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La PAROLE de DIEU au centre de nos vies Paroisse Sainte-Bernadette 7, rue Saint-Nicolas - 78 000 Versailles - 01 39 51 56 90 www.paroisse-sainte-bernadette.fr Coût du livret : 1

La PAROLE de DIEU - … · Père Louis -Pasteur Faye . 3 Le carême à Sainte - Bernadette ... de la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare (Lc 16, 19 -31) qui nous offre

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La PAROLE de DIEU

au centre de nos vies

Paroisse Sainte-Bernadette 7, rue Saint-Nicolas - 78 000 Versailles - 01 39 51 56 90

www.paroisse-sainte-bernadette.fr Coût du livret : 1€

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Edito

« LES TENDRESSES DU SEIGNEUR NE S’ÉPUISENT PAS ; ELLES SE RENOUVELLENT CHAQUE MATIN ; OUI, TA FIDÉLITÉ SURABONDE. »

(LIVRE DES LAMENTATIONS 3, 23) La vie chrétienne est un commencement et un recommencement permanent, pour se renouveler chaque jour. Voici, cette année encore, le temps du carême. Temps de cheminement, de maturation, d’écoute plus assidue de la Parole de Dieu, de conversion, de changement de mentalité et de comportement ; temps de grâce et de sainteté. La 1ère préface du carême trace le programme que chaque chrétien et chaque communauté ecclésiale doivent faire leur, ces 40 jours durant : « Se préparer aux fêtes pascales dans la joie d’un cœur purifié ; de sorte qu’en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d’amour pour le prochain, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître, ils soient comblés de la grâce que tu réserves à tes fils. » Montrer plus d’amour pour le prochain, aimer le prochain, ce ne sont pas seulement des paroles. Cela se traduit aussi par des actes concrets. « Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1 Jean 3, 16-18) Pour vivre concrètement la dimension de l’amour et du partage qui constituent un pilier fonda-mental du carême, l’Equipe d’Animation Paroissiale (EAP) ainsi que les Conseils Pastoral (CP) et celui pour les Affaires Economiques (CPAE) proposent, cette année, d’axer notre action en faveur de nos sœurs et frères chrétiens d’Orient : vous trouverez le projet détaillé en pages 4 et 5 du présent livret. Dans une lettre en date du 28 novembre 2016, Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient, pour les chrétiens d'Irak et de Syrie attirait notre attention vis-à-vis de ces sœurs et frères en ces termes : « Tous ces chrétiens ont plus que jamais besoin de nous ! Ils manquent cruellement de nourriture, d’électricité, de fuel, de médicaments, de vêtements… ! Il leur faut aussi construire ou reconstruire des logements, des écoles, des dispensaires, des outils de travail ! La plupart de leurs églises ont été saccagées par la guerre ! Nous ne pouvons pas aban-donner aujourd’hui les chrétiens d’Irak et de Syrie. Mobilisons-nous. Soyons plus que jamais à leurs côtés. Chaque geste, chaque euro, chaque prière est un peu d’espérance semée dans le cœur de nos frères et sœurs. » Soyez déjà remerciés pour l’attention que vous ne manquerez de porter à cet appel et pour votre charité qui, cette année encore, saura se traduire en acte. Très joyeux carême à vous tous !

Père Louis-Pasteur Faye

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Le carême à Sainte-Bernadette

Messes en semaine (horaires modifiables pendant les vacances scolaires) : à 19h les mardis et jeudis à 9h les mercredis et vendredis

Exposition du Saint Sacrement : le vendredi après la messe de 9h et adoration silencieuse jusqu'à 15h

Chemin de croix : tous les vendredis de carême à 15h Temps de prière :

Prière paroissiale : à 19h30 les jeudis 9 mars (adoration), 23 mars (adoration) et 30 mars (louange)

Prière du chapelet : tous les lundis de 18h à 19h Prière des mères : tous les vendredis de 19h à 20h

Groupes « Chemin de carême » : se rassembler chaque semaine en petits groupes

pour partager l'évangile du Dimanche. Contacter Dominique Regnier pour rejoindre un groupe ([email protected] - 06 87 82 69 67)

Dimanche du CCFD : WE du 1er et 2 avril (avec quête impérée au profit du CCFD) Temps du pardon :

Confessions individuelles lors des permanences du père Louis-Pasteur (mardi et jeudi : de 17h à 18h30 et vendredi : de 17h à 19h30) et tous les premiers samedis du mois de 10h à 12h.

Célébration pénitentielle avec temps communautaire et confessions individuelles le samedi 25 mars à 18h30

Soirée témoignage et prière pour les chrétiens d'Orient : mercredi 15 mars à 20h30

à l'église Sainte-Bernadette Point plan pastoral et nouvel élan missionnaire : pendant les messes du 1er WE

de Carême (4 et 5 mars) Réunion de lancement des préparatifs des messes de la Semaine Sainte et de

Pâques : dimanche 5 mars de 16h à 17h. Tous les paroissiens sont invités. Evangélisation dans le quartier pour annoncer la Bonne Nouvelle de la Résurrec-

tion du Seigneur : samedi 1er avril de 10h à 12h Pèlerinage à Lourdes du 3 au 8 avril : démarche ecclésiale avec le diocèse et la

paroisse. Vous pouvez déposer vos intentions dans le cahier au pied de la statue de la Vierge Marie à l'église.

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Action de carême

CHOIX DU PROJET Cette année notre paroisse a choisi de vivre ce temps de Carême dans l'Espérance pour et avec nos frères chrétiens d'Orient. Plus que jamais ils ont besoin de nos prières et de notre soutien. « Il nous appartient à tous de rendre possible en 2017 un printemps pour les chrétiens d’Orient » nous dit Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient. En union avec la famille Sarkis (famille réfugiée syrienne originaire d'Alep accueillie à Sainte-Bernadette), la paroisse a décidé de soutenir un projet proposé par l'Œuvre d'Orient pour aider à la formation professionnelle de 90 jeunes syriens à Alep, afin qu’ils puissent aujourd’hui et de-main trouver un emploi et gagner leur vie dans leur pays. LE PROJET EN DÉTAILS

À Alep, former 90 étudiants à des compétences qui leur permettent de trouver un emploi pendant et après la guerre.

Alep vit une situation instable. Beaucoup de jeunes qui terminent leurs études universitaires cherchent à quitter la ville ou le pays. Parmi les raisons qui les poussent à partir, l’absence d’occasions de travail, même précaire, est déterminante. Or on voit dans la ville se développer un nouveau marché de l’emploi : le travail avec des organisations humanitaires. Ces organisations demandent des compétences particulières : Ressources humaines, Relations publiques, Directeur de projets, etc … Ces compétences étaient, et seront après la guerre, très demandées par les entreprises qui travaillent dans le secteur de l’exportation.

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OFFRONS À CES JEUNES UN AVENIR : Les Jésuites veulent dès à présent former des cadres, ayant des principes moraux pour la pé-riode d’après-guerre. Avec 360€, vous prenez en charge la totalité des frais pour un étudiant pendant un mois (salaires équipes encadrantes, charges, transport, loyer du centre …) « Plus que jamais l’éducation est un défi majeur pour l’avenir de cette région en général et des communautés chrétiennes en particulier. » Mgr Pascal Gollnisch Retrouvez le projet ici: www.oeuvre-orient.fr/2017/02/03/alep-syrie-former-les-cadres-de-demain/ SOUTENIR LE PROJET Par un don à l'Œuvre d'Orient par chèque bancaire à l'ordre de "L'Œuvre d'Orient" .

Indiquer le code 60434 au dos du chèque. A retourner à Réseau France - L’OEuvre d’Orient - 20 rue du Regard - 75006 Paris.

L’Œuvre d’Orient, reconnue d’intérêt général, est habilitée à émettre des reçus fiscaux rendant possible une exonération fiscale de 66 %. Ainsi par exemple votre don de 50€ ne vous coûte que 17 € après réduction d'impôts de 66%, dans la limite de 20% de votre revenu imposable. Le surplus étant reportable 5 ans.

PRIER AVEC LES CHRÉTIENS DE SYRIE Dieu bon et tout puissant, fais-en sorte de répandre la paix dans les cœurs en Syrie, tout comme à l’époque Tu as su convertir Saint-Paul sur le chemin de Damas, et que les gens qui ont fui puissent rapidement rentrer chez eux. Bénis tous Tes fils qui sont devenus des réfugiés et qui n’ont plus de maison. Témoigne de Ta miséricorde à tous ceux qui sont exilés, sans-abri et affamés. Bénis tous ceux qui leur offrent de l’aide ; éveille la générosité et la compassion dans nos cœurs, par Jésus, le Christ, notre Seigneur, Amen.

Prière pour la paix en Syrie, Patriarche Grégoire III Laham

Toutes les semaines vous retrouverez sur le site (www.oeuvre-orient.fr) et sur la page Facebook de l’Œuvre d’Orient : - des prières d’Orient qui pourront vous accompagner durant la journée, - une méditation sur la Semaine Sainte, - un chemin de croix, et un coloriage pour les plus jeunes.

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Horaires de la Semaine Sainte

Dimanche 9 avril : 11h - Messe des Rameaux (messe anticipée la veille à 18h30) Mardi 11 avril : 20h - Messe chrismale à la cathédrale (pas de messe à 19h) Jeudi 13 avril : 20h30 - Messe de la Cène et lavement des pieds Vendredi 14 avril :

15h - Chemin de Croix 17h - Chemin de Croix pour les enfants et les familles 20h30 - Office de la Passion

Samedi 15 avril : 9h - Prière des Laudes suivie d'un petit déjeuner partagé 21h - Vigile pascale

Dimanche 16 avril : 11h - Messe de la Résurrection et baptême des jeunes en âge scolaire

Le pape François et le carême

« LA PAROLE EST UN DON. L’AUTRE EST UN DON » « Le Carême est un nouveau commencement, un chemin qui conduit à une desti-nation sûre : la Pâques de la Résurrection, la victoire du Christ sur la mort. Et ce temps nous adresse toujours un appel pressant à la conversion. [...] À la base de tout il y a la Parole de Dieu, que nous sommes invités à écouter et à méditer avec davantage d’assiduité en cette période. » Pour nous aider à mieux vivre ce Carême, notre Pape François propose une méditation autour de la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare (Lc 16, 19-31) qui nous offre la clé pour comprendre comment agir afin d’atteindre le vrai bonheur et la vie éternelle. 1. L’autre est un don : La parabole nous aide à ouvrir les yeux pour accueillir la vie et l’aimer, surtout lorsqu’elle est faible, à ouvrir la porte à ceux qui sont dans le besoin et à recon-naître en eux le visage du Christ. Ainsi Lazare, l’homme humilié et avili, devient un visage, et comme tel un don, un être aimé de Dieu. 2. Le péché nous rend aveugles : La parabole présente aussi ce personnage du riche dans toute sa cupidité, sa suffisance, son orgueil qui l’empêchent de voir ceux qui l’entourent manifestant ainsi que « la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent » (1 Tm 6,10) 3. La Parole est un don : Le riche et Lazare meurent tous les deux, et la parabole se pour-suit dans l’au-delà en un message pour tous les chrétiens. Ce n’est que dans les tourments de l’au-delà que le riche reconnaît Lazare et c’est alors que se révèle son vrai problème : ne pas avoir écouté la Parole de Dieu. Fermer son cœur au don de Dieu qui nous parle a pour consé-quence la fermeture de notre cœur au don du frère. « Prions les uns pour les autres afin que participant à la victoire du Christ nous sachions ouvrir nos portes aux faibles et aux pauvres. Ainsi nous pourrons vivre et témoigner en plénitude de la joie pascale. »

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Quelques précisions pour le partage sur l’Évangile

LE RÔLE DE L'ANIMATEUR EST DE FACILITER LE PARTAGE DONNER LA RÈGLE DU JEU On laisse chacun s’exprimer sans l’interrompre. Il faut veiller à laisser chacun parler, à respecter le rythme de chacun. On demande à chacun d’être sobre dans ses paroles pour que tous aient la possibilité de s’ex-primer. GÉRER LE TEMPS entre les différentes étapes de la rencontre. Veiller à préserver des temps de silence entre les différentes prises de parole. LA RENCONTRE Situer brièvement le texte : quelques indications sont données pour chaque se-

maine dans les § « contexte ». 1ère lecture du texte du jour suivie d'un bon temps de silence pour se laisser pé-

nétrer par la Parole. 1er tour de table où chacun exprime ce qu'il retient du texte, les questions qu'il

pose, les étonnements qu'il suscite… 2ème lecture du texte (par un nouveau lecteur). Court temps de silence. 2ème tour de table : chacun exprime comment il reçoit ce texte aujourd'hui

Quel est le visage de Jésus Christ que je découvre dans ce texte ? Qu’est-ce qui, dans ce texte, m’a conforté, questionné ou dérangé ? En quoi cela me rejoint-il, m’invite-il à une conversion ?

Invitation à la prière Quelques chants et prières sont proposés p.21.

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1er dimanche de carême (A) - 5 mars 2017

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (4, 1-11) 01 Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. 02 Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. 03 Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » 04 Mais Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute pa-role qui sort de la bouche de Dieu. » 05 Alors le diable l’emmène à la Ville sainte, le place au sommet du Temple 06 et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » 07 Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » 08 Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. 09 Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » 10 Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adore-ras, à lui seul tu rendras un culte. » 11 Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. CONTEXTE Ce passage fait suite au baptême de Jésus. Jésus est venu prendre place au milieu des pécheurs repentants qui répondaient à l’appel de Jean Baptiste. Plongé dans la vie de son peuple, Jésus s’est plongé dans l’eau du Jourdain pour y être baptisé lui aussi. Alors qu’il remontait de l’eau, les cieux fermés se sont ouverts et une voix venant des cieux est entendue : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, celui qu’il m’a plu de choisir. » Avant sa mission, Jésus va être mis au défi par Satan sur sa qualité même de Fils de Dieu. Ces trois tentations « types » placées au tout début du ministère de Jésus, sont celles de toute sa vie, comme de la nôtre. Le Christ les connaîtra jusqu’à la croix : « Si tu es le Fils de Dieu, sauve toi, toi-même » (Mt 27,40).

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QUELQUES POINTS D’ATTENTION Fut conduit par l’Esprit. C'est l'Esprit qui conduit Jésus au désert pour y affirmer sa vocation de Messie "sauveur" face à une vocation d'un Messie nationaliste, triomphant, tout puissant et quasi magique que lui propose le diable. Au désert. Le désert a été un temps d’épreuves pour Israël, un lieu de faim, de soif, mais aussi un temps d'expérience de la présence de Dieu qui ne l'a jamais abandonné. Pour être tenté. Être mis à l’épreuve. « Tu remarques que le Christ a été tenté. Ne vois-tu pas qu’il est sorti victorieux du combat ? Par conséquent si tu es avec lui soumis à l’épreuve, sou-viens-toi aussi qu’avec lui tu en triompheras. Il aurait pu empêcher l’esprit malin de s’approcher de lui ; mais s’il n’avait pas été tenté, il n’aurait pu t’apprendre à le suivre dans le chemin de la victoire. » (St Augustin,Ser 60,3) Le diable, le tentateur, Satan. Le diable, c'est le diviseur qui utilise ruse et mensonge pour séparer l'homme, de Dieu. Le tentateur, c'est celui qui incite l'homme à se prendre pour Dieu. Satan, c'est l'adversaire qui s'oppose à Dieu et au salut des hommes. 40 jours et 40 nuits. Rappel des 40 années qu’Israël a passées au désert, les 40 jours de Moïse sur le mont Sinaï, avant de recevoir les dix paroles, le temps de cheminement, de gesta-tion pour une vie nouvelle. Si tu es le Fils de Dieu. " Le récit de la tentation permet de vérifier ou d’éprouver la qualité de fils, attribuée à Jésus au baptême. Comment celui que la voix du ciel a proclamé « fils bien-aimé » est-il Fils de Dieu ?" (Elian Cuvillier). Selon Satan, serait Fils de Dieu celui qui échapperait à la faim, à la mort, qui dominerait tous les royaumes du monde grâce à une toute-puissance de Dieu comprise comme triomphaliste et quasi magique. Il est écrit. Aux paroles de Dieu détournées de leur sens par le tentateur, Jésus répond par ces paroles : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Deutéronome 8, 3) « Il donnera pour toi des ordres à ses anges...ne heurte une pierre. » (Ps 91, 11-12 ) « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » (Deutéronome 6, 16) Mettre à l'épreuve le Seigneur, c'est tenter le Seigneur pour vérifier qu'il est le Fils de Dieu selon les critères du diable. Mais Jésus ne joue pas à être le Fils de Dieu, il l'est. Son Royaume est des Cieux et non de la terre. Arrière Satan. Réplique immédiate et cinglante de Jésus à Satan. Seul Dieu a sa place dans le Royaume qui se construit. Les anges le servaient. C'est le ciel ouvert, le paradis. « Si ce juste est Fils de Dieu, Dieu l’assistera. » (Ps 91)

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2e dimanche de carême (A) - 12 mars 2017

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (17, 1-9) 01 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne. 02 Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. 03 Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. 04 Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » 05 Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » 06 Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. 07 Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » 08 Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. 09 En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. » CONTEXTE Dans les trois évangiles synoptiques, le récit de la Transfiguration est relié par une indication temporelle (six jours après, chez Matthieu et Marc, environ huit jours après, chez Luc) à la con-fession de foi de Pierre. Cela signifie qu’un lien très fort unit les deux événements dans lesquels Pierre joue un rôle important : dans les deux situations est affirmée la divinité de Jésus, le Fils bien-aimé, mais, à chaque fois, la manifestation de sa gloire est également liée au thème de sa passion. La Croix est « l’exaltation » de Jésus. La croix et la divinité de Jésus sont indisso-ciables. La transfiguration de Jésus, avant sa passion, est aussi l’annonce voilée, dont on ne pourra parler que plus tard, de sa résurrection au-delà de sa mort.

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QUELQUES POINTS D’ATTENTION Pierre, Jacques et Jean. Les trois disciples que Jésus prend avec lui pour les emmener à l’écart, sur une haute montagne, seront les trois mêmes qui l’accompagneront au Mont des Oliviers, à l’heure sombre de l’angoisse de Jésus : cela souligne encore que la gloire passe par la croix.

Une haute montagne. Aussi bien dans l’Ancien Testament que dans la vie de Jésus, la mon-tagne est par excellence le lieu de la proximité de Dieu. Il y a en arrière-fond le symbolisme gé-néral de la montagne : la montagne comme lieu d’élévation, non seulement d’ascension exté-rieure, mais aussi d’élévation intérieure ; la montagne comme libération du fardeau de la vie quotidienne, comme respiration de l’air pur de la création, comme contemplation de la beauté de cette création, ce qui peut me faire pressentir le Créateur. Nous pouvons aussi évoquer nos propres souvenirs et les différentes montagnes de la vie de Jésus : la montagne de la Tentation, la montagne de la grande prédication des Béatitudes, la montagne de la Transfiguration, la mon-tagne de l’angoisse puis celle de la crucifixion et pour finir la montagne de l’Ascension.

Transfiguré. Le visage est brillant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière. L’être de Jésus est dans la lumière de Dieu, il est Lumière née de la Lumière. Le vêtement blanc, c’est celui des êtres célestes et celui des élus ; c’est aussi celui de notre baptême, blanc comme neige mais surtout blanc car « lavé et blanchi dans le sang de l’Agneau ! »

Moïse et Elie. La loi (Moïse) et les prophètes (Élie) s’entretiennent avec Jésus. Matthieu n’indique pas le sujet de cette conversation. Luc est le seul à raconter - au moins sous forme de brève allusion - de quoi parlent les deux grands témoins de Dieu avec Jésus : « ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem »…C’est la traversée douloureuse de la Passion et le passage vers la gloire.

Trois tentes. Une partie de l’exégèse biblique établit une relation entre la Transfiguration de Jésus et la fête juive des Tentes (Soukkhot). Il y a là un trait fondamental de la vie de Jésus : les événements majeurs de sa vie ont un rapport intrinsèque avec le calendrier des fêtes juives.

Nuée lumineuse. Cette nuée est le signe de la présence de Dieu lui-même. On peut se reporter à la scène du baptême de Jésus.

Écoutez-le. C’est ici un enseignement central : Jésus est le Verbe de Dieu, la Parole de la Révé-lation divine elle-même : il faut écouter cette Parole ! Crainte. Il s’agit là de « la crainte de Dieu », qui n’est pas une peur ordinaire, mais une frayeur qui peut être paralysante devant l’immensité du Créateur. Cette crainte n’exclut pas la joie causée par la proche présence de Dieu : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! »

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3e dimanche de carême (A) - 19 mars 2017

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (4, 4-42) 04 En ce temps-là, Jésus 05 arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. 06 Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. 07 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » 08 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. 09 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samari-taine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. 10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » 11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? 12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » 13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; 14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » 15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » 16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » 17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : 18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » 19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !... 20 Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » 21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. 22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connais-sons, car le salut vient des Juifs. 23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. 24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » 25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » 26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » 27 À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

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28 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : 29 « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » 30 Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui. 31 Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » 32 Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connais-sez pas. » 33 Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » 34 Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. 35 Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, 36 le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. 37 Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.” 38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. » 39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » 40 Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. 41 Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, 42 et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. » CONTEXTE Nous sommes au chapitre 4 de l’évangile de Jean, donc presqu’au début. Après avoir « catéchisé » Nicodème, l’un des chefs religieux d’Israël, Jésus vient «annoncer la Bonne Nouvelle » à la Samarie considérée comme hérétique. La grande symbolique de l’Al-liance qui se dessine lors des Noces de Cana se poursuit avec cette rencontre, au puits de Ja-cob. Ce récit fait partie des lectures proposées aux catéchumènes depuis les premiers temps de l’Église. QUELQUES POINTS D’ATTENTION La Samarie. Région située entre la Galilée et la Judée. Ses habitants, les Samaritains étaient méprisés et même « détestés » des Juifs qui leur reprochaient de s’être unis avec des païens, d’adorer de faux dieux (des baals) et d’avoir un sanctuaire, rival de Jérusalem, sur le Mont Gari-zim, tout à côté de Sykar.

Jacob. Patriarche, fils d’Isaac et de Rébecca et petit-fils d’Abraham et de Sara. Il rencontre sa femme, Rachel, au puits auquel il donnera son nom. Il est le père de 12 enfants qui ont donné naissance aux 12 tribus d’Israël.

Puits. Lieu où se sont nouées les alliances d’Isaac et de Rébecca, de Jacob et de Rachel, de Moïse et de Cippora.

Fatigué. Il ne s’agit pas tant de la fatigue physique de Jésus, que de la fatigue de la mission.

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C’est le même mot qui est employé (en grec) pour la fatigue du Christ (v.6) et pour l’effort des moissonneurs (v.38).

Sixième heure (environ midi). En pleine chaleur, mais aussi en pleine lumière, sans ombre : heure où la Vérité se fait jour.

Une femme de Samarie. La Samaritaine de ce récit est anonyme. Huit fois appelée « femme » par Jésus, elle peut représenter l’humanité infidèle.

Puits, source, eau, eau vive, eau jaillissante. Le vocabulaire employé, au cours de ce récit, per-met de passer de l’eau (inerte, morte) du puits à la source qui donne une eau vive et jaillissante pour la vie éternelle. C’est littéralement « sur », à même la source que Jésus est assis (posture de celui qui enseigne) dès le v.6, ce qui identifie Jésus à la Source pour Jean.

Soif. Elle peut être d’ordre naturel ou spirituel (ex : on boit de l’eau, mais aussi les paroles de quelqu’un).

Don, donner. Toujours gratuitement et sans aucune contrepartie quand il vient de Dieu. Le don est d’un autre ordre que les provisions achetées par les disciples (v.8 et 32). Il en est le contre-point.

Mari. Baal en hébreu. Vraisemblable allusion, ici, aux idoles (baal : même mot que mari en hé-breu) adorées par les Samaritains ? Si le sixième mari n’est pas non plus le bon, qui sera le 7ème époux, le bon ? Il peut aussi être fait référence aux alliances successives entre Dieu et son peuple.

Adorer. Ad-orare = adresser une prière à ; mais à qui, où et comment ?

Heure. Le temps favorable, le temps de Dieu (qui n’est pas de l’ordre de la chronologie).

Esprit (même mot que Souffle en hébreu et grec). Dieu-Esprit (v.24) insuffle son esprit en cha-cune de ses créatures, homme et femme, pour leur donner sa vie. L’Esprit est souvent associé à l’eau vive dans l’Évangile.

Messie (hébreu) ou Christ (en grec). Celui qui a reçu l’onction de l’Esprit.

« Je (le) suis » fait référence au nom que Dieu a révélé de lui à Moïse : « JE SUIS » (Ex 3,6)

Cruche. Littéralement ce qui contient l’eau. Le même mot est employé pour les « jarres » de Cana, avant qu’elles ne soient remplies par le vin, le meilleur.

Rabbi = Maître en hébreu.

Champs « blancs » (littéralement), et non « dorés » (selon cette traduction) pour la moisson. Le blanc, lumière de la Résurrection, évoque la moisson attendue du Royaume qui vient.

Demeurer. Habiter, rester pour toujours.

Parole. Logos (en grec) : la parole personnifiée, le Verbe de Dieu.

Sauveur. C’est la signification du nom même de Jésus (Ieshoua en hébreu = Dieu sauve).

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4e dimanche de carême (A) – 26 mars 2017

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (9, 1-41) 01 En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. 02 Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » 03 Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. 04 Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler. 05 Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » 06 Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, 07 et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. 08 Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » 09 Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui res-semble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » 10 Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? » 11 Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » 12 Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » 13 On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. 14 Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. 15 À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. » 16 Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. 17 Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » 18 Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents 19 et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? » 20 Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle. 21 Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » 22 Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ.

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23 Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! » 24 Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » 25 Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. » 26 Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » 27 Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’en-tendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? » 28 Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. 29 Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » 30 L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. 31 Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. 32 Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de nais-sance. 33 Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » 34 Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la le-çon ? » Et ils le jetèrent dehors. 35 Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » 36 Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » 37 Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » 38 Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui. 39 Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » 40 Parmi les pharisiens, ceux qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous aveugles, nous aussi ? » 41 Jésus leur répondit : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : “Nous voyons !”, votre péché demeure. CONTEXTE Il s'agit ici du récit parabolique d'un "signe" de Jésus. “Signe”, parce que dans l'Évangile de Jean, il n'est pas question de miracles mais de signes. "Les signes écrits ici l'ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom." (Jn 20,31) “ Parabolique” parce que, au-delà de la guérison réelle de l'aveugle qui reste anonyme, se dé-ploie une véritable catéchèse nous invitant à nous identifier à l'aveugle de naissance pour ac-cepter, comme lui, d'ouvrir les yeux et recevoir, comme, lui le geste sauveur de Jésus. L'important n'est pas tant la guérison de l'aveugle, l'important est ce que cela signifie et com-ment nous recevons ce signe. Tout baptisé peut se reconnaître dans la démarche de l'aveugle-né. Il y a un cheminement, des affrontements, une conversion, avant de parvenir à un acte de foi. C'est d'ailleurs un des textes privilégiés pour l'initiation chrétienne des catéchumènes.

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QUELQUES POINTS D’ATTENTION Qui a péché ? À cette question du lien qui existerait entre mal et péché, Jésus répond très claire-ment : la souffrance de cet homme n'est pas le châtiment de son péché. En disant cela il se démarque de la pensée habituelle de l'époque qui présupposait un lien de cause à effet entre péché et malheur. Aujourd'hui, c'est une question qui est encore posée.

Pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Le lien de causalité entre la manifestation de la puissance de Dieu et la souffrance de cet homme semble scandaleux. La traduction chez Jean des "parce que" "pour que", n'a pas de connotation calculatrice, mais induit plutôt une question : "d'où ça vient et où ça va ? " Et si c'était une invitation à ne pas chercher des coupables pour expliquer ce mal, mais plutôt à faire de cette souffrance le lieu où peuvent se manifester les "œuvres de Dieu" ? Jour / nuit. La symbolique nuit/jour court dans toutes les Écritures et trouve tout son sens dans le mystère pascal. À la suite de l'aveugle et avec le Christ nous sommes appelés à passer des ténèbres à la lumière. Je suis la lumière du monde. Comme dans le chapitre précédent de l'évangile de Jean, à la fin du récit de la femme adultère, cette affirmation de Jésus donne sens à son action : Il est venu pour que nos yeux s'ouvrent à une lumière nouvelle. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue. Il y a là une évocation du récit de la Création (Gn 2, 7) avec la création d'Adam le glaiseux : "Dieu modela l'homme avec la glaise du sol". Au commencement, Dieu crée, ici il re-crée. Va te laver à la piscine de Siloé. 2 remarques : - "Va", l'aveugle est partie prenante dans sa guérison. Dieu ne fait pas à la place de l'homme. - Recevoir la boue qu'on est appelé à laver, c'est reconnaître sa cécité. Quelque chose de notre vie actuelle doit s'effacer par l'eau. On pense au salut offert par le baptême.

Envoyé. Jean prend soin de traduire le mot Siloé qui signifie "envoyé" manifestant ainsi la guéri-son par Jésus l'envoyé du Père

C’est un prophète. À la question "qui est-il ? " noter l'évolution graduelle de l'aveugle : je n'en sais rien… C'est un prophète… Si lui n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire… Je crois Sei-gneur ! Fils de l’homme. Dans le Nouveau Testament, Jésus a un certain nombre de titres : Messie, Seigneur, Christ, qui se rattachent à la Résurrection comme il est écrit dans le livre des Actes : "Dieu l'a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous, vous aviez crucifié" (Ac 2, 36) mais aussi, Fils de Dieu et ici, Fils de l'homme. C'est une expression courante dans les quatre évangiles exclusivement employée par Jésus lui-même, peut-être à cause de l'ambiguïté de ce titre. Car il peut être compris dans un sens banal : Jésus est "fils de l'homme", au sens où il est donc seule-ment homme, enraciné dans une descendance mais il laisse aussi entrevoir l'autre face, plus mystérieuse, de son identité : un rapport particulier à Dieu qui "a mis en lui tout son amour". Il est le Fils de Dieu. L'expression a aussi une connotation apocalyptique (Daniel 7) que tout juif est susceptible d'en-tendre.

Je crois Seigneur. Croire, c'est peut-être aussi, accepter de ne pas savoir ou avoir des certi-tudes.

Un jugement Pour bien comprendre ce mot, relire l'entretien de Jésus avec Nicodème (Jn 3, 17-21) "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ".

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5e dimanche de carême (A) – 2 avril 2017

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (11, 1-45) 01 Il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. 02 Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. 03 Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » 04 En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » 05 Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. 06 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trou-vait. 07 Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » 08 Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » 09 Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; 10 mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. » 11 Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. » 12 Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » 13 Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil. 14 Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort, 15 et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » 16 Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aus-si, pour mourir avec lui ! » 17 À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà. 18 Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, 19 beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère. 20 Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. 21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » 23 Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » 24 Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » 25 Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; 26 quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » 27 Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »

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28 Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’ap-pelle. » 29 Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus. 30 Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré. 31 Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. 32 Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » 33 Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, 34 et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » 35 Alors Jésus se mit à pleurer. 36 Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » 37 Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » 38 Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre. 39 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. » 40 Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » 41 On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé. 42 Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’en-toure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. » 43 Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » 44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. » 45 Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. CONTEXTE C’est le dernier dimanche du carême, le chemin se poursuit pour faire découvrir aux catéchu-mènes et à chacun de nous, qui est Jésus, qui est son Père et l’essentiel de notre foi. Dimanche après dimanche, l’évangéliste Jean enchaîne les « JE SUIS… » « Je suis la lumière du monde, Je suis le bon pasteur, la porte des brebis…. » Aujourd’hui, dans ce passage, la personne centrale est Jésus et non Lazare.

La mort de Lazare et son retour à la vie annoncent la mort prochaine de Jésus et sa Résurrec-tion. Ils constituent un signe qui permet à Jésus d'affirmer : " je suis la résurrection et la vie", l'essentiel de notre foi. Cet événement accélère aussi la décision des chefs juifs de le tuer.

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QUELQUES POINTS D’ATTENTION Celui que tu aimes est malade. Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare « Voyez comme il l’aimait ». La relation d’amour entre ces personnes révèle le fondement de ce que fait Jésus dans ce passage Jésus n’est qu’Amour.

Elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. C’est-à-dire pour faire découvrir davantage qui est Dieu et Jésus son Fils. Même dans la mort, Dieu est le Dieu des vivants.

Revenons en Judée. Jésus poursuit son chemin sachant que le Juifs veulent le lapider, qu’il va vers sa mort». « Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas… » La parole de Thomas est à souligner : « Allons-y nous aussi pour mourir avec lui. » Le retour à la vie de Lazare va bien signer la mort de Jésus.

Lazare est mort et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Jésus est très clair, pas de confusion entre sommeil et mort. Cela explique aussi pour-quoi Jésus n’est pas venu tout de suite. La mort de Lazare et son retour à cette vie permettent aux disciples de s'ouvrir à la foi en Jésus, plus fort que la mort, venu pour nous sauver. Jésus nous sauve de la mort, non en nous faisant y échapper, mais en nous montrant qu’il est la Vie, même dans la mort. C’est pour cela que Jésus dit « je me réjouis ». Il faut que Lazare soit vrai-ment mort pour servir à la gloire de Dieu, le Dieu des Vivants. « Moi, je suis la Résurrection et la Vie, celui qui croit en moi, même s’il meut, vivra. Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ?

Jésus se mit à pleurer. Jésus ne pleure pas parce que Lazare est mort, il vient même de dire qu’il s’en réjouit. Jésus pleure parce qu’il voit ceux et celles qu’il aime pleurer, Marthe et Marie et aussi les Juifs qui étaient là. Jésus pleinement homme est bouleversé et compatit à la peine de ceux qui pleurent.

Enlevez la pierre. C’est pour voir ce qu’il y a derrière la mort, c’est-à-dire la gloire de Dieu. Croire que le Père est le Dieu des vivants, même dans la mort.

Si tu crois tu verras la gloire de Dieu. Croire pour voir et non l’inverse. C’est la foi qui fera voir la gloire de Dieu. Jésus demande d’enlever la pierre, prie son Père, « à cause de la foule qui m’en-toure afin qu’ils croient que c’est Toi qui m’as envoyé. » Croire que le Père est le Dieu des vi-vants, même dans la mort.

Déliez-le et laissez-le aller. Ils sont invités à défaire ce qu’ils avaient fait pour ensevelir Lazare. Jésus seul a pu faire sortir Lazare du tombeau, mais en enlevant les bandelettes, ils convertis-sent leur comportement pour que la gloire de Dieu soit manifestée. Même dans la mort, c’est le Dieu de la Vie. C’est une invitation à enlever en nous les bandelettes qui nous empêchent de vivre de la vie de Dieu et de croire en Lui.

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Quelques chants ou prières

Comme un souffle fragile, ta parole se donne. Comme un vase d’argile, ton amour nous façonne.

Ta parole est murmure, comme un secret d’amour, Ta parole est blessure qui nous ouvre le jour.

Ta parole est naissance, comme on sort de prison, Ta parole est semence, qui promet la moisson.

Ta parole est partage, comme on coupe du pain, Ta parole est passage, qui nous dit un chemin. (P. Jacob – G. de Courreges)

Peuple de lumière, baptisé pour témoigner T601 Peuple d'Évangile appelé pour annoncer les merveilles de Dieu pour tous les vivants

1 - Vous êtes l'Évangile pour vos frères 2 - Vous êtes l'Évangile pour vos frères Si vous gardez ma Parole Si vous suivez mon exemple Pour avancer dans la vérité, Pour demeurer dans la charité. Bonne Nouvelle pour la terre ! Bonne Nouvelle pour la terre !

3 - Vous êtes l'Évangile pour vos frères 4 - Vous êtes l'Évangile pour vos frères Si vous marchez à ma suite Si vous laissez les offenses Pour inventer le don et la joie. Pour déclarer à tous le pardon, Bonne Nouvelle pour la terre ! Bonne Nouvelle pour la terre ! 5 - Vous êtes l'Évangile pour vos frères 6 - Vous êtes l'Évangile pour vos frères Si vous luttez dans le monde Si vous chantez ma promesse Pour apporter le droit et la paix, De m'établir au milieu de vous Bonne Nouvelle pour la terre ! Bonne Nouvelle pour la terre !

40 jours 40 jours pour éduquer le cœur et aimer, apprendre à aimer d'une façon neuve à la façon des premiers jours,

40 jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu, pour écouter la Parole du Christ et la laisser faire son œuvre de redressement au secret de nos désirs.

40 jours pour être transfiguré, 40 jours pour grandir avec l'Évangile, 40 jours pour apprendre à vivre !

Ch. Singer, Terres

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Dimanche des Rameaux – 9 avril 2017 ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (21, 1-11 ) 01 Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples 02 en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. 03 Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. » 04 Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : 05 Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. 06 Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. 07 Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit des-sus. 08 Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. 09 Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » 10 Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » 11 Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. » CONTEXTE Jésus a commencé sa montée vers Jérusalem, où il poursuivra sa prédication et s'attirera l'hosti-lité croissante des autorités religieuses. Il vient de Jéricho où il a guéri deux aveugles qui se sont aussitôt mis à sa suite; c'est donc une excitation joyeuse qui anime la foule qui l'accompagne ainsi que la foule mêlée des pèlerins qui, dans ces jours précédant la Pâque, se rendent à Jérusalem.

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QUELQUES POINTS D’ATTENTION Le Mont des Oliviers. C'est là que Jésus répond à ses disciples qui l'interrogent sur le signe de son avènement et de la fin du monde (Mt 24, 3) ; c'est aussi là qu'il part avec eux après la Cène (Mt 26, 30). C'est là, selon le prophète Zacharie (14, 4) qu'est attendu le retour du Seigneur. Ânesse et son petit. L'âne, animal familial et pacifique, est estimé en Israël ; il s'oppose au che-val, monture du guerrier. Le cantique de Déborah (Juges 5, 10) mentionne "vous qui montez des ânesses ...aux acclamations des gens en liesse".

Détachez-les et amenez-les moi. Cette action confiée à deux disciples n'est-elle pas la mission dont le Christ investit l'Église ? N'avons-nous pas à nous laisser détacher, délier pour être me-nés vers Lui ?

La parole du prophète. Matthieu se sert comme introduction de la phrase d'Isaïe (62, 11) "Dites à la fille de Sion : Voici ton sauveur" et poursuit en citant Zacharie (9, 9) : "Voici : le roi vient [juste et sauveur], doux et monté sur une bête de somme et un jeune petit."

Fille de Sion. C'est Jérusalem avec sa valeur spirituelle de ville sainte puisque le Seigneur a choisi le mont Sion pour demeure (Ps 78 et 132).

Plein de douceur. Matthieu reprend ici le terme des Béatitudes (5, 5) que Jésus emploie pour se définir lui même : "Je suis doux et humble de cœur." (Mt11, 29)

Étendre son manteau. C'est le geste de la foule acclamant Jéhu qui vient de recevoir l'onction royale (2° livre des Rois 9,13). Le manteau est aussi ce qui révèle l'identité de la personne.

Les foules. Elles manifestent leur enthousiasme avec des marques d'honneur : rameaux de palmier et branchages sont depuis le Lévitique (23, 40) associés à la fête des tentes. L'unanimité semble totale entre ceux qui précèdent et ceux qui suivent, en un seul cri : "Hosanna", c'est à dire "Sauve donc".

Le fils de David. Ce titre évoque la promesse de Dieu transmise au roi David par le prophète Natân (2° livre de Samuel 7, 12-16), reprise par Isaïe (9, 5 ). Il est mentionné par l'évangéliste Matthieu dès l'ouverture de la généalogie du Christ.

Béni soit celui qui vient. La foule cite un verset du Psaume 118 (26), proclamé lors de la proces-sion de la fête des tentes.

Jérusalem sera le lieu de la Passion, Jésus le sait. "Toi qui tues les prophètes" déclare-t-il peu après (Mt 23, 37) dans une apostrophe qu'il conclut par "Vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vous disiez : 'Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur'.

Les foules répondaient. Les foules restées à l'intérieur de Jérusalem n'ont pas participé aux acclamations joyeuses de l'entrée et n'ont guère d'estime pour quelqu'un venu de Nazareth, un simple Galiléen. Leur réaction rappelle l'humilité de l'incarnation.

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Prières CANTIQUE DE ZACHARIE L’Église reprend le Cantique de Zacharie (Lc 1, 68-79) chaque matin à l’office de Laudes, au moment où le soleil se lève à l’Orient ; elle se dispose ainsi à « connaître le temps de sa visite » et à profiter de la puissance de salut que Dieu ne cesse de mettre à sa disposition tout au long de ses jours. Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël qui visite et rachète son peuple.

Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur,

comme il l’avait dit par la bouche de Saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens :

salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs,

amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte,

serment juré à notre père Abraham, de nous rendre sans crainte,

afin que délivrés de la main des ennemis nous le servions, dans la justice et la sainteté en sa présence, tout au long de nos jours.

Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins

pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,

grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut,

pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. PRIÈRE DE L’OEUVRE D’ORIENT Sous votre protection, O très sainte Mère de Dieu, les chrétiens des Eglises d’Orient ont toujours trouvé refuge.

Rassemblez les Chrétiens d’Orient et d’Occident dans l’amour de votre fils afin que l’unité des Eglises ressemble à celle de la Trinité Sainte du Père et du Fils et du Saint Esprit.

Donnez-leur le courage dans les épreuves, la patience dans la persécution, l’espérance dans les conflits.

O Vous, vraie fille d’Abraham, faites que les fidèles des trois religions, juive, chrétienne et musulmane, se traitent fraternellement en fils et filles du même Père.

Qu’ils recherchent la paix en cette terre où parut le Prince de la Paix.

Dans la fidélité à l’Eglise et à sa mission, inspirez aux frères d’Occident la gratitude envers leurs frères d’Orient et à tous la charité qui fait vivre et croire au salut que le Père offre à tous les hommes.

O Vierge, comblée de grâce et de bénédiction, intercédez pour nous.