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n° 5 Novembre 2007 0,50 E Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE (Voir notre article en page 6) (Voir notre article en page 6) (Voir notre article en page 6) (Voir notre article en page 6) Notre dernier sourire...

La Main Tendue n°5

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Journal du Club Parrainage du Collège Paul Bert d'Auxerre

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Novembre 2007 0,50 E

Bulletin du Club Parrainage du collège Paul Bert d’Auxerre

YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 YVETTE EST DESORMAIS EN CM2 ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE ET PASSE SON C.E.P. A LA FIN DE L’ANNÉE

(Voir notre article en page 6)(Voir notre article en page 6)(Voir notre article en page 6)(Voir notre article en page 6)

Notre dernier sourire...

leurs bagages, un de nos pa-quets, et qui l’ont livré, en mains propres, à Cotonou, au siège d’Aide et Action Bénin. Ce système, sécurisé, efficace et économique, que nous avons peu à peu mis au point, nous a permis d’envoyer da-vantage de matériel scolaire (stylos,crayons, cahiers, kits de géométrie…), que les an-nées précédentes. Le dernier paquet, qui contenait le ca-deau d’anniversaire pour Yvette, qui a fêté ses 12 ans, le 19 septembre dernier, est arrivé début août, dans les bagages de notre ami Jonas Gaba, professeur au collège de Joigny et Béninois d’ori-gine. Durant cette année scolaire, nous avons appris une foule de choses sur le pays de notre filleule, grâce à nos recher-ches pour la rédaction des ar-ticles de notre petit journal, grâce également à des ren-contres fort intéressantes, comme celle avec un authen-tique prince béninois, ou en-core celle avec M. Brunsper-ger, qui est venu nous ra-conter son voyage au Bénin, avec un superbe diaporama.

C’est reparti pour un tour... Le club parrainage de notre établissement a repris ses acti-vités depuis maintenant quel-ques semaines. Une douzaine d’anciens membres ont été rejoints par une quinzaine de nouveaux, tous motivés pour poursuivre l’action entamée, il y a déjà cinq ans, de parrai-ner Yvette, une jeune écolière béninoise, et à travers elle, sa classe et son école. Le bilan de l’année passée L’année scolaire 2006-2007 s’est achevée sur un bilan très positif. Toutes les actions en-treprises ont été menées à terme avec succès. La vente de gâteaux et boissons, durant les réunions parents profes-seurs, a permis de dégager un bénéfice de quelques 450 eu-ros. Tous les courriers et co-lis, dont ceux contenant les dictionnaires de langue fran-çaise offerts par le Conseil Général, sont arrivés à bon port, dans l’école d’Agbanou. Nous remercions au passage toutes les personnes qui ont bien voulu prendre, dans

Le club parrainage du Collège Paul Bert entame sa sixième année d’existence et son dy-namisme ne faiblit pas, bien au contraire. Entre les anciens du club, qui sont venus se ré-inscrire dès la rentrée, et de nouveaux membres, qui ont entendu parler de nos actions et qui ont désiré spontané-ment nous rejoindre, nous avons dû très vite nous résou-dre à clore la campagne d’ins-criptions et même à refuser du monde. Cette année, le club compte vingt-huit membres de la sixième à la troisième, avec un effectif assez fémini-sé, car il n’y a que sept gar-çons. Les réunions ont lieu tous les mardis, de 12 h 45 à 13 h 25, en salle 304. C’est durant celles-ci que les élèves prennent toutes les décisions, qu’il s’agisse des actions à entreprendre, de la gestion des fonds, ou bien encore des projets à initier. C’est durant ces réunions également, qu’ils se partagent le travail, pour la réalisation des courriers ou la rédaction des articles de notre petit journal biannuel. Notre filleule, Yvette, que nous parrainons depuis cinq ans, a désormais treize ans et cette année scolaire est très importante pour elle, car elle passera, au terme de celle-ci, son Certificat d’Etudes Pri-maires. Nous allons essayer de l’aider le plus possible et nous remercions par avance tous ceux qui apporteront leur concours, aussi modeste soit-il, à notre action.

M. Dollé,

professeur coordonnateur

La vie du Club L’évènement de l’an passé: le concert de Chantal Eden Rencontre avec Patricia Saizonou Des nouvelles d’Yvette Mieux connaître le Bénin: « Ouidah et son histoire » A l’honneur: Graine d’espoir 2

P 2 P 4 P 5 P 6 P 7 P 8

DES ACTIONS DE PLUS EN PLUS DIVERSIFIEES

Avec le temps et l’expérience, le club parrainage a su diversifier ses actions et gagner en efficacité, sans jamais renoncer à ce qui pourrait être sa devise: rigueur, patience et respect d’autrui.

Cette année scolaire 2006-2007 a été marquée également par des moments forts, comme la participation, le 9 mai dernier, au Forum Jeunes Solidaires, organisé à l’initia-tive de la municipalité, et bien entendu comme le concert de solidarité du 29 mai, au Théâ-tre d’Auxerre, où Chantal Eden et ses musiciens nous ont offert un superbe spec-tacle (voir article en page 4). Grâce à toutes ces actions, et malgré des achats consé-quents de matériels scolaires à destination du Bénin, le bilan financier du club est très posi-tif. Cela va nous permettre d’aller encore plus loin… Et nous comptons bien faire tout notre possible pour aider da-vantage les jeunes de Ouidah à emprunter le chemin de la connaissance, celui-là même qui mène à leur avenir. Rigueur , patience et respect d’autrui... Telle pourrait être la devise de notre club parrainage. De-puis sa création, en 2002, nous avons toujours tenu à respecter une certaine éthique,

Le club parrainage, version 2007-2008

qui est également celle d’Aide et Action, l’association par l’intermédiaire de laquelle nous parrainons Yvette. Lors-qu’on veut aider efficacement des personnes qui habitent dans un pays lointain, dont les coutumes et usages nous sont souvent mal connus, il faut savoir faire preuve d’humilité, il faut prendre le temps de découvrir l’autre, sans préjugé ni jugement de valeur, afin de mieux comprendre sa manière de vivre et ses attentes, afin surtout d’éviter de faire des choses inutiles ou, pire en-core, qui pourraient être res-senties comme blessantes par ceux à qui on tend la main. C’est pourquoi, nous avons toujours fait le choix de ne pas nous précipiter. Nous avons fait des recherches sur le Bénin, nous questionnons Yvette dans chacun de nos courriers, nous avons même appris quelques rudiments de sa langue natale, le Fon. Cer-tes, il nous a fallu un an et

demi, pour acheminer les cin-quante dictionnaires, mais l’essentiel n’était-il pas qu’ils arrivent à bon port ? Peu à peu, nous sommes devenus plus efficaces, nous sommes rentrés en contact, par Inter-net, avec Mme Saizonou, la responsable des parrainages à Aide et Action Bénin. Cela nous a permis d’avoir des ren-seignements plus précis sur Yvette et sa famille, sur son école et ses besoins. Cela nous a permis d’avoir des photos régulièrement et de voir notre petite filleule gran-dir. Tendre la main est un geste simple et compliqué en même temps, car il implique une réelle responsabilité… Cette façon de faire nous a valu la reconnaissance de la part d’Aide et Action et de nos autres partenaires. Nous avons même reçu, en juin der-nier, un don d’environ 300 livrets de vacances, venu des Editions Nathan, que nous remercions chaleureusement.

sa classe et son école. Nous allons bien entendu continuer à échanger des courriers avec notre filleule. Nous lui avons d’ailleurs déjà envoyé quel-ques cartes et un colis, conte-nant des crayons de couleurs qui seront fort utiles, pour que nos amis béninois nous fas-sent de jolis dessins, comme l’an passé. Nous avons également quel-ques 100 kg de livres (les li-vrets Nathan et une encyclo-pédie), qui doivent partir mi-novembre, ceci grâce à l’asso-ciation Joigny Baobab, qui a la gentillesse de nous garder une place dans son conteneur en partance pour le Bénin. Notre club s’est par ailleurs fixé un nouvel objectif, suite à un drame qui a touché Yvette

et sa famille, il y a quelques mois. En effet, le papa d’Yvette est décédé et depuis, sa maman connaît des diffi-cultés financières. Nous al-lons chercher et nous allons trouver un moyen pour l’aider au mieux, toujours dans le soucis du respect de la per-sonne et des usages béninois. Lors de nos réunions Hebdo-madaires, les idées, comme vous pouvez l’imaginer, ne manquent pas, loin de là, mais nous prenons le temps de la réflexion, car nous voulons absolument éviter de nous disperser. Certains parlent d’un loto, d’autres d’un nou-veau concert avec un autre artiste, d’autres encore d’un site Internet dédié au club et à ses activités: affaire à suivre...

Les élèves du club parrainage

Une nouvelle année qui commence sur les chapeaux de roue... Le club parrainage a eu le grand plaisir de recevoir le 25 septembre dernier des mem-bres actifs d’Aide et Action, parmi lesquels, Mme Patricia Saizonou, responsable des parrainages au Bénin. Cette rencontre a été très enrichis-sante et nous mesurons parfai-tement le privilège que cela représente (voir notre article en page 5). A peine remis de nos émotions, nous nous som-mes attelés à la réalisation de notre petit journal, afin de vous le présenter le plus tôt possible. Les membres de no-tre club ne sont pas actifs seu-lement dans le cadre du par-

rainage. En effet, cette année, trois d’entre nous sont mem-bres du bureau du Foyer so-cio-éducatif (F.S.E.), respecti-vement aux postes de prési-dente, trésorière et secrétaire adjointes. Des projets plein la tête... Tout d’abord, nous allons continuer nos activités « traditionnelles », c’est-à-dire la vente de gâteaux et boissons, lors des réunions parents professeurs. C’est là un excellent moyen de com-munication sur nos activités et une source de bénéfices considérable, argent qui nous permet de financer les frais de scolarité d’Yvette (250 euros annuels), ainsi que l’achat de petits matériels scolaires pour 3

Des membres du club au forum « Jeunes Solidaires »

Vente de gâteaux et boissons durant une réunion parents professeurs

Yvette réceptionnant un colis, dans sa classe

Hulnet ainsi que de Mme De-lessert-Moissiard, pour répé-ter à notre tour. Nous nous sommes ensuite répartis les tâches, car c’est nous qui avons tout géré: l’accueil du public, le compostage des bil-lets, le placement des specta-teurs… Vers dix-huit heures, nous avons fait un petit pique-nique, avec Chantal Eden et toute son équipe. A vingt heures précises, la soirée a commencé par la pro-jection d’un diaporama, qui a permis aux quelques 320 per-sonnes présentes de faire connaissance avec Yvette et de découvrir les activités de notre club. Puis, l’artiste, pré-cédée de ses musiciens, est entrée en scène… Et la magie a commencé… Pendant plus de deux heures, Chantal Eden nous a interprété des titres incontournables de son réper-toire, sur la solidarité, l’huma-nité, la vie, la liberté... Très proche des gens, Chantal a su toucher les cœurs et les es-prits. Lors de la deuxième partie, où elle a présenté des chansons de son nouvel al-bum « Invitation au voyage », les spectateurs ont

lages, ce qui fut un travail de longue haleine. Au début, nous avons eu, il faut le dire, un peu de mal, car les gens ne nous donnaient pas toujours le temps d’expliquer le pourquoi de notre démarche. Mais, nous n’avons pas baissé les bras, bien au contraire. Nous avons entamé une campagne de publicité, par voie d’affi-chage, dans les commerces, les mairies, par voie de presse (Auxerre Mag et l’Yonne Républicaine) et même sur les ondes, avec Radyonne. La vente des tickets a alors com-mencé à bien fonctionner. Comme Chantal Eden nous a proposé de monter sur scène, pour chanter avec elle deux chansons de son répertoire, nous avons commencé à répé-ter avec M. Dollé et M. De-murger. Et puis, petit à petit, le grand jour est arrivé… Chantal Eden et ses musiciens se sont installés au théâtre dès huit heures le matin, afin de préparer la scène, de faire les réglages son et de répéter. Vers quatorze heures, nous les avons rejoints, accompa-gnés de MM. Bonin, Dollé et

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L’an passé, nous avons voulu faire quelque chose de fort pour Yvette et son école. Très vite, nous nous sommes mis d’accord sur l’idée d’un concert de solidarité. M. Dol-lé, qui avait déjà organisé une telle manifestation deux ans auparavant, nous a alors ex-pliqué quels engagements ce-la allait nous amener à pren-dre et quel investissement en travail cela allait demander. Très vite convaincu de notre motivation et de notre déter-mination, il nous a alors pro-posé de contacter Chantal Eden, l’artiste française, au-teur, compositeur et inter-prète, qui était venue deux ans plus tôt. Cette dernière n’a pas hésité une seconde, telle-ment elle avait gardé un bon souvenir de sa première venue à Auxerre. Nous avons réalisé très rapi-dement que l’organisation d’un concert demandait effec-tivement beaucoup de travail de préparation. Il nous a tout d’abord fallu trouver un lieu. Nous avons donc constitué un dossier, que nous avons trans-mis à la mairie. M. Rousseau, adjoint au maire chargé de la culture, a très vite répondu favorablement à notre de-mande, en nous offrant gra-cieusement la superbe grande salle du théâtre municipal. Un rendez-vous a ensuite été pris avec la direction du théâtre, afin de trouver une date, qui conviendrait à tout le monde: le 29 mai. Cette étape réali-sée, il restait encore tout à faire, ou presque. Quelques semaines plus tard, l’équipe de Chantal Eden nous a envoyé la billetterie, et nous avons commencé à ven-dre les places, dans notre col-lège, nos quartiers et nos vil-

commencé à frapper dans leurs mains et à la fin du spectacle, presque toute la salle était debout. Ce concert a vraiment été gé-nial, et il a certainement laissé un grand souvenir aux specta-teurs. Pour nous, ce fut encore plus fort, car nous avons chanté sur scène et Fanny a même interprété un petit solo. Cela a été une expérience inoubliable, et une récom-pense de taille pour tout le travail effectué en amont. On a pu lire sur les visages des parra ins et marra ines d’Yvette, beaucoup de joie, d’émotion et aussi quelques larmes de bonheur. A la fin du concert, tous les élèves du club sont montés sur scène et nous avons offert une compo-sition florale à Chantal, pour la remercier. Un grand merci aussi à tous les musiciens, qui ont vraiment été géniaux: du grand spectacle ! Maintenant, nous allons, tout au long de cette nouvelle an-née scolaire, utiliser les béné-fices du concert pour envoyer du matériel scolaire à Yvette, ainsi qu’à toute son école. Nous tenons à remercier la municipalité d’Auxerre, toute l’équipe du théâtre, qui a été très à l’écoute de nos besoins, ainsi que toutes les personnes qui nous ont fait confiance et qui sont venues écouter et saluer le talent d’une artiste au grand cœur, une artiste qui sait dire avec des mots tout simples, les choses qui ne vont pas dans notre monde, qui sait dire ce qu’est la vie, ce qu’est l’amour, ce qu’est la joie de savoir tendre la main aux autres. Merci Chantal…

Justine Hermier

DES MOMENTS MAGIQUES

Le 29 mai dernier, Chantal Eden a donné un concert unique à Auxerre, dédié à Yvette. Cette manifestation, organi-sée par les élèves du club parrainage, a atteint tous ses objectifs. Non seulement, le spectacle a enthousiasmé les quel-ques 320 spectateurs présents, mais en plus cela a permis de récolter des fonds, destinés à financer les actions à venir.

Chantal Eden, le 29 mai dernier, au théâtre d’Auxerre

Depuis plusieurs jours, nous soupçonnions bien que quelque chose allait se passer, car M. Dollé, le coordonnateur de notre club, nous avait dit que nous mangerions tous ensemble, mais pas à la cantine. Ce-pendant, nous étions bien loin de nous douter de la surprise qui nous attendait. En effet, le 25 septembre dernier, vers midi, lorsque nous sommes descendus au restau-rant de la Segpa, trois personnes nous at-tendaient: Romain et Claire, d’Aide et Ac-tion France et Patricia Saizonou, la res-ponsable des parrainages au Bénin, autre-ment dit la personne qui nous donne régu-lièrement des nouvelles d’Yvette par In-ternet, notre partenaire si précieuse dont nous vous parlons souvent dans le journal et qui nous transmet à chaque visite à Oui-dah, des photos de notre petite protégée. Afin de recevoir nos invités avec la plus grande convivialité possible, Mme Léco-lier et ses élèves de la classe de troisième Alimentation Hygiène Services nous ont offert un succulent repas, préparé et servi par leurs soins, avec un réel professionna-lisme; repas durant lequel nous avons pu faire plus ample connaissance avec Patri-cia, Romain et Claire, qui sont tous les trois à la fois très sympathiques et très in-téressants. En fait, notre club parrainage n’a pas été choisi tout à fait par hasard. Les actions que nous menons, depuis maintenant cinq ans, correspondent à ce que Romain, qui est le responsable des Partenariats Jeunesse en France, voudrait développer dans d’autres établis-sements scolaires. C’est là pour nous une reconnaissance, car non seulement, notre petit club est pris au sérieux par une grande association comme Aide et Ac-tion, mais en plus, nous sommes en quelque sorte un exemple et cela nous donne encore plus de motivation pour continuer… Le temps a passé à une vitesse folle, à tel point, qu’à 13 h 30, nous n’avions toujours pas fini le repas. M. Dollé a obtenu de la direction de l’établissement, que nous soyons exceptionnellement autorisés à rester une heure sup-

il y a 3653 parrainages, dans une quin-zaine de communes, dont Ouidah. Les colis envoyés par les parrains vont dans les écoles, trois fois par an, par le biais des directeurs. Patricia et ses collègues prennent soin d’indiquer sur chaque colis comment doit se faire la distribution, pour que tous les enfants de la classe puissent en bénéficier. Patricia nous a confié que sur l’ensemble des parrainages, elle n’est en communication directe qu’avec une petite vingtaine de personnes, dont nous. Nous sommes donc des privilégiés. D’ail-leurs, nous en avons bien conscience. Imaginez que c’est Patricia, elle-même, qui a apporté le cadeau d’anniversaire d’Yvette, directement chez elle. Nous lui avons offert un baladeur cd, avec un enre-gistrement du concert de Chantal Eden, organisé en son honneur. Nous avons eu des nouvelles fraîches de notre filleule: elle va très bien et est cette année, en CM2. Il faut savoir, qu’au Bénin, 60 % des enfants scolarisés en CP, abandonnent l’école, avant la fin du primaire, pour des raisons d’argent, puisque les fournitures restent à la charge des familles, pour des raisons de santé ou parce que les parents préfèrent placer leurs enfants en appren-tissage. Si Yvette continue, c’est parce qu’elle veut nous faire plaisir, parce qu’elle veut que nous soyons fiers d’elle. Elle puise sa motivation dans notre club et ça, pour nous, ça n’a pas de prix… A la fin de cette rencontre très enrichissante,

nous avons offert à Patricia un petit cadeau (un livre sur la Bour-gogne et un agenda). Mais le mo-ment le plus fort reste incontesta-blement celui où Patricia nous a offert le cadeau qu’Yvette lui avait confié pour nous. Il s’agit d’une sculpture en bois, représen-tant la carte du Bénin, avec pyro-gravée dessus une représentation de Mamiwata, la divinité de la mer dans le culte Vaudou. Inutile de vous dire que c’est pour nous tous un objet très précieux…

Audrey Fauve,

Alexandra Mathieu 5

UN GRAND HONNEUR POUR NOTRE CLUB

Le 25 septembre dernier, les élèves du club ont vécu un grand moment. Mme Patricia Saizonou, respon-sable des parrainages à Aide et Action Bénin, a profité de son séjour en France, pour venir à la ren-contre des parrains et marraines d’Yvette. Elle nous a, par ailleurs, apporté un cadeau des plus pré-cieux, puisque offert par Yvette elle-même.

plémentaire. Cela nous a permis de poser des tas de questions à Patricia et nous avons beaucoup appris, notamment sur l’organisation d’Aide et Action Bénin, dont le siège se trouve à Cotonou. Les 39 personnes salariées qui y travaillent sont réparties en trois services: la gestion des parrainages, les activités sur le terrain et les services administratifs. Aide et Ac-tion œuvre dans plusieurs domaines: for-mation des enseignants, construction et équipement de classes, création d’activi-tés génératrices de revenus pour les fem-mes, formation des artisans, création de centres pour la petite enfance… En tout,

Patricia apportant son cadeau à Yvette

Patricia est maintenant une amie

qui peut se traduire par « on est plus forts ensemble ». Peu à peu, grâce aux échanges de courriers et à nos recher-ches sur le Bénin, nous appre-nons à mieux connaître le pays d’Yvette et ses usages. Ainsi, nous avons récem-

tendre également la main, en lui proposant d’intégrer un programme de la chaîne de solidarité. Nous vous tien-drons au courant de l’évolu-tion de cette nouvelle action. Mais, comme le dirait Patricia en Fon, « Non Vignon », ce

Depuis le dernier numéro de notre petit journal, nous avons reçu plusieurs courriers d’Yvette, comme celui ci-contre, où elle nous explique que le concours de dessins que nous avions proposé à son enseignant, a bien eu lieu. Nous avons ainsi pu découvrir les talents artistiques des ca-marades de notre filleule. Comme à chaque fois qu’un colis de matériel scolaire ar-rive dans son école, Yvette s’est chargée de la distribu-tion, en notre nom, ce qui fait d’elle une sorte d’ambassa-drice au niveau de sa classe. C’est là un aspect du parrai-nage qu’Aide et Action es-time indispensable, car cela permet d’éviter que les autres élèves considèrent l’enfant parrainé comme un privilégié. La famille d’Yvette traverse, depuis quelques mois, une période difficile, notamment du point de vue financier, ce qui n’a pas manqué d’avoir une incidence sur les résultats scolaires de notre filleule. Mais, courageuse et détermi-née, comme a son habitude, Yvette a su retrouver le che-min de la réussite et a été ad-mise en CM2. Maintenant, les choses deviennent vraiment sérieuses, car elle devra, en fin d’année scolaire, réussir son C.E.P. (Certificat d’Etu-des Primaires), si elle veut poursuivre ses études au col-lège. Nulle doute qu’elle sau-ra trouver les ressources né-cessaires et qu’elle fournira un travail consciencieux. En tout cas, nous serons de tout cœur avec elle. Conscients que la réussite de notre filleule dépend aussi de la situation financière de sa famille et en l’occurrence de sa maman, Louise, nous avons décidé d’essayer de lui 6

OBJECTIF C.E.P. Yvette est désormais en CM2, une étape essentielle de sa scolarité, puisqu’elle passera, en fin d’année, son Certificat d’Etudes Primaires, indispensable pour aller au collège.

ment réalisé, qu’au Bénin, les jumeaux sont considérés comme inséparables. C’est pourquoi, nous avons envoyé un dictionnaire de langue française pour Yvette et un autre pour Yvonne, petit geste récompensé par leurs sourires.

Un dessin du concours

De droite à gauche: Yvonne, Louise, Yvette et sa grand-mère

que tournante de ce trafic. On estime à un million, le nom-bre de personnes qui ont été embarquées, entre le XVII° et le XIX° siècles, depuis la plage de Ouidah (Gléwé). En 1892, la France envoya des troupes au Royaume du Dahomey, et après plusieurs batailles importantes, en fit une colonie française. Le roi Béhanzin fut déporté à la Martinique. Le commerce des esclaves a affecté les vies d’innombra-bles individus. Les marchands africains se procuraient les esclaves à l’issue de raids et de guerres, ou bien en les achetant à d’autres commer-çants. Les captifs étaient en-chaînés, battus et abusés. On les marquait au fer rouge,

triement de descendants d’es-claves commença. De retour dans le pays de leurs ancêtres, ils apportèrent beaucoup de leurs coutumes et de leurs traditions. Aujourd’hui en-core, plusieurs exemples de l’architecture afro-brésilienne témoignent de cette période. Aujourd’hui, Ouidah est une petite ville tranquille, mais reste incontestablement le centre le plus important de la religion vaudou. Depuis 1992, s’y tient, tous les 10 janvier, le festival mondial de l’art et de la culture du Vaudou. Si un jour, vous allez à Oui-dah, il faudra que vous em-pruntiez la route de 4 kilomè-tres, qui sépare le musée d’Histoire de la plage, car c’est celle qu’empruntaient jadis les esclaves, avant d’être embarqués sur les navires né-griers. Sur cette route, vous découvrirez la Place des En-chères, l’endroit où les mar-chands venus d’Europe, sélec-tionnaient et achetaient les esclaves. Ces derniers étaient marqués au fer rouge, en fonction de la marque de l’acheteur, sous l’Arbre de l’Oubli. Le nom de l’endroit proviendrait du rituel au cours duquel les esclaves tournaient autour de l’arbre, afin d’ou-blier leur patrie. Plus loin, la Case Zomaï (qui veut dire en fon: là où la lumière n’entre pas) était l’endroit où l’on gardait les captifs, avant leur départ. Votre périple s’achè-vera sur la plage, où un mo-nument à la mémoire des Africains déportés a été érigé par l’Unesco: la Porte du Non Retour…

Louise Méresse

avant de les embarquer dans des bateaux européens, qui les arrachaient à leur continent natal. La traversée était terri-ble: les esclaves effrayés et entassés à fond de calle étaient traités comme une marchandise. Un tiers d’entre eux mourait à bord des navi-res, avant d’arriver au Nou-veau Monde. En Amérique, on les revendait à des proprié-taires terriens, qui les fai-saient travailler sur leurs plan-tations, ou qui les prenaient à leur service domestique. Après la fin du commerce né-grier, la ville de Ouidah, qui comptait dans les 10 000 ha-bitants, concentra ses activités sur l’exportation, moins lucra-tive, de l’huile de palme. A cette même époque, le rapa-

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OUIDAH, UNE VILLE CHARGÉE D’HISTOIRE

Le musée d’Histoire de Ouidah, situé dans l’enceinte du vieux fort portugais, est un lieu incontournable de la ville. Un grand nombre d’objets et d’illustra-tions permettent au visiteur de comprendre le passé de la région. Savez-vous par exemple, que Ouidah fut jadis un des ports principaux de la traite des esclaves ?

Autrefois, la région du sud Bénin appartenait au royaume de Xwéda. Sa capitale se trou-vait à Savi et Ouidah, qui s’appelait alors Gléwé, n’était qu’un petit village, qui vivait de l’agriculture, de la chasse et de la pêche dans les lagu-nes côtières. Mais, au XVII° siècle, un commerce très particulier commença à se développer sur la côte béninoise, entre l’Europe de l’ouest, l’Afrique et l’Amérique. Les rois de Xwéda troquaient des indivi-dus capturés, lors d’expédi-tions à l’intérieur du pays, contre des marchandises ve-nues d’Europe et des articles exotiques venus parfois de fort loin (Océan Indien…). Au fur et à mesure du déve-loppement de ce commerce très lucratif, Savi renforça son influence sur la région. Elle devint un centre politique im-portant, le centre du culte du python (Dangbé) et celui des affaires. Les marchés hebdo-madaires qui s’y tenaient atti-raient des milliers de partici-pants. Mais, la richesse géné-rée par ces intenses échanges finit par attirer les convoitises du royaume voisin, le puis-sant Dahomey, qui avait pour capitale Abomey. En 1727, après avoir déjà conquis, quelques années auparavant, le royaume d’Allada, le roi du Dahomey Agadja, envahit avec ses troupes la région de Savi et détruisit le palais royal. Cette conquête fut vio-lente: des milliers de vaincus furent tués ou vendus comme esclaves. A partir de ce mo-ment, le commerce négrier passa sous contrôle du Daho-mey et Gléwé devint la pla-

La Porte du Non Retour

niers, édition de cartes postales, expo vente de photos, recherche de subventions publiques ou pri-vées... Une exposition vente d’œuvres d’une quarantaine d’ar-tistes, soutenant l’action, est d’ailleurs prévue, du 30 novem-bre au 23 décembre, à la Maison du Pays Coulangeois. Alors, si cela vous tente, il ne faut pas hé-siter… La seconde action menée par Graine d’Espoir est le parrainage de l’école Saint James, dans le bidonville de Matharé, à Nairobi. Grâce à la vente d’arti-sanat kenyan, l’associa-

tion a déjà pu aider à financer l’aménagement d’une biblio-thèque, dans cette école de plus de mille enfants. Enfin, Graine d’Espoir parraine l’or-phelinat Good Samari- tan Children’s Home, toujours dans le bidonville de Matharé. Des bols et des couvertures pour les 220 enfants ont déjà été achetés, mais les besoins restent immenses et le dénue-ment quasi total. Le 23 septembre dernier, Graine d’Espoir a organisé une randonnée pédestre, sur un cir-cuit d’une douzaine de kilomè-tres, afin de faire connaître ses activités et de récolter quelques subsides pour l’école de Tombo Dogo. Cette initiative a ren-contré un vif succès, puisqu’il y a eu plus de cent participants. Si vous désirez rejoindre ou soute-nir cette association, vous pouvez contacter son président, M. Hul-net, au 22 rue du Beau, 89290, Escolives-Sainte-Camille, tél.: 03.86.53.65.30; email: [email protected]

de reconstruire une salle de classe qui s’est effondrée, il y a déjà plusieurs mois. L’association collecte par ailleurs des livres pour enfants, des dictionnaires, des cahiers de vacances, des cartes murales et des vêtements, qui seront ensuite achemi-nés vers Tombo Dogo. Les Editions Na-than ont offert, en juin dernier, plus de trois cents livrets de vacances de niveau primaire (CP à CM2). De nombreuses actions sont programmées pour financer cette opération : concer t -repas, loto, soirée afri- caine, vide gre-

Directeur de la publication: M. J.-M.Dubus; Mise en page: M. Dollé (professeur d’histoire); Rédaction des articles: les élèves du club parrainage. Re-merciements à tous ceux qui nous ont aidés. 8

IL SUFFIT SOUVENT DE SI PEU POUR QUE GERME L’ESPOIR... En mai dernier, une nouvelle association a vu le jour, tout près de chez nous, qui s’est fixé, entre autre, comme objectif de venir en aide à des orphelins du Kenya.

L’association Graine d’espoir est née officiellement, à Escolives-Sainte-Camille, en mai dernier, de la réunion de deux actions initialement indépendantes. D’un côté, un professeur d’his-toire géographie passionné, M. André Hulnet, qui a décidé de consacrer une partie de son temps et de son énergie pour lut-ter contre la misère et la détresse des habitants du plus grand bi-donville d’Afrique de l’Est, ce-lui de Matharé, à Nairobi, au Ke-nya. De l’autre côté, des élèves du Lycée Fourier d’Auxerre, qui depuis décembre 2005, animent avec le même M Hulnet, un club solidarité. Ce dernier parraine, par l’in-termédiaire d’Aide et Action, une classe de soixante-dix élèves de l’école primaire de Tombo Dogo, située à trois cents kilo-mètres de Niamey, au Niger. Comme la plupart des membres fonda-teurs du club achevaient leur scolarité au lycée, à la fin de l’année scolaire, et qu’il n’était pas question pour eux de renoncer à leur engagement solidaire, M. Hulnet leur a proposé de se joindre à lui pour créer une association loi de 1901: Graine d’Espoir. Le nom n’a bien entendu pas été choisi par hasard: lorsqu’on plante une graine, c’est qu’on veut la voir germer, c’est qu’on veut voir grandir la plante qui en est issue pour finalement admirer le fruit qu’elle aura donné, en l’occurrence ici, l’espoir, l’espoir d’une vie meilleure, l’espoir tout simplement d’un avenir… L’association s’est fixée plusieurs objec-tifs: mener des actions en faveur de l’en-fance, dans les pays en développement (Afrique, Asie, Amérique Latine), aider et défendre l’éducation, mener des ac-tions de scolarisation et établir des parte-nariats avec des associations, des écoles et des orphelinats. Graine d’espoir s’est d’ores et déjà enga-gée sur trois actions concrètes: tout d’abord, renforcer l’aide au profit de l’école de Tombo Dogo, au Niger. Pour cela, une dizaine de jeunes souhaitent partir en chantier durant l’été 2008, afin

M. Hulnet réceptionnant les livrets Nathan

L’école du bidonville de Matharé... là où germe l’espoir...