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ISSN : 073-3454 lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 Citallios est désormais une réalité La SEM a tenu son premier conseil d’administration François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine « Il faut veiller à une coordination générale sur la vallée de la Seine » Inventons la métropole : Patrick Ollier dresse un rapport d’étape CRÉATEURS P. 5 Garage Score E-réputation des garagistes Beekast Animation de réunion Uavia Drones de contrôle TERRITOIRES DÉBAT P. 6-7 Christian Favier, président du conseil départemental du Val-de-Marne « On ne peut pas nier le fait métropolitain » ACTUALITÉS P. 8 À 11 La smart manufacturing city au programme de la rentrée de PCE Paris métropole à la recherche des convergences métropolitaines Valérie Pécresse pour une « Région métropolitaine » La présidente de Région propose la création d’un « Sénat » composé des maires d’Ile-de-France Seine Grands Lacs, 16 mois pour changer de gouvernance « L’Etat est un aménageur aux gros sabots, préoccupé par des critères purement financiers » LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE Pierre Bédier, président de Citallios 8,8% de la population active d’Ile-de-France à la recherche d’un emploi (9,9 % en France, 7,9 % à Paris) Citallios / Seine Grands Lacs Clem’ / Alstom / RATP / JLL Sedif / Perl / EPA Paris-Saclay Agence de l’eau Seine Normandie Paris&Co / Eau de Paris / Truckfly Comité régional du tourisme Medef Grand Paris / Apur Sadev 94 / Veolia / Epamarne Plaine Commune développement Safran / Epadesa / Orée / IAU Stif / Altarea Cogedim / Acadie CCI Paris Ile-de-France / Stratec NUMÉRO 89 | DU 12 AU 18 SEPTEMBRE 2016 | 20 € L e financement de la cité Médicis à Clichy-Montfermeil est bouclé. Audrey Azoulay, la ministre de la Culture est « proche du dossier ». « La phase intermédiaire, en atten- dant la construction de la gare, va démarrer sous de bons auspices », s’est félicité le préfet d’Ile-de- France lors d’un récent tour d’horizon de l’actualité. Jean-François Carenco sou- tient fermement ce projet d’un lieu culturel au cœur d’un des quartiers les plus pauvres de l’Ile-de-France. Au rang des bonnes nou- velles, il cite également l’avancement des travaux menés avec la Région pour améliorer les dispositifs de formation professionnelle. Une cartographie des acteurs de l’économie, de l’emploi et de la forma- tion est en cours d’élaboration, dont découlera une gouvernance remaniée. Tant mieux. Dans ce qui va, le représentant de l’Etat évoque les OIN/CIN, dont une nouvelle vague de signatures est annoncée pour les semaines qui viennent. Station F, le nouveau nom de la Halle Freyssinet, figure égale- ment dans la liste de ce qui marche en Ile-de-France. Saclay appartient aussi aux dossiers qui ont le vent en poupe : Jean-François Carenco se félicite de la création récente d’une commission du développement économique sur le plateau, présidée par Vincent Delahaye, maire de Massy, de l’avis favorable de la commission d’en- quête publique sur la ligne 18 du Grand Paris express, des entreprises et autres centres de R&D, de plus en plus nombreux à frapper à la porte de l’Epaps. L’optimisme des promoteurs des JO au retour de Rio, de même que les bons chiffres du BTP, « qui ne détruit plus d’emploi mais en crée de nouveaux » sont également à compter parmi les bonnes nouvelles. Tout va bien par ailleurs sur le front du logement, avec 67 700 mises en chantier au cours des 12 derniers mois glissants. Mais il y a aussi quelques dossiers moins heureux. Ainsi, par exemple, les chiffres du chômage sont repartis à la hausse en Ile-de-France (+ 0,4 % au dernier recensement), en partie sans doute à cause des très mauvais chiffres du tourisme. Mauvaise nou- velle aussi, pour le pays, l’incendie volontaire d’un immeuble de Forges- les-Bains, en Essonne, prévu pour accueillir des immigrants. « Un acte honteux », répète le préfet, qui ne prend pas ce type de signaux à la légère : « On sait où ce genre de choses commence, conclut-il, jamais où elles s’arrêtent. » Heurs et malheurs de l’actualité francilienne ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef Tout va bien, également, sur le front du logement, avec 67 700 mises en chantier au cours des 12 derniers mois Martin Guespereau En mode projet p. 12

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ISS

N : 0

73-3454

lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4Citallios est désormais une réalitéLa SEM a tenu son premier conseil d’administration

François Philizot, délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine« Il faut veiller à une coordination générale sur la vallée de la Seine »

Inventons la métropole : Patrick Ollier dresse un rapport d’étape

CRÉATEURS P. 5Garage Score E-réputation des garagistesBeekast Animation de réunionUavia Drones de contrôle

TERRITOIRES

DÉBAT P. 6-7Christian Favier, président du conseil départemental du Val-de-Marne« On ne peut pas nier le fait métropolitain »

ACTUALITÉS P. 8 À 11La smart manufacturing city au programme de la rentrée de PCEParis métropole à la recherche des convergences métropolitainesValérie Pécresse pour une « Région métropolitaine »La présidente de Région propose la création d’un « Sénat » composé des maires d’Ile-de-France

Seine Grands Lacs, 16 mois pour changer de gouvernance

« L’Etat est un aménageur aux gros sabots, préoccupé par des critères purement financiers »

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

Pierre Bédier, président de Citallios

8,8% de la population active

d’Ile-de-France à la

recherche d’un emploi

(9,9 % en France, 7,9 %

à Paris)

Citallios / Seine Grands Lacs

Clem’ / Alstom / RATP / JLL

Sedif / Perl / EPA Paris-Saclay

Agence de l’eau Seine Normandie

Paris&Co / Eau de Paris / Truckfly

Comité régional du tourisme

Medef Grand Paris / Apur

Sadev 94 / Veolia / Epamarne

Plaine Commune développement

Safran / Epadesa / Orée / IAU

Stif / Altarea Cogedim / Acadie

CCI Paris Ile-de-France / Stratec

NUMÉRO 89 | DU 12 AU 18 SEPTEMBRE 2016 | 20 €

Le financement de la cité Médicis à Clichy-Montfermeil est bouclé. Audrey Azoulay, la ministre de la Culture est « proche du dossier ». « La phase intermédiaire, en atten-

dant la construction de la gare, va démarrer sous de bons auspices », s’est félicité le préfet d’Ile-de-France lors d’un récent tour d’horizon de l’actualité. Jean-François Carenco sou-tient fermement ce projet d’un lieu culturel au cœur d’un des quartiers les plus pauvres de l’Ile-de-France.

Au rang des bonnes nou-velles, il cite également l’avancement des travaux menés avec la Région pour améliorer les dispositifs de formation professionnelle. Une cartographie des acteurs de l’économie, de l’emploi et de la forma-tion est en cours d’élaboration, dont découlera une gouvernance remaniée. Tant mieux. Dans ce qui va, le représentant de l’Etat évoque les OIN/CIN, dont une nouvelle vague de signatures est annoncée pour les semaines qui viennent. Station F, le nouveau nom de la Halle Freyssinet, figure égale-ment dans la liste de ce qui marche en Ile-de-France. Saclay appartient aussi aux dossiers qui ont le vent en poupe : Jean-François Carenco se félicite de la création récente d’une

commission du développement économique sur le plateau, présidée par Vincent Delahaye, maire de Massy, de l’avis favorable de la commission d’en-quête publique sur la ligne 18 du Grand Paris express, des entreprises et autres centres de R&D, de plus en plus nombreux à frapper à la porte de l’Epaps. L’optimisme des promoteurs des JO au retour de Rio, de même que les bons chiffres du

BTP, « qui ne détruit plus d’emploi mais en crée de nouveaux » sont également à compter parmi les bonnes nouvelles. Tout va bien par ailleurs

sur le front du logement, avec 67 700 mises en chantier au cours des 12 derniers mois glissants. Mais il y a aussi quelques dossiers moins heureux. Ainsi, par exemple, les chiffres du chômage sont repartis à la hausse en Ile-de-France (+ 0,4 % au

dernier recensement), en partie sans doute à cause des très mauvais chiffres du tourisme. Mauvaise nou-velle aussi, pour le pays, l’incendie volontaire d’un immeuble de Forges-les-Bains, en Essonne, prévu pour accueillir des immigrants. « Un acte honteux », répète le préfet, qui ne prend pas ce type de signaux à la légère : « On sait où ce genre de choses commence, conclut-il, jamais où elles s’arrêtent. » ■

Heurs et malheurs de l’actualité francilienne

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

Tout va bien, également, sur le front du logement, avec 67 700 mises en chantier au cours des 12 derniers mois

Martin Guespereau En mode projet p. 12

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2 | Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016

AMÉNAGEMENT

VAL D’OISE PARIS-SACLAY

Expo U. Pascal Lamy aux commandes. Pascal Lamy est officiellement devenu président du groupement d’intérêt public (GIP) qui va gérer, désormais, la candi-dature de la France à l’Exposition universelle 2025. Expofrance de-vrait conserver 40 % du GIP aux côtés de l’Etat, la Région, la métro-pole… et Paris.

Voies sur berges. Vers un re-cours ? Les opposants (LR) de Paris et du Val-de-Marne ont affirmé être prêts à contester devant la justice la piétonnisation des voies sur berges de la rive droite, voulue par la maire de Paris. Cette dernière a décidé de passer outre l’avis né-gatif de l’enquête publique, qui pourrait servir de base au recours.

Saemes. Hervé Grégoire di-recteur technique. Saemes, opérateur de stationnement en Ile-de-France avec pas moins de quatre millions de clients horaires chaque année, annonce l’arrivée d’Hervé Grégoire à la tête de sa direction technique. Il aura la charge d’opé-rations structurantes comme la réhabilitation du parking de l’Hôtel de Ville de Paris.

Paris habitat. Stéphane Dau-phin directeur général. Le conseil d’administration de l’office HLM parisien a validé, le 31 août, la candidature de Stéphane Dau-phin (45 ans) à la direction générale de Paris habitat. Actuellement di-recteur général de Nantes métro-pole habitat, Stéphane Dauphin a été, pendant de longues années, un proche collaborateur de Jean-Marc Ayrault.

Paris. Deux camps humani-taires. Anne Hidalgo a présenté, le 6 septembre, les deux camps humanitaires que la ville ouvrira, l’un dès octobre, boulevard Ney dans le 18e arrondissement, l’autre à Ivry-sur-Seine, sur le site d’une ancienne usine d’Eau de Paris, avant la fin de l’année. L’architecte Julien Beller, figure emblématique du 6B, concevra le premier.

En brefActualités

R Architecture réalisera l’observatoire Sirta L’agence R Architecture a été retenue pour la maîtrise d’œuvre du Sirta, l’observatoire de recherche atmos-phérique de l’Institut Pierre-Simon Laplace, qui est déplacé sur le campus de l’Ecole polytechnique. L’ob-servatoire sera transféré sur un terrain de 2,5 ha situé au nord du lac, sur le campus de l’école à Palaiseau (Essonne). R Architecture sera chargé du déplacement et de l’extension de la parcelle instrumentée, de la construc-tion d’un bâtiment basse consommation d’une surface utile de 380 m2, d’une dépendance de 50 m2 et d’une pas-serelle piétonne et technique. « Le déplacement du Sirta répond à plusieurs besoins, explique l’EPA Paris-Saclay. Il s’agit tout d’abord d’agrandir et d’améliorer ses infrastruc-tures pour répondre à la demande des utilisateurs. Le gain d’espace permettra également d’ouvrir le bâtiment au public et de mettre en place des projets pédagogiques. » Ce dépla-cement s’explique également par le passage du futur viaduc de la ligne 18 du Grand Paris express. ■ R.R.

A Ezanville, une ferme pédagogique doit relancer un centre commercial

Souhaitant réhabiliter et rebooster la zone commerciale du Val d’Ezanville (Val d’Oise), construite dans les années 1970, la communauté d’agglomération Plaine Vallée a retenu le projet présenté par Sopic Paris, Semavo et Wilmotte & associés en partenariat avec Fly group et les Fermes de Gally, consistant en un centre commercial autour d’une ferme pédagogique. Un pro-jet évalué à 100 millions d’euros dont le but est de garan-tir l’insertion dans l’environnement naturel et urbain com-posé de terres agricoles et de zones pavillonnaires, tout en conservant ses « locomotives » commerciales (Castorama, But…) et en y ajoutant d’autres enseignes et de nouvelles activités (restauration, services, loisirs). Ce concept inno-vant vise à donner un nouvel attrait aux centres commer-ciaux et à sensibiliser la population aux enjeux de l’agri-culture. ■ F.P.

© J

GP

La création de Citallios s’ins-crit dans la perspective de la fusion des départements

des Hauts-de-Seine et des Yvelines, plus que jamais d’actualité », a déclaré Pierre Bédier, en amont du premier conseil d’administration de la SEM, qu’il préside. « Cette démarche traduit aussi une certaine conception de l’aménagement, a ajouté le président du conseil dépar-

temental des Yvelines, car nous sommes convaincus, avec Patrick Devedjian, que les élus locaux sont plus pertinents que l’Etat dans ce domaine. » Selon Pierre Bédier, « l’Etat est un aménageur aux gros sabots, préoccupé par des critères purement financiers ». « Il est donc capital de créer un opérateur public qui soit l’émanation des collectivités territoriales et comprenne les aspira-

tions des élus », a-t-il poursuivi.« Cette mise en synergie dessine un

potentiel de développement considé-rable en dépit du contexte difficile, a souligné Vincent Franchi, adjoint au maire de Puteaux, conseiller dépar-temental des Hauts-de-Seine, ex-pré-sident de la SEM 92 et vice-président de Citallios. Nous bénéficions d’un excellent ancrage local dans nos deux départements historiques. »

Renouvellement urbain et développement économiqueHervé Gay, ex-DG de la SEM 92, qui

dirigera avec Daniel Talamoni les services de Citallios, a indiqué que les 94 salariés de la structure rallie-ront prochainement le nouveau siège de l’entreprise publique locale, à deux pas des locaux actuels de la SEM 92, à Nanterre préfecture. Il a décrit les différents métiers de Cital-lios, qui s’appuieront pleinement sur les domaines d’expertise de ses com-posantes : les études et le conseil, non pas théoriques, mais directe-ment auprès des programmateurs, le renouvellement urbain, notamment celui des centres-villes, la lutte contre l’habitat dégradé, y compris auprès de propriétaires privés, l’immobilier et la construction, l’accompagnement immobilier de structures d’habitat social, l’action foncière, et le dévelop-pement économique. ■ JACQUES PAQUIER

Citallios est désormais une réalitéLe premier conseil d’administration de la SEM d’aména-gement Citallios (fusion de la SEM 92, Yvelines aména-gement, Semercli et Sarry 78) s’est tenu le 7 septembre.

INSTITUTIONS

« Il est capital de créer un opérateur public qui soit l’émanation des collectivités », estime Pierre Bédier.

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Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016 | 3

AMÉNAGEMENT

RÉINVENTER LA SEINE

Le calendrier se précise

Le terme de l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) de l’appel à projets « Réinventer la Seine » a été décalé au 3 octobre, afin de lais-ser un peu plus de temps aux équipes pour répondre. Le calendrier et les sites de la seconde vague sont encore en cours de calage. Depuis le lancement le 14 mars à Rouen, « Réinventer la Seine » a été l’objet d’un « meet-up » le 22 juin à Paris, qui a réuni plus de 450 personnes et ouvrait une série de visites. Plus de 200 personnes se sont ainsi rendues sur les sites normands. De nouvelles réunions sont prévues le 13 septembre au Havre, le 14 à Paris et le 19 à Rouen. Le reste du calendrier a fait aussi l’objet de petits calages : le choix des lauréats de la première vague de sites soumis à l’appel à projets – une quarantaine – interviendra mi-2017. La seconde vague, qui devrait comprendre une dizaine de sites, débutera début 2017. ■ R.R.

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

4Eville la plus attractive. Tel est le classement de Paris selon une étude, publiée le 7 septembre par le cabinet PWC et portant sur 30 métropoles. Elle est devancée par Londres, Singapour et Toronto.

13 000ménages à revenus modestes et très modestes ont été aidés pour la rénovation, notamment énergétique, de leur logement depuis 2011, selon une étude de la Drihl sur le programme « Habiter mieux ».

221millions d’euros de travaux étaient éligibles, dont 100 millions d’euros pour la rénovation de maisons individuelles occupées par leurs propriétaires, signale la même étude.

Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, à Paris métropole

LA PHRASE

« On peut faire 50 réunions, rien ne changera si l’on ne s’extirpe pas du cadre institutionnel vicié dans lequel nous nous sommes laissés enfermer »

JGP : Pouvez-vous rappeler le cadre, et les acteurs concernés, de l’action impulsée par l’Etat autour de l’axe Seine ? François Philizot : Le schéma straté-gique pour l’aménagement et le développement de la vallée de la Seine, écrit conjointement par les services de l’Etat et les Régions, est la résultante des travaux menés autour du Grand Paris, notamment par Antoine Grumbach. En 2013 a été créé un délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine, attaché au Premier ministre et assisté des préfets de Haute et Basse-Normandie. Un contrat de plan interrégional (CPIER) 2015-2020, premier outil d’application du schéma stratégique, a été négocié avec les conseils régionaux. Il est piloté par un comité directeur.

JGP : Certaines initiatives prises séparément peuvent donner

QUESTIONS À…

pourtant un sentiment de dispersion, qu’en pensez-vous ?L’enjeu est que chacun intervienne dans le même cadre, et de maintenir un pilotage général des Régions, mais l’implication des autres acteurs est indispensable pour la mise en œuvre de certaines actions. Que les départements affichent une volonté de coordonner leur politique en matière de tourisme, qui est une de leurs compétences, c’est tout à fait pertinent. Il faut veiller à une coordi-nation générale, sans que l’Etat et les conseils régionaux imposent tout.

JGP : Quels sont les principaux domaines d’action prévus ?Il y a une évidente nécessité de mieux travailler en matière de trans-port et de logistique, c’est un enjeu national pour lequel l’approche interrégionale est pertinente. Toute une gamme d’interventions est pré-vue pour faciliter les actions en la

matière et différents projets d’inves-tissement vont concourir à relancer cet enjeu comme la réouverture de la ligne de fret Serqueux-Gisors, la mise à niveau des ouvrages de navi-gation de la Seine ou le travail sur l’offre de service. Haropa collabore avec SNCF réseau sur le sillon fer-roviaire afin d’améliorer l’accès à l’Ile-de-France, et avec ADP pour attirer de nouveaux acteurs écono-miques. De plus, l’offre de formation en matière de logistique fait l’objet de réflexions.Le second sujet est le tourisme sur le bassin de chalandise, avec une concentration de la fréquentation touristique qui est de plus en plus problématique. Nous devons attirer plus et répartir les touristes en diffé-rents points. C’est aussi le sens du travail sur la Seine à vélo ou sur les croisières maritimes. L’idée est de mettre de la valeur ajoutée sur le grand territoire.

« Il faut veiller à une coordination générale sur la vallée de la Seine »

François Philizot Délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine

JGP : Quels sont les autres travaux menés ?Nous travaillons avec les industriels : le pôle de compétitivité francilien ASTech s’est rapproché des filières normandes, ce qui permet d’élargir le bassin de sous-traitance dans le domaine de l’aéronautique. Nous avons aussi des pistes avec Moveo sur l’automobile et dans le secteur des cosmétiques, afin d’optimiser les flux de marchandises. Nous préparons également une collaboration entre les établissements publics fonciers afin de donner des éléments d’anticipation en la matière et d’identifier les espaces à enjeu pour optimiser les interven-tions des collectivités.

JGP : Un des projets les plus avancés est celui de Véloroute de la Seine, où en êtes-vous ?La réunion du 13 juillet a été l’occa-sion de constater que le diagnostic des infrastructures existantes et de celles à réaliser est achevé. Les grandes mailles de l’itinéraire sont identifiées. Un processus de labelli-sation du parcours va être lancé et nous travaillons sur des outils de communication, touristiques – créa-tion de haltes, orientation vers les sites à visiter – et la signalétique. L’objectif est d’avoir un parcours balisé et continu du Havre à Paris en 2020. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL RICHARD

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4 | Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016

AMÉNAGEMENT

JGP : Pourquoi Grand Paris Sud concourt-il à « Inventons la métropole du Grand Paris » ? Stéphane Beaudet : Nous avons tou-jours affirmé, avec Manuel Valls et Francis Chouat, qu’il n’y a pas de Grand Paris sans grande couronne. Nous sommes donc très fiers de por-ter ces différents projets dans le cadre d’« Inventons la métropole », et de la venue sur notre territoire de Patrick Ollier qui, on ne le dit pas assez, a été maire de La Salle-les-Alpes Serre-Chevalier, et qui a, par conséquent, à cœur de travailler avec des communes de toutes tailles, y compris des petites. Au sein de

QUESTIONS À…

Grand Paris Sud, nous participons à ce concours avec un grand sujet de développement économique au Carré Sénart, un grand sujet de santé publique avec le Genopole, et un grand sujet de reconstruction et de mixité urbaine avec la ZAC Canal Europe à Courcouronnes. Il s’agit, pour ce dernier sujet, d’un projet de mixité sociale unique en France, situé dans un quartier qui me tient à cœur puisque c’est là où j’ai grandi.

JGP : Quelle est sa singularité ?On sait que l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), qui constitue une réussite remarquable

en matière de rénovation urbaine, n’a pas atteint ses objectifs quant à la mixité sociale. En ce qui nous concerne, nous allons, avec la ZAC Canal Europe, bien au-delà de la règle du « un pour un » : la destruc-tion des 80 logements sociaux de l’immeuble de Paul Chemetov sera remplacée par la construction de 1 200 nouveaux logements, dont 850 à Courcouronnes, alors que la ville – qui compte un taux élevé de loge-ments sociaux – n’est pas tenue d’en bâtir davantage. Le quartier du Canal de Courcouronnes, qui a bénéficié du premier programme de l’Anru – le PNRU – fait partie des quartiers rete-

« Une expérience unique de mixité sociale dans la ZAC Canal Europe »

Stéphane BeaudetMaire de la Courcouronnes et vice-président de Grand Paris Sud (Essonne)

nus au titre des « projets d’intérêt régional » du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU).Dans le cadre de l’élaboration de ce nouveau projet de renouvellement urbain, la ville travaille actuellement sur des projets de « déconventionne-ment » de logements sociaux. Il s’agi-rait de transformer des logements locatifs sociaux en logements privés, grâce à une restructuration qui ne nécessite pas de démolition, bénéfi-ciant ainsi d’un effet de levier, tout en maintenant l’offre de logement social sur le territoire. Ce projet va faire l’objet d’analyses juridiques, techniques et financières, auxquelles contribue l’Anru, avant de faire l’ob-jet d’une expérimentation. Nous sommes en passe de réussir une démarche inédite. Nous parvien-drions ainsi à mettre en place une vraie mixité sociale, favorisée, par exemple, par la construction d’une école au sein de la future ZAC où se mêleront des enfants des parcs privé et social. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER

La métropole s’installe dans le paysage et le fait métropoli-tain est incontestable », a fait

valoir Patrick Ollier, qui peut s’appuyer sur le succès du concours d’architecte pour le démontrer. 112 sites ont, en

effet, été proposés au comité d’organi-sation d’« Inventons la métropole », par 75 communes, certaines situées en dehors du périmètre de la MGP.

« Il s’agit, a poursuivi le président du Grand Paris, de rendre lisible la métro-pole par une initiative concrète et acces-sible à tous. » Le maire de Rueil-Mal-maison a rappelé le calendrier de l’opération : annonce du concours le 18 février dernier, de la fusion avec les « Hubs du Grand Paris » ; puis lance-ment de l’opération le 23 mai au Pavil-lon Baltard de Nogent-sur-Marne, et première sélection parmi les 112 sites

Patrick Ollier dresse un rapport d’étape Le président de la MGP a effectué, le 7 septembre, un point sur l’avancement du concours d’architecture.

INVENTONS LA MÉTROPOLE

proposés le 7 septembre.In fine, une soixantaine de sites

devrait faire partie de la première sai-son d’« Inventons la métropole », Patrick Ollier en annonçant d’autres. Non pas que les premiers sélectionnés revêtent un intérêt supérieur aux seconds : des questions techniques, liées notamment à la maîtrise par les communes concurrentes des emprises foncières concernées, constitueraient le principal critère de sélection, outre l’intérêt intrinsèque des projets, leur participation à forger une identité métropolitaine et leur degré de matu-rité, de précision, notamment dans les objectifs urbains recherchés.

Lauréats en septembre 2017Pour l’avenir, la liste de la soixan-

taine de sites retenus sera officielle-ment dévoilée lors du lancement de la consultation, le 10 octobre pro-chain au Pavillon Baltard. Débutera alors l’instruction des dossiers, pour ne retenir que trois ou quatre dos-siers de candidature pour la phase finale, l’objectif étant de connaître la liste des groupements lauréats en septembre 2017. ■ J.P.

Patrick Ollier estime qu’« Inventons la métropole » « rend lisible la métropole par une initiative concrète et accessible à tous ».

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Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016 | 5

CRÉATEURS

IMT Starter : l’incubateur du numérique investit dans ses start-up

GARAGE SCOREE-réputation des garagistes

Le site d’avis sur les garages vise à rétablir la confiance entre les professionnels et les auto-mobilistes.Avec un peu moins de 35 000 garages en France, il n’est pas facile de choisir ou de se démarquer. Depuis septembre 2015, la start-up propose des avis certifiés aux garagistes qui font appel à elle. Pour garantir le nombre et l’authenticité de ces commentaires – souvent aléatoires sur le web –, elle sollicite directement les clients à partir des données de facturation. « Notre métier est d’accompagner les profession-nels dans le suivi client et de leur permettre de corriger ce qui ne va pas », affirme Olivier Guil-lemot, un des fondateurs. Objectif  : 500 garages fin 2016, avant de partir à la conquête de l’Europe.

Date de création : 2015

Dirigeant : Olivier Guillemot

Site web : www.garagescore.com

Contact : [email protected]

BEEKAST Animation de réunion

La start-up digitalise les outils d’animation de réunion pour favoriser les interactions.En un peu plus d’un an, Beekast a déjà convaincu Microsoft ou EDF d’utiliser son application et prépare une levée de fonds pour accélérer son développement à l’international. Sa recette : une application permettant de dis-poser d’un panel d’outils numériques pour animer des événements. « Plus besoin d’un tableau blanc, tout est digitalisé et un compte-rendu peut-être généré immédiatement après une réunion, fait valoir Yassine Chabli, le CEO. L’objectif est de rendre ces rendez-vous plus funs et productifs. » La solution à l’ergonomie soi-gnée vise à rendre la participation ludique, notamment pour poser des questions ou éva-luer les participants.

Date de création : 2015

Dirigeant : Yassine Chabli

Site web : beekast.com

Contact : [email protected]

UAVIA Drones de contrôle

Les drones de la société permettent de sur-veiller des sites industriels à distance.Plusieurs grands groupes français d’énergie et de transport testent actuellement la solution d’Uavia pour mener des diagnostics techniques sur leurs structures sensibles. « Leurs retours nous permettent d’adapter notre produit à leurs besoins, de faire maturer les projets et les équipes », signale Clément Christomanos, pré-sident et ancien étudiant de Télécom SudParis. A l’issue de ces expérimentations, la commer-cialisation de ces drones quasi autonomes débutera. Les présentations réalisées dans divers événements ont déjà attiré l’attention d’industriels à l’international, offrant une idée des futurs cas d’usage : sécurité aéroportuaire, audiovisuel, etc.

Date de création : 2015

Dirigeant : Clément Christomanos

Site web : uavia.eu

Contact : [email protected]

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T ST

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L’incubateur est entré cet été dans de nouveaux locaux à Evry.

Après 16 années d’existence et 150 entreprises accompa-gnées, il était temps de don-

ner un coup de neuf à la structure basée à Evry (Essonne) et Arcueil (Val-de-Marne) aux côtés des écoles d’ingénieurs et de commerce aux-quelles elle est rattachée. Les projets sélectionnés – une quinzaine par an au fil de l’eau – doivent être innovants et dans le numérique. Car si les entre-preneurs hébergés ne sont majoritai-rement pas des étudiants, l’incubateur reste attaché aux sujets enseignés dans les écoles qui le portent. Il a inté-

gré, pendant l’été, un nouveau bâti-ment du campus à Evry dédié à l’in-novation, qui dispose également d’un centre de conférences, d’un fablab et de plateformes de recherche.

Changement de dimensionL’incubateur s’est doté, depuis

quelques mois, d’un fonds d’inves-tissement qui a soutenu en juillet dernier sa première start-up, Garage Score (voir ci-dessous). « Tout en continuant à faire notre métier, nous allons prendre des petits tickets – entre 100 000 et 300 000 euros –

L’incubateur commun à Télécom SudParis, Télécom école de management et à l’Ensiie a connu plusieurs change-ments ces derniers mois : déménagement, changement de nom et lancement d’un fonds d’investissement pour soutenir les start-up incubées.

dans des entreprises en amorçage incubées pour aider à leur lance-ment », explique Sébastien Cauwet, le directeur. Autant d’évolutions qui ont conduit l’incubateur Télécom & management SudParis entrepre-

neurs à devenir IMT Starter. « Le changement de nom reflète le chan-gement de dimension de l’incubateur qui devient investisseur et se rap-proche d’un accélérateur », observe Sébastien Cauwet. ■ RAPHAËL RICHARD

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DÉBAT

INTERVIEW

« On ne peut pas nier le fait métropolitain »Président du conseil départemental du Val-de-Marne et sénateur (PCF),

Christian Favier dresse un premier bilan de la création de la métropole et

plaide pour que cet échelon soit une « instance de coordination ».

JGP : Quel premier bilan tirez-vous de la création de la métropole et des territoires du Grand Paris ? Christian Favier : J’ai toujours été favorable à un rapprochement des acteurs du territoire métropolitain. Beaucoup de collectivités travail-laient chacune de leur côté avec, comme résultat, un traitement par-fois insatisfaisant des questions d’intérêt commun. Cependant, le périmètre de la métropole me semble un peu théorique : on a choisi, grosso modo, les limites administra-tives de la petite couronne au lieu de s’appuyer sur la zone véritablement dense de la métropole. Avec un risque que se constitue une nouvelle coupure entre la métropole et la grande couronne. Les seuils très élevés de population (300 000 habitants) imposés aux nouveaux territoires ont également rendu le découpage un peu artificiel : hormis quelques exceptions, comme Plaine Commune, peu reposent sur des projets communs des collectivi-

JGP : Comment vous inscrivez-vous dans le débat région-métropole ? Je ne suis pas dans l’idée de suppri-mer la métropole. Dire que toute l’Ile-de-France pourrait constituer la métropole, c’est nier le fait métropo-litain. Je pense qu’il faudra donc trou-ver un équilibre, notamment en ajus-tant les compétences dévolues à chacune. Les deux instances, par exemple, se positionnent sur l’attrac-tivité du territoire. J’étais pour ma part favorable à ce que la métropole soit surtout une instance de coordination entre les collectivités existantes – ter-ritoires, départements, région.

JGP : La réforme territoriale ôte aux départements sa compétence générale en matière de développement économique. Que deviendra l’agence de développement économique du Val-de-Marne au 1er janvier prochain ? Nous souhaiterions continuer à agir, car nous mesurons le besoin d’aider au développement du territoire et à l’implantation des entreprises. Nous réfléchissons à un éventuel portage de l’agence, à la fois par le départe-ment et par les trois territoires qui le composent, et qui sont bien évidem-ment très intéressés par leur déve-loppement économique. Cette agence travaillerait alors sous convention avec la région. On voit mal cette der-nière tout centraliser.

JGP : Dans le même esprit, l’EPA Orsa (établissement public d’aménagement d’Orly Rungis - Seine Amont) va-t-il être absorbé par Grand Paris aménagement (GPA) ? L’Etat a souhaité harmoniser son action à l’échelle du Grand Paris, mais nous avons obtenu que l’EPA Orsa puisse garder son indépen-dance et se trouve dans une logique de coordination et non de fusion-ab-

tés. Le Val-de-Marne par exemple est découpé en trois, avec des réalités différentes à l’intérieur de ces terri-toires (voir encadré). J’avais pour ma part imaginé des territoires plus petits, plutôt de l’ordre de 200 000 habitants, favorisant des projets communs.

JGP : Quel peut être le rôle du département dans cette nouvelle construction institutionnelle ? Plus ces territoires sont importants, plus leur population se rapproche de celle d’un département de province. Le risque de confusion entre cet échelon du territoire et l’échelon départemental existe. Cependant le Département, notamment en matière de solidarité sociale, exerce un rôle qu’il n’est objectivement pas facile de transférer. Je pense par exemple à l’aide sociale à l’enfance : c’est une politique très spécialisée, qui demande des compétences très pré-cises, et cela fonctionne chez nous très correctement.

J’avais pour ma part imaginé des territoires plus petits, plutôt de l’ordre de 200 000 habitants, favorisant des projets communs

EPT

Dire que toute l’Ile-de-France pourrait constituer la métropole, c’est nier le fait métropolitain

MÉTROPOLE

QU’EN PENSE-T-IL ?

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Christian Favier souhaite que le conseil départemental puisse continuer à agir en matière de développement économique.

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Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016 | 7

DÉBAT

«Les trois territoires situés dans le Val-de-Marne, le T10, le T11 et le T12, reflètent bien, chacun, les difficultés de la construction métropolitaine, estime Christian Favier. Le T10 est l’héritier de l’Actep qui regroupait 11 de ses 13 communes, mais aussi trois communes de la Seine-Saint-Denis voisine, qui appartiennent désormais au T9 voisin ! Le T11, lui, mêle une partie très urbaine, avec la préfecture Créteil, Alfortville, Limeil-Brévannes, des villes moyennes (Sucy-en-Brie, Boissy-Saint-Léger)

et des municipalités presque rurales (comme Mandres-les-Roses, Périgny-sur-Yerres, Santeny). Difficile de concilier des équations aussi diverses ! Enfin, le T12 est un territoire géant, avec 677 000 habitants, débordant sur l’Essonne voisine, fourmillant de projets et regroupant trois anciennes intercommunalités aux prérogatives bien distinctes (le Val de Bièvre, Seine Amont, Les Portes de l’Essonne) et huit communes auparavant isolées».

Trois territoires pour un département

REPÈRES

1977 : Elu au conseil municipal de Champigny-sur-Marne, maire-adjoint de Jean-Louis Bargero

2001 : Succède à Michel Germa à la présidence du conseil général du Val-de-Marne

2006 : Lance le projet Orbival, un métro pour la banlieue, en compagnie de Jacques JP Martin

2015 : Réélection à la tête du conseil général, devenu conseil départemental

sorption. Les ressources sont donc mutualisées, les personnels relèvent désormais de GPA mais le lieu d’im-plantation reste Choisy-le-Roi.

JGP : Etes-vous inquiet de l’avancement du projet des Ardoines ? Ce projet est très important (300 ha) mais il est grevé par des contraintes lourdes : notamment la gestion du risque d’inondation en bord de Seine, et les risques liés à la présence d’un dépôt pétrolier classé Seveso et qui bloque l’aménagement. Il faut fermer ce site et le dépolluer. Mais tout cela a un coût élevé. La volonté de réinvestir les portes de Paris bute donc sur des questions

budgétaires. Mais c’est une OIN (opération d’intérêt national) et il est donc normal que l’État mette à dis-position des moyens exceptionnels pour la réaliser.

JGP : Comment jugez-vous l’avancement des travaux du Grand Paris express ? Les choses avancent à un bon rythme. Nous avons cependant quelques points de vigilance, et notamment la réussite des inter-connexions avec les lignes de RER. Ainsi, pour l’instant, la nouvelle gare de Bry-Villiers-Champigny – qui per-mettra la liaison entre Eole (RER E) et la ligne 15 – ne devrait voir le jour qu’en 2025 (contre 2022 pour la

ligne 15) et son financement n’est pas encore totalement sécurisé. La Région demande notamment que la Société du Grand Paris finance inté-gra lement tou tes les in te r-connexions.

JGP : La nouvelle construction territoriale va également rebattre les cartes en matière d’eau. Comment vous préparez-vous ? La gestion du milieu aquatique et la lutte contre les inondations doivent en effet être transférées à la métro-pole et aux territoires. Aujourd’hui, cette compétence est assumée par le niveau local et le niveau départemen-tal. En matière de prévention des inondations par exemple, le départe-

ment construit et entretient les murettes le long de la Seine et de la Marne. Nous investissons aussi dans un nouveau bassin de rétention à Villiers-sur-Marne et Champi-gny-sur-Marne. Demain, les territoires pourraient revendiquer cette compétence, mais comment diviser les réseaux d’assai-nissement construits par le départe-ment ? Je pense que l’on s’achemi-nera vers une convention de gestion au profit du département. Mais il y aura certainement des choses nou-velles à envisager en matière d’inon-dation, et nul doute que la MGP aura un rôle à jouer.

JGP : Comment se porte, financièrement, votre département ? Nous subissons une nouvelle baisse de la dotation de fonctionnement : - 13,5 millions en 2014, - 27 millions en 2015, 2016 et 2017, sur un budget de 1,8 milliard. Nous avons fait le choix de continuer à investir, notam-ment dans la rénovation et la construction de collèges, de crèches, et le cofinancement de transports comme la future ligne de tramway T9 (porte de Choisy-Orly). Nous souhai-tons aussi préserver le pouvoir d’achat des familles – par exemple, en conservant le remboursement de 50 % de la carte Imagin’R. Nous devons donc réaliser d’importants efforts de gestion en interne : non-re-nouvellement de postes, réorganisa-tion de services, réduction de notre budget communication, etc.

JGP : Plusieurs élus du Val-de-Marne se sont élevés contre la piétonnisation des voies sur berges à Paris. Quel est votre point de vue ? La ville de Paris est légitime pour imaginer l’évolution interne de sa ville, et je ne vois pas pourquoi on lui imposerait de garder une forme d’autoroute à l’intérieur de son terri-toire. En revanche, il est important de se concerter et d’étudier les impacts y compris pour les départe-ments voisins, et d’imaginer, par exemple, la continuité de lignes de bus qui s’arrêtent aux portes de Paris, l’aménagement de portes qui fonctionnent mal – comme la porte d’Italie – et des aides à certaines professions. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER

Christian FavierPrésident du conseil départemental du Val-de-Marne

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Comment devenir une smart manufacturing city ? Quelle place pour Paris  Ile-de-

France parmi les leaders de demain ? Tels seront les thèmes du 10e Forum recherche et innovation, organisé par PCE au siège de la CCI  Paris-Ile de France le 9 novembre 2016 à 17h30. « Emploi, croissance, inves-tissements » : les meilleures pratiques internationales seront dévoilées à cette occasion, par le biais de la pré-sentation d’une étude réalisée en exclusivité par PCE avec PwC. Des propositions issues du groupe de travail présidé par Jean-Luc Beylat, président de Systematic, et intitulé « Notre Ambition, notre stratégie, notre modèle économique » y seront également présentées. « Lors de ce forum, plusieurs de nos grands groupes adhérents, Vinci, Veolia, Engie, Wipro décriront comment ils se transforment, comment leurs différents process de production évoluent, notamment pour s’adapter à la numé-risation de l’économie et être compéti-tifs en milieu urbain, résume Chiara Corazza, directeur général de PCE. Ces propositions visent en particulier à favoriser le rapprochement entre nos membres et les start-up innovantes, qu’il s’agisse d’innovations technolo-giques, de business model ou d’usage », poursuit-elle. Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étran-gères et du Développement interna-tional, devrait ouvrir ces rencontres et Valérie Pécresse les clôturer.

Quelles mesures post-Brexit ? Il était impératif pour l’association

de créer un groupe de travail sur les mesures à prendre en faveur de la place de Paris après le Brexit. Elles seront proposées notamment aux principaux candidats à l’élection présidentielle.Par ailleurs, avec Patrick Ollier et

Philippe Yvin, respectivement prési-

Territoires. Une charte de coopération. Une charte de stra-tégie de coopération est en cours d’élaboration entre la métropole et les 12 établissements publics terri-toriaux qui la composent. Un projet de charte sera présenté lors de la première conférence des présidents de territoire, qui se tiendra le 16 septembre prochain à l’initiative de la métropole.

Paris-Saclay. Nouvelle école à Moulon. Le groupement mené par Dominique Coulon et associés (architectes) a été choisi pour la réalisation du Groupe scolaire du quartier de Moulon aménagé par l’EPA Paris-Saclay. L’équipement, d’une surface de 5 069 m2, com-prendra une école maternelle, une école élémentaire, un centre de loisirs, un gymnase, une salle de restauration collective et 4 000 m2 d’espaces extérieurs. Les travaux doivent débuter en 2017 pour une livraison en mars 2019.

GreenTech. Inauguration. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, a inauguré le 8 septembre, à l’Ecole nationale des ponts et chaussées (Champs-sur-Marne), le premier incubateur de la « Green Tech verte », que nous présentions dans notre édition du 25 juillet. 49 start-up peuvent re-jo indre ce programme qui s’adresse aux entreprises de moins de 36 mois.

Grigny. Comité de pilotage et feuille de route. Un comité de pilotage stratégique, réunissant la préfecture de l’Essonne, la ville de Grigny et l’agglomération Grand Paris Sud, a été installé le 8 sep-tembre pour « coordonner la mobi-

lisation publique » sur la commune de Grigny, en grandes difficultés financières et lieu de deux OIN (Or-cod-IN pour Grigny 2 et OIN Porte sud du Grand Paris pour le centre-ville et le quartier de la Grande Borne). Une « feuille de route pour

Grigny 2030 » a été rendue pu-blique, explicitant les priorités opé-rationnelles des partenaires.

dents de la métropole et de la Société du Grand Paris, PCE poursuit son travail d’identification des grands projets métropolitains.

Les opportunités du Grand Roissy à AtlantaLes 19 et 20 octobre, PCE co-orga-

nise avec l ’Associat ion fran -co-chinoise pour le droit économique (AFCDE) une rencontre à destination d’une trentaine de grands patrons

chinois et d’un nombre équivalent de dirigeants de majors français pour présenter aux investisseurs chinois de grands projets dans le cadre des opportunités liées au Grand Paris. China construction Bank, deuxième grande banque commerciale de la république populaire de Chine sera notamment présente ainsi que les plus grands groupes chinois au plus haut niveau. Une visite de terrain, orchestrée par le préfet de la région Ile-de-France et préfet de Paris, Jean-François Carenco, est prévue à cette occasion.PCE participera mi-septembre aux

rencontres entre Aéroports de Paris et la ville d’Atlanta. Faisant suite à son groupe de travail sur le Grand Roissy, il s’agira d’identifier des projets, et des entreprises suscep-

tibles d’intéresser des investisseurs américains. Par ailleurs, dans quelques jours,

aux côtés de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, Chiara Corazza se rendra avec l’association Femmes débat société, en Tunisie « qui porte les valeurs des printemps arabes, de laïcité, de progrès et de démocratie », dans le cadre d’un col-loque international. Enfin les 6 et 7 octobre, à l’invita-

tion de l’Indian economic summit organisé par le World economic forum, PCE emmènera dans ses bagages des entreprises françaises en Inde à la recherche de partenariats industriels. Puis l’association se ren-dra en Californie, en décembre pro-chain, présenter aux investisseurs de la Silicon Valley l’effervescence des écosystèmes d’innovation franciliens. Décidément active – c’est sa

marque de fabrique –, l’association vient de commander, enfin, une étude à In Vivo afin de traduire dans les faits le projet de réinven-tion de l’axe Roissy-Paris présenté par Jean-Michel Wilmotte lors du forum « Grand Paris Innover pour réussir » organisé par PCE en février dernier. ■ J.P.

ATTRACTIVITÉ

La smart manufacturing city au programme de la rentrée de PCELe 10e Forum innovation et recherche sur la smart manufacturing city, un groupe de travail sur les mesures d’attractivité à prendre après le Brexit, intercalés dans un pro-gramme dense de séminaires et d’événements internationaux, figurent à l’agenda de rentrée de Paris-Ile de France Capitale Economique (PCE).

En brefActualités

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Jane Hartley, ambassadrice des Etats-Unis, Steve Uden, vice-président sénior d’Alexion, Frédéric Dardel, président de l’université Paris-Descartes, et Chiara Corazza, DG de PCE, lors de la remise du prix de l’investisseur international de l’année de PCE.

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

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500 000 étudiants métropoli-tains. 500 000 étudiants étudient dans la métropole du Grand Paris et 430 000 y résident, rapporte une étude de l’Atelier parisien d’urba-nisme (Apur) présentée le 7 sep-tembre. Le nombre d’étudiants dans le territoire de la métropole a aug-menté de 25 % entre 1999 et 2012. « Le desserrement des grandes

universités a cependant bénéficié

à de nouveaux territoires. Trois po-

larités ont ainsi tiré parti du déploie-

ment universitaire : Nanterre

(35 000 étudiants), Saint-Denis

(25 000 étudiants) et Créteil (35 000

étudiants) », relèvent les auteurs.

Robin Rivaton officiellement à la tête de PRE. Comme Le jour-

nal du Grand Paris l’annonçait en juillet, Robin Rivaton, conseiller de Valérie Pécresse, remplace Sabine Enjalbert à la direction générale de Paris région entreprises (PRE).

BrèvesInstitutions

GRAND PARIS

Paris métropole à la recherche des convergences métropolitainesRechercher des convergences, « faire système », s’attaquer pleinement aux inégalités territoriales, poursuivre la réflexion pour une gouvernance adaptée aux enjeux singu-liers de la zone dense, en plein bouleversement : telle est la feuille de route du cycle de séminaires « Visions du Grand Paris », entamé le 7 septembre par Paris métropole.

Trouver les termes de la convergence de l’ensemble de ceux qui s’interrogent sur

l’avenir métropolitain. » Daniel Béhar, géographe, directeur de la coopéra-tive Acadie, a introduit en ces termes le premier des sept séminaires orga-nisé par Paris métropole au cours des semaines à venir, cycle qui aboutira à une restitution, lors d’un colloque organisé à la Cité des sciences le 21 octobre prochain. Une réflexion qui – c’est l’ADN du syndicat – ne se limite pas au périmètre administratif de la métropole mais porte sur l’en-semble de sa zone dense.Jacques JP Martin, président du

territoire Paris-Est-Marne et Bois, a placé, comme de nombreux interve-nants de cette première rencontre, la réduction des inégalités territoriales au rang des priorités à venir. Le maire (LR) de Nogent-sur-Marne considère, en l’espèce, qu’une soli-darité à la maille des territoires, à la main des élus locaux, vaut mieux d’une péréquation descendante, imposée d’en haut, qu’il s’agisse de l’Etat ou de la métropole.

Elargir au citoyenLa nécessité d’élargir les débats

métropolitains au citoyen a également été affirmée à plusieurs reprises. « La

prise en compte de l’évolution de ses attentes, et de ses aspirations, doit être au cœur des politiques publiques », a dit en substance Pierre Mansat (Paris). A Paris métropole, on semble également considérer majoritairement que, si l’organisation actuelle est très largement perfectible, une fusion-ab-sorption de la métropole par le conseil régional n’a pas de sens au cours des années à venir, notamment eu égard à la différence fondamentale qui fait de la MGP une assemblée de maires représentant leur commune, et de la Région une assemblée politique, où chaque élu représente la formation qui l’a désigné. ■ JACQUES PAQUIER

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TERRITOIRES / ACTUALITÉS

COLLECTIVITÉS

Valérie Pécresse pour une « Région métropolitaine »La présidente de la région Ile-de-France a proposé, lors d’une réunion des élus de sa majorité, de créer une deuxième chambre régionale, un « Sénat » composé des maires d’Ile-de-France.

C’est un acte IV de la décen-tralisation qu’a proposé Valérie Pécresse, le 3 sep-

tembre, lors d’une réunion des élus de la majorité régionale. Lors de ce rendez-vous, la présidente de Région a d’abord réaffirmé son adhésion au conseiller territorial, cette réforme initiée sous Nicolas Sarkozy mais jamais appliquée, alternance oblige. Elle prévoit de fusionner les mandats de conseillers départementaux et régionaux, les nouveaux conseillers « territoriaux », dont le nombre global serait divisé par deux au passage, respectant la parité et étant élus sur des périmètres élargis par rapport aux cantons, quasiment à la maille des actuelles circonscriptions législatives.

Suppression de la métropoleMais la présidente de l’Ile-de-

France a surtout surpris l’auditoire

en annonçant qu’elle souhaitait voir créée par le législateur une deu-xième chambre régionale – une sorte de Sénat –, composée de l’en-semble des maires d’Ile-de-France et qui pourrait être dotée d’un col-lège métropolitain. Cette réforme serait assortie de la suppression pure et simple de la métropole du Grand Paris telle qu’elle existe aujourd’hui.

Cette proposition de réforme régio-nale – inédite – répond à la princi-pale critique formulée à l’encontre de la volonté, constamment réaffir-mée de la présidente de Région, de supprimer le Grand Paris. Les défenseurs de la métropole font remarquer, en particulier, qu’une fusion de la MGP dans la région n’a pas de sens, compte tenu de la dif-férence qui sépare les deux ins-tances : l’une procède du suffrage

universel, via un scrutin de liste régional, l’autre est une intercom-munalité, son exécutif étant com-posé de délégués élus au sein de chaque conseil municipal.Dans l’entourage de Valérie

Pécresse, on indique que des pro-positions d’amendements à la loi relative au statut de Paris, en cours d’examen au Sénat, pourraient aller dans ce sens. De même on indique qu’une fusion entre le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) et la Société du Grand Paris (SGP) – sujet sur lequel le Conseil écono-mique, social et environnemental régional (Ceser) a été chargé de réfléchir – figure parmi les projets de Valérie Pécresse afin que, demain, la « Région métropole » assume la responsabilité de l’en-semble des mobilités. ■

JACQUES PAQUIER

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Laurent Bouyer, président de Bombardier transport France, présente le Francilien à Valérie Pécresse.

une promesse phare, celle de voir « tous les trains d’Ile-de-France neufs ou rénovés d’ici à 2021 ».

Pour prouver que les choses avancent en ce sens, Valérie Pécresse a évoqué son entretien de la veille avec Elisa-beth Borne, présidente-directrice géné-rale de la RATP. « C’est lancé ! », se réjouit ainsi la présidente du Stif, en

Représentants des conseils régionaux d’Ile-de-France et des Hauts-de-France, du

Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), de la SNCF, de l’entre-prise Bombardier – constructeur du francilien –, tous avaient fait le dépla-cement pour célébrer l’arrivée de 16 nouvelles rames sur la ligne K, reliant gare du Nord à Crépy-en-Va-lois, dans l’Oise. Une ligne transpor-tant chaque jour 12 000 voyageurs.

Coût de l’opération, 160 millions d’euros, financés par le Stif.

Si Carlos Da Silva, député de l’Es-sonne et chef des socialistes au conseil régional, a tenu à rappeler que « cette inauguration est le fruit de la majorité précédente », Valérie Pécresse n’a quant à elle pas boudé son plaisir. L’occasion pour la prési-dente de Région et présidente du Stif de rappeler ses engagements en faveur des transports. Et notamment

16 nouveaux « franciliens » arrivent en gare du Nord Valérie Pécresse était en gare du Nord, le 2 septembre, afin de célébrer l’arrivée de 16 nouvelles rames de type « fran-cilien » sur la ligne K, reliant Paris à Crépy-en-Valois (Oise).

TRANSPORT

référence au programme de travaux sur la ligne B du RER. Valérie Pécresse a également évoqué le lancement d’un appel d’offres, d’ici à la fin de l’année, pour la construction d’un RER « nou-velle génération ». « Les prochaines livraisons de franciliens seront pour la ligne H Creil-Pontoise en décembre 2016 », signale le Stif. ■ G.M.

Ile-de-France. Nouvelle di-rectrice des entreprises. La préfecture d’Ile-de-France an-nonce, le 6 septembre, la nomina-tion de Corinne Cherubini au poste de directrice régionale des entre-prises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. Elle était, depuis 2012, cheffe du département d’appui et soutien au système d’inspection du travail à la direction générale du travail où elle a œuvré sur les chantiers de systèmes d’informa-tion, de déontologie et des pou-voirs de l’inspection du travail.

DRIEA. Nouveau directeur du Val-de-Marne. Pierre-Julien Eymard a été nommé, le 1er sep-tembre, directeur régional et inter-départemental adjoint de l’équipe-ment et de l ’aménagement d’Ile-de-France, directeur de l’uni-té départementale du Val-de-Marne. Il occupait, depuis 2013, le poste de chef du service de la politique des transports de la DRIEA. Son prédécesseur, Daniel Morlon, est quant à lui chargé d’or-ganiser les interfaces avec la mé-tropole du Grand Paris.

En brefActualités

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Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016 | 11

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 11

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

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Frédéric Molossi, vice-président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis et président de Seine Grands Lacs.

23-25 SEPTEMBREOuverture du sentier du Grand ParisLes associations de marcheurs A Travers Paris et le Voyage métropolitain, avec l’équipe d’Enlarge your Paris, organisent une marche de 100 km pendant 48 h non stop afin d’ouvrir un sentier du Grand Paris. Elus, associations et photographes participeront à ce relais qui traversera neuf points hauts de l’Ile-de-France.Plus d’info : [email protected]

29 SEPTEMBRESmart Manufacturing Paris Saclay 2016L’Estaca Campus Paris-Saclay accueille l’événement interpôles sur l’industrie du futur en Ile-de-France. Au programme : fabrication additive, sciences humaines et sociales et digitalisation de l’industrie avec des témoignages d’entreprises et d’écoles comme Centrale Nantes ou l’Institut Mines-Télécom.Estaca Campus Paris-Saclay (Yvelines)

4 AU 6 OCTOBRESalon SMELe Salon SME (nouveau nom du Salon des micro-entreprises) est un événement dédié aux créateurs et dirigeants de petites entreprises. Placée sous le haut patronage du ministre de l’Économie, la 18e édition célèbre l’audace entrepreneuriale.Le Salon SME permet aux entrepreneurs de faire le point sur le développement de leur activité ou leur projet de création et de repartir avec des solutions concrètes.Paris – Palais des congrès

8 ET 9 NOVEMBRESmart City + Smart GridSmart Grid-Smart City se tient conjointement à IBS (Intelligent building systems) : sur deux jours, retrouvez toutes les

applications, solutions et innovations en haut et très haut débit, les réseaux intelligents pour les villes et les territoires, l’efficacité énergétique et les bâtiments intelligents.Paris – Porte de Versailles

8 ET 9 NOVEMBREIBS eventDurant deux jours, Intelligent building systems (IBS) permettra à tous les professionnels d’être au plus près des préoccupations du marché : du bâtiment intelligent au bâtiment interactif (mutations, environnement, adéquation énergétique, interaction entre bâtiment intelligent et smart grid) ; conception du bâtiment (efficacité, coût, cycle de vie et rénovation) ; mise en œuvre, exploitation et maintenance du smart building (compétence, savoir-faire, services, comptage, réseau, sécurité, pilotage et optimisation des

procédés) ; usages et marchés du smart building (acteurs, management de projet, performance d’exploitation et productivité) ; tendances technologiques du marché (objets connectés, protocole, l’interopérabilité, software et maquette numérique).Paris – Porte de Versailles

DU 6 AU 9 DÉCEMBREMidestMidest est la plateforme de référencement de fournisseurs internationaux de sous-traitance industrielle.C’est un salon de création de partenariats et de veille technique, au service des fabricants, des équipementiers et des assembleurs, qui souhaitent rencontrer en face-à-face les fournisseurs de solutions en métallurgie, plasturgie, électronique et services à l’industrie.Paris Nord Villepinte

30 NOVEMBRE - 2 DÉCEMBRESimi 2016

La 15e édition du Salon de l’immobilier d’entreprise se déroulera à Paris du 30 novembre au 2 décembre. Il est l’occasion chaque année, pour les acteurs de l’immobilier et de l’aménagement francilien, de présenter leurs projets, d’assister à des conférences et de participer à des débats. En 2015, il a réuni 26 040 professionnels et 420 exposants, dont 69 nouveaux.

A cette occasion seront décernés, par un jury composé exclusivement de directeurs immobiliers de grandes entreprises françaises, les Grands prix Simi 2016, parrainés par Generali real estate, qui récompensent les immeubles de bureaux et logistique de l’année.

Paris - Palais des Congrès

JGP : Pourquoi l’EPTB Seine Grands Lacs doit-il faire évoluer sa gouvernance ?Frédéric Molossi : L’établissement public territorial de bassin (EPTB) est impacté principalement par deux textes : la loi Maptam, qui fait de la gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations (Gemapi) une compétence obligatoire des communes, exercée par les EPCI ou les métropoles à compter de jan-vier 2018, et la loi Notre, qui supprime la clause de compétence générale, ce qui remet en cause le financement actuel de l’établissement, institution interdépartementale financée par les quatre départements de Paris et de la petite couronne. L’EPTB doit se trans-former, au plus tard au 1er janvier 2018, en syndicat mixte, en s’ouvrant à de nouvelles collectivités.

JGP : Comment va se passer la mise en place de la nouvelle compétence Gemapi ?Les EPCI et la métropole vers les-quels a été fléchée la compétence Gemapi doivent délibérer pour l’exer-cer, décider si elle sera financée sur fonds propres ou via la création d’une taxe. Il leur faudra également décider s’ils créent un service ou

QUESTIONS À…

transfèrent cette compétence à l’EPTB, ou encore la lui délèguent (en restant maîtres d’oeuvre).

JGP : L’établissement Seine Grands Lacs traverse donc une période d’incertitudes ?Tous les EPTB se trouvent aujourd’hui dans une situation d’incertitude. Nous avons invité les collectivités à partici-per à une commission de préfiguration du futur syndicat mixte, que nous avons réunie pour la première fois fin juin 2016. Notre objectif est de le constituer avant l’été 2017.

JGP : Etes-vous confiant ?Je me garderais bien d’un pronostic sur le résultat final mais oui, je suis confiant. D’ores et déjà, Patrick Ollier pour la métropole du Grand Paris, François Baroin pour le Grand Troyes, les représentants du dépar-tement de la Nièvre et ceux du Parc du Morvan ont publiquement annoncé leur volonté de rejoindre le futur syndicat mixte. L’EPTB dispose d’un patrimoine et d’une expertise qui intéressent les collectivités, et nous sommes les seuls à proposer un outil à la bonne échelle, celle du bassin hydrographique. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE BIDAULT

Seine Grands Lacs, 16 mois pour changer de gouvernance

Frédéric MolossiPrésident de l‘établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs

Retrouvez l’intégralité de l’interview sur le site :LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

Page 12: LA PHRASE PORTRAIT LE CHIFFRE SUR NOTRE SITE 8,8%€¦ · RÉINVENTER LA SEINE Le calendrier se précise Le terme de l’appel à manifestations d’intérêt (AMI) de l’appel à

XXXX / XXXXCOULISSES / PORTRAIT

12 | Le journal du Grand Paris | N° 89 | Du 12 au 18 septembre 2016

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris Tél. 01 75 77 87 25 - Dépôt légal à parutionCPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Rédactrice en chef adjointe : Marie BidaultJournalistes : G. Mérot, F. Proux, C. Bernard

Correctrice : M. CataldiDirectrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print

O n le voit aujourd’hui silloner le territoire de l a mé t rop o le du Grand Paris. Il est sur le terrain, à la décou-

verte de projets. Et c’est bien ça qui l’anime. Martin Guespereau n’est pas un haut-fonctionnaire comme les autres. S’il reconnaît un certain ata-visme familial dans le choix de l’ad-ministration, il refusera toujours « la planque ». La quarantaine et le crâne dégarni, l’actuel directeur du projet « Inventons la métropole » a déjà plu-sieurs vies dans la fonction publique. Bardé de diplômes – polytechnique, ponts, eaux et forêts, MIT – il est passé par différents ministères. A la tête de différentes agences, aussi, dont l’agence de sécurité sanitaire et l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse où il officiait avant de venir aider à inventer la métropole du Grand Paris. Ce qu’il a préféré ? La gestion de crise. Martin Guespereau aime quand tout va vite, quand il faut faire des choix, quand une adminis-

il poursuit ses contributions au sein du think tank La Fabrique écologique. Il pourrait être tentant, à force d’arpen-ter les ministères, de vouloir un jour les occuper. Tel n’est pourtant pas le cas. « Tracter, rentrer dans des logiques partisanes et de pouvoir ne me corres-pond pas, affirme le haut fonction-naire, je suis un faiseur, j’aime agir et parfois la capacité d’action est plus large à cet étage. »

Toujours l’actionOn l’aura compris, l’homme est un

passionné. Il est de ceux qui ont fait de leur travail leur vie, à plein temps. Et quand il n’est pas « en mode pro-jet » dans ses fonctions, c’est pour faire du sport. Course, voile, randon-née… L’action, toujours l’action.

Et c’est avec un enthousiasme affi-ché qu’il se trouve aujourd’hui au coeur de la construction d’une « métropole agile ». « Inventons la métropole, tout est dans le titre, il y a tout à faire », apprécie-t-il. Une action dans la confiance, aussi. Car ce n’est pas tout à fait un hasard si Martin Guespereau occupe ces fonctions depuis juillet. L’ingénieur de forma-tion est un proche de Jean-François Carenco, préfet d’Ile-de-France, et de

Thomas Degos, direc-teur général des ser-vices de la métropole. Des liens tissés lors de ses périodes ministé-rielles. Sa mission : accélérer le dossier et éviter que les lenteurs a d m i n i s t r a t i v e s prennent le dessus sur l a dy n a m i q u e d u concours. A son arrivée, seule une dizaine de personnes faisait tour-ner l’administration métropolitaine et c’est alors un bonheur de s’y

retrouver « en mode commando », où la créativité est une obligation profes-sionnelle. Il milite ainsi pour que la MGP reste cet ovni administratif et ne se mue pas en un énième échelon territorial. Une métropole bousculant les codes, à l’image du directeur du projet qui doit l’inventer. ■ G.M.

tration est acculée à l’action et à la réponse immédiate. Le couteau entre les dents. Il a notam-ment vécu cela aux c ô t é s d e X a v i e r Bertrand, alors ministre de la Santé, lorsqu’il a fallu gérer la canicule de 2006 et l’épidémie de chikungunya à la Réunion. Une période dont il parle, de sa voix forte et éraillée, avec une certaine émotion.

Le haut fonctionnaire q u i t t e l ’ a v e n u e Duquesne pour Mati-g n o n . I l e s t a lo rs conseiller technique de François Fillon et a notamment la charge de coordonner la mise en place du Grenelle de l’environnement. Ce n’est pas un hasard, tant les enjeux environnementaux ont marqué de leur empreinte la carrière de Martin Gues-pereau. Et s’il n’a pas de responsabi-lité officielle en la matière aujourd’hui,

PORTRAIT

Martin Guespereau En mode projetMartin Guespereau s’est trouvé un job sur mesure. La qua-rantaine juste passée, le haut fonctionnaire est le directeur du projet « Inventons la métropole du Grand Paris », au sein d’une administration agile, « en mode commando ».

Martin Guespereau, directeur du projet « Inventons la métropole du Grand Paris ».

© J

GP

Un milliard sans usage ? On est sans nouvelle de l’usage du milliard d’euros du fonds souverain chinois CIC, annoncé en novembre 2015 pour le financement de pro-jets et actifs du Grand Paris dans le cadre d’un partenariat d’inves-tissement avec la Caisse des dé-pôts et consignations. Certains redoutent que cette manne dis-paraisse, faute de projets ouverts aux capitaux privés.

Primaires. Les conditions de « Valérie ». La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, ferait de la suppression de la métropole une condition de son soutien au futur candidat des Républicains à la présidence de la République et, en attendant, aux concurrents qui s’affronteront lors des primaires.

Départements. « Faites ! » « A l’Assemblée des départements

de France dont je suis un des

vice-présidents, nous écrivons

chaque semaine à la ministre en

charge des collectivités territoriales

pour savoir ce que l’on a désormais

le droit de faire ou pas, après la

suppression de notre clause de

compétence générale, raconte Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines. A

chaque fois, et compte tenu de

l’état de décomposition actuelle

de l’Etat, la réponse de la ministre

est la même : Faites ! »

Métropole. Limitrophes. Plusieurs présidents de conseil départemental de grande cou-ronne devraient participer à la réunion organisée le 22 sep-tembre prochain, par la métropole du Grand Paris, avec les prési-dents des communautés d’agglo-mération qui bordent son territoire afin d’étudier les modalités d’ar-ticulation des politiques publiques locales.

En brefCoulisses

BIO EXPRESS

2004 Conseiller technique du ministre de la Santé

2007 Conseiller technique environnement-urbanisme du Premier ministre

2016 Directeur du projet « Inventons la métropole du Grand Paris »