Upload
1001nuits
View
236
Download
3
Embed Size (px)
Citation preview
8/14/2019 La lettre soufie n8
1/15
Mars/Avril 2003
N 8
La Lettre Soufie regroupe quelques articles sur le soufisme selon quatre thmesprincipaux, pome, article gnral, discours du matre de lordre Nmatollahi DrNurbakhsh et histoire. Elle est publie bi-mensuellement et reflte le contenu dusite web Le Journal Soufi (journalsoufi.multimania.com)
Devenir discipleSommaire
Discours 1
Devenir disciple
Pome 3
La passion de la folie
Article 4
Chercheur de dattes
Humour 14
L'idiot
Par Dr Nurbakhsh
Il existe plusieurs raisons pourlesquelles on cherche un matre
puis se soumet lui. Citons en
quelques-unes:
1. Le disciple est motiv dans le
but d'obtenir de la
connaissance. Apres un certain
temps, il ralise que l'on ne
trouve pas de connaissance
dans cette voie. Au contraire,
on vient ici pour se librer du
joug de la connaissance.
Quelqu'un qui suit cette voiedans le but d'obtenir de la
connaissance est sure de ne
pas en trouver, et s'engage
dans cette voie pour de fausses
raisons, ne comprenant pas
que:
Une fois que j'ai perdu connaissance de
moi-mme,
j'ai pu goter toute sorte de
connaissance;
Perds la connaissance, car il existe
toutes sortesde connaissance dans cette perte de
connaissance.
2. Le disciple est motiv pour
se soumettre un matre car
celui-ci correspond l'ide que
le disciple s'tait faite de ce que
devait tre un matre. En
tudiant, on peut connatre lestats des matres, ou bien
devenir familier avec de
fervents disciples, et ainsi avoir
une ide du matre idal. Ces
personnes se soumettent un
matre pour raliser quelques
annes plus tard que ce matre
ne correspond pas l'ide qu'il
s'en tait faite. Par consquent,
ces personnes finissent par
quitter le matre pour prendre
leur propre chemin et en
viennent mme dfier lematre et par consquent le
renier. Ces disciples voient le
monde du matre par rapport
leur propre monde, et donc
finissent par le critiquer pour
finalement le rejeter. En ralit,
ces personnes cherchaient un
matre qu'ils avaient concoct
dans leur imagination. Comme
le dit Roumi:
Ils mangent et dorment
dans leur imaginationIls dsirs et renient
travers leur imagination.
3. Le disciple est motiv dans le
seul but d'atteindre la Ralit. Il
trouve un matre sans l'aide de
son esprit, mais grce
l'attraction, l'amour et l'aide
8/14/2019 La lettre soufie n8
2/15
La Lettre SoufiePage 2
divine, et se soumet au matre
en toute sincrit. Il accepte le
matre tel qu'il est. Il n'impose
pas au matre ses ides
propres, aimant le matre de
tout son cur, afin que quoique
le matre fasse, il trouve celaacceptable.
Il n'attache pas d'importance
la foi ou l'infidlit du matre.
D'ailleurs, il a t dit que
l'infidlit du matre est la foi du
disciple. Ce qui veut dire qu'a
chaque fois que le matre se
comporte d'une faon que le
disciple trouve difficile
accepter, il doit toujours avoir
foi en son matre, sans que sa
dvotion pour lui n'en soitaffecte.
Dans cette voie, le principal
capital du disciple est la grce
de Dieu, qui confirme la fidlit
du disciple. Comme le dit
Hafez:
Je suis dvou au matre Magus
qui me libre de l'ignorance;
Quoique le matre fasse est en
harmonie
avec le Transcendent.
De tels disciples, quelle que soit
l'poque, se comptent sur les
doigts de la main. Ils
confrontent leur tre la
flamme de la Ralit absolue,
dans laquelle ils se consument..
Traduit du magazine SUFI n 54 Ete
2002, pp. 15 "Becoming a disciple".
8/14/2019 La lettre soufie n8
3/15
Page 3 La Lettre Soufie
La passion de la folieTir du magazine Sufi numro 20The Passion of Madness de Dr. Nurbakhsh
Ah! Si javais pu maintenir mon regard constant sur vous,Alors, aurai-je dcouvert, la passion de la folie!
En humble derviche dmuni,
En offrande votre Sublime Prsence
Furent prsents le cur et l`me,
Monnaie solide,
Argent comptant que je mis de ct si patiemment.
Le papillon nocturne me trouva bloui
par la luminosit de votre chandelle ---
La pauvre crature
Ignorait mon tat dextinction.
LAmour vnt et teignit la bougie quen chemin vers VousJavais si sagement allume ma vie durant.
Le manteau de lunion qui fut cousu
Avec laiguille du dsir, sur Votre Route,
Se retrouva dchir par centaines de morceaux.
NURBAHSH Vous ftes gnreux---
Vous laviez recueilli bien avant
Quil ne se livre Vous..
8/14/2019 La lettre soufie n8
4/15
La Lettre SoufiePage 4
Un chercheur de dattes perdu au milieud'un verger de dattes
Par Jeffrey ROTHSCHILD
Chaque personne qui vient dansla voie en attend quelque chose.
Le plus grand nombre dsire des
pouvoirs spirituels ou
lillumination, certains cherchent
chapper eux-mmes et aux
pressions de la vie. Certains
autres esprent simplement tre
soulags de leur solitude et de
leur mal tre ou tristesse et
trouver un havre damour bont.
Ceux qui viennent la voie
veulent obtenir un certain nombrede choses quelles soient bonnes
ou mauvaises. Mais chacun de
nous veut quelque chose.
Le fait est cependant que la voie
implique quon ne dsire rien sauf
Dieu or justement personne ne
vient avec le dsir de Dieu; ainsi
nous faisons tous le premier pas
dans lerreur.
Il ya de cela plusieurs annes, un
homme vint trouver le Matre afin
dtre initi. Il semblait srieuxextrmement et sincre dans son
intention de suivre la voie.
Lorsque le Matre lui demanda
pourquoi il tait venu lui, il
expliqua que sa femme tait
mourante dun cancer et quil avait
entendu dire que les soufis
avaient des pouvoirs de gurison
spciaux. Il esprait alors devenir
soufi afin de pouvoir soigner sa
femme quil aimait profondment.
Le Matre fut trs avenant et douxavec lhomme mais il ne linitia
pas. Aprs son dpart, le Matre
se tourna vers le derviche qui tait
assis ct de lui en secouant la
tte puis il dit tristement:ce nest
pas cela le soufisme.
Nous sommes tous pareils cet
homme. Nous ne venons pas la
voie avec le dsir de Dieu, aussinobles que soient nos motivations
car dsirer Dieu signifie
absolument ne rien dsirer .Il ne
serait mme pas correct de croire
que vouloir Dieu cest ne rien
devenir ou tre rien(comme je le
croyais lorsque je suis entr dans
la voie),car mme cela, cest
vouloir devenir quelque chose. Et
vouloir quelque chose signifie que
lon ne sest pas totalement
soumis la volont de Dieuquelque soit celle-ci mme si elle
consiste rester telle que nous
sommes.
Comme le Matre la dit une fois
un disciple qui exprimait son dsir
dtre guri de son nafs (go),
Ne crois-tu pas que cette
purification est elle-mme un dsir
du nafs? Contente-toi daccomplir
ton rappel(zekr) de Dieu
Les implications des vrits ci
dessus exposes sont difficiles accepter. Par exemple nous
croyons tous que nous venons
dans la voie avec lintention de la
suivre jusquau bout, mais en fait
aucun de nous na la moindre
intention de terminer la voie et
datteindre Dieu quand nous nous
engageons Malgr tout ce que
nous affirmons. Ce que nous
voulons ce nest pas atteindre
Dieu, mais plutt obtenir ce que
nous voulions lorsque nous
sommes venus la voie._ que cesoit des pouvoirs spirituels
,lillumination, un soulagement,
tre aim ou mme tre rien.
Ne crois-tu pas quecette purification est
elle-mme un dsir dunafs? Contente-toi
daccomplir tonrappel(zekr) de Dieu
Cest une chose effrayante que de
raliser que lon ne veut pas en
ralit terminer la voie et atteindre
Dieu. Je sais combien cela est
effrayant parce que il ma t
8/14/2019 La lettre soufie n8
5/15
La Lettre SoufiePage 5
accord la bndiction de
comprendre cette vrit lgard
de ma propre personne aprs
seulement quelques mois sur la
voie bien que cela me prit des
annes pour le comprendre et
bien plus encore pour laccepter.Quelques mois aprs mon
initiation jeus lopportunit daller
en Iran pour vivre la khanaqah
de Thran. Evidemment je
bondis sur loccasion qui mtait
offerte dtre avec le Matre. Je
me sentais exceptionnel, ce qui
tait une norme mprise:nul sur
la voie nest suprieur un autre.
Car tous sont Un et tout disciple
qui se sent exceptionnel court au
devant dune rude dsillusion.Lorsque nous arrivmes ce soir l
Thran il se faisait tard. Le
Shaykh qui mavait initi, son
traducteur, et moi nous fmes
accueillis laroport par un
homme g de petite allure. Il
avait un pick-up caboss qui
semblait peine moins g que
lui mme. Il ny avait que deux
places dans la cabine ,je montai
donc larrire du vhicule sur un
tas de ferrailles et de planches de
bois. A chaque bond (et il y en
eut) ,je me cramponnais de plus
en plus fort la carrosserie du
camion de peur que je sois ject
de mon sige de fortune, men
remettant surtout Dieu.
Lorsque nous empruntmes le
chemin de terre qui menait la
khanaqah mes bras taient
douloureux, mes yeux fouetts
par le vent me piquaient et javais
un mal de tte atroce d mon
inquitude. Nous suivions uneroute en terre et tout ce que je
pouvais distinguer dans
lobscurit, ctait un haut mur de
pierres derrire lequel on pouvait
deviner les contours dun pt de
maisons. Sur les deux portes en
face de moi, je vis les deux
haches croises symboles de
lordre. Alors que les portes
souvraient et que javanais vers
lentre, je me surpris regarder
de luxuriants jardins autour de
trois alles darbres, et des
fontaines aux eaux bleutres. Je
navais jamais rien vu desemblable. Dpassant les murs, il
y avait de tous les cts des murs
de pierres qui slevait haut dans
le ciel. Directement en face de
moi sur le mur du fond se trouvait
trois normes arcades dont le
haut se terminait par des
mosaques complexes aux motifs
en carreaux bleus. Ctait un
spectacle couper le souffler et
jeus une sensation de petitesse
devant tant de beaut et
dharmonie.
Puisquil tait trs tard, le matre
devait dj stre couch. Il y avait
notre arrive une poigne de
derviches dont trois amricains
qui rsidaient galement la
Khanaqah (bien que jappris plus
tard que deux dentre eux, un
couple mari venait de la
khanaqah de Shiraz pour une
visit). Aprs mavoir fait visiter
les lieux, le couple se retira pour
aller se coucher et lautreamricain et moi portmes dehors
un lit en bois pour que je puisse y
dormir. Juste ct dune des
chatoyantes fontaines bleues.
Mme si plus tard je pris
lhabitude de dormir sur le sol en
pierres de la salle de th o nous
vivions, ce soir l lamricain d
penser que ce serait trop dur pour
moi. Le choc culturel est -- et je
lappris vite -- quelque chose que
jallais exprimenter plusieursreprises plus que tout autre chose
dans les mois venir.
Le matin je me rveillai au son du
chant des oiseaux quentrecoupait
le bruit des chasseurs de la flotte
arienne du Shah. Tout cela me
semblait si bizarre que je me
sentis dboussol, je voulais
8/14/2019 La lettre soufie n8
6/15
La Lettre SoufiePage 6
dsesprment sauter dans le
premier avion pour lAmrique.
Alors que jtais couch rvant
veill de me retrouver chez moi,
jentendis la voix dun derviche
persan que javais brivement
rencontr la veille. Cela me prit unmoment pour raliser quil
sadressait moi. Allez lve toi.
Nous devons enlever ce lit. Le
Matre est dans le salon de th et
je ne voudrais pas quil voit ce lit
sil vient dehors.
Je navais aucune ide de la
raison pour laquelle le Matre ne
devait pas voir le lit, et jtais un
peu froiss lide dtre rveill
si brusquement car je ny tais
gure habitu. Cependant nesachant pas trop quoi men
tenir je suivis passivement la
suggestion du derviche mme si
je le fis avec la mine renfrogne.
Le chemin le plus court pour aller
lendroit o ranger le lit passait
devant les portes entrouvertes du
salon de th. Je me mis donc tout
naturellement aller dans cette
direction avec le lit, mais mon
compagnon le tira brusquement
sur la droite loin de la salle de th
vers lautre ct de la Khanaqah.Je crus un instant quil avait perdu
la raison. O vas tu? le magasin
ne se trouve til pas dans cette
direction? lui demandai-je en
indiquant lentre du salon de th.
Il approuva de la tte. Oui cest
exact; mais je ne veux pas y
passer avec le lit, je ne voudrais
pas que le Matre nous voie
L, je commenais vraiment tre
agac. Je le fixai et je lui parlai
avec une bonne dose de ddaindans la voix. Et pourquoi pas...si
je puis me permettre de
demander? ya t-il un mal dormir
sur un lit?
Il haussa les paules cest toi
de dcider .Nul na te dire ici ce
que tu dois ou ne pas faire. Je
veux juste marquer mon respect
pour le Matre en ne le drageant
pas .Il sarrta un moment puis
dit En outre, il est mieux dtre
invisible ici autant que possible.
Je ne souhaite pas attirer
lattention sur ma personne
Ctait en fait un excellent conseilcomme jallais men rendre
compte plus tard, mais sur le
champ jtais trop troubl pour le
comprendre. Je me revois en train
de penser combien je trouvais
que tout ceci tait hypocrite
jexiste toujours, je suis l. me
dis je. Alors pourquoi devrais-je
essayer de me comporter
humblement alors que ce ntait
pas du tout ce que je ressentais.
Et dailleurs pourquoi devrais-jeavoir du respect pour quelquun
que je navais jamais rencontr?
jai toujours t de ceux qui
dfient lautorit plutt que dtre
soumis. Jaccorde mon respect
aux autres en fonction de ce quils
sont ( la personnalit) et non de
ce quils ont (le titre, la fonction).
Nanmoins je mabstins de dire
quoi que ce soit et, je suivis le
derviche en portant le lit tout le
long de lautre ct de la
khanaqah afin de ne pas tre vupar le Matre. A mon retour
cependant je pris soin de passer
bien en face du salon de th.
Jessayai mme de jeter un
regard furtif lintrieur mais je ne
vis rien de plus quune grande
silhouette assise sur un tapis en
peau de mouton derrire un petit
bureau. En face de la silhouette,
tait assis le Shaikh qui mavait
initi, la tte baisse contre sa
poitrine.
Quelques minutes plus tard
jentendis appeler mon nom.
Aprs un profond soupir, je
mavanai pas audacieux vers le
salon de th. Jtais rsolu ne
pas me laisser intimider
Cependant, lentre de la pice
quelque chose me poussa
marrter et baisser la tte.
En outre, il est mieuxdtre invisible ici autant
que possible. Je nesouhaite pas attirerlattention sur ma
personne
8/14/2019 La lettre soufie n8
7/15
La Lettre SoufiePage 7
Jentendis une voix lintonation
profonde qui faisait cho dans ma
poitrine me dire:Asseyez vous.
Le Matre mindiqua du doigt un
coussin pos mme le sol sa
droite. Je massis l o il avait
indiqu. Aprs quelques minutes je devins si nerveux que je lui
lancai un regard la drobe. Il
tait plus jeune que je limaginais
et avais un visage la fois dune
svrit effrayante et dune bont
indescriptible. Ses cheveux noirs
parsems de mches grises
taient coiffs vers larrire
laissant voir son front. Il crivait
quelque chose sur un bout de
papier derrire son petit bureau
tout en mignorant compltement.Alors que le silence devenait long,
je commenai mnerver
encore. Jtais (quand mme)
venu ici aprs avoir travers la
moiti de la terre juste pour le voir
en abandonnant mon premier
vritable boulot dcrivain, mon
appartement confortable, tous
mes livres, ma petite amie, mon
vrai pays, et lui tait assis l le
plus simplement du monde
ignorer ma prsence; comme si
jtais juste venu du bout de la rue
voisine pour lui rendre visite. Irrit
vif, inexpriment et ignorant je
me sentis bless, ce qui
augmentait encore plus ma
colre. Finalement, aprs ce qui
me parut durer des heures, il posa
son stylo et me regarda au-
dessus de ses lunettes de lecture.
Alors, pourquoi tes vous ici?.
Pensant quil me posait une
question srieuse sur la faondont jtais parvenu la voie je
commenai en guise de rponse
une longue tirade dcrivant tous
les dtails qui selon moi mavaient
conduit la Khanaqah de New
York. Cependant aprs mes
premires phrases, il secoua la
tte impatiemment et
minterrompit.
Alors, pourquoi tes vous ici?
Je crus alors quil voulait savoir ce
qui mavait dcid venir
Thran. Je me mis alors lui
expliquer ce que le Shaikh mavait
dit propos de mon incapacit
(due ma paresse) obtenir mondoctorat et la possibilit de venir
Thran pour le russir. Il balaya
mes propos du revers de la main.
Alors, pourquoi tes vous ici?
Frustr, ma colre et mon irritation
ne cessant daugmenter, je
narrivais plus me contenir. je
ne sais pas pourquoi je suis ici
laissai je tomber avec amertume.
Il approuva alors de la tte avec
un regard de satisfaction.Bien, cest la bonne rponse. Tu
ne sais pas .
Dites-moi alors pourquoi je suis
ici?
En fait ce ntait pas vraiment une
question, mais un dfi que je lui
lanais en raison de mon tat
ngatif. Le Matre sarrta et me
fixa avant de rpondre.
Je ne le sais pas non plus. Vous
ne le savez pas et moi je ne lesais pas. Seul Dieu sait
Soudain, il se leva de la peau de
mouton sur laquelle il tait assis et
repoussa sa petite table de travail.
Je narrivais pas croire quil tait
sur le point de sen aller aprs
mavoir parl peine cinq
minutes. Ctait tout ce dont jtais
digne aprs tous les sacrifices
que javais consenti a faire en
venant Thran. Jtais trop
stupide pour me rendre compte dela grce que reprsentait le simple
fait quon mait permis de venir
ainsi que le cadeau que me faisait
le Matre en mignorant. Je ne
ralisais pas de mme combien
mes pseudo sacrifices taient
mesquins; car en fait je navais
aucune ide de ce qutait un
sacrifice.
Alors, pourquoi tesvous ici?je ne sais pas
pourquoi je suis icilaissai je tomber avecamertume. Il approuvaalors de la tte avec unregard de satisfaction.Bien, cest la bonne
rponse. Tu ne sais pas.
8/14/2019 La lettre soufie n8
8/15
La Lettre SoufiePage 8
Juste avant de quitter la pice, le
Matre sarrta et se tourna vers
moi.
Ecoutes bien. Ton esprit est ton
matre; tu nes pas le matre de
ton esprit. Avant tout tu dois
apprendre tre le capitaine deton propre bateau. Aprs on
verra.
Avant que je puisse placer le
moindre mot, il disparut derrire la
porte.
Je restai l abasourdi. Je savais
quil avait raison mme si je ne
men tais pas rendu compte
auparavant. Mon esprit avait
toujours t ma force mais ctait
galement ma grande faiblesse.La plupart du temps, mes
perturbations et mes problmes
taient dus mon esprit et au
contrle quil exerait sur moi.
Jtais honteux et je men voulais
pour la faon dont je mtais
exprim face au Matre.
Tout en larmes, je sortis
prcipitamment de la pice en
qute dun endroit o me cacher
avec mon humiliation, ignorant
que la khanaqah il ny a aucun
endroit o se cacher. Je finis par
masseoir terre dans un coin de
la cour o se trouvait encore les
ruines de la fondation de
lancienne khanaqah de Thran.
A prsent, le soleil tait haut
dans le ciel rpandant sa chaleur
brlante partout. Mon visage tait
couvert de larmes et de sueur. Je
savais que toute personne qui
regarderait dans la cour depuis un
des btiments alentours me
verrait mais je men moquait.Soudain, je vis la femme
amricaine qui venait de Shiraz
arriver vers moi. Enfin me dis je
quelquun qui pourrait me
comprendre et me rconforter.
Jessayai de rprimer mes pleurs
tout en massurant quelle puisse
voir mes larmes. Je sanglotais
encore lorsquelle arriva ma
hauteur et sarrta au-dessus de
moi. Je sentais son regard pos
sur moi et je la scrutais travers
lclat du soleil. Elle me sourit
gentiment et me parla dune voix
mlodieuse. Tu sais, tu nedevrais pas rester assis ainsi au
soleil .LIran nest pas comme
lAmrique, tu peux avoir des
coups de soleil. Au moins met un
foulard sur ta tte si tu veux rester
l..
Sur ces paroles elle retourna la
cuisine o elle tait en train de
travailler. Aucun mot de
sympathie, aucune indulgence
pour mon comportement stupide.
Juste une suggestion pratique si je voulais rester l assis me
conduire comme un idiot. Jtais
froiss. Autrefois, javais toujours
russi attirer la sympathie des
femmes, mais mme cela ,je nen
tais plus capable apparemment.
Compltement secou, jessayai
tant bien que mal de me ressaisir
et de m'abriter du soleil. Je ne
voulais pas ajouter un coup de
soleil mes autres soucis. Aprs
avoir march travers la cour
lombre des arbres, japerus le
mari de la femme amricaine
assis sur les escaliers en bton du
salon de th. Il tait occup
crire dans un carnet de notes. Je
marrtai devant lui la tte baisse
et attendit quil leva les yeux.
Aprs un moment il sarrta enfin
dcrire et parut remarquer ma
prsence.
Oui?
Je ne savais pas par ocommencer ce que je voulais dire.
Je crois que je voulais juste quon
me dise que les choses
rentreraient dans lordre, juste
entendre un mot de sympathie.
Je voudrais vous poser une
question murmurai-je.
Pardon?
"Ton esprit est tonmatre; tu nes pas lematre de ton esprit.
Avant tout tu doisapprendre tre lecapitaine de ton proprebateau. Aprs on verra"
8/14/2019 La lettre soufie n8
9/15
Page 9 La Lettre Soufie
je voudrais juste vous poser une
ques...non laissez tomber. Je ne
devrais pas la poser.
Jaurais voulu quil me dise,ok,
allez y vous pouvez me parler.
Vous pouvez me demander tout
ce que vous voulez. Jauraisvoulu quil me dise combien ctait
dur dtre l, quil me rassure. Au
lieu de tout ceci il rpondit par un
seul mot ma suggestion de
laisser tomber ma question:Bien
et il se remit crire.
Ce ntait pas juste. Personne ne
jouait mon jeu dans cet endroit.
Personne ne suivait les rgles
habituelles. Je maperus alors
petit petit que toutes mes
larmes et mon apitoiement surmon sort ne me seraient daucune
utilit. Je retournai alors au salon
de th, massis dans un coin et fis
mon rappel (de Dieu).
Je me trompais lourdement en
croyant quavec le temps, la vie
la khanaqah serait plus
supportable ou facile. Tant quon
reste soi mme, la vie la
khanaqah notamment avec le
Matre reste pnible. Et pour
avoir un ego ,jen avais un!Chaque jour tait semblable au
prcdent. Il ny avait aucune
occupations extrieures, aucune
distraction. Je me levais laube ,
habituellement au son de lappel
la prire provenant dune
mosque voisine. Aprs mes
prires, je prenais mon petit
djeuner compos dun pain plat,
dun fromage lourd (que je
digrais peine) et de th. Aprs
le petit djeuner, il ny avait pas
grand chose faire.
La plupart des derviches
travaillaient pour gagner leur vie.
Seuls quelques-uns uns taient
prsents la khanaqah durant la
journe et ils parlaient rarement
langlais. Les seules choses que
je pouvais faire taient de lire un
des rares bouquins que javais
amen avec moi, crire dans mon
journal, dormir ou mditer. Les
jours de runion il marrivait de
balayer les escaliers et les alles
paves de pierres de la khanaqah
ou de nettoyer les deux toilettes
lusage des derviches.Parfois en fin daprs midi, jtais
autoris arroser les plantes et
les fleurs qui ornaient la cour de la
khanaqah. Une ou deux fois par
semaine je me rendais au seul
endroit o je pouvais aller tout
seul (les bains publics). Je me
rasais la barbe et je me lavais les
cheveux chose impossible faire
sous les robinets deau froide
situs en plein air la khanaqah.
Aprs quelques semainespasses ce rythme le Matre me
demanda un jour si je voulais aller
suivre les cours de lacadmie de
langues pour apprendre le persan
en prvision de mon entre
luniversit. Je nai jamais t bon
en langues trangres et lide
dapprendre lalphabet arabe
mintimida mais au point o jen
tais ,jaurais pu accepter
nimporte quoi pour avoir la
possibilit de sortir de la
khanaqah quelques heures par
jour.
Le Matre demanda un derviche
de maccompagner lcole des
langues puisque jtais incapable
de retrouver mon chemin dans la
ville de Thran. Nous y allmes
le lendemain. Le seul problme
tait que nous tions au mois de
Ramadan en pleine priode de
jene. Mon compagnon refusa de
prendre le taxi bien que cela tait
absolument ncessaire car ilconsidrait cela comme une
facilit et donc un gaspillage
dargent. En lieu et place, nous
tions tenus de marcher ou
dfaut de prendre le bus qui
cotait peine lquivalent dun
penny.
Tant quon reste soimme, la vie lakhanaqah notammentavec le Matre reste
pnible
8/14/2019 La lettre soufie n8
10/15
La Lettre SoufiePage 10
Trouver lacadmie nous prit deux
heures en partie cause des
arrts incessants du bus et dautre
part en raison de nos garements.
Nous avions pass lune de ces
deux heures marcher dans les
rue venteuses des banlieues deThran sous lardent soleil de
laprs midi. Cela faisait plus de
huit heures que je navais absorb
aucune nourriture ni boisson et je
dsirais dsesprment un coca,
un cheeseburger avec des frites,
un dessert la glace et aux fruits
ainsi quune confiserie chaude.
Jaurais tout donn pour un verre
deau.
Aprs mon inscription pour suivre
les cours de mon niveau, nousretournmes la khanaqah. En
route, jessayai avec beaucoup de
difficults de convaincre le
derviche qui maccompagnait de
nous arrter dans un magasin de
livres en anglais devant lequel
nous tions passs en allant
lcole des langues. Les livres
avaient occup la plus grande
partie de ma vie avant mon
initiation et les laisser derrire moi
a t la chose la plus difficile
aprs mon dpart pour lIran.Lide de passer une heure dans
une librairie tait paradisiaque
pour moi. Quimporte ce que cela
pourrait avoir comme
consquence notre retour la
khanaqah. Je ne voulais mme
pas y penser.
Aussi difficile quait pu tre la vie
la khanaqah pour moi, il y avait
aussi des avantages dont le plus
important tait la prsence du
Matre. Chaque jour nous sortionsun grand lit en bois et le placions
dans le jardin o le Matre
sinstallait pour recevoir les gens
dont la plupart venaient solliciter
ses faveurs, un conseil ou sa
bndiction pour ceci ou cela.
Les jours de runion, lorsque la
khanaqah tait remplie de
derviches, il tait trop pris pour
soccuper de moi. Mais quand les
choses taient plus calmes il me
faisait souvent appeler pour savoir
comment jallais
Une nuit, alors que jtais assis
ct de lui, le portier vint annoncerun jeune amricain qui voulait lui
parler. Le Matre donna son
accord et on introduisit le visiteur.
Il se trouva que lhomme parlait
couramment le persan et larabe
et connaissait par cur une
bonne partie du Coran. Il avait
voyag toute une anne dans le
Moyen orient en qute dun ordre
pour tre initi et avait rencontr
quatre ou trois shaykh dordres
diffrents qui lui avaient tousrefus linitiation
En observant lchange de
lhomme avec le Matre, jeus
limpression quil tait sincre
dans sa qute et ntait pas un
chercheur curieux ou un simple
dilettante. Mais il y avait quelque
chose dtrange dans toute la
conversation. Voici un homme qui
avait cherch pendant des mois
entrer dans la voie et qui se
trouvait en prsence dun matrede la voie mais, aucun moment
il ne lui exprima son dsir dtre
initi par lui. Au contraire, la seule
chose qui semblait le proccuper
ctait dexprimer sa sincrit et
toute la souffrance quil avait vcu
lors de ses tentatives dentrer
dans la voie.
Il me vint lesprit quil tait
comme quelquun qui tait obsd
par lenvie de manger des dattes
et qui finalement avait russi trouver un oasis de dattiers. Tout
ce qui lentourait tait fait de
dattes ou consacr la culture
des dattes: les arbres taient
couverts de dattes, des plateaux
chargs de dattes lentouraient et
le propritaire des dattiers tait
assis l en face de lui et pourtant
tout ce qui lintressait tait
8/14/2019 La lettre soufie n8
11/15
La Lettre SoufiePage 11
dexprimer son dsir fou de
manger des dattes.
Aprs un moment, lhomme
demanda au matre sil pouvait
faire quelque chose pour laider
trouver un Matre. En guise de
rponse le Matre madressa unsourire espigle. Il prit alors un
bout de papier sur lequel il
marqua un verset coranique en
demandant au monsieur de le
rciter quotidiennement une
centaine de fois avant de se
mettre au lit. Si telle est la volont
de Dieu lui dit le Matre, il finira
par trouver un matre. Lhomme
remercia infiniment le Matre et se
leva pour partir. A ce moment le
Matre lui fit signe de sarrter etlui dit que sil ne trouvait personne
pour se faire initier, il pourrait
toujours revenir pour se faire
initier dans notre ordre.
Jaccepterai tous ceux qui ont t
rejets par quelquun dautre
ajouta t-il avec un sourire. Mais le
monsieur ne revint jamais.
A lpoque jtais dsol pour cet
homme. Jeus galement un
sentiment de supriorit car je
pensais que jtais diffrent de lui.
Navais-je pas trouv mon chemin
vers la voie alors quil tait encore
en train de patauger.? Jappris
trs vite combien javais tort et
combien jtais semblable cet
homme. Nous pouvons croire que
cest nous qui choisissons de
venir dans la voie mais en ralit
cest Dieu et Lui seul qui nous
guide vers la Voie ou qui nous en
loigne et ce, malgr tous nos
raisonnements et nos dsirs.
Cela arriva un jour comme tousles autres la Khanaqah. Jtais
assis dans la salle de th
essayant de faire mon rappel
(zekr). La seule personne
prsente avec moi tait M.Kobari,
un ancien derviche qui soccupait
de toutes les affaires de la
khanaqah. Un travail faire
perdre la raison(Pour donner
une ide de lampleur de son
travail, aprs la mort de M Kobari,
il faudra cinq personnes pour
accomplir le travail quil effectuait
tout seul pendant des dcennies)
M.Kobari tait un hommeextraordinaire au vrai sens du
terme. Ctait un Majnun, un attir
si brlant damour pour le Matre
et pour Dieu quil tait dispens
de suivre la voie suivant le
procd ordinaire. Fait
extrmement rare chaque re
mais surtout quasiment inexistant
notre poque fait de
matrialisme, davidit et
dgosme. En tant que tel, il est
difficile de le dcrire avec desmots. Malgr cela ou peut tre
cause de cela, on raconte plus
dhistoires sur lui qu propos de
nimporte quel autre derviche.
Chacune des personnes ayant
connu M. Kobari a une anecdote
rapporter son sujet.
Alors que jtais assis en face de
M. Kobari ce jour l, je me
demandais ce que ce serait dtre
comme lui -- tre un amant aussi
sincre --- ne serait-ce quun
instant. Je savais que ce serait
une grande chance pour moi
davoir une part infiniment petite
de sa dvotion malgr tout le
temps que javais pass sur la
voie.
Aprs un petit moment, jentendis
la voix du Matre lextrieur de la
pice. Je levai les yeux juste au
moment o il entrait dans la pice.
M Kobari continuait travailler
apparemment inconscient du
monde extrieur. Le Matre lui ditquelque chose. Il murmura une
rponse et retourna son travail.
Un instant aprs le Matre dit
quelque chose dautre et avec un
grognement dexaspration M
Kobari posa son stylo souleva le
dessus de son petit bureau et
tendit un trousseau de cls au
Nous pouvons croireque cest nous quichoisissons de venirdans la voie mais enralit cest Dieu et Luiseul qui nous guide versla Voie ou qui nous enloigne et ce, malgrtous nos raisonnementset nos dsirs
8/14/2019 La lettre soufie n8
12/15
La Lettre SoufiePage 12
Matre. Prenant les cls, le Matre
sourit et alla ouvrir une armoire de
laquelle il retira un classeur avec
des papiers et revint sasseoir
prs de M. Kobari. Les deux
hommes assis cte cte
ignoraient compltement maprsence. Ils avaient lair de
partager un lien profond comme
sils ntaient plus des tres
spars mais une entit unique.
Je fermai les yeux et
recommenai faire mon rappel.
Je nai aucune ide du temps qui
sest coul car le temps navait
plus dimportance pour moi ce
moment l. Mme d'crire avec
des mots ce qui sest ensuite
pass est difficile vu que les motssont du royaume de lesprit alors
que ce qui allait arriver appartient
au royaume du cur qui est le
silence.
Le premier jour la khanaqah,
lorsque jtais assis dans la salle
de th aprs ma dbcle avec le
Matre, jai fait le vu de
progresser suffisamment en Iran
afin de retourner en Amrique en
tant que chercheur avanc sur la
Voie. Qui sait peut tre serais -je
le premier amricain recevoir la
permission dinitier les autres.
Cest avec de telles penses que
je me flattais. A prsent jtais
assis dans la pice aux pieds du
Matre et dun vrai disciple. Je
sentis mon tre emport et mes
chimres entranes dans un
gouffre que je ne comprenais pas
mais quon ne pouvait quaccepter
et exprimenter. Ctait comme si
jtais suspendu une corde au
dessus dun grand vide et la seulechose que javais faire tait de
lcher prise, de me laisser aller
pour tre englouti par ce vide et
perdre mon moi. Je navais mme
pas faire quoi que ce soit; je
devais seulement me laisser aller
et je savais au fond de moi que je
cesserai alors dexister. je
serais alors rien; il ny aurait plus
de voie.
Aussi ridicule que cela puisse
paratre avec du recul, au mme
moment je savais aussi que je ne
dsirerais plus de cheeseburger
ou mes chers livres ou que jenappellerai plus un vieil ami pour
discuter, que je naurai plus
besoin de voir ma famille ou
daller avec une femme. Je ne
voudrais plus rien. Tout ce que
javais connu ou dsir serait
dsormais insignifiant.
Je regardai dans labme, dans ce
nant et je sus ce quil signifiait
mais je ne pouvais pas me laisser
aller. Et ce moment je me rendis
compte que achever la voie nemintressait pas, que tous mes
fantasmes sur la perte ou
leffacement totale de soi ntaient
que chimres et rves en tat
dveil. On mavait offert
loccasion en un clin dil de
parcourir la voie et jtais
incapable de la saisir. Je ne
pouvais pas tout simplement
renoncer ma personne. Je ne
pouvais pas lcher prise et me
laisser aller.
Et ce moment je merendis compte que
achever la voie nemintressait pas, quetous mes fantasmes surla perte ou leffacementtotale de soi ntaientque chimres et rvesen tat dveil
Bien que je me sois apitoy sur le
sort du monsieur qui tait venu
voir le Matre, je ne faisais en fait
que me tromper moi mme en
croyant que jtais suprieur lui.
Moi aussi je ntais rien dautre
quun chercheur de dattes perdu
au milieu des dattiers. Malgr le
fait que son but tait l en face de
lui, il ne pouvait pas ou ne voulait
pas le voir. Et il en est de mme
pour vous. Mais nous ne pouvons
pas laccepter. Tout comme cepauvre chercheur dans lerreur ;
nous fuyons le but mais nous
navanons pas vers lui parce que
nous ne pouvons pas supporter
lide davoir abandonner nos
divers liens et dsirs. Nous nous
cramponnons ces derniers et
quelle que soit la raison pour
8/14/2019 La lettre soufie n8
13/15
La Lettre SoufiePage 13
laquelle nous sommes venus la
voie, ce nest en tous cas pas
pour atteindre Dieu. Pareils des
enfants qui font de leurs
vtements des montures pour
jouer, nous sommes monts sur
nos chevaux de vtements etcroyons que nous allons au
champ de bataille. Mais la
moindre alerte, au moindre signe
vritable du combat nous cachons
nos visages avec ces vtements
et nous fuyons.
Quelques semaines aprs avoir
constat mon incapacit
renoncer ma personne, mon
manque total de toute intention
dachever la voie et datteindre
Dieu, le Matre pronona undiscours au cours dune
crmonie spciale qui eut lieu un
jour de runion. Voici les
dernires phrases de ce discours.
Les gens viennent la khanaqah
en prtendant chercher Dieu.
Mais en ralit ils dsirent des
choses qui ne sont pas Dieu. Ils
disent,Sil vous plat priez Dieu
pour moi propos de ceci ou
Demandez Dieu de nous
pardonner cela ou encore Sil
vous plat faites ceci ou cela pour
moi --- toutes choses qui nont
rien voir avec Dieu. En agissant
ainsi, ils oublient dcouter avecle cur raison pour laquelle ils
sont censs se trouver ici. A ce
niveau le Matre fit une pause et
regarda lensemble des derviches
prsents. Puis il poursuivit.
Lessence du soufisme est le
taslim, la soumission Dieu.
Ainsi, vous devez vous soumettre
totalement la volont de Dieu
pour ceci ou cela, pour tout.
Autrement vous ntes
vritablement pas du tout
derviche
toi qui durant touteune viea dsir lunion avec LuiPourquoi nes tu pasall au del de tous lesdsirs
pour lamour de cedsir?- Maghrebi
Depuis ce jour, je ne suis pas
encore parvenu me considrer
comme tant un derviche.
Article extrait du magazine "SUFI", n7,
automne 1990
8/14/2019 La lettre soufie n8
14/15
Histoire de Mulla Nasrouddin
L'idiot...
Un philosophe qui voulait discuter avait pris rendez-vous avec
Nasroudin. Il se rendit chez lui et ne trouva personne. Furieux, il sesaisit d'un morceau de craie et crivit sur la porte de Nasroudin :
"Idiot stupide".
Ds qu'il fut de retour et qu'il lut ces mots, le Mulla se prcipita chez le
philosophe:
"J'avais oubli", lui dit-il, "que vous deviez me rendre visite. Et je vous
prie de m'excuser pour mon absence. Naturellement, je me suis tout de
suite souvenue du rendez-vous quand j'ai vu que vous aviez laiss votre
nom sur la porte."
La Lettre SoufiePage 14
8/14/2019 La lettre soufie n8
15/15
A propos de la Lettre Soufie
La Lettre Soufie est une compilation d'articles rcents publis sur le sit
web journalsoufi.multimania.com et distribue lectroniquement. L
plupart des articles sont des traductions d'articles crits en anglais et e
persans dans le magazine Sufi (http ://www.nimatullahi.org/MAG.HTM)
Adresses des Maisons de SoufisAdresse des Maisons de Soufis de la confrrie Nmatollahi en pay
Francophones (liste complte sur site http://journalsoufi.multimania.com)
France Afrique Canada
50 Rue du Quatrime ZouavesRosny-sous-Bois 93110Paris, FranceTel :33- 1-48-55-28-09
116, avenue Charles de Gaulle69160 Tassin-La-Demi-LuneLyon, FranceTel :33-4-78-34-20-16
63 Boulevard LatrilleBP 1224 Abidjan,CIDEX 1 Cte d'IvoireTel :225-22410510
Quartier BeaurivageBP 1599 Porto-NovoBninTel :229-21-4706
Azimmo Secteur 16Villa 12Ouaga 200017 B.P. 1790 Ouagadougou 17Burkina Faso
Villa D89Pres Residence Hotel WawaMagnambougou Fasso-KanuBP 2916 BamakoRepublic of Mali
1596 Ouest avenue desMontreal H3G 1B4Quebec, CanadaTel:(514) 989-1411
1784 Lawrence AvenueNorth York, Toronto, OnCanada M6L 1E2Tel :(416) 242-9397
1735 Mathers AvenueWest Vancouver, B.C.Canada V7V 2G6Tel:(604) 913-1174
Appel a participation!Visitez notre site web et
soumettez vos propositionsd'articles sur le soufisme.
Publication bimensuellesous formatlectronique
E-MAIL:[email protected]
WEBjournalsoufi.multimania.com
La Lettre Soufie
LA LETTRE [email protected]
HTTP://JOURNALSOUFI.MULTIMANIA.COM