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La présente étude a été réalisée par OPTEM S.A.R.L. pour la direction générale Santé et protection des consommateurs et constitue son opinion sur le sujet. Cette opinion n'a pas été adoptée ni approuvée en aucune façon par la Commission et ne doit pas être considérée comme exprimant la position de la Commission ou de la direction générale Santé et protection des consommateurs. La Commission européenne ne garantit pas l'exactitude des données figurant dans la présente étude et n'assume aucune responsabilité pour son utilisation, quelle quelle soit.

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La présente étude a été réalisée par OPTEM S.A.R.L. pour la direction générale Santé et protectiondes consommateurs et constitue son opinion sur le sujet.

Cette opinion n'a pas été adoptée ni approuvée en aucune façon par la Commission et ne doit pasêtre considérée comme exprimant la position de la Commission ou de la direction générale Santé etprotection des consommateurs.

La Commission européenne ne garantit pas l'exactitude des données figurant dans la présenteétude et n'assume aucune responsabilité pour son utilisation, quelle quelle soit.

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74, CHEMIN DE LA FERME DES BOISBP 13 - 78950 GAMBAIS

ETUDE QUALITATIVE

SUR LA PREPARATION DES CITOYENS

AU PASSAGE A L’EURO

ENQUETE AUPRES DU GRAND PUBLIC, DES PERSONNES AGEESET DES PERSONNES EN SITUATION DE PRECARITE SOCIO-ECONOMIQUE

DANS LES DOUZE PAYS DE LA ZONE EURO

COMMISSION EUROPEENNE

DIRECTION GENERALE SANTE ET PROTECTION DES CONSOMMATEURS

JUILLET 2001

OPTEM S.A.R.L. AU CAPITAL DE 150 000 F - R.C.S. VERSAILLES 339 197 444TELEPHONE : (0) 134 871 823 - TELECOPIE : (0) 134 871 783 – EMAIL : [email protected]

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SOMMAIRE

CHAPITRE I : INTRODUCTION ; OBJECTIFS POURSUIVIS ; MÉTHODOLOGIE D’ÉTUDE ..........................4

CHAPITRE II : ATTITUDES GÉNÉRALES À L’ÉGARD DE L’EURO DANS LES 12 PAYS ÉTUDIÉS................8

II.1. Dans les pays du Sud de l’Europe, bénéficiaires de la politique de cohésion et « qualifiés »tardivement pour la monnaie unique (Italie, Espagne, Portugal, Grèce)..........................................................9

II.2. En Irlande, pays bénéficiaire de la politique de cohésion, au développement économique très rapideet à la monnaie traditionnellement plus forte, et longtemps lié à l’économie britannique ............................12

II.3. Dans les pays du Nord de l’Europe, économiquement plus développés et à monnaie forte (France,région Ultrapériphérique de la Martinique, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Pays Bas),membres anciens de l’Union Européenne ..........................................................................................................13

II.4. Dans les pays adhérents récents de l’Union Européenne (Autriche, Finlande) ..............................................17

CHAPITRE III : CONNAISSANCES, INTERROGATIONS, ATTENTES ET CRAINTES RELATIVES ÀL’EURO.....................................................................................................................................................20

III.1. Dans les pays du Sud de l’Europe.......................................................................................................................21

III.2. En Irlande .............................................................................................................................................................27

III.3. Dans les pays du Nord de l’Europe, membres anciens de l’Union Européenne .............................................29

III.4. Dans les pays adhérents récents de l’Union Européenne..................................................................................38

CHAPITRE IV : COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS EUROPÉENS FACE À LA NOUVELLEMONNAIE.................................................................................................................................................44

IV.1. Conduites d’adaptation envisagées.....................................................................................................................45

IV.2. Réactions à des prix présentés en Euros.............................................................................................................49

IV.3. Réactions à la vision des billets et des pièces......................................................................................................55

IV.4. Résultats de simulations de paiement avec des billets et pièces en Euro .........................................................59

IV.5. Moyens de paiement envisagés pour des achats de divers montants ...............................................................61

CHAPITRE V : INITIATIVES POSSIBLES POUR FACILITER LE PASSAGE À L’EURO...................................64

V.1. Attitudes et attentes exprimées spontanement...................................................................................................65

V.2. réactions à différentes initiatives possibles pour faciliter le passage à l’Euro ................................................68

CHAPITRE VI : RÉACTIONS À L’INITIATIVE D’UNE ÉTUDE SUR L’EURO PAR LA COMMISSIONEUROPÉENNE.........................................................................................................................................75

CHAPITRE VII : CONCLUSIONS..........................................................................................................................................78

ANNEXES : COMPOSITION DE L’ÉCHANTILLON ; GUIDE D’ENTRETIEN .................................................86

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CHAPITRE I :

INTRODUCTION ; OBJECTIFS POURSUIVIS ;

METHODOLOGIE D’ETUDE

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� Ce rapport présente les résultats d’une étude réalisée, à la demande de la Direction Générale Santé etProtection des Consommateurs de la Commission Européenne, par OPTEM et ses partenaires dugroupement de sociétés d’études qualitatives, titulaires du Contrat Cadre « Etudes Qualitatives » géré par laDirection Générale Presse et Communication.

OPTEM, institut coordinateur, a assuré la conception, l’analyse et la synthèse de l’étude à partir des investigationsmenées sur le terrain respectivement par Echanges Marktforschung (Allemagne), IFM (Autriche), Yellow Window(Belgique), Escario y Asociados (Espagne), Marketing Radar (Finlande), BVA (France), Focus (Grèce), MRBI(Irlande), Market Dynamics International (Italie), OPTEM, (Luxembourg), PQR (Pays Bas), et Euroteste (Portugal).

� Cette étude fait suite à deux enquêtes réalisées respectivement à la mi-1999 et fin 2000 :

� La première, dans l’ensemble des Etats-membres de l’Union Européenne, auprès des populations sensiblesdes personnes âgées et des personnes en situation de précarité socio-économique

� La deuxième, dans les 12 Etats-membres de la zone Euro, auprès des mêmes populations ainsi que d’un« échantillon témoin » du grand public moyen

Alors que l’introduction concrète de l’Euro est de plus en plus proche – à peine plus de 6 mois après sa réalisationsur le terrain – les objectifs de la présente étude étaient principalement les suivants :

� Faire le point sur les attitudes à l’égard de l’Euro et sur leur évolution depuis l’enquête précédente : attitudesgénérales à l’égard du projet de la monnaie unique, avantages et inconvénients perçus, degré d’implication

� Etablir ce que les citoyens savent, et ne savent pas, sur l’Euro, et répertorier leurs sources et leurs canauxd’information à cet égard

� Analyser comment ils envisagent l’après-janvier et l’après-février 2002, après l’introduction physique del’Euro et son remplacement des monnaies nationales

� Observer leurs réactions face à des prix présentés en Euro, et face à la simulation d’opérations simples depaiement à l’aide de reproductions des nouveaux billets et pièces : avec quelle facilité ou quelle difficulté,avec quelles logiques et quels mécanismes mentaux ils procèdent

� Identifier les moyens par lesquels ils envisagent ou imaginent de s’accoutumer à l’Euro et à la valeur deschoses dans la nouvelle monnaie, et analyser leurs réactions à différents moyens qui peuvent être mis enœuvre pour remédier aux déficits d’information, réduire les craintes, augmenter la confiance, et favoriserl’accoutumance.

� La présente étude à été réalisée dans les 12 Etats-membres de la zone Euro, auprès des trois mêmes catégoriesde population qu’en 2000 :

� Celle des personnes âgées de 70 à 80 ans, de catégories sociales basses et moyennes1, qui devaient en outreêtre retraitées depuis au moins 5 ans2

� Celle des personnes en sérieuses difficultés socio-économiques : emplois précaires ou très mal rémunérés,situation de chômage, dépendance au moins partielle du système d’aide sociale public, et niveauxd’instruction limités (au plus études secondaires, et dans la moitié des cas ou plus inachevées). En termesd’âge, les personnes sélectionnées devaient avoir entre 30 et 50 ans.

� Celle du grand public moyen, servant en quelque sorte d’échantillon témoin. Il s’agissait des catégoriessocioprofessionnelles moyennes de la population3. On recherchait en outre une répartition entre personnesmariées ou vivant en couple, et célibataires, et selon la présence ou non d’enfants au foyer, les âges despersonnes interrogées étant compris entre 30 et 55 ans.

Dans chaque catégorie, étaient en outre interrogés en nombres sensiblement égaux des hommes et des femmes.

1 Ouvriers, employés, maîtrise, artisans. Etaient exclues en outre du recrutement des personnes ayant travaillé dans les secteurs de l’agriculture, du commerce,

des services financiers, de la comptabilité, de l’informatique de l’administration fiscale, des études de marketing et d’opinion, de la publicité et de lacommunication.

2 Cette condition s’appliquant aux deux conjoints si tous deux avaient été actifs.3 Ouvriers, employés, maîtrise, cadres moyens, artisans, avec une exclusion des mêmes secteurs que pour les personnes âgées.

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Dans tous les cas, il devait s’agir enfin de citoyens des pays concernés.

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� Comme en 2000, la méthode utilisée a été celle des interviews individuelles en profondeur, qui ont permis de bienappréhender les réactions de chaque personne face à des valeurs de produits et services en Euros, et d’analyser lesmécanismes divers par lesquelles chacune essayait d’apprécier ces valeurs.

Les interviews étaient d’une durée moyenne de 60 minutes.

L’échantillon a comporté, dans chaque pays, 7 interviews dans chacune des 3 catégories (plus, pour la France, 7interviews de membres du grand public moyen dans la région ultra périphérique de Martinique)

� Les interviews ont été réalisées en juin 2001.

� On trouvera en annexe :

� La composition des échantillons interrogés dans chaque pays.

� Le guide d’entretien utilisé

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CHAPITRE II :

ATTITUDES GENERALES A L’EGARD DE L’EURO

DANS LES 12 PAYS ETUDIES

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Comme en 1999 et en 2000, nous présenterons un rapide panorama des attitudes, ordonné par sous-groupes de pays, enfonction d’éléments relatifs à l’histoire de leur « qualification » pour la zone Euro, à leur situation plus générale dans l’UnionEuropéenne, et aux grandes caractéristiques des attitudes par rapport à l’Europe qui s’y manifestent chez leurs citoyens, tellesqu’elles ressortent de diverses études antérieures.

II.1. DANS LES PAYS DU SUD DE L’EUROPE, BENEFICIAIRES DE LA POLITIQUE DE COHESION ET« QUALIFIES » TARDIVEMENT POUR LA MONNAIE UNIQUE (ITALIE, ESPAGNE, PORTUGAL,GRECE)

En Italie

• Comme dans les enquêtes des années précédentes, les personnes interrogées en Italie comprennentclairement les objectifs poursuivis avec la création de la monnaie unique, et n’expriment pas deréserves quant à leur bien fondé.

• Il s’agit de renforcer l’unité économique de l’Europe, et de la doter d’une arme qui lui permette deconcurrencer efficacement la puissance économique américaine ( et asiatique).

En même temps, cette création doit avoir un effet stabilisateur pour l’économie nationale et samonnaie – l’inflation et les dévaluations de naguère étant restées dans les esprits.

• Cela implique la facilitation des échanges au sein de l’Europe, pour les voyages personnels commepour les échanges commerciaux.

On peut observer que, même si la perspective d’une Europe-puissance à l’égal des Etats-Unis suscitedes doutes quant à la possibilité ou à la rapidité de sa réalisation, les inquiétudes qui s’exprimaient en2000 quant à la tenue de l’Euro au dollar ne sont pratiquement plus apparentes cette année.

« Pour réunir l’Europe parce que l’union fait la force » (Personne âgée)

« Une Communauté Européenne qui puisse rivaliser avec l’Amérique » (Classe moyenne)

• C’est cependant sans grand enthousiasme que la plupart des interviewés – à l’exception d’une partiede ceux du grand public moyen – pensent à l’arrivée prochaine de l’Euro, dont ils évoquent lesdifficultés qu’elle va entraîner et les incertitudes qui l’accompagnent.

• Difficultés d’adaptation et sentiment de déstabilisation chez les personnes âgées et les personnes ensituation de précarité.

• Impression générale d’impréparation, de soi-même et du pays plus globalement.

« L’Euro me dérange … pourquoi faut-il qu’on m’enlève la lire avec laquelle je suis né pour laremplacer par cela ? » (Personne âgée)

• L’implication dans le prochain passage à l’Euro reste faible, notamment chez les personnes âgées et plusencore chez celles qui connaissent de grandes difficultés socio-économiques.

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En Espagne

• Les observations effectuées en 2001 confirment largement celles qui avaient été faites en 2000, en ce quiconcerne d’abord la faveur majoritaire à l’Euro des personnes âgées.

Si quelques-unes s’inquiètent des changements, des efforts qu’elles devront faire pour s’adapter, ou regrettentplus affectivement la disparition de la monnaie nationale, la plupart ont une vision très positive de la monnaieunique comme de l’idéal de la construction européenne, plus généralement porteuse de progrès et d’espoir.Elle ne nient pas la réalité des problèmes d’adaptation, mais elles tendent à la voir comme un défi à relever,pour lequel elles ne s’estiment d’ailleurs pas désavantagées par rapport aux générations plus jeunes (qui n’ontpas l’expérience des changements politiques ou économiques qu’elles-mêmes ont connus – y comprisd’ailleurs la manipulation d’une monnaie dont l’unité comporte des subdivisions).

« On voit tout le monde qui s’affole, mais nous, nous avons déjà connu les centimes » (Personne âgée)

• Les interviewés du grand public moyen sont, comme dans l’enquête précédente, nettement plusréservés et partagés entre la perception de bénéfices possibles et des craintes : d’un côté, la monnaieunique pourrait contribuer à un rattrapage économique de l’Espagne par rapport aux pays plus développés (et,partant, à une augmentation de leurs propres revenus) ; de l’autre, cela pourrait avoir un effet inflationniste(le mot n’est pas prononcé, mais l’idée est confusément présente) au détriment du pouvoir d’achat ; en outre,il règne une crainte diffuse de voir d’autres Européens (mieux formés, maîtrisant l’anglais …) s’installer dansle pays et prendre leurs emplois.

« Les étrangers en savent plus, ils sont mieux formés, ils pourront venir et travailler ici, alors que la plupartd’entre nous ne parlent même pas l’anglais » (Classe moyenne)

Ces craintes reflètent en réalité des inquiétudes plus profondes sur le statut de l’Espagne au sein de l’UnionEuropéenne, et une certaine amertume déjà relevée dans plusieurs autres études récentes.

Certains perçoivent bien les avantages de la monnaie unique pour la stabilité et la force économique del’Espagne (plus que des bénéfices concrets pour eux-mêmes), mais beaucoup évoquent en même temps lesdifficultés et la confusion à laquelle ils s’attendent.

• Les personnes en situation de précarité sont partagées entre des attitudes de confiance proches de cellesdes personnes âgées et de fortes inquiétudes personnelles, visibles notamment chez les femmes del’échantillon interrogé.

• L’implication moyenne dans la préparation à l’arrivée de l’Euro reste faible.

Au Portugal

• Comme les années précédentes, les Portugais interviewés dans les trois catégories de populationadhèrent très largement au projet de la monnaie unique comme à la construction communautaire dansson ensemble.

Il ne fait guère de doute pour eux que l’Euro doit être un facteur de puissance monétaire et économique del’Europe face aux Etats-Unis et au dollar ( et aux autres devises), de renforcement de l’Europe par lafacilitation accrue des transactions commerciales, mais aussi d’un renforcement de l’unité européenne auquelils sont affectivement attachés en même temps qu’ils y voient un élément positif pour la mobilité despersonnes.

Il ne fait guère de doute non plus que ce qui est bon pour l’Europe est bon pour le Portugal, qui s’en veutactivement partie prenante, et qui peut en attendre un rattrapage progressif du niveau des Etatséconomiquement plus avancés.

« Une monnaie forte pour l’Europe, face au dollar » (Classe moyenne)

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« On va se rapprocher des autres pays européens » (Classe moyenne)

• Les incertitudes constatées en 1999 et en 2000, relatives aux modalités concrètes du passage à l’Euro, àla confusion qui risque de s’instaurer, aux problèmes d’adaptation demeurent peu ou prou – mais ilsemble qu’elles aient légèrement régressé (en même temps que le niveau d’information progressait) et quela confiance dans sa capacité à se faire au changement une fois qu’il sera là soit assez grande.

« Au début, il va y avoir de la confusion, mais c’est juste une question d’habitude » (Personne en situation deprécarité)

• Cela ne veut pas dire toutefois que les citoyens portugais se sentent déjà activement impliqués dans laperspective de l’arrivée prochaine de l’Euro – les attitudes du type « on verra bien et on se débrouillera »étant répandues.

En Grèce

• On avait observé, entre 1999 et 2000, un très net renforcement des dispositions positives à l’égard del’Euro, à la faveur de la récente « qualification » du pays.

Si, en 2001, les références spontanées à la « divine surprise » que cet événement avait en quelque sortereprésenté ne sont plus guère présentes, les attitudes positives demeurent pour une monnaie européennecommune qui signifie :

• Un renforcement de l’Europe face aux Etats-Unis et au dollar ; la valeur de l’Euro par rapport audollar, parfois évoquée (sans angoisse excessive) dans l’enquête de 2000, n’est pas source depréoccupation ; au contraire, on affiche volontiers sa confiance dans l’appréciation à terme de lamonnaie européenne face aux autres.

• La stabilité monétaire et économique pour la Grèce – bénéfice dont tous ont toujours la même forteconscience.

• L’espoir d’un effet d’entraînement économique graduel pour le pays, porteur potentiellement d’unniveau de vie plus élevé et de meilleures conditions de vie pour sa population.

« La Grèce est en route dans la bonne direction » (Classe moyenne)

« Des salaires meilleurs, des produits de meilleure qualité, l’économie plus stable » (Personne ensituation de précarité)

• Dans les trois catégories de population étudiées, ces attitudes de fond sont majoritairement présentes –un peu moins toutefois chez les personnes en situation de précarité, dont quelques-unes craignent unnivellement des prix à travers l’Europe, et donc une augmentation de ceux qui ont cours en Grèce, nonaccompagnés d’une augmentation des salaires ou des autres sources de revenus (du fait de la faiblesseéconomique présumée du pays).

« En pratique, ce n’est pas évident, les prix peuvent augmenter … » (Personne en situation de précarité)

• Les craintes ne sont pas absentes, notamment dans la partie précitée des personnes en difficultés socio-économiques et chez des femmes âgées ; elles sont de même nature et de même ampleur qu’en 2000,relativement aux difficultés concrètes attendues dans la vie quotidienne.

• On peut avancer en conclusion que la perspective de l’Euro est davantage entrée dans la normalité, que,de ce fait, la considération de problèmes d’adaptation à venir est devenue un peu plus concrète – sanstoutefois que le degré d’implication se soit sensiblement accru.

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II.2. EN IRLANDE, PAYS BENEFICIAIRE DE LA POLITIQUE DE COHESION, AU DEVELOPPEMENTECONOMIQUE TRES RAPIDE ET A LA MONNAIE TRADITIONNELLEMENT PLUS FORTE, ETLONGTEMPS LIE A L’ECONOMIE BRITANNIQUE

• Le climat d’inquiétude observé les années précédentes continue d’imprégner les perceptions irlandaisesde l’Euro, notamment dans les catégories sensibles des personnes âgées et des personnes en situation deprécarité, mais il s’est atténué en même temps que le degré de connaissance des choses de l’Euro a plutôtprogressé.

• La compréhension du but de la monnaie unique est meilleure ; unifier les différentes monnaies est mieuxperçu comme étant dans la continuité d’une construction européenne à laquelle adhère une large partie de lapopulation interrogée (en dépit du résultat du récent référendum sur le Traité de Nice, l’euroscepticisme restepeu répandu).

L’inquiétude qui se manifestait quant à la non participation du Royaume-Uni à la zone Euro est toujoursprésente, mais semble nettement moins répandue.

« Il s’agit d’harmoniser les différentes monnaies » (Personne âgée)

• Au plan pratique, les bénéfices macroéconomiques de l’Euro et son effet de facilitation des échangesintra européens sont largement reconnus, ainsi que la facilitation qui en résultera pour les voyages desparticuliers (dont la perspective reste cependant abstraite pour bon nombre de personnes des catégoriessensibles, non concernées). La dissociation qui était souvent faite précédemment, entre des effets positifspour les riches et les puissances économiques et des conséquences négatives pour les moins aisés, alargement disparu des discours spontanés des interviewés.

Il reste l’impression (quoique diluée) que les citoyens en général risquent de pâtir d’arrondis des prixvers le haut (les plus âgés faisant toujours référence à la décimalisation dont ils ont conservé un mauvaissouvenir à cet égard), ainsi que la crainte de confusion et de difficultés d’adaptation ; celle-ci n’acependant plus le caractère quasi-obsessionnel qu’elle revêtait chez une partie notable des interviewés desenquêtes précédentes.

« Je pense que ça va être pire, tout va augmenter » (Personne en situation de précarité)

« Ca sera sans doute compliqué, au moins au début » (Classe moyenne)

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II.3. DANS LES PAYS DU NORD DE L’EUROPE, ECONOMIQUEMENT PLUS DEVELOPPES ET A MONNAIEFORTE (FRANCE, REGION ULTRAPERIPHERIQUE DE LA MARTINIQUE, BELGIQUE,LUXEMBOURG, ALLEMAGNE, PAYS BAS), MEMBRES ANCIENS DE L’UNION EUROPEENNE

En France

• Le dessein global qui a inspiré la création de la monnaie unique est bien compris : réaliser l’unitémonétaire de l’Europe, contribuant à son unité et à son progrès économiques, et ainsi (idée claire au moinsdans le grand public moyen) lui permettre de « contrer » les Etats-Unis et le dollar.

« C’est pour avoir une monnaie presque équivalente (au dollar), peut-être pour équilibrer le marchémondial. Et puis, pour des pays comme l’Italie ou le Portugal, qui sont un peu faibles, qu’ils soient un peugagnants » (Classe moyenne)

Pour bon nombre – tout particulièrement parmi les personnes en situation de précarité – ce dessein,quoique non contesté, est largement abstrait. Certains doutes se font jour en outre sur la probabilité deconstitution d’une Europe puissance qu’il sous-tend.

• Par rapport aux enquêtes précédentes, on constate :

• Le maintien d’une passivité répandue

• Une différenciation plus nette entre ceux qui perçoivent (plus spontanément qu’avant) desbénéfices concrets pour les citoyens et les consommateurs (voyages facilités, parfois aussi meilleuresperspectives d’emploi favorisées par une économie renforcée) et ceux chez qui dominent lesinquiétudes relatives aux conséquences concrètes de l’introduction de l’Euro et aux problèmesd’adaptation qu’elle impliquera.

Cette relative radicalisation apparaît liée à une conscience plus vive de l’approche de l’échéance.

« Ca sera bien pour ceux qui voyagent beaucoup, ce sera partout pareil » (Classe moyenne)

« Ca ne m’emballe pas du tout. Evoluons, évoluons, je veux bien, mais je pense que ça va engendrerbeaucoup de complications » (Personne en situation de précarité)

• Les structures des attitudes sont relativement similaires entre les différentes catégories de populationanalysées – même si la fréquence des craintes, et les attitudes de passivité et de fatalisme, sont plus répandueschez les personnes en situation de précarité ou chez une partie des personnes âgées.

Dans la région ultrapériphérique de la Martinique :

• Les personnes du grand public moyen interviewées en Martinique comprennent bien dans l’ensembleles objectifs de la création de l’Euro, et manifestent un large accord avec eux : facilitation générale deséchanges entre pays européens, rapprochement, unification, et pour plusieurs d’entre elles explicitementaussi, affirmation de l’Europe face aux Etats-Unis et au dollar (les réserves observées en 2000 quant à latenue de l’Euro par rapport à la monnaie américaine s’étant d’ailleurs nettement atténuées).

« Faire une monnaie unique, entre les pays qui ont accepté de se grouper, ça simplifie entre les pays, il n’y aplus de problème de change » (Classe moyenne)

• Bien que vivant à une grande distance du continent européen, ces personnes se comportent tout autant qued’autres en citoyens communautaires, qu’il s’agisse de leur conscience des bénéfices attendus de l’Euro auplan macroéconomique ou, même, des conséquences positives qu’il pourra avoir pour les citoyens(facilitation des voyages, voire des achats transfrontières).

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• Par rapport à la dernière enquête, dans laquelle l’Euro apparaissait encore très abstrait, et son arrivéeperturbante, la monnaie unique est aujourd’hui nettement plus un sujet d’actualité ; de nombreusesactions locales d’information au cours des derniers mois y ont très vraisemblablement contribué.

• Les craintes demeurent de complication, de difficulté d’adaptation, de perte des repères, mais elles sontdans l’ensemble relativisées – sauf quand on pense aux catégories fragiles de la population, et toutparticulièrement aux « grandes personnes » (les personnes âgées) dont on souligne qu’elles raisonnent encoretrès largement en anciens francs.

En Belgique

• Les réactions enregistrées en Belgique marquent peu de différences par rapport aux résultats del’étude de 2000 quant à la conscience par les citoyens des objectifs de la création de la monnaie unique :celle-ci existe bien même si ce n’est pas sur ce thème que s’expriment le plus spontanément les interviewés.

La facilitation des échanges économiques au sein de l’Europe, la compétitivité accrue de celle-ci par rapportaux Etats-Unis et au dollar sont assez souvent évoqués par les personnes du grand public moyen, moins dansles deux autres catégories.

« Faire un grand marché sans taux de change et sans droits à payer aux frontières, et être plus compétitifspar rapport au reste du monde » (Classe moyenne)

Sur le plan personnel, très nombreux sont ceux qui évoquent l’avantage d’absence de change et defacilitation des voyages dans les autres pays – dans toutes les couches de population ; il se confirme ainsi queles Belges, plus concrètement que d’autres, perçoivent l’utilité pratique que peut avoir l’Euro – sans en êtreidéologiquement ou affectivement des zélateurs enthousiastes.

« Avoir la même monnaie partout en Europe, c’est un avantage quand on voyage » (Personne âgée)

• Comme dans l’étude précédente, le niveau d’information varie entre, d’une part, le grand public moyen etles personnes âgées assez bien au fait de ce qui concerne l’Euro, et manifestant des inquiétudes limitées, etdes personnes en situation de précarité moins au courant chez qui les craintes semblent s’être accentuéesquant aux conséquences de son introduction et à leur capacité d’adaptation.

Au Luxembourg

• On avait observé dans ce pays, traditionnellement très procommunautaire, un certain repli des attitudespositives à l’égard de l’Euro entre les enquêtes de 1999 et de 2000, l’un des facteurs en étant l’inquiétudesuscitée par la perte de valeur de l’Euro par rapport au dollar et les sourdes menaces de « dévaluation » ou« d’inflation » qu’elle faisait régner aux yeux des citoyens interrogés.

Cette inquiétude est nettement moins mentionnée dans l’enquête actuelle, et une bonne partie desLuxembourgeois affichent à nouveau assez largement leur foi dans la monnaie unique, dont beaucoupévoquent spontanément sa contribution à l’unité de l’Europe, et certains son renforcement face au concurrentaméricain.

« Pour rendre l’Union Européenne aussi dominante que l’Amérique » (Personne âgée)

A titre personnel, la facilitation des voyages ou des achats dans les autres pays est un bénéfice concretlargement reconnu dans ce pays très frontalier.

« Plus pratique, sans changement de devise » (Classe moyenne)

• Ceux qui sont le plus favorables sur le plan des principes sont à la fois les citoyens du grand public moyen etles personnes âgées – alors que les personnes en difficultés socio-économiques se sentent moinsconcernées par les bénéfices possibles de l’Euro (qu’elles pensent davantage réservés aux grandesentreprises, aux banques, et aux acteurs économiques en général).

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• En ce qui concerne les craintes concrètes liées à l’arrivée de l’Euro, elles sont faibles chez les membresdu grand public moyen, plus actives (mais non dominantes) chez les personnes âgées (maintien chezcertains d’inquiétudes sur le pouvoir d’achat des retraites et de l’épargne, difficultés escomptéesd’adaptation), mais davantage présentes chez les personnes en situation de précarité (qui ontconfusément peur d’en pâtir en même temps qu’elles s’attendent à des complications pour leur viequotidienne).

En Allemagne

• Les attitudes allemandes par rapport à l’Euro continuent d’être marquées par une grande distance àl’égard d’un projet :

• Qui implique l’abandon, affectivement douloureux, du Deutsche Mark, valeur fondatrice de laRépublique Fédérale, valeur sûre, et source de fierté.

• Qui suscite toujours, quoique moins nettement qu’en 2000, des soupçons de monnaie faible, instable,et des craintes de hausse des prix liées à l’idée que les acteurs économiques procèderaient, et ont déjàcommencé à procéder, à des ajustements vers le haut.

• Qui reste en quelque sorte « apatride », ou en tout cas non ancré dans la réalité et le vécu nationaux, etnon issu de la volonté des citoyens allemands eux-mêmes.

« Le DM nous a fidèlement servis toutes ces années ; j’ai peur que notre situation ne se dégrade » (Personneâgée)

• Il n’en reste pas moins que, plus souterrainement, le principe d’une monnaie unique, expression de lavolonté d’une construction européenne à laquelle ils sont toujours attachés, continue à faire sonchemin.

Dès lors que les doutes seraient levés sur sa « faiblesse », l’Euro pourrait en devenir un symbole valorisé derapprochement, de cohésion, et même de solidarité entre les pays européens. Comme ailleurs, des allusionssont faites à l’objectif d’affirmation de l’Europe face aux Etats-Unis.

« C’est pour faire l’Europe unie. Indépendamment de ce que je peux penser personnellement de l’Euro, c’estune bonne chose » (Personne âgée)

« Il s’agit d’épauler les pays à monnaie faible pour faire contrepoids au dollar » (Classe moyenne)

• Au plan individuel, la perception de bénéfices tangibles pour les voyages à l’étranger est répandue –quoique plus abstraitement dans les groupes de population qui n’ont pas, ou qui ont peu l’occasion de faire detels voyages (personnes en situation de précarité et personnes âgées).

• Les craintes quant à l’adaptation concrète à l’Euro existent ; elles paraissent d’ailleurs plus actives quedans l’étude de 2000.

Aux Pays-Bas

Les observations effectuées à l’occasion de la présente étude mettent en évidence des évolutions graduelles desattitudes des Néerlandais sur plusieurs plans.

• Le niveau moyen d’information sur l’Euro semble avoir progressé. Celui des personnes âgées et, surtout,celui des personnes en situation de précarité reste toutefois nettement inférieur à celui du grand publicmoyen.

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• L’opposition résolue à un Euro volontairement dévalorisé fait place à une acceptation résignée.

Si les citoyens des Pays-Bas ont toujours le sentiment amer de troquer une monnaie fortement inscrite dansl’identité et exemplaire des vertus nationales, par sa force et sa stabilité, contre une autre encore abstraite etétrangère, et par ailleurs suspecte, le caractère inéluctable de son introduction est maintenant un fait évident.

« C’est terrible, j’ai mon beau florin et ils me le retirent .. c’est une sacrée perte pour moi … et cet Euro neme dit rien qui vaille » (Personne en situation de précarité)

« Ils me l’ont enfoncé dans la gorge, et il faut bien que je l’accepte, c’est une réalité » (Classe moyenne)

• Les craintes relatives au passage à l’Euro se font plus concrètes à mesure que l’échéance approche.

Elles n’étaient guère présentes, en 2000, que chez une partie de la population en situation de précarité, lesautres interviewés tendant à rejeter avec une certaine hauteur l’idée qu’ils puissent réellement rencontrer desérieux problèmes ; elles sont maintenant avouées plus largement.

• La passivité n’a cependant pas diminué.

Sans doute l’Euro est-il inéluctable, mais les citoyens ne s’en sentent pas davantage partie prenante.

Les bénéfices pour l’économie néerlandaise sont pour le moins douteux ; au contraire, on continue de croireque cette nouvelle monnaie est tirée vers le bas par la participation des pays économiquement plus faibles duSud, envers lesquels ne s’exprime d’ailleurs nul sentiment de solidarité.

La faiblesse de l’Euro par rapport au dollar est toujours évoquée, quoique moins fortement que l’annéeprécédente (les déboires de l’économie américaine, et l’effondrement de certaines entreprises de la « nouvelleéconomie » contribuent à ce changement partiel d’attitudes). Quant à l’existence de bénéfices personnelspour les citoyens consommateurs, elle continue à être niée ou au moins minimisée.

Tous ces facteurs contribuent à une attente passive empreinte d’irritation à l’idée de complications sanscontreparties positives.

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II.4. DANS LES PAYS ADHERENTS RECENTS DE L’UNION EUROPEENNE (AUTRICHE, FINLANDE)

En Autriche

Les attitudes observées en 2001 ne sont pas substantiellement différentes de celles qui se manifestaient l’annéeprécédente, le contraste qui apparaissait entre les trois catégories de population étudiées étant toujours présent,quoique atténué.

• Les personnes âgées font preuve d’un sentiment généralement favorable à l’effort d’unificationeuropéenne auquel la monnaie va concourir – sans toutefois le même degré d’enthousiasme etd’idéalisation que dans l’enquête précédente (peut être simplement par un effet d’échantillonnage).

Elles n’attendent pas particulièrement de l’Euro des bénéfices à titre personnel (en dehors de la facilitationdes voyages pour quelques-unes d’entre-elles), mais se révèlent globalement optimistes quant à sesconséquences macroéconomiques pour le pays comme pour l’Europe dans son ensemble.

« C’est bon pour les voyages et le tourisme » (Personne âgée)

Quant à leur craintes, qui existent notamment sur leur capacité et leur rapidité d’adaptation, elles sont,comme en 2000, relativisées par l’idée qu’elles ont connu bien d’autres bouleversements dans leur vie, ycompris monétaires, et qu’elles y ont survécu.

• Les personnes en situation de précarité montrent des inquiétudes plus nombreuses et plus profondessur les conséquences directes que pourrait avoir pour elles l’introduction concrète de l’Euro ; mais cesinquiétudes sont plutôt moins fortes qu’en 2000, et davantage contrebalancées par des attentes positivesd’amélioration de la situation économique en Europe et en Autriche.

• Les personnes du grand public moyen se révèlent, quant à elles sensiblement plus optimistes queprécédemment.

Favorables dans l’ensemble à l’Union Européenne, elles sont aussi plus confiantes dans l’apport que pourraavoir l’Euro pour les échanges commerciaux, la stabilité et le renforcement économique de l’Europe et del’Autriche – les réserves portant notamment sur le degré de préparation de leur pays aux changements encours.

Elles reconnaissent aussi davantage des bénéfices possibles de l’Euro à titre personnel, pour leurs voyagesnotamment.

« C’est bon pour le commerce, pour les voyages, pour la stabilité économique en Europe » (Classe moyenne)

Leurs craintes personnelles d’adaptation à la nouvelle monnaie sont faibles.

En Finlande

• Les membres du grand public moyen et les personnes âgées confirment dans l’ensemble leursprécédentes attitudes largement favorables à un Euro conçu pour rapprocher et renforcer les payseuropéens (face notamment aux Etats-Unis), et de manière générale pour « faciliter les choses ».

Sur le plan personnel, beaucoup d’entre eux, qui voyagent à l’étranger pour leurs vacances, y voient unavantage très concret et évoquent, comme en 2000, l’idée forte de liberté.

« C’est quelque chose de positif. Depuis 12 ans, nous passons plusieurs mois par an en Espagne, ça vafaciliter les choses » (Personne âgée)

Quelques-uns continuent à ressentir une certaine nostalgie à l’idée de la perte d’un symbole de l’identiténationale, mais cette réaction est loin d’être générale.

Quant aux difficultés concrètes escomptées à titre personnel, elles restent relativement minimes.

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• Les personnes en situation de précarité paraissent s’en distinguer plus clairement que dans l’enquêteprécédente : la nostalgie précitée y est plus grande, l’incertitude liée au changement les inquiète, les attitudesà l’égard de l’unification européenne plus généralement sont plus distancées, et la perspective de problèmespratiques liés au remplacement de la monnaie est plus négative – sans toutefois être réellement angoissantepour la plupart.

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ATTITUDES DE BASE A L’EGARD DU PROJET DE L’EURO

TABLEAU RESUME DES PRINCIPALES DIMENSIONS DE PERCEPTION SPONTANEE

PAR LES PERSONNES INTERROGEES

L’Euro projet porteur de l’idéal européen +++

(+)

E (a), P, SFE (m,p), GR, IRL, F (a,m), M, B, L, A (a,m)I, F (p)D

L’Euro facteur de renforcement de l’Europe sur la scène mondiale +++

(+)

PI, E, GR, F (a,m), M, B (m), SFF (p), B (a,p), L, D, A (a,m)

L’Euro facteur de perte de souveraineté et d’identité ---

(-)

NLDE (m), IRL, SF(p)

L’appartenance à l’Euro symbole de modernité pour le pays +++

(+)

E (a), P, GRE (m,p),I (m), IRL

L’Euro porteur de bénéfices macroéconomiques pour le pays +++

(+)

P, GR (m)I, E, GR (a,p), IRL, M, B (m), L, A (a,m), SF (a,m)F, B (a,p), D, A (p), SF (p)

L’Euro risque d’effets économiques négatifs au détriment du pays ---

(-)

NL(p)E (m,p), NL (a,m)I (a,p), GR (p), L (p), D, A (p), SF (p)

L’Euro porteur de bénéfices concrets pour les citoyens +++

(+)

SF (a,m)I (m), P, GR, IRL (m), F (m), M, B, L (a,m), D (m), SF (p)I (a,p), E (m), IRL (a,p), F (a), L (p), D (a,p), A (a,m)

L’Euro facteur d’accentuation des inégalités ---

(-)B (p)GR (p), IRL(a,p), F (p), M, L (p)

L’Euro facteur de complexité d’incertitude et d’inquiétude ---

(-)

I (a,p), E (p), IRL (a,p)I (m), E (m), GR (a,p), IRL (m), F (a,p), D, NLE (a), P, GR (m), F (m), M, B (p), L (p), A (p), SF (p)

(a) Personnes âgées(p) Personnes en situation de précarité(m) Classe moyenne

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CHAPITRE III :

CONNAISSANCES, INTERROGATIONS, ATTENTES ET CRAINTES

RELATIVES A L’EURO

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III.1. DANS LES PAYS DU SUD DE L’EUROPE

En Italie

• Sur le plan de la connaissance :

Il n’y a aucun doute sur le fait que l’Euro est appelé à remplacer entièrement la monnaie nationale.

Il n’y a guère d’interrogations spontanées sur le fait que le taux de conversion est définitivement fixé ; maisune partie notamment des personnes âgées et des personnes en situation de précarité se révèlent moinsassurées dans cette croyance quand on leur pose directement la question.

L’ordre de grandeur du taux de conversion (entre 1900 et 2000 lires) est connu de tous (même si très peucitent le taux exact) ; cela constitue un net changement par rapport à l’enquête précédente.

Tous connaissent maintenant la date de l’introduction de l’Euro en janvier 2002, contrairement à l’enquête de2000.

La suite du calendrier reste floue : on pense généralement que le retrait des billets et des pièces en liresinterviendra 3 ou 4 mois (grand public moyen) ou 6 mois, voire un an (personnes âgées et personnes ensituation de précarité), après l’introduction physique de l’Euro.

• En ce qui concerne les sources d’information :

La télévision continue d’être le principal moyen d’information mentionné par les interviewés : informationstélévisées, et aussi spots d’information sur l’Euro, que beaucoup ont remarqués (beaucoup moins toutefoisparmi les personnes âgées), mais qui donnent lieu à des appréciations majoritairement négatives.

On se souvient de personnages appartenant au monde du spectacle (et qui sont nommément cités), desituations dans lesquelles ils étaient présentés, du ton humoristique voulu des spots, et d’un slogan « enlever3 zéros et diviser par 2 ».

Si la mémorisation est bonne, les critiques sont nombreuses quant à l’insuffisante clarté des messages, leurton trop ironique et pas assez didactique, et leur trop grande brièveté qui n’a pas permis une bonneassimilation.

La presse quotidienne et périodique d’information générale est citée par les interviewés du grand publicmoyen et par une partie des personnes âgées.

Des brochures ou dépliants d’information le sont fréquemment – obtenus auprès des banques, ou distribuésdans les foyers.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Elles incluent les bénéfices attendus (avec quelque distance et des interrogations) au plan politico-économique général, y compris, pour l’Italie, d’abord la stabilisation monétaire et économique, évoquée danstoutes les catégories de population.

« Que l’économie italienne aille mieux » (Personne en situation de précarité)

Certains interviewés du grand public moyen y ajoutent l’idée d’une pleine entrée (enfin) de leur pays dans lamodernité européenne, de par son appartenance à la zone Euro.

Sur un plan individuel, beaucoup évoquent à la fois la facilitation des voyages et la possibilité decomparaison transparente des prix à travers l’Europe – mais cela reste un avantage assez abstrait pournombre des personnes âgées et de celles qui vivent une situation de précarité.

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• Pour ce qui est des craintes, elles portent essentiellement sur :

Une hausse des prix due à des effets d’arrondis vers le haut, mais surtout un sentiment qu’on seradifficilement capable de l’évaluer et donc de la maîtriser dans la vie quotidienne, par absence de repères.

« J’ai peur de ne pas comprendre comment ça fonctionne » (Personne âgée)

Parfois (chez des personnes des catégories « sensibles » qui n’ont pas assimilé avec certitude le caractère fixedu taux de conversion) une instabilité économique en réalité mal définie.

Très généralement, les problèmes d’adaptation à une nouvelle monnaie pour laquelle on n’a pas de repères devaleur, ainsi que la difficulté présumée de manipulation de billets et de pièces inconnus, comportant en outredes « centimes » dont les Italiens ont perdu l’habitude.

Nombreux sont ceux qui s’estiment totalement impréparés à ce changement, qui apparaît particulièrementdéstabilisant aux personnes âgées et aux personnes en situation de précarité.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Dans les trois catégories de population étudiées, la défiance se concentre sur les petits commerçants – lagrande distribution jouissant d’un meilleur crédit et n’étant pas vraiment soupçonnée de tentations detricheries.

L’Etat est l’objet d’un certain scepticisme : non pas qu’il y ait de crainte de fraude de sa part ou de celle desorganismes publics ou semi-publics de toutes natures, mais il règne assez largement l’idée qu’il ne prend pas(ou pas assez rapidement) toutes les mesures qu’il faudrait pour informer.

Au contraire, on n’observe aucune réserve à l’égard des banques ou des institutions financières, qui sontréputées à la fois fiables et compétentes en la matière.

• En résumé, par rapport à la précédente enquête, les Italiens apparaissent mieux informés des élémentsde base relatifs à l’Euro, mais pas davantage conscients de l’être, et pas moins inquiets des difficultésconcrètes d’adaptation qu’ils rencontreront.

En Espagne

• Sur le plan de la connaissance :

Le remplacement entier et définitif de la monnaie nationale par l’Euro est un fait parfaitement assimilé.

Comme en Italie, on constate que des doutes demeurent chez quelques personnes sur le caractère fixe etirrévocable du taux de conversion.

La valeur de l’Euro en pesetas est en revanche maintenant bien connue ; en dehors d’une partie (surtoutféminine) des personnes en situation de précarité, très nombreux sont ceux qui citent le taux exact avecl’ensemble de ses décimales ou qui, tout en l’arrondissant à 167, savent qu’il s’agit là d’un taux approché auxdécimales près.

La date d’introduction du 1er janvier 2002 est claire pour la quasi totalité.

Les incertitudes demeurent plus grandes sur la période de double circulation (de quelques semaines àquelques mois).

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• En ce qui concerne les sources d’information :

Le principal moyen d’information cité est la télévision et notamment les campagnes d’information sur l’Euroqui y ont été diffusées récemment.

Ces campagnes paraissent avoir été reçues très positivement dans l’ensemble – même si la mémorisation etl’assimilation de leur contenu a été meilleure dans le groupe du grand public moyen que dans les catégoriesplus sensibles de la population.

Elles ont manifestement fortement contribué à répandre et à renforcer la connaissance de base sur la valeurde l’Euro en pesetas, sur le « truc » mnémotechnique 1000 pesetas = 6 Euros, sur la date de mise encirculation (malgré quelques confusions avec celle du 15 septembre à laquelle les banques vont convertirleurs relevés et avis en Euros), et sur la date (retenue au moins approximativement) de retrait de la peseta.

Rappelons qu’en 2000 la télévision, si elle était également considérée comme le premier moyen par lequel onavait entendu parler de l’Euro, ne l’était guère que comme source d’une information politico-économiquegénérale, sans apport d’éléments concrets et précis.

D’autres sources d’information de presse télévisée (locale) ou écrite sont mentionnées, mais sans les mêmesappréciations positives. En particulier, des actions visant à faire mémoriser les prix en Euros, ou le mode decalcul de prix en Euros de divers produits de consommation courante, paraissent avoir eu un effet limité.

Sont occasionnellement citées (moins rarement) des informations obtenues par voie de presse sur lesmodalités applicables au double affichage ou au double étiquetage.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Les attentes exprimées rélèvent d’abord du domaine macro-économique ou politico-économique : uneavancée dans la modernité, un renforcement de l’Europe et de l’Espagne avec elle, un effet de rattrapageéconomique, une plus grande stabilité.

En terme plus concrets, elles se manifestent sur deux plans : l’emploi qui pourrait en être favorisé (mais descraintes inverses existent), et la facilitation des voyages (qui ne concerne pas réellement tout le monde) ; ellessont relativement limitées à court terme.

• Pour ce qui est des craintes :

Sur un plan général, on a déjà évoqué les incertitudes de certains des interviewés (du grand public moyen,notamment chez les moins qualifiés) quant au caractère positif des effets de l’Euro sur l’emploi ou sur leniveau de vie ; en fait c’est moins l’Euro qui est en cause par lui-même que les incidences plus générales del’ouverture des frontières européennes pour un pays qui n’est pas encore au même niveau de développementque ceux qui sont situés plus au Nord.

Ces craintes sont partagées par des personnes en situation de précarité.

Les craintes se concentrent en fait surtout maintenant sur les difficultés qu’on s’attend à rencontrer dans lavie courante pour « se faire » à la nouvelle monnaie, se mettre des repères de prix en tête, ou encoreapprendre à l’utiliser physiquement avec les subdivisions de l’unité monétaire auxquelles on n’est pas (ouplus ) habitué.

« Qu’est-ce qui va se passer avec tout qui aura l’air bon marché, et vous qui n’est pas dans le coup »(Personne en situation de précarité)

Les femmes des catégories les plus modestes (qui font l’essentiel des courses quotidiennes) sontparticulièrement préoccupées.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Ceux envers lesquels on a des doutes ne sont guère que les petits commerçants, dont on pense surtout qu’ils« joueront des arrondis » vers le haut, et qu’on considère comme peu informés eux-mêmes et susceptibles decommettre involontairement des erreurs ; en revanche le soupçon de tricherie majeure généralisée est rare.

Les Espagnols interrogés ne manifestent de défiance envers aucun autre type d’acteur. Qu’il s’agisse desbanques, de l’Etat, des divers organismes officiels, on ne décèle aucun soupçon ; les personnes en situationde précarité paraissent d’ailleurs valoriser particulièrement les services sociaux.

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• En résumé, les Espagnols ont très nettement amélioré leur niveau de connaissance de l’Euro en moinsd’un an, grâce à des campagnes qui paraissent avoir eu une réelle efficacité. En terme de bénéficesescomptés et de craintes sur le fond, l’Euro est perçu au moins autant comme un élément de laconstruction européenne porteuse d’espoirs raisonnés que pour lui-même, alors que les inquiétudesconcrètes à court terme concernent essentiellement les problèmes d’adaptation.

Au Portugal

• Sur le plan de la connaissance :

Le fait que l’Euro est appelé à remplacer entièrement la monnaie nationale est clair pour tous.

Le caractère définitif du taux de conversion paraît connu.

Ce taux est connu (sans les chiffres qui suivent la virgule après 200, sauf chez 3 des 21 personnesinterrogées) de la quasi-totalité des hommes dans les trois segments de population, mais seulement d’unefemme sur deux parmi le grand public moyen et les personnes âgées, et d’aucune des femmes en situation deprécarité de l’échantillon.

La plupart connaissent la date d’introduction des billets et des pièces en Euros.

Une partie seulement des interviewés (dans les trois catégories) connaît la durée de la période de doublecirculation et la date de retrait des escudos.

• En ce qui concerne les sources d’information :

La télévision est la première source d’information dans les trois catégories de population étudiées. Elémentnouveau par rapport à 2000 que tous connaissent, le programme d’information spécifique sur l’Euro, présentépar l’animateur bien connu Carlos Cruz, est très généralement reconnu comme ayant utilement contribué àrépandre l’information de base sur l’Euro d’une manière attrayante – en plus des informations générales quifont référence à la monnaie unique.

Une partie des interviewés (âgés, en situation de précarité) s’estiment cependant « exclus » d’une informationtrop complexe qu’ils ont du mal à assimiler.

« Ils devraient essayer de parler en langage simple » (Personne âgée)

La presse écrite est également citée, mais surtout par une minorité de personnes (dans le grand public moyen)qui sont plus activement que les autres à la recherche d’informations sur l’Euro, et qui font état de leurlecture de magazines d’information générale (plus que de journaux quotidiens).

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Pour l’essentiel, il s’agit des conséquences espérées, sur la vie de chacun, des bénéfices macro-économiquesque la plupart prêtent volontiers à l’Euro, instrument de progrès économique général et donc porteur à termed’un niveau de vie accru.

Plus concrètement, la facilitation de la mobilité au sein de l’Europe est, comme en 2000, un avantage de lamonnaie unique auquel les Portugais sont sensibles, même s’ils ne sont pas tous directement concernés.

• Pour ce qui est des craintes :

L’Euro ne suscite guère de craintes sur le fond.

Les inquiétudes se concentrent sur les problèmes de l’adaptation à une nouvelle monnaie encore inconnue –d’autant plus qu’on ne l’a pas encore vue et touchée physiquement – à l’idée qu’on aura du mal à s’y repérerau début, et à l’éventualité de tricheries ou d’erreurs qu’on ne saurait pas repérer.

« Il va y avoir une grande confusion, je vais me faire avoir parce que je ne sais pas me débrouiller avec lesnouvelles pièces » (Personne en situation de précarité)

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Il y a cependant rarement d’angoisse et, par rapport à l’enquête de l’an dernier, l’idée qu’on s’y habituerasans trop de difficulté « une fois qu’il sera là » paraît même avoir légèrement progressé.

« On s’y habituera vite, au jour le jour » (Classe moyenne)

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

On constate l’existence de soupçons modérés à l’égard des petits commerçants, jugés susceptibles detentatives de tricheries pour certains, d’erreurs involontaires pour d’autres (la grande distribution étant vue aucontraire avec confiance, au nom d’abord de l’idée que « tout y est fait » et contrôlé par ordinateur).

Aucun autre type d’acteur ne souffre de déficit de crédibilité ; les banques aussi bien que l’Etat (ce sont lesacteurs du processus d’introduction de l’Euro) sont particulièrement valorisées.

• En résumé : sans être encore parfaite (notamment chez les femmes) la connaissance de base de l’Euroa progressé chez les Portugais, les actions spécifiques d’information qui ont été lancées y ayantcontribué. Les craintes sur le fond sont très minimes et celles qui concernent les difficultésd’adaptation existent mais sont souvent relativisées.

En Grèce

• Sur le plan de la connaissance :

Il n’y a pas d’ambiguïté sur le fait que l’Euro va entièrement remplacer la monnaie nationale et que celle-civa disparaître – sauf chez quelques personnes âgées qui s’interrogent.

Alors que les interviewés du grand public moyen savent que le taux de conversion est fixé définitivement,nombre des interviewés des autres catégories interrogées croient que celui-ci peut encore fluctuer(« légèrement » plutôt que substantiellement).

La plupart des citoyens du grand public moyen connaissent ce taux, ou en ont au moins une estimationapproximative. C’est le cas aussi, avec moins de précision toutefois, des personnes en situation de précarité,mais cette connaissance reste beaucoup plus floue chez les personnes âgées (qui citent des taux allant de 200à 350 drachmes).

La date d’introduction des billets et des pièces en Euro est parfaitement connue du grand public moyen,moins nettement des personnes en difficultés socio-économiques et surtout des personnes âgées (quiévoquent plutôt début 2002 qu’une date précise).

En revanche, la connaissance de la durée de la période de double circulation reste très floue : durée nulle pourquelques-uns, de quelques mois (3 à 6) pour beaucoup des citoyens de niveau socio-économique moyen,inconnue de beaucoup des autres (« remplacement progressif » allant jusqu’à 3 ans dans un cas extrême).

• En ce qui concerne les sources d’information :

Elles sont essentiellement les médias, parmi lesquels la télévision a la place la plus importante : la plupart,dans tous les segments de population analysés, se souviennent d’avoir vu des émissions d’information et desdébats concernant l’Euro (notamment sur des chaînes privées). Quelques-uns évoquent en outre des spotsd’information de type publicitaire mais la mémorisation de leur contenu est vague.

Les journaux quotidiens sont également assez souvent cités mais sans grandes précisions.

Il s’y ajoute (en plus du « bouche à oreille » avec des amis ou des collègues) des mentions occasionnelles,dans le groupe des personnes en situation de précarité, du double affichage des prix ou de la doubleindication des montants des factures d’électricité ou de téléphone.

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• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

L’Euro, et la participation de la Grèce à la monnaie unique, sont vus très généralement comme des facteursd’évolution économique positive pour le pays : tous évoquent la perspective d’amélioration du niveau et desconditions de vie, qu’il s’agisse des salaires, des retraites (personnes âgées), des aides sociales (personnes ensituation de précarité) ou de l’amélioration générale du pouvoir d’achat.

Il s’y ajoute – élément particulièrement présent chez les Grecs, et que soulignent notamment les interviewésdu grand public moyen – la stabilité monétaire dont le pays a longtemps manqué.

« Avec une monnaie stable, une économie mieux orientée, le niveau de vie devrait croître » (Classe moyenne)

Il y a donc un lien intime entre l’évolution macro-économique escomptée et les bénéfices à terme qu’enespèrent les citoyens de toutes catégories.

La facilitation des voyages est également évoquée par certains comme un avantage concret.

• Pour ce qui est des craintes :

Sur le fond, elles n’apparaissent guère que sous la forme de non-réalisation des espoirs, chez des personnesen situation de précarité qui craignent que la faiblesse économique de leur pays ne lui permette pas debénéficier de l’effet d’entraînement de l’Euro, et que leurs ressources ne stagnent alors que les prixpourraient augmenter.

Elles se concentrent sur les problèmes d’adaptation à la nouvelle monnaie dans la pratique quotidienne :absence de repères de prix, non familiarisation avec les nouveaux billets et pièces, difficulté à s’habituer auxsubdivisions de l’Euro – tout cela pouvant conduire à une incapacité à détecter les erreurs, tricheries, outentations d’arrondis vers le haut de la part de personnes peu scrupuleuses.

« On va se faire avoir dans les conversions » (Personne âgée)

Elles sont particulièrement notables dans les deux catégories « fragiles » de la population, et d’abord chez lesfemmes en leur sein.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Les attitudes de soupçon vis-à-vis des petits commerçants sont généralisées dans les trois segments depopulation, mais particulièrement marquées chez les personnes âgées et les personnes en situation deprécarité, qui craignent aussi bien des tricheries volontaires sur le taux de conversion que la pratique« d’arrondis gonflés » ou des erreurs plus ou moins délibérées dans le rendu de monnaie.

Chez les personnes en grandes difficultés socio-économiques, la défiance s’étend parfois aussi à l’ensembledu commerce, aux banques (institutions lointaines pour ces personnes), et surtout aux employeurs qu’ellesconsidèrent comme étant déjà souvent en délicatesse avec le droit (en l’occurrence social).

• En résumé : le niveau d’information des Grecs sur l’Euro, qui avait notablement augmenté entre 1999et 2000, a poursuivi une certaine progression, mais il reste des zones de méconnaissance importantes ;sur le fond, l’Euro ne suscite guère que des attentes positives, les craintes concernant essentiellementl’adaptation pratique à l’Euro, comme dans l’enquête précédente.

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III.2. EN IRLANDE

• Sur le plan de la connaissance :

Le fait que l’Euro va remplacer entièrement les monnaies nationales a pénétré les esprits, mais certainesconfusions demeurent.

Il en va de même du caractère définitif du taux de conversion.

Même en ce qui concerne ce taux, il existe encore de grandes incertitudes. Deux nombres ont été assezlargement mémorisés : 0,79 et (plus souvent) 1,27, mais nombreux sont ceux qui ne savent pas « dans quelsens » il convient de les appliquer.

« J’ai retenu 1,27, mais est-ce que c’est la valeur de l’Euro, ou de la livre ? » (Personne âgée)

La date d’introduction des billets et pièces en Euro, le 1er janvier 2002, est mieux connue mais encoreincertaine dans une partie de l’échantillon, notamment des personnes âgées.

La confusion est encore dominante en ce qui concerne la durée et les modalités de la période de doublecirculation. Une partie des interviewés des classes moyennes ont entendu parler de février 2002, mais chezbeaucoup des autres personnes interrogées on se livre à de simples suppositions allant d’un retrait immédiatde la livre irlandaise à une durée de plusieurs années.

• En ce qui concerne les sources d’information :

Elles sont d’abord les médias, au premier rang desquels la télévision.

Elément nouveau par rapport à l’enquête précédente, la campagne « publicitaire » « Change is in yourpocket » mettant en scène des personnalités connues (Paul Mc Grath, des membres du groupe de chanteurspop Westlife, etc.) est l’objet d’une assez forte mémorisation. Quelques interviewés y ajoutent des actions defamiliarisation à l’Euro, telles que la reproduction des billets de 100 ou de 200 Euros sur des briquets – qui àleur sens sont bienvenues et devraient être développées (sur d’autres types de produits).

Des brochures ou dépliants d’information sont cités comme dans l’enquête précédente, mais sans qu’on leurait davantage prêté une attention active.

Le « bouche à oreille » largement négatif et alarmiste des années précédentes, paraît s’être atténué.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Elles continuent d’être faibles – même si la défiance à l’égard de l’Euro a plutôt régressé.

Le seul élément concret mentionné est, comme en 2000, celui de la facilitation des voyages dans d’autrespays européens – bénéfice réel pour une partie des citoyens .

• Pour ce qui est des craintes :

Elles sont, on l’a vu, moins vives et moins obsédantes au plan général qu’elles ne l’étaient dans lesprécédentes enquêtes.

Celle d’une perte de pouvoir d’achat sous l’effet d’une hausse des prix massive a notamment régressé – bienque l’idée reste très répandue, dans toutes les catégories de population, que les arrondis s’effectueront(largement) vers le haut. Les personnes âgées restent particulièrement inquiètes.

« On va se faire étriper » (Personne âgée)

Elles se concentrent sur les difficultés pratiques d’adaptation à une nouvelle monnaie pour laquelle beaucoupn’ont encore strictement aucun repère, et notamment sur les modalités applicables à la période de doublecirculation (pourra-t’on régler un achat partiellement en Euros et partiellement en livres ; comment lamonnaie sera-t’elle rendue ; qu’en sera-t-il des distributeurs automatiques…).

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• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Seuls sont vraiment évoqués nommément comme objets de défiance les commerçants (sans différenceapparente entre petits et grands), soupçonnés de s’apprêter à « racketter » les consommateurs ; la défiance estparticulièrement grande parmi les personnes âgées.

Les banques (dont l’intégrité fondamentale était souvent mise en doute par les interviewés des enquêtesprécédentes) ne sont plus, cette fois-ci, l’objet de citations négatives.

• En résumé : les Irlandais apparaissent un peu moins angoissés sur le fond, mais leur niveaud’information sur l’Euro reste très médiocre, et les inquiétudes sur l’adaptation pratique à la nouvellemonnaie demeurent fortes.

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III.3. DANS LES PAYS DU NORD DE L’EUROPE, MEMBRES ANCIENS DE L’UNION EUROPEENNE

En France

• Sur le plan de la connaissance :

Le remplacement total du franc par l’Euro est un fait qui était déjà bien assimilé par les Français.

Il en va de même du caractère définitif du taux de conversion.

La connaissance de ce taux, en termes d’ordre de grandeur légèrement supérieur à 6,50 francs, est générale –à l’exception d’une partie minoritaire des personnes en situation de précarité.

Celle du taux exact, avec toutes ses décimales, est rare (2 interviewés du groupe du grand public moyen).

La date d’introduction de l’Euro physique est connue du public moyen et des personnes âgées, au moins entermes de mois (janvier 2002, ou décembre 2001) sinon de jour précis – mais la confusion est plus grandedans le segment des personnes en situation de précarité, dont la moitié parle de mars, d’avril, de mai, oud’une date non précisée de 2002.

Globalement, cet élément de connaissance n’a pas progressé, plutôt même au contraire.

Celle du retrait définitif du franc reste tout aussi floue qu’elle ne l’était précédemment, et cela dans toutes lescatégories interrogées (entre fin janvier et des dates non identifiées de 2002).

• En ce qui concerne les sources d’information :

Les moyens d’information principalement cités sont les médias, et d’abord la télévision.

Contrairement aux années précédentes où il s’agissait d’informations de nature générale seulementvaguement mémorisées, il y a des références plus précises à la campagne d’information télévisée sur le thèmede « l’Euro en poche », ainsi parfois qu’à l’émission Capital.

On peut cependant observer que la mémorisation active de cette campagne est loin d’être majoritaire, que lessouvenirs de son contenu informatif restent souvent vagues (on se rappelle davantage « la petite fille » que cequ’elle cherchait à communiquer), et que ce contenu est parfois vivement critiqué, notamment par despersonnes âgées qui le jugent « déroutant », ou manifestement non conçu en pensant à elles.

« Les médias ont une influence négative. Ils ne parlent que des personnes âgées qui ne sauront pas comments’y prendre » (Personne âgée)

La radio et la presse sont moins présentes à l’esprit comme sources par lesquelles on a entendu ou vu del’information sur l’Euro ; sont citées parfois « des émissions sur France Inter », ou des articles dans la pressequotidienne ou périodique.

En deuxième lieu, les institutions et le milieu du trvail ont émis des informations, essentiellement sous formeécrite, qu’on a rarement consultées ou enregistrées mais qu’on tend à conserver comme «documents deréférence » : plaquettes d’information diffusées dans les banques, distribuées par voie postale, brochuresenvoyées par des organismes de logement, renseignements donnés par les employeurs…

En troisième lieu, le «bouche à oreille » reste une source reconnue, notamment au sein de la sphère familiale,par des personnes âgées et des personnes en situation de précarité faisant notamment allusion aux enfants,vecteurs de diffusion, « qui vous poussent » à vous familiariser à l’Euro.

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• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Rappelons, pour mémoire, les bénéfices attendus de l’Euro au plan d’ensemble macro-économique européenou national, qui restent cependant largement abstraits pour beaucoup.

Les avantages concrets perçus concernent, d’une part, la facilitation des voyages à l’intérieur de l’Europe(qui intéressent directement les interviewés des classes moyennes, à laquelle les personnes âgées sontsensibles, pour leurs enfants sinon toujours pour elles-mêmes, mais qui concernent très peu les personnes ensituation de précarité), et d’autre part l’ouverture du marché du travail au sein de l’Europe, avec parfois desvisions mythiques (de salaires identiques dans tous les pays…).

« Pas de problème de paie puisqu’on aura tous la même. Donc, un gars qui travaille en France pourra peut-être faire le même métier dans un pays comme l’Allemagne. Comme ça, il n’y aura pas de gens perdants surle salaire » (Classe moyenne)

• Pour ce qui est des craintes :

Elles demeurent peu ou prou celles qui se manifestaient dans l’enquête précédente :

Risque d’aggravation de la fracture sociale par un Euro conçu pour les plus riches ou pour les acteurséconomiques institutionnels ; cette crainte existe encore, mais semble avoir régressé.

« Les gros, ils s’en foutent, ils ont placé leur pognon dans les puits de pétrole, et nous, on reste les cons »(Personne âgée)

Perte des repères devant un changement porteur d’abord de complication, et risque associé « de se faireavoir », de subir les effets de hausses de prix qui seraient pratiquées, à la faveur de la confusion, par desentreprises ou des commerçants indélicats : cette crainte est toujours actuelle chez bon nombre de personnesâgées et de personnes en situation de précarité.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Comme ailleurs, ce sont les commerçants dont on pense généralement qu’il faudra s’armer de précautionsparticulières dans les relations avec eux : petits commerçants en premier lieu (surtout « ceux qu’on ne connaîtpas ») qui pourraient être enclins à tricher ou à faire des erreurs plus ou moins volontaires, mais aussi dansune moindre mesure la grande distribution (ou, tout au moins, ses caissiers). Moins souvent, on y ajoute lesartisans.

« Chez les commerçants, j’ai pas confiance, ils nous volent déjà avec nos francs » (Personne âgée)

En outre, les personnes en situation de précarité se montrent particulièrement soupçonneuses à l’égard deleurs employeurs éventuels (comme en Grèce), et même plus confusément envers les institutions que sontl’Etat, les organismes publics ou les banques – alors que cette défiance n’existe nullement dans les deuxautres catégories de population étudiées.

« Il y a des gens sérieux, d’autres pas. Même pour l’employeur, il y a des endroits où tu travailles 8 heures,et ils te donnent 7 heures » (Personne en situation de précarité)

• En résumé : de sérieuses lacunes demeurent dans la connaissance de l’Euro, et les actionsd’information engagées en 2001 n’ont guère permis de réduire les craintes concrètes liées à sonintroduction.

Dans la région ultrapériphérique de Martinique

• Sur le plan de la connaissance :

Les Martiniquais interrogés savent, tout autant que leurs homologues métropolitains, que l’Euro va remplacertotalement le franc et que son taux de conversion est définitivement fixé ; la connaissance de ce taux estcependant beaucoup plus floue (tous ont retenu que l’Euro valait « 6 francs et quelque chose », mais c’estrarement plus précis) ; le même flou relatif règne aussi sur la date d’introduction de l’Euro physique, et il esttrès grand sur la durée de la période de double circulation.

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• Pour ce qui concerne les sources d’information :

Elles apparaissent extrêmement nombreuses et diversifiées, entre la télévision « quotidiennement », la presselocale, la radio, les informations obtenues auprès de sa banque, et les nombreuses actions visibles descollectivités et des institutions locales.

« J’ai l’intention d’aller à une conférence, justement cette après midi, c’est organisé par une association dela commune, avec un intervenant du Crédit Agricole » (Classe moyenne)

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Elles paraissent plus grandes et plus concrètes qu’en métropole, à la fois quant aux retombées présumées àpriori positives des changements macroéconomiques qu’il entraînera, et quant aux bénéfices concrets quepeuvent en escompter les citoyens pour leurs voyages (perspectives de voyages en métropole prolongés parune visite dans un pays voisin).

• Pour ce qui est des craintes :

On a vu qu’elles étaient modérées. Elles se concentrent sur les problèmes d’adaptation au changement (ycompris, thème qui n’est pas présent en métropole, l’idée de présence de « nombreuses petites pièces) et surle risque « que des gens ne cherchent à en profiter » – mais avec un fatalisme raisonnablement optimiste etune propension à faire confiance plutôt qu’à se méfier.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Les craintes, assez rares, qui se manifestent, concernent les petits commerces – moins d’ailleurs en pensant àdes tricheries délibérées qu’à des erreurs par absence d’information et de compétence.

La confiance paraît extrêmement forte envers toute forme d’institution.

• En résumé, en dépit de la multiplication des sources proches, l’information est encore très confuse surcertains aspects, mais les Martiniquais interrogés apparaissent plus confiants qu’inquiets.

En Belgique

• Sur le plan de la connaissance :

Il n’y a pas d’ambiguïté sur le statut de l’Euro, monnaie unique européenne appelée à remplacer le francbelge.

Il n’y en a pas non plus sur le caractère définitif du taux de conversion (ces deux points étaient déjà acquis).

La connaissance de ce taux est bonne chez les interviewés de la classe moyenne, chez les personnes âgées, etchez une partie des personnes en situation de précarité (quelques-unes d’entre elles s’avérant presquetotalement ignorantes des choses qui touchent à l’Euro). Elle est rarement exacte avec l’ensemble des chiffressignificatifs (que citent toutefois la moitié des personnes âgées), mais la valeur approchée de 40 francs estclairement connue.

La date de l’introduction de l’Euro physique au 1er janvier 2002, est également connue de tous (à l’exceptiondes quelques personnes en situation de précarité précitées).

La connaissance de la durée de la période de double circulation est inégale (exacte pour certains, dans lesdifférents milieux, floue ou inexacte pour d’autres, qui pensent à une période de quelques mois, de 6 mois,voire d’un an : il semble qu’il y ait là des confusions entre la date de retrait des espèces nationales et desdates ultérieures jusqu’auxquelles il sera encore possible d’échanger des francs contre des Euros dans lesbanques).

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• En ce qui concerne les sources d’information :

Elles sont, dans toutes les catégories d’interviewés, les médias : télévision, presse quotidienne et magazines –mais sans souvenir de campagnes d’information spécifiques récentes.

Les banques, les brochures, ou les explications qu’on a pu y trouver, parfois des affiches reproduisant lesbillets et les pièces, sont en outre assez souvent mentionnées – ainsi parfois que le double affichage dans lessupermarchés (par quelques personnes qui cherchent plus activement que d’autres à se préparer à l’Euro).

Il s’ajoute le « bouche à oreille ».

En outre, une partie substantielle des personnes en situation de précarité mentionnent des actions particulièresqui leur sont destinées ou qu’elles ont remarquées : réunions ou mesures d’information initiées par lesmunicipalités ou par des associations locales.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Les effets macro-économiques induits de l’Euro et leur impact positif indirect pour les citoyens sont assezgénéralement reconnus : plus spontanément par les interviewés de la classe moyenne que par les autres et,semble-t-il, davantage par les Francophones que par les Flamands interviewés à Anvers.

Plus directement, les Belges sont parmi ceux pour lesquels la facilitation des voyages et des déplacementsdans d’autres pays européens constitue le plus un avantage tangible – y compris dans les catégories depopulation « sensibles » (aucun des interviewés ne vit vraiment très loin d’une frontière).

« Très pratique pour payer avec la même monnaie sans avoir à changer » (Personne en situation deprécarité)

• Pour ce qui est des craintes :

Elles sont limitées, à la fois chez les interviewés du grand public moyen et chez les personnes âgées, à laprésomption que les arrondis vont se faire vers le haut et qu’il y aura quelques risques de tricherie, et àl’ennui (plutôt qu’à des difficultés véritables) imputables au changement en lui-même, à la nécessité de secréer de nouveaux repères – ainsi qu’au retour des centimes et au grand nombre de pièces de monnaiedifférentes qui existeront.

« (Avec toutes ces pièces, et le manque d’habitude), je vais chipoter, m’énerver » (Personne âgée)

« Je suis sceptique quand on dit que rien ne va augmenter, parce qu’on va arrondir » (Personne âgée)

Chez les personnes en situation de précarité, on retrouve les mêmes inquiétudes, plus accentuées, et parfoisaussi une sourde anxiété quant à l’impact de l’Euro sur l’(leur) emploi.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Les Belges interviewés apparaissent assez proches de leurs homologues français (métropolitains), dans leurdéfiance à l’égard des commerçants, petits et même parfois grands – et cela dans toutes les catégories de lapopulation.

Comme en France, les personnes en situation de précarité sont en outre plus largement réservées : ellesexpriment, d’une part, parfois des soupçons actifs envers les propriétaires de logements et manifestent d’autrepart des réserves envers les banques, l’Etat, et généralement les institutions perçues comme lointaines.

• En résumé, les Belges continuent de se montrer bien informés sur l’Euro, malgré un certain flou sur lafin du calendrier ; ils en escomptent plus que d’autres des bénéfices concrets et leurs craintes les plusfréquentes ne portent guère que sur une adaptation qui les angoisse toutefois rarement.

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Au Luxembourg

• Sur le plan de la connaissance :

A une seule exception près tous les interviewés savent clairement que l’Euro va remplacer la monnaienationale qui va disparaître.

Le caractère définitif du taux de conversion est une réalité bien connue, sauf de personnes âgées quiexpriment parfois leur incertitude quand on aborde ce sujet avec elles.

La connaissance de la valeur de l’Euro en monnaie nationale est bonne, meilleure même qu’en Belgique, etcela dans toutes les catégories de population : 1 interviewé sur 2 cite la valeur exacte avec l’ensemble de seschiffres significatifs, les autres mentionnent dans leur quasi-totalité une valeur proche de 40.

La connaissance de la date d’introduction des billets et des pièces en Euros est exacte chez 9 personnes sur10.

1 personne sur 2 mentionne en outre de façon juste la date de retrait des espèces nationales, les autresavançant des dates variables ou s’avouant ignorants.

• En ce qui concerne les sources d’information :

Les journaux quotidiens, presqu’autant que la télévision, sont les sources les plus souvent citées, suivies de laradio.

Cela inclut des informations générales sur l’Euro, et aussi des informations plus pratiques (dont le fait demontrer des images des billets) – mais il n’y a guère le souvenir de campagnes d’information spécifiques.

Ces informations sont inégalement remarquées ; elles sont souvent critiquées notamment par les personnesâgées qui les trouvent trop compliquées, présentées par des journalistes au débit de voix trop rapide, ou àl’expression « jargonnante ».

« Les présentateurs parlent trop vite et ils utilisent trop de mots anglais » (Personne âgée)

On a également, mais beaucoup moins souvent, le souvenir de documents émanant de la Banque duLuxembourg, de brochures, d’informations rapportées par les enfants.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

La croyance en des retombées positives des effets macroéconomiques de l’Euro est, on l’a vu, largementpartagée par les Luxembourgeois europhiles.

La perspective de voyages et d’achats facilités dans les autres pays européens est tout aussi concrète chez lesLuxembourgeois que chez leurs voisins belges.

• Pour ce qui est des craintes :

Sur le fond, elles sont quasi inexistantes dans les classes moyennes, et minoritaires chez les personnes âgées(dont certaines s’interrogent toutefois sur le maintien de la valeur de leur épargne). Elles sont plus vives enrevanche chez les personnes en situation de précarité, qui se ressentent comme davantage exclues d’unmouvement qui concerne plus les grands acteurs économiques.

Quant à l’adaptation concrète à l’Euro, elle est considérée à priori comme très peu problématique par lesinterviewés des classes moyennes ; les personnes âgées ont davantage peur d’erreurs (de leur part plutôt quedu fait de tricheries délibérées), de difficulté à se construire de nouveaux repères – mais sans angoisse.

Les personnes en situation de précarité sont plus inquiètes des fraudes, des tricheries majeures ou mineures(arrondissement des prix vers le haut) qui pourront se produire – mais guère plus de leur propre capacité às’adapter.

« Des fraudes, des hausses de prix pendant un certain temps » (Personne en situation de précarité)

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• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Comme partout, c’est des petits commerçants (et des artisans) qu’on craint le plus des tricheries, ou plutôtdes indélicatesses (arrondis vers le haut) – les grandes surfaces étant, elles, « davantage contrôlées » (ou autocontrôlées) – parfois aussi des propriétaires de logements, ou de certains services publics (qui pourraientaugmenter leurs tarifs à la faveur de la confusion créée).

Les craintes ne sont vives que chez les personnes en situation de précarité.

L’Etat et les institutions bancaires ne sont l’objet d’aucune défiance.

• En résumé, les Luxembourgeois apparaissent dans l’ensemble très bien informés ; seule demeure uneincertitude chez une moitié d’entre eux quant à la durée de la période de double circulation ; leursattentes incluent des bénéfices concrets ; leurs craintes sont faibles et plutôt en diminution par rapportà 2000 (sauf chez les personnes en situation de précarité soucieuses de l’impact pratique sur leurpropre vie de l’arrivée de l’Euro).

En Allemagne

• Sur le plan de la connaissance :

Le remplacement entier du Deutsche Mark par l’Euro est un fait parfaitement connu (dont on sait lesnostalgies qu’il éveille encore).

Sauf rares exceptions (de personnes âgées qui font manifestement des confusions entre taux de conversionintra-européens et valeur de l’Euro par rapport au dollar), le caractère fixe et intangible du rapport entrel’Euro et la monnaie nationale est également un fait acquis.

La valeur du taux de conversion est universellement connue, au moins dans l’approximation commode de 2 à1, certains citant des valeurs plus précises entre 1,95 et 1,98 (mais jamais le nombre exact avec l’ensemble deses décimales).

Tous (sauf exceptions rarissimes) savent que les billets et les pièces en Euros seront introduits le 1er janvier2002.

La date de retrait des espèces nationales est également largement gravée dans les esprits (quelques unsseulement évoquant une durée de 3 mois). Beaucoup pensent que c’est là également la date limite d’échangedes billets au moins dans les banques commerciales.

• En ce qui concerne les sources d’information :

Les médias – presse quotidienne et télévision – sont les sources les plus citées, par lesquelles les précisionssur le calendrier ont été apportées – sans qu’il y ait eu, apparemment, perception de campagnes particulièressur ce sujet.

En revanche, beaucoup évoquent la « campagne » contre les « pièces dormantes » rendue populaire par lecapital de sympathie du présentateur Günther Jauch.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Au plan de la macroéconomie, et de ses effets induits sur la vie quotidienne des gens, elles se réduisent pourl’essentiel à l’espoir que les craintes qu’on éprouve ne se matérialisent pas.

Sur un plan personnel au contraire, les Allemands sont de ceux qui voient volontiers dans la monnaie uniquel’avantage de faciliter les voyages en Europe : c’est le cas général des citoyens des couches socialesmoyennes, moins des autres catégories de population qui voyagent peu (ou pas du tout).

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• Pour ce qui est des craintes :

On ne reviendra pas longuement ici sur les peurs fondamentales de faiblesse et d’instabilité de la nouvellemonnaie – sinon pour observer que les références négatives à sa valeur par rapport au dollar se sontlargement atténuées, et que le spectre d’un « plongeon » de l’Euro avec son cortège de conséquencesinflationnistes funestes ne se manifeste plus de manière aussi visible qu’en 2000.

Les craintes se concentrent d’abord sur la perspective, cependant, de hausses des prix – dues non plus à uneffondrement du système économique avec l’Euro, mais aux augmentations et aux « coups de pouce » vers lehaut qui seront pratiqués par les acteurs économiques à la faveur du changement (et que certains auraientd’ailleurs anticipés).

« Le commerce de détail va en profiter pour augmenter ses prix, ils dont déjà commencé » (Personne ensituation de précarité)

Elles concernent en second lieu l’adaptation à la nouvelle monnaie dans la vie de tous les jours : peurd’erreurs, de tromperies, de fausse monnaie – en particulier chez les personnes âgées.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

En Allemagne, les doutes ne se concentrent pas particulièrement sur les commerçants et sur les fraudes outricheries qu’ils pourraient commettre (on tend à y considérer que la distribution, grande ou petite, estsuffisamment sujette aux contrôles des autorités), mais concernent pratiquement l’ensemble des fournisseursde produits et de services marchands et leur pratique (présumée ou déjà constatée) d’augmentation de leursprix, légale mais illégitime.

« Regardez les transports en commun : ils augmentent maintenant pour ne pas augmenter plus tard ; et ils ledisent, en plus » (Personne âgée)

Les banques, l’Etat et les organismes publics ne sont en revanche l’objet d’aucune défiance.

• En résumé, pas plus que les années précédentes ce n’est la connaissance de base sur l’Euro qui manqueaux Allemands, ni l’assurance raisonnable de savoir s’y repérer . Les peurs obsessionnelles qui lescaractérisaient régressent lentement, mais sont maintenant remplacées par des préoccupations plusconcrètes liées à l’approche de l’échéance.

Aux Pays-Bas

• Sur le plan de la connaissance :

Le statut de l’Euro, monnaie commune appelée à se substituer entièrement à la monnaie nationale, est un faitclairement assimilé (et vécu avec amertume).

Le caractère fixe du taux de conversion n’est toujours pas passé dans tous les esprits : la majorité le sait, maison trouve encore, dans les différentes catégories de population étudiées, en gros 1 personne sur 3 qui croitque les taux de conversion sont affectés par les valeurs relatives de l’Euro et du dollar.

La valeur de l’Euro en florins est connue, ou au moins le nombre approché de 2,20, de la quasi-totalité despersonnes des classes moyennes et des personnes âgées – mais nettement moins des personnes en situation deprécarité. Aucun des interviewés ne peut cependant citer les trois chiffres qui suivent.

La date d’introduction physique de l’Euro, au 1er janvier (ou « en janvier ») 2002 a été assimilée.

La date de retrait des billets et des pièces en florins est connue de la plupart des citoyens du grand publicmoyen, de la moitié des personnes âgées, mais d’aucune des personnes en situation de précarité.

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• En ce qui concerne les sources d’information :

La télévision continue d’être mentionnée comme le moyen d’information le plus fréquent. La campagnerécente du service gouvernemental Postbus 51 a été assez bien mémorisée : on se souvient de commerçantsdu marché discutant de la valeur de l’Euro (ce qui a un effet plutôt négatif), d’une scène avec desagriculteurs, d’une autre où on montre des billets et des pièces. Autre campagne remarquée, celle quiannonce la date de mise en vigueur généralisée du double affichage le 1er juillet.

Parmi les autres médias, on cite les journaux, la radio (personnes âgées surtout), Internet pour quelques uns –mais sans grandes précisions.

Parmi les actions gouvernementales hors médias, on a remarqué des brochures émanant de Postbus 51 ; enrevanche un seul des interviewés connaît l’existence d’un service d’information sur l’Euro auquel on peuts’adresser.

Il s’y ajoute la double indication des montants dans les relevés bancaires, le double affichage que pratiquentdéjà certaines chaînes de supermarchés (mais celui-ci n’est pas perçu comme étant général), les bulletins desalaires spécifiant des sommes en Euros, etc. – ainsi que certains publicités commerciales d’entreprises quiutilisent l’Euro comme support de leurs messages.

Enfin, le « bouche à oreille » est mentionné comme source active seulement par des personnes en situation deprécarité.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

On sait que les Néerlandais répugnent fortement à voir dans la monnaie unique européenne un événementpositif.

Ce n’est que chez une minorité des interviewés que l’on enregistre l’expression d’attentes de bénéficesmacroéconomiques possibles - mais même chez ceux-là, c’est souvent avec des doutes.

Sur le plan pratique, seuls certains citoyens évoquent la facilitation des voyages à l’intérieur de l’Europe,mais en ayant tendance à minimiser cet avantage, voire à le nier (disparition du caractère « exotique » de lamanipulation d’autres monnaies pendant ses vacances à l’étranger).

• Pour ce qui est des craintes :

Au plan macro-économique, les évocations de perspectives catastrophistes demeurent, et le rejet viscérald’un Euro abâtardi dès sa conception par la participation des pays du Sud de l’Europe aux économies« faibles », présumés « le tirer vers le bas », au détriment de la prospère économie néerlandaise et de sescitoyens.

« Ce sont les autres pays qui vont profiter de notre forte économie » (Classe moyenne)

La non-participation de certains des pays européens reste une source d’inquiétude et un motif de rejet d’unemonnaie européenne « qui n’est pas vraiment unique »; en revanche les références à « l’effondrement del’Euro par rapport au dollar », si elles sont encore présentes, ont perdu de leur force.

Il reste une crainte sourde d’inflation, de perte de pouvoir d’achat, de freins mis au progrès économique etsocial néerlandais – du fait d’autrui. Cette crainte est plus active dans la catégorie des personnes en situationde précarité, mais elle existe aussi assez largement dans les autres.

Plus concrètement, les difficultés perçues de l’adaptation à la nouvelle monnaie, qui tendaient à êtreminimisées les années précédentes, revêtent un caractère plus actuel, et sont d’autant plus sources d’irritationqu’on se sent contraint de l’adopter : difficulté à se créer de nouveaux repères de prix, impressionstrompeuses « d’avoir moins d’argent », ou au contraire «que les choses ne sont pas chères», crainte depratiques généralisées d’arrondis largement vers le haut (déjà anticipés par certains acteurs économiques),craintes d’erreurs et de tricheries, etc.

« Les prix donneront l’impression d’être deux fois plus bas, si on ne fait pas attention on va risquerd’acheter des choses deux fois plus cher » (Personne âgée)

« Ils ont déjà commencé à augmenter leurs prix, en disant que c’est pour moins les augmenter au 1er

janvier » (Personne en situation de précarité)

Par rapport aux années précédentes, l’incertitude apparaît plus grande sur la capacité des pouvoirs publicsnationaux à maîtriser ces phénomènes.

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• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Les craintes d’erreurs, de pratiques « d’arrondis vers le haut », ou de rendu de monnaie inexact, concernentles petits commerçants, ceux des marchés, ainsi que les cafés et restaurants – beaucoup plus que le grandcommerce (encore que certains n’excluent pas des erreurs ou des tricheries de la part de caissiers) ; il n’y apas là de différence sensible entre les différentes catégories de population (pas plus que dans la confiancegénérale à l’égard des acteurs institutionnels).

• En résumé, les Néerlandais se montrent raisonnablement bien informés sur les éléments de baserelatifs à l’arrivée de l’Euro, mais continuent à être pénétrés d’une vision amèrement négative – enmême temps qu’ils s’inquiètent davantage des problèmes d’adaptation qu’ils rencontreront.

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III.4. DANS LES PAYS ADHERENTS RECENTS DE L’UNION EUROPEENNE

En Autriche

• Sur le plan de la connaissance :

Le remplacement du schilling par l’Euro, et la disparition de la monnaie nationale, sont des données bienassimilées par tous les citoyens des classes moyennes, et par beaucoup des personnes interrogées dans lesautres catégories.

La fixité et le caractère définitif du taux de conversion sont des faits bien connus dans la première de cescatégories, moins dans les autres.

La valeur de l’Euro en schillings est également assez bien connue des premiers, mais beaucoup plusapproximativement ou même de façon erronée d’une partie des autres interviewés (mention de valeurs allantde 10 à 14 schillings).

La date d’introduction de l’Euro est généralement bien connue.

En revanche, l’incertitude est beaucoup plus grande quant à celle du retrait des billets et des piècesnationales ; même chez les personnes de la classe moyenne, très peu peuvent la citer exactement – lesestimations allant d’1 mois (voire même d’une disparition immédiate du schilling) à 1 an.

• En ce qui concerne les sources d’information :

La télévision est citée dans toutes les catégories comme (au moins) un des moyens les plus importantsd’information ; c’est clairement le moyen principal pour les personnes âgées et surtout pour celles qui sont ensituation de précarité.

La presse et la radio viennent ensuite.

Les citoyens de la classe moyenne comme les personnes âgées citent les institutions financières (ou plusconcrètement leur banque) comme source d’information écrite (brochures) ou orale (contact direct avec lesemployés, valorisés particulièrement par les secondes). C’est un circuit d’information dont les personnes endifficultés socio-économiques paraissent en revanche largement exclues.

Les personnes des milieux moyens évoquent en outre nombre de sources d’information, allant de séminairesprofessionnels au « bouche à oreille », en passant par Internet ou par la double indication des valeurs sur lesfactures ou relevés.

Quelques-uns des citoyens en situation de précarité citent des actions d’informations locales auxquelles ilsont participé – mais leur cas est loin d’être général.

Parmi les éléments mémorisés par les uns ou les autres, on ne repère guère que la campagne visant à inciter àverser ses derniers schillings au profit d’une organisation charitable (S.O.S.- Kinderdörfer).

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

Sur le plan macro-économique, les attitudes sont majoritairement favorables chez les citoyens des classesmoyennes et chez les personnes âgées, qui en escomptent sans grande précision des retombées à termepositives – alors que les personnes en situation de précarité sont plus dubitatives.

Dans des domaines plus concrets, les personnes du grand public moyen sont celles qui manifestent le plusd’attentes, évoquant la facilitation des voyages, et la comparaison plus facile des prix d’un pays à l’autre ; lespersonnes âgées ne se sentent pas directement concernées, les personnes en situation de précarité guère nonplus.

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• Pour ce qui est des craintes :

Les membres du grand public moyen ne doutent guère de leur capacité d’adaptation rapide, tout en craignantsans angoisse des erreurs initiales, et la pratique d’arrondis vers le haut ; quelques-uns évoquent aussi lerisque de circulation de fausse monnaie ; en outre, l’idée est assez répandue que la nouvelle monnaiecomporte « trop de petites pièces » (inconvénient relatif plutôt que véritable source de crainte).

« Ca ne devrait pas être un gros problème de s’adapter » (Classe moyenne)

Les personnes âgées ne s’en montrent pas très différentes ; si elles s’attendent à des complications initiales,elles pensent être progressivement en mesure d’y faire face ; elles sont toutefois plus sensibles à l’impressiontrompeuse que peuvent donner des prix en Euros d’être peu élevés.

Les personnes en situation de précarité – dont le niveau d’information est moindre, et qui n’ont pas accès à lamême diversité de sources – se montrent plus inquiètes des problèmes d’adaptation concrète à la nouvellemonnaie ; en outre, elles expriment davantage d’inquiétudes quant à la stabilité future de l’Euro, dont ellespeuvent craindre qu’elle n’ait des retombées sur leur équilibre déjà difficile.

• En ce qui concerne les « acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

Dans le grand public moyen et chez les personnes âgées, les craintes (relatives) d’erreurs ou de petitestricheries sur les arrondis ne se portent guère que sur les petits commerçants (les supermarchés « nepourraient se permettre de le faire ») – les personnes de la classe moyenne ayant parfois en outre de vaguessoupçons à l’égard des banques qui pourraient en profiter pour augmenter leurs taux ou leurs commissions.

La défiance est plus répandue et plus large chez les personnes en situation de précarité qui craignent, endehors des indélicatesses de commerçants, des pratiques peu légitimes de toute une série d’acteurs, allant despropriétaires de logements aux fournisseurs de services publics – toujours plus ou moins soupçonnés dechercher à profiter des situations.

• En résumé, la situation observée en Autriche est assez stable depuis 2 ans ; la connaissance resteimparfaite, notamment dans les catégories sensibles de la population, sur certains points clés (taux,période de double circulation) ; les bénéfices concrets attendus le sont surtout par les personnes de laclasse moyenne ; et des inquiétudes plus grandes se révèlent chez les personnes qui sont en situation deprécarité.

En Finlande

• Sur le plan de la connaissance :

Le remplacement définitif de la monnaie nationale par l’Euro est un fait bien connu.

Il en va de même du caractère définitif du taux de conversion.

Ce taux est, comme il l’était déjà en 2000, bien connu de la très grande majorité dans tous les groupes depopulation, comme étant proche de 6 Marks (personne ou presque ne se souvient cependant de la valeurexacte).

Quelques personnes toutefois se trompent sur cette valeur en avouant leur ignorance, parmi les catégoriessensibles de la population.

La date d’introduction physique de l’Euro est également connue sans ambiguïté de la plupart ; là aussi, il y aquelques exceptions, dans les différents groupes de population étudiés.

La méconnaissance est en revanche très grande sur la date de retrait des billets et pièces en monnaienationale : aucune des personnes âgées ne semble la savoir, et c’est le cas aussi d’une majorité dans les autrescatégories : la plupart croient à une période de double circulation nettement plus longue qu’elle ne le sera(jusqu’à 6 mois, voire 2 ans dans un cas extrême).

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• En ce qui concerne les sources d’information :

Les médias – notamment télévision et presse écrite – continuent d’être les moyens les plus mentionnés danstous les groupes étudiés ; par rapport aux études précédentes, la fréquence de présence à l’esprit des autressources (institutions financières, publications des autorités publiques, « bouche à oreille », etc…) aclairement diminué.

Il n’est pas fait état de campagnes ou d’actions récentes spécifiques dont les interviewés aient le souvenir.

• Pour ce qui est des attentes à l’égard de l’Euro :

L’attente de retombées positives des effets macro-économiques de l’Euro reste vive en Finlande ; elle esttoutefois moins active chez les personnes en situation de précarité, parmi lesquelles semble s’être installéeune certaine déception (ou au moins une certaine retombée des espoirs).

Les Finlandais – surtout dans le grand public moyen et chez les personnes âgées – sont parmi ceux quiperçoivent le plus clairement les avantages concrets qu’aura l’Euro pour eux : facilitation des voyages,comparabilité des prix entre différents pays européens, perspectives plus ouvertes de mobilité professionnelle(pour soi-même ou pour ses enfants) – en même temps qu’ils ont conscience des effets bénéfiques del’appartenance à la zone Euro pour la stabilité économique du pays.

Ces bénéfices ne sont pas niés par les personnes qui connaissent la précarité, mais ils les concernent moinsdirectement.

• Pour ce qui est des craintes :

Elles ne sont guère perceptibles en ce qui concerne des effets macro-économiques négatifs éventuels – seulesquelques unes des personnes en situation de précarité évoquent une possibilité d’inflation.

« Les businessmen vont jouer avec le taux, et les prix vont monter » (Personne en situation de précarité)

Elles se concentrent davantage sur des problèmes d’adaptation pratique à l’Euro, qui deviennent davantaged’actualité à mesure que l’échéance approche, et auxquels cette catégorie de citoyens devient notamment plussensible (se créer de nouveaux repères, apprendre à jouer avec un taux de conversion qui n’est finalement passi simple à manier, se méfier d’impressions trompeuses de bas prix…).

« Il va falloir faire attention à la valeur des nouvelles pièces et des billets, faire attention à la monnaie »(Classe moyenne)

• En ce qui concerne « les acteurs » jugés ou non dignes de confiance :

La défiance, toute relative, ne porte guère que sur les commerçants des rues, mais n’affecte pratiquement pasle commerce traditionnel « établi ».

La confiance est par ailleurs a priori très grande vis-à-vis de l’Etat, des banques, des institutions publiques ouprivées.

• En résumé : les Finlandais de toutes conditions continuent de faire preuve d’un bon niveaud’information en dépit de l’absence d’actions majeures de communication remarquées récemment – àl’exception des grandes inconnues que l’on constate quant à la période de double circulation et à ladate de retrait de la monnaie nationale. Ils restent en outre parmi les plus sensibles aux bénéfices del’Euro, et leurs craintes restent très modérées, même si la perspective de l’accoutumance concrète à lanouvelle monnaie paraît inquiéter un peu plus les personnes en situation de précarité.

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NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR L’EURO

DES PERSONNES INTERROGEES

TABLEAU RESUME

Statut de l’Euro : monnaie unique remplaçant la monnaie nationale +++

(+)

I, E, P, GR (m,p), F, M, B, L, D, NL, A (m), SFGR (a), IRL, A (a,p)

Caractère définitif des taux de conversion +++

(+)

I, E, P, GR (m), F, M, B, L (m,p),D (m,p), A (m), SFGR (a,p), IRL, L (a), D (a), NL, A (a,p)

Valeur de l’Euro en monnaie nationale +++

(+)

E (a,m), GR (m), B, (a,m), L, D, NL (a,m), A (m), SF (m)I, E (p), GR (p), F (a,m), B (p), NL (p), A (a,p), SF (a,p)GR (a), IRL,F (p), M

Date d’introduction des billets et pièces en Euros +++

(+)

I, E, P, GR (m), F (a,m), B (a,m), L, D, NL, SFGR (a,p), IRL (m,p), B (p), AIRL (a), F (p), M

Durée et modalités de la période de double circulation +++

(+)

D, NL (m)E, GR (m), IRL (m), B, L, NL (a), A (m)I, P, GR (a,p), IRL (a,p), F, M, NL (p), A (a,p), SF

(a) Personnes âgées(p) Personnes en situation de précarité(m) Classe moyenne

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L’EURO : PRINCIPAUX AVANTAGES ÉVOQUÉS ET ATTENTES

DES PERSONNES INTERROGEES

TABLEAU RÉSUMÉ

Développement (macro) économique bénéficiant aux citoyens +++

(+)

P, L, SF (a,m)E, GR, F, M, B, A (a,m), SF (p)I, IRL, D, NL, A (p)

Stabilité monétaire +++

(+)

GRI, SFE

Espoirs d’harmonisation par le haut +++

(+)E, P, GR

Facilitation des voyages +++

(+)

B, L, D (m), SFI (m), P, GR (m), F (m), M, D (a,p), A (m)I (a,p),E, GR (a,p), IRL (m), F (a), NL

Achats transfrontières ; transparence des prix des produits et services +++

(+)

LB, A (m), SFI (m)

(a) Personnes âgées(p) Personnes en situation de précarité(m) Classe moyenne

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L’EURO : PRINCIPAUX INCONVÉNIENTS ÉVOQUÉS ET CRAINTES

DES PERSONNES INTERROGEES

TABLEAU RÉSUMÉ

Craintes relatives à la valeur et à la stabilité de l’Euro ---

(-)

NL,D, A (p)L (a), A (a,m)

Coût de la solidarité avec les pays moins riches ---

(-)

NL

D

Hausse des prix ---

(-)

IRL (a)I, IRL (m,p), F (a,p), D, NLB (a,p), L, A (m), SF (p)

Autres impacts économiques négatifs spécifiques ---

(-)NLI (a,p), E (p), IRL (a,p), F (p), B (p) A (p)

Craintes d’harmonisation par le bas ---

(-) NL

Non réalisation des espoirs d’harmonisation par le haut ---

(-) E (m,p), GR (p)

Accroissement de l’exclusion ---

(-)F (p), L (p)F (a,m), M

Peurs irrationnelles tous azimuts ---

(-) IRL

Problèmes et difficultés de la transition (indépendamment du fond) ---

(-)

I (a,p)E (a,p), GR (a,p), F, D (a), NL, A (p), SF (p)I (m), GR (m), M, B (a,p), L (a,p), D (m,p), A (a,m), SF (a,m)

(a) Personnes âgées(p) Personnes en situation de précarité(m) Classe moyenne

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CHAPITRE IV :

COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS EUROPEENS

FACE A LA NOUVELLE MONNAIE

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IV.1. CONDUITES D’ADAPTATION ENVISAGEES

Les personnes interrogées étaient invitées à s’exprimer sur « la façon dont on pourra s’y prendre pour s’habituer à desvaleurs en Euros, pour savoir s’il n’y a pas d’erreur ou de tricherie, pour évaluer si quelque chose est cher ou pas, pourcomparer des prix, etc., à imaginer comment « on pourra procéder pour s’y repérer » « quand tout sera exprimé enEuros ».

Il ressort manifestement des développements précédents que les problèmes que les citoyens s’attendent à rencontrersont ceux de la perte des repères de la valeur, ou en dérivent (les tentatives éventuelles de fraude ou de tricherie nepeuvent connaître le succès que si l’on est incapable d’y parer, faute de ces repères) ; cela est vrai globalement danstous les pays.

Lorsqu’on examine les conduites envisagées face à des prix ou des valeurs en Euros, on peut effectuer les observationsqui suivent.

L’idée générale de vigilance nécessaire est, comme les années précédentes, présente dans tous les pays.

� Vigilance à l’égard d’autrui, susceptible d’erreurs ou de tricheries – à commencer, comme on l’a vu, parles commerçants.

� Vigilance à l’égard de soi-même, afin d’éviter de se tromper lorsqu'on effectue un achat, de ne pas se laisserabuser par des prix qui, en Euros, peuvent apparaître a priori comme peu élevés, ou de se mettre en situationde ne pas renouveler une erreur d’appréciation.

Les attitudes sur ce plan paraissent plus homogènes d’un pays à l’autre qu’elles ne l’étaient dans l’enquête précédente,où elles étaient beaucoup plus soucieuses dans les pays du Sud de l’Europe que dans les autres.

Comme précédemment, la vigilance pourra s’exercer en pratique :

� Par des vérifications a priori ou à posteriori des prix, de la bonne application du taux de conversion, ou duretour de monnaie.

� Par une autolimitation de ses dépenses, au moins dans un premier temps ; cette conduite de précaution,évoquée en 2000 par bon nombre de personnes en situation de précarité notamment, l’est nettement moinsdans la présente enquête (peut-être prend-on conscience que c’est une position abstraite et irréalisable enpratique pour les achats nécessaires de tous les jours, qui sont les plus fréquents).

� Par le recours à l’aide d’un proche réputé plus compétent ou plus adaptable – situation évoquée par despersonnes âgées dans plusieurs pays.

En réalité, selon les cas, il peut s’agir de véritables conduites d’adaptation (on se fait aider dans les premierstemps) ou de comportements de démission : quelques personnes (femmes en situation de précarité, ou âgéesde très faible niveau d’instruction, qui « baissent les bras » en déclarant vouloir désormais laisser d’autresqu’elles faire les courses).

« J’ai des jeunes autour de moi qui vont me donner un coup de pouce. Les jeunes, c’est mes enfants, je saisqu’ils sont autour de moi et qu’ils essaient de me pousser, de savoir pour l’Euro, parce qu’ils apprennent çaà l’école, l’Euro, comment ça va rentrer, comment il faut faire pour calculer. Souvent, quand ils le font àl’école, après ils me l’expliquent à la maison » (Personne en situation de précarité, France)

« C’est mon mari et mes enfants qui iront faire les courses, moi je n’y comprends rien » (Personne ensituation de précarité, Grèce)

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Dans la très grande majorité des cas, et quel que soit le pays, les comportements qu’on envisage d’adopterreposent sur le recours à une conversion et un retour aux repères qu’on a, ou qu’on croit avoir, en monnaienationale.

Echappent à cette règle générale :

� Des personnes particulièrement confiantes en elles-mêmes, surtout dans la classe moyenne de lapopulation, qui font un parallèle avec les situations qu’elles connaissent lorsqu’elles sont en vacancesou en voyage dans un pays étranger, et qui comptent sur une familiarisation rapide au moins avec les ordresde grandeur de prix nouveaux pour elles.

Ces cas, observés surtout dans des pays du Nord de l’Europe où la pratique des vacances à l’étranger estrépandue, sont rares – et moins spontanément évoqués, semble-t-il, que les années précédentes ; on sembleavoir davantage conscience du caractère relatif de ce parallèle (les vacances sont une période très temporaireet une circonstance où on est moins attentif à ses dépenses).

� Des personnes volontaristes, elles aussi de tempérament optimiste, dans des pays particulièrementfavorables au principe de la monnaie unique tels que le Portugal ou l’Espagne : elles envisagent« simplement de payer et d’oublier les prix » en monnaie nationale.

Ces cas sont rares.

� Des personnes (notamment âgées ou en situation de précarité) pour qui l’abandon envisagé de retour àla référence connue en monnaie nationale traduit en fait une incapacité ressentie à effectuer des calculsde conversion.

Certaines évoquent, comme moyen de précaution, la comparaison des nouveaux prix en Euros entre plusieursmagasins différents, l’idée de conserver les dépliants publicitaires de plusieurs supermarchés pour faire detelles comparaisons à l’avance, etc.

Deux modes de conversion sont principalement envisagés, avec ici des différences notables entre les pays etparfois les catégories de population.

� Le calcul mental

• C’est la solution le plus souvent spontanément envisagée par une grande partie des personnesinterrogées en Allemagne, en Finlande, en Belgique (sauf chez les personnes en situation deprécarité), un peu moins au Luxembourg, aux Pays Bas et en Autriche (et moins dans ces deux payschez les personnes âgées et celles qui vivent des situations de précarité).

« En multipliant simplement par le taux approché, 40 » (Classe moyenne, Belgique)

• Elle est évoquée aussi par la partie la plus active et la plus dynamique des échantillons italien etportugais.

On peut observer qu’il s’agit là de pays pour lesquels la valeur approchée de l’Euro en monnaienationale s’exprime par un nombre simple ou relativement simple : à un chiffre significatif,(l’Allemagne étant évidemment le cas de la plus grande facilité de conversion) où à deux chiffressignificatifs de maniement présumé relativement aisé.

La présence de plusieurs zéros (comme en Italie notamment) vient rendre l’opération plusproblématique.

• Dans les autres pays, le calcul mental est également évoqué comme une opération qu’on devra bienpratiquer, ne serait-ce que pour les petites dépenses rapides de tous les jours, mais c’est beaucoupmoins spontanément, avec davantage de défiance envers sa propre capacité à y parvenir, et en ayantconscience que les arrondis « sauvages » que l’on sera amené à pratiquer ne permettront d’aboutirqu’à des ordres de grandeur : ainsi en Espagne, en Grèce, ou en France, pays où les taux de conversionsont complexes. (Pour ce dernier, on peut toutefois noter une insouciance plus grande dans la régionultrapériphérique de Martinique à l’égard du résultat très approximatif des calculs).

« Donc, quand je veux acheter un produit, si l’Euro c’est 6 francs, je calculerai approximativement ..je n’irai pas jusqu’au centimes » (Personne en situation de précarité, France)

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En Irlande, bon nombre des citoyens interrogés évoquent aussi le recours au calcul mental, avec l’idéed’arrondir 1,27 à 1,25, mais c’est de manière extrêmement abstraite (puisque le taux de conversionqu’ils ont le plus mémorisé est le taux inverse de celui qu’ils seraient amenés à utiliser).

• Enfin, il y a des cas où cette solution n’est évoquée, par des personnes âgées notamment, que parincapacité ressentie à utiliser une calculatrice : calcul mental ou, en réalité, recours au papier et aucrayon pour effectuer les calculs dans les situations qui le permettent.

� Le recours à une calculatrice ou à un convertisseur.

• C’est la solution la plus spontanément envisagée par une grande partie des Français, desIrlandais, des Grecs, des Espagnols, et de certains Portugais.

Dans les trois derniers pays cités, ce n’est cependant pas le cas des personnes âgées, qui n’enconnaissent pas l’usage ou qui craignent de se tromper, qui manquent d’habitude, ou pour qui lapetitesse des chiffres affichés aussi bien que des touches de commande peut constituer une difficultéinsurmontable.

Dans la partie du public la plus dynamique et la moins fragile, on tend souvent à envisager l’usage dela calculatrice comme limité : à la fois dans le temps (le temps de s’habituer, qui peut aller dans lesesprits jusqu’à un assez grand nombre de mois) et dans son champ d’application (pour de gros achatsplutôt que pour les petites dépenses courantes).

• C’est une solution également évoquée particulièrement par les personnes en situation deprécarité en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Autriche et même en Allemagne.

« Car on peut vite se tromper de 10 ou 20 DM » (Personne en situation de précarité, Allemagne)

• Plus généralement, elle n’est exclue dans aucun pays, même dans ceux qui bénéficient d’un taux deconversion particulièrement simple, dès lors qu’il s’agit d’achats importants et impliquant(l’équipement électroménager étant le cas typique qui est mentionné).

Le recours à des tableaux ou fiches de conversion simplifiés, cité spontanément dans une proportionminoritaire, suscite cependant l’intérêt.

� Spontanément, c’est une solution qu’évoquent particulièrement des personnes âgées en Italie, en Espagne, enBelgique, au Luxembourg et en Autriche, des personnes en situation de précarité au Portugal et en Autriche,et une partie plus large de la population interrogée en Grèce ainsi qu’en Allemagne et en Finlande.

Elle vient notamment à l’esprit quand on a eu l’occasion de voir de telles fiches, d’en recevoir de la part debanques ou de commerçants – mais quelques-uns imaginent même de se les constituer par leurs propresmoyens.

� Quand on la présente aux interviewés, elle apparaît plus largement comme un moyen qui peut-êtrecommode et utile pour un repérage plus rapide et aussi plus discret qu’une calculatrice.

L’idée de tableaux ou fiches comportent des références de prix de produits courants est peu attractive.

� Elle est rarement spontanément mentionnée (un peu en Italie, en France, en Belgique, et en Autriche).

Elle n’apparaît guère comme une solution véritablement pratique : on ne peut y voir que des ordres degrandeur « moyens », elle ne peut concerner qu’un petit nombre de produits, et pas nécessairement ceuxqu’on est en train d’acheter.

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L’idée de mémorisation de prix de produits courants est répandue, mais plus dans la perspective d’uneaccoutumance graduelle que pour les premiers temps.

� Elle paraît particulièrement envisagée par des personnes des catégories fragiles de la population (notammenten Irlande, en Belgique, au Luxembourg, en Autriche), qui sont très sensibles au prix des produits de base(pain, lait, beurre, sucre ou autres produits alimentaires d’utilisation quotidienne, cigarettes, journalquotidien, bière ou café au bar, parfois litre d’essence…).

Que ce soit dans ces catégories spécifiques ou plus largement, cela n’est envisagé cependant, saufexception rarissime, que pour des produits de petite valeur unitaire.

� Très rares sont ceux, cependant, qui envisagent réellement d’anticiper cette accoutumance en repérantles prix en Euros sur le double affichage ou le double étiquetage que présentent les supermarchés.

D’ailleurs, le constat, effectué dans l’enquête de 2000, que pratiquement personne n’a actuellement entête le moindre exemple de prix en Euros, reste inchangé dans les résultats de la présente étude.

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IV.2. REACTIONS A DES PRIX PRESENTES EN EUROS

Les interviewés se voyaient confronter successivement à 6 prix, exprimés en Euros, de produits ou services.On leur demandait d’abord d’évaluer, pour chacun d’eux, sa cherté ou sa non-cherté, en observant les calculs ouraisonnements par lesquels ils procédaient pour ce faire.

Dans une deuxième étape, pour chacun des produits et services, on les mettait en face d’une autre offre, toujoursexprimée en Euros, avec un prix de 10% inférieur au premier (mais sans annoncer ce pourcentage de différence), eton cherchait à apprécier dans quelle mesure cette différence leur apparaissait sensible ou non.

Les produits et services proposés dans l’exercice étaient1:

• Un litre de lait, avec un prix initial de 0,52 Euro et un second prix de 0,47 Euro.

• Un poste de télévision couleur grand écran, avec un prix initial de 608 Euros, et un second prix de 547Euros.

• Un disque compact, avec un prix initial de 16,90 Euros, et un second prix de 15,20 Euros.

• La vidange d’une voiture, avec un prix initial de 60,80 Euros, et un second prix de 54,70 Euros.

• Une paire de chaussures (de type : chaussures de sport), avec un prix initial de 38,90 Euros, et unsecond prix de 35 Euros.

• Un gâteau, avec un prix initial de 3,28 Euros et un second prix de 2,95 Euros.

Les résultats de ce test peuvent-être résumés comme suit :

a) Dans les pays où le taux de conversion est proche d’un nombre simple s’exprimant par un seul chiffresignificatif.

• En Allemagne, pays dans lequel la valeur approchée du taux de conversion est la plus simple, leraisonnement le plus fréquent, immédiat chez la plupart, consiste à multiplier par 2 le prix proposé, enl’arrondissant la plupart du temps légèrement au départ (notamment pour ceux des prix à 3 chiffressignificatifs qui ne se réduisent pas aisément à un nombre plus simple).

« Un téléviseur pour 1200 DM, c’est assez cher » (Classe moyenne)

Quelques-uns, après avoir effectué cette opération, retranchent du résultat une valeur marginale (intuitive)pour tenir compte du fait que l’Euro n’est pas tout à fait égal à 2 Deutsche Mark.

On trouve quelques rares cas de raisonnements inverses, consistant à partir du prix « normal » connu enmonnaie nationale, à le diviser par 2, et à le comparer avec le prix présenté en Euros.

Pour apprécier les écarts de prix, le raisonnement est à la base le même : on applique un facteur 2 à ladifférence d’abord calculée en monnaie nationale.

Ces processus permettent le plus souvent d’obtenir une bonne approximation du prix réel, malgré quelquescas d’erreurs de calcul ou d’appréciation (chez des personnes âgées) ou de confusion en cours de calcul entreles deux monnaies.

Les approximations effectuées se révèlent cependant partiellement trompeuses : justes en termes d’ordres degrandeur, elles conduisent parfois à des écarts non totalement négligeables.

Il n’apparaît pas de différences très sensibles d’une catégorie de population à une autre.

1 Un exercice de même nature, avec pour l’essentiel les mêmes produits et les mêmes prix, avait été inclus dans l’enquête réalisée en 2000

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• En Finlande, à l’exception de quelques-unes des personnes âgées interrogées, qui se montrent perturbées partout calcul, les interviewés s’engagent tous dans des multiplications par 6 des prix proposés oud’approximations de ces prix.

L’exercice se révèle sans difficulté majeure pour la plupart des personnes lorsque les prix proposéss’arrondissent aisément (ainsi pour le lait, le téléviseur, et la vidange automobile) ; quelques-unes toutefoisfont des erreurs difficiles à expliquer (peut-être dues à leur présupposé du prix auquel ils doivent aboutir,connaissant leur niveau moyen actuel en monnaie nationale), et certains autres aboutissent parfois à desapproximations assez larges.

Il est moins aisé quand les prix présentés sont d’apparence plus compliquée ou moins facilement réductiblesà un nombre rond : ainsi pour le disque compact (on trouve, dans les cas extrêmes, des résultats allant dusimple au double), pour le gâteau (la plupart assimilent son prix à 3 Euros, mais d’autres se révèlent perturbéspar les 28 cents qu’ils s’efforcent difficilement de convertir), ou même pour la paire de chaussures (que lamajorité des personnes âgées, et même bon nombre des autres interviewés ne parviennent pas à convertircorrectement – laissant entendre qu’il est moins naturel d’arrondir au nombre simple supérieur qu’au nombresimple inférieur le plus proche).

En ce qui concerne la perception d’écarts de prix, elle est en gros d’autant plus sensible que l’on a affaire àdes montants unitaires élevés : pour le lait, le gâteau, les écarts sont vus comme peu importants ; on lesremarque davantage pour le disque compact et les chaussures, sans les considérer toutefois comme majeurs ;il n’y a que pour le poste de télévision que la différence frappe comme étant importante.

• En Belgique et au Luxembourg, en dehors de quelques personnes (notamment âgées ou en situation deprécarité) qui se révèlent pratiquement inaptes à tout calcul, ou qui utilisent « l’excuse » de ne pas acheterelles-mêmes les produits concernés pour s’y soustraire (téléviseur, disque compact, vidange pour despersonnes en précarité et des personnes âgées, chaussures de sport également pour certaines des secondes),les interviewés abordent l’exercice pour la plupart avec la même logique : multiplier le prix annoncé par 40(en une ou deux étapes : par 4, puis par 10), et souvent appliquer au résultat un facteur de correction intuitif,pour tenir compte de l’approximation effectuée (sur le prix du produit, mais non sur le taux).

0,52 Euro, pour le litre de lait, est assimilé à un demi Euro ; 608 Euros à 600 ; 60,80 à 60 (sauf dans un cas à61) ; 16,90 à 17 ; 38,90 à 39 ou à 40 selon les cas ; 3,28 à 3.

« 38,90 ça fait 39, multiplié par 40, moins un petit quelque chose, ça fait plus de 1500 francs » (Classemoyenne)

Ce processus conduit la majorité à des résultats justes en termes d’ordre de grandeur, mais avec des erreursflagrantes chez certaines personnes âgées, des fautes d’inattention même dans le grand public moyen quandon essaie de calculer trop rapidement (téléviseur à 36 000 ou 48 000 francs belges), ou plus généralement àdes écarts non négligeables avec le prix réel en monnaie nationale.

Paradoxalement, les interviewés paraissent moins négliger les chiffres additionnels à la valeur arrondie enEuros pour des prix moyens que pour des prix élevés (il y a moins d’ajustements intuitifs par exemple pour letéléviseur que pour la vidange) – peut-être parce que la difficulté présentée par l’existence de cents amène àconcentrer l’attention.

Les écarts de prix pour le même produit sont appréciés soit en calculant d’abord les deux prix en francs, soiten calculant la différence en Euros avant de la convertir en termes (parfois très) approximatifs. Là aussi, lesdifférences apparaissent d’autant plus sensibles que le prix unitaire est plus élevé – aucun interviewé à uneexception près ne prenant conscience du fait que le même pourcentage de baisse est appliqué à chaque fois.

• Au Portugal, les constats qu’on peut présenter sont les mêmes qu’en 2000, avec des différences sensiblesentre les interviewés de la classe moyenne, d’une part, et les personnes âgées ou en situation de précarité,d’autre part. Une partie des secondes se refusent à évaluer les prix de produits et services dont elles n’usentpas ou dont l’achat est trop ancien pour qu’elles en aient le souvenir, et les autres manifestent parfois desdifficultés plus grandes à effectuer des calculs.

La logique est la même chez tous : appliquer le taux de 200 (en négligeant les décimales) aux prix plus oumoins arrondis des produits présentés, pour arriver dans ces cas à des estimations d’ordres de grandeurrelativement satisfaisants.

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Cependant, les prix (approchés) comportant plus d’un chiffre significatif demandent davantage d’efforts etd’attention ; les cents peuvent être perturbants (sans compter quelques personnes qui ne comprennent pasimmédiatement ce qu’est 0,52) – le niveau d’instruction étant le facteur clivant des difficultés ou de lafacilité.

En revanche, le fait d’avoir un coefficient multiplicateur qui comporte deux zéros ne paraît pas être sourced’erreurs fréquentes.

Les écarts de prix pour un même produit sont assez correctement appréciés en utilisant le mêmeraisonnement ; l’importance perçue de ces écarts est corrélée, comme ailleurs, à l’importance du prix unitaire,mais également liée au niveau social (une faible différence apparaît plus sensible aux personnes en précarité).

• En Italie, on peut observer en premier lieu l’expression fréquente d’un sentiment de panique à l’abord del’exercice, chez les personnes âgées et les personnes (surtout féminines) en situation de précarité – à l’inversedes citoyens du grand public moyen qui s’y engagent avec aisance.

Les difficultés initialement rencontrées (en dehors de quelques interviewés, comme dans les autres pays, qui« refusent l’obstacle ») sont relatives surtout à la présence de virgules et de décimales (toujours dans lescatégories « sensibles » de population) . Le prix inférieur à l’Euro (0,52) est particulièrement perturbant.

Ces difficultés tiennent aussi au caractère très déroutant de prix qui, par rapport à des prix exprimés en lires,apparaissent à première vue très faibles, et « ne disent » spontanément absolument rien : on a affaire à unvéritable changement d’échelle.

Une fois qu’ils « s’y sont mis », les interviewés – qui ont cette année retenu la valeur approximative de 2000lires pour un Euro – s’engagent dans un processus de multiplication par 2000 des prix annoncés après lesavoir arrondis à une valeur inférieure ou supérieure (par exemple 17 pour 16,90, mais aussi parfois 15 ; 15pour 15,20 ; 40 pour 38,90 ; 550 pour 547…).

Autre difficulté rencontrée par certains, le nombre de zéros qu’il convient d’ajouter après une premièremultiplication par 2 ; surtout quand l’effort de « se débarrasser » des virgules a déjà été important, l’attentionse relâche, et on aboutit ainsi à des surestimations (ou des sous-estimations) par un facteur 10.

« 3,28 … 3, ça fait 60 000 lires » (Personne âgée)

Cependant, comme on le constatait déjà dans l’enquête précédente, une accoutumance se crée d’exercice enexercice, et beaucoup des interviewés parviennent à effectuer des calculs (approchés) sans erreur, chez lesmembres de la classe moyenne mais aussi chez les personnes âgées et chez une partie (masculine) de cellesqui vivent dans des conditions socio-économiques difficiles.

Il en va de même d’ailleurs des écarts de prix pour le même produit (que bon nombre identifient assezrapidement comme étant de 10% ou de cet ordre).

Il reste que, dans ce pays comme ailleurs, les arrondis faits sur le prix d’origine peuvent conduire, en fin decompte, à des valeurs approchées sensiblement différentes du prix réel, et la totale incapacité d’une partie dela cible précaire à effectuer le moindre calcul doit être soulignée.

• En Irlande, le mode de raisonnement usuel diffère de ceux qui sont mis en œuvre dans les pays précédents.Cela est du au fait qu’en dépit de la proximité d’un nombre simple (0,80) de la valeur de l’Euro en livres,pratiquement personne ne songe à utiliser cette valeur ; on peut rappeler à cet égard que c’est surtout le tauxinverse (presque) exact (1,27) ou approché (1,25) que les Irlandais ont retenu des actions d’informationauxquelles ils ont été exposés.

De ce fait, les estimations qui sont faites sont généralement encore beaucoup plus approximatives que dansles autres pays : on se contente de commencer par raisonner comme si les prix annoncés étaient en livres,pour faire une première comparaison avec ce que l’on connaît, avant d’appliquer un facteur correctif trèsintuitif vers le bas (16,90 Euros pour un disque compact, proche de 15 livres ; 38,90 Euros pour une paire dechaussures, proche de « 29 ou 30 » ; 608 Euros pour un téléviseur, proche de 500 livres ; 3,28 Euros ou 2,95Euros pour un gâteau, proche de 2 ou 3 livres…)

Les personnes âgées et celles qui sont en situation de précarité paraissent être davantage « déboussolées »face à l’exercice, mais dans l’ensemble les réactions sont plutôt homogènes d’une catégorie de population àl’autre.

Il est clair que les estimations effectuées sont extrêmement approximatives, qu’il s’agisse des prix eux-mêmes ou des écarts de prix soumis aux interviewés.

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b) Pays dans lesquels le taux de conversion est proche d’un nombre à deux chiffres significatifs.

• Aux Pays Bas, on observe d’abord une impression générale que les prix exprimés en Euros apparaissent basavant toute tentative de conversion ou d’estimation précise.

En deuxième lieu, la logique adoptée par les interviewés de tous les milieux est à la base la même, à savoirmultiplier par le taux (connu) de 2,2, mais avec de nombreuses simplifications abusives – dues soit audésintérêt affiché à l’égard de l’Euro, soit à une découverte (similaire à celle qui avait été mise en évidenceen 2000) que l’opération est moins simple qu’il n’apparaît au premier coup d’œil.

Ainsi, si certains s’engagent réellement dans une multiplication par 2,2 (ou par 2, en ajoutant ensuite 10% aurésultat), nombreux sont ceux qui adoptent des comportements plus laxistes, se contentant de doubler le prixen Euros avant d’y ajouter un supplément subjectif, voire même de multiplier par 2 pour aboutir à un simpleordre de grandeur.

Dans l’ensemble, et comme dans l’enquête de l’année 2000, les personnes en situation de précarité sont cellesqui rencontrent le plus des difficultés à calculer et qui se limitent le plus à des doublements assortisd’éventuelles corrections « au doigt mouillé » – mais ce comportement s’observe également souvent dans lesdeux autres catégories de population.

Comme dans les autres pays, le coefficient multiplicateur est naturellement appliqué à des valeurs arrondiesdes prix en Euros.

La conjonction des deux phénomènes conduit souvent à des résultats assez lointains – et très souvent sous-estimés ; lorsqu’on les met en face des écarts avec la réalité, beaucoup adoptent des attitudes d’irritation (àl’égard de « ce maudit Euro ») et d’inquiétude ; comme dans l’enquête précédente, nombre de ceux qui n’ysongeaient pas initialement décident alors d’avoir recours à l’avenir à une calculatrice, ou à d’autres moyensd’aide au calcul.

« Oh là là, je prends ma calculatrice la prochaine fois » (Classe moyenne)

En ce qui concerne les écarts de prix, les mêmes très larges approximations sont faites, et les écarts sontmême souvent négligés, pour les produits aux prix unitaires peu élevés.

• En Autriche, comme dans l’enquête précédente, on voit les interviewés mettre en œuvre différents processusde calcul ou d’estimation.

• Multiplication par 13 ou par 14, effectuée directement ou par étapes successives : multiplication par 7suivie d’une autre par 2 ; multiplications séparées respectivement par 10 et par 3, et ajout des deuxrésultats.

• Devant la difficulté qu’il y a à multiplier par 13 ou par 14, d’emblée ou devant l’insuccès de premièrestentatives, recours à une multiplication par 10 avec ajout d’un facteur correctif intuitif : processus quetendent à adopter une partie des personnes âgées et aussi des personnes en situation de précarité.

• Occasionnellement, autres stratégies : par exemple division par 7 suivie d’une multiplication par 100,ou encore « saucissonnage » du prix en Euros par tranches dont on a repéré la valeur en schillings (3Euros = 40 schillings) ; on ne les trouve que chez quelques personnes du grand public moyen.

Dans ces divers processus, les personnes âgées se révèlent comme étant celles qui éprouvent le plus dedifficultés ; beaucoup d’échecs sont enregistrés dans leurs tentatives de calcul (notamment pour les produitsde prix moyens ou élevés), avec alors des résultats aberrants ; ceux qui parviennent à un résultat correct enordre de grandeur sous-estiment souvent la valeur réelle (du fait de l’utilisation d’un coefficient 13 plutôt que14 ou, plus encore, d’un coefficient 10 « corrigé »).

Quelques personnes en situation de précarité sont dans le même cas – mais généralement elles parviennent àun résultat vraisemblable, même s’il est, comme chez les personnes âgées, plus souvent sous-estimé quesurestimé.

Les personnes du grand public moyen se révèlent toutes, au contraire, capables sans problèmes majeurs deparvenir au bout de leurs calculs, et d’arriver à un ordre de grandeur juste ; mais même chez elles, lesapproximations effectuées entraînent des écarts avec la réalité qui atteignent aisément (ou dépassent) 20%.

La perception des écarts de prix, appréciés par les mêmes modes de calcul, conduit le plus souvent à penserque ceux-ci sont importants uniquement pour les produits et services les plus chers.

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• En Grèce, les stratégies d’estimation adoptées sont, comme en 2000, diverses.

• Application d’un taux de conversion de 340 ou (plutôt) 350 à un prix arrondi (avec parfois arrondiintuitif ultérieur) : c’est un cas assez rare, trouvé dans le grand public moyen et chez quelquespersonnes en situation de précarité (certaines personnes âgées s’y essaient, mais sans grand succès).

• Application de taux ultrasimplifiés respectivement de 300 et de 400, et « encadrement » ainsi de lavaleur du produit ou service – plus éventuellement « correctif » en fonction de l’importance del’arrondi effectué sur le prix de départ : c’est le processus communément adopté par des personnes desclasses moyennes.

« (Un téléviseur à 608 Euros), 3x6 = 18, 4x6 =24, en fait un peu moins, 220 000 drachmes environ »(Classe moyenne)

• Application du taux ultrasimplifié de 300, et ajustement correctif intuitif : cas d’une partie desinterviewés dans chacune des catégories.

• Application de ce taux sans guère d’ajustement ultérieur, fréquente chez les personnes âgées et chezune partie de celles qui sont en situation de précarité.

Les interviewés qui s’engagent dans ces logiques parviennent à un résultat, souvent juste en termes d’ordrede grandeur, mais évidemment souvent très approximatif.

Pour ce qui est de l’évaluation des écarts de prix pour un même produit, ces écarts sont souvent minimisés –sauf pour le téléviseur, et aussi le disque compact.

A côté de ces interviewés, il est des personnes qui s’avèrent incapables de procéder au moindre calcul –notamment des femmes des deux catégories sensibles de la population – outre le refus de certaines personnesâgées ou en précarité d’estimer les prix de produits et services qu’elles ne possèdent ou n’achètent pas(téléviseur, vidange automobile, disque compact).

c) Pays dans lesquels le taux de conversion n’est pas proche d’un nombre simple à un ou deux chiffressignificatifs.

• En Espagne, comme en 2000, les consommateurs se rendent rapidement compte des difficultés inhérentes aucalcul proposé, beaucoup répugnant initialement à s’y engager.

Les deux mêmes stratégies qu’on avait déjà observées sont appliquées par les uns ou par les autres :

• Multiplier les prix (arrondis) proposés par le taux (de 166).

• Utiliser le « truc » mnémotechnique 6 Euros = 1000 pesetas.

Le degré de succès ou d’échec rencontré n’est pas différent de ce qu’il était en 2000 : on y parvientrelativement bien lorsque le prix de départ est simple (c’est-à-dire ayant peu de chiffres significatifs), ou bien(pour la deuxième stratégie) est proche d’un multiple de 6 – mais beaucoup moins facilement dans d’autrescas. La présence de cents est un élément initialement perturbateur supplémentaire.

De nombreux interviewés, surtout parmi les personnes âgées et les personnes en situation de précarité, maisaussi plus généralement chez les femmes plus que chez les hommes, sont particulièrement à la peine – qu’ils’agisse d’apprécier les prix de base ou les écarts de prix pour un même produit, qui revêtent pour elles uneparticulière importance.

A cet égard, on peut noter que ces écarts apparaissent souvent relativement peu significatifs quand on partdes prix en Euros, mais qu’ils se révèlent presque toujours très substantiels après conversion faite – ce quiconduit à vouloir renforcer les comportements de vigilance.

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• En France, comme dans l’enquête de 2000, les estimations de valeur apparaissent difficiles ou conduisent àdes approximations très larges, de par l’application de taux de conversion trop simplifiés : un facteur de 6,beaucoup plus qu’un facteur de 6,50 très difficile à mettre en œuvre pratiquement, ou de 7(exceptionnellement).

Les interviewés de la classe moyenne parviennent dans l’ensemble à des approximations justes pour lesproduits aux prix unitaires simples et relativement peu élevés (lait, vidange automobile notamment) mais sontdavantage perturbés dans les autres cas (très grandes sous estimations par exemple pour le disque compact,les chaussures ou le gâteau, erreurs parfois considérables sur le téléviseur).

Ces difficultés sont plus fréquentes encore parmi les personnes âgées et les personnes en situation deprécarité – outre qu’elles ne sont pas toujours concernées par tous les produits.

L’évaluation des écarts relève partiellement de la pure subjectivité ; ce n’est pas le cas, sans doute, pourl’achat d’un téléviseur après application du taux à l’écart de prix – ni pour la vidange pour laquelle onapplique le même raisonnement – mais ça l’est très clairement pour le cas du gâteau (jugé pas cher au départ,avec donc un présupposé favorable à l’égard de tout prix encore inférieur).

« On dirait que ça fait moins cher qu’en francs, ça nous paraît moins cher, parce que quand tu vas acheterun compact, c’est 125, 140, ou 150 francs, donc 16 Euros on dirait que c’est moins cher » (Personne ensituation de précarité)

• Dans la région ultrapériphérique de la Martinique (où les prix proposés avaient été partiellement adaptésà la situation locale), les personnes de la classe moyenne interrogées procèdent pour certaines d’entre ellescomme leurs homologues métropolitaines, avec l’application d’un taux de conversion réduit à 6, etéventuellement ajout subjectif « de quelque chose ».

Les plus jeunes et les plus éduqués parviennent à un résultat approché correct sinon précis comme enmétropole – mais quelques-uns des autres interviewés « pataugent » manifestement complètement.

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IV.3. REACTIONS A LA VISION DES BILLETS ET DES PIECES.

On présentait aux interviewés successivement des reproductions des billets, puis des pièces en Euros, après leur avoirdemandé d’abord s’ils les avaient déjà vus et s’ils les connaissaient.

Dans les réponses à l’interrogation initiale sur ce thème, on constate d’abord la très grande ignorance qui règneencore en ce qui concerne les billets et les pièces en Euros.

• Dans 1 pays sur 2, la grande majorité, voire la quasi-totalité des interviewés, tous segments confondus,déclarent n’en avoir jamais vus et n’avoir aucune idée de leur aspect.

C’est le cas des Pays-Bas, de la France (métropolitaine ou ultrapériphérique), de l’Espagne, et plus encoredu Portugal, de la Grèce et de l’Irlande.

Tout au plus, des interviewés se souviennent d’avoir vu des reproductions des (ou de certains) billets oupièces à la télévision, dans la presse, dans les bureaux de services publics ou de banques, ou dans desbrochures, mais personne n’y a prêté attention, et personne ne peut décrire une quelconque caractéristique deleur aspect.

Quant au nombre de billets et de pièces et à leurs valeurs respectives, très rares sont ceux qui en ont lamoindre idée.

• La situation est apparemment un peu meilleure dans 2 pays, l’Italie et la Finlande, où 1 interviewé sur 2environ se rappelle avoir vu (dans les mêmes supports que pour les pays précédents) des images de billets et/ou de pièces et conserve parfois un vague souvenir de leur apparence.

Les Italiens notamment présument (plutôt qu’ils ne savent) quelles sont les valeurs respectives des différentsbillets (au nombre supposé de 4 ou 5 en moyenne, à partir de 1 Euro) et pièces (entre 5 et 8 pièces différentes,à partir d’1 cent) ; ils ont été frappés par l’idée d’un grand nombre de pièces de monnaie (et, mais trèsrarement, par l’existence de billets d’une très grande valeur unitaire).

• Elle est moins insatisfaisante dans 4 pays : la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche, oùune assez large majorité des personnes interrogées ont vu consciemment (plus ou moins récemment) desreproductions de billets et de pièces (sinon de leur gamme complète) et ont parfois conservé une impressionde leur apparence – mais elles ont très rarement porté une attention active à des images vues « au passage »(dans les mêmes types de supports d’ailleurs que dans les autres pays).

Là aussi, même si les interviewés s’expriment davantage sur le nombre et les valeurs respectives desdifférents billets et des différentes pièces, c’est rarement le fait d’une connaissance effective, mais plutôt lerésultat de l’application d’une logique par assimilation ou comparaison avec ce qui existe aujourd’hui enmonnaie nationale.

Les Belges et les Luxembourgeois ont retenu l’idée – plutôt perturbante – d’un grand nombre de pièces demonnaie.

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Les réactions à la vision d’une reproduction de la série complète des billets (qui confirment d’abord le constatprécédent, que même beaucoup des personnes qui disaient en avoir déjà vus n’avaient pas mémorisé leur aspect)sont très homogènes et très majoritairement favorables.

Dans tous les pays, beaucoup des interviewés notent en positif :

� Une esthétique générale agréable, moderne, élégante, et colorée.

Rares sont les impressions contraires de froideur (liées à l’absence de personnages, de visages humains).

� Des sujets et un graphisme qui donnent lieu à des commentaires d’ampleur variable, maisgénéralement positifs.

Dans quelques pays (Italie, Irlande), la première impression est parfois celle de ressemblance avec des billets« étrangers », mais sans à priori négatif (aspect proche de billets allemands ou suisses – valorisés – aux yeuxd’Italiens ; esthétique « continentale », c’est à dire en fait européenne globale pour des Irlandais quiapprécient les symboles de l’architecture et des 12 étoiles).

A l’inverse, en Allemagne et aux Pays-Bas, on a souvent l’impression rassurante d’y retrouver une esthétiqueproche de celle dont on a l’habitude – les Néerlandais y voyant même peut-être le fait valorisant qu’on auraitpris modèle sur les billets de leur pays.

La symbolique du pont est remarquée et appréciée en France et en Allemagne (en référence inconscientepeut-être à celle du pont de Kehl), celle de la « porte ouverte » par certains aux Pays-Bas.

� Une grande clarté et à priori une grande facilité d’usage.

Partout, les interviewés observent d’abord la différenciation en fonction des couleurs, avec seulementquelques réserves : confusion possible entre les couleurs des billets de 5 et de 20 Euros, de 50 et de 200Euros, ou parfois entre celles de certains billets en Euros et de billets actuels en monnaie nationale (enBelgique et au Luxembourg, en Espagne).

En second lieu, la différenciation par la taille croissante en fonction de la valeur est généralement un autrefacteur positif.

Enfin, la taille et la grande netteté des chiffres indiquant la valeur contribuent puissamment au sentimentqu’il n’y aura pas matière à confusion.

Les réserves sont très minoritaires : elles portent sur :

� La non correspondance des valeurs avec celle des billets nationaux.

� L’absence d’un billet de référence de 1 Euro (à l’instar du dollar), notée en Italie.

� Le trop grand nombre de billets.

� Les doutes sur l’utilisation d’un billet de 500 Euros, ou les craintes de vol d’une coupure d’une telleimportance (critiques émises ça et là en Italie, en Grèce, en Martinique, en Belgique et au Luxembourg, enFinlande).

� La taille des billets – critique que nous ne retiendrons pas dans la mesure où, pour des raisons de sécurité, lesreproductions étaient de dimensions inférieures à celles des vrais billets futurs.

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Les réactions à la présentation des images des pièces en Euros sont nettement plus controversées.

• Certes, ils convient sans doute de relativiser certaines de celles qui concernent simplement l’aspect despièces, quand il est jugé à partir de reproductions en carton, et qui portent sur :

• L’impression que certaines des pièces au moins sont trop similaires, insuffisamment différenciées parleur taille. C’est, semble-t’il, le cas surtout en ce qui concerne les pièces de 1,2, et 5 cents d’Euro, auxyeux de nombreux interviewés italiens, espagnols, belges, néerlandais, autrichiens et finlandais –notamment parmi les personnes âgées.

• L’impression de faible lisibilité, notamment là encore pour les plus petites des pièces en cents d’Euro,qui est exprimée par des interviewés italiens, grecs, autrichiens et par quelques Français, sansprécision particulière.

En Italie, aux Pays-Bas et en Autriche, plusieurs personnes se déclarent plus particulièrementdéroutées par le cercle (dans lequel est inséré le globe terrestre) qui, placé à la suite du chiffre descents, peut créer la confusion (s’agit-t-il d’un zéro, et donc d’une valeur 10 fois plus élevée).

En Finlande, quelques personnes déplorent l’absence d’une mention en toutes lettres de la valeur surla face des pièces.

• Des confusions possibles entre Euros et cents évoquées moins souvent, et notamment par despersonnes en Italie, en Belgique, en Autriche, et en Martinique

• Des confusions possibles avec des pièces existantes en monnaie nationale : cas rares, mentionnés parquelques Belges et quelques Martiniquais (en l’occurrence crainte de confusion entre le centimefrançais et le centime d’Euro – puisque c’est là le nom qui est donné couramment à l’Eurocent enFrance).

• Plus fondamentalement, des critiques se font jour sur le nombre des pièces et le caractère déroutant del’existence de cents.

• Nombre des pièces qui apparaît spontanément trop grand et générateur de complexité en Italie, enEspagne et au Portugal (surtout chez les personnes des catégories fragiles ou des plus faibles niveauxd’instruction), en Grèce, en Irlande, en Belgique et au Luxembourg, et moins nettement en Autriche.

Ce sont pour la plupart des pays dans lesquels la valeur unitaire de la monnaie est faible, et danslesquels le nombre de pièces a progressivement diminué au fil des années.

• Très corrélée à l’impression négative liée au nombre des pièces est celle qui concerne l’existenceperturbante des cents – dans les mêmes pays.

Dans certains d’entre eux, (Portugal, Grèce, Irlande), il apparaît que de nombreuses personnes n’enavaient jamais entendu parler.

• Dans deux pays (Espagne et Pays-Bas), il s’y ajoute la critique du changement du « code » existant(disparition des subdivisions en 25 au profit de subdivisions en 20).

• Il n’y a guère que dans deux pays, la France et l’Allemagne, que la vision des pièces suscite desréactions d’emblée largement positives dans l’ensemble des milieux étudiés.

Les personnes interviewés dans ces pays paraissent avoir mieux remarqué la différenciation d’aspect entretrois sous-séries de pièces (Euros, dizaines de cents, unités de cents).

Ce cas s’observe aussi dans d’autres pays (Italie, Espagne), mais seulement dans la partie la plus active et lamoins fragile de la population.

En outre, le nombre et la nature des subdivisions n’y surprennent pas ; enfin, la reconnaissance rapide dessymboles figurant sur les faces nationales peut contribuer à cet accueil favorable.

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• L’existence de faces nationales est inégalement comprise et perçue.

Elle ne pose guère de problèmes a priori à la majorité des Français, des Belges, des Luxembourgeois, desAllemands, des Néerlandais et des Autrichiens – même si tous, très loin de là, n’étaient pas au courant decette caractéristique.

De rares craintes s’y expriment, dans les catégories « sensibles », de confusion, de non-universalité de lavaleur de ces pièces à travers l’Europe, parfois de fraudes plus difficiles à détecter avec la multiplication dunombre de pièces différentes.

Les Italiens et les Espagnols se révèlent pour beaucoup surpris au début, mais en comprennent la logiqueaprès explication, et manifestent en fin de compte peu de craintes.

La confusion et les craintes sont plus vives dans les autres pays.

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IV.4. RESULTATS DE SIMULATIONS DE PAIEMENT AVEC DES BILLETS ET PIECES EN EURO

Un premier exercice, proposé aux interviewés, consistait à régler une somme de 113 Euros, avec un « porte-monnaie » comportant les espèces suivantes :

• Billets : 1 billet de chacune des valeurs 100, 50, 20, 10, et 5 Euros.

• Pièces : 2 pièces de chacune des valeurs 1 Euro, 50, 20, 10, 5, et 1 cents (dont une série avec facesnationales du pays et une autre avec faces nationales de différents autres pays).

• Cette opération se révèle sans difficultés majeures (parfois toutefois après quelques problèmes initiauxd’identification des billets ou des pièces par manque d’habitude) pour la plupart des interviewés de laclasse moyenne dans beaucoup de pays étudiés.

Les confusions ne portent, parfois, que sur l’identification respective des Euros et des cents.

Elle apparaît plus problématique aux personnes de la même catégorie en Irlande, en Grèce, et dansune moindre mesure au Portugal – ainsi que dans la région ultrapériphérique de la Martinique.

Les confusions sont beaucoup plus fréquentes entre les pièces en Euros et en cents.

« 0,52 … 50 centimes, plus 2 Euros, voilà » (Classe moyenne, Martinique)

En Martinique – chez une partie des interviewés (moins jeune, moins éduquée), il s’y ajoute des « oublis »dus à une grande confusion générale.

• Les difficultés sont plus sérieuses pour un grand nombre des personnes âgées et des personnes ensituation de précarité.

Pour les premières, elles parviennent malgré tout dans leur majorité (quoique plus lentement ou avecdavantage d’hésitations) à procéder sans erreur à l’opération en Allemagne, en France, en Italie et enEspagne. Les difficultés apparaissent plus grandes dans les autres pays (et notamment, dans l’échantilloninterrogé, au Portugal, en Grèce, en Irlande, au Luxembourg, en Autriche et en Finlande).

« 113 Euros … 100 Euros, plus 10 cents, plus 3 cents » (Personne âgée, Irlande)

Pour les secondes, il n’y a guère qu’en Allemagne qu’elles parviennent en général sans trop de problèmes àrégler leur achat ; dans les autres pays, beaucoup y ont peine, n’y parviennent pas sans erreur, ou mêmerenoncent, notamment parmi les femmes en Italie et en Espagne, ainsi que chez les Portugais, les Irlandais,les Néerlandais et les Finlandais.

• Les difficultés parviennent essentiellement de la manipulation des pièces, celle des billets ne présentantpas d’écueil – au point que dans plusieurs pays, des interviewés présentent à l’enquêteur une somme de 115(ou de 120) Euros en billets, et attendent simplement la monnaie.

• Confusions très fréquentes entre Euros et cents (renforcées, chez quelques interviewés grecs, parl’absence de mention du mot cent dans leur alphabet).

• Confusions entre les valeurs des différentes pièces en cents – soit parce qu’on ne parvient pas à bienlire leur valeur (personnes âgées à la vision déclinante) soit, dans certains pays, du fait du troubleentraîné, sur les pièces de 1,2, et 5 cents, par la forme ronde du globe terrestre prise pour un zéro (casclairement repérés en Irlande, aux Pays-Bas et en Autriche)

• Confusion mentales plus profondes, et mélange entre les pièces en Euros présentées et les valeurs enmonnaie nationale (dans quelques cas observés en Italie, en Espagne, en Irlande notamment).

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Un deuxième exercice consistait à effectuer le rendu de monnaie sur un paiement de 38,90 Euros, réglé avecun billet de 200 Euros. – à l’aide du même porte-monnaie que précédemment.

• Les personnes de la classe moyenne parviennent généralement à accomplir la tâche proposée sansdifficulté plus grande que précédemment. En Grèce, l’effet d’entraînement du premier exercice joue mêmefavorablement.

Nombre de Portugais, d’Irlandais et de Martiniquais continuent de rencontrer les mêmes problèmes.

• Pour les personnes des catégories sensibles de la population, les difficultés demeurent, et sontaccentuées par deux facteurs :

• L’incapacité, ou la grande difficulté d’une partie de ces personnes à effectuer des soustractions (quandelles cherchent d’abord à calculer le montant du rendu de monnaie) : quelques-unes y renoncentpurement et simplement.

• La présence de cents dans l’opération à effectuer.

Les personnes âgées italiennes, portugaises, irlandaises, luxembourgeoises, autrichiennes et finlandaises sontcelles qui rencontrent le plus de difficultés ; et les personnes en situation de précarité dans les mêmes pays,ainsi qu’en Espagne et aux Pays-Bas.

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IV.5. MOYENS DE PAIEMENT ENVISAGES POUR DES ACHATS DE DIVERS MONTANTS

Afin d’apprécier dans quelle mesure le remplacement de la monnaie nationale par l’Euro serait susceptible de modifierles comportements actuels, on demandait aux personnes interrogés quel moyen de paiement elles envisageraient àpriori d’employer pour régler respectivement des montants de 27,50 Euros, 132 Euros, 8,30 Euros, et 66,90 Euros.

Puis on leur posait la même question sur leur pratique actuelle, pour des achats effectués aujourd’hui en monnaienationale, en leur présentant ces valeurs converties dans cette monnaie (mais sans leur spécifier qu’il s’agissait desmêmes valeurs).

On peut présenter les observations suivantes :

Pour une somme de 8,30 Euros, perçue par tous comme minime, ainsi que son équivalent national dans toutesles monnaies, tous les interviewés n’envisagent, sauf exception, que le paiement en espèces.

Pour le règlement d’un montant de 27,50 Euros, le paiement en espèces est également le seul à priori envisagédans beaucoup de pays et dans toutes les catégories de population.

Tout partiellement exception les Français, les Belges, les Luxembourgeois, les Néerlandais, les Autrichiens, et lesFinlandais de la classe moyenne : le paiement en espèces est à priori le mode le plus envisagé mais la carte de créditou de paiement l’est minoritairement aussi (ou le chèque pour quelques Français).

Par rapport au paiement de la valeur équivalente en monnaie nationale, on n’observe que très peu dechangements déclarés, et d’ailleurs dans des sens différents :

� Utilisation légèrement plus grande des espèces par des personnes âgées françaises, des citoyens moyensautrichiens ou néerlandais et des personnes en situation de précarité luxembourgeoises (sans doute du faitd’un « effet visuel » de valeur moins élevée).

� Utilisation au contraire légèrement plus grande d’une carte (ou, dans un cas, d’un virement), par despersonnes âgées au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Autriche et des personnes en situation de précarité auPortugal (comportement de précaution pour éviter le risque d’erreur).

Pour un achat de 66,90 Euros

Le paiement est envisagé uniquement ou principalement en espèces :

� Par une majorité des Italiens et des Finlandais de tous milieux, et les personnes de niveau socio-économiquemoyen en Autriche.

� Par les personnes âgées en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Irlande, au Luxembourg, en Autriche et(moins systématiquement) en Allemagne.

� Par les personnes en situation de précarité en Espagne, en Irlande et en Belgique.

Les raisons peuvent être le sentiment qu’on a affaire à une relativement petite somme, au manque de familiarité avecle paiement par carte, ou à l’absence de possession de carte, voire à l’absence de tout compte bancaire chez despersonnes en situation de précarité dans divers pays.

Il est au contraire envisagé principalement par carte (ou chèque en France) :

� Par les Français de toutes catégories.

� Par les personnes de la classe moyenne en Irlande, en Belgique et aux Pays-Bas.

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� Par les personnes âgées en Belgique (pays où l’électronique bancaire est très développée) et les personnes ensituation de précarité aux Pays-Bas.

Les intentions de paiement en espèces ou par d’autres moyens sont en gros équilibrées :

� Chez les interviewés de la classe moyenne en Espagne, au Portugal, en Grèce, au Luxembourg et enAllemagne.

� Chez les personnes âgées aux Pays-Bas, et chez certaines d’entre elles en Allemagne.

� Chez des personnes en situation de précarité au Portugal, en Grèce, au Luxembourg, en Allemagne et enAutriche.

Là aussi, on constate très peu de changements des intentions d’utilisation des différents modes de paiementpar rapport au règlement des valeurs équivalentes en monnaie nationale ; et on observe aussi des changementsdans un sens comme dans l’autre :

� Utilisation légèrement plus grande des espèces par les citoyens de la classe moyenne autrichiens et finlandais,par les personnes âgées italiennes et par les personnes en situation de précarité belges.

� Mouvement inverse chez les personnes âgées au Luxembourg et en Autriche et chez les personnes ensituation de précarité dans le second de ces pays.

Pour un paiement de 132 Euros

Pour les personnes du grand public moyen, le mode normal de règlement d’un tel achat est la carte de crédit ou depaiement, ou encore le chèque (en France, en Italie, parfois en Allemagne) ou dans quelques cas le virement.

Il n’y a guère qu’en Grèce que quelques interviewés de cette catégorie évoquent aussi un paiement possible enespèces, concurremment avec les autres moyens.

Les espèces sont envisagées principalement par des personnes âgées en Espagne, au Portugal, en Grèce et enIrlande, et par des personnes en situation de précarité en Espagne, en Irlande et en Finlande.

Les raisons en sont l’absence de possession ou d’habitude d’une carte bancaire, voire (chez des personnes enprécarité) de tout compte bancaire.

Espèces et autres moyens de paiements sont envisagés dans des proportions relativement équilibrées par despersonnes âgées au Luxembourg, en Autriche et en Finlande, et par des personnes en situation de précarité dans lestrois premiers de ces pays ainsi qu’en Grèce.

Encore une fois, les modifications enregistrées dans les déclarations d’intentions de paiement sont trèsminimes, par rapport au règlement de la valeur équivalente en monnaie nationale.

On n’observe guère que :

� Une diminution des intentions de paiement en espèces chez quelques personnes de la classe moyenne auPays-Bas ou en Autriche, quelques personnes âgées dans ce dernier pays ou au Luxembourg, et quelquespersonnes en situation de précarité en Italie.

� Un léger mouvement apparent inverse chez des personnes en situation de précarité au Luxembourg.

Globalement cet exercice – naturellement trop limité pour prétendre analyser un domaine aussi complexe – nepermet pas de mettre en évidence de tendance manifeste de changement dans l’utilisation des modes depaiement.

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LES CITOYENS EUROPEENS

FACE A L’UTILISATION DE LA NOUVELLE MONNAIE

Capacité à convertir et à évaluer des prixen Euros

Facilité

Impression de facilité ou de difficulté faceaux billets et pièces

Facilité

Capacité à effectuer des paiements avec les billets et pièces

Facilité

D F, DClasse moyenne de la

plupart des pays

B, L (m)

Classe moyenne GRB, L (a,p)SF (m,p)

P (m),I (m)A (m), SF (a)

B, L

Classe moyenne P, IRL, M

P. Agées E, F, B, DPrécarité D

I (a)A (p)

I (p), GR (m) (F (m), NL (a,m) M, NL, A, SF P. Agées I, NL

E (m)P (a,p)

E, P, GR

P. Agées GRPrécaritéGR, F, B, L, A

M, NL (p), A (a)

GR (a,p), E (a,p),IRL (m), F (a,p)

I, IRLP. Agées P, IRL, L, A, SFPrécaritéI, E, P, IRL, NL, SF

IRL (a,p)

Difficulté Difficulté Difficulté

(a) Personnes âgées(p) Personnes en situation de précarité(m) Classe moyenne

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CHAPITRE V :

INITIATIVES POSSIBLES

POUR FACILITER LE PASSAGE A L’EURO

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V.1. ATTITUDES ET ATTENTES EXPRIMEES SPONTANEMENT

Avant de leur soumettre, comme dans les enquêtes des années précédentes, une série d’idées d’initiatives qui pourraientfaciliter le passage à l’Euro ; on interrogeait les personnes de l’échantillon sur les besoins d’information ou d’aide qu’ilsressentaient spontanément, et sur les « acteurs » dont ils attendraient qu’ils contribuent à les satisfaire.

Sans être encore partout très forte, la conscience s’éveille de l’approche de l’échéance.

Même si beaucoup de citoyens, comme on l’a vu dans le Chapitre II, restent largement passifs, la date d’introductionde l’Euro – dont la connaissance s’est d’ailleurs améliorée dans des pays où certains l’ignoraient à la fin de l’année2000 – commence à apparaître proche, et n’est plus la perspective lointaine et assez abstraite qu’elle était encore il ya peu.

La conscience du besoin d’en savoir plus et d’être mieux armé pour affronter ce changement apparaîtparticulièrement développée :

� De façon très générale dans les pays du Sud de l’Europe, et particulièrement en Italie, ainsi qu’en Irlande.

� Parmi les catégories « sensibles » de la population, notamment les personnes en situation de précarité, enBelgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Autriche et en Finlande.

Corrélativement, l’idée que c’est dès maintenant qu’il convient de lancer ou de développer les actionsd’information et d’accoutumance est largement partagée.

Il reste bien sûr, des personnes des milieux les plus favorisés économiquement et culturellement qui déclarent neplus ressentir de véritable besoin d’information supplémentaire pour elles-mêmes, ou qui pensent seulement à latoute dernière période de l’année 2001 comme propice à des actions utiles, mais la disposition plus générale desinterviewés est à mettre à profit les 6 mois restants – certains estimant même « qu’il est déjà bien tard ».

La demande s’oriente de plus en plus vers des informations pratiques et des moyens d’aide concrets.

Cette tendance avait déjà été constatée dans l’étude réalisée à la fin de l’année 2000, par rapport à celle de 1999 ;elle s’accentue nettement.

Elle est naturellement renforcée, chez nos interviewés, par le constat qu’ils ont fait, pour beaucoup, des difficultésqu’ils rencontraient dans les exercices d’estimation de valeurs en Euros et de simulation de paiements.

Les mesures jugées nécessaires ou utiles portent aujourd’hui principalement sur :

� L’accoutumance à la valeur de la monnaie, à la valeur des choses dans la nouvelle monnaie, ou la maîtrisedes calculs ou des estimations de conversion : repères de prix, processus de calcul simples, « trucs »mémotechniques.

� La disposition de moyens pratiques de calcul : calculatrices souhaitées par les interviewés de certains pays,mais aussi cartes, fiches ou tableaux simplifiés de conversion.

� La familiarisation avec l’aspect des nouveaux billets et des nouvelles pièces.

� L’apprentissage de la manipulation de cette monnaie, avec des jeux de « faux » billets et de « fausses »pièces, ou des « jeux de société » les comportant.

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On retrouve, en outre, dans les attentes, des demandes qui s’expriment déjà précédemment : information de base surla valeur de l’Euro en monnaie nationale (quand on ne la connaît pas), modalités applicables aux arrondis, mesuresprises par les pouvoirs publics contre des fraudes éventuelles, maintien ou développement de double affichage,précisions sur les dernières étapes du calendrier, etc.

Les moyens par lesquels ces informations et aides pourraient être dispensés incluent les médias traditionnels,mais ne se limitent pas à eux.

� Parmi les médias traditionnels, la télévision est celui qui est le plus cité – comme c’était le cas à propos del’information.

Indéniablement, il s’agit de celui qui est le plus universellement fréquenté notamment par les personnes descatégories « sensibles » dont beaucoup lisent peu.

Lorsque des précisions sont apportées, elles concernent la capacité de ce média à montrer, à attirer l’attentionsur des aspects concrets, de façon rapide et incisive.

� Les journaux sont cités inégalement selon les pays (le plus dans ceux où la lecture de la presse quotidienneest développée), et surtout par les interviewés de la classe moyenne.

Au delà de l’information générale qu’ils peuvent diffuser, on pense parfois à des suppléments ou à desencarts avec des reproductions des billets ou des pièces, des jeux à découper, etc.

� La radio n’est que peu mentionnée, l’affichage également.

� Internet ne l’est qu’en Finlande.

� L’utilité de brochures ou dépliants d’information continue d’être reconnue, mais pas très souventspontanément ; cela est lié à l’impression croissante que l’information de base ne suffit pas, et par ailleursqu’on a besoin de moyens d’accoutumance qui ne peuvent reposer seulement sur des supports écrits.

� Parmi les acteurs « hors médias », l’Etat est naturellement mentionné partout comme étant un émetteurnaturel (c’est même son devoir) d’information sur l’Euro – mais les canaux de diffusion de ses actions etinitiatives peuvent être très variables.

� Parmi eux, les services publics locaux (régionaux, municipaux) paraissent valorisés dans certains paysnettement plus que dans les autres : Italie, Espagne, Portugal, France métropolitaine et plus encoreMartinique, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche.

� Le besoin d’information et d’appui de proximité se manifeste tout particulièrement dans les catégories« sensibles » de la population, et tout particulièrement chez les personnes en situation de précarité quiévoquent, les unes ou les autres, centre sociaux communaux, associations de quartier, clubs du troisième âge,communautés paroissiales (Portugal), etc.

Ces relais se prêtent à des actions didactiques jugées essentielles par ces personnes, avec contact physique« en chair et en os » avec des animateurs qui viennent expliquer, dialoguer, stimuler – et non seulementinformer.

� Les écoles, outre qu’elles sont très largement mentionnées dans presque tous les pays comme les lieuxnaturels où éduquer à l’Euro les enfants (qui peuvent ensuite « rediffuser » vers les membres plus âgés deleur famille), sont spontanément envisagées parmi ces relais locaux pour l’organisation de conférences ouréunions destinées aux adultes eux-mêmes (la suggestion est en particulièrement fréquente dans des payscomme l’Italie et le Portugal, ainsi qu’en Martinique).

� Les banques sont jugées partout acteurs crédibles de la diffusion d’information et d’explications sur l’Euro –mais la distance avec elles est parfois très grande chez les personnes en situation de précarité.

On attend d’elles, plus que dans les enquêtes précédentes semble-t’il, qu’elles sortent de leur rôle de basepour fournir des explications personnalisées, éventuellement mettre en service des euro-guichets spécialiséspendant la période des premiers mois, etc.

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� Les commerces – qu’on tendait assez peu à voir réellement comme pourvoyeurs d’information concrète surl’Euro dans les enquêtes précédentes, en dehors du double affichage ou du double étiquetage utile –paraissent également objet d’attentes plus concrètes.

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V.2. REACTIONS A DIFFERENTES INITIATIVES POSSIBLES POUR FACILITER LE PASSAGE A L’EURO

Les réactions aux différentes idées de mesures peuvent être résumées comme suit :

d) Un guide de l’Euro complet, mis à la disposition de chaque foyer, avec toutes les informations utiles.

Cette proposition reçoit généralement un accueil moyennement favorable – comme c’était le cas déjà en2000.

Les perceptions de ce que serait ce guide sont inchangées : document de référence, qu’on pourrait conserverpour trouver la réponse à une question particulière qu’on se pose, mais pas outil pratique d’usagequotidien. Il serait une sorte de « dictionnaire », ou d’ »encyclopédie » de l’Euro, mais non un livre qu’onlirait en entier.

Des conditions délimitent l’intérêt qu’il pourrait présenter : lisibilité, clarté, langage simple, compréhensiblede tous, absence de jargon administratif, présence d’exemples concrets ou d’illustrations, etc.

Autre condition, rarement formulée explicitement mais souvent implicite : qu’il émane d’une autoritépublique incontestable.

On peut observer que les pays dans lesquels cette idée est accueillie le plus favorablement ne sont pasexactement les mêmes qu’un an plus tôt : Grèce, France, mais aussi cette fois Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Autriche et Finlande – signe possible d’une sensibilisation plus grande dans ces pays où l’on tendaitplutôt antérieurement à minimiser les difficultés d’adaptation à l’Euro ; on y insiste cependantparticulièrement sur la nécessité de simplicité, avec parfois des doutes.

e) De petites brochures très courtes et faciles à lire, qui seraient distribuées dans chaque foyer seulementavec les informations essentielles.

Cette proposition est reçue positivement dans tous les pays, avec seulement des réserves substantielles auPortugal, en Autriche parmi les personnes âgées et les personnes en situation de précarité (qui craignent quecela ne soit trop succinct), et en Belgique au contraire chez certains interviewés du grand public moyen (quitendent à penser que toute l’information de base leur a déjà été dispensée, et qu’il convient d’aller maintenantplus loin si un tel document doit être utile).

De manière générale, et comme en 2000, c’est le caractère simple, concis, pratique, emportable avec soide la brochure qui suscite l’intérêt.

Là ainsi, on attend qu’elle contienne autre chose que de l’information « officielle » brute, à savoir desreproductions des billets et des pièces, des « trucs » de calcul, etc.

Cette brochure peut avoir un caractère complémentaire du guide plus substantiel – idée expressémentprésente dans les discours d’interviewés français, belges, allemands ou autrichiens.

Sa facilité d’usage apparaît notamment attractive pour des personnes âgées ou des personnes en situation deprécarité.

Il convient de veiller à lui donner clairement l’apparence d’une publication officielle, non publicitaire, pourqu’elle retienne l’attention.

f) Un service d’information auquel on pourrait s’adresser gratuitement par téléphone, ou par minitel /télétexte ou Internet, etc.

Les réactions à l’idée d’un tel service sont également proches de celles qu’on enregistrait dans l’enquêteprécédente : moyen complémentaire d’accès à l’information qui peut être utile et commode (de par sarapidité) pour obtenir une information concrète, une précision, une explication de quelque chose qu’on amal compris.

Dans tous les pays – y compris ceux dont le taux d’équipement des foyers en ordinateurs et accès à Internetest le plus élevé aujourd’hui – c’est l’option téléphonique du service qui est le plus prise en compte (c’està un interlocuteur humain qu’on veut expliquer sa préoccupation, c’est de lui qu’on attend une réponsepersonnalisée).

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Les réserves portent sur la durée de la « queue » des appels, la compétence des employés du service pourrépondre avec pertinence aux questions posées, et aussi (chez les personnes âgées surtout, chez les personnesen situation de précarité dans quelques pays) l’absence d’aisance dans l’usage du téléphone (pour autre choseque des conversations courantes) et le caractère fugitif d’une communication qui ne laisse pas de trace, etqu’on risque d’oublier – outre le fait que tous ne sont pas équipés.

Globalement, l’accueil à cette idée paraît moins favorable dans les pays du Sud de l’Europe – et dans ceux-làtrès clairement chez les personnes âgées. La France, le Luxembourg, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autrichesont également des pays dans lesquels cette partie de la population est nettement moins favorable.

On peut noter enfin que, parmi les personnes qui approuvent la mise en place d’un tel service, ou même lejugent nécessaire, peu envisagent cependant de s’en servir personnellement, sauf cas spécifique.

g) Des personnes spécialement formées et chargées d’informer sur l’Euro dans les services publics aveclesquels vous pouvez être en contact (mairies, travailleurs sociaux, bureaux de poste, banques …).

Là aussi, les réactions des personnes interrogées présentent de grandes similitudes avec celles qui émanaientde leurs homologues de l’étude précédente, l’accueil qui est fait à la proposition variant selon les pays :

• Positif dans l’ensemble au Portugal, en France (métropole et Martinique), en Irlande, en Allemagne eten Autriche, ainsi que chez les personnes âgées en Italie.

• Partagé ou ambivalent en Espagne, en Grèce, en Belgique, au Luxembourg, en Finlande et dans lesautres catégories italiennes.

• Majoritairement défavorable aux Pays-Bas

L’intérêt qu’on y voit réside d’abord dans le caractère direct et personnalisé de la relation, qui rend à lafois plus facile d’exprimer sa demande avec confiance dans le fait qu’elle sera comprise, et d’assimiler soi-même la réponse donnée : les personnes âgées y sont particulièrement sensibles.

Les réactions sont d’autant plus favorables quand les interviewés imaginent que ce service sera disponibledans des lieux qu’ils fréquentent habituellement, sans avoir à faire l’effort « de sortir de son chemin », et enmême temps des lieux où on peut présumer l’existence d’une compétence sur le sujet : banques, bureaux deposte.

Elles sont mitigées, sceptiques, voire défavorables quand ils pensent au contraire aux services publics usuelsde l’Etat – du fait des doutes sur leur capacité à mettre en place des employés vraiment spécialisés etcompétents, ou de craintes de longues files d’attente (ces doutes se manifestent notamment en Italie, enGrèce, en Martinique, au Luxembourg, en Allemagne, et aux Pays-Bas).

A l’inverse, les services sociaux paraissent particulièrement valorisés au Portugal, en Martinique, et enBelgique, auprès des personnes en situation de précarités.

Autre réserve, celle qui a trait à l’utilité (mise en doute) de tels services par des personnes, souvent de laclasse moyenne de la population, qui n’imaginent guère qu’il puisse y avoir tellement de questionscomplexes, à propos de l’Euro, qu’on ne puisse résoudre par d’autres moyens – ou qui s’interrogent sur lecoût ou sur le rapport coût-utilité de telles structures.

Enfin, réserve plus rare, comme en 2000, celle qui concerne le caractère personnel et confidentiel des affairesd’argent, dont certains n’imaginent pas qu’ils iraient les exposer à des personnes qu’ils ne connaissent pas,dans de tels lieux publics.

h) Des personnes comme vous, dans votre quartier ou dans votre entourage, volontaires pour informer lesgens sur l’Euro et les aider dans leurs difficultés, et qui seront formées pour cela.

Cette proposition avait été présentée aux interviewés de l’enquête de 2000, sans toutefois sa dernière partiesur la formation des personnes concernées. Cette précision a été ajoutée, au vu des doutes qui s’exprimaientfréquemment sur ce point.

En dépit de cette précaution, les attitudes de rejet, ou au moins de doute sérieux vis à vis de laproposition, demeurent très majoritaires dans la plupart des pays et des catégories de population, etessentiellement pour les mêmes raisons :

• Répugnance à « parler d’argent » devant autrui, et crainte sécuritaire.

• Doutes sur la compétence de tels bénévoles, ou sur la possibilité d’en trouver.

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La proposition suscite toutefois de l’intérêt, au moins de principe, en Espagne, en France, en Belgique, chezdes personnes âgées en Irlande et aux Pays-Bas, et chez des personnes en situation de précarité en Autriche –et elle continue d’être reçue très positivement en Martinique, où le tissu associatif est particulièrement actif etfamilier.

Dans ces cas-là, on observe que, contrairement à la perception majoritaire d’ « intrusion » d’étrangers chezsoi, c’est par le biais d’organisations établies (centres sociaux, associations) qu’on imagine avoir accès àce soutien, et sous une forme collective plutôt qu’individuelle.

Sous la forme de relais de proximité familiers et valorisés, la proposition serait susceptible d’être beaucoupmieux appréciée (cf. les attentes exprimées spontanément dans ce sens).

i) La possibilité d’acheter quelques semaines à l’avance, à la banque ou à la Poste, un set de vrais billetset pièces en Euros, pour permettre de s’y habituer. La valeur en sera d’environ 15 Euros, qui pourrontêtre utilisés à partir du 1er janvier 2002.

(NB : Dans l’enquête aux Pays-Bas, la formulation de cette proposition était modifiée pour correspondre à ladécision des autorités néerlandaises de distribuer gratuitement un set de valeur plus limitée).

Les réactions à cette proposition sont très largement favorables dans tous les pays – sauf l’Irlande, oùbeaucoup expriment leurs doutes sur son utilité ou pensent que la distribution de fac-similé des billets et despièces serait suffisante. Quelques réserves s’expriment également en Espagne (caractère discriminatoire àl’égard des personnes en situation de précarité qui ne pourraient pas se payer ce set) et en Autriche parmi lesinterviewés du grand public moyen (doutes sur l’utilité véritable).

Elle répond au besoin qui s’exprimait souvent spontanément, et qui a été renforcé dans l’échantillon étudiépar la prise de conscience, au travers des exercices de manipulation de la monnaie, des difficultés qu’ellepeut présenter.

Les mots de découverte, de prise de contact, d’accoutumance, de familiarisation, d’entraînement sontprononcés à l’appui des opinions positives.

j) La mise en service des billets et des pièces en Euros avant le 01-01-2002.

Cette proposition était présentée, comme les années précédentes, pour apprécier de manière complémentairela disposition et l’intérêt à une familiarisation précoce à l’Euro physique.

Les réactions à cette idée sont très majoritairement négatives dans la plupart des pays :

• Modifier le calendrier (surtout à une si courte distance de l’échéance) ne pourrait que renforcer laconfusion.

• Cela ne changerait pas le problème de l’existence d’une période de double circulation, mais ne feraitque la décaler dans le temps.

Seuls émettent des avis plus favorables bon nombre des Portugais, des Français, des Luxembourgeois et desItaliens qui – sans prendre en compte les objections précédentes – y verraient l’intérêt en théorie d’unefamiliarisation plus précoce ou d’une plus longue durée d’accoutumance (parmi des interviewés a prioriplutôt pro-Euro).

k) Des observatoires locaux de l’Euro, c’est-à-dire des services qui peuvent suivre au jour le jour lesproblèmes qui se posent et régler à l’amiable les petits litiges liés à l’utilisation de l’Euro.

Les incompréhensions ou les interrogations qui se faisaient jour les années précédentes, face à uneformulation partiellement différente de la proposition ont amené à remanier celle-ci (le dernier membre dephrase remplaçant « repérer les fraudes et les tricheries, etc.).

De manière générale les attitudes à son égard sont ambivalentes :

• Nécessité reconnue d’un contrôle, mais sentiment qu’il existe déjà des instances ayant ce rôle (police,services de la répression des fraudes, services officiels de protection des consommateurs de l’Etat,associations de consommateurs).

• Dans quelques pays, où les craintes de problèmes sont minimes, doutes sur l’utilité véritable d’un telservice (Pays-Bas, Finlande, Autriche chez les citoyens de la classe moyenne).

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Dans quelques segments de la population interrogée, elles sont plus positives :

• Au Portugal et en Grèce, cela apparaît à beaucoup comme un élément très rassurant de la mise enplace de l’Euro.

• En Belgique, au Luxembourg et en Autriche les personnes en situation de précarité notammentsoulignent le caractère local d’une possibilité de recours en cas de problème, qui la rend plus crédibleet plus palpable.

Le rôle de ces observatoires reste toutefois très partiellement compris.

l) La mise à disposition gratuite à tous les foyers de calculatrices simplifiées qui permettent de convertirles valeurs d’Euros en (monnaie nationale) ou de (monnaie nationale) en Euros.

C’est, comme dans l’enquête précédente, une des propositions les mieux accueillies (de façonmajoritairement favorable dans tous les pays).

Comme précédemment, des réserves s’expriment parfois, tenant :

• Au sentiment de personnes âgées qu’elles ne sauront pas s’en servir (en Grèce, en Irlande) – mais cesentiment semble moins fréquemment exprimé.

• A des doutes sur l’utilité véritable, du fait de la simplicité du taux de conversion (en Allemagne) ouparce qu’on possède déjà une ou des calculatrice(s) ou un convertisseur en Euros.

• Au coût d’une telle mesure– objection rarement évoquée cette année.

Les personnes en situation de précarité apparaissent plus positives (gratuité de la proposition).

On a vu précédemment les difficultés que les citoyens interviewés pourraient rencontrer dans l’utilisationconcrète de l’Euro ; leur prise de conscience conforte l’intérêt pour une telle mesure, même si elle apparaîtinégalement nouvelle aux uns et aux autres (bon nombre de Luxembourgeois évoquant les convertisseursattribués à chaque foyer par l’Etat « il y a déjà longtemps » pour observer qu’ils ne fonctionnent plus).

m) La mise en place « d’Eurologos » chez les commerçants qui s’engagent à pratiquer le double affichagedes prix, à accepter dès maintenant les paiements en Euros, et à donner de l’information sur l’Euro àleurs clients.

Par rapport à l’enquête précédente, la formulation de cette proposition avait été modifiée – la versionprécédente ne spécifiant que la fonction d’information à la clientèle, et faisant référence en outre à descommerces « agréés » – mot qui pouvait créer des confusions.

En dépit de cette modification, c’est essentiellement au travers de la notion d’agrément (au moins implicite)et de la promesse d’information de la clientèle que l’Eurologo continue d’être principalement perçu ; en effetla double indication des prix n’apparaît pas généralement comme une innovation, et la possibilité depaiement en Euro dès aujourd’hui conserve un caractère totalement abstrait, tant que la monnaie européennen’est pas physiquement disponible sous la forme d’espèces.

Dans beaucoup de pays, cette mesure est reçue par la plupart des interviewés de manière tièdementfavorable, comme un élément pouvant contribuer à la confiance – parfois d’ailleurs à la confiance descommerçants eux-mêmes plus utilement qu’à celle du public.

Les réserves portent sur :

• L’utilité véritable d’une telle mesure

• La compétence et la disponibilité des commerçants, très pris par leurs occupations « de base », pourpouvoir réellement fournir de l’information et des explications à leurs clients

• L’existence, déjà de nombreux logos ou labels, et la crainte que celui-ci ne soit noyé dans l’ensemble.

Elles apparaissent dans cette enquête particulièrement fortes en Italie, en Allemagne et aux Pays Bas.

La réception de la proposition est en revanche meilleure en Belgique, au Luxembourg et en Finlande, ainsiqu’en Autriche, notamment en ce qui concerne les personnes âgées.

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n) La généralisation de l’étiquetage et de l’affichage de tous les prix en Euros dès aujourd’hui, en plus de(la monnaie nationale)

C’est là une mesure qui n’apparaît plus nulle part comme nouvelle, puisque la majorité voire la quasi-totalité des magasins, ou au moins des magasins de grande surface, la pratique déjà. Même en Grèce et enMartinique, où le caractère général de cette pratique n’était pas encore acquis en 2000, il l’est maintenant.

Elle n’est pas pour autant rejetée, même si tous ou presque reconnaissent n’avoir pas prêté d’attention auxvaleurs en Euros des prix affichés ; en Irlande, où le double affichage se heurtait l’an dernier à des craintes deconfusion, il est reconnu désormais comme ailleurs comme utile.

Certains interviewés observent que l’utilité du double affichage va retrouver une actualité à l’approche du1er janvier 2002, et pour la période de double circulation qui va suivre.

o) Un étiquetage et un affichage où les prix en Euros sont indiqués en premier, et en gros caractères enEuros, avant l’indication en (monnaie nationale)

Cette proposition est perçue plutôt positivement, et notamment en Espagne, au Portugal, en Belgique et enAutriche – qui sont parmi les pays où les attitudes générales à l’égard de l’Euro sont les plus favorables.

On y voit l’intérêt de forcer l’attention sur la valeur des choses en Euros, de secouer la passivité qu’on admetavoir face au double affichage actuel, ce qui deviendra de plus en plus nécessaire à mesure que la dated’introduction de l’Euro physique se rapproche.

Les réserves sont de deux natures :

• L’une, purement psychologique, chez des citoyens très craintifs et très déstabilisés, par le changement,et qui repoussent mentalement la perspective de l’arrivée de l’Euro jusqu’au dernier moment.

• L’autre, plus pratique, de crainte de confusion.

Elles s’expriment notamment chez des personnes âgées (fortement en Italie et au Luxembourg) ou chez despersonnes en situation de précarité.

Elles sont aussi les plus visibles chez les Allemands et une partie des Néerlandais, dont certains ont eul’occasion de voir un tel double affichage, et qui en ont été troublés : de par la relative proximité des valeursrespectives de l’Euro et de leur monnaie nationale, la confusion peut en effet exister à propos du prix d’unproduit, ce qui n’est évidemment pas le cas dans les pays où l’Euro vaut des centaines ou des milliersd’unités de la monnaie nationale ; pour les Allemands notamment, qui se déclaraient plutôt favorables à unetelle idée en 2000, il s’agit d’une réelle modification des attitudes.

Il reste que, dans l’ensemble, l’acceptabilité de cette mesure paraît avoir progressé depuis la dernièreenquête.

p) Des émissions télévisées courtes pour donner des informations simples sans jargon technique, où onverrait comment les gens utilisent concrètement l’Euro dans la vie quotidienne.

Cette proposition génère une approbation quasi-consensuelle (et particulièrement forte en Italie, enEspagne et au Portugal).

Les réserves qu’on pouvait observer dans l’enquête précédente en Irlande et (moins nettement) aux Pays Baset en Finlande, ont clairement diminué ; soit que (dans le premier pays) l’idée de l’Euro est progressé et negénère plus les mêmes angoisses et la même tentation d’occultation, soit parce que la conscience sedéveloppe de l’approche de la date d’introduction de la nouvelle monnaie.

Les mêmes conditions d’intérêt sont exprimées :

• Simplicité, clarté, concision

• Caractère concret de l’information et des situations présentées

• Ton de la communication léger et empreint d’humour mais pas « débilitant »

• Accessibilité au public le plus large, qu’il s’agisse des heures de diffusion ou de précautions à prendrepour s’assurer de la bonne compréhension par les publics les plus sensibles : éviter un ton trop rapide,éviter de traiter plusieurs thèmes dans une même émission et – suggestion faite notamment en Italie –éviter les présentations de type spot publicitaire, trop brèves pour être remarquées et assimilées (mêmesi personne ne souhaite naturellement se voir assener des « pavés » d’information indigeste).

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Il est évident que la télévision est un média incontournable pour sensibiliser et fournir l’informationsur des aspects de base, dont certains manquent encore – mais elle ne saurait naturellement remplir lebesoin plus profond d’accoutumance et d’appropriation de l’Euro par les citoyens, qui doit passeraussi par des mesures d’appui sur le terrain, évoquées plus haut.

q) Que les prix qu’on peut gagner dans tous les jeux (loterie, loto, jeux télévisés, etc.) soient donnésuniquement en Euros.

Les réactions à cette idée sont contrastées ou ambivalentes, comme elles l’étaient en 2000.

Elle peut contribuer à familiariser à l’Euro ; mais tous, loin de là, ne jouent pas, et ceux qui le font necomprennent pas toujours que le montant de leurs gains (converti en monnaie nationale) pourrait être utiliséavant le 1er janvier 2002.

Un consensus mou se manifeste pour un double affichage des gains.

Cette mesure n’apparaît en tous cas à ceux qui lui sont favorables que comme une action d’intérêtrelativement marginal pour faire progresser la conscience et la connaissance de l’Euro.

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RÉACTIONS AUX IDÉES D’INITIATIVES POUR FACILITER LE PASSAGE À L’EURO

TABLEAU RÉSUMÉ DES RÉACTIONS POSITIVES

CHEZ LES PERSONNES INTERROGEES

Intérêt Désintérêt / doutes

Guide de l’Euro complet +++

(+)GR, F, B, D, NL, A, SF

Autres pays En partie : tous pays

Brochures courtes avec information essentielles +++

(+)

I, GR, IRLTous autres pays

P (div), B (m), A (a,p)

Service gratuit d’information par téléphone, etc. +++

(+)Autres pays / catégories I (a,p), E (p), P (a), GR (a,p)

F (a), L (a), D (a), NL (a), A (a)

Personnes spécialisées dans les services publics +++

(+)

I (a), P, IRL, F, ME, B, D, SF, AI (p,m), GR, L

NL

Bénévoles dans votre quartier / entourage +++

(+)

M

E, IRL (a),F, B, NL (a), A (p)Autres pays / catégories

Set de vrais billets et pièces +++

(+)

Tous autres pays / catégories

E, A (m) IRL

Mise en service anticipée des billets et pièces +++

(+) I, P, F, LAutres pays

Observatoires locaux de l’Euro +++

(+)P, GR, B (p), L (p), A (p)Autres pays / catégories

NL, SF, A (m)

Offres de calculatrices simplifiées gratuites +++

(+)

Autres pays / catégories

GR (a), IRL (a), D

Logos de confiance +++

(+)B, L, A (a), SF

Autres pays / catégoriesI, D, NL

Généralisation du double étiquetage / affichage +++

(+)Tous pays

Double étiquetage / affichage en Euros d’abord +++

(+)Autres pays / catégories I (a), L (a), D, NL

Emissions de télévision courtes et concrètes +++

(+)

I, E, PAutres pays

Concours avec prix uniquement en Euros +++

(+)Tous pays

(a) Personnes âgées(p) Personnes en situation de précarité(m) Classe moyenne

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CHAPITRE VI :

REACTIONS A L’INITIATIVE D’UNE ETUDE SUR L’EURO

PAR LA COMMISSION EUROPEENNE

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A la fin des réunions, les personnes interrogées étaient informées du fait que l’étude à laquelle ils venaient de participer étaitréalisée « à l’initiative de la Commission Européenne, en liaison avec les Etats-membres de l’Union Européenne », et onsollicitait leurs réactions à cette information.

On sait, par des études plus spécifiques, que la connaissance moyenne des institutions communautaires par les citoyens estfaible, mais que cette connaissance, et aussi l’image qu’elles ont , est plutôt meilleure dans les pays du Sud de l’Europe (où ona clairement conscience des bénéfices de la politique de cohésion) que dans ceux du Nord, et par ailleurs dans les petits pays del’Union plutôt que dans les plus grands.

Pour autant qu’on puisse en juger de par les investigations très limitées sur ce sujet à l’extrême fin des interviews, dans lecontexte de l’Euro, les pays étudiés paraissent pouvoir se classer en trois groupes.

Ceux dans lesquels la vision de la Commission Européenne (qui incarne l’institution communautaire dans sonensemble) est une vision a priori clairement positive :

� Le Luxembourg, pays traditionnellement pro-communautaire

� Le Portugal, pays dont l’adhésion des citoyens à l’Europe ne s’est jamais démentie, quelles qu’aient été lespolitiques communautaires sur lesquelles des études de cette nature ont été menées.

� La Grèce, où il existe davantage de défiance à l’égard de l’Union (et des grands pays qui sont supposés ladominer) mais dont la « qualification » pour la zone Euro a représenté un élément fort de reconnaissance etde valorisation.

� L’Espagne : on y reconnaît très généralement les bénéfices de l’appartenance à l’Union (mais parfois avecquelque frustration relative au statut perçu du pays en son sein) ; la Commission y est toutefois une entitéassez abstraite.

� On peut y ajouter ici la Martinique : certes, la connaissance de la Commission y est limitée, mais son rôle estintuitivement perçu favorablement.

Dans ces pays, et dans cette région, on tend à reconnaître le rôle central de la Commission dans la genèse et ledéveloppement du projet, sans que ce rôle soit vu en aucune manière comme antagoniste de celui des Etats-membres.

On y parle, à son propos, d’un rôle qui consiste à stimuler, à inciter, à coordonner, et aussi à aider l’action del’Etat-membre – dans les actions d’information comme dans les autres – dans une sorte de symbiose avec lui.

L’initiative de l’étude y est saluée sans ambiguïté comme positive.

Ceux dans lesquels la vision a priori de la Commission est plus neutre ou plus lointaine.

� La France : pays europhile, mais actuellement plus tièdement qu’il y a une dizaine d’années, et dans lequel lalisibilité de l’action communautaire et surtout des institutions a baissé.

� La Belgique : terre également pro-communautaire, mais souvent assez critique envers les institutions.

� L’Irlande : pays où l’on sait les apports de l’entrée dans l’Union, mais où les institutions sont distantes et malconnues.

� La Finlande et l’Autriche, où le sentiment pro-européen est assez répandu, mais où on ressent aussi de ladistance vis à vis des institutions.

Dans ces pays, on évoque aussi le rôle de créateur et d’instigateur de la Commission pour faire aboutir lamonnaie unique, et sa fonction de coordination.

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Sans l’opposer à l’Etat-membre, on tend davantage à distinguer les rôles de l’une et de l’autre, et à décrirecelui de la Commission comme étant d’encadrer, de superviser, de veiller à la bonne application des décisionset à la mise en œuvre des initiatives.

Pour ce qui est de la préparation du public au passage à l’Euro, il semble que les citoyens y différencientdavantage deux phases : une première phase dans laquelle c’est l’institution centrale qui a fait l’essentiel, etla phase actuelle de mise en œuvre dans laquelle il appartient d’abord à l’Etat-membre de prendre les chosesen mains et d’assumer ses responsabilités vis à vis du public, la Commission venant maintenant en soutien ouen garde-fou.

L’étude est vue positivement dans cette perspective, quoique sans la même ardeur à saluer cette initiative quedans le premier groupe de pays.

Ceux dans lesquels la distance est plus grande vis à vis de l’institution communautaire.

� L’Italie : pays traditionnellement très pro-européen, mais souffrant actuellement d’une sorte de « vague àl’âme » : à l’égard de lui-même, de l’Europe et sans doute plus spécifiquement de l’Euro et des efforts ou dessacrifices qui ont été nécessaires pour « se qualifier »

� L’Allemagne ; pays où l’aspiration de fond à l’unification reste forte, mais où comme en France, la lisibilitédes institutions est extrêmement faible, avec en outre des stéréotypes fréquents et accentués d’imagebureautique ; on sait en outre la nostalgie qui y règne à l’idée de la disparition de la monnaie nationale.

� Les Pays Bas : pays où les résistances au concept d’action commune sont fortes, où l’image des institutionsest très négative, et où le sentiment anti-Euro est généralisé.

La Commission, pour autant que son rôle soit identifié, tend à être perçue confusément comme le premierinstigateur d’une monnaie unique dont l’accueil ne va pas sans douleur (quoique pour des raisons différentes).Sa fonction décisionnelle et son rôle de contrôle paraissent davantage mis en avant (avec des perceptionsambivalentes à cet égard).

En matière d’information sur l’Euro, c’est de l’Etat national qu’on attend d’abord qu’il procède aux actionsnécessaires, l’autorité communautaire pouvant contribuer à la fonction « éducative ».

L’initiative de l’étude y est perçue positivement et parfois avec surprise (c’est une bonne chose de consulter lescitoyens) , mais aussi avec un certain scepticisme quant aux résultats qui en seront tirés.

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CHAPITRE VII :

CONCLUSIONS

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ATTITUDES A L’EGARD DU PROJET DE LA MONNAIE UNIQUE EUROPEENNE

Structure générale des attitudes ; différenciation par pays

Dans les attitudes à l’égard de l’Euro en tant que projet politique, le critère du pays reste le critère différenciateurmajeur, avant celui de la catégorie sociodémographique.

Les personnes en situation de précarité peuvent manifester une plus grande distance que les autres vis à vis d’unprojet qui revêt pour elles un caractère plus abstrait, et par ailleurs éprouver de plus grandes inquiétudes quant à leuradaptation à l’Euro, mais il y a plutôt une différence de degré qu’une différence de nature dans leur capacité àcomprendre les objectifs poursuivis avec la construction de la monnaie unique, par rapport à celle des personnes dela catégorie moyenne de la population.

Quant aux personnes âgées, même si, dans certains pays notamment, elle sont des craintes concrètes plus vives desconséquences pratiques de l’arrivée de l’Euro, elles ne manquent pas non plus de capacité à comprendre le pourquoide la monnaie unique ; elles s’avèrent même plus favorables à l’Euro, perçu comme élément d’une constructioneuropéenne particulièrement valorisée, dans certains pays (l’Espagne, l’Autriche).

Les constats qu’on peut effectuer sur les différences d’un pays à l’autre se situent dans la continuité de ceuxde années précédentes :

� Dans les pays du Sud de l’Europe, le niveau d’adhésion au projet est généralement élevé, comme il l’est plusglobalement envers la construction communautaire. Comme on le constate également dans d’autres étudessur l’image de l’Union Européenne, « l’affectio societatis » européenne y est plus forte, l’Euro est un élémentmajeur d’intégration communautaire, « en être » demeure une source de valorisation.

Parmi eux, les Italiens ont un peu une place à part ; non opposés à l’Europe, ils paraissent souffriractuellement d’une sorte de « vague à l’âme » assez répandu, qui tempère fortement les attitudes positives.En Espagne, une partie de la classe moyenne continue à éprouver sourdement de la frustration, liée sansdoute davantage à des perceptions du « statut » du pays au sein de l’Union Européenne plus qu’à l’Euro enlui-même.

� L’adhésion à l’Europe comme à l’Euro reste également bonne en Finlande, en Belgique et au Luxembourg ;dans le dernier de ces pays, les doutes un peu « allemands » qui s’exprimaient en 2000 paraissent avoirsensiblement régressé. En Autriche, les attitudes de fond paraissent plus homogènes qu’en 2000, et elles sontégalement globalement positives.

� En France, le dessein poursuivi avec la monnaie unique est bien compris, comme il l’est depuis l’origine,mais la distance psychologique avec le projet reste grande dans une partie substantielle de la population –moins, toutefois, maintenant, dans la région ultrapériphérique de la Martinique.

� En Allemagne et aux Pays Bas, les attitudes dominantes restent marquées par la défiance, envers lasubstitution de l’Euro à la monnaie nationale comme envers une institution communautaire perçue commelointaine et objet de soupçons. La virulence des sentiments allemands paraît toutefois s’atténuer, et lapropension sous-jacente à « se sentir européens » remonter ; en revanche, les Néerlandais continuent àexprimer un refus de principe très ancré à l’égard d’un Euro perçu comme bâtard dès l’origine de par laparticipation des pays « économiquement faibles » du Sud, suspectés de le tirer vers le bas au détriment de laprospérité du pays et de ses citoyens.

� En Irlande, pays qui est et reste europhile, les incompréhensions de l’Euro constatées dans les enquêtesprécédentes demeurent, mais atténuées.

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Evolution des attitudes

� Les facteurs qui, en 2000, avaient contribué à éroder l’adhésion ou la confiance en l’Euro dans plusieurspays, ont nettement perdu de leur impact :

• La faiblesse de la monnaie européenne par rapport au dollar : elle est toujours évoquée dans certainsd’entre eux (aux Pays Bas notamment), mais dans les autres elle a cessé d’être un élément d’actualité.

• La non adhésion de trois pays (au premier chef le Royaume Uni) est également un facteurd’incompréhension ou d’inquiétude qui s’est affadi.

� Alors que les facteurs de fond d’évaluation négative de l’Euro se sont plutôt atténués, lespréoccupations relatives à l’arrivée de l’Euro physique, à son impact concret, à la façon dont on va s’yadapter, deviennent progressivement plus sensibles.

Cela ne veut pas dire que les citoyens soient vraiment moins passifs, mais il est clair que la date del’introduction de l’Euro n’est plus la date lointaine et abstraite qu’elle était encore pour beaucoup à l’automne2000.

En même temps, on assiste à une certaine radicalisation des situations, et à une montée des inquiétudesconcrètes dans la partie la plus vulnérable de la population : personnes en situation de précarité,personnes âgées de faible niveau d’éducation (et notamment féminines dans des pays du Sud de l’Europe).Cela est le cas notamment, en Italie, en Espagne, en France, en Belgique, en Allemagne, ou en Finlande.

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NIVEAU DE CONNAISSANCE

Etat global des connaissances

Le niveau global de connaissance « basique » sur l’Euro, qui avait peu évolué entre 1999 et 2000, s’estsensiblement amélioré dans des pays où il était encore particulièrement faible – même si des zones de flouparfois importantes subsistent.

De manière générale, les citoyens de la classe moyenne de la population sont maintenant pour la plupartraisonnablement informés – alors qu’une partie de ceux des catégories « sensibles » reste en retrait ;

La connaissance peut être considérée, sur la plupart des points, comme :

� Très bonne en Allemagne et au Luxembourg

� Bonne, sauf exceptions, en Belgique et en Finlande, ainsi maintenant qu’en Italie et en Espagne

� Relativement bonne, mais toujours moins homogène en France métropolitaine, en Autriche, aux Pays Bas (oùbon nombre de personnes continuent à douter du caractère définitif du taux de conversion), et maintenant auPortugal et en Grèce.

� Toujours plus floue en Martinique, malgré une plus grande prise de conscience

� Encore incertains chez beaucoup d’Irlandais, en dépit d’une claire amélioration sur le fond des choses.

Eléments connus et inconnus

� Le fait que l’Euro est appelé à remplacer entièrement et irrévocablement la monnaie nationale est un faitacquis, sauf exceptions rarissimes.

� Le caractère définitif du taux de conversion n’est mis en doute par une partie substantielle de la populationqu’aux Pays Bas, quelques incertitudes subsistant en outre dans les catégories « sensibles » en Italie, enEspagne, en Grèce, en Irlande, et en Autriche.

� La valeur de l’Euro en monnaie nationale est bien ou assez bien connue de la plupart des personnesinterrogées dans la classe moyenne de la population de tous les pays, sauf en Martinique (très grandesapproximations parfois) et en Irlande (où on a « enregistré » la valeur de la livre en Euros plutôt quel’inverse, et sans savoir toujours dans quel sens l’appliquer).

Des méconnaissances ou des incertitudes demeurent chez une partie notable des personnes âgées ou despersonnes en situation de précarité notamment au Portugal, en Grèce, en Irlande, en France, aux Pays Bas eten Autriche.

� La date d’introduction des billets et des pièces en Euros est assez claire chez la plupart, avec toutefois encoredes incertitudes ou des approximations, surtout en Irlande, chez des personnes des catégories sensibles enGrèce, en France métropolitaine, en Belgique, et en Autriche (ainsi qu’en Martinique).

� En revanche, un flou considérable peut être observé dans la plupart des pays – y compris dans la classemoyenne – en ce qui concerne la durée de la période de double circulation et la date du retrait de lamonnaie nationale. Il n’y a qu’en Allemagne et au Luxembourg que ces modalités ont été clairementassimilées par un grand nombre (mais, là non plus, pas par tous).

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PERCEPTION DES AVANTAGES POTENTIELS DE L’EURO ET CRAINTES A SON EGARD

Perception d’avantages de l’Euro

� Les avantages d’ordre macroéconomique, pour l’Europe, pour les échanges intra-européens, pour lepays, sont évoqués plus ou moins partout – à l’exception des Pays Bas où l’on continue à ne voir dans lamonnaie unique que quelque chose de néfaste à cet égard (avec toutefois une virulence un peu atténuée).

Ces avantages « parlent » cependant dans une mesure inégale, et de manières différentes, aux personnesinterrogées dans les divers pays.

L’idée de bénéfices macroéconomiques est la plus répandue dans les pays du Sud de l’Europe, Portugal, puisGrèce, Italie et Espagne, également au Luxembourg, en Martinique, et maintenant en Irlande – ainsi que dans3 pays où les doutes dont cependant plus grands chez les personnes en situation de précarité, la Belgique,l’Autriche et la Finlande.

Dans les pays du Sud (sauf l’Italie) elle est accompagnée d’espoirs réels d’harmonisation par le haut desniveaux et des conditions de vie

� Le bénéfice de stabilité monétaire et économique est toujours clairement perçu dans les pays du Sud del’Europe qui ont naguère connu beaucoup d’inflation, l’Italie, l’Espagne, et plus encore la Grèce, ainsi qu’enFinlande.

� Les attentes de facilitation de la mobilité semblent devenues plus largement répandues, même si elless’expriment toujours en premier lieu dans des pays du Nord de l’Europe où la pratique des vacances àl’étranger est particulièrement développée : Finlande, Allemagne, Belgique, Luxembourg

� L’attente d’achats facilités par la transparence des prix accrue qu’entraînera l’Euro n’est guère évoquéenotablement que par les Belges et les Luxembourgeois, dont beaucoup sont frontaliers ou « quasifrontaliers », et par certains Finlandais.

Craintes et inquiétudes

� Sur le fond (en dehors des difficultés présumées du passage pratique à l’Euro), les craintes ou inquiétudesqui existaient en 2000 se manifestent toujours, mais globalement avec un peu moins d’acuité.

• La valeur et la stabilité de l’Euro : les craintes sont toujours répandues aux Pays Bas, mais elles sesont atténuées en Allemagne et dans les autres pays où la « chute » de l’Euro par rapport au dollarétait source d’inquiétude (Italie, France, Belgique, Luxembourg, Autriche).

• L’accentuation de la fracture sociale : l’inquiétude reste présente, et formulée comme telle, en Franceet au Luxembourg, assez peu ailleurs.

• Le coût de la solidarité avec les pays les moins riches : il n’est plus guère dénoncé qu’aux Pays Bas

• La nostalgie à l’idée de la disparition de la monnaie symbolique de l’identité nationale : elle reste forteen Allemagne et aux Pays Bas, et présente dans d’autres pays où elle apparaissait déjà, mais elle estrarement aujourd’hui un facteur de résistance active : l’Euro est une réalité maintenant incontournable,qu’on y soit favorable ou non

� Les inquiétudes se font à la fois plus concrètes et plus homogènes à travers l’Europe à l’approche del’échéance.

Il s’agit principalement :

• De craintes répandues de hausse des prix, non pas du fait d’une catastrophe économiquegénéralisée, mais des « coups de pouce » sur les prix ou les taux de conversion que tous ou presques’attendent à voir pratiquer – y compris dans des pays où la confiance régnait davantage sur ce planles années précédentes.

Ces craintes concernent essentiellement le comportement des petits commerçants, beaucoup plusrarement d’autres acteurs économiques.

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Parfois, cependant, comme en Allemagne ou aux Pays Bas, le constat qu’on croit pouvoir faire d’uneanticipation de ces hausses amène a une vision plus générale d’un effet inflationniste – y comprismême de la part de services publics.

• D’une sensibilité croissante aux difficultés qu’on va rencontrer pour se créer de nouveauxrepères de la valeur, et s’habituer à manipuler la nouvelle monnaie.

Les citoyens, dans leur immense majorité, n’ont toujours pas le moindre repère de prix enEuros.

De ces difficultés découlent, comme en 2000, des sentiments de désorientation , la crainte de tricheriespetites ou grandes qu’on ne saura pas repérer, la crainte d’erreurs involontaires de soi-même commed’autrui, accentuée par la non maîtrise des calculs de conversion. Le « syndrome de rétrécissement » ,c’est à dire l’impression confuse de disposer de moins d’argent en Euros qu’en monnaie nationaleexiste également, ou la crainte de se laisser aller à des achats inconsidérés devant des prix quidonneront une impression de non-cherté ; il n’est cependant pas un phénomène général.

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USAGE DE L’EURO

Confrontés à des prix de différents produits en Euros, les citoyens interrogés ne se montrent pas davantagecapables que dans l’enquête précédente de s’y repérer

Leurs difficultés, naturellement très variables d’un pays à l’autre selon la simplicité ou la complexité du taux deconversion (arrondi), sont toujours les mêmes, et attestent du fait qu’aucun, pratiquement, n’a cherché à mettre àprofit les mois écoulés de la période de transition pour se familiariser avec des valeurs exprimées dans la nouvellemonnaie – le réflexe quais général restant de tenter de convertir pour retrouver les repères connus en monnaienationale.

Elle sont logiquement particulièrement grandes dans les pays où le taux de conversion est le plus complexe ou leplus mal maîtrisé : France (métropolitaine et ultrapériphérique), Espagne, Grèce, Irlande.

Mais elles sont également substantielles, et plus importantes que les personnes interrogées ne le prévoyaient a prioridans d’autres, dont notamment les Pays Bas, l’Autriche, ainsi que le Portugal et l’Italie – notamment dans lescatégories « sensibles » des personnes âgées ou des personnes en situation de précarité.

La familiarité avec les nouveaux billets et les nouvelles pièces reste nulle ou très faible chez une très grandepartie des citoyens.

Lorsqu’on les met en présence de ceux-ci (sous formes de reproductions), on observe :

� Des réactions très généralement favorables à la vision des billets en Euros à la fois pour leur esthétique etpour l’impression de clarté et de simplicité qu’ils donnent.

� Des réactions beaucoup plus contrastées à la découverte des pièces.

Si leur usage apparaît a priori simple et sans problème particulier aux Allemands et aux Français, ainsiqu’aux Belges et aux Luxembourgeois (à la réserve près de « l’ennui » d’un nombre de pièces élevé), c’estmoins le cas pour les Néerlandais, les Autrichiens, les Finlandais, et moins encore pour les Espagnols, lesPortugais, les Grecs, les Italiens et les Irlandais perturbés par les cents et la confusion possible entre l’Euro etses subdivisions.

Lorsqu’on procède à des simulations de paiement avec des billets et pièces en Euros, on constate en outre :

� Une bonne capacité à y procéder dans la classe moyenne de la population (moins toutefois en Grèce, auPortugal, en Irlande et en Martinique)

� De grandes difficultés dans les catégories « sensibles » de la population, notamment chez les personnesâgées au Portugal, en Grèce, en Irlande, au Luxembourg, en Autriche, et en Finlande, et chez les personnesen situation de précarité dans une majorité des pays (l’Allemagne, et relativement l’Italie, et les Pays Basfaisant exception).

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ORIENTATIONS SOUHAITABLES DES ACTIONS

Au vu de ces résultats, et eu égard à la brièveté de la période des quelques mois qui restent avant le 1er janvier 2002, lesprincipales actions à mener nous paraissent devoir être concentrées sur les points suivants :

� Continuer à communiquer, sans doute, sur le bien-fondé de l’Euro et sur ses bénéfices pour l’Europe etpour le pays, dans ceux des Etats-membres notamment où les résistances restent vives sur le fond (maison peut douter que celles-ci se modifient sensiblement en aussi peu de temps si elles ne l’ont guère fait plustôt).

� Poursuivre les actions d’information sur les faits de base relatifs à l’Euro et à son introduction, ycompris sur sa date et sur la valeur en monnaie nationale là où elles n’ont pas été encore assimilées par tous –mais surtout sur la durée et les modalités de la période de double circulation et sur celles du retrait dela monnaie nationale, sur lesquelles l’ignorance et la confusion restent considérables

� Familiariser avec le système des nouveaux billets et des nouvelles pièces et avec leur aspect, les actionsmenées jusqu’à présent semblant avoir eu un effet quasi-nul.

On peut penser que la sensibilisation effective des citoyens ne peut passer en l’occurrence que par desmoyens qui permettent et qui encouragent la prise de contact physique et la manipulation, avec desreproductions s’il est impossible d’introduire plus tôt des sets de vrais billets et de vraies pièces

� Développer toutes les actions de soutien de proximité en direction des catégories « sensibles » despersonnes âgées et des personnes en situation de précarité, dont les préoccupations montent, et dont bonnombre se révèlent très désemparées face à la nouvelle monnaie et à sa manipulation.

L’information écrite ou télévisée, bien sur nécessaire, ne peut à l’évidence y suffire ; l’urgence de réellesmesures d’accoutumance paraît maintenant aiguë.

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ANNEXES

COMPOSITION DE L’ECHANTILLON

GUIDE D’ENTRETIEN

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COMPOSITION DE L’ECHANTILLON PAR SEXE ET PAR AGE

D A B E SF F M GR IRL I L NL P

Personnes âgéesHommesFemmes

70-74 ans75-80 ans

35

53

34

43

43

43

25

43

43

43

34

43

--

--

34

43

34

43

34

43

43

43

43

43

34

43

Personnes en situation de précaritéHommesFemmes

30-39 ans40-50 ans

25

43

43

43

34

34

34

52

43

43

34

52

--

--

34

25

43

43

34

43

34

43

34

43

34

43

Grand public moyenHommesFemmes

30-39 ans40-55 ans

34

43

43

43

43

43

34

43

43

43

43

43

43

34

34

43

43

43

34

43

43

43

53

44

34

43