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La philosophie de Jean-Jacques Rousseau
Pierre Baribeau(2013)
"On ne connaît point l’enfance: sur les fausses idées qu’on en a, plus on
va, plus on s’égare. Les plus sages s’attachent à ce qu’il importe aux
hommes de savoir, sans considérer ce que les enfants sont en état
d’apprendre. Ils cherchent toujours l’homme dans l’enfant, sans penser à
ce qu’il est avant que d’être homme."
"Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère
entre les mains de l’homme. Il force une terre à nourrir les productions
d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre; il mêle et confond les
climats, les éléments, les saisons; il mutile son chien, son cheval, son
esclave; il bouleverse tout, il défigure tout, il aime la difformité, les
monstres; il ne veut rien de tel que l’a fait la nature, pas même l’homme; il
le faut dresser pour lui, comme un cheval de manège; il le faut contourner
à sa mode, comme un arbre de son jardin."
"On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l’éducation."
"L’homme naturel est tout pour lui; il est l’unité numérique, l’entier absolu,
qui n’a de rapport à lui-même ou à son semblable. L’homme civil n’est
qu’une unité fractionnaire qui tient au dénominateur, dont la valeur est
dans son rapport avec l’entier, qui est le corps social. Les bonnes
institutions sociales sont celles qui savent le mieux dénaturer l’homme, lui
ôter son existence absolue pour lui en donner une relative, et transporter
le moi dans l’unité: en sorte que chaque particulier ne se croie plus un,
mais partie de l’unité, et ne soit plus sensible que dans le tout."
"Dans l’ordre naturel, les hommes étant tous égaux, leur vocation
commune est l’état d’homme."
"Toute notre sagesse consiste en préjugés serviles; tous nos usages ne
sont qu’assujettissement, gêne et contraintes. L’homme civil naît, vit et
meurt dans l’esclavage: à sa naissance on le coud dans un maillot; à sa
mort on le clone dans une bière; tant qu’il garde la figure humaine, il est
enchaîné par nos institutions."
"Observez la nature, et suivez la route qu’elle vous trace. Elle exerce
continuellement les enfants; elle endurcit leur tempérament par des
épreuves de toute espèce; elle leur apprend de bonne heure ce que c’est
que peine et douleur."
"Les hommes ne sont pas faits pour être entassés en fourmilières, mais
épars sur la terre qu’ils doivent cultiver. Plus ils se rassemblent, plus ils
se corrompent. Les infirmités du corps, ainsi que les vices de l’âme, sont
l’infaillible effet de ce concours trop nombreux. L’homme est de tous les
animaux celui qui peut le moins vivre en troupeaux. Des hommes
entassés comme des moutons périraient tous en très peu de temps.
L’haleine de l’homme est mortelle à ses semblables […]"
"La seule habitude qu’on doit laisser prendre à l’enfant est de n’en
contracter aucune […]"
"Toute méchanceté vient de faiblesse; l’enfant n’est méchant que parce
qu’il est faible; rendez-le fort, il sera bon […]"
"Avant l’âge de raison, nous faisons le bien et le mal sans le connaître; il
n’y a point de moralité dans nos actions […]"
"Loin d’avoir des forces superflues, les enfants n’en ont pas même de
suffisantes pour tout ce que leur demande la nature; il faut donc leur
laisser l’usage de toutes celles qu’elle leur donne et dont ils ne sauraient
abuser."
"Hommes, soyez humains, c’est votre premier devoir […]"
"Nous ne savons ce que c’est que bonheur ou malheur absolu. Tout est
mêlé dans cette vie; on n’y goûte aucun sentiment pur, on n’y reste pas
deux moments dans le même état. Les affections de nos âmes, ainsi que
les modifications de nos corps, sont dans un flux continuel. Le bien et le
mal nous sont communs à tous, mais en différentes mesures. Le plus
heureux est celui qui souffre le moins de peines; le plus misérable est
celui qui souffre le moins de plaisirs."
"L’homme est très fort quand il se contente d’être ce qu’il est; il est très
faible quand il veut s’élever au-dessus de l’humanité."
"Tout n’est que folie et contradiction dans les institutions humaines."
"Le seul qui fait sa volonté est celui qui n’a pas besoin, pour la faire, de
mettre les bras d’un autre au bout des siens."
"La société a fait l’homme plus faible, non seulement en lui ôtant le droit
qu’il avait sur ses propres forces, mais surtout en les lui rendant
insuffisantes. Voilà pourquoi ses désirs se multiplient avec sa faiblesse
[…]"
"Quiconque fait ce qu’il veut est heureux, s’il se suffit à lui-même […]"
"L’homme qui ne connaîtrait pas la douleur ne connaîtrait ni
l’attendrissement de l’humanité ni la douceur de la commisération; son
cœur ne serait ému de rien, il ne serait pas sociable, il serait un monstre
parmi ses semblables."
"C’est une disposition naturelle à l’homme de regarder comme sien tout
ce qui est en son pouvoir."
"Posons pour maxime incontestable que les premiers mouvements de la
nature sont toujours droits: il n’y a point de perversité dans le corps
humain […]"
"La seule passion naturelle à l’homme est l’amour de soi-même ou
l’amour-propre pris dans un sens étendu. Cet amour-propre en soi ou
relativement à nous est bon et utile; et, comme il n’a point de rapport
nécessaire à autrui, il est à cet égard naturellement indifférent; il ne
devient bon et mauvais que par l’application qu’on en fait et les relations
qu’on lui donne."
"Soyez juste, humain, bienfaisant. Ne faites pas seulement l’aumône,
faites la charité; les œuvres de miséricorde soulagent plus de maux que
l’argent: aimez les autres, et ils vous aimeront; servez-les et ils vous
serviront; soyez leur frère, et ils seront vos enfants."
"Cessez de vous en prendre aux autres de vos propres fautes […]"
"Avec les conventions et les devoirs naissent la tromperie et le
mensonge. Dès qu’on peut faire ce qu’on ne doit pas, on veut cacher ce
qu’on n’a pas dû faire."
"Le singe imite l’homme qu’il craint, et n’imite pas les animaux qu’il
méprise; il juge bon ce que fait un être meilleur que lui. Parmi nous, au
contraire, nos arlequins de toute espèce imitent le beau pour le dégrader,
pour le rendre ridicule; ils cherchent dans le sentiment de leur bassesse à
s’égaler ce qui vaut mieux qu’eux […]"
"Comme tout ce qui entre dans l’entendement humain y vient par les
sens, la première raison de l’homme est une raison sensitive; c’est elle
qui sert de base à la raison intellectuelle: nos premiers maîtres de
philosophie sont nos pieds, nos mains, nos yeux. Substituer des livres à
tout cela, ce n’est pas nous apprendre à raisonner, c’est nous apprendre
à nous servir de la raison d’autrui; c’est nous apprendre à beaucoup
croire, et à ne jamais rien savoir."
"[…] ce n’est qu’au feu de l’imagination que les passions s’allument."
"L’existence des êtres finis est si pauvre et si bornée, que, quand nous ne
voyons que ce qui est, nous ne sommes jamais émus. Ce sont les
chimères qui ornent les objets réels."
"D’où vient la faiblesse de l’homme? De l’inégalité qui se trouve entre sa
force et ses désirs. Ce sont nos passions qui nous rendent faibles, parce
qu’il faudrait pour les contenter plus de forces que ne nous en donna la
nature."
"Des connaissances qui sont à notre portée, les unes sont fausses, les
autres sont inutiles, les autres servent à nourrir l’orgueil de celui qui les a.
Le petit nombre de celles qui contribuent réellement à notre bien-être est
seul digne des recherches d’un homme sage […]"
"Souviens-toi sans cesse que l’ignorance n’a jamais fait de mal, que
l’erreur seule est funeste, et qu’on ne s’égare point par ce qu’on ne sait
pas, mais par ce qu’on croit savoir."
"Le même instinct anime les diverses facultés de l’homme. À l’activité du
corps, qui cherche à se développer, succède l’activité de l’esprit qui
cherche à s’instruire."
"Dans les premières opérations de l’esprit, que les sens soient toujours
ses guides: point d’autre livre que le monde, point d’autre instruction que
les faits. L’enfant qui lit ne pense pas, il ne fait que lire; il ne s’instruit pas,
il apprend des mots."
"Nous ne savons jamais nous mettre à la place des enfants; nous
n’entrons pas dans leurs idées, nous leur prêtons les nôtres; et suivant
toujours nos propres raisonnements, avec des chaînes de vérités nous
n’entassons qu’extravagances et qu’erreurs dans leur tête."
"Plus nos outils sont ingénieux, plus nos organes deviennent grossiers et
maladroits: à force de rassembler des machines autour de nous, nous
n’en trouvons plus en nous-mêmes."
"Tout homme veut être heureux; mais, pour parvenir à l’être, il faudrait
commencer par savoir ce que c’est que le bonheur. Le bonheur de
l’homme naturel est aussi simple que sa vie; il consiste à ne pas souffrir:
la santé, la liberté, le nécessaire, le constituent."
"Nulle société ne peut exister sans échange, nul échange sans mesure
commune, et nulle mesure commune sans égalité. Ainsi, toute société a
pour première loi quelque égalité conventionnelle, soit dans les hommes,
soit dans les choses. L’égalité conventionnelle entre les hommes, bien
différente de l’égalité naturelle, rend nécessaire le droit positif, c’est-à-dire
le gouvernement et les lois."
"[…] la première loi de la nature est le soin de se conserver."
"Hors de la société l’homme isolé, ne devant rien à personne, a droit de
vivre comme il lui plaît; mais dans la société, où il vit nécessairement aux
dépens des autres, il leur doit en travail le prix de son entretien; cela est
sans exception. Travailler est donc un devoir indispensable à l’homme
social."
"Soyons simple en faisant bien. N’allons pas reproduire la vanité par nos
soins pour la combattre. S’enorgueillir d’avoir vaincu les préjugés, c’est
s’y soumettre."
"La manière de former les idées est ce qui donne un caractère à l’esprit
humain. L’esprit qui ne forme ses idées que sur des rapports réels est un
esprit solide; celui qui se contente des rapports apparents est un esprit
superficiel; celui qui voit les rapports tels qu’ils sont est un esprit juste;
celui qui les apprécie mal est un esprit faux; celui qui controuve des
rapports imaginaires qui n’ont ni réalité ni apparence est un fou; celui qui
ne compare point est un imbécile."
"[…] plus les hommes savent, plus ils se trompent, le seul moyen d’éviter
l’erreur est l’ignorance. Ne jugez point, vous ne vous abuserez jamais."
"L’amour de soi-même est toujours bon et toujours conforme à l’ordre."
"Le premier sentiment d’un enfant est de s’aimer lui-même; et le second,
qui dérive du premier, est d’aimer ceux qui l’approchent; car, dans l’état
de faiblesse où il est, il ne connaît personne que par l’assistance et les
soins qu’il reçoit. […] Un enfant est donc naturellement enclin à la
bienveillance, parce qu’il voit que tout ce qui l’approche est porté à
l’assister, et qu’il prend de cette observation l’habitude d’un sentiment
favorable à son espèce […]"
"C’est la faiblesse de l’homme qui le rend sociable; ce sont nos misères
communes qui portent nos cœurs à l’humanité."
"Les hommes ne sont naturellement ni rois, ni grands, ni courtisans, ni
riches; tous sont nés nus et pauvres, tous sujets aux misères de la vie,
aux chagrins, aux maux, aux besoins, aux douleurs de toute espèce;
enfin tous sont condamnés à la mort."
"L’homme du monde est tout entier dans son masque. N’étant presque
jamais en lui-même, il y est toujours étranger, et mal à son aise quand il
est forcé d’y rentrer. Ce qu’il est n’est rien, ce qu’il paraît est tout pour
lui."
"Il faut étudier la société par les hommes et les hommes par la société:
ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront
jamais rien à aucune des deux."
"Il y a dans l’état de nature une égalité de fait réelle et indestructible,
parce qu’il est impossible dans cet état que la seule différence d’homme
à homme soit assez grande pour rendre l’un dépendant de l’autre. Il y a
dans l’état civil une égalité de droit chimérique et vaine, parce que les
moyens destinés à la maintenir servent eux-mêmes à la détruire, et que
la force publique ajoutée au plus fort pour opprimer la faible rompt
l’espèce d’équilibre que la nature avait mis entre eux."
"Toujours la multitude sera sacrifiée au petit nombre, et l’intérêt public à
l’intérêt particulier."
"Pour connaître les hommes, il faut les voir agir. Dans le monde on les
entend parler; ils montrent leurs discours et cachent leurs actions: mais
dans l’histoire elles sont dévoilées, et on les juge sur les faits."
"L’homme de bien peut être fier de sa vertu, parce qu’elle est à lui […]"
"Étendons l’amour-propre sur les autres êtres, nous le transformerons en
vertu, et il n’y a point de cœur d’homme dans lequel cette vertu n’ait sa
racine."
"Pour empêcher la pitié de dégénérer en faiblesse, il faut donc la
généraliser et l’étendre sur tout le genre humain. Alors on ne s’y livre
qu’autant qu’elle est d’accord avec la justice, parce que, de toutes les
vertus, la justice est celle qui concourt le plus au bien commun des
hommes."
"Rien n’est plus propre à rendre sage que les folies qu’on voit sans les
partager; et celui même qui les partage s’instruit encore, pourvu qu’il n’en
soit pas la dupe et qu’il n’y porte pas l’erreur de ceux qui les font."
"L’être incompréhensible qui embrasse tout, qui donne le mouvement au
monde et forme tout le système des êtres, n’est visible ni à nos yeux, ni
palpable à nos mains; il échappe à tous nos sens: l’ouvrage se montre,
mais l’ouvrier se cache."
"Il faut croire en Dieu pour être sauvé. Ce dogme mal entendu est le
principe de la sanguinaire intolérance, et la cause de toutes ces veines
instructions qui portent le coup mortel à la raison humaine en
l’accoutumant à se payer de mots. Sans doute il n’y a pas un moment à
perdre pour mériter le salut éternel: mais si, pour l’obtenir, il suffit de
répéter certaines paroles, je ne vois pas ce qui nous empêche de peupler
le ciel de sansonnets et de pies, tout aussi bien que d’enfants."
"La paix de l’âme consiste dans le mépris de tout ce qui peut la troubler:
l’homme qui fait le plus cas de la vie est celui qui sait le moins en jouir, et
celui qui aspire le plus avidement au bonheur est toujours le plus
misérable."
"Les premières causes du mouvement ne sont point dans la matière; elle
reçoit le mouvement et le communique, mais elle ne le produit pas. Plus
j’observe l’action et réaction des forces de la nature agissant les unes sur
les autres., plus je trouve que, d’effets en effets, il faut toujours remonter
à quelque volonté pour première cause; car supposer un progrès de
causes à l’infini, c’est n’en point supposer du tout. En un mot, tout
mouvement qui n’est pas produit par un autre ne peut venir que d’un acte
spontané, volontaire; les corps inanimés n’agissent que par le
mouvement, et il n’y a point de véritables actions sans volonté. Voilà mon
premier principe. Je crois donc qu’une volonté meut l’univers et anime la
nature. Voilà mon premier dogme, ou mon premier article de foi."
"Si la matière mue me montre une volonté, la matière mue selon de
certaines lois me montre une intelligence […]"
"Je crois donc que le monde est gouverné par une volonté puissante et
sage […]"
"Le principe de toute action est dans la volonté d’un être libre."
"C’est l’abus de nos facultés qui nous rend malheureux et méchants. Nos
chagrins, nos soucis, nos peines, nous viennent de nous. Le mal moral
est incontestablement notre ouvrage […]"
"Dieu est intelligent; mais comment l’est-il? L’homme est intelligent quand
il raisonne, et la suprême Intelligence n’a pas besoin de raisonner; il n’y a
pour elle ni prémisses ni conséquences, il n’y a même pas de proposition:
elle est purement intuitive, elle voit également tout ce qui est et tout ce
qui peut être; toutes les vérités ne sont pour elle qu’une seule idée,
comme tous les lieux un seul point, et tous les temps un seul moment. La
puissance humaine agit par des moyens, la puissance divine agit par elle-
même. Dieu peut parce qu’il veut; sa volonté fait son pouvoir."
"Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur
lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles
d’autrui comme bonnes ou mauvaises et c’est à ce principe que je donne
le nom de conscience."
"Si la divinité n’est pas, il n’y a que le méchant qui raisonne, le bon n’est
qu’un insensé."
"Le culte que Dieu demande est celui du cœur; et celui-là, quand il est
sincère, est toujours uniforme."
"Le Dieu que j’adore n’est point un Dieu de ténèbres, il ne m’a point doué
d’un entendement pour m’en interdire l’usage: me dire de soumettre ma
raison, c’est outrager son auteur. Le ministre de la vérité ne tyrannise
point ma raison, il l’éclaire."
"Quand la faiblesse humaine rend une alternative inévitable, de deux
maux préférons le moindre; en tout état de cause il vaut mieux commettre
une faute que de contracter un vice."
"Montrez vos faiblesses à votre élève, si vous voulez le guérir des
siennes: qu’il voie en vous les mêmes combats qu’il éprouve, qu’il
apprenne à se vaincre par votre exemple […]"
"Généralement les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les gens qui
savent beaucoup parlent peu."
"La véritable politesse consiste à marquer de la bienveillance aux
hommes."
"Le goût est naturel à tous les hommes, mais ils ne l’ont pas tous en
même mesure, il ne se développe pas dans tous au même degré, et,
dans tous, il est sujet à s’altérer par diverses causes. La mesure du goût
qu’on peut avoir dépend de la sensibilité qu’on a reçue; sa culture et sa
forme dépendent des sociétés où l’on a vécu."
"L’Être suprême a voulu faire en tout honneur à l’espèce humaine: en
donnant à l’homme des penchants sans mesure, il lui donne en même
temps la loi qui les règle, afin qu’il soit libre et se commande à lui-même;
en le livrant à des passions immodérées, il joint à ses passions la raison
pour les gouverner […]"
"Toutes les facultés communes aux deux sexes ne leur sont pas
également partagées; mais prises en tout, elles se compensent."
"C’est l’esprit qui non seulement vivifie le corps, mais qui le renouvelle en
quelque sorte, c’est par la succession des sentiments et des idées qu’il
anime et varie la physionomie […]"
"Si nos dogmes sont tous de la même vérité, tous ne sont pas pour cela
de la même importance. Il est fort indifférent à la gloire de Dieu qu’elle
nous soit connue en toutes choses; mais il importe à la société humaine
et à chacun de ses membres que tout homme connaisse et remplisse les
devoirs que lui impose la loi de Dieu envers son prochain et envers soi-
même."
"Négligez donc tous ces dogmes mystérieux qui ne sont pour nous que
des mots sans idées, toutes ces doctrines bizarres dont la vaine étude
tient lieu de vertus à ceux qui s’y livrent, et sert plutôt à les rendre fous
que bons."
"Qu’est-ce que donc que l’homme vertueux? C’est celui qui sait vaincre
ses affections; car alors il suit sa raison, sa conscience ; il fait son devoir,
il se tient dans l’ordre, et rien ne peut l’en écarter."
"La mort est la fin de la vie du méchant, et le commencement de celle du
juste."
"L’abus des livres tue la science. Croyant savoir ce qu’on a lu, on se croit
dispensé de l’apprendre. Trop de lecture ne sert qu’à faire de
présomptueux ignorants."
"Les nœuds qu’on veut trop serrer rompent."
Pierre Baribeau est né au Québec (Canada) en 1979. Diplômé de
l’Université du Québec à Montréal en philosophie, ses parcours
intellectuel et académique l’ont naturellement amené dans le sillon de la
spiritualité du nouvel âge, courant non dogmatique et synthétique
incarnant le renouveau religieux dans une société fortement
mercantile et individualiste, sceptique et rationnelle, pragmatique et
empirique. Sa passion générale pour la théologie l’a motivé à s’intéresser
également à l’ésotérisme (spiritisme kardéciste, théosophie et philosophie
caycienne). Utilisant la méthode comparative qu’il applique aux préceptes
des grandes religions occidentales et orientales il tente de renouer avec
les principes de la Tradition primordiale qui auraient inspiré toutes ces
grandes religions. Il tente de reconstituer un système cohérent et
compréhensible qui s’adresse à tous ceux et celles désirant s’initier à la
spiritualité. Dans son cheminement personnel, il ne désire aucunement
imposer ses propres croyances aux autres.