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Modules de philosophie
u Module 1 : Qu’est-ce que la philosophie ?
u Module 2 : La méthode philosophique
u Module 3 : La culture philosophique
ü 1. le vocabulaire philosophique
ü 2. les grands courants philosophiques
La philosophie, entre jeu et sérieux
u EPICURE (4ème-5ème siècle av. JC), Sentences vaticanes
« Dans toutes les autres occupations, la jouissance vient
a ̀la suite de travaux accomplis avec peine : mais en
philosophie, le plaisir va du même pas que la
connaissance ; car ce n’est pas après avoir appris que l’on
jouit de qu’on sait, mais apprendre et jouir vont
ensemble »
u ALEXANDRU, (9 ans, 2012, école Fraternité, Romainville) :
« Quand on philosophe, on s’enrichit grâce aux idées des
autres parce qu’on est dans l’océan infini de la
philosophie. Pour traverser cet océan, il vaut mieux être
plusieurs, c’est trop dur tout seul. »
La philosophie, pensée existentielle
u André Compte-Sponville (21ème siècle)
u « Philosopher, c’est penser sa vie et vivre sa pensée »
u Shana (6 ans, un matin d’automne à l’école Fraternité) :
u « Philosopher, c’est regarder sa pensée sur la vie, trouver ses
idées et ensuite penser ses idées. C’est réfléchir sa pensée sur
la vie »
MODULE 2 :Les étapes de la méthode philosophique
u Questionner
u Conceptualiser
u Problématiser
u Argumenter
u Répondre
u Dialoguer
0. Dialoguer
u Construire un échange progressif d’idées et de paroles ; créer un mouvement
continu la pensée en jonglant entre : les définitions, les questions, les problèmes,
les arguments, les réponses.
Problématiser
problèmes
Questionner
questions
Conceptualiser
définitionsArgumenter
arguments
Répondre
hypothèses
1. Questionner
u L’étonnement, posture de questionnement sur
l’évidence du monde, au seuil de la pensée
philosophique.
u ARISTOTE, Métaphysique, A10, trad. fr. M.-P.
Duminil, A. Jaulin, Paris, GF, 2008, p.7 : « C’est
en effet par l’étonnement que les humains,
maintenant aussi bien qu’au début,
commencent à philosopher, d’abord en
s’étonnant de ce qu’il y avait d’étrange dans
les choses banales, puis, quand ils avançaient
peu à peu dans cette voie, en s’interrogeant
aussi sur des sujets plus importants. (…) Celui
qui est en difficulté s’étonne et se juge
ignorant. »
30’
Les questions d’enfants, marques de l’étonnement philosophique
u « Est-ce qu’on existe parce qu’on a une mission ? » (Pearline, 9 ans)
u « L’imagination est-elle si grande que ça ? » (Chaïma, 7 ans)
u « Pourquoi la vie est cruelle ? » (Emmy, 8 ans)
u « Pourquoi on peut mentir quand on a besoin de mentir ?» (Garance, 10 ans)
u « Pourquoi il n’y a pas d’école pour les animaux ? » (Nathan, 7 ans)
u « Est-ce que tout le monde a la même liberté ? » (Maeva, 10 ans)
u « Vu qu’on sait qu’on va mourir, pourquoi on profite pas de la vie ? » (Raphaël, 9 ans)
u « Est-ce que ça existe le bout du monde ? » (Brahim, 7 ans)
u « Est-ce que l’Amour est plus fort que la Mort ? » (Chaineze, 8 ans)
u « Pourquoi l’Homme n’est pas comme un animal alors qu’il est animal ?» (Umberto, 8 ans)
u « Le corps est le maître du cerveau ou le contraire ? » (Ramandeep, 12 ans)
u « Est-ce que les animaux, ils ont aussi des animaux de compagnie ? » (Soraya, 10 ans)
5’
CERCLE DE SAGESSE
Formez des groupes de 5/6 personnes
(avec un gardien du temps)
u Individuel : Écrire individuellement sur une feuille (10’) :
u 2 questions qui suscitent le plus d’intérêt philosophique à propos de « La parole »
u 2 questions qui suscitent le plus d’intérêt philosophique à propos du « Le Bonheur »
u En petits groupes : Choisir une question pour chaque thème pour le groupe.
u En grand groupe : Partage des questions retenues par chaque groupe puis
choix d’une par vote (sans commentaires, sans débat)
20’
2. Conceptualiser
u Définir le sens d’un concept, d’un mot
philosophique
u Décrire les caractéristiques de cette idée
u Rechercher les notions contraires et
voisines
u Constituer une définition à partir de
plusieurs exemples singuliers.
u Auprès des enfants : « expliquer l’idée qui
apparaît dans votre tête quand vous pensez à
ce mot. Qu’est-ce que cela veut dire ? »
30’
CERCLE DE SAGESSE
Formez des groupes de 5/6 personnes
(avec un gardien du temps)
u Réfléchir individuellement à une définition de « La Parole » et une définition
du « Bonheur » et la noter en une phrase (10’)
u Donner 3 synonymes - qui désignent une réalité voisine de chacune des deux
notions – et 3 antonymes - trois termes qui s’y opposent (10’)
u Pratiques de l’attention
u Exercice 1: Ecoute des définitions sur le concept de « La parole »
u Exercice 2 : Création d’un nuage conceptuel sur le concept « Le Bonheur »
: chacun peut dire un mot qui lui semble important pour comprendre ce qu’est
le bonheur : synonymes, antonymes, caractéristiques.
20’
Carte conceptuelle « Le bonheur »
JOIE MALHEUR
BONHEUR
Sérénité
Plénitude
BIEN-ÊTRE
CONTENTEMENT Accomplissement
Epanouissement
En bleu foncé : concepts synonymes
En bleu électrique : caractéristiques du concept
En Bleu ciel : concepts à distinguer
En rouge : concepts antonymes
CHANCESatisfaction
Félicité
Durabilité
Quête /but
SOUFFRANCE
Plaisir
5’
TRISTESSE
3. Problématiser
u Cibler un problème : Se demander : « Qu’est-ce qui fait problème ? »
u Exemple : « Le but de la vie, c’est d’être heureux » : Si le bonheur est le but de la vie, est-ce
que cela signifie que ce sera le point d’arrivée et que l’on ne sera pas heureux avant d’avoir
atteint ce but ?
u Trouver la question derrière la question : Questionner les sous-entendus, les présupposés
d’une question, d’une idée ou d’une affirmation
u Exemple : Comment trouver le bonheur ? Problématique : Le présupposé est que le bonheur se
trouve, or comment peut-on trouver ce que l’on ne connaît pas ?
u Trouver deux idées qui font débat et les confronter
u Exemple : « Le bonheur, c’est être entouré des gens qu’on aime » / « on se sent heureux quand
on obtient ce que l’on veut » : Est-ce que le bonheur c’est obtenir les gens et les posséder?
u Faire se rencontrer deux définitions d’un concept et poser le problème.
u Exemple : « Le bonheur c’est le plaisir » / « Le bonheur c’est s’épanouir » : Si pour être
heureux il faut s’épanouir, est-ce que cela signifie qu’il faut sacrifier son plaisir pour travailler
à son épanouissement ? »
u Partir d’une opinion courante et la remettre en question
u Exemple : « L’argent ne fait pas le bonheur ? » : peut-on dire à une personne en grande
difficulté financière qu’il devrait tout de même être heureux ?
30’
Cercle de sagesse
Formez des groupes de 5/6 personnes
(avec un gardien du temps)
u En petits groupes : À partir des questions sélectionnées précédemment sur le
Bonheur et la Parole, chaque groupe formule deux problématiques que
soulève la question (présupposés, implicites, conséquences, enjeux) (5’)
u En grand groupe : Lecture des problématiques (10’)
20’
4. Répondre
u Compétence centrale : formuler une idée, une hypothèse, qui représente sa
pensée tout en répondant à la question. Une réponse : à la croisée d’une
question, d’une idée et d’un énoncé.
u Compétence originale et créatrice : devenir l’auteur de sa pensée.
u Exercice : Rédigez, par écrit, en quelques lignes une réponse à la question
qui a été choisie précédemment sur le thème « La Parole » ou « Le Bonheur »
20’
5. Argumenter
u Argument : justification à une idée qui l’explique, la soutient, lui donne de la
force.
u Arguments logiques : « La parole est le reflet de la pensée car c’est sa fonction
et sa raison d’être »
u Argument empirique : justifier son idée par un exemple : « La parole est le reflet
de la pensée parce que les gens peuvent comprendre ce que l’on veut dire si on
demande quelque chose »
u Arguments d’autorité : « Je ne pense pas que le bonheur dépend de nous parce
qu’Epictète a montré qu’il y a des choses qui ne dépendant pas de nous »
u Arguments ad personam : argumenter une idée en utilisant la réputation
personnelle de l’individu. « Tu penses que le bonheur dépend de nous mais toi tu
as eu de la chance, tu as été gâté, donc tu ne peux pas dire ça. »
u NB ; Ces deux derniers types d’arguments ne sont pas encouragés en atelier philo.
30’
CERCLE DE SAGESSE
Formez des tandem de 2 personnes
u À PARTIR DES QUESTIONS CHOISIES AUJOURD’HUI… ou des questions :u La parole représente-t-elle la pensée?
u Le bonheur dépend-il de nous ?
u Pour ou contre ? : Un argumentateur / Un maïeuticien : Reprenez vosréponses formulées L’un d’entre vous cherche des arguments « pour » (ou
« contre », selon son choix) et défend cette position. L’autre l’interroge
pour l’inviter à préciser sa position (exercice de maïeutique) (10’)
u Bien au contraire : Un argumentateur / Un maïeuticien : L’autre cherche
des arguments pour défendre la position opposée (avocat du diable…) et son
interlocuteur l’invite à préciser sa position (même exercice de maïeutique)
(10’)
u Echanges et partages en grand groupe (10’)
20’
6. Dialoguer
u Créer un mouvement continu dans la pensée en jonglant entre : les définitions, les
questions, les problèmes, les arguments, les réponses.
u Dialectique : pensée qui se renverse elle-même sans cesse
u Maïeutique : art de faire éclore la pensée, de la faire naître et de l’approfondir.
Problématiser
problèmes
Questionner
questions
Conceptualiser
définitionsArgumenter
arguments
Répondre
hypothèses
En avant la philosophie !
Johanna Hawken
http://www.chaireunescophiloenfants.univ-nantes.fr/
