiquetage complet (lisible et compréhensible) sur les produits contenant des

O.G.M. et sur lesproduitsdérivésouélaborésàpartird'animauxayant éténourrisavec des O.G.M. sera rendu obligatoire, avec une révision à la baisse du seuil de0,9%;

• lacommercialisationdesalimentsetautresproduits (ex: cuir,gélifiantcosmétique)issus d'animaux clonés de quelque génération que ce soit sera interdite, tant quel'innocuité de chaque technique de clonage et autres modifications génétiquesassociéesneserapasprouvée;

• outre les OGM, la commercialisation des aliments et autres produits issus desnanotechnologies et de l’irradiation des aliments sera interdite, tant que leurinnocuiténeserapasprouvée.

La réglementation nationale sera revue en faveur de la défense du droit à la production et

l’utilisationdessemences fermièresetpaysannes,uneévolutiondesréglementationseuropéenneet international étant dans le même temps proposée et défendue. Les critères d’inscription desvariétés au catalogue officiel seront révisés de façon à prendre en compte les divers besoins des

agriculteurs (variétés de conservation, adaptées à la conduite en agriculture biologique, enmélange…). Le rôle de la recherchepubliquedans la sélection végétalesera renforcé ; la sélectionparticipative de variétés entre paysans et techniciens‐chercheurs sera encouragée, de façon à

permettre la réappropriation de l’activité de sélection des variétés par les paysans et à répondrevéritablementàleursbesoins.

Concernantlesimpactsdel’agriculturesurlasantéhumaine:

• les contrôles réalisés par l’Etat seront renforcés en amont ‐au niveau de laconception/fabrication des produits‐, afin de prendre des mesures de grandeampleur, notamment dans lecadredu règlementREACH. Il s’agirad'enclencherunvasteprocessusdesubstitutiondesmoléculessuspectes;

• descampagnesfacilitant l'accèsà l'informationdestravailleursdes industrieset/oudeshabitantsriverainsdeslieuxousitesexposésserontmenées;

• seramiseenœuvreunerechercheenéco‐toxicologiepubliqueet indépendantedetout lobby industriel. Les moyens de l'INRS (Institut National de Recherche et deSécurité) seront renforcés, avec des objectifs clairement identifiés en faveur de lasantéhumaine.Laformationdetoxicologuesseradéveloppéeetpromue.

LAFORMATIONetLARECHERCHE

Unplandeformationetdeconseiltechniqueseraétabli,afind'accompagnerlesagriculteursdanslatransitionversuneagricultureécologique.Unmétierdeconseilindépendant‐assurénotammentparlesChambresd’Agricultureetd’autresorganismespublics‐serarenforcéafindemettrefinaupoids

prédominantoccupépar lescommerciauxdesgrandes firmesdans leconseilauxagriculteurs.Unepriorité sera donnée à l'agriculture biologique, mais l'évolution des systèmes de production del'ensembledesagriculteursdoitaussiêtresoutenue.

Lesfinalités,prioritésetméthodesdelarechercheagronomiquepublique–notammentcellemenée

au sein de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), des instituts techniques derecherche appliquée‐ seront remises à plat, au travers d'un débat démocratique, au service de la

transition écologique de l'agriculture. Des programmes de recherche appliquée, appuyés dur desrecherches plus fondamentales, seront impulsés, apportant des réponses concrètes auxquestionnements des agriculteurs, capables de valoriser les savoir‐faire paysans et intégrant les

petites associations d’appui aux agriculteurs, notamment sur l'agriculture biologique. La recherchedevra également porter sur des innovations éventuelles permettant la production de produits encomplément de la production alimentaire: production d’énergie, recyclage des déchets verts

agricoleseturbains(dontlesproduitsdesstationsd'épuration).Uneréformedel’INRApermettradele libérerdupoidsdes lobbiesprivésetd’yfairepleinementvaloir l’intérêtgénéral.Elle impliqueranotammentunemodificationde lacompositiondes conseilsdedirection (etparticulièrementcelle

duConseild’administration)del’INRA.

Latransitionécologiquedel’agriculturenepourraseréaliserqu’avecleconcoursd’unenseignementagricolepublic(EAP)mieuxdéveloppé,largementsoutenufinancièrementparlapuissancepubliqueetintégrédansunministèreuniquedel’éducation.

LESMOYENSETL’ACCOMPAGNEMENT

Un appui seraapportéaudéveloppementdes filièresalternatives labellisées, vivrières, courtesdeproximité,biologiques,reposantsurunejusterémunérationdutravailetpermettantauplusgrand

nombredebénéficierd'unealimentationdequalité:

• aides spécifiques à l'installation d'agriculteurs s'inscrivant dans ces démarches;affectationprioritairededroitsàproduireetdroitsàprimeprélevésdanslesrégionsd'élevageintensif;

• développement des outils de transformation collectifs et de formes d'organisationcoopérativesintégrantproducteurs,livreursetconsommateurs;

• achatdeproduits issusdecesfilièrespar lesorganismesderestaurationcollective.Révisionducodedesmarchéspublics,defaçonàrendreplusexplicitelespossibilités–et,àterme,obligations‐pour larestaurationcollective.Nousassumerons,aunom

d'impératifs sociaux et écologiques, la contradiction avec le droit européen de laconcurrence.Certaines règles sanitairespourraient également êtreaménagéesafindepermettreledéveloppementdescircuitscourtsdeproximité;

• au‐delàdudéveloppementdecircuitsalternatifslocaux,appuiàlastructurationàunniveau plus global des réseaux de l'économie sociale et solidaire ‐associantnotamment coopératives de producteurs, transformateurs, associations deconsommateurs, voire collectivités publiques. Il s'agit de créer des alternatives deconsommation aux circuits de distributionorientés par la logiquede rémunérationducapital;

• travail sur le contenudes aliments pour revenir à des produits bons et sains.Uneaideauxfilières«production– transformation–distribution»respectantuncahierdeschargesdéfiniseramiseenplace.

Lamiseenplaced’unlabelpubliceuropéenspécifiquepermettantdedistinguerlesproduitsissusdefilièresalternatives,vivrières,courtesdeproximité,biologiques,dequalitéetéquitables;

Danscecadre,lesmargesdemanœuvreexistantesauniveaunationalpourl’utilisationdesaidesPACseront pleinement utilisées pour promouvoir la transition écologique de l’agriculture (ainsi que

l’emploiet lespetitesexploitations).Unepartiedesdroitsàproduire(quotas laitiers)etdesprimessera progressivement transféréedes systèmesd'élevage intensif vers les systèmesorganisant uneintégrationdes activités agricoles et d'élevage. Une partie des soutiens permettra de contribuer à

l’évolutiondesachatsdelarestaurationcollective.

L’Etat définira un plan de financement national de la nouvelle politique agricole par le secteurbancaire sous contrôle public: appui financier aux investissements, afin d'accompagner lesagriculteurs dans la transition vers une agriculture écologique. Une priorité doit être donnée à

l'agriculturebiologique,mais l'ensembledespaysansdoit également êtresoutenudans l'évolutiondeleurssystèmesdeproduction.

La fiscalité agricole sera réformée afin d'accompagner les agriculteurs dans la transition vers uneagricultureécologique.

L’agriculturedansl’accordPS­EELV

Pour le Front de Gauche, la partie «Agriculture» de l’accord PS‐EELV est assez consternante! Eneffet, au‐delà du titre «une nouvelle ambition pour l’agriculture», rien n’est dit sur les objectifsd’une telleambitionetonnetrouvequetrèspeudepropositionspolitiquesconcrètes!Si cen’est

d’organiser un débat après les élections et de mentionner des «enjeux» qui ne «seront pasoccultés»….

Sileproductivismeestcritiqué,iln’yaparcontreaucunmotsurlelibéralismedontonsaitpourtantqu’ilconstitueunpuissantmoteurdelaconcentrationdelaproductionetdel’expansiondumodèle

productiviste.

Au niveau international, il est proposé d’inscrire la souveraineté alimentaire dans la Charte des

Nations‐Unies et de «promouvoir l’agriculture familiale, autonome et vivrière dans les pays endéveloppement(…/…)danslecadredesdiscussionsmultilatérales»,maispasunmotsurl’OMC,lesAPE,c’est‐à‐dire les lieuxréelsouestorganisée la libéralisationde l’agricultureet,par làmême, la

destructiondesagriculturesfamiliales.

Au niveau européen, on trouve un plaidoyer pour une distribution plus équitable des aides, maisaucunementiondelapolitiquedelibéralisationetdedémantèlementdespolitiquesdegestiondesmarchés,etaucunepropositionencesens.

Au niveau national,nous nous retrouvons dans la reconnaissance du pluralisme syndical dans les

interprofessions, mais les autres structures de gestion de l’agriculture (APCA, etc.) sontmalheureusementoubliées…

Suit la mention d’un certain nombre d’«enjeux» qui ne seront donc «pas occultés», mais sansengagement aucun. La formulation ambiguë laisse entendreque ce ne seront quedes thèmesqui

serontversésaudébatnationalsurl’agricultureenvueduvoted’uneLoid’orientation…

Dans ce cadre, il est simplementmentionné une «refonte de la gestion foncière», sans qu’il soitprécisépourquoifaire.L’importantequestiondelarechercheagronomiquen’estpasévoquée.

Lafindessubventionsauxagro‐carburantsestcertesmentionnée,mais,làaussi,simplementcommeundes«enjeux».

Quantà laquestionfondamentalede larémunérationdesproductionsagricoles,del’encadrement

desmargesdelagrandedistribution,aucunemention.Pasplussurlecodedesmarchéspublicsqu’ilconviendrait demodifier pour permettre la généralisationde l’approvisionnement des organismespublics de restauration collective auprès de filières alternatives labellisées, vivrières, courtes de

proximité, reposant sur une juste rémunération du travail. Il est vrai que toutes ces mesuresimpliqueraientuneremiseencausedelaconcurrencelibreetnonfaussée.Or,celle‐cisemble,pourles signataires de l’accord, aussi tabou au niveau national qu’elle l’est au niveau international ou

européen.

Jusqu’il y a peu, le Parti socialiste parlait encore de prix agricoles, de gestion des marchés, etc.,mêmes’il yavaitunecontradictionmanifesteentrecesbonnes intentionset les traités libérauxdel’EuropesoutenusparlemêmePartisocialiste.QuantauxVerts,ilexistaitunetraditionenFrance,de

nepasdéconnecter totalement laquestion écologiquedesquestions économiques (etnotammentlesmodesdeproductionetdeconsommationgénérésparle libéralismeéconomique).Aujourd’hui,danscetaccord,plusaucunetracedetoutcela…

Actualités* « Osons la Bio » : colloque du 24 Novembre 2011 organisé par la FNAB, Bibliothèque François Mitterand, Paris 13ème. Débat avec les représentants des représentants des différents candidats à l’élection présidentielle, avec Laurent Levard, pour le Front de Gauche. Inscrivez

vous sans tarder, car il ne reste plus beaucoup de places ! http://www.fnab.org/images/files/actions/politiques_agricoles/Invit%20Colloque%20OSONS%20LA%20BIO-24nov.pdf * 25-27 novembre 2011 : visite de Jean-Luc Mélenchon en Bretagne, avec notamment visite d’une exploitation agricole.

Le Front de Gauche de l’agriculture vous invite à diffuser largement cette lettre et à nous envoyer des témoignages de la campagne pour les prochaines lettres

du FdG de l’agriculture... Coordonnées du Front de Gauche de L’Agriculture : http://www.placeaupeuple2012.fr /agriculture/‐[email protected] vous souhaitez que nous envoyions l'appel du Front de gauche de L’Agriculture à des listes de personnes, n'hésitez pas à nous envoyer leurs e.mails !