La notion d'information en biologie, bilan et perspectives Paris, le 24 octobre 2014 - J. Segal,...
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La notion d'information en biologie, bilan et perspectives Paris, le 24 octobre 2014 - J. Segal, maître de conférences en histoire des sciences et épistémologie, [email protected]Journée scientifique « Origines » organisée au MNHN par Marie-Christine Maurel et Philippe Grandcolas (UMR 7205)
La notion d'information en biologie, bilan et perspectives Paris, le 24 octobre 2014 - J. Segal, maître de conférences en histoire des sciences et épistémologie,
La notion d'information en biologie, bilan et perspectives
Paris, le 24 octobre 2014 - J. Segal, matre de confrences en
histoire des sciences et pistmologie, [email protected] Journe
scientifique Origines organise au MNHN par Marie-Christine Maurel
et Philippe Grandcolas (UMR 7205)
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I Codage et transmission Rapide historique La notion
dinformation au cur de proccupations techniques La notion
dinformation en physique La notion dinformation en agronomie II
Convergences, 1942 Une interdisciplinarit de circonstance La
premire confrence Macy Lillumination structuraliste Au mme moment,
quelques rflexions continentales sur la biologie III
Axiomatisation, 1948 Shannon: un ingnieur-mathmaticien-bricoleur
Claude Shannon gnticien ? Alan Turing et la morphognse (1952) La
cyberntique IV 1953, une publication qui fait date Linformation
dans le modle de Crick et Watson A la recherche du code , 1953-1961
Les espoirs en 1968 V Prodiges et vertiges de lanalogie du code La
notion dinformation et limprialisme de la biologie molculaire Des
dbats de socit Plus srieusement
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I Codage et transmission 1.1 Claude Chappe (1763-1805) 1.1.
Rapide historique
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Auguste Kerckhoffs (1835-1903) Cryptologue militaire nerlandais
La Cryptographie militaire (1883) La Cryptographie militaire (1883)
William F. Friedman (1891-1969) Cryptologue de l'arme de terre
amricaine The Index of Coincidence and its Applications in
Cryptography (1920) 1.2
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Les cbles transatlantiques sont installs partir de 1866 et
certains restent utiliss jusquaux annes 60 Encombrement de lespace
d au dveloppement des lignes tlphoniques Ralph Hartley (1888-1970)
Harry Nyquist (1889-1976) Karl Kpfmller (1897-1977) Bell
Laboratories Siemens & Halske 1.3 1.2. La notion dinformation
au cur de proccupations techniques
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Synthse paramtrique de la parole utilisant les caractristiques
statistiques des frquences vocales H.W. Dudley, Remaking speech ,
J. of the Acoustical Society of America,11, 1939, pp.169-77 1.4
Coder la voix humaine - le Vocoder
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1.5 Petite dmonstration Synthse vocale avec le Voder
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1.6 Science Newsletter, January 14, 1939
Page 10
1.7 Dmonstration complte The 1939 Worlds Fair in New York
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1.3. La notion dinformation en physique W reprsente le nombre
dtats du systme tudi. Au niveau microscopique, lentropie mesure de
la capacit dun systme acqurir un grand nombre dtats. Lentropie na
rien voir avec le dsordre, notion minemment subjective. Vienne,
Zentralfriedhof Si vous cherchez une tombe
http://www.findagrave.com ! Ludwig Boltzmann (1844-1906) S = k log
W 1.8
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Robert Brown (1773-1858) Mouvement brownien Marjan von
Smoluchowski (1872-1917) en 1912 Leo Szilard (1898-1964) en 1929
(le dmon doit tre renseign [unterrichtet]) Dmon de Maxwell (1874)
Gilbert N. Lewis (1875-1946) crit en 1930 : Gain in entropy always
means loss of information, and nothing more. 1.9
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1.4. La notion dinformation en agronomie Sir Ronald Fisher
(1890-1962) Il est vident aussi, quen introduisant le concept de
quantit dinformation, nous ne voulons pas donner un nom arbitraire
une quantit calculable, mais devons nous prparer justifier le terme
employ, en relation avec ce que requiert le sens commun, et dire si
le terme est appropri et utile comme instrument pour penser. Les
consquences mathmatiques de lidentification, comme je le propose,
de la prcision intrinsque de la courbe derreur avec la quantit
dinformation extraite, peuvent donc maintenant tre rsumes, surtout
afin de pouvoir juger daprs notre sens commun pr-mathmatique, si
elles ont bien les proprits quelles doivent avoir. (1935) Intrt
pour linformation pertinente et pour les gnes pertinents 1.10
Lobjet de la mthode statistique est la rduction des donnes. Il faut
remplacer une masse de donnes, si importante quelle en est
inintelligible, par un nombre relativement petit de quantits qui
doivent reprsenter correctement cette masse, ou, en dautres mots,
doivent contenir la plus grande part possible si ce nest la totalit
de linformation pertinente contenue dans les donnes d'origine.
(1925)
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II Convergences, 1942 2.1 National Defense Research Committee
Premire runion officielle du NDRC le 2 juillet 1940. Assis de gche
dte : Brigadier General George V. Strong, James B. Conant, Vannevar
Bush, Richard C. Tolman et Frank B. Jewett. Debouts : Karl T.
Compton, Irvin Stewart, and Rear Admiral Harold G. Bowen. Missing
is Commissioner of Patents et Conway P. Coe.
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6 000 scientifiques sont sous la responsabilit de V. Bush
lorsque celui-ci dirige lO.S.R.D. Cinq divisions Armes et
artillerie, prside par R.C. Tolman, Californian Technology
Univiversity Bombes, explosifs et chimie, J.B. Conant, Harvard
Univiversity Tlcommunications et transport, F.B. Jewett, Bell Labs
et Acadmie des Sciences Dtection, commande et instruments, K.T.
Compton, M.I.T. Brevets et inventions, C.P. Coe, US-Commision of
Patents. 2.2 ! 2.1. Une interdisciplinarit de circonstance
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Fin 1942, le National Defense Research Committee est rorganis
autour de 18 divisions, dont une pour la conduite de tir et une
pour le radar. Un groupe interdisciplinaire consacr aux
mathmatiques appliques est cr en plus, le Applied Mathematics
Pannel. Des aspects institutionnels importants 2.3
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2.2. La premire confrence Macy La publication de 1943 2.4
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Lillumination structuraliste Roman Jakobson (1896-1982) Claude
Lvi-Strauss (n en 1908) 2.5
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2.6 Erwin Schrdinger (1887-1961) 2.4. Au mme moment, quelques
rflexions continentales sur la biologie Cimetire dAlpbach, Autriche
http://www.findagrave.com !
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En donnant la structure des fibres chromosomiques le nom de
code, nous entendons signifier que lesprit omniscient conu un jour
par Laplace, et qui tout rapport causal serait immdiatement connu,
pourrait immdiatement dduire de cette structure si luf, plac dans
des conditions convenables, se dvelopperait en coq noir ou en poule
tachete, en mouche ou plante de mas, rhododendron, scarabe, souris
ou femme 2.7
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3.1 Claude Shannon (1916-2001) 1936 : Bachelor of Science
(Mathematics & Electricial Engineering) 1937 : travail de
maintenance sur l analyseur diffrentiel 1938 : Masters 1939 :
Lettre Vannevar Bush 1940 : PhD in mathematics au MIT (gntique)
1945 : Thorie mathmatique de la cryptographie (rapport confidentiel
dclass en 1957) 1948 : Une thorie mathmatique de la communication
1949 : La thorie mathmatique de la communication 1950 : Programming
a computer for playing Chess 1956 : Quitte les Bell Labs (41-56)
pour le MIT III Axiomatisation, 1948 3.1. Shannon: un
ingnieur-mathmaticien-bricoleur
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3.2 Un Master qui fait date Les deux circuits ci-dessus sont
quivalents. Le deuxime est videmment beaucoup plus simple, ce qui
signifie un cot moindre (car moins de composants) et surtout une
plus grande fiabilit.
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3.3 La lettre Vannevar Bush Lettre de Shannon Bush Lettre de
Shannon Bush, 16 fvrier 1939 Library of Congress Archives (Bush
Papers) Le memex (1945)
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3.4 A Mathematical Theory of Cryptography (1945) Rapprochement
entre information et entropie La non rencontre avec Alan Turing
(1942-1943)
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3.5 A Mathematical Theory of Communication (1948) W est la
largeur de bande, P la puissance du signal reu et N celle du bruit
considr additif, gaussien et blanc. Capacit dune voie de
communication dans le cas continu :
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3.2. Claude Shannon gnticien ? 3.6
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3.7
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3.3. Alan Turing et la morphognse (1952) 3.8
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3.9
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3.10 Norbert Wiener (1894-1964) 3.4. La cyberntique
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4.1 Watson & Crick, 1953 Strasser 2003 IV 1953, une
publication qui fait date 4.1 Linformation dans le modle de Crick
et Watson
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Le RNA Tie Club, fond en 1954 (ici Francis Crick, Leslie Orgel
(derrire), Alexander Rich et James Watson (devant)) 1955 4.2 Le
code diamant Crick : The importance of Gamow's work was that it was
really an abstract theory of coding, and was not cluttered up by a
lot of unnecessary chemical details.... 4.2. A la recherche du code
, 1953-1961
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Code ou tableau de correspondances ? 4.3 1961 Marshall W.
Nirenberg et H. Matthaei Lily E. Kay, 2000
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4.4 Les Lettres franaises 14 fvrier 1968 4.3 Les espoirs en
1968
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V - Prodiges et vertiges de lanalogie du code 5.1 1.De l'art de
passer pour un scientifique aux yeux des littraires 2.L'inculture
scientifique des littraires est-elle la vraie responsable du
dsastre ? 3.Comment les coupables se transforment en victimes et en
accusateurs 4.Les avantages de lignorance et la confusion considre
comme une forme de comprhension suprieure 5.Les malheurs de Gdel ou
lart d'accommoder un thorme fameux la sauce des philosophes
6.Largument Tu quoque ! 7.Qui sont les vrais ennemis de la
philosophie ? 8.Laffaire Sokal et aprs : la leon sera-t-elle
comprise ? 9.La libert de penser sans la libert de critiquer ?
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Jacques Monod, 1970 dangers de la dgradation gntique dans les
socits modernes (). Dans la mesure o joue encore une slection, elle
[la slection] ne favorise pas la survivance du plus apte,
cest--dire en des termes plus modernes la survivance gntique de ce
plus apte par une expansion plus grande de sa descendance. Le
Hasard et la Ncessit Linus Pauling proposait quon tatoue sur le
front les adolescents porteurs de gnes codant pour des maladies
mortelles (1968) Francis Crick, 1962 Aucun enfant nouveau-n ne
devrait tre reconnu humain avant davoir pass un certain nombre de
tests portant sur sa dotation gntique (...). Sil ne russit pas ces
tests, il perd son droit la vie. 5.2 5.1 La notion dinformation et
limprialisme de la biologie molculaire
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Franois Jacob en 1974 dans un article sur le modle linguistique
en biologie dnonce la tendance frquente en biologie prendre le
modle pour une explication et les analogies pour des identits. 5.3
et finit en lanant Cest peut-tre I Ching quil faudra tudier pour
saisir les relations entre hrdit et langage. Leibniz, en 1703 : Ce
quil y a de surprenant dans ce calcul, cest que cette arithmtique
par 0 et 1 se trouve contenir le mystre des lignes dun ancien roi
et philosophe nomm Fohy, quon croit avoir vcu il y a plus de quatre
mille ans et que les Chinois regardent comme le fondateur de leur
empire et de leurs sciences.
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5.4
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5.5
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5.6
Page 41
5.7 La prochaine tape sera le transfert dinformations et de la
personnalit dun individu vieillissant son propre clone encore
jeune, (...) comme le font les lohim avec leur 25 000 ans d'avance
scientifique Les Raliens 5.2 Des dbats de socit
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N. S. : Je ne suis pas d'accord avec vous. J'inclinerais, pour
ma part, penser qu'on nat pdophile, et c'est d'ailleurs un problme
que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1200 ou 1300
jeunes qui se suicident en France chaque anne, ce n'est pas parce
que leurs parents sen sont mal occups ! Mais parce que,
gntiquement, ils avaient une fragilit, une douleur pralable. Prenez
les fumeurs : certains dveloppent un cancer, d'autres non. Les
premiers ont une faiblesse physiologique hrditaire. Les
circonstances ne font pas tout, la part de l'inn est immense. 5.8
M. O. : Il y a beaucoup de choses que nous ne choisissons pas. Vous
navez pas choisi votre sexualit parmi plusieurs formules, par
exemple. Un pdophile non plus. Il na pas dcid un beau matin, parmi
toutes les orientations sexuelles possibles, dtre attir par les
enfants. Pour autant, on ne nat pas homosexuel, ni htrosexuel, ni
pdophile. Je pense que nous sommes faonns, non pas par nos gnes,
mais par notre environnement, par les conditions familiales et
socio-historiques dans lesquelles nous voluons. et lancien prsident
de la Rpublique
Page 43
5.3 Plus srieusement (trois exemples de travaux contemporains)
2014 5.9
Page 44
Au niveau molculaire, un tri doit tre fait entre protines
normales et protines dysfonctionnelles, tri entre triplets codant
et non codants. Les nouveau-ns proviennent dorganismes gs. Comment
parvenir une reproduction qui donne une descendance plus jeune ?
Cest leffacement dinformation qui ncessite de lnergie (Landauer
1961, Bennett 1988). Recherche du principe qui fait merger les
entits qui ont accumul de linformation. La slection naturelle vue
comme processus de pigeage de linformation. 5.10
Page 45
5.11
Page 46
() mainstream evolutionary theory has come to focus almost
exclusively on genetic inheritance and processes that change gene
frequencies. 5.12
Page 47
We hold that organisms are constructed in development, not
simply programmed to develop by genes. Living things do not evolve
to fit into pre- existing environments, but co-construct and
coevolve with their environments, in the process changing the
structure of ecosystems. Comment from David Tyler (Universitat de
Valncia, Cell Biology): It seems to me that the key issues relate
to biological information and the word evolution needs to be
defined in a way that does justice to the origin (or loss) of
information. The story that standard evolutionary theory (SET)
tells is simple: new variation arises through random genetic
mutation; inheritance occurs through DNA; and natural selection is
the sole cause of adaptation, the process by which organisms become
well-suited to their environments. In this view, the complexity of
biological development the changes that occur as an organism grows
and ages are of secondary, even minor, importance. In our view,
this gene-centric focus fails to capture the full gamut of
processes that direct evolution. Missing pieces include how
physical development influences the generation of variation
(developmental bias); how the environment directly shapes organisms
traits (plasticity); how organisms modify environments (niche
construction); and how organisms transmit more than genes across
generations (extra- genetic inheritance). For SET, these phenomena
are just outcomes of evolution. For the extended evolutionary
synthesis (EES), they are also causes. 5.13