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8/9/2019 La Petite-fille Les Moustiques l'Alligator et Les Serpents
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La petite fille, les moustiques, l'alligator et les serpents.
Est-il est possible que mchancet ou cruaut soient inversement proportionnelles notre
taille ?
Ce conte ne prtend pas rpondre de manire dfinitive; il se veut une premire pierre
l'difice de cette question combien difficile : les sages tant le plus souvent d'avis que
mchancet ou cruaut sont sentiments les mieux partags au monde que l'on soit petit ou
grand ! Voyons donc notre conte aprs cette trop longue et pdante introduction.
Une petite fille dcida un matin de prendre sa bicyclette et d'aller explorer la fort qui talait
ses frondaisons non loin de sa maison. Elle ne prvint personne pas mme sa maman dont
elle savait qu'elle pouvait attendre ce quelque chose qu' autour d'elle elle avait appris tre
appele tendresse par tous les autres...
En effet notre petite fille avait beaucoup de mal entrer en contact avec les autres, dont elle
avait fini par comprendre qu'ils taient des tres humains qui laissaient sortir de ce que l'on
( les autres ) nommait une bouche des sons qui parfois l'amusaient parfois la terrifaient; c'est
donc cela une bouche pensait-elle ? Un orifice sons. Si elle se regardait dans la glace elle
voyait qu'elle aussi avait un orifice sons; mais pendant de longues annes,( c'est comme
cela que les autres, ceux qui s'appelaient tre humains mais avaient aussi de drles depseudonymes toujours prcds ou souvent, de monsieur ou madame, monsieur di Fazio,
madame Althenbrunner, monsieur Jacobson ,madame Loewenstein, monsieur Lopez, madame
Dickinson, - appelaient le temps qui passe, en fait du sable qui s'coule d'une fiole une autre
par un mince passage, comme le lui avait montr sa maman) les autres donc n'avaient pas
compris ses sons; elle aussi au dbut ne comprenait pas leurs sons, elle ne comprenaient que
les sons de l'orifice de sa mre, comme celle-ci comprenait les siens.
On, c'est--dire les autres, les tres humains l'avait entrepose malgr les objections de sa
maman qui avait fini par se laisser persuader, dans une maison avec d'autres, que, on, lesautres, les tres humains appelaient enfants pour qu'elle apprenne les sons des autres, les
tres humains avec leur drle de noms en monsieur Albertson, en madame Johnson, en
mademoiselle Ulriksen; cela avait t pnible mais comme cela semblait leur faire plaisir
qu'elle emploie leurs sons et surtout sa mre dans les bras de laquelle elle trouvait quelque
chose de chaud, de doux qui la rassurait quand les autres, les tres humains la terrifiaient,
elle avait fait cet effort. Si bien que quand elle demandait quelque chose dans leurs mots, elle
l'obtenait, peu habitus ce qu'elle sorte de son orifice sons leurs mots; puis ils avaient eu
tendance moins lui donner ce qu'elle demandait l'exception de sa mre qui pour uneraison inconnue d'elle la traitait de cette manire si douce, si attentive, qui la rassurait chaque
fois qu'elle sentait monter en elle cette horreur ou cette chose innommable qui lui enlevait
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d'un coup toute force et la transformait en une palpitation fbrile.
Cette fort, non loin de ce qu'ils appelaient les autres, les tres humains avec leur drle de
surnoms commenant par monsieur Hashley, madame Dupont de saint-Creu, monsieur
Reagahone, madame Libertson, - leur domicile, lui paraissait digne d'exploration; elle tait
sre qu'elle y trouverait ce qu'elle cherchait et qu'elle ne trouvait pas sauf dans les bras de sa
mre, le sentiment d'exister, de vivre.
Et si par chance elle trouvait dans cette fort avec ce pin-ci, ce pin-l , ce pin ct puis ce
pin derrire puis cet autre pin l, et cet autre pin un peu plus loin et encore ce pin avec cette
griffure faite par quoi ?, ce pin ct, ce pin derrire, ce pin plus petit, ce pin trs haut
devant ce pin aussi trs haut et cet autre pin plus loin et ce pin derrire et ce pin-ci et ce pin
ct de ce cyprs et maintenant ce cyprs ct de cet autre cyprs et cet autre cyprs
encore et cet autre encore et celui-ci tout chaud cause d'un crayon de soleil qui le coloriait
et ce cyprs avec cet cureuil, si elle trouvait ce qu'elle cherchait, comme elle avait emport
sa petite boite mouvements pour emmaisonner ce qu'elle cherchait et qu'elle commenait deviner aprs ce pin, puis cet autre pin tordu de colre et ce pin manchot et ce pin
boursouffl et ce pin timide et cet autre pin rid et aprs, ces sables suceurs, ce cyprs trs
haut devant ce cyprs moins haut ct de ce cyprs trs vert et de ce cyprs trs pointu et
de ce cyprs avec sa pointe penche et encore ce cyprs puis cet autre cyprs encore ce
cyprs-ci et ce cyprs l, ici et aprs, au bord de cette flaque d'eau coulante, cette mangrove
avec ses bras o se perchaient ce singe puis cet autre singe et ce singe-ci et ce singe-l et ce
singe avec sa queue relve et ce singe bariol et ce singe qui riait de toutes ses dents et ce
singe qui criait bonjour bonjour dans sa langue de singe des marais, - cette mangroveenchevtre avec ce paltuvier et ce paltuvier et ce paltuvier et encore ce paltuvier et au
bord un marais vert et plus loin un autre marais vert et derrire ce marais vert un autre
marais vert, tous ces marais verts qui se tenaient aux bras de ce paltuvier ici de ce
paltuvier l et de ce paltuvier ct et de ce paltuvier derrire, si donc elle trouvait ce
qu'elle cherchait elle l'emmaisonnerait dans sa boite mouvements.
Et, derrire ce paltuvier-ci, elle rencontra un oiseau aux trs longues pattes, au trs long
cou, au trs long bec et avec cet oiseau-ci un autre oiseau-l aussi avec un trs long cou un
trs long bec et de trs longues pattes,( est-ce qu'elle devait les appeler comme les treshumains s'appellent monsieur, madame ? ) Avant d'avoir dcid, le premier oiseau, ce devait
tre un ibis non une aigrette, oui un hron lui demanda :
- Que fais-tu ici toute seule, petite fille?
Il avait une drle de voix, elle ne savait pas pourquoi cette voix tait drle mais elle tait
drle; devait-elle lui rpondre avec cette drle de voix ou la voix des tres humains ou celle
de sa maman ou sa voix elle avec ses mots elle que seule une personne au monde
comprenait; elle dcida d'utiliser sa voix elle et ses mots elle pour rpondre :
- Je suis venue pour emmaisonner tout ce qui est beau dans cette fort et aprs je pourrais le
regarder chaque fois que je serais triste.
- Et qu'est-ce que tu trouves beau ici ? Questionna l'ibis, non l'aigrette moins que ce ne ft
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le hron.
- Tout a, elle fit un geste panoramique qui incluait tout le paysage dans lequel se trouvait
le hron, non l'aigrette non l'ibis en tout cas l'oiseau au long bec emmanch sur un long cou
plant sur de trs longues pattes qui, flatt, lui demanda :
- Tu veux que nous restions ici ou que nous allions vers ce figuier trangleur pour raliser ta
vido ?
- Oui ce serait bien que vous alliez vers le figuier trangleur, pendant ce temps l je vous
emmaisonnerais dans ma boite mouvements.
Les deux volatiles, c'est--dire nos deux aigrettes firent mouvement pendant que Maeva les
emmaisonnait dans sa boite mouvements.
- Est-ce que l'on peut voir le rsultat ? Demandrent les deux aigrettes.
- C'est quoi le rsultat ?
- Ce que tu as mis dans ta boite...
- Oui bien sr; tenez ! Regardez !- Bien vu ! Bien pris , bon cadrage...
- C'est quoi bon cadrage ?
- C'est bien regard et bien encadr dans le paysage avec le figuier trangleur et ses
branches d'assassin...
- C'est quoi assassin ?
Le figuier trangleur protesta :
- Je ne suis pas un assassin !
- Excuse-nous, firent les deux aigrettes un peu confuses; nous savons tous qu'il n'y a pasd'assassins parmi nous les faunains et florains, seulement chez les humains...
- Comment les humains font pour ter la vie d'un tre vivant?
- Avec des armes!
- Ah! oui je connais les armes, il y a en plein chez les humains; ils s'en servent pour chasser,
a leur plat beaucoup, chasser!
- qui le dis-tu!
- Nous sommes leur gibier !
- C'est quoi gibier ?- C'est nous !
- Mais pourquoi c'est vous ?
- Parce que les humains pensent qu'ils ont tous les droits et que cette terre leur appartient et
que donc ils peuvent en disposer comme bon leur semble ainsi que des faunains et des
florains !
- C'est pas juste !
- Ne t'inquite pas! Ici nous sommes l'abri !
- C'est quoi l'abri ?
- Cela veut dire qu'ici nous ne sommes plus du gibier mais de beaux oiseaux dignes de vivre
et les florains, de belles plantes, de beaux arbres, de belles fleurs, seul petit inconvnient
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nous devons jouer notre rle d'oiseaux, de faunains, notre rle d'arbres, de florains pour les
touristes.
- C'est quoi touristes ?
- Ce sont des humains qui aiment la nature, les florains, les faunains...
- Ils ne sont pas tous des assassins ?
- Heureusement non ! Quoique trs souvent ils se tuent mme entre eux.
- Je sais, cela s'appelle guerre. C'est terrifrayant la guerre.
La conversation entre les quatres amis se poursuivit longtemps, les aigrettes et le figuier
trangleur avaient fort faire avec ce petit humain pas comme les autres qui semblait-il
pouvait devenir faunain avec les faunains et florain avec les florains.
Donc le jour s'envola.
La nuit fit son entre sur la pointe des pieds entre les bras du figuier trangleur et s'tala vers
le marais devant, vers le marais ct vers le marais derrire et au-dessus du marais aussi.
- N' aie pas peur petite humaine, dit le figuier trangleur.- Je n'ai pas peur fit Maeva, je suis bien ici avec toi.
- Tu as manger ?
- Oui des gteaux la framboise et la figue.
- Trs bons les gteaux la figue!
- Oui c'est ceux que je prfre!
- Je suis content; nous autres figuiers nous aimons produire les meilleurs fruits pour les petits
humains comme toi.
Maeva croqua deux biscuits et bailla.- Tu as sommeil?
- Oui.
- Bon, allonge-toi au milieu de mes branches et je te protgerais. Tu veux que je te raconte
une histoire?
- Comme maman?
- Comme ta maman, oui.
- Elle commence toujours par il tait une fois.
- Moi aussi. Je commence donc : il tait une fois une petite fille qui s'enfona dans les maraispour rencontrer les faunains et les florains...
- C'est moi?
- Je crois que, oui.
- Alors je connais l'histoire ! Tant mieux ! J'aime les histoires que je connais.
- Tu connais le dbut mais pas toute la suite.
- Tant mieux! Comme cela je saurais ce que je dois faire demain !
- Exact! Donc il tait une fois une petite fille qui voulait rencontrer le plus possible d'animaux
et de plantes et de fleurs...
- Comment tu le sais ?
- Parce que c'est dans l'histoire.
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- Ah oui, l'histoire dont je connais le dbut.
le figuier trangleur raconta son histoire et comme il s'en doutait la petite fille se laissa glisser
trs tt dans le sommeil.
Tandis que Maeva jouait la marelle avec ses rves, le moustique Aldebert Pointeneau en
marraude, profitant d'un rai de lune qui clairait son visage la piqua et se gorgea de son sang,
avant que d'autres moustiques ou insectes du mme tonneau ne dcouvrent l'aubaine, il
s'empressa de la repiquer en vrombissant de telle sorte qu'il la rveilla
- Ouille fit-elle, va-t-en ! Et d'un geste elle tenta de le chasser.
Aldebert Pointeneau vita de justesse sa main et jugea plus prudent de battre en retraite;
mais elle ne perdait rien pour attendre, foi de moustique! Il attendrait benotement qu'elle se
rendormt pour la piquer derechef, ce qu'elle fit trs vite. Il put donc la repiquer, mais cette
fois-ci il s'y prit de telle sorte qu'il put multiplier les piqures mourir d'indigestion. De retour
vers son logis, il vita soigneusement de rvler son aubaine, comptant bien renouveler sesagapes le lendemain.
Au matin, Maeva sortit de ses rves pour constater qu'elle avait plusieurs piqres de
moustique sur le visage qui la dmangeaient. Charles de Pigneron de Mobeuvron, ainsi se
nommait notre figuier trangleur, lui conseilla d'aller vers la rivire pour faire sa toilette et de
mettre un peu de boue sur ses plaies, la boue ayant vertu mdicinale comme chacun sait.
Pendant que Maeva se lavait dans la rivire puis s'enduisait le visage de boue, l'alligator
Simon Dutrempais s'approcha d'elle et lui demanda circonspect :
- Que fais-tu ici petit demoiselle ? Sais-tu que cette rivire est le domaine des alligators et
que nous n'aimons gure qu'un tranger s'y aventure.
- Bonjour monsieur l'aerator !
- Au moins tu es polie, mais je te prie de ne pas estropier le nom de notre clan !
- C'est quoi estropier monsieur l'inventator ?
- Simon Dutrempais amus lui rpondit :
- C'est dire les mots sans queue ni tte, c'est mettre les pieds la place des mains et la tte
l'envers.
- Comme dans mes rves alors ?
- Oui en quelque sorte, bien que je ne connaisse pas tes rves mme si je suis un matre es-
rves.
- C'est quoi esse rves ? monsieur le readaptavor.
- A-lli-ga-tor!
- A-ri-ba-tor, fit Maeva en s'appliquant.
- Tu es une drlesse toi ! Et ne me demande pas c'est quoi une drlesse o je te mange, fit
Simon Dutrempais en ouvrant une gueule pleine de dents.
- Mme pas peur rpliqua Maeva.
- Ah! oui ! nous allons voir a, gronda Simon Dutrempais en battant l'eau avec sa queue.
- Monsieur le rapurator vous avez mouill mon pantalon!
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- Oh ! pardon ! Excuse-moi, je ne voulais pas mouiller ton pantalon.
- C'est quoi pardon excuse-moi ?
- C'est regretter les consquences de ses actes !
- Oh! mais je n'tais pas en colre et mon pantalon schera bien!
- A la bonne heure! Mais comment se fait-il que tu sois seule ici ?
- J'ai dcid de me promener pour rencontrer les arbres, les fleurs, les plantes, les animaux
de cette fort, de ces rivires et de ces marais...
- D'habitude les petites filles n'osent pas s'aventurer seule.
- Pourquoi ?
- A cause des dangers...
- C'est quoi les dangers ?
- Trop long t'expliquer... mais si tu veux je peux te servir de guide aujourd'hui ?
- Oui, je veux... je m'appelle Maeva Lambertson et toi monsieur l'anmotator ?
- Simon Dutrempais pour te servir.- Monsieur Simon est-ce que l'on peut aller sur cette le au milieu de la rivire ?
- Bien entendu, tu peux monter sur mon dos.
- Comme sur un cheval ?
- Oui et je t'y emmne; tu as raison de vouloir y aller il y a de trs belles orchides gantes.
- Chouette !
Les deux nouveaux amis entreprirent la courte traverse qui les mena l'le o Maeva
emmaissonna toutes les magnifiques orchides gantes qui la peuplaient et dieu sait s'il y en
avaient !De ce fait elle ne vit pas passer la journe qu'elle jugea trop courte dans la compagnie
attentive et savante de Simon Dutrempais.
C'est regret que nos deux amis se sparrent pour la nuit. Simon Dutrempais regagna ses
pnates au milieu du marais et Maeva le tronc accueillant de Charles de Pigneron de
Mobeuvron qui elle raconta les dcouvertes faites avec Simon Dutrempais.
- Je vois que Simon est toujours aussi prvenant, dit Charles de Pigneron de Mobeuvron et
comme Maeva baillait il proposa de lui raconter une histoire.
- La mme que celle d'hier! s'exclama Maeva.- Oui, mais avec un nouveau chapitre.
- C'est quoi chatitre?
- C'est une nouvelle aventure dans l'histoire.
- Bon alors j'coute ton histoire mais tu commences par le dbut.
- Je ne me souviens plus du dbut, dit Charles de Pigneron de Mobeuvron.
- Mais oui tu t'en souviens! cela commence par : il tait une fois une petite fille qui...
- Ah! oui ca y est, je me souviens.
Tandis que Maeva se blotissait contre le tronc de Charles de Pigneron de Mobeuvron celui-ci
commena son histoire. Bien entendu, nous le devinons Maeva s'endormit avant que notre
figuier trangleur ne ft parvenu au nouveau chapitre.
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Durant la nuit, la lune prit bien garde de ne pas envoyer ses rayons de lumire sur le visage
de Maeva pour empcher notre Albert Pointeneau de moustique de retrouver son visage dj
assez piqu. On l'entendit vrombir de colre deci del pestant contre cette maudite lune qui se
cachait derrire le moindre nuage pour lui interdire de retrouvrer cette peau si douce sa
trompe suceuse de sang. Ce n'est qu'au petit matin qu'il essaya de repiquer Maeva tout en
constatant qu'elle avait t rveille par d'autres maudits insectes de mauvais acabit et que
son entreprise tait pleine de prils parce que la petite fille avait la main leste; mais la
gourmandise tait trop forte, il tenta l'aventure et reut en change une giffle qui manqua
l'crabouiller contre une branche. Il jugea plus prudent de battre en retraite pour s'en prendre
quelqu'un de moins dfensif que cette petite fille.
- Tu as bien dormi? demanda Charles de Pigneron de Mobeuvron.
- Oui, mais je ne me souviens plus de ton histoire avec le nouveau chatitre.
- Je te la raconterai ce soir si tu veux bien.
- J'aimerais bien ! Mais je crois que je dois rentrer chez moi, j'ai peur que ma mamans'inquite...
- Tu ne l'a pas prvenue de ton dpart et de tes intentions ?
- Non j'ai oubli ou plutt elle n'tait pas l quand je me suis dcide.
- Je comprends, il vaut mieux que tu rentres chez toi, avant la nuit.
- Oui, mais j'ai encore toute une journe pour emmaisonner des mouvements dans ma boite.
Tu veux voir ceux d'hier, quand nous tions sur l'le aux orchides gantes?
- Oui.
Maeva montra les vidos qu'elle avait prises avec Simon Dutrempais.- Trs russies apprcia Charles de Pigneron de Mobevron. Elles sont belles !
- Bon je vais faire ma toilette. A bientt ! Je ne sais si nous nous reverrons aujourd'hui mais
une autre fois c'est sr, j'aime trop tes histoires mme si je ne peux les couter jusqu'au bout.
A la rivire, elle retrouva Simon Dutrempais qui la transporta sa demande de l'autre ct du
marais pour voir des serpents, car il connaissait comme sa poche son marais et savait o ils
nichaient!
- Fais attention, si tu veux les voir, ils sont trs timides et prudents, au moindre bruit un peu
nouveau ils se cachent.Dbarque sur la rive, Maeva avana pas de loup. Elle finit, au bout d'une petit moment, par
rencontrer Ton et Bob Lenglue de Vertimont, deux serpents ratier qui se doraient au soleil. Les
deux frres la regardrent avec un mlange de mcontentemnt parce qu'ils taient drangs
dans leur rchauffement et de curiosit pour cette petite humaine au visage barbouill de
boue.
- Bonjour je suis l'amie de monsieur l'Arngator Simon Dutrempais et il m'a dit que je
pouvais venir vous voir pour que vous me montriez la fort o vous vivez et que je prenne des
mouvements dans ma boite mouvements. Je me prsente Maeva Lambertson; en mme
temps elle fit une petite rvrence.
- Bonjour mademoiselle Maeva, fit Bob Lenglue de Vertimont, je suis Robert Lenglue de
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Maeva cessa de ramper et se mit l'coute. D'abord elle n'entendit que le silence du vent
dans les herbes mais aprs quelques secondes elle entendit un chuchotis. Essayant d'tre
encore plus rceptive si possible, elle couta dans la direction que lui montraient Bob et Tom;
elle vit une petite boule de fourrure.
- C'est une maman opossum et son petit, coute!
Maeva entendit la maman opossum qui disait son bb enfoui dans sa poche ventrale et
dont seule la tte dpassait :
- Tout doux tout doux mon doudou, regarde ces belles fleurs, retiens bien ceci, elles ont des
vertus curatives...Ce sont des farfilloponias.
- C'est quoi des farfillotonias? demanda voix basse Maeva.
- Hem! les farfilloponias sont des farfilloponias, en langage serpent des ochidoponias.
- Ha! oui des ochidolonias fit Maeva.
- Tu connais les ochidoponias? demanda tonn Tom.- Oui, c'est Simon Dutrempais qui me les a montres hier.
Maeva avait parl un peu haut, la maman opossum leva la tte et l'aperut, son petit disparut
dans sa poche ventrale. Elle vit alors Tom et Bob Lenglue de Vertimont.
- Ha! c'est vous fit-elle, je suis rassure.
- Ne t'inquite pas c'est Maeva lambertson, une amie dit Tom. Nous te la prsentons.
- Bonjour dit Rosalie Quarteronsen, je suis Rosalie Quarteronsen, enchante!
- Maeva Lambertson, enchante!
- Tu es une serpente ?
- Oui pour le moment!
- Ha! je vois tu es une serpente avec tes amis les serpents et tu pourrais tre une
opossumme avec tes amis opossums.
- Oui rpondit Bob Lenglue de Vertimont.
- Et o allez-vous ainsi ?
- Nous promenons Maeva qui dsire connatre notre fort.
- Excusez-moi de ne pas pouvoir me joindre vous, mais je dois terminer ma leon de flore
Marius et baissant la tte vers sa poche ventrale, elle appela son fils qui rapparut
timidement.
- Allons soit poli, qu'est-ce que l'on dit Tom Bob et Maeva :
- Bienvenue! rpondit le petit opossum.
- la bonne heure! Voil un gentil petit garon, firent Bob et Tom.
- Bon, nous continuons notre route, bientt chre amie.
- A bientt chers amis.
- Heu! Est-ce que je pourrais, s'il vous plat, vous emmaisonner dans ma boite mouvement
madame Rosalie Quareteronsen?
- On ne peut rien refuser une aussi polie serpente; tu peux. O veux-tu que nous nous
mettions?
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- Ici, c'est trs bien. Maeva emmaisonna madame Rosalie Qarteronsen dans sa petite boite.
Elle montra le rsultat celle-ci qui fut enchante en remarquant:
- D'habitude je suis moins photognique !
- C'est quoi photognique ?
- C'est quand on est plus beau que beau au naturel.
- Ha! je vois. Au revoir et merci madame !
- J'espre bien petite serpente polie comme un coeur!
On dirait maman quand elle me parle, songea Maeva toute contente.
Nos trois amis se remirent serpenter parmi les herbes de la canope. De temps autre Tom
ou Bob ou les deux demandaient Maeva de ne plus bouger pour couter le chant d'un
oiseau, la mlodie d'une fleur, le choeur d'une chorale de rainettes vertes, la rythmique d'un
groupe de piverts, le ronronnement d'une panthre, les murmures des pins et des palmiers
dialoguant avec le vent.
Comme ils traversaient un petit terre-plein sablonneux ils tombrent nez nez avec unetortue bougonnante.
- Qu'est-ce qui ne va pas chre Amlie Thoprompte, questionna amus Tom, assur de la
rponse de celle-ci :
- Ce qui ne va pas ce qui ne va pas ! Tu le sais larigot !
- Mais encore, fit-il innocemment, faisant du coude Maeva. Les serpents font du coude
innocemment avec leur queue chers amis comme vous n'tes pas sans l'ignorer.
- Mais encore mais encore serpent sornettes, ce qui ne va pas c'est que le temps passe trop
vite !- Le temps passe trop vite ! Premire nouvelle, fit ironiquement Bob faisant du coude lui
aussi Maeva qui ne put plus se retenir et partit en un grand fou rire.
- Mais qui est cette petite serpente impudente? demanda de sa plus grosse voix Amlie
Thoprompte.
- C'est Maeva qui dsire connatre notre fort !
- Elle non plus ne trouve pas que le temps passe trop vite ?
- Oh non madame, au contraire, depuis que je suis rentre dans votre fort je n'ai pas vu le
temps passer, tellement il va trop vite !- A la bonne heure voici une petite serpente sense ! Viens que je t'embrasse mon enfant !
Maeva rampa vers Amlie Thoprompte qui de sa tte reptilienne lui administra deux baisers
sur les joues :
- Tu es une drle de serpente, mon enfant, ta peau est douce et brlante la fois au
contraire de ces deux larigots de serpents venimeux de malheur !
- Nous des serpents venimeux firent scandaliss Tom et Bob, tu veux nous blesser chre
Amlie!
- Ah vous voyez vous aussi vous ne comprenez pas immdiatement la plaisanterie ! Fit
satisfaite Amlie.
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- C'tait une plaisanterie?
- Oui da !
- Je suis sre que Maeva avait compris ! N'est-ce pas Maeva ?
- Oui, madame la serpente bosse.
- Serpente bosse ? Mais je suis une tortue !
- C'est quoi une tortue ?
- Une tortue c'est une tortue, c'est moi, c'est de manire gnrale, des faunains qui trouvent
que le temps passe toujours trop vite !
- Parce que vous tes obliges de porter votre maison sur le dos ?
- En partie mais pas seulement. Parce que nous agissons sans prcipitation au contraire d'une
majorit des faunains et des humains aussi. Remarque! lorsque nous faisons la course avec
d'autres animaux, tiens par exemple les livres pour ne pas les nommer, nous dmontrons
que rien ne sert de courir vite encore faut-il partir point .
- Oui je connais cette histoire de course perdue par les livres et gagne par vous lestortues !
- la bonne heure voil une petite serpente rudite !
- C'est quoi rudite ?
- Erudite c'est savoir des choses indispensables savoir, connatre les oeuvres des grands
potes, par exemple, sans lesquelles notre vie n'aurait pas la saveur qu'elle a.
- Je comprends.
- Bon mes chers amis, le temps a encore pris de l'avance, je dois continuer mon chemin, et
le soleil en a profit pour plonger derrire le fate de la canope.- C'est quoi la canape ?
- Plus le temps de te l'expliquer. Demande Bob et Tom ils se feront un plaisir de te
l'expliquer.
Ce qu'ils firent pendant qu'Amlie Thoprompte s'loignait au maximum de sa vitesse
travers la savane.
C'est vrai que le temps passait trs vite, de plus en vite au fur et mesure de leur
promenade. Bientt le jour commena faire ses ablutions dans la rivire et au miroir des
marais, la nuit dplier sa tente. Il n'tait que temps de rentrer. Bob et Tom Lenglue deVertimont indiqurent le bon chemin vers la route forestire Maeva qui eut un peu de mal
les quitter, mais la perspective de retrouver sa maman qui lui manquait tout d'un coup
l'encouragea. Au dtour d'un buisson, elle tomba sur un groupe d'humains qui s'crirent :
- C'est elle ! C'est Maeva! Merci mon dieu !
Souvent les humains, pensa Mava font appel ou remercie ce dieu, pourquoi a, ce n'est pas
lui qui l'avait mise sur le chemin du retour mais ses deux amis Bob et Tom Lenglue de
Vertimont. Il tait inutile de le leur faire remarquer sinon ils la regarderaient comme si elle
n'tait pas elle mais quelqu'un d'autre. Seule sa maman la regardait toujours comme si elle
tait elle et pas une autre.
- Tu n'as rien mon enfant ? Tu n'es pas blesse ? Mais tu es couverte de piqures de
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moustiques !
Abrgeons, nous connaissons les humains, intarrissables quand il faut tre tarrissables.
Inutile non plus d'insister sur le bonheur de Julienne Lambertson, lorsqu'elle tnt enfin dans
ses bras son enfant.
Son papa ? C'est--dire que depuis longtemps, il n'tait plus l; il avait quitt d'un coup la
maison quand le docteur avait dit :
- Soyez courageux mais je crois que Maeva souffre du cyclodrome de vurperger .
- C'est quoi a cicloporpoporome d' astibulleberger ? Avait demand Maeva plus tard sa
maman.
elle avait rpondu :
- C'est un fantme qui se met entre toi et les autres pour t'empcher de les comprendre ou
qu'ils te comprennent...
- Ha! je comprends. Est-ce qu'on peut le chasser ?
- Oui je peux le chasser !- Tant mieux !
Nous pouvons sans dommage me semble-til finir notre conte ici.
Pour ce qui est de la fameuse question sur la proportion entre taille et mchancet, les
moustiques dans cette histoire, je le reconnais de manire point probante, dmontrent que
la taille est inversement proportionelle la mchancet.Toutefois il n'est point absurde
d'affirmer avec tous les moralistes que la mchancet est le sentiment le mieux partag aumonde que l'on soit petit ou grand, faunain ou humain.