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LA LIBERTÉ MARDI 19 OCTOBRE 2010 MAGAZINE 31 39 · PDF filelance dès la fin du mois un nou- ... rée en misant sur la magie du nom ... l’inauguration de la NLFA a du plomb

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LA LIBERTÉ MARDI 19 OCTOBRE 2010 31MAGAZINEMARDI

32 CINÉMAS33 MARDI-IMMO38 RADIO-TV39 JARDINAGE39 JEUX40 MÉTÉO

Une école totalementcompostable.

Al’aide,c’est la guerre à la maison!FAMILLE • Enfants ingérables,crises à répétition,ambiance pourrie...Dès la fin octobre,l’Uni de Fribourg lance un «cours pour parents» rapide,concret et efficace.ANNICK MONOD

«Grâce aux cours de prépara-tion à la naissance, les jeunesparents sont très bien préparésà vivre les premiers jours deleur enfant. Mais pour les 18années suivantes, rien!» Pasétonnant qu’ils se sentent par-fois dépassés, constate FabriceBrodard. Maître assistant auDépartement de psychologiede l’Université de Fribourg, illance dès la fin du mois un nou-veau programme d’aide auxparents.

Largement diffusé dans lemonde anglophone et aussi enSuisse alémanique, le Triple P(pour Pratiques Parentales Po-sitives) s’adresse aux parentsd’enfants de 2 à 12 ans. Il leurpropose d’apprendre et d’exer-cer de nouvelles stratégies édu-catives – pour en finir avec laguerre à la maison.

Ce nouveau cours vientcompléter la palette de préven-tion offerte par l’Uni de Fri-bourg. Elle vise les parents quiconnaissent des difficultés«modérées à sévères» avecleurs enfants: troubles du com-portement, hyperactivité, dé-sobéissance... Mais pas besoinde vivre le chaos total pour par-ticiper: «On s’adresse aussi àdes parents qui se sentent sim-plement débordés, et qui veu-lent augmenter leur sentimentde compétence face aux diffi-cultés», expose Fabrice Bro-dard. Réparti sur deux mois, lecours prévoit cinq rencontresen groupe, et trois entretiensindividuels au téléphone.

«On n’est pas seul!»«Le travail en groupe per-

met d’échanger des expé-riences, de s’entraider. Et ausside voir qu’on n’est pas tout seulà rencontrer des problèmesd’éducation», note-t-il. Elabo-rée il y a 25 ans en Australie, laméthode propose une aide trèsconcrète. On y emploie par

exemple des jeux de rôle, pourexercer les attitudes éducativesqui fonctionnent. «Le but n’estpas de transmettre des «trucs»tout prêts», rappelle FabriceBrodard. «Mais que les parentsrepartent avec une confianceplus forte en leur capacité à gé-rer les difficultés.»

Face à un enfant qui s’op-pose ou qui ne supporte pas lafrustration, les parents se sen-tent parfois perdus: commentéviter l’escalade? Faut-il conso-ler ou sévir? «Beaucoup de pa-rents culpabilisent quand ils di-sent non», constate FabriceBrodard. «Ils sont un peu per-dus entre un modèle d’éduca-

tion très autoritaire qu’ils ontpeut-être vécu, et une éduca-tion très permissive héritée desannées 70, où l’enfant prendtoute la place.» L’équilibre,comme souvent, se situe entreles deux: de l’affection, maisaussi des limites claires.

Un temps pour «souffler»«Le programme permet

d’avancer pas à pas», souligneFabrice Brodard. «On y encou-rage aussi la perception desprogrès, qui sont souventnoyés dans tout ce qui ne vapas.» Les parents apprennentégalement à s’observer, pouridentifier leurs propres besoins

et limites. «C’est important dese ménager des temps pour«souffler» et se faire du bien»,rappelle Fabrice Brodard. Au fi-nal, de quoi résoudre des pro-blèmes, mais aussi prendreplus de plaisir à partager desmoments en famille.

Déjà présent dans tous lescantons alémaniques (aussisous l’égide de l’Uni de Fri-bourg), le programme Triple Pdoit encore s’étendre auxautres cantons romands. AprèsFribourg, Vaud va s’y mettre cetautomne. Ailleurs, d’autresoffres de cours sont aussi pro-posées, notamment par le biaisde la Fédération de la forma-

tion des parents. «Mais la forcedu Triple P, c’est que la perti-nence de chaque élément estfondée sur des recherchesscientifiques», précise FabriceBrodard. «Il est prouvé qu’ilpermet de réduire considéra-blement les cas de maladie psy-chique chez l’enfant, ainsi quela maltraitance et le désengage-ment des parents.» I

> Inscriptions jusqu’au 25 octobre au026 300 76 47 ou [email protected]ût: 300 fr. pour un couple ou 250 fr.pour un parent seul.

> Fédération suisse pour la formationdes parents: www.formation-des-parents.ch

Ecoles, crèches, pédiatres ou psychologues peuvent aussi orienter des parents vers le programme Triple P. KEYSTONE

Hors du rock, «Gothard» ne séduit pasLABEL • Le marketing s’arrache le Cervin,mais boude le Gothard.Bière,couteaux oudétergent: le nom «Gothard» ne fait pas vendre...à part des disques.Histoire d’un ratage.NICOLE DELLA PIETRA

Le nom du Gothard était sur toutes leslèvres ce week-end. Après la cérémoniedu percement du plus long tunnel ferro-viaire du monde (57 km), vendredi, desmilliers de fans ont bravé la neige au col,dimanche, pour rendre un dernier hom-mage à Steve Lee, le chanteur du groupede rock suisse Gotthard. Depuis l’an-nonce du décès de l’artiste âgé de 47ans, les messages de condoléances et té-moignages de tristesse affluent de toutepart, d’Allemagne, de Belgique, desEtats-Unis et même du Japon. Et si lepublic nippon apprécie les tubes lesplus connus du groupe, son nom y estsans doute aussi pour quelque chose.Au fil des tournées et des disques, «Got-thard» est devenu un label à succès.

Pourtant, avant et après l’avène-ment du groupe, d’autres avaient déjàtenté de commercialiser ce symbole na-tional qu’est le cœur montagneux du

pays. Sans succès. Couteaux suisses, vinbiologique et même détergents: aucunde ces produits n’a réussi la percée espé-rée en misant sur la magie du nom «Gothard».

C’est le cas de Franz Huber, qui avaitfait enregistrer le nom du massif pourune vingtaine de produits: cela va de lacatégorie détergents aux services de té-lécommunication. Convaincu de la forcemagique du mythe montagnard, le pro-moteur évoque sur son site1 le Gothardcomme «source de fécondité et d’éner-gie», car «berceau du Rhône, du Rhin,du Pô et du Danube». Un massif central«qui incarne la naissance de la Suisse etmême l’histoire de la Terre», ose encorel’auteur du site.

Mais cinq ans et de gros efforts fi-nanciers plus tard, Franz Huber a jetél’éponge l’été dernier, admettant avoir«sans doute été le seul à y croire» et re-

grettant amèrement que son idée n’aitpas réussi à «contribuer à dynamiserl’économie de la région», chère à soncœur, alors que d’autres lui reprochentd’avoir simplement voulu s’enrichiravec un négoce de licence.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoiressayé. Mais personne, ni la brasserieEichof, le fabricant de couteaux Victori-nox ni même l’homme d’affaires SamihSawiris, n’a tenté de se servir du mythecomme vecteur de marketing. L’entre-preneur égyptien, pourtant grand dé-fenseur et promoteur de la région, préfè-re quant à lui la version «AndermattSwiss Alps».

Un désintérêt surprenant pour un sym-bole fort, alors que près d’une trentainede marques déposées comprenant l’ap-pellation Gothard ont été enregistrées àce jour (pour des hôtels, une bière, deschocolats et une entreprise de construc-

tion, notamment). Mais aucune straté-gie de marketing ne coordonne l’usagede la marque et du coup, l’absence deconcept cède le pas à un apparent ama-teurisme.

Entre-temps, même «Gottardo2020», la grande exposition nationalevoulue par Marco Solari, président deTicinoturismo et du Festival internatio-nal du film de Locarno, pour marquerl’inauguration de la NLFA a du plombdans l’aile et risque d’être reléguée auxoubliettes.

C’est dire si la cérémonie funérairede dimanche ne marquait pas seule-ment la mort probable d’un groupe derock privé de son chanteur charisma-tique. C’était peut-être aussi l’enterre-ment officiel d’une marque qui n’aurajamais trouvé son public en dehors dessalles de concert. I

1 www.gotthard.ch

EN BREF

CONTES DU SEXE JOYEUXANTHOLOGIE Croustillants,grivois, lestes ou câlins, lesjeux de l’amour sont avant toutjoyeux, dans ce recueil quiréunit plus de 220 «contes dudésir». Des textes courts, enprose ou en vers, qui mêlentincontournables et décou-vertes. Puceau, barbons, ingé-nues ou épouses volages: tous,dans la ronde du désir, «dan-sent des figures finalementtoujours identiques et àchaque fois singulières»,notent les éditrices de l’ou-vrage. De l’Antiquité grecqueaux fabliaux du Moyen Age enpassant par la littératurearabe, la palette est large.Dommage que cette diversiténe se retrouve pas dans les points de vue: sur la cin-quantaine d’auteurs du recueil, seuls deux sont desfemmes. AMO> Annie Collognat, Catherine Bout-tier-Couqueberg et Salwa Al-Neimi(éd.), «Contes des 1001 désirs».Ed. Omnibus, 1264 pp.

AUTOMOBILE

«Tu freinesou quoi?»Un freinage d’urgence, ça sefait pied au plancher! Lesjeunes conducteurs suisses nefreinent pas assez franchementen cas de danger, selon uneétude d’Axa Winterthur, qui aanalysé 600 collisions de voi-tures équipées d’enregistreursd’accidents. Pas moins de 62%de ces accidents auraient puêtre évités avec un freinage plusfranc. «Dans le doute, il vautmieux freiner trop fort que pasassez, notamment dans les voi-tures équipées de l’ABS», ex-plique Bettina Sinzig, respon-sable de la rechercheaccidentologique du groupe.

L’étude a analysé des colli-sions par l’arrière qui se sontproduites en dépit d’un freinagepréalable. La plupart des acci-dents étudiés se sont produits àdes vitesses relativementfaibles. Mais à des allures plusvives, le constat reste le même:souvent la collision se produitmalgré un freinage amorcé àtemps, mais trop faible. L’étudea porté pour l’instant unique-ment sur de jeunes conduc-teurs; d’autres analyses sontnécessaires pour vérifier si lefreinage des automobilistesplus âgés est aussi hésitant. AP

OÙ ALLER LE WEEK-ENDLOISIRS C’est un peu lemanuel du Bobo en goguette.N’empêche: ce guide de 400«places to be», ou plutôt de«lieux à connaître» autour duLéman et au-delà a de quoiagrémenter quelques week-ends. Bistrots, châteaux,randos, hôtels, musées ou bou-tiques: le journaliste ClausSchweitzer a recensé lesmeilleurs «bons plans» de loi-sirs du coin. Nombre d’incon-tournables pas forcémentsurprenants, mais une sommed’adresses qui valent le dépla-cement et quelques décou-vertes sympa. AMO> Claus Schweitzer, «Les lieux àconnaître autour du Léman». Ed. Favre,238 pp.