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La Molécule Définition d'une molécule : Une molécule est un assemblage d'atomes qui est caractérisé par une composition généralement réduite en une formule brute, et par une structure géométrique, variable selon cette composition. Les molécules sont des ensembles électriquement neutres dans lesquels les atomes sont liés entre eux principalement par des liaisons covalentes et faisant quelques fois intervenir des liaisons ioniques en formant alors un sel. La liaison covalente intervient par différence d'électronégativité entre les deux atomes. Tableaux des électronégativités selon Pauling :

La Molécule - Freeh1cour1.free.fr/provisoir/molecules.pdf · 2006. 9. 11. · La Molécule Définition d'une molécule : Une molécule est un assemblage d'atomes qui est caractérisé

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  • La Molécule

    Définition d'une molécule :

    Une molécule est un assemblage d'atomes qui est caractérisé par unecomposition généralement réduite en une formule brute, et par une structuregéométrique, variable selon cette composition.

    Les molécules sont des ensembles électriquement neutres dans lesquels lesatomes sont liés entre eux principalement par des liaisons covalentes etfaisant quelques fois intervenir des liaisons ioniques en formant alors un sel.

    La liaison covalente intervient par différence d'électronégativité entre lesdeux atomes.

    Tableaux des électronégativités selon Pauling :

  • I : Formation de liaisons

    II : Le modèle de LewisII. 1. Covalence et CoordinenceII. 2. La règle de l’octetII. 3. Électrons liants et électrons libresII. 4. La charge formelle pour un atomeII. 5. Les liaisons multiplesII. 6. Composés Hypervalents, expansion de la couche devalenceII. 7. Les électrons célibataires : les composés radicalairesII. 8. La Mésomérie ou Résonance (électrons délocalisés)II. 9. Représentation de Lewis

    III : Géométrie des édifices covalents(Règles de GILLESPIE)

    Modèle VSEPR(Valence Shell Electron Pair Repulsion)

    III. 1. Cas de 4 électronsIII. 2. Cas de 6 électronsIII. 3. Cas de 8 électrons,orbitales s&pIII. 4. Cas de 8 électrons,orbitales dIII. 5. Cas de 10 électrons, orbitales s&pIII. 6. Cas de 10 électrons, orbitales dIII. 7. Cas de 12 électronsIII. 8. Détermination de la géométrie des molécules de type

    AXmEn : La figure de répulsion

    IV : Polarisation des liaisonsIV. 1. Molécules polaires et non polairesIV. 2. Moment électrique moléculaireIV. 3. Caractère ionique d'une liaison covalenteIV. 4. Molécules polyatomiques

  • V : Modèle Quantique de la liaison chimique :Les orbitales moléculaires

    V. 1. Insuffisance du modèle de Lewis V. 2. Le modèle des Orbitales Moléculaires (OM)V. 3. La méthode LCAOV. 4. Diagramme des OM pour H2V. 5. Liaisons σ et liaisons πV. 6. Diagramme des OM pour les molécules diatomiques symétriques X2V. 7. Diagramme des OM pour les molécules diatomiques

    non-symétriques

    VI : l’hybridation des orbitales atomiquesVI. 1. Hybridation sp VI. 2. La double liaison C=CVI. 3. La triple liaison C≡CVI. 4. La délocalisation des électronsVI. 5. Déduction de la géométrie des molécules organiques

    VII : Géométrie et représentations de molécules polyatomiques

    VII. 1. Formules brutesVII. 2. Quelques notions de nomenclatureVII. 3. IsomérieVII. 4. Formules semi-développéesVII. 5. Représentation des isomères

    VIII : Stéréochimie moléculaireVIII. 1. Représentation de la géométrie moléculaireVIII. 2. Les molécules carbonées

    IX : StéréoisomérieIX. 1. Isomérie E/Z des doubles liaisonsIX. 2. Isomérie cis/trans des composés cycliquesIX. 3. ÉnantiomérieIX. 4. Diastéréoisomérie

  • I. Formation des liaisons

    Exemple : la molécule de H2Deux atomes d'hydrogène séparés et éloignés par une distance de d sont soumis

    réciproquement à des forces attractives (A) et répulsives (R).Pour d grande l'attraction l'emporte, par contre pour d faible la répulsion

    l'emporte.Pour une certaine valeur de d les forces opposées s'équilibrent (position

    d'équilibre). Il se forme une liaison entre les deux atomes d'hydrogène.

    d

    AR A R

    +436 = Energie dela liaison H-H

    0

    -436

    Ep (KJ.mol-1)

    d(nm)

    0.074

    déq = 0.074 nm = longueur de la liaison H-H (2xRcov)Eéq = -436 KJ.mol-1 = Energie de la liaison H-HLa molécule H2 existe parce que son énergie est inférieure à celle des atomesd'hydrogène séparés.

    La liaison est caractérisée par une distance et une énergie.

    Tableau donnant les énergies des principales liaisons

    N=N 418C≡N 889

    N≡N 946

    S-S 266N-Cl 200C≡C 812C-O 350H-I 299

    I-I 151S-H 368N-F 270C-N 292H-Br 366

    Br-Br 193O-F 212N-O 175C=N 614C-Cl 328H-Cl 432

    Cl-Cl 243O-O 143N-N 159C=C 615C-C 344H-F 563

    F-F 158O-H 463N-H 391C=O 724C-H 415H-H 436

  • II. Le modèle de Lewis (19ème)II. 1. Covalence et Coordinence

    La liaison est assurée par les deux électrons qui attirent les noyaux et lesmaintiennent à l'état d'équilibre. Il s'agit de la liaison covalente.Deux schémas sont possibles : 1. La covalence proprement dite, où chacun des deux atomes fournit unélectron:

    Exemple : H2

    F F F =F

    1s22s22p5 1s22s22p5

    N H H N

    1s22s22p3 1s1H

    H

    3

    F F

    H H H H H=H

    A B A B A B=

    2. La coordinence (ou covalence dative) est obtenue lorsque l'un des deuxatomes fournit les deux électrons (atome donneur) tandis que l'autre présenteune lacune (orbitale vide) électronique (atome accepteur):

    Attention : lorsque la liaison de coordinence est formée, il est impossible de distinguerles électrons.

    A D A A D=D

    H Cl H Cl

    N H

    H

    H N H

    H

    H

    H

    H

  • II. 2. La règle de l’octet

    Cette règle ne concerne que les éléments de la deuxième période.

    Un atome est entouré au maximum de quatre doublets ((convention d'écriture:trait (-) ou double point (:) liants ou non liants (libres). Un doublet liant pardéfinition est partagé entre deux partenaires, un doublet non liant ne peut êtreporté que par un seul atome.

    Exemple : l'ammoniac NH3, l'eau H2O

    H N H

    H

    Doublet libre

    Doublet liantH O H

    Doublet libreDoublet liant

    3 Doublets liants1 doublet libre

    2 doublets liants2 doublets libres

    II. 3. Électrons liants et électrons libres

    Doublet liant contient 2 électrons liants (el)Doublet non liant contient 2 électrons libres (enl)La somme des électrons liants et libres est égale à la somme des électrons de valencede l'édifice covalent

    N H H N

    1s22s22p3 1s1

    H

    H

    3+

    ev = 5 ev = 1

    Total : 5 + 3 = 8 e

    el = 6, enl = 2

    Total : 6 + 2 = 8 e

  • II. 4. La charge formelle pour un atome

    La charge formelle d'un élément dans une molécule covalente est égale à :

    Charge = V - ( +NL)

    (V = nombre d'électrons de valence, L = nombre d'électrons liants, NL = nombred'électrons non liants

    H N H

    H

    H

    H N H

    H

    H

    Cation ammonium

    4 Doublets liants0 doublet libreCharge formelle = 5-8/2 = 1

    Attention: on calcule une chargeformelle pour l'azote, mais la charge estrépartie sur toute la molécule.

    II. 5. Les liaisons multiples

    Lorsque deux atomes mettent en commun plusieurs doublets, il se forme des liaisonsdoubles ou triples. (cf. longueur de la liaison)Exemples :

    1) CO C O

    2) N2 N N

    3) C2H4

    4) C2H2

    C C

    H

    H

    H

    H

    C C HH

    !

    L

    2

  • II. 6. Composés Hypervalents, expansion de la couche de valence

    Les éléments situés au-delà de la 2ème période peuvent former des composés pourlesquels la règle de l'octet n'est pas respectée

    Exemple : PCl55 doublets (10 électrons) autour de P

    V = 40 (5+5x7), L = 10, NL = 30

    Exemple : SF6

    6 doublets (12 électrons) autour de S

    V = 48 (6+6x7), L = 12, NL = 36

    P Cl

    V = 5 V = 7

    P

    Cl

    Cl Cl

    Cl Cl

    S F

    V = 6 V = 7

    S

    F

    FF

    F F

    F

  • Si un électron célibataire est présent on en tient compte.

    Exemple : NO2

    3 doublets liants5 doublets libres1 électron célibataire

    O N O Doublet libre

    Doublet liant

    Electron célibataire

    II. 7. Les électrons célibataires : les composés radicalaires

    On calcule des charges formelles pour l'azote et les deux oxygènes, mais enréalité la charge est répartie sur toute la molécule.

    Pour N : V = 5L = 6, NL = 1CF = 5-(6/2+1) = +1

    Pour O : V = 6L = 2, NL = 6CF = 6-(2/2+6) = -1

    Pour N : V = 6L = 4, NL = 4CF = 6-(4/2+4) = 0 O N O

  • II. 8. La Mésomérie ou Résonance (électrons délocalisés)

    Exemple : la molécule de N2O (NNO)

    5 + 5 + 6 = 16eRépartition sur 8 doublets dans N2O

    N

    1s22s22p3

    ev = 5

    O

    1s22s22p4

    ev = 6

    Pour N : V = 5L = 4, NL = 0CF = 5-(8/2+0) = +1

    Pour O : V = 6L = 4, NL = 4CF = 6-(4/2+4) = 0

    Pour O : V = 6L = 2, NL = 6CF = 6-(2/2+6) = -1

    Pour N : V = 5L = 4, NL = 4CF = 5-(4/2+4) = -1

    Pour N : V = 5L = 6, NL = 2CF = 5-(6/2+2) = 0

    Charges formelles

    N N O

    N N O

    Ces deux structures représentent la même molécule. Le passage de l'une à l'autre sefait par une délocalisation des électrons

    N N O N N O

    Mésomérie

    Deux formes Mésomères ou formes limites

    La molécule de N2O possède une structure électronique intermédiaire entre cesdeux formes limites qui n'existent pas en soi.

  • Exemple : la molécule de SO2 (OSO)

    12 + 6 = 18e9 doublets (4 liants, 5 non liants)

    Exemple : l'anion carbonate CO32-

    4 + 3X6 + 2 = 24eSoit 12 doublets

    S

    ev = 6

    O

    ev = 6

    O S OO S O O S O

    O

    C

    O O

    O

    C

    O O

    O

    C

    O O

    O

    C

    O O

    C

    ev = 4

    O

    ev = 6

    Exemple : benzène C6H6

  • II. 9. Représentation de Lewis

    C’est la représentation schématique de la formation de liaisons à partirde la structure électronique des atomes

    Pour établir la structure électronique d'un édifice covalent il faut :

    1) Faire le décompte du nombre total des électrons de valence2) En déduire le nombre total de doublets (liants et non liants) à placer dansla structure en respectant la règle de l'octet lorsque cela est possible.3) Déterminer les charges formelles des atomes.4) Eviter "trop" de charges et respecter l'électronégativité des éléments.

    Exemple : la molécule de H2S et H2O

    1 + 1 + 6 = 8e4 doublets (2 liants, 2 non liants)

    1 + 1 + 6 = 8e4 doublets (2 liants, 2 non liants)

    H

    ev = 1

    S

    ev = 6

    H S H

    H

    ev = 1

    O

    ev = 6

    H O H

    Exemple : le méthane CH41 + 1 + 1 + 1 + 4 = 8eSoit 4 doublets liants

    Exemple : le trichlorure de phosphore PCl35 + 3x7 = 26eSoit 13 doublets

    Exemple : le pentachlorure de phosphore PCl5

    5 + 5x7 = 40eSoit 20 doublets

    H

    ev = 1

    C

    ev = 4

    H

    C H

    H

    H

    P

    ev = 5

    Cl

    ev = 7

    Cl

    P

    Cl Cl

    P

    ev = 5

    Cl

    ev = 7

    Cl

    P

    Cl Cl

    ClCl

  • Géométrie des édifices covalents(Règles de GILLESPIE) Modèle VSEPR(Valence Shell Electron Pair Repulsion)

    Remarque : Ces règles s'appliquent aux orbitales s et p

    La représentation de Lewis donne la répartition électronique mais d'aucune façonelle ne permet de prédire la géométrie des molécules.Les règles de Gillespie permettent de prévoir l'orientation des liaisons issuesd'un atome central vers les atomes périphériques. Ces règles s'appuient sur lemodèle de Lewis de la liaison covalente.

    Les doublets liants et non liants sont répartis sur une sphère centrée sur le noyaude l'atome central, aussi loin que possible les uns des autres, formant ainsi unefigure de répulsion.C'est cette figure qui détermine la géométrie de la molécule.

  • Atome central

    Doublet électronique

    a = 180°

    Exemple : BeCl2

    2 + 2x7 = 16eSoit 8 doublets liants

    Be

    ev = 2

    1s22s

    2

    Cl

    ev = 7

    Cl Be Cl Cl Be Cl

    Orbitale vide : Acide de Lewis

    4 électrons de valence pour le Béryllium (Be) et deux lacunes électroniques. La règlede l'octet (8 électrons) n'est pas suivie mais elle n'est pas non plus violée.

    III. 1. Cas de 4 électrons (2 doublets) La figure de répulsion est une droite (géométrie linéaire (L))

  • III. 2. Cas de 6 électrons (3 doublets)

    La figure de répulsion est un triangle équilatéral (géométrie trigonale(T))

    Atome central

    Doublet électroniquea = 120°a

    Exemple : AlCl33 + 3x7 = 24eSoit 12 doublets liants

    Ne 3s23p1 Ne3s23p56 électrons de valence pourl'Aluminium (Al) et une lacuneélectronique. La règle del'octet (8 électrons) n'est passuivie mais elle n'est pas nonplus violée.

    Al

    ev = 3

    Cl

    ev = 7

    Cl Al

    Cl

    Cl

    Orbitale vide : Acide de Lewis

    III. 3. Cas de 8 électrons (4 doublets), orbitales s&p

    La figure de répulsion est un tétraèdre régulier (géométrietétraédrique (Td))

    a

    a = 109°28'

    Atome central

    Doublet électronique

    Exemple : CH4 ConventionDans le plan

    En arrière

    En avant

    H

    C HH

    H

    H

    C

    H

    H

    H

    Projection plane

  • Atome central

    Doublet électronique

    III. 4. Cas de 8 électrons (4 doublets), orbitales d

    La figure de répulsion est un carré (géométrie carré plan (CP))

    a a = 90°

    Exemple : PtCl42-

    Cl

    Pt ClCl

    Cl

    III. 5. Cas de 10 électrons (5 doublets), orbitales s&p

    La figure de répulsion est une bipyramide trigonale (BPT)

    a = 120°,b = 90°a

    b

    Atome central

    Doublet électronique

    Exemples : PCl5 Cl

    P

    Cl

    Cl

    Cl

    Cl

    ConventionDans le plan

    En arrière

    En avant

    Deux positions axialesTrois positions équatoriales

  • III. 6. Cas de 10 électrons (5 doublets), orbitales d

    La figure de répulsion est une pyramide à base carrée (PBC)

    Atome central

    Doublet électroniquea = 90°a

    Exemple :CuCl53-

    Cu

    Cl

    Cl Cl

    Cl Cl

    II

    3-

    III. 7. Cas de 12 électrons (6 doublets)

    La figure de répulsion est un Octaèdre (Oh)

    a = 90°aAtome central

    Doublet électronique

    Exemple :SF6 S

    F

    F F

    F F

    F

    Remarque : en cas de liaisons multiples, un seul doublet est pris en compte (exempleCH2O (formaldéhyde) : trigonal plan)

    ConventionDans le plan

    En arrière

    En avant

    ConventionDans le plan

    En arrière

    En avant

  • III. 8. Détermination de la géométrie des molécules de type AXmEn :La figure de répulsion

    A : atome central, X : atomes liés, m : nombre de doublets liants, E : doublets nonliants, n : nombre de doublets non liantsLe nombre total de doublets (m + n) détermine la figure de répulsion.

    Les règles de Gillespie permettent de prédire la géométrie mais pas les angles.

    En cas de présence de doublets non liants, la géométrie de la molécule se réduit à unepartie de la figure de répulsion car on ne tient compte que des atomes

    Exemple : XeF2 Exemple : XeF4Type : AX2E3 Type : AX4E2

    Xe

    F

    F

    Xe

    F F

    FFF Xe F

    Linéaire

    F

    Xe

    F

    F

    F

    Linéaire

    m + n = 5 : Bipyramide trigonale

    Exemple : le méthane (CH4) Type : AX4E0

    m + n = 4 + 0 = 4Figure de répulsion : tétraèdregéométrie : Td parfait

    C

    HH

    H

    H

    109°28'

    H

    C HH

    H

    Exemple : l'ammoniac (NH3) Type : AX3E1

    m + n = 3 + 1 = 4Figure de répulsion : tétraèdregéométrie : pyramide à base triangulaireN

    HH

    H 107°6'

    Exemple : l'eau (H2O) Type : AX2E2

    m + n = 2 + 2 = 4Figure de répulsion : tétraèdregéométrie : en V

    H

    OHO

    H

    H 104°5'

  • Exemple : l'acide sulfurique (H2SO4)A quoi sont liés les deux hydrogènes?

    6 + 4x6 + 2 = 32 e (16 doublets)SO42-

    O

    S OO

    O

    O

    S OO

    O

    O

    S OO

    O

    O

    S OO

    O

    S

    OO

    O

    O

    H2SO4

    H SO42-

    AX4 : m + n = 4 : Tétraèdre

    Td déformé (en V) Tétraédrique

    AX4AX2E2

    AX4 : m + n = 4 : Tétraèdre

    S

    OHO

    HO

    O

    O

    S OO

    O

    HH

    S O

    6 6

  • a

    a = 90°

    a = 120°,b = 90°

    a

    b

    a = 120°

    a

    a

    a = 109°28'

    a = 180°

    a = 180°

    a = 90°

    a

    a = 90°

    a

    AXmEn m + nFig. Répulsion m Géométrie Exemples

    AX2

    AX3

    AX2E1

    AX4AX3E1

    AX2E2

    AX4

    AX5AX4E1

    AX3E2AX2E3

    AX5

    AX6AX5E1

    AX4E2

    2

    3

    4

    4

    5

    5

    6

    2

    3

    2

    4

    3

    2

    4

    5

    4

    3

    2

    5

    6

    5

    4

    Linéaire

    Trigone

    plan

    en V

    Tétraèdre

    Pyramide

    en V

    Carré

    Pyramide

    à base

    carrée

    Bipyramide

    Papillon

    en T

    Linéaire

    Octaèdre

    Pyramide

    Carré

    BF3, AlCl3, NO3-,

    CO32-, COCl2

    SO2, SnCl2, NO2-

    CH4, SiCl4,

    NH4+, PO3

    3-

    NH3, H3O+, PCl3

    PtCl42-, PdCl4

    2-

    PCl5

    TeCl4, SF4, TeF4

    ICl3, ClF3

    XeF2

    SF6, SeF6, TeF6

    BrF5, IF5

    XeF4, ICl4-

    H2O, H2S, TeF2

    CuCl53-, NiCN5

    3-

    BeCl2, CO2,

    HCN

    M15RESUME

  • IV : Polarisation des liaisonsIV. 1. Molécules polaires et non polaires

    Dans la molécule homodiatomique X2 (X-X) le doublet électronique mis en commun(liaison) est également partagé. Par conséquent la molécule n'est pas polarisée car ladensité électronique autour de la liaison est symétriquement distribuée.Par contre dans la molécule hétérodiatomique AB (A-B) où A est plus électronégatifque B, le doublet est plus fortement attiré par A. Par conséquent la densitéélectronique est disymétrisée et la liaison est dite polarisée et la molécule est ditepolaire.A présente un excès de charge négative : δ-B présente un excès de charge positive : δ+δ variant de 0 à 1 représente une densité partielle de charge.Quand δ = 0 la liaison est purement covalente.Quand δ = 1 la liaison est purement ionique.

    IV. 2. Moment électrique moléculaire

    La molécule hétérodiatomique A-B est globalement neutre, cependant elle possèdedeux pôles situés à une certaine distance l'un de l'autre, elle peut être considéréecomme un dipôle qui est caractérisé par un moment dipolaire ou moment électrique (µ).m est une entité vectorielle (direction et module). Attention la convention inverse,

    quant à la direction du momentdipolaire, est adoptée par lesphysiciens

    µ

    q = la charge en coulomb C, d = la distance en m et µ en Cm

    l'Unité utilisée est le Debye : 1D = 3.33 10-30 C.m

    Application : Calculer le moment dipolaire généré par deux charges +e et -e distantesde 1 Å.µ = qd = 1.602 10-19 x 10-10 = 1.602 10-29 Cmµ = 1.602 10-29 / 3.33 10-30 = 4.8 D

    Si q = δe (une fraction de charge δ+ et δ-)

    µ = 4.8xδxdAvec µ en Debye et d en Å

    µ = qxd

  • IV. 3. Caractère ionique d'une liaison covalente

    Exemple : HFµexp = 1.82 Dd = 92 pm = 0.92 ŵ = 4.8 x d x δδ = 1.82/4.82 x 0.92 = 0.41La liaison H-F est ionique à 41%

    χ(H) = 2.2 χ(F) = 3.98

    H F

    µ

    +0.41 -0.41

    Exemple : HClµexp = 1.07 Dd = 136 pm = 1.36 ŵ = 4.8 x d x δ δ = 1.07/4.82 x 1.36 = 0.16La liaison H-Cl est ionique à 16%

    χ(H) = 2.2 χ(Cl) = 3.16

    H Cl

    µ

    +0.16 -0.16

    Exemple : NaFµexp = 8.16 Dd = 1.85 ŵ = 4.8 x d x δ δ = 8.16/4.82 x 1.85 = 0.92La liaison Na-F est ionique à 92%

    χ(Na) = 0.93 χ(F)= 3.16Na F

    µ

    +0.92 -0.92

    Remarque : plus la différence d'électronégativité entre les deux partenaires (A et B)est grande, plus le caractère ionique de la liaison est accentué:

    O2, H2, N2 etc.... : liaisons covalentes pures (A-B)N-H, O-H etc........: Liaisons polaires (Aδ+, Bδ-)Na-F, Na-Cl etc...: Liaisons ioniques (A+, B-)

  • F

    C

    H

    H

    H

    N

    H

    H

    H

    Cl

    C

    Cl

    Cl

    Cl

    IV. 4. Molécules polyatomiques

    Le moment dipolaire est une entité vectorielle, pour déterminer le moment dipolaired'une molécule polyatomique, on localise d'abord tous les moments dipolaires deliaison, puis on somme vectoriellement ces moments dipolaires de liaison pour obtenirle moment dipolaire moléculaire

    Exemple : H2O

    µexp = 1.85 DdOH = 0.97 ÅAngle H-O-H = 105°µ = 2µOH cos (52.5) = 1.85µOH = 1.52 D = 4.8 x δ x dδ = 0.33

    χ(H) = 2.20 χ(O) = 3.44-0.66

    +0.33

    O

    H H

    µOHµOH

    52.5°52.5°

    µH2O+0.33

    Autres exemple :

    µ = 0 µ = 1.85 D µ = 1.47 D

    Electronégativité (χ)

    AX4 AX3E

    2.55

    C

    3.16

    Cl

    3.98

    F

    3.04

    N

    2.20

    H

    Remarque : l'effet attractif d'un élément plus électronégatif se répercute sur lesautres liaisons qui se polarisent à leur tour, cependant, comme il s'agit d'interactionsélectrostatiques qui varient avec la distance, au bout de deux liaisons l'effets'estompe. Il s'agit d'effet inductif.Exemple : le chloropropane (CH3-CH2-CH2-Cl)

    Polarisation de la liaison C-ClPolarisation induite des liaisons C-C H3C CH2 CH2 Cl

  • V : Modèle Quantique de la liaison chimiqueV. 1. Insuffisance du modèle de Lewis

    Le modèle de Lewis est un modèle simple:* il ne fait pas la différence (s et p) entre les deux liaisons dans une double liaison(par exemple C=C) ou entre les trois liaisons dans une triple liaison.*il n'explique pas l'équivalence des liaisons résultant de la mise en commun d'électronsappartenant à des orbitales atomiques différentes

    Exemple : le méthane (CH4)

    6C : 1s2 2s2 2p2CH

    C

    H

    H

    H

    2s2

    2p2

    AX4Tétraèdrique (Td)

    *il n'explique pas l'existence de la molécule de H2+, ou la liaison est assurée par1 électron. * ne donne aucun renseignement sur l'énergie des électrons.

    Une liaison s et trois liaisons p !!

  • V. 2. Le modèle des Orbitales Moléculaires (OM)

    L'équation de Schrödinger moléculaire (Mulliken, début du siècle)

    HΨ = EΨ

    Ψ = Orbitale Moléculaire (2 électrons au maximum, de spin opposés).Ψ2= la densité de probabilité de présence des électrons en un point donné.

    En dehors d'un système monoélectronique (ion H2+) on ne sait pas résoudrel'équation exactement. Pour des systèmes plus complexes, on ne peut que résoudrecette équation approximativement. La méthode Linear Combination of AtomicOrbitals (LCAO) est parmi les méthodes d'approximation possibles.

  • V. 3. La méthode LCAO

    Les solutions Ψ de l'équation de Schrödinger moléculaire pour une molécule A-Bsont des combinaisons linéaires des Orbitales Atomiques correspondant auxélectrons de valence des atomes de A et B séparés. Ψ = CAΨA+ CBΨBLes paramètres CA et CB doivent satisfaire à deux conditions :-énergie minimale du niveau correspondant à l'OM ΨA-probabilité totale de trouver les électrons dans la liaison est égale à 1.

    V. 4. Diagramme des OM pour H2

    V.4.1. OM Liantes et anti-liantes

    La méthode LCOA appliquée aux orbitales atomiques (OA) Ψ1s(A) et Ψ1s(B) donne: Ψ = CAΨ1s(A) + CBΨ1s(B)On montre que, mathématiquement, deux solutions sont possibles: Ψ= CAΨ1s(A) + CBΨ1s(B) et Ψ = CAΨ1s(A) - CBΨ1s(B)et que, pour des raisons de symétrie ΙCAΙ = ΙCBΙPar ailleurs, en appliquant la condition de normation on obtient:

    Les deux solutions de l'équation de Schrödinger moléculaire s'écrivent:

    La densité de probabilité de présence est :

    CA= C

    B=

    1

    2

    ! =1

    2!1s (A) + !1s (B)( )

    ! =1

    2!1s (A) " !1s (B)( )

    !2=

    1

    2!

    1s

    2 (A) + !1s

    2 (B) + 2!1s (A)!1s (B)( ) liante

    !2=

    1

    2!

    1s

    2 (A) + !1s

    2 (B) " 2!1s (A)!1s (B)( ) antiliante

  • ! =1

    2!1s (A) + !1s (B)( )Pour la combinaison : ORBITALE LIANTE

    !2 =1

    2!

    1s

    2 (A) + !1s

    2 (B) + 2!1s (A)!1s (B)( )

    !1s (A) = Kexp ("rAa0

    ) !1s (B) = K exp("rBa0

    )

    !2 =K2

    2exp ("

    2rAa0

    ) + exp("2rBa0

    ) + 2exp ("rA + rB

    a0)

    #

    $ %

    &

    ' (

    2Ψ1s(A)Ψ1s(B)Ψ21s(A)

    Ψ2

    Ψ21s(B)

    rA rBHA HB

    On constate que la densité électronique entre A et B est supérieure à la somme decelles des atomes séparés. L'orbitale moléculaire Ψ est dite liante

    Pour la combinaison : ORBITALE ANTILIANTE

    ! = !* =1

    2!1s (A) " !1s (B)( )

    !2 =1

    2!

    1s

    2 (A) + !1s

    2 (B) " 2!1s (A)!1s (B)( )

    !1s (A) = Kexp ("rAa0

    ) !1s (B) = K exp("rBa0

    )

    !2 =K2

    2exp ("

    2rAa0

    ) + exp("2rBa0

    ) " 2exp ("rA + rB

    a0)

    #

    $ %

    &

    ' (

    Ψ21s(A)Ψ2

    -2Ψ1s(A)Ψ1s(B)

    Plan NodalOn constate que la densité électronique entre A et B est inférieure à la somme decelles des atomes séparés. L'orbitale moléculaire notée Ψ* est dite antiliante

    HA HBrA rB

    Ψ21s(B)

  • V.4.2. Niveaux d’énergie, ordre des liaisons

    A chaque combinaison, Ψ et Ψ* correspond un niveau d'énergie dont la valeur estfonction de d (distance entre les atomes HA et HB).En pratique, on représente le diagramme d'énergie de la liaison par:-niveaux des orbitales atomiques (OA) des atomes non liés-niveaux des orbitales moléculaires (OM) obtenues par combinaisons linéaires des OA

    Le niveau σ1s correspond à Ψ lianteLe niveau σ*1s correspond à Ψ* antiliante

    Règles : 2 OA donnent 2 OM : 1 liante (somme +) et l'autre antiliante(différence -)L'énergie des OM dépend du taux de recouvrement, par conséquent une OMliante est de plus basse énergie qu'une OM antiliante.

    Le remplissage des niveaux se fait par :- énergie croissante- principe de Pauli (2 électrons par OM, Spin opposés)- règle de Hund- dégénérescence (plusieurs OM pour 1 seule valeur de E)

    Ordre de la liaison:ordre = 1/2 [nélectrons liants-nélectrons antiliants]

    Pour H2, l'ordre est de 1 = 2/2 (1 liaison σ entre les H)Configuration électronique:Pour H2 : σ21s ou σ2Pour H : 1σ1

    OA 1sOA 1s

    HA HB

    OM !*1s

    OM !1s

    H2

  • V.4.3. Molécule H2+

    Exemple : l'ion H2+

    Ordre de la liaison:ordre = 1/2 [nélectrons liants-nélectrons antiliants]Pour H2+, l'ordre est de 1/2 (1 liaison s à 1 électron entre les H)

    V.4.4. Molécule He

    -Molécule de He2 (He : 1s2)

    Ordre de la liaison:ordre = 1/2 [nélectrons liants-nélectrons antiliants]

    Pour He2, l'ordre est de 1/2 [2-2] = 0 (0 liaison s entre les He)La molécule de He2 n'existe pas dans des conditions normales.

    OA 1sOA 1s

    H H+

    OM !*1s

    OM !1s

    H2+

    OA 1sOA 1s

    He He

    OM !*1s

    OM !1s

    He2

  • Li : 1s22s1)

    OA 2sOA 2s

    Li Li

    OM !"2s

    OM !2s

    Li2

    Remarque: pas de combinaisons des électrons du coeur 1s.Ordre = 1 Configuration électronique : σ2 2σ

    V.4.5. Molécule Li2

  • z

    x

    yns

    np

    Règles d'interactions de deux orbitales atomique (OA):2 critères : énergie et symétrieEnergie : l'interaction est d'autant plus forte que les énergies des OA sont proches(s,s), (p,p) fortes, (s,p) faible.Symétrie : les symétries des OA doivent être compatibles (les orbitales ne doivent pasêtre orthogonales (recouvrement axial et latéral).

    V. 5. Liaisons σ et liaisons π : nature des recouvrementsorbitalaires

    Les exemples étudiés sont simples. Pour des atomes de numéro atomiques Z plusélevés, les orbitales 2p sont à prendre en compte pour former des combinaisons.Rappel: les orbitales atomique ns (sphériques) et np (directionnelles):

  • V.5.1. Recouvrement axial : formation de liaisons σ

    Par convention, les recouvrements de deux orbitales atomiques sont toujoursreprésentés selon l'axe de la molécule (axe z)Recouvrement axial des ns et ns

    y

    Z

    x

    AZ

    x

    B

    Atome A Atome B

    Y

    Combinaisons (+ et +) ou (+et -) des orbitalesatomiques ns

    OM σns

    OM σ*ns

    Le recouvrement axial des orbitales atomiques ns donne des orbitales moléculaires quidécrivent la formation d'une liaison σ.Recouvrement axial des ns et npz y

    z

    x

    A

    y

    z

    x

    B

    Atome A Atome B

    Combinaisons (+ et +) ou (+ et -)des orbitales atomiques ns et np

    A B

    A B

    A B

    OM σp

    OM σ*p

    Le recouvrement axial (selon l'axe z) des orbitales atomiques ns et np donne desorbitales moléculaires qui décrivent également la formation d'une liaison σ.

    z

  • Liaisons σRecouvrement axial des npz et npz

    y

    Z

    x

    AZ

    x

    B

    Atome A Atome B

    YCombinaisons (+ et +) ou (+et -) des orbitalesatomiques npz

    OM σnpz

    OM σ*npz

    z

    Le recouvrement axial des orbitales atomiques npz donne des orbitales moléculairesqui décrivent la formation d'une liaison σ (σnpz et σ*npz).

    V.5.2. Recouvrement axial : formation de liaisons π

    Recouvrement latéral des ns et np (px et py)

    Le recouvrement latéral des OAns et np est nul pour des raisonsde symétrie

    z

    y

    Z

    x

    AZ

    x

    B

    Atome A Atome B

    Y

    y

    Z

    x

    AZ

    x

    B

    Atome A Atome B

    Y

  • Liaison πRecouvrement latéral des npx et npx ou npy et npy

    Combinaisons (+ et +) ou (+et -) des orbitalesatomiques np(x ou y)

    y

    Z

    x

    AZ

    x

    B

    Atome A Atome B

    Y

    A

    Y

    B

    A B

    BA

    z

    OM πnpy

    OM π*npyLe recouvrement axial des orbitales atomiques npx ou npy donne des orbitalesmoléculaires qui décrivent la formation d'une liaison π (πnpx et π*npy).Idem pour px et pyRecouvrement axial des ns et np (px et py)

    Le recouvrement latéral desOA npx et npy est nul pourdes raisons de symétrie

    y

    x

    AB

    y

    Z

    x

    AZ

    x

    B

    Atome A Atome B

    Y

  • Recouvrement axial: formation de liaison σ

    Recouvrement axial des ns et ns

    A B

    z

    BA

    OM σns

    OM σ*ns

    Recouvrement axial des ns et npz

    z

    Recouvrement axial des npz et npz

    A B

    A B

    A B

    OM σp

    OM σ*p

    z

    OM σnpz

    OM σ*npz

    Recouvrement latéral: formation de liaison πRecouvrement latéral des npx ou y et npx ou y

    yA B

    A B

    OM πnpy

    OM π*npy

    BA

    z

    Idem pour px et px

    RÉSUMÉ

  • σ2

    π π

    σ 2 *

    π *

    π *

    px py pz

    s sσ 1

    σ

    1*

    px py pz

    σ2

    π π

    σ 2 *

    π *

    π *

    px py pz

    s sσ 1

    σ

    1*

    px py pz

    Avec interactions spInversion

    B2, C2 et N2

    Sans interactions spO2, F2 et Ne2

    V. 6. Diagramme des OM pour les molécules diatomiques symétriques X2

  • V.6.1. La molécule de O2

    (1s22s22p4) 3 électrons de valence

    Remarque :- On ne tient pas compte des électrons du coeur 1s.- On part de 3+1 OA par B (soit 8 OA), on forme 8 OM.- les OM s sont plus basses en énergie que les OM p car le recouvrement

    selon l'axe de la molécule est plus important que latéralement (σ2s et σ2p plus bassesque π2px et π2py qui sont de même niveau d'énergie (sauf pour B,C et N où il ya uneinversion).

    - les orbitales antiliantes (notées *) sont de plus haute énergie que leursorbitales liantes correspondantes.

    - le recouvrement entre les 2s et 2p est négligeable à cause de ladifférence d'énergie entre ces deux niveaux (pas de niveau σ2spz).

    Configuration : σ22s σ*22s σ22pz π22px π22py π*12px π*12pyOrdre = 1/2(8-4) = 2 O O

    OA 2sOA 2sBA BB

    OM !*2s

    OM !2sO2

    OA 2pOA 2p

    OM !*2pz

    OM !2pz

    OM "*2px

    OM "2pxOM "2py

    OM "*2py

    OA 2sOA 2s

    BA BB

    OM !*2s

    OM !2sO2

    OA 2pOA 2p

    OM !*2pz

    OM !2pz

    OM "*2px

    OM "2pxOM "2py

    OM "*2py

  • V.6.2. La molécule de F2

    (1s22s22p5) 7 électrons de valence

    Configuration : σ22s σ*22s σ22pz π22px π22py π*22px π*22pyOrdre = 1/2(8-6) = 1

    F F

    OA 2sOA 2s

    BA BB

    OM !*2s

    OM !2sF2

    OA 2pOA 2p

    OM !*2pz

    OM !2pz

    OM "*2px

    OM "2pxOM "2py

    OM "*2py

  • V. 7. Diagramme des OM pour les molécules diatomiquesnon-symétriques

    On applique les mêmes principes, cependant, les niveaux d'énergie des OA des atomesséparés ne sont pas les mêmes (voir les tables).

    Energie des orbitales de valence (en eV)

    2p

    2s

    1s

    -21,6-18,6-15,9-12,9-10,7-5,7

    Ne-48,4

    F -40,1

    O-32,4

    N-25,6

    C-19,4

    B -14,7

    Be-9,4

    Li-5,4

    He-24,6

    H-13,6

    V.7.1. La molécule de HF

    OA 2p

    OA 1s

    OM !*2pz

    OM !2pz

    -13.6 eV

    OA 2s2s

    -40.1 eV

    -18.6

    eV-26.5 eV

    5 eV

    2px 2py 2px 2py2pz

    non liant

    non liant

    liant

    anti liant

    H (1s1) F (1s22s22p5)

    Liaison polarisée

  • Remarques :- OA 1s (H) d'énergie -13.6 eV est largement au-dessus des orbitales OA

    2s (-40.1 eV) et 2p (-18.6 eV) de F.- A cause de la différence d'énergie (26.5 eV) entre les OA 1s (H) et OA

    2s (F), le recouvrement 1s (H) et 2s (F) est négligeable.- Par contre, la différence d'énergie (5 eV) entre les OA 1s (H) et OA 2p

    (F) est faible et par conséquent le recouvrement axial a lieu et donne une OM σ2pz.- Le recouvrement latéral entre OA 1s (H) et les deux OA 2px et y (F) est nul pourdes raisons de symétrie.

    - Configuration : 2σ2 σ2z 2π4

    -Non liant liant Non liant

    Remarque :- Non liant est différent d'Antiliant

    Ordre = 1/2(2) = 1

    Une liaison σ

    H F

    Orbitale non liante = située à la même énergie qu'une Orbitale AtomiqueOrbitale liante = stabilisée en énergie, énergie plus basse que l'Orbitale AtomiqueOrbitale antiliante = déstabilisée en énergie, énergie plus élevée que l'Orbitale Atomique

  • Configuration : σ22s σ*22s π4 σ2z

    Ordre = 1/2(2-2+4+2) = 3

    Une liaison σ et deux liaisons π

    C O

    OA 2p

    OA 2s

    !*2s

    OA 2s

    -32.4 eV

    -15.9

    eV

    "x "y

    2px 2py2pz

    O (1s22s22p4)C (1s22s22p2)

    2px 2py2pz

    -19.4eV

    !2s

    "*x "*y

    !z

    !*z

    -10.7eV

    OA 2p

    CO

    V.7.2. La molécule de CO

  • VI : l’hybridation des orbitales atomiquesPour une molécule dont le nombre d'atomes est supérieur à 2, chaque électroninteragit avec chaque noyau et avec les autres électrons, par conséquent, on ne saitpas résoudre le problème. Cependant, on peut négliger les interactions à longuedistance (interactions faibles) et on peut considérer la molécule comme uneconstruction résultant de l'établissement de liaisons indépendantes les unes desautres, dans ce cas, on parle d'orbitales moléculaires localisées.

    VI. 1. Hybridation sp

    Exemple : le méthane (CH4)

    6C : 1s22s22p2AX4Tétraèdrique (Td)

    H

    C

    H

    H

    H

    109°28' C

    2s2 2p2

    Observation: Dans la molécule de méthane, les quatre liaisons C-H sont identiques, lamolécule est parfaitement tétraédrique (angle 109°28').Le modèle simple de Lewis ne rend pas compte de cette réalité, en effet, basé sur laconfiguration électronique du carbone (1s22s22p2), les 4 électrons de valence (2s22p2)sont différenciés. Par conséquent, les OM (1σ(H), 2σ(C) et 1σ(H), 2π(C) décrivant lesliaisons doivent être différentes.Pour répondre à cette observation, on considère que toutes les combinaisons linéairesdes orbitales atomiques sont également des solutions de l'équation de Schrödinger.Pour cette méthode dite d'hybridation des orbitales atomiques, (mélange desOrbitales Atomiques de départ) il faut respecter:-on forme autant d'OM hybrides que d'OA hybridées

    Pour le carbone:-hybridation des OA 2s et les trois 2p donne 4 OM hybrides: sp3-hybridation des OA 2s et deux des trois 2p donne 3 OM hybrides: sp2-hybridation des OA 2s et l'une des trois 2p donne 2 OM hybrides: sp

  • La forme d'une orbitale moléculaire sp hybride (entre s et p) est :

    2px

    2py

    2pz

    2s

    OA 2s et 2p

    OM sp3

    2px

    2px

    2py

    OM sp2

    OM sp

    Orbitalenon hybride

    Orbitalesnon hybrides

    Autre type d'hybridation : sp3d (PCl5) et sp3d2 (SF6)

  • CH

    H

    H

    H

    Pour CH4 (ou H2O, NH3) :le recouvrement des quatre OM hybrides sp3du carbone et l'OA 1s de l'hydrogène donneune liaison σ à symétrie de révolution (librerotation autour de l'axe C-H)

    Liaison σ

    OM (H) σOM (C) sp3

    C tétraédrique

    C

    2px

    OM sp2

    C

    2px

    OM sp2

    Liaison π C-C

    Liaison σ C-C

    Pour H2C=CH2

    Liaison σ C-H

    CC

    H

    H

    H

    H

    !

    !

    "

    "

    "

    "

    C C

    H

    H

    H

    H!

    " !

    !

    !

    !

    C trigonal plan

    En ce qui concerne la molécule d'éthylène (H2C=CH2), le recouvrement des OMhybrides sp2 du carbone et l'OA 1s de l'hydrogène donne 4 liaisons σ à symétrie derévolution (libre rotation autour de l'axe C-H)

    le recouvrement axial d'une des trois OM hybrides sp2 de l'un des deux carbones avecl'une des trois OM hybrides sp2 de l' autre carbone donne une liaison σ, la dispositionproche des orbitales 2px non hybridées conduit à un recouvrement latéral (2px-2px) quidonne une liaison π. Par conséquent, la liaison C=C est constituée d'une liaison σ etd'une liaison π. La rotation autour de l'axe C-C est bloquée.

    VI. 2. La double liaison C=C

  • VI. 3. La triple liaison C≡C

    Pour HCCH

    Liaison p C-C

    Liaison π C-CLiaison σ C-C

    2px

    2pyOM sp

    2px

    2py

    OM sp

    !

    !

    "

    "

    H

    "

    H

    C C!

    "!!HH

    "

    C linéaire

    En ce qui concerne la molécule d'acétylène (HCCH), le recouvrement axial des deuxOM hybrides sp du carbone et l'OA 1s de l'hydrogène donne deux liaisons σ à symétriede révolution (libre rotation autour de l'axe C-H).Le recouvrement axial d'une des deux OM hybrides sp de l'un des deux carbones avecl'une des deux OM hybrides sp de l' autre carbone donne une liaison σ, la dispositionproche des orbitales 2px et 2py non hybridées conduit à un recouvrement latéral(2px-2ps et 2py-2py) pour donner deux liaisons π orthogonales (disposition à 90°). Parconséquent, la triple liaison CC est constituée d'une liaison s et de deux liaisons π. Larotation autour de l'axe C-C est bloquée.

  • VI. 4. La délocalisation des électronsCe phénomène intervient dans le cas des systèmes conjugués.

    A B C D

    A B C

    A B C

    A B C D

    A B C

    A B CMésomérie

    orbitale vide (lacune)Doublet n

    Hydrocarbures : exemple butadiène

    C C

    C C

    H

    HH

    HH

    Hsp2sp2

    sp2sp2

    C C

    C C

    H

    HH

    HH

    H

    C C

    C C

    C C

    C C

    !

    ! !"

    "

    ""

    ""

    Deux formes mésomères limites

    C C

    C CC C

    C

    H

    H

    H

    C

    CH

    H

    H

    H

    H

    sp2 sp2

    sp3 sp2

    sp2

    !

    !"

    "

    ""

    C C

    C C

    C

    sp3

    HH

    En réalité, la densité électronique estrépartie sur les 4 centres

    Remarque: à cause de la présence d'uncentre sp3 entre les centres sp2, laconjugaison est rompue

  • Hydrocarbures : exemple Benzène (C6H6)

    sp2 sp2

    sp2

    sp2sp2

    sp2

    !

    !

    !

    "

    "

    "

    H

    H

    HH

    H

    H

    sp2 sp2

    sp2

    sp2sp2

    sp2

    !

    !!

    " "

    "

    H

    H

    HH

    H

    H

    Deux formesmésomères limites

    H

    H

    HH

    H

    H

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    !

    sp2 sp2

    sp2

    sp2sp2

    sp2

    ! !

    !

    "

    " "

    "

    "

    "

    !

    !

    !!

    "

    """

    " "

    En réalité, la densitéélectronique est répartiesur les 6 centres

  • VI. 5. Déduction de la géométrie des molécules organiques simples

    En chimie organique, les molécules sont plus compliquées car le nombre d'atomes estsouvent élevé. Cependant, le nombre d'éléments présents dans les moléculesorganiques est relativement restreint (C, H, O, N, Cl, Br, I, S, P, Na, Li etc......)

    spAX22

    spAXE1

    spAX22

    sp2AXE2

    1

    sp2AX2E

    2

    sp2AX33

    sp3AX1

    sp3AX2E2

    2

    sp3AX3E

    3

    sp3AX44

    HONC

    NC O H

    C N O

    C N

    C

  • VII : Géométrie et représentations de molécules polyatomiquesVII. 1. Formules brutesLa formule brute d'un composé organique donne sa composition chimique sans donneraucune information sur:

    - la manière dont les atomes sont liés entre eux- la position relative des atomes dans l'espace- pour une composition donnée (formule brute), il peut y avoir plusieurs

    arrangements possibles. par exemple pour C4H7Cl, il y a 19 possibilités.

    VII. 2. Quelques notions de nomenclatureLes noms des hydrocarbures saturés de formules générale : CnH2n+2 (à la base de lanomenclature)

    CH4

    C2H6

    C3H8

    C4H10

    C5H12

    C6H14

    C7H16

    C8H18

    C9H20

    C10H22

    Méthane

    Ethane

    Propane

    Butane

    Pentane

    Hexane

    Heptane

    Octane

    Nonane

    Décane

  • Quelques fonctions importantes de la chimie:

    Fonctions oxygénées

    C OH

    C O

    H

    R

    C O

    R

    R'

    O

    C C

    C O

    R

    HO

    C O

    R

    R'O

    C O

    R

    O

    C O

    R'

    Alcool

    Ether

    Aldéhyde

    Cétone

    Acide

    Ester

    Anhydride

    Fonctions azotées

    C N

    C N

    C N

    C O

    R

    N

    Amine

    Imine

    Nitrile

    Amide

  • VII. 3. Isomérie

    Des composés possédant la même formule brute mais des formules développéesdifférentes sont dits isomères.

    VII.3.1. Isomérie de constitution

    Des composés possédant la même formule brute mais des fonctions chimiquesdifférentes sont dits isomères de constitution.

    Exemple : C4H8O2

    OH

    O

    HO OH

    OHO

    Acide Diol (dialcool) Aldol (Aldéhyde-alcool)

    n-butane iso-butane

    1

    2

    3

    4

    1

    2

    3

    41

    3

    4

    2

    1-butène 2-butène (isomère E) 2-butène (isomère Z)

    VII.3.1. Isomérie de position

    Des composés possédant la même formule brute et les mêmes fonctions maisdifférent par la position des groupements ou fonctions sont dits isomères de position.

  • Lorsque le nombre d'atome s de carbone augmente, des possibilités de ramificationapparaissent.Exemple: C4H10 (butane)

    H C

    H

    H

    C

    H

    H

    C C

    H

    H

    H

    H

    H

    H C

    H

    H

    C

    H

    C

    C

    H

    H

    H

    H

    HH

    butane normal = n-butane iso-butane

    VII. 4. Formules semi-développéesElles permettent d'alléger l'écriture des formules planes.

    H3C CH2 CH2 CH3 H3C CH CH3

    CH3butane normal = n-butane iso-butane

    Formules planes simplifiées

    Elles permettent d'alléger encore plus l'écriture des formules planes.- les carbones C ne sont pas écrits- les hydrogènes H liés à C ne sont pas écrits- Les liaisons C-H ne sont pas représentées- Un trait - signifie une liaison s simple C-X (X = C, O, N, P, B, F, Cl etc.)- = signifie une double liaison (s et p) C=X (X = C, O, N, P, B etc.)

    O

    n-butane iso-butane cyclopropane cyclobutane

    Cyclopentane cyclohexane Benzène Acétone

  • Exemple: C2H6 (éthane)

    Exemple: C2H4Br2(dibromoéthane, dibromo-1,1-éthane)

    Trois représentations identiques(due à la libre rotation autour desliaisons σ C-C

    dibromo-1,2-éthane (C2H4Br2)

    H C

    H

    H

    C

    H

    H

    H

    H C

    H

    H

    C

    H

    Br

    Br H C

    H

    H

    C

    Br

    Br

    H12

    H C

    H

    H

    C

    Br

    H

    Br

    H C

    H

    Br

    C

    H

    Br

    H Br C

    H

    H

    C

    H

    Br

    H12

    H C

    Br

    H

    C

    H

    Br

    H H C

    Br

    H

    C

    H

    H

    Br H C

    Br

    H

    C

    Br

    H

    H Br C

    H

    H

    C

    H

    H

    Br

    VII. 5. Représentation des isomères

  • VIII : Stéréochimie moléculaireElle traite de la disposition relative des positions des atomes dans les édificescovalents (molécules neutres ou ions)

    VIII. 1. Représentation de la géométrie moléculairestéréochimie

    VIII.1.1. Représentation en perspective: stéréoisomérie

    CHO

    C

    NH2

    C

    Br

    CH3H

    H

    sp3AX4Td

    sp3AX4Td

    Libre rotation (liaison σ)

  • VIII.1.2. Méthode du "coin-volant"Elle consiste à représenter une liaison par convention

    -Liaison dans le plan du papier:-Liaison en avant de plan du papier:-Liaison en arrière de plan du papier:

    Exemple: le méthane (CH4)H

    C

    H

    H

    H

    H

    CH

    HH

    H

    C

    H

    H H

    Remarque: une molécule tourne autour d'elle même dans l'espace, lors de cetterotation, sa géométrie est conservée.

    Exemple: l'éthane (C2H6)H

    C C

    HH

    H

    H

    H

    !

    H

    C C

    H

    H

    H

    H

    H

    Remarque: autour d'une liaison σ (symétrie de révolution), la rotation est libre.

    VIII.1.3. Projection de Newman

    On regarde la molécule le long d'une liaison.

    He

    Hf

    HdHa

    C1 C2

    HfHc

    Hb

    He

    Hd

    Ha

    HcHb

    C1

    Ha

    C C

    Hc

    Hb

    He

    Hf

    Hd

    !

    He

    HfHd

    Ha

    HcHb

    C1

    Conformationdécalée

    Conformationéclipsée

  • Exemple

    Cl

    H

    HH

    C1 C2

    HCl

    H

    Cl

    HH

    ClH

    C1!

    H

    C C

    Cl

    H

    Cl

    H

    H!

    Cl

    HH

    H

    ClH

    C1

    H

    C1 C2

    HCl

    H

    H

    Cl

    !

    H

    H

    Cl

    H

    ClH

    C1

    H

    C C

    Cl

    H

    H

    Cl

    H!

    H

    ClH

    H

    ClH

    C1

    Conformation décalée

    Conformation éclipsée

    Conformation décalée

    Remarque: toutes ces représentations représentent des conformations différentes dela même molécule (1,2-dichloroéthane), ce sont des conformères et non des isomères.En réalité, comme on passe de l'une à l'autre par une simple rotation et sans rompreune liaison covalente, on les nomme des rotamères.

    On peut passer d'un conformère à un autre seulement par rotation autour desliaisonsPour passer d'un isomère à un autre, il y a obligatoire ment, rupture de liaisons

    Conformation éclipsée

  • VIII. 2. Les molécules carbonées

    VIII.2.1. Chaînes linéaires saturées acycliques (hybridation sp3)

    Exemple: Ethane (C2H6)

    He

    Hf

    HdHa

    C1 C2

    HfHc

    Hb

    He

    Hd Ha

    C C

    Hc

    Hb

    He

    Hf

    Hd

    Ha

    HcHb

    C1

    He

    HfHd

    Ha

    HcHb

    C1!

    Conformation décalée Conformation éclipséeRemarque: pour passer de la position décalée à la positions éclipsée il faut fournir del'énergie (un travail) car il faut vaincre la répulsion entre les atomes d'hydrogène. Ilfaut considérer que la distance C-C est de l'ordre de 1.5 Å et que les deux atomes decarbone sont hybridés sp3 (géométrie Td) et que de ce fait les atomes d'hydrogènesont proches dans l'espace.

    Energie

    d de e

    d = décalé, e = éclipsé

    Ee

    Ed

    12.5 KJ.mol -1

    La barrière d'énergie (12.5 KJ.mol-1) estfaible. À 25 °C, cette barrière estfranchie par l'agitation thermique (chocsentre les molécules). À la températureambiante la rotation autour de la liaisonC-C se fait aisément. Cependant, laconformation décalée est plus stable(énergie plus basse) que la conformationéclipsée (énergie plus haute) à cause del'effet stérique (disposition proche desatomes de H dans l'espace.

    Exemple: Butane (C4H10)La conformation la plus stable (conformation décalée en zigzag) du butane est cellepour laquelle les atomes d'hydrogène sont les plus éloignés.

    C

    C

    C

    C

    HHH H

    H

    H

    H H HH

    Tous les atomes de C sont dans un même plan, tous les atomes de H appartenant àdeux C voisins sont décalés.

  • VIII.2.2. Chaînes saturées cycliques

    CyclopropanePlan

    Cyclobutanepresque Plan

    Cyclopentanenon Plan

    Cyclohexanenon Plan

    Grande tension (relativementinstable) car non respect de l'angle109°28' (C sp3)

    CyclopropanePlan

    Cyclobutanepresque Plan

    Cyclopentanenon Plan

    Le cas du cyclohexane:

    Équilibre Équilibre

    Chaise Bateau Chaise

    Le cyclohexane adopte deux conformations: chaise (la plus stable) et bateau (la moinsstable 1%). Pour la conformation chaise (6 liaisons axiales et 6 liaisons équatoriales),les liaisons C-C voisines sont décalées, alors que pour la conformation bateau, ellessont éclipsées.

    E

    AE

    A

    E

    A

    A

    E

    E

    A

    E

    A

    E

    AE

    A

    E

    A

    AE

    A

    E

    A

    E

    L'équilibre entre les deux conformations chaises est rapide (5 105 s-1).Il interchange les positions équatoriales (E) et axiales (A).

  • VIII.2.3. Représentation des chaînes non saturées acycliques

    Exemple: 2-pentène

    C C

    CC

    HH

    C

    H

    H

    H

    H

    H

    H

    H

    H sp3 sp3 sp3

    sp2sp2

    ! !!

    !

    "

    C C

    CC

    HH

    Libre rotation Rotation bloquée

    Ces centres sont dans le même plan

    Exemple: 2-butyne

    C C CC

    HH

    H H

    HH! !

    sp3 sp3

    spsp!

    " "C C CC

    Ces centres sont sur la même droite

    Rotation bloquée

    VIII.2.4. Chaînes non saturées cycliques

    Benzèneplan

    Naphtalèneplan

    Anthracèneplan

    Cyclohexanenon plan

    6 C sp2 10 C sp2 14 C sp2

    6 C sp3

  • IX : StéréoisomérieSelon la disposition des atomes les uns par rapport aux autres dans l'espace, à uneformule plane peuvent correspondre des géométries différentes. Chaque arrangementcorrespond à un stéréoisomère (ou isomère stérique).

    IX. 1. Isomérie E/Z des doubles liaisons

    C C

    YX

    WZ

    C C

    WX

    YZ

    Même côté

    sp2 sp2

    sp2 sp2

    Remarque: à cause de laliaison p la rotation autourde la liaison C-C estbloquée.

    Ces deux composés sont diastéréoisomères car on ne peut pas passerde l'un à l'autre sans casser une liaison.

    Ces centres sontdans le même plan

    Exemple: ClCH=CHCl (1,2-dichloroéthylène)

    Les atomes de chlore (Cl) sont du mêmecôté de l'axe C=C, ils sont en position cis,il s'agit de l'isomère Z (Zusammen :ensemble).(Z)-1,2-dichloroéthylène

    Les atomes de chlore (Cl) sont de partet d'autre de l'axe C=C, ils sont enposition trans, il s'agit de l'isomère E(Entgegen : opposé).(E)-1,2-dichloroéthylène

    C C

    ClCl

    HH

    C C

    HCl

    ClH

    Même côté

  • Pour pouvoir définir l'isomérie E/Z, il faut définir un ordre de priorité.On admet les conventions suivantes:

    * On classe les substituants de chacun des deux carbones composant ladouble liaison C=C par ordre décroissant de numéro atomique Z (le n° 1 = substituantde Z le plus élevé).

    * Quand on ne peut pas les départager au premier rang car le même Z, onconsidère le substituant en deuxième position etc...

    * un substituant lié par une double liaison est compté double.* un substituant lié par une triple liaison est compté triple.* les isomères E et Z sont identifiés à l'aide des positions des

    groupements prioritaires par rapport à l'axe de la liaison C=C

    Même côté

    C1 C2 C1 C2

    1

    2

    1

    2

    1'

    2' 1'

    2'

    Côté opposé

    Isomère Z Isomère E

    C C

    ClCl

    HH

    C C

    HCl

    ClH

    1 1

    2 2

    1

    2 1

    2

    C C

    COOHH3C

    CH3H

    1

    2

    1'

    2'

    C C

    CH3H3C

    COOHH

    1

    2 1'

    2'

    Exemple: ClCH=CHCl (1,2-dichloroéthylène)

    (Z)-1,2-dichloroéthylène (E)-1,2-dichloroéthylène

    Exemple: CH3CH=CCH3CO2H (2-méthylbut-2-énoïque)

    (Z)-2-méthylbut-2-énoïque (E)-2-méthylbut-2-énoïque

  • 1

    2

    1'

    2'

    C C

    H2C

    H2C

    Br

    FH2C

    CH

    C

    Cl

    Cl

    1

    2

    1'

    2'

    C C

    H2C

    H2C

    Br

    FH2C

    Cl

    Cl

    Z E

    C C

    C

    CH2

    H2C

    CH2 Cl

    H

    HO

    H

    O1

    2

    1'

    2'

    E

    C C

    C

    CH2

    H2C

    CH2 H

    Cl

    HO

    H

    O1

    2

    1'

    2'Z

    Quelques exemples:

  • IX. 2. Isomérie cis/trans des composés cycliques

    1

    1'

    1'

    1

    Cl

    Cl

    Cl

    Cl

    Cyclobutane

    cis trans

  • Le cas du cyclohexane:

    Equilibre Equilibre

    Chaise Bateau Chaise

    E

    AE

    A

    E

    A

    A

    E

    E

    A

    E

    A

    E

    AE

    A

    E

    A

    AE

    A

    E

    A

    E

    cis

    trans

    5 105 s-1

    1'

    1

    1

    1'1

    1'

    11'

    cis

    trans

    Me

    F

    Me

    F

    Me

    F

    MeF

    cis

    trans

    cis

    trans

    Exemple: fluoro-2-méthylcyclohexane

  • IX. 3. Énantiomérie

    IX.3.1. Chiralité

    Définition générale: un objet est chiral s'il ne se superpose pas à son image dans unmiroir. Par conséquent, il ne peut pas posséder un plan de symétrie.Le carbone asymétrique (noté C*) est un cas possible de chiralité.

    a

    C

    bc

    d

    a

    C

    bc

    d

    * *

    a

    C

    bc

    d

    a

    C

    bc

    d

    * *

    Miroir Regard le long de l'axe C-a

    Exemple: CHFClBr

    H

    C

    FBr

    Cl

    H

    C

    FBr

    Cl

    * *

    Miroir Regard le long de l'axe C-H

    Br

    F Cl

    Br

    Cl F

    CH3

    C

    H3CHO

    H

    ChiraleAchiraleCO2H

    C

    H3CHO

    H

    *

    CH3

    C

    H3CHO

    H

    CH3

    C

    CH3OH

    H

    CH3

    HO CH3

    CH3

    H3C OH

    Regard le long de l'axe C-H

    Miroir

    Ces deux images sont superposables. Lecarbone central n'est pas asymétrique, lamolécule est achirale

    Le plan contenant les liaisons H-C etC-OH est un plan de symétrie

    Acide lactique

  • IX.3.2. Énantiomères

    Définition générale: une molécule chirale existe sous deux formes géométriques(image l'une de l'autre dans un miroir). Ces deux formes sont dites énantiomères.

    Exemple: Acide Lactique

    CH3

    C

    HHO

    CO2H

    CH3

    C

    HOH

    HO2C

    * *

    OH

    HO2C CH3

    OH

    H3C CO2H

    Miroir Regard le long de l'axe C-Hles deux énantiomères de l'acide lactique

    IX.3.3. Activité optique

    Définition générale: deux énantiomères possèdent des propriétés chimiques etphysiques identiques à l'exception de leur pouvoir rotatoire: une molécule chirale peut

    faire tourner le plan de polarisation de la lumière polarisée. Deux énantiomèrespossèdent des pouvoirs rotatoires opposés.

    ! !

    Lumièrenon polarisée

    Lumièrepolarisée

    Déviationà droite (+)Molécule

    dextrogyre

    Déviationà gauche (-)

    Moléculelévogyre

    Pour distinguer les deux formes (énantiomères), on précise leur propriétés(dextrogyre ou lévogyre) par :

    (+) pour Dextrogyre(-) pour Lévogyre

    Exemple: Acide Lactique:acide (+) lactique = acide (D) lactiqueacide (-) lactique = acide (L) lactique

    Remarque: un mélange équimolaire des énantiomères (D) et (L) n'a pas de pouvoirrotatoire, c'est un mélange racémique et il est noté: (+-)lactique

  • IX.3.4. Nomenclature

    Règles de Cahn-Ingold-Prelog* on classe les substituants du C* en fonction des Z (numéro atomique)

    croissants (le n° 1 = substituant portant le Z le plus élevé). Lorsque au premier rang onrencontre le même Z, on considère le deuxième voir le troisième rang.

    * un substituant lié par une liaison multiple est pris en compte autant defois qu'il y a de liaisons.

    * l'hydrogène a priorité sur un doublet libre non liant.* on regarde la molécule dans la direction de l'axe C-4 (C vers 4)

    -si les substituants classés 1,2,3 sont lus dans le senstrigonométrique (-) la configuration est dite R (Rectus = Droite)

    -si les substituants classés 1,2,3 sont lus dans le senstrigonométrique (+) la configuration est dite S (Sinister = Gauche).

    Remarque: la nomenclature ne définit pas la configuration absolue. La forme R n'estpas systématiquement D.La forme S n'est pas systématiquement L.

    OH

    C

    H3COCH3

    CH2CH3

    *

    1

    2

    3

    4

    OH

    H3CO CH2CH3

    2

    1 3

    Regard (C vers 4)

    Projection C*-CH3

    R

    H

    C

    HOH2CCH3

    CH=O

    *

    3

    4

    1

    2

    H

    C

    H2C=HCNH2

    CH(CH3)2

    *

    1

    4

    3

    2

    Regard (C vers 4)

    R

    R

    CH3

    HOH2C CH=O

    3

    2 1

    NH2

    H2C=HC CH(CH3)2

    1

    2 3

    Regard (C vers 4)

    Projection C*-H

    Projection C*-CH3

  • IX.3.5. Projection de Fischer

    Cette représentation est surtout utilisée en chimie des glucides (sucres) et pour lesaminoacides. Pour un seul centre carboné cette projection ne présente pas d'intérêt.

    * trait vertical : liaison dans le plan du papier, ou en arrière de ce plan.* trait horizontal : liaisons situées en avant du plan du papier* on considère la chaîne carbonée la plus longue.* on place la fonction la plus oxydée en "haut".

    a

    C

    d

    c

    b

    C

    a

    d

    bc

    a

    bc

    d

    a

    bc

    d

    C

    d

    a

    cb

    d

    cb

    a

    180°

    a

    bc

    d

    C

    c

    b

    ad

    c

    ad

    b

    90°

    R S

    a

    bc

    d

    C

    d

    a

    bc

    d

    bc

    a

    180°

    R S

    Inversion deconfiguration

    Inversion deconfiguration

    Une rotation de 180° dans le plan du papier donne la même molécule

    Une rotation de 90° dans le plan du papier donne l'autre énantiomère.

    Une rotation de 180° hors du plan du papier donne l'autre énantiomère.

  • Exemple: acide lactiqueCH3

    C

    H

    OH

    COOH

    C

    CO2H

    HHO

    CH3

    *

    *

    CH3

    C

    H

    OH

    HOOC

    C

    CO2H

    OHH

    CH3

    *

    1 1

    2 2

    3 3

    4 4S R

    Miroir

    IX. 4. Diastéréoisomérie

    Deux molécules possédant la même formule brute et les mêmes fonctionnalités maisdifférant par leur géométrie et non images l'une de l'autre dans un miroir (nonénantiomères) sont des diastéréoisomères.

    Composés à deux carbones asymétriquesDans ce cas, chacun des deux carbones asymétriques peut avoir une configuration R ouS.Ce qui donne 4 possibilités (R,R); (R,S); (S,R); (S,S) et donc en général 4diastéréoisomères.Exemple: 2,3,4-trihydroxybutanal (HOCH2-CHOH-CHOH-CHO)

    HO

    OOH

    OH

    12

    34

    *

    *

    H

    H

    CH2OH

    OHOHC

    HO 1

    2*3

    *

    H

    H

    CH2OH

    CHOHO

    HO 1

    2*3

    *

    H

    H

    OH

    CHOHO

    HOH2C 1

    2*3

    *

    H

    H

    OH

    OHOHC

    HOH2C 1

    2*3

    *

    HO

    OOH

    OH

    HO

    OOH

    OH

    *

    *

    2

    1

    3*

    1

    2

    3

    R

    S

    S

    S

    R

    R

    S

    R

  • Exemple: 2,3,4-trihydroxybutanal (HOCH2-CHOH-CHOH-CHO)

    HO

    OOH

    OH

    12

    34

    *

    * HO

    OOH

    OH

    HO

    OOH

    OH

    *

    *

    2

    1

    3*

    1

    2

    3

    CHO

    CH2OH

    OHH

    HHO

    CHO

    CH2OH

    HHO

    OHH

    1

    3

    2

    4

    1

    3

    2

    4

    R

    S R

    S

    A (2R,3S) Miroir C (2S,3R)

    CHO

    CH2OH

    HHO

    HHO

    CHO

    CH2OH

    OHH

    OHH

    1

    3

    2

    4

    1

    3

    2

    4

    S R

    RS

    B (2S,3S) Miroir D (2R,3R)

    sont des diastéréoisomères.

    On constate que A (2R,3S) et C (2S,3R) sont images l'une de l'autre: ce sont desénantiomères.On constate que B (2S,3S) et D (2R,3R) sont images l'une de l'autre: ce sont desénantiomères.

    A (2R,3S) et B (2S,3S)A (2R,3S) et D (2R,3R)B (2S,3S) et C (2S,3R)C (2S,3R) et D (2R,3R)

    (R,R) (S,S)

    (R,S) (S,R)

    Enantiomères

    Enantiomères

    DiastéréomèresDiastéréomères

    Diastéréomères

    Diastéréomères