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L'élaboration du programme de bourses de l'Agence pour 1959 repose sur l'hypothèse qu'à la fin de 1958 on aura utilisé au maximum tous les moyens disponibles, et qu'en 1959 les possibilités seront plus larges du fait que l'on pourra prélever des sommes plus élevées sur le Fonds général alimenté par l e s contributions volontaires, et que l'on disposera de nouvelles bourses du type II en sus des 128 bourses déjà offertes pour 1959. Le programme de 1959 prévoit l'octroi de bourses non seulement pour la formation de spécialistes, comme il est indiqué plus haut, mais aussi pour des travaux de recherche scientifique. Dans ce dernier cas, les bourses ne seront accordées qu'à des personnes ayant une expérience et des connaissances spéciales dans ce domaine; elles permettront à leurs titulaires de procéder à des travaux personnels de recherche dans de grands centres scientifiques avec l'aide d'un matériel technique qui n'existe pas dans leur pays. Ces bourses seraient accordées pour deux ans. La réalisation du programme de bourses de l'Agence pour 1958, déjà en cours, et du programme prévu pour 1959 soulève des problèmes complexes et importants, qui ne se posaient pas avec la même ampleur dans le cas des programmes de bourses de l'UNESCO, de l'OMS, de la FAO ou des autres organisations. La présente communication ne donne qu'un aperçu schématique des principales caractéristiques de l'action entreprise par l'Agence pour organiser sur une large base la formation des spécialistes nécessaires au développement rapide des diverses applications pacifiques de l'énergie atomique, ce qui contribuera à élever le niveau de vie des peuples de tous les pays sans exception. On n'a pas mentionné l'activité qu'elle déploie dans des domaines connexes, notamment pour étudier la possibilité de créer des centres de formation régionaux et évaluer les besoins les plus urgents de divers pays en ce qui concerne la formation de personnel de différentes compétences; on n'a pas parlé non plus des nombreuses mesures visant directement ou indirectement à créer les meilleures conditions de rapidité et d'efficacité pour la formation du personnel indispensable au développement de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. L'échange de programmes de formation, l'envoi de professeurs invités à l'étranger pour y confronter leur expérience pédagogique avec celle de leurs collègues et y donner des cours, l'organisation de colloques pour l'échange de rensei- gnements et l'acquisition d'une formation spécialisée complémentaire, tels sont quelques-uns des moyens qui, en plus du programme de bourses, doivent permettre à l'Agence de contribuer,par une coopération internationale étroite, à résoudre dans le plus bref délai et dans les meilleures conditions le problème urgent que pose, dans la plupart des pays du monde, le pénurie de personnel qualifié. L'expérience pratique de la mise en oeuvre du programme de bourses et de nombreuses mesures complémentaires suggéreront sans doute à l'Agence de nouveaux modes d'action et l'amèneront à améliorer ce programme sur lequel de nombreux pays, qui s'efforcent de mettre au point leurs propres programmes nationaux d'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, ont déjà fondé de grands espoirs. (Le présent article constitue un résumé d'une communica- tion présentée à la Deuxième Conférence internationale des Nations Unies sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, réunie à Genève du 1er au 13 septembre 1958.) LA PREMIERE ANNEE DE L'AIEA CONFERENCE GENERALE "Les fondations sont posées - il reste à construire la maison". C'est en ces termes que M. Carlos Bernardes, Président de la Commission préparatoire, a présenté le rapport de cette Commission à la première Conférence générale de l'AIEA, qui s'est tenue à Vienne du 1er au 23 octobre 1957. L'esprit de ce rapport, adopté à l'unanimité par la Commission préparatoire, puis par la Conférence générale elle-même, est indiqué dès l'introduction : "Il se peut que l'Agence ait des débuts modestes, mais si on l'envisage comme un placement dans l'avenir pour développer de façon ordonnée les plus grandes forces naturelles que l'homme ait jamais connues, elle représente un potentiel incalculable". Et, plus loin, "Ce programme ne prétend nullement épuiser les possibilités d'action offertes à l'Agence par son Statut, mais il conviendrait, avant d'entreprendre des opérations de plus grande envergure, d'arrêter des plans minutieux. La mobilisation sans précédent des ressources intellectuelles en vue du développement de l'énergie Première session de la Conférence générale de l'AIEA. Le Président, M. K. Gruber, et les chefs des délégations de l'URSS et des Etats-Unis d'Amérique, M. V. S. Emelyanov (à gauche) et M. Lewis L. Strauss droite), respectivement. 6

LA PREMIERE ANNEE DE L'AIEA...par M. Pavel Winkler (Dans la note ci-après, le premier Président du Conseil des gouverneurs de l'AIEA expose ses vues sur les fonctions du Conseil

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Page 1: LA PREMIERE ANNEE DE L'AIEA...par M. Pavel Winkler (Dans la note ci-après, le premier Président du Conseil des gouverneurs de l'AIEA expose ses vues sur les fonctions du Conseil

L'élaboration du programme de bourses de l'Agence pour 1959 repose sur l'hypothèse qu'à la fin de 1958 on aura utilisé au maximum tous l e s moyens disponibles, et qu'en 1959 l e s poss ibi l i tés seront plus larges du fait que l'on pourra prélever des sommes plus é levées sur le Fonds général alimenté par l e s contributions volontaires, et que l'on disposera de nouvelles bourses du type II en sus des 128 bourses déjà offertes pour 1959.

Le programme de 1959 prévoit l'octroi de bourses non seulement pour la formation de spéc ia l i s tes , comme il est indiqué plus haut, mais auss i pour des travaux de recherche scientifique. Dans ce dernier c a s , l e s bourses ne seront accordées qu'à des personnes ayant une expérience et des connaissances spéc ia les dans ce domaine; e l l e s permettront à leurs titulaires de procéder à des travaux personnels de recherche dans de grands centres scientifiques avec l'aide d'un matériel technique qui n'existe pas dans leur pays. Ces bourses seraient accordées pour deux ans. La réalisation du programme de bourses de l'Agence pour 1958, déjà en cours, et du programme prévu pour 1959 soulève des problèmes complexes et importants, qui ne se posaient pas avec la même ampleur dans le cas des programmes de bourses de l'UNESCO, de l'OMS, de la FAO ou des autres organisations.

La présente communication ne donne qu'un aperçu schématique des principales caractéristiques de l'action entreprise par l'Agence pour organiser sur une large base la formation des spéc ia l i s tes nécessa ires au développement rapide des diverses applications pacifiques de l'énergie atomique, ce qui contribuera à élever le niveau de vie des peuples de tous l e s pays sans exception. On n'a pas mentionné l'activité qu'elle

déploie dans des domaines connexes, notamment pour étudier la possibil ité de créer des centres de formation régionaux et évaluer l e s besoins l e s plus urgents de divers pays en ce qui concerne la formation de personnel de différentes compétences; on n'a pas parlé non plus des nombreuses mesures visant directement ou indirectement à créer l e s meilleures conditions de rapidité et d'efficacité pour la formation du personnel indispensable au développement de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. L'échange de programmes de formation, l'envoi de professeurs invités à l'étranger pour y confronter leur expérience pédagogique avec ce l le de leurs col lègues et y donner des cours, l'organisation de colloques pour l'échange de rensei­gnements et l'acquisition d'une formation spéc ia l i sée complémentaire, te l s sont quelques-uns des moyens qui, en plus du programme de bourses, doivent permettre à l'Agence de contribuer,par une coopération internationale étroite, à résoudre dans le plus bref délai et dans l e s meilleures conditions le problème urgent que pose, dans la plupart des pays du monde, le pénurie de personnel qualifié.

L'expérience pratique de la mise en oeuvre du programme de bourses et de nombreuses mesures complémentaires suggéreront sans doute à l'Agence de nouveaux modes d'action et l'amèneront à améliorer ce programme sur lequel de nombreux pays, qui s'efforcent de mettre au point leurs propres programmes nationaux d'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, ont déjà fondé de grands espoirs.

(Le présent article constitue un résumé d'une communica­tion présentée à la Deuxième Conférence internationale des Nations Unies sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, réunie à Genève du 1er au 13 septembre 1958.)

LA PREMIERE ANNEE DE L'AIEA CONFERENCE GENERALE

"Les fondations sont posées - il reste à construire la maison".

C'est en c e s termes que M. Carlos Bernardes, Président de la Commission préparatoire, a présenté le rapport de cette Commission à la première Conférence générale de l'AIEA, qui s 'es t tenue à Vienne du 1er au 23 octobre 1957. L'esprit de ce rapport, adopté à l'unanimité par la Commission préparatoire, puis par la Conférence générale elle-même, est indiqué dès l'introduction : "Il s e peut que l'Agence ait des débuts modestes, mais si on l 'envisage comme un placement dans l'avenir pour développer de façon ordonnée l e s plus grandes forces naturelles que l'homme ait jamais connues, e l le représente un potentiel incalculable". Et, plus loin, "Ce programme ne prétend nullement épuiser l e s poss ibi l i tés d'action offertes à l'Agence par son Statut, mais il conviendrait, avant d'entreprendre des opérations de plus grande envergure, d'arrêter des plans minutieux. La mobilisation sans précédent des ressources intel lectuelles en vue du développement de l'énergie

Première session de la Conférence générale de l'AIEA. Le Président, M. K. Gruber, et les chefs des délégations de l'URSS et des Etats-Unis d'Amérique, M. V. S. Emelyanov (à gauche) et M. Lewis L. Strauss (à droite), respectivement.

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atomique fait que les connaissances humaines progressent avec une telle rapidité qu'il n'est pas possible de prévoir aujourd'hui avec précision tout ce qui appartiendra demain au domaine du possible".

La Conférence générale de 1957 qui, pour des raisons de procédure, a divisé ses travaux en une session ordinaire (ler-3 octobre) et une session extraordinaire (4-23 octobre) a été présidée par M. Karl Gruber (Autriche). Elle a élu 10 membres au Conseil des gouverneurs (Argentine, Corée, Egypte, Guatemala, Indonésie, Italie, Pakistan, Pérou, Roumanie et Turquie) qui sont venus s'ajouter aux 13 membres déjà désignés par la Commission préparatoire. La Conférence générale a adopté un barème provisoire des contributions des membres, en prenant pour base le barème fixé par l'Organisation des Nations Unies pour 1957. Elle a approuvé la décision prise par le Conseil des gouverneurs de nommer M. Sterling Cole Directeur général de l'Agence pour une période de quatre ans. Le programme et le budget de l'Agence pour sa première année d'activité ont été approuvés conformément aux recommandations de la Commission préparatoire, un crédit de 4 089 000 dollars des Etats-Unis étant ouvert pour l'exercice financier prenant fin le 31 décembre 1958. Sur ce montant, 624 000 dollars devaient couvrir les dépenses de la Commission préparatoire et de la Conférence générale de 1957. La Conférence a décidé qu'un Fonds général alimenté par des contributions volontaires pouvant atteindre 250 000 dollars serait réservé aux bourses.

Un projet d'accord sur les relations entre l'Organisa­tion des Nations Unies et l'AIEA a été adopté et des principes directeurs ont été formulés au sujet des re­lations entre l'Agence et les institutions spécialisées et les autres organisations internationales.

La Conférence a décidé à l'unanimité de fixer à Vienne le siège permanent de l'Agence. Le texte de l'Accord négocié à cet effet entre l'AIEA et la République d'Autriche a été approuvé.

Cinquante-neuf gouvernements étaient représentés par des délégués à la première session de la Conférence générale) 67 Etats ont maintenant ratifié le Statut et pourront prendre une part active aux travaux de la deuxième session.

LE CONSEIL DES GOUVERNEURS par M. Pavel Winkler

(Dans la note ci-après, le premier Président du Conseil des gouverneurs de l'AIEA expose ses vues sur les fonctions du Conseil et résume les activités de cet organe au cours de sa première année d'existence.)

Contrairement à la plupart des organisations interna­tionales qui appartiennent à la grande famille des Nations Unies, l'Agence internationale de l'énergie atomique a l'avantage d'avoir à sa tête un organe spé­cial - le Conseil des gouverneurs — qui est chargé à la fois d'arrêter les principes directeurs de la politique de l'Agence et de veiller à leur application. Conformément au Statut de l'Agence, le Conseil a qualité pour s'acquit­

ter des fonctions de l'Agence, sous réserve seulement de ses responsabilités vis-à-vis de la Conférence géné­rale, qui se compose de représentants de tous les Etats Membres.

M. Pavel Winkler, premier Président du Conseil des gouverneurs.

Si le Conseil des gouverneurs joue un rôle aussi important et occupe une place aussi éminente à l'Agence, c'est dans une large mesure en raison de sa composition. Conformément au Statut de l'Agence, cet organe de 23 membres groupe les cinq membres de l'Agence les plus avancés dans le domaine de la technologie de l'énergie atomique et les huit grandes régions géogra­phiques du monde, chacune étant représentée par le membre le plus avancé dans le domaine de la technologie de l'énergie atomique ; il compte également parmi ses membres les principaux producteurs de matières brutes, un pays fournisseur d' assistance technique et d'autres pays choisis suivant une répartition géographique équitable.

L'une des conséquences qui découlent logiquement de cette situation spéciale du Conseil des gouverneurs, et qui constitue en même temps un autre trait caracté­ristique de la structure organique de l'Agence, est que c' est le Conseil qui soumet chaque année à la Confé­rence générale le projet de programme et de budget. C'est lui également qui, aux termes du Statut, rédige, à l'intention de la Conférence générale, un rapport annuel sur les affaires de l'Agence, ainsi que les rapports que l'Agence est ou peut être appelée à faire à 1' Organisa­tion des Nations Unies.

Le Directeur général, qui est le plus haut fonctionnaire de l'Agence, est nommé par le Conseil des gouverneurs avec l'approbation de la Conférence générale. Il est placé sous 1' autorité du Conseil et sujet à son contrôle ; il s'acquitte de ses fonctions conformément aux règle­ments adoptés par le Conseil. Les affaires de l'Agence ne peuvent être gérées de façon rationnelle et efficace que si le Conseil et le Directeur général travaillent en étroite collaboration.

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An cours de la période initiale d'existence de l 'Agence, le Conseil des gouverneurs a participé acti­vement à la constitution du secrétariat international et de s e s serv ices administratifs. Il a ainsi jeté l e s fondements qui ont permis à l 'Agence d'entreprendre s e s act ivités , conformément au Statut et au programme initial approuvé par la Conférence générale à sa première ses s ion extraordinaire, en octobre 1957. Ces travaux de base étant maintenant presque terminés, le Consei l des gouverneurs, dans l ' exerc ice de s e s fonctions de direc­tion et de contrôle, concentre désormais son attention sur l e s aspects techniques des act ivités de l 'Agence .

Dans le cadre du programme initial, l e Consei l des gouverneurs a orienté l e s opérations de l 'Agence vers la mise en oeuvre de la recommandation e s sen t i e l l e de la Conférence générale, qui demande au Conseil d'ac­corder «une priorité toute spécia le aux act ivités qui permettront de tirer l e maximum de bénéfice des appli­cations pacifiques de l'énergie atomique en vue d'amé­liorer la situation et d'élever le niveau de vie des populations des régions sous-déve loppées i .

A cette fin, le Conseil des gouverneurs a accordé une priorité absolue à l'élaboration et à l 'exécut ion d'un vaste programme de bourses, destiné à remédier à la grave pénurie de techniciens qualifiés dans le domaine de l'énergie nucléaire.

Lors de s e s deux dernières sér ies de réunions, en avril-mai et juin-juillet 1958, l e Conseil des gouver­neurs, après avoir examiné et discuté de façon appro­fondie l e s propositions présentées par le Directeur général, a adopté un programme de travail et un budget détail lés de l 'Agence pour 1959, qui seront soumis pour examen et approbation à la Conférence générale, à sa deuxième s e s s i o n ordinaire. On peut constater d'après

ce programme et ce budget que l e s membres du Consei l ont fait de gros efforts pour envisager l e s besoins et l e s poss ib i l i tés actuels de l 'Agence d'un point de vue réal iste .

ORGANISATION DE L'AGENCE

La deuxième s e s s i o n pourra s e tenir à la Neue Hofburg, ai le de l'ancien palais impérial, qui a été mise par le Gouvernement autrichien à la disposition de la Conférence, du Conseil et de certains serv ices du Secrétariat - et aménagée en vue de sa nouvelle destination - tandis que la plus grande partie du personnel es t provisoirement instal lée dans le centre de Vienne.

Cette question des locaux et beaucoup d'autres problèmes pratiques ont absorbé une grande partie du temps du Consei l , du Directeur général et du Secrétariat pendant la période initiale. Il a fallu rassembler tous l e s éléments d'un personnel international. On a dû recruter des cadres supérieurs ayant l e s plus hautes compétences techniques, tout en tenant compte de la néces s i t é de constituer un secrétariat international, c'est-à-dire où toutes l e s régions géographiques et politiques soient équitablement représentées. Dans un domaine auss i nouveau que celui de la sc ience et de la technique nucléaires, il n'a pas été a isé d'atteindre ce double objectif : assurer à l'Agence l e s serv ices d'un personnel à la fois très compétent et représentatif de toutes l e s grandes régions géographiques.

Pendant la plus grande partie du premier semestre, l 'Agence s 'es t consacrée à la mise en place des serv ices administratifs et techniques nécessa ires à l 'exécution de son programme, tout en commençant à planifier son activité. Au début de l 'été 1958, ce l l e -c i était bien engagée : le programme de bourses a été lancé, des

LoNeue Hofburg de Vienne, aile de l'ancien palais impérial,siège de la deuxième session ordinaire de laConférence générale.

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négociations préliminaires - y compris des v i s i t e s - ont été entreprises auprès d'Etats Membres qui prévoient des act ivités d'assistance technique, une importante mission s 'es t rendue dans 17 pays d'Amérique latine, des groupes d'experts ont été réunis, des contrats de recherche ont été p a s s é s , et un service de documentation technique a été organisé.

La mise en place d'un appareil administratif, l 'exécution de programmes concrets et l 'établissement de plans pour l'avenir, tout s 'es t fait en même temps, sous la direction constante du Consei l des gouverneurs.

En dehors des s e s s i o n s de la Conférence générale, le Conseil des gouverneurs est le principal organe de l iaison entre le Directeur général et l e s Etats Membres. Cette l iaison a été renforcée par un certain nombre de v i s i t e s que le Président du Conseil , le Directeur général et de hauts fonctionnaires de l 'Agence ont faites dans l e s Etats Membres, et une correspondance active contribue à développer encore l e s échanges de vues et de renseignements. L'Agence reçoit actuellement quelque 3000 lettres ou communications par semaine.

L'Agence ne limite pas son activité aux seu l s Etats Membres. Elle fait partie de la famille des Nations Unies et actuellement négocie des accords formels avec l e s institutions s p é c i a l i s é e s afin de faciliter l 'établissement d'étroites relations de travail et d'éviter l e s doubles emplois. La communauté scientifique mondiale, d'où provient une grande partie du personnel de l 'Agence, doit être à même d'apporter constamment à ce l le -c i s e s conse i l s et s e s encouragements; il faut prendre en considération l e s travaux accomplis par l e s autres organismes intergouvernementaux et tenir au courant des buts et des act ivités de l'Agence l e s organisations internationales non gouvernementales qui représentent d'importants secteurs de la population, et s'assurer de leur aide. Il faut enfin fournir des renseignements objectifs sur l e s problèmes à résoudre et l e s progrès réa l i sés aux organes d'information grâce auxquels l 'Agence peut s e faire entendre et comprendre du grand public.

Ce sont là quelques unes seulement des tâches que le secrétariat doit remplir journellement, et qui sont e s s e n t i e l l e s à l'accomplissement des fonctions techniques pour lesque l les l 'Agence a été créée.

LE PROGRAMME INITIAL

Le programme initial proposé par la Commission préparatoire et adopté à l'unanimité par la Conférence générale constituait un cadre dans lequel le Conseil des gouverneurs pouvait planifier des projets et des act iv i tés déterminées.Conformément à la recommandation de la Conférence générale, l e s programmes présentant un intérêt direct pour l e s régions sous-développées ont été considérés comme prioritaires.

ECHANGES ET MOYENS DE FORMATION

Dans la plupart des pays insuffisamment développés, le facteur qui contribue le plus à retarder l'utilisation de l'énergie atomique est peut-être le manque de personnel technique et scientifique qualifié.

Il est donc naturel que le programme de formation ait été le premier appliqué. Au 1er août, des contributions volontaires s'élevant à 125 000 dollars environ avaient été versés au Fonds général par le Canada, le Dane­mark, l e s Etats-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni, la Suède, la Turquie et l'Union Sud-Africaine. Cette somme permettra d'octroyer de 25 à 30 bourses. Près de 300 bourses entières ou partiel les dans des universités ou des établissements de formation et de recherche nationaux avaient été mises à la disposition de l 'Agence par l e s Etats Membres suivants : Danemark, Espagne, Etats-Unis d'Amérique, France, .Inde, Italie, Japon, Pologne, République Arabe Unie, Roumanie, Suisse , Tchécoslovaquie, URSS et Yougoslavie.

L e s Etats Membres ont été priés de présenter des candidats aux bourses avant le 1er août 1958. L'Agence a reçu quelque 240 candidatures, émanant de plus de 20 pays. En procédant à l'affectation de boursiers, e l l e s'efforce de se conformer au principe d'une répartition géographique auss i équitable que poss ible et de tirer l e meilleur parti des différentes faci l i tés offertes par l e s Etats Membres.

L e s bourses s e rapporteront aux trois grands domaines de l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques : formation aux techniques générales, forma­tion spéc ia l i sée et formation à la recherche. L'examen des demandes indique que 75 % environ des candidats demandent à suivre des programmes de formation spéc ia l i sée et que 50% d'entre eux s'intéressent au génie nucléaire et à la construction des réacteurs. Le secrétariat procède actuellement au choix et à l'affectation des boursiers, et il y a tout lieu d'espérer que l'on comptera plus de 100 boursiers de l'Agence parmi les étudiants qui commenceront l'année univer­sitaire 1958 /59 .

Une autre méthode permettant d'accélérer la formation des techniciens et des hommes de sc ience cons i s te à créer des centres de formation. Un groupe de travail de l'AIEA s'est rendu en Amérique latine afin d'y procéder à une enquête sur l e s beso ins en matière de formation

M. Norman Hilberry, chef du premier groupe d'enquête de l'AIEA, accueilli à son retour d'Amérique latine, par M. Sterling Cole.

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et d'étudier la poss ibi l i té de créer un ou plusieurs centres répondant aux beso ins particuliers des pays de cette région. L e s conclusions auxquelles le groupe est parvenu après une mission de neuf semaines, qui l'a conduit dans 17 républiques d'Amérique latine, ont été soumises au Directeur général.

Trois membres de ce groupe avaient été mis à la disposition de l 'Agence par des Etats Membres pour ce projet particulier. Ces détachements auprès de l'Agence rentrent dans le cadre d'un programme général suivant lequel l 'Agence doit donner des avis aux Etats Membres et l e s aider à obtenir l e s serv ices de consultants. Les Etats-Unis d'Amérique, la France, l'Inde, le Japon, le Royaume-Uni, l'Union Sud-Africaine, et l'Union des Républiques soc ia l i s t e s soviétiques se sont déclarés prêts à mettre des spéc ia l i s t e s à la disposition de l'Agence pour des projets de courte durée; on a tiré parti de c e s offres pour organiser des missions d' étude dans des pays qui en avaient fait la demande.

ECHANGE DE RENSEIGNEMENTS

Un très grand nombre de publications sur l e s aspects scientif iques, techniques, économiques et autres de l 'util isation de l'énergie atomique à des fins pacifiques paraissent dans divers pays. L'abondance de cette documentation rend très difficile la sélection des renseignements nécessa ires sur des sujets déterminés.

Certains des pays l e s plus avancés ont créé à cette fin d'importants centres de documentation et d'informa­tion. Cependant, c e s centres sont d'un fonctionnement onéreux et exigent un très nombreux personnel techni­quement qualifié; à e l le seu le , la barrière des langues limite beaucoup l e s poss ib i l i tés d'action de c e s centres. Auss i , pour un grand nombre de pays sous-développés, il est extrêmement difficile de créer de te l s centres et de trouver le personnel nécessaire pour en assurer le fonctionnement.

D'autre part, dans un domaine aussi nouveau et d'un développement auss i rapide que celui . de l'énergie nucléaire, l 'échange de renseignements d'un pays à l'autre est particulièrement important.

Il est apparu d'emblée qu'une organisation inter­nationale se trouve dans une situation privilégiée pour rassembler et diffuser des renseignements scientifiques et techniques sur l 'util isation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, ainsi que pour encourager et faciliter l 'échange d'informations entre s e s Membres. Auss i le programme initial accorde-t-il une importance es sent ie l l e à cette fonction de l 'Agence. Il prévoit toute une gamme d'activités t e l l e s que la constitution d'un service restreint de rédaction de résumés, l'organisation de services de bibliographie et de référence, un travail de normalisation de la terminologie technique et scientifique, la publication de rapports spéc ia l i sés , l 'établissement d'une bibliothèque de référence et la fourniture aux Etats Membres de diverses autres formes de services , d'avis et d'ass istance.

Un personnel scientifique organise maintenant les act ivités de l 'Agence en matière de documentation scientifique et technique et commence à établir des relations avec l e s organismes compétents des Etats

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Membres. L'Agence n'est pas en mesure de rassembler toute la documentation existante sur l'util isation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, mais e l le jouera un rôle d'intermédiaire en fournissant à s e s Membres des renseignements scientif iques et techniques reçus d'autres Etats Membres. La publication de renseignements scientif iques et techniques sous la forme la plus appropriée, ainsi que des enquêtes, des bibliographies et d'autres travaux de référence - dont certains seront entrepris sur la demande d'Etats Membres - présenteront une grande utilité à cet égard. Lorsque c e s act ivités de l 'Agence auront atteint leur plein développement e l l e s s'étendront à la plupart des domaines de l'util isation de l'énergie atomique à des fins pacifiques.

Afin de compléter et de faciliter c e s act iv i tés , l 'Agence constitue actuellement une bibliothèque spéc ia l i sée dont l'élément principal est la col lect ion "l'Atome pour la paix", offerte par l e s Etats-Unis d'Amérique. Des col lect ions ont déjà été offertes également par la Bulgarie, le Canada, le Danemark, la France, l'Italie, le Japon, le Mexique, la Norvège, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède, la Tchécos lo­vaquie et la Yougoslavie.

La bibliothèque se compose naturellement en majeure partie d'ouvrages techniques et scientif iques, mais e l le comprend aussi une section de référence et une importante section juridique.

Un intérêt particulier s'attache aux rapports off ic iels et semi-officiels reçus des Etats Membres, rapports dont la diffusion est souvent restreinte. La bibliothèque classera et fera connaître s e s acquisit ions nouvel les , établira sur demande des études et des bibliographies s é l ec t ives et fournira des renseignements sur l e s sources de documentation qui existent dans l e s Etats Membres. Des disposit ions ont été prises pour lui assurer l ' accès à des bibliothèques de Vienne,notamment pour l e s périodiques scientif iques antérieurs à 1958.

Le groupe d'experts en matière de santé et de sécurité.

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Les conférences, réunions et colloques internationaux servent aussi à encourager l'échange de renseignements. L'es conférences de Genève sur l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques en sont l e s exemples l e s plus frappants. En 1959, l'Agence organisera d'autres conférences internationales du même ordre, mais de portée beaucoup plus restreinte. Elle assurera la coordination des réunions internationales relatives aux questions de son ressort et publiera des l i s t e s de c e s réunions.

La terminologie de la sc ience et de la technique nucléaires se développe très rapidement et,bien entendu, surtout dans l e s pays "atomiques". L'Agence a donc entrepris d'établir des équivalences de termes dans un grand nombre de langues, en collaboration avec des organisations internationales et organismes nationaux qui ont déjà commencé des travaux dans ce s ens . Des textes scientifiques et techniques provenant de l 'Agence ou d'autres institutions internationales seront mis au point et publiés par l 'Agence.

Toutes l e s activités de l 'Agence en matière de renseignements scientifiques et techniques représentent un service général assuré à tous les Etats Membres. L'existence d'un tel service et son bon fonctionnement sont essent ie l s à l'exécution d'un grand nombre de programmes et d'opérations que l'Agence met actuelle­ment sur pied.

SANTE ET SECURITE

Toutes l e s opérations entreprises sous l e s auspices de l'Agence devront, lorsqu'il y aura lieu, être menées conformément à des normes de santé et de sécurité approuvées par e l le . L'élaboration de c e s normes a commencé aussitôt que l'Agence a été constituée, et dès le mois de mai 1958 un groupe d'experts, composé de spéc ia l i s tes provenant de dix pays, a été réuni afin d'examiner un premier projet de manuel de pratiques de sécurité à l'intention des utilisateurs d'isotopes. Le groupe s'est réuni à nouveau en août. Le manuel, qui est maintenant presque terminé, est destiné à apporter des consei ls dans le domaine limité de l'emploi des isotopes, mais l'objectif final - et beaucoup plus com­plexe - est de mettre au point une série de règlements et de codes applicables à l'ensemble des problèmes de protection contre l e s radiations se rapportant à toutes l e s activités auxquelles l'Agence participe.

Si l'Agence a dû s'occuper d'abord de l'élaboration de normes et de méthodes dest inées à préserver la santé et la sécur i té ,c 'es t aussi parce que des activités ont été entreprises de divers côtés dans ce domaine nouveau, tant à l'échelon national qu'à l'échelon international, et que c e s efforts ont besoin d'être coordonnés et harmonisés. On espère que l e s codes de l'Agence et l e s pratiques recommandées par el le serviront de modèles pour l e s textes légis lat i fs et réglementaires dont le nombre augmente rapidement.

L'Agence coopère avec l'Organisation des Nations Unies, avec l e s institutions spéc ia l i s ée s intéressées et avec des organismes internationaux te l s que la Commission internationale de protection contre l e s radiations. Une étude d'ensemble a été faite pendant le

premier semestre de 1958 sur l e s pratiques et l e s règlements en vigueur dans l e s différents pays sur l e s progrès accomplis à l 'échelon international vers l'élaboration de codes . On apporte une attention particulière aux problèmes p o s é s par le transport inter­national de produits radioactifs.

Il faudra accorder une ass i s tance technique aux Etats Membres pour l'application des règlements de sécurité, et l'on prépare actuellement une étude des besoins probables et des ressources dont on dispose pour l e s satisfaire. Dans le programme d'échanges et de formation de l 'Agence, une place importante a été réservée à la formation de spéc ia l i s t e s des questions de santé et de sécurité.

ELIMINATION DES DECHETS

La Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, qui s 'est tenue à Genève au cours du premier semestre de 1958, a demandé à l 'Agence d'envisager des mesures pour assurer l e contrôle du déversement des produits radioactifs dans l e s mers. La Commission préparatoire avait envisagé que l'Agence s'occupe de cette tâche ainsi que des aspects plus généraux du problème, y compris l e s questions juridiques et l e s questions d'assurance. Ce principe a été approuvé par la Conférence générale lors de sa première s e s s ion . Des échanges de vues ont eu l ieu avec divers organismes nationaux et internationaux afin de déter­miner la manière la plus pratique d'aborder le problème.

REACTEURS

On admet généralement qu'à longue échéance l e s réacteurs, et notamment l e s réacteurs de puissance, représenteront la plus importante application pacifique de l'énergie atomique et qu'une des activités principales de l'Agence sera l 'ass i s tance qu'elle apportera aux Etats Membres dans ce domaine. Le travail préliminaire grâce auquel l'Agence sera à même de s'acquitter de s e s responsabi l i tés en ce qui concerne l e s réacteurs comprend le rassemblement de données techniques relatives aux caractéristiques des réacteurs de puis­sance, de recherche et expérimentaux en fonctionnement ou en construction dans l e s Etats Membres. A la suite de ce travail, l 'Agence publiera un répertoire inter­national de réacteurs.

L'Agence est maintenant en mesure de commencer à exercer s e s fonctions statutaires prévoyant à la fois la fourniture aux Etats Membres d'une ass i s tance technique pour leurs programmes de réacteurs et l'évaluation technique de projets de réacteurs.

ISOTOPES ET RECHERCHE

Les auteurs du programme initial de l'Agence avaient considéré que la contribution la plus importante que l'Agence pourrait apporter dans l'immédiat au bien-être de beaucoup de s e s Membres serait de l e s aider à acquérir l e s connaissances et l e s techniques voulues pour tirer le meilleur parti des radioisotopes et des sources de rayonnements.

Plusieurs projets s e rapportant à divers aspects de cette question sont à l'étude.

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Page 7: LA PREMIERE ANNEE DE L'AIEA...par M. Pavel Winkler (Dans la note ci-après, le premier Président du Conseil des gouverneurs de l'AIEA expose ses vues sur les fonctions du Conseil

Il est prévu que l'on organisera des groupes poly­valents d experts en isotopes, composés de spécialistes des diverses applications des isotopes en agricnltnre, en médecine et dans l'industrie. Ces groupes, qui com­prendront i la fois des consultants et des membres du personnel, se rendraient aux pays qui en feraient la demande. Les conclusions qu'ils tireraient de leurs visites pourraient aboutir à l'établissement de projets précis d'assistance, prévoyant par exemple-l'installation de laboratoires et la fourniture de matériel. Les labora­toires mobiles d'isotopes offerts à l'Agence par le Gouvernement des Etats-Unis pourraient servir à des études et à des démonstrations sur place.

Puisqu'il n'existe pas encore d'installations de recherche au siège de l'Agence, des contrats de recherche d'une portée limitée ont été conclus avec divers organismes scientifiques. Un contrat a été passé avec l'Institut de chimie de l'Université de Vienne, qui fera des recherches sur les facteurs déterminant la répartition des produits de fission dans la biosphère; un autre contrat a été conclu avec l'Institut de pharma­cologie de la même Université, en vue de l'étude des réactions nerveuses des animaux aux irradiations de courte durée par doses moyennes de rayons X.

On envisage également une étude sur la durée maximum admissible d'exposition de courte durée aux produits radioactifs libérés par les accidents de réacteurs.

Il est prévu qu'un stage d'études sur les techniques et les résultats des investigations au moyen des isotopes, qui est préparé pour le début de 1959, facilitera la coordination de la recherche dans les Etats Membres, fera progresser la normalisation du matériel et apportera des renseignements sur cet aspect de l'utilisation des isotopes. D'autre part, on prépare les plans d'une quatrième Conférence internationale sur les isotopes, qui se tiendra en 1960.

Enfin, l'Agence entreprend les études préliminaires pour plusieurs programmes à long terme, par exemple la détermination, i l'échelle mondiale, de la concentration du tritium dans l'eau.

PRODUITS

Dès que des plans furent élaborés et que des négociations furent engagées en vue de créer l'Agence internationale de l'énergie atomique, il fut admis que cette organisation jouerait principalement le rôle d'une banque ou d'un courtier pour certains produits fissiles et certaines matières brutes. Le Statut consacre cette idée et définit de manière assez détaillée la procédure à suivre. Dès la première session de la Conférence générale, de nombreux Etats Membres se sont déclarés prêts i fournir des produits. Une quantité d'uranium contenant 5 140 kg. de l'isotope 235 a été offerte (par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Union des Républi­ques socialistes soviétiques) et les offres faites par d'autres Etats Membres (Canada, Ceylan, Inde, Portugal et Union Sud-Africaine) indiquent que l'Agence disposera

de quantités suffisantes d'uranium naturel et de thorium pour mener à bien ses opérations pendant au moins plusieurs années.

En outre, la Norvège a offert de fournir des isotopes produits dans le réacteur de Kjeller qu'elle exploite en collaboration avec les Pays-Bas; enfin, la Norvège et l'Union Sud-Africaine ont annoncé qu'elles pourraient fournir éventuellement des matériaux de structure.

Ces notifications représentent la première étape du processus. Celle-ci doit être suivie de la conclusion d'un accord entre l'Agence et les pays fournisseurs au sujet des conditions de livraison. Des négociations à cet égard ont été entreprises avec l'aide d'un comité du Conseil des gouverneurs. Une fois l'accord conclu, l'Agence peut se faire livrer les produits mis à sa disposition soit pour les transmettre à un Etat ou à un groupe d'Etats Membres, soit pour s'en servir elle-même pour les opérations ou les recherches auxquelles elle doit procéder.

Les nombreuses difficultés que soulève la livraison des produits offerts - volume de la demande, prix de l'Agence comparés aux prix pratiqués ailleurs, continuité de l'offre et application de toutes les dis­positions statutaires - ont empêché jusqu'ici l'Agence de se fixer une ligne de conduite ferme. L'ensemble du programme relatif aux produits est à l'heure actuelle dans une phase d'élaboration dont l'issue aura une influence décisive sur le développement futur de l'Agence.

GARANTIES

Aux termes de son Statut, l'Agence est tenue de s'assurer que les projets auxquels elle participe servent exclusivement à des fins pacifiques. Cette obligation est étroitement liée au rôle d'intermédiaire qu'elle joue pour la fourniture de . produits, de matériel et de services.

La Commission préparatoire avait prévu, et le Conseil des gouverneurs a confirmé, que pendant la période initiale l'activité de l'Agence en matière de garanties et les travaux connexes d'inspection auraient une ampleur limitée, du fait que l'Agence n'aurait pas de projets précis à examiner. En fait, le Département des garanties et de l'inspection n'est pas encore complètement constitué. Le Directeur de la Division des garanties a été nommé à la fin de juillet 1958.

Les parties à des accords bilatéraux ou multilatéraux et les divers Etats peuvent demander à l'Agence d'appliquer des garanties à des activités relatives à l'énergie atomique; cette possibilité est d'ailleurs prévue dans bon nombre d'accords existants. Il faut donc - même s'il n'existe pas encore de projets de l'Agence - mettre au point des principes directeurs et des méthodes pour l'application des garanties. Ces garanties seront adaptées au caractère particulier de chaque opération.

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