La lettre soufie n°10

8/14/2019 La lettre soufie n10

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Juillet/Aot 2003

N 10

La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le soufisme selon quatre thmes principaux, pome, article gnral, discours du matre de lordre Nmatollahi Dr Nurbakhsh et histoire. Elle est publie bi-mensuellement et reflte le contenu du site web Le Journal Soufi (journalsoufi.multimania.com)

Le soufiSommaireDiscours 1

Le soufiPome 3

La litanie des Matres

Article 4

Rencontre avec un

matre soufi

Humour 9

Les heures de travail

Par Dr Nurbakhsh

Tous ceux qui viennent ici,prtendent tre des amoureuxde Dieu. Nous leur enseignonscomment devenir vritablementamoureux de Dieu. Nous leur donnons lpe du souvenir deDieu Zekr afin que petit apetit ils puissent sen servir pour annihiler leur existence en Dieu.Aussi peut-on dire que lobjectif principal du soufisme est dequitter le monde du "je" et "tu"pour atteindre le monde deDieu.

Lorsque les derviches s'attlentintrieurement a faire le zekr,ont peut s'en rendre compteextrieurement car celatransparat dans leur comportement. On peut alors lecomparer une personne dontla propret et la fracheur inhabituelles laissent voir clairement qu'elle a dut prendreun bain.

On peut illustrer ce point par ledialogue entre un homme et unchameau qui avait les genouxcrasseux. L'homme demandaun jour au chameau d'o ilvenait.

- je reviens des bains publics deton quartier repondit-il.

- En effet, cella saute aux yeux,car tes genoux sont d'unepropret et d'une fracheur inhabituels.

Nous allons prsent direquelques mots sur les signesextrieurs qui permettent de serendre compte du travailintrieur accompli par ceux quiviennent nous dans le but dedevenir soufi.

Le premier pas que l'on fait sur la route qui mne vers le bien-aim consiste ne pas offenser ou dranger personne. Prenezsoin de ne point offenser oudranger personne, car hormiscela, il n'y a pas d'autrespchs sur notre voie.

Lorsque les dervichesparviennent au seuil du nid del'unit, il y a galement un signequi permet de le savoir. A cestade, il ne se sent plus offenspar les autres. Quelle que soitla souffrance, le derviche doitl'endurer en restant loyal, car dans notre religion se sentir offens est de l'infidlit.

Plus loin, lorsque le dervicheentre dans le monde de l'unit,un autre signe le prouve. A cemoment, il ne se sent pas


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offens par le mauvaiscomportement des autres, maisen plus il leur montre en retour de l'amour bont et de l'amour.Ainsi donc, celui qui atteintrellement le monde de l'unit

(aprs avoir mis de cot le "je"et le "tu") ne fait plus cas deson travail ou de sa positionsociale, mais il se consacreseulement a l'amour et auservice des autres.

A la lumire de tout ce que jeviens de dire, j'espre que

lorsqu'on vous demandera sivous etes soufis, vous vousempresserez de dire non et quevous rpondrez plutt que vousaimez les soufis. Ainsi, nedonnez pas a certaines

personnes, l'occasion de salir l'honorable nom des raressoufis qui existent.

Et chacun de vous sait ce qu'il arellement fait dans ce sens.


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La litanie des MatresAYNE RENDAN : THE WAY OF THE RENDAN PP.125Divani NURBARKHSH, bilingue

Immoler sa vie sur la voie du bien-aim !

La fidlit nest rien dautre que cela !

Soublier totalement lorsque nous sommes en sa compagnie !

Le ravissement nest rien dautre que cela.

Transformer lego pour devenir Son ami,

Chasser lillusion du je et du nous !

Le fana nest rien dautre que cela !

Et une fois dans ltat de fana ,

Oublier courageusement toute ide de fana ;

Car le baqa nest rien dautre que cela !

Tant que tu crois savoir et que tu exprimes ta connaissance,

Tu es ngligeant dans la voie de Dieu.

Cherche le silence ! La connaissance de Dieu nest que cela !

Que Dieu soit content de toi et que cette joie de Dieu soit ta joie et Que toute ton attitude soit soumission la destine quil a trac pour toi.

La Voie et le comportement des amoureux sincres ne sont rien dautreque cela

Passions et supplications, soif de comprhension et extase

Ne sont que des jalons et des signes dimperfection.

Le Parfait est celui qui demeure calme et serein,

Notre intention nest rien dautre que cela.

Oh Nurbarkhsh, lenseignement des Matres ne passe pas par desdiscours ;

Si il y avait quelque chose dire, ce ne serait rien dautre que cela.

.


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Rencontre avec un matre soufiRencontre entre Jean Nabavian, le traducteur du livre,"Dans la taverne de la ruine", et son auteur, Dr. Nurbakhsh

Le soufisme tait pour moi un motancien et magique m'inspirant lerespect naturel que l'on a vis--visd'un grand cru class hors d'age,ou face aux trsors d'unepyramide gyptienne. Ce mot taitune pice de muse, classd'aprs ma culture archologiqueincertaine, quelque part entre lerayon des grandeurs passes del'Iran et celui des joyaux de lapense islamique. Il voquait descrmonies exotiques ou des

individus flottant dans leursvtements trop larges, dansaientet chantaient jusqu' s'envoler dans les airs ou se fondre dansl'obscurit, s'effacer. Ce mot taitcharg de posie et d'anecdotesqui avaient l'trange proprit dersonner longtemps dans un coinde ma mmoire. Le soufisme taitaussi magique qu'irrel, aussiattirant qu'inaccessible. Il avaitexist certesmais il n'tait plusde ce monde.

Puis j'ai rencontr le soufisme. Cefut une rencontre douce et lgrecomme un lien que l'on tisse peu peu, comme une histoired'amour qui commence par unebanale relation pistolaire. Ce fut travers l'uvre d'un pote, unmystique, un tre d'exception quia vcu le soufisme dans soncorps, son esprit et son ame:Jolaloddin Mohammad BalkhiMolavi plus connu sous le nom de

Roumi, homme de culture et delangue iranienne n Balkh dansl'actuel Afghanistan en 1207 etmort Konya dans l'actuelleTurquie en 1273. Cette rencontremarqua le dbut d'une longuepriode d'imprgnation jalonnepar les pripties somme touteclassiques de ma propre

recherche spirituelle. Je dcouvrisles beauts du soufisme commede magnifiques paysages que l'onvoit dfiler par la fentre d'untrain. Je les apercevais mais nepouvais les saisir, elles flottaienten moi sans que je puisse m'yfondre.

On dit que Roumi avait fait inscrirecette phrase l'entre de sakhanqah:

Si tu veux Le Bien-Aim divin, pourquoi ne pas Le chercher ?

Si tu L'as trouv, pourquoi ne past'en rjouir ?

La littrature soufie est une desplus riches littratures gnostiques.Elle est le fruit de sept sicles (duVIIIe au XVe sicle) de quteardente, d'aspiration la puret et l'authenticit, et d'une crativitsublime par l'amour qu'elle a puengendrer. Elle contient aussi destraits didactiques crits dans unelangue code aux tournuresmystrieuses, et parfaitementincomprhensible tous ceux qui- simple amateur ou spcialistechevronn - n'en possdent pasles indispensables clefs.

Si tu veux Le Bien-Aimdivin, pourquoi ne pas Le

chercher ? Si tu L'as trouv, pourquoi

ne pas t'en rjouir ? - Roumi

Ainsi mesure que la ralit et laporte de l'enseignement soufi servlaient moi, l'insuffisance de

mon approche thorique se faisaitsentir.

Plus tard, quelle fut l'ampleur demon tonnement en dcouvrant lenombre considrable d'ordres, degroupes ou de confrries soufis,ne serait-ce qu'en Europe et enAmrique du Nord, sans parler des coles spirituelles ou groupes


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de travail qui s'en sontdirectement inspirs pour seforger une philosophie ou dumoins une mthode pratique detravail.

Quand on connat l'importance durapport matre -disciple dans lesoufisme, on comprend aismentqu'un ordre soufi puisse sersumer dans la personnalit dumatre qui le dirige; cet gard,l'ordre Nmatollahi des soufis estle reflet fidle de celui qui endevint les grand matre en 1953pour faire de nouveaux vibrer lacorde de son authenticit laveille de XXIe sicle.

La chane initiatique de l'ordreNmatollahi remonte Ali (morten 661) premier disciple duProphte de l'Islam. Pendant dessicles, il tait d'usage que laplupart des ordres soufis portentle nom de leur matre du moment,mais l'influence de ShahNmatollah Vali (Alep 1331 -Kerman-Iran 1429) fut telle queson nom resta dfinitivementassoci l'ordre qui connut grce lui un rayonnement spirituelconsidrable dans toute la partiecentrale et orientale du plateauiranien ainsi qu'en Indemusulmane, notamment dans largion du Deccan. Avec le temps,dans le contexte des invasions,des guerres et de l'instabilitpolitique mais aussi desperscutions des soufis, l'ordreNmatollahi se fit de plus en plusdiscret. Cependant, partir de ladeuxime moiti du XIXe sicle,les grands matres de cet ordre

ont pu de nouveau dispenser leur enseignement mystique dansleurs khanqahs sans craindrepour leur vie, mais l'ordreNmatollahi connut son vritableessor au cours de ces quatredernires dcennies, depuis quele Dr Javad Nurbakhsh en devintle grand matre.

Le Dr Javad Nurbakhsk est n le10 dcembre 1926 Kermn, villedu Sud-Est de l'Iran, entour demontagnes avec des sommetsculminant plus de 4500 mtres,rpute pour la profondeur de son

ciel nocturne, la qualit de sestapis et la beaut de sa grandemosque construite au XIVesicle. Sa soif spirituelle latentedepuis le plus jeune age surgit defaon imprieuse au moment deson adolescence, et l'amenaaprs moult pripties, larencontre des dervichesNmatollahi de sa ville et malgrses dix-sept ans, il fut accept etiniti par le responsable de laconfrrie Kermn.

A la fin de ses tudessecondaires, ayant t admis lafacult de mdecine, il vints'installer dans la capitale et c'esttout naturellement qu'il frquentala khanqah Nmatollahi deThran et rencontra le grandmatre Mouns Ali ShahZolriasatayn (Shiraz 1873 -Thran 1953) dont il devint lepremier disciple et qu'il remplaa sa mort en 1953 comme grand

matre de l'ordre.

Ce jeune mdecin, sut librer la braiseincandescente del'essence vritable du soufisme

Ce jeune mdecin, devenu 26ans matre de la plus importanteet plus ancienne confrrie soufieen Iran, sut librer la braiseincandescente de l'essencevritable du soufisme descontraintes innombrables qui au fildes sicles et pour des raisonstrangres la recherchespirituelle, s'taient ajoutes lesunes aux autres comme d'inutiles

amas de cendres, et l'avaiententirement recouverte. Sadmarche inlassable ne fut pas derinventer ou rnover le soufismemais plutt de remonter lasource la plus pure de cetenseignement dont il avait nonseulement une large perceptionintellectuelle mais aussi une

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exprience complte deralisation spirituelle.

L'expression de cette volont futl'criture de nombreux livres sur lesoufisme. Une uvreconsidrable dont le seul but estde clarifier, simplifier et mettre enlumire les aspects les plusimportants de l'enseignementsoufi qui parfois pendant plus dedix sicles taient rests occults,inexpliqus voire oublis.

En 1963 il poursuivit ses tudesmdicales dans le domaine de lapsychiatrie la facult demdecine de Paris et ds sonretour en Iran mena paralllement sa mission de matre spirituel,une carrire mdicale jalonne denombreux livres et contributionsdans le domaine de la psychiatrie,mais aussi d'innovations dansl'organisation thrapeutique deshpitaux psychiatriques; carrirequ'il termina en tant que titulairede la chaire de psychiatrie, et chef du dpartement de psychiatrie l'universit de Thran. Mais cetableau sommaire serait incompletsi l'on n'ajoutait pas ce dtail toutsoufi: durant toute sa carrire demdecin, il consacrait quelquesheures par jour dans son cabinetde quartier soigner gratuitementles ncessiteux.

L'ouverture de la confrrieNmatollahi aux occidentaux datedu milieu des annes 50 avec lesvisites nombreuses d'orientalistescomme Louis Massignon ou HenriCorbin. Les annes 70 ont vuarriver en Iran comme en Inde unflot continu de jeunes occidentauxfriands d'un "ailleurs spirituel" etc'est cette mme poque que leDr Nurbakhsh conut le projetd'ouvrir des khanqahs en Europeet en Amrique du Nord.Aujourd'hui la confrrieNmatollahi possde unevingtaine de khanqah aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en

Australie et en Afrique, et dite unmagazine trimestriel en anglaisauquel collaborent desuniversitaires de renom, descrivains et des potes intressspar le soufisme sous ses

diffrents aspects.Depuis le dbut des annes 80, leDr Nurbakhsh vit en Grande-Bretagne. A la khanqah deLondres ou il habite avec sonpouse, une partie de sa famille etquelques disciples, il continue sontravail d'criture un rythme querien ne semble pouvoir ralentir.Ces quatre dernires annes,deux volumineuses biographiesconcernant deux personnages

importants de l'histoire dusoufisme: Bayazid (Bastam-Iran v.777 - id. v. 874) et Hallaj (Tour-Iran 858 - Bagdad 922) sontvenues s'ajouter son abondantebibliographie compose de plusde soixante-dix ouvrages. Mais ilconsacre aussi une grande partiede son temps tous ceux qui, desquatre coins du monde, viennentle rencontrer.

C'est dans sa khanqah deLondres que j'ai rencontr le Dr Nurbakhsh pour la premire fois.J'avais mille questions et aumoins autant de prjugs sur lesoufisme, le matre spirituelauthentique, l'enseignementmystique, l'exprience spirituelle,etc. Il m'couta avec beaucoupd'attention, puis me montra dansun coin de la pice ce qu'il appelaironiquement son zoo. C'tait unpetit rocher de carton-pate sur lequel taient poses des

figurines reprsentant desanimaux. Au pied du rocher il yavait la figurine d'un vieux soufitenant bout de bras unelanterne. Puis il cita ce fameuxvers de Roumi, d'aprs la phrasede Diogne le cynique:

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On vit le sage faire le tour de laville, une lanterne la main encriant: J'en ai assez des monstreset des btes froces. Je chercheun tre humain vritable.

Il rpondit aux questions que je luiavais poses mais aussi cellesplus importantes que je ne luiavais pas poses. Concernant lesoufisme, il dit : "Il y a deuxapproches face la question del'Unicit de l'Etre: l'unephilosophique et spculative quis'effectue travers l'tude et larflexion; l'autre exprimentale etpratique qui se ralise dansl'engagement et l'action. Lesoufisme est l'cole pratique de

l'Unicit de l'Etre".

- Mais que faire pour parvenir cette ralisation ?

- On ne peut atteindre la Vrit par la rflexion et la pense et encore moins par l'imagination.Disons simplement que chaque

pas qui t'loigne de toi, terapproche de la Vrit. Jusqu' ceque tu te vides entirement de toi-mme pour tre rempli del'Unicit. Car le seul obstacleentre toi et la Vrit, c'est toi.

- Comment s'loigner de soi-mme, ou se dtacher de son"moi" ?

- En se mettant au service desautres ce qui provoque peu peu de l'affection, puis de l'amour dans le cur de l'homme pour toutes les cratures de Dieu.L'volution spirituelle va de pair avec l'thique. L'amour del'Unicit passe obligatoirement par l'amour des autres. Il ne peut s'apprendre dans le cadre d'unecole ou d'un enseignement et nedpend en rien de la volont del'homme. Mais l'aide autrui, labienveillance, l'affection ou

l'amour envers toutes lescratures c'est quelque chose quel'homme peut dcider de cultiver en lui. L'exprience montre qu'unamour dvelopp de cettemanire dbouche sur l'amour de

la Vrit.

- Faut-il se dbarrasser de laraison ?

- Il s'agit d'une fonction vitale pour l'homme. La raison n'est qu'unsimple instrument. Chez un treaccapar par son moi, domin par son nafs qui ne tend qu'satisfaire ses dsirs, il est au service de l'ego, mais chez

l'homme ou la femme qui suit lavoie de l'amour, il contribue laralisation spirituelle.

Chaque pas qui t'loigne de toi, terapproche de la Vrit

- Tout porte croire que le sicleprochain sera celui des gourous.

- C'est depuis des millionsd'annes que l'homme s'adonne l'idoltrie : une tendance quemme les grandes religionsmonothistes n'ont pu vraiment inflchir de faon dcisive car avec le temps on fit des porteursde ces messages, des dieux ou des demi-dieux que l'on vnresouvent davantage que l'on aimeou respecte Dieu Lui-mme. Lesoufisme c'est l'amour de l'Etre

Absolu, et tout ce qui est autreque Lui (cela peut tre une

personne, une idologie, etc.)relve de l'idoltrie et s'oppose l'amour de la Vrit.

On demanda Rabia la plusillustre des femmes soufies si elleaimait le Prophte Mohammad.Elle rpondit: "Certes je lerespecte mais son cur est tellement rempli de l'amour del'Etre Absolu qu'il n'y a plus de

place pour l'amour de nul autre".

De nos jours on voit apparatre denouvelles coles se dclarant

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mystiques, spirituelles,religieuses, qui sont souvent bases sur le culte de la

personnalit, faisant de leursmatres des dieux vivants, utilisant la sensibilit ou la crdulit de

leurs disciples des fins qui setrouvent mille lieux de laspiritualit et de l'thiquehumaine. Cependant si l'objet dela recherche d'un homme est vraiment l'amour de la Vrit, il trouvera son chemin vers l'Unit,

pouss par la dynamique puissante de cet amour.

On raconte que lorsque Jonayd,alors jeune commerant prospre,se rendit auprs du grand matre

du moment Sari Saghati pour devenir soufi, Sari lui demandad'aller se dbarrasser de tous sesbiens et de revenir une fois qu'il y aurait dfinitivement renonc.Jonayd s'excuta et revint quelques temps aprs lakhanqah de Sari, mais le matreordonna ses disciples de lui donner une bonne bastonnadeavant de le flanquer la porte.Jonayd profondment du s'enalla pleurer son chagrin dans le

dsert et s'endormit. A son rveil il vit Sari Saghati qui le fixait avec les yeux humides. Il lui demanda:"J'ai renonc tout pour devenir soufi comme tu me l'avais dit et tu me fais battre et jeter la rue ?" Sari rpondit: "Pour devenir soufi,tu as bien voulu briser toutes tesidoles pour n'adorer que Dieu,mais tu avais fait de moi dans ton

cur une nouvelle idole sur laquelle tu avais mis tout tonespoir. J'ai voulu la briser pour tefaire gagner du temps".

Comment un tre imparfait, nonralis, peut-il juger du niveau dela perfection et de la ralisationspirituelle d'un matre spirituel ?

Tout ce que je puis dire c'estqu'au cours de ma proprerecherche spirituelle, traversmes rencontres et mesexpriences, je me suis forg uncertain nombre de valeurs, designes et d'lments fonds avanttout sur l'apprciation des qualits

humaines essentielles, mais aussisur le charisme spirituel,l'honntet intellectuelle autantque spirituelle, l'humilit, l'couteet bien d'autres indices parfoisplus subjectifs mais tout aussiparlants mon cur et monesprit.

Le docteur Nurbakhsh, par saprofonde humanit et l'ampleur desa vision spirituelle, a fait voler enclats tous ces critres. Commedisent les soufis: "Quand ons'approche du soleil, on ne voitque la lumire".

Quand on s'approchedu soleil, on ne voit que

la lumire

Jean Nabavian

Paris, mars 1997


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Histoire de Mulla NasrouddinLe heures de travail...

Mulla avait trouv un travail dans une usine. Le suprieur le voit un jour poser ses outils et se diriger vers la porte.

Ou pensez vous aller ainsi ?

Je vais me faire couper les cheveux.

Comment a, pendant les heures de travail, c'est interdit!

Mais, ils ont pouss pendant mes heures de travail !

Pas tous vos cheveux quand mme!

D'accord, pas tout, dans ce cas j'en couperai uniquement une partie.

Moralit : bien que vos cheveux aient pouss pendant les heures detravail, cela ne veux pas dire que les gens vous comprendront.



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A propos de la Lettre Soufie

La Lettre Soufie est une compilation d'articles rcents publis sur le siteweb journalsoufi.multimania.com et distribue lectroniquement. Laplupart des articles sont des traductions d'articles crits en anglais et enpersans dans le magazine Sufi (http ://www.nimatullahi.org/MAG.HTM)

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63 Boulevard LatrilleBP 1224 Abidjan,CIDEX 1 Cte d'IvoireTel :225-22410510

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1596 Ouest avenue desMontreal H3G 1B4Quebec, CanadaTel:(514) 989-1411

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