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MAILLE D'HONEUR offerte par la Municipalité de Creil à Madaine Palm. DALDER E^N FIÈVRIER 1791, Les évérieinclits survolons à Creil, cil février 1 - 191, Ont le précieux ;i^'ilit;ige (le f a ire colinaitre le rôle ci i ie les femmes jouèrent au début fie la l^Cf olution friii^i!sû et l'IMPOrtance que certaines (I'eiiLre elles clierChérent à s'attribuer. La re- Luise d'une i o C ^c .lai]!c d'honneur destinée tI ètre Po rtée d'une faÇoil apparente pill' n'le (1111110 ^I celle époque n'le, particularité nou%P!1C el (ILI! dénoLe Lille niodiricallon iiotlll)lo des idées interieures. Des 6 % é l leilleil[s lilsLoriques (le ce genredépendent des faits iliteri , eniisiu ilièilic inoment, aussi bien que àcs qualités et (les défauts (je ceux qui y prirent pari. Les femmes de Creil lie purent s o uil l e r à constitue " "'le (tolnpagnie aux[lilirc de la girde nationale, et INI ]),aider lie reçoi t ^L Ce ` ^tt C 0 ^ Cj sioo une lllécl, , Iillc d'honneur qu'à la suite d'au e l) sc l nl) le (p f. ,%li en l e tl ls Indispensables à rappeler. Il l i aporte : (, fi conscquence, (le faire res s ortir cil pleine lumière la personnalité coriense (le M' , Dalder, iiissi bien (lu c les faits sur % cous (je Côté cltd'^ q uIiroct se riLt^lellll)t à ce qui s'est passé à Creil. M Dalder, qui semble avoir jotié à C reil Un rôle (Vhéraïne de la Révolution, n'est ni originaire fin département l'Oise, Ili Même française. Elle est hollandaise. Soli A^gC est d'ILII.1111 plus intéressant à préciser, quo personne: jusqu'à Cr jour n'était parvenu à le coniiallre. Elle est liée ^ Gr0niIU^ IJe Vers la fin d'avril 1743. liJle fu(I ) ap[isèe e l, cette villele 3 ma! 1743, suivant les rites de la religion réformée nêerlandaise. Ce fait Document 0000005499533

la Municipalité de Creil DALDERbibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/78eb500892b...DE CREIL A MADAME DAr,i)Eii 1135consul dû Hollande a Messine, du[ se rendre dans celle der-nière

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LÀ MAILLE D'HONEURofferte par la Municipalité de Creil

à Madaine Palm. DALDER

E^N FIÈVRIER 1791,

Les évérieinclits survolons à Creil, cil février 1 -191, Ont le

précieux ;i^'ilit;ige (le f aire colinaitre le rôle ci iie les femmes

jouèrent au début fie la

l^Cf olution friii^i!sû et

l'IMPOrtance

que certaines (I'eiiLre elles clierChérent à s'attribuer. La re-

Luise d'une i o C c.lai]!c d'honneur destinée tI ètre Portée d'une

faÇoil apparente pill' n'le

(1111110 ^I celle époque n'le,

particularité nou%P!1C el (ILI! dénoLe Lille niodiricallon iiotlll)lo

des idées interieures. Des 6 % é l leilleil[s lilsLoriques (le ce

genredépendent des faits iliteri, eniisiu ilièilic inoment, aussi

bien que àcs qualités et (les défauts (je ceux qui y prirent

pari. Les femmes de Creil lie purent souill e r à constitue" "'le

(tolnpagnie aux[lilirc de la girde nationale, et INI — ]),aider lie

reçoi t ^L Ce

`

^tt C 0 ^Cjsioo une lllécl,,Iillc d'honneur qu'à la suite

d'au e l) sc l nl) le (pf.,%,é li enl e tl ls Indispensables à rappeler. Il

l i aporte : (, fi conscquence, (le faire ressortir cil pleine lumière

la personnalité coriense (le M' , Dalder, iiissi bien (lu c les

faits sur % cous (je Côté cltd' quIiroct se riLt^lellll)t à ce qui s'est

passé à Creil.

M— Dalder, qui semble avoir jotié à Creil Un rôle (Vhéraïne

de la Révolution, n'est ni originaire fin

département dé l'Oise,

Ili Même française. Elle est hollandaise. Soli A^gC est d'ILII.1111

plus intéressant à préciser, quo personne: jusqu'à Cr jour

n'était parvenu à le coniiallre. Elle est liée ^ Gr0niIU^ IJe Vers

la fin d'avril 1743. liJle fu(I )ap[isèe e l, cette villele 3 ma! 1743,

suivant les rites de la religion réformée nêerlandaise. Ce fait

Document

0000005499533

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43î ^IÉI)AII,I,E D'HONNEUR OrrFRTE PAR LA MUNICIPALITÉ

résulte de l'acte de bapL^me ci-dessous déffivrô par le secvé-

taire de la mairie de Groningue :

Le 3 mai a éle baptisée cri cette ville Lr tta-1,IibinIifille (le

licobtis Altiers et De Sitter, inariI^s II^9itiinen1en(,

demeurant dons le I locistratte (I)^

La naissance doit être reportée Li fin avril, parce que les

babitir des bollind aises fa isaiiliLcélêbrcr le baptême dans les

huit Ou

qiiiiizcjüurs (fui suivaient la

venue ,tu monde. L'étal.

civil n'était constat(,, dans la région que par les registres pa-

roissiaux.

Le père était aubergiste et ne parait pas avoir été (le souche

noble. Plus tard seulement lorsqu'elle séjourna en

France,

MI ' El La Alders orthographia son nom Aelclers, en

y joignant

fréquemment la particule pour se rattacher à la famille noble

hollandaise portant ce nain et

ayant comme armoiries un écu

de sinople chargé de trois étoiles d'or (2). Elle passa sa jeu-

liesse à Gronin.Ïtie, au milieu de - ces prairies sans limites de

la

Frise dit Nord, qui éveillent dans les coiurs les idées de

liberté et d'affranchissement. Elle appartenait à cette éner

gique race frisonne, dont une partie êmigrait, à ce moment

dans l'Afrique dit Sud, et allail, y constituer les ancêtres des

Boers, ces partisans opiniâtres de là liberté.

MI ' , Etta Alders, après avoir reçu une éducation littéraire

assez eomplèle, épousa ^ l'^,'tge de dix-neuf on

vingt ans, c'est-

iLL-dire vers 17G2 on

1763, 'iH' C.-F.-L. Palm. qui partit pour

les Indes hollandaises quelques mois après cette union. Il

semble y avoir disparu, car il ne lut plus jamais question de

lui. La jeune, mariée, presque veuve au lendemain de ses

noces, resta six années à Groilingue. Elle alla ensuite habiter

Amsterdam, où cite fil la

connaissance d'un avocat, (le cette

ville, nommé Jan Muniiiks. Ce jeune docteur en drojl,.proiiiu

il) NoLi^ rentrerions M", Do blan, notre éminente collê^,iie de la S--

ciéte lioliandiise de niimi^niatiq11c, d'i^trp, frirvenue à nous procurer

l'originai du document, (lent Là traduction est ici :lûnni^û, et (le ores

!LVOiV fourni d'utiles renseignements sur les publiudions faites en lie]-

lande au cours (Ir ces (lernièieq annêes au sujet dc la personnalité (le,

âl- 1 Aiders.

(2) Arinoriil gPni^raI de IiI V- Aclâcrs.

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DE CREIL A MADAMEDAr,i)Eii1135

consul dû Hollande a Messine, du[ se rendre dans celle der-

nière ville pour y r(,, sidcr. Ils décidèrent de partir ensemble.

En cours (le Yoya^,c, la

hollandaise tomba malade dans le

midi de la France, et Jan Munniks continua seul la route

jusqu'â Messine. i^,1"'Alders. revenue à la santé, oublia d'aller

rejoindre son ami en Sicile. Elle préf&a rc,gagiier Paris,

qu'elle avait traversé rapidement en

cours de route et (tout

],a vie joyeuse et facile l'avait tentêe.

A son arrivâe dans la capitale, elle, se fi( connai[re sous le

nom de fol^ 1 E.-LA. De Sitter, veuve de

M. Palin, baron

d'AcIders. Ces idées de reprendre le nom de sa

mère, (le se

parer d'un titre, de baronne, qui ne lui appartenait pas. et de

modifier l'orthogriplie résultant de son acte de naissance,

laissent. supposer que la jeune et belle hollandaise desiralt

connaltre les plaisirs que Paris réservait aux étrangères, qui

venaient y habiter à ]a

fin du ré.-ne de Louis XV. En 17718,

âgêe de trente-cinq ans, elle liabit e rue ^ ,j llodo, n* 30, et elle

y occupe un

appartement relativement Somptueux, qu'elle

fait orner avec assez de recherches, pour devoir a,280 livres

à soli iniroitier (1). Cette dépense, dont le caracLèrC touremeill

voluptueux et dont l'importance sont de nature à éveiller

l'attention. dénotent le

genre d'existence facile que la fille il(',

]'hôtelier de Gronin.,uc mena clins la société parisienne. En

1 7781. elle se transporte rueFaviri, iii ,,iisoiii)* 348, dansl'un des

quartiers à la mode. Elle jouit à cette époquP d'une grande

réputation de henute, dont elle sut maintenir le souvenir

pendant nombre d'années. Elle vêcut à Paris de lafaçon la plus

ilidêpeiidaille, sans s'occuper ni (le ses parents. ni de la suc-

cession de la famille (le son mari décêdé, ni mime du pauvre

Jan 'Muimiks, dont il ne lut pas d

1

avantage question.

La RCNolutioil de 1789 la surprend àg6c de quarante-six

ans, c'est-â-dire à l'instant toujours difficile, on

une femme

ayant vCcu dans de telles conditions, est obligCe (le modifier.

son mode d'existence. La hollandaise, devenue française par

le cceur, s'enflamma pour les idêes nouvelles d'affranchisse-

ment et de lii)ert^- avec d'autant plus d'i)i)pé[uositê, qu'elle

(1) Article (In M. le D I H.-E Van Gilder dites iie?sterd(iini?iei , weerck-

blï,d r0000r Neilerland du 10 noveintore 1917.

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436 MÉDAILLE D'HŒNNFUR OFFERTE PAR LA MUNlClPAL]T^

les tenait de son enfance, et

que, d'autre part, il n'y avait

plus pour elle, d'autre ressource, si elle voulait continuer deSe faire remarquer à Paris,

et d'y possêtier une situation en

vue. Au xviii' siée-le, le grand monde faisait des vers ou écri-

vail. Elle s'ingénia à devenir fernine de lettres, à f1crirc des

discours et à sïnleresser à des oeuvres humanitaires. Elle out

l'idée (le s'occuper de Croit, parce qu'elle crut. pou\oir

trouver un terrain (le culture favorable pour ses itléesd'êinkii-

cipation féminine et

(le progrès social.

Creil-sur-Oise ne se faisait pas remarquer par le nombre de

ses habitants, qui s'élevait à un

millier seulement. Les

hommes (Il les femmes qui y résidaient, consistaient en ou-

vriers des fabriques de faïence, en bucherons de la forét de

Chantilly, en cultivateurs, cri prolétaires, vivant dans les

demeures creusées aux ilancs des falaises cra ' vouses demi-

liant le cours de l'Oise. Ils avaient élu Pour maire leur cure

Triboulet. Le 14 juillet 1790,- à l'occasion du premier anni-

Versaire de la prise dela Bastille, voulant se distinguer par

leur patriotisme, ils demandèrent à cet ecclésiastique, devenu

leur premier fonctionnaire municipal, (le leur faire préter le

serment civique (1). 1 !il procès- , , crbil constate qu'en ce jour

mémorable, à neuf heures un

quart du matin, à l'issue (le lit

messe, le maire-curé prononca nu

di^cours sur la place de-

vaut l'église, en présence de tout le peuple assemblé. Séance

tenante. -serment fut prêté par tous les Creillois d'étre fidèles

^ la

Nation. à la Loy clan Celle date est intéressante

à retenir, d'un Pôle parce qu'elle figurera sur la médaille

dont il va bientôt étre question, et d'autre part, à raison de

ce que, ce nième jour, Paris avait célébre, au Chimp de

'Mars, la grande fête de la Fti fléri[ioji de toutes les communes

de France. Ces solennités patriotiques avaient excild les

esprits. Chaquelocalité, enfiêvrée des idées révolutionnaires,

cherplia à imaginer quelque nouveauté, qui la distingua de

ses congénères. L'idée d'égalité universelle a toujours en le

(Q 77i.,Ioiie deet cli Ci l elle nie de Crp. il (Oise), par le Dnctcuv

Boursier, Paris, lffl. Picard, êditeur, p - 177.

(2) Archivesde l'Oisp . nossior L. M. 2. District de

Senlis. Population.

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DE GliVAL A MADAME PALM DALDER437

singulier privilège de porter chacun à se dilférencier le plus

possible de son voisin.

Une petite commune perdue (les liautes-ilyrénécq, Vi (;-e ll

-Bigorre, parait avoir eu la première la pensée de se signaler

parli création d'une légion d'amazones a I)Ied,d^^stinées a ser-

vir d*au-^,"jliajres'â la garde nationale. Cette énonviition setnble

de prime abord avoir pour conséquence toute une organisa-

lion ,,uerriùi,e et compiiquC^c. En fait, les initiatrices de ce

inouvenient se montrèrent pou dan.cercuscs au début. ViC-Cll-

Bigorre comptait 3,500 liab[U,,tiits. Le nombre des femmes

susceptibles de composer lalégion ne devait pas être supé-

rieur à plus d'une, on

cieux ceulaincs ,lu maxhnum. Ces

C i LOYeniffl pas moins les statuts de

leur asso-

ciation, dont certaines parties -ont instructives pour rensel-

gner sur la réalité (je cc qui s'est pli ssé. Celles qui ont rédigéde

te

l s règleinCnts 1l'ont pas pu dépouiller leurs balu[udes

ancestrales du Christianisme. Elles se sont occupées avec le

plus vif interut de leur bannière, qu'elles dénominérelit ori-

flailline, et il] sujet de

laquelle elles s'exprimèrent ainsi :

Celle ass,,cia lion a il ra un drapeau, qui seraoriflamme.Deux e.inblêiiies seront peints sur

L'tin rpprésnnterit V^,utcJ (le ]a Patrie et ne ère citoyenne UffranL

son fils avec cette uscriliLion : « J'offre, (ni défenseur à la Patrie. .,L'autre sera Faiuul ln l'hymcn tL nue jeune citoyenne couronnant

111) héros avec cette inscriptionL'li3-mcn Pt l'amour couronnant leguerrier citoyen » (I'.

Les citoyennes s'enrôlant sous les plis de cc drapeau, s'in-

titillèrent les amazones de Vic-eli-Bigorre, sans songer le

moins du monde à monter à chevil. La

qualification d'ama-

zones lut prise par elles dans le sens di, femmes guerrières.

011 I)Itll^)t de

fet""ICS venant en aide aux Soldats et marchant

à la

suite du bataillon. Chaque fois qu'il l'ofcasion de sein-

blables tentatives d'éiiiiiiici pa Lion tCi li j l) i li c, le ul ot ainazollefui

0l0V^ ellI PIOYé , il 'l'etltquc le

sens restreint (fui vient d'être

lucliqu ë. Il "0 Siguifia jamais une collectivité de femmes mon-[lut à Plicval.Aussitôt

après s être conslituée c (nnal e sociêté fénjjuille

(1) Archives parlementaires. T. XVII, p. îo:l.

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Kiio, , Niun OFFERTE PAR Il MUNICIPAIATÉ

républicaine, la légion des ainazoncs de Vic-en-Bigorre en-

voya le 19 aoât 1790 une

adresse, à l'Assemblée nationale pour

lui soumettre le projet de son association. Les 18 et '20 ilo-

veinbre 17qO, le procès-verbal de cette liante Amernbi6c

constata la communication qui, lui était faite de l'adresse et

du projet de règlement de ces* citoyennes (1). A ce montent,

cette société fut présentée comme 1.yant des intentions très

inodeslos, »leu éloignées (les idées d'émancipation, (lui furent

ima ginées plus lard. Le député, rapporteur, M. Lanj uinais,

s'ex;rima ainsi

Voici une adresse d'une nouvelle espece (le Prde nationale [tes ime-

ressnnte. C'est celle (le la

léelon des amaxoncs (In Vie «Ic'])artelilcnt (les

H^tutes-Pyrêni^c,$). E

'

Hes veulent domier l'exemple de toutes les vertus

chrétiennes, civiles et patriotiques et surtout (le l'exécution des tais.

Elles se sont arni(cs pour servie en cas (le besoin de froupes auxi-

liaire. 8 de la

garde nationale (2).

Après ce court rapport. l'Assemblée passe à l'examen

d'autres questions sans attacher plus d'importance à l'initia-

tive chrétienne eLpatriotique des femmes deVic. Maislepublic

et certaines femmes à Paris ne conservèrent pas le niânic

calme intellectuel. Dans divers endroits, les esprits féminins

se surexcitèrent. Des ciloyennes son.gèrcnt à fornier d'autres

associations d'amazones plus énergiques. La presse révolu-

tionnaire s'était emparée de la question et avait employC

parfois des . expressions qui étaient de nature à réprimer ks

preiniers êlans

Les dames patriotes d'Aimay ont Projct^, le 15 (111 mois dernier (le

former une sociéLé (pu porterait le man de : Corps d'amazones ratio-

miles, la mufficipalM a Sagement applamli a cet elal de Patriodisme

femelle (,*i).

Cette dernière épithète qualificative avait probablement

refroidi 1 élan clos intéressées. Aucun corps d'aniazouc ne

paraît s'être constitué à Aunay. Néanmoins, à l'imitation de

(1)Archives parlementaires. T. XX, p. ^56 et p. (A5, appendice.

(2)Béimpression (le, l'ancien Jfonileur. Suite (le li.sêance dit joudl

soir 10 novembre 1790. N^ du lundi 22 novembre 1790, T^ VI, p. 4M.

(3)joumal général de la

cour et (le lit Ville du 11 mai 17M

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DE CREH, A MADANIE PALM DALDER439

ce qui venait de ce passer à Vie, diverses sociétes lenimmes

essayèrent de se constituer (lins d'autres villes 011 bourgades,

telles (tue Caen (Calvados). Arles (Bouches-du-Rhône), Dijon-

Maubée (Isére), Bordeaux (Gironde). Alais et

Vauvert (Gard). En

Certains endroits ce ri c furent que dç

simples sociétés de femmes ayant pour but de remplacer les

établissements religieux supprimés, de se charger à leurplace

des écoles, de la surveillance el de l'établissement des nour-

rices, des enquCtes sur les indigents, ainsi que des distri-

butions de secours aux pauvres.

N111 Palin Aolders voulut se faire remarquer aussi bien

dans ces (:ouvres humanilaires «â l'occasion des revînt-

dications de droits nouveaux au profil des femmes. Elle

s'all'ilia à un

Club révolutionnaire, dénommé le Cercle social,

fondé par Pabbé Fauchet en octobre 1790, et dans lequel les

femmes furent admises. Le 30 novembre 1790, un M^ Bons-

seau prit la parole clins une de ces reunions pour soutenir

les droits des femmes. Il,s'inspira du travail de Condorcet,

qui venait de paraître sur l'admission de la femme au droitLie

Cité, et qui coriteilliL le développement de toutes JÊ's idées

féministes aboutissant ^ PéPlilé: Complète des deux Sexes (Il.

Après ce discours

Une dame êtrangêre, remarquable par sa taille prit la

parole et demanda au nom Je la galanterie française que i ,orll tp ll r put

continuer. On l'applaudit et la séance fui levée, alors rêtrangérc s,est

vue environnée, caressée et remerciée de presque toutes ]es citoyennesprésentes. Elle, a saisi cette circonstance, pour leur (lire d'un ton plein

d'élévation vous avez été jusqu'â Pr&rnt les ' compa gncs d'hommesëncrv^s (?!) tic ^cntjlneiiLs, ti esclaves corrompus. Puisque les Français

sont devenus des Romains, imitons ]es vertus p,t le patriotisme (les

dames romaines. - A ces mots, on l'embrasse, on veut l'élire pi,6s!.dîmic, mais sa modestie la clérobe el leurs empressements (2^.

L'étrangère, qui futTobjet de cette ovation, était M I ' d'Acl-

ders. Un Pareil succès polir ses début lui tourna la tète. Elle

s'imagina avoir trouvé une nouvelle voie, susceptible (je

remplacer Celle toute d'énervement (pour employer le mot

(1) J0119*1hil de 1(l SOCiété de 1789. N' V du 3 juillet 1790, 1). 1 il I?(.2) Joinnal de l'omieur du peuple. T. 111, p. 3CY0.

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fil) MEDAILLE D'IlONNEUJil'Ali LA

MUNICIPALITÉ

dont elle s'était servi) qu'elle avairsilivie, jusqu'alors. Elle se

d écolI vri l fenj u l e (je lettres et se

init el rédiger des brochures

sur Faffralwhissemenl de la

fenime a l i sSi bien que sur di-

% e l,ses autres questions politiques ou soc ial es. l 'Our

(101111cr

plus d'importance à ses elle Chercha à profiter (,le se,,'

relations. qui auraient été des plus étendues. Elle aurait

connu PètJol1^ M 1.^itiletli, FrèLeau, 'I\fclloll, Basire, le jour-

naliste Carri, Condorcet,etc., s ' il faut 011 croire

certains renseignements. Il est Possible (lue Sous Cc rapport

so l ,vaIjiLou,^ et, un peu intrigant i ilH plutôt (lis-

posce à amplifier.

Les (ILI Cercli, Social mentionnent les dis-

(^oors ci, clic expose les revendicilions (lu se xe

Iêminin.

()Iy llll) e lie (,iou.,cs, autre héroine réirolutionnaIrc, M)PIalolit

auxa de telles préjoutiors. Allant jusqu'^ dernières coli

séquences (je I , 4^^qIijé des sexes, elle déclara dans une

sé^i nCe vouloir arriver à constituer nue 14non de femmes

armées.

Ne se contentant pas d'appartenir à Ce P Fe ulieF Club,

iM"' I d'AcIders s'inléressa 'à la fondation à Paris d'une autre

;, E.soeil n,tion révolu, ^ QjjII ai,C, ,, Ll ll cLla [lt les foi mes, et qui

prit. la déiiol)llrlltioll' cle : SociëIc des Amis de la Vérité. Cc

(,lui) ainsi que ic précédent Cherchèrent à faire (lu

tisinc et a Cm"o^ Cr des é ill iss ,,I ircs cil province, afin de pro-

pa.gcr les idées nouvelles. Ces déIé, Ljès êLaieiit Choisis Parmi

les personnes prononçantdes discours on réd i , , canL des écrits.

I;c 30 clêceml)re 1790. notrP liollindaise Communiqua aux

Ill enl l ) res cin éloi) lin discours qu'elle si^-ni du noin Mia

palui , li ée (J'Aeldcrs, et qui était intitulé :

LIcs

Ce Ira\ ait oratoire est écrit eu assez mauvais français, sui-

^^a Ij t I'j^ cil de 1 auLcur. qui s*cn excuse en disant qu'elle a

pIut^)L Consulté son co , ur que le dictionnaire. Sa conclusion

tend à ce (lue les femmes lie soient Plus esriavm roriiiiic si

jusqu'alors Il s it ua t ion* qu^ëIi C ,i vait ju,,é I ) ori d'occuper

J'avait rendue réclicinent, es(;Ia^e de l'homme.

Ce discours fui lu

a la Confédération des Amis de la Vérité

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DE CRIEIL A MADAME PAL-NI DALDLII44,1

par un

(le MM. les secrétaires (1). Elle posa en

ces termes s- a

candiditurc comme déléguée cil province :

Nêe et élevée dans arc liép idi [ic l uc, qui a a a l battu qua tri. % in,gs ails

pour i4al;lir citez elle les 'principes (le la

liberté et (le l ,ë^ujitë, ses

prinelpos sont innés (]ans 'lion ceuur et lie datent pain[ dû ]a

Révo-lotion.

Phis loin clin se inoiilre admiratrice de ]'idée d'organiser

des lé,gioiÀ d'amazones dans les dêparte llie li ts :

Les augustes représentants de cette heureuse nation (lit France) vien-

nent d'applaudir il

l'intrépide courage, des amazones dans l'un de vos

départements, et lotir perniet(ent (le lever un corps pain- ]a

défense de

la p atrie. C'est un premier choc aux on a

enveloppé notrec.^jstcn(!o.

Ne soyez donc pas justes à moitié. . ...

Enfin dans nue aulrC elle SC préSeilLe Comme titre

candidate humanitaire S 'occupant d'établir des oeuvres de

bienfaisance :

Ntes veilles, rires travaux, mon existence entiêre sont e inploy (^es à

consolider un établissement de bienfaisance, une socicté (les cjLn^euoes

patriotes, que j'mi pli la

satisfaction de proposer av" sau tes , et (font

vous avez a.,rée ]o premier progranume, couline soci^té estimable par

son but,par le, patriotisme et

[os luiniercsibes fc -mmos(iti j j:lcnliiposeDt,et qui eli prelient Par l'ni, contribution annuelle

il trotrier des moyens

(le fonder tics nu.i^ons un ;Itejie.r^s (le travail polir y élever(les enfants tic leur sc\c depuis l'âge de 6 ans jusqu'à 13 ans,

ci )ont.

]us meure apr^s cil apprentissage d'an iiii^tier pour souda., v par ces

illoyens les laures d'une nonilireti.,e famille accablée par l'indigence.

C*61ait de la

philanthropic, et les pl i ii iii tl it ,op S; q ll el .,0_ qu,ilS

sOjO,Ilt. sOlit 1OUj Ours Sûrs d'être aCClamés dans les réunions

populaires. L'ou^ca zjoIi se I)rè^eiitli( naturellement (le Char-

ger Al — d'Aelciers do, faire (lu prosélytisme en

province. E' lie

fut déléguée. Le Clubtit les frais de l'impression de son dis-

cours de quarante-six pages. dont de courts extraits ^,iennent,

d'é[re donnés. CC petit voluinelui permettait de commencer les

(1) Buchez et Roux. Risloire parlementaire de la Rëvolarion frait-

^r. viii, p. 421.

Corc[c social. Journal tic la Bouche lie foi* (lu 3 janvier 1791.

T. XX.

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41à MÉDA ILLE D'110' NNEUR OFFERTE PAR LA MUNICIPALITÉ

relations par l'hommage qu'elle en faisait. Elle en

adressa

des exein pliires -à un certain nombre de municipalités de

France, notamment à celle de Creil. La brochure fut reÇuC

à la mairie de cette commune le 6 février 1791.

Par un esprit identique de

phila iffliropie bien comprélien-

sible do la part des officiers muuicipaux d'une bourgade,

dans laquelle les gousâ secourirétaient nombreux, les rePrê-

sentants (les liabitants deCroil, ju.leant^l ,1- e d'Aelders d'après

ceseul écrit, accueillirent favorablement ses idées et 50 n'ou-

trèrent disposés à constituer une société de cJtô^Yennes ania-

zones formant une compagnie (le la garde nationale. dont ils

auraient la

présidence. Ils agirent ainsi Peut - être siluPlement

parce que M- d'Aolders avait demandé une réponse et sa

lettre et qu'ils rie voulaient pas Cire en reste dei cour 'Loisie

avec elle. Des membres du club ou bien des amis de quel-

ques-uns d ,entre eux ont aussi pu faire partie du conseil

municipal de Creil et inciter les représentants de cette colu-

mune à continuer la correspondance. Une de ces raisons

occasionna l'entrainemcnt. L'entente se fit en deuK jours,

entre le 0' et le 8 du mois de février 1791, sans que les deux

intéressés paraissent avoir confêrë ensemble, ni InCme s'être

vus.

La municipalité de Creil tint à t , inoi,,ner largement sa

gratitude à ]'égard de la (Moyenne, qui lui faisait par lettre

hommage desondiscours. Elle luiconfera le titre de membre

honoraire de la compagnie de la

garde nationale creilloise,

une cocarde tricolore et la médaille nationale. C'était an écla-

tant succès pour le début (le la mission en pro^incc de

1\11, d'Arlders. Le procès-verbal ci-dessous. qui, d*après soit

contexte , fut consigué sur les registres de la mairie, donna

la plus ample satisfaction à l'initiative que la hollandaise

avait prise :

j ,, xtr;iit (lu M,-is L m des(Il, la municipalité de

Crpil-sur-

Oise :

^Cr,Jmird'hui 8 février 1 -iW el l'assemblée 1 1 ( ^ S CitO.V e it nCS Ce)[IVO(IkLé»c en

i l m;mière ordirmire et tmam e l l'hÛtel (le, Ville, en I lrés(^llrP, de Ni ^ i - les

Maire et 011iciers municipaux, lccilll*e a élë faite d'line lcti?' c de tic

la Conféci(,,ration de^ Amis de la Vé r1 t e^, Pt d ' Ult (iisc011l's de 3l" J'alin

d'Aelde?,s, l eun et l'autre ii n0ilsel qit i gl ous sout pareenils

le 6 dit pI*ë-^eîlt par la voie de la p0Sle^ Aprüs ivoir vivement applaudl

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DE CREIL A MADANIE PALNI DALDER443

le discours et recu avec ^ecoeInais8ancûqui nous en est

fait par nic ,alits s[eurs de la Confédération des Amis de la Vérité.

Nous a%ons arré,16 que pour lem , donner les marques de notre gra-

litude et leur témoigner les pins amples remerciements, copie de la

présente délibération leur mera envoyée et (lue M. nandou de

la Tour,

Colonel de la garde nationale (le cette ville à présent a Paris, sera prie

de faire connaltre à ladite dame Peint, combien nous lui sommes rede-

Vables tics sentiments (tarit elle nous honore,

et (le lui ollrir, avec une place d'honoraire de la Compagnie, la

cocarde et la inédaille nationales, comme une laitilc marque de toute

la reconnaissance que nous lui devons et du courage patriotique, que

son discoiirz ne pont qu'alierinir dans nos coeurs;

Et que lesdits discours et lettres seront inscrits en entiersur le registredes

délibérations.

Fait et arrûte en ladite assemblée, les jours et on (lue dessus, et avons

signe avec lesdits Maire et Officiers municipaux.

Signé : femme Bézef. femme Martel, Défient, Dure, La Marre, sous

lieutenant, Boquot, de Batieliv, Brelle, Bury, citoyennes.

Et Triboulet, maire, Joly, Gelin, Masson, DancourL, Asseline, Payon,

officiers municipaux, et M. Lequoy, procureur-syndic, et Denis, tré-

sorier.

Délivre par moi, secrétaire grellier (le fi municipalité conforme U

l'original lesdits jour et an (lue dessus. Signé : Seres il)-

Le curé-maire Triboulet assista à cette délibération et la

signi, comme il l'avait fait pour la prestation du serment

(1) Nous ne saurlons trop remercier 14. Léopold Lacour (le nous avoir

signale t'existence dans la Bibliothèquo de, lit ville de Paris, rue de Sé-

vi gne, sous le n- J^,807 d'un curieux volume de

documents divers cou-

tenant le procès-verbal ci-dessus, ainsi que lit plupart des brochures

(lu hl — d'Aelders. Af. Léopold Lacoui est l'auteur d'un important on.

Yrage sur : Leso? igives dit

féniinisnteconteinporaiiè Trois femmes du la

Révolution, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Rose Lacombe,

et la p. 337, duquel il avait eu accessoirement l'occasion de signaler en

peu de mots le rôle joué par M— Daldoi, à Creil, comme précurseur du

mouvement féministe.

Toutes les archives municipales de Creil, ;intérieures à 1800, ont été

détruites, en sorte que le recueil ci dessus est seul susceptible de les

remplactai en partie, et qu'il n'existe en la miiiie de cette ville aucun

document pouvant fournir (les indications sur les événements survenus

à Creil en février 179l.

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441 MÉDAILLE ])'JIONNrUI3 OFFEBIT PAR LA ^IUNICIPALITf

civique des habitants de Creil, qui avait eu lieu quelques

mois auparavant.

Tout se passa par délégation et pur correspondance,

M ll ])aider et les Amis de la Vérité avaient adressé une lettre

à Creil. On leur répondit de

Paris oit leur en% oyant des re-

mercienients par l'intermédiaire de M. liandon de la Tout,,

le commandant de la garde nationale, q,, il

se [pouvait ma-

iiiendanênient dans la capitale.

En fait, la cérémonie de la remise de la

médaille cul lieu

dans une séance du club des Amis de lit Vérité à Paris, Un

événement de ce genre était assez fréquent à ]'époque. Pen-

dint le cours du second semestre de ID Commune de

Paris avait gratifié diverses cito yennes de médailles de la

Ferlératio.ri du 14 juillet 1 7,90. Ces femmes médaillées s'étaient

p>ésentées à la barre de l'Assemblée nationale le 10 janvier

1791, : c'e,st-à-dire un mois avant les faits dont nous nous accu-

paris. Elles avaient demandé a y prèLer le serment civique oit

leur nain et en

celui (le leurs enfants. ^,l l 'd'Aelders n'avait pas

été comprise dans cette distribution de médailles réalisée

par la commune (10, Paris. Comme elle le regro[talt, auelque

patriote s'intéressant à ellc^ et désireux de lui être agr6îble,

avait imaginé l'ad yo!Lc combinaison de lui faire décerner un

insigne identique par

la commune de Creil, à l'imitation de

ce que celle de Paris avait réalisé pour d'autres citoyennes.

La,copie du procàs-verbal do Creil du 8 février fui

reçu à

Paris au Club des Amis de la Vérité deux ou trois jours 1pr^s,

soit environ vers le Il février. Les chefs de cette association

révolutionnaire tirent immédiatement .,rayer Sur la tranche

d'une belle médaille cri bronze soigneusement doi-C (le . la

Confédération des rrançais, la

mention : ^

DON-,N^ PAR LA MUNICIPALITÉ DE CREIL SUR OISE

A NID P, DALDER LE Il F^ 1791.

La date portée était celle du jour oit l'on avait reÇu la nou-

voile que l'insigne était conféré. Cette médaille reproduite

ci-desous porte le type créé oit l'honneur de la grande fèle de

la Fédération célébrée le 14 juillet 1790 pour le premier ariril-

versitire de la prise de la Bistille. Elle représente cette se-

leilil ité, ainsi qu^u[je allégorie de l'auLel élevéâ cotte occasion

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DE GREIL A -MADAME PALNI DALDER 445

au milieu du Champ-de-Mars (1). Elle porte une bélière defaçon à pouvoir être attachée sur la poitrine au moyen d'unruban évidemment tricolore. dans un but que M- Daldernous expliquera peu après en l'un de ses discours. Le reversPOIM LI de l'inscription : CONFÉDÉRATION DES rBANÇAis rap-pelle! le souvenir (le la fête représentée.

lasse l'A il LA MUNICIPALITÉ DE CR LU, Son OISE A M" P. DA LU Rit I.F.11 F-1791

Pni(ls, 28 gr. .30 cent.Cell. P. Bordeaux.

La remise de l'insigne, relatée dans les brochures deM"d'Aelders, cul i neon testa blenien t lieu, puisque la médaillea été retrouvée pourvue sur le pourtour d'une telle inscrip-lion caractéristique. L'interprétation de la phrase gravéeavait. vivement intrigué' tout le monde, quand la pièce avaitété retrouvée par hasard, il y et deux ou trois ans, dans unations d'objets datant de l'époque révolutionnaire. Cette céré-monte fut célébrée à Paris le 14 février 1791, dans la sallehabituelle du Club des Amis de la Vérité.

Trois officiers du bureau, (leptités Par le Président, ont Clé onrir lapluà iiiitteuse recointiense il ki franche et Ïenèreuse citoyenne Piilmil'Àelders.

(1) Hernie. Histoire monisinalique de la Révolution franraise,P. 105, Pl. 17, n . 140.

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146 ^ifnAli,r,r li'i]ONNEI,'IlL'Ail [,A ^NIU.NICIPALlTÉ

Les brochures de la hollandaise continuent de fournir les

renseignements ci- q pràs sur la suite de la séance :

Pilni (I'Aolders a parti à la trihtinc et elle, y a prnnnticê art dis-

cnurs (le remerciements trcs applaudi, dont, l'assemblée a

voté l'ini-

pression.

. Discours d'une Amiv (le lu Vérité. palet cl'Ael(lers en recevant [,a ce,

carde et la nalifflQuIeS envoyées Pour elle à i'Asscènbléc

fédérative loir la

viiiiticipalii6,' de Creil le 44 février 1791.

M" d'Aelders commence par renouveler les professions de

foi libérale qui avaient figuré dans

son premier discours lu

le 30 décembre précédent., puis elle continue en

fiisqni de

précieux aveux qui expliquent ce qui s'est passé, et en se lmi-

çant dans la phraséologie dithyrambique du temps.

Fortifiée par tics Écrits patriotiques, encouragée par vos l"Inis, j'ai

détruit jusqu'aux germes dore (.aux orgueil, qui étittiffr, si souvent la

PIUWC PUC^,Cie,1150, dé, l'égalité.

Oui, Nlessiexirs I c'est d'aprês cette expérience que j'ai jugC du grand

nombre (le femmes qui, surtout tiens Cette Capitale, cntrainéus par

l'effet d'une Éducation vici pitse, et qu'une frivole oisiveté, entretient,

n'ont pu

s'élever jusqu'aux sublimés principus (le morale et de philo-

sophie, qui ont lait votre ]Révolution, et (lui doivent lit I)Uûl>iLgCr Citez

tous les peuples de

l'Europe.

Il ne leur faudrait, i dcssieurs, que quelques encouragements pour

faire tomber les préjugés (le renforce et les

rendre digues de vous : te

fat d'après ces considérations, que je forniai le

dessein de vous Prë-

sentier la q'aquête qui a reew vos Suffrages, et à laquelle je dois l'ho-

glorable récompense (le la Inuiticipalité de Creil.

Je la rer.ois avec respect et reconnaissance, nuit comme un

lu)iiimà^C

rendu à mon faible talent, mais noinniciiii témoignage, une approhalon

tacite de la justice (le notre réclainition.

Oui, cette gloire vous est encore r6servée, Nation barre et

et à vous, estiiii^ti)[es Citoyennes, collode régénérer les moeurs, de

vivre

parmi les

répiffilicains, détre leurs émules en vertus civiques, de fur-

mer (les hommes, des citoyens il la Patrie.

je profiterai (le cette circonstance, ?II pour faire lit

motion

expresse qu'il nous soit permis d'élever flous ce sanctuaire tic

lit %'Évité

une statue à fi femme (le Pliocion, ifin que iiiiiis ayonss' sans cesse de-

vant les yeux, le moditle (le, la

sagesse, le lit modestie, de

la simplicité,

des vertus morales CL civiques.

L'ancienne hibitante de la rue Villedo et (le la rue Favart,

devenue à son déclin femine (Io lettres, avoue ingénument la

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Dr, GXEIL A ^NIAD,%,Nfr PAL-Ni DALDER447

requête qu'elle a présenlée au Plu]) pour être déléguée à

Creil afin Wen recevoir la récompense de ses écrits. Certaines

de ses idë ps se distinguent par leur bizarrerie. La femme de

Pliocion (levait éLre peu comme à Paris. et encore moins à

Creil. Il ne

fut pas plus élevée [le slalue à celle-ci dans nu

endroit qUe dans un

autre. Le président des Amis de la Vé-

rite, en

répondant brièvement à ce discours, montra qu'il de-

^, lil, êIrc tenu compte (les exagérations de style de la femme

écrivain, qui aval[ connu autrefois les ellaincs les plus

douces :

],es Ainis de la Vérité, savent apprécier vos sentiments patriotiques

Pt pal-Ul Ïoiit vos libroiques vertus, Car ils sont tous décidés à ne

pu rt Pr j il nla i q d , cin, 1 nes, il il ^ cel les f ci i tes d P fi eurs, qui seni i è nt fi ss(^c ^,'

pa r vos moins Pt celles (les aimables citoyennes, qui partagent leur.%

travaux.

Comme le, club des Amis de la Vérité faisait les frais d'im-

pression de tous ces discours, M - d'Aelders continua. Le

joursuivant, 15 février. elle adressade Paris lalettre ci-après

à la municipilité ainsi qu'aux citoyennes de Creil. Une des

tics fnjts^ c l u p nous c^amir)ons à un siècle de

distance, consiste en ce que

tout. paraît s'être borné à mi

ép hange de correspondance à phrases retentissantes, et à des

il^fiictions (le procès-verbaux. le tout soi.picusement et fin-

iii('di,-iteinciit imprimé

Iléponse (le Etti polir, néeà fi municipalité et aux ci-

toyeniles (le Croil-sur OM le I.^> février 171M.-

(,"est avec sensibililé et reconnaissance que j'ai: reçu, en présence des

Amis (le ]il Vérité rcunis on assemblec lederative, Il Marque d'estime

que vous avez. dnignc m'accorder. l'attaclie d'autant pins de prix il

en,

di. %otre, approbation qu'il aie paraît an aveu lacite (le lit

i Li s tice (I r In es 1 1,^ c il lie j'a i cil trepris (la dû le il CI re.

Lii glicire vous était réservée, Messieurs, d'élire les premiers il franchir

les odieux remparts (lue les préjugés opposent à la reconnaissance des

droils (le la nature, et dont on a depuis tant de ilécles

frirztré Ici plus faible mais la pins precicuse maille de l'humanité.

IlPilirenses cito . , 0,iiiiPs (le Croit, quels droits n'ont pas ci ^oLrc recon-

n, iss, il en, les sa ges 1 il a gi s tra t s cl il i vou s gou verneil L c les Il ci m i a es êcla irés

,fil! osent fouler aux pieds ce., préjugê^, criants de l'ignorance,, dont on

se plaisait à nous cnvironn^r pour nous entretenir dans une oisive et

Iiiiinilianto. nu]liL^.

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4-18 MÙMILLE D'HONNEUR OrrirRTE PAR LA NfUNIClPALITI'^-

pour hire comprendre facilement son allusion, M - d'Ael-

ders.fit imprimer

en note, au bas de la page

Li in uni ci palite de Creil prilside e lu société des citoyen nos a Il, nzone

cl ni foc ment il ne(le

la garde Indi on air.

Elle avait dû insérer le

même renvoi cil note ail lias de Sa

lettre manuscrite pour préOiser le

])Lit de

prosél y lisine, qui

l 'a vait 'amenée à entrer cil relations avec les officiers muni-

Pjl)âtlX de Creil. Ap^èS avoir ainsi prècise ses intentions,

Ml' cl'Aelders voiilinuai[ soit êpitre dans (les termes oui lois-

sont eroire qu'elle n'est mê

me jamais venue et Creil

Combien je niestirrierais heureuse si je l^niii;ai.Q alpi,

b(ee fédëI,cilivr, il laquelle % ous 'Ivrésidoz, écouter les leçons de vertit et

lie civisme, conclue la

Reine de saba sut écouter lc^ 1)récelito-3 de, Si.

Jonction.

1 1î"ir^e (le eu avaulages (l;, je, croirai trouver quelque

iliclit, rit

itjantaie site nion coc ti r % ot t^e pre jouse re coloperse.

inéclaille que d'huit.itela, qui couvrira mon imrcileil. Seule dans 10, monde, j'ai cormIerémes jours lu bien du l'immunité, et si mon zèle, Pouvait se. ralentir, lit

marque d'honneur que je tiens de, votre, estime, Ill e rappellerait à mon

devoir. Lesanodes anciensel. valeureux Billtivescotilcdtins nics),eiiip.s.

Jo suis pr(te a

le verser pour Ici libertc3 et la bonheur des Français.

C'est Pour Ces sentiments, Messiours, que je

rue crois digne cil, o,un du

votre cnneitnyciirip,, et que, j'ose vous assurer du inon sincère attacl ie-

ruent.

Signé : Etta Pm^Nf, née d'Aülders.

Cette hollandaise êtait une intellectuelle, qui cherchait à

monter soit imagination aussi Ilion que celle des autres sur

le rôle qu'elle aurait dêsirè être appelCe à jouer cil France.

l'Our les personnes nerveuses de cette nature. les idées mises

sur le papier ont plus cl importance (tue les frits survenus

rêelleinent. Elles amplifient toutdans de grandes proportions.

La remise et le por[ de la

médaille paraissent avoir constitué

les êvériennents les plus notables résultant CIO la correspon-

(1) Mme d'A pIders avoue ainsi qu'elle ne s'est jamais rendue, el Creil

pour s'entendre au sujet d'une organisation quelconque de j'associationd'amazones

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DE CREIL A MADAME PALM DALDEn^49

dance échangée du 6 au 15 février 1791. De part et

(i«iiiLre cri

a prononcé des phrases visant à l'effet. Le remerciiiienL ein-

phatique ; « La médaille que, vous m'avez donnée sera l'épée

d'honneur. qui couvrira mon cercueil, » parait étre l'idée

prémière de l'exclamation de Joseph Prudhomme sous legouvernement. de Louis-Philippe : « Ce sabre est le plus ])eau

jour de ma vie. »- 1

S'il est acquis que M I' d'AcIders n'est pas venue à Creil

entre le 6 et le 14 février, elle parait s'y être encore inclus

rendue après cette dernière date. La vérité oblige à recon-

iiattre que la correspondance intervenue entre les officiers

municipaux de Creil et la hollandaise n'empécha pas la mu-

nicipalité de s'adonner normiler^ent à ses occupations ordi-

naires. Un

extrait de délibération du conseil inallicipal cie

Creil du '12 février 1791, survenant le lendemain de la date

inscrite surla tranclie de la médaille. montre celte assemblée

communale, S'occupant du dénombrement de la population

et Constatant que Icchiffre (les liabitaffls s élève en

réalilé —

liotiiiiie3, femmes et enfants — à L032 an lieu tic 97G précé-

demment porI^s, et que l'exacte détermination de

quqntuni

a soli importance a par rap[)O^t^à 1'illlpùlctau cIer ,éde cette

paroisse pour son traitement » (1). Ainsi ce dénombrement,

qui est rédigé en plusieurs pago3 et sur -Plusieurs colonnes,

n'eut même pas pour but de préciser le nombre de femmes

susceptibles de faire partie de la cohorte d'amazones mi.Nt-

haires de la garde nationale,. Il n'y est fait aucune allusinu à

une telle éventualité. Li municipalité no - parait pas s'être

occupée de la formation (le celle compagnie d'iniazones de-

mandée par M- d'Aëlders, probablement, parce que cette

dernière, une. foisla médaille reçue, ornitde son côté de s'oc-

cuper de Creilet de ses habitants.

Les femmes qui ontl'c,,Lraii l,e prétention de

de^cnir subite-

ment écrivains pour combler le ^ ide.de la

seconde partie de

leur existence, ont une extrènie mobilité d'esprit qui les

porte à oublier aussitôt ce qui a été commencé par elles peu

de jours auparavant. NI- d'Aelders entreprit d'autres travaux

(1) Archives departemenlaies de l'Oise, dossier L. 1 INI. District de

Senlis. Nfaulation.

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450 MÉDAILLE D'HONNIEUR OrFERTE PAR f^A NlIINICIPÀI.lTÉ'

littéraires démotiltrant qu'elle ne continua en aucune façon

l'couvre à petite ébauchée par elle à Creil. Nous constatons

en effet les publications successives :

4- D'une lettre, d'une. Amie (le lit Vérité. Etti Pahn, née

(I'AcIflors

hollandaise, sur les duinarches clés ennemis extérieurs et int6riciirs (le

lit Frimer, SUIVin d'IlnC iLclr p,%se à toutes les citoyennes patriotes et d'une

motion zi leur proposer pour l'Assemblée, nationale, lue il l'assemblec

fédérative des Amis de lit Vérito le 23 mais 1791. Elle demindi dons

lit séance du Cercle sociil de la ménie daté que les membres (le, ce club

ilillekt remercier FA^scndAéc nationale d'avoir accorde aux femmes

une existence civile. (Brochure de IU p.)

2^ D'une âdresk (les citoyennes franeaises et l'Assemblée nationale

pour obtenir l'égilité des droits. de J'époux et de l'épouse. (Brochure

de 4 P.)

3^ D'une, adreqso (Ir, lit

Societê pitriotique et (le bienfaisance des Amis

de la Vérité aux -^8 sections^ (Brochure (le U p.)

1î^ D'un discours (le il Li Sociétê fraternelle par Etta Pidin,

nëc d',^eiders le 12 juin 1791, et justification de celle-ci contre les (lê-

nonciations portées contre elle par Louise Bobert. (Brochure tic C P.)

Ce dernier factiiiii montre la boldandiise s'affiliant, à un

troisième club ré-volutionnaire composéencore de femmes et

dont.la ciLoyènne Louise Robertétaitla prflsidcnte. 'M' l d'Ael-

dors s'y était heurlêe Il une opposition énergique de la part

de cette dernière, qui avait combattu sa personnalité et avait

contesté son patriotisme ou prélendant que l'étrangère était

une agents de la

cour de Prusse (1). JI lui fallut se défendre

contre les rivalités féminines, qui ne pouvaient manquer de

iiiltre dans des assemblées de cette malure.

Une autre brochure éLiblit qu'en mai 1791. M'l d>Acldcrs

fit à Caen (Cilviidos) des démarches pros qu'idon Li q tics à

celles qu'elle avait réalisdes à Creil. Un procès-verbal (lu

club r6volutionnmire de Caen, dénommé les Amis de la Cons-

thuLion, énonce à Ji dale du 25 mai 1791, que des applaudis-

sements avaient suivi la lecture d'un discours de M ll Palm

d'Aelders, et que

Li Société sentant toute l'importaince des principes, (lui y sont con-

signés, en

a ordonné lit réimpression au nombre' de 1,W0 cxempI:iirc^,

(1) Les Révolfflions de Paris, n- 443, p. 36.

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DE CRFIL A MADAMr IIALM DALDEn451

pour être distribués aux dames dans ]il pronhaine. sê<q nce publique

dans J'espoir de fortifier les un" dans leurs rêsolutions et de ramener

les autres à Il ^raic voie.

La dêIé,guêc du club parisien eut cette fois encore l'habileté

de se faire conférer par la municipalité de Caen le droit de

bourgeoisie, c'est-à-dire la qualification de coiiéitoyeniie.

Elle réitéra ses mêmes correspondances auprès des ]lot-

delais. Elle sut également se faire il

'

(Yrerner par eux une cou-

tonne d'honneur, que des Citoyennes de Bordeaux jugèrent

convenable de lui offrir en

remerciements dos brochures

qu'elle leur avait adressées. Elle Continua ainsi de se pré-

senter de côté et d'autre, Comme déléguée des club s révolu-

tionnaires parisiens. Elle prit soin de faire effocLuer l'impros-

sien de ses écrits aux frais des ^issoci,,.Lions rCpul)lictines

qu^elle représentait, ait

aux frais de celles avec lesquelles

elle se mettait en

rapport.

Mll d'Aelders ne

fat en

aucune façon nue grande oratrice,

nue sorte de tribun du sexe féminin, capable d'entrainer

l'enthousiasme des foules. Elle ne prit la parolequeLrès rare-

ruent. Elle 'se borna à écrire clos discours ou (les niessiges

lus Fimpleilleilt aux réunions. Le curieux procés-vcrb^l ci-

après Précise Ce qui se passait pour ses élucubrations avec

une nettoie qui ne laisse pas le moindre doute :

A tri huitième ;issnmblce fédêrati^ c (3 d^cumI)re 1 -190) du cercle des

A in i s d e 1 a

V Cri 1 é. M -^ d'Act J ers, Il

a] 1 an du ise, il

d e rit a mi C, 1 1 Pa roi c po a r

parmoncer un discours.

M. le président Goupil de Préfein lui a rc-pondir avec autant. de

sa-

gesse que de

douceur et de tri

017 L attires quelques débuts et rl% air consuftic l'assemblée, vit de .4le-sieurs les secrëlaireg a lu le discours (le cell, Mille de la Yerilé, dont

oit a volé l'impression.

Le discours, imprivnA en vertu le cette galante dérision, est une ce-vendication hardie (le Vé Ï alite (les deux sexes lu moins ira point (le,vile civil (1).

Un fait brutal sun'ellu au inilicti

il(, l'année 1791 prouve

que soli influence et son importance étaient Pli réalité lui-

^I) Li Bouche de fer, 3^ année, n- du 'l janvier IMI. — Sigismond

Licroix - Act" de la Commune ci p, Paris. T. VII,, p. CIU. Appendice.

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452 MÉDAILLE D'DONNEUR OFIrEnTE PAn LA MUNICIPALVTJ1^

idines. Le illoniteiii- du

dimanche 24 juillet 1791 énonce que :

« le juif hphraïril et l'a baroniffl d'Aelders, emprisonnés il y

a trois jours. ont été mis en

liberté» (1). Cet emprisonnement

momentané dut refroidir d'uneifaÇon notable le prosélytisme

de la liollandiise pour ses projets d'organisation de com-

pa.gn!es d'amazones à Creil, à Caen, à Bordeaux, etc. On

commença à la prendre moins au sérieux. Néanmoins elle

continua d' ecrire et (le publier un

appel auxFrançais en

sep^

tellll)rc li9l (2), et une tradiwtion en

fatigue hollandaise (le

la déclaration de M. Condorcet (3). Elle offrit ce dernier Ira-

^ -.il[ à l'Assemblée légulative, qui, dans la séance du 7 jan-

vior 1792, mentionna a cet hommiqgc (le Ni ," Acldcr^, holliii-

diisc Lie naissanec, franç.aise d'adoption ^4). La

hollandaise

reprend ici presque son vrai nom, tel qu'il figure à 1 acte tic

naissance, probablement parce que la conséquence de Far-

restation a été de l'obliger à préciser son étit-civil plus exac-

tement

Ces particularités tendent à prouver que le zèle originitÉre

montré par of— Aelders pour constituer la compagnie d'ama-

zones de Creil, a du se modérer complètement et qu'elle a

dirigé ses pensées vers d'autres soins ainsi que vers des pré

-

occupations différentes. La municipilité de Creil de son côté

eut. d'autres motifs pour couper court à toute idée d'organi-

sation semblable. Après quelques tentalives de revendications

féminines exagérées sum enues ù Paris seulement en faveur

de l'armement de bataillons de femmes, hi Convention finit

par réagir à la suite d'abus qu'il reste à indiquer brièvement.

D'autres héroïnes de la Ré^ olution, Théroigne de M(-,ri-

c^urt notamment, dépassèrent bien vite l'initiative première

de la

hollandaise. Olympe de Gouges, dans son pamphlet :

Sei-a-t-il i:oi P ïVe le sera-t-il loas? écrit au cours du second

(1) Réimpression de Vincien 31071ileur. T. IN, il. 1118.

ffi Béimpression de l'ancien ilouffleur. T. XI, p. 721.. ïg - du 21 sep-

endire 1791. Annonce d'une brochure do prix de 12 sols.

(3^ Cette déclaration duit coii^istei, dans le travail de Condorcet, infi-

(tiIc^ : Stti* Vadwission des feinines ait droit de la cité, inséré dons le

lotirait de la Société de, 1789, 11- V, 3 juillet 17qO, p. 1 à Ei.

(&) Réimpression (le ]',ancien Moiffleur. T. XI, p. 60.

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DE CREIL A MADANIF PALNI DALDLR453

-semestre de 1791, à la suite de l'arrestation de Louis XVI à

Varennes. avait demandé que Von réformât la

maison de

Marie -An mine Lie et que 1*on remplaçâtsoli entoura ge de du-

chesses, princesses et marquises par une garde nationale de

femmes, qui seraient chargées' de surveiller en

même temps

Madame Royale et

Madame ElisabeLIL Les esprits s'écbauf-

fèrent à la lecture de ce factura et de divers articles de jour-

naux. Le mouvement qui en résulta ne s'accentua vraiment

quedansParis^où détail. facile deréunirunplusgrand nombre ,

de femmes révolutionnaires que dans une petite localité de

province. Le 6 mars --,17 q 2, les citoyennes des clubs féminins

parisiens adressèrent à l'Assemblée une adresse revétue de

300 signatiures pour demander

l- 1,11 permission aux initiales de procurer (les piques, (les pistolets

et des sabres, rni^rnc des fusils pour celles qui auront la force de s'en

servir;

2^ De s'assembler le% lètes et dimanches nu Champ-de-Mars ou autre,

lieux crnvenables pour,^' p xcrcer o ],a manoeuvres (les i^rme.qi

31 Lie nommer des gardes françaises pour les commander;

Le 14 mars 1792, un

commencement d'exécution eut lieu.

De premiéres mameuvres furent ébauchées par des femmes

au Champ-de-Mars. Théroigne de Méricourt. qui ne crii-

gnait pas de prendre la parole, dit aux femmes de Pari s dans

titi discours enflamme qu'elle leur adressa le 2.) mirs 179-22 :

« Armons-nous, allons nous exercer deux ou trois fois liai,

semaine Champs-Eiysées ou an

Champ de la FêdératÀon,

ouvrons une liste d'amazones françaises ...... Nous nous réii-

Rirons ensuite pour organiser un

bataillon » (1). Il se serait

ménic constitué occasionnellement quelques rares patrouilles

de femmes armées, car on

a constaté l'existence de divers

ordres de districts ainsi conçus : « Il est enjoint à Madame

....... de se rendre demain à onze heures au district, de

... ... pour monter la garde » (2). En ce noème mais d'avril,

Théroigne ess1^a de sou[evu les femmes du faubourg Sain[-

(1) Léoliold Lacour. Lu origines dit réeiiiIbis)i?e contemporain paris

1900. Pion, Nourrit, éditeur, p. M, ^!-)9 et passim.

(2) Petit flirLlonnalre tics grands hommes eCrIes grandes choses qui

ont rapport à lit llevoluLion. V- Patrouilles d^ femmes.

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454 MÉDAILLE D'HONNLUR OFFERTE, PAR LA MUNICIPALITÉ

Antoine. Après un

commencement cilé, meule, elle fut bon-

Leusenient chassée. Elle ne dut son salut qu'il une escorte

de gardes nationaux, qui lurent requis pour la préserver do

la fureur populaire. Les vaines tentatives faites à ce moment

à Paris constituent la prouve évidente qu 7ell province il n'a-

vait encore été rien réalisé sous ce rapport.

'M-^ AcIders tint il occuper son I'Lng dans

ce IDOn^'elliellt

de pétitions à l'Assemblée : une, mention de la presse révolu-

tionna ire recommence à appeler l'attention sur elle. La bol-

landaise se présenta à la barre de l'Assemblée le 111 avril 1-1,92

à la tête d'un- déput qtion de femmes, et

il fut rendu compte

de sa démarche dans les termes suivants :

Encore une pétition de fonnires.

Dimanche dernier d'autres pétitionnaires du iii(^itie sexe, sont Venus

distraire un moment les graves préiIccul)atimI^ tic l'Assetriblec. Lit dé-

futtation peu nombreuse avait pour tuateur lit

dame AcIders.

Que demandaient ces citoyennes ?

Elles se sont résumées dans ces quatre chefs du pétitions. Nous de-

mandons :

1 . Une loi sur VùIlluation des femmes.

2, Unelm qui [amicaux femmes des droits égauxà ceux doslioiiiiiies.

:i l Une loi qui les déclare majeures à 21 ans,

liu Une loi (fui permette l'ilsagn di, divorce (1).

Le journaliste fait suivre cet énoncê de cette phrascolo.lic

larmoyante tombant presque dans le comique : « Rien de

plus , juste, de plus urgent même qu'une loi sue le divorce,

mais ce n'est pas arx femmes â^ provoquer un

décret, parce

([ ne la retenue de leur sexe leur interdit toute démarclic à

cet égard. line épouse malheureuse meuri à son postepltti,(A

que de le quiller un seul insiani pour se plaindre. a

La tentative d'émancipation féminine allait sombrer sous

le ridicule. Non seulement la presse se montra défavorable,

mais des brochures anonymes tournèrent en dérision ces

p rétenducs organisations de

légions d'amazones. Il suffira de

signaler celle intitulée :

[1) Les Révolutions (le Paris, n- 14; dit 'il illars ;Il] Il avili 1792,

P. 20.

Journal logographique. T. XV, p. 95-

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DE CREIL A MADAME PALINI DALDER455

Nouvelle pioclannation pour lever et

envoler dans toute l'étendue (le

la Wpublique, 3ffl(H) filles et femmes pour aller aux frontières depuis

l'âge de 16 ans jusqu'il 1,0, avec le mode (le, leur orgunisation et i ,uni-

forme qu'olles porteront (1).-

Le costume choisi est celui de hussard parce qu'il est le

plus lavorable pour faire ressortir les graces de leur sexe.

L'appel atm armes est signé par Bellone, Diane et Vénus.

ainsi que par Jupiter, greffier. Cupidon est chargé deporter

le guidon. C'est la réponse el la

creation de l'oriflamme hall-

mère des amazoncs de ^Tlc-en-Bigorrc.

La caricature s'empara de la question. Une sorte d'image

d'Epiiial sans couleurs fut publiée en Allemagne cri juin 1792,

elle représenta suivant l'inscription apposée au bas :

General Conanandantin del Sansculottes oder obne Ilofer liev derFr,q nzosiscllcn National garde.

sous les traits d'fille femme montée -sur un

(Aieval et tenant

mie èpëc ^ la inain'(2).

Une autre particularité contribua en mémo temps à dé-considérer de plus

en plus les prétendues héroïnes qui von-

laient organiser ces compagnies d'amazones. j^;on seulement

l'état-Civil de

chacune d'elles avait fini par être établi et la

baronne d'Aclders avait dù se résoudre à Il'ètre plus queEtta Alciers, veuve 1 3a[ til, mais encore leur vie intime

avait été poil tf peu le sujet des conversations des uns et des

autres. Le bruit courait que Théroi^gne de Méricourt était en

apparence sofflement la maîtresse du député Basire, mais

que ta

maîtresse effective de ce dernier aurait été la holla il-

daise Alders. )^oiIIt n'est besoin de S'occuper de semblables

détails intimes, sur lesquels il a pu exister des méd :isances.Mais à une époq ne, troublée comme celle qui approchait de

la Terreur, il suffisait que de semblables rumeurs circulas-

sent dans le publie pour faire perdre toute autorité à cellesqui

en étaient l'objet, Surtout quand leur existence antérieure

I)ouvait,i ,endre admissibles de pareilles suppositions. Basire

(1)Iob]iotho^que historique de la Ville de Paris, ir 12,807.(2)Cabinet, des estampes (je la Ilitliotiléque nationale de Paris. Col-

lection Ilénin, n- 11,196. 1

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-î-56 MÉDAILLE WHONNEUR OFFERTE PAB LA MUNICIPALITE

lut (lé pillé du la Côle-d'Or à l'Assemblée lé, islative et ensuite

à la Convertion. Il ll'c--t connu que pour si motion dcinan-

dant la nomination des officiers à I'ëlc(lioii par les soldats.

Il(]las l'esprit (les idées djngi^ieusCs et il du[ fausser

plus 1 iniagina(ion des femmes qui

Les sociétés révol utionil l ires, après avoir para ;)il début

soinontrer favorables aux femmes repoussèrentavec

é-ner,,ic leurs Le Club le plus influent était

celui des Jacobins. Le 1 ,2 mai 1793, une députation de répu-

bliriiiies se présenta à Fa barre pour demander l'irnicincrit

(les femmes patriote., de 18 à )0 ans et

leur orginisition cil

corps d'armée contre les Vendéens Cette motion est une

nouvelle prcw e (in ;incline compa gnie d'amazones

encore été constituée pis

plus à Paris qu'en province- Les

Jacobins protestèrent Après délibération, l'Assemblée dé-

Clara réprouver de pareilles lentatives ainsi que toutes autres

idées (le ce .^cnrc (1). Peut-ôIre ainsi que parce

qu'ils considérèrent ce mouvement corail le factice et tout

d'app,uciice, car les associations féminines de I^;iris lie pa-

missent pas avoir Compris plus de ,170fcliiinesauinomeiit de

]oui, plus Uaiid dé% Clappement. Il en

lut ainsi notarnivient

pour l'une des plu s importantes, dénommée : Société des

elloyennes reptll)lic q illes, foiidé^ciijLiil]cLl793,pr6siclée d'a-

bord par la

citoyeulic Hons q ud, puis par la Citoyenne Cham-

pion, et particulièrCinieill inal % tic des Jacobins (2).La

conséquence (I*tine réprobation aux Jacobins fut fré-

qtieiiimenL nue e-'ZérUti011 à bref délai. l'Cl lut le résultat que

les femmes obtinrenL en

s^adrC^sinl à cette puissance révio-

lutionnaire. Le 28 oclolvec 1793, le Comité de s^iret6 générale

s'émotionna de 1 excentricité do quelques fcinn^es qui, liabil-

fées cil hommes, portoiil un

pantalon et

nu bonnet rott,,,e, ^c

tirent remarquer mi marché des Innocents. ])eux jour, après,

le représentant Aniar délionça à la bqrre de la Convention

(1) Aular.l. La Soeiélé dc.^ Jacobijle. T. V.

Leopold Lacour. Lne. cil. 1) 317.

(2) frangaise, l,ar^ÈA. Aulard,article pani dans 1;1 limie polilique et lit(craire, dite, Relliie bleue du

I l,) mars 189S.

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DE CREJI, A MADANIF PAL.Ni DALCEit457

l'attroupement de 6,000 femmes, (lui en était résulté. Il de-

manda que des mesures radicales fussent prises Contre de

pareils excès. Le jour iii^inC. M octobre '1793, l'Assemblée

décréta que « les ClUbs et ]es sociétes populaires de femmes,

sous quelque dénomination que ce soit, Sont défendus. »

Aucunelcrititive d'organisation dela mil milles

aux,iliaircs de

la garde nationale lie parit iltitic à'Ci-el] outre février '1791, époque de

la Correspondance éclian-

gée pour arriver il un e

ssai et octobre '1793, date à partir de

laquellede pareilles fOrIn ',' [iO "s f urent ;^bSoJun1êl;t interdites.

La municipalité do

Creil dut

se borriel, à attendre Je résulLut

(les discussions que Certaines femmes avaient soulevées à

Piris il celte occasion.

Une Courte digression fera ( , onniiJ[rcpour ler i l l iri er JIéLr^jjj,e

fin de la vie de M" Alders: Cette hollandaise, femme avisée

et eN'I)Crtù I Comprit (lès le second Semestre de 1792 qu'il n'y

avait plusrioli il lilirepour elle à Pariselencore moins à Croit,

sous le rapport d'organisa lion de légion d atniz.oiies.jI:llesolige.,

à abandonnerson Mêliûr d écrivain, qui nelui

et au cours duquel elle étai t to ujours obligée de sollicit. ordes clulis révolutionn il ires 1 * 1111wession de ses discours àleurs frais ]

' rOfltallt (le q ^l Connaissance des

bogues étran-

gères, elle demanda une situation (Jans la diffloinatic ocellile.

En septembre ,17(12, elle olititit du ministre tics AlTiirc^q

gères Lebrun Lillo mission particulière cil liolliiide. pour vétudier ce que lit France avait à CF1111drC,

on à esperer de la

Pépublique des Provinces-Unies. Elle lut ellargèc notant-

Ment de

S'illfOrIlleP Si Cette puissance IPC U eillerait volontierslit nomination d'un ambassadeur do la République fi,iiiQiie.

i)ill , isi ^lnÇ' lesilliprés de la municipalité de Croil 7 eoilliliLllit le incluegenru, d occupat[ons, (ploique dillis Lui but différent et lion-veau

illiprês (lui gouvernement hollandais. Elle quitta litFralice el elle relourna dans le pays de s i, unissance.

Le, :L ljo^, üjjjbrc 'U(12, elle fil nup visite officielle au jninisjre

fiollindals, Vail (je S j)[egel , Elle un réussi t pas (, ans sa ruis_

sien, Car 19 guervP éclaia presque aussitôt entre les provinocs-

Unies et lit

République li,^inÇai.so. Le gouverri c i nent i l oil jjj-

dais voulut la faire retourner en France, ni ais les a- li ts'erépublicains refusèrent (le la laisser pénétrer sur le Lopritolre

T. NX. !10

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458 NiÉDAii.i.r D'HONNEUR OFFERTE A MADAME PALM DALI)CR

français. Les événements la contraignirent à rester en 1-101-;

lande. Elle s'y trouva encore quand, on

17h, une insurrection

inspirée des idées de la

Révolution éclata. La République

batave fut proclamée, Cette transformation qui aurait pu pa-

rallie concorder avec l'avènement d'un certain nombre des

espêrai^ces de liberté et de affranchissernent chères à '1\1 1 - AI-

ders, ne tourna pas à soli avanta.ge Elle fut presqu'immédia-

teillent, arrétée comille espionne (tu

parti orangiste, c'est- it-

dire du parti royal et de la faction réactionnaire.

La tournure d'esprit de cette femme de

M2 uns, qu i restait

toujours portée Il l'intrigue, finissait par lui nuire

an plus

haut point. Pendant qu'elle était en prison, lin rapport fut

fait en janvier 1796 sur les causes de sa détention. Son empli-

sonnement fut maintenu. Au mois de

février, elle fut Iraffl-

férëe dans la

prison de \\, oerden. Elle y rencontra comme

compagnons d'infortunes diverses personnalités politiques,

notamment Belitinck et

Vau de Spiegel, le ministre déchu

qui l'avait accueillie à son retour en Hollande. Elle resta

deux années dans cette prison. Le 20 décembre 1798, elle fut

mise en

liberté en niéme temps que les deux hommes d'Etat

cri question (1).

A partir de. cette dernière date, toute trace d'elle est

perdue,

salis que les écrivains hollandais qui se -"nt occupés (le son

rôle et qui sont parvenus à préciser les faits détaillés qui

précèdent, aient découvert une indication quelconque sur ce

qu'elle a pu devenir. Ce fait n'est pas l'un des mollis étranges

parmi tous ceux relevés au cours de la présente étude. Le

caractère de M— Etta Alders a montré une femme nerveuse,

in[rigaiitL, cllan.geiiit d'idées à chaque instant. Sa lin fut

telle que soit passé. De mème que ses relatiOnS momentanées

avec la municipalité de Creil ont Clé une sorte de météore

passager auquel elle a tenté de donner un

vif éclat, de inémc

charune des phases de sa vie a brillé d'une lumière subite

pour ètre suivie d'une obscurité complète et du néai) L.

PAUL BORDEAUX.

(1) D l Golenbrander, Gedoustpliken. Mémoires, Y. 1.

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NOTE ADDITIONNELLE

Apràs la rédaction (10 notre travail, INL Roussel, archiviste

départemental, Vice-président de la Société Académique de

l'Oise a eit la bonne fortune de découvrir un document datant

de 1848. (lui parait démonIrer que la Compagnie d'amazonesde

Creil aurait en

un commencement d'organisa lion. M. Fabi-

gnon, bibliolliécaire-archiviste de la Société Académique de

l'Oise ait moment de sa fondation, s'est exprimé eu ces ternies

dans un

rapport rédigé le 21 février 18 .Î8 à l'occasion de dons

faits au Musée de Beauvais :

M. ?q arlin, (le Bury, notre coltègue, vous lire également (le lu Part

(le, M> Louis-Antoinc Durii, demeurant it Rio li v, a ile petite ^ovI ioe eti

un médaillon en (5uivrequi se rottathent à une particularité

cliricusc clé notre histoire comeniquoraine.

vers 1792, M. Bandon (le La Tour, sci.-neur de Villers Saint-Paul,

organisa une coilli)^ill,ilie de

cent femmes choisies dans les containers de

Pool, Nogent les-Vierg es et Creil. Ces aujozones portaient

an uniforme approprié a lotir sexe et elaiont avinées d'une petite lance,

qe JT1bIa b I0 il celle qui vous est adro^sée. Etics étaient commandées

Par dnox (I 'entr'ulles , choisies Par la avant' les titres (le

capitaine et de lieutenant, et qui portaient coinine si.,no de leur gradenue coc:ti-dc tricolore, n

laqu e lle était suspendue la médailla en cuivre,

il i)rë reprësen Ut

a t d'u n où 1 o 1 P, coq go

a] ni s a vec, lit 1 égénale : CI TOY ENNEDE CREIL et de l'autre côtC une couronne do laurier entourant troisMars avec la légende : L'UNION FAIT NOTRE VERTU.

La Mnec Pt la

médailla, qui non, sont envoy p'es, appartenaient à

Nime Dure, more dit

donateur, qui avait Cité élue Capitaine de cettecoriipo,,]^le unique sans doute dans son génie.

La délibération du Conseil municipal de Creil du 8 février1791 avait déjà révélé l'existence d'une citoyenne sous-lieute-

nant tic la Compagnie. M, Fabignon apprend qu'il aurait été

élu on Outre une capitaine et une lieu tenante, dont la iioini-

nation supplémentaire lie peut être mise en doute, puis-

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460NOTE ADDITIONNELLF

qu'elles ont Seules

été gratifi ées d ' Duc médaille, (tout la

désignation est fournie, . et qui , est différente de Celle Lie

M^ 11 Daelder. Malheureusement la médaille donnée au Musée

de Beauvais est actuellement êgatée et n'a pu

ètre retrouvée,

en sorte qu2il

i

n'est pas possible d'en reproduire On dessin.

M.1--abignonn'a pasindiquéla sourcedes rcnsei^,ncnien(sdon-

nêsparlui Les registres municipau\ de la coni inunede Villers-

Saint- Paul, qui existent pour les années MS et 179.5, consultés

par nous, 11 i'ont rien révélé au sujet de cette organisatio

n (le

la Compagnie d'amazones. bleu qu'il Y soit fait mention 2*1

maintes reprises de M.Randoii de LaTour^auqucl les officiers

muni(,,Ipaiixdcla locali Lé cou lèrent des attestations de civisme

et des certificats de résidence inal ,ré ses voYl les 1110 iD en

-fanés tî Bagnères-de-Luchon et ailleurs. IIS énonecriti seule-

inentquece citoyen aprouvé soli patriotisme, enconimandariL

la garde nationale de Creil. Nous croyons que M. Fabignon

a du accepter comme e\ acics les illdicati011s , (Illi lu ' ont été

données de mémoire par l^-l. Duru, le fils de la capiLainc de

la Compagilie d'amazorcs, qui avait probablement entendu

sa mère lui reinémorer nombrede fois l'honneur qu'elle avait

eu de commander, cinquinie ans auparavant, une conipa-

gnie (le femmes armées de javelines.

D'autre pari, M. Chattes 1,ainhert, demeurant à Lagny

(SelLie-et-Mariie), Dons a sou inis D u second exemplaire de la

médaille remise en février 1791 et M" Daelder portait[. sur la

tranche l'inscription Su IV111W , lë .'èrclllellt fautive

DONNÉ PARr LA NIUNIC:111,^LITL DE CREIL SUR OISE

A Ni" P. D. AELDERS LE Il r?v l 1791.

Le 1) inijuscule mifflais^ qui commence la mention que

nous cormaissolis, le mot : IlAiir, écrit coiitr;ili ,ciiionL aux

rè,les de 1 , orthogr, pli e fr j n 1^-^1 i Se , insi que lat reprise du iiiiinp

1-1— Diatroiiyinique d'oriffinc font su

pposer que àî chier, ayant

perdu sa première méda ille à la suite d'une de ses arresta-

Lions Di, (je ses voyiges en Hollande, aura toit graver sur la

tranche d'mi autre exemplaire d'une médaille de la Fèdéra-

tion des Fran^aiS de '1790, une inscription se rapprochant de

celle mise sur la première pièce, dans la

mesure ot. L sa tué-

moite et ses connaissances orthographiques fran^,aiSoS le lui

permettaient.

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NOTE AMATIONINELLE461

Enfin, M. Van 1 ;'eticiiia, comen riteur de la

bibliothèque de

.l'Université de Groningue, qui prépare sur 'M" d'AcIders un

nouveau travail destiné à une Bevuc hi4torique hollandaise,

m'a prêvenu qu'il se croyait cil ine,z- ure d'établir: queMrAel-.

tiers père aurait éle fabricant de papiers et lion aubergiste,

— que M I' Palm Aolders aurait

ou lui enfant ^lt'sSitÔL DPrès

son inariige de î762^ — que le juiroitier, auquel elle ëLail.cil réalité de 3,286 livres

en 1781, se sPrail appelé

— C L qu'elle aurai[

suivi. ci) 1791, nu

I)ro,-Ù^s contre

Perlains inembres (le la famille (10 sa

mère, (le Sitte r , Pour

régler des n(TaIres de succession. Il Compte publier le signa-

leineill de M— d'Aelders, rédigé au moment (le son emprisoil-

renient en Hollande, et parvenir à découvrir un jour les

circonstances et la date (le sa

mort.

1'. B.

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AVANT-PROPOS

Parmi les écrivains (le la

presse royalhie, qui ont infii-qué

ait débul de la Revoliiiion, SLJLrAu apparait ait premier plan:

la noloriê1ti, qui s'est attachée et soit nom, il la doit foui

autant à-.3a bravoure chevaleresque qu'à son

elàsoni ,ëeli(ilent.D(f,ns une Mille i,ciiiai-qt^ableliai-ucci^1854,

Auguste Vitu a ùl)1)7 ,ëriê l'œuvre el reiracé la carrière (le cet

ardent dUenseur de la monarchie il). Quelques ounces plus

lard, Eugène Ilalin, dans son Histoire politique et littéraire

de la presse en France (2)^ loi a ses meilleures

pages et c *esl let qu'ont puisd toits ceux qui, if, zen titre quel-

conque, ont eu te s'occuper (le l'illustre publiciste.

Mais depuis' an demi-siêcle bien des documents, bien des

piéres inconnues ont dié exhumés de la poussière tics Archives

et (les rayons inexplorès des Bibliothèques. C'est en unies

appuyant sur ces données nouvelles que notes avons entrepris,

sinon de refaire, dit moins de retoucher le portrait (le celui

qui, en

tombant le 10 août sous les coups des éliiieuliers, sent-

ble n'avoir pas voula survivre à cellejournée, qui vit se con-

sommer la déchdance (le la royauld.

On Yroucera dans les voles qui accompagnent notre traraît,

l'indication des sources imprimées et manuscrites que notes

(1) Aug. Vitii, Etudes littéraires surla.Révolulion franraise, j" q'ail-

e,ois Sulcau, fii-18, Paris 1834. — Cefte notice a étê rêimpi-imée, (in iffl

et en 18i(; dans Ombres et l'ieux murs, in-12, p. 34-138 ^ ou cours de

noire travail, c*est la seconde édition de ce dernier ouvrage, que nous

avons citée.

(2 , 8 vol. jn-8^, Parls 1859-1861, t. VII, p. 17!,-2-^6